Dortoir au centre fermé de Bruges
Témoignages récoltés par visiteuse
–Sur la situation à Bruges ils m’ont dit ceci:
La grève de la faim a commencé le 05/02/2019. Général. Pas seulement les Soudanais.
Ils ont protesté contre:
– la libération arbitraire (l’un: libéré immédiatement après l’arrivé,
même s’il avait déjà été arrêté 5 fois – l’autre en prison pour des
mois)
– le racisme du personnel de sécurité privée : aucun respect envers les
Noirs, le personnel s’adresse à eux avec agressivité (en criant)
– les conditions de vie (p.e. une seule douche par semaine)
– de nombreux détentions à long terme dans l’isolement
Un détenu a été détenu à l’isolement pendant 5(!)
jours après avoir demandé des médicaments à la direction….
—M: A bruges Il a refusé de monter pour dormir. A cette occasion, il a été arrêté par violence, par de nombreux gardes (il dit qu’il y en avait une vingtaine) : Son visage pressé contre le sol, un garde lui a mis un pied sur la tête.(L’œil gauche était encore un peu enflé). Les mains attachées au dos. Les pieds attachés. Cellule d’isolement de 2 jours.
Historique de l’action
Vendredi 01/02 Plusieurs Soudanais dans le centre fermé de Bruges sont appelés par l’assistante sociale qui leur annonce qu’ils doivent donner leurs empreintes et demander l’asile. Certains refusent et sont violentés et mis au cachot. Certains codétenus témoins de l’incident sont choqués !
Le WE du 02/02 des nouveaux Soudanais arrivent dans le centre. Ils deviennent nombreux dans le centre
Ce mardi 05/02/2019 on apprend qu’ils ont refusé de manger pour protester contre leurs détentions arbitraires et la violence contre un de leur co-détenu. Suite à ce mouvement tous ont été placés en isolement (cachot)
Ce mercredi 06/02 aucune communication n’est possible avec eux (Toujours au cachot et tél confisqués) On apprend par des avocats que certains sont transférés au centre fermé de Merksplas; procédure habituelle lors de « mouvement « dans les centres.
D’autres semblent être sortis du cachot mais les infos sont très difficiles à récolter.
Le directeur du centre leur aurait dit qu’une liste des noms a ou va être envoyée à l’office et que « si certains sur cette liste ne se tiennent pas à carreau cela va être leur fête » !
Des mouvements des exilés/sans papiers dans les centres fermés/ centres de rétentions/hotspots sont fréquents dans toute l’Europe et à ses frontières. Les exilés pris au piège…protestent contre ses enfermements, contre les conditions de vie dans les centres, contre les politiques migratoires européennes, contre les frontières, etc.
Et chez nous aussi ils protestent très régulièrement, souvent suite à des violences des matons sur l’un d’entre eux ou suite à des arrestations massives d’une nationalité précise !
La réponse de l’Office et de n’état contre tout mouvement qui dérange « leur ordre public » ( hébergeurs, chômeurs , activistes,) est la répression pour espérer faire taire les protestataires ! C’est la criminalisation de tout mouvement contestataire.
Lors de mouvement dans les centres fermés tout est fait pour éteindre la contestation, en empêchant toutes communications entre eux et avec le monde extérieur : chantages, mises au cachot, transferts, expulsions, etc.
Comme pour d’autres contestataires poursuivis devant les tribunaux, les résistances dans les centres doivent être soutenues, aidées, encouragées, médiatisées afin qu’un jour elles soient entendues.
SOLIDARITÉ
Art pécédent: http://www.gettingthevoiceout.org/enfermements-en-centre-ferme-retour-des-soudanais/