Rendez vous/afspraak/ meeting 19 h 35 Rue van Elewijck 1050 bruxelles ( Flagey )
FR/NL/ENGL
Jeudi 23 septembre, Getting The Voice Out vous invite à une soirée pour se rencontrer et faire découvrir le collectif à celles et ceux qui souhaiteraient rejoindre et/ou nous soutenir.
Getting the voice out est un collectif de lutte contre les centres fermés qui s’oppose à l’existence des frontières et à toutes les formes d’enfermement et d’encampement.
Un des objectifs du collectif est de soutenir les luttes existantes à l’intérieur des centres en gardant un contact avec les détenu.e.s dans les centres fermés, en les soutenant dans leurs démarches et notamment en récoltant des témoignages.
Les enfermements en centres fermés ne décroissent pas et les violences des politiques migratoires sont toujours plus abjectes. Le collectif a besoin de soutien, (téléphonistes, traducteurs.trices dans toutes les langues… et bien d’autres!).Nous vous attendons le 23/09/2021 à 19 h!
La discussion sera suivie d’une p’tite bouffe conviviale, boissons bienvenues.Rendez vous ce 23 septembre 19 heure
Op donderdag 23 september nodigt Getting The Voice Out u uit voor een avond om kennis te maken en het collectief voor te stellen aan hen die zich bij ons willen aansluiten en/of ons willen steunen.
Getting the voice out is een collectief dat zich verzet tegen de gesloten centra en tegen het bestaan van grenzen en alle vormen van opsluiting en kampen.
Een van de doelstellingen van de groep is de lopende strijd binnen de centra te ondersteunen door contact te houden met de gedetineerden in de gesloten centra, door hen te steunen bij hun acties en door getuigenissen te verzamelen.
Detentie in gesloten centra neemt niet af en het geweld van het migratiebeleid wordt steeds schrijnender. Het collectief heeft behoefte aan ondersteuning, telefoonoperatoren en vertalers in alle talen.
We wachten op u op 23/09/2021 om 19 uur!De discussie wordt gevolgd door een gezellige maaltijd, drankjes zijn welkom.
On Thursday 23 September, Getting The Voice Out invites you to an evening to get informed and introduce the collective to those who would like to join us and/or support us.
Getting the Voice Out is a collective that is resisting against closed centres and , borders and all forms of confinement and camps.
One of the aims of the group is to support the ongoing struggle within the centres by keeping in touch with detainees in the closed centers, supporting them in their actions and collecting testimonies.
Detention in closed centres is not decreasing and the violence of the migration policy is becoming more and more apparent. The collective needs support, (telephone operators and translators in all languages,…).
We are waiting for you on 23/09/2021 at 7 pm!The discussion will be followed by a nice meal, drinks are welcome.Appointment on 23 September at 7pm.To get the address, send an email to : info@gettingthevoiceout.org or via facebook.For more info on the collective: https://www.gettingthevoiceout.org/
Depuis, quelques semaines, toute la société belge est réorganisée afin de suivre les mesures sanitaires décidées par le gouvernement. Toute la société belge est réorganisée, enfin presque.
Dans les centres fermés, les prisons, les hôpitaux psychiatriques et pour les personnes SDF, les mesures prises ne sont pas les mêmes… Les oublié·e·s de la société capitaliste subissent toujours et encore plus les inégalités sociales, y compris celles de genre et de race. “On est abandonnés à nous-même”, dira un détenu du centre fermé de Merksplas.
Sachant que la transmission se fait par goutellettes, soit en toussant, en éternuant, et/ou en touchant les objets, comme les poignées, la nourriture, les couverts, etc., les mesures prescrites par les services de santé belges ont été d’éviter au maximum qu’un trop grand nombre de personnes se retrouvent dans un même espace, touchent les mêmes objets, dans les espaces de vie collectifs.
Témoignage 01-04-2020:
La semaine dernière, un homme avait 39 de fièvre à Merksplas. Ils l’ont mis 5 jours au bloc 5 (bloc des cachots) alors qu’il n’y a même pas de table pour manger ni de ventilateur. Ils l’ont libéré du cachot et remis avec les autres sans lui faire de test. Une autre personne nous fait un témoignage similaire, ce pseudo confinement, sans test postérieur, semble être la procédure…Dans le bloc 3 de Merksplas, un homme nous dit : “il n’y a pas de distance d’1,5 mètre, l’eau des douches est froide, il n’y a pas de savon pour se laver les mains. On est quatre par cellule, les gardiens ne respectent pas la distance non plus et ils ne portent pas de masque.”Aujourd’hui, à l’étage du dessus du bloc 3, ils ont contrôlé les gens en leur prenant tous leurs vêtements (même leurs slips) pour un soi-disant vol de médicaments mais ils n’ont rien trouvé. Ils ont ramené des gens aux douches pour les fouiller .Il dit que le centre doit être fermé et il dit que ça va être fermé.
Concernant les institutions collectives, le lavage des mains, des objets, des surfaces et le port de masques sont recommandés, afin de protéger, entre autres, les personnes à risque (personnes souffrant de maladies chroniques respiratoires, cardiaques, rénales ou le diabète….) qui, elles, pourraient faire de complications respiratoires, si elles contractaient le virus. Or, en centre fermé, les personnes à risque n’ont pas été détectées et aucune mesure de prévention n’est mise en oeuvre ce 06/04/2020
Témoignage 30/03/2020:
“Maintenant ma femme et mon fils ne peuvent plus me visiter. Je suis dans le bloc 3 du centre fermé et c’est une situation critique et dangeureuse, comme l’enfer. On est trois par chambre, on va aux mêmes toilettes et douches. Vingt personnes vivent dans ce bloc, en promiscuité. Rien n’est fait pour nous protéger du virus, on mange et joue ensemble, on touche les mêmes portes et on fume dans la même pièce. Il ya beaucoup d’allers et venues de travailleurs. Personne ne porte de masque et il n’y a pas de tests de dépistage du virus. On a vu à la télé que deux prisonniers à la prison de Merkplas étaient malades. Si quelqu’un ici devient malade, qu’est-ce qu’ils vont faire? Maintenant je reste tout le temps dans ma chambre, par ce que j’ai aussi peur pour ma famille.Ils doivent vider et fermer le centre pour que tout le monde reste en bonne santé. J’ai vu à la télé que des gens mourraient, je veux sortir et rejoindre ma famille. Chaque jour, ma femme m’appelle et pleure, elle travaille et s’occupe seule des enfants…”
Les visites sont suspendues, mais les travailleur·euse·s des centres fermés sont quant à eux voués, chaque jour, à sortir de l’institution et à avoir de nombreux contacts avec d’autres personnes, contrairement aux personnes enfermées. Les personnes détenues ne sont, quant à elles, jamais informées des décisions institutionnelles sur les mesures possibles et des cas existants. Déjà soumises à un système traumatisant en soi (risque d’expulsion, enfermement, promiscuité, perte de repères, violences institutionnelles…), elles sont aussi soumises au climat de peur sociétale autour du corona virus, mais sans avoir accès aux informations, qui pourraient permettre de poser des choix individuels et collectifs concernant leur santé.
Témoignage 30/03/2020:
“A la prison à côté à Turnhout (Merksplas), il y a eu un cas testé positif Coronavirus, je suis inquiet, j’ai vu ça dans les informations. A la prison de Forest aussi. Tout le monde ici est inquiet parce qu’ici c’est surement sûr qu’il y a aussi des malades, c’est 60 personnes qui travaillent tous les jours ici dans le centre (…) la situation est vraiment dangereuse. On n’a pas d’informations, on ne nous dit rien . On libère certaines personnes parce qu’ils doivent réduire et puis d’autres, on reste ici. On ne sait pas pourquoi alors qu’on n’a rien fait de mal. (…) vous devez suivre les mesures sanitaires? Vraiment cela n’a pas changé depuis. C’est comme d’habitude, au réfectoire, les personnes qui servent ont des masques et des gants. Les gardiens disent rien, eux n’ont pas de masques. On est exposé au danger tout le temps, tout le monde. Nous avons interpelé le directeur ce matin car on doit tous sortir d’ici, c’est dangereux. (…) Rien n’a changé, on va dans les chambres de 22h à 07h45, ils ferment à clef. Ils reviennent à 7h45 pour aller déjeuner. Au réfectoire on est assis comme d’habitude, après on va à la véranda, c’est là où il y a le billard, le babyfoot, on joue là comme d’habitude. Dans la salle? On peut être tous, donc 20 personnes maintenant. Dans les chambres maintenant on est 3 par chambre, avant nous étions 5 par chambre. Sinon, rien n’a changé (…) s’il vous plait, il faut vraiment faire quelque chose sinon on va tous mourir ici.”
Ainsi, les personnes détenues dans ces centres n’ont pas accès à des mesures sanitaires adéquates et font face à l’exacerbation des violences institutionnelles à leur encontre. Depuis le coronavirus, elles sont d’autant plus oubliées. Face à l’enfermement et aux violences accrues, de plus en plus de détenu·e·s se fragilisent, développent des symptômes postraumatiques et psychosomatiques (amménhorée ou règles abondantes pour de nombreuses femmes ; vomissements, maux de tête ou douleurs traumatiques, dépressions graves, voire symptômes de dépersonnalisation) ou retournent ces violences contre eux (recrudescence des automutilations).
Témoignage (01-04-2020) :
La semaine dernière, un homme avait 39 de fièvre à Merksplas.Ils l’ont mis 5 jours au cachot alors qu’il n’y a même pas de table pour manger ni de ventilateur. Ils l’ont libéré du cachot et remis avec les autres sans lui faire de test.
Les personnes détenues sont soumises à un pouvoir hiérarchique institutionnel, contre lequel elles n’ont que peu de latitude d’action. Certains tentent de réagir face aux violences et injustices répétées subies en s’organisant collectivement de diverses manières, en se révoltant, en tentant de parler au directeur, en témoignant. À chaque fois, la répression de leurs actions, leurs tentatives de faire entendre leurs voix et choix, est très violente, afin de casser toute vélléité de solidarité.
Témoignage 27/03/2020:
Après le lunch qu’ils continuent de prendre dans le réfectoire, les détenus ont fait une action, ont refusé de quitter la pièce sans avoir parlé au directeur. x. a interpellé vivement le directeur en lui disant que“ça ne coûterait strictement rien aux Belges de vider les centres fermés en période de virus, que de toutes les manières ils vont être en lockdown chez eux et surtout que dans 3 mois, quand la crise sera passée, ils pourront trouver encore “pleins d’illégaux” pour à nouveau remplir les centres fermés…”Le directeur a fini par lui dire qu’il allait se renseigner auprès de Bruxelles. Les détenus sont prêts à réitérer l’interpellation, ils attendent des nouvelles en début de semaine prochaine. S’il n’y a rien dans les jours qui viennent ils demanderont à reparler au directeur. x. insiste sur le fait qu’ils interpelleront pacifiquement, sans violence.x.x. Est ok qu’on relaie les infos qu’il nous partage à condition que l’anonymat soit vraiment garanti, ce qui souligne les risques de représailles possibles.
Témoignage 01-04-2020:
La grève a débuté à l’étage du bloc 3. Il y a deux semaines, les gens de cet étage ont commencé une manifestation, après le repas, et ont crié qu’ils refusaient de réintégrer, à la fin de la promenade, à cause du coronavirus.Tout le monde criait en solidarité en bas, mais ils n’ont pas fait de grève. La police est venue, 6 personnes de l’étage ont été mises au cachot et 4 personnes d’en bas aussi, pour plusieurs jours.. On ne s’était pas battu et on n’avait touché personne…”
À travers le système d’enfermement et de frontières, les sociétés occidentales capitalistes hiérarchisent les êtres humains. Il y a ceux qui peuvent avoir accès à certains territoires et ceux qui ne peuvent pas. La (non)gestion de l’épidémie du coronavirus en centre fermé redouble cette hiérarchisation. Il y aurait celles-eux qui mériteraient que l’on prenne soin de leurs vies et… les autres… les détenus de tout ordre (prisons, centres fermés, hôpitaux psychiatriques, ouvriers des usines…), les improductifs de la société, utilisables (comme le montre l’appel à des personnes sans papiers ou des personnes détenues à moindre coût pour faire des masques…) puis jetables…
Nous nous déclarons profondément opposé·e·s, indigné·e·s et révolté·e·s face à ce système raciste et capitaliste inhumain et inégalitaire, assumé par les autorités belges.
Nous revendiquons l’ouverture de tous les centres fermés, la libération des détenu-es en leur sein et la mise à disposition de lieux d’hébergement ouverts à leur intention.
20/02/2022 :Ils étaient 18 dans le blok 3 du centre fermé de Merksplas.
Ils exigeaient :
-de la nourriture décente
-des avocats fiables pour avoir le droit de se défendre
-stop au racisme de certains membres du personnel
-des soins médicaux décents
“C’est de la merde ce qu’on nous donne à manger.Un chien refuserait cela.”
“Le centre nous donne des avocats qui ne répondent jamais.
“On essaie désespérement d’appeler, y mettons tout notre crédit tél et jamais de réponse.”
“J’étais malade : l’infirmière m’a proposé un test Covid rapide et m’a refusé de voir un médecin.”
“La direction m’a dit : vous les Nord-Africains vous êtes des esclaves de l’Europe. Les Noirs sont les esclaves des États-Unis.”
Ce vendredi 15/04/2022, il était question de grève de la faim pour protester.
Suite aux menaces du personnel sur cette action, tout s’est accéléré: certains ont démoli du mobilier, l’un d’eux a mis un coup de tête à un gardien. Tout le monde criait et jetait des objets.
Deux détenus ont essayé de calmer le jeu. Ils voulaient se rassembler pour discuter : “On va pas y arriver avec les nerfs”.”On se réunit et décidons ensemble”.
L’un d’eux en a parlé à la direction: la seule réponse qu’il a eu est la menace d’une mise au cachot.
Puis six policiers armés et casqués sont arrivés, appelés par la direction.Neuf détenus ont été mis au cachot sans résistance; la discrétion de cette intervention semblait être le modus operandi, cela se passant sans cris et sans violence pour que d’autres détenus dans les autres ailes ne voient et n’entendent rien. “Même qu’ils ont calfeutré les fenêtres.”
Ce 18/04, les deux premiers détenus ont été sortis du cachot et amenés dans une aile d’isolation (cellule “plus confortable”)
Ce 19/04, un des détenus en isolation a pêté les plombs par ce qu’on voulait le transférer sans ses affaires, il a tout cassé et a mis le feu à son matelas. Les policiers armés sont descendus 2 fois dans la journée dans cette aile d’isolation. Le détenu été remis au cachot.
Ce 19/04, neuf personnes sont en isolation et quelques uns toujours au cachot (chiffre inconnu ). Plusieurs transferts sont annoncés .
Ce 20/04 tous les présumés émeutiers ont été transférés vers d’autres Centres fermés.
Etre enfermé.e pour des raisons purement adminstratives, uniquement parce que l’on ne bénéficie pas “des bons papiers” est une injustice très mal vécue par les personnes détenues. Dans le cas des “double peine“, qui après avoir purgé leur peine ne font que passer des barreaux de la prison à ceux du centre fermé, et que l’on veut souvent expulser loin de leur famille et de leurs amis vers un pays qu’ils ne connaissent plus, la situation n’est guère plus enviable.
Pour qui l’absence de perspective, la durée quasi illimitée de la détention et l’arbitraire absolu régnant dans les centres ne seraient-ils pas une torture quotidienne? Le manque d’accès à leurs droits, l’invisibilité, les conditions de détention délétaires, le pouvoir absolu des gardien.ne.s et les multiples propos racistes (ce sont leurs mots) de certains membres du personnel sont d’autres racines des actes de rebellion.
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We wachten op u op 23/09/2021 om 19 uur!De discussie wordt gevolgd door een gezellige maaltijd, drankjes zijn welkom.
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One of the aims of the group is to support the ongoing struggle within the centres by keeping in touch with detainees in the closed centers, supporting them in their actions and collecting testimonies.
Detention in closed centres is not decreasing and the violence of the migration policy is becoming more and more apparent. The collective needs support, (telephone operators and translators in all languages,…).
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Dans ce 6ème épisode, enregistré le 19 septembre 2025 devant les bâtiments de l’occupation du collectif Zone Neutre, nous parlons de résistances multiples face aux frontières. Résistances à l’intérieur des centres fermés, lors des expulsions, à l’intérieur des centres fermés. Mais c’est aussi avec tristesse qu’on vous partage cet épisode. Toutes nos pensées vont vers les personnes du Collectif Zone Neutre, qui se sont fait violemment expulser de leur lieu de vie par la police ce vendredi 17 octobre. C’est une septantaine de personnes (familles, enfants, hommes et femmes) qui ont été jetée hors de chez elles. Tout ça pour un bâtiment vide.
L’occasion de rappeler qu’il n’y a qu’une seule solution : la régularisation pour toustes, les papiers pour toustes. La régularisation des situation administrative de toutes ces personnes que l’État prive de titre de séjour, pour qu’elles puissent enfin vivre en paix.
Dans cet épisode de Lance-Pierre, nous parlons de résistances. Les résistances peuvent prendre mille formes. Elles sont nos moyens d’agir pour le monde dont on rêve : un monde sans frontières et sans murs.
Un podcast de Getting the Voice Out, avec les voix de :
Diaby (anciennement détenu aux centres de Bruges et Vottem)
Anas (militant actuellement détenu au centre de Vottem)
Ce mardi 14 octobre, alors que le même jour la colère de 180 000 personnes s’exprimait dans les rues de Bruxelles à la manifestation contre l’Arizona, une aile du centre fermé 127bis s’est rebellée.
Dès le matin, les détenus ont observé une forte présence policière autour du centre, sans que la raison ne leur soit communiquée.
Plus tard, dans la soirée, des détenus ont découvert la présence de punaises de lit. Plusieurs infestations de punaises avaient déjà fait l’objet de protestations ces derniers mois. Pourtant, la direction du centre n’a jamais pris de mesures approriées. Ce constat de nouvelle infestation a donné lieu à un mouvement de révolte impressionnant. Les personnes détenues dans l’aile d’à côté, qui ont observé les faits depuis les fenêtres, décrivent un gros « pétage de câble » : les détenus auraient « tout cassé », le mobilier, les télévisions, les lits, … À tel point que cette aile ne serait actuellement plus fonctionnelle.
Durant la soirée, la police est intervenue en masse, avec plus de 20 combis. Ensuite les détenus de l’aile concernée auraient tous été transféré en bus. Il semble que certains soient au cachot, et d’autres seraient au centre fermé de Bruges.
Le lendemain (le 15 octobre), le 127bis refusait toute visite.
À ce jour, nous ne parvenons pas à savoir si des personnes ont été blessées. Nous attendons d’autres nouvelles.
Deux semaines après la mort tragique de Mahmoud, le centre fermé reste un lieu de mort, un lieu de violence et de souffrance. Gardons nos yeux ouverts, restons informé·es et mobilisé·es en soutien aux personnes que l’État belge détient, enferme, violente dans ces centres de mort.
Il y a 7 ans jour pour jour, le 9 octobre 2018, nous apprenions le décès de Gebre Mariam, jeune homme de 36 ans d’origine érythréenne, qui était alors enfermé depuis quatre mois au centre fermé de Vottem (Liège).
Le souvenir de la mort de Gebre fait écho au tragique décès par suicide de Mahmoud, il y a quelques jours à peine.
7 ans plus tard, les centres fermés sont toujours aussi destructeurs.
Gebre était menacé par l’État belge d’expulsion vers la Bulgarie, pays où il avait obtenu l’asile et vers lequel il refusait d’être déporté. Il avait reçu une ordonnance de remise en liberté de la part de la Chambre du Conseil, mais l’Office des étrangers avait fait appel contre cette libération. Il est donc resté en détention, avec la peur d’une nouvelle tentative d’expulsion. Il avait déjà subi des violences physiques et racistes en Bulgarie, et craignait pour sa vie.
Grebre souffrait énormément de sa détention. Quelques heures avant son suicide, ses co-détenus rapportaient au CRACPE (Collectif de Résistance aux Centres pour Étrangers) qu’il avait été transféré dans une autre aile par le personnel du centre pour une raison inconnue, et maintenu isolé dans une chambre.
La nouvelle de la mort tragique de Gebre a anéanti et profondément bouleversé ses co-détenus ainsi que les autres personnes d’origine érythréenne dans les centres. Quatre jours après sa mort, 400 personnes se réunissaient en sa mémoire devant le centre fermé de Vottem. Des personnes avaient de la peinture rouge sur les mains, portant un message clair : « l’État a du sang sur les mains ».
Rappelons que les actes suicidaires ne sont malheureusement pas rares dans le contexte extrêmement violent qu’est celui de la détention. On pense à monsieur A., d’origine éthiopienne, qui avait mis fin à ses jours en mars 2024 au 127bis, alors que son état de mal-être psychique était pourtant bien connu du personnel du centre. On pense à tous les autres, dont on ne parvient parfois même pas à connaître le nom, qui ont trouvé comme seule issue la mort pour mettre fin aux persécutions de l’Office des étrangers. On pense également aux trop nombreuses personnes qui commettent des tentatives de suicide, pour exprimer leur souffrance et leur désespoir engendrés par les politiques migratoires belges et européennes.
Les suicides en centres fermés, en prison, ne sont pas des actes comme les autres. L’État prive chaque année des milliers de personnes de leur vie, de leur entourage, de leur avenir. Honte à l’État et aux personnes qui le représentent !
Plus généralement, nous pensons à Gebre, à Mawda, à Baudouin, à Semira, àTamazi, à Mahmoud, et aux innombrables (et trop souvent innomables) personnes mortes à cause des frontières et des prisons.
Aujourd’hui 7 ans plus tard, on ne t’oublie pas Gebre. On ne leur pardonne pas.
Depuis la mort de Mahmoud, hier au centre fermé du 127bis (près de Zaventem), cinq camarades à lui ont été mis au cachot et transférés de force à trois centres différents : deux à Bruges, deux à Vottem (Liège), et un au Caricole (aussi près de Zaventem). On leur prend leurs téléphones, on les prive de tout contact. Rien n’est mis en place par le centre pour les laisser vivre leur deuil en paix, au contraire.
Une tentative du centre et de l’Office des étrangers de décourager, museler la résistance de l’intérieur.
Les cinq personnes transférées étaient celles avec qui Mahmoud était le plus proche, et qui avaient le plus de liens avec la communauté palestinienne à l’extérieur.
Les camarades de Mahmoud étaient en deuil, et ils avaient commencés une grève de la faim ensemble. Un détenu nous rapportait hier que environ 80% des détenus du 127bis avaient commencé une grève de la faim.
La même après-midi, ils étaient mis au cachot et transféré loin de leurs camarades.
Le soir, un petit groupe de personnes se sont rassemblées devant le centre pour montrer et crier leur solidarité avec les personnes en détention. Des messages de soutien et de colère ont pu être échangés. Suite à cela, le personnel du centre a organisé une fouille de toutes les chambres, accentuant encore le climat de répression.
Le décès de Mahmoud est une tragédie sans nom, et l’État belge a du sang sur les mains.
Honte à vous !
La résistance s’organise, le peuple n’oublie pas.
Mais n’oublions pas toutes les personnes enfermées dans ces centres de mort, souvent depuis des mois, parfois depuis une voire plusieurs années.
Que vous veniez de Palestine ou d’ailleurs, on pense à vous.
Personne n’est illégal·e, vous n’êtes pas illégal·es.
Suicide d’un homme palestinien cette nuit au centre fermé 127bis
Les détenus du 127bis nous alertent ce matin qu’un homme s’est suicidé pendant la nuit dans le centre. Il s’agit de Mahmoud Ezzat Farag Allah, un homme palestinien enfermé depuis trois mois dans le centre.
Ses co-détenus nous rapportent que la mère de Mahmoud venait de décéder en Palestine à son arrivée en centre fermé. Le reste de sa famille est encore en Palestine : nos pensées vont vers elle.
Ses co-détenus sont révoltés. Ils commencent une grève de la faim au centre, et ont fait un drapeau avec son nom. Ils nous disent “Aujourd’hui c’est Mahmoud, demain c’est quelqu’un d’autre. Il faut faire quelque chose, la sécurité rigole de nous. Il faut faire quelque chose.”
Chaque année, les détenu·es nous rapporte en moyenne 2-3 décès dans les centres. On pense à Tamazi Rasoian en 2023, à Baudouin Pandikuziku en 2025, à A. en 2024, à Semira Adamu en 1998, à Gebre Mariam en 2018, et à tant d’autres (dont pour certains les noms sont malheureusement inconnus). On pense aussi à toutes les personnes dont la mort ne sera jamais connue, gardée cachée par l’État belge.
C’est évident que les responsables de la mort de Mahmoud sont l’État belge, l’Office des étrangers et tous les acteurs institutionnels des politiques migratoires répressives. L’État qui enferme, qui expulse et qui tue.
La détention en centre fermé est violente. Elle pousse à bout. Elle assassine.
Restons mobilisé·es et prêt·es à se rassembler à la mémoire de Mahmoud, et à celle de toutes les personnes mortes à cause des frontières et des prisons. Se rassembler en soutien à ses co-détenu·es et aux milliers de personnes enfermées chaque année par la Belgique dans les centres.
LES FRONTIÈRES TUENT L’ÉTAT BELGE TUE ON N’OUBLIE PAS ON PARDONNE PAS FEU AUX CENTRES FERMÉS LIBERTÉ POUR TOUSTES
Depuis quelques jours, des personnes de nationalité guinéenne enfermées en centre fermé nous alertent d’expulsions prévues cette semaine vers la Guinée. Les tentatives d’expulsion dont on a connaissance étaient prévues du 22 au 27 septembre et concernent des personnes enfermées aux centres de Vottem, Bruges et Merksplas.
Quand l’Office veut expulser une personne d’origine étrangère qui n’a pas de passeport, l’ambassade de son pays joue un rôle clef : c’est elle qui doit confirmer officiellement la nationalité de la personne et délivrer un laissez-passer (document de voyage qui remplace le passeport). Sans ce papier, l’expulsion ne peut théoriquement pas avoir lieu. En résumé, la possibilité d’expulser ou pas des personnes dépend des relations de la Belgique avec l’ambassade du pays concerné.
Ce n’est pas anodin que des expulsions soient prévues vers la Guinée. Il y a quelques mois encore, l’ambassade guinéenne déclarait qu’elle refuserait la délivrance de laissez-passer pour les personnes résidant en Belgique depuis plusieurs années, ayant établi des liens familiaux ici, ou encore présentant une vulnérabilité particulière. L’ambassade affirmait la nécessité d’une rencontre avec la personne concernée, pour un examen approfondi sur sa situation personnelle avant de prendre une décision pour le laissez-passer.
Aujourd’hui pourtant, l’annonce des vols se fait sans que les personnes concernées aient pu être entendues par l’ambassade sur leur situation particulière. L’Office des étrangers refuse également de transmettre des preuves de la délivrance de laissez-passer, aux personnes menacées d’expulsions ainsi qu’à leurs avocat·es. Dans le centre, les assistant·s social·es (qu’on nommera plutôt assistant·es au retour) auraient communiqué aux personnes qu’elles auraient accès aux laissez-passer seulement à leur arrivée à l’aéroport. Les détenus concernés sont inquiets, doutent de la véracité des documents, et craignent une expulsion collective vers la Guinée. Nombre d’entre eux ont une famille en Belgique et craignent la répression lors du retour en Guinée.
De nouveaux accords avec la Guinée
Le mois dernier le ministre des affaires étrangères de la Guinée, Morissanda Kouyaté, visite Bruxelles et rencontre la ministre de l’asile et la migration, Anneleen van Bossuyt. Ensemble, les deux retissent des liens entre la Belgique et la Guinée pour s’accorder sur le rapatriement de personnes de nationalité guinéennes présentes “illégalement” en Belgique.
“Nous avons besoin de nos ressources humaines. Nous ne voulons pas qu’elles partent, et celles qui sont parties, nous voulons les attirer pour qu’elles reviennent. Donc, on n’est pas un pays qui pousse ses citoyens à la migration illégale’.’
Morissanda Kouyaté
Les deux ministres s’alignent lors de cette rencontre sur un même objectif : faciliter l’expulsion forcée des ressortissant·es guinéen·nes en centre fermé. Il nous semble donc clair que les expulsions prévues se font dans la continuité de ces accords. Malgré le discours contradictoire de l’ambassade guinéenne, le risque d’expulsions plus régulières vers la Guinée semble s’annoncer. Les tickets d’expulsion reçus cette semaine en sont la preuve : les accords politiques et diplomatiques de la Belgique avec les pays-tiers ont des conséquences directes et rapides sur les expulsions des personnes en centres fermés.
Depuis octobre 2024, des collectifs de personnes guinéennes et des activistes se mobilisent et manifestent devant l’ambassade de Guinée et devant l’Office des étrangers pour protester contre la délivrance de laissez-passer par l’ambassade. Depuis février 2025, plus aucuns laisser-passez n’avait plus été délivré par l’ambassade à notre connaissance.
Le manque de transparence de la part de l’État belge et des autorités guinéennes sur la situation des ressortissant·es guinéen·nes en centre fermé est alarmant.
La plupart des détenus qui ont reçu des réservations de vol au cours de cette semaine ont pu heureusement refuser l’expulsions – car il n’y avait pas d’escorte prévue ! Mais nous craignons que cette première vague de réservations fasse partie d’une stratégie de l’OE pour pouvoir les déporter en masse lors d’une deuxième tentative – par vol commercial ou alors par un vol collectif – cette fois avec escorte !
Alors restons attentif-ves pour des éventuelles mobilisations !
Il y a aujourd’hui 27 ans, le 22 septembre 1998, Semira Adamu était tuée par des gendarmes belges. La jeune femme de 20 ans, militante et résistante sans-papiers, subissait alors sa sixième tentative d’expulsion.
Escortée dans l’avion par neuf gendarmes blancs, Semira est étouffée avec un coussin, alors qu’elle chantait sa résistance. Ses pieds et ses mains étaient attachés. Maintenue plus de 10 minutes avec sa tête sous un coussin, Semira arrête de respirer et tombe dans le coma. Elle décède quelques heures plus tard.
Semira était venue en Belgique pour fuir un mariage forcé au Nigeria. Dès son arrivée en Belgique, elle a été arrêtée et transférée en centre fermé, voyant sa demande d’asile refusée. Avant sa mort, elle avait déjà résisté à cinq tentatives d’expulsion, lors desquelles elle a subi de nombreuses violences policières.
La “technique du coussin” était une technique de coercition qui était alors légalisée et décrite clairement dans les documents d’instruction de la police. Cette technique était encouragée par le ministère de l’Intérieur pour “maîtriser” les “expulsés récalcitrants”. Depuis la mort de Semira, la technique du coussin a été officiellement interdite. Mais dans la pratique, les violences policières continuent lors des expulsions : tous les moyens sont bons pour faire taire la personne expulsée qui manifesterait sa résistance.
Depuis, Semira est devenue une figure de résistance en centre fermé, pour toutes les personnes menacées d’expulsion et pour toutes les personnes à l’extérieur qui s’opposent à cette pratique meurtrière.
Même si ce sont des gendarmes qui ont tué Semira, c’est l’État belge qui est responsable. L’État belge qui prive les personnes de titre de séjour, qui les prive de papiers. L’État belge qui autorise et demande qu’on expulse, à tout prix, les personnes qu’il juge “indésirables” sur son territoire.
Semira, on ne t’oublie pas. On ne leur pardonne pas.
Depuis sa cellule d’isolement à Merksplas, Anas nous partage ces quelques mots sur sa situation : bafouement des droits et répression d’un côté, lutte par tous les moyens de l’autre.
Anas a demandé à avoir accès à des soins médicaux, ce qui lui a été refusé. Chose tristement très courante dans les centres fermés : tandis que le contexte de détention ronge la santé tant physique que mentale des personnes, les détenu·es nous rapportent une absence quasi totale de soins dignes de ce nom. Même dans les cas les plus préoccupants, les autorités des centres favorisent la dégradation de la santé des personnes. Il est arrivé que des détenus, ne sachant plus quoi faire, appellent une ambulance, et que le centre ne laisse pas l’ambulance entrer. Ce sont là des mises en danger très graves de la vie des gens. Dans ce contexte, les personnes ont parfois pour seul moyen de résistance la mise en danger de leur santé, en menant par exemple des grèves de la faim voire de la soif. C’est le cas ici d’Anas comme il nous le partage, et c’est le cas de plein d’autres personnes en lutte dans les centres, dont beaucoup choisissent par moment la grève de la faim (individuelle ou collective) comme moyen de lutte.
Anas nous raconte aussi avoir porté plainte ; à notre connaissance, aucune plainte n’a abouti à quoi que ce soit. Ce système de plaintes a tout l’air d’un trompe-l’oeil pour faire croire à un semblant de respect des lois visant à protéger les droits, sauf que les seules lois qui tiennent, en centre fermé, ce sont celles du racisme, du classisme, de la xénophobie.
En réponse, Anas se retrouve en cellule d’isolement, pour avoir osé s’exprimer et revendiquer ses droits. Un mécanisme classique à l’intérieur des centres fermés, où le moindre mouvement de résistance expose les personnes à de la répression (isolement, transfert, privation de téléphone, menaces).
Force à lui et à toutes les personnes enfermées ! Liberté pour toustes !
Le gouvernement l’avait annoncé, et la machine est maintenant en route : les premier·ères agent·es de Frontex sont depuis la semaine dernière actif·ves à l’aéroport de Zaventem.
L’objectif du gouvernement est clair : le ministre de l’Intérieur (Quintin, MR) et la ministre de l’Asile et la Migration (Van Bossuyt, N-VA) se réjouissent de cette nouvelle collaboration. Ils visent, grâce au support de Frontex, à augmenter le nombre d’expulsions par avion.
« Toute personne séjournant illégalement en Belgique doit retourner dans son pays le plus rapidement possible. Grâce à l’intervention de Frontex, nous pouvons accélérer le rythme des opérations de retour » (Van Bossuyt)
L’agence Frontex est le bras armé de l’Union européenne : officiellement, selon les mots de l’UE, Frontex « garantit la sûreté et le bon fonctionnement des frontières extérieures en assurant la sécurité ». En réalité, Frontex est une agence meurtrière, déjà responsable de la mort de milliers de personnes chaque année aux frontières de la forteresse européenne.
Le gouvernement belge se plaint continuellement qu’un certain nombre d’expulsions “échouent” : en effet, de nombreuses personnes résistent (à notre plus grande joie) aux tentatives d’expulsions, parfois avec le soutien des passager·ères de l’avion. Jusqu’à maintenant, ces expulsions se déroulaient avec une escorte policière (souvent six agent·es de police pour amener la personne dans l’avion, puis deux pour la durée du vol), des menottes et entraves (aux mains, et régulièrement aux pieds), parfois avec un bâillon sur la bouche et cachées au fond de l’avion derrière un rideau. Ces expulsions sont déjà des moments d’extrême violence pour les personnes que l’État essaie de déporter, autant une violence psychologique que physique. On ne peut que craindre le pire avec la nouvelle “collaboration” entre les agent·es de police et de Frontex.
Ce déploiement de Frontex en Belgique fait suite à l’adoption de la loi Frontex en mai 2024 par la majorité politique (à l’époque, Vivaldi). En avril 2025, le conseil des ministres avait ensuite voté un arrêté royal permettant aux agent·es de Frontex d’agir sur le territoire belge (en présence et collaboration avec la police).
Les modalités concrètes du déploiement de Frontex en Belgique restent très floues, et on ne sait pas encore concrètement comment ça va se passer (même si leur présence est annoncée pour les grands axes de circulation, comme les aéroports et les gares). On s’attend au pire.
Ensemble, restons vigilent·es sur le tournant extrêmement inquiétant que continue de prendre la politique migratoire belge. Suivons les lois qui sont votées et appliquées, et suivons de près le travail mené par la société civile militante (notamment le collectif Abolish Frontex).
De 1998 à 2025 : cela fait 27 ans déjà que Semira Adamu, alors détenue au centre fermé 127bis, a perdu la vie, assassinée par les gendarmes qui l’étouffaient lors de leur 6e tentative de l’expulser par avion.
27 ans plus tard, la lutte contre la machine à enfermer et à expulser continue, sous de multiples formes.
La veille de la manifestation du 20 septembre qui est organisée à Charleroi pour protester contre le projet de construction de centre fermé à Jumet*, nous avons le plaisir de vous inviter à participer à une journée en mémoire de Semira Adamu, qui aura lieu à l’occupation du collectif Zone Neutre !
📆 Vendredi 19 septembre 2025 (12h-23h) 📍 Occupation du collectif Zone Neutre – 1 Square de l’Aviation, à Anderlecht (Bruxelles)
PROGRAMME
12h : Ouverture & château gonflable
15h : Début du tournoi de foot (arrive à l’avance pour inscrire ton équipe !)
18h30 : Enregistrement collectif du podcast Lance-Pierre** (avec Getting the Voice Out & Radio Panik)
20h : Repas
Nous prévoyons notamment : 🎪 Un espace enfants 👕 Un atelier sérigraphie (ramène ton t-shirt !) 📃 Des tables de presse 🍻 Un bar
(+ d’infos à venir sur le programme)
Venez nombreux·ses !
❤ Liberté de circulation et d’installation pour toustes ❤
Une organisation de Zone Neutre & de plusieurs collectifs contre les frontières
✊ *MANIFESTATION À CHARLEROI ✊
Le 20 septembre à Charleroi, une manifestation est organisée pour protester contre les politiques migratoires belges et européennes, violentes, racistes et inhumaines.
❤ Cette marche commémorera la vie et la lutte de Semira Adamu, militante sans-papiers tuée par la police lors d’une expulsion forcée en 1998. Nous n’oublions pas, nous ne pardonnons pas, et nous continuons son combat.❤
Cette année encore, la mobilisation dénonce particulièrement le projet de centre fermé à Jumet, prévu pour 2028. S’il voit le jour, ce centre serait le plus grand lieu d’enfermement administratif et de déportation de Belgique. Il s’inscrit dans un plan national initié par l’extrême-droite : celui de criminaliser, enfermer et déporter les personnes que l’État prive de papiers. Charleroi soutient ce projet, malgré l’opposition citoyenne locale. La ville carolo utilise une rhétorique sécuritaire et raciste pour justifier son soutien, criminalisant les personnes exilées.
En la mémoire de Semira, de Mawda, de Tamazi, de Baudouin et de tant d’autres encore. En solidarité avec toutes les personnes violentées, persécutées et tuées par les politiques migratoires déshumanisantes. Rassemblons-nous, réclamons la liberté de circulation et d’installation pour tous et toutes, exigeons la fermeture des centres fermés et l’abandon des projets de constructions de ces prisons qui ne disent pas leur nom. Exigeons l’arrêt des rapatriements et des violences d’État envers les personnes sans-papiers.
🥁📢Rendez-vous le 20 septembre à 14h, place Buisset (Charleroi). Soyons innombrables à refuser les projets politiques de l’extrême-droite🥁📢
🎙️ **ENREGISTREMENT PODCAST LANCE-PIERRE 🎙️
Nous proposons un enregistrement collectif du 6e épisode de Lance-Pierre, le podcast qui brise les frontières. Lance-Pierre est un écho des luttes des personnes qui sont détenues par l’État belge dans les centres fermés. Ce podcast de Getting de Voice Out sera enregistré en collaboration avec Radio Panik, et diffusé en direct sur leurs ondes.
Dans ce sixième épisode, nous y parlerons des résistances multiples. Celles qui ont lieu lors des expulsions, mais aussi celles qui se déroulent depuis l’intérieur des centres fermés et en dehors (notamment avec le collectif Zone Neutre).
Le 20 septembre à Charleroi, une manifestation est organisée contre les politiques migratoires belges et européennes, violentes, racistes et inhumaines.
❤ Cette marche commémorera la vie et la lutte de Semira Adamu, militante sans-papiers tuée par la police lors d’une expulsion forcée en 1998. Nous n’oublions pas, nous ne pardonnons pas et nous continuons son combat.❤
Cette année encore, la mobilisation dénonce particulièrement le projet de centre fermé à Jumet, prévu pour 2028. Ce centre serait le plus grand lieu d’enfermement administratif et de déportation de Belgique et s’inscrit dans un plan national initié par l’extrême-droite : celui de criminaliser, enfermer et déporter les personnes sans-papier. Charleroi soutient ce projet malgré l’opposition citoyenne locale. La ville carolo utilise une rhétorique sécuritaire et raciste pour justifier son soutien au centre fermé, criminalisant les exilé•es.
En la mémoire de Semira, de Mawda, Tamazi et Baudoin, en solidarité avec toutes les personnes violentées, persécutées et tuées par les politiques migratoires déshumanisantes, rassemblons-nous, réclamons la liberté de circulation et d’installation pour tous et toutes, exigeons la fermeture des centres fermés et l’abandon des projets de constructions de ces prisons qui ne disent pas leur nom. Exigeons l’arrêt des rapatriements et des violences d’État envers les personnes sans-papiers.
🥁📢Rendez-vous le 20 septembre à 14h, place Buisset soyons innombrables à refuser les projets politiques de l’extrême droite🥁📢
Témoignage audio d’un homme qui a survécu à une tentative d’expulsion (vers un pays qui n’est même pas le sien), alors qu’il s’est fait torturer par la police dans l’avion et dans le van après qu’on l’ait descendue suite aux protestations des passagers.
Ces pratiques sont courantes et très dissimulées, la personne a peu de recours pour porter plainte et les policiers se permettent de suivre leurs pulsions de violence, en toute impunité.
Voici un extrait :
“Then I saw them talking to themselves, and talking to me as well, that, yeah “You can come back anytime you want.” I said; “It’s not a problem of me coming back anytime I want. The problem is where you’re taking me is not where I belong to. So, it’s really, really, really not good feelings for me.” So, from there, I start to get scared, because of the movement they are doing there.
They start to show me another face, not the same face they had for me when they were with me in the immigration room. I see different faces, all of them. The talking was different.
So, I got scared.“
Transcription en Français :
Ce jour-là, je ne m’attendais pas à être confronté à la torture. Je vais être torturé et je vais faire face aux abus et à la violence. Je n’y ai pas pensé, parce que j’étais juste assis dans la salle d’immigration, attendant simplement qu’ils fassent ce qu’ils veulent faire, parce qu’ils ont dit qu’ils voulaient m’emmener dans un pays auquel je n’appartiens, je ne suis pas de là-bas, je ne suis pas né là-bas.
Ensuite, j’ai essayé de les convaincre que je ne suis pas de là-bas, mais ils disent toujours, non, tu es de là. Et puis, je dis, qu’est-ce qui montre que je viens de là-bas ? Ensuite, ils ne pouvaient pas me donner de raisons tangibles. Ils ont dit ; “Ouais, nous devons vous prendre, parce que, oui nous le devons.”.
Donc, après quelques minutes, je me suis vu, je les ai vus tenir quelque chose comme un gilet, comme un gilet pare-balles, avec beaucoup d’attaches. Donc, quand je l’ai vu, j’ai juste inspiré. J’ai simplement accepté tout ce qui venait, parce que, et j’étais vraiment détendu. Je leur disais, ouais, si j’y vais, ils verront que je ne suis pas de là-bas, ils me ramèneront. Puis ils ont dit ; “D’accord, pas de problème, faisons notre travail.” Ensuite, ils m’ont mis cette chose, comme un tissu, ils la portent juste sur moi, et ils me disent de mettre ma main dans la poche, je mets mes mains dans la poche, et ils la verrouillent..
Mais, quand ils l’ont verrouillé, j’étais juste assis, en train de les attendre, pendant quelques temps. Encore une fois, j’étais juste assis seul, je parlais simplement tout seul, silence. J’ai dit, que va-t-il se passer ici ? Quoi, qu’est-ce qui se passe ici ? Donc, après qu’ils m’aient dit, d’accord, viens avec nous, allons-y..
Je les ai suivis. Je suis assis dans leur van, ils m’ont emmené à l’aéroport.
Puis nous sommes arrivés à l’avion.. Alors, j’ai vu l’avion, je suis allé dans l’avion avec eux, je me suis assis. Puis je les ai vus parler tout seuls, et me parler aussi, ça, ouais “Tu peux revenir quand tu veux.” J’ai dit ; « Ce n’est pas un problème pour moi de revenir quand je veux. Le problème, c’est où tu m’emmènes, ce n’est pas de là que je viens. Donc, ce n’est vraiment, vraiment, vraiment pas un bon sentiment pour moi. » Alors, à partir de là, je commence à avoir peur, à cause du mouvement qu’ils font..
Ils commencent à me montrer un autre visage, pas le même visage qu’ils avaient pour moi quand ils étaient avec moi dans la salle d’immigration. Je vois différents visages, tous. La conversation était différente..
Donc, j’ai peur. J’ai vraiment, vraiment peur, parce que ce n’est pas quelque chose que je vais dire aux gens. Ce n’est pas drôle, c’est vraiment, vraiment, vraiment fou.. Ouais, c’est comme un truc de terroriste. Comme, quand ils disent que quelqu’un est un terroriste, comme, ouais, la façon dont ils le mettent, ouais, quelque chose comme ça. Donc, je ne me voyais pas comme étant un abus envers la société, ou un terroriste, ou un criminel..
Je ne me voyais pas comme ça. Alors, et le traitement qu’ils m’ont donné, ça me fait vraiment peur, et j’ai l’impression de ne pas être humain, et cela me donne aussi l’impression que, oui, à la fin de tout cela, je ne serai plus normal. Tu me comprends ? Alors, ça m’a vraiment fait mal..
Ça me fait vraiment peur. C’est comme si quelqu’un avait mis un couteau dans mon… Attache-moi, mes jambes, mes mains, et mets un couteau dans mon cou et me coupe. Et j’ai dit chaque mot, et la personne n’a pas écouté, et m’a quand même tué..
C’est tout ce que je ressentais. Je n’aimerais pas que ces choses continuent. Ce n’est vraiment pas bien..
Parce que pour l’être humain, en fait, notre esprit est notre esprit. Nous bougeons avec notre esprit. C’est pourquoi nous avons l’esprit. Donc, si cet esprit ne peut pas penser bien, comme s’il ne pouvait pas se sentir bien, comme si vous n’aviez que panique, panique, panique, panique, à la fin de la journée, c’est mauvais. Parce que si quelque chose fait vraiment peur, peut-être que ce n’est pas la chose qui va te tuer, mais peut-être que tu peux tomber à un endroit ou dans un trou parce que tu as peur. Et aux gens, au monde entier, vous savez, partout, à tout le monde, je ne voudrais pas que quelqu’un passe par cela..
Parce que c’est la vie ou la mort. C’est ce que je vois, c’est comme ça que je l’appelle. Quand j’étais dans l’avion, ils m’ont dit, ouais, tu dois, nous devons te cacher des passagers..
Puis j’ai dit, pourquoi ? Je suis aussi un passager. Oh, qu’est-ce qui ne va pas ? Il a dit ; “Oui, parce que la façon dont nous vous mettons, nous vous enfermons. Ouais, tu dois baisser la tête vers le siège.”
Et j’ai dit, d’accord, ce n’est pas un problème. Alors, je baisse ma tête vers le siège. Ensuite, après quelques minutes, peut-être cinq minutes, ce n’était pas suffisant…
Le gars m’a dit, le policier m’a dit, vous devez descendre plus. J’ai dit ; “Je ne peux pas descendre, j’ai un problème dans le dos. Je ne peux pas descendre plus.”.
C’est suffisant, parce que j’étais comme ça pendant quelques minutes. Maintenant tu me dis, non, je dois redescendre. Je ne peux pas..
Alors, à partir de là, il a dit, laisse-moi te montrer. Il tient ma tête. L’autre assis à côté de lui me retient aussi le dos, me pousse vers le bas, jusqu’à ce que ma tête soit baissée…
En bas, en bas, entre mes jambes, jusqu’au siège, le siège avant. J’ai essayé de résister un peu, mais après je n’ai pas pu résister à nouveau. J’ai dit, s’il te plaît, je ne peux pas respirer…
C’est trop dur pour moi. Mon dos me fait vraiment mal. Il a dit ; “Ouais, juste pour quelques minutes, quand l’avion est plein, nous allons te laisser monter.” Ou quand l’avion est en l’air, nous allons te laisser Oui, il a dit ; « Quand l’avion sera en l’air, nous allons vous laisser monter. » Et imaginez, c’est presque 30 minutes, ou combien de minutes ? Et je suis comme ça..
Donc, je ne pouvais pas, jusqu’à ce que le sang passe de ma bouche au jean qu’il portait. C’était le côté droit, la personne qui me tenait. Puis j’ai dit, s’il te plaît, s’il te plaît, je ne peux pas..
Laisse-moi juste monter et respirer un peu, et je redescends à nouveau. Ou tu m’as mis dans la position avant, pas maintenant, cette position, cette position je ne peux pas. Donc, à partir de là, l’autre personne utilise le coude..
Comment peux-tu utiliser ton coude pour repousser quelqu’un ? Ce n’est pas possible. Cela signifie que tu frappes la personne. Donc, je ne fais que ressentir en retour..
Quelqu’un me frappe par l’arrière du coude et pousse mon cou en même temps. Pendant que mes mains sont verrouillées sur ma taille, elles sont proches, attachées à ma taille, et la ceinture de sécurité aussi de l’avion est mise dans mon corps. Et les deux côtés où vous devez le faire descendre, où si vous êtes assis dans l’avion, vous pouvez vous détendre..
Si elle a deux côtés où vous pouvez détendre vos bras. Aussi, celui-là a été tiré vers le bas. Donc, je souffrais vraiment.
Et les gens m’ont vu parce que je vois des gens marcher vers ce côté où j’étais, à la fois de droite et de gauche. J’entends les pas des gens. Je vois leurs jambes, mais je ne peux pas voir leur visage..
Alors, j’entends des gens dire ; “Ah, pourquoi, pourquoi, pourquoi ceci ? Pourquoi cela ? Pourquoi faites-vous ça ? Pourquoi traites-tu ce garçon comme ça ? Je passe ici pour aller aux toilettes. Je reviens. Ce garçon est toujours comme ça. Il souffre là. Ce n’est pas un bagage. Ce n’est pas un sac que vous devez essayer de le pousser vers le bas. C’est un être humain. Il ne peut pas se plier comme ça. Si tu te penches comme ça, tu penses pouvoir marcher ? Non, fais-le monter. Laisse-le s’asseoir.”.
Ensuite, j’entends parler, blabla, bla. Ils partent..
Une autre personne vient. Ils me voient. Ils parlent..
Une autre personne parle, parle. Beaucoup de gens. Et à partir de là, ils ont dit, non, ils ne me laissent pas..
Donc, moi aussi, j’essaie de me relever. Ils me poussent vers le bas. J’essaie de relever ma tête..
Ils me poussent vers le bas. Puis à la fin, ils étranglent mon cou avec leurs bras. Et j’ai dit, non, non, non, non, non..
J’essaie de parler, mais je pense que quand je parle, mon son, ma voix ne sort pas. Parce que j’étais vraiment, ma voix était partie. Donc, les gens entendent cela, parce qu’avant ma voix était différente, alors ma voix a changé…
Alors, ils essaient de revenir et de leur parler. Et ils insistent toujours. Donc, ils essaient de les combattre..
Ils essaient, oui, d’attaquer la police dans l’avion. Et la police voit que, non, c’est trop. Donc, cette fois-là, l’avion est plein et tout est fermé..
Et l’avion veut décoller. Donc, le pilote doit arrêter et tout ouvrir, ouvrir les portes en arrière. Puis à partir de là, ils m’ont fait remonter
Quand ils m’ont fait monter, je ne pouvais pas rester debout. J’étais pencher. J’étais plié parce que quand je me tient debout, je ressens trop de douleur…
Je ne pouvais pas. Je dois me pencher sur le côté. Donc, ils me maintiennent sur les marches pour descendre…
Puis je suis tombée. Alors, j’ai dit, ah, j’ai crié. pourquoi suis-je en train de tomber ? Vous me tenez et vous me poussez.
Ils disent, oui, on ne vous a pas poussé. Eh bien, ils me reprennent encore. Nous avons fini de marcher sur les marches.
En descendant, ils m’ont poussé dans la voiture, et ils ont marché sur moi. J’ai dit : « Ah, vous voulez me tuer ? » Puis ils se sont assis, m’ont raconté des conneries, m’ont insulté, m’ont dit à quel point c’était grave. Je les regardais juste parce que je n’étais plus vraiment moi-même.
Je ne savais plus où j’étais. Parce que quand ils parlaient, je ne pouvais rien dire.J’étais silencieux…
Je veux parler, mais quand j’essaie de parler, mon discours ne sort pas. Donc, je suis juste là comme ça, allongé dans la voiture. Alors, ils m’ont ramené à leur bureau à l’aéroport..
Ils me tiennent à la fois de la main gauche et de la main droite parce que je ne pouvais pas marcher. Alors, ils m’ont laissé tomber dans la pièce, la salle des caméras, petite pièce. J’étais là pendant un petit moment, allongé, essayant juste de respirer..
J’ai dit, j’ai besoin d’un médecin. Puis le médecin est venu, m’a examiné. Puis après qu’ils soient partis, ils m’ont demandé si je ne pouvais pas respirer pendant un moment..
J’ai dit : Je ne sais pas parce que moi, j’ai un peu mal au dos. Mais je peux faire beaucoup de choses. Mon mal de dos ne peut pas venir parce que ce n’est pas que j’ai mal tous les jours..
Non, je travaille dur et je n’ai pas mal au dos. Alors, à cause de la position qu’ils m’ont mise, c’est pourquoi je ne pouvais pas respirer. Le médecin a dit ; “D’accord, je devrais y aller” et il y va..
Donc, ces choses sont vraiment, vraiment effrayantes. Ça me fait penser, ouais, je suis mort et je me réveille à nouveau. Parce que tout ce temps dans l’avion, j’étais vraiment, vraiment fatigué..
J’étais fatigué. J’étais vraiment fatigué, vraiment, vraiment fatigué. Je ne pouvais rien faire..
J’ai dit, c’est quoi ce bordel ? Qu’est-ce que tu fous ? Vous voulez tuer un être humain ou quoi ? Putain de merde ? C’est quoi tout ce traitement ? C’était trop d’abus, trop de violence. Parce que moi, j’étais déjà faible. Donc, quand il me frappe, je ne sais pas qui me frappe..
Et je ne le fais pas, je ressens seulement de la douleur, puis je crie. Donc, à la fin de la journée, ça me rend vraiment fou. Genre, ça me rend, je ne pouvais plus penser raisonnablement..
Je ne sais pas ce que c’est. Je ne connais même rien. J’étais juste dans le noir..
J’étais juste, ce garçon est déjà mort. Ce garçon est mort. J’étais juste, je suis bas..
J’ai encore parfois des sentiments négatifs, tu sais ? Comme, comment le dire ? Donc, genre, c’est penser que ça clignote dans mon esprit, tu sais ? La chose que j’ai traversé chaque, chaque, chaque, je ne peux pas dire plus de deux heures dans ma vie, vivant ici au Centre (Merksplas). Maintenant, cela me vient simplement en tête. Ensuite, j’essaie de le laisser, parce que ça ne me fait même pas sentir..
Je suis heureux. Je remercie Dieu, ma vie. Mais, tu sais, l’énergie que j’ai, moi, je suis quelqu’un qui, je ne sais pas comment expliquer, mais je suis vraiment sociable, tu vois ? Mais cette fois-ci, c’est comme si j’avais une autre énergie en moi, pas bonne, genre effrayante, effrayante, tu sais ? Donc, ça fait, je ne parle pas, je ne parle pas, je ne parle pas aux gens qui veulent me parler..
Mais parfois je dis une, deux, trois, quatre, cinq choses, puis je m’enfuis, comme, je ne veux pas continuer la conversation. Je ne peux pas dire que c’est à cause de ça, à cause de lui, à cause d’elle, non. Parfois, tu sais, la politique est toujours, toujours corrompue, tu sais ? Parce que quand tu n’es pas à l’intérieur, tu ne vois pas ce qui est à l’intérieur..
Mais quand tu es à l’intérieur, c’est toujours, toujours corrompu. Ce n’est jamais, jamais droit. Parce qu’il y a des gens là-dedans qui, ils ont donné leur Âme à autre chose, tu me comprends ? Donc, quand tu donnes ton Âme, alors tu n’es pas dans le cercle de l’autre être humain, tu me comprends ? Tu es dans un autre cercle..
Mais ce ne sont pas tous. Il y a certaines personnes qui craignent Dieu, qui ne font pas ça. Mais la plupart d’entre eux, ils sont comme ça..
Ils sont corrompus, parce qu’ils ont donné leur Âme. Ils ont vendu leur Âme, d’accord, à une autre société, par laquelle, oui, ce cercle, c’est comme ça. Ils doivent faire comme ça, quoi qu’il arrive, d’accord ? Mais dans l’autre sens aussi, comme je l’explique, cette politique est entièrement une question d’argent.
Parce que cette histoire d’immigration ici, c’est une histoire d’argent, d’accord ? Je ne peux pas dire qu’il s’agit de racisme. Je ne sais pas, mais je ne peux pas dire ça, mais c’est une question d’argent. C’est une question d’argent..
C’est une question d’argent, parce que l’argent arrive, parce qu’il y a plus d’immigration, d’accord ? Mais s’il y a moins d’immigration, l’argent ne vient pas. Donc, tu dois, ils doivent montrer que, ouais, nous travaillons. Et pour moi, ce n’est vraiment pas bon..
Mais je ne peux pas le changer. Je peux essayer de faire quelque chose, de le changer. Mais je ne peux pas le changer, parce que pourquoi ? Pourquoi je ne peux pas le changer, c’est parce que, si chaque pays du monde s’assoit et parle de la réalité, pas de la vanité.
Oui, tout le monde s’assoit et parle de la réalité et non de la vanité. Mais c’est difficile, parce que la plupart de ces gens, ils ne sont pas présidents. Nous ne les appelons pas, moi, je ne peux pas les appeler présidents..
Ils sont méchants, laissez-moi dire ça. Parce que le cœur qu’ils ont est un cœur différent. Parce que s’ils font quelque chose comme ; « Oh, putain, qu’est-ce qui se passe ? » Chaque président de pays fait la bonne chose..
“Oh, je ne veux pas que tu envoies les gens de mon pays. Je ne veux pas ça. Ne fais pas ça.”.
C’est une négociation. Mais la plupart des pays, le président, ils sont corrompus. Comme la plupart des pays, ils ont colonisé d’autres pays..
Cette chose est le problème qui s’est produit aujourd’hui. À cause de cela, oui. À cause de cela, c’est le grand problème..
Parce que la plupart des pays ont colonisé d’autres pays. Donc c’est comme, tu es mon leader. Oh, je suis ton leader..
D’accord, voici le problème. C’est pourquoi aujourd’hui tout est merdique.
Depuis un mois, les personnes détenues nous rapportent des tentatives d’évasions fréquentes dans le centre fermé 127 bis. D’après certains détenus, sept personnes auraient ainsi retrouvé la liberté.
Plusieurs autres qui ont tenté de s’évader se sont retrouvés au cachot ou ont été transférés dans un autre centre. D’autres encore ont été placés sur un vol collectif vers le Maroc fin juillet.
Certains détails nous sont parvenus :
Un homme aurait tout simplement grimpé les barrières en plein jour.
Trois autres hommes ont démonté le châssis de leur fenêtre durant la nuit et se sont fait la belle ! Le personnel ne s’en serait aperçu que 30 minutes plus tard à peu près.
Suite à cela, une aile a été envahie par la sécurité ce samedi 09/08/2025. Tous les détenus ont été fouillés, parfois à nu, puis ont été mis dans la cour pendant plusieurs heures, le temps que la sécurité fouille tous les casiers.
Pendant ce temps, une visiteuse a observé que des gardiens contrôlaient les grillages et cherchaient des grillages qui pourraient être sectionnés.
Ce 29 juillet, un homme enfermé au centre fermé de Merksplas, (Anvers) nous alerte : les personnes qui y sont détenues sont démangées par des piqûres.
« On se gratte partout. Faites quelque chose s’il vous plaît. »
C’est dans l’un des blocs du centre (le bloc 3) que l’infestation a commencé. Un des détenus nous apprend aujourd’hui qu’un codétenu en provenance de ce bloc vient d’être transféré dans un autre centre, couvert de piqûres.
« On a trouvé des punaises de lit dans deux chambres, elles ont été fermées, mais pas les autres. »
« Pendant 3 jours je me suis gratté. »
« Il y a pas à manger, il y a pas de service médical, il y a des gens qui son malades, il y a des gens qui souffrent. »
« C‘est la merde ici. »
Il y a presque un an, les personnes enfermées dans les centres de Merkplsas mais aussi de Bruges et de Steenokkerzeel (127bis) nous informaient déjà d’une situation sanitaire similaire1. Ils nous disaient : « Ça devient invivable », en pointant du doigt la passivité du personnel face à ce problème grave.
Suite à ça, en septembre dernier, plusieurs personnes détenues au 127bis avaient mené une action de protestation pour faire entendre leurs revendications2 :
« Il faut qu’ils le ferment ce centre. Ou qu’ils le détruisent, mais bon, ça c’est dans nos rêves. Là au moins, il faut une rénovation et une désinfection. […] Là ça devient vraiment urgent. C’est pas une vie, ça nous touche mentalement comme physiquement. ».
Une quinzaine de personnes avaient décidé de passer une nuit dehors, sous la pluie, pour protester contre les conditions inacceptables.
Le centre fermé de Merksplas (en activité depuis 1994) est un des six centres fermés présents sur le territoire belge. Récemment, le gouvernement a investi à hauteur de 5 millions d’euros pour effectuer des travaux de rénovation dans un des blocs, et augmenter la capacité de détention de 40 nouvelles places3. Ces travaux viennent de prendre fin. Au total, le centre fermé de Merksplas peut aujourd’hui enfermer jusqu’à 180 personnes.
Pour marquer l’inauguration de ce bloc rénové, nous apprenions par un article du média flamand HLN4 la mise en scène cynique d’un exercice de simulation de brutalisation d’une personne sans-papiers en résistance, en présence de la ministre de l’asile et de la migration Anneleen Van Bossuyt. Cette dernière a odieusement déclaré à la suite de l’exercice qu’il n’est « pas si simple de mettre les sans-papiers dans un avion ». Aucun mot, bien sûr, sur les difficultés que représente la vie en centre fermé pour les personnes qui y sont détenues par l’État belge, ni la violence des expulsions, ni sur la situation sanitaire actuelle.
Tandis que des millions d’euros sont investis par le gouvernement dans le renforcement du système d’enfermement et d’expulsion, les personnes enfermées doivent tenter de survivre dans des chambres infestées de punaises de lit. Ces conditions de vie ignobles nous donnent une idée sur le niveau de déshumanisation des politiques de gestion des frontières.
Le 31 janvier 2025, le nouveau gouvernement fédéral dévoile enfin son accord de coalition tant attendu. Dès les premières lignes du préambule, le ton est donné : Bart De Wever, fraîchement nommé Premier ministre sous la bannière de la N-VA, ne cherche pas à cacher la dureté de la politique à venir. Il avertit que le chemin ne sera pas « une promenade de santé » et que les mesures annoncées exigeront «des sacrifices de la part de tous les acteurs de notre société ».
Mais au-delà de cette rhétorique de fermeté, ce texte est nauséabond tant par ses propos que par les justifications avancées.
En effet, à travers les paragraphes de ce document, on perçoit une volonté claire de stigmatiser certaines catégories de la population. Les arguments invoqués par le gouvernement s’appuient notamment sur la prétendue « arrivée massive de migrants » et sur une criminalisation à peine voilée de ces personnes.
Cette approche, loin d’être neutre, alimente les peurs et les divisions, tout en légitimant des mesures restrictives et discriminatoires. Le texte ne se contente pas d’annoncer des réformes : il distille, ligne après ligne, une vision anxiogène, raciste et partiale de la société, qui ne peut qu’inspirer le malaise et l’indignation.
Notre collectif veut un monde sans frontières et sans murs, où chaque personne pourrait vivre et voyager où elle le souhaite. Comme on pouvait s’en douter, c’est loin de ce qui s’annonce pour les prochaines années, tant en Belgique qu’en Europe.
Presque six mois après la publication de l’accord du gouvernement Arizona, nous souhaitons revenir sur les grandes lignes des éléments qui concernent « l’Asile et la Migration ». Pour garder une trace claire du moment historique que nous sommes en train de vivre, du basculement toujours plus profond vers une société alimentée par la peur et la répression.
Le « masterplan centres fermés » en Belgique est un plan stratégique lancé sous par Theo Francken (N-VA), quand il était secrétaire d’État à l’Asile et la Migration (entre 2014 et 2018). Ce plan visait à renforcer le contrôle migratoire, avec pour ça plusieurs objectifs annoncés :
Augmenter la capacité de détention des centres fermés (donc le nombre de centres) ;
Accélérer les procédures d’expulsion ;
Dissuader la migration vers la Belgique, notamment en renforçant les mesures de détention (l’idée était de rendre la Belgique moins attractive pour des personnes qui souhaiteraient y demander le droit au séjour).
Depuis Francken, c’est le parti chrétien flamand CD&V (conservateur et de droite) qui a obtenu la compétence asile & migration au gouvernement fédéral. Le fait d’être officiellement positionné moins à droite que la N-VA n’a pas empêché le CD&V d’être totalement aligné sur les mêmes ambitions racistes et répressives : les deux personnes qui ont occupé le poste de secrétaire d’État asile & migration (Sammy Mahdi et Nicole de Moor) ont poursuivi les objectifs de Francken, dont son masterplan centres fermés.
Avec le gouvernement Arizona, c’est le retour de la N-VA pour la compétence asile & migration (pour laquelle le poste passe de secrétaire d’État à ministre), avec Anneleen Van Bossuyt. Elle semble effectivement prête (et déjà en route) pour mettre en place la « politique migratoire la plus dure jamais menée en Belgique ».
Sans surprise, l’Arizona annonce la poursuite du masterplan centres fermés, et annonce encore plus de répression, d’enfermement et de déportations, dans un racisme et un fascisme ambiants.
Leur discours : « Renforcer le contrôle migratoire » Nous leur répondons : Chaque personne doit être libre de voyager ou s’installer où elle le souhaite.
Toujours + de centres fermés
Pour augmenter la capacité de détention, le masterplan de Francken prévoyait la construction de 6 nouveaux centres fermés. L’objectif annoncé était de doubler la capacité de détention, en passant de 600 places actuellement à environ 1.100 places prévues. Le centre fermé pour femmes de Holsbeek faisait d’ailleurs déjà partie de ce masterplan à son ouverture en 2019. Aujourd’hui, entre 4 et 6 autres nouveaux centres sont prévus (à Zandvliet, Jumet, Steenokkerzeel et Jabbeke). La construction du centre de Jumet (dans la région de Charleroi) se concrétise malheureusement de plus en plus, malgré les mobilisations (notamment du collectif Ni Jumet, Ni Ailleurs).
L’accord de gouvernement parle aussi de la construction d’un centre spécial, spécifiquement pour le groupe (croissant) de personnes souffrant de problèmes médicaux et psychiques liés à la toxicomanie. Puisque la prise en charge psychologique des personnes détenues dans les centres fermés est déjà dramatique, on peut s’attendre au pire : l’objectif d’un tel centre n’est absolument pas le soin ou une meilleure prise en charge des personnes.
L’accord annonce également la création de « centres Dublin » exclusivement axés sur le retour (entendre par là : les expulsions forcées), afin d’identifier et de déporter encore plus rapidement les personnes qui ont leurs empreintes enregistrées dans d’autres pays européens (et qui doivent donc, selon la loi européenne, être d’abord renvoyées dans ces pays pour être ensuite expulsées hors du territoire européen).
Enfin, l’accord confirme l’interdiction de l’enfermement des enfants, mais ce n’est pas garanti dans la durée : le gouvernement prévoit de réévaluer la loi après deux ans, ce qui laisse entendre qu’un retour légal de l’enfermement des enfants reste possible à l’avenir. De toute façon, dans les faits, des enfants se retrouve souvent enfermés en centres (parce que les tests osseux les déterminent faussement comme majeur·es).
Leur discours : « Le plus de centres possible, pour contrôler qui reste ou non sur notre territoire » Nous leur répondons : Feu à vos centres fermés et à toutes vos prisons.
Des prisons belges à l’étranger
Les prisons belges sont surpeuplées, et la logique pénale actuelle est de toujours plus enfermer, pour des condamnations encore plus longues. Cette logique d’enfermement n’a d’ailleurs aucun sens : la prison n’a aucun effet sur la criminalité, qui est d’ailleurs en baisse (alors que les peines de prisons, elles, ne cessent d’augmenter). La logique de punir, réprimer, enfermer est au centre des ambitions de l’État raciste et sécuritaire. Dans les prisons belges, un grand nombre de personnes qui sont privées de titre de séjour sont enfermées. C’est d’ailleurs parfois des personnes qui ont parfois perdu leur titre au séjour suite à leur « délit » (parfois pour des délits mineurs, comme une conduite sans permis de conduire ou un vol sans violence). Une fois leur peine de prison terminée, ces personnes sont directement envoyées en centre fermé, en vue de leur expulsion du territoire (notre collectif parle alors de « double peine »).
Puisque les prisons belges sont pleines, le gouvernement Arizona affirme qu’il va conclure des accords avec d’autres pays européens (comme le Kosovo et l’Estonie) pour y construire (ou y louer) des prisons pour les personnes condamnées qui n’ont pas de titre de séjour. Dans ce cas, ces personnes seront directement expulsées vers leur pays d’origine à la fin de leur peine de prison. Ces prisons éloignées auront pour effet d’encore plus invisibiliser et silencier les personnes enfermées, encore plus qu’elles ne le sont déjà. Elles risquent d’accroître leur isolement, alors qu’elles sont déjà fortement marginalisées à cause de la perte de leur titre de séjour et leur criminalisation. Ça compliquera (même rendra impossible) leur accès aux visites, à l’accompagnement social et aux recours juridiques, ce qui peut aggraver leur vulnérabilité et leur détresse psychologique.
L’externalisation des prisons pose aussi des questions majeures sur le respect des droits fondamentaux et la capacité de la Belgique à garantir des conditions de détention conformes aux standards internationaux (alors que la détention de personnes étrangères en Belgique a déjà fait l’objet de critiques et de condamnations pour des traitements inhumains ou dégradants).
Cette externalisation des prisons pour personnes sans titre de séjour ne s’attaque pas aux causes structurelles de la surpopulation carcérale ni à la criminalisation grandissante des personnes sans-papiers : construire des prisons belges à l’étranger déplacerait simplement le problème de surpopulation hors du territoire belge, en rendant l’horreur de la détention plus distante et moins visible pour la population belge et pour les groupes ou organisations qui luttent contre l’enfermement ou qui veillent au respect des droits humains.
Ces personnes que l’État prive de papiers sont la partie de la population vivant en Belgique qui est la plus criminalisée par l’État raciste, sécuritaire et capitaliste. Les autorités belges en profitent pour accuser ces personnes d’être des « criminelles », et de justifier la nécessité de les déporter hors du territoire belge. C’est un discours simpliste, mensonger, raciste et fasciste, qui leur permet de se débarrasser des personnes jugées « indésirables ».
Leur discours : « Des prisons loin de notre regard et de celui de notre population » Nous leur répondons : Feu aux prisons et à tous les lieux d’enfermement.
Allongement de la durée maximum de détention
Aujourd’hui, la durée maximale de détention en centre fermé est théoriquement de 8 mois. Et encore, le maximum de 8 mois n’est supposé représenter que des situations exceptionnelles :
La durée de détention initiale est de 2 mois.
Cette détention peut être prolongée mois par mois, jusqu’à 4 fois de suite (donc 6 mois de détention maximum au total).
En cas de refus de collaboration ou obstacle à l’expulsion, la détention peut encore être prolongée de 2 mois supplémentaires (donc jusque 8 mois : toujours théoriquement dans des cas exceptionnels).
Mais la réalité est toute autre : les personnes détenues en centres restent beaucoup plus longtemps enfermées. À chaque tentative d’expulsion avortée, la personne est ramenée en centre et les compteurs sont remis à zéro. Certaines personnes avec lesquelles notre collectif est en contact sont parfois enfermées depuis 1 ou 2 ans, sans aucune date de sortie.
Selon l’accord de gouvernement, la durée de détention maximum est rallongée à 18 mois. En sachant que le maximum était théoriquement limité à 8 mois aujourd’hui, mais que dans les faits certaines personnes restent déjà détenues 18 mois, on peut s’alarmer de ce que cela donnera avec cette nouvelle « limite » officielle…
Par contre, le contrôle judiciaire du délai reste assuré. Autrement dit, les prolongations de l’enfermement ne peuvent (pour l’instant) avoir lieu seulement dans le cadre d’un rendez vous au tribunal. Cependant, même via le contrôle judiciaire, l’Office des étrangers n’a aucun mal aujourd’hui à prolonger systématiquement la détention : c’est une simple formalité.
Dans l’accord, le gouvernement affirme vouloir garder la durée de détention « la plus courte possible ». Déjà, c’est quelque chose de faux, puisqu’il augmente la durée maximum à 18 mois. Mais c’est aussi trompeur, parce qu’il ne veut pas dire qu’il veut garder les personnes le moins longtemps enfermées : le gouvernement veut simplement les expulser le plus tôt possible.
Leur discours : « On te gardera enfermé·e jusqu’à ce que tu craques » Nous leur répondons : Même une heure de détention, c’est déjà trop : liberté pour toustes !
Plus possible de demander l’asile pendant une détention
« Nous combattons résolument la pratique qui consiste à présenter des demandes d’asile et de séjour indues à partir des centres fermés dans le seul but de retarder ou d’empêcher le retour. Nous exploiterons au maximum les possibilités offertes par la réglementation européenne en la matière. »
Le gouvernement empêchera systématiquement toute tentative d’introduire une nouvelle demande d’asile ou de séjour depuis un centre fermé. Ça signifie qu’une personne qui est arrêtée et enfermée dans un centre, et qui n’a pas encore introduit de demande d’asile, ne pourra plus le faire, et pourra être expulsée.
C’est une mesure très grave : aujourd’hui, introduire une nouvelle demande d’asile représente parfois un dernier recours pour des personnes qui sont menacées d’expulsion.
Récemment, nous partagions le témoignage d’une homme qui a introduit une demande d’asile pour bloquer son expulsion imminente : il avait reçu un ordre de quitter le territoire belge (OQT), alors que l’Office des étrangers jugeait à tort qu’il n’était pas le père de son propre enfant. Seule l’introduction d’une nouvelle demande d’asile a pu l’aider à ce moment-là, car les autres voies légales étaient bafouées.
Leur discours : « Quand on t’enferme, tu n’as plus aucun droit » Nous leur répondons : Accès au droit d’asile pour toustes !
——————– EXPULSIONS ——————–
Expulser toujours plus, toujours plus vite
« Une politique de retour cohérente et conforme est une priorité pour ce gouvernement. Une fois qu’une décision finale a été prise, elle doit être mise en œuvre et la personne recevant un ordre de quitter le territoire doit s’y conformer rapidement. L’année dernière, des dizaines de milliers OQT ont été prononcés. Mais nombre d’entre eux ne sont pas exécutés et la majorité des étrangers déboutés en séjour illégal ne repart pas. Les choses doivent changer. Ce gouvernement vise une augmentation significative des chiffres de retour. »
Le gouvernement Arizona est clair et explicite sur sa volonté d’augmenter le plus possible le nombre de retours forcés de personnes d’origine étrangère. Désormais, l’ordre de quitter le territoire (OQT) est un véritable contrat de rapatriement : il détaille toutes les obligations des personnes concernées et les sanctions encourues en cas de non-respect.
En plus des retours soit-disant « volontaires » (notamment avec les rendez-vous ICAM), le gouvernement prévoit de durcir les procédures de retours forcés (expulsions par avion, avec escorte de police, menottes, …).
Leur discours : « Les indésirables loin de notre territoire, par tous les moyens » Nous leur répondons : Chacun·e a le droit de choisir où iel souhaite vivre.
« Ce gouvernement vise une augmentation significative des chiffres de retour ».
Le gouvernement précédent (Vivaldi) avait introduit une mesure de retour, qu’il présentait comme une alternative à la détention en centre fermé : le dispositif ICAM (Individual Case Management, « gestion de cas individuels »). L’Office des étrangers disait s’inspirer du travail social, en proposant aux personnes sans titres de séjour des entretiens « sur mesure » avec des « coachs au retour », pour donner un avis sur la situation de la personne et de sa chance ou non d’obtenir un droit au séjour. Concrètement, les « coachs » proposent aux personnes un retour « volontaire », et les risques encourus dans le cas où elles n’acceptent pas de coopérer. Le principe ICAM est félicité au niveau international comme une bonne pratique visant un accompagnement « individualisé et respectueux des droits », mais c’est complètement faux : les rendez-vous ICAM servent surtout d’outil de suivi et de contrôle pour l’Office des étrangers, qui justifie ensuite la détention et la déportation avec le « refus de coopérer ».
À noter aussi que l’Office de étrangers emploie aussi dans les centres fermés des « accompagnateurs ou coachs de retour », qui ont pour mission de convaincre les détenu·es d’accepter le retour volontaire par avion.
L’Arizona fait de l’ICAM une obligation. Des projets pilotes seront aussi testés pour accompagner des familles (pour lesquelles l’asile a été refusé) tout au long de la procédure de retour.
La pratique des retours soit-disant « volontaires » est trompeuse et mensongère. Dans la majorité des cas, les personnes à qui l’on propose le retour « volontaire » sont en situation d’échec : elles ont vu leur demande d’asile rejetée, n’ont pas de solution de régularisation, et font face à la menace de détention ou de déportation forcée. Le « choix » de partir se fait souvent dans un contexte de pression intense : pression administrative, psychologique ou même physique (avec le principe de cellule d’isolement). Ce retour est donc forcé dans les faits, mais déguisé sous une apparence « volontaire ».
Leur discours : « Si tu n’acceptes pas qu’on t’oblige gentiment, on passera à la manière forte » Nous leur répondons : Un retour effectué sous pression n’a rien de volontaire. Stop à toutes les déportations !
Magouilles diplomatiques pour encourager les expulsions
« Nous lions l’aide bilatérale, les visas d’entrée, la coopération en matière de sécurité et de défense, la coopération en matière de commerce et économique, à la conclusion des accords de retour et à la réadmission effective des ressortissants des pays tiers concernés. […] Des sanctions sont prévues en cas de non-respect des accords conclus. Une coopération optimale en matière de retour devient une question clé dans le cadre d’une approche gouvernementale globale à l’égard des pays tiers, l’approche dite ‘whole of government’. »
Le gouvernement constate que de nombreux ordres de quitter le territoire restent sans effet et que la majorité des personnes ne retournent pas d’elles-mêmes dans leur pays d’origine. Pour y remédier, la Belgique instrumentalisera désormais des liens avec les pays-tiers qui ne concernent pas directement l’immigration (comme des accords commerciaux, l’aide bilatérale, la coopération au développement, les accords de sécurité et défense, …). Ça veut dire que si les pays partenaires de la Belgique ne signent pas et n’exécutent pas d’accords de retour pour leurs ressortissant·es sans titres de séjour en Belgique, alors le gouvernement belge appliquera des sanctions dans d’autres domaines.
Leur discours : « Nous sommes tout-puissants et pouvons étendre notre pouvoir par-delà les frontières » Nous leur répondons : Stop aux pratiques néocoloniales et à l’instrumentalisation des mouvements migratoires à des fins géopolitiques.
——————– ARRESTATIONS ——————–
Traque aux « sans-papiers » et rafles depuis les domiciles
« Si nécessaire, la personne interceptée est placée en détention administrative et, sur instruction de l’Office des étrangers, immédiatement éloignée ou transférée dans un centre fermé ou une unité résidentielle, en vue de son éloignement. Cette mesure s’applique aux étrangers qui ont reçu un OQT et qui représentent un danger pour l’ordre public, ou qui représentent pour la sécurité nationale en raison de faits d’extrémisme, de radicalisme ou de terrorisme, ou qui ont été condamnés pour des crimes graves. »
L’Arizona prévoit de renforcer la coopération entre les services de police et les services d’immigration (dans le cadre du projet HIGH TROUBLE). Le but est de faciliter les arrestations à domicile, pour pouvoir directement arrêter et expulser les personnes qualifiées de « auteures de délits multiples ». Les informations sur les lieux de résidence ou les domiciles des personnes d’origine étrangère qui n’ont pas (encore) de titre de séjour devront être centralisées, et accessibles à tous les services concernés. L’objectif est de renforcer les retours (« volontaires » et forcés), officiellement pour les personnes « qui représentent un danger pour l’ordre public » (donc une formule très libre d’interprétation, qui pourrait permettre d’arrêter plus ou moins n’importe qui).
Dans la pratique, cela signifie que l’Office des étrangers et la police ont désormais le droit d’arrêter les personnes directement à leur domicile.
La mise en application de ces mesures commence déjà s’observer : le 18 juillet 2025, le Conseil des Ministres belge a approuvé un avant-projet de loi autorisant les visites domiciliaires.
Leur discours : « Arrestations partout, n’importe où, n’importe quand » Nous leur répondons : La police crée de l’insécurité. État raciste, police complice, à bas l’institution policière.
Les militaires de Frontex sur le sol belge
Le Conseil des ministres belge a récemment adopté un Arrêté Royal (proposé par le ministre de l’Intérieur MR, Bernard Quintin) qui autorise désormais Frontex (l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes) à agir activement et se déployer sur le territoire belge. Cette décision s’inscrit dans la continuité de l’accord de gouvernement, qui met l’accent sur le renforcement de la sécurité intérieure et sur une politique migratoire plus stricte.
Le cadre juridique qui permet cette coopération entre Frontex et la Belgique avait été voté sous la législature précédente, mais le nouvel arrêté détaille désormais les conditions concrètes du déploiement du personnel (armé) de Frontex (qui interviendra toujours sous l’autorité et en présence de la police belge). Les domaines d’intervention de Frontex en Belgique incluent principalement l’assistance au contrôle des frontières extérieures (à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, mais aussi aux grandes gares et points de voyages internationaux), ainsi que la complicité pour les expulsions par avions (y compris pour les personnes condamnées pour des infractions pénales).
Le contrôle des activités de Frontex en Belgique sera assuré par le Comité P (l’organe de surveillance des services de police). Le but annoncé est de prévenir les abus, et garantir la conformité des interventions avec le cadre légal et les droits fondamentaux. Mais le Comité P est un dispositif de contrôle qui n’inspire pas vraiment confiance, au vu de la manière dont il protège quasi systématiquement les abus et violences de la police.
Les critiques à l’encontre de Frontex sont nombreuses et bien documentées. Plusieurs organisations internationales et européennes (ainsi que des institutions comme le Parlement européen ou la Cour européenne des comptes) pointent du doigt des violations graves des droits fondamentaux lors des opérations Frontex : refoulements illégaux, mauvais traitements, absence de protection des données personnelles, discriminations et manque de transparence sur le suivi des plaintes, … En Belgique, des collectifs et associations de défense des droits humains et de lutte contre les frontières expriment leur inquiétude par rapport au flou qui entoure les compétences et la responsabilité du personnel Frontex en Belgique. Les militaires de Frontex seront dès 2026 présents sur le sol belge, et c’est seulement à ce moment-là qu’on pourra observer directement les conséquences de ce nouveau dispositif.
La présence de Frontex sur le sol belge renforce une approche répressive de la migration, au total opposé de perspectives telles que l’accueil, la régularisation collective oula sécurité sociale pour toustes.
Leur discours : « Toujours + d’argent, d’armement, de moyens humains pour rendre infranchissable chaque parcelle de NOTRE territoire » Nous leur répondons : Dissolution de Frontex. Un monde sans frontières est possible.
——— CONCLUSIONS & PERSPECTIVES ———
La politique migratoire actuellement menée en Belgique reflète clairement l’orientation d’un État qui a viré à l’extrême-droite. Les mesures adoptées (durcissement des contrôles, centralisation des procédures, restriction de l’accès aux droits fondamentaux, …) sont représentatives d’une idéologie qui place la répression, l’exclusion et la stigmatisation des personnes étrangères au centre du discours public et de l’action politique.
Sous ce gouvernement d’extrême-droite, le droit n’est définitivement plus un rempart pour protéger les plus vulnérables : la loi devient un instrument de sélection et de décisions arbitraires. Les violations systématiques des garanties procédurales, les détentions abusives, les expulsions sans fondement et la criminalisation de la migration deviennent la norme. Les personnes étrangères, qualifiées d’ « indésirables », sont privées de voix, de recours et de toute protection effective. Les (déjà rares) contre-pouvoirs institutionnels sont affaiblis ou réformés, pour servir les objectifs politiques du pouvoir en place.
Cette politique, fondée sur le contrôle, la peur et la fermeture, s’accompagne d’une banalisation du racisme d’État et d’une remise en cause profonde des principes démocratiques. Face à cette dérive autoritaire, il est urgent de rappeler que la dignité humaine, l’accès à la justice et le respect inconditionnel des droits fondamentaux doivent rester au centre de toute politique publique. Il est clair que l’État belge n’est pas animé par ces principes depuis longtemps, que le système étatique en lui-même produit des inégalités et de la violence.
Les centres fermés nous prouvent tous les jours que toutes les vies ne se valent pas, et que les humains ne sont pas tous traités de la même manière. Le tournant pris par l’Arizona va plus loin encore : en légalisant des pratiques répressives, en affaiblissant les dispositifs de défense des personnes en exil, en inscrivant dans la loi une politique d’exclusion et de répression de plus en plus assumée.
Ensemble, mobilisons-nous pour lutter contre ces politiques et ces institutions fascistes, racistes et meurtrières. Défendrons une société ouverte, sans frontières ni murs, avec la solidarité et la communauté au centre. Une société dans laquelle tout le monde aurait sa place, quelle que soit son origine.
Ne fermons pas les yeux sur la fascisation et le racisme d’État, en Belgique et ailleurs !
PERSONNE N’EST ILLÉGAL·E NON À L’ENFERMEMENT NON AUX FRONTIÈRES NON AUX EXPULSIONS PAPIERS POUR TOUSTES LIBERTÉ POUR TOUSTES
Le 31 janvier 2025, le nouveau gouvernement fédéral dévoile enfin son accord de coalition tant attendu. Dès les premières lignes du préambule, le ton est donné : Bart De Wever, fraîchement nommé Premier ministre sous la bannière de la N-VA, ne cherche pas à cacher la dureté de la politique à venir. Il avertit que le chemin ne sera pas « une promenade de santé » et que les mesures annoncées exigeront « des sacrifices de la part de tous les acteurs de notre société ».
Mais au-delà de cette rhétorique de fermeté, ce texte est nauséabond tant par ses propos que par les justifications avancées.
En effet, à travers les paragraphes de ce document, on perçoit une volonté claire de stigmatiser certaines catégories de la population. Les arguments invoqués par le gouvernement s’appuient notamment sur la prétendue « arrivée massive de migrants » et sur une criminalisation à peine voilée de ces personnes.
Cette approche, loin d’être neutre, alimente les peurs et les divisions, tout en légitimant des mesures restrictives et discriminatoires. Le texte ne se contente pas d’annoncer des réformes : il distille, ligne après ligne, une vision anxiogène, raciste et partiale de la société, qui ne peut qu’inspirer le malaise et l’indignation.
Notre collectif veut un monde sans frontières et sans murs, où chaque personne pourrait vivre et voyager où elle le souhaite. Comme on pouvait s’en douter, c’est loin de ce qui s’annonce pour les prochaines années, tant en Belgique qu’en Europe.
Presque six mois après la publication de l’accord du gouvernement Arizona, nous souhaitons revenir sur les grandes lignes des éléments qui concernent « l’Asile et la Migration ». Pour garder une trace claire du moment historique que nous sommes en train de vivre, du basculement toujours plus profond vers une société alimentée par la peur et la répression.
Les demandes d’asile sont déjà de véritables parcours de combat. Les personnes qui sont obligées de passer par ces procédures sont déshumanisées, infantilisées, inspectées et mises sous pression par l’administration belge. Déjà beaucoup trop longues, inaccessibles et injustes, ces procédures vont encore plus se durcir.
Le renforcement du « devoir de coopération » oblige désormais les demandeur·euses d’asile à livrer toutes leurs données numériques (téléphones, tablettes, ordinateurs) à l’administration dès l’introduction de leur demande. C’est une intrusion grave dans la vie privée de ces personnes qui est désormais rendue légale, et qui place les personnes sous surveillance permanente. Ça fait peser une pression psychologique supplémentaire sur des personnes souvent déjà traumatisées. Le « refus de coopérer », une demande que l’administration juge tardive ou la moindre suspicion de fraude deviennent un motif potentiel de rejet de la demande d’asile.
Cette logique inverse le principe fondamental du droit d’asile, puisque ce n’est plus à l’État de prouver l’absence de besoin de protection par l’asile : c’est à la personne de démontrer, sous surveillance et dans l’urgence, la légitimité de sa demande de protection.
Les conséquences concrètes sont graves : la moindre erreur, le moindre retard ou la moindre réticence à fournir des informations personnelles peut entraîner un rejet immédiat de la demande d’asile. La rapidité imposée aux traitements des dossiers (sous prétexte de se conformer aux normes européennes) risque de donner des décisions bâclées, sans réel examen des situations individuelles de chacun·e. La multiplication des retraits implicites, l’application stricte des décisions Dublin (renvoi vers le premier pays d’arrivée dans l’UE) et la limitation drastique du droit de déposer des demandes supplémentaires rendent l’accès à la protection internationale quasi impossible pour de nombreuses personnes exilées.
Leur discours : « Votre histoire nous appartient ». Nous leur répondons : Droit d’asile et protection pour toustes !
Un refus, et c’est tout
Il ne sera plus possible de déposer une nouvelle demande d’asile après le refus d’une demande précédente. Faire plusieurs demandes d’asile successives ou introduire des procédures de recours répétées pour les personnes qui ont reçu un refus d’asile est considérée comme exerçant une « pression inacceptable » sur le système d’asile et d’accueil. Le gouvernement prévoit donc d’exploiter au maximum les marges proposées par la loi européenne pour gérer cette soit-disant pression.
Il est notamment envisagé :
de limiter le nombre de demandes d’asile successives
de rendre ces procédures non-suspensives (ça veut dire qu’une seconde demande d’asile en cours de traitement ne prolonge pas forcément le droit d’accueil : même si sa seconde demande est encore en examen, une personne pourrait être forcée de quitter le territoire belge, même s’il n’y a pas encore de réponse à sa demande, qui est pourtant toujours en cours).
De plus, si une personne a déjà introduit une demande de protection dans un autre pays de l’UE et a reçu une décision, toute nouvelle demande en Belgique ne sera examinée que si des éléments nouveaux et significatifs sont présentés. Sinon, la demande sera déclarée irrecevable.
Tout ça risque d’exposer les personnes concernées à des expulsions rapides, sans possibilité d’apporter de nouveaux éléments à leur dossier ou de bénéficier d’un accueil prolongé entre-temps. Le gouvernement justifie cette approche par la volonté de lutter contre le « shopping de l’asile » : c’est un argument problématique, qui nie la réalité des parcours migratoires et des situations de danger (qui peuvent évoluer au fil du temps).
Leur discours : « Fini le “shopping de l’asile” ». Nous leur répondons : Droit d’asile sans flicage ni intrusion dans la vie privée !
Restriction de l’accès au statut de réfugié·e
Le gouvernement prévoit de restreindre l’accès au statut de réfugié·e, en interprétant de façon de plus en plus restrictive les critères de protection.
La distinction renforcée entre statut de réfugié et protection subsidiaire vise à limiter le plus possible l’accès aux droits les plus protecteurs : la protection subsidiaire concerne les personnes qui ne correspondent pas aux critères du statut de réfugié·e, mais qui courent tout de même de graves dangers. C’est un statut moins stable, plus précaire, plus limité.
Cette restriction de l’accès au statut de réfugié·e risque de priver des personnes en danger du statut et des droits qui les protègent réellement.
Leur discours : « Nous décidons du niveau de danger que vous courez ». Nous leur répondons : Asile et protection maximum pour toustes, quelle que soit la situation !
Grosses limites à l’aide sociale
Désormais, les personnes nouvellement arrivées en Belgique (les « primo-arrivant·es ») devront patienter cinq ans avant de pouvoir accéder aux aides sociales. L’accès à ces allocations n’est plus considéré comme un droit fondamental, mais comme un privilège soumis à des conditions strictes. Cette approche montre une vision utilitariste et méritocratique de l’intégration. L’intégration n’est absolument pas perçue comme un processus collectif et solidaire : c’est une récompense, réservée aux personnes qui répondent aux attentes strictes du gouvernement.
« Il est attendu des primo-arrivants qu’ils s’investissent afin d’être activés et intégrés le plus rapidement possible. En effet, avant de pouvoir obtenir un droit de séjour durable, il faut continuer à remplir les conditions d’entrée et de séjour, y compris disposer de moyens de subsistance suffisants ».
Les personnes réfugiées reconnues qui bénéficient déjà d’une aide sociale seront contraintes de suivre un « parcours d’intégration renforcé » (mis en place par le gouvernement en collaboration avec les autres niveaux belges de pouvoir). En cas de non-respect de ces obligations, leur aide financière pourra être réduite.
Aussi, pour les personnes qui bénéficient de la protection subsidiaire, leur accès à l’aide sociale sera encore plus limité : l’aide financière sera conditionné à des « bonus », attribués en fonction de leurs efforts d’intégration.
Concrètement, le renforcement des parcours obligatoires « d’intégration » avec en plus la menace de sanctions financières, instaure une logique de contrôle et de surveillance permanente sur les personnes migrantes. Elles sont continuellement scrutées et évaluées, non seulement sur leur capacité à s’intégrer économiquement, mais aussi sur leur adhésion supposée aux soit-disant « valeurs occidentales ».
Cette politique ne favorise aucune« intégration » réelle et durable à la société : elle crée une pression et une insécurité sociale constantes pour les personnes récemment arrivées en Belgique.Avec ses conditions et ses critères arbitraires, le gouvernement ne va faire qu’accentuer leur précarité, entraver leur autonomie et renforcer les inégalités. Le gouvernement continue de considérer l’intégration comme une course d’obstacles punitive, plutôt qu’un projet commun fondé sur la solidarité, la communauté et le respect des droits fondamentaux de chacun·e.
Leur discours : « Pour rester en Belgique, vous devez avoir de quoi payer ». Nous leur répondons : Aide financière pour toustes !
Le « SPF Migration » : uniformiser pour mieux centraliser le pouvoir
Le gouvernement belge prévoit de regrouper plusieurs services officiels liés à l’asile et à la migration sous une seule grande structure appelée SPF Migration.
l’Office des étrangers
le Commissariat général aux réfugiés et apatrides (CGRA)
Fedasil
le Conseil du contentieux des étrangers (CCE)
L’objectif annoncé par le gouvernement est de « mieux coordonner » l’ensemble du processus migratoire, de « rationaliser » le personnel et d’adopter une « approche commune » à toutes les étapes de la procédure.
Ce regroupement institutionnel permettra au nouveau ministère Asile & Migration de transmettre des lignes directrices générales au CGRA et de renforcer la section judiciaire de l’Office des étrangers, notamment en maximisant les capacités de détection et d’interception, et en envisageant son intégration au sein des forces de police.
Le gouvernement insiste également sur la nécessité d’« assurer la neutralité de tout le personnel » : il argumente que c’est pour « lutter contre la discrimination » et à affirmer les « valeurs fondamentales » (telles que la séparation de la religion et de l’État et l’égalité entre les hommes et les femmes). Des mesures comme l’introduction d’un uniforme ou d’un code vestimentaire sont envisagées pour garantir cette supposée neutralité dans toutes les interactions avec les usager·ères. Au-delà de la menace que ça peut annoncer pour les femmes qui portent le voile, ça veut aussi dire que les personnes en procédures d’asile se retrouveront face à du personnel uniformisé et froid, dans une ambiance quasi dystopique.
Concrètement, cette réforme vise à « centraliser et harmoniser » le traitement des dossiers d’asile et de migration, à accélérer les procédures et à renforcer le contrôle sur l’ensemble du parcours des personnes étrangères.
Les conséquences attendues sont multiples :
Une gestion centralisée, donc un risque que les procédures soient simplifiées et accélérées, sans permettre de nuance ou de flexibilité ;
Une uniformisation des pratiques, qui va nuire à la prise en compte des situations individuelles
Un renforcement du contrôle administratif et policier sur les personnes étrangères.
Une « rationalisation » du personnel, avec un risque de diminution de l’empathie dans le traitement des dossiers.
De manière générale, le gouvernement prévoit que les services d’asile et de migration feront systématiquement appel des décisions jugées « trop favorables » par rapport à l’intention du gouvernement : ça allongera les délais de procédure et multipliera les obstacles pour les personnes en quête de protection.
Enfin, le gouvernement annonce une gestion managériale avec des objectifs chiffrés pour l’administration : Anneleen Van Bossuyt (ministre belge de l’Asile et de la Migration) a indiqué récemment qu’elle souhaitait imposer des objectifs chiffrés (KPI, key performance indicators) aux juges de l’asile, afin d’augmenter la productivité et de réduire les arriérés dans le traitement des dossiers. Cette mesure, critiquée par les juges pour sa potentielle atteinte à l’indépendance du système judiciaire, s’inscrit dans une politique visant à limiter l’accueil, et à réaliser 1,4 milliard d’euros d’économies sur l’asile et la migration d’ici 2029. La ministre souhaite également imposer ce système managérial à tous les autres services (OE, CGRA, …). Donc les codes du monde privé et capitaliste, centrés sur l’efficacité , la performance et la productivité.
Les personnes d’origine étrangère vont donc ainsi se retrouver face à une administration encore plus lourde, encore moins accessible, et encore moins à l’écoute de leurs besoins spécifiques.
Leur discours : « Tous les niveauxde pouvoir sous notre contrôle ». Nous leur répondons : Contre-pouvoirs partout, puis plus de pouvoir à l’État du tout !
Contre le droit : moins de place pour les jugements du CCE
Dans le droit des étrangers (comme dans tous les autres types de droit), les procédures de recours sont essentielles car elles représentent souvent le seul moyen de se défendre face à des décisions injustes ou précipitées prises par l’administration (comme une expulsion ou un refus de séjour). Dans un système où l’Office des étrangers détient un pouvoir important, parfois arbitraire, les voies de recours permettent de rétablir un minimum d’équilibre, et de tenter de faire respecter les droits fondamentaux des personnes. Pourtant, le gouvernement Arizona veut réduire le nombre de recours possibles et privilégier les procédures écrites (ce qui limite le droit des personnes à se défendre oralement).
Le gouvernement prévoit également que les procédures de recours deviennent non-suspensives : ça signifie que le recours introduit contre une décision (comme un ordre de quitter le territoire belge) ne bloque pas son exécution immédiate. Autrement dit, même si une personne conteste la décision d’expulsion, elle peut être expulsée avant que la cour n’ait rendu sa décision : ça vide le recours de son effet protecteur.
Aussi, les avocat·es qui ont tendance à facilement introduire des recours jugés abusifs par le Conseil du contentieux des étrangers (CCE) pourraient désormais s’exposer à des sanctions. Ça pourrait dissuader certain·es de défendre pleinement les personnes concernées dans leurs procédures d’asile, et ça constitue donc une dangereuse entrave à l’accès au recours.
Sans possibilité réelle de contester les décisions de justice, le risque de violations des droits humains est immense. Les recours ne sont pas une formalité : ils représentent une condition indispensable pour que les principes de l’État de droit tendent à s’appliquer à toustes.
L’indépendance judiciaire est également fragilisée :
Le gouvernement généralise les nominations à durée déterminée (cinq ans renouvelables) des juges au Conseil du contentieux des étrangers : actuellement, la nomination à vie des juges est un principe fondamental pour garantir leur autonomie.
Le gouvernement pourra aussi intervenir dans la composition des juridictions, et dans la décision de poser une question préjudicielle (c’est-à-dire une question à adresser à un autre tribunal, car relevant d’un autre champ de compétence), ce qui constitue une ingérence grave dans le fonctionnement de la justice.
Le nouveau gouvernement est déjà passé à l’action : en mai 2025, Bart De Wever a signé une lettre écrite par plusieurs gouvernements européens, dans laquelle le rôle de la Cour européenne des droits de l’homme est remise en cause pour ce qui concerne l’asile et la migration. Cette lettre est écrite et co-signée par le gouvernement belge aux côtés d’autres dirigeant·es d’extrême-droite (dont par exemple Giorgia Meloni). Cette démarche constitue aussi une remise en cause claire des valeurs démocratiques et des droits fondamenteux que la Belgique a toujours prétendu défendre.
Leur discours : « Nous contrôlons le droit et toutes les personnes qui l’appliquent ». Nous leur répondons : Indépendance de la justice, et justice pour toustes !
Ne fermons pas les yeux sur la fascisation et le racisme d’État, en Belgique et ailleurs !
PERSONNE N’EST ILLÉGAL·E NON À L’ENFERMEMENT NON AUX FRONTIÈRES NON AUX EXPULSIONS PAPIERS POUR TOUSTES LIBERTÉ POUR TOUSTES
Le 31 janvier 2025, le nouveau gouvernement fédéral dévoile enfin son accord de coalition tant attendu. Dès les premières lignes du préambule, le ton est donné : Bart De Wever, fraîchement nommé Premier ministre sous la bannière de la N-VA, ne cherche pas à cacher la dureté de la politique à venir. Il avertit que le chemin ne sera pas « une promenade de santé » et que les mesures annoncées exigeront « des sacrifices de la part de tous les acteurs de notre société ».
Mais au-delà de cette rhétorique de fermeté, ce texte est nauséabond tant par ses propos que par les justifications avancées.
En effet, à travers les paragraphes de ce document, on perçoit une volonté claire de stigmatiser certaines catégories de la population. Les arguments invoqués par le gouvernement s’appuient notamment sur la prétendue « arrivée massive de migrants » et sur une criminalisation à peine voilée de ces personnes.
Cette approche, loin d’être neutre, alimente les peurs et les divisions, tout en légitimant des mesures restrictives et discriminatoires. Le texte ne se contente pas d’annoncer des réformes : il distille, ligne après ligne, une vision anxiogène, raciste et partiale de la société, qui ne peut qu’inspirer le malaise et l’indignation.
Notre collectif veut un monde sans frontières et sans murs, où chaque personne pourrait vivre et voyager où elle le souhaite. Comme on pouvait s’en douter, c’est loin de ce qui s’annonce pour les prochaines années, tant en Belgique qu’en Europe.
Presque six mois après la publication de l’accord du gouvernement Arizona, nous souhaitons revenir sur les grandes lignes des éléments qui concernent « l’Asile et la Migration ». Pour garder une trace claire du moment historique que nous sommes en train de vivre, du basculement toujours plus profond vers une société alimentée par la peur et la répression.
Pour limiter le nombre d’arrivées sur le territoire belge, le gouvernement prévoit de multiplier les campagnes de dissuasion. L’objectif est explicite : décourager les personnes qu’il juge « non-éligibles » de déposer une demande d’asile en Belgique, en mettant en avant la dureté des conditions d’accueil et la rigueur des procédures. Le gouvernement l’affirme lui-même :
« Nous intensifions et modernisons les campagnes de dissuasion, y compris en ligne. Nous investissons dans de nouvelles formes de communication, plus interactives, qui permettent d’informer plus correctement certains groupes cibles. »
Les conséquences de cette stratégie de dissuasion sont lourdes pour les personnes concernées. En diffusant massivement des messages qui mettent en avant les obstacles et les restrictions, le gouvernement crée un climat de peur et d’incertitude pour les personnes en quête de protection. Beaucoup, découragées par ces campagnes, pourraient renoncer à demander l’asile (même dans les cas où elles fuient des situations de danger réel). D’autres risquent de se tourner vers des voies irrégulières et dangereuses, faute d’accès à une procédure d’asile claire et accessible.
De plus, ces campagnes sont très généralement mensongères et ne prennent pas en considération tous les éléments. Par exemple des messages sur les réseaux sociaux indiquant que les personnes bénéficiant d’une protection dans un autre pays de l’UE doivent rentrer dans leur pays. Ou encore, quand le directeur de l’Office des étrangers s’est rendu en Guinée, indiquant qu’il y avait très peu de chance que les personnes d’origine guinéenne obtiennent une protection en Belgique.
Cette politique de dissuasion, loin de résoudre les causes des migrations, fragilise encore davantage les personnes vulnérables et les expose à la précarité, à l’isolement, ou à des violations de leurs droits fondamentaux.
Leur discours : « La Belgique n’est pas pour vous ». Nous leur répondons : Tout le monde est bienvenu·e, partout.
Les « bon·nes » et « mauvais·es » migrant·es
Sans surprise, l’Arizona établit une séparation nette entre la migration « désirable » (donc les « expatrié·es »), et la migration « indésirable » (les « immigré·es ».) Cette distinction repose sur des critères profondément racistes, capitalistes et néo-libéraux, qui classent les individus en fonction de leur supposée capacité à être « bénéfiques » au pays. Cette logique oppose ceux considérés comme apportant une valeur culturelle et économique à l’État, à ceux qui en seraient exclus. Seul·es les migrant·es qualifié·es, les étudiant·es et les travailleur·euses sont perçu·es comme une contribution positive :
« La migration peut être bénéfique, mais seulement si elle est contrôlée et attire des personnes qui participent activement au tissu économique et social du pays. »
Tout autre profil est automatiquement catalogué comme indésirable, et donc susceptible d’être exclu du territoire belge. Les personnes arrivant par des voies autres que celles liées au travail ou aux études doivent impérativement être « activées », c’est-à-dire intégrées rapidement et rendues autonomes au sein de leur nouvelle communauté. Pour cela, les conditions d’entrée seront durcies : le gouvernement affirme que c’est pour éviter que ces nouveaux·elles arrivant·es ne sombrent dans la pauvreté ou la précarité, mais aussi pour les initier au plus vite aux langues nationales, aux valeurs et normes occidentales, ainsi qu’à leurs droits et obligations. Les personnes qui ne remplissent pas ces critères ne pourront pas rester durablement en Belgique. Le gouvernement prêtent que seule cette approche rigoureuse permettra à la migration d’être une « réussite », tant pour les personnes d’origine étrangère que pour la Belgique.
Par contre, même lorsque les personnes en migration correspondent à la description des profils considérés comme « profitables » par le gouvernement (emploi, diplôme, études, …), encore faut-il réussir à passer à travers les mailles du filet raciste : par exemple, un nombre croissant d’étudiant·es en provenance de pays post-colonisés voient l’accès aux études restreint par des conditions de plus en plus strictes, parfois jusqu’à perdre leur titre de séjour.
Même si les nouvelles mesures sont glaçantes, on rappelle quand même que cette volonté de refermer toujours davantage les frontières et de restreindre l’accès au territoire belge n’est pas nouvelle : la politique Arizona ne fait que renforcer une série de mesures déjà existantes, et la sélectivité et l’exclusion sont inhérentes au système migratoire actuel.
Leur discours : « Une place dans notre société seulement pour les personnes qui le méritent ». Nous leur répondons : Chaque personne peut choisir où elle souhaite vivre, quelles que soient ses raisons.
La régularisation comme seule solution ?
Aujourd’hui en Belgique, des milliers de personnes vivent sans titre de séjour, parfois depuis de nombreuses années. Ces personnes sont victimes d’une politique migratoire profondément raciste et inhumaine, qui les maintient dans une précarité extrême malgré leurs liens solides et durables avec la société belge. Ces personnes, invisibilisées et privées de droits, ont pourtant construit leur vie ici, tissé des relations, travaillé, scolarisé leurs enfants. Mais la Belgique refuse catégoriquement de leur permettre de régulariser leur situation et de vivre dignement.
Face à cette injustice, GVO soutient les revendications des personnes sans-papiers en lutte pour la régularisation pour toutes et tous, sans condition.
La régularisation, ça veut dire accorder un titre de séjour (temporaire ou permanent) à une personne qui était jusque-là considérée comme « en situation irrégulière » (donc sans papiers valides pour résider légalement sur le territoire). Pour les personnes concernées, la régularisation généralisée est la seule solution juste et humaine (dans le système actuel) qui leur permette de sortir de l’ombre et de la précarité, et de participer pleinement à la vie sociale, économique et culturelle du pays dans lequel elles vivent.
Au-delà de l’horizon de la régularisation collective et sans condition, notre collectif s’inscrit dans une perspective d’abolition du système de fichage par l’État, d’abolition du système de papiers, puisque ce système induit inévitablement un tri et un contrôle administratif de qui peut faire partie ou pas de la société.
Sans surprise, le gouvernement Arizona affiche une position de fermeture totale par rapport à la régularisation. Dans l’accord de gouvernement, il affirme explicitement qu’aucune régularisation collective ne sera envisagée :
« Il n’y aura pas de régularisation collective. La régularisation individuelle est une exception absolue et relève uniquement du pouvoir discrétionnaire du ministre compétent. Par principe, si un étranger souhaite venir en Belgique, il doit évidemment le faire selon les procédures en vigueur. À défaut, cela alimente les réseaux de passeurs. Si la personne fuit son pays pour des motifs légitimes, des statuts de protection internationale existent. »
Cette posture idéologique criminalise les personnes sans-papiers et nie la réalité de leur ancrage en Belgique. Ce discours ne fait qu’aggraver leur exclusion et leur vulnérabilité, et choisit délibérément d’ignorer les causes structurelles qui poussent à la migration.
Pire encore : ce discours alimente la stigmatisation et les discours de haine, et ferme la porte à toute solution humaine et pragmatique pour faire place à chaque personne au sein de la société. Refuser la régularisation, c’est condamner des milliers de vies à l’invisibilité, à la peur et à la misère, au mépris de principes fondamentaux de justice et de solidarité.
Cette politique est également hypocrite quand on sait que pour toute une série de secteurs de travail où les conditions sont souvent difficiles (comme la construction, l’horeca, les services à la personne, …), l’économie repose sur l’emploi (et bien souvent l’exploitation) de personnes que l’État prive de papiers.
Leur discours : « Votre présence est illégale dans notre société ». Nous leur répondons : Des papiers pour toustes, puis une société sans papiers du tout !
Même quand le séjour se donne, il se retire facilement
Obtenir un titre de séjour est souvent vécu comme un immense soulagement par les personnes concernées, car il symbolise une reconnaissance officielle de leur droit à vivre en Belgique. Pourtant, avec les nouvelles mesures annoncées par l’Arizona, ce sentiment de sécurité devient de plus en plus illusoire. Désormais, le retrait du titre de séjour (qui était déjà possible dans le droit belge) sera facilité et rendu systématique.
L’accord prévoit un contrôle accru et continu des conditions d’octroi du séjour : une carte de séjour pourra être retirée à tout moment pendant sa validité, si certaines conditions ne sont plus remplies. Cette instabilité permanente du droit au séjour menace la sécurité juridique des personnes étrangères, qui est pourtant essentielle à leur inclusion dans la société.
Concrètement, ça veut dire que les autorités effectueront aussi des évaluations périodiques de la situation sécuritaire dans le pays d’origine des personnes protégées. Si la Belgique estime que le danger qui avait justifié la protection n’existe plus (par exemple si une guerre ou une crise est considérée comme terminée), la personne pourra perdre son droit d’asile et sera menacée d’expulsion immédiate, même après plusieurs années de vie en Belgique avec « protection ».
La liste des motifs de retrait du séjour s’allonge également : la commission d’un délit (même mineur comme une conduite sans permis ou un vol sans violence) pourra entraîner la perte automatique du droit de séjour et l’expulsion du territoire. La tolérance zéro s’appliquera aussi en cas de fraude à l’asile, notamment pour les réfugié·es qui retourneraient brièvement dans leur pays d’origine sans autorisation. L’Office des étrangers pourra alors demander plus rapidement de supprimer ou retirer le statut de protection auprès du CGRA (Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides).
Les conséquences de ces nouvelles règles sont concrètes et lourdes : elles plongent les personnes d’origine étrangère dans une insécurité juridique constante, empêchent leur intégration et les exposent à l’arbitraire administratif. Cette politique, en multipliant les motifs de retrait et en facilitant les expulsions, accroît la peur, l’isolement et la précarité. Elle fragilise le tissu social en niant à des milliers de personnes le droit à une vie digne et stable, et remet en cause les principes fondamentaux d’accueil et de protection qui devraient guider une société qui se prétend démocratique.
Ces mesures montrent une volonté politique de faire du séjour un privilège précaire et instable, soumis à une surveillance et une évaluation permanentes, plutôt qu’un droit stable et protecteur.
Leur discours : « Vous ne ferez jamais vraiment partie de notre société ». Nous leur répondons : Sécurité pour toustes !
La nationalité belge comme privilège pour les personnes qui peuvent se l’offrir
Non seulement le droit au séjour devient de plus en plus difficile d’accès, mais l’obtention de la nationalité belge se complique également beaucoup avec le nouvel accord de gouvernement. Les frais administratifs pour la demande de nationalité, qui étaient jusqu’à présent de 150€, vont être augmentés à 1000€ (avec une indexation prévue). C’est une augmentation considérable, qui place la Belgique parmi les pays européens où la naturalisation est la plus chère.
Cette augmentation représente un obstacle financier majeur pour de nombreuses personnes, en particulier pour celles qui disposent de faibles ressources. Ça risque de rendre la nationalité belge inaccessible à une partie importante de la population d’origine étrangère.
De plus, les conditions d’accès sont durcies : toute personne souhaitant obtenir la nationalité belge devra désormais réussir un « examen de citoyenneté », donc un test sur les « valeurs fondamentales » (telles que la neutralité des pouvoirs publics et l’égalité homme-femme) et un test linguistique (dont le niveau requis passe de A2 à B1).
Ces exigences supplémentaires ne peuvent même plus être justifiées par une simple intégration sociale ou économique… Ça risque d’exclure davantage de personnes « candidates », notamment celles qui rencontrent des difficultés d’apprentissage linguistique.
Aussi, ces examens de citoyenneté soulèvent des questions d’ordre éthique et idéologique importantes : ils supposent que la nationalité est conditionnée par l’intégration de normes et valeurs culturelles occidentales. On devine à travers ces tests (dont le contenu exact n’est d’ailleurs pas encore connu) l’idée d’une hiérarchie des normes culturelles. Les notions de neutralité de l’État et de l’égalité de genre reviennent plusieurs fois dans le texte, faisant semblant d’embellir avec des belles valeurs des idées fascistes et inhumaines.
Les possibilités de refus d’accès à la nationalité sont également élargies, notamment en cas de menace à l’ordre public, ou si le « candidat » bénéficie de l’aide sociale (ce qui exclut de fait les personnes les plus vulnérables du processus d’intégration).
De plus, la compétence d’attribution de la nationalité aux enfants né·es apatrides deviendra fédérale. Aujourd’hui, cette attribution est encore assurée par l’officier de l’état civil. Passer ces procédures au niveau fédéral pourrait compliquer et ralentir l’accès à la nationalité pour des enfants (comme c’est par exemple déjà le cas pour les personnes d’origine palestinienne nées en Belgique).
Enfin, la perte de nationalité pour « fraude, comportement frauduleux, falsification de documents ou mariage de complaisance » donnera désormais systématiquement une perte du droit de séjour.
Cette politique générale d’instabilité du droit au séjour montre une vision où l’obtention de la nationalité est considérée comme une faveur, et non comme un droit. Ça fragilise encore davantage l’intégration et la stabilité des personnes étrangères en Belgique.
« Nous considérons l’obtention de notre nationalité comme une faveur, et non comme un droit ».
Leur discours : « Être belge est un privilège, une exception qui se mérite ». Nous leur répondons : Nationalité belge pour toustes, puis plus de nation du tout !
Regroupement familial : durcissement des règles
Les conditions d’admission au regroupement familial en Belgique sont nettement renforcées. Prévues dans l’accord de février, ces nouvelles réformes ont bien été votées en Commission de l’intérieur au Parlement fédéral le 9 juillet (et ce malgré un avis critique donné par le Conseil d’État). L’avant-dernière étape avant leur validation par la Chambre.
Pour pouvoir faire venir un membre de la famille, le « regroupant » et le « demandeur » devront satisfaire à des critères stricts (notamment réussir des tests de langue et d’intégration) et prouver leur engagement envers des valeurs « occidentales » (comme la neutralité de l’État et l’égalité homme-femme). Un âge minimum de 21 ans est exigé pour les deux partenaires (pour prévenir les mariages forcés) et les mariages polygames (par procuration ou impliquant des personnes mineures) sont systématiquement exclus. Les conditions de revenus sont également durcies : le regroupant doit désormais justifier de ressources équivalentes à au moins 110 % du Revenu Minimum Mensuel Garanti (majorées de 10 % par personne supplémentaire). Ça veut dire que pour faire venir en Belgique un·e époux·se et deux enfants, une personne devra gagner 2745€ nets par mois. De plus, seuls certains revenus sont pris en compte : les allocations sociales sont exclues du calcul (sauf si preuve d’une recherche active d’emploi pour les allocations de chômage).
Les personnes qui ont obtenu la protection internationale n’auront désormais plus que 6 mois pour faire venir leur famille en Belgique : le précédent délais de 1 an était pourtant déjà très serré pour la complexité des procédures.
Aussi, les délais d’attente pour le regroupement sont allongés : il faut désormais avoir séjourné légalement en Belgique pendant 2 ans à partir de l’obtention du titre de séjour avant de pouvoir lancer une procédure de regroupement familial. Pour les personnes qui ont obtenu leur séjour pour raisons médicales ou humanitaires, ce délai est augmenté à deux ans également. Les périodes sans conditions sont réduites au minimum européen de six mois.
Par ailleurs, la vérification de la « sincérité » des relations amoureuses est renforcée : avoir un enfant ensemble n’est plus considéré comme une « preuve suffisante » de la stabilité du couple, mais seulement comme une présomption de couple (que l’administration peut remettre en question en cas de doute). Les autorités adoptent une approche très stricte pour lutter contre les relations fictives, et des formations spécifiques sont prévues pour les officiers d’état civil et les postes diplomatiques. Au moindre soupçon, une enquête judiciaire sera ouverte.
Certaines catégories de personnes sont exclues du droit au regroupement familial, notamment les personnes condamnées pour délits de mœurs, violences intrafamiliales ou de genre, ainsi que les personnes dont le ou la partenaire est victime d’abandon. Les demandes répétées sans éléments nouveaux seront déclarées irrecevables, et l’octroi automatique du titre de séjour en cas de dépassement des délais de traitement est supprimé.
Enfin, les personnes mineures non-accompagnées (MENA) qui obteniennent une protection subsidiaire n’auront plus le droit de faire venir leurs parents en Belgique.
En résumé, ces nouvelles mesures rendent le regroupement familial beaucoup plus difficile et restrictif, allongent les délais de réunification, accroissent la précarité et l’isolement des familles étrangères, et risquent d’entraver durablement leur intégration en Belgique. Par ces nouvelles règles, il sera impossible pour certaines personnes de faire venir leurs proches. Il n’est pas étonnant que le gouvernement ait voulu renforcer les conditions pour le regroupement familial, car il s’agit de la voie légale d’immigration la plus importante (et aussi une des plus sûres).
Leur discours : « Votre famille est sous notre contrôle ». Nous leur répondons : Réunification familiale pour toutes les personnes qui le souhaitent.
Aide médicale urgente : champ d’application réduit à quasi rien
L’aide médicale urgente (AMU) est un dispositif en Belgique qui permet aux personnes qui n’ont pas de titre de séjour d’accéder à certains soins de santé essentiels. Elle couvre principalement les soins jugés indispensables pour préserver la vie ou la santé de la personne, mais son champ d’application fait régulièrement l’objet de débats et de réformes.
Désormais, certains soins considérés comme non-essentiels (comme l’orthodontie, les traitements de fertilité, les soins esthétiques non-reconstructifs ou certaines prothèses dentaires) sont explicitement exclus de la prise en charge par l’AMU. Une réforme et une harmonisation du régime sont en cours, en collaboration avec le SPP Intégration sociale (SPP IS) et la CAAMI(institution publique de sécurité sociale) : un renforcement des contrôles est prévu, et un système de filtrage est envisagé, inspiré de la procédure de régularisation médicale.
Pourtant, dans les faits, déjà aujourd’hui seules 10 à 20% des personnes sans-papiers ont recours à l’AMU. Parmi les obstacles, on peut citer :
la lourdeur administrative (il faut par exemple fournir des documents au CPAS qui doit mener une enquête)
le manque d’informations sur leurs droits
des conditions de vie précaires qui entravent l’accessibilité aux soins de santé.
Concrètement, ces changements vont limiter encore davantage l’accès aux soins pour les personnes, qui devront renoncer à certains traitements que l’État juge non-essentiels. Ça risque d’aggraver les inégalités sociales pour l’accès à la santé, d’augmenter la précarité médicale et de retarder la prise en charge de certains besoins. Ça forcera aussi les patient·es à passer par des démarches administratives plus complexes, et par un contrôle renforcé de leur situation médicale.
Leur discours : « Notre sécurité sociale n’est pas pour vous ». Nous leur répondons : Sécurité sociale et médicale pour toustes !
L’État fédéral est partout et centralise tout (mise sous tutelle des entités fédérées et des ambassades)
En Belgique, l’octroi de visas et de titres de séjour peut parfois être une compétence des communes et des postes diplomatiques/consulaires. Ces entités sont également compétentes pour célébrer des mariages, acter les cohabitations légales, les filiations (lien juridique qui unit un enfant et son/ses parents), …
Le gouvernement fédéral prévoit dans son accord des mécanismes de contrôle renforcés. En cas de suspicion de fraude, d’abus ou d’application erronée des règles d’octroi de visas ou de titres de séjour, la commune ou le poste diplomatique concerné peut faire l’objet d’un contrôle.
Ça comporte de nombreux risques. La « mise sous tutelle » par l’État fédéral peut être perçue comme une atteinte à l’autonomie des communes ou à la spécificité du travail diplomatique (surtout si les critères de déclenchement du contrôle ou de la tutelle ne sont pas suffisamment transparents ou objectifs).
Ces mesures créent aussi un risque de politisation de la procédure. En effet, si le fédéral estime qu’une commune se montre trop favorable aux personnes d’origine étrangère, cette commune pourra alors être sanctionnée et mise sous tutelle par des structures fédérales. Ça encourage donc encore une culture de la peur et du contrôle.
La centralisation du pouvoir (ici par le gouvernement fédéral) est l’une des caractéristiques des régimes autoritaires et non-démocratiques.
Leur discours : « Les mêmes règles partout, décidées par nous ». Nous leur répondons : Décentralisation du pouvoir de l’État, puis plus de pouvoir d’État du tout !
Ne fermons pas les yeux sur la fascisation et le racisme d’État, en Belgique et ailleurs !
PERSONNE N’EST ILLÉGAL·E NON À L’ENFERMEMENT NON AUX FRONTIÈRES NON AUX EXPULSIONS PAPIERS POUR TOUSTES LIBERTÉ POUR TOUSTES
Nous relayons ici cet appel (paru sur Stuut.info) en soutien à un camarade incarcéré au centre fermé 127 bis : pour réclamer sa libération ainsi que celle de tous.tes les détenu.es, et contre tous les centres fermés !
“⚠️Appel à mobilisation, jeudi 17 juillet à 16h devant l’office des étrangers (Boulevard Pacheco, 44, 1000 Bruxelles)+
Samedi 19 juillet à 14h au centre fermé 127 bis (voir infos pratiques à la fin du message)
LIBEREZ NOTRE CAMARADE ANAS HMAM !
Notre Camarade Anas est maintenant incarcéré au centre fermé 127 bis. Il risque d’être expulsé vers le Maroc de manière imminente. D’abord enfermé au centre fermé de Bruges, il a été transféré hier au 127 bis afin de l’isoler du mouvement de révolte qui eu lieu la semaine dernière dans le silence le plus total, suite à l’expulsion et la maltraitance d’un camarade alors qu’il avait entamé une grève de la faim depuis 15 jours.
MOBILISONS-NOUS :
– ce jeudi 17 juillet à 16h devant l’Office des étrangers,
– ce samedi 19 juillet à 14h devant le 127 bis pour exiger sa libération ainsi que celles de tous les détenu.es et contre tous les centres fermés !
Le 31 janvier 2025, le nouveau gouvernement fédéral dévoile enfin son accord de coalition tant attendu. Dès les premières lignes du préambule, le ton est donné : Bart De Wever, fraîchement nommé Premier ministre sous la bannière de la N-VA, ne cherche pas à cacher la dureté de la politique à venir. Il avertit que le chemin ne sera pas « une promenade de santé » et que les mesures annoncées exigeront « des sacrifices de la part de tous les acteurs de notre société ».
Mais au-delà de cette rhétorique de fermeté, ce texte est nauséabond tant par ses propos que par les justifications avancées.
En effet, à travers les paragraphes de ce document, on perçoit une volonté claire de stigmatiser certaines catégories de la population. Les arguments invoqués par le gouvernement s’appuient notamment sur la prétendue « arrivée massive de migrants » et sur une criminalisation à peine voilée de ces personnes.
Cette approche, loin d’être neutre, alimente les peurs et les divisions, tout en légitimant des mesures restrictives et discriminatoires. Le texte ne se contente pas d’annoncer des réformes : il distille, ligne après ligne, une vision anxiogène, raciste et partiale de la société, qui ne peut qu’inspirer le malaise et l’indignation.
Notre collectif veut un monde sans frontières et sans murs, où chaque personne pourrait vivre et voyager où elle le souhaite. Comme on pouvait s’en douter, c’est loin de ce qui s’annonce pour les prochaines années, tant en Belgique qu’en Europe.
Presque six mois après la publication de l’accord du gouvernement Arizona, nous souhaitons revenir sur les grandes lignes des éléments qui concernent « l’Asile et la Migration ». Pour garder une trace claire du moment historique que nous sommes en train de vivre, du basculement toujours plus profond vers une société alimentée par la peur et la répression.
Une opposition à « l’accueil » toujours plus assumée
Bien que les gouvernements précédents n’aient jamais réellement mis en œuvre une politique d’accueil digne de ce nom, le gouvernement Arizona au pouvoir actuellement s’inscrit dans cette continuité restrictive, tout en allant encore plus loin dans la dureté de ses mesures.
L’objectif est clair : réduire drastiquement le nombre d’arrivées sur le territoire belge et le nombre de demandes d’asile, puis, dans un second temps, restreindre sévèrement le nombre de places d’accueil disponibles.
Pour atteindre ce but, le gouvernement joue habilement sur les mots : il attise la peur et justifie par là ses politiques inhumaines. Dans ses discours, il mélange les notions d’« accueil » et de « maîtrise de l’afflux de migrants », affirmant par exemple que « afin que la migration redevienne socialement et économiquement positive et pour offrir un accueil de qualité aux réfugiés qui en ont réellement besoin, nous devons maîtriser l’afflux de migrants. La migration illégale non contrôlée ne peut plus être tolérée et doit cesser. Notre société ne peut plus gérer ce phénomène. »
Le strict minimum, voire pas de minimum du tout
Concrètement, ça signifie la disparition progressive des hébergements provisoires à l’hôtel, puis des logements individuels via le CPAS ou d’autres structures, pour ne laisser pour les personnes que les centres collectifs. Ces centres, déjà surpeuplés et difficiles d’accès, deviennent la seule option pour les personnes en quête de protection, ce qui entraîne une perte d’autonomie, une dégradation des conditions de vie, un manque d’intimité et les tensions interpersonnelles que tout cela peut entraîner.
L’aide apportée aux personnes « accueillies » sera réduite au strict minimum, se limitant à un « lit, bain, pain et accompagnement », sans aucune compensation financière. Les personnes qui demandent l’asile n’auront plus droit au revenu d’intégration sociale du CPAS, même dans des situations exceptionnelles comme l’unité familiale, le statut de mineur·e, ou des problèmes familiaux. Jusqu’à présent, ces personnes se tournaient vers le CPAS, faute de place en centre à cause de la crise de l’accueil : on leur refusera maintenant toute aide, les plongeant dans une précarité extrême et les exposant à la rue.
Aussi, les centres collectifs sont souvent situés loin des villes, ce qui coupe les personnes hébergées de tous leurs réseaux de soutien, des services essentiels et des organisations d’aide. Ce choix de localisation n’est pas anodin : il vise à dissuader les personnes de demander l’asile en Belgique et à rendre leur quotidien encore plus difficile.
Le refus d’accueillir certaines catégories de personnes
L’accès à l’accueil sera refusé à de nombreuses catégories de personnes :
celles ayant déjà demandé l’asile dans un autre pays de l’Union européenne (dont la demande est encore en attente ou clôturée)
celles bénéficiant déjà d’une protection dans un autre État membre de l’UE
les familles avec enfants ayant reçu une décision de refus
les personnes en demande ultérieure
Aussi, les ressortissant·es des pays qui ont un taux de protection faible se verront appliquer une procédure fast track : ça signifie qu’elles recevront un traitement différent pour l’accueil, avec un focus sur le retour dès leur arrivée.
Conclusions : Vers la fin de l’accueil en Belgique ?
Les conséquences de ces nouvelles politiques sont dramatiques. Privées d’aide financière et de logement, de nombreuses personnes se retrouveront à la rue, sans ressources ni perspectives. L’éloignement géographique des centres collectifs accentuera leur isolement, rendant l’accès à la santé, à l’éducation et à l’accompagnement social quasi impossible.
La limitation de l’accueil à un strict minimum matériel est contraire à la dignité et les droits fondamentaux des personnes migrantes et demandeuses d’asile. Les personnes vulnérables (MENA, femmes, personnes LGBTQIA+, …) ne pourront pas être accompagnées de manière adaptée.
Ces mesures n’apportent aucune solution à la prétendue « crise migratoire » : elles institutionnalisent la précarité, l’exclusion et la stigmatisation, rendant impossibles les valeurs fondamentales d’humanité et de solidarité.
Ne fermons pas les yeux sur la fascisation et le racisme d’État, en Belgique et ailleurs !
PERSONNE N’EST ILLÉGAL·E NON À L’ENFERMEMENT NON AUX FRONTIÈRES NON AUX EXPULSIONS PAPIERS POUR TOUSTES LIBERTÉ POUR TOUSTES
Silenciées est un recueil de témoignages de personnes qui sont ou qui ont été détenues dans les centres fermés en Belgique. Ces prisons qui ne disent pas leur nom, à l’intérieur desquelles l’État belge enferme et détient celles et ceux qui n’ont, à ses yeux, pas les “bons papiers”. L’État les emprisonne, en vue de les expulser loin du territoire.
Notre livre contient également des éléments de contextes, des textes militants, des entretiens avec d’autres collectifs et des illustrations.
Au fil des jours, des semaines, des mois de détention, les personnes détenues racontent : la violence de l’enfermement, le racisme du personnel et des institutions, l’absence totale d’accès aux droits les plus fondamentaux, les expulsions, la solidarité qui s’organise, les résistances, …
Getting the Voice Out. Sortir la voix, les voix. Ces voix étouffées, réprimées, invisibilisées, instrumentalisées. Silenciées.
Depuis 2010, notre collectif récolte des témoignages de personnes qui sont détenues dans les centres fermés belges. Ce livre est un moyen de vous faire parvenir leurs voix.
Nous rêvons d’un monde sans murs et sans frontières, où chaque personne pourrait se déplacer et s’installer où elle le souhaite, quelle que soit la raison. Un monde avec des papiers pour toustes, ou bien des papiers pour personnes. Un monde sans nations, sans États, sans institutions. Pour que, enfin, on soit libres.
Où se le procurer en Belgique ?
Silenciées est disponible en Belgique dans les librairies suivantes :
À Bruxelles :
– Ici sont les Lions – Météores – Brin d’acier – Tulitu – Par Chemins – Les yeux gourmands – Chimères – Tram{e} – Poëtini – Tropismes
À Liège :
– Entre-temps
Silenciées est aussi disponible par commande auprès des éditions Petites Singularités.
Contactez-les par email ! asbl@lesoiseaux.io
Où se le procurer en France ?
Silenciées est disponible en France dans les librairies suivantes :
À Paris :
– Libralire – Le Merle Moqueur – Les mots à la bouche – Les nouveautés – Nouvel équipage
À Marseille :
– L’Hydre aux mille têtes – L’odeur du temps – L’histoire de l’œil – Maupetits – Transit
À Lille :
– Biglemoi
Silenciées est aussi disponible par commande auprès des éditions Petites Singularités.
Contactez-les par email ! asbl@lesoiseaux.io
Silenciées est au prix de 13.12€
Tous les bénéfices de la vente du livre sont directement reversés en soutien aux luttes des personnes qui sont détenues dans les centres fermés belges, et pour couvrir leurs frais de recharge de téléphones mobiles à l’intérieur des centres.
Vous souhaitez soutenir financièrement leur lutte ?
Vous pouvez également faire une donation directement par virement bancaire, sur le compte :
BE58 5230 8016 1279
(nom : Collectif contre les expulsions)
Feu aux frontières et aux forteresses qu’elles créent. Non à l’enfermement. Non aux déportations. Liberté de circulation et d’installation pour toustes !
Un vol militaire/charter au départ de la Belgique avec le soutien de Frontex
Nous apprenons qu’une dizaine d’hommes et femmes, enfermé·es depuis plusieurs mois dans différents centres fermés de Belgique, ont été expulsé·es par un charter militaire ce mardi 17 juin 2025 vers la République Démocratique du Congo (RDC).
Les charters sont des vols d’expulsion réalisés à bord d’avions spécialement affrétés, sans passagers ordinaires à bord, au départ de l’aéroport militaire.
L’agence Frontex (Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes) assiste les États membres de l’espace Schengen dans l’organisation d’opérations de retour conjointes. Lors de ces vols, plusieurs pays européens expulsent simultanément des personnes à bord d’un même appareil. Frontex apporte un soutien logistique et financier à ces opérations. Avec un budget exponentiel d’année en année (997 millions en 2025), Frontex est l’agence européenne qui reçoit le plus gros financement. On peut s’attendre à ce que ce mode opératoire, qui n’est pas nouveau, soit de plus en plus déployé, au gré des accords scellés entre des états européens et certains états du continent africain, le tout avec l’appui majeur de l’Union Européenne .
La veille, les détenu·es concerné·es ont été transféré·es des centres de Merksplas et de Holsbeek vers le centre fermé 127 bis, situé à proximité de la zone aéroportuaire de Zaventem. Par la suite, les personnes ont été placées à l’isolement avant d’être amenées sous escorte vers le tarmac militaire de Melsbroek, d’où l’appareil a décollé.
Les personnes expulsées depuis la Belgique n’étaient pas les seules concernées par cette déportation collective. Il s’avère que le charter militaire était le fruit d’une coopération entre la Belgique, la France, Chypre et la Croatie. En effet, le matin même, deux petits avions charters, l’un en provenance de France et l’autre de Chypre via la Croatie, ont transporté des personnes d’origine congolaise vers la base militaire de Melsbroek (Belgique). Ces vols ont été opérés par Air Charters Europe, une compagnie fréquemment utilisée pour les transferts de personnes destinées à des expulsions collectives, afin de rejoindre le vol militaire de l’OTAN à destination de Kinshasa1.
À leur arrivée à l’aéroport de Kinshasa, les personnes expulsées sont généralement soumises à des procédures d’identification par la Direction générale de migration (DGM), suivies, dans le cas de vols spéciaux, d’un interrogatoire supplémentaire par l’Agence nationale de renseignements (ANR). Selon plusieurs sources, il arrive que les personnes soient détenues jusqu’à ce qu’un·e membre de leur famille ou un·e proche vienne les identifier et s’acquitte des frais nécessaires à leur libération provisoire2.
Il n’est pas possible de confirmer si les personnes détenues dans les centres fermés belges ont pu prévenir ou joindre leurs familles et leurs proches avant leur expulsion.
Les précédentes déportations collectives vers la RDC avaient eu lieu à notre connaissance le 13/11/20243 et le 12/09/20234.
Les expulsions collectives par vol militaire rendent pratiquement inaccessibles les maigres moyens de résistances dont disposent les personnes menacées d’expulsion (impossible d’alerter les autres passagers du vol, par exemple). La militarisation des expulsions s’insère dans une politique nauséabonde de renforcement des frontières. Depuis le premier juin 2026, des agents de Frontex sont déployés dans les gares principales de Belgique pour intensifier la chasse aux personnes ne possédant pas de statut de séjour.
Arrestations, enfermement, expulsion : des moyens hors normes pour appliquer une idéologie xénophobe et “éloigner du territoire” des milliers de personnes qui cherchent simplement à exercer leur droit à la liberté de circulation et d’installation.
Un recueil de récits de personnes détenues en centre de détention administrative en Belgique.
📖 Rendez-vous ce jeudi 26 juin à 19h, à la B.💣.U.M Bibliothèquepour une rencontre autours du livre Silenciées – L’enfermement des personnes sans-papiers en Belgique, avec le collectif Getting the Voice Out et les éditions petites singularités.
Lors de cette rencontre nous présenterons Silenciées, un recueil de récits de personnes détenues en centre de détention administrative en Belgique.
Depuis 2010, le collectif Getting the Voice Out récolte des témoignages de personnes détenues en centres fermés, ces prisons qui ne disent pas leur nom où l’État belge enferme celles et ceux qui n’ont pas les « bons papiers » en vue de les expulser. Au fil des jours, des semaines, des mois de détention, les personnes détenues racontent : la violence de l’enfermement, le racisme du personnel et des institutions, l’absence totale d’accès aux droits les plus fondamentaux, les expulsions, la solidarité qui s’organise, les résistances… Ce livre sort les voix étouffées, réprimées, invisibilisées, instrumentalisées, Silenciées. Après un retour sur la création et la réédition de cette ouvrage, nous partagerons un moment autour des pratiques de luttes contre les centres fermés et les déportations.
Une expulsion collective par vol sécurisé vers l’Irak est prévue ce mardi 29 avril 2025 très tôt le matin (4h25), pour une dizaine de personnes (au moins) de nationalité irakienne enfermées dans des centres de détention en Belgique.
Il s’agit d’un avion militaire financé par l’agence européenne Frontex, qui partira de l’aéroport de Francfort en Allemagne, et fera escale dans plusieurs autres pays européens afin d’y emmener d’autres personnes de nationalité irakienne. Cette expulsion depuis Francfort a été confirmée par le collectif allemand NoBorderAssembly (via leur projet d’alerte Deportation Alarm)1. Pour la Belgique, les personnes seront embarquée depuis la base militaire de Melsbroek (à proximité de l’aéroport de Zaventem), pour ensuite être emmenées vers Bagdad.
Actuellement, une dizaine de personnes d’origine irakienne détenues dans plusieurs centres fermés belges sont concernées. Certaines ont été déjà transférées ce dimanche matin au centre 127bis, situé à proximité de la base militaire de Melsbroek. Au centre de Merksplas, on nous informe que plusieurs personnes ont été placées en cellules d’isolement.
Les autres personnes en détention qui nous ont alerté du vol nous informent également qu’un retour pour ces personnes vers l’Irak est dangereux pour des raisons de sécurité, au vu des conflits et tensions en cours dans le pays. Les personnes concernées sont très inquiètes : certain·es vivent en Belgique depuis des années, et ont leur famille, et leurs enfants ici. Nous apprenons également qu’une des personnes menacées d’expulsion vient tout juste de devenir père, et a seulement pu voir le nouveau-né par appel vidéo.
Une expulsion par un vol militaire implique que, tout le long du vol, les personnes déportées sont escortées par des agent·es de police belges, et qu’il n’y aucun·e autre passager·ère présent·e dans l’avion. Les violences policières y sont habituelles2, et tout est mis en place pour forcer les personnes à monter dans l’avion et à rester calmes durant le vol. Toute résistance est rendue impossible.
Les expulsions et la peur des expulsions sont le quotidien des personnes détenues en centre fermé. Nous nous opposons fermement à toutes les expulsions, actes violents commis par les États européens avec la complicité des pays d’origines. Ces déportations ont lieu dans le silence le plus complet, sans regard ni contrôle de la violence qui est commise pendant celles-ci.
Notre soutien le plus total va aux personnes qui sont menacées d’expulsion vers l’Irak ce mardi, ainsi qu’à toutes les autres personnes enfermées en centres de détention et elles-mêmes constamment menacées d’expulsion.
Témoignage d’un homme, détenu au centre fermé de Bruges
Transcription (FR)
“Je voudrais témoigner pour ce qui se passe ici dans le centre parce que on est vraiment dans des mauvaises conditions. On prend la douche une fois par jour. Les repas ne sont pas bien. La sécurité se comporte mal avec nous. Et surtout, le soir quand on rentre à partir de 22h30, on n’a plus accès à notre téléphone, on ne peut plus appeler, ils nous prennent notre téléphone. Si tu parles mal avec la sécurité, ils te mettent au cachot, pour même rien du tout. Sans bagarrer, sans dire des gros mots. On te met au cachot pour même rien. Là déjà il y a quatre personnes qu’ils ont mis au cachot. Et pendant le ramadan, ils ont arrêté la nourriture qui venait de la mosquée. Ils ont refusé que ça rentre. Ça venait de la mosquée, de la part de l’imam. Ils ont dit comme quoi ça ne peut pas rentrer, on doit manger le repas qu’ils nous donnent.
Hier aussi il y a quelqu’un qui a voulu se suicider. Il est pas bien, il a mal au cœur, il arrive pas à respirer du tout, il a fait un malaise deux ou trois fois. Même aujourd’hui, il a fait un malaise dehors pendant qu’on se promenait. Il a demandé à changer de centre. D’habitude c’est lui qui motive tout le monde pour se révolter, du coup ils l’ont mis au cachot. Vraiment, la sécurité se comporte mal avec nous. Du moment que tu parles mal, après ils te mettent au cachot. Et même si t’as mal et que tu demandes à aller voir un médecin dehors, ils acceptent pas. On t’emmène ici voir une infirmière, on te donne des médicaments, on te dit que tout va bien. Moi depuis que je suis là ça fait un mois j’ai mal au ventre. Je demande d’aller voir un médecin, de faire une prise de sang. Ils me disent y’a rien de grave. Et depuis lors ça ne va pas du tout.
Aujourd’hui ils voulaient m’emmener à l’aéroport, mais j’ai refusé d’y aller. Ils m’ont dit après ils vont me tenir au courant si je vais aller à l’aéroport ou pas. Mais ils m’ont pas dit encore, vu que j’ai refusé. J’ai juste dit à l’assistante : moi n’y vais pas. Je ne peux pas y aller. Elle m’a dit qu’elle va voir la décision après et elle va me dire. Elle m’a encore rien dit. Vraiment, ici ça va pas, Bruges ça va pas. 19 personnes dans une chambre ! Ça dort pas la nuit. Il y a des gens malades, il y a des gens qui ronflent, y’a des gens qui vont aux toilettes toute la nuit parce qu’ils ont mal au ventre. Et ça dort pas de la nuit. Et la journée ils interdisent de dormir. C’est vraiment de la merde ici. C’est pas un centre pour illégaux, c’est une prison.Vraiment ça ne va pas du tout.
Tout ce qui les arrange, c’est quand ils veulent te ramener chez toi : ils te forcent à y aller. Ici ça fait un mois, mais ça fait en tout 5 mois que je suis enfermé. En fait, j’ai été transféré de Merksplas et ils m’ont ramené ici. Le 14 [avril], ça va faire 5 mois. Ils transfèrent les gens comme ça, comme ils veulent. Ici y’a des gens ils ont des familles, des enfants. Y’en a ils sont nés ici, on leur a juste retiré les papiers. On essaye de tout faire pour rester,au moins légalement : c’est eux qui nous acceptent pas. On fait notre demande, on fait tout : y’en a plusieurs ici ils ont fait leur demande d’asile. On fait les procédures pour rester ici légalement. Et c’est eux qui acceptent pas. À chaque fois que tu fais une demande d’asile, on te dit que t’as pas assez de preuves. Et en même temps, en restant enfermé, tu peux pas ramener des preuves. Mais ici, à l’intérieur, on peut rien faire : on est enfermé. Y’a des gens, ils veulent nous aider. Ils peuvent pas se déplacer ou contacter notre famille ou faire tout le possible pour récupérer des preuves ici. Moi j’ai des amis. J’ai que ma copine qui vient me voir et quelques amis. Ils connaissent pas ma famille. Tous je les ai connu ici. Moi, ma famille, ils sont en Afrique. Je ne sais pas où ils sont. Je ne suis plus en contact avec eux, ça fait huit ans comme ça. Ils savent pas comment je vis. Même en ce moment ils savent pas que je suis enfermé, il y a personne qui le sait. Depuis lors je ne suis pas en contact avec eux. C’est vraiment dur.
Tu vas en prison, tu fais ta peine. T’as une amende, tu payes ton amende. Mais moi je trouve inacceptable qu’ils nous mettent dans des centres comme ça. C’est eux qui doivent nous donner des papiers : nous on vient pas ici avec des papiers. On vient avec les papiers de nos pays. Ou de la nationalité de notre pays. S’ils veulent nous accepter c’est à eux de voir. Parce qu’on quitte pas chez nous comme ça. On quitte chez nous parce que ça va pas. C’est tolérance zéro qu’ils nous donnent ici. C’est n’importe quoi ici, wallah. Ici ils nous disent rien. Ils nous disent rien. C’est seulement quand tu vas à l’aéroport que tu vois la réalité, comment ça va se passer. Et aussi, nous on n’est pas nés avec des papiers européens. On n’a pas choisi d’être nés dans un pays étranger pour venir ici. Vraiment j’ai cherché. Mais on n’est pas venus pour être mal vus dans le pays. On est vraiment venus pour s’intégrer, avoir une meilleure vie. Fonder une famille. Et pouvoir s’intégrer légalement. Si on vient on fait des demandes d’asile, c’est pas pour rester dehors. C’est pour pouvoir être protégé. Mais si c’est eux qui nous mettent dehors, on se sent vraiment rejetés, on n’a pas de soutien du tout. Ils nous donnent même pas une chance, de s’intégrer. Si on vit illégal c’est parce que eux ils ont voulu qu’on soit illégal. Si t’as pas une réponse, ils t’acceptent pas, t’es obligé de vivre illégal. Si au moins minimum ils t’acceptent, ils te mettent dans un centre ouvert, où tu peux rentrer/sortir, ils savent où tu habites. S’il y a la moindre erreur, ils peuvent venir te récupérer. On peut vivre normalement. Mais s’ils nous mettent dans des centres comme ça, t’as pas l’accès de sortir. T’as trois heures de promenade par jour.
Sans vous mentir, psychologiquement on n’est pas bien du tout. On n’est pas bien du tout. Moi, j’ai l’impression je vais devenir fou, sans vous mentir. Y’a pleins d’idées qui me viennent en tête, je ne pense même pas à ça dehors. Mais ici, c’est comme si c’était normal, t’es obligé de penser à ça pour passer le temps.
Et pourtant chez nous, en ce moment ça ne va pas. Moi surtout, en Guinée, ça fait huit ans que je ne suis plus en contact avec ma famille. Avant même de quitter la Guinée j’étais plus en contact avec eux. Depuis que l’État a cassé nos habitats avec mes parents, comme quoi c’était réservé. Il n’y a pas de président là bas, c’est un coup d’État. Y’a rien qui se passe bien. En Afrique, vous savez comment les militaires ils sont.
Des fois je regarde un peu mais… vous savez ici y’a pas le temps de rester longtemps sur internet. T’as une heure d’internet par jour. Tout ce à quoi tu penses, c’est comment tu vas t’en sortir d’ici. La seule chose qui te vient en tête, [c’est] comment tu vas faire pour t’en sortir d’ici. Ici, j’ai même plus le goût de la vie, sans vous mentir. T’as même plus le goût de la vie parce que eux ils te dégoûtent de la vie. À cause d’eux, t’es dégoûté, t’as même plus envie de vivre. T’as envie de rien faire. T’as même plus le goût de vivre. Ici c’est autre chose. Je souhaite même pas à mon pire ennemi d’être dans le centre comme ça. On dirait que t’es dans un poulailler. Une poule dans une cage. Tu peux sortir, tu manges un peu de maïs et après on te faire rentrer. On te fait vivre comme une poule.
Ils viennent, ils nous surveillent, ils rentrent chez eux. Ils ont la famille. Eux ils sont bien, ils viennent travailler parce qu’ils sont payés à la fin du mois. Ici au moins qu’ils nous fassent ça, un minimum. Qu’on puisse travailler, être payé à la fin du mois et qu’on rentre chez nous. Ça va nous aider, mentalement. Au moins avant, on avait la carte orange, j’avais un contrat CDI. Je travaillais, et tout, aucune bêtise. C’est depuis qu’ils m’ont enlevé la carte [de séjour], que je suis parti en dépression. J’ai perdu le travail, je suis parti en dépression. J’avais un appartement, je payais le loyer. Quand j’ai eu la carte, j’ai tout fait pour avoir un contrat, j’ai obtenu un contrat CDI en Horeca, dans une cuisine. Et après ils m’ont donné un négatif, et après trois mois ils m’ont retiré la carte orange. Y’a aucun patron qui va t’accepter sans la carte. À la commune, ils m’ont dit qu’ils ont retiré la carte, avant que je finisse les 20h, donc ils peuvent pas donner le permis [de travail]. Tout ça, c’est parti dans l’eau. Tout ça c’est parti dans l’eau. J’suis parti en dépression, j’ai failli tomber malade.
Et mon père, avant de décéder, il devait beaucoup d’argent à des gens. Donc je peux pas aller dans le quartier là… je vais être menacé. Je sais même plus quoi faire. Depuis qu’ils m’ont dit qu’ils vont me renvoyer là bas… je suis perdu, sans vous mentir, je suis perdu. Je ne sais pas quoi faire.
Depuis le début de l’année 2025, nous apprenons par des co-détenu·es, des proches et des associations, la présence de personnes mineures en centre fermé.
Suite à la campagne menée en 2016 par des organisations et citoyen·nes intitulée “On n’enferme pas un enfant. Point.”, la détention des enfants pour des raisons migratoires a été interdite depuis 2024. L’État Belge ne peut donc plus enfermer des personnes mineures en centre fermé. Et pourtant, de nombreux·ses mineur·es se retrouvent écarté·es de leurs proches, et enfermé·es derrière ces murs en attendant leur expulsion. Nous partageons avec vous certaines situations dont nous avons eu connaissance.
Un jeune mineur détenu à Bruges
Le 20 janvier, une professeure nous signale l’arrestation de l’un de ses élèves, lors d’une interview à laquelle elle l’a accompagné pour une demande d’asile à Bruxelles. Le jeune de 16 ans vivait dans sa famille en Belgique depuis quelques mois, et avait en sa possession son passeport (qui attestait de son âge). En septembre dernier, un test osseux aurait cependant déterminé qu’il serait majeur. Encore une nouvelle preuve de la non-pertinence des tests osseux et autres examens médicaux prétendant pouvoir déterminer l’âge d’une personne.
Aujourd’hui, il est menacé d’être expulsé vers la Pologne, le pays dans lequel il a déposé ses empreintes en arrivant sur le territoire européen.
Trois mineurs détenus au 127bis
Le 12 janvier, des détenus nous alertent de la présence de deux jeunes garçons mineurs dans le centre 127bis, à Steenokkerzeel. Ils ont respectivement 16 et 17 ans, et sont enfermés l’un depuis décembre 2024 et l’autre depuis janvier 2025. L’Office des étrangers ne reconnaît pas les documents en leur possession qui attestent de leur statut de minorité et décide d’avoir recours au test osseux. Ce test aurait déterminé leurs âges à respectivement 18 et 21 ans. Les jeunes sont menacés d’expulsion vers la Croatie et l’Autriche, les pays dans lesquels ils ont déposés leurs empreintes.
Les co-détenus nous expriment leurs inquiétudes concernant la présence des deux jeunes dans un environnement imprégné de tensions et violences. Ils nous disent : “Un des jeunes pleure tout le temps. Il est vraiment en souffrance.“
Le mardi 28 janvier, l’un des deux jeunes garçons, J., est expulsé en matinée sur un vol vers la Croatie. Malgré sa volonté de résister, il a été emmené de force, menotté aux mains et pieds, accompagné par plusieurs agent·es de police. Un visiteur témoigne :
J. parlait régulièrement des dures conditions de détention et de la répression générale des personnes enfermées. Il gardait néanmoins espoir de pouvoir rester en Belgique, où résident toutes les personnes qu’il connaît.
L’autre jeune garçon, S., aurait fini par accepter un retour vers l’Autriche, pour mettre fin à son enfermement.
Un troisième jeune garçon mineur serait arrivé au 127bis le 4 février. Un test osseux aurait été demandé pour déterminer son âge, mais nous n’avons pas plus d’informations à ce jour. Il a été mis en isolation dès son arrivée.
Des jeunes garçons mineurs détenus à Merksplas
La semaine du 17 février, nous recevons des échos de différents détenus sur la présence de jeunes garçons mineurs dans le centre, d’origine afghane. Nous n’avons pas de nouvelles d’eux à ce jour.
La violence de la détention ne devrait être imposée à personne, quels que soient l’âge, l’origine ou l’histoire personnelle. Mais l’enfermement en centre est encore plus violent et destructeur pour les personnes fragilisées. Nous ne croyons pas en les lois migratoires de notre pays, mais l’État belge ne respecte même pas ses propres lois.
« Je me nomme Ella, née en février 2002 en Côte d’Ivoire. En octobre 2020, j’ai quitté mon pays natal avec des rêves plein la tête pour poursuivre des études d’optométrie en Belgique. Après deux années d’études, j’ai ressenti le besoin de changer de filière, trouvant la formation trop orientée vers le commerce et manquant de cette précieuse relation soignant-patient qui me tenait tellement à cœur. C’est alors que j’ai découvert la formation en imagerie médicale.
Malgré mon intérêt croissant pour cette discipline, j’ai dû attendre jusqu’à ma troisième année d’optométrie pour m’inscrire en imagerie médicale, après avoir acquis 123 crédits sur 180. En 2023-2024, j’ai entamé mes études en imagerie médicale au sein du même établissement, ayant enfin trouvé ma vocation. Toutefois, l’Office des étrangers a refusé de renouveler mon visa étudiant.
Face à cette situation, j’ai sollicité l’aide d’un avocat qui a entrepris les démarches nécessaires, incluant divers recours. Pendant cette période de contentieux, j’ai été inscrite pour 60 crédits, que j’ai validés avec succès. J’ai alors commencé ma deuxième année en imagerie médicale, validant tous mes examens de janvier en vue de la préparation des stages à la mi-mars 2025.
Mon compagnon et moi avions projeté de cohabiter légalement. Nous sommes allés à la commune le 23 janvier pour nous inscrire ensemble dans son nouvel appartement. Le samedi 25 janvier, aux alentours de 16h, alors que j’étais seule à l’appartement, deux dames de la police sont intervenues. Elles ont saisi mon passeport et m’ont demandé de les suivre au poste de police. Malgré mes explications concernant les recours en cours, ils ont affirmé devoir vérifier ma situation avec l’Office des étrangers avant de pouvoir me libérer.
Menottée et emmenée au poste, j’ai été interrogée puis placée en cellule. Aux environs de 23h, un agent de police m’a informée que je devais être rapatriée en Côte d’Ivoire. Le 26 janvier, j’ai été transférée au centre fermé de Bruges. Aujourd’hui, le 6 mars 2025, je suis toujours détenue. J’ai ainsi perdu plus d’un mois de cours et des examens.
Mon avocat fait tout son possible pour me sortir de cette situation, mais ce n’est pas simple. J’essaie de garder le moral pour moi-même et ma famille, mais ce n’est pas facile. Mon année scolaire est compromise, et mon avenir semble encore plus incertain. J’ai ressenti le besoin de partager mon histoire et mon parcours, dans l’espoir de recevoir de l’aide, mais aussi d’informer d’autres personnes vivant des situations similaires.
Vous n’êtes pas seuls, et je continuerai à mener ce combat jusqu’à ma libération, pour moi-même et pour d’autres étudiants qui pourraient se retrouver dans la même situation. »
Le cas de Ella est représentatif d’une situation impactant de nombreuses personnes. En effet, les conditions d’inscription pour les étudiant·es venant de pays en dehors de l’Union européenne ont été considérablement durcies ces dernières années. Pour venir étudier en Belgique, un·e étudiant·e est dans l’obligation soit de disposer d’une somme très conséquente sur un compte en banque, soit de déclarer une personne garante. En 2020, les garant·es devaient disposer d’un revenu d’à peu près 1900 euros. Depuis le 1er janvier 2023, le montant minimum est passé à 2.797 euros nets par mois, un revenu dont une grande partie de la population ne dispose pas. À cela s’ajoute l’effet de rétroactivité de cette nouvelle mesure : un·e étudiant·e qui est arrivée en Belgique sous l’ancienne réglementation se voit concerné·e par les changements et risque de devoir interrompre son parcours scolaire en cours d’année.
Ces mesures récentes ont plongé dans une grande précarité de séjour des centaines d’étudiant·es en Belgique.
Un collectif s’était alors constitué pour dénoncer ces nouvelles mesures et tisser des réseaux de solidarité entre étudiant·es concerné·es, la “PLADE” (Plateforme de Lutte pour l’Amélioration des Droits des Étudiants Étrangers1).
Solidarité avec Ella, avec tou·tes les étudiant·es étranger·es, ainsi qu’avec toutes les personnes en migration précarisées par des politiques de plus en plus en plus restrictives et discriminatoires.
Une pétition a été initiée pour soutenir le combat de Ella pour sa libération
Début février, nous apprenions le décès de Baudouin Pandikuziku. Baudouin avait été victime d’un acharnement policier d’une grande violence alors qu’il était simple passager d’un vol de la compagnie Brussels Airlines, en décembre dernier¹. Aujourd’hui, il y a toutes les raisons de considérer une causalité directe entre les violences subies deux mois auparavant et la mort brutale de Baudouin, qui ne souffrait d’aucune pathologie connue. Malheureusement, rien ne semble avoir été mise en œuvre par les autorités judiciaires pour déterminer avec certitude les causes du décès.
Dans un communiqué² publié suite à l’annonce du décès, les proches de Baudouin rappelaient les faits : «Le 4 décembre dernier, Baudouin Pandikuziku embarquait à bord d’un vol de Brussels Airlines à destination de Kinshasa. Ce qui aurait dû être un simple voyage s’est transformé en cauchemar lorsqu’une hôtesse de l’air lui a demandé de se chausser. Baudouin Pandikuziku s’était déchaussé pour pouvoir mieux supporter le vol à cause de la rétention d’eau dont il était sujet. Devant son incapacité immédiate à répondre à cette demande, la situation a rapidement dégénéré. Les hôtesses de l’air ont contacté la police. […] L’intervention policière qui s’en est suivie a été d’une brutalité extrême et inouïe à son encontre.»
La vidéo prise lors de l’intervention contient en effet des images très violentes. Baudouin exprimait dans un témoignage les lourdes séquelles qu’il endurait depuis : douleurs, double fracture au bras, ecchymose à l’œil impactant sa vue, ainsi que des angoisses constantes ou des terreurs nocturnes liées au traumatisme psychologique.
L’écrasante machine policière à l’œuvre
Les faits ne se limitent pas à cette seule agression. Alors qu’il était déterminé à dénoncer les violences qu’il a subies, Baudouin a découvert qu’il était lui-même accusé par les auteurs de ces violences. La police l’accusait de « rébellion non armée, violations du droit aérien, racisme et discrimination ». Selon les policiers qui ont mené l’intervention, en dépit des images filmées et malgré les multiples traumatismes dont Baudouin a été victime, ce serait donc lui le « suspect».
Le cynisme policier n’ayant pas de limite, Baudouin s’est retrouvé face à l’un de ses agresseurs lors de l’audition à laquelle il était convoqué en tant que « suspect ». De quoi mettre en doute la supposée « impartialité » du système judiciaire.
Le retournement de la culpabilité est une pratique policière bien connue. On se souvient par exemple du traitement judiciaire et médiatique de l’affaire Mawda, cette petite fille kurde de 2 ans tuée d’une balle policière dans la tête lors d’une course-poursuite en 2018. Les premières versions (honteusement mensongères) des autorités relayaient alors la prétendue responsabilité des parents dans ce drame, niant la cause évidente de la mort par balle de la part de la police. Les victimes décrites comme les coupables.
On se souvient aussi de ces jeunes personnes racisées, issues de quartiers populaires, tuées lors d’interventions policières : Adil en 2020, Mehdi en 2019, Sabrina et Ouassim en 2017, … Dans chacun des cas, la défense de la police repose sur l’idée que les victimes étaient coupables, pour justifier la violence de leurs interventions. Et les médias relaient des portraits criminalisants de ces jeunes.
Ce que l’on a coutume d’entendre qualifié de « bavure » policière semble en réalité tout le contraire d’une « erreur regrettable » ou d’une « faute lourde », mais bien, au contraire, des exemples illustrant les mécanismes bien huilés de l’impunité policière.
Brussels Airlines : une entreprise coloniale dans son ADN, avec la police fédérale comme bras armé
Les faits subis par Baudouin Pandikuziku se sont déroulés à bord d’un avion de la compagnie Brussels Airlines, qui est par ailleurs bien connue pour son implication dans les politiques migratoires racistes³. Si l’entreprise se revendique « spécialiste de l’Afrique », elle est tout autant spécialiste des expulsions. La compagnie se charge en effet régulièrement de déporter des personnes détenues en centres fermés, le plus souvent sous la contrainte. Les personnes victimes de ces expulsions font état de multiples violences physiques et psychologiques par la police fédérale, avec la complicité active des compagnies aériennes. Certains témoignages révèlent que des employé·es de la compagnie vont parfois jusqu’à se rendre dans les centres fermés afin de mettre la pression aux personnes détenues pour qu’elles ne résistent pas à leur expulsion.
Les implications de la compagnie aérienne dans le système détention-expulsion de la Belgique n’ont en réalité rien d’étonnant lorsqu’on se penche sur son historique. Brussels Airlines a en effet été fondée dans la continuité de la Sabena, société ayant pris part à l’entreprise coloniale belge dès 1923. C’est aussi dans un avion de la Sabena que Semira Adamu a perdu la vie en 1998, étouffée par les gendarmes qui l’escortaient lors de sa sixième tentative d’expulsion.
Brussels Airlines avait déjà du sang sur les mains. Le 4 décembre 2024, la compagnie s’est rendue une fois de plus complice de violences racistes d’État.
Toutes nos pensées et notre soutien vont vers les proches de Baudouin. Comme toutes les autres victimes des violences policières, il ne sera pas oublié. Ni oubli, ni pardon.
Ensemble, marchons à Bruxelles contre les violences et répressions qu’impose la police : rendez-vous le samedi 15 mars (14h, place du Luxembourg), pour la manifestation internationale contre les violences policières⁴.
04/03/2025 : Le cas de L., détenu au centre fermé de Bruges
Auparavant, L. vivait en Suisse. Il est né au Congo mais depuis de nombreuses années toute sa famille vit en Belgique. Possédant un titre de séjour jusqu’en 2021, il a rejoint sa femme et sa fille dans la commune d’Alost où il a entamé une procédure de regroupement familial en 2020.
La demande a été rejetée par manque de documents – ceux-ci étant restés en Suisse et le Covid empêchant à cette période de s’y rendre. La reconnaissance de l’enfant n’a pas abouti. Signalons que l’enfant avait pourtant été reconnue auparavant en Suisse. Des agents de la commune sont passés, ont rencontré la famille et ont déclaré que L. “ne possédait pas de lien affectif1 avec l’enfant”.
Suite à une simple visite des agents communaux, l’Office des étrangers détient donc le pouvoir de juger du lien qui unit un parent à son enfant, et de décider de leur séparation. Ce sont là des procédures administratives d’une grande violence, allant tout à fait à l’encontre des intérêts de l’enfant. On peut difficilement imaginer que les autorités infligent des traitements similaires à des personnes qui n’auraient pas ce statut d’étranger·es.
Une nouvelle demande a ensuite été introduite, qui a été rejetée avec un ordre de quitter le territoire (OQT). L’avocat a alors conseillé à L. de faire un test ADN mais avant que cela ne se fasse, L. a été arrêté et emmené au centre fermé de Vottem en février 2024, où il est resté deux mois. À sa sortie, le test ADN a été effectué et prouvait l’existence du lien biologique entre L. et l’enfant. Cependant, l’OQT étant toujours valable, L. a été de nouveau arrêté et détenu cette fois au centre fermé de Bruges.
Un vol collectif2 vers le Congo s’est organisé.
De nombreux congolais détenus en centre fermé se sont retrouvés menacés d’expulsion, par surprise. Le procureur du roi a déclaré que ça ne poserait pas de problème que L. poursuive sa procédure sur le territoire congolais dans le cadre d’un “retour temporaire”. Pourtant, à ce moment-là, le test ADN était déjà reconnu positif. L. a donc effectué une demande d’asile pour éviter à tout prix cette expulsion. Deux “coachs de retour”3, travaillant pour l’Office des étrangers, lui conseillaient d’accepter ce “retour temporaire”.
En décembre seulement, le jugement significatif attestait que L. était le père de l’enfant. Cependant, jusqu’à aujourd’hui, aucune décision n’a été prise par rapport à sa détention.
Notons que le dernier laissez-passer (LP) délivré était valable jusqu’au 14 mars. Depuis, aucun LP ne permet de déporter monsieur L. Or, la détention en centre fermé est une mesure censée exister “en vue du retour forcé”, du moins légalement. En l’absence de LP, il y a de quoi interroger les objectifs de la prolongation de la détention.
Aujourd’hui la fille de L. suit une psychothérapie à cause des effets que produit sur elle la détention prolongée de son père. Elle est très perturbée et n’est pas encore en mesure de comprendre ce qui se passe : son père est traité de manière criminalisante et c’est sa stabilité à elle, aussi, qui est mise en danger.
L. nous dit : “L’Office des étrangers sépare des familles. Si l’un des parents est étranger, ils utilisent cela comme outil pour séparer les enfants. Comme cela, les enfants vont grandir sans les deux parents, avec une aide sociale, une aide du CPAS. L’enfant sera donc limité.”
1 Par lien affectif, les autorités entendent les actes qui attestent que le parent s’occupe effectivement de l’enfant – qu’il survient à ses besoins, l’emmène à l’école,… Mais il s’agit aussi de la notion plus vague de l’affection. Pour cela sont demandées des photos, des preuves de vie en commun,… L’ordre de quitter le territoire a été donné par “manque de preuves du lien affectif”, qui a l’air de prévaloir ici sur le lien biologique.
3 Telle est la dénomination de poste du personnel supposément en charge de l’accompagnement socio-juridique des détenu·es. En réalité, comme leur titre l’indique, leur rôle est d’exercer une pression sur les personnes enfermées afin qu’elles cèdent à leur expulsion.
Ce dimanche 23 février, un groupe de personnes s’est rendu devant le centre fermé de Merksplas (dans la région d’Anvers) pour crier leur soutien aux personnes qui y sont enfermées, et leur rêve d’un monde sans frontières ni prisons.
Suite à la mobilisation des militant·es, de nombreuses personnes ont contacté la centrale téléphonique de Getting the Voice Out, pour témoigner de leurs situations ainsi que de la vie à l’intérieur du centre.
On vous partage quelques échos de derrière les murs.
“Nous ne sommes pas des animaux, nous sommes des humains. Quand eux viennent chez nous, ils sont légaux. Nous, quand on demande une protection internationale, même avec des preuves claires et authentiques, on ne nous fait pas confiance. Et on veut nous chasser comme ça.”
“On nous traite comme des chiens. Il faudrait au moins respecter l’humain… Ils prennent les gens d’un coup pour les enfermer, en ne leur donnant aucun délais pour régler leurs affaires. Ils nous mettent dans l’avion comme ça. Ils veulent nous faire retourner sans rien, sans argent, sans vêtements. On est intégrés ici. On a des choses ici, notre vie ici. Ils nous jettent comme des poubelles, ils nous renvoient les mains vides. Il n’y a aucun respect, il n’y a pas de vie : il n’y a rien. J’ai pas choisi d’être noir. Ils n’ont pas choisi d’être blancs. Ils nous mettent en prison en disant qu’on n’a “pas de papiers”, mais la majorité d’entre nous a des identités. On ne peut pas faire de mal en Belgique : pourquoi nous enfermer ? On n’est pas des dangers pour le pays.”
“Même une prison c’est mieux qu’ici”
Lors des différentes appels, chaque personne détenue nous a parlé de conditions de détention désastreuses. Les sujets récurrents sont :
-les horaires stricts et réducteurs
-la nourriture fade et insuffisante
-l’accès difficile (voire impossible) aux soins médicaux
-la violence de la répression…
La peur constante de la déportation
Toutes les personnes qui sont enfermées dans le centre partagent la même crainte : celle d’être expulsées par avion, dans des conditions violentes, parfois vers un pays qu’elles ne connaissent même pas. Les personnes détenues nous parlent de la peur constante de recevoir un avis d’expulsion, souvent donné en dernière minute. Elles nous partagent leur épuisement des démarches administratives floues et contradictoires, qui les balancent d’audience en audience. Demande d’asile, décision négative, nouvelle demande, introduction systématique de recours par l’Office des étrangers, … Des démarches volontairement décourageantes, et déshumanisantes.
Deux jeunes garçons mineurs dans le centre
Les détenus nous informent de la présence de deux jeunes garçons mineurs (entre 16 et 17 ans), originaires d’Afghanistan. Les tests médicaux leur ont attribué 21 ans, et l’Office des étrangers a décidé de les enfermer. Les co-détenus s’indignent de la présence d’enfants dans le centre, et plaident pour leur libération. L’enfermement de personnes mineures dans les centres n’est malheureusement pas rare : le mois passé encore, nous vous parlions de l’enfermement de deux jeunes mineurs au 127bis1.
Une violente descente de police le jour-même
“Aujourd’hui, à 7h du matin, j’ai été réveillé de force par des policiers. Ils voulaient fouiller ma chambre. J’ai eu très peur. C’était pour trouver de la drogue, mais je n’avais rien fait. Un chien a fouillé ma chambre, mais il n’a rien trouvé. Les policiers sont partis, mais la chambre était sans dessus-dessous. Il y avait des poils de chien partout. Ils ont fait ça dans toutes les chambres. Ils n’ont rien trouvé nulle part”.
Le plus gros centre fermé en Belgique
Avec une capacité de détention de 180 places, le centre de Merksplas est le plus gros centre fermé de Belgique. Actuellement, plus de 150 personnes y sont détenues. Les détenus sont enfermés dans quatre ailes différentes : le bloc 3, le bloc 4, le bloc 5 (qui est la zone des cellules d’isolement), et le bloc 1, récemment rénové2, dont nous savons encore peu de choses.
L’ancienne “Colonie de Merksplas”
Le centre de Merksplas est situé tout près de la prison de Merksplas et du commissariat de police local. Avant que le bâtiment devienne un centre fermé “pour illégaux” en 1994, il était occupé par une “colonie de vagabonds”. Il a perdu cette fonction en 1993, lors de l’abrogation de la loi sur le vagabondage.
Hier comme aujourd’hui, l’État emprisonne dans ce même bâtiment celles et ceux qu‘il veut rendre invisibles.
L’importance de parler des centres fermés
Les détenu·es nous partagent leur désespoir d’être enfermé·es loin de tout regard. La mobilisation qui a été organisée ce dimanche devant le centre leur donne de la force, et de l’espoir.
“Je suis heureux de savoir que des personnes pensent à nous. Que Dieu vous bénisse.”
Continuons à parler des centres fermés. Continuons à raconter ce qui se passe derrière les murs. Pour qu’un jour, notre monde soit un monde de liberté. Un monde dans lequel chaque être humain pourrait circuler et vivre librement.
2 Certains détenus nous signalaient récemment que des travaux avaient lieu dans ce bloc. Ces travaux ont en effet été annoncés par la Régie des bâtiments, dont on peut lire sur leur site que les rénovations permettront “d’élargir la capacité du centre d’une quarantaine de places” : https://www.regiedesbatiments.be/fr/projects/centre-ferme-cim
La saga continue de plus belle en ces mois de décembre et janvier
Plusieurs détenu.e.s avec qui nous avions des contacts et qui avaient déja subi jusqu’à sept tentatives d’expulsion ces derniers mois ont finalement été déporté.e.s avec violence.
Iels ne pouvaient ou ne voulaient pas retourner vers leurs pays d’origine pour des raisons diverses qui leurs appartiennent (familiale, économique, politique,…). Iels ont été maintenu.e.s en centre fermé parfois depuis plus d’un an et avaient résisté à plusieurs tentatives avec violence.
Iels ont tenu le coup faisant preuve d’une détermination et d’un courage énorme.
L’office des étrangers a mis tous les moyens pour expulser ces récalcitrant.e.s aux politiques migratoires assassines.
Quelques un.e.s parmis d’autres :
Déportée le 05/12/2024 vers la RDC (3ème tentative) : Une femme enfermée à Bruges depuis 5 mois. Elle vivait en Allemagne depuis l’enfance elle a toute sa vie et sa famille là bas.
Déportation collective ce 17/12/2024 vers le Maroc : Les détenu·es nous informent que la police fédérale est venue chercher les personnes d’origine marocaine dans différents centres fermés , pour les rassembler et les maintenir au cachot du centre fermé 127bis, dans la région de Zaventem. Ces personnes ont été menottées, saucissonnées et mises dans un bus de force, en direction de la base aérienne militaire de Melsbroek, à proximité du centre. Chaque personne était accompagnée de trois agent·e.s de police. https://www.gettingthevoiceout.org/nouvelle-deportation-collective-vers-le-maroc-ce-17-decembre-2024/
Déporté le 04/01/2025 vers la Serbie (4ème tentative) : Après 7 mois en centre fermé, il a été pris par surprise et emmené à l’aéroport. Il vit en Belgique depuis 15 ans avec sa famille et avec trois enfants qui se battent pour lui. Il craint que son expulsion mènera à son envoi vers la Russie où il pourrait être envoyé au front en Ukraine.
Déporté le 09/01/2025 vers le Maroc (7ème tentative) : En centre fermé depuis 9 mois. L’office a tout fait pour que personne ne soit au courant. Il a été mis au cachot puis avait disparu. Ce n’est que quelques jours après que ces codétenus ont appris qu’il était arrivé au Maroc.
Déporté le 11/01/2025 vers le Sénégal (7 éme tentative) : En centre fermé depuis 9 mois : La tentative du 11 janvier avait été empêchée par les passagers. Il a été maintenu à l’aéroport et remis le lendemain sur un vol vers Istambul. Il nous disait “Faut vraiment se battre et malheureusement tout les détenus n’ont pas toujours cette capacité et sont expulsés parfois illégalement, c’est dure!”
Déportée ce 14/01/2025 vers la Pologne : 4 mois en centre fermé; une femme Palestinienne expulsée dans le cadre de la procédure Dublin.
Déporté le 17/01/2025 vers le Cameroun (4 éme tentative) : 8 mois en centre fermé: Il était en Belgique depuis 2016 et toutes ses demandes de régularisation et d’asile ont été refusées
“J’ai fait le désert et la Méditerrannée deux fois, j’ai vu des morts: vous croyez que je fuis pour mon plaisir ? J’ai été expulsé une première fois en 2016, et je suis revenu par le même chemin… pour mon plaisir bien sûr… Quel est le plaisir de nous rabaisser comme ça ?”
Déporté le 20/01/2025 vers l’Éthiopie :15 mois en centre fermé. Son but initial était de partir en Angleterre. Il est handicapé (malentendant). Il n’a plus eu le courage de résisté après plus d’un an d’enfermement et de multiples tentatives d’expulsion.
Nous avons pu rencontrer un homme palestinien, nommé ci-après A. , un père séparé de sa famille depuis l’intensification de la violence coloniale en Palestine.
A. quitte le territoire de Gaza en mars 2024, il ne peut cependant pas inclure sa famille à la frontière égyptienne car les sommes demandées pour le passage sont exhorbitantes. Une somme de 25 000 $, soit 5 000 $ par personne. Sa femme lui a donc conseillé de partir seul et de trouver une sécurité et une stabilité quelque part pour qu’elle et les enfants puissent l’y rejoindre après. Depuis ce jour ils sont séparés, et à l’heure actuelle ne se sont toujours pas revus. Il décide alors de rejoindre la Belgique, en considérant aussi l’avenir de ses enfants, leurs études, lui sa carrière. En voulant reconstruire ce que la guerre a détruit. Et en imaginant la Belgique comme un espoir pontentiel, une communauté multi-culturelle qui n’aurait pas eu de mal à l’accepter.
Depuis plusieurs années A. travaillait en tant que directeur de programme pour une Université à Gaza. Voyageant de nombreuses fois en Europe pour développer des projets Erasmus, son dernier visa, obtenu à l’ambassade Slovaque de Tel-Aviv, lui permettait de circuler dans l’espace Shengen. Il arrive donc le 1er avril 2024 à l’aéroport de Zaventem. Cependant, dans un acte désespéré, il détruit son visa, craignant d’être renvoyé en Egypte au moment du contrôle. Comme de nombreuses personnes en transit, et sans stabilité, l’incertitude et la peur d’être renvoyé conduit à la destruction de documents d’identité. Sur ce motif, il se fait donc arrêter et emmener au centre fermé Caricole.
Après deux mois de détention il est expulsé en Slovaquie, sous couvert de la procédure dite Dublin. Cette procédure permet d’enfermer et de déporter des personnes dans un pays où ils sont censés continuer leur demande d’asile. Cela peut être le premier pays d’entrée, là où l’on donne la première fois ses empreintes en Europe où, dans le cas de A, le pays mentionné sur son visa. Une fois en Slovaquie, A. passe trois semaines en isolement dans un camp fermé à Humenné. Il passe ensuite deux mois dans un camp ouvert, l’Accomodation center de Rohovce. A. a pu obtenir ses papiers slovaques le 5 septembre 2024. Seulement, avant que les frontières ne ferment, si sa famille souhaitait le rejoindre, elle devait passer par les étapes qu’il a traversées en Slovaquie (centre fermé et centre ouvert). S’il ne trouve pas d’emploi rapidement, l’aide qu’il a obtenue en Slovaquie (480€ par mois pendant 6 mois) lui sera retirée. Or, pour A., trouver un travail en Slovaquie est presque impossible, puisqu’il ne parle pas la langue slovaque et qu’il est très compliqué de s’y débrouiller en tant qu’anglophone. Par ailleurs, autant en Belgique qu’en Slovaquie, A. a pu remarquer que ce que le marché du travail lui proposait était souvent relayé à des métiers loin des qualifications et des aptitudes qu’il possédait réellement. Selon lui, ces barrières systémiques n’empêchent pas seulement le développement personnel mais aussi gâchent la potentielle contribution que les individus pourraient apporter à la société. Le cas de A. est symptômatique d’un fonctionnement global, qui prive les personnes de leur droit à exercer leurs propres choix de vie et leur autonomie.
L’idée n’est pas d’idéaliser ou de comparer les systèmes d’accueil selon les pays de l’UE, mais bien de comprendre qu’il s’agit d’un même système qui rend les procédures très longues, complexes et criminalisantes alors qu’il s’agit ici d’un homme fuyant la bande de Gaza, bombardée sans relâche depuis de nombreux mois et où chaque jour est compté pour ceux qui sont sur place. D’autant que A. vient d’un milieu social élevé, il a des économies qui lui permettent de survivre mais ce n’est pas le cas de tous les réfugiés palestiniens qui ont quitté leurs terres.
Nous trouvons important de relayer cette situation, qui met en lumière les étapes et les longs mois d’attente que ces procédures impliquent. Ce que A. et sa famille subissent n’est pas considéré comme relevant d’une urgence. Et ce, dans la continuité d’un génocide en Palestine dont la violence est toujours présente, et dont nos pays européens sont des acteurs non négligeables.
Paroles de A. “My wish is simple yet profound: to provide my children with a sense of normalcy, to see them thrive in their education, and to give them a life free from fear. We dream of a place where opportunities abound, where I can contribute to a community that welcomes us, and where we can live without the shadow of war.This journey is not just mine; it is the story of countless others who are seeking safety, stability, and a chance to start anew. It is a reminder of the resilience of the human spirit and the enduring hope that drives us forward.”
Feu aux frontières et à leur monde !
Liberté de circulation et d’installation pour toustes !
Nous relayons ici le témoignage d’une visiteuse du centre fermé de Bruges, qui nous raconte les conditions de détention déplorables, le manque d’intimité et l’atmosphère tendue. Elle nous raconte également la présence d’un jeune garçon mineur (de 15 ans) dans le centre.
J‘ai été au centre de Bruges aujourd’hui. Cela faisait très longtemps que je n’y avais plus été. La situation était plus choquante que jamais.
J’avais déposé un sac en plastique pour une personne qui était expulsée le lendemain, avec dedans un smartphone et du dentifrice.Le dentifrice a été refusé… Puis j’ai dû signer un papier qui marquait “sac en plastique“, sans mentionner ce qu’il y avait à l’intérieur. Je l’ai fait corriger par une jeune femme très aimable en sortant, elle a aussi accepté le dentifrice. Puis, malgré le fait que j’avais passé le détecteur de métal sans aucun problème, on m’a fouillée de la tête aux pieds (intérieur des chaussettes, manches, etc.). J’ai pu ensuite me diriger vers la salle de visite, accompagnée par deux gardiens. Chaque porte était verrouillée avant de passer à la suivante. C’est pire qu’une prison.
Les conditions de détention sont intolérables. Les détenus dorment dans une grande salle, dans des lits superposés. Il n’y a aucune intimité. Ils sont obligés de se lever à 8h, avec une extinction des lumières à 22h, sans plus aucune possibilité de faire quoique ce soit. Tout est contrôlé, minuté.
J’apprends qu’il y a un tout jeune garçon (15 ans environ) qui est enfermé dans le centre. Il a pourtant des papiers avec sa date de naissance, attestant sa minorité.En plus de ça, physiquement, il semble extrêment jeune. Il a été enlevé de la famille chez laquelle il logeait car des examens médicaux (qui sont tout sauf basés sur de la science) le déterminent comme majeur. J’ai eu le gamin au téléphone après ma visite, et j’ai contacté sa famille d’accueil, qui ira le visiter ce week-end. Heureusement le jeune garçon est accompagné par une avocate, mais qui est débordée…
Nous apprenons par des co-détenus que deux jeunes hommes mineurs d’origine afghane ont été emmenés au centre fermé 127bis à Steenokkerzeel, où ils sont enfermés l’un depuis le 23 décembre 2024 et l’autre depuis le 3 janvier 2025.
Ils ont respectivement 16 ans et 17 ans (nés en 2007 et en 2008).
Ils ont tous les deux en leur possession les documents qui attestent de leur statut de mineurs, mais l’Office des étrangers ne reconnaît pas la validité de ces documents. L’Office a demandé un test osseux, suite auquel leurs âges ont été définis à 21 ans et 18 ans et demi. L’Office les considère donc comme des personnes majeures, ce qui justifie leur détention en centre fermé, en attente de leur expulsion.
Ils ont été enfermés en centre car ils ont déposé leurs empreintes digitales respectivement en Croatie et en Autriche, pays dans lesquels ils ont demandé l’asile. Suite au règlement de Dublin, qui stipule que le pays d’entrée en Europe est responsable de la demande d’asile, l’Office des étrangers veut les expulser tous les deux vers ces pays.
Au niveau de leur fiabilité, les test osseux sont scientifiquement très discutés et montrent des marges d’erreur importantes.
La recherche médicale* utilisée en Belgique a en effet été fortement critiquée par la communauté médicale. Elle remonte à des recherches dépassées qui ont eu lieu dans des circonstances et à des fins très différentes. Par exemple, les tests osseux ne tiennent pas compte des différences de croissance osseuse qui sont dues à l’ethnicité, aux expériences de pauvreté et de traumatisme, aux grossesses, à l’environnement, etc. Cependant, plusieurs études indiquent que chacun de ces facteurs a un impact sur la croissance osseuse des adolescent·es. Ainsi ces tests peuvent les amener à être estimé·es plus âgé·es ou plus jeunes qu’ils et elles ne le sont en réalité.
L’ambiance dans le centre 127bis est actuellement très tendue.
Les détenus dénoncent des violences graves de la part des gardiens, des mises au cachot systématiques dès qu’un détenu manifeste une réaction. Les douches ont été coupées pendant plusieurs jours, ce qui a amené les détenus à mener une grève de la faim pendant une journée, en signe de protestation. Des tentatives d’expulsion ont souvent lieu par surprise, sans délivrance de ticket d’avion au préalable. Des détenus souffrant d’instabilités psychiques sont mis au cachot. La détention de personnes mineures ne fait qu’ajouter des éléments supplémentaires à l’ambiance stressante et violente des enfermements.
Les co-détenus nous alertent :
“Un des jeunes pleure tout le temps. Il est vraiment en souffrance.“
“On ne croit plus en la justice.“
Les co-détenus des deux jeunes garçons nous expriment tous avec solidarité leur vive inquiétude concernant leur présence à tous les deux dans le centre. L’enfermement et l’expulsion ne devraient arriver à personne, mais une telle pression et une telle violence sont d’autant plus inquiétantes pour des personnes mineures.
Le Délégué général aux droits de l’enfant, SOS Jeunes, la plateforme Mineurs en Exil sont prévenus.
Mettons la pression sur les responsables pour la libération de ces deux jeunes en leur envoyant des mail !
[OBJET] : Protestation contre la présence de deux jeunes garçons mineurs en centre fermé
Madame/monsieur […],
Depuis le 23 décembre 2024 et le 3 janvier 2025, deux personnes mineures d’origine afghane sont détenues dans le centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel. Ils ont respectivement 16 et 17 ans (nés en 2007 et en 2008). Nous vous demandons de remettre en question de toute urgence leur présence dans le centre fermé.
Bien que tous deux soient en possession de documents prouvant leur statut de mineurs, ils ont été évalués comme adultes par l’Office des étrangers suite à un test médical. La fiabilité de ces tests médicaux, qui consistent à examiner les os d’une personne pour déterminer son âge, est très controversée au sein de la communauté médicale. Par exemple, les analyses osseuses ne prennent pas en compte les différences de croissance osseuse dues à l’origine ethnique, aux conditions de pauvreté, aux traumatismes, à la grossesse, … Or, chacun de ces facteurs est connu pour avoir un impact sur la croissance osseuse des adolescent·es. Par conséquent, les analyses peuvent conduire à une détermination erronée de l’âge, c’est-à-dire que ces personnes sont estimées plus âgées ou plus jeunes qu’elles ne le sont en réalité.*
Il est inacceptable que deux jeunes garçons âgés de 16 et 17 ans soient détenus ici et menacés d’expulsion. Leurs codétenus témoignent de leur état mental fragile et expriment leur inquiétude face aux conditions inhumaines de détention dans les centres fermés. Je vous demande de garantir immédiatement leur sécurité et leur protection.
En vous remerciant d’avance de votre réponse et de votre considération,
(Rassemblement autorisé). Office des étrangers Boulevard Pacheco, 32 1000 Bruxelles
L’Office des étrangers continue d’enfermer en vue de déportations des centaines de personnes, toutes nationalités confondues, suite à des accords conclus avec les pays concernés.
Parmi elles, nombre de personnes de nationalité supposée guinéenne sont maintenues en centre fermé depuis plusieurs mois – voire parfois depuis plus d’un an – en attente de leur expulsion.
Après plusieurs rassemblements de la communauté Guinéenne devant l’ambassade de Guinée depuis plus d’ an pour protester contre la délivrance de laissez-passer aux ressortissants de Guinée, nous apprenons que l’Office des étrangers est en contact direct avec la junte Guinéenne afin qu’une délégation venant de Conakry vienne pour identifier les ressortissants Guinéens en centre fermé. Une fois qu’ils et elles sont identifié·es, l’ambassade délivre leurs laissez-passer. Le risque de mettre en danger la vie et l’intégrité de Guinéens menacés par la junte militaire en Guinée Conakry en les expulsant de Belgique est évident.
STOP A LA COLLABORATION ENTRE l’ 0E et LA JUNTE MILITAIRE PUTSCHISTE DE CONAKRY
DÉNONÇONS LES DIPLOMATES COLLABOS & COMPLICES
ARRÊT DU MARCHANDAGE ENTRE LE NORD & LE SUD : LES RÉFUGIÉS NE SONT PAS DE LA MARCHANDISE
Ce mardi 17 décembre, une dizaine de personnes d’origine marocaine ont été expulsées dans un “vol spécial”, affrété spécialement pour l’expulsion. Il s’agit du troisième vol de ce type qui est organisé vers le Maroc depuis octobre 2024¹, du moins à notre connaissance.
Les détenu·es nous informent que la police fédérale est venue chercher les personnes d’origines marocaines dans plusieurs centres fermés différents, pour les rassembler et les maintenir au cachot au centre fermé 127bis, dans la région de Zaventem. Ces personnes ont été menottées, saucissonnées et mises dans un bus de force en direction de la base aérienne militaire de Melsbroek, à proximité du centre. Chaque personne était accompagnée de trois agent·es de police.
D’après les témoignages récoltés, l’intervention policière était extrêmement violente, surtout envers trois détenus qui n’acceptaient pas cette expulsion et manifestaient une plus grande résistance. Un d’entre eux a d’ailleurs pu échapper à la déportation en avalant des lames de rasoir. Il a donc été emmené à l’hôpital, avant d’être ramené avec violence au centre fermé. Un des policiers lui aurait dit :« Tu veux mourir ? Tu vas mourir ! ».
Les expulsions et la peur des expulsions sont le quotidien des personnes détenues en centre fermé. Malgré la présence de témoins dans ces vols “réguliers”, les déportations individuelles dans des vols commerciaux permettent déjà une grande violence policière (pour exemple, voir notre article de décembre 20232). Les expulsions collectives dans des vols spéciaux, ont lieu dans le silence le plus complet depuis la base militaire de Melsbroek, avec une forte présence policière. Comme les témoignages qu’on nous rapporte en attestent, ces déportations “spéciales” permettent des violences policières extrêmes avec très peu de possibilité de résistance.
Dans le centre fermé de Merksplas, ce 5 décembre 2024, plus de dix détenus ont entamé une grève de la faim depuis déjà plusieurs jours. Six d’entre eux ont été ce jour mis en “isolation”.
Très régulièrement, notre collectif est alerté de grèves de la faim (et parfois de la soif) dans les différents centres. Ces personnes réclament pour certaines leur libération, estimant leur incarcération injuste. D’autres protestent contre leur expulsion vers un pays où elles ne veulent ou ne peuvent plus retourner.
Ces derniers mois, il en allait de même avec beaucoup de personnes d’origine marocaine, suite aux déportations de masse de ces personnes vers le Maroc1.
Deux détenus à Merksplas avaient été libérés après 40 jours de grève. D’autres avaient été expulsés malgré leur état de santé. D’autres encore ont été transférés dans d’autres centres.
Ce mode d’action fait tache d’huile, et se répand de plus en plus. On nous rapporte ce 5 décembre que plus de dix personnes (de diverses nationalités) ont entamé une grève de la faim. Elles dénoncent lors des appels les conditions “indignes” d’enfermement : insalubrité, situation d’hygiène et sanitaire déplorable, manque de prise en charge médicale, … Plusieurs détenus mentionnent des cas d’automutilation et l’absence de soins médicaux :
“La liberté n’a pas de prix.“
“Je mets ma vie entre parenthèses, je meurs ou je vis, c’est à eux à décider.“
“J’ai pas trouvé d’autre solution.”
“Un détenu : “C‘est mon droit et mon choix de décider de me nourrir ou pas.“La direction : “Vous êtes obligé de manger, sous la contrainte s’il faut.”
“Il y en a plusieurs en grève de la faim. Moi aussi je crois que je vais arrêter de manger, c’est tout ce qu’il me reste à faire pour obtenir la liberté. Un homme est en grève de la faim depuis quarante jours. Il va crever madame, et on est là à ne rien pouvoir faire. C’est de la torture de voir ça.”
“C’est affreux ici madame. On reçoit pas nos médicaments, mais des calmants, on en reçoit tant qu’on veut. La nourriture est de très petite quantité. On est mis au cachot pour un oui ou un non. Des hommes enfermés ici ont des enfants dehors (l’un d’eux en a six), d’autres ont des papiers en règle dans un autre pays d’Europe. C’est pas normal tout ça madame.”
Les grèves de la faim représentent pour les personnes détenues en centres fermés un ultime moyen de résistance quand il n’y a plus d’autres issues. Les différentes directions des centres, elles, appellent ces actions des actes de rébellion.
Ces actions ne sont pas à minimiser. Ces personnes mettent leur vie en danger par désespoir, ne sachant plus comment sortir de ce piège créé par les politiques migratoires.
Ces actions sont souvent individuelles,quand une personne n’envisage plus d’autre issue possible. Les détenu·es sont alors mis·es en isolement médical, parfois sans téléphone, leurs proches n’ayant plus aucun contact avec elles et eux2.
Ces actions peuvent aussi être collectives, en protestation à un incident grave dans le centre . Cette année, en 2024, on peut notamment noter :
– La répression d’une grève de la faim collective dans le centre fermé de Bruges le 2 janvier3
– Une autre grève de la faim collective dans le centre fermé 127bis à Steenokkerzeel en mai4
– Une grève de la faim menée par les femmes* enfermées au centre de Bruges en octobre5
Les directions des centres utilisent leurs moyens habituels de répression : cellules d’isolement, cachots, expulsions à la va-vite, transferts, .. ou même, si mouvement collectif, appel aux forces de l’ordre qui envahissent alors le centre avec des armes pour casser le mouvement de résistance (comme par exemple dans cette vidéo, au centre de Merksplas6).
On nous a également rapporté deux décès d’hommes suite à une grève de la faim et un manque de soins, au centre de Merksplas en février 20237 et au centre fermé de Bruges en septembre 20248. Nous supposons d’ailleurs que toutes les situations de ce genre ne nous sont pas toujours rapportées, et qu’il y a sûrement plus à dire sur des situations critiques.
Les centres fermés tuent les gens à petit feu. L’État qui y enferme ces personnes les prive de leur liberté et de leurs choix de vie, sans possibilité de se défendre. Les grèves de la faim, bien que dangereuses et même parfois meutrières, sont le seul moyen qui reste à certaines personnes pour montrer leur résistance et marquer un contrôle sur leurs propres vies et leurs propres corps. Nous marquons notre profond soutien aux personnes enfermées dans les centres, quels que soient leurs moyens de lutter.
Nous apprenons que huit personnes d’origine marocaine ont été mises de force sur un vol vers le Maroc ce mardi 19 novembre 2024.
La veille, le lundi 18 novembre 2024, des agent·es de sécurité sont venu·es chercher violemment et par surprise plus d’une dizaine de détenu·es d’origine marocaine dans les centres fermés de Merksplas et de Steenokkerzeel. Ils et elles ont été emmené·es au centre 127bis, et l’Office des étrangers a essayé de les mettre de force sur un vol le lendemain, le mardi 19 novembre. Certaines personnes ont réussi à éviter l’expulsion en faisant une demande de protection internationale, d’autres en s’automutilant avant le départ.
Il semblerait que les personnes qui ont été sélectionnées pour cette expulsion collective étaient des hommes et femmes qui résistaient contre leur enfermement dans les centres fermés (par des tentatives d’évasion, des passages à l’action, des résistances à des précédentes tentatives d’expulsion, des grèves de la faim). Huit personnes ont finalement été expulsées.
Un accord avec le Maroc
Nicole de Moor, secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, s’était rendue au Maroc en avril dernier pour conclure un accord avec les autorités marocaines. Cet accord avait pour objectif de trouver un compromis afin d’expulser des personnes marocaines en situation dite « illégale » en Belgique.1
Plus récemment, il y a quelques jours, de Moor se félicitait d’avoir, en 2024, multiplié par quatre le nombre d’expulsions de personnes ressortissantes du Maroc, témoignant d’un travail conjoint entre l’Office des étrangers et les ambassade et consulat du Maroc. Sur son compte Twitter, elle affirme : « La gestion de la migration ne se fait pas toute seule. Une approche globale de l’économie, de la sécurité, de la migration et du retour après la mission d’avril porte ses fruits. »2.
Suite à cet accord entre la Belgique et le Maroc, de nombreuses personnes marocaines ont donc été arrêtées, placées en détention en centres fermés, et également trop souvent expulsées. Beaucoup d’entre elles vivent d’ailleurs en Belgique avec leur famille depuis parfois des dizaines d’années, et n’ont pas forcément d’attaches dans leur « pays d’origine ».
Certain·es résistent à ces enfermements par des manifestations et des actions. D’autres, en signe de protestation ou de désespoir, entament des grèves de la faim, s’automutilent, ou vont jusqu’à tenter de mettre fin à leurs jours.
La double peine : de la prison vers le centre fermé
Récemment, Nicole de Moor affirmait que « Cette année, 203 personnes ont déjà été renvoyées de force, dont 113 personnes après avoir été libérées de prison. »3. Cette affirmation illustre l’amalgame fait par l’État raciste et répressif, qui entretient l’image publique négative des personnes privées de titre de séjour en les présentant comme des « criminel·les ».
En réalité, les personnes en séjour dit « illégal » sont plus facilement dirigées vers la prison. Elles sont d’abord davantage ciblées par les contrôles et la répression policière. Ensuite, lorsqu’elles sont condamnées à des peines diverses, elles bénéficient plus rarement, comme l’explique bien l’Observatoire International des Prisons (section belge) dans sa dernière publication4, d’alternatives à la détention en raison de leur statut de séjour. Elles sont donc plus systématiquement détenues (et ce, également de manière préventive) et obligées d’aller « à fond de peine ». Elles sont ensuite effectivement libérées de prison, après avoir purgé leur peine donc, mais elles sont directement transférées en centre fermé. Elles subissent alors une double peine5.
Parmi les personnes condamnées à des peines de prison, certaines d’entre elles étaient détentrices d’une double nationalité, belgo-marocaine dans ces cas-ci. Une fois condamnées, ces personnes se voient retirer leur nationalité belge. Elles se retrouvent donc sans titre de séjour légal en Belgique, ce qui justifie pour l’État belge leur transfert vers un centre fermé, puis leur expulsion vers le Maroc (leur « pays d’origine » où elles n’ont d’ailleurs parfois jamais mis les pieds).
Un homme d’origine marocaine, soumis à cette double peine, témoigne : “Qu’est-ce qu’ils attendent de moi ? Le Maroc ne veut pas de moi. Qu’est-ce qu’ils veulent gagner avec ça ?“
“On est traités comme une serpillière parce qu’on a les yeux noirs ? J’ai connu le racisme depuis mon enfance ici, mais enfant, on passe au-dessus de ça. Là je vois, j’entends. C’est inhumain.“
“J’ai payé pour mes conneries, on me donne pas une deuxième chance ? Ça marche pas si on reste calme ici. Je perds mon cerveau.“
Les expulsions
En vue d’être expulsées vers leur « pays d’origine », certaines personnes sont mises de force dans un vol régulier. Ces expulsions sur des vols « classiques », avec la compagnie Royal AirMaroc, sur le vol de 18h35 vers Casablanca, sont presque devenues quotidiennes.
Certaines personnes tentent de résister à l’expulsion en s’automutilant, en avalant divers objets ou encore en alertant les passager·ères du vol en demandant leur soutien. Certains d’entre elles subissent souvent plusieurs tentatives d’expulsion, auxquelles elles résistent.
Il arrive également de plus en plus souvent que plusieurs personnes soient mises de force dans le même vol régulier. Chaque personne expulsée est escortée de deux policier·ères. En juin dernier, des personnes nous ont d’ailleurs témoigné d’une expulsion collective extrêmement violente6 : “Un jeune homme d’une trentaine d’années au visage pâle et aux globes oculaires entourés de bleu et de rouge, avec une dent cassée (une incisive), a été débarqué de l’avion à Casablanca. J’ai appris qu’il a été victime de torture et d’agressivité juste avant qu’il soit sorti de son cachot après cinq jours d’enfermement au centre de détention à côté de l’aéroport de Zaventem. Son corps présentait des traces de coups, tacheté presque partout par des couleurs bleu et rouge foncé. Ligoté par les pieds et les mains, il a été transporté jusqu’à son siège dans l’avion où on continuait toujours à lui donner des coups et à l’écraser. Dans l’avion, on lui pressait les yeux avec les doigts d’une façon atroce. Les policiers ont couvert son visage avec une couverture et plusieurs fois, il a subi des tentatives d’étranglement”
Parfois, des déportations collectives sont organisées dans des vols « spéciaux », ou « vols charter », donc des avions spécialement réservés pour l’expulsion. Des personnes témoignaient avoir été sept à être déportées le 2 octobre 2024, sur un vol spécial vers le Maroc.
Et encore ce 19 novembre 2024, nous apprenions l’expulsion collective de 8 personnes d’origine marocaine. Pourtant, suite à son accord avec les autorités belges en avril dernier, le Maroc affirmait le contraire : « Mais le Maroc pose ses limites. Il n’est par exemple pas question de “vols spéciaux”. Travailler avec des vols réguliers avec un maximum de cinq personnes à bord est toujours possible. »1. On constate que la réalité est toute autre : des expulsions de masse, de plus en plus régulières.
Nous condamnons la politique migratoire meurtrière menée par la Belgique, avec la complicité des gouvernements des pays d’où viennent les personnes enfermées dans les centres belges. Nous revendiquons une liberté de circulation et une liberté d’installation pour toustes !
Aujourd’hui, ce dimanche 24 novembre 2024, en cette journée de mobilisation contre les violences faites aux femmes* et aux minorités de genre, un groupe de militant·es s’est rassemblé devant le centre fermé pour femmes de Holsbeek (dans la région de Louvain). Cette action avait pour objectif d’exprimer de la solidarité envers les femmes enfermées dans le centre, et dénoncer les violences qu’elles subissent quotidiennement dans leurs démarches administratives, dans leur situation d’enfermement et dans leur parcours migratoire.
Ouvert en 2019, le centre pour femmes de Holsbeek est le premier centre fermé pour femmes seules en situation de séjour dit « illégal », dans l’attente de leur expulsion par l’Office des étrangers vers leur « pays d’origine ». Doté d’une cinquantaine de places, le centre compte actuellement plus d’une vingtaine de femmes enfermées. Il est aussi important de rappeler que d’autres femmes sont également incarcérées dans des ailes spéciales des centres fermés de Bruges et de Caricole.
Les personnes qui se sont rendues à Holsbeek aujourd’hui ont pu entrer en contact direct avec les détenues, qui étaient ensemble dans le réfectoire pour l’heure de midi. Le groupe a lancé des messages de soutien et de courage, et les femmes enfermées ont pu partager quelques éléments comme leurs noms, leurs histoires et leurs situations. Elles sont enfermées depuis des durées diverses, parfois une dizaine de mois. Certaines d’entre elles sont enceintes, d’autres dans des états de santé critiques.
Nous partageons le communiqué de presse publié par le groupe organisateur du rassemblement :
Ce dimanche 24 novembre, plusieurs dizaines de militant·es se sont réuni·es devant le centre fermé pour femmes de Holsbeek, près de Louvain. Alors que des milliers de personnes défilaient dans les rues de Bruxelles pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles, les militant·es présent·es souhaitent exprimer leur solidarité aux femmes détenues et dénoncer les politiques racistes de détention et d’expulsion.
Les militant·es tiennent aussi à marquer, par cette action, les liens qui existent entre les violences exercées à l’égard des femmes et des personnes LGBTQIA+, et les violences engendrées par les politiques migratoires et l’enfermement. En effet, les réalités des femmes détenues sont trop souvent absentes du champ des revendications féministes. Ces dernières cumulent pourtant de nombreuses oppressions.
Les violences de genre avant, pendant et après le parcours d’exil sont nombreuses : mariage forcé, mutilations, viols, prostitution forcée, persécutions en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre, violences administratives, violences policières, … Et ces violences ne s’arrêtent pas aux portes de l’Europe. Par les choix politiques de non-accueil, de détention et d’expulsion des personnes privées de papiers, l’État belge maintient les personnes concernées dans une position de vulnérabilité et de précarité.
L’enfermement, que ce soit en centre fermé ou en prison, affecte psychologiquement et physiquement, tant les personnes détenues que leurs proches. Les expulsions quant à elles sont intrinsèquement violentes, mais la brutalité de celles-ci est amplifiée par le système institutionnel qui les accompagne. Ainsi, les témoignages de violences policières et de violences sexistes voire parfois sexuelles sont presque systématiques. En témoignent les paroles d’une ex-détenue du centre fermé d’Holsbeek : « Il y a des violences policières à l’aéroport, des femmes étouffées, des femmes à qui on arrache le voile, parce qu’elles sont musulmanes, des femmes à qui on arrache leur soutien, parce qu’elles sont femmes, et on les étouffe, on s’assoit sur leur tête et leur nuque, c’est pas normal ! ».
Le centre fermé de Holsbeek a été inauguré en 2019, dans le cadre d’un masterplan visant à accroître considérablement la capacité de détention de l’État belge. Il existe actuellement six centres fermés sur le territoire. Deux autres projets de construction sont toujours à l’ordre du jour : l’un à Jumet (près de Charleroi), et l’autre à Zandvliet (près d’Anvers).
Si les personnes détenues résistent à leur manière depuis l’intérieur, des collectifs de personnes sans-papiers se mobilisent aussi à l’extérieur. Le Comité des femmes sans-papiers lutte pour la régularisation et la visibilisation de leurs situations :
« Les violences faites aux femmes sont parfois les causes de la migration des femmes. Le parcours migratoire est aussi jonché de violences. En croyant être protégées en Belgique, les femmes se retrouvent sans-papiers, vulnérables et donc exposées à toutes sortes de violences et abus. En Belgique, les violences faites aux femmes sans-papiers sont méconnues du public. Elles sont dans la plupart des cas d’ordre institutionnelles, familiales, conjugales, psychologiques, physiques, … Alors que le 25 novembre de chaque année, l’humanité entière dénonce les violences faites aux femmes, celles vécues par les femmes sans-papiers restent méconnues, donc, personne n’en parle. »
D’après les manifestant·es présent·es à Holsbeek ce dimanche, qui revendiquent la liberté de circulation et d’installation pour tous et toutes, la détention des personnes privées de papiers doit cesser : « Le système de détention reproduit des logiques coloniales et racistes de hiérarchisation entre les êtres humains, de tri entre celles et ceux qui auraient les “bons” papiers ».
Nous apprenions ces derniers jours que plusieurs personnes originaires de la République Démocratique du Congo et détenues en centres fermés avaient été informées qu’elles seraient mises sur un vol, ce mercredi 13 novembre 2024, en vue d’être expulsées vers leur pays d’origine. Il leur a été dit qu’il n’y aurait pas de passager·ères et aucun moyen de résister.
Ces personnes seront rassemblées les jours précédents au centre fermé 127bis et mises, mercredi 13 novembre 2024, dans un vol charter spécifiquement affrété pour procéder à l’expulsion de plusieurs ressortissant·es de la RDC vivant en Belgique et dans d’autres pays de l’espace Schengen.
Il est possible que nous apprenions en dernière minute que l’avion fera également escale dans d’autres pays voisins de la RDC, pour déporter d’autres personnes comme ce fut le cas des années précédentes (Ghana, Guinée, Sénégal).
L’avion s’envolerait de l’aéroport militaire de Melsbroek (Chaussée de Haecht 138 à Melsbroek) ce mercredi 13 novembre à 12h25, d’après les informations récoltées.
On nous a rapporté de nombreuses tentatives d’expulsion au cours de ce dernier mois. La cadence des expulsions n’est pas inhabituelle, si ce n’est que parmi ces tentatives nous avons eu connaissance de situations particulièrement violentes.
Échec d’une expulsion vers le Sénégal
Le samedi 5 octobre 2024, deux hommes d’origine sénégalaise ont subi une tentative d’expulsion. Tous les deux ont introduit plusieurs demandes d’asile et de régularisation par le passé, et ont vécu des détentions très longues en centre fermé. L’expulsion du 5 octobre a suivi une tactique de “réserve”, c’est-à-dire qu’une seule place était disponible dans l’avion mais qu’une personne était désignée “en réserve” dans le cas où la première expulsion échouait. Dans les deux cas, des laissez-passer ont été délivrés par l’ambassade du Sénégal le 2 octobre, et ce dans le mensonge le plus total car jusqu’au 4 octobre, l’ambassade nous affirmait n’avoir rien délivré.
Aucune des deux expulsions n’a abouti. Une des personnes nous partage ce qu’il a vécu. Il s’agit déjà de son troisième passage en centre fermé, et il a donc déjà subi un grand nombre de tentatives d’expulsion à l’aéroport. Cette fois-ci, il était “prêt”, d’après ses termes, et a tenté de s’infiltrer en cellule avec un briquet caché dans sa chaussure, dans l’optique de l’avaler au moment du vol. Ce genre d’actes désespérés, qui prennent même parfois la forme d’automutilations, sont courants pour empêcher les expulsions. Arrivé au commissariat de l’aéroport, il a été fouillé et le briquet a été confisqué. Il avait cependant gardé un ressort de stylo en métal dans sa bouche. Quelques minutes avant d’être emmené, il a montré le bout en métal et a fait mine de l’avaler. Quatre gardiens se sont alors jetés sur lui et ont maintenu sa gorge. Il cachait l’objet dans ses gencives et a affirmé l’avoir avalé. Les policiers l’ont alors menacé (étaient-ils déçus de ne pas pouvoir passer leur week-end à Dakar ?), et lui ont dit que d’ici une ou deux semaines l’expulsion sera plus violente, et la fouille mieux effectuée. Emmené ensuite à l’hôpital, ils ont fait une radio et des tests, sans trouver l’objet en question. Il a été gardé au centre 127bis, et ramené au centre fermé de Merksplas le dimanche matin. Depuis, il est traumatisé, et n’arrive plus à manger ni à dormir.
Nous avons récemment appris que cette même personne était de nouveau menacée d’expulsion le 29 octobre dernier.
Expulsion d’une jeune femme vers le Ghana
Une autre expulsion prévue vers le Ghana aurait lieu le même jour, le samedi 5 octobre. La jeune femme que l’Office des étrangers avait décidé d’expulser était enfermée depuis 8 mois au centre fermé Caricole, puis à Bruges. Elle a 25 ans, et fuyait le Ghana pour éviter un mariage qui ne lui convenait pas.
Elle a été placée au cachot la veille, et ses affaires lui ont été saisies. Le jour de son expulsion le 5 octobre, elle a été aperçue et entendue dans le commissariat de l’aéroport. Elle poussait des cris et se débattait. N’ayant plus de nouvelles d’elle, ses co-détenues ont entamé une grève de la faim pour obtenir des informations. Nous décrivions la situation dans un précédent communiqué*.
Le lundi 7 octobre, elle a finalement pu joindre sa psychologue pour l’informer de son expulsion et de son arrivée au Ghana. Son rapatriement s’est effectué sans que sa psychologue n’en ait été informée.
Fin-septembre, 30 personnes nigérianes venant de différents centres fermés ont été expulsées dans un vol collectif.
Les vols dits collectifs sont des vols spécifiquement affrétés pour des expulsions, au départ de l’aéroport militaire de Melsbroek.
Nous avons également eu connaissance d’expulsions groupées vers le Maroc. Le 5 octobre, 8 détenus d’origine marocaine, qui étaient en détention à Merksplas ou au 127bis, ont été expulsés ensemble par un “vol spécial”, probablement un vol collectif.
Tentative d’expulsion d’un jeune palestinien
Ce 13 octobre, une tentative d’expulsion d’un jeune palestinien a été avortée. La veille de l’expulsion, il s’est blessé à la tête et a dû être examiné à l’hôpital. Mais cela n’a pas empêché, dès son retour en centre, que la sécurité vienne le chercher dans sa cellule à 4h du matin afin qu’il soit escorté vers l’avion.
Une fois à l’aéroport, il a résisté à l’expulsion et a été ramené au centre fermé 127bis. Une quinzaine de personnes, venant de toute la Belgique, s’étaient d’ailleurs rendues à l’aéroport le jour de l’expulsion pour se mobiliser contre cette expulsion forcée.
Le jeune homme subit encore à l’heure actuelle la menace d’une nouvelle expulsion. Il est dans un état psychologique très vulnérable. Une nouvelle demande de protection internationale est en cours.
Deux expulsions avec escorte ce mardi 29 octobre vers Dakar et Conakry
Un homme détenu en centre fermé depuis 6 mois, d’abord à Bruges puis à Merksplas, a subi une expulsion ce 29 octobre vers la Guinée. Il réside en Belgique depuis 5 ans. Un laissez-passer a été délivré par l’ambassade de Guinée dans un format inhabituel, ce qui a été la source de nombreux contacts avec l’ambassade et d’une manifestation devant l’ambassade le jeudi 24 octobre pour leur poser des questions. L’ambassade a refusé de recevoir les personnes participant au rassemblement.
Un homme originaire du Sénégal a également subi une tentative d’expulsion le même jour, vers Dakar. C’est la troisième fois qu’il est incarcéré en centre fermé depuis 2021, et il ne compte plus les nombreuses fois où il a été emmené à l’aéroport pour des tentatives d’expulsion.
D’autres expulsions qui ne seront pas oubliées
Plusieurs personnes d’origine érythréenne ont été arrêtés ces dernières semaines dans le cadre de la procédure Dublin. Certaines d’entre elles ont été rapidement expulsées vers la Pologne.
Après deux demandes d’asile refusées, une femme enfermée à Holsbeek a subi une tentative d’expulsion ce 8 octobre vers le Cameroun, dont elle est originaire. Le pilote de l’avion l’a finalement laissée descendre du vol, et elle n’a pas été expulsée ce jour-là. Mais elle a reçu un nouveau ticket, et a très peur.
Le 18 octobre, un homme détenu au Caricole depuis presque 6 mois a subi une tentative d’expulsion vers la Côte d’Ivoire. Il s’agit déjà de sa troisième tentative d’expulsion, avec escorte policière. Il n’est pourtant pas originaire de la Côte d’Ivoire, et n’y connaît personne. Monsieur a été expulsé. Nous n’avons plus de nouvelles de lui.
Ce samedi, un homme a subi sa troisième tentative d’expulsion vers le Nigéria, avec escale à Istanbul. Il habitait en Belgique depuis quelques années déjà, et n’avait plus de connaissances au Nigéria. Il a finalement bien été expulsé.
Ce dimanche 3 novembre, un homme a subi une expulsion vers le Cameroun. Cela faisait déjà 14 mois qu’il était en centre fermé, et il avait un rendez-vous prévu le lendemain (le lundi 4 novembre) au tribunal en vue d’une potentielle libération. Il a finalement bien été expulsé.
On voit combien les menaces d’expulsions qui pèsent sur les détenu·es de manière chronique et dont la violence et la pression sont exponentielles poussent les personnes dans leurs retranchements. Les détenu·es en viennent à employer des moyens de résistance dangereux pour elles et eux-mêmes, tels que l’ingestion d’objets ou l’automutilation. C’est dire à quel point l’expulsion peut représenter un danger pour leur vie : tant de la part des escortes policières, qu’au regard des violences que les personnes risquent de subir dans le pays de destination.
Le collectif Attuned, un collectif bruxellois d’événements solidaires, organise le vendredi 15 novembre une soirée de soutien à Getting the Voice Out.
Tous les bénéfices de la soirée seront utilisés pour envoyer des recharges téléphoniques aux personnes détenues dans les centres fermés.
Une chouette occasion d’inviter vos ami·es à s’y rassembler !
Infos pratiques :
⬪ le 15/11/2024 de 22h à 4h
⬪ à la Vallée (39 rue Adolphe Lavallée, Molenbeek)
⬪ 8€/10€/12€
Pourquoi des recharges ?
Nous prévoyons pour chaque personne enfermée une recharge téléphonique de 10€ par mois.
Lors de leur arrivée en centre fermé, les personnes qui sont placées en détention administrative (dans le but d’être renvoyées dans leur pays d’origine ou supposé d’origine, sous prétexte qu’elles n’ont pas les “bons papiers” pour rester en Belgique) doivent recharger leurs téléphones à leurs frais.
Leur téléphone est très souvent leur seul contact avec l’extérieur, qu’il s’agisse de leurs proches, de leur avocat·e, ou de faire connaître publiquement leur situation. Que leur arrestation ait lieu sur leur route migratoire ou sur leur lieu de vie, que leur famille et leurs ami·es soient ici ou à l’étranger, pouvoir prévenir et communiquer avec ses proches est crucial. Nombreux·ses sont celles et ceux pour qui l’achat de crédit téléphonique représente une grande difficulté.
Nos ressources s’amenuisent rapidement et nous avons constamment besoin de rentrées financières pour continuer à assurer l’envoi de recharges. Si vous souhaitez soutenir l’achat de recharges téléphoniques à destination des personnes enfermées, il est également possible de contribuer financièrement par virement ou par ordre permanent aux coordonnées bancaires que voici :
Pendant à peu près 22 jours, nous avons perdu contact avec M., une personne détenue, qui venait d’entamer une grève de la faim en protestation à son enfermement. Son téléphone semble avoir été confisqué et ni sa famille, et ni son avocat ont eu de contact avec lui depuis. Il a des enfants en Belgique et sa femme est actuellement enceinte.
Lors de son arrestation, M. avait d’abord été emmené au centre fermé 127bis. Il a subi deux tentatives d’expulsion pour lesquelles il a réussi à résister. Ensuite, le 15 octobre 2024, il a été transféré au centre fermé de Vottem où il a entamé une grève de la faim. C’est depuis ce moment qu’il n’est plus joignable, ni par téléphone ni pour des visites.
Ce samedi 2 novembre, M. a à nouveau été transféré, cette fois vers le centre fermé de Merksplas, où il est mis en isolation. D’après des co-détenus à Vottem, qui nous ont informé de la situation, son état de santé était déplorable lors de son transfert. Son silence est inquiétant, ses proches nous disent : “Et s’il était mort ? On ne va rien nous dire ?”.
Comment est-ce possible que ni sa famille, ni son avocat n’aient de nouvelles depuis aussi longtemps ?
Comment est-ce possible qu’on interdise à une personne tout contact avec son avocat et sa famille ?
Hier, ce mardi 5 novembre, l’avocat reçoit enfin des nouvelles. On lui dit que son client est libéré, et transféré à l’hôpital “sur demande du médecin du centre pour des examens complémentaires”.
Il nous semble fort probable que M. soit gravement malade, et que les centres aient tout fait pour cacher son état en l’empêchant de communiquer avec sa famille et son avocat.
Nous espérons que M. va se remettre, et qu’il ne présentera pas de séquelles psychologiques ou physiques suite à son isolation prolongée et au manque de soins adéquats.
L’isolation d’un homme en détresse fait partie d’un ensemble de stratégies mises en place par l’Office des Étrangers pour réduire toute possibilité de résistance de la part des détenu·es. Cela fait partie d’un système répressif, qui veut expulser coûte que coûte toute personne qui n’aurait “pas les bons papiers” pour vivre en Belgique.
Soutien à M., et à toutes les autres personnes enfermées.
Nous prévoyons pour chaque personne enfermée une recharge téléphonique de 10€ par mois. Nos ressources diminuent, et c’est pourquoi votre aide est cruciale !
Faites un don (ou mieux, un ordre permanent) en soutien. L’argent sera directement envoyé à une personne détenue sous forme de code de recharge :
Collectif Contre les Expulsions BE58 5230 8016 1279 Communication : recharge Lyca Banque Triodos (BIC: TRIOBEBB)
Pourquoi des recharges ?
Lors de leur arrivée en centre fermé, les personnes qui sont placées en détention administrative (dans le but d’être renvoyées dans leur pays d’origine, sous prétexte qu’elles n’ont pas les bons papiers pour rester en Belgique) doivent recharger leurs téléphones à leurs frais.
Leur téléphone est très souvent leur seul contact avec l’extérieur, qu’il s’agisse de leurs proches, de leur avocat·e, ou de faire connaître publiquement leur situation. Que leur arrestation ait lieu sur leur route migratoire ou sur leur lieu de vie, que leur famille et leurs ami·es soient ici ou à l’étranger, pouvoir prévenir et communiquer avec ses proches est crucial. Nombreux·ses sont celleux qui n’auraient pas les moyens de le faire sans votre aide.
Faites passer ce message à vos ami·es et connaissances !
Ce dimanche 13 octobre2024 , un jeune homme de nationalité palestinienne a subi une tentative d’expulsion à l’aéroport de Zaventem. Il s’agissait déjà de sa deuxième tentative d’expulsion vers l’Albanie. En sachant que, lors de la première tentative, l’Albanie avait refusé la déportation et il avait été ramené vers la Belgique.
Il est arrivé en Belgique après un long voyage, durant lequel il a traversé de nombreux pays (depuis Gaza, en passant par l’Égypte, la Turquie, la Grèce, l’Albanie). Il a été arrêté à l’aéroport en Avril 2024 arrivant par un vol venant d’Albanie. L’office veut le refouler vers ce pays appliquant la convention de Chicago datant de 1944 qui permet de refouler des personnes arrivant sur le territoire et dont la demande d’asile a été refusée .Ainsi on permet de perpétrer des violences et des expulsions forcées, ainsi qu’un enfermement en centre fermé pour seul motif d’entrée dit “illégal” sur le territoire.
Le fait que cet homme vienne de Gaza symbolise d’autant plus l’hypocrisie et l’implication de la Belgique (et plus largement des politiques migratoires européennes) par rapport au génocide se déroulant à Gaza. En Belgique comme ailleurs, une personne qui fuit les violences et le génocide n’est pas reconnue comme digne de protection internationale et d’accueil adéquat .
La veille de l’expulsion, il s’est blessé à la tête et a dû être examiné à l’hôpital. Mais cela n’a pas empêché, dès son retour en centre, que la sécurité vienne le chercher dans sa cellule à 4h du matin afin qu’il soit escorté vers l’avion. Une fois à l’aéroport, il a résisté à l’expulsion et a été ramené au centre fermé 127bis. Le jeune homme subit encore à l’heure actuelle la menace d’une nouvelle expulsion et le traitement dégradant de l’OE alors que sa situation devrait être régularisée – comme celle de toutes les personnes en détention dans les centres fermés, quelle que soit leur origine ou leur situation personnelle et familiale.Une nouvelle demande de protection internationale est en cours.
Une quinzaine de personnes, venant de toute la Belgique, se sont rendues à l’aéroport dimanche pour expliquer aux passager·ères du vol la situation de ce jeune homme, ainsi que leur droit de s’opposer à cette expulsion forcée. Merci à elleux pour leur mobilisation.
Nos pensées vont vers le jeune homme palestinien détenu en centre, ainsi que vers toustes ses co-détenu·es.
#Liberté de circulation et d’installation pour toustes.
E. est en centre fermé depuis plusieurs mois. Il nous partage son expérience de la détention, notamment par rapport aux conditions d’hygiène, à la nourriture, ou encore concernant les suivis psychologiques défaillants. Il revient aussi sur l’action menée en protestation à la mauvaise gestion de l’infestation des punaises de lit.
Transcription du témoignage :
Moi je m’appelle E. , je suis au centre fermé 127 bis, je suis là depuis le 2 mai, ça fait 5 mois. Il y a des punaise de lits, les douches qui sont salles, les toilettes qui sont bouchées. On a réussi à faire une grève de deux jours et ils nous ont proposé de changer d’aile, mais même à l’aile où ils nous ont mis, il y a toujours des punaises, quoi. Les punaises sont sur les couverts, dans la nuit on ne parvient pas à dormir parce qu’elles nous donnent des démangeaisons et tout et tout.
J’ai déjà eu à changer 4 fois d’aile, vous comprenez, on a mis nos habits au chauffage pendant […?] mais c’est juste que là, c’est toujours les mêmes effets quoi. Il nous ont convaincus qu’ils devaient nous mettre à l’aile jaune qui est plus bas, car là-bas c’était désinfecté et tout, mais à notre grande surprise quand nous sommes arrivés c’était encore la même chose. En ce moment même, il y a des cellules qui sont fermées, et franchement ils ne veulent pas du tout changer puisqu’il y a un inspecteur qui est venu là pour contrôler le centre, de manière que maintenant là, ils ne font plus rentrer de nouvelles personnes. Il y a des anciens qui nous ont dit que c’est un truc qui dure depuis un an, parce qu’il y a des gens qui sont là depuis 9 mois qui ont vécu toujours la même situation quoi.
C’est juste qu’on nous traite pas bien comme il faut, vous comprenez. On ne nous donne pas de la bonne bouffe et ils nous font que du réchauffé, on mange les même choses tout le temps et franchement c’est dégueu quoi. Nous on ne peut plus, c’est grave quoi. Il y a des gens ici depuis longtemps, juste parce que tu n’as pas de papiers tu te retrouves à faire cinq, neuf, dix mois ici et c’est dégueu, c’est dégueulasse pour nous quoi.
Concernant aussi, puisque moi je suis un psychologue vous voyez […?], un psychologue comme un spécialiste pour nous écouter quoi. Ils nous envoient des gens de centre pour parler avec nous, qui nous font répéter les mêmes choses. Il y a des choses dont on ne peut pas parler tout le temps tout le temps, parce que ça nous fait très mal quoi. Selon ce qu’on a traversé c’est vraiment difficile, moi j’ai besoin d’un médecin compétent. Pendant mon parcours j’ai passé des choses vraiment, et je voulais parler avec quelqu’un de spécialiste pour me trouver une solution par rapport à ça parce que je ne pourrais jamais l’oublier quoi. Et s’ils me font répéter tout le temps, au fur et à mesure que je me répète vous voyez, j’ai mal quoi.
Une femme détenue au centre fermé de Bruges depuis plusieurs mois devait subir sa sixième tentative d’expulsion ce samedi 5 octobre. Ses co-détenues étaient très inquiètes de cette expulsion et appelaient au soutien. Comme elles n’avaient aucune nouvelle de F. après le vol prévu, elles ont entamé une grève de la faim ce dimanche 6 octobre en protestation face au manque d’informations sur la situation de F., réclamant de savoir ce qui lui était arrivé. Depuis, plusieurs dizaines de gardes ont été mobilisé·es pour surveiller les femmes du centre et écouter leurs conversations. Les gardes affirment en même temps que F. aurait été rapatriée au Ghana, et qu’elle serait saine et sauve.
Cependant, selon un passager du vol, F. n’était pas dans l’avion qu’elle était supposée prendre ce samedi 5 octobre en direction de Lomé (Togo) et Accra (Ghana). Elle était pourtant bien à l’aéroport de Zaventem, car un témoin présent au commissariat l’a vue et l’a entendue crier et pleurer dans une cellule, appelant à l’aide. L’inquiétude était telle que son avocat était sur le point de lancer un avis de disparition.
Ce lundi 7 octobre, F. nous a téléphoné depuis Accra. Elle a bel et bien été expulsée, cette expulsion étant accompagnée des violences habituelles (“saucissonnage”, ceinture de contention et menottes) et de menaces de mort. On ignore toujours dans quel vol elle a été mise de force.
Solidarité avec les détenues du centre fermé de Bruges et avec Madame F. !
En date du 11 août dernier, plusieurs détenus du centre fermé 127bis alertaient d’une tentative de suicide*. L’homme concerné se serait coupé les veines dans les toilettes.
“Il y avait du sang partout dans le couloir, c’était affreux.”
Tous les détenus se disaient extrêmement traumatisés par cette tentative de suicide, et certains ont du mal à s’en remettre.
Nous n’avons pas pu entrer en contact avec cet homme, qui était semble-t-il enfermé depuis 2 jours. Nous avons en revanche appris via une association que l’homme aurait ensuite été transféré au centre fermé de Merksplas après un passage à l’hôpital, mais qu’il aurait depuis été “déposé” à la frontière des Pays-Bas, dans des conditions que nous ignorons.
Cette tentative de suicide au 127bis est intervenue dans un contexte, toujours actuel, de tension accrue et de violence omniprésente.
Les conditions matérielles de détention sont de plus en plus délétères. Depuis plusieurs mois déjà, plusieurs ailes du centre sont infestées de punaises de lit*. Des membres du personnel se sont mis en grève à cause de la présence de punaises de lit dans leurs locaux. Ce sont évidemment les détenus qui vont subir les conséquences de cette grève : les douches sont limitées, ils n’ont plus droit à des visites. Ce sont pourtant bien eux également qui souffrent en premier lieu de l’infestation de punaises de lit et sa mauvaise gestion par la hiérarchie du centre.
Le mois dernier, plusieurs personnes dénonçaient également les conditions d’hygiène : odeurs nauséabondes, saleté… Les détenus nous partagent :
“Nos conditions de vie sont insupportables”
“En plus d’être privés de liberté, on veut pas sortir malades d’ici”,
Des récits d’agression de la part de gardiens nous parviennent fréquemment, faisant état d’un climat de terreur : le moindre événement devient un prétexte pour des passages à tabac et ceux-ci sont devenus quasi quotidiens.
Les détenu·es se sentent dépourvus de tout droit.
Au centre fermé de Bruges, un détenu a été frappé par un maton sans raison. Les détenus nous disent :
“En général, plusieurs gardiens sont violents et frappent. Plusieurs gardiens profitent de leur pouvoir. On risque notre vie ici. On n’est pas en sécurité.”
Les détenu·es ont demandé à parler à la direction mais celle-ci était absente. Un chef de la sécurité leur a dit de faire un rapport. À ce jour, nous ignorons les éventuelles suites.
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Suite des protestations face à l’invasion de punaises de lit (127bis)
Il y a deux semaines au 127bis, des détenus ont participé à des mouvements de protestation face à l’invasion de punaises de lit. Ils finiront par passer la nuit dehors, dénonçant les conditions sanitaires critiques*. L’un d’eux, considéré comme un “meneur” des mouvements de résistance, a été tabassé et emmené à l’hôpital. Il aurait ensuite été mis en isolation lors de son retour au centre.
Plusieurs personnes font face à des détentions d’une durée importante (jusqu’à 18 mois). Les détentions dites administratives se caractérisent par leur durée inconnue, prolongées de mois en mois notamment parce que l’Office des étrangers fait appel aux décisions de libérations octroyées par le Tribunal. Les personnes enfermées sont alors suspendues aux décisions de l’Office des étrangers, soit de libération (le plus souvent sous Ordre de quitter le territoire), soit de tentative d’expulsion forcée.
En lien avec les durées inconnues et arbitraires des détentions, des détenus nous font continuellement part de leur détresse. Un homme nous confie, après avoir appris la prolongation de sa détention:
“C’est insupportable. Je ne peux pas accepter ça. Tout ça fait mal. Ça va bien chauffer ici. L’Office dépasse les limites. C’est du racisme. Ils vont dire que je suis fou, c’est ce qu’ils disent de tous ceux qui rouspètent.”
Un codétenu dans une situation similaire nous dit également:
“C’est un manque de respect total car nous sommes des ‘illégaux‘.Il faut que ça change. J’accepte pas ce système. Les chambres de 2 sont fermées, nous dormons tous dans les chambres de 4. Ils font exprès de nous faire souffrir. Après on s’énerve et puis cachot. C’est leur stratégie.”
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Abus lors d’une tentative d’expulsion
Fin-août, une dame a subi une tentative d’expulsion. Bien qu’elle ait subi de la torture et d’autres formes de violence dans son pays d’origine, la Belgique a refusé de lui reconnaître son droit fondamental à l’asile. Un recours a été introduit contre la décision négative.
Nous avons appris que, lors de la tentative d’expulsion, cette dame a été déshabillée complétement, avant qu’un supérieur hiérarchique ne mette fin à la tentative d’expulsion. Elle a ensuite été renvoyée en centre fermé.
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Toujours pas d’informations sur le décès à Bruges
Il y a dix jours, les détenu·es nous alertaient sur un décès au centre fermé de Bruges. L’homme, de nationalité géorgienne, était arrivé au centre une semaine avant sa mort. Il souffrait de diabète et ne recevait pas les traitements adéquats. Officiellement, il serait mort d’une crise cardiaque.
L’ambassade de Georgie nous informe que toute la famille de l’homme décédé se trouve en Géorgie. Nous ne savons toujours pas si la famille a été contactée et mise au courant du décès. Nos pensées vont vers elle.
On apprend qu’une enquête du parquet est en cours et qu’un juge d’instruction a été désigné
Rencontre d’info pour rejoindre Getting the Voice Out ce mercredi 25 septembre 2024
GVO est un collectif belge (surtout basé à Bruxelles) qui s’inscrit dans la lutte contre les frontières, contre toute forme d’enfermement, et pour la liberté de circulation et d’installation de toustes.
Nous luttons contre les centres fermés. Dans la législation belge, les centres fermés ont pour fonction l’enfermement des personnes en séjour irrégulier. Y sont détenues les personnes “mises à la disposition du gouvernement”, soit parce qu’elles sont en situation irrégulière (ne possédant pas les documents requis ou n’étant pas dans les conditions leur permettant d’entrer ou de séjourner légalement en Belgique), soit parce qu’elles sont en attente d’une décision de l’Office des étrangers suite à leur demande d’asile. Véritables prisons, les CF enferment et isolent des centaines de personnes loin des regards.
Concrètement, le champ d’action de GVO est vaste, mais on pourrait le résumer en 3 axes :
Maintenir un contact téléphonique avec des personnes détenues en centre fermé en Belgique pour leur témoigner notre solidarité et soutenir les luttes qu’elles mènent depuis l’intérieur
Récolter et diffuser des témoignages des détenu·es et des infos sur ce qu’il se passe dans ces prisons, documenter plus largement les politiques migratoires racistes belges et européennes
Développer différents moyens de protestation et de sensibilisation sur la question des frontières
Il y aurait encore beaucoup à en dire, mais le mieux serait qu’on en discute ensemble.
Intéressé·e ? Ce serait un plaisir de te rencontrer le mercredi 25 septembre à 18h30!
→ Samedi 21/09/2024 (dès 18h) au cinéma Nova (rue d’Arenberg 3, 1000 Bruxelles)
Le 22 septembre 1998, Semira Adamu était assassinée par les gendarmes qui escortaient sa sixième tentative d’expulsion après avoir été détenue plusieurs mois au centre fermé 127bis. Vingt-six ans plus tard, expulsions, centres fermés, non-régularisation des personnes sans-papiers continuent de briser des vies et d’incarner les politiques migratoires racistes. Cette soirée est organisée par le cinéma Nova et Getting the Voice Out, collectif de soutien aux luttes des personnes détenues en centres fermés. → Toutes les actions en commémoration à Semira Adamu sur : https://stuut.info/Semaines-de-mobilisation_Semira-Adamu-Stop-a-l-enfermement-des-personnes-sans-4430
🎙️ 18h – Lance-Pierre #5 : Détenir, expulser
→ Gratuit
Enregistrement public du 5ème épisode du podcast “Lance-Pierre” de Getting the Voice Out, collectif de soutien aux luttes des personnes détenues en centres fermés. Expulsions aux frontières et résistances seront décryptées en direct avec plusieurs invité·es.
🍽️ 19h – Table d’hôte par le collectif 100DAL
→ Prix libre
La cantine 100DAL (cantine100dal.net) est un collectif de cuisine autogéré Bruxellois. Elle regroupe une quinzaine de membres autour de plusieurs activités culinaires et militantes. Elle est née du constat qu’il n’existait plus ou peu de collectif de cuisine militant et autogéré à Bruxelles. Les activités de la cantine 100dal sont toujours à prix libre ou gratuites, basées sur la récupération alimentaire et le bénévolat. Le mode d’organisation du collectif est le plus autogéré et le plus horizontal possible.
🎬 20h – Projection de courts-métrages
→ Projections suivies de rencontres avec les réalisateur·ices ! → Tarifs (en cash) : 10€ (tarif de soutien) / 7€ (tarif plein) / 4€ (tarif réduit pour étudiant·es, pensionné·es, sans-emploi, sans-statut)
Caught in the Rain (Elie Maissin & Mierien Coppens, 2021, BE, DCP, vo ff st ang, 21’) Trois hommes travaillent sur un chantier. Le travail a été interrompu par cinq mois d’emprisonnement. La pluie tombe soudainement comme le silence qui précède une expulsion.
From Afar (Martijn de Meuleneire & Gilles Vandaele, 2024, BE, DCP, vo fr & ang st fr, 33’) Dans “From Afar”, observations des paysages et architectures à l’intérieur et autour des six centres de déportation de Belgique combinées avec des témoignages de personnes emprisonnées.
À l’usage des vivants (Pauline Fonsny, 2019, BE, DCP, vo fr & ang st fr, 27’) Vingt ans après la mort de Semira Adamu, dans un cri de guerre conjugué au féminin, trois femmes racontent et mettent en lumière la réalité des centres fermés destinés à la détention des personnes migrantes. 9 min
Un homme de nationalité géorgienne, arrivé au centre fermé de Bruges il y a une semaine, avait arrêté de manger pendant 5 jours. Cet homme souffrait de diabète et ne recevait pas les traitements adéquats. Le 2 septembre, il a fait un malaise et a été amené à “l’aile médicale” du centre. Les détenus nous avaient averti de la situation deux jours plus tard, avec l’arrivée de plusieurs ambulances de réanimation. Le lendemain, le 5 septembre, des gardiens leur ont annoncé que l’homme était décédé “d’une crise cardiaque”. Certains détenus du centre ont été transférés dans un autre centre fermé dès le lendemain.
Cet homme était vraisemblablement malade et n’a pas eu de suivi médical approprié à son état. Il en est mort. Officiellement, il serait mort d’une crise cardiaque.
Il est extrêmement difficile d’obtenir des informations plus précises, les détenus étant menacés de subir de la répression s’ils en parlent.
Dans le centre fermé de Vottem, la direction a dit aux détenus qui ont appris le décès :
“Celui qui en parle va directement au cachot”
L’annonce de ce décès intervient un mois à peine après qu’une tentative de suicide ait eu lieu au centre 127bis.
Cela fait aussi tristement échos aux personnes mortes en centre fermé au cours de l’année dernière seulement :
-Tamazi Rasoian à Merksplas en février 2023, dans des circonstances toujours inconnues¹ ;
-Un cas de suicide, toujours à Merksplas, en décembre 2023² ;
-Un autre cas de suicide au 127bis, en mars 2024³.
Pour toutes ces personnes tuées par des politiques migratoires racistes et assassines : ni oubli, ni pardon.
Depuis le mois de juillet, les détenus du centre fermé 127bis (Steenokkerzeel) nous alertent sur une situation critique : une infestation de punaises de lit dans les chambres et les espaces de vie. Des alertes similaires sont lancées pour d’autres centres fermés, notamment à Merksplas et à Bruges. Les détenus déplorent depuis longtemps qu’aucune stratégie globale n’est adoptée afin de traiter efficacement le problème. À part des déplacements d’une aile à une autre, rien n’est mis en place. Et les déménagements restent inutiles, puisque tout le bâtiment est infesté et occupé à sa capacité maximum. La situation continue à de détériorer : une partie du personnel au 127bis s’est même mise en grève pour protester face aux conditions sanitaires critiques.
Hier soir, les détenus nous informent qu’une quinzaine d’entre eux refuse de remonter dans les chambres à cause des punaises, et veut passer la nuit dehors par protestation. Plusieurs fourgons de police sont appelés, avec des chiens. La direction propose aux détenus un changement d’ailes (à nouveau) mais ils refusent. La police finit par repartir, heureusement sans violence.
Les détenus passent la nuit dehors, protégés tant bien que mal de la pluie par un préau. Ils campent dehors, avec matelas et couvertures.
“Il faut qu’ils le ferment ce centre. Ou qu’ils le détruisent, mais bon, ça c’est dans nos rêves. Là au moins, il faut une rénovation et une désinfection.”
“Là ça devient vraiment urgent. C’est pas une vie, ça nous touche mentalement comme physiquement.”
Ils sont encore dehors à l’heure actuelle. Ils demandent du soutien, et que les évènements soient partagés et médiatisés afin de faire connaître l’état critique de leur situation.
Luttons contre l’invisibilisation et l’oubli des nombreuses morts que l’Etat provoque à ses frontières et dans les centres fermés. Pour la mémoire de Semira Adamu et de toutes les personnes que les politiques migratoires ont visé, violenté, réprimé, tué. Opposons-nous à l’extension de la machine à enfermer et à expulser.
Charleroi car à Jumet (commune de Charleroi), le gouvernement prévoit la construction d’ici 2028 d’un centre fermé1 de 200 places au total, ce qui en ferait le plus grand centre de détention de Belgique.
22 septembre en mémoire de Semira Adamu, résistante sans-papier tuée en 1998 par la police lors de sa sixième tentative d’expulsion. Cette date nous rappelle sa mort ainsi que celles de Mawda (tuée par la police en 2023), Tamazi (mort en 2023 en centre fermé), provoquées par le racisme et les politiques migratoires. Nous nous rassemblerons en leur mémoire ainsi qu’en celle de toustes les autres, anonymes, aux frontières, dans la mer, sur les routes, tous les jours.
Dans ce cadre, différents collectifs des quatre coins de Belgique se sont coordonnés pour organiser, dans les semaines précédant la manifestation, plusieurs événements en lien avec la lutte contre l’enfermement des personnes sans papier. Ces événements existent autant pour mobiliser un maximum avant le 22 septembre que pour s’organiser et lever les voix contre les politiques migratoires racistes et meurtrières.
Rendez-vous en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles pour des projections, des discussions, des écoutes de podcasts, des repas solidaires qui rappellent qu’il n’y a qu’une solution : fin des centres fermés, fin des frontières et liberté de circulation et d’installation pour toustes !
GAND : 15 septembre au Lina (Edward Anseeleplein 2), projection et table d’hôte.
LA LOUVIÈRE : 16 septembre à la JOC (Rue sylvain Guyaux 32/B), à 18h.
LOUVAIN : 11 septembre à la JH Sojo (Eenmeilaan 35).
LIÈGE :
7 septembre à la Casa Nicaragua (Rue Pierreuse 23), après-midi No Border avec table ronde, projection, musique et bouffe (13h-21h).
14 septembre à partir de 12h au CPCR ( Rue Jonruelle 11) pour leFesti’fal, avec expo, musique, stands…
16 septembre à La Zone (Rue Méan 27), projections et table d’hôte (FILMS).
19 septembre à CCKALI (Rue St Thomas 32), permanence spéciale de Come To Be.
NAMUR : Infos à venir
Luttons contre l’invisibilisation et l’oubli des nombreuses morts que l’Etat provoque à ses frontières et dans les centres fermés. Pour la mémoire de Semira Adamu et de toutes les personnes que les politiques migratoires ont visé, violenté, réprimé, tué. Opposons-nous à l’extension de la machine à enfermer et à expulser.
1Les centres fermés séquestrent des personnes pour cause de « situation administrative irrégulière » et ont pour but officiel de déporter ces personnes détenues hors du territoire belge par avion, de force. Autrement dit, ces centres privent de liberté des personnes ayant pour seule infraction à leur charge de n’avoir pas les « bons » papiers.
Les détenus du centre fermé 127bis (aile R1) à Steenokkerzeel sont très traumatisés : un détenu arrivé au centre il y a 2 jours se serait coupé les veines dans les toilettes ce dimanche 11 août après-midi.
“Il y avait du sang partout dans le couloir, c’était affreux.”
Si les raisons précises qui auraient poussé cet homme à attenter à ses jours nous sont inconnues, les codétenus pointent du doigt l’environnement mortifère de ces lieux de détention
“Nos conditions de vie sont insupportables”.
Il y a à peine quelques jours, des personnes enfermées dans la même aile du centre nous partageaient le fait qu’ils n’en pouvaient plus des conditions dans lesquelles ils sont maintenus :
“Ici je ne supporte plus, je n’arrive plus à respirer à cause des odeurs, on ne nettoie plus les toilettes, il y a des odeurs qui arrivent même dans nos chambres, même dans la salle où on mange on n’est pas du tout à l’aise.”
“On en a marre de ce centre, c’est trop sale, tout le centre sent l’odeur des toilettes. En plus d’être privés de liberté, on veut pas sortir malades d’ici. Si vous pouvez nous aider, c’est maintenant.”
Il est en tout cas évident que l’enfermement, qui plus est dans des conditions particulièrement intolérables, favorise considérablement le risque de comportements autodestructeurs chez des personnes pour la plupart déjà marquées par des parcours d’exil et de précarité. Les autorités en ont pleinement conscience, ce tragique événement n’étant malheureusement pas le premier. 12
L’homme aurait été amené à l’hôpital. À ce jour, nous n’avons pas encore de nouvelles de son état de santé. Les détenus nous disent :
Alors que tout tourne au ralenti pendant cette période estivale, la machine à enfermer et expulser traumatise toujours autant les personnes détenues. Plusieurs d’entre elles et eux témoignent de faits de violence qui s’inscrivent dans le quotidien de la détention, des récits qui font échos à beaucoup d’autres et qui rendent compte du caractère ancré et systémique de mécanismes d’intimidation et de domination et qui opèrent en toute impunité.
Tabassages et mises au cachot au 127bis
Plusieurs témoignages croisés font état d’une réaction particulièrement violente de la part du personnel ce 31 juillet suite au repas de midi. Un détenu a demandé qu’il puisse travailler au nettoyage des plateaux repas afin d’obtenir un peu d’argent¹. Cela lui a été refusé. Suite à quoi, 7 membres de la sécurité ont débarqué, l’ont matraqué et ligoté. Nous recevons à nouveau ce 2 août de nombreux témoignages de détenus témoins de cette agression qui aurait été extrêmement violente. Ils nous demandent d’agir et de dénoncer. L’homme violenté a ensuite été envoyé au cachot.
Des co-détenus nous disent :
“Ils ont matraqué et démoli un gars parce qu’il voulait travailler. C’était juste une provocation. Il a rien fait.”
“Il était malade ce Monsieur; C’est comme cela qu’on soigne des personnes gravement malades chez vous ?“
“On aurait dit un colis.“
Un autre détenu, assez âgé, a lui aussi été victime d’une agression de la part du personnel du 127bis fin-juillet. Cela s’est passé après qu’il se soit indigné des conditions de sa détention et du fait qu’on voulait l’obliger à prendre des médicaments. On lui a alors répondu : “tu viens encore faire chier toi, dégage”. Des membres de la sécurité sont ensuite venus le chercher dans sa chambre : “tu vas au cachot parce que tu as mal parlé”. Il l’ont mis à terre et ligoté avant de l’envoyer au cachot. Une semaine plus tard, ce monsieur avait encore des cicatrices, des douleurs et des vertiges.
“Les médecins, les AS [assistant·es sociaux·ales], j’ai pas confiance. Tu dis un mot, on te met par terre, on te jette au cachot comme un chien.”
Annonce d’une évasion du 127bis
Il arrive de temps en temps qu’une bonne nouvelle nous parvienne. Ce 31 juillet, un jeune homme a réussi à escalader les grilles et à s’enfuir. Nous lui souhaitons bon vent !
Une semaine auparavant, il semble qu’il y avait eu une tentative d’évasion.
Un détenu soulève l’hypothèse que le tabassage ayant eu lieu suite au repas de midi avait possiblement pour fonction de détourner l’attention de l’évasion réussie. Faire régner la terreur plutôt que cultiver l’espoir…
“Au lieu de régulariser les gens, vous les torturez”
Il y a quelques semaines, un ex-détenu du centre fermé de Merksplas, aujourd’hui libéré, dénonçait le traitement dans son ensemble des toutes les personnes détenues, la déshumanisation et la criminalisation par l’État des personnes sans-papiers. D’après lui, les discours politiques et médiatiques ambiants, de plus en plus empreints d’idées d’extrême droite, se répercutent dans la manière dont les travailleur⸱euses des centres fermés se comportent à l’égard des personnes détenues.
“La manière dont parle l’assistante sociale est bizarre. Elle force les gens à repartir chez eux. Tu oublies que moi, je suis un être humain comme toi. Mais les autorités vous ont permis d’utiliser les gens comme ça.“
“Si tu réclames sur la bouffe qui est pas bonne, on te met au cachot. C’est pas normal. “
“Comment on peut garder quelqu’un ici 12 mois ? Ici c’est 3 personnes qui sont là depuis 12 mois. D’autres, 8 mois, 10 mois.“
“Pourquoi les forcer à partir comme des animaux ?“
“Au lieu de régulariser les gens, vous les torturez. Arrêtez de mentir à votre population. À Bruxelles, il y a combien de sans-papiers ? Si quelqu’un n’a pas de papiers, il vit comment ? Il va devenir un bandit, dans la rue. C’est le gouvernement qui est la source de cette criminalité. Les étrangers, ils sont là pour quoi ? Contribuer au pays.“Au lieu de régulariser les gens, vous les torturez. Arrêtez de mentir à votre population. À Bruxelles, il y a combien de sans-papiers ? Si quelqu’un n’a pas de papiers, il vit comment ? Il va devenir un bandit, dans la rue. C’est le gouvernement qui est la source de cette criminalité. Les étrangers, ils sont là pour quoi ? Contribuer au pays.“
“On montre aux chaînes de télévision l’insécurité dans le pays. Mais à la base, c’est qui ? C’est le gouvernement. Vous n’avez pas honte ?”
Pour la libération immédiate de toutes les personnes détenues !
Un homme se trouve dans un centre de détention depuis plusieurs mois et souhaite dénoncer la violence systémique qui y règne par le biais d’un enregistrement audio.
Depuis que je suis venu au centre fermé ici, je suis venu il y a cinq jours, je suis resté calme. Je voulais qu’ils m’envoient dans une bonne équipe où je pourrais rester tranquille mais ils n’ont pas voulu du fait de la discrimination ici. Je suis venu, j’ai reçu cinq jours tranquille.
Quand on m’a appris que je suis maintenant en prison, j’ai commencé à crier, à insulter tout le monde. Après quelques temps ils m’ont pris, ils m’ont envoyé en isolement. Après ils m’ont piqué, ils m’ont fait une piqûre. Ils sont venus me piquer avec 7, 8 personnes. Ils m’ont piqué. Ils m’ont piqué avec la force. Ils m’ont donné des claques, des gifles. Ils m’ont pas beaucoup frappé mais ils m’ont pas raté aussi, parce qu’ils m’ont frappé un peu puis ils m’ont piqué. Ils ont couru, ils sont sortis, ils m’ont laissé là–bas tout seul. Après je suis resté là–bas, ça fait longtemps ils m’ont rien emmené à manger, rien du tout. Après lorsqu‘ils ont su que j’étais intelligent un peu, j’ai commencé à raconter, à expliquer à tout le monde, jusqu’à ce qu’ils sachent ce qu’ils ont fait. Après ils m’ont emmené dans un centre normal où je peux rester tranquille. Mais toujours ça n’allait pas car ils m’ont obligé à prendre des médicaments, que je voulais pas les prendre. Ils me les donnent pour que j’oublie ce qu’ils m’ont fait.
Mais toujours je n’arrive pas à oublier. Parce que chaque jour, ils essayent d’écouter un peu après ils me disent “oui oui, c’est bon j’ai compris” alors qu’ils n’ont pas compris. Ils m’ont pas changé de chambre. Quand j’appelle quelqu’un pour lui expliquer, il m’écoute pas. Il me dit “ok j’ai compris” après il part, il revient pas, il me regarde même pas, il me calcule pas.
Du coup, tout ça je voulais expliquer, en plus pour le fait qu’ils m’ont piqué, je voulais porter plainte. Jusqu’à ce que… parce qu’ici c’est néerlandais, je comprends pas le néérlandais.
Ils m’ont fait signer des papiers que je sais pas du tout pour que je rentre chez moi j’ai dit “ok y’a pas de souci“, je rentre chez moi, c’est pas chez quelqu’un. Quand je rentre là–bas, j’ai plein d’avenir au lieu de rester ici et de devenir fou ou de faire n’importe quoi ici que je veux pas, que j’ai pas envie de faire. Vaut mieux qu’ils me ramènent chez moi pour pas me garder très longtemps.
Mais toujours, ça continue à me garder ici, ça me garde ici. Quand j’ai envie de parler de quelque chose, personne ne m’écoute. Ils me laissent que dans ma cellule. C’est moi qui suis en train de tout forcer pour rentrer chez moi. Parce que eux, tout ce qu’ils veulent, c’est me garder ici des mois ou des années pour que je devienne fou.
Je pète les plombs, j’ai pas envie de péter les plombs, j’ai plein d’avenir, pleins de rêves devant moi. J’ai envie d’approfondir ça. Que de rester ici où il y a des problèmes, il y a du souci, il y a du stress que je peux pas assumer des fois. Je parle, je sors un peu, j’insulte. Mais personne me répond parce que je parle tout seul. Je parle pas à quelqu’un, personne ne me calcule. Du coup, tout ça, ça va pas. Chaque jour c’est de la discrimination. Chaque jour que je me réveille… j’ai trop de problèmes et trop de soucis ici. J’ai pas envie qu’ils me gardent trop longtemps ici. S’ils ont envie de me garder très longtemps, ça c’est si j’étais en procédure pour sortir d’ici. Ça ils peuvent me garder autant qu’ils veulent, ils me libèrent. Mais du coup j’ai pas envie de rester ici très longtemps c’est pour ça, ils m’ont fait signer les documents. J’ai signé pour faire le retour volontaire. Mais jusqu’à présent ça dure. J’ai pas envie qu’ils me gardent quatre mois, cinq mois ici comme ils ont fait à d’autres gens pour qu’après ils me disent, “ouais il faut rentrer chez toi maintenant“. Alors que j’ai un petit espoir.
C’est pas ça que je veux. Moi ce que je veux... Même sur mes documents c’est écrit : si c’est pour rentrer, c’est immédiatement, tu dois même pas rester ici 24h. Ça c’est écrit sur mes documents, j’ai les documents ici. En plus aussi… Pourquoi je suis venu ici ?
J’ai plein de choses à faire dans ma vie. Tout ce qu’ils ont fait c’est d’écrire ce qu’ils veulent sur le document pour me garder ici très longtemps. Ils croient que c’est vrai alors que ça ne l’est pas. Ils peuvent me garder ici autant qu’ils veulent. Quand je demande “ouais vous avez signé avec l’ambassade?”. Ils me disent non, ils me racontent ce qu’ils veulent. Ils te disent pas clairement ce qui se passe. Tout ça c’est pas aimable, c’est pas facile à vivre […]
C’est pour ça que j’ai décidé de témoigner. pour parler de ce qu’ils m’ont fait, et de ce qu’ils continuent de faire toujours.
Ces dernières semaines, nous recevons beaucoup d’appels provenant de plusieurs centres fermés différents, faisant état d’infestations de punaises de lit dans les chambres et dans les espaces de vie.
D’après les détenu·es, aucune stratégie globale n’est adoptée par le personnel pour éradiquer ce fléau : les chambres sont fermées au cas par cas, semblent être plus ou moins désinfectées par on ne sait quel moyen, tandis que d’autres espaces se révèlent également infestés entre-temps. De la sorte, il n’y a aucune chance que l’infestation soit pleinement éradiquée.
Centre fermé de Merksplas:
Un détenu dénonce que certains de ses co-détenus ont été battus par les gardien·nes, alors qu’ils refusaient d’être transférés dans d’autres chambres qui étaient trop petites. Il dit que les mesures prises pour éradiquer le problème des punaises sont dérisoires : “Ils s’en foutent”, nous dit-il.
Centre fermé de Bruges :
Les détenus dorment dans des dortoirs de 20 personnes. La promiscuité rend la situation d’autant plus insupportable.
Ils nous disent :
“On les voit [les punaises] sur les couvertures.”
“On se gratte tout le temps, surtout la nuit.”
“Beaucoup n’arrivent plus à dormir.”
“Cela devient invivable.”
“Il y en a qui deviennent fous.”
“Dans des situations pareilles, les appartements sont vidés de leurs occupants et on désinfecte pendant plusieurs jours. On ferme les centres fermés ?”
Centre fermé 127bis :
Un détenu nous raconte qu’il a dû alerter le personnel médical à trois reprises de la présence de punaises dans sa chambre avant que cela soit pris au sérieux. Il a d’abord été trouver des membres du personnel pour leur faire état de piqûres suspectes. Un médecin et une infirmière sont venu·es regarder la chambre mais n’ont pas trouvé de lieu d’infestation, et n’ont dès lors pas pris ses alertes en compte. Le lendemain, il est allé trouver le personnel avec une punaise retrouvée morte. Ses interlocuteurs ne l’ont toujours pas pris en considération. Un troisième jour encore, il a trouvé une punaise vivante en train de marcher, et a alors appelé le personnel. Là seulement, après l’avoir constaté de leurs propres yeux, ils ont acceptés de le croire. Il continue toujours à se faire piquer.
Or, on sait bien que plus le temps passe, plus les punaises se reproduisent, et plus le problème sera difficile à traiter. L’attitude du personnel et de la direction est véritablement inconséquente, irresponsable et irrespectueuse à l’égard des personnes enfermées. Il semblerait que l’infestation gagne peu à peu tout le centre. Deux ailes seraient restées ouvertes, tandis que deux autres ailes sont fermées depuis déjà plusieurs jours. Dans les deux ailes restées occupées, l’infestation fait rage.
Nous avons prévenu certaines associations sur cette situation qui nous semble urgente.
Une seule solution : Vider les centres fermés ! (et ne plus jamais les remplir)
Pour la libération immédiate de toutes les personnes détenues !
Cinq personnes, trois hommes et deux femmes, ont été expulsé·es ce 18 juin 2024 sur un vol commercial, escorté·es par 28 policier·ères.
Nous étions prévenu·es d’une expulsion forcée d’une dame marocaine à cette date sur le vol AT-833 (Royal Air Maroc) vers Casablanca.
Nous apprenons que dans ce vol, il y avait au total cinq détenu·es ligoté·es (deux femmes et trois hommes), “accompagné·es” de 28 policier·ères en civil – policier·ères que l’on appelle communément “escortes” lorsqu’iels exécutent cette fonction. Les policier·ères les ont escorté·es jusqu’à leur arrivée à Casablanca.
Nous apprenons que ces cinq personnes ont été embarquées violemment avant l’arrivée des passager·ères, à l’arrière de l’avion.
Nous apprenons qu’un des hommes qui résistait à son expulsion présentait à son arrivée à Casablanca des hématomes sur tout le corps.
En atteste ce témoignage d’un homme les accueillant à leur arrivée à Casablanca :
“Un jeune homme d’une trentaine d’années au visage pâle et aux globes oculaires entourés de bleu et de rouge, avec une dent cassée (une incisive), a été débarqué de l’avion à Casablanca. J’ai appris qu’il a été victime de torture et d’agressivité juste avant qu’il soit sorti de son cachot après cinq jours d’enfermement au centre de détention à côté de l’aéroport de Zaventem. Son corps présentait des traces de coups, tacheté presque partout par des couleurs bleu et rouge foncé. Ligoté par les pieds et les mains, il a été transporté jusqu’à son siège dans l’avion où on continuait toujours à lui donner des coups et à l’écraser. Dans l’avion, on lui pressait les yeux avec les doigts d’une façon atroce. Les policiers ont couvert son visage avec une couverture et plusieurs fois il a subi des tentatives d’étranglement.“
Nous apprenons enfin qu’un autre détenu attaché à son siège avait un regard vitreux, presque endormi, totalement absent, donnant à penser qu’on lui a administré une substance à son insu pour le plonger dans cet état.
Une femme était menottée et a subi des pressions sur son thorax. Elle garde toujours à ce jour des traces de coups sur tout le corps et est psychologiquement très traumatisée. De plus, cette dame souffre d’une maladie chronique grave, et n’a pas reçu les médicaments dont elle a besoin.
Quant à la deuxième femme présente dans l’avion, sa famille n’a encore aucune nouvelle d’elle, ce qui est très inquiétant.
Iels nous disent :
“J’ai le cœur plein de haine.“
“Cela vous coûte combien tout ça ? 28 tickets aller-retour pour l’escorte, tout cela pour faire du mal.“
“Les droits humains sont au courant ?“
Ces récits, d’une violence innommable, ont pu être reconstitués grâce au suivi de proches des concerné·es et au courage des victimes qui ont témoigné. Il y a de quoi se poser la question de toutes les expulsions et tentatives d’expulsion dont nous ne serons peut-être jamais informé·es.
La Belgique déploie des moyens matériels, humains et financiers complètement astronomiques pour exécuter une politique dite « de retour » qui n’a d’humain que le nom, le tout avec la complicité des compagnies aériennes.
Toute notre solidarité va aux victimes de ces actes de torture, commis par des fonctionnaires de l’État en toute impunité.
Depuis l’intensification massive des attaques perpétrées par l’État d’Israël à Gaza, de nombreux·ses réfugié·es palestinien·nes se sont retrouvé·es au centre fermé Caricole. Arrêtées à l’aéroport de Zaventem, ces personnes sont incarcérées depuis plusieurs mois tout en étant soumises à des procédures très longues et criminalisantes. Les centres fermés sont des institutions carcérales, qui visent l’éloignement du territoire de la personne concernée, autrement dit un retour forcé.
Aujourd’hui, alors qu’on parle de génocide, et bien que le taux de reconnaissance soit actuellement de 90% pour les Gazaouis, les procédures restent anormalement longues, et les instructions disproportionnées, même quand les documents des demandeur·euses attestent et prouvent qu’elles arrivent de Gaza.
Pour sortir de Rafah, à la frontière avec l’Egypte, il est demandé des sommes exorbitantes pour traverser (jusqu’à 10 000 euros). Des familles en viennent à se séparer. Il faut alors trouver asile ailleurs, au prix d’un voyage rude et dangereux, pour ensuite rejoindre un pays d’Europe. L’Europe qui prétend, sans convaincre, défendre les droits humains, mais qui en réalité emprisonne des victimes de guerre.
Il est impensable que cette politique continue de stigmatiser et d’incarcérer des demandeur·euses d’asile dont la situation est connue et ne devrait pas être remise en cause. La procédure Dublin est un exemple de cette hypocrisie, de ce refus de prise en charge sous couvert de responsabilités du premier pays d’entrée.
Les procédures doivent impérativement être simplifiées, et les dossiers analysés plus rapidement comme cela s’est passé pour les Ukrainien·nes lors de l’invasion russe. Dans ce cas, avait même été activée la directive 2001/55/CE (“pour l’octroi d’une protection temporaire en cas d’afflux massif de personnes déplacées”). À ce jour, pour les Palestinien·nes, il s’agit encore de prouver et de justifier le statut de réfugié·e. Cette situation est inacceptable pour toute personne fuyant son pays et faisant face à un tel mur d’incompréhension. Mais, au vu de la situation à Gaza, cela est encore plus interpellant. Les Palestinien·nes enfermé·es exigent des moyens adéquats pour contacter leur famille, et une mise en liberté immédiate.
Au-delà de l’urgence absolue de mettre en place un système de protection efficace et inconditionnel à l’égard de toute personne en provenance de Gaza, nous rappelons que tout être humain devrait avoir le droit à un accueil international, quelles que soient les raisons de départ du pays d’origine.
Pour une liberté de circulation et d’installation pour toustes, depuis Gaza et ailleurs !
À partir de témoignages recueillis par le collectif Getting the Voice Outauprès de plusieurs détenu·es palestinien·nes du centre fermé Caricole.
– Détenu·es palestinien·nes (01/06/2024)Ces dernières semaines, des palestinien·nes venu·es de Jordanie, d’Égypte et de Turquie ont été arrêté·es à leur arrivée à Zaventem et sont depuis détenu·es dans les centres fermés aux abords de l’aéroport, en attente de leur expulsion du territoire. Face à ces arrivées de personnes fuyant la guerre et le génocide, les autorités belges ne trouvent rien de mieux que d’appliquer cyniquement leur politique habituelle : traquer, enfermer, déporter.
-Tentatives d’évasion Un détenu nous raconte (22/06/2024) :
” Un homme a couru,couru, a franchi plusieurs grillages internes, a couru, couru ,est arrivéà la grande porte, puis a été chopé et mis à terre . C’était comme dans un film.“
(31/05/2024) Au 127bis, un homme a profité d’une visite à l’hôpital pour s’évader. Il devait subir sa troisième tentative d’expulsion trois jours plus tard. Bon vent à lui !
–Auto-mutilation et tentative de suicide (24/05/2024) Au 127bis, un détenu nous informe :
“La semaine passée, un homme sous le choc car son père est décédé au pays demande un retour volontaire : après 3 jours sans réponse, il se taille sur tout le corps avec une lame de rasoir et a été amené à l’hôpital. Pas de nouvelles.”
Centre fermé de Merksplas
– Mise au cachot systématique (05/06/2024)
Des détenus nous disent : “Des mises au cachot systématiques. Un homme algérien en pleine forme avait osé ouvrir sa gueule il y a 3 jours. Ce jour il sait à peine marcher et parler suite à une piqure…”
” Politique raciste, discrimination.“
“C’est la peur qui règne. Personne n’ose encore sortir de sa chambre.”
–Soins médicaux (05/06/2024)
“Le docteur n’est pas humain, Hippocrate ? Aucun respect. Le métier de médecin est noble ?”
“Un homme se tord de mal au ventre depuis 5 jours : le médecin lui donne un sirop.“
“Tout le monde a besoin de soins, et y en n‘a pas !“
“Faut appeler la Ligue des droits humains !“
–Isolation : Dans le bloc 5 se trouvent les cachots et les cellules d’isolation médicale.
Nous avons contacts avec deux personnes qui sont en isolation médicale, l’une depuis 18 mois , l’autre depuis 2 mois. Ils nous disent :
“On vit dans la peur.”
“On est traités comme des terroristes.”
“Surveillance tout le temps ,au préau, pour fumer une cigarette, pour manger.”
“Quand je demande pourquoi, ils me disent“pour ma sécurité“. Pour moi, c’est une torture psychologique.”
“C’est de la méchanceté gratuite.”
Suit à une mise au cachot très violente, lors de laquelle un homme était battu par six gardes, des détenus témoins de la scène dans le cachot d’en face nous partagent :
“C’est de la mafia, on est dans un autre pays. Je suis superchoqué, j‘ai peur , je suis depuis des années en Belgique et j‘aime les Belges. Ceux–ci sont pas des Belges. C‘est une mafia.”
Centre fermé de Bruges(01/06/2024)
Nous avons été alerté·es par un détenu d’une tentative d’expulsion forcée vers la Turquie d’un homme enfermé au centre fermé de Bruges depuis décembre 2023, et en grève de la faim depuis plus de 2 mois. Deux médecins extérieurs avaient attestés de l’état médical et psychologique très inquiétant, et avaient affirmé qu’un vol pourrait mettre sa vie en danger (“not fit to fly”). Il a malgré tout été expulsé vers Istanbul ce 1er juin, par la force. Il n’a pas eu la force de résister.
“Les trois officiers ont fait preuve de brutalité physique à l’égard de Monsieur. L’un d’eux l’a saisi au bras gauche, l’autre au bras droit et le troisième était derrière lui. Tous les trois l’ont saisi fermement et l’ont immobilisé. Ils lui ont fermé la bouche et un agent lui a saisi la gorge pour l’empêcher de crier. Cela s’est produit plusieurs fois pendant le vol. Les trois officiers étaient experts dans l’art de maintenir le calme. Monsieur était complètement maîtrisé. Les autres passagers n’ont pas remarqué cette situation et ne sont pas intervenus.”
Centre fermé de Vottem : Pétition pour un monsieur vivant en Belgique depuis 18 ans. Libérez Doudou !
« Vous savez combien on vous coûte ? Pour rien ! »
Les détenus du centre fermé 127bis (Steenokkerzeel) nous informent qu’une grève de la faim générale a été initiée ce mardi 14 mai 2024 dans l’aile L1 du bâtiment carcéral. Cette grève a été lancée en protestation aux mauvaises conditions de détention, notamment par rapport aux repas distribués dans le centre, que les détenus qualifient de très pauvres en qualité et en quantité.
Ce retour concernant la nourriture est extrêmement fréquent. Les conditions de détention entretenues par les autorités, l’Office des étrangers en tête, témoignent de manière assez claire le mépris dont elles font preuve à l’égard des détenu·es. L’état déplorable de ces conditions concerne la nourriture mais s’étend également à l’ensemble du dispositif de détention : l’accès aux soins de santé est extrêmement limité, l’autonomie au quotidien est toujours plus réduite, de nombreux témoignages attestent d’un racisme latent émanant de membres du personnel¹,…
« On n’a aucun droit. »
« Aucun respect des gardiens. Ils nous provoquent. Pas d humanité. »
« On a peur d’eux. »
Mais ce n’est pas la seule raison de ce mouvement de grève. Plusieurs détenus dénoncent également le fait d’être laissés dans le flou par rapport à leur situation administrative. Les détenu·es n’ont aucun moyen de savoir s’ils et elles sont condamné·es (sans aucun type de jugement et pour des raisons purement administratives, rappelons-le) à rester en détention pour des jours, des semaines ou des mois. Les personnes détenues ne savent pas s’ils et elles finiront par être libéré·es, dans la plupart des cas avec un Ordre de Quitter le Territoire, ou s’ils et elles seront expulsé·es de force. Une incertitude particulièrement difficile à vivre et source d’angoisse.
« Certains demandent un retour volontaire. Et ils n’ont aucune nouvelle. »
« Beaucoup ont des enfants ici [en Belgique]. Ils en ont rien à foutre. »
A travers ce mouvement de grève de la faim, les détenus expriment leur colère, plus que légitime, à l’encontre de l’ensemble du système qui les enferme. Ils appellent à ce que leurs messages rencontrent un écho à l’extérieur : relayons, parlons-en autour de nous, faisons pression de toutes les manières possibles afin de soutenir leur combat.
Le mouvement a à présent pris fin après plusieurs jours de protestation.
Nous exprimons toute notre solidarité avec tou·tes les enfermé·es.
Récemment, la secrétaire d’État à l’asile et à la migration, Nicole de Moor, déclarait dans la presse que “les Marocains résidant illégalement en Belgique pourront être renvoyés”¹.
En avril dernier, Nicole de Moor, accompagnée d’une délégation de ministres belges, s’est rendue à Rabat, au Maroc. Cette visite a donné lieu à la signature d’un accord entre le Belgique et le Maroc sur la thématique de la migration. Ce n’était pas le premier, puisqu’un autre accord avait été précédemment conclu par le ministre belge de la Justice, Paul Van Tigchelt, concernant les personnes d’origine marocaine visées par la double peine². Depuis, nombre de personnes d’origine marocaine ont été arrêtées ces dernières semaines, et emmenées en centre fermé en vue d’une expulsion hors de la Belgique.
Le gouvernement marocain se serait très clairement engagé à admettre toutes les personnes qui sont identifiées comme étant de nationalité marocaine, et qui sont actuellement sans titre de séjour en Belgique. Cet engagement impliquerait donc de simplifier et accélérer les procédures d’expulsion. De plus, dans cette optique, une loi autorise désormais des agent·es de l’Office des étrangers, doté·es à cette fin de pouvoirs judiciaires, à accéder aux téléphones des personnes ayant commis des “faits criminels” pour obtenir des éléments d’identification tels que des photos de passeport. Précisons que la qualification de “faits criminels” est définie de manière très large et floue. Bien souvent, il suffit que les personnes visées soient soupçonnées de “trouble à l’ordre public” pour que les agent·es de l’Office des étrangers s’arrogent des pouvoirs judiciaires à leur égard.
Nicole de Moor semble bien décidée à tester les autorités marocaines sur ces retours promis en raflant les marocain·nes privé·es de papiers. Ces personnes résident souvent depuis des années, voir des dizaines d’années en Belgique, et sont pour certaines des oublié·es de la régularisation de 2009³. Certain·es sont arrivé·es en Belgique en temps que mineur·es,et ont depuis fondé une famille ici, avec parfois plus aucun contact dans leur pays d’origine.
Prévenez les ami·es concerné·es !
Stop aux expulsions, liberté de circulation et régularisation pour toustes !
³ En 2009, grâce à de fortes mobilisations des mouvements de lutte pour la régularisation, des personnes sans-papiers ont pu introduire une demande de régularisation à l’État belge. Environs 25 000 personnes ont alors obtenu une régularisation de leurs papiers dans ce contexte.
Un gardien persécuteur au centre fermé 127bis agit en toute impunité
“Un homme du personnel en particulier fait régner un climat de terreur quotidiennement, suivi par d’autres gardiens. Certains détenus ont très peur de ce gardien et essaient de l’éviter le plus possible en se cachant.”
Depuis plus d’un mois, des détenus du centre fermé 127 bis nous alertent au sujet de membres du personnel particulièrement harcelants et violents. Nous avions déjà alerté les associations qui interviennent dans les centres de cette situation.
Les informations qui nous étaient le 05 avril 2024 rapportées sont les suivantes :Durant la période de Ramadan, les personnes détenues étaient réparties dans l’une ou l’autre aile du centre en fonction du fait qu’elles pratiquaient le jeûne ou pas. L’aile R était normalement “l’aile non-Ramadan”, elle comportait néanmoins quelques détenus qui jeûnaient durant la journée. Ces personnes gardaient donc dans leur chambre leur nourriture de la journée afin de la manger le soir. Il nous a été rapporté que le gardien en question avait à plusieurs reprises interdit de manger à l’heure de l’iftar, et avait jeté la nourriture d’une personne détenue devant elle à la poubelle.
“Il choisit ses cibles et certains détenus sont ciblés particulièrement : insultes, chantages, menaces, plaintes.”
Certaines personnes détenues n’osent plus sortir de leur chambre de peur de le croiser. Un détenu est, selon ses co-détenus, particulièrement pris pour cible. On nous indique que la personne de nationalité éthiopienne qui est décédée le 9 mars dernier1 avait également été prise pour cible
A nouveau, ce 28 avril 2024, différents détenus nous rapportent qu’à l’occasion de discussions entre détenus, un gardien particulier suivi ensuite par d’autres gardiens sont intervenus de manière musclée, agressant les détenus impliqués. Ils ont appelé du renfort et 15 hommes de la sécurité se sont appliqués à mettre par la force plusieurs détenus au cachot, dont certains uniquement parce qu’ils essayaient d’empêcher l’intervention violentes des gardiens.
“Ils ont plaqué un détenu au sol, des autres détenus étaient là autour criant de ne pas frapper, puis la sécurité est arrivée pour en mettre certains au cachot.”
“Au cachot ce fameux gardien rigole et met de la musique hard rock en tapant sur la table.”
“Quand on lui dit quelque chose il nous rit à la gueule.”
Saga des plaintes
Une lettre de plainte adressée à la direction du centre a été déposée par plusieurs personnes détenues contre ces gardiens. Quelques temps après, un des gardien s’est présenté auprès de personnes signataires en leur demandant, toujours violemment, pour quelles raisons elles avaient signé cette plainte. Il nous semble très problématique que le gardien en question ait eu accès au nom des personnes qui ont déposé cette plainte contre lui. En réponse, lesdits gardiens ont ensuité déposé à leur tour une plainte contre certains détenus. Ce procédé est courant, et s’observe également lorsque des plaintes sont déposées contre la police : les personnes dépositaires de l’autorité de l’Etat s’emparent à leur tour de l’arsenal juridique, qui joue immanquablement en leur faveur, afin de charger et culpabiliser leurs victimes.
Questions parlementaires 31 janvier 2024
Des questions parlementaires sur la situation dans les centres fermés 127bis et Merksplas ont été adressées à Nicole de Moor en Commission Intérieure le 31/01/2024. En réponse, la Secrétaire d’État a tenu les propos suivants : « Quant à la situation au centre 127bis, plusieurs faits récents impliquant des membres du personnel du centre ont été portés à mon attention. Ces faits font l’objet d’une enquête. Une procédure disciplinaire a été entamée par l’Office des étrangers et je veillerai à ce que ces incidents ne restent pas sans suite si ces faits sont confirmés par l’enquête ». Nous n’avons pas de moyen de savoir si la procédure disciplinaire vise le gardien dont il est question dans les récits des personnes détenues.
Les détenus nous disent :
“Comment est-ce possible qu’un homme aussi raciste et pervers travaille ici ?”
“D’autres gardiens ne sont pas d’accord avec cette manière de faire. On sent bien qu’il y a des conflits sousjacents entre eux.”
“Il faut faire quelques chose. Pas pour moi mais pour les autres qui suivent.”
Le laxisme dont font preuve la direction et l’Office des étrangers à l’égard de ce gardien atrocement violent (et de ses suiveurs) est interpellant mais pas étonnant. Malgré les témoignages récurrents de détenu·es dénonçant des abus de toutes sortes depuis longtemps, un climat d’impunité quasi totale règne derrière les grilles des centres fermés.
Monsieur B. est originaire d’Éthiopie, et a été arrêté à l’aéroport de Zaventem en décembre 2023. Suite à son arrestation, il a introduit une première demande d’asile puis une seconde après qu’il ait obtenu davantage d’éléments pour appuyer sa demande en Belgique. Le 9 avril 2024, sa deuxième demande a été refusée. Par conséquent, un recours a été introduit auprès du Conseil du Contentieux des Étrangers (CCE), pour contester la décision du CGRA.
L’audience pour traiter du recours était prévue (et a bien eu lieu) ce vendredi 19 avril, à 11h. Pourtant, l’Office des Étrangers a programmé une troisième tentative d’expulsion le même jour à 21h25, sans attendre la décision finale du CCE concernant le recours.
Une campagne de mail avait été lancée vers les autorités responsables :
Madame, Monsieur
Ce jour, nous avons été informé.es que vous comptiez expulser de force Monsieur Sintayehu Getachew Bekele, originaire d’Ethiopie dans son pays d’origine aujourd’hui, vendredi 19 avril.Pourtant, à cette même date est prévue l’audience devant le Conseil du contentieux pour étrangers faisant suite au recours qu’il a introduit contre la décision du Commissariat général aux Réfugiés et aux Apatrides. En planifiant son expulsion à cette même date, avant qu’une décision du CCE ne puisse être rendue, vous prenez délibérément la décision de renvoyer Monsieur Sintayehu Getachew Bekele dans un pays qu’il fuit, et dans lequel il y a une guerre civile !
Ce faisant, vous l’empêchez délibérement de recourir aux voies légales de recours auxquelles il a droit et d’éventuellement bénéficier d’une protection internationale.Vous contestez ainsi la légitimité du Conseil du Contentieux pour Étrangers qui pourrait statuer contre la décision du CGRA de lui refuser l’octroi de la protection internationale.
Nous vous demandons instamment de respecter la temporalité des procédures entamées, de permettre à une juridiction administrative compétente de faire son travail et ainsi de ne pas bafouer les droits fondamentaux de Monsieur Sintayehu Getachew Bekele.
Cordialement “
Ce 22 avril, nous apprenons que le CCE a donné raison à monsieur B., et a annulé la décision du CGRA. Cela signifie que, suite à cette décision, le CGRA est dans l’obligation de reprendre le dossier de demande de protection internationale. Or, monsieur B. a certainement déjà été expulsé. Nous sommes sans nouvelles de lui depuis vendredi, et nous ne savons pas comment s’est passé son retour en Éthiopie.
L’Office des Étrangers était informé de la décision du CCE avant l’expulsion programmée, mais a pourtant maintenu sa décision d’expulser Monsieur B de force vers Addis–Abeba ce vendredi 19 avril. Nous dénonçons cette expulsion qui a eu lieu sans aucun respect des décisions de justice.
Mobilisons-nous ce mercredi 10 avril (17h30), contre la construction d’un nouveau centre fermé à Jumet, dans la région de Charleroi. Ni ici, ni ailleurs : pas de centre fermé à Jumet !
Chaque année, entre 6000 personnes et 8500 personnes sont détenues dans les 6 centres fermés belges, simplement parce qu’elles n’ont pas reçu de titre de séjour valable. Le motif de cette privation de liberté est donc purement administratif. Il s’agit notamment de personnes qui se sont rendues en Belgique à la recherche de meilleures opportunités, ou pour fuir des situations précaires ou violentes dans leurs pays d’origine. Il s’agit aussi parfois de personnes qui vivent depuis des années (parfois des dizaines d’années) en Belgique, et qui ont construit leur vie ici. Ces personnes sont souvent exploitées, sous-payées et contraintes de vivre dans des conditions difficiles. Elles demandent simplement une régularisation de leur situation administrative, pour pouvoir vivre et travailler en Belgique comme n’importe quel·le citoyen·ne.
Au lieu de les soutenir et de les protéger, l’État belge les soumet à des conditions carcérales inhumaines : clôtures élevées, fouilles, visites restreintes, sanctions disciplinaires, portes fermées à clé, isolement, surveillance constante… Les centres fermés sont des prisons déguisées. Y être détenu·e, c’est se faire retirer ses droits les plus fondamentaux. Cette détention se déroule sans aucune transparence, dans des zones reculées à l’abri des regards. Cette politique migratoire répressive et organisée est soutenue par l’État belge. Construction de nouveaux centres, augmentation des expulsions, prolongation de la détention administrative, réduction des places d’accueil dans les centres ouverts… Le gouvernement alimente depuis des décennies le climat de peur et de discrimination envers les personnes privées de papiers.
En 2022, le Masterplan Centres Fermés est approuvé par le gouvernement fédéral : au total, ce sont trois nouveaux centres fermés et un centre de départ qui pourraient voir le jour en Belgique. L’un des nouveaux centres pour les personnes en séjour irrégulier se situerait à Jumet. Auparavant rejeté par les autorités locales de Charleroi (PS), ce projet reçoit finalement leur soutien et sera défendu par Paul Magnette. Pour le projet à Jumet, le permis de construire a été déposé cette année, et les démarches sont enclenchées. La fin des travaux est estimée à 2028.
Ensemble, montrons notre désaccord : pour qu’aucun centre fermé ne voit le jour à Jumet, ni ici ni ailleurs !
Pour un monde sans frontière et sans prison !
Quand ? Mercredi 10 avril, à 17h30
Où ? Rue Dr. Pircard (Jumet)
Rassemblement co-organisé par CIEP-MOC, FGTB-Cenforsoc, CSC, Vie Féminine, les JOC, Charleroi Solidarité-Migrants
Au cours des derniers mois, nous avons été en contact régulier avec une personne de nationalité djiboutienne qui a été détenue au centre fermé Caricole pendant près de quatre mois et demi. Elle avait introduit une demande d’asile en Belgique. Comme très souvent, ses craintes en cas de retour dans son pays d’origine ont été jugées infondées par le Commisariat général aux réfugiés et apatrides. Elle avait déjà été victime de violences policières lors d’une première tentative d’expulsion, ce qui avait mené à un fort mouvement de soutien de la part des autres personnes détenues. [https://www.gettingthevoiceout.org/une-action-de-protestation-collective-rare-au-centre-ferme-caricole-apres-des-violences-policieres/]
Elle a récemment été expulsée par surprise et nous raconte :
“La police belge, ce n’est pas l’humanité, c’est rien du tout. Il était 9h du matin, j’étais au Caricole et je dormais. La sécurité est venue me trouver et m’a dit que l’assistant social voulait me voir. J’y suis allé et il m’a dit que j’avais un vol directement. J’avais peur, j’ai dit que je passais le lundi au tribunal. Il m’a dit : “Non, c’est directement”.
J’ai voulu aller préparer mes valises et on m’a dit que je ne pouvais pas, que la sécurité allait m’apporter toutes mes affaires. Je ne sais pas si j’ai récupéré tous mes vêtements. J’ai demandé à ce qu’on appelle mon avocat. On m’a dit qu’on avait essayé mais qu’il n’avait pas décroché. J’ai demandé mon téléphone, et on m’a dit : “Pas maintenant, je te le donnerai après“.
A 10h45 j’étais en route vers l’aéroport. A l’aéroport, la police a dit que le vol était finalement à 18h et on m’a ramené au centre. J’ai demandé à m’installer dans ma chambre et à avoir mon téléphone. On m’a dit : “Non, tu dois aller au cachot”. J’ai réfusé et on a appelé la directrice. Elle m’a confirmé que je devais rester au cachot. Jefais le Ramadan et je n’avais pas pu manger le matin. On ne m’a rien donné jusqu’à 15h45, pas même de l’eau.
Je suis reparti à l’aéroport et j’ai été placé dans une cellule de police. La police m’a dit : Maintenant tu vas partir dans ton pays”. J’ai dit : “Non je ne peux pas, lundi je passe au tribunal”. On m’a répondu: “Non, c’est fini”. Ils ont appelé le docteur et l’infirmier qui ont vérifié ma tension, ils ont dit qu’elle était stable. Je suis resté là jusqu’à 17h45.
Là, huit ou dix policiers sont arrivés, une femme et le reste étaient des hommes. Ils m’ont attrapé, menotté les mains et les pieds dans le dos. Mon dos est explosé. Je criais et ils me frappaient. Ils m’ont mis une ceinture. Ils m’ont amené dans un camion et m’ont jeté dedans, en m’attrapant par la ceinture. Les menottes étaient très serrées. Un policier a mis son pied sur ma tête pour que je ne bouge pas. Les trois autres m’ont mis des coups de pieds dans le dos. Ils m’ont amené dans un avion cargo. Il n’y avait pas de passagers. Il y avait deux policiers, éthiopiens je pense, qui m’ont frappé et giflé. C’était comme ça jusqu’à Addis-Abeba. Là on m’a enlevé les menottes. J’ai demandé à ce qu’on ne m’emmène pas jusqu’à l’aéroport de Djibouti à cause de la police de l’immigration. Ils m’ont laissé partir à Addis-Abeba.
J’ai encore très mal à cause de tout cela. Je prends des médicaments mais je n’ai pas pu aller à l’hopital, parce que la police ne peut pas savoir où je suis. Je suis en danger. Je ne fais pas d’appel direct avec ma famille par peur d’étre sur écoute. Je ne peux pas sortir, aller en ville. Si la police me voit, j’irai en prison. Je ne sais pas ce que va devenir ma vie. Je dois vivre caché. Rester caché toujours. Ma vie est bouleversée.”
Les personnes détenues au centre fermé de Bruges nous disent qu’un de leurs co-détenu a été mis en isolement médicale récemment car il a été diagnostiqué positif à la tuberculose.
La personne était malade depuis longtemps et avait été transférée à l’hôpital il y a quelques semaines pour des analyses. Les détenus nous rapportent qu’une grosseur au poumon avait été détectée par radiographie. Le service médical et la direction aurait dû, pour cette raison, suspecter la présence de cette maladie infectieuse et très contagieuse.
Aucun précaution n’a été prise à la suite de la radiographie. La personne en question a réintégré le groupe, mangé, dormi et vécu proche de ses co-détenus, et aucun soin adapté ne lui a été fourni.
Le diagnostic de la tuberculose est tombé récemment et les gardiens sont venus avec des masques chercher la personne détenue pour la placer en isolement médical.
Les détenus sont très inquiets. Ils ont très peur d’avoir été infectés et veulent tous faire une radio.
Ils dénoncent l’absence totale de soins médicaux. Quand ils demandent à voir un médecin, on leur répond systématiquement : “il est pas là”. Quand ils demandent une aide aux infirmières, certaines répondent : “je comprends pas le francais”.
Des détenus témoignent :
” On laisse les gens malades jusqu‘à la mort ? “
” On nous enferme. On ne nous tue pas mais on nous laisse mourir à petit feu. “
“C’est pas un médecin ici, c’est un vétérinaire.”
“Toutes les maladies sont réglées au paracétamol.”
Les personnes détenues au centre fermé 127bis (à Steenokkerzeel, tout près de l’aéroport de Zaventem) nous apprennent qu’un homme âgé d’une trentaine d’années, monsieur A., s’est donné la mort ce samedi 9 mars 2024.
Il s’agit d’un homme d’origine éthiopienne, en Belgique depuis 12 ans. Il était enfermé depuis une dizaine de jours au centre. D’après ses codétenus, il désirait rentrer dans son pays d’origine, et se serait rendu à la police afin de demander un retour volontaire vers l’Ethiopie. Il aurait été arrêté au commissariat suite à sa demande, et enfermé au 127bis.
A. a été découvert par un codétenu à 5 heures du matin, dans les toilettes. La direction du centre a fait le tour des différentes ailes du bâtiment pour confirmer le décès par pendaison, et pour demander aux détenus de “rester calmes par respect pour l’homme décédé”. Le détenu qui a découvert le corps aurait été transféré dans un autre centre, contre son gré. Ses codétenus décrivent A. comme un homme “joyeux et triste en même temps”. Ils ajoutent que, même si A. ne semblait pas avoir exprimé d’idée suicidaire, son état mental était interpellant : ses codétenus confirment qu’il recevait beaucoup de médicaments dans le centre, et qu’il ne semblait pas dans son état normal, tremblant en permanence.
Les détenus nous alertent en exprimant leur méfiance envers le personnel du centre, et le climat de répression et de violence quotidienne qui y règne. Ils demandent que l’affaire soit médiatisée, et qu’une enquête soit ouverte.
Ce décès fait tristement écho aux deux décès qui ont eu lieu l’année passée au centre fermé de Merksplas, avec le suicide d’un homme qui a eu lieu le 25 décembre dernier1, ainsi que la mort de Tamazi2 il y a maintenant un an, en février 2023. Ces tentatives de suicide et autres comportements auto-agressifs sont des conséquences directes de l’enfermement et des conditions de détention que subissent les personnes sans-papiers détenues dans les centres. Les centres fermés plongent les personnes détenues dans un climat hostile, et produisent une violence quotidienne qui doit être prise en compte dans la compréhension de ces drames.
Toutes nos pensées vont vers les proches de A. et vers ses codétenu·es.
Témoignage ce 29/02/2024 d’un homme en centre fermé de Merksplas depuis bientôt 5 mois.il a subit une première tentative d’expulsion ce vendredi 01/03/2024 vers Dakar qu’il a refusé ce jour 04/03/2024. L ‘Office des Étrangers a prolongé sa détention de 2 mois.
A. Mon problème là c’était un problème de famille. Avant tu vois j’étais musulman,finalement j’ai changé de religion. Et voilà. Le jour où ça s’est passé j’ai reçu pleins de menaces de mort
E. De ta propre famille ?
A. Oui. A ce moment-là j’avais 22 ans. Pour l’instant aujourd’hui j’ai 34 ans.
E. Qu’est ce qui s’est passé après tu as voulu partir ?
A. Après avoir reçu les menaces j’ai fui de la maison. Et toute ma famille a commencé à me chercher partout pour me tuer. Parce qu’avant tu vois mon papa il était imam. C’était ungrand imam dans le village où on habitait. Depuis qu’il a entendu que j’ai changé de religion, il a eu une crise cardiaque et il est décédé. Depuis lors ma famille continue de me chercher jusqu’à ce que je sois venu ici en Belgique.
E. Et du coup t’es venu en Belgique quand ?
A. Je suis venu en 2015. Dès que je suis arrivé ici j’ai fait une demande d’asile. Finalement ça ne marche pas. J’ai eu un avis négatif. Mais depuis que je suis là je n’ai jamais fait de bêtises, je n’ai eu aucun problème avec personne ici. Jusqu’à maintenant. Jusqu’à ce que la police m’attrape et m’emmène au centre. C’était au mois d’octobre. Le 12 octobre. A Merksplas ici j’ai fait quatre mois, bientôt cinq mois. Le 11 mars ça fera cinq mois. Normalement cinq mois si tu n’as pas de laisser passer ou de ticket on te libère. C’est ce que dit la loi. Mais finalement, hier j’ai reçu un ticket. Parce qu’ils veulent me faire retourner dans mon pays. Mais moi je ne peux pas. Il y a des choses qui m’attendent là-bas. Comme j’ai quitté mon pays à cause des problèmes, à cause des menaces de mort, je ne peux pas retourner là bas. C’est mieux que je meure ici. Je sais bien qu’il y a des choses qui m’attendent là bas, jusqu’à maintenant. Parce que je connais bien ma famille, ils ne vont rien lâcher du tout.
E. Et donc tu veux résister à l’expulsion ?
A. Oui.
E. Et qu’est ce que tu veux dire par rapport au centre et à comment on est traité là bas ?
A. Ici, au centre, il y a beaucoup de souffrances. Imagine quelqu’un qui n’a rien fait du tout et qui se fait enfermer ici. Moi personnellement je ne trouve pas ça normal. C’est tellement compliqué. Et en même temps j’ai franchement besoin d’aide.
E. Et comment te sens-tu maintenant ?
A. Je sens beaucoup de choses. A cause du ticket que j’ai eu hier. Parce que moi je sais bien qu’il y a des choses qui m’attendent là-bas. Comme je t’ai dit tout à l’heure, les menaces… Je suis dans la merde quoi.
Selon les rapports de l’Office des Etrangers, en 2022, il y aurait eu 2 918 retours forcés. Pour l’année 2023 le nombre de retours forcés s’élevaient déjà à 3.097 en novembre .
Actuellement, nous sommes témoins de nombreuses tentatives d’expulsion forcées qui ont lieu “par surprise”. Iels ne sont donc pas toujours en mesure d’avertir leur avocat.e ni contacter leur famille avant d’être mis.es au cachot et subir la brutalité d’une expulsion forcée dans un contexte de violences physiques et psychologiques.
Récemment :
Le 21 février, S., un jeune homme d’environ 30 ans de nationalité irakienne, qui se trouvait en Belgique depuis plus de 6 ans, a été violemment expulsé vers Bagdad. S. avait une partenaire en Belgique et travaillait régulièrement. En septembre 2023, la police belge est allée le chercher chez lui au milieu de la nuit. Depuis, S. a été enfermé en centre fermé et a subi deux tentatives d’expulsion auxquelles il a résisté. Les jours précédant cette dernière expulsion, S. a entamé une grève de la faim pour s’opposer à la violence et au racisme des gardiens et de la police. Deux jours avant l’expulsion, il a consulté un médecin qui lui a conseillé de manger parce qu’il était très faible et malade. Le 21 février au matin, sans aucun avertissement préalable, la police a informé S. qu’il serait expulsé quelques heures plus tard sur un vol vers l’Autriche. S. a essayé de résister une fois de plus. Mais l’escorte de quatre policiers l’a contraint à embarquer par la force et la violence. Aujourd’hui, il se trouve en Irak dans une situation totalement précaire, dans un pays politiquement instable où il risque sa vie.
Le 22 février 2024 Francis a subi sa 5ème tentative d’expulsion violente vers Abidjan via Istanbul. Il a résisté et face à cette violence, des passager.ère.s sont intervenu.e.s. Il a finalement été ramené au centre de Merksplas et a, à nouveau, été violenté par la police fédérale. Francis est enfermé depuis 14 mois dans divers centre fermés.
Trois personnes originaires du Sri-Lanka ont été refoulées de force en Sierra Leone, pays par lequel ils avaient transité. Ils ont été laissés-pour-compte à la sortie de l’avion, n’ont pas été accueilli ni certainement pris en charge. Ils se sont retrouvés sans ressource ni soutien dans un pays qu’ils ne connaissent pas et doivent faire face, dans ce contexte, à de nombreuses difficultés. Ainsi, l’un d’entre eux a contracté le paludisme et tous les trois sont toujours quotidiennement en galère.
Nous apprenons par une personne co-détenue au Caricole qu’ “ils sont venu prendre Marwa ce soir (le 02/02) à 21 heures.” Ainsi, Marwa a été expulsée de force et par surprise le 3 février vers la Tunisie via Rome après un an d’enfermement dans le centre fermé de Holsbeek. L’Etat belge l’a donc rapatriée de force dans un pays qu’elle avait fuit pour échapper à un mariage forcé !
Témoignage du fils d’une dame cubaine détenue à Holsbeek et expulsée ce dimanche 25 février:”Ma mère a vécu beaucoup de choses, elle a passé 4 mois et demi en Belgique, où elle a connu différentes situations, la première étant que l’avocat faisait ce qu’il voulait, et il ne lui demandait que de l’argent parce qu’il savait qu’à la fin, elle serait expulsée par la force et il gagnerait son argent.Elle a été expulsée sans qu’on examine si sa vie était en danger. Ils sont très racistes et ne veulent pas d’immigrants là-bas, et la seule chose qu’ils lui disent au tribunal, c’est qu’elle n’a pas de preuves.Les agents de l’immigration ont mis beaucoup de temps à la faire descendre de l’avion, puis ils l’ont interrogés dans une pièce fermée, et elle était morte de peur. Elle a été soumis à une forte pression.”
Dans une aile du centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel, en réaction à leur détention et aux conditions inhumaines dans lesquelles ils sont détenus, certaines personnes tentent de former un syndicat. Pour mettre à mal ce mouvement de mobilisation et de revendication, ils subissent des répressions et de la censure. Il est alors particulièrement difficile d’être en contact avec eux. Ils parviennent toutefois à nous faire savoir que, suite à cela, 35 personnes débutent, le 10 février, une grêve de la faim. Ils demandent à renconter l’Office des étrangers en personne et réclament la liberté de toustes ! Le 13/02/2024, dans une deuxième aile du centre fermé 127bis, 28 hommes entament également une grève de la faim, contre leur détention et par solidarité.
Les employé.es ne semblent d’abord pas se préoccuper de leurs revendications ni de leur état de santé : “La sécurité n’en a rien à foutre et nous regarde comme des bêtes”.
Le 19/02/24, de nombreuses personnes détenues sont encore en grève de la faim. Face à l’absence de réaction et prise en considération de ce qu’ils vivent, ils tentent alors d’autres moyens de revendications. En réaction à ces mouvements de protestation et par crainte de l’ampleur que cela pourrait prendre, le 127 bis fait venir la police. Certaines personnes sont expulsées et beaucoup d’autres ont été mises au cachot puis transférés dans d’autres centres centres fermés. Ces personnes sont toujours en isolement. Quelle liberté d’expression et de manifestation reste-t-il à ces personnes dont les droits sont sans cesse bafouer ?!
Ils témoignent :
“On a le droit de rien”
“Aidez nous on va mourir. C’est de la torture madame”
“Il y a des gens qui ont des papiers, qui payent des taxes, ils ont rien à faire ici”
“Ils ramènent 10 [nouvelles] personnes pour en lâcher 5, parfois ils ramènent 5 [nouvelles] personnes pour en lâcher 2 ou 3”.
“C’est le système du centre qui pousse les gens à faire des conneries dehors quand ils sortent, à devenir des criminels”.
Un mineur détenu au 127 bis
Un jeune de 16 ans a été violemment arrêté à l’Office des étrangers et est détenu au 127 bis, depuis le 7 février. Un recours contre sa détention a été introduite mais ne semble pas encore avoir abouti. Ce samedi 24 février, il est toujours en détention et heureusement soutenu par ces co-détenus.
Centre fermé de Caricole
Action de protestation collective
Une personne détenue à Caricole nous relate les violences physiques et verbales qu’il a subies lors d’une tentative d’expulsion : Les policiers l’ont mis dans une pièce noire et lui ont dit “tu vas retourner, on va te forcer, tu vas voir”. Ils lui donnent des vêtements et une vingtaine de minutes plus tard, 5 policiers entrent, le menottent, lui attachent les pieds et tentent de le mettre dans la camionnette. Il tombe à deux reprises sur le dos. Un policier lui attrape les mains, le soulève. On le frappe au pied, derrière la fesse. Arrivés à l’aéroport, le pilote et un employé de la compagnie aérienne s’opposent à ce qu’il embarque. Il reçoit à nouveaux des coups : deux sur les bras. Il ne pouvait plus bouger.
Contacté par les journalistes, l’Office des étrangers nie, comme trop souvent, la réalité de ce qui est vécu et dénoncé par les personnes détenues !
Témoignage d’une dame au Caricole
“Devoir fuir son pays pour des raisons graves et se retrouver dans une prison dans un pays ou tu as personnes, c’est dur.”
Centre fermé de Bruges
Au centre fermé de Bruges aussi, les personnes détenues nous font part de leur grand isolement et du manque de soins de base. Récemment, ils nous disent d’ailleurs que de nombreuses personnes ont contracté la gale et qu’il y a un manque cruel de soins et suivis médicaux.
Témoignage de vie à Bruges d’un détenu par une personne qui y appelle quelqu’un : “M. s’appelle à présent alpha12. Les noms et prénoms des détenus ne sont plus utilisés. Il dort en dortoir de 20 personnes avec des checks de vêtements plusieurs fois par jour. L’horaire est très stricte. Lever 8h, déjeuner, passage de temps (enfin « activités »), manger, passage de temps, manger et couvre-feu à 22h30 (après un dernier check vêtements). Le tout agrémenté de 2×30 minutes de sortie à l’extérieur (cours interne d’un vieux bâtiment – en soi très joli – dans laquelle plusieurs zones (3?) de petites tailles s’articulent entourées d’énormes clôtures sécurisées). Visites: contrôle ++. D’abord enlever tout vêtements superflus. Retirer les chaussures. Passage sous le portique. Fouille corporelle, massage des pieds (on ne sait jamais qu’on y colle de la drogue ou autres). Pour le visité, check des vêtements après la visite. Possibilité de « special room ». Après, check vêtements poussé. Le « visité » doit se mettre nu, faire des génuflexions. “
Centre fermé de Merksplas :
Messages reçus :
“Je vous donne mon nom au cas où je disparais”
“Je compte sur vous pour rapatrier mon corps auprès de ma maman au Maroc”
Un homme perturbé se déshabille complètement au préaux. Le détenu dit au gardien “il est malade ce monsieur”, et le gardien de répondre “non, il fait son malin”. Résultat : cachot.
“Si tu réagis a une remarque désobligeante d’un gardien, tu reçois un avertissement. Au troisième avertissement, c’est cachot”.
Le 19 février 2024, une question était posée au bourgmestre Paul Magnette (PS) à propos du projet de futur centre fermé à Jumet lors d’un Conseil communal(1). Ce projet, qui semble à présent soutenu par Magnette, apparaissait en 2017 dans le “masterplan centres fermés”, lancé à l’époque par l’ancien secrétaire d’Etat Théo Francken (NVA).
En réponse à la question d’un conseiller communal, Paul Magnette entame ce point en annonçant que la secrétaire d’État à l’asile et à la migration Nicole de Moor (CD&V) l’a informé que la Régie des bâtiments va demander prochainement un permis d’urbanisme pour un terrain qui jouxte la police fédérale à Jumet. Selon lui, il n’est pas contradictoire d’accueillir un centre ouvert et un centre fermé. Il trace de la sorte une distinction entre les ‘bons et les mauvais migrants’, stratégie empruntée à la droite et l’extrême droite. Il justifie ses propos en disant qu’ils ont obtenu dans l’accord de gouvernement qu’aucun enfant ne serait enfermé, ce qui serait un ‘grand progrès’. Cela en invisibilisant au passage les campagnes d’associations réformistes ainsi que les nombreuses actions militantes et autonomes contre l’enfermement des enfants en centres fermés.
D’un ton ferme, il conclut en disant assumer qu’il faut exécuter les Ordres de quitter le territoire pour les personnes en séjour illégal qui ont commis des actes criminels (il mentionne le trafic de drogue et la traite des êtres humains). Il ajoute : “Il faut que ces personnes qui sont en séjour illégal sur notre territoire et qui nuisent à la sécurité de nos concitoyens soient reconduits vers leurs pays d’origine. Je n’ai à cet égard aucun état d’âme. On doit renvoyer les criminels vers leurs pays d’un côté, et accueillir ici d’un autre côté les familles qui fuient la guerre et la dictature […]”
Un retournement de veste opportuniste
Selon la presse(2) en 2019, le collège communal de Charleroi était “fermement opposé au projet” et disait vouloir faire “tout ce qui était en son pouvoir pour barrer ce projet, voulu et imposé par le gouvernement fédéral”. Entre temps, le PS a rejoint le gouvernement fédéral et la Vivaldi vaut mieux que la vie des personnes sans-papiers. Magnette a alors lâchement renoncé à ses engagements et, pire encore, il reprend d’une manière complètement décomplexée les termes et les mensonges de l’extrême droite.
Dans son “projet de ville 2019-2024”, Paul Magnette et le collège communal présentent leurs ambitions pour faire de Charleroi une “ville inclusive”. Parmi leurs engagements figurait celui d'”utiliser tous les moyens légaux dont la Ville dispose pour s’opposer à la construction de centres fermés sur son territoire”. Le mensonge des autorités de Charleroi est grossier, et si elles ne changent pas de position rapidement, leurs responsabilités seront majeures.
Populisme et mensonges racistes
L’idée reçue selon laquelle les personnes détenues en centres fermés seraient des criminel·les est un mensonge. Une très grande partie d’entre elles n’ont commis aucun crime, et se retrouvent pourtant détenu·es pour l’unique raison qu’iels se sont vu·es refuser un titre de séjour par un État qui réduit toujours plus les possibilités de vivre dignement et légalement en Belgique.
Aussi, pour celles et ceux qui ont effectivement été condamné·es, les propos de Magnette ne valent pas mieux que ceux de la droite qui s’assume. De tels propos, et plus largement ces condamnations, empêchent de comprendre ces actes délictueux comme des conséquences de la précarité, elle-même induite par l’irrégularité contrainte du séjour. Ces discours et les décisions qui en découlent non seulement invisibilisent toutes les discriminations auxquelles sont confrontées les personnes sans-papiers tout au long de la chaine pénale (du profilage racial policier jusqu’au racisme judiciaire) mais les renforcent également. Enfin, Magnette contribue par ces mots et ces actions à durcir le phénomène de double peine(3), pourtant logiquement dénoncé par de nombreuses organisations.
Non au permis d’urbanisme qui sera demandé par la Régie des bâtiments
Non à la criminalisation des personnes sans-papiers
Non à la logique raciste de tri entre des demandeur·euses d’asile qui seraient “acceptables“, et des personnes sans-papiers désignées comme “indésirables“
Les personnes détenues au centre fermé Caricole ont contacté Getting the Voice Out pour faire part de la situation d’un de leurs co-détenus.
“Dans le courant de la semaine dernière, une personne détenue a été violentée lors d’une tentative d’expulsion. Elle avait introduit une demande de protection internationale en Belgique. Après une première réponse négative, elle avait souhaité introduire un recours. Son avocat lui avait répondu “qu’il n’avait pas le temps” alors que le délai de recours était déjà épuisé. L’Office des étrangers a alors organisé une tentative d’expulsion vers son pays d’origine. Elle est rentrée au centre après cette tentative avec ses chaussures trouées, une main cassée… Nous avons demandé des comptes au personnel du centre. On nous a dit que c’était la personne battue qui avait menacé les policiers. Comment une personne menottée aux mains et aux pieds peut-elle menacer les agents de l’ordre?”
Ces évènements ont amené les personnes détenues à entreprendre un mouvement de protestation. Elles dénoncent et revendiquent un changement sur les points suivants :
– Violences multiples perpétrées par l’escorte policière lors des expulsions
“Nous ne sommes pas d’accord avec la façon dont on brutalise les gens. Il y a de nombreux témoignages de violences. Une femme cubaine nous a dit récemment avoir été frappée, menacée, assommée. Elle s’est réveillée en plein vol. Nous ne sommes pas d’accord avec la façon dont les expulsions se passent, les droit de l’Homme ne sont pas respectés”.
– Problèmes liés au soutien juridique à l’intérieur des centres fermés
“Lorsqu’une personnes arrive au centre on lui donne un avocat. Les avocats disent qu’ils n’ont pas le temps de faire des recours et refusent de les introduire. Les avocats sont simplement là pour remplir une formalité. Une personne récemment arrivée dans le centre s’est entendu dire qu’elle n’avait pas droit à un avocat. J’ai dû appeler des avocats moi-même”.
– Le droit à la santé bafoué
“Beaucoup de gens sont malades ici, et la détention ne fait qu’aggraver la situation. D’autres personnes étaient en bonne santé à leur arrivée et sont maintenant malades. On nous donne des cachets et on refuse de nous dire le nom. Quand je pose la question, on me dit que ce n’est pas important, que ce n’est pas un médicament et que ça va m’aider à dormir. Il n’y a que du personnel infirmier dans le centre. On demande des médecins mais on n’en voit jamais. De nombreuses personnes sont traumatisées et ça a des conséquences sur la santé. On mange du pain du matin au soir, comment vous voulez qu’on soit en bonne santé?”
“Suite à tout cela, c’en est de trop”.
Indignés par les violences policières et par le traitement qui leur est réservé, les personnes détenues ont décidé de ne pas se rendre au réfectoire ce mardi 13 février 2024.
“On ne va pas manger de la journée, pas accéder à internet, pas utiliser la salle du jeux, ni la salle de gym. Il n’y aura pas d’activité de la journée. Nous allons tous nous regrouper dans une salle pour pouvoir rester unis, et applaudir notre collègue”.
Cet événement n’est malheureusement pas un fait isolé. Getting the Voice Out rappelle le caractère systémique et systématique des violences physiques et psychologiques au cours des arrestations, durant l’enfermement, et pendant l’expulsion. Les morts et les blessés sont nombreux.
Des personnes en soutien se sont rassemblées devant l’Office des Étrangers pour dénoncer les récents décès de personnes détenues en centres fermés, les conditions de détention ainsi que les violences physiques et psychologiques que ces personnes subissent quotidiennement et qui mènent à des décès et appeler à la régularisation !
Face aux revendications et témoignages, l’Office des étrangers dément et tient notamment les propos suivants : “chaque lieu prodigue tout l’accompagnement médical et psychologique nécessaire pour que ce retour soit vécu le mieux possible”.
Les détenus témoignent pourtant du manque de soins prodigués, des menaces et tortures subies et des traumatismes que cela occasionne :
“On nous prend pour des cons; pourtant on sait parler, on peut cerner, on peut dialoguer, on peut négocier mais on reçoit uniquement des menaces de retour forcé si on parle au média, si on vous tél, si on demande un psy, ou un médecin. On ne peut pas se défendre, on n’a aucun droit; et beaucoup ont très peur des représailles s’ils disent quelques choses, s’ils vous tél. “
“Y a personnes à qui parler, personnes ne nous explique”
“la population ne sait pas ce qui se passe ici , c’est pire que du racisme, c’est de l’esclavagisme caché, on ne peux pas se défendre, on nous a retiré tous nos droits.”
“nous sommes tous traumatisés par ces menaces et ces véritables tortures”
“c’est grave d’enfermer et de maltraiter des gens parce que “sans-papiers”
“Y a de quoi devenir fou face à cette injustice”
Les personnes détenues au 127 bis nous ont également rapporté qu’un suicide avait eu lieu dans le centre le 07/01/2024. Ce décès est, à ce jour, toujours nié par la direction. Certaines personnes détenues dans ce centre nous disent :
“on essaie de nous le cacher”
“ça suffit maintenant , c’est le deuxième en 15 jours”
“on va pas laisser cela comme ça”
“cela ne m’étonne pas, on est traité comme des animaux, je comprend qu’on peut en arriver là”
L’Office des étrangers attribue l’état psychologique des personnes détenues en centres fermés au fait que “celles-ci sont souvent en bout de procédure et en voie d’être rapatriées vers leur pays d’origine” et ne reconnait donc ni la violence de la détention ni leur responsabilité dans les traumatismes que la détention en tant que telle mais également le comportement des employé.es de ces centres fermés occasionnent et perpétuent!
Récemment encore, des témoignages attestent pourtant à nouveau des violences que ces personnes subissent:
– Au 127 bis, un détenu a été gravement tabassé par la sécurité le 06/01/2024 : il était arrivé en retard pour son petit déjeuner. Il a exprimé son désaccord. La sécurité la isolé dans une pièce sans caméra et la tabassé puis mis au cachot. Après quelques jours, il a été transféré dans un autre centre et mis en isolement. En date du 24/01/2024 il y est toujours.
– Au 127 bis, dimanche 14/01/2024 à 22 heures: Un détenu demande après la tondeuse. Un gardien lui dit d’aller voir dans une autre pièce. Il ne la trouve pas et redemande. Les gardiens rigolent de lui. Il insiste. ” Une heure ou deux après, 10 “security” me dit d’aller au bureau. Je refuse et retoune dans ma chambre (car je sait très bien que cela veut dire cachot). Du coup, 20 sécurités arrivent. Une dizaine de détenus empêchent la sécurité de me prendre.” Bagarre générale et 5 détenus sont mis au cachot. L’un d’eux dit qu’il a reçu très peu de coup mais que d’autres ont été gravement battus. Il a porté plainte. Les 5 ont été transférés dans divers centres.
SOLIDARITÉ AVEC LES DÉTENU.E.S
FEU AUX CENTRES FERMÉS
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Ce 7 janvier dernier, des personnes enfermées au centre fermé 127bis, à Steenokkerzeel, ont rapporté la mort par pendaison d’un de leurs co-détenus. Rapidement, les détenus ont été transférés d’une aile du centre fermé à une autre, et la direction refuse de communiquer davantage d’informations sur les circonstances d’un possible drame. Si cette information n’a pas pu être confirmée, il n’en demeure pas moins que les violences et la tension qui en résultent ne font qu’augmenter.
“Ils essaient de nous cacher la vérité”, disent les détenus.
Le 25 décembre dernier, un homme avait été retrouvé sans vie dans le centre fermé de Merksplas (près d’Anvers). La direction et l’Office des étrangers avait alors déclaré qu’il s’agissait, d’un suicide. Cet homme était souffrant et n’avait pas été écouté des services de santé du centre fermé. Un co-détenu dénonçait : “Ce n’est pas juste un suicide. On tue les gens ici. Ce n’est pas normal”.
Plus tôt en février 2023, il y a bientôt 11 mois, Tamazi Rasoian trouvait la mort dans le centre fermé de Merksplas dans des circonstances opaques, alors qu’il avait été placé en cellule d’isolement. Sa famille se bat toujours pour obtenir vérité et justice.
Par leurs politiques migratoires mortifères et racistes, les autorités se rendent responsables de ces morts.
L’enfermement détruit psychiquement et physiquement. Depuis l’existence de ces prisons, les détenu·es ne cessent de dénoncer les conditions scandaleuses (manque d’hygiène, nourriture avariée, mises au cachot au moindre prétexte,…), les violences qui y sont perpétrées, tant lors des arrestations, pendant la détention ou au cours des procédures d’expulsion ; le tout avec la complicité de nos dirigeant·es. Certains traitements (isolement total durant des mois, pressions psychologiques,…) s’apparentent à de la torture.
Cet état de fait inhumain relève de choix assumés d’une classe politique capitaliste et réactionnaire qui, d’un côté fait reposer ses finances sur l’exploitation des personnes sans-papiers, et d’un autre côté les traque, les enferme, les déporte pour toujours mieux entretenir leur précarité.
Quand un homme meurt en centre fermé, l’État belge et ses représentant·es ont du sang sur les mains.
Ces violences insupportables ne cesseront pas tant qu’une véritable politique de régularisation massive ne sera pas mise en place, tant que toutes les personnes enfermées n’auront pas été libérées et que les centres fermés aient été supprimés. .
Vendredi 19 janvier, nous appelons à une manifestation au départ d’Arts-Loi qui s’arrêtera devant l’Office des étrangers. Soyons nombreux·ses pour crier notre indignation et notre colère face à cette institution qui orchestre cyniquement les politiques de détentions et d’expulsions en parallèle d’une politique de régularisation toujours plus sévère et arbitraire. Nous exigeons de faire ressortir la vérité sur les circonstances entourant la mort des ces détenus et de toutes les personnes mortes dans les centres fermés auparavant.
Fermeture immédiate des centres fermés,
Régularisation de toutes les personnes sans-papiers,
Ces derniers jours, de nombreux détenus du centre fermé de Bruges dénoncent lors des appels les conditions “indignes” d’enfermement : insalubrité, situation d’hygiène et sanitaire déplorable, manque de prise en charge médicale. Plusieurs détenus mentionnent des cas d’automutilation et l’absence de soins médicaux, et nous apprenons le 1er janvier qu’un détenu d’origine tunisienne aurait entamé son 12ème jour de grève de la faim.
Message reçu le 24 décembre : “ici on ne mange pas bien, pas bon soins pour nous, il y a des gens qui mangent des coupe–ongles et on envoie pas à l’hôpital pour voir.On dit attend la directrice, la personne a fait 2 semaines en bas sans aller fairede radio pour voir et un autre a mangé une bague ici aussi sans aller à hôpital.Ici c‘est la maltraitance, pas de droit de homme, ici on est avec des personnes malades mentaux, pas hygiène dans le centre, pas de visite de journaliste ici parce que ici on ne respecte pas les droits des étrangers, dans les centres fermes ils s‘ent foutent des personnes qui sont ici, on est comme des animaux pour eux, aides– nous àquitter “
Ce 2 janvier2024, à midi, une majorité de détenus des 2 blocs nous annonce qu’ils entament une grève de la faim pour dénoncer ces conditions d’enfermement. Dans l’heure qui suit, la direction les interpelle et menace d’appeler la police.
Un détenu : “C‘est mon droit et mon choix de décider de me nourrir ou pas“
La direction : “Vous êtes obligé de manger, sous la contrainte si il faut”
Très vite dans l’après-midi, une trentaine de policiers avec casques et boucliers débarquent dans les 2 blocs. Une vingtaine de détenus du premier bloc et 6 détenus du deuxième bloc sont mis au cachot. Nous perdons alors le contact avec plusieurs détenus, plus joignables par téléphone.
“On a été amenés via un couloir inondé en chaussettes. On était plusieurs dans un cachot réservé à une personne. Nous avions très froid et rien pour nous couvrir. Certains ont été mis en isolation médicale par manque de place dans les cachots“
Dans la soirée et durant la nuit qui s’ensuit, certains détenus sont transférés dans d’autres centres (à notre connaissance, les centres fermés Caricole, Vottem Merksplas).
Un détenu transféré nous dit qu’on l’accuse dans un PV d’avoir cassé des choses et d’avoir été violent envers la police :
“C’est faux. On sait bien que face à une troupe de robocops on a juste à fermer notre gueule. On s’est gentiment laissé se faire menotter pour être amenés par 4 flics chacun, au cachot“
Chaque mouvement de détenu⸱e⸱s en centre fermé est réprimé dans l’œuf pour éviter la propagation de toute protestation.
Nous continuons à dénoncer ces enfermements dits administratifs, qui sont des violences racistes des autorités dans toute l’Europe.
Depuis plusieurs semaines, à Bruges, les détenu·es ne reçoivent que rarement une carte SIM, et pas de téléphone. Une vingtaine de détenu·es serait dans ce cas, dans plusieurs ailes du centre avec lesquelles nous avons des contacts. Après insistance auprès de la direction, beaucoup ont finalement reçu une carte SIM mais pas de téléphone. Certain·es détenu·es sont obligé·es de se partager un seul téléphone et une seule carte SIM. Ceux qui ont obtenu une carte SIM doivent la mettre de temps en temps dans des téléphones de codétenu·es pour pouvoir téléphoner. La direction leur dit que leur stock de téléphone est épuisé.
“On se bat pour avoir accès au téléphone. C’est vraiment difficile. Comment voulez-vous qu’on téléphone aux avocats, aux amis, à la famille… J’ai fait plusieurs centres mais là c’est du jamais vu! C’est honteux.”
Un téléphone et une carte SIM sont en effet essentiels pour les personnes enfermées, le téléphone étant le seul moyen de contact avec le monde extérieur. C’est une obligation légale du centre de leur fournir une carte SIM. Pour les téléphones en revanche, les détenu·es doivent les acheter. Getting the Voice Out a envoyé cinq téléphones dans une des ailes pour les dépanner, iels les ont reçus et se les partageront.
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Répression à tout va au centre fermé de Merksplas
Un détenu enfermé à Merksplas nous a raconté la réaction complètement dispoportionnée du personnel du centre alors qu’il demandait simplement une portion supplémentaire de riz pendant le repas. Résultat : il s’est retrouvé au cachot.
“On met les gens au cachot pour du riz. On met les gens au cachot pour avoir demandé une assistance médicale. On est en plein hiver, il n’y a pas de chauffage dans les chambres. On est où là ? Il faut le rendre public, il faut que les gens sachent. Nous sommes là, sans voix. On nous maltraite comme du bétail, en plein centre de l’Europe. Vous [les Européen·nes] voyagez partout en disant “droits de l’homme, droits de l’homme”. Ils sont où les droits de l’homme ? Bruxelles décide de tuer les gens. Tout le monde doit savoir ce qui se passe ici.”
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Expulsion collective vers la Guinée annulée grâce à la mobilisation
Un vol collectif vers la Guinée était annoncé pour le mardi 19 décembre. Pour s’opposer à cette expulsion, des membres de la diaspora guinéenne ainsi que des soutiens se sont mobilisé·es et ont manifesté devant l’Ambassade de Guinée afin de faire pression pour que l’Ambassade ne délivre pas les laissez-passer et que l’expulsion ne puisse donc pas avoir lieu. Lors de ce rassemblement, après discussion avec des membres de l’Ambassade, on apprend que les laissez-passer aurait d’abord été demandés en Guinée directement. L’Ambassade annonce finalement procéder par une analyse de chacune des situations particulières, et que l’expulsion collective ne pourrait donc pas avoir lieu à la date prévue.
Suite à la médiatisation de cette situation, le Ministre des Affaires Etrangères de Guinée, Morissanda Kouyaté, qui avait précédemment affirmé qu’il n’accepterait plus “les rapatriements sauvages de ses ressortissants” a réagi en indiquant que “face au cas particulier d’un charter qui se préparait pour renvoyer des guinéens de Belgique vers la Guinée, j’ai activé la cellule de crise du Ministère des Affaires Etrangères”.
Nous sommes fermement opposé·es à l’idée d’une analyse au cas par cas, et donc à l’idée que quiconque puisse être rapatrié·e de force. L’expulsion collective prévue le 19 décembre a pu être évitée, mais la mobilisation continue !
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Retour de la manifestation contre les centres fermés
Suite à un appel lancé par plusieurs collectifs, 150 personnes se sont rendues à Steenokkerzeel le samedi 9 décembre 2023, pour manifester devant les deux centres fermés de la zone Bruxelles, le 127bis et le Caricole. Cette mobilisation était l’occasion de condamner l’enfermement, la déportation, et la criminalisation des personnes sans-papiers, ainsi que de montrer de la solidarité aux personnes enfermées en réaffirmant leur droit à la liberté de circulation et d’installation. Arrivé·es devant le centre 127bis, les manifestant·es ont constaté que les détenu·es avaient été déplacé·es dans d’autres ailes, loin des regards et hors de contact. À quelques centaines de mètres de là, devant le centre Caricole, les manifestant·es sont parvenu·es à entrer en contact avec les détenu·es depuis les fenêtres du bâtiment.
“En tout cas, voir que toutes ces personnes étaient rassemblées pour nous soutenir, voir qu’on n’est pas tous seuls et que des gens pensent à nous, ça réchauffe le coeur.”
Cette mobilisation était l’occasion de commémorer les 30 ans de la loi sur l’enfermement des personnes sans titre de séjour (loi du 9 mai 1993), mais aussi les 25 ans de la mort de Semira Adamu par des agent·es de police lors d’une expulsion, et les 5 ans du meurtre de Mawda, âgée de deux ans et tuée par la police lors d’une course-poursuite à la frontière. 2023 est également l’année de la mort de Tamazi Rasoian, qui a eu lieu dans des circonstances encore floues au centre fermé de Merksplas en février. Une cagnotte est encore en cours pour soutenir financièrement la famille dans son combat pour la vérité et la justice.
Un homme détenu en centre fermé depuis plus d’un an est en isolation totale depuis 10 mois. Il ne voit jamais personne sauf les ONG, qui ont un droit de visite. Son état physique et psychique se déteriore de jour en jour. Ceci revient à une réelle torture. “C’est comme Guantánamo“, nous dit-il.
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Deuxième décès de l’année 2023 au centre fermé de Merksplas
Ce 25 décembre 2023, un homme d’une quarantaine d’années a été retrouvé mort dans une cellule d’isolement au centre fermé de Merksplas. Un premier détenu nous a informé·es que la personne concernée était dans le bloc 3 et qu’elle a ensuite été mise en isolement car elle demandait des soins médicaux. Selon un autre détenu, sa demande de soins faisait suite à un tabassage par la police. Une autre source nous indique qu’il était soumis au règlement Dublin et qu’il devait pour cette raison être expulsé cette semaine vers l’Allemagne. De toute évidence, d’après ses codétenus, ce drame est “le résultat des mauvaises conditions” et des traitements inhumains qui leur sont réservés. Le lendemain, le 26 décembre vers 10h du matin, la direction annoncera aux détenus le décès de ce monsieur, qui se serait suicidé par pendaison avec sa ceinture.
Ce 26 décembre, certains de ses codétenus les plus proches ont entrepris une grève de la faim le temps d’une journée, marqués par le deuil. Mais, comme toujours lorsque des détenus font acte de résistance, qu’importe les circonstances tragiques qui les y ont menés, ils ont été menacés de répression par le personnel.
Toutes nos pensées vont à la victime, et notre solidarité avec ses codétenus et ses proches.
Témoignages de violences policières aux aéroports de Zaventem et Charleroi
Très régulièrement, nous recevons des témoignages de violences policières lors de tentatives d’expulsions forcées.
“J’ai été déshabillé et fouillé complète, menotté et grosse ceinture. J’ai été porté dans l’avion. […] Du coup ils m’ont poussé avec la tête en bas entre mes genoux en me prenant par les cheveux par deux flics… J’ai continué à crier. Cela a duré 15 minutes. J’étouffais. Puis ils m’ont redressé pendant 1 minute, puis à nouveau tête en bas. Je croyais que j’allais mourir […].”
“Alors que j’étais assis, j’ai crié à l’aide en français puis en anglais. Ils ont appuyé sur ma tête au maximum, puis ils m’ont relaché au moment où je commençais à perdre connaissance“
Nous dénonçons ces agissements honteux et inqualifiables perpétrés par des fonctionnaires publics, payés pour leurs agissements racistes et maladifs à l’encontre de personnes en situation de fragilité extrême. Et ce à l’abri de tout regard, sans aucun contrôle extérieur.
Encore et toujours, les personnes enfermées expriment leur colère et leur indignation face à la violence de l’univers carcéral et à l’injustice de leur situation :
“On n’est pas bien traités. C’est vraiment difficile. Il faut faire quelque chose. Les droits de l’homme, où ils sont? Chacun attend son tour.”
– Un détenu du centre fermé de Bruges
“Parce qu’on n’est pas dans le système on nous kidnappe, on nous enferme et on nous jette comme des ordures. C’est du racisme tout simplement. J’ai quitté mon pays à 15 ans, amené par des amis après la mort de mon père. J’ai été trimballé dans toute l’Europe. Je dois aller à l’ambassade de mon pays pour m’indentifier mais il y a aucune trace de moi dans mon pays. Ils vont faire quoi? Pourquoi ils nous gardent? Par ce qu’on est noirs? On est des déchets pour eux. Laissez-moi vivre ma vie. Je peux vivre sans rentrer dans le système. C’est mon droit.”
On réitère notre solidarité inconditionnelle avec toutes les personnes enfermées et leurs proches.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE 27 décembre 2023 – Getting the Voice Out et CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres Pour Étrangers)-
Ce 25 décembre 2023 vers 18h, des détenus nous signalent l’arrivée d’ambulances avec pompiers et de la police au centre fermé de Merksplas, du côté du bloc 5 où sont situés les cachots et les cellules d’isolement pour “personnes à besoins médicaux spécifiques”. Très vite dans la soirée, la rumeur d’un décès dans le bloc 5 se propage. Celle-ci sera par la suite confirmée par la direction. La personne retrouvée morte devait subir une tentative d’expulsion vers l’Allemagne cette semaine.
Menacé d’une expulsion vers l’Allemagne, un homme se serait suicidé dans sa cellule d’isolement.
Un premier détenu nous a informé que la personne concernée était dans le bloc 3 et qu’elle a ensuite été mise en isolement car elle demandait des soins. “Dès que tu demandes des soins, tu es isolé dans l’aile médicale du bloc 5, ou parfois mis dans un réel cachot” nous disent des détenus.
Ce monsieur, originaire du nord de l’Afrique, était détenu depuis environ trois semaines en centre fermé et avait une quarantaine d’années. Selon un autre détenu, sa demande de soins médicaux faisait suite à un tabassage par la police. Une autre source nous indique qu’il était soumis au règlement Dublin et qu’il devait pour cette raison être expulsé cette semaine vers l’Allemagne. De toute évidence, d’après ses codétenus, ce drame est “le résultat des mauvaises conditions” et des traitements inhumains qui leur sont réservés.
Une autre source nous indique que l’homme décédé était présent dans une salle commune avec d’autres détenus et qu’il aurait demandé à être ramené dans sa cellule vers 17h15. Un peu avant 18h, il aurait été retrouvé mort par un gardien qui venait le chercher pour participer au repas de Noël. Le lendemain, le 26 décembre vers 10h du matin, la direction annoncera aux détenus le décès de ce monsieur, qui se serait suicidé par pendaison avec sa ceinture. Tout au long de la journée du 26 décembre, plusieurs détenus nous rapportent leurs doutes relatifs à ce suicide. Ils nous disent connaître la cellule et que, selon eux, il est impossible de s’y pendre : “Il y a une petite fenêtre au cachot avec des barreaux mais très hauts et hors d’atteinte”.
Les détenus demandent une enquête. Ils savent que, il y a plusieurs mois, un autre détenu est décédé en isolement médical. Et, alors que l’Office des étrangers avait qualifié ce décès de “mort naturelle”, des investigations par des journalistes mettaient en doute cette version. Une enquête est d’ailleurs toujours en cours (1). Ce 26 décembre, certains de ses codétenus les plus proches ont entrepris une grève de la faim le temps d’une journée, marqués par le deuil. Mais, comme toujours lorsque des détenus font acte de résistance, qu’importe les circonstances tragiques qui les y ont menés, ils ont été menacés de répression par le personnel.
Des décès et des suicides comme conséquences de la détention en centre fermé et de la menace d’une expulsion.
Régulièrement, face à l’enfermement et aux conditions de détention auxquelles ils sont soumis, des détenus en souffrance s’infligent des comportements auto-agressifs, tels que des automutilations ou même des tentatives de suicide. Ces personnes se trouvent enfermées, en “détention administrative” sans jugement ni date de fin, parce que “plus en règle de papiers” et qu’elles risquent une déportation vers leur pays dit “d’origine” ou d’origine supposée. Alors que souvent, ils ont construit leur vie ici et ne peuvent ou ne veulent plus retourner dans ces pays où ils n’ont parfois plus aucune attache, voire, dans certains cas, où leur vie est en danger. L’un d’eux s’interroge : “Parce qu’on est sans-papiers, ça veut dire qu’on doit mourir ici ?”.
Ce sont bel et bien ces détentions en centres fermés, dans des conditions extrêmement précaires, violentes par nature, et régies par des dynamiques répressives, qui mènent à des désespoirs et des passages à l’acte, dont celui-ci qui n’est malheureusement pas le premier (2). Les centres fermés ne sont rien d’autre que des prisons, dont l’objectif est de briser la résistance des individus face à l’expulsion, en leur infligeant des traitements inhumains tant psychologiquement que physiquement, et ce pendant toute la durée de leur détention, avec une violence qui peut être poussée à l’extrême au moment-même de l’expulsion.
Toutes nos pensées vont à la victime, et notre solidarité avec ses codétenus et ses proches.
Très régulièrement, nous recevons des témoignages de violences policières lors de tentatives d’expulsions forcées. Ici quelques-uns parmi d’autres récoltés ces derniers mois :
“6 flics : J’ai été déshabillé et fouille complète, menotté et grosse ceinture. J’ai été porté dans l’avion. Les flics ont dit aux passagers que j’étais un prisonnier. Moi j’ai crié que je n’étais pas un prisonnier, que je n’ai jamais fait de mal. Du coup ils m’ont poussé avec la tête en bas entre mes genoux en me prenant par les cheveux par 2 flics… J’ai continué à crier. Cela a duré 15 minutes. J’étouffais. Puis ils m’ont redressé pendant 1 minute, puis à nouveau tête en bas. Je croyais que j’allais mourir. Les hôtesses sont intervenu.e.s et ont demandé de me sortir. Retour au commissariat. On me propose de voir un médecin. Je refuse. Je suis ramené à la camionnette et transféré vers un autre centre fermé. “
Témoignage d’un co-détenu sur l’expulsion d’un jeune homme : “Ils étaient 9 à l’aéroport pour l’expulser vers son pays Dublin. Il refusait. Neuf policiers se sont acharnés sur lui puis il a été ramené au centre. Tout son visage est tuméfié et il a mal partout.”
Témoignage d’un détenu depuis 11 mois en centre fermé qui a subi déjà 3 tentatives d’expulsion forcée : “Après 11 mois de centre fermé ils vont encore essayer de m’expulser. C’est très dur : cachot au centre, cachot à l’aéroport, ligoté. Puis embarquement avec violence, me battre pour alerter les passagers, être sorti de l’avion, à nouveau cachot et insultes. Puis retour dans un centre, à nouveau cachot : c’est trop dur. Je pense parfois à quitter la vie. Je veux pas et je peux pas retourner au pays. Ma vie est ici.”
Autre témoignage publié récemment : https://www.gettingthevoiceout.org/mis-a-lecart-par-les-gardiens-du-centre-pour-lexpulser-par-surprise-il-resiste-aux-violences-de-la-police-et-a-son-expulsion/
A l’arrière de l’avion, ils étaient au total six policiers en civil à
l’entourer, le maltraiter et l’empêcher de respirer. L’un d’entre eux se
tenait devant lui afin de cacher aux passagers les violences que ses
collègues exerçaient sur son corps. “Alors
que j’étais assis, j’ai crié à l’aide en français puis en anglais. Ils
ont appuyé sur ma tête au maximum, puis ils m’ont relaché au moment où
je commençais à perdre connaissance” témoigne S. Témoin de la scène, une passagère sous le choc s’est levée en interpelant les policiers : “vous êtes policiers ou criminels?”. Réponse d’un policier : “ça ne vous regarde pas, c’est la loi !” “Quelle loi ? Vous voyez pas que ce monsieur est en train de mourir !” répondra la passagère. Le
pilote est alors intervenu et l’hôtesse de l’air a demandé aux
policiers d’arrêter et de faire sortir S de l’avion tout en exprimant sa
colère :“le monsieur devient blanc, il change de couleur. Il va mourir, le pilote demande qu’il sorte de l’avion !” En
sortant, il n’arrivait pas à marcher. Une fois de retour dans
l’aéroport, il a été mis en cellule pendant deux heures en boxer, puis
transféré vers un autre centre fermé. Il sera déplacé au centre de
Merksplas après avoir dû faire face à une ultime menace d’un des
policiers agresseurs : “tu peux m’attendre, la prochaine fois”. Après
cette tentative d’expulsion, S a contacté le consulat d’Algérie à
Bruxelles qui lui a dit ne jamais avoir donné de laissez-passer.
Nous dénonçons de manière véhémente ces agissements honteux et inqualifiables perpétrés par des fonctionnaires publics, payés pour pratiquer leurs agissements racistes et maladifs à l’encontre de personnes en situation de fragilité extrême. A l’abri de tout regard, sans contrôle extérieur aucun. Si ces comportements désinhibés ont lieu, c’est qu’ils conviennent à la hiérarchie et aux autorités dont ces bourreaux dépendent et qui se plaisent à fermer les yeux.Nous dénonçons ce racisme institutionnel et exigeons la fin de ces pratiques de torture, et des sanctions immédiates et irréversibles.
COMMUNIQUE
DE PRESSE // Expulsion vers la Bulgarie d’un demandeur d’asile afghan:
violences policières et défaillances systémiques dans le système d’asile
bulgare.
Le collectif Getting the Voice Out dénonce l’arrestation et les tentatives d’expulsion d’une personne afghane mineure (ensuite qualifiée majeure par l’Office des étrangers selon un test osseux dont les fondements ont déjà été contestés par des professionnel.les de la santé). Ce Monsieur a introduit sa demande de protection internationale en Belgique. Ayant ses empreintes en Bulgarie, les autorités belges ont décidé d’appliquer le règlement Dublin et lors d’un rendez-vous ultérieur à l’Office des étrangers, il a été arrêté pour être enfermé au centre fermé de Merksplas. Il a déjà subi une première tentative d’expulsion au cours de laquelle il a subi des violences physiques importantes. Une seconde tentative est prévue ce mardi 12 décembre vers la Bulgarie, pays où les violences subies par les personnes migrantes sont dénoncées régulièrement par de nombreuses associations internationales dont Human Right watch. A. est enfermé au centre fermé de Merksplas et a été violenté lors d’une tentative d’expulsion pour la Bulgarie ce 22 novembre 2023. Celui-ci a été réveillé à 6h du matin et emmené à l’aéroport, pieds et mains menottés. Il a spécifié qu’il ne voulait pas être renvoyé en Bulgarie où les conditions d’accueil des personnes migrantes sont particulièrement déplorables. Il a alors été violenté par l’escorte policière qui « l’accompagnait ». Il a reçu plusieurs coups de coude, a été frappé sur le flan gauche et a reçu un coup au niveau des testicules. Le jeune homme qui présente plusieurs traces de coups sur le corps témoigne « Un agent s’est levé sur mes pieds, avec ses lourdes bottes. Suite à un problème technique l’avion n’a finalement pas décollé et j’ai été ramené au centre fermé. Je suis toujours très choqué par ce qu’il s’est passé ». Conformément à l’article 3 du règlement Dublin, la Belgique n’expulsait plus vers ce pays, en raison de de défaillances systémiques dans le système d’asile bulgare et les conditions d’accueil des demandeurs. Bien que la situation n’ait pas évolué, la Belgique a décidé depuis plusieurs mois de renvoyer à nouveau des demandeurs de protection internationale vers la Bulgarie en application du règlement Dublin. Les conditions d’accueil inhumaines, le manque de place dans les structures d’accueil, les difficultés d’accès à un avocat, les procédures d’asile défaillantes, les violences policières et les pushbacks sont toujours d’actualité. En septembre 2023, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés [OSAR] considère qu’une personne transférée vers la Bulgarie « se retrouve dans une situation de dénuement matériel extrême. ». « L’OSAR qualifie les transferts vers la Bulgarie d’illicites et maintient sa position selon laquelle il faut renoncer d’une manière générale aux renvois vers la Bulgarie. »
Il est indispensable que la Belgique se déclare compétente pour le traitement de leur demande, et qu’ils ne soient pas renvoyés vers la Bulgarie où sa vie est en danger, tout comme en Afghanistan.
Le 9 décembre 2023, rendez-vous à 14h à la gare de Nossegem pour manifester devant les deux centres fermés de la zone de Bruxelles (le 127bis et le Caricole).
Rejoignez-nous pour protester contre l’emprisonnement des personnes migrantes et montrer notre solidarité avec les enfermé.e.s.
En cette année 2023, nous rappelons les 30 ans de la loi sur les centres fermés, ces prisons qui continuent de priver des personnes migrantes de leur liberté, les réduisant à de simples numéros, ignorant ainsi leur dignité fondamentale.Semira, assassinée il y a 25 ans lors d’une expulsionMawda, assassinée il y a 5 ans lors d’une course-poursuite à la frontière
Tamazi, décédé en février 2023 dans un centre fermé
Chaque disparition représente un rappel douloureux de l’injustice et de l’inhumanité qui continuent de sévir à cause des politiques migratoires brutales et racistes de l’État fédéral belge.
Le 9 décembre, rejetons l’idée que des êtres humains puissent être criminalisés et traités de manière indigne.
Rejetons l’idée même d’enfermement, ici basée sur l’origine ou le statut migratoire ; le fruit de politiques migratoires mortifères orchestrées par des institutions néo-coloniales.
Refusons catégoriquement l’existence même des centres fermés qui nous condamnent à vivre dans un monde où des vies sont sacrifiées sur l’autel du racisme et de la xénophobie.
Le 9 décembre, notre présence sera un cri d’indignation, pour exiger :la fermeture des centres de détention pour étranger.es,la liberté de circulation et d’installation de tous et toutes,la fin des expulsions inhumaines,la fin de toute forme d’enfermement.
Faisons entendre nos voix et notre solidarité avec les personnes enfermées.
À bas les centres fermés,
À bas les frontières,
À bas le racisme d’Etat.
Vive la liberté de circulation et d’installation !
Mise en centre fermé de 7 jeunes de l’équipe nationale burundaise de handball
Bruxelles, 15 novembre 2023,
En août 2023, l’équipe nationale de handball burundaise s’est rendue en Croatie afin de participer au championnat du monde des moins de 19 ans. Lors de cet évènement, les membres de l’équipe se sont échappés vers la Belgique et ont introduit une demande de protection internationale en Belgique craignant un retour vers le Burundi en raison d’une “crise des droits humains généralisée” (1).
ls se trouvent actuellement en centres fermés.
Lors de leur arrivée en Belgique, une grande partie d’entre eux a fait l’objet d’un test osseux, car l’Office des étrangers a émis un doute quant à leur minorité. Il s’agit d’un examen médical dont la fiabilité est questionnable (2), comportant trois radiographies (dents, clavicule et poignet) sur base desquelles leur âge a été estimé.
Une grande partie d’entre eux a été requalifiée comme majeurs, avec comme conséquence de tomber sous l’application du règlement Dublin III. La Belgique estime donc qu’ils doivent retourner en Croatie, car il s’agit de leur premier pays d’entrée en Europe, pays étant, selon la directive Dublin III, responsable de leur demande de protection internationale.
Ce mardi 07 novembre 2023, les joueurs étaient tous convoqués à l’Office des étrangers dans le cadre de leur procédure Dublin. Cette convocation fut pour eux le piège : la police les attendait. Sept d’entre eux ont été arrêtés et amenés en centres fermés afin de les expulser vers la Croatie, pays où les mauvaises conditions d’accueil et de détention des personnes migrantes sont pourtant régulièrement critiquées.
Ce n’est pas la première fois que l’Office des étrangers organise des retours vers la Croatie. Le 16 mars 2023, un vol collectif avait déjà été organisé vers la Croatie avec plusieurs dizaines de personnes, dont 20 de nationalité burundaise dont on n’a jamais plus eu de nouvelles (3).
En renvoyant ces personnes en Croatie, l’État belge n’a aucune garantie quant au fait que leur demande d’asile sera traitée de manière adéquate au vu des nombreux problèmes systémiques présents dans le système d’asile croate.
Ces différents jeunes ont été identifiés et leur affaire a fait grand bruit au Burundi. Il n’est pas à exclure que les autorités burundaises mettent toute en œuvre pour qu’ils soient renvoyés vers le Burundi.
Il est indispensable que la Belgique se déclare compétente pour le traitement de leur demande, et qu’ils ne soient pas renvoyés vers la Croatie où leur vie est en danger, tout comme au Burundi (4).
DOUBLE PEINE & REGLEMENT DUBLIN : Quand le chat se mord la queue La notion de « double peine », aussi appelée « bannissement », fait ici référence au processus que subissent des personnes étrangères condamnées à une peine de prison, qui, à la fin de leur peine, sont ensuite transférées directement vers un centre fermé afin d’être rapatriées vers leur pays d’origine. Il ne s’agit pas de quelques cas isolés, puisque la double peine concerne une partie très importante des personnes détenues en centre fermé. La sur-représentativité des personnes étrangères et sans-papiers dans les prisons s’explique principalement par les traitements d’une police raciste qui agit au faciès, et par les conditions de vie précaires dans lesquelles les autorités les maintiennent et les obligeant ainsi à s’exposer à la répression.
Nous rapportons ici le cas d’un détenu qui s’est retrouvé à sept reprises enfermé en centre fermé suite à des peines de prison. Etant donné que ses empreintes ont été enregistrées aux Pays-Bas, il a été, à chaque fois, renvoyé dans ce pays en application du règlement Dublin¹. Il est père de 4 enfants en Belgique. A propos de son parcours, il nous dit : « On s’habitue au système. Je passe de prison en centre fermé puis de temps en temps un peu de liberté ».
¹Le réglement Dublin détermine le pays responsable de la demande d’asile d’une personne au niveau européen en application de toute une série de critères. Le critère le plus régulièrement appliqué est celui du premier pays d’entrée de la personne au sein de l’Union européenne. Les autorités déterminent ce pays en fonction des empreintes que les personnes ont été contraintes de déposer.—
EXTORSIONS POLICIERES & REPRESSION Les intimidations policières sont monnaie courante à l’égard des personnes sans-papiers. Encore récemment, un homme raconte les abus subis au cours de son arrestation, qui a eu lieu à Anderlecht : il avait 3000 euros en poche. La police lui a pris 2000 euros et lui a fait un reçu. Il ne sait pas comment récupérer son argent.
Un autre témoignage met en lumière l’absence de protection des personnes sans-papiers, tant dans la rue que dans les centres fermés, véritables zones de non-droit.Une fois de plus dans le cas rapporté ci-dessous, c’est sur les victimes que s’abat la répression :
« J’ai été battu au centre fermé par des membres de la sécurité. J’ai appelé la police. Ils sont venus et j’ai déposé une plainte. Résultat pour moi : 4 jours de cachot et transfert². » A ce jour, Monsieur n’a aucune nouvelle des suites de sa plainte.
Ces comportements sont perpétrés en toute impunité et il existe très peu de possibilité pour les personnes sans titre de séjour de pouvoir faire valoir leurs droits. La possibilité pour les personnes sans-papiers de porter plainte est rendue compliquée par le système et les chances de poursuites sont très maigres.
² On parle ici d’un transfert d’un centre fermé vers un autre centre fermé. L’Office des étrangers a très régulièrement recours à cette pratique en guise de punition, lorsque des détenu.e.s s’opposent aux traitements qu’ils et elles subissent, ce qui contribue à les isoler davantage et de briser les liens avec leurs co-détenu.e.s, amoindrissant les possibilités de solidarités et de résistances collectives.https://www.gettingthevoiceout.org/double-peine-ou-bannissement-methode-particuliere-de-racisme/
RETOUR “VOLONTAIRE” Au centre fermé de Bruges, les personnes détenues nous font part d’importantes pressions de la part du service social à accepter des retours volontaires. Il s’agit ici de procédures de rapatriement organisées en collaboration avec l’OIM (Organisation Internationale de la Migration) et qui promet aux personnes rapatriées une aide à un projet de réintégration ou professionnel sur place. Cela concernerait plusieurs pays de destination (Maroc, Côte d’Ivoire, Sénégal). Le gouvernement belge collabore fréquemment avec l’OIM dans le cadre des retours dits « volontaires ». Le caractère volontaire de la décision d’accepter de quitter la Belgique est évidemment tout relatif quand on sait dans quelles conditions les personnes sont amenées à prendre ces décisions: harcèlement par l’Office des étrangers et son personnel, mise sous pression, chantage, enfermement en centre fermé pour des durées indéterminées,…
PRATIQUES DOUTEUSES DE l’OE Il est fréquent que des détenu.e.s rapportent des pratiques douteuses de la part de l’Office des étrangers (OE) qui n’hésite pas à utiliser des moyens douteux pour mettre en oeuvre sa politique effrénée de détention et d’expulsion en masse des personnes qui sont en situation de séjour irrégulière. Il arrive par exemple que des personnes soient expulsées de force et par surprise alors qu’ils doivent comparaître le même jour ou les jours suivants devant un tribunal, en totale violation de leur droit à un procès équitable. Tout ceci sans que l’OE ne soit inquiété. Dernièrement, un monsieur a reçu une réponse favorable à sa demande d’asile et il n’a pourtant été libéré qu’une semaine plus tard. « L’Office ne respecte même pas les tribunaux », rapporte-t-il.
TÉMOIGNAGES: Tous les jours, les détenu.e.s témoignent des conditions de détention auxquelles ils et elles font face, de l’isolement dans lequel ils et elles sont plongé.e.s, des failles et réalités de cette machine à enfermer et expulser :
«le Dublin c’est pour l’OE une option ou une obsession?»
«Aucune association contrôle les abus de l’OE ? »
«Merksplas,
c’est bien pire que le 127 bis, c’est une prison, au 127 on avait une
certaine liberté de circulation. A Merksplas on est enfermé à clé dans
notre chambre de 22 heures à 9 heures. Et les gardiens sont sans respect
et super racistes».
«Si
vous n’étiez pas là, je ne sais pas comment on ferait. Quand on arrive
ici, on a aucun contact avec l’extérieur. Aucune association nous aide.
Personne ne sait où on est. On disparaît de la planète. Grâce à vos recharges on peut enfin téléphoner à la famille, trouver un avocat etc…».
«Ceux qui reçoivent un OQT : qu’est ce qu’ils font avec ça ? pour aller où ? avec quel argent ? Et personne ne les aide. ».
«Nous
venons encore dénoncer que, au centre de Bruges, (il y a) actuellement
beaucoup de personnes avec de gros problèmes de psychiatrie, cet endroit
n’est pas pour eux. Dans leur service il n’y a qu’un psychologue qui ne
fait absolument rien, et aucun contrôle des examens médicaux à l’arrivée des détenus, leur seul et unique motivation c’est expulser”.»
[Relai : appel à soutien – Vérité et justice pour Tamazi] Une cagnotte pour la famille de Tamazi R., mort en centre fermé en février 2023, vient d’être lancée. Cette cagnotte vise à soutenir financièrement la famille dans son combat pour la vérité et la justice, mais aussi à lutter contre l’invisibilisation et l’oubli des nombreuses morts que l’Etat provoque à ses frontières et dans les centres fermés. Merci de diffuser et participer au maximum !
Lors du Rassemblement en mémoire de Semira Adamo plusieurs femmes enfermées au centre fermé de Holsbeek ont témoignépar téléphone:
Stuut info: https://stuut.info/Rassemblement-en-memoire-de-Semira-Adamu-et-contre-les-centres-fermes-compte-2565 : “Ce dimanche 24 septembre, nous étions 200 personnes à se rassembler place Sainte Gudule en mémoire de Semira Adamu, assassinée par la police il y a 25 ans lors de sa tentative d’expulsion de Belgique. Rassemblement qui permet aussi de rappeler qu’aujourd’hui encore les frontières et les politiques migratoires européennes tuent.”
Témoignages reçus des femmes enfermées à Holsbeek
“C’est un chantage émotionnelles” ÉCOUTEZ ICI (FR)
Monsieur M. devait subir sa troisième tentative d’expulsion vers Dakar ce samedi 7 octobre 2023. En Belgique depuis 8 ans, il est enfermé depuis maintenant plus de 9 mois. M. est desespéré : il a déjà entammé plusieurs procédures pour obtenir une régularisation, mais à chaque fois sans succès. Lors de sa seconde tentative d’expulsion en juin 2023, il a résisté et a réussi à descendre de l’avion grâce au soutien des passager·ères. Il a ensuite été transféré au centre fermé 127bis, où il continuait d’espérer une libération.
Ces dernières semaines,les détenu·es nous ont informé·es que certaines expulsions n’étaient plus annoncées à l’avance. Certain·es détenu·es étaient mis·es de force et par surprise au cachot pour leur expulsion quelques heures plus tard. Les co-détenu·es nous parlent de “kidnapping” en évoquant ce nouveau procédé d’expulsion.
Vu ce contexte, M. devenait très prudent et sentait “dans le fond de lui” que cela arriverait d’un moment à l’autre. En effet, le vendredi 6 octobre au soir, il est convoqué par le personnel du centre et comprend qu’on prévoit de l’expulser de force le lendemain matin. Il refuse de se rendre à l’endroit où il est convoqué. De désespoir, il avale un coupe-ongles. L’ambulance est appelée, et M. quitte le centre pour l’hôpital.
Le samedi matin, les médecins remettent un avis positif, et estiment que M. est en état de prendre l’avion. Il est donc envoyé vers l’aéroport de Zaventem et mis de force dans l’avion. Sept policiers l’accompagnent, en lui attachant les mains et les pieds.
Des militant·es prévenu·es par les co-detenu·es étaient présent·es à l’aéroport pour prévenir les passager·ères du vol de cette expulsion violente. Les passager·ères se sont levé·es avant le décollage en guise de protestation contre cette expulsion. M. s’est débattu, et a finalement été sorti de l’avion. Il est de retour en centre, cette fois à Vottem, où on lui explique qu’il sera mis en isolement sans accès au téléphone pendant 48 heures.
Nous dénonçons également les actions de l’Office des Étrangers, qui voulait s’assurer qu’une personne soit bien expulsée pour le Sénégal. Lors du départ de M. vers l’hôpital, son état de santé met sa possibilité d’expulsion en doute. L’Office décide alors de donner la place dans le vol à monsieur H., détenu au centre fermé de Vottem. H. est donc mis au cachot et prévenu de son expulsion en dernière minute et par surprise. Vu l’avis des médecins, M. reprend finalement sa place dans le vol. H.est ramené à Vottem.
Ce nouveau mode de fonctionnement des expulsions est inadmissible : il prend les détenu·es par surprise et met un frein à l’organisation d’une mobilisation militante à l’aéroport. Nous dénonçons toutes les violences qui continuent d’être commises, et continuons de nous positionner contre toutes les expulsions.
À bas les centres fermés, à bas les frontières et leur monde !
Jeudi dernier, le 28 septembre 2023 sur le coup de midi, S qui est agé de 52 ans est fatigué à cause de plusieurs maladies (cholestérol, syphilis, hypertension, etc.) et un enfermement en centre fermé qui dure depuis le mois de janvier. C’est alors que les gardiens du 127bis lui offre la possibilité de se retirer dans une chambre seul pour s’y reposer disent-ils. Il s’agit en fait d’un piège tendu en vue de son expulsion imminente. S nous dit :“c’est un grave manque de respect, ils m’ont trahi”.
Le lendemain, des policiers en civil de la police fédérale le prennent de force, le menottent et lui annoncent qu’ils partent vers l’aéroport de Zaventem, avant de lui dire une fois sur la route qu’ils l’amènent à l’aéroport de Charleroi. S demande à voir le billet du vol et le laisser-passer de l’ambassade d’Algérie, son pays d’origine. Il n’aura comme seule réponse : “c’est pas ton affaire, c’est la loi, c’est comme ça!”
A l’arrière de l’avion, ils étaient au total six policiers en civil à l’entourer, le maltraiter et l’empêcher de respirer. L’un d’entre eux se tenait devant lui afin de cacher aux passagers les violences que ses collègues exerçaient sur son corps. “Alors que j’étais assis, j’ai crié à l’aide en français puis en anglais. Ils ont appuyé sur ma tête au maximum, puis ils m’ont relaché au moment où je commençais à perdre connaissance” témoigne S.
Témoin de la scène, une passagère sous le choc s’est levée en interpelant les policiers : “vous êtes policiers ou criminels?”. Réponse d’un policier : “ça ne vous regarde pas, c’est la loi !””Quelle loi ? Vous voyez pas que ce monsieur est en train de mourir !” répondra la passagère.
Le pilote est alors intervenu et l’hôtesse de l’air a demandé aux policiers d’arrêter et de faire sortir S de l’avion tout en exprimant sa colère :“le monsieur devient blanc, il change de couleur. Il va mourir, le pilote demande qu’il sorte de l’avion !” En sortant, il n’arrivait pas à marcher. Une fois de retour dans l’aéroport, il a été mis en cellule pendant deux heures en boxer, puis transféré vers un autre centre fermé. Il sera déplacé au centre de Merksplas après avoir dû faire face à une ultime menace d’un des policiers agresseurs : “tu peux m’attendre, la prochaine fois”.Après cette tentative d’expulsion, S a contacté le consulat d’Algérie à Bruxelles qui lui a dit ne jamais avoir donné de laissez-passer.
Le témoignage de S nous renseigne une fois de plus sur la succession des violences racistes subies par des personnes sans papiers sous le coup d’une expulsion : la violence de l’Office des étrangers qui décide de détenir depuis plus de huit mois un homme pour la seul raison que l’Etat lui refuse un titre de séjour, celle du personnel du centre fermé prêt à mentir pour collaborer efficacement à une expulsion et des policiers enragés de la police fédérale de l’escorte. Rappelons que c’est aussi dans l’aéroport de Charleroi que Jozef Chovanec a été assassiné en 2018 par des policiers de la police fédérale. Ce témoignage nous renseigne aussi sur les stratégies répressives et sournoises mises en place pour mettre à mal toutes formes de résistances légitimes des personnes luttant pour leur liberté : mensonges et pièges dans le centre, invisibilisation des violences physiques dans l’avion, menaces, transfert vers un autre centre, etc.
En soutien à S et sans pour autant oublier toutes les personnes détenues, nous demandons sa libération immédiate afin qu’il puisse rejoindre sa famille (frère, soeurs, cousine, etc.) qui vit en Belgique.
A bas les centres fermés, les frontières et leur monde !
“On est venu me prendre. Ils m’ont mis les menottes aux pieds et aux mains, m’ont mis au cachot et m’ont dit que je partais demain.”
“Il y a 40 ans que je suis en Belgique, je me sens belge. Et la Belgique ne veut pas de moi.”
Quotidiennement, nous recevons ces messages de co-détenus, en colère, affligés et désespérés.Malgré les conditions de détention qui les malmènent au quotidien, leur solidarité ne faillit pas. Sans pitié, ils sont renvoyés dans leur “pays d’origine”, pays qu’ils ont, pour certains, été contraints de fuir, qu’ils ont quitté parfois depuis si longtemps ou n’y ont même jamais vécu, pays où ils n’ont parfois plus ni famille, ni amis.
Empêchons ces expulsions, luttons contre ces politiques migratoires mortifères. État assassin !
« J’ai accompli ma peine jusqu’au bout. Pourquoi je suis puni une deuxième fois ? Parce que je suis étranger ? C’est de la discrimination.”
La double peine fait partie de l’arsenal mis en place par l’Office des étrangers pour punir celles et ceux qui ont un jour “troublé l’ordre public” ou commis une infraction. Cette pratique permet à l’Office des étrangers de renvoyer vers un pays dit d’origine des personnes vivant en Belgique depuis parfois des années. : https://www.gettingthevoiceout.org/double-peine-ou-bannissement-methode-particuliere-de-racisme/
Lors de nos contacts nous entendons que l’Office pratique sans aucune limite cette double peine : des hommes de 50, 60 ans, résidant en Belgique depuis des dizaines d’années, ayant des enfants et parfois petits enfants Belges sont enfermés en vue de leur expulsion ; Ils sont ,suite à des infractions, considérés comme « un danger pour l’ordre publique » et ont été déchus de leur titre de séjour.
Témoignages : « J’ai été 3 mois en prison pour une petite erreur de ma part il y a 2 ans. Et ils sont venu me chercher 2 ans plus tard pour me renvoyer dans mon pays. Je vis en Belgique depuis 40 ans . j’aie ici des enfants qui sont majeurs maintenant et ont la nationalité Belge. C’est quoi cette connerie ?” UPDATE : Deux de ces hommes ont été expulsé de force dans le vol collectif Frontex ce 12/09/2023. L’un d’eux avait fait une demande de retour volontaire https://www.gettingthevoiceout.org/deportation-avec-vol-frontex-vers-la-rdc-ce-11-09-2023/
—————————————————————— APPEL URGENT à recharges téléphone Nous recevons énormément de demandes de recharges de téléphone venant de personnes détenues dans les centres fermés. Leur téléphone est très souvent leur seul contact avec l’extérieur, qu’il s’agisse de famille, d’ami·e·s, de leur avocat·e, ou de faire connaître publiquement leur situation.Que leur arrestation ait lieu sur leur route migratoire, ou sur leur lieu de vie, que leur famille et leurs ami·e·s soient ici ou au pays, pouvoir prévenir et communiquer avec ses proches est crucial. Nombreu·x·ses sont celles et ceux qui n’auraient pas les moyens de le faire sans votre aide.Vous pouvez soutenir ces détenu·e·s en achetant chez votre épicier, votre nightshop ou votre libraire une recharge de 10 euros de l’opérateur Lycamobile.
Envoyez-nous alors le code pin inscrit sur cette recharge à notre adresse mail gettingthevoiceout@riseup.net ou par SMS sur notre numéro de téléphone 0032(0)484026781. Nous nous chargerons d’envoyer ce code aux détenu·e·s qui en font la demande.
Vous pouvez aussi, si c’est plus facile pour vous, verser ou encore mieux faire un ordre permanent de 10, 20 euros ou plus sur le compte dédié :
Collectif Contre Les Expulsions Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB Communication: Lyca
Faites passer ce message à vos ami·e·s et connaissances.
12/09/23 Déportation collective par l’agence Frontex ( agence européenne de garde-frontières et de gardes-côtes) et l’État Belge : Ce matin, nous recevons beaucoup d’appels du centre fermé 127bis à Steenokkerzeel de personnes détenues nous confirmant ce qui était annoncé hier: un vol collectif coordonné par l’agence FRONTEX et l’état belge vers la République démocratique du Congo (RDC). L’état belge a mis en marche la machine à expulser.
De nombreuses personnes de nationalité congolaise sont actuellement menottées, violentées, et mises dans des bus en direction de l’aéroport militaire de Melsbroek. La présence policière est très importante.
Quatre détenus nous rapportent :
” Hier soir, plusieurs ont été “convoqués dont un,1 par un par un coach au retour. Une fois dans le bureau, 8 personnes de la sécurité les ont attrapés et amenés de force au cachot “(…) c’était un piège.”
” Je jouais au basket hier et la sécurité m’a attrapé comme ça, sans rien dire.”
À 10 heures ce matin :
” Il y a 40 policiers en chasuble fluo.”” 2 grands bus et 2 camionnettes et des dizaines de voiture de police.”
” Ils sont tous attachés dans la cour 2 par 2 avec des menottes, entourés de trois flics qui les poussent violement vers les bus”. ” Aussi des femmes menottées. On fait ça à des femmes?” ” Il faut faire savoir au monde comment ils traitent les noirs.” ” Il y en beaucoup d’autres qui ont été amené d’autres pays.” ” Ils doivent être une cinquantaine.” ” ça fait peur. On est traités comme des esclaves du siècle dernier. C’est plus humain. ” ” Un homme qui se révoltait a été maitrisé violement. Il est blessé, il a été menotté, attaché dans une camisole de force et jeté dans la camionnette des bagages où il risque d’étouffer.”
Dénonçons cette expulsion en écrivant, taguant téléphonant aux responsables de ces actes criminels.
11/09/2023 Nous apprenons que plusieurs personnes dont une femme au moins ont été mis au cachot ce 11/09 au centre fermé 127 bsi pour une expulsion collective vers la RDC ce 12/09/2023. Départ probable à 10 heures de l’aéroport de Melsbroek. Deux personnes, aussi originaire de RDC sont en route vers Zaventem au départ de Vilnius ( Lithuanie) pour les rejoindre.
Manifestation dimanche 17 septembre à Calais, départ à 15h
devant le Théâtre. // Protest Sunday September 17 in Calais, departure
at 3pm in front of the Theater.
FRANÇAIS :
En mars 2023, les états français et britannique ont annoncé
l’ouverture prochaine d’un nouveau centre de rétention administrative
(CRA) sur le littoral nord de la france, financé par le royaume-uni.
Les CRA sont des prisons où l’état français enferme
les personnes qui n’ont pas les « bons papiers » dans l’attente de leur
expulsion du pays. Il en existe déjà plusieurs dizaines dans toute la
france, dont un à Coquelles, à côté de Calais. Les violences et mauvais traitements contre les prisonnier-es y sont quotidiens.
Ce nouveau projet s’inscrit dans les logiques racistes et
sécuritaires de la france et du royaume-uni, comme de l’ensemble des
pays européens, qui dépensent des milliards d’euros dans la militarisation des frontières, le flicage et le harcèlement des personnes exilées.
Alors que la majorité des habitant-es de la région souffrent, comme les personnes exilé-es, d’une grande précarité, il est temps de mettre un terme aux politiques d’enfermement et de déportations. En plus d’être cruelles et inhumaines, ces politiques sont coûteuses et inefficaces
: en dépit de tous les mauvais traitements qu’elles subissent ici, les
personnes exilé-es continuent de venir pour fuir pauvreté et les
conflits, dont les états occidentaux sont souvent en grande partie
responsables.
Nous appelons à multiplier les initiatives pour empêcher, par
tous les moyens nécessaires, l’ouverture de ce nouveau CRA, ou tout
autre lieu de ce type partout sur le territoire, ainsi qu’à pousser à la
fermeture de ceux déjà existants.
In March 2023, the French and British states announced the
upcoming opening of a new administrative detention center (CRA) on the
northern coast of France, financed by the United Kingdom.
CRAs are prisons where the French state locks up
people who don’t have the “good papers” while awaiting their deportation
from the country. There are already dozens throughout France, including
one in Coquelles, near Calais. Violence and mistreatment against prisoners is a daily occurrence there.
This new project is part of the racist and securitarian policies of
France and the United Kingdom, as well as all European countries, which spend billions of euros on the militarization of borders, policing and harassment of exiled people.
While the majority of the region’s inhabitants suffer, like people on the move, from great precariousness, it is time to put an end to the policies of confinement and deportations. In addition to being cruel and inhumane, these policies are costly and inefficient:
despite all the mistreatment they suffer here, exiled people continue
to come to escape poverty and conflicts, from which Western states are
often largely responsible.
We call for increased initiatives to prevent, by all means
necessary, the opening of this new CRA, or any other place of this type
anywhere in the territory, as well as to push for the closure of those
already existing.
04/09/2023 En plus des rafles annoncées par l’état, des arrestations ont lieu quotidiennement dans toute la Belgique, dans les gares, dans les transports publics, criminalisant des personnes qui cherchent leur chemin dans ce chaos migratoire.
Non, le modèle social de la régularisation par le travail n’est pas une réponse. Cette analyse réductrice des évènements à la gare du midi ne prend pas en considération le nombre important de personnes sans papiers qui seraient exclues de ce modèle ainsi que tous les autres publics concernés.
Il faut pointer du doigt les représentants politiques qui choisissent d’appliquer des politiques racistes, prolophobes et violentes et laissant une liberté totale d’agir aux forces de l’ordre. Pendant ce temps, les autorités belges continuent de remplir les centres fermés et d’expulser. Ce faisant, des places sont libérées pour enfermer d’autres personnes.
Nous rappelons l’importance de soutenir la lutte pour une régularisation pour tous et toutes ainsi que la suppression de toutes les formes d’enfermement.
22/08/2023 Si vous connaissez des personnes, collectifs ou associations pouvant aider Angel à sortir d’un centre de détention en Suède et à obtenir la protection internationale, contactez-nous immédiatement.
Contexte : Angel a été contrainte de quitter le Kenya suite à une attaque lesbophobe ayant entrainé le décès de sa compagne. Après deux refus de protection internationale en Suède, elle décide de venir en Belgique introduire une nouvelle demande. Cependant, à cause du règlement Dublin, la demande est rejetée et Angel est transférée du centre Dublin de Zaventem au centre fermé pour femmes de Holsbeek, où elle passe près d’un mois enfermée. Angel finit par accepter l’expulsion en Suède car elle ne supporte plus les conditions de détention. Malheureusement, Angel est placée à son arrivée en Suède en centre fermé. Elle y est détenue depuis trois mois, et risque une déportation vers le Kenya, où sa vie est en danger. Témoignage ( engl) ici : https://www.gettingthevoiceout.org/wordpress/wp-content/uploads/2023/08/zweden-2.mp3
Transcription du témoignage :
“Je m’appelle Angel. Je viens du Kenya. Je suis lesbienne. Actuellement, je suis en Suède.“
“J’ai introduit ma première demande d’asile en Suède et l’Office national suédois des migrations m’a donné un négatif. J’ai essayé de leur expliquer ce qu’il s’était passé quand j’étais au Kenya. Comment j’ai été attrapée avec ma partenaire. Et puis ma partenaire, comment ils ont blessé ma partenaire. Les autorités suédoises me croient mais ils veulent les éléments pour prouver ça et à ce moment-là, je n’en avais pas parce que c’était à l’époque du COVID que je suis arrivée ici. Et plus tard, quand le COVID était en baisse, j’ai essayé mais malgré tout je ne pouvais pas trouver qui que ce soit pour m’aider à trouver les preuves car [?] jusqu’à ce que je trouve un avocat qui a fait une investigation. Il a été au bar où nous nous sommes faites battre avec ma partenaire. Il a demandé et a trouvé la vérité. Donc quand les éléments sont arrivés… J’ai essayé de faire appel avec ces éléments mais les autorités suédoises n’ont pas voulu poursuivre avec mon dossier. Après ça, j’étais très déçue et très inquiète, je ne pouvais pas rester dans ce pays sans permis, sans travailler. J’ai des enfants, avant, dans mon pays. Je ne pouvais pas aider mes enfants. Et là je décide d’aller en Belgique pour voir si la Belgique pouvait m’aider, pour leur montrer mes éléments. Ainsi, ils pourraient avoir aussi les preuves au pays. L’Office des Etrangers [en Belgique] a dit qu’ils ne pouvaient pas m’aider car mes empreintes digitales sont déjà en Suède, et donc je dois retourner en Suède. J’ai dit “d’accord” et alors ils m’ont ramenée. L’Office national suédois des migrations, ils me détiennent jusqu’à aujourd’hui. Maintenant cela fait trois mois que je suis dans le centre de détention. Et ici, il n’y a pas de médicament, il n’y a pas de médecin, et j’ai des complications de santé. Donc là, ils veulent me déporter dans mon pays. Et je n’ai nulle part où aller. Je ne sais pas quoi faire. Je suis vraiment, vraiment désespérée. Je ne sais pas comment je vais trouver de l’aide mais je suis vraiment désespérée et je demande juste de l’aide. Merci.”
Le centre fermé de Holsbeek, situé en périphérie de Leuven, est le seul des 6 centres fermés de Belgique qui n’enferme que des femmes. Ce 16 août 2023, une femme âgée de 58 ans a été retrouvée inconsciente dans sa chambre. Il semblait qu’elle ne mangeait plus depuis plusieurs jours et que personne ne l’avait remarqué. Tout le monde a été choqué.e de la voir dans cet état. Elle a été amenée à l’hôpital. “On ne savait pas si elle était morte ou vivante”, rapportent les détenues.
Cet événement a déclenché de fortes protestations. Elles sont une vingtaine de détenues à manifester ce jour contre leur enfermement. L’une des femmes qui se sont révoltées a été mise au cachot. La directrice, qui était dans son bureau, n’a même pas pris la peine de venir à elles pour écouter leurs revendications.
Voici les motifs de leurs protestations : • Les conditions de vie épouvantables : elles dénoncent particulièrement les conditions d’hygiène, l’état des toilettes qui sont très sales… • L’insuffisance des repas : “on reçoit une petite portion. Si on demande plus, ils nous disent non et jettent le reste devant nos yeux à la poubelle”. “C’est une forme de torture qu’ils nous infligent.” Certaines détenues rapportent aussi que la nourriture servie est parfois avariée et qu’elles sont régulièrement malades après les repas. • Le manque d’encadrement et de soins pour certaines femmes très vulnérables. Certaines détenues sont dans des états de santé catastrophiques. L’une d’elle n’a plus qu’en seul rein et est enfermée depuis 5 mois. Une détenue raconte qu’elle a perdu 15 kilos en 3 mois de détention. • L’administration de médicaments inappropriés et aux mauvaises heures : “moi je suis très malade et prends beaucoup de médicaments. Mais ils ne me les donnent pas aux bonnes heures et il me semble parfois que ce ne sont pas toujours les bons médicaments. Parfois je me sens comme droguée après.” • La présence d’une femme enceinte dans le centre depuis un mois. • Les détentions administratives. “Nous sommes traitées comme des criminelles”. • La longueur des détentions : certaines femmes sont enfermées parfois depuis 5 mois, 8 mois, 10 mois, parfois presque 1 an, attendant une expulsion ou une libération. “C’est insupportable ces attentes et ces non décisions.” • L’incompréhension des décisions de libérations/expulsions et leur caractère aléatoire.
“AIDEZ NOUS. ON A BESOIN DE VOTRE AIDE “
“Nous sommes ici comme des animaux. Mais en Belgique, même les animaux ont des droits.”
Les détenues déplorent également l’impossibilité de faire sortir des preuves en images de toutes les injustices et mauvais traitements qu’elles subissent. Leurs smartphones leur sont en effet confisqués à leur arrivée dans le centre fermé. “On parle, on parle, on pleure, on crie… Mais à la fin, on est toujours en prison.”
Getting the voice out revendique la fin de tous enfermements et la liberté de circulation pour toutes et tous. Il nous semble cependant important de faire entendre les revendications des détenues telles qu’elles nous les énoncent.
Richard Ngaballa est un homme gay camerounais, détenu au centre fermé 127bis depuis mars 2023. Menacé d’expulsion, il risque la prison et la mort au Cameroun. Arrivé en 2016 en Belgique, Richard a depuis déposé quatre demandes de protection internationale qui ont toutes été rejetées par le CGRA, et donc l’Etat belge. Alors que tout l’entourage de Richard est au courant de son homosexualité, qu’il vit avec son compagnon et fréquente des lieux LGBTQIA+, il se voit refuser la protection internationale. Le CGRA a tout d’abord déclaré, et sans aucune preuve, que Richard faisait “cela” pour de l’argent. Lors d’une demande ultérieure, le CGRA a estimé qu’il n’y avait aucun danger pour Richard au Cameroun. Or, une plainte a été déposée à son encontre à Yaoundé. Et de nombreux rapports attestent des dangers encourus pour les personnes LGBTQIA+ au Cameroun actuellement. Il est impossible de prouver son homosexualité, a fortiori quand le CGRA part du principe que l’on ment. Malgré une tentative de procédure de cohabitation légale qui n’a pas pu aboutir car il a été impossible d’obtenir le certificat de célibat nécessaire au Cameroun ; malgré une attestation du compagnon de Richard et tous les éléments fournis par celui-ci ; malgré les violences homophobes subies par Richard en centre d’accueil et attestées ; le CGRA s’obstine à refuser la protection internationale.
Exigeons la libération immédiate de Richard Ngaballa !
Pour soutenir Richard vous pouvez, – Rejoindre le rassemblement prévu ce mercredi 9 août 2023 à 10h devant le CGRA, rue Ernest Blerot 39, 1070 Anderlecht, organisé par plusieurs collectifs
– Ecrire aux institutions responsables. Pour cela, voir le post
24 JUILLET 2023 Il y a peu, nous communiquions sur la situation alarmante de Richard Ngaballa. Contraint de fuir le Cameroun en raison de son homosexualité, il s’est vu refuser l’asile par l’État belge, qui a évoqué un manque de preuves de son orientation sexuelle. Il fait actuellement face à un risque imminent d’expulsion forcée vers le Cameroun, pays où il a déjà subi des tortures et mauvais traitements. Richard a déjà été confronté à une première tentative d’expulsion le vendredi 14 juillet 2023. La prochaine tentative sera certainement organisée avec une escorte policière, et donc plus difficile à résister. IICI COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU 17 /07/2023.
Alors que tout l’entourage de Richard est au courant de son homosexualité, le CGRA (et via lui, l’État belge) dit ne pas être convaincu. Une décision prise en dépit des risques encourus de prison et de violence à Yaoundé. Une plainte y a pourtant été posée à l’encontre de Richard au sujet de son homosexualité.
Getting the Voice Out se positionne contre toutes formes d’enfermement et contre les frontières. Toute personne devrait avoir le droit de vivre et se déplacer où elle le souhaite. Par conséquent, nous ne reconnaissons pas la légitimité des instances migratoires et d’asile. Cependant, il nous semble important de dénoncer l’absurdité des décisions prises et l’impact que celles-ci ont sur la vie des personnes concernées.
Si vous souhaitez soutenir Richard, vous pouvez écrire au Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides (CGRA) et à l’Office des Etrangers afin de signaler votre indignation face au traitement dont il fait l’objet de la part de l’État belge.
(Plus bas lettre type et adresses des services concernés)
Lettre-type et adresses :
Monsieur le directeur de l’Office des Etrangers, Madame, Monsieur, J
Je vous envoie ce mail afin de vous interpeller sur la situation de Richard Ngaballa, actuellement détenu au centre fermé 127bis. Monsieur Ngaballa a été contraint de fuir le Cameroun en raison de persécutions liées à son orientation sexuelle, et a demandé la protection internationale à plusieurs reprises. Si Monsieur Ngaballa est expulsé au Cameroun, il risque la mort ou la prison. Nous considérons que Richard Ngaballa doit être libéré de toute urgence et recevoir le statut de réfugié en Belgique pour bénéficier de la protection à laquelle il a droit.
Nous vous demandons de procéder à la libération de Richard Ngaballa de toute urgence. Bien à vous,
Update 20/07/2023 : Monsieur a été expulse par surprise ce 20/07/2023 vers Istamboul.
17 juillet 2023
Naraj Al-Nanal est originaire de Gaza, Palestine. Il a récemment fui la guerre et les violences qu’il subissait en Palestine, et a introduit une demande d’asile en Belgique. Lors de son inteview au Commissariat général aux réfugiés et apatrides, Siraj a affirmé que sa mère était née en Azerbaijan. Suite à cette simple déclaration, le CGRA a refusé de lui accorder l’asile, sous prétexte que sa mère et lui auraient la nationalité azerbaijanaise. Siraj a fourni des preuves de sa nationalité palestinienne ainsi que des documents qui attestent qu’il est né, a vécu et a grandi à Gaza. En vain : le CGRA maintient sa position absurde de refus. Siraj a déjà fait l’objet d’une première tentative d’expulsion hors de la Belgique. Il souhaite diffuser son histoire et recevoir tout le soutien possible. Il nous a fait parvenir la vidéo ci-dessus.
Alors que la presse belge s’attardait sur le “grabuge” causé par la légitime colère de ses codétenus sous le choc, l’Office des étrangers annonçait dès le lendemain qu’il s’agissait certainement d’un “décès par mort naturelle”. Le parquet d’Anvers confirma cette thèse le jour d’après.
L’enquête de Mediapart revient sur le parcours de ce père de famille qui a subi la torture dans les geôles géorgiennes avant de se réfugier en France. L’article soulève aussi des questions importantes quant aux circonstances de sa mort alors que seule une “analyse” externe du corps aurait été réalisée. Certains codétenus parlent d’injections forcées de ce qui pourrait être des antipsychotiques, des médicaments qui peuvent causer des troubles cardiaques graves. La fille de Tamazi a demandé, en vain, d’obtenir la liste des médicaments qui lui ont été administrés. Aussi, des plaies sont visibles au niveau d’une oreille, de son front, du torse et d’un coude sur des photos du corps prises à la morgue. Sa femme témoigne qu’il n’avait aucune plaie la veille lors de sa visite. Elle ajoute qu’à la morgue, « il était gonflé. Il avait du sang dans la bouche et sur les oreilles, que ses cheveux cachaient ».
La famille s’est constituée partie civile et nous espérons que son combat permettra de connaître la vérité et que les responsabilités individuelles mais aussi politiques seront clairement établies. Tamazi n’aurait jamais dû se retrouver dans ce centre fermé, au même titre que tous les autres détenus. Les efforts de l’Office des étrangers et du parquet pour ne pas connaitre les causes de la mort de Tamazi reflètent le racisme qui structure la politique migratoire.
Un homme gay risque une expulsion vers le Cameroun, où il est menacé de prison et de mort
Il y a plusieurs années, Richard quittait le Cameroun pour fuir des violences du fait de son homosexualité. Alors qu’il a été privé de protection internationale en Belgique au mépris des nombreuses preuves attestant des risques réels que représenterait un retour forcé vers son pays d’origine, il est actuellement détenu dans le centre fermé 127 bis. La menace d’une expulsion imminente illustre de façon inquiétante les difficultés vécues par les personnes homosexuelles lors d’une demande d’asile, ainsi que la violence institutionnelle perpétrée par l’État belge.
En 2015, Richard Ngaballa a été contraint de fuir le Cameroun suite à
une attaque homophobe extrêmement violente de sa famille. Richard
entretenait alors une relation cachée avec un homme. Un matin, en
rentrant chez lui avec son compagnon, il se rend compte d’une embuscade :
des membres de sa famille sont présents et le confrontent sur son
homosexualité qu’ils viennent de découvrir suite à des rumeurs dans le
quartier. Au
cours de cette agression, Richard et son compagnon ont tous deux été
victimes d’actes de tortures, avant de parvenir à s’échapper et
rejoindre l’hôpital de Yaoundé. Ils ont ensuite décidé de quitter le Cameroun, malgré leurs séquelles physiques. Au long du parcours, l’état de santé du compagnon de Richard s’est dégradé. Au Maroc, alors que les deux hommes espéraient pouvoir accéder à des soins de santé gratuits en Espagne, le compagnon de Richard est décédé d’une infection résultant des actes de tortures subis.
Être contraint de prouver son homosexualité par tous les moyens, en vain
Richard est arrivé en Belgique en 2016 pour rejoindre sa tante qui y habite. Il y a introduit une première demande de protection internationale (DPI) pour motif de persécutions liée à son orientation sexuelle au Cameroun. Malheureusement, cette demande fut rejetée, le CGRA considérant qu’il n’y avait pas assez d’éléments pour attester de l’homosexualité de Richard. Au total, Richard aura effectué 4 demandes de protection internationale (DPI) en Belgique, toutes déboutées ou déclarées irrecevables par manque de nouveaux éléments. La quatrième et dernière DPI date de 2022. Richard a alors un nouveau compagnon, avec qui il habite et avec qui il a entamé une procédure de cohabitation légale. Malheureusement, il est impossible pour Richard de réunir tous les documents exigés, tel que par exemple une attestation de célibat provenant du Cameroun. Richard compile tous les documents possibles et envoie également des vidéos intimes à caractère sexuel, ne sachant plus quoi fournir comme preuves après autant d’années et de procédures. La réponse est toujours négative. Le CGRA lui signifiera même “qu’il est interdit d’envoyer des images pornographiques”.
Témoigner comme dernier recours face à un risque d’expulsion imminente
Au vu du danger certain encouru, Richard souhaite parler à des journalistes et médiatiser son histoire. En Belgique, les autorités prétendent respecter et protéger les droits des personnes LGBTQIA+ : ce que Richard vit depuis plusieurs années prouve indéniablement le contraire.
12/07/2023 Elle a voulu quitter son pays, l’Érythrée, pour rejoindre ses enfants et petits enfants installés en Norvège. Sur sa route, elle a déposé ses empreintes en Roumanie . Arrivée en Norvège, l’Etat a décidé d’appliquer le règlement Dublin et de la détenir en centre fermé puis de la renvoyer en Roumanie.
Elle a décidé depuis la Roumanie de rejoindre des amies en Belgique. Une fois en Belgique, elle a fait une demande de protection internationale et a été mise dans un centre ouvert.
L’office des Étrangers a découvert qu’elle était “dublinée” et l’a enfermé au centre fermé pour femmes de Holsbeek. Elle a été à nouveau expulsée en Roumanie avec escorte roumaine ET belge ce 27/06/2023 !
Pour rappel, le réglement Dublin réglemente le pays responsable de la demande d’asile d’une personne au niveau européen en application de toute une série de critères. Le critère le plus régulièrement appliqué est celui du premier pays d’entrée de la personne au sein de l’Union européenne. Les autorités déterminent ce pays en fonction des empreintes que les personnes ont été contraintes de déposer. La Norvège comme la Belgique ont expulsé cette femme vers la Roumanie en vertu du règlement Dublin, un pays dans lequel elle n’a fait que passer.
Alors que le 18 juin, nous relations des violences dont sont victimes les personnes détenues au centre fermé de Bruges ( https://www.gettingthevoiceout.org/centre-ferme-de-bruges-appel-des-detenus/ ), nous avons depuis lors appris d’autres faits de maltraitances et violences inacceptables. Monsieur M., en grève de la faim et de la soif durant plus de 40 jours, a été victime de traitements violents et dégradants dès son arrivée au centre fermé de Bruges. Il nous explique avoir été forcé à se nourrir sous peine d’être mis en isolement : “C’était le cachot ou le repas. Ils m’ont enfermé 6 fois, chaque fois que je refusais de manger”.
Il aurait également été contraint aux soins, enfermé pendant 3 jours consécutifs en isolement jusqu’à ce qu’il accepte une prise de sang. Ceci est pourtant contraire au code de déontologie médicale (art. 20).
Au retour d’une audience pour requête de mise en liberté, il explique avoir été ramené par 6 policiers, enfermé et mis à nu en isolement, puis contraint à signer des documents sous couvert d’un chantage d’enfermement au cachot. Un traitement médical adapté lui était refusé, car le médecin du centre le jugeait “non collaborant” ; face au continuel chantage à l’isolement, Mr. M nous expliquait n’avoir plus aucune confiance en les membres du personnel, soignant et non soignant, du centre.
Ce sentiment de méfiance à l’égard du personnel soignant nous a déjà été rapporté, contribuant à une absence de soins adéquats et appropriés dans un contexte carcéral où l’accès aux soins et les droits des patient·es sont déjà compromis.
18 juin 2023 : les personnes détenues nous font part de leurs inquiétudes pour un de leurs co-détenus. M. est en grève de la faim et de la soif de manière discontinue depuis plus de quarante jours. Actuellement, il pèse seulement environ quarante kilos et se plaint de fortes douleurs aux reins. M. est détenu depuis dix mois dans trois centres fermés différents et a déjà subi trois tentatives d’expulsion violentes. Il a été libéré le 14 juin 2023 par la Chambre du Conseil de Charleroi suite à une demande de libération introduite par son avocat. L’État belge a décidé de s’acharner et de faire appel de cette décision. M. restera en centre fermé et va comparaître devant la Chambre de Mise en Accusation dans quinze jours.
Les personnes détenues nous rapportent : “Il y en a plusieurs en grève de la faim. Moi aussi je crois que je vais arrêter de manger, c’est tout ce qu’il me reste à faire pour obtenir la liberté. Un homme est en grève de la faim depuis quarante jours. Il va crever Madame, et on est là à ne rien pouvoir faire. C’est de la torture de voir ça.”
Ces faits s’inscrivent dans un contexte général de violence au centre fermé de Bruges que les personnes détenues dénoncent : “C’est affreux ici Madame. On recoit pas nos médicaments, mais des calmants on en reçoit tant qu’on veut. La nourriture est de très petite quantité. On est mis au cachot pour un oui ou un non. Des hommes enfermés ici ont des enfants dehors (l’un d’eux en a six), d’autres ont des papiers en règle dans un autre pays d’Europe. C’est pas normal tout ça Madame.”
15/06/2023 [Presse] “Les questions demeurent après le séjour en centre fermé d’une mère séparée de ses enfants” “Camilla aura au total passé pas moins de 40 jours en “détention administrative”, séparée de son compagnon et de ses deux enfants en bas âge. Et son enfermement n’aurait servi qu’un but, selon les associations qui ont suivi ce dossier : celui de pousser sa famille, au grand complet, à quitter notre pays”L’enfermement, quel qu’il soit (pénal ou administratif) et qu’elles que soient les conditions, détruit des vies. Pourtant, à l’horizon 2030, la Belgique construira 4 nouveaux centres fermés.
Le texte complet de l’article : On n’enferme pas un enfant. Point. » La formule, érigée en rempart contre la détention de familles avec enfants en vue de faciliter leur expulsion, avait marqué de son emprunte l’ère de la Suédoise et du secrétaire d’Etat à la Migration, Théo Francken (N-VA), en finissant par tracer une ligne rouge, d’ailleurs reprise dans l’accord de gouvernement de la Vivaldi : « Des mineurs ne peuvent pas être détenus en centre fermé. »Mais qu’en est-il lorsqu’un parent est détenu en centre fermé sans ses enfants dans la perspective d’une expulsion collective de l’ensemble de la famille ? Le cas de Camilla* une femme de 25 ans, mère de deux enfants de 1 et 6 ans, eux aussi sans titre de séjour, tout comme leur père, provoque aujourd’hui l’indignation de 14 associations** cosignataires d’une carte blanche transmise au Soir, parmi lesquelles la Ligue des Droits Humains, Défense des Enfants International ou encore le Ciré (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Étrangers).Née en Italie en 1998 d’une mère d’origine yougoslave, Camilla assure séjourner en Belgique depuis 2012, où elle vit de débrouille avec le père de ses enfants, lui aussi en situation irrégulière. Le 28 avril dernier, elle a été interpellée par la police à Bruxelles, sur base d’un contrôle d’identité. Le lendemain, constatant qu’elle ne s’était pas pliée à une précédente décision d’expulsion datée de 2022, l’Office des Etrangers (OE) lui notifiait un ordre de quitter le territoire « avec maintien », soit privation de liberté. Elle était envoyée dans la foulée au centre fermé pour femmes d’Holsbeek après avoir pourtant, dit-elle, notifié aux services l’existence de ses enfants, demeurant seuls avec leur père depuis lors. C’est derrière ces murs qu’elle a par ailleurs appris qu’elle était enceinte (à l’heure actuelle, de 8 semaines), rapporte-t-elle au Soir, qui a pu s’entretenir avec elle par téléphone.Dans sa décision d’éloignement, citée dans un arrêt rendu le 5 juin dernier par la Chambre des mises en accusation (devant laquelle Camilla a contesté sans succès sa détention, après avoir déjà échoué à obtenir gain de cause devant la Chambre du conseil) et que Le Soir a pu consulter, l’OE expose sa volonté de ne pas uniquement expulser la mère, seule à être privée de liberté pour l’instant, mais bien « toute sa famille. » « La famille complète peut se construire un avenir dans son pays d’origine. Toute la famille devra quitter la Belgique », juge l’Office.Reste à savoir de quel pays d’origine on parle. Le même arrêt de la Chambre des mises en accusation rappelant que la mère demeure de « nationalité inconnue ».Ce qui n’a pas empêché l’OE d’estimer, du moins dans un premier temps, que la destination tout indiquée pour la famille devait être la Serbie. Le 11 mai dernier, une « demande de réadmission » a ainsi été envoyée à cette fin aux autorités consulaires de ce pays. « Mais ils ne peuvent pas m’expulser là-bas », conteste l’intéressée, qui se déclare apatride. « Je n’ai aucun papier dans aucun pays. » En attendant, Camilla reste donc en « stand-by », écartée de ses enfants. « Ils me réclament beaucoup, mais je ne veux pas qu’ils me voient ici car cela va les angoisser. »Une « prise d’otage » ?Pour Me Selma Benkhelifa, qui défend les intérêts de Camilla et qui tire ici la sonnette d’alarme, le cas représente un précédent dangereux et choquant. « C’est la première fois que j’entends que l’on détient de la sorte un parent sans ses enfants », assure même cette avocate spécialisée en droit des étrangers.Sotieta Ngo, directrice générale du Ciré, évoque avec la même indignation « une pratique qui n’est pas inconnue, mais qui était devenue complètement inhabituelle » depuis longtemps, et plus spécifiquement depuis la création en 2008, sous Annemie Turtleboom (Open VLD, alors ministre en charge de la Migration), des « maisons de retours ». A savoir ces logements en régimes semi-ouverts destinés à maintenir un contrôle sur les familles en attendant leur expulsion, sans les priver totalement de leurs mouvements.Lui aussi informé de la situation depuis la mi-mai, Solayman Laqdim, Délégué Général aux Droits de l’Enfant, abonde lui aussi dans le même sens en dénonçant une situation qu’il décrit comme « ni normale, ni juste ». « Aujourd’hui, la règle de manière générale est d’aller vers des maisons de retour afin de respecter le principe de la Convention internationale des droits de l’enfant selon lequel parents et enfants ne doivent pas être séparés contre leur gré, sauf si cela est dans l’intérêt supérieur de l’enfant. »Appuyée par le collectif de signataire, l’avocate de la famille soutien que la décision de priver des enfants d’un ou plusieurs de leurs parents entre non seulement en contradiction avec l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’Homme (qui consacre le droit au respect de sa vie privée et familiale) mais aussi avec la jurisprudence belge du Conseil d’Etat. Lequel avait, en 2016, rendu un arrêt annulant l’article d’un projet d’arrêté royal de 2014 consacrant la possibilité alternative d’enfermer un parent en centre fermé pour éviter de devoir détenir une famille entière avant une expulsion. Pour la haute juridiction administrative « une telle mesure » apparaissait alors comme « disproportionnée par rapport au but poursuivi ». Sauf, précisait-elle en usant de mots forts, « à imaginer, ce qui est à l’évidence inconcevable, que la partie adverse (l’Etat belge dans le cas présent, NDLR) entendrait de la sorte retenir un membre de la famille en “otage” pour s’assurer que le reste de la famille se soumettra à la mesure d’éloignement afin de récupérer le membre de la famille retenu ».Pour le collectif de signataires, c’est ainsi très clair : « Cette maman détenue à Holsbeek est un “otage” selon les mots du Conseil d’Etat. Cette pratique paraissait inconcevable en 2016 mais s’est réalisée aujourd’hui. L’Etat belge a le devoir et l’obligation de protéger les enfants, tous les enfants. Il a aussi l’obligation de tenir compte de leur intérêt dans toutes les mesures qu’il prend. Même si la famille est en séjour illégal. La politique migratoire ne peut pas primer sur l’intérêt supérieur de l’enfant. »Les contradictions de l’OfficeA l’Office des étrangers, on réplique en assurant ne pas prendre le sujet des liens familiaux à la légère. Tout en remettant en cause la condition de mère de Camilla. « Lors de toute interception, la personne est soumise à un formulaire qui contient notamment des questions sur la situation familiale de l’intéressé. Ici dans le cas présent, l’intéressée n’a jamais déclaré lors de son arrestation qu’elle avait deux enfants », évoque Dominique Ernould, porte-parole de l’Office, dans une réponse écrite envoyée au Soir. « Nous ne pouvons donc pas, à l’heure actuelle, dire s’il s’agit bien de la mère des deux enfants. » Un propos qui semble toutefois entrer en contradiction avec la décision de l’OE évoquée dans l’arrêt de la Chambre des mises en accusation et citée plus haut dans cet article. Une décision mentionnant bien une volonté d’expulser « toute la famille » de l’intéressée.L’Office des Etrangers assure pour le reste ne pas avoir pris de décision définitive quant à cette expulsion, faute de certitudes sur la destination. « Les recherches concernant l’identification de la personne sont en cours auprès des services compétents de l’Office des étrangers. Il est donc prématuré de répondre à la question d’un rapatriement et vers un pays en particulier. »Une position actuelle qui, là encore, n’a pas empêché l’Office des étrangers d’introduire une demande à la Serbie il y a plus de trois semaines en vue d’une expulsion. Ni de maintenir Camilla, en attendant, derrière les murs d’Holsbeek, à son grand désarroi. « On me retient ici enfermée ici, sans que je ne sache pourquoi, » déplore-t-elle. « Ici, je ne mange pas bien, et pour ma grossesse, j’ai beaucoup de stress, car je sais qu’il y a des maladies qui circulent. Ma tension était à neuf, hier. Les docteurs m’ont dit que ce n’était pas normal. »* Prénom d’emprunt
Empêchons une expulsion d’un homme en grève de la faim ce
vendredi 09/06/2023
Monsieur MS demande
notre soutien pour empêcher sa 3ème tentative d’ expulsion vers
Alger ce vendredi 09/06/2023
Précédent appel
pour M :
https://www.gettingthevoiceout.org/merksplas-une-semaine-en-greve-de-la-faim-et-de-la-soif-comme-ultime-tentative-de-liberation-30-mai-2023/
Il vit en Europe
depuis 30 ans , il est enfermé en centre fermé depuis le 21/09/2022
( Merksplas puis 127 bis). Il a entamé une gréve de la faim le
24/05/2023 (15 jours actuellement) pour réclamer sa libération. Il
n’a plus aucun contact en Algérie qu’il a quitté il y a des
dizaines d’années
RV aéroport de
Zaventem ce vendredi 12 heures pour expliquer la situation de
Monsieur MS
Vol Air Algérie AH
2063 15 heures
STOPDEPORTATION
PS : Au cas ou il y a un changement de programme je rajoute ici.
—————————————————————————————————————————–
Mohamed
S. est détenu dans le centre fermé de Merksplas depuis le 21 septembre
2022 en vue d’une expulsion vers son “pays d’origine”, l’Algérie. Il vit
depuis 30 ans en Europe et réside en Belgique depuis 2002.
Ne pas boire et ne pas manger comme dernier recours
Ce 24 mai 2023, Mohamed a entamé une grève de la faim et de la soif. Il nous dit : “La liberté n’a pas de prix, je mets ma vie entre parenthèses, je meurs ou je vis, c’est à eux de décider. Je n’ai pas trouvé d’autre solution”. Les différents recours introduits par son avocat devant les juridications administratives et judiciaires complices, n’ont pas permis sa libération. Il risque désormais sa vie en espérant être libéré. Huit jours après le début de son action, il se sent fiévreux et souffre de nombreux vertiges. À bout de force, il est contraint de rester dans son lit 24h/24 et ne peut bénéficier des deux seules heures de sortie autorisées.
La possibilité de la mort renforcée par l’inconscience du personnel et de l’Office des étrangers
Une grève de la soif peut très rapidement entrainer de graves séquelles cérébrales et rénales irréversibles, ainsi que la mort à court terme. Mohamed a été mis en isolation médicale dans le bloc 5 du centre fermé de Merksplas, mais ne reçoit pas le suivi médical adapté à sa situation. Au cinquième jour de sa grève, il a demandé qu’une prise de sang soit réalisée, ce qui lui a été refusé au motif que “ce n’est pas nécessaire”. Nous rappelons qu’il est recommandé de faire un bilan sanguin de départ, puis un autre de façon hebdomadaire et particulièrement si la perte de poids est supérieure à 10% de la masse corporelle.Mohamed est autant conscient des risques pris que de la négligence raciste du personnel du centre et de l’Office des étrangers à son égard. Il nous dit : “Nous sommes des otages ici et je n’ai pas trouvé d’autres solutions”. Trois mois après la mort suspecte et toujours inexpliquée (sauf à croire la théorie de la “mort naturelle” avancée par les autorités dès le lendemain du drame) d’un homme géorgien dans ce même centre fermé, les codétenus de Mohamed sont très inquiets. Très régulièrement, des détenus dans les centres fermés entament des grèves de le faim et/ou de la soif pour réclamer leur libération face à ces enfermements sans fin et extrêmement violents. Nous sommes actuellement en contact avec une personne détenue au centre fermé de Bruges qui en est aujourd’hui à 22 jours de grève de la faim.
Appel à soutien
Nous vous invitons à envoyer des mails et téléphoner aux responsables de ces maltraitances pour que Monsieur Mohamed S. reçoive les soins appropriés et in fine sa libération :
Monsieur le Directeur de l’Office des Étrangers, Madame, Monsieur,
Je vous envoie ce mail afin de vous interpeller sur la situation d’une personne actuellement détenue au centre fermé de Merksplas. Il s’agit de Mohamed S., de nationalité algérienne, et ayant quitté son pays il y a plus de 30 ans. Actuellement, il est en grève de la faim et la soif depuis huit jours . Sa situation médicale est catastrophique et sa vie est en danger. De jour en jour, sa santé se dégrade. D’autant plus, qu’on lui refuse des soins médicaux adaptés (hôpitaux et médecins). Monsieur Mohamed S. est en Belgique depuis plus de 20 ans et y a construit une grande partie de sa vie. Les années passant, il a de moins en moins d’attaches avec son pays d’origine. Nous considérons que cette détention doit prendre fin dans les plus brefs délais afin qu’il puisse être soigné de manière adéquate et continuer sa vie en Belgique.
Pourriez-vous vous, de toute urgence, exiger la libération de Monsieur Mohamed S, afin d’éviter que la situation dégénère ?
Si vous connaissez des journalistes de confiance qui pourraient donner de l’écho à cette information et mettre en lumière les responsabilités criminelles du centre fermé et de l’Office des étrangers, merci de leur transmettre ces premières informations.
Une quinzaine de détenu·e·s guinéen·ne·s ont déjà été mis·e·s au cachot aux centres fermés de Merksplas et de Vottem ce samedi en vue de les transférer dimanche et lundi au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel, pour les mettre ensuite de force ce mardi 23/05/2023 à 10 heures sur un avion militaire à l’aéroport de Melsbroek.→ Voir mode d’emploi vol collectif : https://www.gettingthevoiceout.org/mode-demploi-vol-collectif/
Les actions contre ces expulsions restent à inventer !
Contextualisation de la situation de Madame Touria
Madame Touria vit depuis 17 ans en Belgique. Suite au dépôt de son dossier de mariage auprès de la commune avec son compagnon, elle a été arrêtée et amenée en centre fermé en janvier 2023. La commune a considéré cette demande comme étant un « mariage blanc », soit qu’elle cherchait par son mariage uniquement un avantage au séjour. Touria souffre de problèmes de santé mentale et a très mal supporté son enfermement dans les centres fermés de Holsbeek puis de Bruges pendant 5 mois. Des médecins extérieurs l’ont visitée et ont attesté de cet état de santé. Son avocate a fait un recours qui passait devant la chambre des mises en accusation et une demande d’annulation de son expulsion du 11 mai 2023 vers Casablanca, programmée par l’Office des étrangers. Le 11 mai 2023, la chambre des mises en accusation a décidé que Madame Touria devait être libérée.Malgré tout, Madame a été expulsée illégalement le jour même.
Transcription du témoignage 1 Bonsoir, c’est Madame Touria xxx (orthographe de son nom?). Je suis en route pour aller à Tanger. J’ai reçu un positif pour la liberté du centre. Maintenant, je suis au Maroc. J’ai rien compris. J’ai demandé aux policiers : “Montrez-moi la décision. Je n’ai pas encore la décision qu’on veut me transférer au Maroc.” Il dit : “Non, on a la décision, c’est négatif”. Il m’a dit comme ça. Je dis : “Montrez-moi”. Il dit : “Non”. Il y a presque 7 policiers avec moi. Imaginez ! 7 policiers. Il m’a dit : “Vous retournez gentiment”. J’ai dit : “Non !” J’ai commencé à crier. J’ai dit : “J’ai pas pris mes médicaments, je suis pas bien”. Il a appelé le médecin de l’aéroport. Il est juste venu me donner un petit comprimé, il m’a dit : “Mets-le en bas de la langue, comme ça. Et vous vous calmez.” C’est tout. J’ai montré le certificat du centre. Il a pris en photo, comme ça. Et c’est tout. Quand je monte dans l’avion, il y a 3 policiers à la porte, et 2 assis, un à droite, et un… Je sais pas, je suis comme une criminelle. Ils vont voyager avec une criminelle. Transcription du témoignage 2 Maintenant, je voudrais parler avec des journalistes. Je veux parler avec des journalistes de ma situation. 5 mois dans le centre fermé. Je rêve que j’aurai un jour ma liberté. Ils m’ont libérée, ils m’ont transférée au Maroc. La liberté, c’est : transférer au Maroc. C’est pas là-bas.
Ce 13 mai, nous étions une vingtaine de personnes à crier notre rage contre les centres fermés [1] devant les centres 127bis et Caricole. | Publié le 14/05/2023
Situé à Steenockerzeel, le 127bis existe depuis 1994. Il a cyniquement été placé juste à côté de l’aéroport de Zaventem afin de réduire les coûts des explusions (forcées pour la plupart). Il est construit suivant un modèle carcéral. 4 ailes bordées de trois grillages. Le Caricole a lui été construit en 2010, à une centaine de mètres de distance. Dans cette prison sont principalement enfermées des personnes arrêtées à la frontière, à l’aéroport de Zaventem. Les conditions de détention de ces centres y sont très souvent dénoncées. Plusieurs témoignages recueillis au fil des années le prouvent [2].
Par cette action, nous voulons maintenir un contact avec les
personnes enfermées, manifester physiquement notre solidarité, ainsi
qu’échanger directement avec les détenu.e.s à travers les grillages.
C’est pour nous un moyen de leur rappeler que de nombreuses personnes
sont en profond désaccord avec les logiques répressives et racistes
mises en place par l’Etat belge. Lors de cette action, des « parloirs sauvages »
ont eu lieu. Nous avons pu échanger avec les personnes à l’intérieur,
des slogans ont été scandés de concert et des numéros échangés.
Lors des échanges, les détenus ont crié « liberté ! ». Ils nous ont expliqué qu’ils étaient particulièrement nombreux à l’intérieur en ce moment.
Tous les retours n’ont pas été positifs. Un détenu du 127bis,
visiblement désabusé par la manifestation a exprimé son agacement,
pointant du doigt que ce genre d’action ne permettrait pas de libérer
les personnes enfermées. Il est vrai que cette manifestation ne leur
rendra pas la liberté. Et nous comprenons totalement ce genre de
réaction, justifiée et légitime. Nous entendons ce constat et le
partageons. Mais, en plus de communiquer un soutien direct aux personnes
enfermées, ces manifestations sont pour nous une des étapes nécessaires
à une lutte plus large contre les frontières et leur monde. C’est
pourquoi il nous semble important de continuer à soutenir les personnes
enfermées et à combattre les mécanismes de répression de l’Etat belge et
de l’Union Européenne à l’égard des sans-papiers. Par ailleurs, des
manifestations avaient déjà eu lieu ces derniers mois devant les centres
fermés de Merksplas (suite à la mort d’une personne après une grève de
la faim [3]), de Holsbeek (centre fermé pour femmes) ou de Vottem.
Aujourd’hui, ces politiques migratoires témoignent d’une fuite en
avant sécuritaire constante. L’Union Européenne est notamment sur le
point de faire adopter un Pacte Asile et Migration – visant à renforcer
les frontières extérieures de l’union européenne – avant les élections
européennes de 2024.
Sur le territoire européen, ces logiques répressives se traduisent par
la traque des personnes sans papiers, par l’enfermement et l’expulsion.
Par conséquent, des milliers de personnes, traquées sans relâche par les
autorités, risquent quotidiennement leur vie. Rappelons que ce 17 mai,
il y a cinq ans, une petite fille kurde de deux ans, Mawda, a été tuée
par la police belge [4].
Pendant ce temps, à l’intérieur des centres, des enfermé.e.s
résistent, comme en témoigne l’émeute il y a peu au centre fermé de
Merksplas [5].
Leur révolte résonne à l’extérieur des murs et des grilles. Solidarité
avec les prisonnier.e.s. Liberté et régularisation pour tou.s.tes. Feu
aux centres fermés !
Ni frontières, ni nations, liberté de circulation !
Le 25 avril, quinze personnes congolaises détenues depuis plusieurs mois dans différents centres fermés ont été transférées au 127bis en vue d’une expulsion collective. Le lendemain, onze de ces personnes ont été expulsées de force par vol militaire vers la RDC. Pour les quatre autres, l’expulsion a été annulée suite à des recours introduits avec des avocat.e.s contre cette décision.
Cet déportation fait suite à une visite diplomatique récente de la Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration en République Démocratique du Congo. En effet, depuis 2006, un protocole d’accord existe entre les deux pays afin de faciliter les expulsions de personnes congolaises depuis la Belgique. La visite de la Secrétaire d’Etat visait à mettre en place des mesures afin de dissuader les personnes congolaises de demander l’asile en Belgique.
Soirée de soutien au Comité des Femmes Sans-Papiers et aux personnes détenues en centres fermés | | Collectif : Getting The Voice Out
Le Comité des Femmes Sans-Papiers
rassemble différentes femmes de différentes origines, souvent seules,
cheffes de famille, très vulnérables et exposées à toutes les formes
d’exploitations et de violences. Elles sont dans la lutte pour exprimer
les questions spécifiques des femmes sans-papiers et revendiquer leurs
droits.
Getting the Voice Out est un collectif qui lutte contre les centres fermés et les expulsions, en soutien aux premières personnes concernées. Les centres fermés sont des prisons qui détiennent
administrativement des personnes migrantes et sans-papiers en vue de les
expulser.
Le temps de cette soirée, les deux collectifs s’associent pour
dénoncer les politiques migratoires belges et européennes toujours plus
répressives, la machine à enfermer et expulser, et le système de
frontières dans lequel s’inscrivent ces politiques, oppressives,
racistes et coloniales.
Rendez-vous ce vendredi 12 mai à la Poissonnerie pour affirmer notre
solidarité à touxtes celles et ceux en lutte contre les frontières !
Programme :
18:00 – Ouverture
18:30 – Discussion
19:30 – Repas
20:30 – Performances
début des concerts
21:00 – Orel
22:30 – Average
23:30 – Cheapjewels & Le Talu
00:30 – Djs
02:00 – Fin de la soirée
La Poissonnerie : 214 rue du Progrès, Schaerbeek
Bouffe à prix libre
Enfants bienvenuxesEntrée à prix libre (apporte du cash $$)
Les bénéfices de la soirée seront répartis entre le Comité des Femmes
Sans-Papiers et le collectif Getting the Voice Out. Pour ce dernier,
l’argent sera principalement utilisé pour fournir des recharges
téléphoniques aux personnes détenues en centre fermé.
Pas de racisme, de sexisme, d’homophobie, transphobie, pas de fachos, pas de relous !
À l’heure du déjeuner, une trentaine de détenus du centre fermé de Merksplas se sont retranchés dans la cantine. Ils l’ont fait pour exprimer leur mécontentement à l’égard des conditions de vie dans le centre. Il y a deux mois à peine, un homme qui avait entamé une grève de la faim pour protester contre la situation y est décédé.
La police a réagi rapidement et de manière agressive. Avec une cinquantaine de policiers, des matraques et des boucliers prêts à l’emploi, ils ont envahi le centre vers 14 heures. “Les détenus avaient tout détruit au troisième étage. Ils ont tout cassé.. Les policiers ont déplacé sans ménagement une quinzaine de personnes vers les cellules d’isolement”, selon le témoignage anonyme de l’un des détenus.
Vers 15 heures, la police a fait savoir qu’elle avait déjà quitté le centre. Les journalistes présents sur place ont cependant pu constater qu’à 16 heures, d’importantes forces de police étaient toujours actives pour emmener les personnes vers les cellules d’isolement. Des témoins oculaires à l’extérieur du centre et certains détenus ont parlé d’une démonstration de force sans précédent de la part de la police. Selon eux, un étage du bloc 3 du centre est devenu largement inutilisable après les incidents de cet après-midi.
La suite des événements n’est pas encore claire. De nombreuses personnes sont placées dans des cellules d’isolement et les conditions dans les centres restent inférieures aux normes, ce qui laisse planer une grande incertitude. “Les policiers ont quitté les lieux en disant : “À la prochaine fois, hé ! “
Les détracteurs des centres soulignent les pratiques violentes et inhumaines qu’ils représentent et demandent la fermeture immédiate de tous les centres.
La violence du système carcéral et l’enfermement en lui-même ont des impacts catastrophiques sur la santé mentale des détenu.e.s. Récemment, plusieurs personnes nous font part de leur inquiétude au sujet de co-détenu.e.s qui sont manifestement en grande souffrance :
“Leur place n’est pas ici. Ils doivent être soignés. C’est inhumain. C’est de la maltraitance.“
“C’est la camisole chimique” : Beaucoup de détenu.e.s nous font part du fait qu’iels reçoivent des médicaments sans qu’il n’y ait aucun suivi, de même que très peu d’informations sur la nature de ces médicaments et de ces supposés traitements.Il n’est pas rare non plus que des personnes enfermées dénoncent le recours à des médicaments dans un but répressif pour “calmer” les détenu.e.s qui se révoltent, ou encore, dans un autre contexte, pour faciliter les tentatives d’expulsion…
“Y. avait cassé la télé : ils l’ont pris avec six agents de sécurité et mis au bloc 5. Là il restait très agité et a reçu 3 piqûres. Puis il est revenu dans notre bloc. Il ne savait plus parler et il bavait… On a rouspété et pour finir ils l’ont transféré au 127 bis pour qu’on ne voie plus tout ça.”
“Et quand on dit quelque chose les matons nous disent : c’est pas nous, c’est l’Office des Etrangers qui décide.”
2. Tentative d’expulsion de trois hommes algériens
Trois hommes détenus dans différents centres fermés ont subi une tentative d’expulsion ce mercredi 05/04/23 dans le même avion vers l’Algérie. Leur expulsion n’a pas eu lieu et à 23h, ils étaient tous trois de retour aux centres de Vottem et de Merksplas. Nous avons appris que l’un d’eux a été tabassé par la police après avoir refusé d’avaler des médicaments lors de la tentative d’expulsion.
“Ils s’entrainent à utiliser des méthodes pour nous piéger, nous on s’entraine à s’adapter à chaque changement et à résister.”
Violences physiques et psychologiques, intimidations, contraintes… l’escorte policière n’hésite pas quant aux méthodes pour forcer les rapatriements. L’Office des Etrangers s’acharne dans sa volonté d’expulser les personnes détenues, même dans des cas où l’expulsion s’avère impossible (par exemple parce que l’ambassade du pays concerné ne délivre pas de laissez-passer) :
“C’est inimaginable. Y en a qui restent en centre fermé jusqu’à 18 mois pour rien. Ils savent pas les expulser ou certains résistent jusqu’au bout. C’est des enfermements inutiles.”
Nous vous invitons cordialement au camp “Stop Deportation! Protest Camp” du 1er au 6 juin à l’aéroport BER à Schönefeld dans le Brandebourg !
Comme vous l’avez peut-être déjà entendu, un énorme centre de déportation avec 120 places pour les procédures d’asile à l’aéroport, la garde à vue et la détention en transit est planifié à l’aéroport de Berlin-Brandenburg. Il y a déjà un centre de détention à la sortie avec 20 places et des expulsions par vol charter ont lieu plusieurs fois par mois.
Nous voulons empêcher que Schönefeld devienne la nouvelle capitale des expulsions et, grâce au camp de protestation, rassembler et renforcer le mouvement contre les expulsions dans toute l’Allemagne et l’Europe.
Le camp doit être un lieu d’échange d’informations et d’expériences, de formation de stratégies, d’ateliers, de concerts et de mise en réseau.
[Oproep voor telefoons] Verschillende gedetineerden in het gesloten centrum van Merksplas en 127 bis hebben geen telefoon gekregen, het enige middel voor contact met de buitenwereld. De opgeslotenen worden bij aankomst in het centrum beroofd van hun eigen telefoon en moeten een kleine telefoon zonder camera kopen. De meesten kunnen dat niet betalen. Wie heeft nog oude kleine telefoons zonder camera ?
Contact 0032(0)484 02 67 81 of mail op gettinthevoiceout@riseup.netU kunt ook helpen door te storten op Collectif contre les expulsions Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB : bericht : Telefoons gesloten centrum
[Appel aux dons de téléphones] Plusieurs détenus du centre fermé de Merksplas et 127bis n’ont pas de téléphone, seul moyen de contact avec l’extérieur. Les personnes enfermées sont privées de leur propre téléphone lors de leur arrivée dans le centre et doivent acheter un petit téléphone sans caméra au centre. La majorité d’entre eux n’ont pas un sous.
Contactez-nous au 0032(0)484 02 67 81 ou en envoyant un mail à gettingthevoiceout@riseup.net si vous avez des vieux téléphones sans caméra dans vos fonds de tiroir à donner !Vous pouvez aussi participer en versant sur notre compte Collectif contre les expulsions Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB avec commmunication: téléphone centre fermé
Il y a une dizaine de jours, plusieurs personnes détenues alertaient d’un vol collectif vers la RDC. Les jours suivants, les contacts avec ces personnes étaient très limités et plusieurs téléphones étaient sur répondeur. Le vol a été annulé
Les assistant.e.s sociaux.ales, aussi appelé.e.s, accompagnateur.trice.s au retour, encouragent de plus en plus les personnes détenues au retour volontaire. Certaines personnes craquent après de nombreux mois de détention.
En vue du ramadan, de nombreux transferts ont lieu dans les centres. Les détenus faisant le ramadan sont rassemblés dans des ailes séparés. Ils ont droit à un micro-onde et un frigo
Certaines personnes en détention depuis de nombreux mois déclarent qu’il y a un grand turnover dans les centres, soit de nombreux rapatriement: « on en a appelé 3 aujourd’hui au bureau, puis on ne les a jamais revus. La sécurité vient vider leur armoire et ils reviennent plus. Du coup on comprend qu’ils sont à l’aéroport. “
A Merksplas, la disparation d’une boule de billard entraine une fouille à nu des personnes détenues : « Une boule de billard avait disparu : fouille ce matin de toutes les armoires et fouilles à corps. Tout le monde à poil et on peut plus jouer au billard »
Au centre de Merksplas, les personnes détenues ont recueilli 3 petits chats qu’ils nourrissent et disent que ce sont des chats ‘sans papiers’.
Beaucoup de détenus souffrent de problèmes de santé mentale importants et ne reçoivent aucun soin adéquat :“il y a des malades mentaux ici : ils n ‘ont rien à faire ici , ils ont besoin d’être soignés, y en a qui parle tout seul, y en a qui pleure tout le temps ; ils ont besoin de soins, ils sont très mal ».
Une personne nous rapporte avoir été mise au cachot pendant 48 heures, au motif qu’il est considéré comme étant un “meneur”: “C’est indigne ces cachots, enfermé comme des chiens , comme un tigre dans une cage”
L’Office des Étrangers persiste dans une application absurde, arbitraire, et inhumaine du règlement Dublin en déportant une trentaine de personnes par vol militaire vers la Croatie. Pour rappel, il existe un règlement européen dit ‘Dublin’ qui permet de déterminer le pays responsable de la demande d’asile en application de toute une série de critères. Le critère le plus régulièrement appliqué, est celui du premier pays d’entrée de la personne au sein de l’Union européenne et où les empreintes ont été prises. Cela permet donc à la Belgique de renvoyer les personnes demandeuses d’asile vers le pays dubliné, soit le première pays par lequel elles sont rentrées dans l’Union européenne.
Un vol militaire a expulsé ce 17/03/2023 trente quatre personnes de différentes nationalités vers la Croatie, pays réputée pour son traitement très violent (tortures, agressions sexuelles…) envers les personnes en situation de migration . Les abus de l’état croate sont pointés par de nombreux rapports et organisations internationales. La Cour Européenne des droits de l’Homme a également rappelé la Croatie à l’ordre dans plusieurs condamnations. Nous n’avions pas eu connaissance précédemment d’expulsions par vol ‘militaire’ collectif vers la Croatie organisées par l’Office des Étrangers. Cette approche démontre la volonté de l’Office des Étrangers de vouloir dissuader les personnes demandeuses d’asile, passées par la Croatie d’introduire des demandes en Belgique. L’OE veut envoyer comme message que les personnes seront automatiquement renvoyées.
Les personnes faisant l’objet de ce renvoi ont tou.te.s été rassemblé.e.s la veille du départ au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel. Plusieurs d’entre elles ont été transférées. D’autres avaient reçu une notification les prévenant d’une expulsion le 17/03 à 10 heures. Le jour J les personnes détenues au centre fermé 127 bis ont été éveillées par l’arrivée de bus et d’un grand nombre de combis de police
Un détenu présent au moment des faits nous dit : “Un bus de l’aéroport est venu chercher 34 personnes . Six était déjà au 127 bis, les autres venaient d’autres centres et ont été amenés la veille au 127 bis. Nous avons tous été réveillés par ça. Y avait des flics partout. On était tous choqués.”
Les personnes ont été embarquées une par une dans un véhicule, pour certain.e.s de force. Elles ont ensuite été amenées à l’aéroport sous escorte policière. Nous apprenons que certain.e.s d’entre eux sont bien arrivé.e.s à Zagreb. Parmi elles, un nombre important de personnes d’origine burundaise . Des membres de la diaspora burundaise en Belgique étaient présents à l’aéroport pour dénoncer ces expulsions .
De nombreux témoignages nous reviennent des centres relatant la violence dont fait preuve le personnel et les conditions de détention inhumaine. Pour rappel, les centres fermés ont comme objectif de placer les personnes sans titre de séjour en détention afin de les expulser du territoire belge. Le fonctionnement d’un centre fermé est similaire à celui d’une prison. Notre objectif est de dénoncer l’existence même de ces centres. Nous sommes régulièrement en contact avec des personnes détenues vivant de graves violations de leurs droits fondamentaux, isolées du reste du monde.
Ci-après, nous avons regroupé thématiquement plusieurs témoignages relatifs à la vie quotidienne en centre fermé:
Service médical
Chaque centre comporte un service médical auquel les personnes détenues peuvent adresser pour bénéficier de soins. La théorie est très loin de la pratique. Très régulièrement, nous recevons des témoignages de personnes à qui les soins sont refusés, ou dont les problèmes médicaux sont traités de manière superficielle. Très peu d’infrastructures prennent en compte la question de la santé mentale. A titre d’exemple, des personnes nous ont rapporté récemment :
“Tu demandes des soins : paracetamol. Tu as mal : paracetamol. Paracetamol pour tout et pour rien”.
“Tu as des problèmes psychologiques, t’es nerveux : calmant ou on te propose une piqûre”.
“Quand on parle au directeur des suivis médicaux, il dit qu’il n’a rien à voir avec ça… S’il est directeur il a à voir, c’est pas normal ça”.
Dialogue avec le personnel
Les personnes détenues relatent également avoir des contacts difficiles avec les membres du personnel. Ils considèrent très peu leurs demandes, et celles-ci donnent rarement lieu à des réponses positives. Dès qu’ils osent faire valoir leur droit ou réclamer un peu de dignité, ils sont directement punis ou alors mis dans une cellule isolée pendant de nombreuses heures.
“Dès que tu abordes une règle ou que tu veux proposer quelque chose, tu as droit à un “avertissement” ou le cachot pendant 24 heures” .
“On parle avec un mur,notre parole n’est pas prise en considération…Ça rentre d’un côté et ça sort de l’autre”.
Racisme
Les personnes détenues nous font également part du fait que les membres du personnel sont ouvertement racistes dans leurs paroles, leurs comportements, leurs attitudes…
“Il y a des gros racistes parmi le personnel”.
“Un gardien d’extrême droite, super raciste. Il mérite pas de travailler ici, même si tu es raciste, tu gardes ton racisme dehors. Ton racisme tu le gardes pour toi.T’as rien à faire ici avec ton racisme. On est des humains pas des animaux, même si on est en situation irrégulière”.
“On nous garde ici comme des animaux, tu vis ici depuis des années puis on t’enferme dans une prison parce que tu es étranger”.
“Je comprends pas, on est des humains, on a des enfants, des parents…”
“Les assistants sociaux connaissent rien, même pas un bonjour. Et tout est en flamand. On comprend rien”.
Nourriture
Les plaintes relatives à la qualité et la quantité de nourriture sont également très fréquentes.
“Le matin 7h15 : on ouvre la porte pour “déjeuner”: une tartine. A midi : des pommes de terre avec un semblant de sauce .Le soir à 18 heures : une tartine.
“Et si tu demandes un supplément ils jettent ce qui reste devant tes yeux dans la poubelle avec un grand sourire”.
Accès à un.e avocat.e
Chaque personne qui arrive en centre fermé a légalement droit à être défendue par un.e avocat.e intervenant dans le cadre de l’aide juridique ou à titre privé. Généralement, ce sont des avocat.e.s désignés.e. par le bureau d’aide juridique qui interviennent dans la défense des personnes en détention. Il s’agit d’un contentieux où les personnes détenues se sentent souvent démunies, car elles ont très peu de répondant de la part des personnes qui les conseillent. Elles se sentent abandonnées dans des méandres juridiques qu’elles ne comprennent pas. De plus, elles ne sont pas aidées par le personnel du centre qui se focalise sur leur expulsion.
“Mon avocat ne répond jamais au téléphone même si je lui ai donné de l’argent pour ma demande d’asile et pour le recours. Il a son argent, et moi j’aurai mon billet d’expulsion”.
Ces circonstances poussent les personnes dans leurs derniers retranchements et elles perdent parfois tout espoir:
“Y a des gens qui se coupent, y en a qui avalent des lames, des briquets, des piles ou qui entament des grèves de la faim”.
“On nous prolonge de 2 mois à 2 mois notre détention…jusque quand? Y en a qui sont ici depuis plus d’un an”.
“Y en a qui deviennent fous”.
“Je ne comprend pas.Vaut mieux mourir”.
“Je travaillais avant d’arriver ici. Maintenant qui va nourrir ma famille, mes enfants ?
” Y en a qui se laissent expulser après 9 ou 10 mois vers un pays qu’ils connaissent pas car marre d’être enfermés”.
– Merksplas. Plusieurs personnes détenues nous ont rapporté avoir fait l’objet de racisme, particulièrement de la part des “assistant.e.s au retour”.
– De nombreuses personnes “dublinées” ont été expulsées dans un délai de 5 jours après leur arrestation sans avoir la possibilité de prévenir leurs proches ou un.e avocat.e. Le Règlement Dublin est un règlement européen qui établit quel pays est responsable d’examiner la demande d’asile d’une personne au sein de l’Union Européenne. Un des critères pour déterminer le pays responsable est le premier pays d’entrée dans l’Union.
– Quatre femmes et quatre hommes avec qui nous avons eu contact ont été expulsées vers la Croatie, pays vers lequel ils et elles étaient “dubliné.e.s”. Ces personnes sont passées par la Croatie et y ont subi de nombreuses violences. En effet, la Croatie est réputée pour son traitement très violent (tortures, agressions sexuelles…) envers les personnes en situation de migration et a déjà été condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne des Droits humains à ce titre. De nombreux rapport internationaux condamnaient par ailleurs les pratiques abusives de l’Etat croates telles que les violences policières ou les refoulements collectifs. (1) Malgré cela, l’Etat belge considère la Croatie comme un pays sûr.
– Centre fermé Merksplas et 127 bis. Il est de plus en plus difficile d’avoir accès à un téléphone au sein de certains centres. Pour la plupart des détenu.e.s, le téléphone est le seul moyen de contact avec le monde extérieur. Les téléphones sont généralement fournis par le centre, de manière payante ou gratuite. Actuellement, les téléphones se font de plus en plus rares. Les détenu.e..s partagent donc un téléphone à plusieurs.
– Centre fermé Bruges. 26 femmes sont actuellement détenues dans le centre. Alors que nous n’avions pas connaissance de femmes détenues à Bruges, il semble que la situation est en évolution.
– Plusieurs personnes rapportent avoir été arrêtées sur leur lieu de travail (Horeca, chantiers). Ces milieux de travail sont régulièrement la cible de contrôles d’identité.
– De nombreuses expulsions ont eu lieu vers l’Algérie. Des détenu.e.s nous rapportent que les expulsions ont lieu systématiquement les mercredis, vendredis et dimanches.
– Centre fermé Merksplas. Un détenu dans un état de santé critique. Il nous dit avoir une plaie ouverte à la jambe et n’avoir reçu que du paracétamol. De manière générale, beaucoup de détenu.e.s rapportent être dans un état psychologique très précaire.
– Centre fermé 127 bis. Mouvement de protestation suite à la découverte d’un cas covid positif. Les personnes détenues s’inquiètent des mesures sanitaires prises suite à la découverte de ce cas. Pour toute réponse, la directrice du centre leur indique qu’ils n’ont pas les moyens d’avoir des masques avant plusieurs jours et qu’il ne faut pas s’inquiéter.
– Plusieurs personnes détenues rapportent avoir été mises sous pression afin d’accepter des retours volontaires.
(1) (Report to the Croatian Government on the visit to Croatia carried out by the European Committee for the Prevention of Torture and Inhuman or Degrading Treatment or Punishment, from 10 to 14 August 2020, https://rm.coe.int/1680a4c199; Recommandation de la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, « Repoussés au-delà des limites », mars 2022, https://rm.coe.int/repousses-au-dela-des-limites-il-est-urgent-de-faire-cesser-les-violat/1680a5a182 ).
Appels reçus ce lundi 20/02/2023 depuis les différents centres fermés belges via la permanence du collectif Getting the Voice Out
On apprend la réouverture d’une aile pour femmes au sein du centre fermé de Bruges. Cette réouverture aurait eu lieu au cours des semaines précédentes. Elles seraient actuellement une vingtaine à y être détenues.
Un détenu nous prévient d’une grève de la faim depuis 8 jours de deux personnes d’origine géorgienne, dont un homme de 70 ans, très affaibli. Un moment après l’appel du détenu, son téléphone lui est confisqué par la sécurité.
Un homme mis au cachot car il a osé demander un “pourquoi” à une mesure.
Un autre homme depuis 9 mois en centre fermé et mis au cachot nous dit “je deviens fou”.
Appel de plusieurs détenus en recherche d’avocat, en centre fermé depuis 9 à 11 mois.
Un homme libéré avec un Ordre de Quitter le Territoire (OQT) après 8 mois de détention
Appel d’un homme d’origine marocaine qui vivait en Ukraine (visa étudiant) ayant fuit la guerre, arrêté à Bruxelles et amené en centre fermé.
Un homme très affaibli en isolation médicale . Il a fait une tentative de suicide et semble en grande souffrance. Il est très difficile de communiquer avec lui. Son état de grande fragilité est confirmé par une ONG visiteuse.
Plusieurs personnes d’origine burundaise en attente de leur expulsion vers la Croatie : à lire La Belgique expulse vers la Croatie : Deux femmes et deux hommes à notre connaissance ont déjà été expulsé.e.s. Une dame devait être expulsée ce jour vers Zagreb. Des personnes se sont mobilisées à l’aéroport ce matin pour expliquer aux passagers sa situation. On attend de ses nouvelles. Prochaine tentative d’expulsion d’un homme burundais vers la Croatie ce 22/02. Toutes ces tentatives vers Zagreb sont forcées et accompagnées d’une escorte policière malgré la possibilité de refuser légalement une expulsion à la première tentative.
Un grand nombre de demandes de recharges pour appeler la famille, les avocats, les amis.
Pour soutenir : DEUX APPELS DE SOUTIEN DISTINCTS
RECHARGEONS LES TÉLÉPHONES des détenu·e·s en centres fermés
Nous recevons énormément de demandes de recharges de téléphone venant de personnes détenues dans les centres fermés. Leur téléphone est très souvent leur seul contact avec l’extérieur, qu’il s’agisse de famille, d’ami·e·s, de leur avocat·e, ou de faire connaître publiquement leur situation. Que leur arrestation ait lieu sur leur route migratoire, ou sur leur lieu de vie, que leur famille et leurs ami·e·s soient ici ou au pays, pouvoir prévenir et communiquer avec ses proches est crucial. Nombreu·x·ses sont celles et ceux qui n’auraient pas les moyens de le faire sans votre aide.
Vous pouvez soutenir ces détenu·e·s en achetant chez votre épicier,
votre nightshop ou votre libraire une recharge de 10 euros de
l’opérateur Lycamobile. Envoyez-nous alors le code pin inscrit sur cette
recharge à notre adresse mail gettingthevoiceout@riseup.net ou par SMS
sur notre numéro de téléphone 0032(0)484026781. Nous nous chargerons
d’envoyer ce code aux détenu·e·s qui en font la demande. Vous pouvez
aussi, si c’est plus facile pour vous, verser ou encore mieux faire un
ordre permanent de 5, 10, 20 euros ou plus sur le compte dédié :
Collectif Contre Les Expulsions Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB Communication: Lyca
SOUTENIR LES LUTTES contre les centres fermés et contre les frontières
Les luttes contre les centres fermés, les expulsions et les
frontières (tractages, affichages, publications, événements,
logistique, actions diverses, ,…) nécessitent de l’énergie mais aussi
des ressources financières. Vous désirez soutenir les luttes financièrement ? Faites un don – ou mieux, un ordre permanent :
Collectif Contre Les Expulsions Banque Triodos: BE 13 523045586439 Communication: Soutien aux luttes
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Mort au centre fermé de Merksplas après une grève de la faim – 15/02/2023
Ce mercredi 15 février 2023 , nous avons reçu le matin plusieurs appels de personnes détenues nous faisant part du décès d’une personne au centre fermé de Merkplas. Cet homme de nationalité géorgienne et âgé de 40 ans était en grève de la faim depuis plusieurs jours et avait été mis à l’isolement. Il était de passage en Belgique et avait été arrêté par ce qu’il n’avait pas ces papiers sur lui il y a une vingtaine de jours. Il a été retrouvé mort ce matin dans sa cellule. Le personnel aurait tenté de le réanimer mais il était déjà trop tard. Les pompiers sont ensuite intervenus. Les circonstances exactes du décès sont encore inconnues.
Le décès a été confirmé aux personnes détenues par le personnel du centre.
À 13h47, nous apprenons que les détenus manifestent et que la police est sur place en masse pour tenter de calmer ces manifestations. Une vingtaine de détenus ont été violemment emenés par la police.
Nous n’avons aucune informations quant au soutien que la famille ou les personnes détenues ont reçu.
Dans le cadre de la procédure Dublin, plusieurs personnes enfermées en centre fermé ont été expulsées vers la Croatie où elles y avaient déjà subi des faits de violences graves. D’autres risquent d’être expulsées dans les jours prochains.
09/02/2023
Depuis plusieurs mois des personnes de nationalité burundaise sont régulièrement arrêtées dans des lieux d’hébergement (centre ouvert, samusocial, centre Arianne, centre Fedasil, domicile, adresse de référence ) ou à l’Office des étrangers. Toutes ces personnes font l’objet d’un “Dublin Croatie”, ce qui signifie que la Croatie est le premier pays de l’Union européenne où elles ont été contraintes de donner leurs empreintes digitales et que par conséquent, la Croatie est considéré comme le pays européen “responsable” de traiter leur demande de protection internationale.De manière générale, ces arrestations font partie d’une stratégie de l’Office des étrangers qui vise à renforcer les expulsions de personnes “dublinées” et à les enfermer de manière systématique en centre fermé. L’un des objectifs visé par cette stratégie est de dissuadé de nouvelles arrivées.
Nous avons récemment été en contact avec cinq femmes enfermées au centre fermé de Holsbeek. A ce jour, deux d’entre elles ont été expulsées vers Zagreb. Trois hommes burundais sont également enfermés au centre fermé 127 bis. Des recours en extrême urgence contre l’Office des étrangers ont été introduits pour contester ces expulsions.
Iels témoignent : “On est dans le couloir de la mort”. “On ne peut pas se rendre compte de ce que l’on a subi lors de notre passage en Croatie”. “C’est de la torture”.
La
situation des personnes migrantes en Croatie est largement commentée
par Human Rights Watch : l’organisation rapporte que les autorités
croates sont rendues responsables à de multiples reprises de refoulement
illégaux de personnes ayant tenté de rejoindre la Croatie depuis la
Serbie ou la Bosnie-Herzégovine. En outre, de nombreux témoignages font
état de violences physiques de la part de la police croate ainsi que
d’entrave à l’accès à la procédure d’asile.(HRW, 2023)
Un
communiqué, daté du 8 décembre 2022 et signé par plusieurs
organisations internationales (Amnesty International, Border Violence
Monitoring Network, Centre for Peace Studies, Danish Refugee Council,
ECRE, Human Rights Watch, Oxfam, International Rescue Committee) déplore
la décision du Conseil de l’Europe d’admettre la Croatie dans l’espace
Shengen malgré de nombreuses preuves de non-respect des droits humains.
“Entre le début du mois d’août et la fin du mois de novembre, un total
de 1 395 personnes ont déclaré avoir été repoussées illégalement de
Croatie vers la Bosnie-Herzégovine, selon les données recueillies dans
le cadre du programme de surveillance de la protection en
Bosnie-Herzégovine du Conseil danois pour les réfugiés”. (HRW, 2022) De
plus,l’ONG note que les autorités croates n’ont mené aucune enquête
concernant les allégations de violences policières. La très grande
majorité des plaintes (près de 90%) ont été écartées par le Ministère de
l’Intérieur. (HRW, 2022)
“La Croatie a continué de refuser l’accès à l’asile à des milliers de demandeurs d’asile potentiels. Les organisations humanitaires ont recensé environ 10 000 cas de refoulement et d’expulsion collective, ainsi que de nombreux cas de violence et d’abus. En février, le Conseil danois pour les réfugiés a signalé que deux femmes avaient été victimes de violences sexuelles, forcées à se déshabiller, tenues en joue et menacées de viol par des policiers croates. Le ministère de l’Intérieur a démenti ces informations”.(Amnesty, 2021) De nombreux témoignages de personnes victimes de refoulement et de violence en Croatie sont disponibles ici : https://www.borderviolence.eu/violence-reports/
Il a 44 ans. Originaire de Tunisie, il habite en Belgique depuis 12 ans. Le 13/12 il se retrouve placé en centre fermé suite à un contrôle effectué par la police à Stalingrad. Lui qui avait construit sa vie en Belgique, il perd tout d’un coup. Il l’avait l’asile en Italie mais maintenant ses papiers sont périmés. Il veut y retourner pour rejoindre sa famille. Seulement, les autorités Belges sont déterminées à le renvoyer en Tunisie, un pays en crise où, coupé de ses proches, il n’a plus rien. Nahdi demande l’asile en Belgique que l’on ne veut pas lui accorder car la Tunisie n’est pas un pays en guerre. Alors, face au désespoir de sa situation, il entame une grève de la faim le 16/01/2023. Aujourd’hui 06/02/2023 en cellule d’isolation médicale du centre fermé de Merksplas, il en est à son 25e jour de grève de la faim. Il risque sa santé et sa vie. Il demande la liberté.
“C’est précieux, la liberté. Moi je continue jusqu’à la fin, tu vois, jusqu’à la mort. Moi j’ai pas le temps. Mon devoir il faut le prendre.
L’autre
fois je parle avec la direction ici. Elle me dit: « Pourquoi tu passes
pas en Tunisie et après tu vas retourner en Italie? » Moi j’ai pas des
ailes, tu vois. Laissez-moi ici, moi je passe en Italie tout seul.
L’Italie est à côté d’ici. Pourquoi je passe en Tunisie et après je
passe en Italie?
Ils
n’ont pas le droit de me mettre en centre fermé. Si la police a un
problème avec moi, elle me met en prison, pas en centre fermé. Je suis
en Belgique depuis 12 ans. 12 ans en Belgique. J’ai beaucoup de choses
ici en Belgique. Tu vois, j’ai une femme. Je l’ai laissée, je ne sais
pas comment. Mes affaires, mon travail j’ai perdu. J’ai perdu tout.
Maintenant je n’ai plus rien en Belgique pour y rester.
Ces
gens-là jouent avec le moral des gens. Ils veulent que je mange.
L’autre fois on me dit « Mange, on va t’emmener dans un autre centre. »
C’est quoi le problème pour qu’ils veulent m’emmener? C’est le même. «
Mange! » Non, je ne mange pas. Je meurs ici avec vous, je meurs ici.
On
n’a pas de service médical. Parce qu’ici, le service médical travaille
seulement le matin. La nuit il n’y a pas de service qui te contrôle. Si
tu vas mourir la nuit, tu vas mourir. La nuit, pas d’hôpital ni rien du
tout ici. Tu me vois, ça fait 24 jours que je ne mange pas, comment je
deviens? Je deviens un squelette. Maintenant 58 kilos. J’ai perdu 17
kilos. Un squelette. Et encore les gens te regardent, veulent te
contrôler. Qu’est-ce que tu contrôles? Emmène-moi à l’hôpital, si tu
veux contrôler.
Moi
je demande ma liberté. Nous sommes traités comme des animaux: tu
fermes, tu ouvres, tu fermes, tu donnes à manger. Les gens jouent avec
ton moral ici. C’est pire que la prison. Parce qu’en prison tu connais
le moment où tu vas sortir. Ici tu connais rien. Tu fais 2 mois en
centre fermé et on t’ajoute 2 autres mois. Tu n’as pas le droit de
demander l’asile parce que ton pays est « normal ». Ton pays n’est pas
en guerre. Qu’est-ce que tu fais en Belgique? Pourquoi un Tunisien
demande l’asile? Ils se moquent des gens ici. Il faut demander l’asile
comme ça tu vas rester ici. Tu restes 2 mois, et après ils t’ajoutent 2
mois et après ils t’ajoutent 10 mois. Il y a des gens ici depuis 9 mois.
Il est encore là, il galère. Les gens disent il va mourir ici.
Si
quelqu’un meurt ici, on reconnaîtra que nous sommes des gens et pas des
animaux. Parce que les droits humains ne sont pas contrôlés ici. Il y a
un volontaire qui passe, regarde, qui nous parle, demande comment ça
va, comment ça va pas. Il passe et après il va à sa maison, il rigole,
il n’est rien du tout. Il n’y a pas de droits humains ici. A Bruxelles,
où sont les droits humains? Il n’y en a pas. Ils jouent avec votre
santé. Maintenant, 24 jours. Regarde, tu vois? Viens voir ici. C’est pas
normal. Quelqu’un va mourir ici. Parce que j’ai passé les derniers 4
jours, je ne suis pas bien dans la santé.
Au
centre, tout est contre moi. Autour de moi seulement des murs. Il faut
que les gens comprennent. C’est une prison, un commerce d’être humains.
Je suis tout seul ici, tu vois. Je ne suis sorti d’ici que dans mon coeur.
C’est comment mon nom? Nahdi Mouz. Comme ça, tu vois, mon nom est écrit pour le garder. Montrer ce qu’il y a ici.”
04/02/2023 Il était dans le centre fermé de Vottem depuis plusieurs mois. Des hommes de la sécurité sont venus le chercher par surprise pour l’amener à l’aéroport pour sa première tentative d’expulsion vers Tunis avec escale à Rome; Dans le vol vers Rome il a résisté et les passagers se sont levés pour empêcher cette expulsion , certain.e.s ont filmé. Le commandant de bord a donné l’ordre à la police fédérale de le faire sortir de l’avion ; Il a été transféré au centre fermé de Merksplas. Il présente de nombreuses séquelles physiques et psychiques et désire témoigner de cette violence.
Un appel à retrouver les témoins de cette expulsion a aussi été lancé”Appel à témoins- aéroport de Bruxelles-national -27.01.2023Un homme a subi une très violente tentative d’expulsion ce vendredi 27 janvier 2023. Il a été mis sur le vol ITA Airways au départ de Brussels Airport à 11h40 en direction de Rome. Plusieurs passagers se sont opposés à cette expulsion et certains ont filmé la scène. Nous cherchons des témoins ou des vidéos de ces faits.Pouvez-vous prendre contact avec nous par le biais de notre adresse mail gettingthevoiceout@riseup.net ou par notre numéro de GSM +32484026781 MERCI”
Transcription du témoignage “Normalement elle vient l’assistante sociale elle va dire “oui t’as un ticket” ou quoi, moi, il m’ont pas dit, ils m’ont pas prévenu. A 6h du matin ils sont venus à 7, ils m’ont attaché, ils m’ont mis des vêtements, c’est pas les miens ils sont plus grands que moi. Ils m’ont mis direct dans la voiture oui, j’étais à Vottem et directement à l’aéroport . A l’aéroport j’ai trouvé 4 personnes, ils m’ont déjà attrapé dès que je suis descendu de la voiture direct j’ai eu une gifle et ils m’ont amené jusqu’au cachot et alors on a attendu l’avion, et à chaque fois ils me poussent, “ouais, tu retournes, ouais sinon on va te frapper” menaces et tout et après j’étais attaché par le pied et ils m’ont menotté par la main. Ils m’ont mis dans l’avion et je commence à crier moi, j’ai crié, j’ai crié, j’insulte, j’ai crié , j’ai demandé à mon dieu qu’il m’aide mais par après à mon avis le pilote leur a dit “descendez le, il va laisser des traces”, j’ai été à l’hôpital, j’ai des traces bleues, ils m’ont frappé avec les coudes et ils m’ont insulté et c’est grave, vraiment. On croit qu’il y a les droits de l’Homme mais il n’y a pas les droits de l’Homme ici, je ne comprends pas. Q: c’était la première tentative d’expulsion ?C’est la première fois ! Normalement t’as le choix, ou tu veux ou tu refuses. Non ils sont rentrés dans la cellule à 6h du matin, bim bim j’ai rien compris, je te jure, j’ai rien compris . Merci beaucoup au revoir.”
Retour de la visite des délégations au CIV le 24/12/2023.
CRACPE: Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers. Site : www.cracpe.be
Chaque année nous nous rassemblons devant le centre fermé de Vottem le 24 décembre. Il s’agit, comme à chacune de nos manifestations, de montrer notre opposition à l’existence de tels centres où sont enfermées des personnes sur simple décision administrative de l’Office des Etrangers, parce qu’elles ne disposent pas, ou plus, d’un titre de séjour. Ces centres ont comme fonction de mettre en œuvre leur expulsion hors de nos frontières, quitte à les renvoyer vers l’insécurité, c’est à dire vers la guerre , la dictature, les persécutions de toutes sortes, politiques, sexistes, homophobes…, vers la misère liée à la dette des pays du Sud, à l’inégalité des échanges, au pillage des ressources par les anciens colonisateurs, ou encore au réchauffement climatique….
Pendant ce rassemblement une délégation, composée de députés parlementaires et de représentants d’associations, est reçue par la direction du centre. Durant une bonne heure la délégation a le droit de poser des questions à la direction. A l’époque de l’ancienne direction, après ces échanges, la délégation complète pouvait se rendre, accompagnée de gardiens, à la rencontre de détenus sur leur lieu d’enfermement. Depuis 2 ans, le nouveau directeur, ancien chef de la sécurité à Vottem, Monsieur STASSENS, refuse cette possibilité aux non-parlementaires en justifiant d’abord sa décision par « la volonté de ne pas mettre en danger les résidents à cause du COVID ». Mais ensuite, après nos insistances, il a clairement dit que nous n’y avons de toute façon pas accès, car seuls les parlementaires et les ONG accréditées y sont autorisés par la loi.
Monsieur STASSENS nous accueille cordialement mais, assez tendu, il se montre très prolixe et monopolise la parole. Il décrit le Centre fermé sous un jour très positif; les prisonniers sont présentés comme des “Résidents” ou des “Clients”, dont on s’occupe avec bienveillance; un quasi Club Med !
Il y a en ce 24 décembre 2022, 48 personnes enfermées, de nombreuses nationalités. 110 places sont disponibles ; il explique cette sous-occupation par le fait que les consignes du Covid sont toujours d’application. Mais il ne nie pas la difficulté de recrutement de personnel, ce qui expliquerait aussi le sous-effectif de personnel d’encadrement.Une aile (la bleue) du bâtiment est fermée depuis l’été. Et dans les chambres des ailes rouge et jaune il y a 2 personnes maximum pour 4 lits. Le mot confort revient souvent dans le discours de la direction : télévision, accès à internet, salle de détente, 2 heures de préau par jour etc….C’est le même discours que celui qu’on nous sert pour les prisons, « mais de quoi se plaignent-ils ? »
Rappelons que les personnes détenues dans les centres fermés n’ont fait l’objet d’aucun jugement et qu’il s’agit uniquement d’une décision administrative de l’Office des Etrangers. Pour rester dans ce lieu de « confort » il faut être un gentil mouton : être « gérable », nous dit le directeur, et si la personne est « dominante », « difficile à gérer », « a trop de pression sur les autres », elle sera transférée dans l’aile verte, en isolement. Nous entendons donc qu’il faut ne jamais se plaindre ou revendiquer, rester perpétuellement calme, et obéir sans discussion.L’aile verte c’est 11 chambres, avec télévision et leur téléphone, où le détenu est seul 24h sur 24. Il mange seul, dort seul, passe sa journée seul dans une chambre, même son droit au préau, il l’exécute seul. S’il est « calmé », il pourra passer quelques heures avec les autres. Pour la direction ce transfert (à durée illimitée) est destiné à « apporter une aide sur mesure aux résidents en difficulté » et fait suite à une décision collégiale interservices (directeur, infirmier, psychologue, …); cette décision est prise dans « l’intérêt du groupe et de la personne », « dans une perspective d’adaptation, pas de sanction ». Le but de l’isolement est toujours de « ramener la personne dans le groupe le plus rapidement possible » car « plus il y a d’isolés, plus c’est difficile à gérer pour les gardiens ! donc ils n’ont aucun intérêt à placer quelqu’un en isolement ».
A côté de cette aile d’isolement il y a le « régime différencié » : même principe d’isolement, mais les chambres sont plus petites et surtout plus « sécurisées » avec une surveillance permanente vidéo. Nous savons par exemple qu’une personne qui démarre une grève de la faim est systématiquement isolée. L’intérêt là est bien pour le centre : éviter que d’autres détenus ne suivent le mouvement.Et puis il y a ce que la direction appelle les chambres d’isolement, que nous et les détenus appelons les cachots, il y en a 6 : matelas sur un socle en béton, wc dans la chambre, sortie impossible, aucun contact, pas de TV, pas d’internet etc … théoriquement pour 24h, 48h avec accord de l’Office des Etrangers, 72h avec accord du secrétaire d’état. La mise au cachot est systématique s’il y a acte de violence : mais tout est relatif, qu’appelle-t-on « violence » ? Le cachot est quasi systématique la nuit précédant une expulsion (appelée « départ » par la direction) « dans l’intérêt du résident et du groupe » car « les rapatriements se font souvent très tôt et il faut se lever vers 4H00 ou 5H00 du matin car il faut arriver 4H à l’avance à l’aéroport. Donc le détenu peut tranquillement faire ses paquets la veille et ne pas réveiller les autres qui dorment au moment du départ ». Parfois aussi, on transfère le détenu la veille au 127 bis. Le directeur affirme que si le rapatriement a lieu dans l’après-midi, il n’y a pas de mise au cachot la veille et que si le départ est volontaire, le détenu passera sa dernière nuit dans une chambre de l’aile médicale. Il est évident pour nous que le but de cet isolement très surveillé est d’éviter une rébellion contagieuse, voire un geste désespéré : il arrive parfois que des personnes dans un acte de désespoir recourent à des moyens extrêmes pour éviter l’expulsion, avalent ce qu’elles trouvent : dernièrement, un briquet ou une lame, etc….
Les téléphones utilisés par les détenus doivent être sans caméra, la raison invoquée : « pour ne pas faire prendre de risques à ceux qui se retrouveraient sur des photos diffusées sur des réseaux sociaux, pour protéger les demandeurs d’asile et que leurs photos n’arrivent pas dans les mains du gouvernement qu’ils ont fui. »
Nous ajouterons aussi qu’il est impossible dès lors que soit photographiée ou filmée la violence dont nous font part régulièrement les détenus à leur égard. Sans photos, vidéos, seule leur parole est un témoignage. L’accès à internet : nous recevons des plaintes récurrentes des détenus : pas assez d’accès, dans les faits 1 jour sur 2 pendant 1 heure sur inscription, il n’y a que 10 ordinateurs et leur activité sur internet est tracée et mémorisée sur un serveur. Avec le téléphone (qu’ils doivent acheter, ou que nous leur procurons) c’est le seul moyen pour eux d’avoir des échos de ce qui se passe à l’extérieur. Un détenu nous a raconté qu’arrivé à l’aéroport il lui avait été montré un laissez-passer vers le Sénégal, alors que l’ambassade, à laquelle il avait téléphoné, lui avait certifié ne pas en avoir délivré. Nous avons interrogé la direction sur ce cas précis car nous suspections le retour du laissez-passer européen. « Ce document de voyage, délivré par les Etats membres de l’UE – et eux seuls -, permet d’expulser une personne sans qu’elle ait été identifiée par le pays « tiers » dont elle est supposée être originaire, et donc sans laissez-passer consulaire, au mépris de ses droits et du principe d’égalité entre Etats souverains (garanti par la Convention de Vienne). » (https://www.cncd.be/Le-Laissez-passer-europeen-un-pas février 2017) . La réponse de la direction ne nous a pas beaucoup éclairé : il nous a dit qu’indépendamment des pays vers lesquels les personnes peuvent être renvoyées automatiquement si le règlement Dublin le permet, il y a des accords avec des pays tels l’Albanie, le Kosovo, …. qui font qu’un laissez-passer n’est pas nécessaire. Mais que dans les autres cas le pays vers lequel l’OE veut envoyer la personne doit donner son accord via l’ambassade. Il explique alors pour le cas précis du monsieur sénégalais « qu’il arrive que l’ambassade laisse croire au résident qu’elle n’en a pas délivré pour être tranquille ».
Nous avons aussi régulièrement des plaintes de détenus concernant le traitement médical qu’ils suivaient avant l’entrée au centre, et qui serait refusé ou modifié par le médecin du centre. Le directeur conteste ces critiques et parle plutôt de problème de médicaments qui n’existent pas en Belgique et qui sont remplacés par un autre de même molécule, ou alors un générique.
Conclusions :Comme chaque année, la direction nous a présenté son Centre fermé comme très accueillant et il ne semble pas prendre en compte le terrible stress des “résidents”, qui sont enfermés injustement, ne savent pas pour combien de temps, et qui craignent à tout moment, et très rapidement, de se voir éloignés de la Belgique, où ils ont souvent de solides attaches. Confronté à une question récurrente sur l’utilité des centres fermés, avec 150.000 sans-papiers, et une capacité maximale actuelle de détention de 751 personnes dans les différents centres fermés, le directeur répond avec une certaine irritation que 150.000 est une estimation exagérée, que le centre est là pour refouler les sans-papiers, conformément à la loi, votée par les hommes politiques et qu’il ne fait que l’appliquer comme fonctionnaire fédéral.
InfoMigrants et la journaliste Bahar Makooi reviennent sur le combat d’Aisha qui a dû faire face à la violence raciste dans le centre fermé Caricole ainsi que lors de plusieurs tentatives d’expulsion. Alors que la Belgique prétend qu’il n’y a pas de risque pour les Iraniens renvoyés ou se trouvant en Turquie, l’article revient aussi sur plusieurs cas attestant de la mise en danger que constituerait l’expulsion d’une personne iranienne en Turquie.
Et des 3 iraniens qui ont subit des tentatives d’expulsion cette semaine et dont les expulsions ont été annulées en dernière minute . Merci aux mobilisation à l’aéroport.
Ce 4 janvier 2023, nous avons reçu des appels de plusieurs personnes détenues concernant des violences perpétrées par des gardiens du centre fermé 127bis, près de l’aéroport à Zaventem, dans la commune de Steenokkerzeel.
Selon un premier témoin, la scène se déroule non loin du service médical du centre. Un détenu demande avec insistance à parler à sa famille. Le ton monte et plusieurs gardiens lui sautent dessus et le frappent violemment. Des personnes détenues souhaitant témoigner de ce qui s’est passé, nous font part de ce qui suit: “Un homme a été agressé violemment par 6 gardiens parce qu’il insistait pour pouvoir prévenir sa famille”. “Ils ont essayé de l’étrangler” ; “Ses dernières paroles étaient ‘au secours’ puis il a perdu connaissance”.
Depuis leur chambre, d’autres témoins détenus observent alors comme ils peuvent les conséquences de ce passage à tabac.L’un d’entre eux nous dit avoir pensé qu’il était mort ; “Il était tout bleu et inconscient”. Ils ont vu plusieurs ambulances arriver, dont une spécifiquement équipée de matériels de réanimation, ainsi que trois voitures de police. “Les ambulanciers couraient avec des bonbonnes d’oxygène. C’était la panique totale“. Une ambulance l’a finalement amené, sans doute vers un hôpital.Un autre détenu témoin de l’incident qui protestait a aussi été maltraité et amené à l’hôpital.
Le 8 janvier 2023, nous restons sans nouvelle du premier homme violenté et amené dans l’ambulance à la suite des coups et de la violence subie par les gardiens. Selon nos informations, les codétenus qui ont demandé de ses nouvelles n’en ont obtenu aucune. Le second homme amené à l’hôpital a réussi à s’évader, profitant du chaos. Bon vent à lui !
Depuis lors, nous rencontrons beaucoup de difficultés à obtenir plus d’informations au travers des contacts que nous avons avec certains détenus du centre. Les téléphone des témoins directs qui nous avaient prévenu sont coupés. L’un d’eux nous avait dit “j’irai sans doute au cachot suite à mon appel mais je m’en fous. Il faut que vous sachiez”.
Cette situation est des plus inquiétantes et est emblématique des violences subies par les personnes enfermées. Ce témoignage nous confirme que les personnes détenues en centre fermé font l’objet de violence de la part des gardiens. Violences tellement importantes que deux personnes ont du être transférées à l’hôpital. Aucune information n’a été donnée pour avertir les autres personnes détenues.
Et enfin, il est interpellant que nous restons sans nouvelles des personnes témoignant de ces violences (sans doute mises au cachot, d’après leur témoignage ) ainsi que les pratiques punitives que nous observons souvent dans les centres et plus généralement d’informations quant à ces violences. Les violences physiques et psychiques sont une réalité quotidienne pour les personnes en centre fermé. Il est fondamental de les dénoncer et de mettre fin à la détention de tous et toutes.
Témoignage d’une personne détenue en centre fermé et en grève de la faim, décembre 2022.
En juin 2020, on publiait un article sur notre site internet dénonçant la double peine. Pour rappel, il s’agit de détenu.e.s à qui les papiers sont retirés suite à une condamnation de trouble à l’ordre public ou ayant été condamné.e.s pour un délit mineur (excès de vitesse, amendes non payées, etc). Ils.elles sont ensuite ré-arrêté.e.s ou sont transféré.e.s de la prison vers un centre fermé en vue de leur expulsion. Cette pratique permet à l’Office des étrangers (OE) de renvoyer, vers un pays dit d’origine, des personnes vivant en Belgique depuis des années,ou y étant nées.
C’est le cas notamment d’un homme qui est en grève de la faim depuis 20 jours dans un centre fermé. Il nous demande d’alerter et réclame sa libération. Il a 40 ans et vit en Belgique depuis 20 ans. Toute sa famille est installée ici. Après un séjour en prison, il a été transféré au bout de sa peine vers un centre fermé :
“Je voyage d’une prison à une autre” – “Ik word verplaatst van de ene gevangenis naar de andere”
Témoignage 19/12/2022 : “3 weken geleden werd ik van de gevangenis naar het centrum gebracht. Ik heb toen munten van 2 en 1 euros ingeslikt. Ik werd naar het ziekenhuis gebracht maar de dokters konden niets doen. Bij mijn terugkeer heb ik niet meer willen eten, ik blijf in hongerstaking tot ik vrijgelaten wordt. Na 10 dagen werd ik van deze gevangenis naar een andere gesloten centrum gebracht. Ik reis constant van de ene gevangenis naar de andere. Ik ben nu 20 dagen in hongerstaking ik zal voortdoen tot ik vrijgelaten wordt. ik heb al 10 kg verloren en heb overal pijn. Het is verschrikkeliijk. Help mij. Zeg aan iedereen hoe alles hier is. Ik heb mijn straf tot het einde toe uitgezeten. Waarom word ik een tweede keer gestraft? Omdat ik een buitenlander ben? Dat is discriminatie.”
Traduction : “Il y a 3 semaines, j’ai été emmené de la prison au centre. J’ai ensuite avalé des pièces de 2 et 1 euros. On m’a emmené à l’hôpital mais les médecins n’ont rien pu faire. A mon retour, je n’ai pas voulu manger, je resterai en grève de la faim jusqu’à ma libération. Après 10 jours, j’ai été emmené de cette prison vers un autre centre de détention. Je suis constamment en déplacement d’une prison à l’autre. J’ai déjà perdu 10 kg et j’ai des douleurs partout. C’est terrible. Aidez-moi, s’il vous plaît. Dites à tout le monde comment ça se passe ici. J’ai accompli ma peine jusqu’au bout. Pourquoi je suis puni une deuxième fois ? Parce que je suis étranger ? C’est de la discrimination.”
Cette personne est doublement punie pour ce qui lui est reproché. Après avoir exécuté sa peine, on lui retire son titre de séjour et elle est placée en centre fermé en vue d’être rapatriée dans un pays qui n’est plus le sien. On la coupe de tous les liens qu’elle a avec la Belgique et tous ses proches. C’est pourquoi nous dénonçons la double peine qui est raciste et discriminatoire. Il s’agit d’une pratique totalement banalisée par l’Office des étrangers. Ces pratiques ne sont pas rares. En octobre 2022, nous publiions sur notre site l’histoire d’une personne d´origine rwandaise, arrivée très jeune en Belgique et expulsée suite à des problèmes d’ordre public. https://www.gettingthevoiceout.org/victime-du-genocide-au-rwanda-a-ses-6-ans-et-expulse-vers-ce-meme-pays/
“Je veux dénoncer les agissements de la police fédérale à l’aéroport”: Témoignage suite à une tentative d’expulsion avortée.
Ces dernières semaines, Getting the Voice Out a encore reçu plusieurs témoignages de détenu.e.s qui ont subi des tentatives d’expulsion très violentes. Parmi elle.eux, nous avons connaissance de deux femmes qui ont été expulsées avec escorte la semaine passée, après plusieurs tentatives. Nous n’avons pas de nouvelles d’elles depuis lors. Nous avons aussi connaissances de 2 hommes qui ont subi de graves maltraitances par leur “escorte” lors de leur tentative d’expulsion avortée. Les expulsions sont toujours, par définition, violentes. Elles sont accompagnées d’humiliations, de coups, de menaces. Ces tentatives d’expulsions mènent à des résistances sous différentes formes. Elles conduisent certaines personnes à s’automutiler au commissariat, parfois gravement, pour empêcher l’expulsion. D’autres résistent une fois dans l’avion. Régulièrement, les personnes sont débarquées de l’avion, car elles ont pu résister, car elles ont été soutenues par des passager.ère.s refusant de s’asseoir, ou/et parce que le commandant de bord a refusé de faire décoller l’avion… Les personnes sont alors ramenées en centres fermés. Dans tous les cas, ces tentatives entraînent des séquelles graves, physiques et psychiques. En particulier à cause des interventions violentes des membres de la police fédérale.
“Je suis originaire du Sénégal Mais je suis marié en France et j’ai un enfant en France ce qui me permet d’avoir un titre de séjour en France mais l’Office des Etrangers en Belgique ne veut pas me retourner en F. Il veut me ramener au Sénégal parce que je n’ai plus rien au Sénégal, je n’ai plus de famille, ma vraie famille est en France, ma femme et mon fils. Il y a deux semaines ils ont voulu me ramener vers le Sénégal. Je suis en contact avec mon ambassade, mon ambassade confirme que je n’ai pas de laissez-passer et le billet qui me ramène c’est avec escorte police fédérale une escorte avec des policiers de la police fédérale présente à l’aéroport et les policiers ne respectent souvent pas la loi. En plus ils ont carte verte (ndlr blanche) pour faire en fait ce qu’ils veulent. J’ai des témoignages de collègues qui ont été frappés moi aussi j’ai goûté à ça, j’ai été brutalisé, j’ai dû avaler un briquet!Ça a été un moment traumatisant ; au moment où j’avale le briquet il m’ont fait une clé de bras, je ne sais pas comment on appelle ça chez eux, ils ont essayé de m’étouffer voilà, par malchance le briquet est descendu, mais ça aurait pu tourner au drame. Je voulais dénoncer leurs pratiques à l’aéroport , où ils ont juste une cellule avec des caméras et ils sont entre collègues, ils se protègent entre eux donc pour mon cas ils ont changé de version et ils ont dit que moi j’avais pris le briquet sur la table alors que dans la cellule où j’étais il n’y avait pas de table, donc c’est un mensonge et ils ne veulent pas assumer le fait que ils ont fauté de m’avoir donné un briquet et de ne pas l’avoir repris, oublié, peut-être fait exprès, donc voilà confirmé qu’ils ont fait une faute professionnelle à ce niveau là et ce que je voulais dénoncer c’est que j’ai des collègues qui ont été frappés à chaque fois qu’ils ont résisté de monter dans l’avion. Ils ont été frappés et brutalisés, et ils sont revenus avec des bleus, mâchoires cassées et plein d’autres choses qu’ils ont vécues comme traumatisantes et ça c’est au niveau de la police fédérale. Voilà je pense que c’est une unité au-dessus de la police normale je pense hyper ??nulle?? et je voulais dénoncer ces méfaits qui sont malheureusement dangereux pour nous parce que quelqu’un qui ne veut pas rentrer chez lui ils veulent le forcer et il fera tout pour ne pas rentrer dans l’avion et donc parfois la mort et parfois des accidents. C’est quelque chose à dénoncer, dénoncer leurs pratiques au niveau des gardes à vues, de ces cellules où il y a une assistante sociale mais ils sont entre eux et ce qui se passe là-bas reste là-bas quoi ! c’est noté nulle part pour pas avoir de soucis, voilà, si c’est pas dénoncé par l’intérieur ça ne sait pas circuler vers l’extérieur. Voilà, c’est illégal quoi, frapper les gens forcer encore moins les frapper quoi. On est des êtres humains, on n’est pas des animaux et chacun il a ses raisons de ne pas retourner là où on veut l’envoyer. “
Les détenu.e.s des centres fermés ont droit à un petit téléphone (sans caméra) pour contacter leurs proches, leurs avocat.e.s , ou d’autres services. Le téléphone leur était prêté par l’administration des centres fermés. (voir réglement d’ordre intérieur https://www.gettingthevoiceout.org/wordpress/wp-content/uploads/2021/07/Loi-Wet.pdf)
Depuis plusieurs semaines, nous apprenons que les nouveaux.elles arrivé.e.s dans certains centres ne reçoivent plus de téléphones mais doivent les acheter à 25 euros, Beaucoup se retrouvent pour le moment sans la possibilité d’avoir un contact avec l’extérieur. Nous appelons à récolter des télephones ( sans caméra ) pour leur permettre d’avoir des contacts avec l’extérieur : Nous pouvons envoyer les téléphones récoltés ou vous donner les noms des personnes concernées pour vous permettre de les envoyer vous-mêmes.
RECHARGEONS LES TÉLÉPHONES des détenu·e·s en centres fermés
Nous recevons énormément de demandes de recharges de téléphone venant de personnes détenues dans les centres fermés. Leur téléphone est très souvent leur seul contact avec l’extérieur, qu’il s’agisse de famille, d’ami·e·s, de leur avocat·e, ou de faire connaître publiquement leur situation.
Que leur arrestation ait lieu sur leur route migratoire, ou sur leur lieu de vie, que leur famille et leurs ami·e·s soient ici ou au pays, pouvoir prévenir et communiquer avec ses proches est crucial. Nombreu·x·ses sont celles et ceux qui n’auraient pas les moyens de le faire sans votre aide.
Vous pouvez soutenir ces détenu·e·s en achetant chez votre épicier, votre nightshop ou votre libraire une recharge de 10 euros de l’opérateur Lycamobile.
Envoyez-nous alors le code pin inscrit sur cette recharge à notre adresse mail gettingthevoiceout@riseup.net ou par SMS sur notre numéro de téléphone 0032(0)484026781. Nous nous chargerons d’envoyer ce code aux détenu·e·s qui en font la demande. Vous pouvez aussi, si c’est plus facile pour vous, verser ou encore mieux faire un ordre permanent de 5, 10, 20 euros ou plus sur le compte dédié :
Collectif Contre Les Expulsions
Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB
Communication: Lyca
Faites passer ce message à vos ami·e·s et connaissances.
Le collectif Getting the voice out est heureux de te partager le troisième épisode du podcast Lance-Pierre, le podcast qui brise les frontières. Cet épisode aborde la question des femmes en exil et de l’enfermement.
Pour le découvrir, rendez-vous sur Soundcloud ou Spotify
Cette nouvelle expulsion s’inscrit dans le cadre d’une collaboration entre l’Office des Étrangers et l’agence Frontex, dont les exactions très documentées sont fortement critiquées.Plus d’informations sur la campagne Abolish Frontex : https://fr.abolishfrontex.org/
Nous apprenons par des co-détenus au 127bis le 15/11/2022 : “Hier matin chargement dans un grand bus de Congolais venant d’autres centres. Et masse de flics qui escortaient.” Un gardien a dit à un détenu : “on va les jeter dans leur pays”.
Situations de quelques un.e.s de ces “demandeur.euse.s d’asile”:
Il y avait deux femmes, transférées la veille depuis le centre d’Holsbeek. Une détenue nous raconte : “l’une
d’elles, assez âgée, mariée et en Belgique depuis 11 ans : au centre,
ils lui avaient dit que tant qu’elles sont polies et calmes, elles
peuvent refuser le vol autant de fois qu’elles veulent, mais si elles
faisaient du grabuge, on allait les contraindre”.
Un
homme arrêté à l’aéroport en juin 2022 : il avait fait une demande
d’asile en Grèce, avait passé un an dans les camps à Moria sans avoir pu
obtenir de réponse pour sa demande d’asile. Il a réussi à rejoindre la
Belgique. A son arrivée à l’aéroport, il fait une demande d’asile et est
enfermé. Après une décision négative du CGRA, il subira une première
tentative d’expulsion le 30/09/2022 vers la RDC. Il nous disait en
centre : “c’est le stress, je me sens très mal”, “c’est vraiment très
difficile surtout pour le mental. Je m’imaginais pas que c’était comme
cela”.
Un homme gravement malade résidant en Belgique depuis plusieurs années.
Un homme vivant en Belgique depuis 10 ans. Il a 3 enfants en Belgique.
Un
homme vivant en Belgique depuis 8 ans, arrêté au travail le 29/06/2022.
Au centre, il avait fait une demande d’asile qui a été refusée. Il
avait subi une premiére tentative d’expulsion le 24/09/2022.
Tout s’est passé dans la discrétion la plus totale. Dans certains des centres, les personnes sélectionnées de ces opérations étaient convoquées par l’assistante sociale et mises au cachot instantanément sans pouvoir prévenir ni famille, ni avocats.
Chaque situation est différente : plusieurs parmis eux.elles vivent en Belgique depuis des années et ont fait des demandes de régularisation, ont été arrêté.e.s lors de contrôles et détenu.e.s en centre fermé car “sans-papiers”. Ils ont été contraint.e;s dans le centre de faire une demande d’asile pour éventuellement être libéré.e.s.
Nicole De Moor est allée le semaine du 13/11/2022 en RDC pour signer un nouvel accord de retour pour les demandeurs d’asile déboutés. https://demoor.belgium.be/fr/contact
Nicole De Moor, secrétaire d’État à la migration, appelle “des demandeurs d’asile” des personnes vivant en Belgique depuis des années à qui une régularisation a été refusée.
19/02/2022 : Vol collectif vers la RDC avec, à notre connaissance 3 hommes et une femme enfermé.e.s dans les centres Belges.
Sans mentionner les expulsions individuelles par les vols commerciaux.
Pour plus d’informations sur les déportations:
Myria Doc, https://www.myria.be/fr/publications/myriadoc-11-retour-detention-et-eloignement : “Parmi les 648 personnes rapatriées avec escorte,205 l’ont été via les 43 vols spéciaux organisés en 2019. 40 de ces vols avaient pour destination l’Albanie (93%), 1 l’Albanie et la Géorgie, 1 le Nigéria et 1 la RD Congo et la Guinée.”L’Allemagne, la Hongrie, l’Autriche, les Pays-Bas et la Suisse ont également participé au vol organisé par la Belgique en direction de la RDC et de la Guinée.Sur les 205 personnes éloignées en 2019 via un vol spécial, 195 (95%) étaient albanaises, 4 guinéennes (2%), 3 congolaises (RD Congo), 2 géorgiennes et 1 nigériane.”
Premier épisode : Qu’est-ce qu’un centre fermé, et qu’est-ce que ça évoque dans l’imaginaire collectif ? Qu’est-ce que l’État cherche à nous cacher derrière les grilles et les barbelés ? Que nous en disent les premières personnes concernées par cette réalité ? Comme des pierres lancées à la figure des frontières, par milliers, jusqu’à les briser…
Second épisode : Racisme, colonialisma, centres fermés : quels liens ?
FEMMES en exil et enfermement
Quatrième épisode : De la prison au centre fermé
Dans ce quatrième épisode de Lance-Pierre, nous traitons la question de la double peine, ce mécanisme qui fait peser la menace d’une expulsion et transfert des personnes directement en centre fermé après avoir purgé une peine de prison.
Derrière les discours criminalisants, quels sont les rouages de ce système où collaborent prisons et centres fermés ?
Nous abordons également deux cas d’établissements spécifiques, la prison de Saint-Gilles et le complexe carcéral de Merksplas.
Cet
épisode prend une forme un peu différente, celle d’un enregistrement en
direct qui s’est tenu à Bruxelles dans le cadre d’un événement de
commémoration des 25 ans de la mort de Semira Adamu, tuée par les
gendarmes qui l’escortaient durant sa sixième tentative d’expulsion.
AVEC : A. et Aimé-Moussa, témoins directement concernés par la double-peine Des membres de “la Brèche”, journal anti-carcéral Agathe De Brouwer, juriste de l’OIP
CRÉDITS Réalisation : Le collectif Getting The Voice Out (www.gettingthevoiceout.org) Illustration : Céline De Vos
Merci aux organisateur.rices de l’évenement SEMIRA : 1998-2023 MÊME CONSTAT, MÊME COMBAT, à Radio Panik, au DK.
Très régulièrement, nous sommes informé.e.s de grèves individuelles de la faim et parfois de la soif dans les différents centres. Les personnes détenues réclament alors pour certain.e.s leur libération, estimant leur incarcération injuste. D’autres refusent leur expulsion dans un pays où iels ne veulent ou ne peuvent plus retourner. Ces actions représentent pour elles.eux un ultime moyen de résistance. Les directions des centres les appellent des actes de rebellion.
Grève de la faim collective au centre fermé de Merksplas
Update 19/11/2022 : Ils ont arrêté leur action suite à des menaces de la direction
Nous sommes alerté.e.s ce 15/11/2022 par le CRACPE* d’une grève de la faim collective au centre fermé de Merksplas :
” Ils sont 32 en grève de la faim dans une aile du centre et pensent que les autres ailes démarreront demain matin. Ils dénoncent:
ne
pas savoir combien de temps leur détention va durer, les lenteurs
administratives, on ne sait rien de son avenir, on prolonge les
détentions sans cesse de 2 mois en deux mois
les assistants sociaux et assistantes sociales ne font rien pour aider
on
maintient en détention alors que les Ambassades ne délivrent pas de
laissez-passer, par exemple quand on a des attaches familiales en
Belgique et qu’on devrait les libérer
les
conditions de détention sont invivables, exemple extinction des feux et
confinement dès 22h30, nourriture sans qualité, froid la nuit car
chauffage coupé et couettes légères
mise au cachot pour n’importe quel prétexte, exemple avoir gardé un briquet en poche, et ce pendant plusieurs jours
accès au gsm limitée…
Ils exigent de renconter le directeur de l’Office des Étrangers.”
Témoignage d’un détenu :
“C’est pour nous casser physiquement et moralement qu’on nous maltraite. C’est fait intentionnellement. C’est de la discrimination. Moi j’appelle ça de la torture”.
Update : 16/11/2022 : Ils sont toujours en grève de la faim. La direction leur dit que “c’est Bruxelles qui décide”.
Ces actions collectives sont habituellement très vite, et violemment, réprimées : mises au cachot et transferts dans le but de casser le mouvement de protestation. Appelons à la solidarité avec les prisonnier.ère.s détenu.e.s arbitrairement parce qu’ielles n’ont pas “les bons papiers” !
PERSONNES N’EST ILLÉGAL.
NON AUX CENTRES FERMÉS
LIBERTE DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION POUR TOUSTES !
*Le CRACPE (Collectif de Résistance aux Centres pour Etrangers) est un collectif liégeois.https://www.cracpe.be/
Ce 7/11 nous recevions un témoignage d’une personne détenue à Merksplas. Des policiers fédéraux sont entrés dans le centre afin d’expulser un détenu. Un témoignage qui en dit long sur les techniques et la répression utlisées pour impressionner et mettre la pression sur les détenu.es. Les détenu.es sont choqués.
05/11/2022 Très régulièrement nous sommes alertés de grèves de la faim et parfois de la soif dans les différents centres. Ils réclament pour certains leur libération, estimant leur incarcération injuste. D’autres refusent leur expulsion dans un pays où ils ne veulent ou peuvent plus retourner. Ces actions représentent pour eux un ultime moyen de résistance quand il n’y a plus d’autres issues.Les directions des centres appellent ces actions des actes de rebellion. Nous relatons ici la dernière communication que nous avons reçu.
Un détenu de nationalité albanaise détenu au centre fermé de Merksplas depuis 5 mois mène une grève de la faim depuis plus de 25 jours. Actuellement en isolement, son état de santé est très précaire. Depuis deux nuits, il a décidé de dormir par terre pour protester contre la direction du centre fermé, qui ne lui permet pas de partager le temps de préaux du matin avec les autres détenus. Dans la conversation qu’il a eue il y a quelques jours avec le directeur, il a répété “qu’il préférait mourir dans sa cellule en Belgique plutôt que d’être expulsé dans son pays où il risque de perdre la vie.”
Le renforcement des procédures Dublin¹ annoncé haut et fort par l’Office des Étrangers (OE) et le gouvernement de mettre plus de personnes soumises au règlement Dublin en centre fermé. L’objectif est d’une part de diminuer la pression de l’accueil et de libérer des places en centres ouverts, et surtout de faire peur aux autres personnes demandant une protection internationale pour les décourager de faire leur demande en Belgique. L’OE et le CGRA ne cessent de répéter à qui veut l’entendre que le nombre de demandes est très haut depuis cet été. Le gouvernement qui organise pourtant cette crise de l’accueil est ainsi blanchi alors qu’il opte pour la pire des solutions, celle de la répression et des expulsions à la chaine.
Actuellement la cible de l’OE sont les Afghans.
Nous apprenons par certains détenus que de nombreux Afghans (des dizaines) sont enfermés dans les centres fermés actuellement. Nous avons beaucoup de difficultés à nouer un contact avec eux et de s’assurer qu’ils sont soutenus et ont un.e avocat.e. Ils n’auraient pas de téléphone pour communiquer contrairement aux autres détenus qui reçoivent un téléphone et une carte SIM à leur arrivée. Pour les quelques contacts qu’on a eu grâce à la silidarité des codétenus, ils ont tous été arrêtés à l’Office des Étrangers lors de leur première interview.
Nous lançonsun appel à:
– Nous contacter si vous avez connaissance d’une personne en centre fermé via notre mail gettingthevoiceout@riseup.net
– Prévenir les personnes afghanes de cette situation, s’assurer qu’elles ont un.e avocat.e et ne pas aller à des convocations sans l’avis de leur avocat.e.
– Un avocat peut faire un recours en extrême urgence dans les 10 jours contre leur enfermement, ou 5 jours s’il s’agit d’un 2ème ordre de quitter le territoire (OQT).
– L’avocat.e peut aussi faire un recours contre les décisions de maintien.
– Il y a aussi moyen de “casser la procédure Dublin”².
Un nouveau département à l’ OE :
Un nouveau département au sein de l’Office des Étrangers, l’ICAM (pour Individual Case Management soit “Alternative à la détention” ou “terugkeer bureau”) a été ouvert en juillet 2021. https://dofi.ibz.be/fr/themes/sejour-irregulier/alternatives-la-detention. Leurs “coachs” sont présents à l’OE, dans le nouveau centre Dublin à Zaventem et dans toutes les administrations communales du pays.
Plus spécifiquement les personnes étant dans la procédure Dublin seront convoquées au bureau “ICAM” pour leur proposer un retour volontaire vers leur pays Dublin. Quelques temps plus tard, ils seront à nouveau convoqués. S’ils refusent leur “alternative à la détention”, à savoir un retour dit volontaire, ils seront placés en centre fermé pour leur programmer un retour forcé. S’ils ou elles ne s’y présentent pas, ces personnes seront considéré.e.s comme en fuite et perdront leur droit à un accueil en centre ouvert. Leur procédure Dublin se prolongera de 18 mois.
Osman (nom d’emprunt) est kurde alevi et est en grève de la faim depuis deux semaines au centre fermé Caricole à côté de Bruxelles. Il refusait d’être renvoyé en Pologne et de faire partie de ces personnes que le règlement Dublin permet de renvoyer aux frontières de l’Europe dans des conditions indignes. Alors que le gouvernement accélère actuellement la pression sur les personnes dites dublinées, la situation d’Osman témoigne des effets dévastateurs de ce règlement.
Enfermé depuis près de deux mois, il n’a pas d’autre choix. Sa demande est simple : être libéré pour ne plus être sous la menace d’une expulsion en Pologne et en Turquie, et pouvoir demander l’asile en Belgique. A son arrivée en Europe, la crainte d’être renvoyé en Turquie empêcha Osman de manger pendant douze jours. Il est arrivé en Belgique en mars 2022 et a été arrêté et enfermé le 23 août au centre fermé Caricole. Il a quitté la Turquie car il y était en danger à cause de son origine kurde et de ses convictions religieuses. Pour accéder au territoire européen, il a obtenu un visa pour la Pologne mais n’y est jamais allé car sa volonté était de venir en Belgique pour retrouver une partie de sa famille. Le règlement Dublin permet à la Belgique de le renvoyer en Pologne pour que ce pays où il n’est jamais allé et ne connaît personne traite sa demande d’asile. Le 6 octobre dernier, un vol était prévu pour l’expulser à Varsovie. Il a pu le refuser mais craint une nouvelle tentative d’expulsion, et que celle-ci soit la première étape d’un retour forcé vers la Turquie. En dépit de moyens juridiques lui permettant de faire valoir sa demande de protection internationale en Belgique, il a décidé d’entamer une grève de la faim le 5 octobre sans boire pendant les six premiers jours. Son choix, il l’explique avec ces mots : « je préfère finir ma vie en protestant contre le fait d’être ignoré ici plutôt que d’être envoyé en Turquie et de mourir. »
Les manquements du service médical. Fatigue, perte de poids, difficultés à marcher, vertiges fréquents, évanouissement et maux de ventre intenses sont les principaux symptômes dont souffre Osman alors que le service médical du centre ne prend que peu en considération ses plaintes. Une médecin externe lui a rendu visite à deux reprises et fait état des plusieurs problèmes tant sur le plan somatique que psychologique. Les analyses biologiques et urinaires qu’elle a préconisées n’ont jusque-là pas été réalisées par le service médical du Caricole.
L’Office des étrangers continue à ignorer l’évidence, il doit être relâché de toute urgence afin de pouvoir se nourrir à nouveau et bénéficier d’une aide médicale appropriée.
L’expulser, quoi qu’il en coûte ;
Ce 20 octobre au matin, Osman a été embarqué de force sur un vol à destination de la Pologne. Selon des témoins dans le centre, Osman a été mis à l’isolement hier, a été ligoté et a passé la nuit attaché avec un casque de boxe sur la tête. Des méthodes qui témoignent de la violence et de l’acharnement des autorités. En dépit de son état de santé très faible décrit dans un rapport médical indépendant, l’administration voulait l’expulser coûte que coûte. Osman témoigne : “Ils m’ont mis dans l’avion avec quatre policiers qui me serraient dans leurs bras, mes mains et mes pieds étaient attachés. Deux policiers me regardaient constamment. Dès que je bougeais, ils me saisissaient la tête, l’enfonçait me couvraient la bouche. J’étais attaché tout le temps.”
Les effets du renforcement récent du règlement Dublin Il y a presque deux mois ouvrait le nouveau « centre Dublin » à Zaventem que la secrétaire d’État Nicole De Moor utilise déjà pour intensifier un système vivement critiqué par les ONG. Osman est aujourd’hui une des nombreuses victimes de ce règlement Dublin, et de l’accélération récente des procédures ordonnées par le gouvernement. Par son entêtement à le maintenir en détention dans un état extrêmement préoccupant, la Belgique admet la possibilité de le tuer. Par ailleurs, nous apprenons qu’une dizaine d’afghans, Dublin également, sont enfermés au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel. Il est important de noter que la violence administrative qu’implique le règlement Dublin et de manière générale les procédures liées à la migration et à la régularisation sont autant de traumas et de violences qui s’ajoutent au vécu des personnes.
Quelques (cinq selon nos informations) détenus se sont évadés du centre fermé ce 04/10/2022 Le centre Caricole est un des centres d’enfermement mis en place par l’Etat belge. Il a pour fonction d’enfermer les personnes arrêtées aux aéroports et aux frontières. Parmi elles, des personnes qui venaient en visite ou en touristes et qui ne possédaient pas les papiers requis pour entrer sur le territoire. Ces personnes sont rapatriées vers leur pays de départ. D’autres font une demande de protection internationale et sont arrêtés à l’aéroport, leur demandes étant jugées suspectes par la police de l’aéroport et l’Office des étrangers. Ils sont enfermés au centre Caricole, le temps que leur demande d’asile soit traitée. Les détenu.e.s sont actuellement témoins de plusieurs expulsions très violentes dont celle d’une personne de nationalité irakienne expulsée vers le Burundi. Toustes les détenu.e.s avaient été très choqué.e.s par cette expulsion.
Ce 04/10 dans la soirée 5 détenus ont choisi la liberté et ont quitté le centre ( nos autorités appellent cela une évasion ).
Update 09/10/2022: Il devait passé ce mardi 4/10/2022 devant la Chambre des Mises en Accusations pour la cinquième procédure introduite afin d’obtenir sa libération : il reçoit le résultat le jeudi 06/10/2022 : négatif. Le lendemain à 5 heures du matin par surprise on vient lui dire de rassembler ces affaires pour partir; Il nous envoie un SMS en urgence à 6 h du matin : “Je suis amené ce matin à l’aéroport pour un vol à 10 h 30….” : il a été expulsé de force et nous recontacte pour nous dire qu’il est bien arrivé et qu’il n’a pas eu trop de problèmes à son arrivée. “Je vais essayer de refaire ma vie au Rwanda”
Une personne enfermée au centre fermé de Merksplas depuis 9 mois a entamé une grève de la faim ce 22/09/2022. Elle réclame justice et humanité.
Michel (nom d’emprunt) fuit la guerre au Rwanda à l’âge de 6 ans avec sa famille. Il sera contraint de passer un certain temps dans des camps de réfugiés, d’abord en République Démocratique du Congo, puis au Kenya. Durant cette fuite, ses parents décèdent. En 2001, il est rapatrié en Belgique à l’âge de 12 ans avec une partie de sa famille.
Reconnu réfugié en 2002, il est très traumatisé par son parcours et tout ce qu’il a vu comme atrocités pendant le génocide.Il commet alors des actes qualifiés de “faits de délinquance”. Il est condamné pour troubles à l’ordre public et incarcéré à plusieurs reprises entre 2008 et 2014.
Suite à ces condamnations, le CGRA lui retire son statut de réfugié en 2016. Son avocat introduit un recours contre cette décision. A sa sortie de prison, il suit une formation et trouve un travail, bien aidé par son assistante de justice à Namur.Mais le couperet tombe en 2019 : le Conseil du contentieux pour étrangers rejette le recours contre le retrait de son statut de réfugié. Il reçoit un Ordre de quitter le territoire.
Il est arrêté et amené au centre fermé en décembre 2021 en vue de sa déportation vers son “pays d’origine”, le Rwanda.Il témoigne qu’il ne peut et ne veut pas retourner dans le pays qu’il a quitté à ses 6 ans. Il lui reste en mémoire les meurtres et toutes les atrocités dont il a été témoin, ainsi que la mort de ses parents survenue pendant son exil. A son arrivée en Belgique, il était traumatisé et a très vite “pété les plombs”. Il nous relate qu’après ses années de prison il a tout fait pour reprendre sa vie en main. Il ne connaît personne au Rwanda, ne parle pas la langue, tous les membres de sa famille résident en Belgique ou en France et ont le statut de réfugiés (oncles, cousins…).Il a très peur des représailles au Rwanda, son père restant dans la mémoire de beaucoup comme ayant participé au génocide, car il était colonel dans l’armée rwandaise et était recherché.
Sa libération a été ordonnée à 5 reprises par la chambre du Conseil. A chaque fois, l’Office des étrangers a interjeté appel. Il passe à nouveau ce mardi 4/10/2022 devant la Chambre des Mises en Accusations pour la cinquième procédure introduite afin d’obtenir sa libération. Ce 4 octobre 2022 marquera également le 13ème jour de sa grève de la faim.
Nous refusons toutes les expulsions et dénonçons la politique de rapatriements raciste et cynique de l’état Belge.
Transcription du témoignage :
“Salut à vous qui écoutez l’enregistrement. Je suis un jeune homme de 33 ans. Je suis né au Rwanda et je vis en Belgique depuis 21 ans. Actuellement je suis détenu en centre fermé depuis environ dix mois. Et depuis une semaine enfermé dans un cachot pour faire une grève de la faim. Je vais vous raconter brièvement mon parcours de vie et les raisons pour lesquelles j’en suis arrivé là aujourd’hui. Tout d’abord, je suis le dernier d’une fratrie de six composée de quatre filles et deux garçons. Mon père était un officier supérieur dans l’ex armée du Rwanda, ma mère une grande commerçante. Ma vie début correctement et les premières années de mon enfance ne sont pas à plaindre. En avril 1994, je suis alors âgé de cinq and lorsque tout s’effondre. C’est le début du génocide au Rwanda. Je me souviens de ce matin là où j’ai été réveillé par le bruit de tirs lointains. J’étais encore loin d’imaginer que ma vie allait basculer. Que les coups de feu, les bombes feront désormais partie de mon quotidien et berceront mes nuit durant de longues années. Depuis quelques années déjà, la guerre faisait rage au Rwanda mais je n’étais pas au courant. Ce matin là j’ai très vite pris conscience de la gravité de la situation en voyant deux morts devant chez nous, et l’état d’agitation qui régnait partout en rue. Une de mes soeurs m’a alors dit que c’était la fin du monde et qu’on allait tous mourir. Quelques jours après a commencé mon exil. J’ai entamé un long voyage entravé de tragédies horribles à travers le Rwanda avec ma famille pour rejoindre le Congo. Nous avons marché durant des mois dans les collines, la forêt, puis traversé un lac pour arriver en 1995 dans un énorme camp de réfugiés à l’Est du Congo. La mort omniprésente, les cris, le sang. Tout au long de mon voyage c’était l’horreur absolue. Dans le camp, tout le monde devait suivre un entraînement militaire. L’armée recrutait tous les garçons, mêmes les enfants, pour préparer la guerre. Le choléra faisait rage. Et en 1996, environ un an après notre arrivée dans le camp, la guerre nous a rattrapés. C’était en pleine nuit, le temps a été attaqué, j’ai assisté au décès de mes parents et d’une de mes soeurs qui ont alors été abattus. J’ai alors couru. C’était le chaos total. J’ai été sauvé par un militaire et nous nous sommes enfuis, avec un groupe, vers la forêt. On a marché des semaines durant et sommes arrivés dans une autre ville au Congo. J’ai appris que mon frère et mes autres soeurs étaient en vie et qu’ils étaient au Kenya. J’ai pu les rejoindre quelques temps après. Au Kenya, après quelques mois seulement, nous avons appris que plusieurs personnes de notre groupe étaient assassinées ou étaient portées disparues. Mes soeurs ont alors été envoyées en France et en Belgique et mon frère les a rejoint quelques temps après. Quant à moi je suis parti en Côte d’Ivoire où je suis resté près de deux ans. Durant mon séjour là-bas un coup d’Etat a eu lieu. C’était aux environs de l’année 2000. L’année d’après je suis arrivé en France puis j’ai été envoyé chez mon oncle en Belgique. J’étais alors âgé de douze ans. J’ai entamé les démarches pour me régulariser et en 2002 j’ai été reconnu réfugié. J’ai alors repris le chemin de l’école pensant que j’allais pouvoir oublier mon passé et vivre comme tout le monde. Je n’ai eu aucun soutien psychologique après les traumatismes que j’avais vécus. Mon oncle était très sévère et peu aimant et à 16 ans il m’a viré de chez lui. Je me suis retrouvé livré à moi-même et je suis tombé dans la délinquance. Je me suis fait arrêter et condamner à quatre reprises par les tribunaux. J’ai fait plusieurs séjours en prison. Et en 2016 le Commissariat des réfugiés m’a retiré mon statut de réfugié concluant que je suis dangereux et que je dois être renvoyé au Rwanda. J’étais alors incarcéré à Lantin et j’ai introduit un recours contre cette décision là. Paradoxalement, c’est en prison que j’ai pu avoir contact pour la première fois avec des psychologues avec lesquels j’ai pu faire un travail sur moi et élaborer sur mon passé tragique. Je suis sorti de prison en 2017, 14 mois avant la fin de ma peine. J’étais alors en libération conditionnelle et j’ai complètement changé de vie. J’ai quitté la ville de Liège pour vivre à Marche-en-Famenne chez ma soeur. J’ai entamé une formation à Namur. Au terme de ma formation j’ai commencé à travailler et j’ai pris un appartement. En 2019, le Conseil des étrangers a confirmé le retrait du statut de réfugié alors que j’avais repris le bon chemin dans ma vie depuis plus de deux ans. Quelques temps après l’Office des étrangers m’a donné un Ordre de quitter le territoire. Une des conditions de ma libération était de respecter toute décision de l’Office des étrangers. Par ailleurs, avec cet Ordre de quitter le territoire et mon retrait de séjour, je ne pouvais plus travailler et j’ai perdu mon appartement. Un an après, j’ai été de nouveau arrêté et incarcéré pour non respect des conditions. J’ai purgé les 14 mois restants sur ma peine et à ma sortir l’Office des étrangers m’a mis en centre fermé. A ce jour, j’y suis encore et on essaye de me renvoyer au Rwanda malgré le fait que ma famille y a été persécutée et détestée, que plus aucun membre de ma famille n’y vit, tout le monde vit en Belgique ou en France, et malgré le fait que tous ceux de ma famille qui sont restés là-bas ont été assassinés. Le tribunal a ordonné cinq fois ma remise en liberté depuis ces dix mois. Mais rien n’y fait, la procédure d’expulsion est toujours en cours. Voilà pourquoi, en désespoir de cause, j’ai décidé d’entamer une grève de la faim, en espérant un déroulement plus favorable. Merci d’avoir écouté cet enregistrement.
Comme tu le sais, GVO lutte contre les centres fermés en faisant sortir les témoignages des détenu.es et en luttant contre les expulsions. Les contacts avec les détenu.e.s et faire sortir les témoignages permet de faire connaitre l’existence des centres fermés et les conditions d’enfermement (violences, racisme,…).
Nous avons régulièrement besoin de soutien pour les appels aux
détenu.e.s, pour les traductions,récolter les témoignages,
montages audio, …
Nous organisons une rencontre le 22.10.2022 à 15.00 à Bruxelles.
. Ce 20.09.2022, une jeune femme de 20 ans, originaire d’Iran, a résisté à sa deuxième tentative d’expulsion. Poings et pieds attachés, escortée par deux policiers, elle a manifesté sa résistance en criant . Elle a ainsi interpellé les passagers qui l’ont soutenue. Elle a fini par être sortie de l’avion. Il semblerait qu’un vol sécurisé soit prévu demain matin (23.09.2022).
Ce 22 septembre marquait les 24 ans de la mort de Semira Adamu étouffée par 9 gendarmes lors de sa 6ème tentative d’expulsion. Malgré cet assassinat, rien n’a changé au vu de l’acharnement que subi Aisha.
La deuxième expulsion a pu être évitée de justesse car des passagers du vol Turkish Airline TK1938 se sont levés pour la soutenir dans sa résistance.
Aisha est actuellement enfermée au centre fermé Caricole. Lors de sa première expulsion, la police et les agents de la compagnie l’avaient déjà intimidée en la frappant avant et après la tentative d’expulsion. Aisha est en effet rentrée au centre couverte de sang et d’hématomes.
Dans les vidéos prises par les passagers, on peut entendre Aisha crier « I just fight for my life, please leave me alone, I’m just a refugee, they want to force me to return back, please do something ! All of you I’m begging you, do something. I don’t want to die, I’m just 20 years old , I don’t want to die”.
« Les passagers ont eu le réflexe d’enregistrer ce qu’il se passait, on manque encore trop souvent de preuves sur les violences vécues par les personnes expulsées de la part des policiers et du personnel des centres fermés. Cela permet de faire connaître ce qu’il se passe réellement dans ces centres. Il faut que les gens prennent conscience de la violence de nos politiques migratoires : la politique des frontières a tué il y a 24 ans et est aujourd’hui responsable de la mort de milliers de personnes » explique une militante.
Les mesures de contrainte et la violence exercée augmentent au fil des tentatives d’expulsion. Selon nos sources, Aisha risque une troisième tentative d’expulsion ce 23/09 elle sera apparemment expulsée dans un vol dit “sécurisé”.
Des détenus sont inquiets pour un homme en grève de la faim depuis 25 jours. Il présentait déjà des problèmes de santé à son arrivée dans le centre il y a 2 mois, et est très affaibli. Il s’agit d’un homme résidant en Belgique depuis 5 ans. Il nous dit qu’il ne veut pas arrêter sa grève de la faim. Le médecin du centre ne semble pas inquiet et il n’a pas de suivi médical adapté à sa situation. Nous cherchons d’urgence un médecin indépendant de l’administration du centre pour le consulter.
Par ailleurs, plusieurs détenus nous appellent scandalisés par la violence d’un gardien travaillant dans ce même centre. Le “Turkish chef”, comme certains détenus le nomment, vient dans leur chambre, les bouscule, tape sur les lits et les traite de “espèces de clochards” et d’autres insultes qu’ils ne comprennent pas. Deux détenus sont particulièrement visés.
A ce sujet, les détenus témoignent qu’il y a un gardien chef très très raciste avec les détenus. Il essaie de les provoquer oralement et parfois en les poussant avec son épaule. Le 13 septembre, il oblige l’un d’entre eux à ingérer un cachet obligatoire (sans doute un médicament), il inspecte de force sa bouche pour voir s’il a bien avalé le médicament. Ron (nom d’emprunt) était très contrarié. Il lui demande à plusieurs reprises de ne pas le toucher mais le gardien insiste. Il arrive aussi que ce même gardien ouvre la porte des détenus sans toquer. Un détenu relate un événement où l’employé violent a dit : ” si tu veux bien, on fait la bagarre ici il y a un coin où il y a pas de caméra“. Les détenus essayent de l’éviter tout le temps . Ce matin du 13/09 , ils ont parlé avec la directrice du centre pour l’alerter mais cette dernière a dit qu’elle ne travaille pas le lendemain. Elle va faire une réunion avec les autres de la direction et voir ce sujet.En attendant, les détenus espèrent et demandent justice :
“soit il y a une enquête à l’intérieur et ce mec leur fout la paix, ou un truc à l’extérieur pour faire balancer ce qu’ils sont entrain de subir là-dedans.”
UPDATE 09/09/2022 : Monsieur A a été hospitalisé ce 05/09 et libéré ce 09/09/2022
5 septembre 2022
Des co-détenus nous alertent et sont très inquiets sur l’état de santé de Monsieur A.
Cela fait 17 jours que A. est en grève de la faim dans le centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel pour réclamer sa libération. Il a le même profil que des dizaines d’autres détenu.e.s dans les centres fermés en Belgique actuellement. Jeune, il est arrivé en Belgique il y a 13 ans pour un regroupement familial avec ses sœurs et frères qui vivent en Belgique, ses parents étant décédés au pays. Comme certain.e.s de ses camarades dans les centres, il est un jour passé devant un tribunal pour “trouble à l’ordre public” et a été condamné. Suite à cette condamnation et sa peine, l’Etat veut l’expulser et l’a séquestré dans un centre fermé, dans le but de le renvoyer vers son “pays d’origine”.
L’Office des Étrangers applique une fois de plus la “double peine”. En effet, depuis 1980, il est possible d’expulser une personne exilée, qui est définie par eux comme un danger pour “leur” ordre public, après qu’elle ait purgé sa peine de prison. Dans les années 1990, ces circulaires ont été cadrées. Puis, elles ont été “améliorées” en 2005 et 2017. Une nouvelle circulaire raciste permet actuellement, sans être entendu adéquatement de l’expulser. Même si elle est née ici et que son séjour était jusque là considéré comme légal.https://www.gettingthevoiceout.org/double-peine-ou-bannissement-methode-particuliere-de-racisme/
Ils.Elles sont des dizaines ainsi bloqué.e.s dans les centres fermés de Bruges, de Merksplas, du 127 bis, de Vottem, de Holsbeek, depuis plusieurs mois, voire un an. L’Office des Étrangers n’arrive pas à les expulser et les garde en otage. En effet, plusieurs pays refusent de reprendre ces personnes – les considérant comme des “délinquants” – et ne délivrent donc pas de laissez-passer, nécessaire à la Belgique pour les expulser.
Paroles de détenu.e.s : « On a accompli notre peine, on a payé pour nos conneries. Pourquoi nous, d’origine étrangère, sommes doublement punis ? »« C’est de la torture!»« Ce sont des tyrans !“
Cette double peine raciste et discrimatoire est banalisée. Personne ne réagit, personne ne dénonce ; des personnes sont ainsi enfermées pendant des mois pour finalement être libérées… ou expulsées pour certaines.
Les détenu.e.s avec qui nous sommes en contact réclament leur liberté, leurs droits, une alimentation convenable et l’accès à des soins médicaux. Ils et elles protestent contre ces enfermements, contre les expulsions. Iels sont détenu.e.s dans une précarité totale, vivent toute la journée en groupe d’une vingtaine de personnes de différents continents/pays ensemble. La nuit, iels sont enfermé.e.s dans des chambres à 2 ou 4 lits (sauf pour Bruges avec leur vieux dortoirs à 20 lits). La direction sélectionne qui peut être avec qui et fait tout pour empêcher les échanges en plaçant dans les chambres des personnes ne parlant pas les mêmes langues. Malgré cela, la solidarité s’installe.
Les protestations sont parfois collectives, parfois individuelles. La direction utilise tous les moyens imaginables pour les faire taire.
A Merksplas, on entend beaucoup parler de mises au cachot systématiques dès qu’un.e détenu.e lève la voix. Ce 23 août 2022, la sécurité est venue prendre de force un homme pour l’expulser. Plusieurs détenus protestent et essaient d’empêcher ce kidnapping. La rage monte et des objets volent ; la direction appelle la police. Les robocops débarquent en force pour réprimer cette rébellion. Suite à cela, 5 détenus sont mis au cachot ainsi que l’homme qu’il était prévu d’expulser. Ce dernier sera finalement emmené à l’aéroport le lendemain, à 7 heures du matin, par la police.
A Vottem, le CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres pour Etrangers) nous informe : On a eu deux grévistes de la faim très déterminés, grève de la faim totale, et pour le deuxième grève de la soif entamée. A une semaine d’intervalle même scénario : nous avons fait appel à un médecin extérieur car les personnes allaient très mal. Les deux fois ils les ont amenés et libérés aux urgences à l’hôpital de la Citadelle, juste avant la visite du médecin extérieur! Le premier est parti de suite, le deuxième a dû vraiment être pris en charge (grève de la soif).
Au centre fermé de Holsbeek, une vingtaine de femmes sont actuellement détenues et en souffrance. Elles ont souvent des parcours très lourds : certaines fuient un mariage forcé, d’autres ont été victimes de violences conjugales, d’autres encore ont été victimes de traite d’êtres humains. Certaines femmes sont détenues après une demande de co-habitation ou de mariage, considéré par l’Office comme un mariage blanc dans le but d’avoir des papiers.Nous apprenons aussi régulièrement que des femmes fuyant leur pays pour échapper aux violences liées à leurs homosexualité sont enfermées suspectées par le CGRA et l’office de mentir et demandant des preuves de leur homosexualité.
Dans le centre, les violences sont nombreuses, racistes, institutionnelles et médicales. Nous recevons actuellement des témoignages concernant les soins médicaux défaillants et des violences de la part du personnel du centre. La déshumanisation raciste est courante, notamment lorsque des travailleurs.euses s’adressent à une femme en lui disant : “Toi, la Noire !”.
Paroles d’une visiteuse qui demande qu’on publie son témoignage 25/08/2022 :
“Au centre fermé elle a subi des violences de la part de l’infirmière qui l’a étouffée et traînée, tirée par les cheveux alors qu’elle savait qu’on lui avait découvert un cancer. Cette histoire me torture.Je me bats pour les droits pour tous et j’entends tous les jours les horreurs qu’on fait à ces pauvres gens qui sont arrivés au hasard de leur destin ici. Et dans ces centres fermés. Comment peut-on engager des gardiens pour violenter et terroriser des personnes qui ne connaissent rien à leurs droits ? Comment les assistants sociaux peuvent-ils traiter ces gens de la sorte en les empêchants d’avoir des visites, en donnant de faux numérosd’avocat et en faisant du chantage lorsque les détenus refusent de signer les documents sans savoir de quoi il s’agit ?“
La solidarité entre toutes ces femmes semble des plus fermes. C’est ce qui les fait tenir dans cet enfer, nous disent-elles.
Nous apprenons aussi une nouvelle règle dans ce centre : en général les détenues choisissent leur avocat.e. Si elles n’ont pas les moyens, le centre leur propose un.e avocat.e prodeo qu’elles peuvent refuser (ou changer d’avocat.e par la suite). On apprend que le centre de Holsbeek refuserait depuis peu qu’une détenue choisisse son ou sa propre avocat.e !
——————————————————————————————————————–*** Appel encore et toujours d’actualité : APPEL/OPROEP : Nous avons besoin de monde pour garder ces contacts et dénoncer ces enfermements répressifs et inutiles. Nous appelons à nous rejoindre pour diffuser ces situations, relayer la parole des détenu.e.s dans les centres, et soutenir leurs luttes. Contact : gettingthevoiceout@riseup.net
Appel suite à tentative d’expulsion violente sur un vol Ryanair vers Chypre – 09/08/2022
Réaction de soutien dans l’avion lors de la tentative d expulsion de M ! Beaucoup de passager.ère.s auraient filmé et certain.e.s auraient été menacé.e.s d’être débarqué.e.s.
Nous lançons un appel afin de retrouver ces passager.ère.s pour d’éventuels témoignages et leur apporter une aide juridique en cas de poursuites;
Appel à récolter les vidéos prises par certain.e.s passager.ère.s. Contact : gettingthevoiceout@riseup.net ou whatsapp +32473628733
Ce monsieur Syrien, M., avait été arrêté en avril à l’aéroport et enfermé au centre fermé Caricole. Il avait passé 4 années à Chypre où il avait des “papiers provisoires”. Il en avait marre d’attendre, vivait dans la précarité et voulait tenter sa chance ailleurs. L’office des étrangers a décidé de le renvoyer à Chypre dans le cadre de la procédure dite Dublin. Ils ont essayé de l’expulser à quatres reprises.
Or, M. refuse catégoriquement de retourner à Chypre.
Lors de sa troisième tentative d’expulsion, il avait déjà alerté les passager.ère.s qui avait réagi et exigé qu’il soit débarqué de l’appareil.
Ce 9 août 2022, jour d’une quatrième tentative d’expulsion par le vol Ryanair Charlerloi–Paphos (Chypre), deux personnes se sont rendues à l’aéroport à 4 heures du matin pour sensibiliser les passager.ère.s. Lors de la tentative d’expulsion, M. a été ligoté aux pieds et aux mains, il a été matraqué de multiples fois, sur le torse et sur les mains notamment. Quelques passager.ère.s se sont manifesté.e.s, ont filmé les agissements des agents de police, lesquels leur ont demandé d’arrêter en pretendant à tort que c’était interdit. Après une altercation entre policiers et passagers, M. a été descendu de l’avion. Il a été transféré au centre fermé 127bis. Il présente des traces de coups sur tout le corps et un médecin extérieur se déplacera pour faire un constat.
Les centres fermés continuent de se remplir. Ils et elles sont arrêté-e-s dans la rue, dans les transports publics, dans les aéroports, à leur domicile, à l’Office des Étrangers, dans les centres ouverts. Ils et elles sont aussi parfois transféré-e-s directement depuis une prison.
Arrestations sur la voie publique: parfois la police locale rafle lors de contrôles qu’elle qualifie de “banals” dans la rue , dans les transports publiques , dans les gares. Il s’agit souvent de flics en civil.
A l’aéroport de Bruxelles-national (Zaventem) ou de Charleroi, des personnes qui venaient en vacances pour visiter la famille (!) sont emmenées au centre fermé Caricole et refoulées dans les 48 heures car leur séjour est considéré comme “suspect” par la police fédérale et l’Office des Etrangers qui ainsi valide le profilage racial opéré par la police. D’autres personnes arrivent à l’aéroport en tant que demandeur-euse-s d’asile et sont pour certains d’entre eux également considéré-e-s comme “suspectes” par les flics, et enfermé-e-s au centre Caricole.
Arrestation au domicile : suite à une demande de régularisation, une demande de mariage ou de co-habitation ou encore une procédure de reconnaissance d’un enfant, la Commune enregistre le domicile officiel. La police débarque très vite au domicile pour “effectuer un contrôle” et, si elle considère des personnes “suspectes”, les arrête et les conduit en centre fermé.
Transfert de prison : la double peine est toujours d’actualité [Voir article ici ) Procédure Dublin : les exilé-e-s qui ont déposé leurs empreintes digitales ou fait une demande d’asile dans un autre pays Schengen seront renvoyé-e-s vers ce pays. Iels se font arrêter soit à l’Office des Etrangers lors d’une nouvelle demande d’asile ou d’une convocation, soit dans les centres ouverts quand leur délai Dublin est dépassé. [Voir article de 2014, toujours d’actualité
Les expulsions vont bon train :
Des ressortissant-e-s des pays de l’Europe de l’est sont arrêté-e-s et rapidement expulsé-e-s. Plusieurs témoignages qui nous parviennent font état d’expulsions forcées qui sont quotidiennes. Parfois ces expulsions sont très violentes à tel point que récemment, une femme a dû être hospitalisée à son arrivée au pays. Des résistances contre ces expulsions ont lieu également. Parfois, les passagers-ère-s du vol témoins du traitement indigne réservé aux personnes se mobilisent pour empêcher cette expulsion. Un témoignage, parmi d’autres : https://www.gettingthevoiceout.org/temoignage-dune-resistance-a-une-expulsion-forcee/
Situation actuelle dans les centres fermés
Selon nos observations et nos informations, les nationalités suivantes sont fortement présentes en centre fermé actuellement : Maroc, Algérie, Tunisie , Guinée, Sénégal, Suriname, Albanie et plusieurs pays d’Europe de l’Est.
Ceci est relativement contradictoire vu que certains de ces pays refusent de délivrer un laissez-passer – ou le délivrent avec parcimonie (Guinée, Sénégal, Algérie…). Beaucoup ont été enfermé-e-s pendant des périodes pouvant aller jusqu’à un an, puis finalement libéré-e-s, faute d’accord avec le pays d’origine.
Ces enfermements et menaces d’expulsions sont une stratégie d’intimidation et de propagande adressée aux personnes exilées et au public, afin de continuer à répandre des idéologies racistes et à criminaliser les étranger-ères.
STOPDEPORTATION
NON AUX CENTRES FERMÉS
APPEL à soutien
RECHARGEONS LES TÉLÉPHONES des détenu·e·s en centres fermés
Nous recevons énormément de demandes de recharges de téléphone venant
de personnes détenues dans les centres fermés. Leur téléphone est très
souvent leur seul contact avec l’extérieur, qu’il s’agisse de famille,
d’ami·e·s, de leur avocat·e, ou de faire connaître publiquement leur
situation.
Que leur arrestation ait lieu sur leur route migratoire, ou sur leur
lieu de vie, que leur famille et leurs ami·e·s soient ici ou au pays,
pouvoir prévenir et communiquer avec ses proches est crucial.
Nombreu·x·ses sont celles et ceux qui n’auraient pas les moyens de le
faire sans votre aide.
Vous pouvez soutenir ces détenu·e·s en achetant chez votre épicier,
votre nightshop ou votre libraire une recharge de 10 euros de
l’opérateur Lycamobile. Envoyez-nous alors le code pin inscrit sur cette
recharge à notre adresse mail gettingthevoiceout@riseup.net ou par SMS
sur notre numéro de téléphone 0032(0)484026781. Nous nous chargerons
d’envoyer ce code aux détenu·e·s qui en font la demande. Vous pouvez
aussi, si c’est plus facile pour vous, verser ou encore mieux faire un
ordre permanent de 5, 10, 20 euros ou plus sur le compte dédié :
Collectif Contre Les Expulsions Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB Communication: Lyca
3 août 2022 – Du mardi 8 au dimanche 14 le Camp No Border 2022 se
déroulera à Rotterdam. Des centaines d’activistes internationaux.ales se
réuniront pour une semaine d’actions, rencontres, ateliers, discussions
et culture dans le contexte de la lutte pour un monde sans frontières
et avec la liberté de mouvement pour tous.tes. La campagne
internationale ‘Abolish Frontex’ est un important fer de lance du camp.
Le
camp No Border, ses actions et ateliers compris, attirera l’attention
sur les politiques frontalières et d’immigration répressives et
militarisées des Pays Bas et de l’Union Européenne, à un moment où elles
atteignent des nouveaux sommets avec des murs, du racisme, des
violences et des refoulements aux frontières et par-delà. Du traitement
inhumain des demandeurs*es d’asile à Ter Apel à la coopération de l’UE
avec des pays non-européens pour arrêter les réfugié.es avant qu’iels
puissent atteindre les frontières externes de l’UE, en passant par la
situation des réfugié.es LGTBQIA+- aux Pays Bas et par les conséquences
de l’invasion de la Russie en Ukraine. Les participant*es du camp
discuteront aussi de sujets tels que la construction d’un mouvement et
différentes stratégies.
Abolish Frontex est un réseau
décentralisé et autonome comptant en ce moment 130 groupes et
associations de pays de l’UE et au delà. Le but d’Abolish Frontex n’est
pas de réformer ou d’améliorer l’agence de garde des frontières Frontex,
ni de la remplacer. Son but est de cibler les politiques et le système
qui maintiennent Frontex en place. Abolish Frontex travaille à la
destruction du régime de frontières de l’UE, au démantèlement du
complexe industrio-frontalier, et à la construction d’une société dans
laquelle les personnes sont libres de se déplacer et de vivre.
Le camp est organisé par une coalition d’activistes de différents
groupes aux Pays-Bas et s’inscrit dans la suite des camps No Border
précédents à Rotterdam (2013) et Wassenaar (2019). Le camp en 2019 s’est
terminé par l’occupation du toit de l’agence de communication et
d’informations de NATO à La Haye pour contester le rôle de NATO forçant
les personnes à s’exiler et son implication dans la sécurité des
frontières dans la Méditerranée.
La localisation exacte du camp sera annoncée lundi
Apres plusieurs semaines ” turbulentes” , mais envers et contre tout, de bonnes énergies aussi…., enfin ce départ tant attendu. Mon cousin Moussa est à l’avance,destination Gare du Nord où on se fait une chaleureuse accolade sur le quai.A croire que tous rentrent au pays ce jour là ! Une file interminable et 3 guichets au contrôle retardent l’embarquement de 45 minutes. Enfin installés, on palabre en ouolof avec mes voisins de vol et ça les ravit.
2 fois à intervalle de quelques secondes,on entend soudain un cri venant de la dernière rangée : un jeune homme entouré de 2 personnes semblant l’accompagner. Au début nous ne réalisons pas ce qui est en train de se passer, on continue à échanger dans la bonne humeur.
Souhaitant faire quelques pas avant le décollage,je me dirige vers le fond de l’avion. Une dame affublée d’un gilet orange fluo m’interdit d aller plus loin. Je la regarde d’un air perplexe. Elle réitère en précisant “police”.
Et là, je comprends soudain la situation : rapatrié de force, le jeune essaie de nous avertir.Il est “escorté” de 7 policiers en civil. Je regarde ceux entourant le gamin. L’index levé, je leur dis 2 fois calmement mais fermement :”ça je ne peux pas cautionner”.Je retourne vers mon siège. Sans m’y asseoir, je préviens les passagers alentours.Le jeune homme crie à nouveau. On réalise alors la terreur de celui-ci cette fois.2 hommes réagissent.
S’ensuit un début d’émeute de par ceux-ci, quelques autres s’en mêlant. La police, secondée par l’équipage, nous intime l’ordre de nous asseoir. Ce qui se fait peu à peu.Je suis la seule encore debout ,fixant les policiers,le jeune homme et répétant ” ca je ne peux pas cautionner “.
Une hôtesse s’énerve alors sur moi en me tutoyant et me menaçant de me faire descendre (surenchérie par un des policiers). Mon voisin perd soudain son sang froid , s’en prend à cette hôtesse quant à la manière dont elle m’a parlé.2 mamans accompagnées de leurs enfants refusent de voyager dans ce contexte, s’emportent à leur tour. Le ton monte de plus bel.Après plus d’une heure ,
les policiers font enfin descendre le jeune homme. Des passagers installés dans la partie centrale applaudissent.Première et seule réaction de la sorte : une Européenne me dit quelque peu exaspérée ” il est descendu,c est bon maintenant,vous pouvez vous asseoir”. Mais le fourgon – incognito aussi- est à l’arrêt et 2 policiers sont toujours dans l’avion .Je ne cède pas,encore et toujours debout…Après une dizaine de minutes,ils rejoignent finalement le tarmac et la camionnette démarre .Une fois assise, je me rends compte que j’ai la respiration courte et les jambes flageolantes. Que j’ai réussi à garder mon calme – extérieurement- tout en étant intransigeante…Qu’ils auraient vraiment pu m’empêcher de partir. Je demande à une hôtesse pour changer de place. Invoquant une raison bidon, elle refuse. Une fois le dos tourné, je m’ installe symboliquement à la place du gamin. Aucune membre de l’équipage n’osera exiger que je reprenne ma place initiale.Au décollage, discrètement mais de manière inattendue,je craque. En larmes silencieuses, je ressens à la fois un soulagement sans nom, une colère nauséeuse pour ce contexte d’une inhumanité si violente et meurtrière. Une tristesse et une peur incommensurables pour ce gamin et ce qui l’attend à son retour au centre fermé .Je réalise aussi à quoi il a échappé,en tous cas aujourd’hui. Cet avion, nous l’avons pris par choix et en toute liberté. A l’atterrissage, je pense à l’enfer qu aurait été ce voyage pour cette personne,cet être humain, OUMAR, d’origine guinéenne.
Depuis, de Dakar, j ai fait appel à Getting the voice out. Je leur ai demandé d’essayer de localiser et identifier ce jeune réfugié. Ce qu’ils ont réussi à faire en quelques heures de par mon information de vol (respect). Le dossier de Oumar est apparemment plein d’irrégularités.
G. a été arrêté à l’aéroport et emmené au Caricole. Il a 17 ans et a été considéré comme majeur après un test osseux. Tests dont la crédibilité est peu fiable puisque basés « sur des références blanches occidentales : sans prendre en considération l’origine ethnique, le niveau socio-économique ou encore l’alimentation, qui évidemment, impactent la croissance d’un individu et donc son squelette ».
Il a donc été enfermé au Caricole durant plusieurs mois. G a été expulsé au Togo.Il a accepté de témoigner de son vécu au centre fermé Caricole : le racisme, la maltraitance, les violences psychologiques et physiques.
Depuis le Togo il nous dit qu’il veut que le message passe, qu’il souhaite que les gens sachent ce qu’il se passe là-bas.
« J’ai vu beaucoup de choses, tu dois vivre au Caricole pour voir ce qu’il se passe, tu dois être fort mentalement ». « Nous les noirs, je ne sais pas ce que l’on a fait aux belges » nous dit G dans son témoignage en évoquant un système administratif et des pratiques racistes au sein du centre.
Il nous parle également de la complicité de la compagnie aérienne « Brussels Airlines » dans les expulsions : des membres du personnel viennent dans les centres pour faire pression afin que les personnes acceptent d’être déportées, sans résister. Trois personnes de la compagnie sont venues à trois reprises pour voir G. « On fait notre boulot » : mais combien on vous paie pour faire ?
15 détenus, dont plusieurs Syriens ont commencé une grève de la faim au centre fermé Caricole ce 16/06/2022 pour réclamer leur libération. Ce Samedi 18 juin ils nous téléphonent: cela fait 3 jours qu’ils sont en grève de la faim et demandent du soutien. Ils réclament leur libération et leur liberté de circulation.
Suite à l’action du 11/06, nous avons reçu beaucoup d’appels des détenus criant leur rage, leurs difficultés et leurs incompréhensions face à ce système d’enfermement. Ils affirment l’illégalité de leur enfermement, les tortures mentales et physiques qu’ils subissent. Ils revendiquent leurs droits, leur liberté, des visites, des avocats compétents pour se défendre. Certains nous remercient du soutien : “On ne savait pas qu’il y avait aussi des personnes pour nous soutenir et revendiquer notre libération.”Les détenus sont dans l’incompréhension: “Pourquoi mettre en prison des demandeurs d’asile ?”
09/06/2022 Centre Fermé Caricole : le week-end passé au Caricole, c’était la foire:
jusqu’a 10 personnes chaque jour sont amenées au centre fermé, arrêtées à l’aéroport (Bruxelles ou Charleroi) pour des raisons administratives: Indien.ne.s, Sud-Américain.e.s, Subsaharien.ne.s, Albanais.e.s, Géorgiens, Palestinien.ne.s. La majorité d’entre eux/elles sont rapatriées vers leur pays d’origine dans les 24 à 48 heures.Quelques exemples connus:
– Un homme d’origine marocaine avec titre de séjour en règle en Espagne arrêté à Charleroi car ” il ferait trop d’aller/retour” a été rapatrié vers le Maroc.
– Une femme d’origine algérienne plus âgée mariée à un belge résidant en Belgique voulait rejoindre son mari. Elle a été rapatriée vers l’Algérie.
Ils/Elles choisissent en général, si ils/elles ne veulent pas demander l’asile, de retourner plutôt que de faire un recours contre ces décisions car cela signifierait un emprisonnement parfois de plusieurs semaines/mois en centre fermé.
Centre fermé Merksplas: un Monsieur devait subir une quatrième tentative d’expulsion forcée vers son pays Dublin, l’Italie. Arrivé à l’aéroport, il a été mise à nu (fouille) puis menacé d’être bâillonné si il refuse son expulsion. Pour éviter son expulsion, il s’est auto-mutilé. Une ambulance a été appelée, il a subit des points de suture puis a été ramené au centre.
Centre fermé de Holsbeek: expulsion par surprise et très violente d’une femme d’origine iranienne ce 31/05. Elle est toujours maintenue ce 08/06 au commissariat de Téhéran. Les co-détenues sont toujours sous le choc.
Centre fermé Bruges: des détenus ont essayer de déposer une plainte collective ce 07/06/2022 dénonçant (on retranscrit leur plainte écrite en néerlandais):
“Une non connaissance des limites de la durée de la détention,des assistants sociaux intimidants, des membres du personnel racistes, la non-délivrance de médicaments indispensables pour certains, des distributions de maigres repas à 12 heures et à 18 heures (on a faim!), la pression d’un retour imminent au pays même pour ceux qui ont enfants, compagne, travail, maison en Belgique, une non-réponses/écoutes des responsables dans les centres à leurs demandes diverses.Nous dormons à 15 dans une chambre et ce sont les gardiens qui éteignent les lumières et nous obligent à dormir. Impossible de prolonger la soirée.Nous sommes pas des criminelles mais uniquement pour des papiers.”
La direction aurait refusé de prendre cette plainte et l’un d’eux: un homme d’origine irakienne avec femme et enfants belges, a été mis au cachot. Le lendemain 08/06/2022 il a été amené par surprise à l’aéroport. Nous n’avons pas de nouvelles de lui à ce jour.
Madame MS est afghane. Elle a été détenue dans le centre fermé pour femme à Holsbeek du 8 avril 2022 au 24 mai 2022, soit un mois et demi.
Son mari est belge et est revenu du Pakistan avec leurs trois enfants. La maman a été retenue à la frontière et a subi cette longue détention … pour rien. En tant qu’épouse d’un belge et mère d’un enfant belge, elle a un droit au séjour en Belgique.
Mais pour ça il faut demander un visa à l’Ambassade belge de Islamabad au Pakistan, puisqu’il n’y a pas d’ambassade en Afghanistan. Pour demander ce visa, il faut un passeport en cours de validité. Mais depuis la prise du pouvoir par les Talibans, c’est auprès d’eux qu’il faut aller pour demander ce document. Et ils le négocient très cher. La Belgique exige aussi des documents aussi absurdes qu’un certificat de bonne vie et mœurs.
Dans les procédures habituelles, d’accord, on peut essayer de comprendre, mais pour une Afghane? Sérieusement?
Notre gouvernement exige des gens – des femmes – qu’ils ou elles aillent risquer leur vie pour aller demander à des Talibans (une organisation toujours cataloguée comme terroriste) la permission de quitter le pays. Demander aux Talibans d’attester que quelqu’un n’est pas un criminel, ça pourrait être comique, si cela n’avait pas des implications aussi graves.
Résultat de l’absurdité du bureaucratisme belge et de l’absurdité des politiques migratoire , un mois et demi de détention.
Aujourd’hui Madame MS a pu rejoindre mari et enfants. Heureusement.
Les arrestations vont bon train dans les rues de Bruxelles, dans les transports en commun, à l’aéroport et au domicile de certain.e.s. Nous sommes en contact avec beaucoup de femmes arrêtées à l’aéroport fuyant souvent des mariages forcés, des violences conjugales très graves, au point où l’une d’entre elles nous dit “je veux rester dans le centre. C’est le seul endroit où je me sens en sécurité”.
Nous sommes aussi en contact avec des personnes arrêtées à l’aéroport dont les documents sont déclarés non conformes par la police aéroportuaire. Pour certains, ils ont un permis de séjour valable dans un pays européen et pourtant sont refoulés illégalement vers leur pays d’origine un jour où deux après leur arrestation sans avoir le temps de consulter un service juridique.
Nous avons contact avec des jeunes arrêtés dans la rue ou lors de contrôles stib et amenés dans un centre fermé. Ils sont très jeunes, même parfois mineurs, sont en errance en Europe depuis 1 ou 2 ans. Ils seront renvoyés dans leur pays d’origine ou dans le pays Dublin où ils ont été contraints de donner leurs empreintes. Une fois expulsés, leur “voyage” reprendra pour essayer de trouver un accueil “plus chouette” ailleurs.
Nous sommes en contact avec des femmes ou hommes poursuivi.e.s pour trouble à l’ordre publique et transférés de la prison en centre fermé pour être expulsé.e.s. Beaucoup vivent ici depuis des années, ont une famille ici et ne connaissent pas leur pays d’origine.
Beaucoup de personnes avec qui nous avons des contacts sont des Algérien.ne.s actuellement inexpulsables ainsi que des Sénégalais.es inexpulsables faute de laissez-passer que leur embassade refuse de leur délivrer. Ils et elles resteront plusieurs mois enfermés. Deux Sénégalais ont ainsi été libérés après 9 mois de détention. Plusieurs Algérien.ne.s sont enfermé.e.s depuis plus de 8 mois.
Les détenu.e.s nous parlent aussi de beaucoup d’expulsions vers les pays de l’Est et vers l’Amérique du Sud.Cette liste n’est pas exhaustive .
Les détenu.e.s nous parlent de racisme et de provocation du personnel dans certains centres.Ils et elles revendiquent leurs libérations.
APPEL Nous cherchons plus de monde pour appeler/visiter les détenu.e.s pour que leurs paroles ne restent pas inaudibles et que l’existence même de ces centres de la honte soient connus du grand public et ne restent pas dans les oubliettes. Contact : 0465242430 ou eveline@riseup.net
20/02/2022 :Ils étaient 18 dans le blok 3 du centre fermé de Merksplas.
Ils exigeaient :
-de la nourriture décente
-des avocats fiables pour avoir le droit de se défendre
-stop au racisme de certains membres du personnel
-des soins médicaux décents
“C’est de la merde ce qu’on nous donne à manger.Un chien refuserait cela.”
“Le centre nous donne des avocats qui ne répondent jamais.
“On essaie désespérement d’appeler, y mettons tout notre crédit tél et jamais de réponse.”
“J’étais malade : l’infirmière m’a proposé un test Covid rapide et m’a refusé de voir un médecin.”
“La direction m’a dit : vous les Nord-Africains vous êtes des esclaves de l’Europe. Les Noirs sont les esclaves des États-Unis.”
Ce vendredi 15/04/2022, il était question de grève de la faim pour protester.
Suite aux menaces du personnel sur cette action, tout s’est accéléré: certains ont démoli du mobilier, l’un d’eux a mis un coup de tête à un gardien. Tout le monde criait et jetait des objets.
Deux détenus ont essayé de calmer le jeu. Ils voulaient se rassembler pour discuter : “On va pas y arriver avec les nerfs”.”On se réunit et décidons ensemble”.
L’un d’eux en a parlé à la direction: la seule réponse qu’il a eu est la menace d’une mise au cachot.
Puis six policiers armés et casqués sont arrivés, appelés par la direction.Neuf détenus ont été mis au cachot sans résistance; la discrétion de cette intervention semblait être le modus operandi, cela se passant sans cris et sans violence pour que d’autres détenus dans les autres ailes ne voient et n’entendent rien. “Même qu’ils ont calfeutré les fenêtres.”
Ce 18/04, les deux premiers détenus ont été sortis du cachot et amenés dans une aile d’isolation (cellule “plus confortable”)
Ce 19/04, un des détenus en isolation a pêté les plombs par ce qu’on voulait le transférer sans ses affaires, il a tout cassé et a mis le feu à son matelas. Les policiers armés sont descendus 2 fois dans la journée dans cette aile d’isolation. Le détenu été remis au cachot.
Ce 19/04, neuf personnes sont en isolation et quelques uns toujours au cachot (chiffre inconnu ). Plusieurs transferts sont annoncés .
Ce 20/04 tous les présumés émeutiers ont été transférés vers d’autres Centres fermés.
Etre enfermé.e pour des raisons purement adminstratives, uniquement parce que l’on ne bénéficie pas “des bons papiers” est une injustice très mal vécue par les personnes détenues. Dans le cas des “double peine“, qui après avoir purgé leur peine ne font que passer des barreaux de la prison à ceux du centre fermé, et que l’on veut souvent expulser loin de leur famille et de leurs amis vers un pays qu’ils ne connaissent plus, la situation n’est guère plus enviable.
Pour qui l’absence de perspective, la durée quasi illimitée de la détention et l’arbitraire absolu régnant dans les centres ne seraient-ils pas une torture quotidienne? Le manque d’accès à leurs droits, l’invisibilité, les conditions de détention délétaires, le pouvoir absolu des gardien.ne.s et les multiples propos racistes (ce sont leurs mots) de certains membres du personnel sont d’autres racines des actes de rebellion.
Trois enfants ont passé une nuit en cellule de police, puis transférés en centre fermés, deux filles âgées de 12 ans au centre fermé de Holsbeek et un garçon de 10 ans à celui de Merksplas.
Arrivés aux centres fermés, remarquant leur jeune âge, ils et elles ont été confiés au Service des tutelles, comme il se doit.Flagrant délit de tentative d’enfermement de mineurs étrangers non-accompagnés.
Cet événement à cette fois été repris par un média, mais rappelons qu’il est fréquent que des personnes mineurs restent dans les centres fermés, dans l’invisibilité totale. Dernier art ici
“On vit dans un stress total : on ne sait pas quand on vient nous chercher pour nous expulser.”
“On ne reçoit plus de ticket. Ils viennent tout à coup nous kidnapper.”
“Ils nous mettent à l’écart dans une pièce puis quand on revient dans notre chambre une de nous a disparu avec ses affaires.”
“C’était elle aujourd’hui, ce sera peut-être moi demain.”
Centre fermé 127 bis :
“Deux Sénégalais ont été pris cette semaine pour être expulsés avec escorte ; personne n’a rien vu ni compris.”
Centre ferméCaricole :
“Je devais aller chez le médecin. Après la consultation, ils m’ont amené au cachot sans explications ; le lendemain j’étais expulsé, ligotté et bailloné.”
L’Office des Étrangers met les bouchées doubles pour expulser de force les détenu·e·s qui sont enfermé·e·s depuis jusqu’à 9 mois suite à la levée des mesures covid :
– de plus en plus de délivrance de “ticket” d’expulsions ;
– pas de tickets et donc aucun avertissement pour les expulsions forcées
– interdiction aux détenu·e·s de prévenir ami·e·s, avocat·e·s, famille ;
– kidnappings discrets dans les centres pour éviter que les co-détenu·e·s puissent alerter l’extérieur ;
– escortes renforcées ;
– vraisemblablement, au commissariat de l’aéroport, des calmants seraient dilués dans des boissons (2 témoignages corroborent cette hypothèse) ;
– les avocat·e·s ne sont prévenu·e·s qu’une fois la procédure d’expulsion entamée.
Ainsi, ces dernières semaines, à notre connaissances, 3 femmes et 3 hommes ont été expulsé·e·s avec escortes, parfois vers des pays qu’ielles ne connaissent même pas :
– Un Ivoirien a été expulsé vers le Bénin ;
– Une Congolaise a aussi été expulsée vers le Bénin.
Ielles doivent payer une rançon au Bénin pour être libéré·e·s et ne connaissent personne dans le pays où ielles ont été expulsé·e·s. Nous tentons de garder contact avec elleux…
S, Algérien né en 2006, 16 ans, a traversé l’Europe pendant 1 an, à la recherche d’un endroit pour vivre. Il a voyagé de pays en pays (Espagne, Allemagne, France, Pays-Bas) pour finir enfermé en centre fermé en Belgique au début de l’année 2022. Ses codétenus nous avaient alerté.es de la présence d’un gamin au centre fermé de Bruges. Ils nous avertissaient qu’il était en grande souffrance. Notre article à ce sujet.https://www.gettingthevoiceout.org/s-16-ans-detenu-au-centre-ferme-de-bruges-plutot-que-protege-14-02-2022/ Au début de sa détention il pleurait, ensuite il était révolté de ce qui lui arrive et en totale incompréhension. Suite aux decisions de la direction, il s’est retrouvé au cachot à plusieurs reprises et même quelques jours en psychiatrie. Ses co-détenus essayaient de le protéger, de le consoler. L’Office des Étrangers lui a attribué 18 ans et l’a traité donc comme un “adulte”. De ce fait ils lui ont fait signer un papier en néerlandais, langue qu’il ne comprend pas, dans lequel il confirmait cet âge même si les ONG visiteuses et les co-détenus, ainsi que certains éducateurs du centre, confirmaient que c’était un gamin.
Il nous disait “je veux rentrer à la maison”, “ma maman me manque”
Il n’est pas rare qu l’OE enferme des jeunes mineurs en centre fermé contestant leur âge pourtant écrit dans leur acte de naissance, prétendant qu’il s’agit de faux. C’est grâce à nos contacts avec les détenus que ces situations inacceptables nous sont parfois connues. Il est tout à fait inadmissible que de toutes jeunes personnes soient ainsi maltraitées par nos autorités. L’office des Etrangers a tout fait pour s’en débarasser en cherchant le pays Dublin qui voulait bien le reprendre. Il a été confronté à un véritable carrousel des “Dublins” : Espagne, France, Pays-Bas, Allemagne; pays où il avait déposé ses empreintes. Finalement il a été expulsé vers l’Espagne et était bien content et soulagé d’être libéré après 3 mois de détention.Nous n’avons plus de nouvelles de lui depuis son expulsion.
On répètera encore et encore :
Fermons les centres fermés, arrêtons de rafler et d’enfermer des femmes, des hommes et des enfants tentant simplement, légitimement, d’améliorer leur existence. Libérons-les tou.te.s !
RECHARGEONS LES TÉLÉPHONES des détenu·e·s en centres fermés.
Nous recevons énormément de demandes de recharges de téléphone venant de personnes détenues dans les centres fermés. Leur téléphone est très souvent leur seul contact avec l’extérieur, qu’il s’agisse de famille, d’ami·e·s, de leur avocat·e, ou de faire connaître publiquement leur situation.Que leur arrestation ait lieu sur leur route migratoire, ou sur leur lieu de vie, que leur famille et leurs ami·e·s soient ici ou au pays, pouvoir prévenir et communiquer avec ses proches est crucial. Nombreu·x·ses sont celles et ceux qui n’auraient pas les moyens de le faire sans votre aide.Vous pouvez soutenir ces détenu·e·s en achetant chez votre épicier, votre nightshop ou votre libraire une recharge de 10 euros de l’opérateur Lycamobile. Envoyez-nous alors le code pin inscrit sur cette recharge à notre adresse mail gettingthevoiceout@riseup.net. Nous nous chargerons d’envoyer ce code aux détenu·e·s qui en font la demande. Vous pouvez aussi, si c’est plus facile pour vous, verser ou encore mieux faire un ordre permanent de 5, 10, 20 euros ou plus sur le compte dédié :
Collectif Contre Les ExpulsionsBanque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBBCommunication: Lyca
Faites passer ce message à vos ami·e·s et connaissances.MERCI pour eux et pour elles.
Ils , les agents de sécurité et la police, sont venus la kidnapper ce Vendredi 18/03 /2022 à midi sans prévenir; Son avocat n’a pas eu le droit de la voir.
Elle avait été arrêtée à l’aéroport de Zaventem en transit avec Visa pour le Canada le 24/11/2021 et enfermée au centre fermé de Holsbeek
Elle fuyait un mari très violent. Ses parents, frères et soeur la protégeaient successivement jusqu’au jour ou ils sont tous décédés; Elle n’a plus personnes au pays pour la protéger, nous dit-elle
Elle a fait plusieurs demande d’asile qui ont été rejetées par le CGRA. Une demande de libération a été introduite il y a quelques jours .
Le vol serait SN Airlines SN231 samedi 19/03/2022 11h35 vers la Côte d’Ivoire avec escale à Cotonou. Les compagnies co-organisateur de ce vol sont LH 5550 , UA 9960 , AC 6339
RDV à l’aéroprot à 9h pour expliquer aux passager.e.s de ce vol la situation de cette femme et leur demander de refuser que quelqu’un voyage avec eux de force ceci à la réception des bagages de la compagnie responsable du vol SN231 ( compagnie coresponsable LH 5550 , UA 9960 , AC 6339 ) et/ou au gate d’embarquement du vol vers Cotonou/Abidjan
Écrivez, faxez, téléphonez, twittez aux responsables de ces politiques migratoires meurtrières !
Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.be
Sammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be
Ce dimanche 13/03, huit “migrants”, vraisemblablement d’origine soudanaise, sont embarqués par la police fédérale sur un campement situé dans la région de Arlon/Luxembourg. Ce jour 17/03/2022 ils restent introuvables malgré nos recherches.
Vraisemblablement, aucun d’entre eux n’a pu prévenir un proche ou un avocat.Des soutiens sur place n’osent pas intervenir de peur de “représailles” de la police. Il est très possible que les autorités aient décidé de les poursuivre pour “trafic d’êtres humains” et qu’ils aient été jetés en prison.
La criminalisation des migrants par une interprétation abusivement large du “trafic d’êtres humains” (qui selon la loi devrait avoir pour but un avantage patrimonial) n’est malheureusement pas rare et participe à la “stratégie de la terreur” mise en place par l’Office des Étrangers avec la complicité des forces de l’ordre.
Nous attendons donc le communiqué de presse glorifiant le démantèlement d’un énième réseau de “dangereux passeurs”. Parmi ces “dangereux passeurs”, on trouve généralement beaucoup de migrants qui s’entraident sans qu’il soit question d’argent et/ou quelques petites mains essayant de payer ou de rembourser leur voyage… à de vrais criminels.
Les huit Soudanais risquent de très lourdes peines s’ils ne sont pas rapidement identifiés et localisés, afin de leur trouver u.en avocat.e spécialisé.e dans ce type d’affaires. Beaucoup d’autres migrants et migrantes sont actuellement en prison sur base d’éléments légers ou non recevables.
Selon nos informations les arrestations vont bon train et de nombreux migrants sont envoyés en prison plutôt qu’en centre fermé.
Toute indication , information sur la localisation de ces personnes est la bienvenue !
PS: On a trouvé un premier à la prison de St Gille
L’homme originaire de côte d’Ivoire a par contre été expulsé vers le Bénin. À la suite d’une visite chez le médecin dans le centre Caricole, il a été mis au cachot par surprise. Le lendemain matin direction l’aéroport. Au commissariat : déshabillage, fouille intime, scotch sur la bouche, saucissonnage et porté dans l’avion. Il y avait très peu de passagers,tous installés à l’avant de l’avion. Lui était à l’arrière, maintenu par ses trois “accompagnateurs”. Il n’a pas pu s’exprimer puisque les policiers lui ont posé du scotch bien collant sur la bouche. À Cotonou, il a été maintenu au commissariat et y était toujours à 15 heures. Il ne connait personne au Bénin et n’a pas d’argent. Il est épuisé. Nous cherchons un contact à Cotonou.
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URGENT : ASSASSINAT D’ÉTAT : Nouvelle expulsion ce 10/03/2022
a été amené au cachot à nouveau ce 09/03/2022. Il est dans une chaise roulante handicapé suite au traitement qu’il a subit lors de la précédente expulsion. Il est dans ce cachot au centre fermé Caricole, complètement nu dans sa chaise roulante. L’office des Étrangers ont programmé une nouvelle expulsion ce 10/03/2022
Monsieur est très affaiblit suite au traitement qu’il a subit et aura difficile à de nouveau se manifester pour refuser cette expulsion.
.Vol SN Airlines SN231 jeudi 10/03/2022 11h35 vers la Côte d’Ivoire avec escale à Cotonou .Les compagnies co organisateur de ce vol sont LH 5550 , UA 9960 , AC 6339
RDV à l’aéroprt à 9h pour expliquer aux passager.e.s de ce vol la situation de cet homme et leur demander de refuser que quelqu’un voyage avec eux de force ceci à la réception des bagages de la compagnie responsable du vol SN231 ( compagnie coresponsable LH 5550 , UA 9960 , AC 6339 ) et/ou au gate d’embarquement du vol vers Cotonou/Abidjan
.Écrivez, faxez, téléphonez, twittez aux responsables de ces politiques migratoires meurtrières !
Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.be
Sammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be
UPDATE 11/03/2022: La jeune fille a été amenée à l’aéroport puis ramenée au centre fermé de Bruges. La camionnette qui l’amenait a fait demi tour dés son arrivée à l’aéroport, ordre de l’Office des étrangers lui a-t-on dit.
Elle est arrivée le 25/06/2021 de Cotonou en espérant demander l’asile.
Elle a été arrêtée par la police aéronautique à l’aéroport de Zaventem, jugeant sa demande suspecte.
Elle a été placée en centre fermé à Holsbeek, puis à Bruges.
Un employé au service du CGRA n’a pas entendu ou cru les raisons de sa fuite et a rejeté sa demande d’asile.
Elle est enfermée depuis bientôt 9 mois dans nos “centres fermés pour illégaux”.Elle a 26 ans. Depuis son arrivée, elle a déja subi cinq tentatives d’expulsion.
En dépit du mensonge que représente le principe “pas d’éloignement à tout prix”, nous connaissons la violence des escortes policières et les conséquences que cet acharnement raciste comporte pour les personnes victimes de ces expulsions forcées.
Elle va subir une nouvelle tentative d’expulsion avec escorte policière ce jeudi 10/03/2022.Elle demande du soutien pour empêcher cette expulsion.
Vol SN Airlines SN231 jeudi 10/03/2022 11h35 vers la Côte d’Ivoire avec escale à Cotonou où elle va être débarquée avec son escorte.Les compagnies co organisateur de ce vol sont LH 5550 , UA 9960 , AC 6339
RDV à l’aéroprt à 9h pour expliquer avec discrétion aux passager.e.s de ce vol la situation de cette dame et leur demander de refuser que quelqu’un voyage avec eux de force ceci à la réception des bagages de la compagnie responsable du vol SN231 ( compagnie coresponsable LH 5550 , UA 9960 , AC 6339 ) et/ou au gate d’embarquement du vol vers Cotonou/Abidjan .
Update 20 heures 03/03/2022 : Le jeune homme a été ramené au centre cet après-midi. Ce matin, après une nuit au cachot, il a été emmené de force vers l’aéroport. Il a été ligoté pour être mis dans un avion de la compagnie SN Brussels Airlines mais a néanmoins pu faire du bruit pour alerter les passager.e.s. Celleux-ci ont refusé que l’avion décolle avec à son bord une personne se faisant expulser contre son gré. Le jeune homme a été sorti de l’avion et trainé par terre. Tout au long de la tentative d’expulsion, il a été violenté. Blessé physiquement et choqué, il est actuellement de retour au centre fermé et mis en quarantaine.
STOPDEPORTATIONS
Les passagers sont pas daccord
le détenu est débarqué de l’avion suite aux réactions des passagers
Malgré une annulation de son expulsion d’après son avocat, nous dit-elle, la jeune femme a finalement été expulsée vers le Bénin, avec escorte. Des militant.e.s étaient présent.e.s à l’aéroport de Bruxelles national (Zaventem) pour prévenir les passager.ère.s de sa situation. Plusieurs se sont levé.e.s dans l’avion pour refuser cette expulsion. Iels ont été menacé.e.s d’être sorti.e.s de l’avion si iels ne s’asseyaient pas. Finalement, les passager.ère.s ont dû se résigner et l’avion a décollé. Ce 27/02/2022, 24 heures après leur arrivée, on apprend qu’elle est toujours au commissariat de Cotonou avec son escorte. Les autorités du Bénin mettent en doute cette expulsion et l’escorte continue d’insister pour qu’elle accepte de rester à Cotonou. Toute pression – politique , juridique , médiatique ou citoyenne pourrait aider
Sixième tentative d’expulsion ce 26/02/2022 – Du mariage forcé à l’expulsion : une nouvelle Semira ?
Ce matin du 24/02/2022, on veut qu’elle effectue un test covid : elle demande pourquoi… Méfiante, elle refuse. Finalement, après insistance, elle apprend qu’elle sera amenée à l’aéroport ce 26/02 pour une nouvelle tentative d’expulsion vers le Bénin. Si elle n’avait pas insisté, il est probable qu’on lui aurait annoncé cette nouvelle la veille voire le jour-même de son expulsion.
Le numéro du vol est SN229, départ à 11h25, vers Abidjan puis Cotonou, le samedi 26/02/2022.
Ci-bas, revoici le précédent appel à empêcher sa cinquième tentative d’expulsion : une nouvelle fois, elle avait trouvé le courage de refuser.
[Reprise du 09.02] Du mariage forcé à l’expulsion : une nouvelle Semira ? On apprend ce jour, avec effroi, l’enfermement d’une jeune fille de 17 ans et une 5ème tentative d’expulsion ce jeudi 10/02/2021 vers Cotonou.Elle est arrivée en Belgique fuyant un mariage forcé au Bénin avec son oncle le 25/06/2021. Dès son arrivée en Belgique, Elle a été enfermée au centre fermé de Holsbeek, avant d’être transférée à Bruges. Depuis, elle a fait plusieurs demandes d’asile, toutes refusées, son récit n’étant pas jugé “crédible”. Un test pour vérifier son âge avait été demandé à son arrivée. Celui-ci lui a, selon nos informations, été refusé. Elle est décidée à refuser cette nouvelle expulsion, ayant très peur de rentrer au pays, et elle appelle à du soutien.« Tout le monde a besoin de liberté. Je ne me sens pas bien. Je ne dors plus. J’ai attrapé des maladies à cause du stress. Tout ce qu’on nous donne c’est du paracétamol.Ca ne finit pas… Je pense à mourir. Est-ce que c’est normal, à mon âge ? Ca me rend folle, ici… Quand on me regarde, j’ai l’air d’être en vie, mais je ne suis pas dans mon corps. »
Expulsion forcée ce 25/02/22 à destination de Dakar
Une personne avec qui nous avons contact, enfermée au 127 bis, nous a appris qu’elle avait reçu ce matin un billet à destination de son pays d’origine, le Sénégal. Cette personne s’est vue refuser l’asile en Belgique. Elle clame cependant être en danger de mort si elle est renvoyée au Sénégal!
Une fois de plus, la compagnie aérienne Brussels Airlines collabore avec cette politique inhumaine.
Vol SN 203 Banjul via Dakar. Départ le 25 février à 12h15.
Pour ceux qui sont dans le coin RV à l’aéroport à 9h15 pour expliquer la situation aux passagers
ou
Empêchons cette expulsion en écrivant, faxant, téléphonant aux responsables de ces actes criminels. Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.be
Sammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be
“Bonjour, je voulais expliquer les choses qu’on traverse ici dans ce centre. La majorité des gens qui sont là on est tous venus, on a fui soit… il y a des gens qui ont fui la mort, des gens qui ont fui la maltraitance. Tout le monde a des raisons de quitter son pays natal. On est venus en Belgique, on a demandé l’asile, on a demandé la protection, on a tout demandé ici et toujours toujours c’est la même……..”
“Bonjour, je voulais expliquer les choses qu’on traverse ici dans ce centre. La majorité des gens qui sont là on est tous venus, on a fui soit… il y a des gens qui ont fui la mort, des gens qui ont fui la maltraitance. Tout le monde a des raisons de quitter son pays natal. On est venus en Belgique, on a demandé l’asile, on a demandé la protection, on a tout demandé ici et toujours toujours c’est la même. Nos avocats, on nous impose des avocats pro deo, on nous donne des avocats qu’on ne, qu’on n’arrive pas à communiquer avec eux. Ils nous préparent pas, ils ne viennent pas nous voir, rien du tout. On est enfermés dans ce centre parce que juste on veut vivre normalement, comme tout le monde, ce qu’on a pas pu vivre chez nous là bas. Il y a des homosexuels, dans leur pays natal, c’est interdit, c’est tué, c’est châtié. Le châtiment c’est grave dans leur pays. Ils ont dépensé tout l’argent qu’ils avaient, déjà qu’ils ont même pas d’argent. Ils fuient leur pays, ils viennent ici pour s’abriter du danger qui est là bas dans leur pays natal. Moi par exemple j’ai fui la mort, j’ai ramené un rapport médical, j’ai ramené des photos, tout, tout, des preuves solides. Plein de gens ici ils ont des preuves solides. On vient, on nous dit : « oui, attendez, on va vous donner un avocat ». L’avocat il est jamais joignable. La situation qu’on vit psychologiquement elle est.. On est vraiment mal. On est mal au point que les gens ici ils parlent de se suicider. On ne savait pas que ça allait être comme ça sinon on allait pas fuir pour venir en Belgique. On allait fuir pour venir dans un autre pays de l’Union européenne. Il y a plein de gens, ils sont arrivés en Espagne, en France, ils restent 2-3 jours. Ici il y a des gens qui sont là depuis 8 mois, 7 mois. Ici il y a un gars il a peur de dire son vrai âge, c’est un mineur. Tous, chaque personne dans ce centre, il a une raison de quitter, on ne peut pas quitter chez soi pour venir juste pour le plaisir ici. Non, chacun il a fui soit la mort, soit… La majorité c’est la mort qu’ils ont fui, ou la torture. L’aide qu’on reçoit c’est enfermé dans un centre, on nous réveille à 8h du matin pour prendre le petit déjeuner. Si tu n’es pas là dans 15 min le petit déjeuner c’est fini pour toi. A 11h tu vas prendre le déjeuner. Si tu n’es pas là de 11h à 11h30 ou bien de 11h30 à midi, c’est fini, tu vas plus prendre de déjeuner. Les gens ils font des grèves de la faim, on s’en fout d’eux. « Allez-y, mourrez si vous voulez ». Nous on fuit l’esclavagisme, on vient ici, c’est de l’esclavagisme moderne, c’est de l’esclavagisme moderne qu’on a ici dans les centres. Les assistantes sociales qui sont là elles nous aident pas. De toute façon on a parlé avec la directrice, elle nous a dit : « ça c’est pas des assistantes sociales qui travaillent pour vous, ça c’est des agents de rapatriement.” Des congolais ici. Des congolais ici, cinquante congolais ou je sais pas combien on les a foutus dans un avion militaire pour les retournés au Congo. Comme des moutons on les a pris le soir sans rien leur dire, sans les prévenir. On les met dans des cachots, des cellules d’isolement. Le lendemain on vient les embarquer dans des bus et on les emmène à l’aéroport. Hop! Rentrez dans l’avion. Hop! Rentrez chez vous. Alors qu’ils ont fait 16 ans, il y en a d’entre eux qui ont fait 16 ans, 17 ans en Belgique. Ils ne connaissent pas le Congo, ils sont venus ici très jeunes. On nous prend nos téléphones, parce qu’ils peuvent pas nous laisser nos téléphones, si on nous laisse nos téléphones avec les caméras tout le monde saura ce qui se passe ici. Mais ils nous laissent pas nos téléphones et ils nous laissent rien du tout. C’est pour nous enfermer et nous priver de nos lois et de nos droits. Et ils nous donnent des avocats qui sont pas là pour nous, ils sont pour eux. “
UPDATE 12/02/2022 : Elle a refusé son expulsion et a été ramené au centre fermé de Bruges ; Elles sont 2 Béninoise enfermées depuis bientôt 8 mois ;
Du mariage forcé à l’expulsion : une nouvelle Semira ?
On apprend ce jour, avec effroi, l’enfermement d’une jeune fille de 17 ans et une 5ème tentative d’expulsion ce jeudi 10/02/2021 vers Cotonou.
Elle est arrivée en Belgique fuyant un mariage forcé au Bénin avec son oncle le 25/06/2021. Dès son arrivée en Belgique, Elle a été enfermée au centre fermé de Holsbeek, avant d’être transférée à Bruges. Depuis, elle a fait plusieurs demandes d’asile, toutes refusées, son récit n’étant pas jugé “crédible”. Un test pour vérifier son âge avait été demandé à son arrivée. Celui-ci lui a, selon nos informations, été refusé.
Elle est décidée à refuser cette nouvelle expulsion, ayant très peur de rentrer au pays et demande notre aide. « Tout le monde a besoin de liberté. Je ne me sens pas bien. Je ne dors plus. J’ai attrapé des maladies à cause du stress. Tout ce qu’on nous donne c’est du paracétamol.Ca ne finit pas… Je pense à mourir. Est-ce que c’est normal, à mon âge ? Ca me rend folle, ici… Quand on me regarde, j’ai l’air d’être en vie, mais je ne suis pas dans mon corps. »
Ils sont 15 dans l’aile L1 au centre fermé 127 bis, dont trois en confinement. Ce 1 février 2022, ils ont décidé d’entamer une grève de la faim pour protester notamment contre :
leurs conditions de détention
un manque d’information claire sur la durée de leur détention. Ils ne savent jamais combien de temps ils vont rester : “C’est la loterie”. Ils refusent une détention sans fin.
Ils demandent :
Leur libération quitte à avoir un OQT
L’arrêt des expulsions vers leur pays d’origine “où la majorité d’entre-nous ne sera pas le bienvenue”
Du respect de la part du personnel
On veut l’opinion publique avec nous
Être traités comme des humains : avec dignité
Un changement du système d’accueil
Un contact avec la presse
On demande une solidarité
Ils nous disent :
“Libérez-nous et laissez-nous tenter ailleurs. On peut accepter les procédures negatives , on respecte mais libérez-nous et laissez nous tenter ailleurs”
“On a encore une vie devant nous, laissez-nous vivre notre vie dignement”
“Tout le monde a le droit de vivre”
A l’heure de la promenade ils ont décidé de refuser de remonter dans leur chambre. Le personnel de sécurité est venu et a expliqué que la direction viendrait discuter avec eux le lendemain, en ajoutant que si ils refusent de remonter ce serait avec la force quitte à appeler la police. Finalement suite à ces menaces ils sont remontés dans leur chambre et attendent la rencontre avec la direction.Ce 02 février, ils ont discuté avec la direction qui leur a dit ne rien pouvoir faire pour les décisions du CGRA ou de l’OE, mais qu’ils essaieront de faire ce qu’ils peuvent dans le centre.
Ils sont 15. Ils demandent du “respect ” : “nous ne sommes pas des cochons”
Ils protestent contre la présence d’un mineur parmi eux : “on enferme pas des enfants avec des adultes, c’est comme notre petit frère”,
Ils se plaignent d’un manque de soins médicaux et du manque d’hygiène.
Suite au Corona, on leur interdit les séances vidéos avec la famille et les visites sont réduites.
Ceux qui refusent le test Civid sont mis en isolement
Ils mentionnent également le racisme du personnel et nous disent :
“On ne veut pas d’avocat. Ces centres ne devraient juste pas exister ” Ils revendiquent la fermeture de tous les centres fermés !
–Centre fermé Merksplas :
Tous sont diagnostiqués covid et en quarantaine : Ils sont depuis 4 semaines tous enfermés dans leur chambre. Pas de restau, pas d’activitées, promenade chacun séparé 1X / jour..Ne voit plus les autres détenus mais ils restent en contact par téléphone
” Il FAUT fermer ce centre”.
–Centre fermé pour femmes à Holsbeek :
Toutes en quarantaine depuis ce 02/02/2022 : plus de visite d’avocats ou d’ amis. Elles sont enfermées dans leur chambre 23 heures sur 24.
Deux des grévistes de la
faim du centre fermé 127bis expliquent les raisons de leur action et
pourquoi ils ont décidé de ne pas rentrer après la “promenade” dans la
cour.
“- Ça va pas vraiment, ça va pas du tout. Les gens ont commencé la grève
de la faim ici. Ah c’est chaud, tout le monde cette fois-ci. Plus
personne ne va rentrer après la promenade, tout le monde va rester dans
le froid dehors. Oué il faut que ça change évidemment.- Vous êtes combien ?- Treize. Oui parce qu’il n’y a pas beaucoup de personnes ici en ce moment. – Ok, et vous faites tous grève de la faim depuis quand ?- Depuis ce matin. – Et vous allez rester dans la cour à 3 heures cet après-midi, c’est ça ?- Oué, oué.- Et vous réclamez quoi ?-
Dans quelques jours, ça fera huit mois pour moi et trois mois pour
d’autres. Il y a un mineur ici même depuis peut-être trois mois. Les
gens sont là et il n’y pas de suite en fait. Toujours des négatifs, des
négatifs. Et leur seul problème c’est de nous attacher et nous ramener
vers les problèmes qui nous attendent. Ça a été négatif et on n’a pas
reçu l’asile, d’accord. Mais qu’on nous laisse tenter notre chance
ailleurs et essayer d’avoir notre vie. Parce qu’ils vont nous attacher
et nous mettre dans l’avion pour nous ramener face à la mort qui nous
attend, c’est pas leur problème. Et après, ils vont dire qu’ils auront
pu sauver cette vie-là. Pour des manques de preuves, on te ramène pour
faire face à des problèmes qui t’attendent alors. Bientôt huit mois et
il n’y a pas de suite, tu n’es pas libéré, tu es là comme ça. Tu n’as commis aucun crime, tu es en prison comme ça, comme un criminel. Ici,
tout est négativité, tout est négativité. Tout ce qu’ils ont, c’est
retour, retour, retour. Si on avait pu retourner, on allait pas rester
là plus de huit mois. On n’a commis aucun crime pour être emprisonnés
comme ça. On a fui un problème pour se retrouver emprisonnés ? Ah, franchement c’est trop dur, c’est trop dur. Il y a d’autres personnes qui veulent parler. –
Allo ? Bonjour. Nous sommes là ici depuis ce matin. Personne ne mange,
personne ne fait rien ici. Nous avons décidé à 15h lors de la promenade
là que nous n’avons pas besoin de rentrer, nous allons rester dans le
froid, ici ça complique les choses. Nous avons vraiment besoin de votre
aide, franchement.”
4 ème tentative d’expulsion ce samedi 05/02/2022 vers Abidjan
Un homme avec qui nous sommes en contact depuis plusieurs mois risque d’être expulsé suite au refus de sa troisième demande d’asile. Il n’a même pas pu être entendu par le CGRA ! C’est la quatrième tentative qu’il aura à subir.
Il ne reste pas beaucoup de temps, mais il est encore possible d’arrêter l’expulsion: Allez à l’aéroport de Zaventem, trouver les personnes qui embarquent sur le même vol pour les sensibiliser et les pousser a agir.Très souvent, les passagers ne savent pas en quoi consiste uneexpulsion. Si on leur explique qu’une personne sera embarquée contre sa volonté et qu’elle subira des violences, il se peut que des passagers décident d’intervenir une fois à bord pour empêcher cette expulsion.
Vol vers Cotonou et Abidjan, Brussels Airlines SN229 ce Samedi 05/02/2022
Vol SN Airlines 229 11h25 avec escale à Abidjan puis Cotonou
Empêchons cette expulsion en écrivant, faxant, téléphonant aux responsables de ces actes criminels.
Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.beSammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be
Annelies Verlinden Minister van Binnenlandse Zaken: 02/488.05.11. Email: kabinet.verlinden@ibz.fgov.be
Monsieur Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers Bur_Presse@dofi.fgov.beT02 793 80 31 – 02 79380 30 (FR) Fax02 274 66 40
Brussels Airlines+32 2 723 23 45Callcenter.nl@brusselsairlines.comhttp://www.brusselsairlines.comSN Brussels Airlines :customer.relations@brusselsairlines.comFax : 027233599 / 02/7238496 / 027534931Tél : 078 188889 / 027232345 /027232362Demandez à ce que que votre message soit transmis au commandant de bord.https://www.brusselsairlines.com/…/www../brusselsairlines
Témoignage audio : détention dans “l’aile spéciale” du centre fermé de Vottem.
Un détenu nous a récemment contactés pour nous faire part de sa détention dans “aile spéciale” du centre de Vottem. Ce lieu est distinct des cachots. Il s’agit néanmoins d’une aile où les détenus sont isolés dans leur chambre pour un temps indéterminé avec un accès restreint aux sorties et aux activités. Cette aile, aussi appelée “aile sécurisée” a été aménagée en 2014 au départ pour les soit-disant « criminels» qui sortent de prison et également d’après Maggie De Block pour les « dont le comportement nécessite une surveillance et un suivi particulier » (Entendez par là les récalcitrants au système, ceux et celles qui ont décidé de ne pas se laisser traiter de cette manière).
A l’heure actuelle, la personne qui témoigne se trouve toujours en isolement.
Transcription : ” Bonjour, je suis quelqu’un d’un centre fermé. Comme j’ai été au Maroc. ça fait longtemps j’ai été au Maroc à cause du Corona il a été la frontière fermée. Quand je suis revenu en Belgique, ils m’ont arrêté à l’aéroport ils m’ont envoyé en centré fermé. Maintenant ça fait 6 mois que je suis dans le centre fermé. Avant j’ai été au centre 127 à Bruxelles. Ils m’ont transféré à Vottem, maintenant ça fait un mois et demi je suis à Vottem. Comme je suis tombé malade de la santé, comme j’ai demandé pour soigner ils m’ont donné un médicament, dix médicaments par journée. J’ai été demandé pour médicaments tout ça, pour demander pour envoyer moi à l’hôpital, pour que je regarde ma santé tout ça. Comme j’ai été demandé cinq choses, pour les médicaments, passer à la banque ou pour aller chercher ma carte de séjour tout ça, ils m’ont envoyé dans une chambre fermée ici à Vottem, isolement. Ça fait maintenant sept jours dans la chambre. J’ai écrit une plainte pour ça. Il y a personne qui m’a écouté pour la plainte. J’écris. Et les gens ici c’est comme un esclave, ils en ont rien à foutre de toi. T’es comme un chien ici, pas comme un humain. Il n’a a pas de droit des Hommes. Il y a rien quand tu parles pour le droit. Ils mettent toi dans une chambre isolée. Ils traitent les gens ici comme un chien. Je comprends pas la loi au centre fermé de Vottem, je comprends pas qu’ils traitent les gens comme ça. T’es malade, t’es pas malade, tu peux pas resté dans la chambre fermée. Maintenant ça fait six mois. J’ai deux enfants. J’ai une fille, j’ai un garçon. Mes enfants ils pleurent tous les jours pour moi. Je suis allé au tribunal. Trois libérations et trois négatifs. Je comprends pas la loi de la Belgique.”
De nombreux.ses détenu.es en centres fermés sont ou vont être expulsé.es ces jours-ci principalement vers l’Afrique subsaharienne. Il s’agit en majeure partie de personnes qui ont été arrêtées à l’aéroport et à qui une demande d’asile a été refusée. Elles sont désespérées et nous disent être en danger dans le pays quitté mais que le CGRA ou l’Office des étrangers n’ont pas jugé leur demande valable pour diverses raisons. Tout est basé sur les preuves écrites, leur parole n’est pas entendue, sur le fait qu’elles.ils proviennent de pays dits “sûrs” etc.
Ces détenu.es affolé.es nous appellent constamment pour demander de l’aide. Nous jonglons avec leurs avocat.e.s qui sont pour certain.e.s aux abonné.e.s absent.e.s ou qui pour d’autres ne parviennent plus à trouver de solution juridique pour empêcher ces expulsions.
Dernières déportations effectives à notre connaissance :
28/12/2021 : Expulsion forcée vers l’Iran
28/12 /2021 : Déportation forcée vers le Cameroun.
18/01/2022 : Expulsion à 2 reprises vers Istanbul pour un Irakien, à 2 reprises la Turquie l’a refusé et il a été ramené en CF en Belgique
19/02/2022 : Vol collectif vers la RDC avec à notre connaissance 3 hommes et une femme (plus d’infos suivent)
Déportations individuelles prévues à notre connaissance :
21/01/2022 : vers le Cameroun
22/01 : vers le Bénin
22/01 : vers la Côte d’Ivoire25/02 : vers le Sénégal
Leur seul moyen d’ empêcher leur expulsion est de refuser un test Covid que beaucoup de pays et /ou de compagnies aériennes exigent. Mais, là aussi, la pression monte dans les centres : ceux qui refusent le test sont mis en quarantaine, et leur expulsion annulée est alors considérée comme refusée, ce qui aura comme conséquence qu’ils.elles seront accompagné.es d’une escorte à la prochaine tentative !
Parole de détenus : “J’ai un billet pour le refoulement demain le 21 et hier j’ai refusé de faire le test. Ils cherchentà le faire par tous les moyens “.
TOU.TE.S ont une raison légitime de vouloir quitter leur pays.Tout est fait pour empêcher que des “étranger.e.s” viennent s’installer chez nous.
Liberté de circulation et d’installation pour tou.te.s.
NO BORDER !
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COVID en centre fermé 21/01/2022: message de détenus à Merksplas
Les détenus du centre fermé de Merksplas nous demandent de relayer leur situation Depuis plusieurs jours des cas COVID ont été détectés dans leur bloc 3 . Depuis, une petite dizaine ont été placés en isolation dans un autre bloc séparé. Les 10 autres dans le bloc 3, sont enfermés dans leur chambre , n’ont plus droit à aucune activité et n’ont droit qu’à une demi-heure de “promenade”. Ils nous disent que ce sont les gardiens qui ne portent que occasionnellement le masque qui font entrer le virus et qui sont à la source des infections.
Ils veulent que le monde extérieur soit au courant de l’existence de ces prisons pour étrangers et de leurs conditions de vie.
Update 31/01/2021 “les méandres des accords Dublin” S est toujours détenu au centre fermé de Bruges. L’office a estimé qu’il avait 18 ans sur base d’un test de définition de l’âge , test avec une marge d’erreur de 2 ans et toujours contesté par des scientifiques. S nous dit toujours qu’il a 16 ans…Il reste extrêmement fragile et traumatisé . Actuellement il peut rejoindre ses codétenus qui le soutiennent la journée mais serait à nouveau en isolation. L’ assistant sociale lui a une première fois annoncé qu’il serait expulsé vers les Pays-Bas , puis vers l’Espagne. Ayant fait le tour de l’Europe il a déposé ses empreintes dans plusieurs pays. Actuellement on lui annonce qu’il devrait se rendre à l’ambassade d’Algérie , ce qui lui fait très peur.. Face à ces incertitudes il n’en peut plus et réclame sa libération
Une nouvelle illustration de l’absence d’humanité d’une administration qui, trop souvent en silence, détruit des vies. Une administration qui, encore une fois, n’applique la loi que quand il s’agit de punir, d’enfermer, de déporter. Quitte à enfermer un mineur.
C’est le 10 janvier qu’un détenu du centre fermé de Bruges nous apprend avoir rencontré lors d’une “promenade” un jeune en grande souffrance. De ses dires ce jeune est un gamin. Algérien et né en 2006. Il a été arrêté début d’année à Ostende par la police. Sans papiers, ne s’exprimant ni en néerlandais ni en français et s’étant rebellé dans le commissariat, un policier décide de le qualifier de majeur et de lui attribuer arbitrairement un âge de 20 ans. Apeuré, seul, ne comprenant pas ce qui lui arrive, il accepte de signer les documents en néerlandais qu’on lui présente sans traduction. Parmi ces documents, une déclaration où il confirmera – en néerlandais – être né en 2002. Le piège s’est refermé, et l’adolescent, est alors transféré par l’Office des Étrangers en centre fermé pour y être détenu en tant que majeur.
Arrivé au centre, déjà en grande détresse psychologique, S est mis en isolation médicale, n’ayant accès à l’air libre que 30 petites minutes par jour. Son téléphone ne lui est pas laissé, il n’y aura accès que selon la “bonne volonté” de la direction du centre. Confiné dans sa cellule, sans contacts, ne sachant communiquer avec le personnel, complètement isolé alors que déjà très perturbé, son état risque de se dégrader rapidement.
Invisibilisé par l’administration – qui préfère toujours cacher ce qui se passe dans les centres, et tout particulièrement les violences quotidiennes – il aura fallu, une fois de plus, le témoignage effaré d’un co-détenu pour que la situation scandaleuse de Sifo soit mise au jour.
Nous avons prévenu un avocat ainsi que le Kinderrechtenkommissariaat et le délégué des droits des enfants, en espérant faire respecter au plus vite le droit à la protection du jeune S, qui commence par sa libération. Mais cela ne suffira peut être pas face à l’obstination, au racisme et la mauvaise foi qui caractérisent une administration qui semble avoir perdu toute humanité, une administration psychopathe.
Ce 14/01/2022 nous apprenons que la direction du centre ont décidé de lui empêcher tout contact avec les autres détenus et il ne répond plus a son tél!
Il est plus que temps de fermer les centres fermés, et d’arrêter de rafler et d’enfermer des femmes, des hommes et des enfants tentant simplement, légitimement, d’améliorer leur existence.
La famille et son avocat vont demander un visa de retour pour F. au tribunal ce 19/01/2022.Si vous souhaitez soutenir la famille venez au tribunal ce 19/01/2022 à 8 heures 30 rue des Quatre-Bras
F. est né en Belgique à St-Josse-ten-Noode en 2001 et il a vécu toute sa vie en Belgique avec sa famille. F. a toujours présenté des troubles de santé mentale. Ses parents sont français d’origine marocaine et il a été inscrit comme de nationalité française à sa naissance par la commune.
Fin août 2021, F. et sa mère sont partis en vacances à Bodrum en Turquie.
En revenant, ils ont été arrêtés à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem car ils n’avaient pas de preuves de leur nationalité française. Ils avaient voyagé avec leur passeport marocain.
De l’aéroport de Bruxelles national, F. et sa mère ont été emmenés au centre fermé le Caricole. La maman de F. est tombée malade, testée positive au Covid. Elle est restée un mois en détention alors qu’elle avait des enfants mineurs à la maison à Bruxelles. Elle a été libérée pour raison de santé au bout d’un mois.
F., quant à lui, a été maintenu en détention et a ensuite été transféré au centre fermé 127bis. Un premier vol vers la Turquie, alors qu’il est d’origine marocaine, a été proposé et il l’a refusé.
F. éprouve d’importantes difficultés à s’exprimer et à s’orienter. Il a pourtant expliqué qu’il ne connaissait personne en Turquie. Sa sœur a aussi appelé le centre pour expliquer la situation.Un 2ème vol a eu lieu et F. n’a pas été en mesure de refuser.
F. a donc été expulsé vers la Turquie. Il est actuellement bloqué à Izmir, sans aucun document si ce n’est son passeport marocain. Il a toujours vécu en Belgique dans sa famille et est dans l’incapacité d’entreprendre seul les démarches nécessaires afin de rentrer en Belgique.Il se retrouve seul dans un pays tiers dont il ignore la langue. Il ne parle pas non plus l’anglais. Son seul « lien » avec la Turquie est qu’il y a été en vacances dans un hôtel avec sa maman!
Actuellement, il loge de manière provisoire dans un hôtel loué par sa sœur. Il est en pleine décompensation. Toute sa famille est extrêmement inquiète pour lui.
La cruauté de l’État belge et sa détermination à expulser les personnes d’origine dite étrangère n’ont décidément aucune limite. L’État et son Office des Étrangers expulsent sans vergogne, fermant consciemment les yeux sur les conséquences de ces expulsions.
La famille et leur avocat vont demander un visa de retour pour F au tribunal ce 19/01/2022
Monsieur S. va être déporté ce 12/01/2022 vers son “pays d’origine”, la MacédoineIl a fait une demande d’asile qui lui a été refusée par le CGRA. Il nous confirme que s’il est déporté, il risque gros en arrivant en Macédoine pour des raisons politiques et que ses 2 filles et sa femme qui résident en Macédoine seront également en danger s’il est déporté.
Il nous demande avec insistance de l’aider à résister à cette expulsion.
Il sera mis sur un avion vers Vienne, ensuite vers la Macédoine
Les deux compagnies responsables de ce vol ce 12/01/2022 vers Vienne sont :
Austrian Airlines OS352 09:40
Brussels Airlines SN6001 09:40
Rendez-vous à l’aéroport pour parler aux passager.e.s du vol vers Vienne ce 12/01/2022 à 7h40 (environ deux heures avant le vol). Les passager.e.s doivent être informé.e.s qu’un homme sera expulsé de force et que le pilote est seul maître à bord pour refuser que cette personne soit expulsée contre son gré.
Empêchons aussi cette expulsion en écrivant, faxant, téléphonant aux responsables de ces actes criminels :
Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.be Sammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be Annelies Verlinden Minister van Binnenlandse Zaken: 02/488.05.11. Email: kabinet.verlinden@ibz.fgov.be Monsieur Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers Bur_Presse@dofi.fgov.be T02 793 80 31 – 02 79380 30 (FR), Fax02 274 66 40
Dimanche 2 janvier 2022, des personnes on décidé de démarrer l’année par une action de soutien aux enfermés du Centre de rétention administrative (CRA) de Coquelles, à proximité de Calais. Elles se sont rendues sur place et ont fait du bruit et crié des slogans pour la fin des frontières, des états, des prisons et pour demander la liberté de circulation et d’installation pour tou-tes.
Elles ont été vues et entendues par les personnes enfermées, et de la cour du nouveau bâtiment du CRA, où l’on peut à nouveau entendre et apercevoir les détenus, des cris et slogans de solidarité ont répondu. Les flics-matons du CRA ont alors gazé, tranquillement, à travers le grillage, les enfermés qui criaient “Liberté !”
Comme toutes les prisons, les centres de rétention doivent disparaître.
Update 26/12/2021 : il a été amené à l’aéroport puis son escorte a reçu l’ordre de ne pas le mettre dans l’avion….il a été ramené dans un cachot mais ne sait pas dans quel centre . Il nous dit 100 fois “THANK YOU ” . MERCI à tou.e.s ceux qui ont tel, mailé aux responsables et aux personnes présentes à l’aéroport. La lutte paie !
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Help ! 3 ème tentative d’expulsion ce 24/12/2021 vers l’IRAN
Monsieur A a demandé l’asile ce 17/10/2021 à l’aéroport . Il a été enfermé au centre Caricole. Il a été mal accompagné par 2 avocats désignés par le centre . Sa demande a été rejeté par le CGRA.
A sa deuxième tentative d’expulsion le 22/12 il avait fait un malaise au commissariat de l’aéroport après avoir été obligé de se déshabiller totalement. Il est resté inconscient pendant une heure , puis ramené au centre; il ne comprend toujours pas ce qui lui est arrivé. Il nous écrivait 🙁 traduction du perse )” Hi, I was taken to the airport today to be sent to the police. At the airport, I had a seizure due to the stress of Dejar, I am still in a bad mood. ??? … I was sent back to the center. They had a terrible inspection. They questioned personality and humanity, I saw the decline of humanity in Europe for an oppressed person today.????”
CE 24/12/2021 L’OFFICE des Étrangers va le remettre sur un vol vers Istamboul puis Isfahan (Iran) . il demande de l’aide pour résister à son expulsion . il nous dit : ” This will be the end of a life”
Vol vers Istamboul Turkishairlines TK 1938/TK 892 ce 24/12/2021 à 11h25
RV à l’aéroport pour informer les passagers à 9h15 et Empêchons cette expulsion en écrivant, faxant, téléphonant aux responsables de ces actes criminels.
Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.be Sammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be Annelies Verlinden Minister van Binnenlandse Zaken: 02/488.05.11. Email: kabinet.verlinden@ibz.fgov.be Monsieur Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers Bur_Presse@dofi.fgov.be T02 793 80 31 – 02 79380 30 (FR), Fax02 274 66 40
l’Office des Étrangers Juge que l’Iran est un pays sure. Le CGRA ne lui a pas accordé l’asile . Il nous expilque qu’il risque les tortures, la prison et la mort si on le renvoie dans son pays !
Il demande de l’aide pour empêcher cette expulsion qui sera avec escorte.
Vol vers Istamboul turkishairlines TK 1938/TK 892 ce 22/12/2021 à 11h25
RV à l’aéroport pour informer les passagers à 9h15
Au début de la crise du Coronavirus, de nombreuses personnes n’ayant pas la nationalité belge, mais un titre de jour en Belgique ou des personnes ayant une double nationalité ont été coincées à l’étranger sans possibilité de rejoindre leur pays de résidence. L’Etat belge considère que cette personne, bien qu’elle soit restée une année entière au Maroc pour des raisons indépendantes de sa volonté, a enfreint les règles relatives à son titre de séjour et ne peut donc plus y prétendre. Une fois de plus nous sommes témoins d’une situation inacceptable liée à une politique migratoire absurde et inhumaine!
Transcription du témoignage : Bonjour, je m’appelle … je suis d’origine marocaine, ma femme est belge.Comme j’ai été au Maroc pendant le Corona, la frontière a été fermée, jesuis resté la-bas pendant un an.Après je suis revenu en Belgique, ils m’ont attrapé à l’aéroport parceque j’ai été radié de la commune. Ils m’ont envoyé au centre fermé quis’appelle le 127. Je suis resté 5 mois. Je suis passé devant leTribunal. Je suis passé trois fois au Tribunal. Le tribunal m’a libérémais l’Office des étrangers, il a fait appel, appel… il dit que je doisretourner au Maroc, j’ai pas le droit pour rester en Belgique. J’ai deuxenfants, j’ai une fille, j’ai un garçon. Une fille de 4 ans, un garçonde 6 ans je suis maintenant bloqué. Ils m’ont transféré à un autrecentre : Vottem, à Liège. Je suis bloqué jusqu’à maintenant, ça fait 5mois que je suis dans le centre, je suis en dépression, je pense à mesenfants, je ne suis pas bien du tout. Je ne sais pas c’est quoi lasolution pour sortir d’ici, comme je t’ai dit, j’ai été au Tribunal etl’Office des étrangers ne m’a pas lâché. J’ai le droit de sortir, j’aideux enfants à mon nom, je suis marié à une femme belge, je ne sais pas faire quoi.
Racisme d’Etat de l’Office des Étrangers et du CGRA 01/12/2021
Nous recevons ces derniers jours plusieurs appels désespérés du centre fermé pour femmes de Holsbeek
Toutes viennent de la République Du Congo.
Toutes sont arrivées en septembre ou octobre et ont été arrêtées à l’aéroport par la police fédérale et enfermées sur ordre de l’Office des Étrangers.
Toutes ont fait une demande d’asile à leur arrivée.
Toutes ont reçu une réponse négative à leur demande d’asile par le CGRA suivant ainsi des critères de plus en plus restrictifs en matière d’accès à la protection internationale.
Toutes reçoivent des tickets d’expulsion vers Kinshasa.
Toutes sont désespérées. Elles ne veulent pas retourner dans leur pays. Certaines ont de la famille ici, d’autres affirment être en danger en RDC.
En principe, un.e demandeur.euse d’asile est hébergé.e dans un centre ouvert le temps que sa demande puisse être traitée. Dans ces cas-ci, dés leur arrivée, elles ont toutes été arrêtées sur base d’une pratique quotidienne de profilage racial opéré par la police aéronautique et mises en centre fermé sur l’ordre de l’Office des Étrangers.
Une demande d’asile à partir d’un centre fermé est fastidieuse. Il est très difficile de rassembler les documents à partir d’un centre fermé. L’accès à une assistante juridique correcte ainsi qu’à d’éventuels soutiens (familiaux, communautaires, militants, etc.) est également empêché par cette mise à distance et en détention.
Alors que les procédures sont souvent très longues, le CGRA fait preuve d’une rapidité peu banale dès lors qu’il s’agit de débouter des demandeuses d’asile séquestrées en centres fermés et suspectées de “risque de fuite”.
Une fois de plus, l’efficace coordination entre la police fédérale, l’Office des Étrangers et le CGRA aura permis un filtrage rigoureux et négrophobe à la frontière, la détention immédiate et le refus d’accorder l’asile à ces femmes afin d’intimider et de les expulser au plus vite.
Elles fuient une vie difficile dans leur pays et sont suspectées de disparaitre dés leur arrivée chez nous par l’Office des Étrangers et donc enfermées.
Elles se retrouvent dans une prison, à la merci de décisions de quelques bureaucrates payés pour pratiquer des politiques migratoires criminelles.
Monsieur M a l’asile en Roumanie et y vit. Il va en Éthiopie pour voir la famille.
A son retour, il fait une escale à Bruxelles pour prendre un bus vers la Roumanie. Il se fait arrêter illégalement à l’aéroport et enfermé au centre fermé Caricole.
Après des recours insistants au CCE (Conseil du contentieux des étrangers), la juge lui permet finalement de s’acheter un ticket pour la Roumanie uniquement à partir de Brussels Airport.
Nous lui avons payé son ticket. (127 euros). Il est bien arrive en Roumanie. Son avocat va malgré tout introduire une plainte pour lui parce que ce qui s’est passé est aussi absurde qu’illégal.
Ce genre de demande d’aide financière est plutôt rare mais nous voulons pouvoir y répondre. La violence aux frontières est aussi monétarisée. C’est pourquoi nous vous demandons votre soutien pour ne pas épuiser notre budget habituellement dévolu aux recharges téléphoniques pour les personnes détenues.
cpte : Collectif Contre Les Expulsions Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB Communication: soutien
9 novembre 2021 Un centre fermé abrite de multiples violences racistes et sexistes, que celles-ci soient prévues dans la loi ou non. L’une d’entre elles, que cet article entend dénoncer, consiste à embarquer par surprise et de force une personne sans même qu’elle ne soit informée préalablement de son expulsion.
En règle générale, mais pas systématiquement, les personnes sur le point de subir une expulsion sont prévenues un ou deux jours avant le vol. On leur remet alors un ticket comportant les informations sur le vol et la destination. Mais l’office des étrangers et la police aéroportuaire ne s’encombrent pas toujours de cette procédure, rendant ainsi une éventuelle résistance d’autant plus compliquée.
– Le 5 novembre, un homme bangladais détenu au centre fermé 127bis était appelé dans un bureau où se trouvait notamment une (mal nommée) assistante sociale du centre. Selon nos contacts dans le centre, il s’agissait ni plus ni moins d’un piège. Dès son entrée dans la pièce, des hommes de la sécurité ont fermé la porte derrière lui, ont rapidement pris ses quelques affaires sur son lit et l’ont fait monter dans une voiture. Témoins de cette scène violente, les autres détenus n’ont pas su où il était amené mais se doutent que cette action visait à l’expulser par surprise. Ils en sont d’autant plus convaincus que le numéro de gsm dont il bénéficiait dans le centre ne fonctionne plus.
– Un autre détenu ayant subi une tentative d’expulsion avait, à son retour dans le centre, été appelé au bureau de l’assistante sociale. Elle l’avait prévenu que la prochaine tentative sera avec escorte et par surprise.
– Ce 8 novembre, c’est dans le centre fermé de Holsbeek qu’Hafsa a subi le même sort. Fuyant un mariage forcé dans son pays, elle était arrivée en Belgique. Elle y avait été mise en détention, l’Office refusant hypocritement de reconnaître l’existence de mariages forcés au Maroc. Elle a été amenée de force au réveil à l’aéroport Bruxelles-national en pyjama pour un vol Air Arabia vers Tanger afin d’être expulsée contre son gré, complètement ligotée. Lors de sa première tentative d’expulsion (art ici ), qu’elle avait refusée, les policiers lui avait promis une escorte et une expulsion de force dans les prochains jours. Cette menace brutale a été exécutée ce triste matin du 8 novembre sans qu’elle n’ait été prévenue au préalable.
Les frontières réouvrent depuis plusieurs mois, et en même temps les expulsions de personnes migrantes reprennent. Ces techniques d’enlèvements soudains s’ajoutent aux “moyens de contraintes” déshumanisants que la police utilise et à propos desquels Myria ne voit pourtant rien à redire (voir rapport, p.57 ).
Le rapport indique aussi que “l’exécution des rapatriements est réglée par un protocole, non publié, signé entre l’OE et la police aéronautique de l’aéroport de Bruxelles National (connu sous l’acronyme« LPA-BRU-NAT »)”.
Au sein des centres fermés et face aux méthodes racistes de l’office des étrangers et de la police aéroportuaire, des résistances et solidarités s’organisent parmi les détenu.e.s: refus de test Covid, grêves de la faim, informations diverses données par des lanceur.ses d’alerte également enfermé.es, etc.Nous vous invitons à consulter régulièrement notre page Facebook et notre site internet, divers appels à soutien y sont publiés.
L’Etat fait tout pour invisibiliser les personnes migrantes qu’il enferme, pour saper leurs luttes et leurs soutiens, les empêcher de communiquer, de témoigner et de prendre contact avec le reste du monde. Car il faut les déshumaniser pour pouvoir les instrumentaliser politiquement, en faire des boucs émissaires, des concepts comme “le transmigrant”.
Il en est d’ailleurs de même avec les sans papiers, pour lesquels le baton (la menace d’explusion) et la carotte (la fausse promesse de régularisation) sont des outils systématiquement utilisés pour étouffer leurs luttes pour une existence digne. Les fausses promesses du Béguinage l’ont encore montré tout récemment.
Seule une résistance commune – dans les centres fermés et hors des centres, par les victimes précarisées mais aussi par leurs soutiens pourra faire changer les choses. Le rapport de force n’est pas à notre avantage, mais il peut changer, l’Histoire n’est pas avare en surprises quand le combat est juste !
Empêchons une expulsion forcée vers le Maroc ! L’homme avec qui nous sommes en contact et qui est sur le point de se faire expulser est en Europe depuis 2010. Il avait demandé l’asile en Allemagne en 2014. Il a fait en Belgique un court séjour en prison puis a été transféré dans un centre fermé en tant que “criminel”, subissant ainsi une double peine que beaucoup d’organisations, dont notre collectif, dénoncent.
Il veut aller en Allemagne où il a des amis et où il a déposé une demande d’asile. Il dit qu’il n’a pas vu l’extérieur d’une prison depuis 2017 et qu’il veut être libéré !
L’office des étrangers lui a réservé un vol avec une escorte policière ce mercredi 10 novembre 2021 vers Casablanca . Il a réfusé son test de covid, mais ils disent qu’il doit faire un autre test à l’aéroport et même s’il refuse, il devra quand même monter dans l’avion parce qu’il est vacciné. Il a peur d’aller au Maroc, il assure qu’il va être jeté en prison là-bas et qu’il va être maltraité par la police. Au Maroc, il n’est pas libre du tout, il n’y a rien pour lui là-bas.
Il va tenter de refuser l’expulsion et demande notre aide pour empêcher son expulsion.
Parallèlement il vient de déposer une demande d’asile ( ce 09/11/2021 à 16 heures). Si OE ne rejette pas cette Demande d’asile le vol serait annulé. Nous auront des nouvelles vers midi ce 10/11/2021 et on vous tient au courant.
Vol AT 833 , SN 4053: départ 17 h10 RDV à l’aéroport ce mercredi 10 novembre à 15 H pour expliquer aux voyageurs qu’il ne veut pas partir, que cette expulsion est forcée et qu’ils peuvent l’empêcher en le signifiant au pilote de l’avion qui est légalement seul maître à bord de l’appareil.
Madame Hafsa El Mangad a fui un mariage forcé et a demandé l’asile à son arrivée à l’aéroport de Bruxelles-national. Elle a été enfermée au centre fermé de Holsbeek pour le traitement de sa demande d’asile. Selon l’Office des étrangers, “il y avait risque de fuite”.
Son père au pays voulait la marier à un ami plus âgé qui était déjà marié. Elle avait refusé catégoriquement. Son père essayait de la persuader en la harcelant et en la battant. Elle a décidé de fuir vers la Belgique où elle a de la famille et souhaite y demander l’asile.
Sa demande d’asile a été refusée par le CGRA qui a décrété comme souvent qu’il n’y a pas assez de preuves, ajoutant à son argumentaire qu’ “il n’y a plus de mariage forcé au Maroc”. Après l’introduction d’un recours, le Conseil du contentieux des étrangers n’a, quant à lui, pas trouvé d’arguments pour rejeter la décision du CGRA sur la forme.
Elle est désespérée et a commencé une grève de la faim ce 25 octobre 2021. Ses co-détenues expriment leur soutien à son égard. Une première tentative d’expulsion a pu être annulée après qu’elle ait refusé un test Covid.
Ce 29 octobre, une “psychologue” du centre lui a annoncé une nouvelle tentative d’expulsion le soir-même, expliquant qu’il y avait un accord (dont nous aimerions connaitre le contenu précis) entre la Belgique et le Maroc pour accepter les expulsions sans test Covid.
Nous constatons qu’à l’instar des “assistants sociaux”, les psychologues sont souvent moins des soutiens aux détenu.es que des auxiliaires de l’administration et de la police à des fins d’expulsion. Cela nous rappelle des pratiques et injonctions (contestées par certains psychologues à l’époque*) qui existaient déjà en 1999, quelques mois après l’assassinat de Semira Adamu “Utiliser les acquis de la psychologie pour mener à bien cette action (l’expulsion, ndlr), c’est faire preuve d’une violence plus insidieuse qu’un menottage, une violence peut-être plus cruelle encore parce qu’elle ne s’avoue pas” https://pro.guidesocial.be/articles/carte-blanche/un-assistant-social-employe-comme-escorteur-de-personnes-expulsees-inadmissible
Madame Hafsa El Mangad a reçu un ticket pour un vol vers Tanger de la compagnie Air Arabia ce vendredi 29 octobre à 21 h 30.
Elle a refusé cette première tentative d’expulsion. Les policiers lui ont promis une escorte et une expulsion de force dans les prochains jours.À son retour au centre, ils ont fait pression sur elle pour qu’elle mange à nouveau, ce qu’elle fait maintenant.
Elle est désespérée et bien décidée à résister à toute expulsion. Elle alerte sur le fait qu’un retour au pays serait l’enfer, si pas la mort.
Sa nièce résidant en Belgique nous demande “Mais où sont les droits des femmes pour les exilées”?
UPDATE 01/11/2021 : MONSIEUR a été amené à l’aéroport. Des militants étaient présents pour parler aux passagers . Dans les bureaux de la police fédérale plusieurs agents en civile attendaient ; Puis sans explications Monsieur a été ramené au centre 127bib vers 13 h
Expulsion avec escorte policière Vol Brussels Airlines SN 299 en direction de Cotonou prévu le 1er novembre 2021 à 11h05.
Un de nos contacts, enfermé au 127bis a appris qu’un vol était prévu ce 1er novembre à 11h05 pour l’expulser de force vers le Bénin. Il n’a jamais vécu dans ce pays mais avait transité par là pour fuire les persécutions dont il était la cible au pays. Son but n’était pas de rester en Belgique mais de rejoindre son frère. Malheureusement, il a été arrêté à l’aéroport Brussels Airport et est enfermé au centre fermé depuis 4 mois. , comme beaucoup d’autres
C’est sans rien connaître du système belge qu’il a entamé une première demande d’asile depuis le centre fermé, donc dans des conditions extrêmement stressantes. Le Commissariat Général aux Apatrides et aux Réfugiés ne l’a pas jugé assez crédible. A sa deuxième demande, il n’a même pas pu être auditionné ! Or, il nous dit être en danger de mort s’il est contraint de retourner vers le pays qu’il a fui !
Il avait subit une première tentative d’expulsion qu’il avait refusé.
Il sera accompagné d’une escorte de la police fédérale qui le mettra sur l’avion de force , menotté, et le maintiendra sur son siège jusqu’à son arrivée à Cotonou.
Empêchons cette expulsion en écrivant, faxant, téléphonant aux responsables de ces actes criminels. Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.be Sammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be
17/1O/2021 Monsieur C est d’origine Malienne mais a une carte de séjour en Espagne depuis 22 ans valable jusque 2024. Il est venu en Belgique en 2014 ayant obtenu un contrat de travail. Suite à un conflit avec son patron qui ne le payait plus, il a perdu son travail. Etant dans le besoin pour sa petite famille, il a commis un acte illégal et a été arrêté. Il a passé 7 mois et 2 jours en prison. Au bout de peine, on lui a donné un ordre de quitter le territoire.
Alors qu’il souhaite s’y conformer et retourner en Espagne, il a été amené de la prison à l’aéroport le 21/09 pour une expulsion vers le Mali. Sachant très bien que cette expulsion était illégale , il a refusé et a en conséquence été amené en centre fermé.
Après plus d’un mois de Centre fermé et une grève de la faim, l’office lui a réservé à nouveau un ticket vers le Mali pour le 01/10/2021, même si il devait passer au tribunal le lendemain. Monsieur C a subit une deuxième tentative d’expulsion vers le Mali, cette fois-ci avec escorte. Il a été malmené par 6 policiers qui l’ont menotté et lui ont attaché les pieds. Une fois dans l’avion, il a expliqué aux passagers sa situation et surtout sa carte de résidence en Espagne. Il nous dit que tous les passagers du vol se sont révoltés et ont crier LIBERTE, refusant le départ de l’avion si Monsieur ne descendait pas. Suite à cet échec, il a été ramené au centre.
Extrait” Là tous les passagers du vol ils se sont révoltés, ils se sont levés pour crier pour moi. Ils ont crié: “Libérez libérez! libérez libérez! Il a sa résidence espagnole 5 ans, il doit pas partir en Afrique comme ça !” Tous les passagers ! Ils se sont mobilisés pour moi, pour crier pour moi, “L’avion il bouge pas ici si monsieur il descend, monsieur il doit pas partir en Afrique, il a ses papiers espagnols! Espagne c’est Union Européenne, ici aussi c’est Union Européenne! Il doit aller en Espagne, il a la résidence espagnole!”
Quelques jours plus tard il repassait au tribunal pour un recours. Le juge décide une nouvelle fois de la libération.
Mais l’histoire n’est pas finie.REINCARCERATION Pour sa libération, on lui dit qu’il doit aller à la police de Zaventem chercher ses documents d’identité. La police de l’aéroport lui a tendu son passeport malien mais a refusé de lui donner sa carte de résidence espagnole. Il n’accepte pas de partir sans qu’on lui rende ses documents d’identité, et sans lui donner plus d’explications sur pourquoi on ne lui rend pas sa carte de séjour espagnole, les policiers décident de le réarrêter. Il passe deux jours enfermé en prison sans manger, avec seulement à boire, puis il est amené à nouveau dans un autre centre. Les policiers lui promettent qu’il recevra sa carte de résidence au nouveau centre mais qu’il devrait attendre une nouvelle décision pour sa libération.
Resté enfermé, il s’interroge : quelle décision autre que celle du juge ayant décidé de sa libération attend-on ? Quelles lois sont appliquées ? Celles de l’office des étrangers ou celle de la justice ?
Extrait:” il nous fait souffrir, on est dans notre droit, ils nous font des violations de notre droit comme si on est un pays de dictateurs, c’est pas normal ça.” “Ils font leurs propres lois” ( l’office),
“C’est ça qu’ils nous ont montré à nous les migrants, c’est eux qui ont le pouvoir à Bruxelles.”,
“Je suis dans un centre maintenant, ils m’amènent à un centre ici après la libération du juge. Donc c’est pas le juge qu’ils regardent encore, ils regardent leurs propres lois.“
Son avocat aussi affirme que cet enfermement est complétement illégal et qu’il devrait être libéré avec un OQT ou au moins être rapatrié vers l’Espagne.
SUITE ET PAS FIN : ce 15/10 /2021 il devait être mis sur un vol vers Barcelone enfin !
Retournement de situation : vol annulé ! Une premiere fois on lui dit que l’Espagne ne veut pas de lui, puis on lui dit qu’il aura un vol plus tard !
Monsieur C reste illégalement enfermé.ce 18/10/2021 après sa libération par 3 juges et 3 tentatives d’expulsion. Monsieur C nous dit que dans les centres où il a résidé beaucoup d’autres détenus ont des cartes de séjour européeennes et que l’Office s’entête à essayer de les expulser vers leur “pays d’origine” illégalement.
“Les gens qui ont les documents, ils ont des problemes, ceux qui ont pas de documents ils ont des problèmes! Toujours des rapatriements, rapatriements, rapatriements.”
PREMIER AUDIO – TENTATIVE D’EXPULSION Mon avocat, il a fait appel, le juge il m’a convoqué dans une semaine je dois passer au palais. C’était
le premier, le premier je dois passer palais. Avant le premier encore,
ils sont venus le 30, la nuit, pour me prendre au centre, pour m’amener à
l’aéroport et me regarder partir. Moi j’ai dit : “Je pars pas, demain je dois aller voir le juge. Ce que le juge il dit, c’est ça que moi je vais suivre”. Il dit : “Non, je regarde partir”, moi je dis : “Je pars pas”.
Ils ont commencé à m’escorter, ils m’attachent les pieds, ils me
prennent avec l’escorte pour me casser et me mener l’avion. Ils m’amènent à l’avion maintenant pour donner à la sécurité de l’avion et ils me menottent. Quand je suis entré à l’avion, j’ai commencé à parler : “Vraiment, j’ai vraiment carte de séjour espagnole, c’est 5 ans. Depuis 22 ans j’habite en Espagne, j’ai ma carte de séjour espagnole, je travaille en Espagne. A cause du travail j’ai venu ici, j’ai trouvé un problème, ils m’amènent en prison. C’est fini mon prison, le juge il m’a libéré et j’ai quitté le territoire, ils doivent me forcer pour me mener à l’aéroport. Moi je comprends pas!” Là tous les passagers du vol ils se sont révoltés, ils se sont levés pour crier pour moi. Ils ont crié: “Libérez libérez! libérez libérez! Il a sa résidence espagnole 5 ans, il doit pas partir en Afrique comme ça !” Tous les passagers ! Ils se sont mobilisés pour moi, pour crier pour moi, “L’avion
il bouge pas ici si monsieur il descend, monsieur il doit pas partir en
Afrique, il a ses papiers espagnols! Espagne c’est Union Européenne,
ici aussi c’est Union Européenne!
Il doit aller en Espagne, il a la résidence espagnole!” Quand les
passagers ont crié comme ça, ils sont venus me descendre avion. Là il
m’a dit que, ya un monsieur qui m’a dit que: “Toi tu n’as pas de force
ici, c’est nous qui ont la force”. Moi j’ai dit “Oui mais c’est la loi
qui a la force! Vous il a pas de force, moi je n’ai pas de force, c’est
la loi qui a de la force”.
DEUXIEME AUDIO – détention illégale
Moi j’habite en Espagne, c’est pas ici que je vais rester. Pourquoi vous me gardez dans le centre fermé ici ? Pourquoi ? Quelles raisons ? Ils disent : “Non on attend la décision de Bruxelles”. Moi je dis : “C’est Bruxelles qui a dit que je dois pas rester dans le centre fermé ! Mais pourquoi vous me gardez ici ?”. Ca c’est quoi ça là ?! Moi je connais pas la loi que le centre il fait, c’est pas la loi de la Belgique qui a dit ça, c’est eux qui prennent leurs propres lois comme ça. Aéroport Zaventem, c’est eux qui font leurs propres lois, Migrations Zaventem qui a fait tout ça là. Ca c’est pas normal. Ils font leurs propres lois, c’est pas la loi de Belgique ça, c’est pas la Belgique qui fait ça, c’est leurs propres lois qui font ça là, à Migrations Zaventem.Moi je n’ai pas fait violence, je n’ai pas chez moi, je n’ai pas de force, je n’ai pas d’argent pour payer l’avocat. J’ai perdu mon argent avec lui (son patron). Ils vont me mener en Afrique aussi ! C’est eux qui ont le pouvoir, personne a le pouvoir, Bruxelles, c’est ça qu’ils nous ont montré à nous les migrants, c’est eux qui ont le pouvoir à Bruxelles. Moi je n’ai jamais vu ça. C’est pas comme ça qu’on fait les choses. Il n’y a pas deux gouvernements dans un pays, c’est un gouvernement qu’il y a dans un pays. C’est la décision d’un gouvernement dans un pays, c’est la décision de l’Union Européenne. Ils veulent faire leurs propres décisions en dehors de l’Union européenne, c’est pas possible. Zaventem Migrations, il nous fait souffrir, on est dans notre droit, ils nous font des violations de notre droit comme si on est un pays de dictateurs, c’est pas normal ça. Belgique c’est pas un pays de dictateurs. C’est eux qui sont les dictateurs. C’est le centre qui fait ça, c’est eux qui sont les dictateurs. Mais ça ,c’est quoi ça ? Le juge il a dit : “Il faut libérer Monsieur. Il n’a pas le droit de rester dans le centre”. Vous à me prendre pour me garder. Je suis allé au juge, le juge il a dit “Il faut libérer Monsieur.” Faut libérer ! Pourquoi ils me gardent ici avec ma résidence espagnole ? Moi je vais aller en Espagne, je dois quitter le territoire belge, ya pas de problème. Vraiment, j’ai fatigué de cette loi qu’on a fait pour nous, que ce n’est pas celle que l’Union européenne a voté. Ils m’ont amené à un autre centre encore ici, pourquoi ? Je suis dans un centre maintenant, ils m’amènent à un centre ici après la libération du juge. Donc c’est pas le juge qu’ils regardent encore, ils regardent leurs propres lois. Ca c’est pas normal ça, on est dans un pays de la loi. Belgique c’est un pays, c’est pas deux pays. Le juge il m’a libéré, c’est pas eux qui vont me garder encore ici. Moi je sais pas pourquoi ils me gardent ici, j’en ai marre ! J’en ai marre ! Migrations, aéroport de Zaventem, ils ont fait une violation de la loi dans le monde entier, c’est pas seulement Europe, c’est dans le monde entier !
Rafle : racisme systémique inhérent à la police et à l’Etat.
Samedi soir le 09/10/2021, une rafle s’est tenue gare du Nord. 32 personnes ont été arrêtées
Depuis plusieurs jours des acteurs du quartier de la gare du Nord, habitants, commerçants et entreprises situées dans le voisinage, s’inquiètent de “l’insécurité” croissante dans ce quartier. Inquiétude relayée par les bourgmestres de Bruxelles et de Schaerbeek ainsi que par les médias, dont la Libre Belgique .art ici et ici
Face à cette situation, la police fédérale et la police de la zone Bruxelles Nord avaient annoncé préparer une intervention
Ce quartier animé est régulièrement stigmatisé de la part des médias, de la police et d’une partie de la population et ce, depuis de nombreuses années. Quartier où la police intervient très réguliérement depuis des décennies.
Le prétexte de l’insécurité dans ce quartier était une occasion supplémentaire pour les autorités de montrer les muscles’ et de réaliser une belle opération de communication . Les boucs émissaires étaient trouvés pour endosser les dites “violences et incivilités”.
Samedi soir le 09/10 2021, on nous annonçait “Une dizaine de combis, un bus, des chevaux, des chiens aux abord de la gare du nord.“
Voilà l’arsenal policier qui fut déployé. Cette intervention, définie par certains médias comme une simple opération de police d’envergure porte un nom : une rafle. C’est à dire : une opération policière d’interpellation et d’arrestation de masse de personnes prises au hasard sur la voie publique ou visant une population particulière”. Les autorités n’ignorent pas que de nombreux migrants en transit, sans logement, se regroupent le week-end à la gare du Nord en attendant que la circulation des camions reprenne en semaine et qu’ils puissent reprendre leur voyage.
Comme presque toujours, certains médias ont relayé cette communication liant vol, drogue, délinquance et… personnes sans-papiers. Comme un lien de cause à effet. Nous tenons à dénoncer cette comparaison boueuse tâchée de stéréotypes et dépourvue de toutes re-contextualisation. Les déclarations de la police relayées par la presse, sans aucune analyse critique, ne sont que de médiocres tentatives pour détourner l’attention des pratiques répressives à l’égard des personnes en exil .
Elles tentent également de justifier des rafles aux yeux de l’opinion publique, pour invisibiliser une pratique raciste et xénophobe, ou pire la justifier en criminalisant les personnes migrantes et d’autres : info média .: “25 personnes n’était pas en ordre de séjour., et 7 étaient en possession d’armes blanches ou de stupéfiants”
Nous souhaitons préciser que nous rejetons la réponse apportée à ce qui est considéré comme de la “délinquance”. La police ne sera jamais une solution. La répression ne sera jamais une réponse à ce à quoi l’État policier prétend combattre (vol, délinquance, violence…). Au contraire, la police fait la guerre aux pauvres, aux jeunes des quartiers, aux personnes dites “racisées”, aux personnes migrantes. Elle amplifie les violences institutionnelles à l’égard de toutes ces personnes.
Puisque rien n’y fait mention dans les articles publiés sur le sujet, nous souhaitons rappeler, une fois de plus, que la violence n’est généralement pas celle des personnes migrantes, mais celle faite aux migrants. Une violence administrative, morale et parfois physique, structurelle, généralisée et assumée par les autorités à des fins de dissuasion. Une politique raciste. Une politique inhumaine. Une politique insupportable. Une politique violente, connues des personnes en exil et connue également des pays de départ avec qui l’Europe n’a aucun scrupule à passer des accords sur la migration. Pays où torture et trafic d’être humains sont de mise, pour garder les migrant.es loin des côtes européennes. L’externalisation des frontiéres par l’Europe provoquant des situations en Lybie , Algérie , Niger.., dans l’Europe de l’Est.. ne sont que les exemples les plus connus.
Mais Il n’est pas nécessaire de traverser nos frontières pour découvrir l’inacceptable. Les violences, la répression et les brutalités racistes exercées sur le sol européen, et en l’occurence en Belgique, sont également quotidiennes. Les rafles, les centres fermés, les violences policières, les expulsions, font rarement la Une des médias.
Voici le témoignage que nous avons reçu d’une personne qui était présente sur place : “Il y avait une dizaine de combis de flics avec un bus rempli de flics, méga équipés”, il y avait aussi 2 flics avec des chiens, au moins 4 chevaux, ils ont bloqué l’entrée de la gare de Nord du coté de la BNP Fortis, il y a eu des dizaines d’arrestations (ils ont rempli le bus et les combis). A un moment, ils ont crié à leur collègue d’appeler une ambulance, ils ont sorti une des personnes qui avait été arrêtée et l’ont maintenue au sol plusieurs minutes (j’ai beaucoup filmé car le type était menotté au sol et entouré de 5 flics dont un qui avait un cache col jusqu’aux yeux. Je ne suis pas arrivée dès le début, mais à partir du moment où j’ai commencé à filmer ça a duré 40 minutes”.
La rafle de samedi soir, n’est qu’un témoignage de plus du racisme systémique inhérent à la police et à l’État.
Dans ses déclarations à la presse, le commissaire de police De Beule, annonçait : “Nous allons mettre en place de nombreuses actions dans les semaines à venir”.
Suite à une promenade visant à soutenir les détenus au centre fermé 127 bis, nous avons pu recueillir les témoignages de certains détenus. Les conditions de détention et de vie sont toujours aussi alarmantes :
– Un homme ghanéen est en grève de la faim depuis plus d’un mois et en très mauvais état. Le 3 octobre, des codétenus nous alertaient sur sa situation : “il ne sait plus marcher, il est comme un squelette. Il va mourir.” Nous avons appris ce 4 octobre qu’il avait été hospitalisé à cause de son état de santé et tenterons d’avoir de ses nouvelles au plus vite.-
Un homme, originaire du Mali, ayant un titre de séjour en Espagne valable jusque 2024, a été maltraité et frappé par son escorte composée de six policiers lors d’une tentative d’expulsion vers le Mali.
-Alors que les températures sont en chute, il n’y a plus de chauffage. L’accès à internet, pourtant indispensable pour bon nombre de démarches administratives et juridiques, est très limité depuis au moins un mois.
– Aucun dialogue avec la direction du centre n’est possible.
– La nourriture est comme d’habitude de très mauvaise qualité et les portions sont restreintes.
Ces injustices, les maltraitances répétées et quotidiennes, la dégradation sanitaire à l’intérieur des centres fermés amplifient un sentiment de colère chez les personnes enfermées.
Nombreux sont ceux qui ne trouvent plus les mots pour décrire la situation. Ils ne se sentent pas considérés comme des êtres humains.
“Nous ne sommes pas des animaux” ont pu entendre les militant·e·s présent·e·s ce dimanche.
En plus de tout cela, ils sont dans l’incompréhension des motifs de leur détention et ne comprennent pas pourquoi on veut les arracher à un pays qu’ils considèrent comme le leur.
Il y a également des personnes qui sont enfermées depuis de nombreux mois et qui n’en voient pas le bout. Quotidiennement, ces personnes sont oubliées, marginalisées. Pourtant elles existent et ne demandent qu’à être entendues pour qu’enfin on puisse se rendre compte de ce qui se passe derrière les grillages des centres fermés : les personnes migrantes sont enfermées, baillonées, frappées, insultées . Un détenu criait d’ailleurs à travers les grilles de sa chambre: “on peut mourir ici, personne n’en saura rien, tout le monde s’en fout “
Il est grand temps que tout le monde prenne conscience de la violence de nos frontières racistes et de la politique migratoire qu’impose l’Etat et son administration, la police agissant aux frontières et sur le territoire ainsi que les juridictions dites compétentes du pays.
Continuons à faire en sorte que ces personnes puissent être entendues par tout un chacun et utilisons tous les moyens pour y arriver.
Ils sont très solidaires entre eux dans le centre et revendiquent la liberté de tou·te·s. Plusieurs nous communiquent leur volonté que leurs revendications ainsi que leurs conditions d’existence, voire de survie, puissent être traitées urgemment par des journalistes.
Quelques paroles des détenus :
“C’est plus normal ici , on n’est plus des êtres humains”-
“J’ai pas de mots pour vous décrire la situation”-
” L’homme en Grève de la faim depuis 1 mois est un squelette. Il sent la mort”
“On est en Europe, en Belgique le pays le plus riche du monde? Pays des droits de l’homme ?”
“8 mois en centre fermé et mon pays ne donne pas de Laissez passé. ils le savent très bien’
“Ceux qui veulent partir on les laissent ici, ceux qui ne veulent pas partir on les expulse”
” Nous sommes maltraités car étrangers, pourquoi maltraités ?”
“Notre seul solution gréve de la faim ?”
“Vous devez parler avec les droits de l’homme”
“On est mentalement cassé! Qu’est ce qu ‘on peut faire? Qu’est ce que vous pouvez faire?”
“Appeler les médias svp”
” Solidarité avec Junior.”
Ce 06/10/2021 les gréviste de la faim sont progressivement transférés dans d’autres centres afin de les séparer et de casser le mouvement
Police aux frontières : arrestations arbitraires et racistes 30/09/2021
Ces derniers jours nous sommes quotidiennement interpelé.e.s par des personnes arrêtées à l’aéroport. Ils nous appellent via la centrale d’un centre ou à partir d’un téléphone à l’aéroport. Ils nous contactent en panique car menacés d’arrestations et de rapatriements.
Il s’agit d’étudiant.e.s arrivant en Belgique, de touristes ou de personnes en transit à l’aéroport de Zaventem ou de Charleroi.Après ces arrestations nous n’avons que rarement des nouvelles de ces personnes car elles sont enfermées et isolées ( Covid) au centre fermé caricole en vue de leur rapatriement. Ils ont rarement la possiblité d’alerter, n’ayant pas de contacts en Belgique.
Ils se font rapatrier dans les jours qui suivent sans pouvoir se défendre.
Dernier appel d’un touriste fâché à partir d’un tel du SPF Intérieur ce 29/09/2021 : “Si c’est comme ça je veux bien être rapatrié , pas besoin de m’enfermer pour cela. Et je ne mettrai plus les pieds chez vous.” Depuis nous n’avons plus de nouvelles de ce Monsieur.
Ils sont arrêtés par la police des frontières à Zaventem ou Charleroi, de manière abusive et arbitraire sans moyen de se défendre. Leur seul moyen de ne pas être rapatrié est de demander l’asile, ce qui est rarement leur volonté. Si ils décident de demander l’asile, ils sont maintenus en CF le temps que cette demande soit traitée (parfois plusieurs mois)
Il n’est pas rare – et au vu du nombre de témoignages reçus on pourrait même dire qu’il est courant – de voir des personnes racisées suspectées a priori et sans élément tangible par la police des frontières de mentir dans le but de s’installer sur notre territoire. Il semble que dans l’imaginaire des pandores surveillant nos frontières aériennes, notre pays est un eldorado vers lequel se rue “toute la misère du monde”, lâchement déguisée en touristes, étudiant.e.s, personnes en transit ou encore conférencier.e.s.
Et chez nos voisins : A court just confirmed: “To be Dutch is to be white” : art ici
CECI EST DU RACISME D’ÉTAT
LIBERTÉ DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION POUR TOU.TE.S
Update 02/10 /2021 : Un de leur codétenu a subit une tentative d’expulsion de force. Il a été saucissoner et battu par les policiers à l’aéroport , puis a été ramené au centre fermé
Cette violence a renforcé la colère des grévistes de la faim qui continuent leur action.
SOLIDARITÉ
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Des détenus nous ont rapporté ce matin des problèmes de chauffage importants au 127 bis. Selon les chambres, les détenus sont privés de chauffage depuis quelques jours à un mois! Ils nous disent qu’il ne leur a été proposé aucune solution temporaire (couvertures, chauffage d’appoint..). Ils nous disent également que le dialogue à ce propos avec la direction est presque inexistant.
Depuis ce matin, 11 détenus dans une aile du 127 bis sont en grève de la faim. Ils protestent contre leurs conditions de détention indignes :
– Problèmes de chauffage
– Mauvaise nourriture
– Absence de dialogue avec la direction
– Pas de soins médicaux sauf des médicaments pour qu’ils restent tranquille..
L’un d’eux nous a confié : “La prison, c’est mieux”.
Un autre : “on nous laisse mourir ici” , “Rien ne va ici”
Ils sont aussi très fâché car un homme vient d’être amené par la sécurité probablement pour une expulsion vers la Mali ( pays d’origine) alors qu’il a des papiers en règle en Espagne jusque 2024 .
Ils sont très solidaire entre eux dans le centre et revendique le liberté de tou.te.s.
Mobilisons-nous pour dénoncer cette politique inhumaine !
Originaire du Nigeria, il dit être membre d’un mouvement d’opposition politique et être en danger de mort s’il y est renvoyé. Après deux demandes d’asile, le Commissariat général aux réfugiés et apatrides a décidé que ses déclarations n’étaient pas crédibles.
Celui-ci est détenu depuis près d’un an (!!) a fait l’objet de nombreuses tentatives d’expulsion.
Ce vol, à destination de Lagos, partirait d’Allemagne ou d’Autriche et rassemblerait des personnes expulsées de plusieurs pays d’Europe. Empêchons cette expulsion en écrivant, faxant, téléphonant aux responsables de ces actes criminels.
Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.be
Sammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris
voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be
Les mises en Centre fermé connues du week end 30/08/2021
Il a la nationalité espagnole depuis 10 ans, d’origine marocaine. Il a été arrêté à Gand et amené en CF car il n’avait pas ses papiers sur lui.
Il est Roumain, vivait dans la rue avec sa femme et ses 2 petits enfants. Il a été arrêté et amené en CF car il n’avait pas ses papiers sur lui et a commis de minis “troubles à l’ordre public” (vol à l’étalage) . Sa femme et ses enfants belges ont été dirigés par le SAJ (Service de l’aide à la jeunesse) vers un hôpital.
Un homme est en Belgique depuis 15 ans et a 2 filles belges. Il avait un contrat de travail légal. La police est venue le chercher au travail et il a été mis en CF, suite à une confiscation de ses papiers (à cause d’une ancienne condamnation).
Parallèlement à ces arrestations arbitraires et clairement racistes, on constate une augmentation des mises en centre fermé actuellement. Parmi les détenu.es, énormément de personnes sont désespérées. Elles ont effectivement eu des parcours extrêmement difficiles. On entend qu’ elles “pêtent les plombs” face à une situation incertaine. Elles auraient clairement besoin de soutien psychologique, voire psychiatrique.
Énormément de détenu.es ont des enfants reconnus en Belgique et risquent l’expulsion vers leur “pays d’origine”. Pleins d’enfants se retrouvent ainsi sans leur papa ou maman, ce qui ne va pas les aider dans leur développement. A propos de l’enfermement des parents, l’Office répond dans un des dossiers: “les contacts avec la famille et les amis peuvent être maintenus par de courtes visites ou les moyens modernes de communication !”
Les enfermements se poursuivent, entraînant des situations inhumaines de souffrances innommables et n’éveillant visiblement pas l’indignation de quelconques responsables.
Nous sommes tous responsables ! PAS EN NOTRE NOM ! NOTINMYNAME
RECHARGEONS LES TÉLÉPHONES des détenu·e·s en centres fermés
Nous recevons énormément de demandes de recharges de téléphone venant
de personnes détenues dans les centres fermés. Leur téléphone est très
souvent leur seul contact avec l’extérieur, qu’il s’agisse de famille,
d’ami·e·s, de leur avocat·e, ou de faire connaître publiquement leur
situation.
Que leur arrestation ait lieu sur leur route migratoire, ou sur leur
lieu de vie, que leur famille et leurs ami·e·s soient ici ou au pays,
pouvoir prévenir et communiquer avec ses proches est crucial.
Nombreu·x·ses sont celles et ceux qui n’auraient pas les moyens de le
faire sans votre aide.
Vous pouvez soutenir ces détenu·e·s en achetant chez votre épicier,
votre nightshop ou votre libraire une recharge de 10 euros de
l’opérateur Lycamobile. Envoyez-nous alors le code pin inscrit sur cette
recharge à notre adresse mail gettingthevoiceout@riseup.net ou par SMS
sur notre numéro de téléphone 0032(0)484026781. Nous nous chargerons
d’envoyer ce code aux détenu·e·s qui en font la demande. Vous pouvez
aussi, si c’est plus facile pour vous, verser ou encore mieux faire un
ordre permanent de 5, 10, 20 euros ou plus sur le compte dédié :
Collectif Contre Les Expulsions Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB Communication: Lyca
Faites passer ce message à vos ami·e·s et connaissances. MERCI pour eux et pour elles.
Nous avons reçu ce jour plusieurs appels de détenus du centre fermé 127 bis pour un jeune Soudanais de 17 ans qui est enfermé depuis plus de 1 mois et que la sécurité a mis en isolement. Il semble aller très mal et pleure toute la journée. Il n’a aucune visite et est extrêmement seul. Il serait au cachot actuellement (en vue d’une expulsion vers l’Italie ?).
Appel reçu :
“There is here a child in a bad situation. It is reported that the centre’s security put him into an isolation cell now, alone. He is in a very bad situation, bad food, very bad everything, he is only a very young boy, he has no family, no visits.
“This young boy is crying, crying all the day long. This is not a place for a child. Everything is forbidden here. This is not a place for refugees and not for a child. We are not criminals.”
“Visit us please. We are not animals. The food is very bad. There is nobody who thinks about us… Come with bicycle if you want to protest.”
“Ask to United nations to take a look here and to the jail where the boy is.Thank you so much”
Il marchait sur une route peu éclairée avec l’espoir de trouver la lumière au bout de chemin à Arlon.Il s’appelait Hassan et était Soudanais,. Il avait 60 ans. Il a été renversé par une voiture sur le chemin d’un parking Il est décédé ce 29/07/2021 après plus d’un mois de coma
Liste des personnes mortes connues au frontière Belge depuis 2017
HOMMAGE
à :
2017
-Baha , Azerbaïdjan , mort dans un cachot au centre fermé de Vottem (Liège)le 02/02/2017
– Omar, 18 ans, Soudanais, décédé sous un bus à Bruxelles le
23/07/2017
– Dejen, 16 ans, Éthiopien, décédé à Aalter tombé d’un
camion le 04/11/2017
– M, Soudanais, retrouvé dans le canal à Bruxelles le 17/11/2017
2018
-Mohammed, 39 ans, Éthiopien, décédé à Jabbeke poursuivi par
des policiers le 29/01/2018
-M, 22 ans, Algérien, décédé à Zeebruges le 22/03/2018
-Mawda, 2 ans, Kurde, assassinée le 16 mai 2018 à Mons lors
d’une course poursuite
-Amalou Ourez, 20 ans, Guinéen, écrasé par un bus à Berchem St
Agathe ( Bruxelles) le 19/06/2018
-X,19 ans, Vietnamien, renversé par une voiture à Jabbeke le
17/08/2018
-Imran Ullah, Afghan, renversé par une voiture à Ramskapelle sur
la E40 le 09/09/2018
-Kebede,, 25 ans, Erythréen, tué sur un parking à Wetteren sur
la E40 le 12/09/2018
-Gebre, 36 ans, Erythréen, mort suicidé au centre fermé de
Vottem le 09/10/2018
2019
-Adam usman Kiyar, 20 ans, Ethiopien, bien connus à Bxl, mort
dans un camion à Calais le 08/03/2019
-Amaneal, né en 1986, Éthiopien, son corps retrouvé sur une
voie ferrée à Silly ( Tournai) le 17/04/2019
-Mahammat Abdullah Moussa, 25 ans, Tchadien, probablement mort le
17/04/2019 accroché sous un bus gare du Nord à Bruxelles, son corps
retrouvé déchiqueté à l’arrivée à Folkstone
-Géri, 25 ans Erythréen, tombé d’un camion sur l’A29 près
de Rotterdam le 06/07/2019
– Nicknam Massoud ,48 ans, Irakien, retrouvé dans la mer du
Nord à Zeebruges ce 25/08/2019, noyé lors d’un essai de traversée
du « channel pour rejoindre le Royaume Uni à partir de
Dunkerke Irakien,
–Nixon, 34 ans, Sri-Lankais, suicidé au centre ouvert de
Lanaken ce 23/10/2019,
– 39 Vietnamiens retrouvés décédés ce 23/10/2019 dans un
camion à Essex (GB) après un passage à Zeebrugge
Pham Thi Tra My, 26, from Ha Tinh
Nguyen Dinh Luong, 20, from
Ha Tinh
Nguyen Huy Phong, 35, from Ha Tinh
Vo Nhan Du, 19,
from Ha Tinh
Tran Manh Hung, 37, from Ha Tinh
Tran Khanh
Tho, 18, from Ha Tinh
Vo Van Linh, 25, from Ha Tinh
Nguyen
Van Nhan, 33, from Ha Tinh
Bui Phan Thang, 37, from Ha
Tinh
Nguyen Huy Hung, 15, from Ha Tinh
Tran Thi Tho, 21,
from Nghe An
Bui Thi Nhung, 19, from Nghe An
Vo Ngoc Nam,
28, from Nghe An
Nguyen Dinh Tu, 26, from Nghe An
Le Van
Ha, 30, from Nghe An
Tran Thi Ngoc, 19, from Nghe An
Nguyen
Van Hung, 33, from Nghe An
Hoang Van Tiep, 18, from Nghe An
Cao
Tien Dung, 37, from Nghe An
Cao Huy Thanh, 33, from Nghe An
Tran
Thi Mai Nhung, 18, from Nghe An
Nguyen Minh Quang, 20, from Nghe
An
Le Trong Thanh, 44, from Dien Chau
Pham Thi Ngoc Oanh,
28, from Nghe An
Hoang Van Hoi, 24, from Nghe An
Nguyen Tho
Tuan, 25, from Nghe An
Dang Huu Tuyen, 22, from Nghe An
Nguyen
Trong Thai, 26, from Nghe An
Nguyen Van Hiep, 24, from Nghe
An
Nguyen Thi Van, 35, from Nghe An
Tran Hai Loc, 35, from
Nghe An
Duong Minh Tuan, 27, from Quang Binh
Nguyen Ngoc
Ha, 32, from Quang Binh
Nguyen Tien Dung, 33, from Quang,
Binh
Phan Thi Thanh, 41, from Hai Phong
Nguyen Ba Vu Hung,
34, from Thua Tien Hue
Dinh Dinh Thai Quyen, 18, from Hai
Phong
Tran Ngoc Hieu, 17, from Hai Duong
Dinh Dinh Binh,
15, from Hai Phong
– Ermiyas Ungessa, Éthiopien, 28 ans, mort sur une autoroute à Tournai ce 20/12/2019
2021
– Ilyes Abbedou,
homme algérien sans-papiers de 29 ans, mort dans une cellule du
commissariat de la Rue royale à Bruxelles en janvier 2021.
– -Mohammed Mesko, Syrien ,23 ans, suicidé à Bilzen après un énième refus ce 28/04/2021
— Nom inconnu ,
Syrien, 22 ans , noyé dans la mer du Nord par suicide en avril 2021
– Hassan Annour Ahmed Adam né le 01 janvier 1975, Soudanais, décédé ce 30/07/2021 à Arlon renversé par une voiture sur le chemin vers un Parking.
Quand la police Grand-Ducale tabasse et vole des migrants 04/08/2021 : Nous avons reçu un témoignage troublant, montrant à nouveau que l’abus de pouvoir – et c’est un euphémisme car parler de fascisation semble plus adéquat – n’est pas rare parmis les forces de l’ordre, chez nous, mais aussi chez nos voisins luxembourgeois. Nous relatons ci-dessous le témoignage reçu : La nuit du 22 au 23 juin, 6 migrants cachés dans un camion sont découverts par le chauffeur qui les dénonce à la police grand-ducale. A peine les portes du camion ouvertes, les migrants sont jetés au sol et les coups de pieds et de poings pleuvent. Ils ne le savent pas encore, mais il ne s’agit que d’une entrée en matière. Interpellés, les 6 migrants doivent ensuite embarquer dans un véhicule qui roulera environ quarante minutes pour les amener dans un bois. Les deux policiers présents les sortent du combi, leur prennent leurs vestes, leurs téléphones et leurs chargeurs, avant de les y abandonner non sans qu’ils aient à nouveau reçu des coups. Ils mettront près de 3 heures pour trouver leur route et rejoindre Arlon. L’un des migrants tient beaucoup à son téléphone, qui contient le numéro d’une membre de sa famille malade, une hébergeuse a donc tenté de récupérer leurs effets en téléphonant au commissariat. Le policier au bout du fil s’est montré moqueur, niant “cette belle histoire” avant de devenir menançant : “nous allons vous faire arrêter par nos collègues belges”, précisant également qu’il est “bien dommage” que le délit de solidarité n’existe pas en Belgique quand l’hébergeuse leur en a fait part. Un témoignage précédent relatait déjà le passage à tabac de migrants dans une pièce “sans caméra” d’un commissariat grand-ducal, après qu’ils aient été interpellés dans un camion. Vol, menace, insultes racistes, séquestration et coups et blessures, faites ce que je dis, pas ce que je fais ? Combien de longues années de prison un migrant accusé de ces crimes encourerait-il, lui?
Le passage par le parking d’Arlon s’est accru, notamment suite aux attaques de Wetteren et Westkerke, commises par des agents de gardiennages et une maître chien particulièrement sadique déjà mentionnée dans un article précédent. Une autre conséquence indirecte a été la mort d’un migrant soudanais, écrasé par une voiture.
Les violences envers les personnes migrantes doivent cesser. La racine du problème, c’est les frontières et leur blindage que les autorités renforcent constamment. Abolissons-les ! Liberté de circulation et d’installation !
Dans la nuit entre mercredi 28 et jeudi 29 juillet,
plusieurs prisonniers du CRA de Mesnil Amelot ont tenté de s’évader,
alors que d’autres affrontez les keufs et montaient sur les toits des
batiments du centre. Au moins 3 personnes sont arrivées à s’évader !
Il parait que l’action a été bien coordonnée entre les retenus de
plusieurs batiments du CRA 2 et du CRA 3, au point que les flics de la
PAF ont paniqué et ont appelé des renforts de la BAC et des CRS. Vers
une heure du matin, presque deux heures après le début de l’action, les
keufs sont malheureseument arrivés à mater la révolte à coups de lacrymos, grenades de désencerclement et matraques. Mais ils n’ont pas pu attraper tous ceux qui s’étaient enfuis : courage aux évadés et à toustes les autres !
Après les tabassages de la nuit, la répression a continué hier (jeudi) matin : fouilles dans tous les batiments, impossible d’avoir un café ou un truc à bouffer, coups de pression. Plusieurs retenus ont été mis en isolement ou transférés dans le batiment des femmes.
Hier soir, ils ont été transférés dans le CRA de Vincennes (3 personnes) et dans le CRA de Palaiseau. Parmi eux, des personnes qui ont été pas mal tabassées pendant la révolte. Certains voulaient porter plainte contre les flics…
Voici le témoignage d’un prisonnier de Mesnil Amelot à propos de la répression qui a suivi la révolte :
« Tu connais le jeu vidéo « Call of duty » ? C’était pareil.
J’étais dans une chambre tranquil’ et d’un coup j’ai vu des flics courir
dans les couloirs. Ils ont commencé à arroser tout le monde. Flash
ball, grenades de désencerclement, lacrymo… ils ont balancé au moins une
cinquantaine de projectiles. On a tout ramassé. On a un sac rempli !
Ils tiraient de loin, de derrière les barrières. J’ai un vieux là, il a
plus de 50 ans, qui s’est pris un projectile dans la figure. Et quand
ils ont fini de nous allumer, alors les CRS et d’autres flics sont
intervenus. Ils nous ont forcé à sortir dehors les mains en l’air, tout
en nous insultant. Ils ont fouillé les bâtiments, puis les CRS sont
restés toute la nuit devant les grilles. Les flics ils ont le sum’
contre nous. Ca les a véner. Pourtant ils ont pris que quelques
bouteilles d’eau dans la gueule, c’est pas méchant vu tout ce qu’ils
nous ont envoyé. Et c’est rien vu comment on est traité ici. C’est
crade, c’est humide, c’est mal aéré, c’est tellement dégueu qu’on tombe
malade. Donc c’est normal que la situation soit tendue. »
Après la révolte et le gros incendie de janvier 2021, les luttes dans le CRA plus grand de France n’ont pas arretées. En mars, grève de la faim et refus collectif de rentrer dans les cellules. En juin, à l’occasion d’une manif contre les CRA,
les prisonniers à l’intérieur répondent avec force et lancent une grève
de la fraim. Et encore, les résistances individuelles n’ont jamais
arreté et les refus de test pour empecher l’expulsion continuent, malgré
la criminalisation et les menaces des flics.
Ces dernières semaines, l’administration du CRA avait commencé à
installer des clotures encore plus hautes entre les batiments du centre
. Mais la répression, les violences
policières et des murs de plus en plus hauts n’ont pas pu empecher la
révolte et l’évasion.
Monsieur X nous avait témoigné le 05/05/2021 de l’extrême violence qu’il avait subie dans le cachot du centre fermé 127 bis .Nous avions évité de le publier à ce moment-là pour ne pas le mettre en danger de nouvelles représailles dans le centre.
Suite à cette violence, il a présenté d’importantes douleurs au dos traitées par le médecin du centre avec des antidouleurs. Le 30/06/2021 (1 mois et demi plus tard) suite à une persistance de ces douleurs et sa difficulté de marcher un scanner est demandé : “Hernie discale importante”.
Constat d’un médecin extérieur 07/07/2021 : ” Le scanner montre effectivement une hernie discale entre les vertèbres L4 et L5 avec une compression de la racine L5 (5e lombaire) ce qui peut provoquer une douleur sciatique très importante dans le membre intérieur gauche et des lésions du nerf qui peuvent éventuellement devenir chroniques. Si il n’avait aucun symptôme avant ce qu’il a subi dans le centre, on peut éventuellement mettre ces constatations en rapport avec le traumatisme (position forcée prolongée comme il le décrit).
Parole d’une visiteuse 07/07/2021 :“Il attribue son problème au dos aux violences qu’il a subies dans le centre le 5 mai. Il est très précis sur ce qui s’est passé: il a été arrêté le 30 avril et a dû donner son téléphone. Il avait gardé la carte sim et a refusé de la donner quand on la lui a réclamée. Il a été menotté, les mains dans le dos, puis on a attaché ses pieds en repliant ses jambes sur son dos et on l’a frappé dans le dos. Et depuis lors, il a mal. Il est prêt à porter plainte dit-il.”
Suite aux lésions graves constatées Monsieur a été libéré du centre ce 07/07/2021 avec un Ordre de Quitter le TerritoireCe jour 09/07/2021 il demande qu’on publie “Pour que cela ne soit plus infligé aux autres.”
“Je suis au centre fermé 127 Bis, hier mercredi matin vers 9heures, j’ai reçu des messages de mon avocat et je voulais transmettre à mon assistant social, j’ai appelé la sécurité, et il y avait une dame devant ma porte,Elle a ouvert la porte et je lui ai demandé Madame, svp je peux voir mon assistante sociale ?La dame m’a répondu “ton assistante sociale sera là dans l’après-midi”j’ai dit “Mme sil vous plait, c’est un cas urgent pour moi, Je dois faire un recours, c’est aujourd’hui mon dernier délai, si mon avocat ne reçoit pas mes dossiers.” La dame m’a répondu “Mr c’est pas vous qui décidez, il faut attendre jusqu’à cette après-midi”. “Et puis madame prenez ce papier puis le numéro de téléphone de mon avocat et son mail Vous allez déposer dans votre bureau quand vous verrez mon assistante sociale, vous allez lui donner, ça ira plus vite”. La dame voulait fermer la porte alors que j’essayais de lui parler. Moi j’avais un petit téléphone Nokia, je l’ai jeté par terreJe dis c’est n’importe quoi.La dame a pris son téléphone pour appeler la sécurité et ils sont venus . Il y a beaucoup de monde qui est venu. Ils ont demandé ce qui se passe et je l’ai dit ; puis on m’a dit monsieur, écoutez.Tout le monde ici, on doit écouter les gens, la dame je dois lui parler et elle ne veut pas m’écouter, donc moi j’ai jeté ce téléphone“voila Mr, tu dois pas faire ça, tu dois respecter les gensok il faut respecter les gens mais il faut nous respecter aussi, nous sommes des êtres humains comme vous Après, ils ont pris le téléphone, ils sont repartis, Après trente minutes, ils sont revenus avec le directeur du centre ils m’ont dit, Mr on a avisé le nécessaire, il vous faut une sanctionj’ai demandé quelle est la sanction, ils m’ont dit ‘tu dois aller à l’isolement, tu vas rester là-bas pendant 24h. Et puis il n’y a pas de soucis, ils m’ont pris et on m’a envoyé dans la chambre d’isolement. Ils ont récupéré tout ce que j’avais dans les mains, dans les poches, mes chaussures, ma ceinture, ils ont tout pris. J’avais ma carte sim dans ma petite poche, ils m’ont demandé de leur donner ça, j’ai dit non, ça c’est pour moi, je vais garder ça, je vais la mettre dans mon téléphone pour appeler mon avocat pour qu’il me dise ce qu’il faut. Le directeur même est venu, ils ont appelé plus de 7 hommes, ils sont venus me trouver dans la chambre, il a ordonné à ces gens de me prendre par la force et de récupérer la carte sim.Ces 7 hommes sont tombés sur moi, ils m’ont menotté et ils ont marché sur mon dosIls ont fait tout ce qu’il faut pour récupérer la carte sim Ils m’ont menotté, ils ont attaché mes pieds avec des menottes, les deux mains par derrière. Ils sont ressortis Après ils sont revenus encore une deuxième fois pour vérifier si c’était bien attaché.“il faut bien l’attacher pour ne pas qu’il bouge d’ici” ils m’ont attaché une deuxième foisil y avait un monsieur qui a pris mes pieds par derrière, j’étais couché sur le ventre, il a plié mes pieds pour les envoyer vers la tête, tout ça mon dos et ma tête ça me fait mal . Après j’ai crié, je me suis levé et je ne pouvais pas m’asseoir ni me mettre bien. J’ai pleuré et j’ai dit vous avez cassé mon dos.Ils ont couru directement m’enlever les menottes et enlever le scotch. Parce que j’avais pleuré beaucoup il y avait beaucoup de choses sur le matelas, ils ont tout nettoyé, ils ont pris les menottes et le scotch et sont sortis et ils ont fermé la porte. Ils m’ont laissé ainsi 13h jusqu’au lendemain à midi pour revenir me voir. J’étais en carême toute la nuit il n’y a pas eu de nourriture ni de boisson ni rien, il n’y a personne qui est passé. Ils sont passés le lendemain pour me dire que voilà, ton isolement est fini, tu peux sortir. Moi je ne pouvais pas me lever, ils m’ont dit de me lever, j’ai répondu mon dos est cassé je ne peux pas me lever, ça me fait mal. Je suis resté encore deux heures de temps, ils ont vu que vraiment, je n’ai pas bougé. Je suis resté comme j’étais hier, couché sur le ventre. Je n’ai pas bougé , ils ont eu peur peut-être, ils ont appelé l’ambulance, l’ambulance m’a conduit à l’hôpital de Vilvoorde. Là-bas ils ont fait une radio. Le docteur m’a dit qu’il n’y a rien. Ils ont vérifié sur mon dos, il n’y a pas d’os qui sont cassés, je n’ai rien. Ils m’ont repris, renvoyé encore vers le centre. Là ou je suis comme ça, la j’explique depuis un autre cellule d’isolement. Je suis là, donc c’était ça le témoignage et ce qui c’est passé dans le centre.”
Après l’arrestation de Monsieur MBA , puis sa libération par le CCE , ART ICI , l’Office des Étrangers persiste :
Depuis le 30 juin, Monsieur K.H. est détenu au centre fermé caricole.
Il est marocain, a 61 ans et 40 ans de séjour légal en Belgique. Il a une carte de séjour valide. Monsieur K.H. est un patient psychiatrique. Il est handicapé et reconnu par la Vierge Noire.
On lui reproche d’être resté absent plus de 12 mois, sans avoir fait de démarche auprès de la commune de Molenbeek.
Le sadisme de l’Office des Étrangers n’a plus de limite.
Suite à notre article sur les expulsions illégales et honteuses au 127 bis Art ici
Témoignage d’un expulsé : Peu de temps après avoir été expulsé de force vers le Nigéria le 11/06/2021, un anciendétenu du 127bis a voulu partager avec un.e de nos activistes les abus dont il a été victime et la violence du système de détention etd’expulsion belge. Voici des extraits de leur conversation :
Personne expulsée : ” (…) J’ai été traîné dans une pièce isolée,déshabillé au 127bis, centre de rapatriement à Bruxelles, Belgique(…), et plus tard escorté à l’aéroport dans une camionnette avec deuxagents de sécurité, quand j’ai refusé de retourner au Nigéria, j’ai ététraîné hors de la camionnette, parce que j’ai refusé le rapatriementdeux fois. J’ai été rapatrié sans un sou et sans rien pour survivre,comment la Belgique a-t-elle pu être aussi méchante ? Ou peut-être quec’était une méchanceté individuelle ou gouvernementale “.
Activiste : ” Apparemment, la police nigériane vous a demandé de payerle billet, est-ce vrai ? “ Personne expulsée : ” Oui, la compagnie aérienne m’a mis en demeure depayer mon billet “.
Activiste : ” Quand vous ont-ils informé du rapatriement ? Avez-vousreçu une notification ? Avez-vous fait un test covid ? “
Personne expulsée : ” (…) pas de notification, j’ai reçu un message lejour même et j’ai été emmené après quelques heures. Pas de test covid “
Activiste : ” Juste une autre question : avez-vous eu la possibilitéd’appeler votre avocat lorsque vous avez appris votre expulsion ? ”
Personne expulsée : ” On ne m’en a pas donné, même quand je l’ai demandé”. Personne expulsée : ” J’essaie toujours de me remettre du plus grandchoc de ma vie, vivre dans un pays inconnu en craignant pour ma vie,sans toit sur ma tête, parce que j’ai tout perdu, et j’ai été renvoyésans rien, où dois-je commencer maintenant ? ”
Pratiques douteuses au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel
Un détenu avec lequel nous sommes en contact nous a relaté que, récemment, plusieurs détenus de différents pays d’origine avaient été convoqués dans le bureau de l’assistant(e) social(e) sans être notifiés de la raison de leur convocation.
Une fois dans le bureau, l’assistant.e social.e avait « fermé les portes » (selon ses propres mots) et avait annoncé au détenu concerné qu’il était sur le point de faire l’objet d’une expulsion.
Le détenu avait ensuite été transféré directement au cachot, et privé de son téléphone. Le détenu se retrouve dès lors isolé, sans contact avec ses proches et sans possibilité de faire appel à son avocat de manière indépendante. Il avait après été transféré dans les plus brefs délais à l’aéroport.
Il va sans dire que cette pratique exerce une très forte pression sur le détenu concerné. Pris au dépourvu, il n’est pas en mesure de prendre connaissance ou de faire usage de ses droits face à cette expulsion forcée.
Les autres détenus vivent dans la peur de faire l’objet du même procédé. Il faut rappeler que nombre d’entre eux clament être en grand danger s’ils sont renvoyés dans leur pays d’origine.
Ce même détenu nous a fait part d’une autre pratique douteuse : un détenu a été convaincu de faire un test covid car il devait être transféré dans un autre centre et que cela lui éviterait une quarantaine dans son nouveau centre. Une fois le test réalisé, il a immédiatement reçu un ticket de retour. Cette pratique nous avait déjà été signalée à plusieurs reprises par nos ami.e.s du CRACPE au centre fermé de Vottem .
Le conseil du contentieux a suspendu la décision de refoulement de MBA et il devrait être libéré dans la journée. La décision reconnaît que l’Office des Etrangers n’a tenu aucun compte des 50 ans de séjour en Belgique. Une toute petite victoire contre l’injustice et l’arbitraire de l’Office des Etrangers, mais une victoire quand même.
26/06/2021 Détenu et bientôt expulsé après 50 ans de séjour légal en Belgique.
Monsieur M.B.A. est marocain. Il arrivé en Belgique il y a 50 ans, à 13 ans avec ses parents.
Il a toujours vécu en Belgique avec toute sa famille. Il s’est marié, a eu un enfant, a divorcé… Une vie normale.
Jusqu’en janvier 2020 quand il part pour le Maroc et ne peut revenir à cause de la pandémie.
Les frontières sont fermées. Quand elles rouvrent, les billets sont hors de prix. Il ne parvient à revenir qu’en juin 2021. Arrivé
à Zaventem, il est détenu en centre fermé, alors que sa carte
d’identité est toujours valable. Il doit être expulsé vers le Maroc
mardi prochain.
Sa faute? Il aurait dû prévenir la commune d’Anderlecht de son départ à l’étranger pour plus de 12 mois . Sauf qu’en partant, il n’imaginait pas rester coincée plus d’un an en raison d’une pandémie mondiale. Qui aurait pu prévoir cela en janvier 2020?
C’est une des nombreuses situations kafkaïennes au 127bis, zone de non-droit.
La capacité des CF augmente progressivement suite à ” l’assouplissement des mesures sanitaires” . Les expulsions restent extrêmement difficiles en raison des exigences Covid de la majorité des pays et des compagnies aériennes et grâce aux actions des détenus.
Actuellement, les durées de détention sont généralement particulièrement longues (jusqu’à un an !) en raison des difficultés de déporter vers la majorité des pays . En effet, beaucoup de pays et certaines compagnies aériennes exigent un test covid négatif . Beaucoup de détenus refusent ces tests pour éviter leur expulsion et l’Office les maintient en détention. Aussi, des propositions de vaccination ont été faites dans certains centres. Des détenus ont refusé car pour eux cela signifie déportation.Une nouvelle petite astuce, toujours des plus perverses, inventée par l’Office pour déporter :des détenus sont invités à faire un test Covid, soi-disant pour contrôler l’épidémie dans le centre, ou en vue d’un transfert. Une fois le test effectué, l’Office réserve un vol de déportation dans les 2 jours.
LES CENTRES FERMES
A Bruges une 60aine de détenus actuellement ( pour 112 places). Parmis eux, 12 Vietnamiens arrêtés sur nos côtes après une tentative de passage du canal vers la GB.
A Merksplas une trentaine dans 2 blocs (pour 146 places) dont une dizaine de Tunisiens détenus depuis longtemps, jusqu’à 8 mois. Une importante solidarité y règne entre eux ! Un homme a subi une tentative d’expulsion après 8 mois d’enfermement. Il a refusé et a été transféré au centre fermé de Vottem.
Au 127 bis 3 ailes sont ouvertes avec au total une petite cinquantaine de détenus (pour 120 places).
A Holsbeek, centre fermé pour femmes , très peu de nouvelles malgré une visite surprise d’activistes .Il semble que le 03/06/2021 des cas de COVID positif ont été détectés mais les contacts ne sont pas faciles. Caricole: allées et venues très fréquentes : arrestation à l’aéroport, isolation pendant 10 jours puis refoulement vers leur pays de départ s’ils ne demandent pas l’asile
APPEL à des aides psychologiques pour les détenu.E.s
Certains détenus présentent de graves souffrances psychologiques, voire psychiatriques suite à un trajet difficile et à un enfermement depuis de longs mois sans perspective . Les services médicaux font la sourde oreille malgré des visites de médecins extérieurs qui attestent de ces graves souffrances. Un détenu parmis eux a été hospitalisé en psychiatrie. Appel à des psychiatres ou psychologues pour intervenir dans les centres.
POPULATION dans les centres fermés :
L’Office sélectionne les personnes enfermées. Actuellement, beaucoup sont transférés de prison (double peine), certains sont arrêtés à l’aéroport et sont en cours de demande d’asile, d’autres encore , sans papiers, sont arrêtés sur la voie publique. Les nationalités surtout visées actuellement sont les Tunisien-ne-s, les Afghan-e-s, les Guinéen-ne-s, et des personnes de l’Europe de l’Est qui sont très rapidement déportées
‘Even if I would be dead, it would be better, I would be in peace’
“Ou je me tue , ou je tue quelqu’un ici!!!!!!”
“Je veux bien rester des années en centre jusqu’à ce que j’aie mes papiers mais pas retourner dans mon pays ou je vais me faire tuer”
“Chaque mois ils me disent “encore un mois, encore un mois, quand est-ce que je pourrai sortir? ils essaient de tuer ton mental petit à petit”
“C’est Merdeplas , pas Merksplas”
Suite à la libération d’un camarade un détenu nous dit : “Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir”
“Peur de devenir fou”
PERSONNES n’a sa place dans ces centres fermés. Cela ne fait que rajouter souffrances et humiliations à un parcours déjà bien chaotiques
Soutenons les sans papiers et battons-nous contre ces agissements d’un état raciste et d’exclusions
La terre est à tout le monde.
Liberté de circulation et d’installation pour tou(te)s
———————————————————————————————————
Pour rappel: besoin d’aide
DEUX APPELS DE SOUTIEN DISTINCTS
RECHARGEONS LES TÉLÉPHONES des détenu·e·s en centres fermés
Nous recevons énormément de demandes de recharges de téléphone venant
de personnes détenues dans les centres fermés. Leur téléphone est très
souvent leur seul contact avec l’extérieur, qu’il s’agisse de famille,
d’ami·e·s, de leur avocat·e, ou de faire connaître publiquement leur
situation.
Que leur arrestation ait lieu sur leur route migratoire, ou sur leur
lieu de vie, que leur famille et leurs ami·e·s soient ici ou au pays,
pouvoir prévenir et communiquer avec ses proches est crucial.
Nombreu·x·ses sont celles et ceux qui n’auraient pas les moyens de le
faire sans votre aide.
Vous pouvez soutenir ces détenu·e·s en achetant chez votre épicier,
votre nightshop ou votre libraire une recharge de 10 euros de
l’opérateur Lycamobile. Envoyez-nous alors le code pin inscrit sur cette
recharge à notre adresse mail gettingthevoiceout@riseup.net ou par SMS
sur notre numéro de téléphone 0032(0)484026781. Nous nous chargerons
d’envoyer ce code aux détenu·e·s qui en font la demande. Vous pouvez
aussi, si c’est plus facile pour vous, verser ou encore mieux faire un
ordre permanent de 5, 10, 20 euros ou plus sur le compte dédié :
Collectif Contre Les Expulsions Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB Communication: Lyca
Faites passer ce message à vos ami·e·s et connaissances. MERCI pour eux et pour elles.
SOUTENIR LES LUTTES contre les centres fermés et contre les frontières
Les luttes contre les centres fermés, les expulsions et les
frontières (tractages, affichages, publications, événements,
logistique, actions diverses, ,…) nécessitent de l’énergie mais aussi
des ressources financières. Vous désirez soutenir les luttes financièrement ? Faites un don – ou mieux, un ordre permanent :
Collectif Contre Les Expulsions Banque Triodos: BE 13 523045586439 Communication: Soutien aux luttes
Faites passer ce message à vos ami·e·s et connaissances. MERCI !
Depuis 1993, la politique militarisée de la forteresse Europe est responsable de la mort de plus de 40.555 personnes. Noyées en Méditerranée; abattues aux frontières; mortes suicidées dans des centres de détention, torturées et tuées après avoir été expulsées ; l’UE a du sang sur les mains.
Une des agences qui collaborent a grand frais à cette répression criminelle est l’agence FRONTEX
C’est un nouveau mouvement international qui se lève aujourd’hui pour abolir Frontex. Une journée d’actions qui viseront l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes et ce dans 7 pays différents. Parce que l’Europe a du sang sur les mains et que nous refusons d’en être passivement complices.Rejoignez-nous !
Une vingtaine d’activistes ont ensanglanté les bâtiments bruxellois de l’agence Frontex (Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes). Cette action participe au lancement d’une campagne européenne pour la fin de l’agence et son monde.
Ce 05/06/2021 à Nice se tient l’action féministe Toutes Aux Frontières pour dénoncer les murailles dressées autour de l’Europe, pour la liberté de circulation partout, tout le temps, et pour rompre définitivement avec l’histoire patriarcale et militariste des frontières.
À Bruxelles aussi, ce matin, devant l’Office des étrangers, une banderole de soutien a été brandie. #NoBorders
Tentative d’Expulsion sur un vol charter FRONTEX ce 26/05/2021
Ressortissant nigérian, il a fui son pays via le Bénin pour trouver refuge en Belgique. Il est détenu dans le centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel depuis plusieurs mois. Il nous dit être membre d’un mouvement d’opposition politique et être recherché par les forces de l’ordre. Après deux demandes d’asile, le Commissariat général aux réfugiés et apatrides a décidé que ses déclarations n’étaient pas crédibles.
Il avait subi une première tentative d’expulsion vers le Bénin le 03/04/2021 qu’il avait refusée. Précédent appel ici
On lui annonce ce jour 21/05/2021 qu’il sera expulsé ce 26/05/2021 vers le Nigeria;
Après recherche et contacts en Allemagne https://noborderassembly.blackblogs.org/deportation-alarm/ il est probable qu’il sera mis de force sur un vol FRONTEX qui part de Düsseldorf et passera par Vienne avant de déposer un nombre inconnu de Nigérian.e.s à Lagos, avec la complicité de la compagnie Titan Airways
Il clame être en danger de mort! Il a besoin de soutien!! Empêchons cette expulsion en écrivant, faxant, téléphonant aux responsables de ces actes criminels.
D’après nos informations, plusieurs cas de coronavirus ont été détectés au centre fermé pour étrangers de Vottem. À ce jour, on y compte 4 personnes porteuses du virus parmi les détenus, et 8 parmi le personnel.
« A l’extérieur », pourtant, les mesures sanitaires sont strictes et très répressives lorsqu’elles ne sont pas suivies… Ainsi lorsque nous avons organisé notre manifestation annuelle contre le centre fermé de Vottem le 9 mai, nous avons dû nous plier à de nombreuses règles, pour un rassemblement sous conditions, et la marche habituelle de Liège à Vottem a été interdite !
Depuis le premier confinement, ce n’est pas la première fois que cette situation chaotique et néanmoins prévisible se présente : le virus a franchi les barbelés, probablement véhiculé par les membres du personnel qui, eux, ont une vie avec des contacts sociaux. En effet pour les détenus, depuis longtemps maintenant, les visites se font sous surveillance et avec plexiglass interposé. Si les membres du personnel ont évidemment la possibilité de rentrer chez elles et chez eux, et de bénéficier des soins adéquats, ce n’est absolument pas le cas pour les personnes détenues.
D’après les témoignages que nous avons recueillis, les détenus malades du COVID ont été mis au cachot « pour les isoler ».
Qu’est-ce qu’un cachot à Vottem ? Une minuscule pièce, tout en béton, une lucarne en guise de fenêtre, un simple matelas posé sur un socle en béton quasi à même le sol, un wc dans la cellule, et un petit évier. Les conditions d’hygiène de ces cachots sont déplorables. L’ isolement est effectivement total : des agents de sécurité passent voir de temps en temps si tout va « bien » derrière la porte blindée.
Que l’on soit malade ou asymptomatique, le placement en cachot n’est pas une mesure d’isolement médical, et un cachot n’est pas un lieu où être soigné ! Parmi ceux qui sont atteints par le virus, certains sont malades .
Nous nous inquiétons quant à la qualité du suivi médical, alors même que la mise au cachot en tant que telle peut aggraver les symptômes, et être très dommageable (humidité, froid, manque d’hygiène). Elle est aussi stressante et stigmatisante, aurait-on « commis » la faute d’être malade ?
Par ailleurs, les mesures préventives nous sont décrites comme tout à fait dérisoires : certain.es détenu.es ont demandé du gel hydroalcoolique, ce qui leur a été refusé.
Dans la situation de pandémie que nous connaissons, chacun et chacune doit avoir le droit à la protection de sa santé, aux soins, et à la vaccination. Les centres fermés pour étrangers sont, à tous points de vue, un régime d’exception, y compris dans ce domaine.
Rappelons que ces centres ont pour seule fonction de mettre en œuvre des mesures d’expulsion, et de briser la résistance des personnes face à cette expulsion programmée : des personnes qui ont cherché à construire leur vie ici, mais n’ont pas obtenu leur séjour, à cause des politiques restrictives de l’Europe-forteresse en matière d’asile et d’immigration.
Vous trouverez sur le site de « Getting the voice out » de nombreux témoignages recueillis dans les différents centres fermés. Nous rappelons nos revendications, plus que jamais d’actualité, en cette situation de pandémie mondiale :
Premièrement je vais commencer : il y a un monsieur qui est venu, il était en quarantaine, il a été testé le 31 mars positif donc on l’a mis en quarantaine pendant deux semainesAprès quand il est sorti on l’a mis avec tout le monde qui se trouvait dans le centre, il s’est retrouvé dans une chambre avec d’autres personnes qui ont commencé à parler à lui (….) Le gars est victime depuis très longtemps – “mais pourquoi tu n’étais pas où il y avait tout le monde ? ” “j’ai été testé positif”, “oh tu as le corona!” “non après j’ai été négatif” ok Le matin le monsieur de la sécurité est venu “viens tu vas faire le test corona” il est parti faire le test de corona Quand il est revenu il a dit: “après-demain je pars à Aachen (Allemagne), oh ok c’est bon On était en train de regarder la télé avant-hier , avec le monsieur on voit la dame infirmière arriver:Elle avait les documents en main alors ….en français on l’aide ……quand il a ouvert on a vu que c’était positif, alors tout le monde a commencé à crier”comment c’est positif”?! L’infirmière l’a pris, elle est partie avec le monsieur au couloir pendant 20 minutes, ils ont discuté..ils ont parlé pendant 20 minutes. Quand il est revenu il n’a pas voulu remontrer le papier et nous dit que c’est négatif. Comment est ce possible que c’est négatif?”Tout le monde a vu que c’est positif! Un autre monsieur est allé chez l’infirmière et demande “mais comment vous pouvez mélanger quelqu’un qui a le corona ?” l’infirmière dit “le corona c’est personnel”Tout le monde était ÉTONNÉ! , “En plus il y quelqu’un qui dort dans sa chambre, il ne dort pas seul! Il vient se mettre avec tt le monde…….” Il faut parler de la réalité des choses ici, vous mettez la vie des gens en danger , vous mettez la vie en danger de personnes qui ont déjà des problèmes de santé; Pendant qu’ on est train de discuter un gardien est venu chercher ses affaires. Le monsieur est parti en isolement sans ses affaires.(…)Le matin on nous a dit qu’il était parti En arrivant en Allemagne il a été renvoyé à Bruxelles par ce que c’était positifil ne peut pas entrer en Allemagne parce qu’il est positif les documents disent que c’est positif, pas un peu positif. ça n’existe pason l’a mis en quarantaine à nouveau Ce matin le monsieur de la direction arrive il explique, non il n’y a pas de problème “mais comment est-ce possible, le document dit que c’est positif positif et pas un peu, vous mettez la vie des gens en danger (….)” et l’infirmière la manière dont elle parle non, c’est comme si on était des bêtes, c’est comme si on n’est pas des humains en fait! et la manière dont l’assistance sociale s’est comportée ! non c’est comme des agents de la CIA, non ils sont là pour dire “retournez dans votre pays “ On n’a même pas des infirmières pour en parler, même pas des gens pour en parler dans ce cas Ils veulent nous faire rentrer, on te donne 100 euros, tu prends l’avion, il faut que tu rentres.On vit l’enfer ……On doit dénoncer tout ce qui se passe dans les centres, c’est pas correct, c’est pas comme ça que ça marcheOn pourrait dévoiler tout ce qui se passe dans le centre , si on avait un smartphone
on leur a expliqué ,à la direction : il y a positif et négatif..,qu’il y a des personnes asymptomatiques, sans symptômes mais ils peuvent propager.. On a tous été en contact avec ce Monsieur. on est sans doute COVID positif Personne ne fera le test et on ne va plus manger car on est peut-être positif.Si on meurt on mourra On a de nouveau expliqué et l’infirmière a voulu obliger les personnes a manger s’il vous plaît,
[CENTRE FERMÉ D’HOLSBEEK] Deux ans après l’ouverture de ce centre immonde, une cinquantaine de militant.es manifestent aujourd’hui leur rage contre les frontières et leur soutien aux détenu.es.
06/05/2021 : Le 1er épisode de notre podcast LANCE-PIERRE est dès maintenant disponible sur Spotify, SoundCloud, Acast : courez-y l’écouter, le partager, diffuser partout autour de vous ce nouveau son enragé contre les centres fermés !
Qu’est-ce qu’un centre fermé, et qu’est-ce que ça évoque dans l’imaginaire collectif ? Qu’est-ce que l’État cherche à nous cacher derrière les grilles et les barbelés ? Que nous en disent les premières personnes concernées par cette réalité ? Comme des pierres lancées à la figure des frontières, par milliers, jusqu’à les briser…
LANCE-PIERRE , Getting The Voice Out , épisode 1 : dès à présent disponible sur les plateformes de podcast ! Bonne écoute
Un Erythréen, détenu dans le centre fermé 127 bis de Steenokkerzeel, a été testé positif au COVID-19 il y a deux semaines et a été mis en quarantaine pendant 14 jours. Vraisemblablement en raison d’une éventuelle expulsion vers l’Allemagne, l’homme a dû subir un nouveau test le 27/04/2021. Ce test s’est révélé à nouveau positif, mais malgré cela, il a été transféré à nouveau dans le groupe où il partageait également une chambre avec une autre personne. Les résultats n’ont jamais été montrés ou communiqués aux détenus mais ont été découverts par eux.
Des codétenus n’ont pas été testés et ont entamé une grève de la faim aujourd’hui (29/04) en signe de protestation. Ils disent “ils veulent nous tuer”. Ils estiment que la direction leur a délibérément caché les résultats des tests et a ainsi mis leur santé en danger. Ils accusent la direction d’un manque de communication et de respect à leur égard. Cet après-midi (29/04), une réunion a eu lieu entre les détenus et la direction. La direction nie le fait que la personne soit toujours contagieuse après ces résultats de test positifs.
Les détenus craignent pour leur santé.et accusent la direction de manque de respect. Ils continuent leur grève de la faim et exigent leur liberté. Les détenus veulent transmettre ces faits aux médias et demandent aux journalistes de communiquer sur ce qui se passe dans le centre.
Il est également à noter que le numéro de la Ligue des droits de l’homme, que les détenus ont tenté de joindre, est inaccessible. Ils reçoivent le message “ce numéro n’est pas autorisé”. A l’instar de certains sites web bloqués, ce numéro est apparemment aussi inaccessible pour eux.
contact GETTINGTHEVOICEOUT : O484 02 67 81
Témoignage en FR : “Le Corona c’est personnel” dit l’infirmière , “on vit l’enfer” dit il: ici
Expulsion reportée!
Hier après-midi, notre contact a été transporté à l’aéroport en vue de
son expulsion. Après qu’il ait réaffirmé aux agents de police qu’il
était en danger de mort s’il était expulsé, il a été reconduit au 127
bis. Cependant, l’expulsion n’est que reportée. Il lui a été confirmé
que lors d’une tentative future il serait sous escorte policière. La
mobilisation continue!
Vol Brussels Airlines en direction de Cotonou. Prévu le 3 avril 2020 à 14.55
SN 231 vers Abidjan avec escale à Cotonou
Un de nos contacts, enfermé au 127bis, s’apprête à être embarqué de force dans un avion vers le Bénin.
Ressortissant nigérian, il a fui son pays via le Bénin pour trouver refuge en Belgique. Il nous dit être membre d’un mouvement d’opposition politique et être recherché par les forces de l’ordre.
Après deux demandes d’asile, le Commissariat général aux réfugiés et apatrides a décidé que ses déclarations n’étaient pas crédibles.
Il clame être en danger de mort! Il a besoin de soutien!!
Empêchons cette expulsion en écrivant, faxant, téléphonant aux responsables de ces actes criminels.
Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.be
Sammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be
Tou.te.s ont été amené.e.s au commissariat, colsonné.e.s. Quatre (2 femmes et 2 hommes) ont été transféré.e.s au centre fermé de Bruges et de Holsbeek en vue de leur expulsion
Témoignages de migrant.e.s et de soutien :
RAFLE au campement du lieu dit “La forest’ à Waremme – mardi 23.03.2021
“Suite à l’appel lancé, je me rends sur les lieux. il doit être +/- 9h15. il ne restait aucun véhicule de police. comme à l’accoutumée, j’entre dans la “forest” dans le but de rencontrer d’éventuels jeunes qui auraient pu échapper à la police. plus personne ! je constate que toutes les tentes ont été ouvertes, toutes sans exception. Et plus personne. Tout le monde a été embarqué en abandonnant non seulement leurs effets personnels (sacs à dos, GSM, …) mais aussi parfois, leurs chaussures. De toute évidence, il ne s’agit pas d’un départ volontaire.
” Ils me disent avoir été sortis de leur tente par des policiers avec des chiens, à 7h00, en plein sommeil. Leurs mains attachées avec des colsons. A plusieurs reprises, ils ont demandé en anglais, « que se passe-t-il? Qu’est-ce qu’on a fait? ». Ils n’ont pas reçu de réponse et ont été conduits au commissariat. Ils sont restés là-bas, les mains attachées. Les policiers ont pris photos, empreintes et nom. Tout ceci en anglais, les uns traduisant pour les autres. Aucun interrogatoire sur d’éventuels méfaits. A ce jour, les jeunes qui ont été arrêtés me demandent encore le “pourquoi. ”
“Les jeunes mis à l’abri ne savent pas ce que la police leur voulait. Ils ont pris nos affaires, ont demandé notre nom puis on devait attendre dans la cour de la maison de la police. On est resté attaché tout le temps. Maintenant, tout le monde est libre.
ils ont eu très peur surtout à cause des chiens et le fait qu’il y avait beaucoup de policiers partout dans le camp. Ils ne comprenaient pas pourquoi ils étaient arrêtés et personne ne leur a expliqué. “Too much stress”
Ils ont demandé si j’avais déjà vu ça à Waremme et si ça arrivait souvent… (aussi en Belgique, à Waremme?)
“Un jeune revient vers la forest. il s’agit du premier libéré : il est stressé, a peur mais fait confiance aux bénévoles qu’il connait et il est mis à l’abri. Il nous explique qu’à 7h du matin, on a frappé à son porte.
“Je dormais. J’ai ouvert et il y avait la police partout dans la forêt, à chaque “maison”, avec des chiens. On nous a fait sortir sans rien nous dire.” Puis, avec les gestes de poignets liés, il nous explique que la police lui a attaché les poignets avec “plastique” – comprenons des colsons – puis emmené hors de la forest pour ensuite entrer dans les véhicules.”
“Un autre veut absolument retourner à la forêt pour vérifier si son sac y est toujours. dans la précipitation et la peur, il ne se souvient plus si la police lui a laissé emmener son sac ou si la police l’a gardé. Il ne retrouvera pas son sac.”
D. nous dira aussi avoir demandé pour aller uriner. c’est possible mais sans lui libérer les mains, sans ôter les colsons.
“Les jeunes mis à l’abri ne savent pas ce que la police leurs voulait. ils ont pris nos affaires, ont demandé notre nom puis on devait attendre dans la cour de la maison de la police. on est resté attaché tout le temps. oui, Maintenant, tout le monde est libre.
ils ont eu très peur surtout à cause des chiens et le fait qu’i y avait beaucoup de policiers partout dans le camp. Ils ne comprenaient pas pourquoi ils étaient arrêtés et personne ne leur a expliqué. “Too much stress”
Ils ont demandé si j’avais déjà vu ça à Waremme et si ça arrivait souvent… (aussi en Belgique, à Waremme?)”
Et Ci-dessous, le témoignage des femmes qui étaient sur place :
Elles dormaient, la police leur a demandé de sortir mais comme elles dormaient elles ne sont pas sorties de suite et la police est entrée dans la tente.
Ils ont allumé une lampe et les ont fait sortir. Ils ont mis les colsons. Ils ont pris 10 personnes dans la camionnette de la police et emmenés au bureau de la police. Ensuite aux alentours de 4h, ils les ont rassemblés et pris les les empreintes et les photos.
Pas de nourriture pendant la journée;
Ensuite elles ont été emmenées ailleurs.
Merci au collectif Freedom & Solidarity pour la récolte des témoignages. A signaler leur démenti dans la presse le collectif “Freedom & Solidarity” s’étonne d’être cité dans la presse concernant une quelconque concertation avec la Police au sujet de l’arrestation “collective” (pour ne pas dire rafle) de tous les migrants du lieu-dit la Forest, ce mardi matin, dès 07h, sur Waremme.”
21/03/2021:127 bis – On ne compte plus les grèves de la faim, les automutilations, les cris de désespoir et de colère.
Ils sont une cinquantaine dans le centre : des demandeurs d’asile, des sans papiers dont certains arrêtés à leur travail, certains suspectés de “mariage blanc/gris”, un homme de 62 ans enfermé depuis 4 mois, un Portugais avec un contrat de travail en Belgique, un Palestinien de Gaza très malade, 5 hommes de la RDC menacés d’expulsion vers leur “pays d’origine”, etc.
Il semble y avoir une importante solidarité entre eux. Ils s’inquiètent tous beaucoup pour un Palestinien en grève de la faim depuis plusieurs jours. Celui-ci serait sans avocat, comme d’autres détenus enfermés parfois depuis des mois qui n’ont pas accès à un avocat, alors que l’administration du centre devrait leur fournir une assistance juridique (ex avocat prodeo) dès leur arrivée !
Huit personnes ont également entamé une grève de la faim de 24 heures le vendredi 12 mars pour protester contre leur enfermement et les mises au cachot systématiques pour tous ceux qui réclament leurs droits (même quand il s’agit de réclamer du café au lever !).
Un Palestinien est depuis 9 jours en grève de la faim…
“Liberté” “Aucun droit ici” “Vous êtes comme un game ici” “Nous sommes avec vous” “Ici on est comme des animaux parqués !” “FUCK THE POLICE” “ici on est maltraité dehors et dedans, c’était peut-être mieux dans mon pays au final” “je reste calme car le comportement est comptabilisé” “Y a plus de personnel que de détenus, et 3 directeurs pour faire quoi?” “On dit que vous êtes dans un centre mais vous êtes en prison” “On te donne de la nourriture juste pour te maintenir en vie”
La direction leur annonce ce 12 mars 2021 qu’il y aurait un cas COVID parmi les détenus mais quand ils ont demandé des tests, on leur a refusé. Ils n’ont pas de masques, le personnel en porte mais parfois “oublie de les mettre”.
Les détenus nous disent que des activistes sont allés devant le centre à plusieurs reprises pour exprimer leur soutien. Ils étaient très contents. ” We need help, You are always welcome “ ” every thing is bad here” ” thanks everybody “ ” we miss you “
On reçoit un appel d’un détenu lors d’un rassemblement devant le centre. “10 gardiens ont sauté sur un Algérien, en mode “George Floyd” parce qu’il criait LIBERTÉ. “Je n’avais jamais vu ça ! Et j’ai eu très peur!” Il demande qu’on saisisse les caméras de surveillance dans le couloir où cela s’est passé entre 14h et 14h30 pour visionner cette agression du vendredi 12/03
Lors d’un autre rassemblement de soutien à l’extérieur du centre, un détenu a demandé qu’on photographie son torse et des marques résultant dune automutilation indiquant la colère et le ras-le-bol extrême dus à une situation intenable. (photo ci-joint).
Il ne mange plus et ne boit quasiment plus depuis 5 jours pour dénoncer sa détention et ce lieu qu’il insiste pour nommer prison, et pas centre. Ses codétenus indiquent qu’ils craignent pour sa santé et qu’il soit proche du coma. Une intense solidarité entre détenus s’organise autour de sa situation. Il connait la prison de Gaza et ne pensait pas se retrouver en prison en vivant en Belgique. Il veut sortir de là et retrouver ses jeunes enfants. Il a été mis au cachot pendant 24 heures dans le froid car il aurait trop communiqué avec des militant.es venu manifester leur soutien aux détenus depuis les grilles du 127bis.
“NON NON NON ! NOUS NE L’ACCEPTONS PAS !Toujours en résistance face à l’illégitime, les centres fermés pour étrangers et les expulsions !” L’évènement ici https://www.facebook.com/events/434099557678718/
Deux blocs du centre sont actuellement occupés, et les détenus ne sont plus deux, mais 3 par chambre, toujours sans masque. Ils nous disent que la nourriture est mauvaise et insuffisante, que les soins médicaux sont quasi absents. Par ailleurs, la promiscuité crée des tensions internes.
Ce sont principalement des “doubles peine” à Merksplas, enfermés en vue de leur expulsion vers un pays qu’ils ne connaissent pas toujours, après avoir purgé une peine de prison. Double peine ici
“On nous traite comme des chiens” “J’ai payé, j’ai fait ma peine, j’ai payé”
Une personnes arrivé à l’âge de 7 ans en Belgique nous dit : “J’ai payé ma dette envers la société, envers la justice. Et tout d’un coup on me dit de retourner dans un pays que je ne connais pas. Pour moi c’est difficile à avaler” “Je suis démoli par le stress” “Les chefs (=les matons) nous provoquent, sont agressifs” “MIJN LEVEN IS HIER. Ik ga hier kapot”
Un détenu témoigne suite à un entretien avec un agent de l’office des étrangers : “Il m’a torturé, il m’a dit de choisir entre 2 pays en Afrique” “depuis ce jour, je ne dors pas” “il m’a dit tu vas rester ici, on va te garder pendant un an” “il m’a torturé bien bien bien” “On m’a dit on te laisse 5 jours pour réfléchir mais j’ai déjà dit ce que je pense : “Premièrement c’est pas mon pays, je retourne là-bas, je vais en prison. on va me torturer, c’est du suicide pour moi”
“Depuis mercredi je mange plus, je prends plus les médicaments. On m’a dit si tu manges pas, tu vas rester dans le cachot. Mais ça change quoi ? Je suis fatigué, fatigué. C’est bizarre la loi en Belgique. Je vis comme quelqu’un qui a commis un crime” “Le cachot c’est dégoutant, le lit avec les toilettes…”
Quand ils doivent passer en chambre du conseil pour une demande de libération, certains ne sont pas prévenus et pas amenés, d’autres sont mis au cachot la veille puis amenés au tribunal, menottés : “PAS DE DROITS ici ILS VEULENT NOUS DÉMOLIR”
Gros mouvement de grève de la faim depuis 03/03/2021Appel ici 11 personnes d’une aile de Merksplas débutent une grève de la faim pour exiger leur libération. Ils sont inexpulsables et certains sont enfermés depuis plus d’un an (certains depuis 15 mois). Comme le mouvement s’élargit dans d’autres ailes, la répression est utilisée : une dizaine de personnes sont mises au cachot. A notre connaissance 2 à cette date y sont toujours et une personne a été transférée vers l’aile sécurisée de Vottem. Ils réclament leur liberté.Témoignages ici
Des militant.e.s sont allés exprimer leur solidarité devant le centre.. voir indymedia ici
“Je sais pas quoi faire… pour trouver la liberté” “C’est comme ça la vie, des fois il y a des choses qui arrivent, il faut résister. Il faut résister. On espère qu’après il y aura des bonheurs.”
04/03/2021 3Appel à soutien, grève de la faim massive!
Une grève de la faim a commencé hier soir au centre fermé de Merksplas. 11 détenus ont refusé de se rendre au réfectoire.
Ce matin le mouvement prend de l’ampleur et mobilise un grand nombre de détenus. Ils réclament leur libération!
En raison de la crise sanitaire et des difficultés de voyage, les détenus sont enfermés pour des périodes anormalement longues, jusqu’à une année entière. Certains ont leurs familles, leurs amis, parfois des enfants en Belgique et ne veulent pas en être séparés.
Depuis notre dernière publication sur la situation ( message ici ), rien n’a changé pour les personnes subissant des ” doubles peines “. Ce sont les mêmes ” doubles peines ” qui attendent, mais ils ne savent plus quoi. Ils sont déplacés de centre en centre en fonction de la situation pandémique dans les centres. Le centre fermé de Bruges a été fermé, la majorité du personnel étant testé positif et mis en quarantaine. Témoignages ici : Les 14 détenus de Bruges ont été transférés à Merksplas ou au 127 bis, puis, après une semaine, se sont retrouvés à Bruges. Une belle bande de copains qui vivent cette tyrannie depuis des mois. Actuellement ils sont très stressés et fatigués et nous envoient ce message ce 03 févier 2021: ” Il y a des travaux depuis une semaine, une aile a été transférée vers une autre. Nous sommes 10 avec un accès moindre aux toilettes. On doit demander l’autorisation pour aller aux toilettes. Ce jour, on va être transférés de l’autre côté pour la journée puis revenir pour la nuit. On en a marre, on veut parler à la direction, demander un transfert, refuser de quitter l’aile. “
Trois des prisonniers ” double peine ” de longue date ont été expulsés par jet privé avec escorte vers la République démocratique du Congo, seul pays non européen qui semblent actuellement accepter ces expulsions. Il y a lieu de se questionner sur des accords (secrets) entre la Belgique et leur ancienne colonie la RDC : Appel ici
De nouvelles arrestations
Par contre il y a nettement plus d’entrées et de sorties dans les centres. Des “sans-papiers” de l’Europe de l’Est se font arrêter en général sur la voie publique, sont enfermés et après quelques jours, souvent sans leur laisser le temps de prévenir un.e avocat.e et de faire un recours contre leur arrestation, sont renvoyés en avion vers leur pays d’origine (Albanie, Serbie, Roumanie, …).
Autre changement : on observe qu’il y a plus d’enfermements de “sans-papiers” et/ou “de migrant.e.s en transit” arrêté.e.s dans les villes, les gares, à leur domicile parce que sans papiers. Pour exemple un détenu nous rapporte ce 08/02/2021 que dans un des blocs à Merksplas ils sont passés de 10 à 20 personnes en quelques jours et de 2 à 3 dans les chambres. SANS MASQUES! Ils sont très inquiets.
Va-t-on à nouveau revenir à l’arrestation en masse de personnes sans-papiers et de personnes en migration?
Vu que la situation ne va pas s’améliorer : nous lançons un appel à soutien pour récolter leurs témoignages afin de soutenir les luttes dans les centres fermés.
Stopdeportations Non aux centres centres fermés
ET DEUX APPELS DE SOUTIEN DISTINCTS
SOUTENIR LES LUTTES contre les centres fermés et contre les frontières
Les luttes contre les centres fermés, les expulsions et les
frontières (tractages, affichages, publications, événements,
logistique, actions diverses, ,…) nécessitent de l’énergie mais aussi
des ressources financières. Vous désirez soutenir les luttes financièrement ? Faites un don – ou mieux, un ordre permanent :
Collectif Contre Les Expulsions Banque Triodos: BE 13 523045586439 Communication: Soutien aux luttes
RECHARGEONS LES TÉLÉPHONES des détenu·e·s en centres fermés
Nous recevons énormément de demandes de recharges de téléphone venant
de personnes détenues dans les centres fermés. Leur téléphone est très
souvent leur seul contact avec l’extérieur, qu’il s’agisse de famille,
d’ami·e·s, de leur avocat·e, ou de faire connaître publiquement leur
situation.
Que leur arrestation ait lieu sur leur route migratoire, ou sur leur
lieu de vie, que leur famille et leurs ami·e·s soient ici ou au pays,
pouvoir prévenir et communiquer avec ses proches est crucial.
Nombreu·x·ses sont celles et ceux qui n’auraient pas les moyens de le
faire sans votre aide.
Vous pouvez soutenir ces détenu·e·s en achetant chez votre épicier,
votre nightshop ou votre libraire une recharge de 10 euros de
l’opérateur Lycamobile. Envoyez-nous alors le code pin inscrit sur cette
recharge à notre adresse mail gettingthevoiceout@riseup.net ou par SMS
sur notre numéro de téléphone 0032(0)484026781. Nous nous chargerons
d’envoyer ce code aux détenu·e·s qui en font la demande. Vous pouvez
aussi, si c’est plus facile pour vous, verser ou encore mieux faire un
ordre permanent de 5, 10, 20 euros ou plus sur le compte dédié :
Collectif Contre Les Expulsions Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB Communication: Lyca
Faites passer ce message à vos ami·e·s et connaissances. MERCI pour eux et pour elles.
Depuis 7 mois en centre fermé, il n’a pu recevoir la visite de sa fille qu’une seule fois. Il tenait à témoigner de la douleur d’être séparé de sa famille et des mesures sanitaires qui compliquent encore plus la situation, qu’il ne souhaite à personne.
Extraits du témoignage :
“Une relation avec la distance comme ça, ça ne marche pas, tu vois.
C’est très dur pour moi et pour les enfants aussi. Et quand j’ai vu ma fille… ma fille elle m’a regardé comme si j’étais un étranger, tu vois. Elle s’est cachée derrière sa maman et c’était très dur aussi pour moi.”
“Ils disent que maintenant, même si on est séparés, ils disent qu’il y a les technologies. Moi je suis pas d’accord parce que la technologie peut pas donner l’amour à un enfant. On ne peut pas toucher via un smartphone. Tu peux pas toucher ton enfant. Y a pas de contact, y a pas le physique. Je souhaite ça à personne, tu vois”.
30/01/2020 :Ce midi, au déjeuner, les policiers au contact des sans-papiers du CRA de Vincennes ont tous revêtu des combinaisons intégrales de protection.
Depuis ce soir, les sans-papiers n’ont plus accès au réfectoire. Des gamelles sont distribuées dans les chambres.
Certains cas de Covid étaient déjà avérés mais les mesures actuellement mises en oeuvre prouvent que la circulation du virus est hors de contrôle dans le centre de rétention de Vincennes.
SôS Soutien ô Sans-papiers exige la libération immédiate des sans-papiers enfermés dans les centres de rétention et la prise en charge, dès ce soir, par les autorités sanitaires des sans-papiers enfermés au centre de rétention de Vincennes.
” Moi personnellement j’ai deux enfants en bas âge, il y en a un qui a 2 ans et demi et l’autre qui a 6 mois. Et ma compagne,elle est étudiante en gestion. On est officiellement mariés. La décision qui a été prise pour mon expulsion, je ne sais pas comment ça va se terminer, mais déjà dès maintenant je vis très mal, parce que les enfants ils sont loin de moi et ma compagne elle n’arrive pas à s’en sortir toute seule, puisqu’il faut qu’elle les laisse à la crèche et puis qu’elle aille à l’université pour étudier, après il faut courir toute la journée et récupérer les enfant au plus tard à 16h, ça c’est les tâches que je m’en occupaismoi-même quand j’étais dehors.
Pour moi, je ne trouve que c’est inconcevable.Mes enfants soit belges, et je suis marié avec une femme belge, en plus mes enfants sont en bas âge, ils ne sont pas en âge de décider, si au cas ou on m’expulse, ils vont me suivent en Afrique, ou pas? Et en plus si on m’expulse avec eux en Afrique,comment je fais? On va dormir dans la rue? Puisque ma maman, la dernière que j’avais, est décédée le 29 décembre. Je n’ai plus personne au Cameroun. Ça fait 9 ans que j’ai quitté le Cameroun. Ici j’ai fait 8 mois de prison, ils m’ont sorti de prison, ils m’ont mis au centre fermé, ça fait 2 mois déjà.
Et j’ai de tout petits enfants, donc je ne pense pas que mes enfants peuvent déjà se débrouiller seuls. Ma femme elle aussi est étudiante, entre sortir tôt le matin avec les enfants, les laisser dans deux crèches différentes, aller a l’université, revenir avant 16h les récupérer, leur faire à manger et tout, vous voyez, ça n’est pas facile.Ça c’est les tâches dont je m’ occupais moi-même.Pour moi, je pense que la réflexion sur laquelle eux ils décident de garder les gens dans les centres fermés, c’est sans explication.
C’est sans explication, parce que les gens qui ont des enfants, nous ne sommes pas des criminels. Nous ne sommes pas des criminels, on nous a dit qu’on représente une menace pour l’État belge… non! On ne m’a pas attrapé avec des armes, on ne m’a pas attrapé en possession de drogues, je n’ai jamais volé, je ne suis pas un voleur, je ne suis pas un terroriste, alors je ne sais pas pourquoi ils vont me garder ici?
Dans notre groupe actuellement nous sommes 6, qui sommes revenus de Merksplas parce qu’on nous a transféré 2 semaines et après on nous a tous ramené. On devait repasser le test du Corona aujourd’hui parce que là on est en confinement, ils nous ont pas passer le test, le chef vient demain ils le feront. Jusque là, on est confiné.
Parce que moi en plus je suis diabétique et je ne fume pas, et on est tous enfermés dans un salon qui est très étroit pour 6 personnes, avec une télévision et les gens fument comme des cheminées… moi qui ne fume pas, qui ne bois pas,
j’ai essayé de parler par rapport à cela à la direction…pour leur faire comprendre ” écoutez, vous ne pouvez pas nous mettre comme ça, dans un petit salon de 8h à 22h30 et vous permettez qu’on puisse fumer là sur place, qu’on doit tout faire sur place, qu’on a pas le droit de sortir pour aller gagner notre lit.
Suite à de nombreux cas de COVID-19 parmi le personnel (36 !) et les personnes enfermées au centre fermé de Bruges, nous avons reçu plusieurs appels de détenus préoccupés par la situation. Ils ont maintenant été transférés au 127bis et à Merksplas, où ils sont contraints à l’isolement total, chacun*e seul dans une cellule . L’insécurité sanitaire et la gestion de la pandémie dans les centres fermés ne font que renforcer la violence institutionnelle pré-existante, laissant ceux qui n’ont pas les bons papiers à leur propre sort, privés de toute liberté et exclus du droit même d’être protégés et d’avoir accès à leurs droits fondamentaux.
Témoignage ” Tu n’as aucun droit tu n’es qu’un numéro” Dans cet extrait, X nous parle de l’indifférence de la direction dans sa façon de gérer la situation sanitaire dans le centre. Alors qu’il vit depuis longtemps en Belgique et que sa sœur et sa compagne pourraient l’héberger, le système s’entête à le maintenir enfermé coûte que coûte, au risque de l’exposer au virus. A écoutez ici
Témoignage “Il n’y a que la Belgique que je connais.” Parmi eux, X qui vit en Belgique depuis 27 ans et n’a du Cameroun que des souvenirs d’enfance. Dans cet extrait de témoignage, il nous parle de la double-peine : après avoir effectué un temps en prison, il ne sait pas quand il sortira de centre fermé. Il nous invite à déconstruire nos préjugés et à réfléchir aux alternatives aux logiques répressives et criminalisantes du système.A écoutez ici
Témoignage “Chaque vie compte, qu’on ai les papiers ou qu’on ai pas les papiers” Dans cet extrait, X illustre les violences du système : radié du registre national et contraint à trouver des moyens de survie, il se retrouve en prison puis en centre fermé. Il témoigne du cercle vicieux de l’exclusion administrative. A écoutez ici
Closure of business bcause of the coronavirus outbreak
Update centre fermé de Bruges:
19/12/2020 : Ils ont la peur au ventre
Dans le centre de Bruges une aile a été fermée car trop de cas COVID positif. Tous les prisonniers ont été transférés. Dans l’unique aile qui reste, ils sont 7. L’un d’entre eux a été testé positif ce jour et a été mis en isolement. Ceux qui restent devraient refaire un 4 ème test. Un autre détenu est diabétique et a très peur, car plus à risque. 36 membres du personnel ont été testés positifs et sont absents. Ils ont été évacués aujourd’hui en camionnettes . Des chauffeurs de l’Office des Étrangers ont été appelés au secours pour jouer les gardiens. Une directrice du centre a suspendu les contacts vidéo car “trop de manipulations, risque sanitaire” Elle attend lundi les directives de Bruxelles pour savoir quoi faire.”On les a transférés pour aller infecter d’autres dans d’autres centres?”
“LIBÉREZ-NOUS Nom de dju”
20/12/2020: Les 7 derniers détenus au centre seraient transférés demain 21/12/2020…
FERMETURE DE TOUS LES CENTRES FERMÉS
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Les détenus nous informent
Le 11 /12/2020: des détenus du centre fermé de Bruges reçoivent l’information que 2 détenus ont été testés positif au Covid 19. Tous les détenus sont soumis à un test. Le détenu avec qui nous sommes en contact ne sait pas si le personnel est testé et se questionne : “je suppose que le personnel aussi mais je ne sais pas”.
Le 13/12: il leur est annoncé que 6 détenus et 5 membres du personnel sont diagnostiqués positifs (bloc AB). Un détenu d’une aile non infectée établit la responsabilité du directeur : ” Il fait travailler du personnel qui n’a pas encore été testé et n’a fait aucune communication aux détenus “.
14/12 : un détenu en quarantaine, 6 contaminés dans son aile AB, son ‘chef’ infecté, 12 membres du personnel ! Des détenus dans l’aile D sabotent. Ils pensent refuser le troisième test Covid. Il reproche à la direction un manque de communication de la part de la direction.
“La seule mesure qu’on a su prendre jusqu’ici pour nous, est de nous donner les petits masques en plastique mais on est toujours en contact avec les chefs. Juste aujourd’hui, on a encore eu deux cas parmi les chefs qui étaient positifs. La directrice nous a dit qu’on devait être testés à nouveau, c’est la troisième fois. Peut-être que dans une semaine nous serons positifs. Parce que les mêmes chefs avec qui on partage le billard, les jeux d’éducation, la salle TV, les jeux de carte et autres, ils sont testés positifs. Avec eux, on avait pas de restrictions parce qu’ici rien n’est prévu par rapport à ça. Alors nous demandons qu’on nous libère. Je ne sais pas pourquoi on va me garder dans le centre quand on sait qu’il y a des cas positifs de coronavirus qui peuvent porter atteinte à ma santé.
Je souhaite vraiment que les gens qui sont à l’extérieur sachent la réalité qui se passent dans le centre de Bruges. “
Les impératifs sanitaires varient manifestement en fonction des profils. Les détenus, marginalisés et invisibilisés dans les médias, ne semblent que peu tracasser les politicien.nes . Derrières leurs barreaux, ils peuvent tomber malade, être entasser dans des cellules minuscules et ne pas avoir accès aux soins : les politicien.es s’en foutent. Certaines vies valent plus que d’autres.
Au travers des témoignages récoltés, nous dénonçons à nouveau l’abberation des centres fermés ainsi que les conditions abjectes dans lesquelles les personnes sont détenues. Enfermé.es avec leur co-détenu.es et des gardien.nes qui vont et viennent de l’extérieur, les détenu.es craignent en effet de tomber malade : on y traite des cancers à coup de paracétamol, il est peu probable qu’on leur livre des respirateurs en cas d’urgence…
L’enfermement nuit effectivement gravement à la santé, peut-être autant que le Covid.
Il est temps d’arrêter de tergiverser : ouvrez les cellules, libertés pour toutes et tous.
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RETRANSCRIPTION COMPLÈTE du témoignage
https://www.gettingthevoiceout.org/wordpress/wp-content/uploads/2020/12/AUD-20201215-WA00002.mp3 Ici nous sommes au “centre pour illégaux” de Bruges. Il s’est avéré que dans le courant de la semaine passée, on a eu plusieurs cas positifs de coronavirus dont les éducatrices, les détenus, les chefs et surveillants eux aussi, et la directrice n’a pris aucune mesure pour nous mettre en sécurité. Dans les deux groupes, il y a des personnes infectées. Au jour d’aujourd’hui, on décompte huit personnes parmi les chefs qui sont infectées, six personnes parmi les détenus qui sont infectées, et parmi les éducatrices, il y en a aussi deux qui sont infectées. Nous tous avons été testés à deux reprises dans ce centre, nous sommes entrés ici sans coronavirus parce qu’on fait le test juste à l’entrée avant d’intégrer le groupe. Alors on a été testés deux fois et nous tous étions négatifs, et ensuite les chefs qui vont chez eux et qui reviennent nous ont ramené le corona à l’intérieur. La seule mesure qu’on a su prendre jusqu’ici pour nous, est de nous donner les petits masques en plastique mais on est toujours en contact avec les chefs. Juste aujourd’hui, on a encore eu deux cas parmi les chefs qui étaient positifs. Quand les résultats sont venus, la directrice nous a dit qu’on doit être retestés à nouveau pour une troisième fois dans une semaine, et on ne sait pas, peut-être que dans une semaine nous serons positifs. Parce que les mêmes chefs avec qui on partage le billard, les jeux d’éducation et la salle TV, les jeux de carte et autres, ils sont testés positifs. Avec eux, on avait pas restrictions parce qu’ici rien n’est prévu par rapport à ça. On a essayé de parler à la directrice et au directeur. Aujourd’hui elle a fait fine bouche et n’a pas voulu collaborer avec nous, tout ce qu’elle nous a dit est qu’on attend le troisième test pour voir quels sont les nouveaux cas parmi nous. Alors nous demandons qu’on nous libère. Moi j’ai des enfants dehors, j’ai une femme dehors, c’est vrai que j’ai fait des conneries mais j’ai déjà payé pour mes conneries. Je ne sais pas pourquoi on va me garder dans le centre quand on sait qu’il y a des cas positifs de coronavirus qui peuvent porter atteinte à ma santé. Je souhaite vraiment que les gens qui sont à l’extérieur sachent la réalité qui se passent dans le centre de Bruges. Les détenus qui sont contaminés sont toujours dans le centre. On a une pièce qu’ils appellent “médicale”, la pièce médicale qui comporte 7 petites salles. Dans la pièce médicale, on y a nous aussi accès parce que quand tu as une demande au docteur, c’est là-bas qu’on t’amène. Quand tu vas voir les assistants sociaux, c’est par le médical que tu passes. Ils ont fait garder un de nos confrères dans le médical pendant 48 heures et pourtant, lui il est rentré dans le groupe aujourd’hui du médical d’où sont gardés ceux qui sont atteints du coronavirus. C’est des petits choses, mais elles sont toutes collées. On leur a demandé de ne pas le mettre là-bas mais il l’ont mis là-bas. Aujourd’hui on l’a retiré sans lui faire le test pour savoir s’il est positif et maintenant il est avec nous dans le groupe donc aucune mesure n’est prise pour notre sécurité. “Libérez-nous !”
Update 18/12/2020 : « Journée internationale des migrant·e·s”
Monsieur O a été expulsé dans un jet privé : dans l’avion 2 expulsés escortés par 9 membres de la police fédérale .Il est à Kinshasa et continue sa procédure de reconnaissance de son fils…..
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15/12/2020 : La personne avec qui nous sommes en contact réside depuis des années en Belgique. Il a un fils de 5 ans dont la procédure de reconnaissance de paternité est en cours. Il avait été condamné à 3 mois de prison en 2018. C’est suite à cette condamnation que l’office des étrangers a décidé de l’arrêter pour le renvoyer dans son « pays d’origine », la République démocratique du Congo. Monsieur O. est depuis un an enfermé au centre fermé de Merksplas dans lequel il subit une double peine inacceptable. Il est devenu très fragile et exprime des envies de suicide dûes à sa situation. Il ne veut pas quitter son fils.
Le personnel de centre fermé et les autorités lui promettent un vol avec escorte policière – et son lot de violences physiques systématiques – ce 17 décembre qui serait d’après son assistante sociale un vol collectif. ( vol Frontex?)
Il se pourrait aussi qu’il soit mis avec son escorte sur le vol ce 17 décembre. Vol SN 357 à 15:10
Empêchons cette expulsion en écrivant, faxant, téléphonant aux responsables de ces actes criminels.
Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.be
Sammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be
Ci-dessous une lettre écrite par des amis de Mohamed Khamisse Zacharia qui est mort il y a quelques jours sur l’autoroute. Ils souhaitent qu’elle soit rendue publique.
Le 19 novembre 2020, sur l’A16, un jeune soudanais de 20 ans a perdu sa vie et tous ses rêves. Il était notre compatriote, notre frère, notre ami.
Mohamed est mort renversé par une voiture alors qu’il cherchait à fuir les gaz policiers depuis l’arrière d’un camion, véhicule de son désir, celui de rejoindre au plus vite l’Angleterre. Comme ses amis du pays, Mohamed a quitté sa famille prisonnière d’un camp de réfugiés au Darfour, Soudan, et a tenté couragement sa chance vers l’Europe. Demander l’asile en France alors que tous ses compatriotes s’y sentent rejetés n’était pas imaginable pour lui. Il a donc foncé vers une destination qui devint triste destinée.
Mohamed KHAMISSE ZACHARIA est pleuré par ses parents là-bas au Soudan et par nous, ses amis, ici à la frontière avec le Royaume-Uni. Nous avons appelé ses parents pour leur annoncer son décès. Nous avons entendu le désespoir d’une mère. Les associations étaient à nos côtés. Mohamed nous rassemble. Nous sommes tous habités du même désir de vivre qu’il avait.
Ses 20 ans de vie crient à nos cœurs, nos consciences et à la conscience de l’humanité. Voici notre cri, celui des exilés de Calais : « Nous ne savons pas quoi faire, nous voudrions accéder au Royaume-Uni, nous rêvons d’une vie digne, d’une vie d’humains. Vous le savez bien, notre pays connait la guerre, l’injustice des gouvernements. Vous le savez, nous sommes ici par nécessité, après avoir traversé les trop nombreuses souffrances de la route. Que la police et le gouvernement comprennent. Pourquoi nous pourchasser sur l’autoroute alors que des scanners, des agents de sécurité avec des chiens, des détecteurs passent déjà au crible tous les camions au niveau du port ? »
O absent si présent,
Grâce à ta voix, ta grandeur d’âme,
Vient à nous le souffle de tes lèvres,
Sont nées de nos mains ces lignes,
Emplies des couleurs de liberté, de paix et de justice
Son arrestation Le 30 septembre 2020, nous recevons un appel téléphonique de Jasmin Gushani, enfermé depuis le 21/08/2020 plusieurs mois au 127bis suite à une arrestation lorsqu’un jour il ne portait pas son masque en rue « Je me suis excusé et je l’ai remis, mais c’était trop tard, ils m’ont arrêté ».
Sa déplorable condition de détention Il explique qu’il est malade à cause des conditions insalubres dans le centre. « Il y a une semaine, j’ai mangé quelque chose à la cantine, depuis j’ai des gros problèmes à l’estomac“. A cause des conditions sanitaires du centre et les problèmes de santé que cela lui engendre, il ne pourra se rendre au tribunal pour l’appel de sa demande de libération. Il s’inquiète et dit « quand je vais aux toilettes c’est comme ‘de l’eau et du sang’», « Je suis malade, à l’infirmerie on m’a juste donné un cachet qui ne marche pas ». Depuis, il ne mange presque plus. Aujourd’hui, il est toujours malade.
L’inextricable souci de sa demande de libération Sa demande de libération est refusée et les arguments de son avocat expédiés d’un revers de la main par le juge qui estime en feuilletant rapidement son dossier que Jasmin est un danger pour la sécurité nationale dû à plusieurs passages en prison. Son avocat nous dit que pourtant il ne s’agit que de quelques faits mineurs.
Lorsque nous parlons avec Jasmin il nous explique son sentiment d’injustice et les violences de son parcours administratif
« Je vais mal, 12 ans que j’attends et que je perds ma vie, j’ai 38 ans, 6 mois de plus… Je n’ai pas le temps! […] La Belgique c’est chez moi […] Depuis la prison, j’ai déjà fait 4 centres, c’est trop ! J’ai perdu ma vie ici. Je voulais vivre normal, j’ai essayé mais on nous refuse les papiers partout et puis on s’étonne qu’on doive faire des choses illégales pour survivre. J’aimerais sortir d’ici mais on ne me donne pas de deuxième chance.”
Sa situation est particulière, aucun pays des Balkans ne se considère responsable de lui et prêt à le reprendre. Il entre dans la catégorie de personnes qui devraient être libérées par « impossibilité du retour ». En fait, il reste enfermé parce qu’il demande une protection internationale pour régulariser sa situation et reconstruire enfin sa vie ; mais ses passages en prison, pour des faits de débrouilles et de survie, le cadenassent dans ce statut de « menace ».
Violences physiques en centre fermé Il témoigne aussi de la violence vécue dans le centre lorsque le 4 octobre, il se fait tabasser par des codétenus pendant la nuit :
« La nuit le mec qui partage ma cellule m’a réveillé en me secouant, il dit que je ronfle. Moi, je ne pense pas que ce soit le cas mais peut-être qu’avec les médicaments… Je me lève pour allumer la lumière pour lui parler mais il a pris peur… il est sorti en courant, il pensait que j’allais le frapper mais je voulais juste parler. Il est revenu avec 8 mecs, 4 m’ont tenu et les autres m’ont frappé, ils ont mis du plastique dans ma bouche. Je vais très mal, j’ai des bleus partout… Au dos, aux côtes, j’ai très mal au pied et aux doigts ».
Suite à cela, il sera emmené en cellule d’isolement, avant d’être transféré dans une autre aile. Un médecin extérieur et deux policiers viendront également constater son état de santé et ses blessures. Son assistante sociale remplit une constatation officielle des faits pour son dossier juridique mais lorsque son avocat la reçoit, il constate deux erreurs qui rendent le document irrecevable. Une faute dans la date de naissance de Jasmin et l’absence de la date des faits de son agression. Jasmin dit qu’il commence à croire qu’elle le fait exprès, on lui explique par ailleurs que son document doit être envoyé au plus vite pour que sa plainte soit possible. Le lendemain, un autre travailleur vient dans sa chambre pour lui dire « appelle ton avocat, des gens qui travaillent ici ne veulent pas que l’info des bagarres sortent, si tu veux que ça avance fait le venir en urgence ! ».
L’attaque sur sa santé
Au-delà de sa santé physique, c’est sa santé mentale également qui est en jeu après plusieurs années d’exclusion, d’enfermements et de violences institutionnelles. Souvent, il répète que ses pensées sont « noires » et témoigne de comportements autodestructeurs
« j’ai des pensées qui tournent, je veux partir. […] Aujourd’hui je me sentais mal, j’ai boxé mes mains dans le mur et le radiateur, j’ai utilisé les gilettes, les rasoirs sur mes bras, j’en peux plus”.
Il se sent abandonné, condamné à devoir vivre sans papier après 12 ans de vie en Belgique. Il dit aussi vivre dans la crainte d’une autre attaque parce qu’ « ici, tu pourrais mourir, personne ne le saurait jamais ».
22/11/2020 : Alors que l’on nous répète d’éviter les voyages “non essentiels”, les expulsions se poursuivent, avec leur cortège de conséquences tragiques, de familles séparées, de vies brisées.
Et qui fait son beurre là-dessus ? (hormis quelques pathétiques politiques prêts à flatter les plus bas instincts pour s’accrocher à un système qui craque de toute part ?
14/11/2020: Nous avons accueilli à l’aéroport de Bruxelles ce 10/11/2020 cinq exilés dits dublinés de différentes nationalités, déportés en Belgique par la France et la Grande-Bretagne voir art ici
Les trois exilés venant du Royaume-Uni avaient été arrêtés dans leur hôtel ou leur lieu d’hébergement par la police dès que leur demande d’asile avait été notifiée “Dublin”. Ils avaient alors été enfermés dans un centre fermé et rapidement mis sur un “charter”. Nous avions eu un contact avec eux grâce à des associations en Grande-Bretagne quelques jours avant leur déportation et avions fixé un rendez-vous à l’aéroport. Voir Art Ici
Ce nommé “charter” était un avion commercial de la compagnie TUI Airways (Campagne: https://twitter.com/calaisolidarity/status/1326867448713400321?s=20 ). Ils étaient 9 exilés dans l’appareil. Le vol a fait escale à Bordeaux pour y déposer 3 exilés, puis est reparti vers Bruxelles où ils en ont laissé 3 autres, et s’est envolé vers Bratislava pour déposer les 3 derniers.Onze autres migrants enfermés à Brook House, qui auraient dû être mis dans l’avion ont été libérés du centre fermé suite à des recours introduits par des avocats en Grande-Bretagne.
Les 2 exilés venant de Paris ont été transportés sur un vol BRUSSELS AIRLINES vers Bruxelles. Ils avaient été arrêtés lors d’une convocation et amenés à l’aéroport de Charles De Gaulle. Les exilés venant de Grande-Bretagne avaient rencontré ces 2 hommes à l’aéroport de Bruxelles et leur avaient proposé de nous rejoindre.
Ils avaient tous fait une demande d’asile en Belgique, certains il y a déjà plusieurs années, qui s’était révélée négative et ils avaient poursuivi leur route vers la Grande-Bretagne ou la France. A leur arrivée à l’aéroport, ils ont reçu une convocation de l’Office des Etrangers pour ce 12/11/2020 à 9h les invitant à refaire une demande de protection internationale.
Après une évaluation de leur situation, ensemble autour d’un café, ils ont été hébergés par des amis pour une première nuit.
D’autres charters sont prévus dans les semaines qui viennent vers différentes villes d’Europe. Nous lançons un appel à des volontaires pour les cueillir à l’aéroport et/ou à les héberger à Bruxelles.
Nous condamnons les deux compagnies aériennes (Brussels Airlines et TUI Airways) pour leur collaboration dans ces déportations !
10/11/2020 :De nouveaux travaux en face du centre fermé 127bis, poursuite du développement du complexe carcero-industriel en Belgique
Il y a quelques jours, environ trente personnes se sont retrouvées devant les centres fermés Caricole et 127bis à Steenokkerzeel pour manifester leur soutien à toutes les personnes enfermées.
Le groupe a constaté que de nouveaux travaux avaient commencé sur le terrain en face du 127bis, là où se déroulait le festival Steenrock. Nous savions que le terrain en question avait été racheté par la Régie des bâtiments. Aujourd’hui, nous constatons que l’entreprise en charge des travaux est Lareco Bornem, la même qui a construit en 2018 les unités familiales destinées à enfermer des enfants. Com pas-de-contrat-pour-enfermer-des-enfantsction à Lareco ici 2018
Quel que soit le projet entamé, il est certain qu’il permettra de faciliter la détention et les expulsions de personnes migrantes.
Nous apprenions il y a peu que le nouveau gouvernement compte bien poursuivre sur les pas de Francken et construire deux nouveaux centres fermés à Jumet près de Charleroi (144 places) et Zandvliet près d’Anvers (200 places).Projet 2017 ici
Il confirme ainsi sa volonté de mener une politique répressive qui véhicule une vision criminalisante des migrant.e.s.
Nous constatons une fois encore que l’Etat, via son Office des étrangers et accessoirement les entreprises contractantes et sous-traitantes, continue à investir méthodiquement dans le renforcement des frontières et poursuit son achernement à l’encontre des personnes migrantes.
La construction de tout nouveau dispositif de détention doit être dénoncé comme l’un des mécanismes d’un système de ségrégation d’Etat plus vaste qui participe de mise à la marge symbolique, juridique, physique et sociale des migrant.e.s, il est innaceptable.
No Borders ! Stop aux mesures de tri et de contrôle des êtres humains ! Stop aux centres fermés !
07/11/2020: Depuis la crise sanitaire Covid-19, il n’y a pas eu beaucoup de nouvelles personnes enfermées dans les centres. De nombreuses libérations « surprises » ont lieu de façon aléatoire, sans forcément être motivées par des décisions de justice. Il y a beaucoup de plaintes des détenu·e·s liées au non respect des règles de prévention sanitaire de la part des gardien·ne·s. De nombreuses personnes sont mises au cachot pour des broutilles.Beaucoup de détenu·e·s se retrouvent coincé·e·s depuis des mois, jusqu’à parfois plus d’un an, suite à impossibilité d’être expulsé·e·s, car la majorité des pays de destination refusent de délivrer des laissez-passer en raison du Covid-19. De nombreux·ses détenu·e·s demandent à être expulsé·e·s car ielles en ont ras-le-bol des centres fermés dans lesquels ielles se trouvent depuis des mois.
Énormément de pères d’enfants belges, reconnus ou pas, se retrouvent en centre fermé. Ils ont parfois 2, 3 ou 4 enfants en Belgique. Certains sont en Belgique depuis 20 ans, et enfermés depuis un an.
« Comment peut-on priver des enfants de leur papa, c’est inacceptable. […] Je ne veux pas abandonner mon fils de 6 ans! »
Un détenu a téléphoné à l’ambassade de la République Démocratique du Congo, afin de leur demander qu’ils arrêtent de délivrer des laissez-passer aux pères de famille. L’ambassade lui a répondu qu’ils ne sont pas au courant des dossiers, et qu’ils reçoivent 500€ par laissez-passer. « Pour 500€, vous enlevez des papas à leurs enfants? »
Bref état des lieux des situations dans chacun des centres…
127bis Actuellement, de nombreuses personnes venant de pays de l’Est sont détenues et expulsées très rapidement. Une grande solidarité existe entre ces différent·e·s détenu·e·s.
Un détenu témoigne :« il y avait un Tunisien dans la chambre à côté. Le gars était super maigre, ne mangeait pas et à un moment, il s’est évanoui. Mohammed a appelé la sécurité en pensant qu’il était mort. Les travailleurs du centre l’ont ramassé et l’ont juste remis dans le lit ».
Merksplas Dans les 3 ailes, il y a une trentaine de personnes, souvent des personnes qui ont été condamnées pour des petites peines. On remarque également qu’on vient principalement les chercher à leur domicile ou qu’ils sont transférés depuis la prison vers le centre fermé. Une assistance sociale a dit à une personne détenue depuis un an dans le centre : « qu’est ce que tu fais en Belgique? Tu dois rentrer au pays, pas de place pour toi ici ». Il est en Belgique depuis 20 ans et a une fille ici. Il s’est faché, a cassé le plexiglas : 24 h de cachot !
Le 1er novembre, 9 détenus ont entamé une grève de la faim, principalement dans le bloc 4, pour protester contre le non-respect des mesures Covid et demander leur libération, vu l’impossibilité de les expulser. Cinq personnes ont été amenées au cachot, chaque fois accompagnées de 10 gardiens. Un homme a été amené à l’hôpital. Il nous a téléphoné et a crié, « PLEASE HELP US ! »
Bruges À Bruges, il y a actuellement une petite vingtaine de personnes. Très peu d’infos nous parviennent sur ce centre. La censure règne. « C’est pas le centre de Bruges, c’est le centre Vlaams belang. » L’un des détenu·e·s avait accepté son expulsion. Il a été amené à l’aéroport, puis ramené au centre sans aucune explication. Il a été mis au cachot car aurait « refusé » son vol…
Holsbeek Holsbeek est un centre fermé exclusivement pour femmes. Actuellement, elles sont une dizaine à l’intérieur. Beaucoup de personnes y sont enfermées depuis de longues durées, parfois plus de 6 mois. Pour certaines d’entre elles, elles ont été arrêtées à l’aéroport puis directement transférées à Holsbeek. D’autres encore étaient à peine arrivées à échéance de leur carte orange (permis de travail) quand elles ont été incarcérées. De façon générale, les conditions d’enfermement (« tu ne fais que manger, sortir, dormir », « les problèmes avec la sécurité »,…) sont très anxiogènes. Par ailleurs et comme dans chacun des centres, les membres du personnel ne respectent pas les mesures de prévention sanitaire vis-à-vis des détenues, ce qui les inquète beaucoup. L’une des détenues soumet une proposition : qu’un·e visiteur·euse infecté·e par le corona s’y rende… « Comme cela on sera toutes libérées ! LIBERTÉ ! »
Vottem Actuellement 22 personnes, mesures sanitaires apparemment respectées.Depuis ce nouveau confinement les visites ONG dans les ailes ne sont plus autorisées. Visites au parloir, une seule personne toujours la même pour chaque détenu.Beaucoup des personnes qui se trouvent au centre fermé de Vottem subissent une double peine. La plupart viennent de prison, ou ont été arrêtées suite à des “problèmes d’ordre public”. Bien sûr ces personnes ne comprennent pas pourquoi on ne les libère pas, étant donné que les ambassades ne délivrent pas de laissez-passer et qu’il n’y a pas ou peu de vols vers leurs pays d’origine…
Caricole Un détenu a fait une tentative de suicide et s’est ouvert les veines. Un autre témoigne également qu’il ya des gens qui ne mangent pas.
En conclusion, la crise sanitaire a eu de nombreuses conséquences au sein des centres fermés. D’une part, beaucoup de personnes ont été libérées sans motif. On peut se douter que l’État belge s’est rendu compte qu’il n’était pas possible de les rapatrier en raison de la crise sanitaire. D’autre part, on constate que les personnes « gardées » par l’État belge sont souvent celles qui sont considérées comme “un danger pour l’ordre public”. Les personnes qui sont actuellement en détention vivent dans des conditions catastrophiques : isolement, peu de contact avec l’extérieur, stress, peu d’informations quant à leur procédure, mensonges, incompréhension…
Ces personnes sont considérées comme des citoyen·ne·s de seconde zone et leurs droits ne sont pas respectés.
Encore et toujours :
No Borders !
Feu aux centres fermés !
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Et Appel Urgent vu le nombre de demandes . Merci à ceux qui le font régulièrement!
Appel à des recharges téléphone pour les détenu-e-s des centres fermés Nous
sommes actuellement assailli-e-s par des demandes de recharges de
téléphone venant de personnes détenues dans les centres fermés.Vous
pouvez soutenir ces détenu-e-s en achetant chez votre épicier, votre
nightshop ou votre libraire une recharge de 5 ou 10 euros de l’opérateur
Lycamobile. Vous nous envoyez le code pin inscrit sur cette recharge
sur notre adresse mail gettingthevoiceout(a)riseup.net ou par SMS sur
notre numéro de téléphone 0032(0)484026781. Nous nous chargeons
d’envoyer ce code aux détenu-e-s qui en font la demande, leur permettant
ainsi de garder un contact avec nous et avec l’extérieur.Vous pouvez
aussi, si c’est plus facile pour vous, verser ou encore mieux faire un
ordre permanent de 5, 10, 20 euros ou plus (!) sur le compte :
Collectif Contre Les ExpulsionsBanque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB Faites passer ce message à vos ami-e-s ,connaissances.
10 détenus ont entamé une grève de la faim au centre fermé de Merksplas (Bloc 4) ce 01/11/2020 . Certains ont été mis au cachot. Un jeune homme a été hospitalisé.
Ils réclament le respect des mesures Covid par le personnelet leur LIBERTÉ vu qu’aucune expulsion n’estpossible pour le moment. Certains sont détenus depuis un an.
Ils nous téléphonent : PLEASE HELP US!
Téléphonez, écrivez, envoyez des mails aux responsables de ces enfermements.
Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11Email: contact@premier.be
Sammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06Email: info.mahdi@mahdi.fed.be
Depuis le début de la crise de la Covid 19, le trafic aérien est
extrêmement limité, beaucoup de frontières sont fermées mais des
personnes continuent d’être enfermées dans les centres de rétention
administrative (CRA). Mercredi 28 octobre, le gouvernement annonce un
deuxième confinement et la fermeture totale des frontières extérieures à
l’Europe. Pourtant, l’État refuse toujours de fermer les centres de
rétention ! Les prisonnier.e.s du CRA de Cornebarrieu Toulouse
répondent en lançant une grève de la faim vendredi matin ! La grève a
lieu dans plusieurs secteurs et les prisonnier.e.s sont solidaires entre
elles et eux, plus d’une trentaine de grévistes.
Les prisonnier.e.s demandent leur expulsion ou leur libération, ils et elles ne comprennent pas cet enfermement à tout prix alors que les vols vers leurs pays d’origine sont suspendus. Ils et elles nous racontent, dans les témoignages qui suivent, leurs conditions de vie indignes, la saleté des lieux, des conditions inadaptées au Covid-19, le racisme des policiers et du médecin qui ne les soigne pas, le désœuvrement total car il n’y a rien à y faire, aucune occupation n’est possible.
L’État belge est condamné par la Cour européenne des droits de l’Homme pour sa politique migratoire inhumaine. En 2017, plusieurs dizaines de Soudanais·e·s étaient enfermé·e·s dans nos centres fermés et beaucoup ont été expulsé·e·s illégalement vers leur “pays d’origine”. Nous avions plusieurs contacts en 2017 avec certain·e·s dont nous parlons dans ces deux articles relatifs aux visites de l’ambassade soudanaise en centre fermé ici et ici
Suite à la lutte de certain·e·s dans les centres (post ici ), le soutien de certains hébergeurs et la pression juridique de valeureux avocats, certain·e·s ont été libéré·e·s mais beaucoup d’autres ont été expulsé·e·s
Un d’entre eux, expulsé, avait introduit avec l’aide de ses avocats un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme qui vient une fois de plus de condamner l’Etat belge.
Cette condamnation ne nous fait pas oublier que la justice belge (en appel) n’aura rien fait pour condamner ces pratiques. Elle intervient à titre presque exceptionnel alors que beaucoup d’affaires relevant très clairement de violations graves des droits des personnes migrantes sont jugées irrecevables par cette même Cour.Aussi et surtout, nous ne nous faisons pas d’illusion quant à la portée de cet arrêt, tant sur de quelconques modifications de la législation belge que sur les structures du racisme d’Etat.
Nous nous réjouissons de cette petite victoire juridique contre ces expulsions illégales mais continuons à nous battre avec les détenu·e·s contre TOUTES les expulsions et contre tout enfermement.
PERSONNE N’EST ILLÉGAL
NOBORDER
art de la ligue: “L’État belge est condamné pour sa politique migratoire inhumaine ” https://www.liguedh.be/letat-belge-est-condamne-pour-sa-politique-migratoire-inhumaine/ “La Cour juge en particulier que les lacunes procédurales dont se sont rendues responsables les autorités belges préalablement à l’éloignement du requérant vers le Soudan n’ont pas permis au requérant de poursuivre la démarche de demande d’asile qu’il avait soumise à la Belgique et ont conduit les autorités belges à ne pas suffisamment évaluer les risques réellement encourus par le requérant au Soudan. D’autre part, en éloignant le requérant vers le Soudan en dépit de l’interdiction qui leur en était faite, les autorités ont rendu ineffectifs les recours que le requérant avait initiés avec succès.”
UPDATE 06/11/202O: Un nouveau vol d’expulsion aura lieu ce 10/11/2020 vers la Belgique, la France et la Slovénie. Nous cherchons de possibles hébergements pour les expulsés le 10/11/2020.
La Grande Bretagne a renvoyé par charters des migrants vers leur pays “Dublin” en Europe.
Plusieurs charters ont déjà été organisés vers la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne…ces 2 derniers mois
On nous annonce un charter ce 22 octobre 2020 qui déposerait des personnes en Belgique puis continuerait sa route vers l’Allemagne et la Roumanie pour en déposer d’autres. Les futurs expulsés triés par les administrations sont actuellement en centre fermé en GB (Brookhouse). Ils ont été qualifiés ‘Dublin’ suite à des prises d’empreintes ou une demande d’asile. Ils n’ont aucun accès avec l’extérieur et de ce fait sont privés du droit à s’opposer juridiquement à leur expulsion. Des associations essaient d’obtenir les infos à l’intérieur du centre et de prévenir des avocats pour annuler ces renvois, très souvent avec succès.https://movementforjustice.co.uk/
Cette stratégie du Home Office nous semble faire partie d’un jeu politique entre la GB et l’Europe. Les migrants sont pris en otage avant le 01/01/2021, début du Brexit où, sans accord, les renvois Dublins ne seraient plus d’actualité en GB!
La veille, avec un peu de chance, nous serons informés dans quel aéroport aura lieu l’escale en Belgique et proposerons un ‘comité d’accueil’. On espère que nos autorités les libéreront directement (avec un OQT bien sur) comme dans les autres pays européens et appelons à aller les recueillir à leur arrivée…
Ils peuvent malheureusement aussi être envoyés en centre fermé en commençant par un isolement à cause du Covid. Sans contact immédiat, le délai pour un recours en extrême urgence risque donc d’être dépassé.Si vous connaissez des migrants qui ont l’intention de se rendre en UK, qui y sont arrivés tout récemment ou non, quel que soit leur moyen d’arrivée, tâchez de garder contact avec eux, qu’ils apprennent par cœur votre numéro de téléphone (+32 …), qu’ils vous préviennent en cas de risque d’expulsion vers leur pays Dublin, et surtout si c’est la Belgique.
Généralement, ils jettent leur téléphone à l’arrivée, sans quoi il pourrait être confisqué, examiné et les contacts effacés. En cas de pépin, prévenez gettingthevoiceout@riseup.net Merci
The following is a translation of the original article, that you can read in English by clicking on the link above.
Le 19 août 2020, Abdulfatah Hamdallah du Soudan a été retrouvé mort
sur la plage de Sangatte, près de Calais. Pendant la nuit, il avait
tenté de traverser la Manche vers le Royaume-Uni en utilisant un jouet
de plage gonflable et une pelle comme rame improvisée. La ministre de
l’Intérieur, Priti Patel (GB) a accusé “d’odieuses bandes criminelles et
des passeurs qui exploitent des personnes vulnérables” comme étant
responsables de sa mort, bien qu’aucun passeur ne soit impliqué. En le
décrivant, lui et d’autres personnes traversant comme des victimes de
réseaux criminels cupides de trafiquants, elle espérait justifier la
sécurisation et la militarisation accrues de la Manche. Ces mesures,
présentées comme nécessaires pour les “stopper”, sont en fait à
l’origine des raisons pour lesquelles tant de personnes entreprennent
actuellement ce voyage, et sont la cause principale des dangers mortels
auxquels elles sont confrontées en cours de route.
La sécurisation des frontières britanniques : fabrication d’une crise
En décembre 2018, le gouvernement britannique a parlé d’un “incident
majeur” lorsque plus de 200 personnes ont traversé la Manche dans de
petites embarcations au cours des deux mois précédents. Jusqu’à présent,
en 2020, on estime que 6 000 voyageurs illégaux ont atteint le
Royaume-Uni de cette façon, 98 % d’entre eux ayant demandé l’asile. Le 7
août, la ministre de l’Intérieur a annoncé son intention de “rendre cette route non viable” en “commençant par empêcher les bateaux de quitter la France” et en “interceptant les bateaux et en renvoyant ceux qui tentent de faire la traversée“.
Ce projet s’est principalement révélé au travers de la militarisation
indéniable de la Manche sous la direction de l’ex-Marine Dan O’Mahoney
dans sa nouvelle fonction de Commandant de la Menace Clandestine de la
Manche (Clandestine Channel Threat Commander). Une flotte de
patrouilleurs côtiers et de vaisseaux patrouilleurs de douane de la
Force frontalière coordonne actuellement ses activités avec celles de
ses homologues français et des garde-côtes nationaux des deux côtés de
la Manche pour intercepter les bateaux des migrants dès que possible.
Des navires de guerre de la marine française ont été déployés tandis que
la Marine royale et la Force frontalière mènent des exercices
d’entraînement conjoints. Des drones de la société privée de défense
Tekever (bientôt remplacée par Elbit) et du ministère de la Défense
assurent une surveillance aérienne constante parallèlement aux sorties
des avions de la Royal Air Force. En plus de localiser les bateaux qui
sont en nécessité d’être secourus, une vidéo publicitaire du ministère
de l’Intérieur montre que les images capturées par ces drones sont
utilisées pour criminaliser les demandeurs d’asile et condamner les
voyageurs qui pilotent leurs bateaux pour “faciliter l’entrée illégale”.
Les récents efforts du Royaume-Uni ne mettront pas fin aux voyages
non autorisés sur de petites embarcations et en fait, les arrivées ont
augmenté au cours des mois d’août et septembre 2020. Alors qu’un plan
d’action conjoint pour 2019 promettait 3,2 millions de £ pour
l’équipement et les technologies de sécurité pour les patrouilles en mer
le long des côtes françaises, la France aurait réclamé 30 millions de £
supplémentaires au Royaume-Uni. Ceci pour que sa police intercepte les
personnes prêtes à embarquer alors qu’elles se trouvent encore à terre
en coopération plus étroite avec les moyens de surveillance aérienne
britanniques. Si cette demande était acceptée, ce serait une nouvelle
étape dans la longue histoire de l’exportation de la police des
frontières britannique vers la France en échange d’un financement.
Stratégie qui ironiquement a été à l’origine de la “crise” même des
passages de petites embarcations que l’on connaît aujourd’hui.
Au cours des dernières décennies grâce à des dépenses de plus de
315,9 millions de £ entre 2010 et 2016 et de plus de 45 millions de £
depuis la signature du traité de Sandhurst en 2018, la frontière
britannique externalisée dans le nord de la France a été de plus en plus
sécurisée. Cet argent a permis de financer des kilomètres de murs et de
clôtures autour de la ville, de l’autoroute, du port de ferries et
d’Eurotunnel, ainsi que de nouveaux capteurs et de nouvelles
technologies de surveillance pour détecter les personnes se cachant dans
des camions ou à bord de trains – principaux moyens utilisés par les
gens pour traverser clandestinement la frontière.Il sert également à
financer plus d’un millier de policiers anti-émeutes français stationnés
en permanence à Calais. En plus de patrouiller dans le périmètre du
port, ces policiers commettent quotidiennement des actes de harcèlement
et de violence contre les migrants, expulsant et détruisant constamment
leurs squats et leurs camps de fortune. Ces attaques manifestes des
autorités, se combinent avec le refus systématique de produits de
première nécessité tels que logement, nourriture, produits d’hygiène,
installations de lavage et même de vêtements dans le but de dissuader
les gens de se rendre ou de rester à Calais pour tenter d’atteindre le
Royaume-Uni.
En outre, dans le but de réduire le nombre de migrants qui se lancent
dans des voyages maritimes, les organisations Calais Migrant Solidarity
et Human Rights Observers observent que la police française confisque
ou détruit régulièrement des bateaux, gilets de sauvetage et autres
équipements de sécurité maritime de tous les migrants qu’elle arrête à
Calais. Les autorités locales ont également sévèrement restreint la
vente de ces articles à toute personne sans pièce d’identité valide,
exigeant que les coordonnées des acheteurs soient enregistrées. Ces
mesures n’empêchent pas les traversées par bateaux, mais les rendent
juste plus dangereuses et contribuent à des décès à la frontière, les
gens partant sans être préparés ou essayant même de nager. Elles créent
également un marché lucratif pour les passeurs. Loin d’empêcher le
passage des embarcations, de sauver des vies ou de mettre fin à
l’exploitation, cette sécurisation des frontières à Calais a eu l’effet
inverse.
Ferries not Fences (Authors’ photograph)
La libre circulation, pas des “routes sûres et légales”
Alors que, dans un effort d’apaiser l’extrême droite et de projeter
une image de “reprise du contrôle de nos frontières”, la ministère de
l’Intérieur vise à rendre non viables les traversées en petits bateaux
dans la Manche, les groupes de défense des droits des migrants et les
organisations humanitaires nous demandent de les rendre en fait inutiles.
Selon eux, la mort d’Abdulfatah illustre le besoin urgent d’établir des
“itinéraires sûrs et légaux” pour que les demandeurs d’asile puissent
atteindre le Royaume-Uni sans avoir à risquer leur vie ou à compter sur
des passeurs pour le faire. En pratique, cette proposition pourrait voir
la création de centres en France pour les personnes qui demandent
l’asile et s’inscrivent pour réinstallation ou regroupement familial au
Royaume-Uni. En cas de succès, ces personnes seraient autorisées à
entrer dans le pays (R-U). Ce serait une alternative à l’obligation
d’être présent sur le territoire britannique avant de demander l’asile,
principale raison du franchissement irrégulier des frontières.
Si ces “itinéraires sûrs” modifieraient certainement les situations
actuelles (ils seraient examinés par le ministère de l’Intérieur
actuellement), ils ne remettraient pas nécessairement en question le
régime frontalier existant et pourraient même le renforcer. Des
programmes de réinstallation externes font déjà partie de la politique
frontalière du Royaume-Uni (et de l’UE). Pourtant, ils n’aboutissent
généralement qu’à un nombre infime de transferts réussis, tandis que la
majorité des personnes se retrouvent dans des conditions de vie
désastreuses dans des camps de réfugiés, attendant des années que des
décisions soient prises. En outre, les programmes de réinstallation
externe maintiennent le pouvoir discrétionnaire de l’État de décider qui
mérite d’être protégé, en retirant aux réfugiés le droit de rechercher
la sécurité dont ils ont besoin. Les candidats à la réinstallation
doivent se présenter comme des victimes parfaites, en s’adaptant aux
récits préétablis de persécution personnelle et en contestant les
hypothèses sur la sécurité de leur “pays d’origine”. Cependant, le
problème central des programmes de réinstallation est, qu’ils
accompagnent habituellement d’autres politiques d’externalisation et de
sécurisation des frontières et contribuent ainsi à délégitimer et à
criminaliser toute personne qui traverse les frontières de manière
autonome pour rechercher la sécurité, les qualifiant de “faux” réfugiés
avec pour objectif d’abuser de l’hospitalité des États d’arrivée.
Les “routes sûres et légales” et le renforcement de la police des
frontières apparaissent comme des positions opposées dans un débat sur
les frontières et les droits humains, mais ce sont en réalité les deux
faces d’une même médaille. Theresa May l’a clairement exprimé dans un
discours prononcé en 2015 en tant que ministre de l’Intérieur,
lorsqu’elle a décrit la politique frontalière britannique comme “Humaine
pour ceux qui ont besoin de notre aide, dure pour ceux qui en abusent”.
Il est urgent d’adopter un cadre différent pour le travail de sensibilisation : un narratif qui ne traite pas les personnes qui traversent la Manche comme des victimes ou des criminels, mais qui reconnaisse que leurs voyages et leurs trajets subvertissent et résistent à la sécurisation croissante qui définit la politique frontalière britannique depuis des décennies. Le défi consiste à poursuivre la dénonciation de la violence et l’injustice de la frontière externalisée du Royaume-Uni sans lui offrir par inadvertance des possibilités de persister sous de nouvelles formes.
Être solidaire des migrants de Calais et de la Manche, c’est exiger rien de moins que l’abolition de cette frontière, et la libre circulation pour tous.
Malgré une occupation restreinte dans les centres fermés, les tensions sont vives : bagarre entre détenus, répression et racisme du personnel, intervention de la police, mise au cachot, transferts, souffrances, révoltes…..La majorité des détenus sont des “double peine” mais de plus en plus de demandeurs d’asile sont arrêtés dans les centres ouverts et des migrants en transit sur la voie publique. Ils sont enfermés en vue de leur expulsion vers leur pays Dublin ou leur “pays d’origine”. La durée de l’enfermement devient extrêmement longue, jusqu’à un an pour certains, suite à une impossibilité d’expulsion vers plusieurs pays, ce qui explique en partie les tensions. Pour rappel numéro de téléphone en cas d’arrestations en plusieurs langues à diffuser: https://www.gettingthevoiceout.org/mode-demploi-en-cas-darrestations-en-belgique-11-08-2020/
Les paroles de détenus , reçues :
les papas:
-“c’est pas la double peine, c’est la triple peine: la prison, le centre fermé et la séparation de mes enfants. Je ne crois plus en la justice .
-“Il y a beaucoup de papas ici: pourquoi on retire le papa à des enfants qui en ont grandement besoin?”
Racisme et répression
-“C’est pas le centre de Bruges, c’est le centre Vlaams belang”
-“Ils n’aiment pas les Arabes. Ils mettent le climatiseur trop fort, il fait très froid, ils le font exprès”.
-“Dans le personnel ils sont tous complices de l’Office”
-“vraie prison”
-“Ici, c’est horrible, on n’existe pas”
– “l’assistante sociale a dit que je serai renvoyé vers ‘le pays qui veut bien de moi'”.
-“Beaucoup de racisme, un gardien particulièrement violent et raciste, très provocateur. “
-“10 personnes de la sécurité m’ont frappé :”ça ne va pas, je suis malade depuis 3 jours. J’ai appelé le gardien pour lui dire que j’avais besoin d’un docteur. Il est resté 30 secondes même pas. Il m’a dit que ce ne serait possible d’aller à l’infirmerie que demain à 10h30”.
-Paroles d’un maton: “c’est pas un hôtel ici , FUCK YOU”
Conditions de détention
-“Douches dégueu, pas assez de bouffe, gardiens racistes.”
– “Je veux qu’on écrive un article de presse parlant de la situation dans le centre, des conditions de vie.”
Tension interne
-Bagarre dans un centre :”Je me lève pour allumer la lumière pour lui
parler mais il a pris peur… il est sorti en courant, il pensait que
j’allais le frapper mais je voulais juste parler. Il est revenu avec 8
mecs (des codétenus), 4 m’ont tenu et les autres m’ont frappé. Je vais très mal, j’ai des bleus partout…
Espoir et Désespoir
-“Je vais mal, 12 ans que j’attends et que je perds ma vie, j’ai 38 ans. Je n’ai pas le temps! Aujourd’hui je me sentais mal, j’ai boxé mes mains dans le mur et le radiateur, j’ai utilisé les gilettes, les rasoirs sur mes bras, j’en peux plus. Je suis malade (à l’estomac), à l’infirmerie on m’a juste donné un cachet qui ne marche pas, c’est quoi ça? Depuis la prison, j’ai déjà fait 4 centres, c’est trop ! J’ai perdu ma vie ici. j’ai des pensées qui tournent, je veux partir. Je voulais vivre normal, j’ai essayé mais on nous refuse les papiers partout et puis on s’étonne qu’on doive faire des choses illégales pour survivre. J’aimerais sortir d’ici mais on ne me donne pas de deuxième chance. Je veux juste une vie normale.”
-“Si je sors, je veux pouvoir avoir des papiers, même juste la carte orange pour pouvoir travailler, étudier et me marier. Si je sors sans les papiers, je ne sais pas quoi faire, ma vie est foutue”.
-“S’il vous-plait continuez à m’appeler, je ne sais pas ce que je vais devenir, j’ai vraiment des pensées très noires.”
-“C’est comme une prison J’ai jamais rien fait de mal et qu’est ce que je fais pour être ici? Moi je suis juste là parce que je suis Dublin.J’ai juste besoin d’être en sécurité (…) ”
-“Tout ce que je demande c’est qu’on me ramène aux Pays-Bas où j’ai obtenu l’asile.”
-« Dat mag niet zo blijven. het zijn echte folteringen !!!!! »
Appel à des recharges téléphone pour les détenu-e-s des centres fermés Nous sommes actuellement assailli-e-s par des demandes de recharges de téléphone venant de personnes détenues dans les centres fermés.Vous pouvez soutenir ces détenu-e-s en achetant chez votre épicier, votre nightshop ou votre libraire une recharge de 5 ou 10 euros de l’opérateur Lycamobile. Vous nous envoyez le code pin inscrit sur cette recharge sur notre adresse mail gettingthevoiceout(a)riseup.net ou par SMS sur notre numéro de téléphone 0032(0)484026781. Nous nous chargeons d’envoyer ce code aux détenu-e-s qui en font la demande, leur permettant ainsi de garder un contact avec nous et avec l’extérieur.Vous pouvez aussi, si c’est plus facile pour vous, verser ou encore mieux faire un ordre permanent de 5, 10, 20 euros ou plus (!) sur le compte :
Collectif Contre Les ExpulsionsBanque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB Faites passer ce message à vos ami-e-s ,connaissances.
Situation générale: la répression et les souffrances continuent. On ne compte plus les mises au cachot, tentatives de suicide, transferts dans tous les centres. Nous constatons également beaucoup d’expulsions très rapides vers les pays de l’est de l’Europe.Ce sont principalement des Marocains et des Algériens qui sont actuellement en centre fermé depuis plusieurs mois, voire un an ! On entend beaucoup de problèmes liés à la paternité. Parmi d’autres, l’exemple d’un homme ayant un enfant reconnu (avec un acte de naissance à l’appui) et devant effectuer un test ADN pour prouver sa paternité suite à la décision d’un juge. Cette demande lui sera dans un premier temps refusée par le centre. Outre leur volonté d’être libres, les détenu·e·s revendiquent leurs droits et principalement leurs droits à la santé et à l’aide juridique dont iels sont régulièrement privé·e·s. Les mesures Covid restent d’application. Les détenus sont peu nombreux par rapport au nombre de places disponibles et les contacts entre eux sont limités. Plusieurs témoignages indiquent que le port du masque et la distanciation sont rarement respectés par le personnel.
A Merksplas:Depuis le Covid-19, tout nouvel entrant est mis une semaine au bloc 5 qui est le bloc d’isolation. Ils sont seuls dans une cellule qui a tout d’un cachot.Deux tests Covid sont prévus au début et à la fin de la détention dans le bloc 5. Après une semaine ils sont ramenés auprès des autres détenus.Chaque jour, les détenus isolés n’ont droit qu’à deux promenades d’une heure, seuls dans une cage de 7 m sur 3 m avec des grillages même au-dessus d’eux. Ces cages sont alignées et il leur est parfois possible de parler ensemble de cage en cage. Dans le centre; ils sont actuellement une quarantaine pour 146 places, beaucoup ont déjà accompli une peine de prison et subissent maintenant la double peine (https://www.gettingthevoiceout.org/double-peine-ou-bannissement-methode-particuliere-de-racisme/ ) . Certains sont enfermés depuis bientôt un an. Certains sont pères d’enfants reconnus et ayant la nationalité belge. Une hébergeuse nous explique la situation d’un homme dans un témoignage daté du 15 septembre.”Il semble qu’on lui ait dit qu’il devait attendre la fin de la quatorzaine pour faire appel à un avocat. A l’issue de ce délai, on lui a dit que c’était trop tard, que les 3 jours étaient passés.On lui a donné 5€ de crédit téléphonique mais refusé de lui donner le morceau de papier sur lequel était écrit mon numéro de téléphone.Il est donc resté en isolement le temps de sa quarantaine, puis a passé un certain temps en contact avec les autres. Il a été renvoyé en Allemagne avant-hier et est rentré en Belgique hier.”
Une tentative de suicide suite à des propos racistes graves : “Un homme détenu depuis 7 mois en centre a pris beaucoup de médicaments dans la nuit du 18 septembre et hier, suite à des agressions verbales super racistes d’un gardien. Ce matin, il a été retrouvé inconscient et a été amené en isolation dans le bloc 5, portépar 5 gardiens.” Paroles de détenus :
“Je vous coûte 200 euros par jour. C’est un vrai business ces politiques migratoiresc’est pas croyable, je vous ai déjà coûté 40000 euros!”
“Je veux pas de papiers, je veux VIVRE! Personne n’est illégal et moi non plus”
“Je suis depuis toujours illégale. Je vis comme ça et cela ne m’empêche pas de vivre”!
Au 127 bis :Ils sont une bonne vingtaine pour 120 places. Beaucoup de mises au cachot et de transferts dès qu’ils revendiquent leurs droits, même poliment. Mais la révolte règne quand ils sont maltraités : “désolé mais si ils sont arrogants avec moi, je peux aussi l’être”.
A Bruges :Ils sont une dizaine pour 112 places. Les demandes qui nous parviennent sont principalement des demandes d’aide médicale. Face à la privation de liberté que leur impose l’Etat, ils revendiquent leur droit à la santé.
A Holsbeek:Nous avons très peu de contact actuellement. Le mois dernier, elles étaient 4 pour 60 places.Une jeune fille roumaine de seulement 19 ans a été expulsée vers la Roumanie une semaine après son arrivée, alors que toute sa famille vit légalement en France.
De MORIA à DOUVRES en passant par CALAIS ✊🏼 ON SE LÈVE! ✊🏿
En Grèce, il a fallu l’incendie du camp de Moria pour que l’Europe regarde enfin ses camps de la honte. Pour autant, 12000 personnes sont encore dans l’impasse administrative, sans abri et sans aucune solution et rien indique les la situation s’améliorera.
La Grande Bretagne expulse désormais les personnes migrantes par charter dans les autres pays européens . Ce pays menace d’envoyer l’armée contre les bateaux d’infortune que prennent les personnes migrantes.
En France, les personnes migrantes sont harcelées. A Calais, non contentes de détruire sans cesse les tentes des personnes exilées, la préfecture et la mairie, veulent empêcher les associations de distribuer de la nourritures et de l’eau aux gens qui en manquent pourtant cruellement.
Étant donné l’actualité de plus en plus répressive, l’appel à signature de soutien à la mobilisation à Calais reste ouvert jusqu’au 25. l’appel est ci-joint. Vos organisations peuvent signer à cette adresse : calais-rises@riseup.net
Aussi, chaque association, chaque collectif est invité à organiser un rassemblement local de soutien le samedi 26 septembre prochain, veille de la journée mondiale des réfugié-e-s. Rassemblons nous massivement devant les préfectures, organisons des soupes populaires sur les places.
Plus d’informations prochainement sur le lieu de départ et déroulé du parcours > Association Terre d’Errance <
ILS SONT SOLIDAIRES ET SIGNENT CET APPEL:
🔸Organisations des Hauts de France🔸 ACCMV – Grande-Synthe ADRA France – Dunkerque ASR collectif Action Solidarité Réfugiés – Arras CSP59 Emmaüs Dunkerque – Grande-Synthe Human Rights Obervers – Calais La Brique – Arras La Cabane Juridique – Calais L’Auberge des migrants – Calais La Cimade Nord-Picardie LDH – Boulogne LDH – Dunkerque MDM Médecins du Monde MRAP Littoral Dunkerquois Collective Aid – Calais Refugee info bus – Calais Refugee Women Center Refugee Youth Service Salam Nord Pas de Calais Save Secours Catholique du Pas de Calais Solidarity Border Terre d’Errance – Béthunois
🔸Organisations locales et régionales🔸 ACCMV Ah Bienvenue Clandestin – Lot AMMI – Val d’Amboise Assemblée Locale des EGM de Caen Association Chemins Pluriels – Vars Asso Bagagérue – Paris Association de Soutien aux Étrangers du Val de Marne – section de Fontenay, Nogent, Le Perreux Collectif Bienvenue Migrants 34 – Montpellier Collectif ICARE 05 – Embrunais Collectif Fontenay diversité – Resf Collectif Solidarité Migrants de l’Ain Collectif Urgence Welcome Comité ATTAC de Rennes Emmaüs Bourg en Servas Emmaüs 73 L’Association pour les Migrants (l’AMI) – Nîmes LDH Hay-les-Roses-Val-de Bière MRAP Vaucluse Peps Pour une Écologie Populaire et Sociale Réseau Education Sans Frontières de la Somme (RESF80) Tous Migrants Briançon
🔸Organisations nationales🔸 Emmaüs France Emmaüs international Les Etats Généraux des Migrations Le Gisti UJFP (Union Juive Française pour la Paix) Utopia 56
Organisations Syndicales : Union syndicale Solidaires Nord Sud Education 62 FSU 59/62
🔸Partis Politiques – groupes locaux🔸 Respirer Calais Le PCF Génération.s Le NPA Dunkerque La France Insoumise EELV
C’était le 22 septembre 1998. Sémira Adamu, une jeune femme de 20 ans, était assassinée par les 9 flics qui voulaient la déporter. Elle avait auparavant résisté à 5 tentatives d’expulsion alors cette fois ils étaient déterminés, quitte à la tuer.
Si sa mort a permis un éveil d’une grande partie de la population, elle n’a pas changé les horreurs causées par les politiques migratoires, celles-ci se sont d’ailleurs même endurcies avec le temps. On constate toujours plus d’exploitation des personnes sans-papiers, de rafles dans nos rues, de vies brisées, de morts…
Alors 22 ans après, on n’oublie pas et on ne pardonne toujours pas !Ceci est un appel à rendre ces atrocités visibles afin que chacun·e s’en souvienne.Voici quelques idées de ce que tu peux faire toi aussi pendant la semaine qui vient : – décorer les rues à l’effigie de Semira : coller des affiches à ta fenêtre ou dans les rues, peindre les murs trop gris – parler des politiques migratoires inhumaines avec tes voisins, dans la file d’attente du magasin, sur tes réseaux –
Aller montrer ta solidarité aux personnes enfermées, même juste avec 2 ou 3 potes y’a vraiment moyen de communiquer avec elles Ici les 6 centres fermés en Belgique et apporter ton soutien. Tu peux amener de quoi faire du bruit devant. –
Aider des sans-papiers (qu’iels soient installé·e·s ou de passage), les aider à survivre, à continuer leur chemin ou s’évader en cas d’arrestation.
Aller gueuler ou saboter les responsables et outils de ces politiques : l’Office des étrangers, le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides, les flics, la Stib (qui livre les sans-papiers aux flics lors de contrôles de tickets), Brussels Airlines (qui déporte activement)…
La côte d’opale : ses plages, son dragon, ses places, son carnaval et … … son acharnement et celui de l’État à harceler les personnes migrantes.
Depuis 30 ans, les personnes exilées en transit vers l’Angleterre n’ont jamais été correctement traitées par les autorités locales et nationales.En 2017 la justice a ordonné à l’État et à la ville de Calais de distribuer de l’eau et d’installer des sanitaires et des douches. Les autorités ont dû respecter cette obligation, mais à minima : tout en continuant de chasser les gens et de détruire leurs abris, elles ont organisé des distributions éloignées de tout, invisibles et insuffisantes. Bien plus le harcèlement policier et administratif est incessant. S’y est ajouté dernièrement une discrimination dans les bus qui est insupportable.
Bloquées à la frontière, empêchées de passer et empêchées de rester, ces personnes survivent comme elles peuvent, sans autre abri que des tentes fournies par les associations, qui sont quotidiennement confisquées et détruites.Les personnes n’ont été mises à l’abri ni l’hiver dernier, ni durant la canicule cet été :nous craignons le pire pour l’hiver qui va arriver rapidement.
Cet été, des milliers de personnes ont tenté leur chance d’atteindre la Grande Bretagne en traversant la Manche dans des embarcations diverses. Tout le monde se rend compte que la politique répressive ne résoudra jamais rien.
En 2020, des hommes, des femmes, des enfants ont soif et faim.
En 2020, des hommes, des femmes, des enfants n’ont pas d’abri et sont empêchés de dormir.
En 2020, des hommes, des femmes, des enfants sont victimes de traitements inhumains.
En 2020, des hommes, des femmes, des enfants risquent leur vie pour vouloir circuler.La stratégie menée par les municipalités, les préfectures et l’Etat doit changer.
Nous nous mobilisons pour qu’un véritable accueil digne et humain soit organisé par les autorités. Nous exigeons que les projets de vie et les projets migratoires des personnes exilées soient réellement écoutés et pris en compte.
ENSEMBLE SOYONS SOLIDAIRES DENONÇONS CETTE SITUATION!
RENDEZ-VOUS SAMEDI 26 SEPTEMBRE pour un grand rassemblement festif et solidaire !
S’en débarrasser : le Royaume Uni se précipite pour expulser par vols charters les personnes qui traversent la Manche
Dossier sur la nouvelle vague de vols charters vers la France, l’Allemagne et l’Espagne expulsant les personnes ayant traversé la Manche dans de petits bateaux en ligne maintenant ! Le prochain vol est prévu pour le 3 septembre.
Compilé par Calais Migrant Solidarity,Corporate Watch et ses amis.
Le Royaume Uni s’attache à particulièrement réprimer les migrants traversant la Manche dans de petites embarcations, répondant comme toujours à la panique propagée par les tabloïds britanniques.
Une partie de sa stratégie consiste en une nouvelle vague d’expulsions massives : des vols charters, ciblant spécifiquement les personnes traversant la Manche, vers la France, l’Allemagne et l’Espagne. Deux vols ont eu lieu jusqu’à présent, les 12 et 26 août. Le prochain est prévu pour le 3 septembre. Les deux vols récents ont fait escale à la fois en Allemagne (Düsseldorf) et en France (Toulouse le 12,Clermont-Ferrand le 26). Un autre vol était prévu pour l’Espagne le 27 août – mais il a été annulé après que les avocat-es aient réussi à faire descendre tout le monde de l’avion.
Menées à la hâte par un Home Office en panique, ces déportations massives ont été particulièrement brutales, et ont pu impliquer de graves irrégularités juridiques. Ce rapport résume ce que nous savons jusqu’à présent après avoir parlé à un certain nombre de personnes expulsées et à d’autres sources.
Il couvre :
– Le contexte : Les traversées en bateau de Calais et l’accord entre le Royaume-Uni et la France pour les faire cesser.
– Au Royaume-Uni : Yarl’s Wood reconverti en centre de traitement de personnes traversant la Manche ; Britannia Hotels ; le centre de détention de Brook House, toujours aussi brutal.
– Les vols : Calendrier détaillé du charter du 26 août vers Düsseldorf et Clermont-Ferrand. – Qui est à bord du vol : Les personnes réfugiées, y compris des mineurs et des personnes torturées. – Délaissé à l’arrivée : Les personnes arrivant en Allemagne et en France qui n’ont pas la possibilité de demander l’asile se voient délivrer immédiatement des documents d’expulsion.
– Les questions juridiques : Utilisation du règlement Dublin III pour se soustraire de la responsabilité à l’égard des réfugiés.
– Est-ce illégal?: la précipitation du processus entraîne de nombreuses irrégularités.
25 août 2020: La diffusion – aussi soudaine qu’inattendue – des images choquantes des actes de violence, voire de torture, qu’ont infligés les forces de l’ordre à Jozef Chovanec en février 2018 à l’aéroport de Charleroi nous remémorent les meurtres de George Floyd et de Semira Adamu par la police ..
Parce que dans les 3 cas, la mort a été provoquée par des compressions causant un interminable étouffement puis un arrêt cardiaque, parce que dans les trois cas, les violences policières étaient décomplexées, que cela s’exprime par l’absence de réaction face aux supplications de George Floyd, par les sourires de ces meurtriers alors que Semira s’éteignait, ou par le salut hitlérien d’une policière présente lors du supplice de Jozef Chovanec.
Mais aussi parce que malgré les preuves apportées par l’image – chose rare ! – , il a fallu longtemps, et même très longtemps, avant que l’on envisage de faire la lumière sur ces affaires et de mettre la police, et en particulier les bourreaux, en cause. Enquêtes qui n’ont jamais lieu, ou sont baclées voire sabotées: les violences policières, pourtant légion, restent généralement impunies. Les forces de l’ordre et les policiers ne sont mis en cause que lorsque la pression publique ou médiatique devient trop grande pour que l’affaire reste étouffée par l’esprit de corps et la lâcheté d’institutions et de dirigeants.
Le meurtre de Jozef Chovanec remonte à 2 ans, et il est apparu que l’existence des images était connue de nombreux membres des forces de l’ordre. Que la hiérarchie responsable indique maintenant qu’elle n’était pas au courant est inexplicable, sinon par une couverture organisée des flics mise.s en cause . Pourtant les procédures existent. Défaillantes ou inappliquées, elle n’empêchent en rien l’impunité dont bénéficie la police, qui est systématique…et manifestement systémique. N’annoncer l’ouverture d’une enquête que suite à la diffusion des images par les médias en est une démonstration obscène.
Ici on étouffe les victimes, mais aussi les affaires.
Les faits se répètent pourtant, illustrés de nombreux témoignages publics, mais rien ne change (en positif du moins). Nous gardons en mémoire les “onze dernières minutes de Semira” transcrites d’une vidéo de son expulsion https://ccle.collectifs.net/Les-onze-dernieres-minutes-de.html. Mêmes souffrances, même fin tragique, même attitude des tortionnaires, même déni des responsabilités, même chappe de plomb posée sur la victime puis sur l’affaire. Même communication tragi-comique des autorités policières et politiques.
Depuis la mort de Semira en 1998, nous restons témoins de graves violences rapportées lors d’expulsions forcées, violences commises par les policiers-ères escortes volontaires de la police fédérale à l’aéroport de Bruxelles et à l’aéroport de Charleroi , leur chef Danny Elst de la police fédérale étant le directeur de la police aéronautique. Info VRT ici
En 2019 l’Office des Étrangers a effectué 3743 expulsions forcées :–> leur tableau statistique L’Office ne fait pas mention de présence d’escorte lors de celles-ci. Pourtant, d’après d’autres statistiques, 25% des personnes expulsées sont accompagnées d’une escorte et ligottées, menottée-s, maltraitées: –> chiffres de MYRIA 2018
Selon les témoignages reçus, cette équipe de la police fédérale aux frontières n’hésite pas à user d’ une violence terrible et parfaitement illégitime, qui peut parfois s’apparenter à de la torture. Les insultes et humiliations sont courantes. Le racisme et le sexisme ambients. Plusieurs plaintes ont été déposées contre ces mauvais traitements bien que la majorité des victimes, ensuite expulsées, n’aient les moyens d’exprimer les violences subies. Une fois encore l’impunité semble garantie.
Témoignage: 2 femmes victimes de violences policières, l’une à l’aéroport de Charleroi, la deuxième à l’aéroport de Bruxelles, octobre 2019 ici
Témoignage: Expulsion violente à Charleroi,2017. Ici
Démission de Tobback ministre de l’intérieur le 24 septembre 2003, suite à la mort de Semira Adamou.Texte du collectif contre les expulsions ici
Nous exigeons la démission immédiate du ministre de l’intérieur en affaires courantes Peter De Crem et du ministre de l’intérieur de l’époque Jan Jambon.
Nombres de migrant.e.s dont le souhait est d’aller s’installer en Grande-Bretagne arrivent à bon port ces dernières semaines (plusieurs centaines par semaine). Entre cent et deux cents Afghans, Irakiens, Iraniens et Africains franchissent la Manche chaque jour, soit un afflux de 650 personnes en août et à 4 100 depuis le début de l’année, selon les chiffres officiels.
Beaucoup de camps dans le Pas-de-Calais ont été évacués ce qui pousse les migrant.e.s à prendre la mer avec l’aide de passeurs qui sont dès lors en pleine activité.
Visiblement, la gestion de cette frontière semble en délabrement. Un petit jeu politico-capitaliste est en cours entre la France et la GB autour de la “sécurité” de cette frontière, avant la mise en place effective du Brexit. La GB menace de faire intervenir l’armée pour refouler les migrants dans la Manche: “Nous travaillons à rendre cet itinéraire impraticable et à arrêter les criminels qui facilitent ces passages et à faire en sorte qu’ils soient traduits en justice“, a déclaré la ministre de l’Intérieur, Priti Patel, citée dans ce communiqué. Info mainstream media ici.
Une hypothèse est que la France et la Belgique préfèrent actuellement un désengorgement du littoral par des évacuations des camps tout en fermant les yeux sur les traversées.
En France MISE À JOUR Soutenir les personnes en Centre de Rétention ici
En Belgique, il est peu question de rafles en ce moment. Il nous revient cependant nombre de récits de maltraitances graves sur les parkings d’autoroutes et dans les parcs à Bruxelles. La police ou des agents de “sécurité” privés agissent et ce, afin d’assurer la pression et maintenir leur bonne image du système répressif et raciste pratiqué.
Mais cela ne va pas durer et il faut s’attendre à nouveau à des rafles et emprisonnements en amont de cette frontière, et en Belgique précisément.
Ci-après des flyers en plusieurs langues (Fr, Engl, Amharique, Tigrynia, Arabe, Dari – Farsi et Pashto , Oromo) pour informer les personnes arrêtées et incarcérés dans les centres fermés ou en prisons en Belgique dans les mois à venir.
A diffuser, imprimer, distribuer aux endroits stratégiques, photographier pour que tou.te.s les diffusent et les retrouvent sur leur smartphone.
Après avoir passé près de 7 mois enfermée à Caricole, Michelle devait être expulsée ce 30 juillet 2020. Carte blanche ici
Elle a reçu un billet pour un vol à 14:55 à destination de son pays d’origine, le Cameroun.
Pour pouvoir l’expulser, l’Office des Étrangers doit lui faire un test de dépistage du Covid-19. Michelle l’a refusé car elle ne veut pas retourner au pays qu’elle a fui.
Elle témoigne ce 27 juillet juste après avoir refusé le test auprès de la directrice et la psychologue du centre : “La directrice me dit : “ok, comme tu refuses de coopérer, on va te tourner le dos”. “Tourner le dos ? Je coopère par rapport à quoi ? Vous savez ce qui m’attend au pays ? Je ne peux pas rentrer. Je suis partie à l’ambassade pour demander le visa parce que je fuyais. J’arrive ici, et vous voulez me faire rapatrier volontairement ? […] Je préfère rentrer par escorte, parce que je sais qu’un renvoi par escorte, je vais d’abord refuser. Je vais rentrer avec des hématomes qui prouvent que vous m’avez forcée pour rentrer.”
Elle a été libérée ce 28 juillet 2020 ! L’acharnement de l’Office des étrangers et les manipulations du personnel du centre fermé n’auront pas suffi à miner la détermination et la force de Michelle. La pression scandaleuse opérée par l’appel téléphonique de Brussels Airlines n’y aura rien changé non plus.
CONSIDERATIONS SUR LE CHAOS EN CENTRES FERMES
Préambule:
Nous nous opposons fermement à tout enfermement, enfermement d’étrangers en particulier. Cependant au vu de la situation toujours plus inquiétante que se permettent de banaliser les gouvernant.e.s à tous niveau et les soi-disant responsables, nous souhaitons faire quelques mises au point. Les situations qui nous sont confiées nous conduisent à souligner certains aspects et évidences inacceptables pour tout qui prend le temps de réfléchir un peu.
Quelques faits
La loi concernant les enfermements d’étrangers ne disposant pas, plus ou pas encore de documents leur permettant de séjourner dans un pays européen qui pratique la politique de la fermeture des frontières prévoit que l’étranger peut être détenu en vue de son éloignement. Ceci pendant le temps strictement nécessaire à l’exécution de la mesure sans que la durée de détention ne puisse dépasser deux mois.Une prolongation de deux mois de la période initiale de la détention est possible dans certaines situations :
• si les démarches en vue de l’éloignement ont été entreprises dans les 7 jours après que la décision soit devenue exécutoire ;
• si ces démarches sont poursuivies avec la diligence requise, et ;
• s’il subsiste toujours une possibilité d’éloigner effectivement l’étranger dans undélai raisonnable.
Dans les faits, une prolongation systématique semble être la règle ! L’exception devient la règle au gré des convenances politico-médiatico-politiciennes des gouvernant.es. Sans pour autant éveiller ni inquiéter beaucoup de monde, loin des yeux, tant mieux !
Après une première prolongation, une nouvelle décision de prolongation peut être prise par le Ministre. Après cinq mois de détention, l’étranger doit être libéré. Toutefois, si la « sauvegarde de l’ordre public l’exige », la détention est prolongée de mois en mois après l’expiration du délai de 5 mois avec un maximum de 8 mois de détention au total.Apprécions ici le terme « sauvegarde » de l’ordre public !! Toutes ces personnes allègrement maintenues en prison et détenues dans des conditions scandaleuses mettraient donc en danger l’ordre public ? Mais de quel ordre parle-t-on ?
A noter aussi en ce qui concerne les délais, cette possibilité scandaleuse: si une personne étrangère refuse d’embarquer à bord de l’avion censé l’envoyer vers une destination qu’elle craint, l’OE peut lui notifier une nouvelle décision de détention et les compteurs repartent à zéro !Ceci, bien que cette possibilité ne soit pas conforme à ce qui est prescrit dans la directive européenne dite « Retour » et contrevient certainement au droit à la liberté prévu par l’article 5, §1 de la Convention européenne des droits de l’Homme.
Dans le témoignage ci-dessus nous constatons que le personnel du centre fermé, y compris la direction et la soi-disant assistante sociale, se permettent non seulement de manquer de respect en tutoyant la détenue M. mais usent et abusent de leur pouvoir en lui indiquant que si elle ne collabore pas « on te tourne le dos » ou encore qu’elle risque l’expulsion avec escorte, comprenez brutalement exécutée par les forces de l’ordre. Or, selon la Cour européenne des droits de l’homme, « toute conduite des forces de l’ordre à l’encontre d’une personne qui porte atteinte à la dignité humaine » constitue une violation de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme, en particulier «l’utilisation (…) de la force physique à l’égard d’un individu alors que cela n’est pas rendu strictement nécessaire par son comportement. De plus le Conseil de l’Europe aussi précise que celle-ci doit s’évaluer au regard de «la résistance réelle ou raisonnablement escomptée de la part de la personne éloignée.»
Si nous nous opposons fermement au principe même de l’usage de la force énoncé ici, nous soulignons que les forces de l’ordre et l’administration qui leur donne comme mission de telles pratiques sont, hormis toute considération humaine, hors-la-loi.
Dans les centres fermés les rôles sont bien définis. Ainsi la direction est là pour assurer la gestion et le bon fonctionnement du centre. Il n’est pas question de se mettre ensemble avec d’autres membres du personnel afin de menacer et faire pression sur les détenu.es. Cela ne concerne ni la gestion ni son fonctionnement.Le service médical et psychologique lui, est responsable du suivi médical et psychologique des détenu.es du centre. Or, il est de notoriété de qui s’intéresse à la question, que le corps médical et les infirmières se complaisent dans la délivrance aux détenu.e.s de médications – parfois forcées sous la contrainte des gardiens – dont iels ignorent les effets réels et risques. Des sédatifs administrés feraient-ils partie du suivi médical et psychologique dans ces lieux clos ? Certain.es détenu.es crient à l’aide et quel est le suivi ? Le cachot, loin du regard des autres, isolé de tout, semble la seule réponse à leur désarroi. C’est également le sort généralement réservé aux détenu.e.s ayant commis une tentative de suicide, ce qui n’est malheureusement pas rare. Règlement du mal par le pire. (cf torture)
Le service social parlons-en, une insulte à la profession ! Des assistant.es sociales-aux accompagnent officiellement les « résidents » pendant leur détention dans le centre. Ils assurent le suivi des dossiers administratifs. Ils assurent également la préparation des « résidents » à leur retour. Un DVD en plusieurs langues fournissant des informations au sujet de l’éloignement est mis à leur disposition dans le but de les aider à inciter les détenu.es à accepter un retour volontaire. Les détenu.e.s en témoignent: il s’agit plutôt de leur mettre la pression, de générer la crainte et l’angoisse des conséquences violentes d’un refus. Vive les statistiques dont se glorifieront les politicien.ne.s dans leurs rapports.
Voilà pour un survol de problématiques rencontrées au sein des centres fermés, mais qu’en est-il de la compagnie aérienne qui se remplit les poches avec ces expulsions ? Prenons la mission officielle de la compagnie d’aviation BA, détenue par la compagnie allemande Lufthansa: elle se targue d’être « une compagnie aérienne à l’échelle humaine, proche de nos passagers dont nous prenons le plus grand soin. » Depuis quand son personnel se substitue-t-il aux fonctionnaires de l’Office, alors que la réglementation stipule que la personne à expulser sera prévenue ? Quels rouages et intérêts partagés se cachent derrière ce fonctionnement malsain?
Si nous nous penchons sur le traitement subi par M et beaucoup d’autres enfermé.es en centres fermés, traitement imposé aux détenu.e.s en toute discrétion et tranquillité par le personnel fonctionnaire de l’’Etat, procédé dont la répétition soulige l’origine systémique, nous pouvons le considérer comme torture. La Convention contre la torture et autres peines et traitements cruels, inhumains ou dégradants définit la torture dans son article 1, comme « tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne. ». Or les menaces, intimidations, humiliations et mises en cachot sont clairement à classer dans ce qui précède.
Soutenons les luttes dans les centres!
Résistance contre les expulsions!
Retranscription du témoignage de Michelle :
” Je commence à partir du jour où ils sont venus me promettre qu’à l’aéroport, on allait me laisser. C’était vendredi. L’assistante et la psychologue (depuis mars, je vois la psychologue) sont venues toutes les deux me dire qu’il y a un billet qui est prévu pour moi pour le 30
J’ai dit : “un billet, comment ?”. Elle me dit : “tu peux refuser, mais tu dois aller refuser à l’aéroport”. “Mais comment, refuser à l’aéroport ? Je ne veux pas rentrer”. Elle me dit : “je sais que tu ne veux pas rentrer, mais ils veulent te libérer au niveau de l’aéroport”. “Mais pourquoi vous voulez me libérer au niveau de l’aéroport ? Les autres, on les libère ici”. Elle me dit : “Non, Michelle, tu ne peux plus rester ici. Ils vont te libérer à l’aéroport, tu ne peux plus retourner ici, parce qu’il n’y a pas d’escortes pour le moment. Donc tu vas aller à l’aéroport, tu vas dire que non tu ne veux pas partir, et ils vont te laisser”. J’ai dit “ok”. Après elle me dit :
“lundi, tu vas faire le test”.
Ce matin, il y a l’Office qui vient me chercher, parce que quand tu veux aller voir le médecin, il y a les Offices qui viennent te chercher. Il vient me chercher, il me dit : “Michelle, on vient vous chercher pour aller à l’hôpital”. Je dis : “pourquoi à l’hôpital ?”, “tu dois faire le test”. “Le test, c’est pour quoi faire ?” Il dit : “le test, c’est parce que tu vas prendre un vol”. “Mais moi, je n’ai pas demandé de vol ! Pourquoi mon nom est sur la liste des vols ?” Il dit : “tu es obligée d’aller faire le test”. “Obligée d’aller faire le test ? Mais je ne suis pas malade ! J’ai fait 7 mois ici. Pourquoi aujourd’hui, ils ont décidé de me faire faire le test ? Je ne suis pas malade. Je ne veux pas voyager. Je ne vous ai pas demandé d’aller dans un vol.” Il me dit : “ok, on va le dire au médecin.” Il est parti. Dix minutes après, la psychologue est venue. Elle me dit : “Michelle, je te dis que c’est à l’aéroport qu’on va te libérer, il faut que tu fasses le test”. “Non ! Il faut réfléchir, le test, c’est comme si j’acceptais de rentrer. Ce sont des vols volontaires. Si je vais faire le test, c’est comme si j’acceptais de rentrer. Et à l’aéroport, ils vont m’obliger à rentrer dans l’aéroport parce que j’aurai déjà fait le test. Je ne peux pas faire de test, parce que c’est comme accepter de rentrer, et je ne peux pas rentrer.” Elle me dit “ok”, elle ressort.
Elle revient avec la directrice. La directrice m’amène dans la grande salle. Elle me murmure, à ce moment, elle parle en chuchotant. Elle me dit : “Michelle, on a fait toutes les démarches parce que tu as trop duré ici. Tu ne peux plus rester au centre. On a fait toutes les démarches pour qu’à l’aéroport, on te laisse. Et pour arriver à l’aéroport, il faut faire le test”.
Je dis : “Non, Madame, je ne peux pas faire le test. Si vous voulez me libérer, faites un mot, faites-le comme pour tous les autres, ça veut dire, vous me libérez à partir du centre. Arrivée à l’aéroport, on va aussi me libérer”. La psychologue dit : “non, même s’ils te forcent dans l’avion, tu vas faire du bruit, ils vont te faire descendre”. Je dis : “non, je n’aurai plus de raisons de faire du bruit, du moment que j’ai déjà fait un test, j’accepte de monter dans l’avion. Ca serait plus normal”. La directrice me dit : “ok, comme tu refuses de coopérer, on va te tourner le dos”. “Tourner le dos ? Je coopère par rapport à quoi ? Vous savez ce qui m’attend au pays ? Je ne peux pas rentrer. Je suis partie à l’ambassade pour demander le visa parce que je fuyais. J’arrive ici, et vous voulez me faire rapatrier volontairement ? Je vais expliquer quoi ? Je préfère rentrer par escortes, parce que je sais qu’un renvoi par escortes, je vais d’abord refuser. Je vais rentrer avec des hématomes qui prouvent que vous m’avez forcée pour rentrer. Je pourrai expliquer là-bas. Et sinon, vous me demandez de rentrer volontairement ? Je vais aller mourir ! Non non, Madame, je ne peux pas accepter de rentrer.” Elle me dit : “non, tu ne vas pas rentrer, parce qu’à l’aéroport, on va te laisser”. Après, elle me promet que la psychologue va m’accompagner à l’aéroport, jusqu’au moment où on va me libérer. J’ai dit : “pourquoi vous n’appelez pas aussi la police de l’aéroport pour leur dire que j’ai refusé le test parce que j’ai peur qu’on me mette dans l’avion de force parce que j’aurais accepté de faire le test ?”.
Elle me dit : “non, ils ne peuvent pas faire ça. Vous me coûtez trop cher, du fait que je vous garde dans le centre, parce que j’ai besoin de votre place pour d’autres personnes. Vous me prenez 100€ par nuit. Je ne peux plus vous garder”.
J’ai dit : “si vous ne pouvez plus me garder, libérez-moi. Vous avez libéré tout un centre. On était plus de 150, vous avez libéré tout le monde, je reste la seule. Qu’est-ce qui prouve ce que vous êtes en train de dire ? Je ne vois pas la preuve. Apportez-moi une preuve que vous allez me laisser à l’aéroport. Là, je vais partir. Mais au cas contraire, je ne fais pas le test, parce que faire le test, c’est accepter de monter dans le vol”.
Elle a parlé, elle m’a dit qu’ils vont appeler l’Office des Étrangers, que l’Office des Étrangers serait fâché, et que maintenant, ils vont véritablement chercher à m’escorter. J’ai dit : “ok, il n’y a pas de souci, parce que ce qui m’attend là-bas est pire que le fait que vous me tourniez le dos et m’escortiez de force”. C’est comme ça qu’on a fini la conversation, et elle est partie.
29/07/2020 Ils et elles sont moins de 200 à être maintenu.es en centre fermé pour 600 places, les mesures Covid restant d’application. Ils et elles sont maintenu.es dans ces centres depuis plusieurs mois, jusqu’à 9 mois en vue de leur expulsion, même si ces expulsions sont quasi impossibles, des vols n’étant pas assurés ou les pays d’origine refusant de délivrer un laissez-passer.Ils et elles ne comprennent pas pourquoi on les garde enfermé.es et qualifient leur détention de torture. Nous publions ici un aperçu de la situation dont nous avons connaissance et des luttes multiformes des personnes détenues.
Au centre fermé de Bruges : La semaine passée ils ont entamé une grêve de la faim pour protester contre leur enfermement. Après 24 heures, 7 d’entre eux ont été mis au cachot puis ont été très rapidement transférés dans d’autres centres Ce 27 juillet 2020 ils nous retéléphonent : ils sont encore 6 dans le centre avec 15 “sécurités”. Deux d’entre eux sont au cachot, un autre est en grêve de la faim depuis 4 jours. Ils nous demandent d’alerter : “y a pas d’humanité ici”.
Au centre fermé 127 bis : Ils ont une petite vingtaine enfermés actuellement.Ils sont nombreux à nous téléphoner pour essayer de faire entendre leur colère et exprimer leur inquiétude pour certains de leurs co-détenus : 1er juillet : suite à la mise au cachot de l’un d’eux parce qu’il réclamait certains droits, un mouvement de solidarité s’est formé ce matin et tous les détenus de l’aile R ont exigé d’être mis au cachot parce qu’eux aussi réclament des droits! D’aures détenus veulent retourner dans leur pays, reçoivent des tickets de vol qui à plusieurs reprises sont annulés :“Ici c’est maltraitance physique mais surtout psychique””Ils jouent avec les gens, ils me poussent à bout, je perd la tête. Je veux retrouver ma liberté. C’est mon droit” “J’ai la rage, la haine. Je suis en Belgique depuis 27 ans. Avant j’aimais ce pays. Maintenant je comprends pourquoi les gens deviennent terroristes. Ici c’est le système nazi” 25 juillet 2020:“il faut aider cet homme madame. Il est très mal, fait des crises et tombent inconscient. Il a des hallucinations et ne dort pas la nuit. Il nous dit que le diable vient dans sa chambre. Il a très peur. Il est malade. Sa place n’est pas ici, il lui faut des soins. Il faut faire quelques chose.”D’autres réclament leur droit et continue la lutte malgré la répressions et les mises au cachot quotidiennes :“Je prèfére continuer à me battre plutôt que de déprimer.” “Ils croient vraiment qu’on a peur du cachot?”
Merksplas : La majorité des détenus sont la depuis plusieurs mois. Ils vivent d’espoir : les assistants sociaux leur disent qu’après 8 mois c’est libération, donc ils attendent (la plupart arrivent aux 8 mois!) Un homme nous téléphone ce 28 juillet 2020: il sort d’une semaine de cachot et cherche un avocat “droit de l’homme” pour porter plainte. Un homme guinéen a été libéré ce jour après 9 mois de détention. Un homme éthiopien a été libéré après 7 mois de détention et 2 tentatives d’expulsion : il exprime aussi son incompréhension devant l’injustice : ” Pourquoi suis je resté si longtemps ? Pourquoi suis-je étiqueté comme « agressif » alors que j’ai subi une arrestation violente, « comme en Amérique » ?” « No chance » dit-il.Il est reparti pour essayer de trouver une terre plus hospitalière : « Belgium, system, no good »
Centre fermé Caricole: Expulsion à n’importe quel prix: 25 juillet 2020 : deux dames en demande d’asile et détenues depuis plusieurs mois ont reçu un appel de la compagnie aérienne Brussels Airlines leur proposant de repartir de manière volontaire vers leur pays d’origine, qu’on leur trouverait un vol et qu’elles seraient peut-être toute seule dans l’avion. Une d’entre elles nous dit: “Ils nous prennent pour du bétail, je lui ai dis moi à cette femme que c’était non, qu’elle ne connait pas ma vie, qu’elle ne sait pas ce qui m’arrivera quand je serai là-bas”. Ils lui ont dit que la prochaine fois ce serait l’escorte et que ce serait bien qu’elle évite.Une carte blanche a été publié à ce propos : https://www.gettingthevoiceout.org/ils-ont-tue-une-femme-pas-son-combat/ Ce 28 juillet 2020, elles sont finalement libérées.
Un détenu enfermé depuis plusieurs mois et inexpulsable: ” Qu’ils me laissent au moins aller chez mon frère. Je suis trop fatigué, je suis épuisé, je suis enfermé, je ne sais plus quoi faire. J’ai pas envie de faire une bétise, j’en ai marre.Je veux refaire ma vie. J’ai personne au Maroc, donc quand je serai là-bas je repars.
27/07/2029: Une campagne pour pousser la Lufhansa à stopper les expulsions vient d’être lancée à Berlin Une nouvelle campagne a été lancée en Allemagne pour pousser Lufhtansa à arrêter toutes les expulsions ! ′′ L ‘ alliance appelle Lufthansa à prendre une position claire contre le racisme et à cesser de transporter les gens contre leur gré. Plus de 20 organisations ont déjà rejoint la campagne à l’échelle nationale. Depuis de nombreuses années, la compagnie aérienne bénéficie du paiement de l’État pour le transport forcé de personnes sans citoyenneté allemande. Dans les campagnes précédentes, la société a déjà été accusée publiquement de cela, mais sans arrêter le transport forcé.”
Après avoir subi de nombreuses pressions, Michelle a finalement été libérée. Merci pour votre soutien, relais et partages ! 👏
Par ailleurs, si Michelle a été libérée, des dizaines de personnes restent détenues à l’intérieur de ces prisons. “Il ne faut pas que d’autres vivent cela” nous disait Michelle à sa sortie. Contre le ra-cisme d’Etat: le combat continue !
CARTE BLANCHE : « Ils ont tué une femme, pas son combat »
25/07/2020
Ça y est, nous y sommes. Le
déconfinement est en route, la machine à expulser redémarre : à
l’intérieur des centres fermés, les tickets tombent. Angoisse et
panique se sont emparées des détenu·e·s.
Michelle est enfermée depuis
maintenant 7 mois. 7 mois de crainte, de tension et d’incertitude
engendrant une détresse psychologique immense. Michelle a quitté
son pays suite à des violences de genre dont elle a été victime.
Elle était battue par son mari et a ensuite été chassée et
battue par les frères de celui-ci. Arrivée en Belgique afin de
demander la protection, elle n’a jusqu’à présent connu que les
barreaux, le rejet, le mépris.
Son cas nous rappelle trop
bien celui de Semira Adamu, devenue figure de résistance contre une
politique profondément raciste et patriarcale. Sa mort avait
provoqué un émoi politique et médiatique. Pour que l’on en parle,
il lui aura fallu subir une agonie de 11 minutes. 11 minutes sous un
coussin, maintenue par un gendarme, et ses 8 collègues qui sont
restés spectateurs.
6000 personnes étaient alors
présentes lors de ses funérailles. « Plus jamais ça »,
pouvait-on entendre. Doit-on rappeler que les centres fermés
continuent de saccager et de détruire des vies ? Doit-on rappeler
les passages à tabac ? Les insultes racistes au quotidien ? Le
manque de nourriture – quand celle-ci n’est pas avariée – et la
pression psychologique ? Énumérer les conditions ne devrait pas
être nécessaire, l’enfermement se suffit à lui-même.
L’enfermement tue, littéralement.
Aujourd’hui, les Semira
Adamu sont nombreuses. Il y a deux ans, à l’occasion des 20 ans de
sa mort, des militant·e·s scandaient ce slogan : « ils ont
tué une femme, pas son combat ». Car le combat est loin
d’être terminé. Michelle n’est pas « juste victime »
de ce système : elle est aussi une résistante. Elle se bat et
lutte tous les jours depuis des mois. Derrière les murs, les
détenu·e·s crient leur colère et dénoncent l’injustice… Mais
ne suscitent pas l’indignation nécessaire pour les mener vers la
liberté.
Depuis l’affaire Semira
Adamu, la « technique du coussin » est interdite. Cependant,
l’utilisation de la contrainte physique ou de la violence lors des
rapatriements n’est toujours pas explicitement proscrite. Au
contraire, elle a été remaniée dans une nouvelle directive (la
directive de la Commission Bossuyt) qui rend cette violence légale.
Des techniques d’immobilisation restent autorisées, notamment
l’usage des menottes et d’un gilet. Ces pratiques sont d’ailleurs
régulièrement employées. Rappelons que l’expulsion est violente
par essence : en les déportant sous la contrainte, on enlève à
ces personnes la liberté fondamentale de choisir. Choisir où
circuler, où s’installer.
« Ce qui est
difficile, ce sont les menottes, celles que l’on te met quand on
t’amène à l’aéroport. Ils nous détruisent, j’ai peur. »
Michelle a reçu son deuxième ticket. Elle s’est opposée à son
expulsion. La crainte d’un troisième ticket plane : et si la
prochaine fois, l’escorte policière était au rendez-vous ? Et si
la pression tant physique que psychologique était suffisamment
forte cette fois pour taire ses protestations ? Michelle serait
alors renvoyée dans un pays où elle craint véritablement pour sa
vie. Brussels Airlines, complice des expulsions, a d’ores et déjà
appelé Michelle dans le centre fermé afin qu’elle accepte de
partir, « sans que cela ne tache leur publicité »
ont-ils dit. Un départ volontaire fait moins de bruit qu’un départ
avec escorte.
Les frontières sont
injustes, elles érigent des murs visibles et invisibles qui
divisent et stigmatisent. Ces frontières appuient les rapports de
domination qui sont à l’œuvre dans nos sociétés : domination de
classe, de race, de genre.
Lorsque les détenu·e·s
sont expulsé·e·s, l’État belge, l’Union européenne et les
ONG se préoccupent bien peu, voire pas du tout de leur sort. Ils et
elles sont loin désormais. Il n’ y a plus personne pour dire et
dénoncer. Dire les faits, dénoncer l’inacceptable. Las de
l’inaction perpétuelle des gouvernant·e·s, nous appelons à la
colère de chacun·e, à la mobilisation des collectifs, pour
refuser ces politiques racistes et ainsi, honorer la mémoire de
Semira, et de tou·te·s les autres. Celles et ceux qui ont payé de
leur vie le silence politique et médiatique. Celles et ceux dont
les libertés ont été bafouées. Celles et ceux aujourd’hui
enfermé·e·s, demain peut-être expulsé·e·s. Pour que le « plus
jamais ça » scandé pour Semira Adamu soit enfin entendu. Ne
laissons pas l’État déconfiner les rafles, l’enfermement et
les expulsions.
Pour la destruction des murs et des frontières. Pour la Liberté.
Signataires :
Lisette Lombé (artiste), Le MRAX (Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie), la Compagnie Acteurs de l’Ombre, Migrations Libres, Asbl Le Coron – Village du Monde, Migrant Libre, le Goupe montois de soutien aux sans-papiers, Réseau ADES, Asbl Sercom, le Steki, le CFO (Collectif des Femmes qui l’Ouvrent), les JOC (Jeunes organisés et combatifs), le CIMB (Centre Interculturel de Mons et du Borinage), Collectif CRER (Contre les Rafles, les Expulsions et pour la Régularisation), la CLAC (Collectif de Lutte Anticarcérale), Getting the voice out, Campagne Brussels Airlines Stop Deportations, Nemesis fighting club, SINAC, ObsPol, Campagne Stop Repression, Jean-Paul Foki (citoyen), Doris Pipers (citoyenne et anthropologue), Nordine Saïdi (militant décolonial et membre de Bruxelles Panthères), David Jamar (Sociologue à l’UMONS), Jean-Marc Brogniez (citoyen et écrivain)
UPDATE 03/06/2020: L’homme au cachot a été libéré de son cachot et a rejoint ses amis
Mais nouveau message:
Ce matin un homme qui était depuis 20 jours en grêve de la faim a perdu connaissance. Les détenus voulaient appeler l’ambulance mais on leur dit que c’est interdit. Une infirmière est venu le chercher et il a été finalement mis en isolement . Le médecin passerait ce jour à 16 heures.
” Il va mourir nous disent des détenus” sous le choque et en rage
——————————————————————————————————————————-
On apprend par SMS que c’est « le bordel » au 127 bis et qu’il faut « prévenir les journalistes »: Suite à la mise au cachot de l’un d’eux parce qu’il réclamait certains droits, un mouvement de solidarité s’est installé ce matin et tous les détenus de l’aile R ont tous exigé d’être mis au cachot par ce qu’eux aussi réclament des droits! .
Après discussion avec le directeur qui leur a promis que le détenu serait sorti du cachot bientôt le calme est revenu
Ils nous avaient tel hier :Ils étaient TRES énervés .ils n’ont pas eu de réponses à leurs questions.(voir plus bas)Ils sont fâchés, révoltés face à ces détentions incompréhensibles
et demandent un accès aux médias pour expliquer, pour avoir la parole…..
Des détenus du centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel nous appellent et demandent de faire passer leur message.“On est traités comme des animaux. Le personnel nous provoque continuellement. Aucun respect, pas de bonjour, pas de s’il vous plaît, pas de au revoir. Tous nos faits et gestes sont contrôlés par les gardiens ou par les caméras qui sont partout. Des médicaments pour dormir sont distribués tout le temps. Cela devient un vrai asile psychiatrique. On nous dit que nous sommes des dangereux criminels et qu’on nous gardera ici le temps qu’il faut. Dès qu’on demande quelque chose, on nous menace. La nourriture est infecte et insuffisante. Quand on demande pourquoi on est traités comme cela, on nous répond systématiquement : C’EST LA LOI Est-ce vraiment la loi ? Où est-il inscrit dans la loi ce traitement ?Certains de nous sont prêts à quitter le pays. Mais comment ? Il n’y aura pas d’avions vers nos pays avant plusieurs mois.Il faut que le monde sache.
Nous exigeons :
-Le respect des droits humains pour nous aussi
-Un traitement humain-Une alimentation suffisante
-Du respect de la part du personnel
–STOP aux menaces et aux violence
-Une hygiène des lieux-Une transparence des autorités en ce qui concerne les centres fermés
-Et notre libération rapide, vu qu’il n’y aura pas possibilités d’expulsions à court terme !
Notre question : “Pourquoi ce traitement? : on a besoin de réponses.” Signé : Des détenus du centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel
Dimanche dernier (21 juin 2020), une quarantaine de militant·e·s se sont donné rendez-vous devant les centres fermés Caricole et 127bis à Steenokkerzeel pour manifester leur soutien aux personnes enfermées et exiger la fermeture de ces lieux de détention.
Alors que le monde se soulève face au racisme institutionnel, l’enfermement en centres fermés ne semble pas interpeller le gouvernement. Cette pratique raciste perdure depuis plus de 25 ans : une politique répressive qui contrôle, rafle et tue. Semira Adamu, il y a plus de 20 ans, est devenue la figure de la violence des politiques de détention et d’expulsion. À l’instar de George Floyd, Semira est morte étouffée par la police. Son agonie aura duré 11 minutes.
On ne compte plus les tentatives d’expulsions qui se sont soldées par des insultes racistes et des tabassages systématiques.Arrestations ou expulsions, le même système raciste est à l’oeuvre: George Floyd aux États-Unis, Adama Traoré en France, Semira Adamu en Belgique, et tou·te·s les autres, l’histoire se répète, et partout elle se ressemble.
Beaucoup de ces détenu·e·s sont dans ces centres fermés depuis de nombreux mois, plongé·e·s dans l’angoisse quant à leur durée de détention. Iels redoutent une expulsion qui peut leur être imposée à tout moment, dès que les frontières ouvriront. Iels ont traversé la crise sanitaire mondiale du Covid-19 dans des conditions abominables. Presque aucune mesure d’attention sanitaire n’a été prise. Leurs droits ont continué d’être bafoués, et leurs voix étouffées. Sous prétexte d’une situation administrative qualifiée d’irrégulière, l’État belge mène une politique migratoire déshumanisante et raciste, à l’abri des regards, puisque les centres fermés ne sont pas accessibles, notamment aux journalistes.
« Sophie Wilmès parle des animaux domestiques lors de ses conférences de presse, mais elle n’a jamais parlé de nous, dans les centres fermés. Le gouvernement accorde plus d’importance aux chiens qu’à nous, humains. »(une personne détenue au centre fermé Caricole)
La persécution institutionnalisée subie par les personnes non blanches ne se matérialise pas uniquement au travers de la police. Les lieux d’enfermement – dont les centres fermés – sont aussi un des maillons de la répression. « On est traités comme des animaux. Le personnel nous provoque continuellement. Aucun respect, pas de bonjour, pas de s’il vous plaît, pas de au revoir. Dès qu’on demande quelque chose, on nous menace. La nourriture est infecte et insuffisante. Quand on demande pourquoi on est traités comme cela, on nous répond systématiquement : c’est la loi. » (une personne détenue au centre fermé 127bis)
Pourtant, à l’intérieur, les personnes s’indignent et se révoltent. Des grèves de la faim sont très souvent menées. Des détenu·e·s appellent chaque jour pour alerter de leur situation. « On a vu les manifestations contre le racisme à la télévision. 10 000 personnes ! Ca fait chaud au coeur. Nous aussi, on aimerait pouvoir manifester avec vous. Nous aussi, à l’intérieur des centres, on subit beaucoup de racisme. »(une personne détenue au centre fermé Caricole)
En ne disant pas, nous nous rendons complices. De même qu’en taisant les violences policières, nous cautionnons leur perpétuation, en taisant l’enfermement et la persécution des personnes non blanches, nous contribuons à les rendre possibles. Aujourd’hui, nous déboulonnons les statues des bourreaux colonisateurs ; demain, vidons et détruisons tous les centres fermés. Comme le scandaient les militant·e·s lors du rassemblement de ce dimanche :
« Brique par brique, pierre par pierre, détruisons toutes les frontières ».
Une grande partie des prisonniers dans les centres sont actuellement des anciens taulards à qui on a retiré les papiers suite à une condamnation de trouble à l’ordre public ou ayant été condamnés pour un délit mineur (excès de vitesse, amendes non payées, etc). Ils sont cueillis à leur domicile ou sont transférés de la prison vers un centre fermé en vue de leur expulsion.
La possibilité d’expulser un immigré “délinquant” après qu’il ait purgé sa peine de prison existe depuis 1980 (1). L’expulsion n’est pas une mesure judiciaire donc il ne s’agit pas réellement d’une peine mais d’une mesure administrative. Elle dépend du ministre de l’Intérieur. Appliquée de façon erratique il est clair qu’il s’agit plus d’un stratégie politique que l’application d’une loi. Dans les années 1990 des circulaires ministérielles (SP) ont quelque peu cadré son utilisation et précisé que ces mesures ne devraient pas être appliquées pour les étrangers de la seconde génération sauf dans des cas exceptionnels : attaques de fourgons, pédophilie, trafic important de stupéfiants…
En 2005 (OpenVLD) une loi vient mettre fin à cette possibilité puisqu’elle précise que les étrangers nés en Belgique ou arrivés en Belgique avant l’âge de douze ans ne peuvent plus être expulsés. Les époux de Belges et les parents d’enfants belges ne peuvent plus être expulsés que dans des cas extrêmement rares (2).
Mais depuis, le gouvernement Michel est passé par là avec Jan Jambon, copain d’un certain Theo Franken (NV-A) à la barre et en 2017 eut lieu la “revalorisation de l’Ordre de quitter le territoire”. On y est : loi raciste assumée qui permet actuellement sans que l’étranger ne soit même entendu de l’expulser même s’il est né ici, et était en séjour légal.
Cette mise en contexte nous semble nécessaire pour expliquer la possibilité tout à fait ahurissante appliquée par l’Office des étrangers pour des délits à l’encontre d’un.e étrangère.er vivant en Belgique depuis des années ou depuis toujours! Sachant que les éventuels recours sont non suspensifs! Les délits qui nous sont rapportés sont parfois de l’ordre d’un excès de vitesse, ou d’amendes non payées! Les personnes sont alors transférées de la prison directement vers un centre fermé en vue de leur expulsion. Certain.es sont arrivé.es enfants, d’autres sont né.es ici. Elles ont en général toute leur famille parmi nous en séjour régulier, voire ayant obtenu la nationalité belge. Certains n’ont jamais mis un pied dans le pays vers lequel l’OE veut les expulser!!
Ils sont désespérés, certains se révoltent. Informés par leurs ambassades qu’une expulsion ne pourrait “pas se faire avant début 2021” et refusent ce nouvel enfermement discriminatoire :
« On a accompli notre peine, on a payé pour nos conneries. Pourquoi nous, d’origine étrangère, sommes doublement punis ? »
Les plus récalcitrants sont punis et transférés dans l’aile sécurisée de Vottem, où ils sont complètement isolés du monde extérieur et des contacts sociaux. Ils y sont maintenus pendant parfois plusieurs mois.
A l’heure où les médias du monde entier se gargarisent pour parler de racisme, pour relayer les manifestations de dizaines et dizaines de milliers d’êtres humains de par le monde qui dénoncent le racisme institutionnel, ici, en Belgique la double peine raciste et discrimatoire est banalisée. Personne ne réagit, personne ne dénonce, “Il y a un mal que la plupart d’entre nous tolèrent et dont nous sommes même coupables : l’indifférence au mal.” (Rabbi Heschel, ami du Dr Martin Luther King)
STOP AUX CENTRES FERMÉS
NON A LA DOUBLE PEINE
1 loi du 15 décembre 1980 sur l’accès au territoire, le séjour, l’établissement et l’éloignement des étrangers 2 modification de l’article 21 de la loi de 1980
Des détenus du centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel nous appellent et demandent de faire passer leur message.
“On est traités comme des animaux. Le personnel nous provoque continuellement. Aucun respect, pas de bonjour, pas de s’il vous plaît, pas de au revoir. Tous nos faits et gestes sont contrôlés par les gardiens ou par les caméras qui sont partout. Des médicaments pour dormir sont distribués tout le temps. Cela devient un vrai asile psychiatrique. On nous dit que nous sommes des dangereux criminels et qu’on nous gardera ici le temps qu’il faut. Dès qu’on demande quelque chose, on nous menace. La nourriture est infecte et insuffisante. Quand on demande pourquoi on est traités comme cela, on nous répond systématiquement : C’EST LA LOI
Est-ce vraiment la loi ? Où est-il inscrit dans la loi ce traitement ?
Certains de nous sont prêts à quitter le pays. Mais comment ? Il n’y aura pas d’avions vers nos pays avant plusieurs mois.
Il faut que le monde sache.
Nous exigeons :
-Le respect des droits humains pour nous aussi-Un traitement humain
-Une alimentation suffisante
-Du respect de la part du personnel–STOP aux menaces et aux violence
s-Une hygiène des lieux
-Une transparence des autorités en ce qui concerne les centres fermés
-Et notre libération rapide, vu qu’il n’y aura pas possibilités d’expulsions à court terme !
Notre question : “Pourquoi ce traitement? : on a besoin de réponses.”
Signé : Des détenus du centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel
Très régulièrement, nous reçevons des appels de détenu·e·s dans les centres qui nous alertent de la situation d’un·e de leurs co-détenu·e·s. À l’intérieur, la solidarité est de mise. Ce 11/06/2020, nous recevons un appel de l’aile des cellules d’isolement au centre fermé de Merksplas : Rachid est en grève de la faim depuis 10 jours et mis en isolement. Il est diabétique mais ne recevait plus le régime adapté à sa maladie. Il revendique un traitement adapté à son état de santé.
« Il va crever si on l’aide pas, je le vois diminuer tous les jours. »
« Il faut prévenir les responsables de cette situation. »
Personne n’est illégal, jamais ! – Ouvrez vos frontières, ouvrez vos yeux !
Appel à l’action le 20 juin 2020 – Journée mondiale des réfugié*e*s –Participez localement !
Corona nous empêche de nous rencontrer – alors nous allons nous
disperser à la place ! Rejoignez l’action de solidarité transnationale
où que vous soyez et montrez que la lutte contre les politiques
frontalières racistes se poursuit !
2020 a illustré, mieux que jamais auparavant, que dans le monde
d’aujourd’hui, l’égalité des droits pour tous les êtres humains est
encore un objectif lointain. La situation des migrant*e*s dans la
plupart des régions d’Europe et dans d’autres parties du monde est
honteux. Les camps aux frontières extérieures de l’Europe sont
surpeuplés. Les camps à l’intérieur des pays européens restent. De
nombreux migrant*e*s sont toujours sans papiers et vivent dans la rue.
Même à cette époque, les gouvernements ignorent les droits des
réfugié*e*s et des migrant*e*s. Dans l’ensemble, ce sont les groupes de
solidarité, les ONG, les courageux*ses citoyen*ne*s et les migrant*e*s
eux- et elles-mêmes qui ont contré la menace de la pandémie.
Nous voulons attirer l’attention sur la situation des migrant*e*s,
ouvrir les yeux du grand public et exiger une solidarité concrète. Car
nous voulons absolument que cette situation cesse. Elle repose sur des
lois et des décisions politiques qui peuvent et doivent absolument être
modifiées.
Nous appelons à des actions le 20 juin – Journée mondiale des réfugié*e*s !
“NOUS” – qui sommes-nous ? Nous sommes des
militant*e*s antiracistes de plusieurs pays européens qui ont formé le
projet “Côtes solidaires”. Notre principal objectif était de mettre en
lumière et de soutenir la lutte des migrant*e*s à la frontière
britannique fermée le long de la Manche et de la mer du Nord au cours de
cet été. Nous voulions organiser des manifestations portuaires,
diffuser des idées de solidarité et utiliser le voilier LOVIS pour
attirer l’attention du public. Pour des raisons évidentes, nous avons
annulé ces projets. Comme les conditions de vie des migrant*e*s ne se
sont pas améliorées, nous nous sommes mis d’accord sur d’autres moyens
d’attirer l’attention et de faire pression sur l’opinion publique.
Notre proposition d’action Nous avons proposé une
autre action commune : Une flottille de bateaux en papier portant de
courts messages (comme “Ouvrez vos frontières, ouvrez vos yeux”, “La
fuite n’est pas un crime”, etc) Ces messages apparaîtront partout ! Tout
le monde pourra les plier, petits et grands, colorés ou non, et les
distribuer dans les lieux publics, dans les bus et les trains, dans les
centres commerciaux ou dans les parcs.
Créez les vôtres ou téléchargez le “formulaire” qui comprend des
témoignages écrits de réfugié*e*s, qui peuvent être pliés en bateaux de
papier. De cette façon, lorsque le bateau en papier est déplié, les voix
de ceux qui sont le plus souvent réduits au silence deviennent
audibles.
En outre, des fichiers audio contenant des témoignages enregistrés de
migrant*e*s seront disponibles pour téléchargement. Vous pourrez les
faire écouter dans les lieux publics, sur les balcons ou les vélos, dans
les bus et les trains et ailleurs, via des téléphones portables ou des
haut-parleurs.
N’hésitez pas à choisir d’autres actions ou à combiner notre appel avec vos demandes.
Envoyez des photos de votre action et de vos revendications via twitter #coastsinsolidarity
Pour le droit de rester et de circuler ! Arrêtez les expulsions – une fois pour toutes !
Des conditions de vie et des soins de santé dignes pour tous ! Fermer tous les camps – une fois pour toutes !
Construisez des villes et des réseaux de solidarité ! Changeons les sociétés depuis leurs fondations !
Selon certaines informations, les frontières européennes vont rouvrir le 15/06/2020. Des vols vont reprendre dès cette date.
Des détenu·e·s ont déjà reçu l’information selon laquelle les centres vont à nouveau être remplis.
Les rafles et les arrestations vont donc reprendre dans nos quartiers, dans les transports, sur les parkings… Pour remplir ces centres où plus de 400 places sont disponibles.
Cependant, depuis quelques temps, un message circule…
« Quand les frontières réouvriront, la persécution des personnes sans-papiers et des demandeur·euse·s d’asile reprendra de plus belle pour remplir les centres fermés et relancer la machine à expulsions. Pour y faire face, un réseau informel Anti-rafles s’organise. »
Soyons attentif·ve·s et vigilant·e·s, en cas de rafles ou d’arrestations. Empêchons ces arrestations. Allons au commissariat où les peronnes ont été amenées pour réclamer leur libération. Allons devant les centres fermés pour exprimer notre solidarité envers leur lutte et réclamer leur libération. Empêchons les expulsions.
Et situation dans les centres ce 01/06/2020 :
Iels sont encore une bonne centaine ( pour 600 places) dans les centres fermés. Beaucoup ont été libéré·e·s suite à la pandémie Covid.
Les détenu·e·s restants le sont pour la majorité depuis avant le confinement et maintenu·e·s en attente de la reprise des vols. Iels sont enfermé·e·s, pour beaucoup, depuis 5, 6, jusqu’à 10 mois : Éthiopie, Algérie, Guinée, Bangladesh, Maroc, Cameroun, Bénin, Mali, Tunisie, Gaza…
L’Office des Étrangers s’acharne sur elles et eux et les maintient en détention pour tenter de les expulser dès la reprise des vols.
De nombreux·ses détenu·e·s se questionnent sur cet acharnement : « Beaucoup ont été libérés suite à la pandémie. Pourquoi nous sommes maintenus ? C’est long tous ces mois en prison. Tout ce qu’on demande c’est de pouvoir continuer nos demandes d’asile ou de régularisation à l’extérieur, en liberté ! »
« Est-ce bien légal tout ça ? »
Centre fermé à Bruges : Iels sont encore une bonne dizaine enfermé·e·s.
Un homme se scarifie régulièrement et est déplacé depuis des mois du cachot au service médical et vice-versa.
« Cette chambre, un chien ne dort pas. Le matelas ça sent mauvais, la toilette c’est affreux. C’est stressant, très stressant, je dors pas. C’est pas normal du tout. Tu as mal quelque part, tu veux un médicament, ils refusent de te donner. On te parle mal. Y’a pas d’humanité. D’accord, c’est vrai, je suis illégal car je n’ai pas de papiers, mais je ne suis pas un criminel. Et je suis pas un animal. »
Ces jours-ci, ils se sont révoltés pacifiquement contre ces détentions et ont menacé de faire une grève de la faim. La police est directement intervenue. Résultat : 3 ont été mis au cachot puis transférés dans d’autres centres.
« On voulait commencer une grève de la faim mais on n’a rien fait, on est restés calmes. Après les policiers sont arrivés et ils ont mis 3 personnes au cachot. Pourquoi 3 personnes et pas tout le monde, et pourquoi nous ? »
Centre fermé Caricole :
Iels sont 26, tou·te·s enfermé·e·s depuis le début de l’année, dont beaucoup de femmes arrêtées à l’aéroport en janvier 2020.
“On est laissés pour compte, on ne dort pas, nous avons des problèmes psychiques suite à cette prison. Le docteur nous donne pour tout du paracétamol, toujours. On crie parfois, la direction vient parler avec nous et dit qu’ils vont demander à l’Office. “
« Notre détention est prolongée de 2 mois à 2 mois. C’est l’enfer. La bouffe donne mal au ventre et la diarrhée. Je ne mange plus depuis 15 jours. Il y a la guerre dans notre pays, on ne comprend pas pourquoi on ne veut pas de nous. »
En pleine crise sanitaire planétaire, la Belgique a tenté de dépasser une nouvelle frontière dans sa politique migratoire. Le premier “push back” jamais recensé sur le territoire belge devait avoir lieu vendredi 8 mai au matin.
E. a 16, elle a quitté la Syrie il y a 5 mois. Son parcours l’a amenée à prendre un vol de la Grèce à la Belgique. Elle a atterri à l’aéroport National- Brussels mardi 5 mai. Arrêtée à peine arrivée, les autorités ont immédiatement tenté de lui faire prendre un vol de retour vers son lieu de départ, la Grèce, dans la plus grande discrétion. La jeune fille a refusé cette expulsion.
Le 06/05/2020, prévenu par les autorités, l’Office des Étrangers a remis un ordre de refoulement (Annexe 13) à la jeune fille et planifiait un nouveau refoulement vers la Grèce le vendredi 8 mai .
Le 07/05/2020, un lanceur d’alerte prévient de cette situation. Différents intervenants font pression en urgence à l’encontre de l’Office des étrangers pour éviter cette nouvelle tentative de refoulement.
Suite aux pressions soutenues de ces différents intervenants à l’encontre de l’Office des Étrangers, le Service de Tutelle a été prévenu ce 07/05/2020 à 15 heures et la jeune Syrienne a été libérée in extremis. E. a été détenue près de 48 heures dans la zone de transit de l’aéroport.
À aucun moment E. n’a pu faire usage de son droit à la protection internationale.
Situation d’autant plus grave qu’il s’agit d’une mineure d’âge, donc par définition vulnérable et qui, selon l’article 3 de la Convention relative aux droits de l’enfant, doit être protégée.
Une telle pratique de refoulement, aussi appelée “push back”, est complètement illégale.
Cette pratique de push-back connue pour être mise en œuvre en Grèce, en Espagne, à la frontière franco-italienne et à bien d’autres frontières de notre continent, avec le soutien de l’agence Frontex, a été dénoncée comme illégale par l’UNHCR en 2016 déjà sur la route des Balkans notamment. Y avoir recours est illégal, violent et raciste. Comment la Belgique se permet-elle donc de franchir une nouvelle limite dans la cruauté du traitement infligé aux personnes migrantes ? Qui se cache derrière ce type de recommandation ? Elle est en totale opposition aux conventions internationales car elle viole la clause de non-refoulement de la Convention relative aux réfugiés. Si ce refoulement est le premier dont nous sommes informé·e·s, nous nous questionnons sur le nombre de personnes qui auraient déjà pu en subir un au mépris de leurs droits ?!
Nous dénonçons toutes les expulsions, d’autant plus s’il s’agit d’enfants.
Stop aux politiques racistes ! Pas d’escalade dans l’horreur ! Non au Push back
Nous ne voulons pas rester enfermés d’une manière aussi inhumaine. Et de rester dans une telle obscurité sur notre sort… C’est vraiment moyenâgeux…
Nous ne comprenons pas pourquoi nous restons détenus, pourquoi certains sont libérés et d’autres (avec des profils très différents) sont détenus.
Il n’y a pas de logique.
J’ai purgé ma peine et je suis à nouveau puni… Je veux être avec ma famille… C’est bien pire ici que dans une prison. Dans une prison, vous savez pourquoi vous y êtes et vous savez quand vous en sortez. Ici, votre sort dépend des décisions de l’Office des Étrangers.
Nous avons quand même des droits non?
IL FAUT FAIRE QUELQUE CHOSE. Ce centre doit être vidé”.
Depuis l’article de la RTBF du 09 avril 2020 « Nourriture avariée, cachot pour les malades, distanciation pas respectée : le quotidien dans un centre fermé au temps du coronavirus » ( et la visite de Myria qui a confirmé les dires des détenus, la répression dans le centre continue. Même si la nourriture semble moins avariée, la tension reste extrêmement tangible dans le centre.
Le 10 avril dernier, une fouille générale a eu lieu : fouille au corps et fouille des cellules.
Des masques ont été distribués (de très mauvaise qualité nous disent les détenus), cependant la majorité des gardiens n’en portent pas. Des rumeurs de membres du personnel infectés ne font qu’augmenter les peurs des détenus.
« C’est pourtant eux qui nous apporteraient le virus. C’est les seuls qui ont des contacts avec l’extérieur. »
20 avril : « Hier, pendant le repas, fouille de la chambre de 2 détenus. Rien n’a changé : toujours pas d’eau chaude dans les douches. »
21 avril :
Cinq personnes ont essayé de s’évader vers 20 heures et ont été ratrappées. Suite à cette tentative d’évasion, toute l’aile 3A a été fouillée, les détenus ont dû se déshabiller et se sont retrouvés complètement nus. Un prisonnier a pété les plombs et a tout cassé, portes, fenêtres, armoires avec un extincteur.
« Tous les détenus ont dû se mettre tout nus sous le regard des “big guys” [les gardes du centre] pendant qu’ils fouillaient partout, c’était humiliant. Nous sommes tous punis alors qu’on n’a rien fait. Il y a un mec qui a pété les plombs…. Les travailleurs du centre ne veulent plus travailler ici. Ils sont sous pression. Je n’ai rien fait, ce n’est pas juste. Plein d’autres gens ont été libérés, pas moi, pourquoi ? Je ne peux même pas rentrer dans mon pays.»
Les cinq personnes sont actuellement au cachot.
BRUGES
Les prisonniers nous informent de l’absence d’hygiène dans le centre, du non-respect des précautions contre le virus.
Un homme qui veut rentrer chez lui :
« J’ai accepté toutes les conditions de retour et ils me gardent ! J’ai accompli ma peine, double peine avec le centre fermé, triple peine avec le Corona. »
« Ici c’est maltraitance physique mais surtout psychique. »
« Ils jouent avec les gens, ils nous poussent à bout, je perds la tête. »
« Je veux retrouver ma liberté. C’est mon droit. »
« On nous donne des masques mais les gardiens n’en portent pas. Pourtant le risque ne vient que d’eux qui rentrent et qui sortent. Nous serons encore une fois les coupables s’il y a un cas. »
« On est en colère. »
« Le centre, je vous dis pas ! Dégueulasse. Si l’hygiène venait, ce centre serait fermé sur-le-champ ! »
« Situation toujours pareille, le centre fermé est extrêmement sale, il est dégoûtant. Toujours à 6 en cellule. Les sièges de la salle de Télé sont dégueulasses… »
Ce lundi 20 avril à 11h, un groupe de personnes sans-papiers, les
oubliés de cette période de crise du COVID-19, a réalisé une
action éclair devant la Tour des Finances, où se trouve le bureau
de Maggie De Block, Ministre des Affaires sociales et de la Santé
publique, mais aussi de l’Asile et la Migration.
A l’aide de
pancartes, 60 personnes sans-papiers se sont manifestées
silencieusement durant quelques minutes, afin de lancer un premier
signal d’alarme et visibiliser la réalité de cette partie de la
population aux yeux des citoyens belges. L’action s’est déroulée
dans le respect des recommandations sanitaires du confinement : les
personnes présentes portant des masques, des gants et se tenant à
une distance sociale de 2,5 m. Avant de se disperser calmement, un
porte-parole a lu le message et les revendications du groupe :
« Avant cette
pandémie, nous, sans-papiers, vivions déjà chaque jour dans la
peur et les difficultés. Nous travaillions au noir pour gagner de
quoi vivre avec nos familles et nos enfants. Une situation
d’exploitation que nous dénoncions pourtant. Depuis l’annonce du
confinement, tous les secteurs sont fermés et il n’y a presque
plus de travail. Du jour au lendemain, nous nous retrouvons sans
aucun revenu et aucune aide pour subvenir à nos besoins de base.
Nous n’avons pas accès aux soins de santé, nous ne pouvons plus
acheter à manger ou payer notre loyer. Malgré ces difficultés,
nous respectons toutes les règles de confinement fixées par l’Etat
belge.
Abandonnés par ce
système, nous lançons aujourd’hui ce cri de l’injustice qui
nous tue. Plus que le coronavirus, c’est surtout cette politique
migratoire qui nous condamne à l’agonie. Hommes, femmes, enfants,
jeunes et âgés, malades… Nous sommes les oubliés de cette crise
et nous mourons à petit feu ! Nous sommes des citoyens et
revendiquons nos droits. Nous sortons malgré tous les risques, pour
lancer un cri à l’humanité entière, un cri à la justice.
Nos demandes à l’égard du gouvernement fédéral sont simples :
– Nous réclamons une reconnaissance de l’État belge de notre existence dans ce pays depuis des années : nous voulons être régularisés. La régularisation des sans-papiers dans la situation actuelle est nécessaire et urgente.
– Nous demandons aussi la libération et la régularisation des détenus dans les centres fermés.
Nous lançons également un appel aux citoyens qui soutiennent notre cause : nous leur demandons de réagir avec nous et de dénoncer cette situation inacceptable. »
Quelques dizaines
soutiens avec papiers étaient présent.e.s. La police a identifié 6
personnes (notamment deux observatrices légales de violences
policières) qui risquent de recevoir un procès verbal.
Nous recevons régulièrement des appels ou messages de plus en plus désespérés des personnes encore détenues au centre fermé de Vottem (CIV). « Nous sommes les oubliés du royaume de Belgique, help me »
Ils sont encore une trentaine, qui ne comprennent pas pourquoi eux doivent rester emprisonnés, alors qu’environ 80 personnes ont été libérées. Les requêtes de mise en liberté faites par leurs avocats, qui ont fait un gros travail, en commun, sur base de la pandémie du coronavirus et de l’impossibilité actuelle de les renvoyer dans leur pays d’origine (ou un autre), donnent des résultats mitigés : lorsque le juge ordonne la mise en liberté, souvent l’office des étrangers fait appel ; cela prend plusieurs semaines. Et le temps est long quand on est enfermé. Ils sont tous évidemment très inquiets pour leur santé : face à l’épidémie de coronavirus ils nous témoignent du fait que la distanciation sociale n’est pas respectée, et il est rare de voir un agent de sécurité avec un masque. Si chaque détenu a du gel douche, souvent en quantité insuffisante, ils n’ont pas de savon pour se laver les mains, sauf s’ils l’achètent eux-mêmes au « magasin » du centre.
Suite aux nombreuses remarques d’un détenu à l’attention du personnel sur le manque de protection individuelle, et le non-respect de la distanciation sociale, on lui a d’abord dit que ça allait être discuté en réunion, puis il a été isolé (préau et accès internet réduits, et seul) dans une cellule « répugnante ». Il n’a plus aucun contact avec ses codétenus si ce n’est par téléphone. La raison qu’on lui a donnée, après qu’il l’ait réclamée à plusieurs reprises : « Vous risquez de provoquer une émeute en revendiquant de meilleures mesures sanitaires ». Lorsqu’ils recevaient des visites familiales ou d’amis, ils pouvaient encore recevoir du tabac ou un peu d’argent pour se payer des cigarettes et des gaufres aux distributeurs, mais depuis l’interdiction des visites, ils sont encore plus démunis. Le CRACPE a apporté un petit soutien, tout comme nous avons continué à envoyer des recharges téléphoniques par sms grâce au gsm d’urgence que nous avons mis en place depuis le confinement, qui nous permet aussi une communication permanente avec les détenus.
Beaucoup d’entre eux ont de la famille en Belgique, parfois même femme et enfants, ne pas les voir ajoute encore une difficulté psychologique à leur enfermement. D’autres ont leurs familles bien loin , ou dans un autre pays d’Europe ; le monde entier est touché par le covid19. Ils craignent non seulement pour leur santé , mais pour celle de leurs proches. Nous apprenons que le personnel du centre a mené des arrêts de travail : ils réclament notamment une prime de risque. Pour nous, il est certain qu’une promiscuité avec si peu de moyens de protection augmente le risque de propagation du virus, aussi bien pour le personnel que pour les détenus.
Pour cette raison et parce que la fonction même des centres fermés, selon la loi, mettre en œuvre des mesures d’expulsion, est devenue sans objet, étant donné la situation actuelle, nous réclamons la libération immédiate de toutes les détenues et de tous les détenus dans l’ensemble des centres fermés en Belgique.
Bien sûr, nous gardons toujours nos revendications fondamentales : la suppression des centres fermés et l’arrêt des expulsions, ainsi que la revendication de la régularisation des sans-papiers. A l’heure où l’agriculture manque de travailleurs, mais aussi les maisons de repos pour personnes âgées, les hôpitaux… tous les sans-papiers que nous connaissons sont prêts à mettre leurs compétences au service de la collectivité !
Même après la divulgation d’images odieuses sur les conditions de détention au centre fermé de Merksplas, l’Office des Etrangers s’acharne dans certains dossiers pour maintenir des étrangers en détention.
Alors que les tribunaux libèrent sur base de l’illégalité des détentions, l’Office des Etrangers va en appel, ce qui allonge la détention d’au moins deux semaines et contraint les cours d’appel et les avocats à se réunir pendant le confinement.
Les détentions sont clairement illégales puisqu’en théorie, elles ne doivent servir qu’à expulser et que les expulsions sont actuellement impossibles.
Les détentions sont surtout criminelles puisqu’elles continuent en période de confinement et dans des conditions de promiscuité et d’insalubrité indignes d’un pays comme la Belgique. Les conditions dans les cinq centres fermés de Belgique sont innommables et cela doit cesser.
Nous exigeons encore une fois la libération de tous les détenus des centres fermés.
Covid-19 : désastre sanitaire dans les centres fermés, une libération est nécessaire
Non-respect
des mesures sanitaires préconisées, mise au cachot des personnes
avec symptômes, détresse psychologique des détenu·e·s, etc. Face
à la pandémie, la situation dans les centres fermés se dégrade de
jour en jour.
Critiquée
au niveau international, la détention de personnes migrantes alors
que le Covid-19 n’a pas encore atteint son pic en Belgique, révèle
une politique sanitaire à deux vitesses. Depuis le début du
lockdown, de
nombreux·ses détenu·e·s font quotidiennement remonter
les innombrables manquements aux mesures de sécurité dans les
centres fermés.
La
distanciation sociale est impossible, les espaces de vie collectifs
sont utilisés comme auparavant, le personnel entre et sort en
poursuivant ses activités sans gants, sans masque, sans maintenir la
distance nécessaire, les médicaments sont donnés de la main à la
main. Une membre du personnel du centre fermé Caricole se serait
mise à fabriquer elle-même des masques de protection.
“Vingt
personnes vivent dans ce bloc, en promiscuité. Rien n’est fait pour
nous protéger du virus, on mange et joue ensemble, on touche les
mêmes portes et on fume dans la même pièce. Il y a beaucoup
d’allées et venues de travailleurs. Personne ne porte de masque et
il n’y a pas de tests de dépistage du virus” alerte un détenu.
Au
centre fermé de Merksplas, un homme dont la température atteignait
39 degrés a été isolé pendant 5 jours non pas dans une pièce
dédiée aux soins médicaux mais au cachot, lieu de punition et de
sanction où se retrouvent également les
personnes qui expriment leur mécontentement
face à la situation. De l’Ibuprofène est distribué aux personnes
ayant de la fièvre alors que ce médicament est fortement
déconseillé à l’extérieur car il favoriserait le développement
du virus.
Face
à l’enfermement et aux violences accrues, de plus en plus de
détenu·e·s sont fragilisé·e·s et développent des symptômes
post-traumatiques et psychosomatiques : aménorrhées ou règles
abondantes pour de nombreuses femmes enfermées au centre fermé de
Holsbeek, vomissements, maux de tête ou douleurs traumatiques,
dépressions graves, voire symptômes de dépersonnalisation.
Certaines personnes en viennent à retourner ces violences contre
elles-mêmes et une recrudescence des automutilations est constatée.
Les
témoignages issus de tous les centres fermés belges que reçoit
Getting the voice out font état de l’abandon structurel des
autorités et du traitement discriminatoire que subissent comme
toujours les personnes privées de liberté. Pour le collectif
Getting the voice out, la fermeture des centre fermés est plus que
jamais indispensable en cette période de pandémie et même au-delà.
Les détenu·e·s doivent être libéré·e·s et doivent pouvoir
accéder à des traitements et un logement dignes.
“Je suis au centre fermé de Bruges depuis le 30 mars 2020. Je suis venu ici, depuis le jour que je suis venu ici je n’arrive pas à acheter du shampooing, je n’arrive pas à acheter du gel douche.
Les chefs, les gardiens et les détenus n’ont pas de masques et ne respectent pas les mesures du corona. Il n’y a pas 1,5 mètre, on vit tous dans un groupe. Il y a une salle pour fumer et de temps en temps, on est à vingt ou vingt cinq personnes dans une salle de 6 mètres. Dans le préau, les gardiens n’ont pas de masques, ils n’ont pas de gants et ne respectent pas [non plus] les mesures. Ils restent ensemble. Dans les deux autres salles de télévision et salle de billard aussi c’est la même [chose], ils sont deux, les gens vont à droite ou à gauche ou dans les salles une, deux ou trois. Dans le préau il n’y a pas de respect du corona et dans les deux salles non plus.
Pour le reste, si tu vas chez le docteur (et tu dis,) et tu appelles et tu vas là-bas, tu vas attendre mais à la fin il fait rien pour nous. Il nous traite comme des animaux. Ici le mètre et demi et les mesures du corona, il n’y en a pas du tout, il n’y a aucune personne qui respecte ça. Pour les chefs quand ils viennent le matin, ils mesurent, et seulement à eux, s’ils ont plus que 37°, ils ne rentrent pas. Mais le corona, tout le monde le sait, tu peux avoir comme on dit en néerlandais “koorts”, la fièvre, après une semaine ou dix jours.
Si une personne malade vient ici, tout le monde va être malade. On va tous être malade parce qu’on a tous des contacts les uns avec autres, on se [serre] la main, tout le monde reste l’un à côté de l’autre, on fume même des cigarettes ensemble. On doit allumer les cigarettes avec le briquet du chef, de leurs mains aux notres. Il n’y a vraiment vraiment pas de respect du coronavirus. Pour le reste, dans la salle à manger aussi, nous, tous les groupes – il y a deux groupes: A-B et C-D – le groupe des A-B, on descend ensemble en groupe. Moi je suis B11. On descend dans la salle, on mange ensemble. Il y a une vingtaine de détenus et une dizaine de chefs. Il y a aussi deux personnes qui travaillent dans le restaurant, qui donnent à manger, et on est tous dans la même salle et il n’y en a pas un, même pas un ni des détenus ni des chefs qui respecte les mesures du mètre et demi.
J’espère que vous pouvez nous donner [un coup] de main, cette situation est vraiment inhumaine. Moi je suis malade, j’ai 42 % de capacité des poumons, j’ai eu la tuberculose avant. Depuis que je suis ici, les gens passent et ils nous laissent dans une situation inhumaine. ça fait une semaine que je ne me lave pas, je me lave avec de l’eau, avec l’eau et le savon. Ils ont du savon qui vraiment te coupe la main, c’est un savon qui vraiment vraiment vraiment, je sais pas avec quoi il est fait mais il te coupe les mains. Et dans les douches, on doit se laver à l’eau, il n’y a ni gel douche, ni shampooing.
Merci pour votre information et on espère que vous allez nous donner un [coup] de main. Moi je suis le père d’enfants belges. Il y a beaucoup de gens qui sont ici, qui ont des enfants, qui ont des adresses. Vous pouvez regarder après nous parce que nous sommes aussi des êtres humains, même si on est des étrangers, nous sommes aussi des êtres humains.
Merci beaucoup et au revoir. Notre sort est entre vos mains madame. On n’a pas peur de faire des grèves et d’aller au cachot mais on a peur d’être malades du corona, qu’on puisse mourir et que notre famille soit loin de nous, qu’on ne sait même pas retourner dans notre pays d’origine quand on sera mort, ils vont nous mettre dans un sac plastique et nous jeter, ici, en Belgique.”
À l’heure où en France certains centres de rétention sont vidés à cause du Coronavirus et alors que d’autres centres fermés brûlent en Italie, les centres fermés en Belgique sont toujours bien remplis. Remplis de détenu·e·s à qui aucune ou très peu d’informations ne sont communiquées. Nous recevons énormément d’appels de prisonnier·e·s extrêmement stressé·e·s par la situation.
Dans plusieurs centres, les détenu·e·s essaient de résister et font entendre leurs voix en organisant des réunions, des actions collectives, des manifestations, des rencontres avec les directions des centres, des grèves de la faim, et parfois des actions moins pacifistes. Leurs protestations sont souvent réprimées, notamment par des mises au cachot pour représailles.Article de Knack:https://www.knack.be/nieuws/belgie/asielzoekers-opgesloten-maar-niet-beschermd-tegen-corona/article-longread-1582095.html
La semaine dernière, quelques personnes enfermées dans l’aile L du centre 127bis, à bout de nerfs, ont “pété un cable” et exprimé leur colère en protestant. “It was real war” nous indiquait un témoin. Leur révolte a néanmoins été réprimée et plusieurs ont été mis au cachot.
Des libérations spontanées de 200 à 300 personnes ont eu lieu sur les 700 personnes enfermées au début du mois de mars, uniquement les personnes “malades et vulnérables” selon l’Office des Étrangers. Ces libérations se font néanmoins au compte-goutte et de façon aléatoire à l’appréciation de l’Office des Étrangers qui aurait peur de ne pas donner une “bonne image” en libérant tout le monde d’un coup.
Des mises en demeure et des recours devant les tribunaux en réponse au caractère illégal de la détention en période de Coronavirus permettent de libérer des détenu·e·s, mais les centres fermés détiennent toujours un certain nombre de personnes. Il est scandaleux que des détenu·e·s ne soient libéré·e·s que par l’intervention de tiers du fait du caractère illégal de ces détentions. Certains assistants sociaux tentent même de dissuader les détenu·e·s d’entreprendre des démarches, car “prendre un avocat empêchera leur libération”.
À l’intérieur des centres fermés, le stress causé par la situation est très élevé. La plupart des détenu·e·s n’obtiennent des informations que par la télévision. Les détenu·e·s vivent avec la peur que le virus pénètre dans le centre fermé à travers le personnel qui y travaille et continue de faire des allées et venues depuis l’extérieur.
“A la prison à côté a Turnhout, il y a eu un cas testé positif coronavirus, je suis inquiet, j’ai vu ça dans les informations. A la prison de Forest aussi. Tout le monde ici est inquiet parce que ici c’est sûr qu’il y a aussi des malades. C’est 60 personnes qui travaillent tous les jours ici dans le centre. La situation est vraiment dangereuse. On n’a pas d’informations, on ne nous dit rien . On libère certaines personnes parce qu’ils doivent réduire et puis d’autres restent ici, on ne sait pas pourquoi, alors qu’on n’a rien fait de mal.” nous partage un détenu de Merksplas.
Les détenu·e·s se rendent bien compte du décalage entre leur sort et ce qui se passe à l’extérieur. Les conditions d’hygiène sont très critiques et dangereuses. Les détenu·e·s continuent de vivre à plusieurs dans des chambres, dans les espaces communs comme les réfectoires, les sanitaires, etc. Très peu de mesures sont prises, il n’y a quasiment pas de masques, de gants, ni de gel désinfectant pour le staff ou les détenu·e·s.
Au centre fermé de Merksplas: “Nous sommes trois dans chaque chambre à utiliser les mêmes toilettes et la même douche et 20 personnes partent près les unes des autres dans ce bloc. Rien n’est fait pour nous protéger du virus, nous mangeons et jouons ensemble, nous touchons les mêmes portes et nous fumons dans la même pièce. Il y a beaucoup de gens qui travaillent dans ce bloc, qui entrent et sortent. Personne ne porte de masque ici et il n’y a pas de machine pour contrôler le virus.Nous avons vu à la télévision que deux prisonniers de la prison de Merksplas ont été touchés. Si tout le monde tombe malade, que vont-ils faire ? Ils doivent vider et fermer le centre pour que tout le monde puisse rester en bonne santé !”
Dans les centres fermés de Bruges et de Holsbeek, “les médicaments sont donnés de la main à la main, sans gants ni masque.”
Dans les centres, certain·e·s sont enfermé·e·s depuis plusieurs mois. L’un d’entre eux attend depuis 8 mois son expulsion vers le Bangladesh. Certains sont sous l’application de la dite double peine. Il s’agit de situations dans lesquelles des personnes ont été condamnées à des peines pour troubles à l’ordre public, ont accompli leurs peines puis, à la sortie de prison, sont directement amenées en centre fermé pour être expulsées. Certains d’entre eux ont des parents, des femmes et des enfants ici en Belgique.https://www.revuenouvelle.be/Le-retour-de-la-double-peine
Nous demandons la libération immédiate de tou·te·s les détenu·e·s des centres fermés. Les maintenir derrière ces murs alors que la Belgique entière se confine est inadmissible. Nous demandons la fermeture définitive de tous les centres, des camps et des hotspots ainsi que la régularisation de toutes les personnes sans-papiers.
L’Office des étrangers refuse toute demande d’asile mais continue à expulser.
Le 16 mars 2020 , la veille du confinement, deux Guinéens ont été expulsés vers Conakry.Un Éthiopien a subi sa troisième tentative d’expulsion ce 19/03/2019. Il a été amené à l’aéroport puis ramené au centre fermé. Ni son avocat, ni lui-même n’ont été informés de la raison de cette tentative et de son annulation en dernière minute.
Beaucoup de personnes restent enfermées dans les différents centres du pays et plusieurs bureaux d’avocat·e·s s’efforcent de les faire libérer, soit en introduisant des demandes de libération, soit en faisant pression sur l’Office des étrangers.
Toutes ces détentions sont devenues illégales vu la crise sanitaire mondiale puisque la détention administrative d’un·e étranger·e n’est autorisée qu’en vue d’assurer son éloignement le plus rapidement possible. Lorsque, comme actuellement, l’expulsion devient hypothétique voire impossible, la détention n’est plus légale.
Maggie De Block a déclaré le 19 mars que le nombre de places dans les centres fermés serait diminué à 315 places : 127bis Steenokkerzeel: 60 places – Caricole : 50 – Brugge : 60 – Holsbeek: 14 – Merksplas: 71 – Vottem: 60 et que 300 détenu.e.s seraient libéré.e.s “dans les jours qui suivent”.
Nombre de détenu.e.s attendent toujours leur libération qui dépend de la décision arbitraire de l’Office des étrangers. D’autres resteront emprisonné.e.s malgré la situation sanitaire et l’impossibilité de les expulser.
Nous exigeons la libération de tou·te·s et la fermeture définitive des centres fermés. Si vous avez connaissance d’une personne détenue en centre fermé, prévenez-nous rapidement sur gettingthevoiceout@riseup.net
Alors
que les mesures affluent pour éviter que l’épidémie du
Coronavirus ne se propage au sein de la population, les personnes
détenues en centre fermé ne bénéficient d’aucune attention
particulière et se retrouvent, encore, invisibilisées. Les
personnes fragilisées sont ainsi oubliées, écartées des mesures
de prévention.
Face
à la multiplication des cas de Covid-19, il est urgent de vider
immédiatement tous les centres fermés. En effet, le risque de
contagion à l’intérieur des centres est élevé. L’arrêt des
expulsions vers certains pays ayant été décrété, l’enfermement
ne peut désormais plus être justifié par le gouvernement. Les
personnes enfermées doivent être libérées pour des raisons
sanitaires mais pas seulement.
Au
vu des conditions de vie dans les prisons et les centres fermés pour
étranger.e.s, de la précarité qui y règne, de la fragilisation
que le système impose aux personnes détenues, et par le fait même
que ces personnes se retrouvent confinées dans des espaces clos, il
est évident que le risque de contamination dans ces lieux est accru,
ce qui est précisément à éviter.
Aux
centres fermés de Vottem, du 127bis et de Merksplas, les personnes
détenues ont entamé des grèves de la faim pour dénoncer
leurs conditions de détention et demander leur libération : aucune
mesure n’a été prise pour protéger les personnes détenues. « A
quoi ça sert de nous garder ici ? Si quelqu’un du personnel vient
avec une maladie, que la personne nous contamine, qu’est-ce que
l’on va faire nous ici ? L’engrenage peut aller loin »
explique Ifa, détenu au centre fermé de Vottem. Il dénonce
également la détention : des barbelés à la surveillance en
passant par les violences policières dont il a été victime lors de
son arrestation.
Selon
Robin Bronlet, avocat chez Progress Lawyers Network, la loi ne permet
pas de maintenir une personne en détention dès lors que l’on sait
que son expulsion est impossible. Les personnes originaires de
pays ayant fermé leurs frontières à la Belgique, comme la Turquie
et le Maroc, sont donc actuellement détenues en toute illégalité.
Pour les pays ne s’étant pas positionné, l’expulsion est tout
aussi irresponsable : certains états vers lesquels il est toujours
possible d’expulser ont des systèmes de soin de santé
complètement fragiles. Le gouvernement doit prendre ses
responsabilités et libérer toutes les personnes actuellement
détenues dans les centres fermés.
Les
circonstances obligent évidemment à évoquer les conditions
d’enfermement. Il est notable de rappeler que l’existence même
des centres fermés, et de toutes formes d’enfermement, est
intolérable. En temps de coronavirus ou pas, l’enfermement nuit
gravement à la santé.
Ici témoignages d’un homme enfermé à Vottem: Écoutez
À l’ombre de la médiatisation du coronavirus, les personnes détenues dans les centres fermés se révoltent face à l’administration raciste qui les enferme, et en continuité logique, les abandonne en temps de pandémie.
Cet article tente de dresser un état des lieux des résistances et des luttes que l’Etat aimerait invisibilisées. La majeure partie des informations compilées ce mardi 17 mars proviennent des détenu.e.s qui comme souvent lancent l’alerte, ainsi que de leurs soutiens et proches à l’extérieur.
Au centre fermé de Merksplas :
Un guinéen a été amené à l’aéroport ce mardi 17 mars, sans aucun examen médical ni aucune information concernant le virus.Une révolte s’organise aussi dans le centre fermé de Merksplas, où des détenus ont refusé de manger. Il y a à présent au moins six personnes au cachot après l’intervention de la police. Des détenus ont été libérés par l’administration. La rumeur à l’intérieur dit que tout le monde va être libéré. Le personnel du centre ne porte pas de masques. Apparemment, “c’est le bordel ici”.
Au centre fermé de Vottem :
Des détenu.es ont eu une conversation avec le directeur, qui leur a demandé pourquoi ils refusaient de manger. Il n’y a qu’une ou deux personnes qui mangent dans chaque aile. “Attention, si vous faites pression ça peut aller loin“, les a menacé le directeur en faisant référence au cachot.Il y a eu quelques libérations hier et environ 5 ou 6 hommes libérés ce mardi 17 mars selon nos informations. Des bruits de couloir disent qu’environ 30 personnes seront libérées prochainement.A. est enfermé depuis quatre mois et demi. Malade, il dit avoir une boule au niveau de l’estomac, il est stressé et ne va pas aux toilettes. “Je suis ici je ne sais pas pourquoi.” Le CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres pour Étrangers) a résumé la situation à Vottem dans un communiqué dont voici un extrait :”Depuis ce lundi un mouvement de grève de la faim a commencé parmi les hommes détenus au centre fermé pour étrangers de Vottem. Ils dénoncent leur enfermement et une promiscuité dangereuse face à l’épidémie de coronavirus. En cette période difficile, ils souffrent aussi de ne pouvoir être auprès de leurs proches, de leurs familles dont beaucoup vivent en Belgique. Les visites sont dorénavant interdites.Quelques-uns ont été libérés, au compte-gouttes, depuis la fin de la semaine passée, par exemple parmi ceux qui avaient de très gros problèmes de santé, ou parmi ceux qui auraient dû repartir vers l’Italie. Tous ceux qui restent ne comprennent pas, et ont entamé ce mouvement de grève de la faim pour obtenir leur libération. La situation est très tendue ; certains sont désespérés, en témoignent une tentative d’évasion samedi, deux tentatives de suicide ces derniers jours.Ils nous ont demandé de faire ce communiqué car ils se sentent oubliés et ne peuvent se faire entendre.” https://www.facebook.com/collectifderesistanceauxcentrespouretrangers/
Au centre fermé 127bis :
Dans l’aile L, les détenus refusent parfois de manger et veulent tous partir en grève de la faim.Le 14 mars, un visiteur profitait d’un accès privilégié dû à son mandat pour visiter le 127 bis et faisait état de graves problèmes sanitaires : conditions d’hygiène non renforcées, sanitaires sales, sans savon, sans papier toilette, aucune adaptation dans les chambres, aucun renforcement des gardes de médecins et infirmiers, etc.Le 15 mars, il y a eu 12 libérations suite à la grève de la faim de plusieurs personnes notamment d’Aghanistan et de certains pays africains.Nous apprenons ce mardi que trois personnes ont été libérées.Toujours dans l’aile L : l’assistante sociale est venue à 11h, les gens ont demandé des informations. Elle n’a pas voulu répondre en répliquant “maybe tomorrow” avant de partir.Personne n’a mangé ce midi et il est probable que tout le monde continuera. Ils sont encore plus isolés que d’habitude car les visites ne sont plus permises. Un des détenus témoigne : “we are not gangsters, we are not animals. We have questions but no answers, some people are here for 4, 5, 6 months without answers (ndlr: tickets). What with corona? We stay here? For how many months?“
Une hébergeuse témoigne à son tour : « J’ai senti qu’ils ont peur du virus comme nous, et ont peur d’être bloqués là, pour x temps. Moi il m’a dit qu’ils criaient tous “on n’est pas des gangsters, pourquoi nous enfermez-vous?“Sept nouvelles libérations sont connues dans l’aile : 3 Erythréens, 1 Ghanéen, 1 Ethiopien (dublin France) et 2 “Arabic” (dublin Belgique).
Au centre Caricole :
Selon nos informations, il y a eu 29 libérations au centre fermé Caricole dernièrement.
Au centre fermé de Bruges
A Bruges :Il semblerait que l’administration ait décidé de ne plus enfermer les femmes à Bruges. Nous apprenons que six femmes enfermées à Bruges ont été transférées au centre fermé d’Holsbeek.
Des détenus ont manifester dans le centre pour réclamer leur libération: : 6 d’entre eux ont été mis au cachot pendant 36 heures
Au centre fermé pour femmes de Holsbeek
On nous signale la libération de 6 femmes. Elles sont toutes dans le centre en attente de leurs libérations.
Selon une ONG, l’Office des étrangers aurait annoncé qu’il n’y aurait plus de nouvelle incarcération sauf pour les personnes qui viennent de prison. Commme ils sont inexpulsables actuellement, leur détention serait alors illégale. Les personnes arrêtées à l’aéroport pourraient également être détenues prochainement mais comme les frontières sont fermées et qu’il y n’a plus d’avions, il n’y aura pas trop de monde.
Le même Office des étrangers aurait promis d’essayer de libérer principalement les “vulnérables” dans le but de diminuer le nombre de prisonnier.es et de gardien.nes.
Profitons de cette information pour rappeler au besoin que les promesses de cette sinistre administration ne valent à nos yeux pas plus que leurs politiques détestables.
Face au coronavirus, le gouvernement appelle à la précaution et à la solidarité sans faille et presse les travailleuses (surtout) et travailleurs des services publics qu’il affaiblit pourtant sans cesse.La situation sanitaire catastrophique dans les centres fermés (ainsi que dans les prisons) n’est pas une défaillance anecdotique de l’administration de l’État mais révèle la structuralité du racisme que constituent ces lieux de mise à l’écart et de privation de liberté.
Elle révèle comment l’État traite les corps qu’il juge indignes et comment son admistration les expose à toute forme de violence dont l’enfermement en lui-même.
Dès aujourd’hui, les centres fermés doivent être vidés et dès demain, ils doivent être détruits.
16/03/2020 En ces temps de véritable risque, reconnu par l’OMS, de propagation du covid-19, il est urgent de fermer immédiatement tous les centres de détention, les hotspots les prisons à ciel ouvert etc. Au vu des conditions de vie dans les prisons et les centres fermés pour étranger.e.s, de la précarité qui y règne, de la fragilisation que le système impose aux personnes détenues, et par le fait même que ces personnes se retrouvent confinées dans des espaces clos, il est évident que le risque de contamination dans ces lieux est accru ce qui est précisément à éviter.
Les personnes enfermées, que ce soit dans les centres fermés, les prisons ou tout autre lieu de réclusion?) même temporaire doivent être libérées immédiatement. De plus, l’accès aux soins médicaux doit être libre et gratuit pour toutes les personnes (avec ou sans papiers) qui s’adressent à n’importe quelle structure de soins du pays.
Ces derniers jours, plusieurs détenus ont été tués par l’Etat pendant les nombreuses révoltes qui ont surgi dans les prisons d’Italie. (voir aussi https://mob.nantes.indymedia.org/articles/48727). Les détenu.e.s réclament leur remise en liberté immédiate, l’amnistie, et l’accès inconditionnel aux soins.
Nous nous unissons à leur lutte en revendiquant l’amnistie et la libération de tous et toutes les prisonnier.e.s détenu.e.s dans les prisons et les centres de détention . Nous maintenons notre revendication pour leur fermeture définitive.
Lors d’un enfermement dans un centre fermé, il reste important de s’adresser à un avocat très rapidement (sans accepter les yeux fermés un avocat proposé par le centre). En effet, certain·e·s reçoivent, lors de leur enfermement, un OQT contre lequel les avocats peuvent faire un recours en extrême urgence devant le CCE dans les 5 (si pas premier OQT) ou dans les 10 jours (si premier OQT). D’autres reçoivent lors de leur enfermement un “X1” (décision de maintien en centre fermé en vue de déterminer l’État membre responsable). Ce “X1” est suivi le cas échéant d’un “X2” (décision de transfert vers l’État membre responsable avec décision de maintien dans le centre fermé en vue du transfert vers l’État membre responsable) quand le pays Dublin est défini. Les avocats conseillent pour certains pays Dublin qu’ils/elles demandent un retour volontaire (France, Allemagne, pays nordique ….) un recours étant inutile (sauf grande vulnérabilité physique ou psychique avec certificat. Voir plus bas). Pour d’autres pays (Italie, Espagne, Grèce, pays de l’Est, etc.) des recours sont possibles dans certains cas.
Infos à transmettre à l’avocat, par ordre d’importance:
Nom de la personne sous lequel elle est inscrite dans le centre (le plus souvent celui repris sur ses OQT, si il ou elle en a déjà reçus)
Numéro d’identification en 7 chiffres (Office des Étrangers/IBZ/SP), noté sur leur badge reçu à l’arrivée au centre
Centre : 127bis, Caricole, Vottem, Bruges, Merksplas, Holsbeek- Numéro de bloc/ chambre/lit
Nationalité telle qu’enregistrée par l’Office
Nationalité réelle si connue
Date et lieu de naissance
Date d’arrestation
Lieu d’arrestation (important)
Nombre d’Ordre de Quitter le territoire
Empreinte dans quel pays ? (Dublin, demande d’asile éventuelle)
A peu près tou·te·s les exilé·e·s de passage en Belgique dépendent pour leur demande d’asile d’un autre pays de l’espace Schengen (leur pays “Dublin”). L’office applique ces retours Dublin systématiquement. Une majorité, actuellement ont comme pays Dublin désigné l’Allemagne. Une demande de retour volontaire est conseillée dans ce cas. Ils seront libérés en Allemagne et peuvent reprendre leur parcours migratoire.
Quelques chiffres sur base des signalements sur gettingthevoiceout
Nombre d’enfermements signalés en décembre 2019 : 23 Tous déclarés et retours Dublin exécutés (retours volontaires ou expulsions) Allemagne: 12, Italie 3, France 2, Norvège 1, Suisse 3, Pays-Bas 1
Un Dublin Italie a été libéré suite à un recours
Nombre d’enfermements signalés en Janvier 2020 : 50 Nombre de Dublin 39, les autres non communiqués : Suisse 4, Suède 2, Allemagne 15, Italie 7, Grèce 4, France 2, Norvège 1, Malte 2
Libérations suite à recours : France 1, Italie 1, Malte 1
L’acharnement
Certain·e·s sont enfermé·e·s parfois depuis plus de 6 mois. L’office s’acharne et prolonge leur incarcération de 2 mois à 2 mois, malgré parfois des libérations ordonnées par certaines Chambres du Conseil auxquelles l’Office fait appel et obtient satisfaction devant la Chambre de mise en accusation. Il s’agit de personnes qui s’opposent fermement à leur expulsion par voie juridique et/ou par leur propre moyen de lutte dans les centres et lors de tentatives d’expulsion. Parmi eux (liste non exhaustive):
des exilés qui refusent fermement leur expulsion vers leur pays d’origine,
des sans-papiers qui résident en Belgique depuis des années, qui ont fait une belle rencontre et qui se sont présentés à leur commune pour une demande de mariage ou de cohabitation, considérée par l’Office comme «mariage blanc», http://amoureuxvospapiers.be/
des personnes sans-papiers qui souhaitent faire reconnaître leur enfant à la commune et arrêtées suite à çette demande.
Important pour les personnes qui sont en contact régulier avec certain·e·s :
Récolter toutes les informations (voir plus haut) qui pourraient nous aider à les retrouver en cas d’arrestations afin de pouvoir intervenir rapidement.
Message des avocats : « Dans le cadre de futurs dossiers d’arrestations ou d’enfermements, plusieurs enseignements sont à retirer:
1) Si la personne a des problèmes psychologiques, il est essentiel qu’elle le mentionne lorsqu’elle est interrogée par la police ou l’OE;
2) Si la personne dispose d’un certificat psychologique ou médical, il est essentiel qu’elle en donne un copie à la police ou à l’OE (ou – si elle ne l’a pas sur elle – qu’elle le mentionne durant son audition);
3) Si le client, lorsqu’il est interrogé, ne parle pas suffisamment bien la langue, il doit le dire et refuser de communiquer en l’absence d’interprète présent (valable dans tous les dossiers!);
4) Dans la mesure du possible, il est important que les certificats médicaux et psychologiques précisent le degré de gravité des problèmes médicaux et la nécessité absolue d’un suivi ou d’un traitement médical à court/moyen/long terme.
Ces conseils sont valables pour toutes les personnes qui ont des problèmes médicaux et/ou psychologiques. Merci d’avance de transmettre le message aux personnes en contact avec des personnes vulnérables. Ceci afin d’augmenter leurs chances de succès d’être libérées en cas d’enfermement et d’empêcher leur expulsion “.
Il faudrait que l’exilé qui a déjà consulté Médecins du Monde, Médecins sans Frontières ou tout autre médecin généraliste ou spécialiste dispose d’une attestation, ou dans les cas plus graves d’un constat. Cette attestation devrait décrire l’état physique et psychique de l’exilé.
Rappelez aux exilés qu’ils ne doivent jamais signer un papier qu’ils ne comprennent pas. La pression est trop forte, ils écrivent au-dessus de leur signature et dans leur langue : Je ne comprends pas.
Nous appelons encore et toujours les prisonniers et leur entourage à témoigner sur ces enfermements et expulsions, témoignage écrit et/ou audio à envoyer sur gettingthevoiceout@riseup.net
Update 11/03/2020: Elles ont arrêté leur action: la direction leurs a promis de régler leur situation: On attend leur libération?
Le 8 mars 2020, à l’heure des mobilisations pour les droits des femmes, des militantes ont rendu visite aux femmes enfermées du centre fermé de Holsbeek. Au travers des grilles, elles ont échangé avec celles qui sont détenues et rendues invisibles par la politique des frontières.
« Nous sommes une vingtaine de femmes au centre fermé de Holsbeek. Certaines sont enceintes. Beaucoup sont là suite à une demande de mariage, mariage jugé blanc par l’administration. D’autres ont été séparées de leurs enfants qui vivent en Belgique. Tout le monde souffre ici, la nourriture est dégueulasse. Certaines de nous ne mangent pas.On est toutes très stressées et n’arrivons pas à dormir.Certaines sont ici depuis plusieurs mois, une depuis 7 mois.Où sont nos DROITS? On est pas des criminelles mais sommes traitées pire que des criminelles”
Suite à cette visite,le lendemain un groupe de femmes détenues est entré en résistance et a entamé une grève de la faim. Elles protestent contre leur enfermement et contre les conditions de détention.
« Aujourd’hui personne n’a mangé. Elles “want good food”, elles veulent leur liberté. They don’t care if someone die or if someone gets sick. Elles disent qu’elles vont arrêter de manger toutes la semaine. »« ils ne veulent pas que l’on ait des contacts « « We need help, no one talks with us.
Depuis 16 heures plus d’infos, certaines ont leur tél coupé !Probablement sous pression, aucune d’elles ne répond au téléphone depuis plusieurs heures.
Femmes en luttes, femmes en résistance, la grève prend la forme d’une grève de la faim quand on touche le fond de l’humanité.
Bonjour à tous. Vu les conditions météorologiques, les traversées en petit bateau de la Manche n’ont pas été nombreuses au cours du dernier mois. Pourtant, cela signifie également que plus de personnes attendent de traverser de cette manière, ce qui représente un nombre potentiellement plus important de traverse dans une semaine ou deux, lorsque le météo montre des conditions plus agréables (mais quandmeme pas agréables). Nous partageons donc une fois de plus ces dépliants sur la sécurité en mer qui ont été réalisés par des activistes d’Alarm Phone à l’hiver 2018-2019. Pour autant qu’il a été observé, les secours viennent quand on les appelle, mais cela prend parfois plus de temps lorsque les gens quittent des endroits loin, d’où il est presque physiquement impossible qu’ils atteignent le Royaume-Uni et / ou ne peuvent pas fournir une position GPS exacte. Nous déconseillons fortement de tenter une traversée en petits bateaux, cependant, car ces traversées ont lieu, nous invitons les associations sur le terrain à partager les informations de sécurité ci-jointes et à nous contacter en cas de problème/ doute /etc.
Ce dimanche 1er mars 2020 une cinquantaine de personnes se sont rendues à Steenokkerzeel afin de manifester leur solidarité avec les détenu·e·s du centre 127bis et du Caricole enfermé·es par les autorités pour des “raisons administratives” . Les personnes souhaitent ainsi exprimer leur refus total et sans ambiguïté de l’enfermement des étrangers et des centres fermés prévus à cet effet. “Brique par brique, mur par mur, détruisons toutes les prisons” pouvait-on entendre parmi les slogans. Les militant·e·s sur place ont ainsi (ré)affirmé leur opposition à toutes formes d’oppression et de répression: liberté pour toutes et tous !
Le groupe a pu se rendre sans obstacle devant le Caricole où plusieurs détenu·e·s massé·e·s derrière les grillages d’une “fenêtre” ont pu communiquer en criant. Les récits poignants qui parviennent à sortir sont insupportables . Le groupe s’est ensuite rendu devant le 127bis: les quelques détenu·e·s aperçu·e·s à l’arrivée dans la cour étaient à l’intérieur. Aux fenêtres derrière les barreaux les échanges se font avec difficulté d’autant que les différentes langues parlées ne facilitent pas la conversation.
L’objectif premier de cette visite aux détenu·e·s étant de leur témoigner la solidarité et l’opposition à la politique raciste menée et est d’une importance considérable pour poursuivre la lutte, avec les personnes enfermé·e·s, contre ce système oppressif.
Appel est fait aux personnes qui seraient désireuses de renforcer les groupes de soutien et d’écoute.
Besoin de forces vives pour pouvoir continuer à soutenir les détenu·e·s !
Contre leurs murs et leurs frontières: solidarité avec les enfermé·e·s !
ENG
Against their walls and frontiers: solidarity with the retainees!
This Sunday 1 March 2020, over fifty persons went to Steenokkerzeel to show their solidarity with the retainees of the 127bis and Caricole closed centres who were locked in by the authorities for ‘administrative reasons’. The demonstrators wanted to show their complete opposition to the retention of foreigners and the closed centres foreseen for that purpose. ‘Brick after brick, wall after wall, let’s destroy all the prisons’, could we hear among the mottos. The activists on the spot thus reiterated their refusal of any kind of oppression and repression: freedom for all!
Without obstacles, the group was able to reach the Caricole where several retainees gathered beyond the fences of a ‘window’ could communicate, shouting. The heartbreaking stories that manage to filter through are unbearable. The group then headed towards the 127bis: the few retainees seen upon their arrival in the backyard were inside. At the windows behind bars, the exchanges are very difficult, all the more seen the different langages spoken, which doesn’t ease the conversation.
The main objective of that visit to the retainees being to show them solidarity and opposition to the racist politics is essential in order to continue the fight with the people locked in, against this oppressive system.
A call is being launched to the people who might be willing to reinforce the support and listening groups.
We need powerful forces to be able to continue supporting the retainees!
Against their walls and frontiers: solidarity with the retainees!
NL
Tegen hun muren en grenzen: solidariteit met de gevangenen!
Deze zondag 1 maart 2020 gingen meer dan vijftig personen naar Steenokkerzeel om hun solidariteit te betuigen met de gedetineerden van de gesloten centra 127bis en Caricole die door de autoriteiten om ‘administratieve redenen’ werden opgesloten. De demonstranten wilden hun volledige verzet tonen tegen het opsluiten van buitenlanders en de daarvoor voorziene gesloten centra. Baksteen na baksteen, muur na muur, laten we alle gevangenissen vernietigen’, hoorden we als slogans. De activisten ter plaatse herhaalden zo hun afwijzing van elke vorm van onderdrukking en repressie: vrijheid voor iedereen!
Zonder hindernissen kon de groep de Caricole bereiken waar verschillende gevangenen zich achter de hekken van een ‘venster’ verzamelden om te communiceren, schreeuwend. De hartverscheurende verhalen die erin slagen om door te filteren zijn ondraaglijk. De groep ging vervolgens naar de 127bis: de weinige gevengenen die bij hun aankomst in de achtertuin werden gezien, waren binnen. Bij de ramen achter de tralies zijn de uitwisselingen erg moeilijk, des te meer gezien de verschillende talen die worden gesproken, wat het gesprek niet vergemakkelijkt.
Het belangrijkste doel van dat bezoek aan de retainees is om hen solidariteit en verzet te tonen tegen de racistische politiek, om de strijd met de mensen die opgesloten zitten, tegen dit onderdrukkende systeem voort te zetten.
Er wordt een oproep gedaan aan de mensen die bereid zijn om de steun- en luistergroepen te versterken.
We hebben krachten nodig om de opgeslotenen te kunnen blijven steunen!
Tegen hun muren en grenzen: solidariteit met de gevangenen!
Bonjour à tous, Un voilier de campagne Lovis est attendu le long de la côte belge en juin 2020. Il naviguera au long des côtes allemande,néerlandaise, belge et française et amène la campagne «Coasts in Solidarity» (les côtes solidaires). Avec ce courrier, nous voulons inviter des personnes,collectifs et organisations engagées à *se réunir à Bruxelles le vendredi soir 6 mars à 18h30 (rue Bara 142 près de la gare de midi),* pour élaborer davantage les 4 jours que le Lovis passera sur la côte belge. N’hésitez pas à transmettre ce courrier à d’éventuelles intéressées.
*Pourquoi la campagne?* Notre motivation pour agir est l’attaque – sous toutes ses formes – contre la dignité des (trans) migrants. Face à l’agressivité et à l’apathie au quotidien, nous plaçons la compréhension et la solidarité au centre de nos relations avec les personnes en migration, quelles que soient les raisons qui les ont conduites à quitter leur pays d’origine. Divers thèmes seront abordés au cours de la campagne, entre autres “droit à la libre circulation”, “sécurité en mer”, “criminalisation des migrations, du sauvetage en mer et de la solidarité”, “politique européenne des frontières”, “politique des réfugiés”, “climat et migration “,”personnes sans papiers”,” exportations européennes d’armes vs. politique migratoire”, “discrimination à l’égard des (trans)migrants”, etc. Un slogan central de la campagne, qui relie tous ces thèmes, est “Open borders, Open eyes, Solidary coasts on the rise”
*Qui est à l’initiative de cette campagne?* Un groupe ouvert d’ activistes d’Allemagne, des Pays-Bas, de Belgique,de France et d’Angleterre travaille ensemble sur une base volontaire pour organiser cette campagne. Maintenant vous êtes également invité, si ça n’était pas encore le cas. L’initiative vient du LOVIS-crew, l’équipage de 30 personnes du voilier Lovis. Vous pouvez trouver des informations détaillées sur leur fonctionnement inspirant ici : https://lovis.de/en/
*La tournée et la campagne internationale* Le navire partira de Hambourg (Allemagne) le 1er juin et arrivera à Brest (France) mi-juillet. Pendant 6 semaines, le navire fera escale dans multiple ports, où il amarrera pendant 1 ou plusieurs jours. Les actions et activités organisées sur chaque site se déroulent en concertation et en collaboration avec des personnes, des collectifs et des organisations actives en solidarité avec les (trans) migrants sur et autour de ce lieu. La campagne n’est donc pas seulement une excuse parfaite pour que des acteurs actifs dans la même région se rencontrent (de nouveau). Les différents mouvements le long du littoral seront également connecté sous le nom de «Côtes solidaires en hausse».
*Et la Belgique?* Selon toute vraisemblance, le Lovis sera en Belgique du jeudi 17 au samedi 20 juin. La proposition préliminaire est d’arrêter à Zeebrugge et Ostende. À Ostende, nous amarrerons au Visserijdok, en face de O.666, un projet d’occupation temporaire dans les bâtiments d’une ancienne coopérative de pêcheurs. Klein Verhaal met à disposition ce foyer socio-artistique pour la campagne (merci!), ce qui nous offre une base idéale pour la mise en place d’activités. Le samedi 20 juin est également la journée internationale des réfugiés. La plage et la digue d’Ostende attireront une foule de personnes ce week-end d’été pour les actions et activités que nous voulons mettre en place.
*Réunion le 6 de mars a Bruxelles*
Bien que plusieurs personnes soient déjà impliquées en Belgique et qu’il y ait déjà quelques propositions, la planification concrète n’est pas encore mis sur place. Le moment idéal pour lancer un large appel et voir qui veut soutenir la scène belge de cette campagne. invitez autour de vous
le vendredi soir 6 mars à 18h30 au Bara Bara (Rue Bara 142, a coté de la gare de Midi).* Le but de la réunion est:
– rencontre avec les personnes à bord
– discuter les possibilités que le navire, le lieu et le moment nous offrent
– ronde de propositions concrètes d’activités et d’actions + rédaction de la version de travail du planning de 4 jours
– éventuellement mise en place de groupes de travail par lieu / jour / focus, et partage des responsabilités
*Nous fournissons un repas (vegan, prix libre). Laissez-nous savoir si tu veux participer a la réunion, comme-ça il y aura à manger pour tous.*
Vous voulez vous impliquer dans l’organisation, mais vous ne pouvez pas assister à cette réunion? Faites le savoir! Si vous envoyez des propositions d’activités à l’avance, elles seront discutées. Nous vous tiendrons donc informés de la suite des préparatifs.
“Fuck them and their law” : Libérons Anton, Vrijheid voor Anton posté le 09/02/20 mercredi 12 février 2020 12:00 lieu : Ambassade des Pays Bas
adresse : Kortenberglaan, 4-10, 1040 Bruxelles
Appel à rassemblement Ambassade Pays bas à Bruxelles ce 12/02/2020, 12 heures pour exiger sa libération du centre de rétention à Rotterdam
Samenkomst voor de Nederlandse ambassade op 12/02/2020 om 12 uur om zijn vrijheid te eisen uit het retentiecentrum in Rotterdam
Kortenberglaan 4-10- avenue de Kortenberg (Schuman)
1040 Brussels
Belgique
Hij heeft een lachend gezicht, tedere ogen, en in stilte hoor ik hem nog schreeuwen Fuck them and their law.
Hij bevindt zich nu in een gesloten centrum in Rotterdam.
Hij vertelt ons hoe hij aangehouden werd. Hoe hij gewoon naar vrienden wou gaan, en politie zag voorbijlopen. Geen geluk, ze volgen hem. Misbruik van identiteitscontrole. De arrestatie veranderde snel in een achtervolging, vernedering en extreem geweld. Hij was het eerste slachtoffer van de toenemende repressie in de wijk. 22 januari tweeduizendtwintig. 13u12.
Hij laat ons zien hoe de politieman hem in zijn maag kniet. Hij is in elkaar geslagen.
En ondanks de fracturen veroorzaakt door zijn gewelddadige arrestatie, ontving hij geen medische behandeling. Hij krijgt pijnstillers zonder psychologische hulp. Onmenselijke realiteit van deze gesloten plaatsen.
Ze weigerden hem vrij te laten voordat zijn oordeel word uitgesproken. Hij zal dus alleen achter tralies moeten wachten.
Maar we gaan hem niet in stilte laten gaan.
Hij denkt terug aan Wit-Rusland, de gevangenis, de politieke vervolging ; aan de gruwelijkheid waarnaar hij terug zal worden gestuurd.
Ik denk terug aan hoe onze wegen op een hoopvol kruispund waren gekomen. Hoe we binnekort gescheiden zullen zijn.
Op 12 februari 2020 wordt het asiel aanvraag van Anton gehoord. Zes dagen om te beslissen over iemands leven of dood.
Anton schreef zijn asielaanvraag alleen, zonder advocaten, overwonnen door de emotie van zijn vlucht en de onderdrukking van zijn dromen. Ze zal daarom zeker worden geweigerd, omdat ze niet in staat zijn de waarheid te horen die hij in zijn eigen woorden uitdrukt.
Anton loopt daarom het risico deze laatste rechtzaak te verliezen en zal waarschijnlijk op 12 februarie, in de avond in een vliegtuig worden gegooid.
Anton zal dan naar Polen worden gestuurd, waar hij gedublineerd is, maar de fascistische drift van de regering zal hem snel de lucht in nemen naar Wit-Rusland.
Anton heeft geen kracht meer en riskeert zijn lot voor een laatste keer in eigen handen te nemen.
Anton riskeert de dood hier of elders.
Voor Anton, omdat niemand zo’n behandeling zou moeten ondergaan, verzamelen we ons deze 12 februari voor de rechtbank van Rotterdam (Wilhelminanplein 100-125) of voor de dichtsijzijnde Nederlandse Ambassade !
Laat Anton vrij !
Meer info : squat-vestia@riseup.net
================ Libérons Anton !
Il a le visage souriant, le yeux remplis de douceur et dans le silence, je l’entends encore crier Fuck them and their law.
Il est maintenant en centre fermé à Rotterdam.
Il nous raconte comment il s’est fait arrêter. Comment il voulait juste aller voir des amis, a vu des flics passer. Manque de bol, ils le suivent. Contrôle d’identité abusif. L’arrestation tourne vite en course poursuite, humiliation et extrême violence. Il aura été la première victime de la montée de la répression dans le quartier, ce 22 janvier deux mille vingt. 13h12.
Il nous montre comment le policier lui donne un coup de genou dans le ventre. Il s’est fait tabasser.
Et malgré les fractures provoquées par son arrestation violente, il n’a pas reçu de soins médicaux. On lui donne des analgésiques sans avoir eu recours à une aide psychologique. L’infame réalité de ces lieux fermés.
Ils ont refusé de le libérer le temps du rendu de son jugement. L’attente se fera donc seul derrière les barreaux.
Mais nous n’allons pas le laisser partir dans le silence.
Il repense à la Biélorussie, à la prison, à la persécution politique ; à l’horreur vers laquelle il sera renvoyé.
Je repense à comment nos chemins perdus se sont croisés. Comment bientôt nous serons séparés.
Ce 12 février 2020, la demande d’asile d’Anton sera jugée. Six jours pour décider de la vie ou de la mort de quelqu’un.
Anton a rédigé sa demande d’asile seul, sans avocats, abattu par la déchirure de sa fuite, l’oppression de son souffle et l’étouffement de ses rêves. Elle sera donc surement refusée, car ils sont incapables d’entendre la vérité qu’il exprime avec ses propres mots.
Anton risque donc de perdre ce dernier procès et sera probablement jeté dans un avion ce 12 février au soir.
Anton fera alors escale en Pologne, ou il est dubliné, mais la dérive fasciste du gouvernement le portera vite dans les airs jusqu’en Biélorussie.
Anton n’a plus la force et risque de prendre pour la dernière fois son destin en main.
Anton risque la mort ici ou ailleurs.
Pour Anton, car nul ne devrait subir pareil traitement, RDV ce 12 février au tribunal de Rotterdam (Wilhelminanplein 100-125) ou devant l’ambassade hollandaise la plus proche de chez vous !
Libérons Anton !
Plus d’infos : squat-vestia@riseup.net
================ Free Anton !
He has a smiling face, his eyes are filled with sweetness and in the midst of silence, I can still hear him shouting Fuck them and their law.
He recounts how he got arrested. How he just wanted to go back to see some friends, saw cops passing. And no luck, they started following him. Abusive identity check. The arrest quickly turned into a humiliating and violent chase. He was the first victim of the heightening repression in the neighbourhood. January the 22nd two thousand and twenty. 1:12 p.m.
He shows us how the policeman kneed him in the stomach. They beat him.
And despite the fractures caused by his violent arrest, he has not received medical treatment. He is simply given painkillers without any psychological assistance. Inhumane reality of these closed places.
They refuse to release him before his hearing. He will therefore have to wait alone behind bars.
But we are not going to let him go in silence.
He remembers Belarus, prison, political persecution ; the horror to which they want to send him back.
I recall how our lost paths crossed in Tweebosbuurt. How soon we will be separated.
On February 12th, 2020, Anton’s demand for asylum will be heard. Six days to decide on someone’s life or death.
Anton wrote his asylum request alone, without a lawyer, beaten by the heartbreak of his flight and the suffocation of his dreams. It will surely be refused. They’re incapable of hearing the truth which he expresses in his own words.
Anton is thus at risk of losing his last trial and will probably be thrown on a plane on the evening of February the 12th.
Anton will then arrive in Poland, where he is dublinized, but the fascist drift of the government will quickly take him up in the air to Belarus.
Anton has no strength left and risks taking his destiny in his own hands for one the last time.
Anton risks death here or elsewhere.
For Anton, because no one should undergo such treatment, let’s come together this February 12th at the court of Rotterdam (Wilhelminanplein 100-125) or in front of the Dutch embassy closest to you !
Il est de plus en plus fréquent que des assistants sociaux, porte-paroles de l’Office des Étrangers dans les centres fermés (appelés par l’Office « assistants d’aide au retour ») conseillent le « retour volontaire » parfois sous la menace d’un « retour forcé avec la police et une interdiction de revenir pour plusieurs années (2 à 5 ans) ». Pour info : une expulsion suite à un Ordre de Quitter le Territoire est accompagnée d’une interdiction Schengen de 2 à 5 ans.
Pour les exilé·e·s de « passage », cette proposition est quasi systématique : un retour volontaire vers leur pays d’origine ou vers leur pays Dublin. Pour certains pays Dublin (Allemagne, France, Pays-Bas, les pays nordiques, …) les avocat·e·s conseillent en général de signer un retour volontaire, sauf cas exceptionnel. Ce retour volontaire évitera l’intervention de l’avocat·e, raccourcira considérablement la période de détention et reviendra à une libération dans leur pays Dublin. Ils pourront dans ce pays refaire ou continuer leur demande d’asile ou reprendre leur route migratoire.
Pour d’autres pays Dublin (Italie, Suisse, pays de l’est, Espagne, …) des recours sont possibles et conseillés en fonction des situations.
Certain·e·s détenu·e·s refusent ces expulsions et résistent, ce qui ne plaît pas au personnel des centres :
Un témoignage parmi d’autres :
« Le gars a été battu par 5 geôliers et mis en isolation durant 3 jours parce qu’il refuse de retourner en Italie. Il veut bien aller en France où il est en procédure d’asile »
D’autres, demandeur·se·s d’asile ou de régularisation, exilé·e·s en transit qui sont menacé·e·s d’un retour vers leur pays d’origine s’accrochent, résistent lors de leur tentative d’expulsion, témoignent ou passent à l’action. Certain·e·s entament une grève de la faim dans le centre, d’autres refusent de rencontrer l’ambassade qui devrait permettre à l’Office des Étrangers d’obtenir un laissez-passer, indispensable pour permettre l’expulsion, d’autres encore trouvent d’autres moyens.
Témoignage d’un hébergeuse :
« Aujourd’hui nous avons pu comprendre la position d’A, qui comprend parfaitement les choix qu’on lui propose. Personnellement, je ne peux qu’admirer la dignité avec laquelle il nous a dit “I’m in Europe, not in Africa, I have rights, I’m not a criminal, if I ask asylum in Belgium it is outside, not here”. Il comprend le zigzag mais ne veut pas zigzaguer, au fond il est venu en Europe parce qu’il croyait aux droits de l’homme, des droits bafoués du fait de son incarcération. Digne et fier. Il n’a plus non plus grand chose à perdre, n’ayant plus de famille… Bien sûr nous avons essayé d’argumenter encore pendant une heure, nous verrons… Mais aujourd’hui je ne le comprenais que trop bien. »
Souvent, ces actions portent leurs fruits. Des grévistes de la faim par exemple sont libéré·e·s après 20, 30 ou 40 jours car devenu·e·s « Not Fit to Fly » vu leur état de santé.
Il est tout simplement inconcevable qu’après avoir épuisé toutes les voies juridiques pour obtenir une libération, des personnes doivent mettre leur vie en danger. Ces actions sont souvent soutenues par les codétenu·e·s et/ou par des personnes de l’extérieur, mais pratiquement jamais par les ONG ou le monde associatif qui s’abstiennent de prendre position.
Paroles d’un détenu suite à une manifestation devant le 127bis :
« Je suis sans voix, vous êtes admirables. Vous avez bravé la pluie, le vent et la police présente pour crier notre liberté. J’en ai pleuré, vous êtes des gens formidables que j’aimerais rencontrer. Merci à tous, je suis infiniment touché. J’ai senti que si vous en aviez le pouvoir, nous serions tous libres. Cela m’a donné de la joie et de l’espoir. Du fond du cœur, merci. »
Mais souvent aussi ces récalcitrant·e·s seront expulsé·e·s par surprise et illégalement, donc sans respecter la régularité de la procédure.
Ainsi pour une dame qui avait témoigné des violences subies lors d’une tentative d’expulsion:
« Cinq hommes sont venus la prendre ce matin au centre pour l’amener en pyjama à l’aéroport. »
Et pour un homme enfermé à Vottem :
« Ils viennent de me donner mon billet à 18h pour demain 10h30, c’est un monsieur qui m’a arrêté à la cantine pour me donner mon billet, c’est une blague ! J’ai pas vu mon assistante depuis au moins une semaine et là ils me donnent un billet le samedi soir, comme si ils ne le savaient pas avant. Ils ne veulent pas nous laisser le temps de nous rendre compte, ils font toujours les choses par surprise, pour nous empêcher de réagir, c’est terrible », « quand tu arrives là-bas au Congo, il faut de l’argent comment je vais faire ? » Il est complètement perdu, il oscille entre dégoût du système et pense toujours pouvoir dialoguer avec les membres du personnel pour éviter l’expulsion, je ne suis pas certaine qu’il veuille encore résister.
A Vottem aussi, la tentative d’expulsion passe par le mensonge :
« De manière sournoise on a tenté de lui faire signer une demande de retour volontaire au lieu de l’accusé de réception d’un colis. On a prétexté l’appel d’un médecin pour l’écarter du groupe et l’enfermer en isolement sans moyen de communication avant déportation. »
Pour les personnes demandeuses d’asile et sans papiers en centre fermé dont les demandes sont rejetées par l’Office ou le CGRA, cette proposition de retour volontaire est conseillée avec insistance, quitte à les maintenir en détention pendant très longtemps jusqu’à ce qu’elles craquent.
Témoignage d’une personne de soutien à une dame enfermée depuis plusieurs mois :
« Madame E, que je suis depuis deux semaines, a décidé de signer un retour “volontaire” et sera expulsée. Elle vit en Belgique depuis neuf ans, y a de la famille et surtout sa fille de 19 ans. Elle a eu différents jobs, en ce compris bénévole pour des institutions publiques (!), qui ne pouvaient pas lui donner de contrat puisqu’elle n’avait pas de papiers. La Chambre du conseil a ordonné (si j’ai bien compris, à plusieurs reprises) sa libération. L’OE s’est cependant acharné et a systématiquement porté l’affaire devant la Chambre des mises en accusation qui lui a donné raison. Madame E me dit en plus que sa demande de régularisation était en cours et n’a pas eu le temps d’aboutir. Elle ne supporte plus d’être enfermée et a demandé à son avocat d’organiser son retour volontaire. Elle ne connaît plus personne dans son pays et n’a actuellement réussi à joindre aucune ancienne connaissance qui pourrait l’accueillir à son arrivée. Bref, rien de très réjouissant pour la fin de la semaine mais, pourtant, ce qui la panique le plus, c’est de laisser sa fille seule qui n’est à ses yeux encore qu’une enfant. Cette dernière connaît également des problèmes administratifs avec sa carte de séjour de résidente de l’UE et a des problèmes personnels. Elle s’organise donc pour que sa fille ait plusieurs personnes vers qui se tourner après son départ. Vraiment ridicule et honteux. »
F, 21 ans, Marocaine, 5 mois en centre fermé. Sa famille vit en Belgique et est en séjour régulier.
« L’assistante sociale la menace “tu vas bientôt recevoir un ticket, si tu vas à l’aéroport et que tu te laisses expulser, je parlerai aux policiers pour que tu n’aies pas 3 ans d’interdiction Schengen, réfléchis, c’est mieux pour toi”. Sous la pression elle a signé un papier pour accepter son retour et éviter une interdiction Schengen. Elle n’a pas reçu de copie et n’a pas pu me lire ce qu’il y avait sur le papier – a priori c’est un retour volontaire qu’elle a signé. »
Sous la menace, ces personnes signeraient n’importe quoi après un séjour terriblement éprouvant dans un centre fermé, pour mettre un terme à ces tortures quotidiennes et pour échapper aux expulsions de force.
« Ferme et humain » appellent-ils ces pratiques.
Mensonges, intimidations, violences, fausses promesses sont leurs pratiques.
La prison pour étrangèr.e.s de Oissel (près de Rouen) est connue pour ses keufs violents et raciste, sa direction qui réprime tous les mouvements de lutte. Dans cette taule le mitard est régulièrement utilisé pour tabasser des prisonniers.
Cette prison a été en partie brulé à la fin du mois d’avril par des prisonniers après une grève de la faim violemment reprimée.
Samedi dernier des keufs tapent un prisonnier et l’amène au mitard ( il en est ressortit le mercredi 22 janvier) parce qu’il avait voulu se montrer solidaire d’un autre prisonnier. Le soir des policiers cagoulés avec des chiens rentrent dans le centre pour foutre la pression aux prisonniers. Depuis les violences, coups de pressions, insultes racistes ne se sont pas arrêtés.
Ce mercredi 22 janvier au soir, les 42 prisonniers de la section homme du cra de Oissel se sont mis en grève de la faim. On relaye leurs communiqués:
Au centre de rétention de Oissel (près de Rouen) la police est violente et nous humilie tous les jours. Toujours ils provoquent, ils disent “Baisse les yeux !”. La nourriture est froide et n’est pas halal, alorsqu’il y a une majorité de prisonniers qui sont musulmans.
Même la prison c’est mieux qu’ici. Y en a ils ont 10 ou 20 ans ici et onles mets en centre de rétention.
Depuis samedi c’est encore pire. La police à encore voulu mettre unprisonnier à l’isolement. Son ami s’y est opposéet ils l’ont amené violemment aussi à l’isolement. Le soir y avait la police avec des chiens et des cagoules dans le centre pour nous faire peur.
Le prisonnier qui était à l’isolement il vient d’en sortir. Ils l’ont
tabassé, il peut pls parler, il a des bleus partout. Les yeux et les
oreilles sont gonflées.
Hier ils ont cassés le pied d’un autre prisonnier.
Tout ça va pas du tout. Tout le monde se plaint. Nous sommes plus de 42 prisonniers enfermés ici. Donc là on fait la grève commune. Ce soir personne ne mange.
On va essayer d’occuper le couloir parce que ce qui c’est passé depuissamedi dernier c’est encore pire que d’habitude.
Ici y a pas d’hygiène. Les chambres sont pas nettoyés tous les jours.
On revendique
-La fin des violences policières, de la xénophobie des policiers et de leurs racisme
-Un minimum d’hygiène et de dignité
-De la nourriture correcte
-Des soins corrects
Les prisonniers en grève de la faim de Oissel, le 22 janvier
Nous apprenons que des Guinéens ont été extirpés du centre fermé de Vottem et transférés au cachot au centre fermé 127 bis . Il leur a été promis un vol militaire forcé dans la soirée.
Puis nous apprenons qu’ ils vont être amenés à Cologne pour être mis sur un vol Frontex avec d’autres compatriotes ce 21/01/2019
Un Guinéen a été amené du centre fermé de MERKSPLAS vers le centre 127 bis . Il est resté 3 jours au cachot puis ramené au centre de Merksplas sans aucunes explication.
Comme promis par Maggy:
“Retour forcé, la clé de voûte
“Le retour forcé reste la clé de voûte de notre politique de l’asile et
de la migration ferme et humaine”, a commenté Mme De Block dans ce
contexte. Selon la ministre, en 2020, l’Office des Étrangers continue à
miser de manière ciblée sur le retour forcé des criminels illégaux, des
demandeurs d’asile déboutés et des trans-migrants. Il produira encore
des efforts supplémentaires. Cette semaine, quarante places en centres
fermés ont rouvert pour la détention de groupes cibles prioritaires,
comme des criminels illégaux, des récidivistes causant des troubles et
des illégaux en transit via la Belgique. Dans les centres fermés, leur
expulsion continue à être préparée.” <https://www.levif.be/actualite/auteurs/le-vif-77.html>
Fabrice Leggeri a aussi pointé le rôle de l’agence dans l’organisation
des opérations de rapatriements. L’an dernier, 15.850 personnes ont été
rapatriées contre 13.700 en 2018.”
“Frontex remains a partner for EU countries in organising charter flights. In 2019, the agency also expanded its role in coordinating returns on commercial flights.Frontex is building the European Union’s capacity in returns by integrating various information systems that allow countries to coordinate and have an overview of return op-erations at the European level.”
-Omar, 18 ans, Soudanais, décédé sous un bus à Bruxelles le 23/07/2017
-Dejen, 16 ans, Ethiopien, décédé à Aalter tombé d’un camion le 04/11/2017
-M, Soudanais, retrouvé dans le canal à Bruxelles le 17/11/2017
2018
-Mohammed, 39 ans, Ethiopien, décédé à Jabbeke poursuivi par des policiers le 29/01/2018
-M, 22 ans, Algérien, décédé à Zeebruges le 22/03/2018
-Mawda, 2 ans, Kurde, assassinée le 16 mai 2018 à Mons lors d’une course poursuite
-Amalou Ourez, 20 ans, Guinéen, écrasé par un bus à Berchem St Agathe ( Bruxelles) le 19/06/2018
-X,19 ans, Vietnamien, renversé par une voiture à Jabbeke le 17/08/2018
-Imran Ullah, Afghan, renversé par une voiture à Ramskapelle sur la E40 le 09/09/2018
-Kebede,, 25 ans, Erythréen, tué sur un parking à Wetteren sur la E40 le 12/09/2018
-Gebre, 36 ans, Erythréen, mort suicidé au centre fermé de Vottem le 09/10/2018
2019
-Adam usman Kiyar, 20 ans, Ethiopien, bien connus à Bxl, mort dans un camion à Calais le 08/03/2019
-Amaneal, né en 1986, Éthiopien, son corps retrouvé sur une voie ferrée à Silly ( Tournai) le 17/04/2019
-Mahammat Abdullah Moussa, 25 ans, Tchadien, probablement mort le 17/04/2019 accroché sous un bus gare du Nord à Bruxelles, son corps retrouvé déchiqueté à l’arrivée à Folkstone
-Géri, 25 ans Erythréen, tombé d’un camion sur l’A29 près de Rotterdam le 06/07/2019
– Nicknam Massoud ,48 ans, Irakien, retrouvé dans la mer du Nord à Zeebruges ce 25/08/2019, noyé lors d’un essai de traversée du « channel pour rejoindre le Royaume Uni à partir de Dunkerke Irakien,
–Nixon, 34 ans, SriLankais, suicidé au centre ouvert de Lanaken ce 23/10/2019,
– 39 Vietnamiens retrouvés décédés ce 23/10/2019 dans un truck en Essex /GB après un passage à Zeebrugge
Pham Thi Tra My, 26, from Ha Tinh
Nguyen Dinh Luong, 20, from Ha Tinh
Nguyen Huy Phong, 35, from Ha Tinh
Vo Nhan Du, 19, from Ha Tinh
Tran Manh Hung, 37, from Ha Tinh
Tran Khanh Tho, 18, from Ha Tinh
Vo Van Linh, 25, from Ha Tinh
Nguyen Van Nhan, 33, from Ha Tinh
Bui Phan Thang, 37, from Ha Tinh
Nguyen Huy Hung, 15, from Ha Tinh
Tran Thi Tho, 21, from Nghe An
Bui Thi Nhung, 19, from Nghe An
Vo Ngoc Nam, 28, from Nghe An
Nguyen Dinh Tu, 26, from Nghe An
Le Van Ha, 30, from Nghe An
Tran Thi Ngoc, 19, from Nghe An
Nguyen Van Hung, 33, from Nghe An
Hoang Van Tiep, 18, from Nghe An
Cao Tien Dung, 37, from Nghe An
Cao Huy Thanh, 33, from Nghe An
Tran Thi Mai Nhung, 18, from Nghe An
Nguyen Minh Quang, 20, from Nghe An
Le Trong Thanh, 44, from Dien Chau
Pham Thi Ngoc Oanh, 28, from Nghe An
Hoang Van Hoi, 24, from Nghe An
Nguyen Tho Tuan, 25, from Nghe An
Dang Huu Tuyen, 22, from Nghe An
Nguyen Trong Thai, 26, from Nghe An
Nguyen Van Hiep, 24, from Nghe An
Nguyen Thi Van, 35, from Nghe An
Tran Hai Loc, 35, from Nghe An
Duong Minh Tuan, 27, from Quang Binh
Nguyen Ngoc Ha, 32, from Quang Binh
Nguyen Tien Dung, 33, from Quang, Binh
Phan Thi Thanh, 41, from Hai Phong
Nguyen Ba Vu Hung, 34, from Thua Tien Hue
Dinh Dinh Thai Quyen, 18, from Hai Phong
Tran Ngoc Hieu, 17, from Hai Duong
Dinh Dinh Binh, 15, from Hai Phong
– Ermiyas Ungessa, Éthiopien, 28 ans, mort sur une autoroute à Tournai ce 20/12/2019
Des hébergeurs appellent à un rassemblemnt au 127 bis, contre les enferments et les tentatives d’expulsion à répétition de leurs “amis” et en solidarité avec tous les prisonniers. Toute initiative de refus devant les Centres fermés est à saluer et à soutenir.
Rejoignons les pour crier non aux centres fermés
SOLIDARITÉ
Ci après leur appel:
“Nous appelons à un rassemblement devant le centre fermé 127 bis ce dimanche 22 décembre 2019 à 15h30 pour soutenir les prisonniers qui réclament leur libération, pour leur témoigner notre solidarité et envoyer un signal fort aux politiques pour qu’ils arrêtent les enfermements et les expulsions illégitimes.
Monsieur A, 19 ans, Somalien, est depuis 10 mois en centre fermé. Il a subi 4 tentatives d’expulsion dont l’une très violente pour laquelle il a déposé plainte, et l’une dans le plus grand secret sans avoir pu avertir personne (téléphone confisqué au mépris du droit à l’assitance juridique permanente!) + d’autres annulées au dernier moment pour raisons techniques.
On ne compte plus les appels à l’aide et les actes de désespoir et de résistance dans les centres fermés.
Résistances aux expulsions
Nombre de migrant.es sont expulsé.es vers leur pays Dublin, puis reviennent ou reprennent leur route migratoire.
D’autres qu’on veut renvoyer dans leur « pays d’origine » refusent avec énergie et sont soumis à de graves violences par leur escorte policière lors de leurs tentatives d’expulsion.
Il ne se passe pas une semaine sans que l’on reçoive des témoignages de tentatives d’expulsion extrêmement violentes et toujours accompagnés de propos racistes et humiliants.
La dernière en date, ce 9 décembre 2019 : « On l’a amenée de force en début d’après-midi, elle a été mise dans une cellule par 4 policiers et 2 policières. Les deux femmes sont restées dans la cellule. Elle a été déshabillée puis attachée. Avant d’aller dans l’avion, elle a été frappée. Une fois dans l’avion, elle a crié et pleuré, et des passagers ont réagi. Elle est finalement descendue de l’avion et a de nouveau subi des violences, notamment sur une main où elle avait déjà mal.
Les policiers lui ont dit qu’il n’y avait pas assez de place en Belgique, que c’était un petit pays et qu’elle devait repartir. »
Des petits groupes d’hébergeurs et d’activistes se forment pour aller à l’aéroport pour prévenir les passager.es de la présence d’une personne expulsée de force dans leur appareil, lorsqu’ils en ont connaissance. Des passagers s’opposent avec détermination à ces expulsions.
Tentatives d’évasions
14/10/2019 à Vottem :
Vers 14h ce mardi, deux détenus ont tenté de s’évader en escaladant les grillages, le premier en a été empêché par les gardiens, le second a escaladé et a fait une chute de 5 mètres. Il a été emmené à l’hôpital, grièvement blessé.
22/11/2019 au centre 127 bis :
Un homme a tenté d’escalader les grillages. Il a été attrapé puis transféré. On a perdu sa trace.
Témoignage d’une visiteuse : « Mamma mia, quel stress et douleur dans mon petit cœur… Assise en salle d’attente, en train de sympathiser avec les deux jeunes visiteurs de notre gentil brésilien estudiantin (qui s’est vu refuser son visa d’étudiant alors qu’il est en deuxième architecture, que ça fait 17 ans qu’il est ici, qui parle 4 langues… et qui a finalement décidé de signer ses papiers de retour volontaire), nous voyons la porte que nous empruntons d’habitude pour entrer dans le sas de contrôle (porte anti métal, casier pour mettre toutes ses affaires), plus d’une vingtaine de gardiens paniqués, courant vers l’extérieur avec grand cris, regards inquiets, contact radio… Les mecs ( et filles) courent pour rejoindre le passage autour de la cour, en direction du coin de la prison ( ouaiiiiis c’est un centre fermé, pas une prison on sait !) qui donne vers la chaussée. Le détenu à tenté de sauter au dessus des immenses clôtures ( vous imaginez le désespoir? Il n’y a aucun moyen de s’évader de là). Il s’est retrouvé dans la coursive, n’a pas réussi à passer la deuxième clôture et s’est fait choper. Je les ai tous vus revenir, le mec encadré de deux costauds, direction le trou, sans aucun doute. J’ai eu envie de croiser son regard, de poser ma main sur la vitre pour lui dire que j’étais avec lui, mais il ne m’a pas vue. Ça m’a déchiré le cœur, que ce gars se sente prêt à l’impossible malgré les risques de répression, punition plus sévère encore que la privation de liberté et la promesse de le renvoyer dans un pays où il ne
veut plus être… »
Tentatives de suicide :
Vottem 28/11/2019 :
Un homme s’est ouvert les veines ce matin après avoir appris qu’il devait être expulsé le lendemain. Il a été amené et on a perdu sa trace.
Vottem 11/11/2019 :
Un homme avec risque d’expulsion a avalé tous ses somnifères des 15 derniers jours d’un seul coup. Il s’est évanoui.
Il a été hospitalisé, puis a été libéré.
Holsbeek 25/10/2019
Une femme, désespérée de devoir être séparée de ses enfants en cas d’expulsion s’est ouvert les veines. Elle a été amenée à l’hôpital puis ramenée au centre après avoir reçu des soins.
127bis 01/12 /2019
Message reçu d’un codétenu :
– Il y a 2 à 3 semaines un Afghan a reçu un ticket pour la Pologne. Il savait que s’il retournait en Pologne, il serait mis 2 ans en prison puis expulsé vers l’Afghanistan. Désespéré, il s’est alors coupé à 3 ou 4 reprises les veines avec une lame de rasoir. Il a été envoyé à l’hôpital mais est depuis lors revenu au centre.
– Il y a 4-5 jours un homme s’est aussi coupé avec une lame de rasoir. Il a été envoyé à l’hôpital et il n’est pas revenu. Ses co-détenus ne savent pas ce qu’il est devenu.
Grèves de la faim
Ils et elles sont très nombreux·ses à avoir entamé des grèves de la faim et/ou de la soif, parfois le seul moyen qui reste pour faire entendre leurs revendications.
Certain·e·s maintiennent leur action malgré les difficultés et les dangers pour leur santé.
Après une dizaine de jours, ils et elles sont mis·e·s parfois en isolement médical, mais le plus souvent dans un vrai cachot sans aucun contrôle médical. Certain·e·s disparaissent ou sont expulsé.e.s, d’autres finissent par être libéré·e·s après plusieurs semaines
Ces cas mentionnés ne sont que ceux qui nous sont signalés, mais nous sommes persuadé.e.s que vu la pression de l’administration des différents centres fermés pour ne pas faire sortir ces informations, ces actes sont malheureusement bien plus nombreux, ainsi que les déportations forcées avec escorte qui se passent dans l’anonymat et l’ombre la plus totale au moins deux fois par jour !
Les récits effroyables se succèdent, (voir http://www.gettingthevoiceout.org) Aujourd’hui nous apprenons que les autorités servies par l’Office des étrangers s’obstinent dans l’expulsion de Monsieur A, jeune homme originaire de Somalie. Il avait déjà été victime de traitements inhumains et dégradants de la part des policiers l’escortant précédemment. Rappelons quand même que le traitement cruel, inhumain ou dégradant est interdit par l’art. 5 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et par l’art. 3 de la Convention européenne des droits de l’homme au même titre que la torture. La Cour européenne des droits de l’homme rappelle que cette interdiction ne ménage aucune exception. Par ailleurs tout État doit interdire (…) des actes constitutifs de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants qui ne sont pas des actes de “torture” lorsque de tels actes sont commis par un agent de la fonction publique ou toute autre personne .
Ce serait donc l’État qui devrait poursuivre les policiers malfaiteurs, une plainte des victimes comme elle a été introduite ne devrait même pas être nécessaire. Ici au contraire, tout doit être étouffé au sens propre comme figuré!
Serait-ce par crainte de ce qui serait découvert lors de l’instruction, tout comme cela a été fait avec Madame T. il y a peu, que l’OE s’empresse de renouveler le calvaire de cet homme ?
L’Office des étrangers sous la houlette de Maggie De Block, semble une nouvelle fois autorisé à agir à son gré en violation de toute humanité et règlementation.
Nous apprenons dans la presse, peut-être afin de tenter de nous rassurer, que des fonctionnaires de l’AIG étaient à bord. Cette inspection générale de la police est sous l’autorité directe du ministère de la Justice et du ministère de la Sécurité et de l’Intérieur, et que de ce dernier émanent les politiques migratoires indignes que l’on connait en Belgique. Auraient-ils assuré, comme pour Semira, que tout a été fait dans les règles ? Ou comme dit au sujet du traitement infligé à Madame T. que l’exercice de la force était nécessaire parce que madame était “forte” ? N’étaient-ils présents qu’en vue de cautionner quoi qu’il arrive pour la suite ?
Nous saluons toutes les personnes qui se sont opposées à cette ignominie et encourageons chaque témoin de tels agissements à faire de même bien que la criminalisation de la solidarité fasse courir le risque d’être à son tour expulsé violemment de l’avion, comme l’avaient aussi été les “6 héros”.
Les expulsions sont toujours violentes car elles font partie d’un système raciste qui met à la marge et criminalise les migrant.e.s. Ledit “usage de la force” en situation d’expulsion est en lui-même disproportionné, il est donc temps de considérer toutes ces pratiques comme illégitimes et de dénoncer cette logique de tri des être humains.
LIBRE CIRCULATION POUR TOUTES ET TOUS STOP AUX EXPULSIONS ET NON AUX CENTRES FERMES
Monsieur A a été libéré du centre et a quitté la Belgique pour tenter sa chance ailleurs, après plusieurs tentatives d’expulsions violentes et une dure lutte dans le centre contre ces expulsions
Il a été libéré suite à une longue et éprouvante grève de la faim, soutenue par ses hébergeuses et plusieurs de ces co détenus. Se retrouvant dans une nasse juridique mise en musique par l’Office, il ne reste aux détenus que leurs luttes à l’intérieur des centres pour obtenir leur libération en mettant parfois leur vie en danger!
SOUTENONS LEURS LUTTES!
——————————————————————————————————————-
Update 02/12/2019: les passagers avertis par des hébergeurs à l’aéroport se sont opposés à l’expulsion de A .Les passagers sont scandailsés , ont éte frappés par la police et une membre de MSF a été amenée et arrêtée.
ECHEC A L'expulsion…video UUUUrgence: http://www.gettingthevoiceout.org/uurgence-expulsion-ce-jour-de-force-vers-la-somalie-02122019/
Geplaatst door Eveline Dal op Maandag 2 december 2019
L’office des Étrangers au service politique des gouvernants et de leurs alliés n’hésite pas à utiliser tous les moyens y compris illégaux pour expulser, de préférence en catimini et avec intimidation,voir ici revenant à des prises d’otage et de torture, à la demande du CGRA et du CCE : ils nous diront qu’ils appliquent les règles et obéissent aux décisions prises par les institutions “compétentes”. Et le CGRA obéit aux directives du HCR … Tout le monde obéit, quel que soit l’ordre, cela ne peut que donner lieu à des réminiscences historiques dont nous sommes actuellement les témoins.
Tout cela sous couvert « des droits de l’homme » et de la politique « humaine mais ferme » de Maggy De Block.
Une clique de criminels racistes pour lesquels “l’étranger” ne fait plus partie des humains !
#Notinmyname
LIBERTÉ DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION POUR TOU(TE)S
. Deux demandes d’asile en 2015 et 2017 ont été refusées : Le CGRA et le CCE (Conseil du Contentieux des Etrangers) mettant en cause la crédibilité de son récit . A est arrêté et maintenu au centre fermé 127bis le 16/02/2019
Première tentative d’expulsion le 01/04/2019 qu’il refuse
A Istambul les passagers du vol vers Djibouti refusent cette expulsion forcée sur ce vol 2 jours de suite. L’escorte passe 2 nuits à l’hotel à Istamboul avec A maintenu dans leur salle de bain, attaché à un radiateur. Extrait du témoignage de Monsieur A le 19/07/2019 à son retour au 127 bis : « Témoignage recueilli lors de son arrivée au 127bis : «Il était dans une pièce à l’aéroportde Bruxelles, 3 policiers et une assitance sociale.L’assistante sociale lui a demandé s’il voulait partir.”Tu devras accompagner la police et tu devras te tenir calme.” Ils l’ont frappé. Il a dit qu’il ne voulait pas y aller. Il a crié et les policiers ont commencé à le frapper. Comme il ne s’est pas calmé, ils l’ont maintenu, lui ont fait avaler de force un calmant liquide. Il l’ont amené mains liées dans l’avion où il a été battu à nouveau. Il avait les mains liées. Dans l’avion, on lui a lié les pieds. Il a crié, on l’a maintenu par le cou. On a frappé sur sa tête. Dans l’avion, l’assistante socialea dit aux passagers de ne pas bouger, que ce gars doit retourner en Somalie. La police à Istambul semble avoir fait la remarque que ses « travel documents » n’étaient pas en ordre. L’escorte leur aurait répondu que “tant pis, il partira quand même » Toujours à Istanbul en attendant le vol vers Djibouti, il a réussi à s’échapper mais les policiers belges l’ont rattrapé et l’ont maltraité. A bout de souffle, il s’est évanoui dans l’aéroport. Il était prévu qu’il prenne, toujours avec l’escorte, une correspondance vers Djibouti.Les passagers ont refusés qu’il embarque dans l’avion,les policiers ont repris un nouveau ticketpour le lendemain.Une nuit d’hôtel et en route pour l’aéroport. Les passagers de ce nouveau vol ont réagi et ont refusé de partir dans cet avion si A. subissait ce retour forcé. Après cette expulsion avortée,les 3 personnes de l’escorte ont passé une deuxième nuit à l’hôtel à Istanbul. A, lui, a passé ces deuxnuits assis dans une salle de bain, les mains attachées. Il a encore été battu dans cet hôtel, loin des caméras de l’aéroport.
27/09/2019:Nouvelle tentative d’expulsion programmée par l’OE mais annulée car l’ambassade de Somalie n’a pas délivré de Laissez-passer
4/11/2019: Nouvelle expulsion prévue avec escorte: annulée en raison de « problèmes avec la compagnie aérienne » selon l’OE+
15/11/2019:Nouveau billet d’écrou valable jusqu’au 18/12/2019 car “possiblité que l’intéressé soit expulsé dans un délai raisonnable” : La Belgique aurait délivré un LP européen .
Dimanche 24 novembre 2019, journée nationale de mobilisation contre les violences faites aux femmes, des militantes se rassemblent devant le centre fermé de Holsbeek pour témoigner leur soutien aux femmes incarcérées.
À l’intersection de plusieurs luttes, ce rassemblement “surprise” dénonce les violences faites aux femmes migrantes, la violence des frontières et plus généralement la violence du système carcéral.
Inauguré le 7 mai dernier, le centre fermé de Holsbeek a été aménagé pour détenir 58 femmes dont les papiers ne seraient pas les bons. Cet ancien hôtel low cost situé au fond d’un zoning industriel enferme actuellement une trentaine de personnes. Des femmes arrachées à leurs familles, à leurs vies. Beaucoup de ces femmes migrantes ont en effet fuit leur pays suite à des violences de genre : mariage forcé, mutilations sexuelles, lesbophobie, biphobie, transphobie, esclavage moderne, exploitation sexuelle, etc.
Privées de liberté depuis parfois plusieurs mois, elles résistent jours après jours aux violences institutionnelles et au racisme d’Etat, dans l’invisibilité la plus totale. Dans une attente interminable et sous la menace d’être expulsées, elles vivent au rythme de l’univers carcéral. L’incertitude ronge, l’éloignement des proches mine, les nouvelles manquent, la santé flanche, les nerfs lâchent, les espoirs finissent par disparaître.
Face à ce contexte d’oppression, les détenues sont solidaires et s’organisent entre elles. C’est pour soutenir leur résistance que nous nous rassemblons aujourd’hui devant le centre.
Le souvenir de Semira Adamu, jeune nigériane de 20 ans assassinée en 1998 par des policiers à bord d’un avion est dans tous les esprits ce dimanche matin. L’histoire se répète : en novembre 2019 une femme a subit trois tentatives d’expulsion avec violence et malgré une plainte déposée, elle a été expulsée le 18/11/2019. http://www.gettingthevoiceout.org/jai-ete-torturee-hier-par-la-police-belge-22102019/ Elle témoigne après une de ses tentatives d’expulsion : « Ils veulent m’injecter. Parce qu’ils m’ont dit que j’étais très forte, ils m’ont promis que la semaine prochaine ils me mettraient dans un vol et qu’ils me feraient une injection pour me rendre faible et dormir. C’est ce qu’ils font à tout le monde au centre. Et ils t’emmènent à l’aéroport. La première fois ils te ramènent. Ils te prennent la deuxième fois et te ramènent. La troisième fois ils doivent t’injecter. Et j’ai tellement peur ». Depuis lors, aucune nouvelle de cette jeune femme n’a été communiquée.
Les centres fermés et les déportations déshumanisent et mettent en danger tous les jours. Les frontières tuent. Des femmes, des hommes et des enfants subissent quotidiennement ces violences multiples. FEUAUXCENTRESFERMÉS STOPDEPORTATIONtopdeportation
Ce système d’enfermement renforce la criminalisation des personnes migrantes. Les militantes présentes sur place revendiquent la fin des expulsions, des centres fermés et de toutes les violences envers les femmes migrantes.
Dimanche 24 novembre 2019, journée nationale de mobilisation contre les violences faites aux femmes, des militantes se rassemblent devant le centre fermé de Holsbeek pour témoigner leur soutien aux femmes incarcérées.
À l’intersection de plusieurs luttes, ce rassemblement “surprise” dénonce les violences faites aux femmes migrantes, la violence des frontières et plus généralement la violence du système carcéral.
Inauguré le 7 mai dernier, le centre fermé de Holsbeek a été aménagé pour détenir 58 femmes dont les papiers ne seraient pas les bons. Cet ancien hôtel low cost situé au fond d’un zoning industriel enferme actuellement une trentaine de personnes. Des femmes arrachées à leurs familles, à leurs vies. Beaucoup de ces femmes migrantes ont en effet fuit leur pays suite à des violences de genre : mariage forcé, mutilations sexuelles, lesbophobie, biphobie, transphobie, esclavage moderne, exploitation sexuelle, etc.
Privées de liberté depuis parfois plusieurs mois, elles résistent jours après jours aux violences institutionnelles et au racisme d’Etat, dans l’invisibilité la plus totale. Dans une attente interminable et sous la menace d’être expulsées, elles vivent au rythme de l’univers carcéral. L’incertitude ronge, l’éloignement des proches mine, les nouvelles manquent, la santé flanche, les nerfs lâchent, les espoirs finissent par disparaître.
Face à ce contexte d’oppression, les détenues sont solidaires et s’organisent entre elles. C’est pour soutenir leur résistance que nous nous rassemblons aujourd’hui devant le centre.
Le souvenir de Semira Adamu, jeune nigériane de 20 ans assassinée en 1998 par des policiers à bord d’un avion est dans tous les esprits ce dimanche matin. L’histoire se répète : en novembre 2019 une femme a subit trois tentatives d’expulsion avec violence et malgré une plainte déposée, elle a été expulsée le 18/11/2019. http://www.gettingthevoiceout.org/jai-ete-torturee-hier-par-la-police-belge-22102019/ Elle témoigne après une de ses tentatives d’expulsion : « Ils veulent m’injecter. Parce qu’ils m’ont dit que j’étais très forte, ils m’ont promis que la semaine prochaine ils me mettraient dans un vol et qu’ils me feraient une injection pour me rendre faible et dormir. C’est ce qu’ils font à tout le monde au centre. Et ils t’emmènent à l’aéroport. La première fois ils te ramènent. Ils te prennent la deuxième fois et te ramènent. La troisième fois ils doivent t’injecter. Et j’ai tellement peur ». Depuis lors, aucune nouvelle de cette jeune femme n’a été communiquée.
Les centres fermés et les déportations déshumanisent et mettent en danger tous les jours. Les frontières tuent. Des femmes, des hommes et des enfants subissent quotidiennement ces violences multiples. FEUAUXCENTRESFERMÉS STOPDEPORTATIONtopdeportation
Ce système d’enfermement renforce la criminalisation des personnes migrantes. Les militantes présentes sur place revendiquent la fin des expulsions, des centres fermés et de toutes les violences envers les femmes migrantes.
Il y a G , éthiopien, depuis 6 mois en centre fermé, ce 15/11/2019 isolé dans une cellule au centre fermé de Bruges, en grève de la faim depuis une dizaine de jour et très affaiblit. Une nouvelle tentative d’expulsion serait prévue pour ce dimanche 17/11/2019. G qui a toujours refusé avec force ces expulsions n’aura plus la force de résister vu son état .
Il y a A, Somalien depuis 9 mois en centre fermé, pour qui l’office a délivré un nouvel ordre d’écrou car “possiblité que l’intéressé soit expulsé dans un délai raisonnable”
A son arrivéeen Belgique en 2015,A,né en 2000, présentait un état de stress posttraumatique sévère, attesté par un psychiatre. Deux demandes d’asile en 2015 et 2017 ont été refusées : Le CGRA et le CCE (Conseil du Contentieux des Etrangers) mettant en cause la crédibilité de son récit . A est arrêté et maintenu au centre fermé 127bis le 16/02/2019
Première tentative d’expulsion le 01/04/2019 qu’il refuse
A Istambul les passagers du vol vers Djibouti refusent cette expulsion forcée sur ce vol 2 jours de suite. L’escorte passe 2 nuits à l’hotel à Istamboul avec A maintenu dans leur salle de bain, attaché à un radiateur. Extrait du témoignage de Monsieur A le 19/07/2019 à son retour au 127 bis : « Témoignage recueilli lors de son arrivée au 127bis : «Il était dans une pièce à l’aéroportde Bruxelles, 3 policiers et une assitance sociale.L’assistante sociale lui a demandé s’il voulait partir.”Tu devras accompagner la police et tu devras te tenir calme.” Ils l’ont frappé. Il a dit qu’il ne voulait pas y aller. Il a crié et les policiers ont commencé à le frapper. Comme il ne s’est pas calmé, ils l’ont maintenu, lui ont fait avaler de force un calmant liquide. Il l’ont amené mains liées dans l’avion où il a été battu à nouveau. Il avait les mains liées. Dans l’avion, on lui a lié les pieds. Il a crié, on l’a maintenu par le cou. On a frappé sur sa tête. Dans l’avion, l’assistante socialea dit aux passagers de ne pas bouger, que ce gars doit retourner en Somalie. La police à Istambul semble avoir fait la remarque que ses « travel documents » n’étaient pas en ordre. L’escorte leur aurait répondu que “tant pis, il partira quand même » Toujours à Istanbul en attendant le vol vers Djibouti, il a réussi à s’échapper mais les policiers belges l’ont rattrapé et l’ont maltraité. A bout de souffle, il s’est évanoui dans l’aéroport. Il était prévu qu’il prenne, toujours avec l’escorte, une correspondance vers Djibouti.Les passagers ont refusés qu’il embarque dans l’avion,les policiers ont repris un nouveau ticketpour le lendemain.Une nuit d’hôtel et en route pour l’aéroport. Les passagers de ce nouveau vol ont réagi et ont refusé de partir dans cet avion si A. subissait ce retour forcé. Après cette expulsion avortée,les 3 personnes de l’escorte ont passé une deuxième nuit à l’hôtel à Istanbul. A, lui, a passé ces deuxnuits assis dans une salle de bain, les mains attachées. Il a encore été battu dans cet hôtel, loin des caméras de l’aéroport.
27/09/2019:Nouvelle tentative d’expulsion programmée par l’OE mais annulée car l’ambassade de Somalie n’a pas délivré de Laissez-passer
4/11/2019: Nouvelle expulsion prévue avec escorte: annulée en raison de « problèmes avec la compagnie aérienne » selon l’OE+
15/11/2019:Nouveau billet d’écrou valable jusqu’au 18/12/2019 car “possiblité que l’intéressé soit expulsé dans un délai raisonnable” : La Belgique aurait délivré un LP européen .
L’office des Étrangers au service politique des gouvernants et de leurs alliés n’hésite pas à utiliser tous les moyens y compris illégaux pour expulser, de préférence en catimini et avec intimidation,voir ici revenant à des prises d’otage et de torture, à la demande du CGRA et du CCE : ils nous diront qu’ils appliquent les règles et obéissent aux décisions prises par les institutions “compétentes”. Et le CGRA obéit aux directives du HCR … Tout le monde obéit, quel que soit l’ordre, cela ne peut que donner lieu à des réminiscences historiques dont nous sommes actuellement les témoins.
Tout cela sous couvert « des droits de l’homme » et de la politique « humaine mais ferme » de Maggy De Block.
Une clique de criminels racistes pour lesquels “l’étranger” ne fait plus partie des humains !
#Notinmyname
LIBERTÉ DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION POUR TOU(TE)S
IL NE MANQUE QUE LE COUSSIN ! STOP A UN NOUVEL ASSASSINAT D’ETAT
Alarmé.es, par plusieurs sources, des traitements inhumains infligés à au moins deux femmes sous forme de brutalités de la part des forces de l’ordre au cours de tentatives d’expulsions, nous nous sommes rendu.es à Holsbeek, Centre fermé pour femmes ouvert en juillet 2019.
Il s’agit d’un ancien hôtel situé au fond d’un zoning industriel. Actuellement 28 personnes y sont enfermées, la capacité totale prévue est de 58.
Nous rencontrons une dame enfermée depuis plusieurs semaines qui nous explique avoir été arrêtée par la police à 6h du matin. Surprise, elle remet sa carte orange encore valable pour 4 mois et son passeport aux policiers. Bien que mère d’un enfant de 6 ans, elle est emmenée sans recevoir de motifs, ni de document précisant les raisons de son arrestation. Ni interprète ni avocat à ce stade. Depuis ce 1/10/2019, elle n’a pas revu son fils.
Son récit est constamment interrompu par des pleurs et des silences, elle est dans un état psychologique déplorable, relate des faits de violences qui se sont déroulés lors de la tentative d’expulsion via l’aéroport de Charleroi le 18 octobre 2019. Emmenée menottée au poste de police de l’aéroport, les policiers lui disent “qu’elle doit rentrer”, mais elle ne veut pas être expulsée et pleure. Elle fait un malaise, tombe à terre, “cinéma marocain” lui disent les policiers lui assenant des coups de pieds. En pleurs elle leur dit qu’elle a un enfant, ce qui n’a rien changé au traitement violent infligé par les policiers qui poursuivent les coups et répètent “tu es un grand bébé”. Les trois policiers masculins maintiennent les menottes et se rendent compte qu’il y a une caméra dans la pièce, ils en sortent et continuent à l’humilier en rigolant de l’autre côté de la porte alors qu’elle est toujours à terre. Le chauffeur du centre fermé a assisté à la scène.
Des traces des violences et brutalités sont visibles sur son corps. Elle nous précise avoir aussi été frappée au visage. Nous avons pu constater des ecchymoses. Elle est depuis incapable de manger.
Dans un état psychologique fort inquiétant, elle s’effondre en larmes surtout à l’évocation de son fils. Elle craint qu’il ne soit arrêté à l’école par la police.
Ce récit nous dépeint l’extrême brutalité que se plaisent à perpétrer les policiers sans aucune conséquence pour eux ou elles. Librement exercée, cette violence contre une personne en situation d’extrême vulnérabilité, au sol, est accompagnée de propos méprisants et insultants. Ceci peut être qualifié de torture (1)
Nous rencontrons aussi une autre dame d’Afrique qui témoigne de son calvaire.
Les faits se sont produits à l’aéroport de Bruxelles national. En vue d’une expulsion, elle est emmenée et retenue dans un local sans fenêtres “comme en prison”, avec une toilette et une caméra, et se retrouve seule face à cinq policiers en uniforme. Une femme et quatre hommes. Ses vêtements lui sont retirés brutalement, et sont déchirés, sa chaînette est arrachée ! Ils lui demandent pourquoi elle est en Belgique, elle répond qu’elle va se marier et ne veut pas être expulsée, ce à quoi ils rétorquent “tu dois partir ”. Menottée, saisie très fermement à la nuque, ses pieds lui sont liés, elle est sanglée au niveau de l’abdomen les mains entravées. C’est ainsi saucissonnée qu’elle est portée vers l’avion. Un policier à gauche un à droite et un qui la porte par les pieds. Elle constate qu’ils surveillent continuellement les abords pour que personne ne les voit et se font des signes pour interrompre au cas où ils seraient vus. Visiblement ils se cachent.
Arrivée à l’avion elle est placée à l’arrière, au dernier rang, avec un policier à gauche et un à droite. Elle est toujours entravée y compris aux pieds, un policier l’agrippe à la nuque et plie son corps en avant de manière à coincer sa tête entre les jambes du policier assis à côté. Elle est constamment maintenue violemment par la nuque. Quand elle cherche à crier “Please help me” un policier lui saisit la bouche et l’étrangle. Elle sent qu’elle étouffe et panique, elle reste ainsi maintenue pendant une heure toussant, s’étouffant et cherchant l’air avec des douleurs partout. Les policiers poursuivent leur pression sur tout son corps et en particulier sur sa gorge, frappent la bouche et le nez dès qu’elle crie “God help me”.
Les autre policiers se tiennent en cercle autour d’elle de manière à ce qu’elle ne soit pas vue par les passagers, cependant des hôtesses voient tout et ne bronchent pas, elle ne disent rien. “Elles ont pourtant tout vu”. Après environ une heure le commandant vient parler avec les policiers et met fin à l’expulsion. Ils quittent l’avion, les liens des jambes sont retirés.
Une nouvelle fois la dame se retrouve avec les mêmes cinq policiers dans le local de l’aéroport où elle demande: “c’est parce que je n’ai pas de papiers que vous voulez me tuer ?”. Réponse: “oui, retourne en Afrique”. Encore et encore elle est giflée et frappée partout y compris au visage.
Il est environ 12 h et elle y restera jusque vers 18h. Alors qu’ elle avait quitté le centre vers 7 h, elle n’a reçu ni à boire ni à manger, même lorsqu’elle a demandé.
Nous pouvons voir les traces des coups, des menottes et sa nuque est totalement gonflée.
Nous dénonçons de manière véhémente, ces agissements honteux et inqualifiables perpétrés par des fonctionnaires publics, payés pour pratiquer leurs agissements racistes et maladifs à l’encontre de personnes en situation de fragilité extrême. A l’abri de tout regard, sans contrôle extérieur aucun. Si ces comportements désinhibés ont lieu, c’est qu’ils conviennent à la hiérarchie et aux autorités dont ces bourreaux dépendent et qui se plaisent à fermer les yeux.
Nous dénonçons ce racisme institutionnel et exigeons la fin de ces pratiques de torture (1) et des sanctions immédiates et irréversibles.
STOP A UN NOUVEL ASSASSINAT D’ETAT suite aux mêmes pratiques que celles exercées contre Semira Adamu il y a 21 ans ! Non aux expulsions !
1”Le terme “torture” désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne aux fins notamment (…) de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider (…) ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu’elle soit, lorsqu’une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par un agent de la fonction publique (…) . L’art 1 de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants
Signatires:
CRACPE
CRER
Migrants libres
Campagne Brussels Airlines Stop Deportations
SINAC (Solidarity is not a crime)
Agir pour la Paix
Bruxelles Panthères
SOS Migrants
Les JOC (Jeunes organisée et combatifs)
La nouvelle voie anticoloniale
La campagne stop répression
J’ai été torturée hier par la police belge dans un avion de SN Brussels Airlines à 11 heures. Ils ont appuyé ma tête sur le siège. C’était 4 policiers avec une policière. Chaque fois que je criais à l’aide, ils me serraient la bouche, me frappaient la bouche et me torturaient davantage. J’ai vraiment été torturée, ils me bouchaient le nez. On me traitait comme un animal, ils me battait très fort, ils me tenaient le cou et la gorge. Je ne pouvais pas crier. C’est le pilote et son équipe qui sont venus à ma rescousse. J’ai trop de douleurs dans mon corps, j’ai trop de douleurs que je n’ai pas pu dormir la nuit dernière.
Ils ont déchiré mes sous-vêtements, ils ont déchiré mon pantalon, j’ai été torturée et j’ai été battue. Et ils m’ont dit que la semaine prochaine, ils vont m’emmener avec un vol marocain et ils vont me torturer. C’est comme ça que ça se passe. J’ai tellement peur, j’ai besoin d’aide et je veux que vous m’aidiez.
Ils veulent m’injecter. Parce qu’ils m’ont dit que j’étais très forte, ils m’ont promis que la semaine prochaine ils me mettraient dans un vol et qu’ils me feraient une injection pour me rendre faible et dormir. C’est ce qu’ils font à tout le monde au centre. Et ils t’emmènent à l’aéroport. La première fois ils te ramènent. Ils te prennent la deuxième fois et te ramènent. La troisième fois ils doivent t’injecter. Et j’ai tellement peur. J’ai là mon amie, elle est du Maroc et peut-être que vous pouvez lui parler, elle parle arabe.
Que s’est-il passé à l’aéroport avant qu’ils vous mettent dans l’avion ?
Le policier est venu me voir et m’a demandé : ” Tu sais pourquoi tu retournes en Afrique ? Tu ne sais pas ?” J’ai dit que j’allais me marier et la police m’a emmenée de chez moi au centre fermé. Puis il m’a dit : “Oh, je te renvoie en Afrique. Si tu veux pas y aller, on va te frapper et te mettre dans l’avion pour que tu y ailles de force”. C’est ce que la police m’a dit. Et ils m’ont vraiment battue, ils m’ont menottée et ils m’ont attaché le pied, sur le ventre, je ne pouvais plus respirer. J’ai été torturée, vraiment torturée.
Ils m’ont attachée, ils étaient trois policiers. L’un tenait ma main droite, l’autre ma main gauche, l’un tenait mon pied et ils m’ont dit qu’ils m’emmenaient à l’avion et ils tenaient ma bouche très serrée. Quand je voulais crier, ils m’ont serré la bouche et le nez. Ils m’ont mis des coups sur la bouche. C’est comme ça qu’ils m’ont traitée, comme un animal !
-Omar, 18 ans, Soudanais, décédé sous un bus à Bruxelles le 23/07/2017
-Dejen, 16 ans, Ethiopien, décédé à Aalter tombé d’un camion le 04/11/2017
-M, Soudanais, retrouvé dans le canal à Bruxelles le 17/11/2017
2018
-Mohammed, 39 ans, Ethiopien, décédé à Jabbeke poursuivi par des policiers le 29/01/2018
-M, 22 ans, Algérien, décédé à Zeebruges le 22/03/2018
-Mawda, 2 ans, Kurde, assassinée le 16 mai 2018 à Mons lors d’une course poursuite
-Amalou Ourez, 20 ans, Guinéen, écrasé par un bus à Berchem St Agathe ( Bruxelles) le 19/06/2018
-X,19 ans, Vietnamien, renversé par une voiture à Jabbeke le 17/08/2018
-Imran Ullah, Afghan, renversé par une voiture à Ramskapelle sur la E40 le 09/09/2018
-Kebede,, 25 ans, Erythréen, tué sur un parking à Wetteren sur la E40 le 12/09/2018
-Gebre, 36 ans, Erythréen, mort suicidé au centre fermé de Vottem le 09/10/2018
2019
-Adam usman Kiyar, 20 ans, Ethiopien, bien connus à Bxl, mort dans un camion à Calais le 08/03/2019
-Amaneal, né en 1986, Éthiopien, son corps retrouvé sur une voie ferrée à Silly ( Tournai) le 17/04/2019
-Mahammat Abdullah Moussa, 25 ans, Tchadien, probablement mort le 17/04/2019 accroché sous un bus gare du Nord à Bruxelles, son corps retrouvé déchiqueté à l’arrivée à Folkstone
-Géri, 25 ans Erythréen, tombé d’un camion sur l’A29 près de Rotterdam le 06/07/2019
– Nicknam Massoud retrouvé dans la mer du Nord à Zeebruges ce 25/08/2019, noyé lors d’un essai de traversée du « channel pour rejoindre le Royaume Uni à partir de Dunkerke Irakien, 48 ans
–Nixon, suicidé au centre ouvert de Lanaken ce 23/10/2019, SriLankais, 34 ans
– 39 chinois retrouvé(e)s décédé(e)s ce 23/10/2019 dans un truck en Essex /GB après un passage à Zeebrugge
Update 22/10/2019: Elle a été ligottée, frappée.C’est le commandant de bord alerté par un passager qui a donné l’ordre de la sortir de l’avion. Elle est revenue au centre, meurtrie et révoltée.
Merci à tous ceux qui ont écrit, tél à la compagnie et MERCI aux présents à l’aéroport
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T. avait fait une DA en 2015 qui a été rejetée car on n’a pas cru ce qu’elle racontait.
Demain, lundi 21 octobre la Belgique avec l’aide de Brussels Airlines, la Belgique veut expulser T avec “escorte” . Son crime: être amoureuse et vouloir se marier!!.
T connaît son compagnon depuis 4 ans et elle vit avec lui en Flandres depuis 2 ans. Une demande de mariage était en cours à la commune mais même si le dossier n’était pas encore complet l’office a décidé de considéré ce mariage comme « blanc » et à envoyé la police à son domicile pour l’arrêter et l’amener au centre fermé de Holsbeek. Dans son pays d’origine, il n’y a plus personne de sa famille. Ils ont tous émigré ailleurs. Elle risque de se retrouver à la rue, sans rien.
Elle ne veut pas partir et nous demande de l’aide. Elle veut se marier avec son amoureux ICI.
RV à l’aéroport pour parler aux passagers à 9h ! VOL SN 245 escale Freetown puis Monrovia /Liberia
et alerter, exiger des explications à la compagnie aérienne SN ,grand collaborateur de ces Expulsions vers L’Afique
SN Brussels Airlines : customer.relations@brusselsairlines.com
Fax= 027233599 / 02/7238496 / 027534931
Tél 078 188889 / 027232345 /027232362
Demandez à ce que que votre message soit transmis au
Commandant de bord
Ils avaient réservé des places pour un Éthiopien et son escorte sur le vol Ethiopian airlines 19h25 ce lundi 14/10/2019 pour une déportation vers Addis Abeba. D’après des sources fiables, nous savons que 3 Éthiopiens étaient visés et sont sur leur liste.
T, à Vottem a été mis en isolement par surprise la veille à 16 heures. T n’a pu prévenir personne mais ses codétenus nous ont alertés. Lundi matin, un avocat a introduit une requête au tribunal et à 14 heures nous apprenons que son expulsion est annulée. Elle aurait été illégale au vu de la procédure en cours.
Du coup, ils sont allés chercher au 127bis, G. le deuxième de la liste, quasi à l’heure de l’embarquement. Il a été menotté et ficelé “comme il convient” et porté dans l’avion. Dés que les passagers ont embarqué, G a crié qu’il ne voulait pas partir. Instantanément il a été sorti de l’avion et a été ramené calmement dans sa chambre au centre fermé 127bis.
Il était trop tard pour amener le troisième de leur liste. L’avion s’est envolé sans déporter et l’escorte a été privée de son voyage vers l’Éthiopie.
Qui est ce troisième visé pour un retour? Il l’ignore lui-même et sa défense aussi. Nous sommes très étonnés de ce manque d’insistance inhabituel de l’escorte.
D’autres Ethiopiens sont dans le colimateur, des déportations surprises sans présentation de laissez-passer ni de billet, sans prévenir avocats et familles sont illégales mais risquent encore de se produire.
En délivrant des laissez-passer, l’Ambassade prête main forte aux pratiques illégales de l’Office des étrangers.
Continuons à diffuser et à signer la pétition adressée à l’ambassade.
02/12/2019 Il est en Belgique depuis plusieurs années, a purgé une peine de 6 ans dans différentes prisons. A la fin de sa peine, il a été transféré vers un centre fermé en vue de son expulsion vers « son pays d’origine » (double peine https://www.revuenouvelle.be/Le-retour-de-la-double-peine) . Il a subi une expulsion, mais son pays d’origine l’a refusé faute de laissez-passer et il a été refoulé vers la Belgique et remis en centre fermé.
Il y a 6 mois qu’il est en centre fermé et est actuellement dans “l’aile sécurisée” de Vottem qu’il appelle le cachot. http://www.gettingthevoiceout.org/la-prison-dans-la-prison-a-vottem-laile-securisee/, http://www.gettingthevoiceout.org/temoignage-de-laile-securisee-du-centre-ferme-de-vottem-27042015/
Il est en grève de la faim et demande à témoigner.
Voilà je me trouve au centre de Vottem, ça fait 17 jours que j’ai pas mangé, je fais une grêve de la faim. Le premier jour où j’ai commencé, j’avais demandé à voir le directeur et je l’ai toujours pas vu.
Ma raison de faire une grêve de la faim, c’est juste de demander d’avoir un travail ou d’avoir un transfert parce que ça va faire six mois que je suis détenu dans le centre. Alors six mois sans travail, on sait pas acheter du tabac ou plein de choses.
Les conditions de vie dans ce centre sont difficiles. La façon dont ils lavent les vêtements, c’est incorrect. Ils mettent les vêtements en boules très serrées et ils mettent toutes les boules dans la machine et les vêtements reviennent aussi sales qu’avant, et mouillés en plus.
Moi je suis en Belgique de manière pas très légale. J’ai pris une peine de prison par injustice, par rapport à mon nom et pas par rapport à mon fait, c’était clair dans le dossier. Et pendant les six ans que j’ai faits, j’ai commencé à sortir en congé. Je suis sorti plus de cinquante fois en congé, j’ai toujours respecté les conditions. Je retournais en prison et après on m’a renvoyé au Maroc. Au Maroc on n’a pas accepté mon rapatriement sans le laisser-passer et on m’a renvoyé encore en Belgique directement.
C’était au centre de Bruges, je suis resté là-bas. Là-bas c’est un peu mieux qu’ici mais le travail c’est la même chose, il n’y avait pas de travail. Donc au bout de quatre mois où je suis resté à Bruges, j’ai fait une grêve de la faim et pendant dix jours de grêve de la faim, ils m’ont transféré dans ce centre.
En arrivant ici, ils m’ont dit “ici on est bien, il y a du travail ici”. Alors quand j’ai intégré la section, j’ai arrêté et j’ai mangé là-bas, mais ils m’ont mis directement en isolement dans un cachot comme si c’était un transfert disciplinaire alors que je n’avais même pas de rapport disciplinaire. J’ai mangé et quand j’ai réintégré la section j’ai compris que les conditions de vie sont pires qu’à Bruges. Il n’y a pas de travail, tout est mal fait, tout est incorrect. Rien que pour voir l’assistante sociale il faut attendre 5 ou 6 jours. Pour voir le directeur, il faut jamais rêver alors qu’à Bruges le directeur et les assistants sociaux mangaient dans la même salle que nous. On pouvait les voir du jour au lendemain.
Il y a beaucoup de facteurs maintenant qui font que j’ai plus envie de vivre, j’ai envie de me suicider et ça dure.
Si je veux mourir maintenant, c’est pour une bonne cause. Pour que tout le monde sache ce qu’il se passe dans les centres.
Parce que que déjà, garder quelqu’un pendant 6 mois ou 8 mois et sans lui donner le moindre travail pour gagner un peu d’argent pour acheter tout ce qu’il a besoin, c’est inhumain.
On dit “oui on a les droits de l’Homme”, où est-ce qu’ils sont ces droits de l’Homme ! Où est-ce qu’ils sont mes droits ? Si on me garde ici depuis 6 mois et on me donne 1 euros tous les trois jours, ça c’est correct parce que je peux acheter avec un euro. Je suis fumeur, je dois attendre 15 jours pour acheter un paquet de tabac que je fume en deux jours. J’ai plein de choses encore à acheter.
Ici, comme je vous ai dit, les gens qui passent par ici, il n’y a pas beaucoup de gens qui restent ici longtemps. Chaque jour il y a des entrants, chaque jours il y a des sortants. Il y en a qui restent une semaine, trois jours, quatre jours, un mois ! C’est des gens qui s’en foutent même s’ils travaillent pas, ils savent qu’ils vont pas rester longtemps. C’est ça le problème pour quelqu’un qui reste longtemps.
J’ai demandé à voir le directeur et il n’a même pas cherché à me voir. Ca fait 17 jours que je ne mange pas. On me fait des contrôles tous les jours. On sait très bien que je ne mange pas mais c’est leur façon de me dire “crève”.
Ils sont plusieurs en centres fermés à risquer une nouvelle expulsion vers l’Éthiopie.
T qui avait subi une tentative d’expulsion très violente est toujours en centre fermé.
G a subi une tentative d’expulsion avec escorte le surlendemain de la publication de notre pétition adressée à l’ambassade : les passagers du vol étaient prévenus par des hébergeuses de l’expulsion forcée de G sur leur vol. G n’est resté que 10 secondes dans l’avion puis a été ramené dans sa chambre au 127 bis sans aucune violence.
Grâce à vos signatures, il nous semble que quelque chose de ce message a été entendu par l’ambassade et la Police.Or, tous les deux risquent encore de recevoir une nouveau ‘ticket’ pour l’Éthiopie.
Continuons à mettre la pression afin que l’ambassade protège ses ressortissants contre les violences d’État et qu’elle ne coopère plus avec ces expulsions.
Velen van hen bevinden zich in gesloten centra en lopen het risico te worden teruggestuurd naar Ethiopië. T, die het slachtoffer was van een zeer gewelddadige uitzettingspoging, bevindt zich nog steeds in een gesloten centrum. G werd de dag na de publicatie van onze petitie onderworpen aan een nieuwe uitzettingspoging: de passagiers van de vlucht werden door gastvrouwen op de hoogte gebracht van de gedwongen uitzetting van G op hun vlucht. G bleef slechts 10 seconden in het vliegtuig en werd vervolgens zonder geweld naar zijn kamer in het gesloten centrum 127 bis teruggebracht.
Dankzij uw handtekeningen lijkt het ons dat iets van deze boodschap is gehoord door de ambassade en de politie.Nog steeds lopen ze echter het risico een nieuw ‘ticket’ naar Ethiopië te krijgen.
Laten we druk blijven uitoefenen op de ambassade om haar burgers te beschermen tegen staatsgeweld en de medewerking aan deze uitzettingen te stoppen.
Titre, accroche : Non à la délivrance de laissez-passer vers l’Ethiopie
Cher Monsieur l’Ambassadeur,
Nous vous demandons instamment d’empêcher les rapatriements contraires aux valeurs et droits humains normalement en vigueur dans un pays démocratique comme le nôtre.
Plusieurs jeunes sont menacés d’une expulsion violente vers l’Ethiopie.
La situation est explosive en Ethiopie. La population y est une des plus pauvres du monde. Elle n’est pas celle que l’actuel Premier ministre Abiy Ahmed montre à l’Europe. Depuis son élection en 2018, les violences intercommunautaires sont quotidiennes. Elles ont fait de nombreuses victimes et plus de 2 millions de déplacés. Dans certaines régions, la justice est expédiée par des sortes de milices. Actuellement, sur fond de conflits ethniques s’ajoutent des conflits religieux ; plus de 50 églises ont été brulées cette année. Nos gouvernements et l’Office des Etrangers ne peuvent pas ignorer cela !
L’ambassade d’Éthiopie ne peut pas l’ignorer non plus. Or, elle continue de donner à ses ressortissants les laissez-passer réclamés par l’Office des Etrangers, permettant les déportations vers la mort, la violence, la misère.
Ce 17 septembre, Tesfay a été tabassé par les 6 policiers de son escorte belge suite à la tentative d’expulsion à laquelle il s’est opposé. On lui a assuré avoir un autre plan pour lui la prochaine fois.
Le père de Tesfay a disparu dans des circonstances liées à la situation politique du pays. Lui-même a été arrêté et emprisonné pour divergences politiques. Il n’est pas dangereux, pourtant comme beaucoup d’autres, il a passé plusieurs mois dans nos centres fermés, où les histoires de vie personnelles ne sont pas reconnues car les demandes d’asile en centre fermé ne peuvent être faites dans les conditions garantissant la juste et indispensable préparation de leurs dossiers. Aurait-il supporté ces sept mois d’emprisonnement et le passage à tabac s’il ne craignait son retour ?
Monsieur l’ambassadeur, nous vous demandons de ne plus délivrer de laissez-passer à des personnes dont la demande de protection n’a pas pu être correctement préparée et entendue.
D’annuler le laissez-passer de ceux pour qui l’expulsion est imminente afin d’examiner leur cas hors du couvert des centres.
Par-là, de refuser que vos concitoyens se fassent tabasser à l’ombre dans nos aéroports.
België deporteert naar Ethiopië. Help mee en stop de foltering bij de terugkeer.
Stuur zo snel mogelijk een e-mail naar onderstaande adressen om hen te helpen.
Onderwerp:
Neen tegen de uitgifte van laissez-passers naar Ethiopië
Boodschap:
Geachte ambassadeur,
Wij dringen er bij u op aan repatriëringen te voorkomen die in strijd zijn met de waarden en mensenrechten die normaal gelden in een democratisch land als het onze. Verschillende jongeren worden bedreigd met een gewelddadige uitzetting naar Ethiopië. De situatie is explosief in Ethiopië. De bevolking is een van de armste ter wereld. Deze situatie laat de huidige premier Abiy Ahmed niet aan Europa zien. Sinds de verkiezingen in 2018 is intercommunaal geweld dagelijkse kost. Dit geweld heeft reeds vele levens geëist en meer dan 2 miljoen mensen ontheemd. In sommige gebieden wordt de rechtspraak uitbesteed aan een soort van milities. Tegen een achtergrond van etnische conflicten ontaarden sinds kort ook religieuze conflicten; meer dan 50 kerken werden dit jaar in de as gelegd. Onze regeringen en Dienst Vreemdelingenzaken kunnen dit niet negeren! https://www.bbc.com/news/world-africa-48803815
De vader van Tesfay verdween in omstandigheden die verband hielden met de politieke situatie van het land. Tesfay zelf werd gearresteerd en opgesloten wegens politieke meningsverschillen. Hij is geen gevaar. Zoals vele anderen bracht hij verschillende maanden door in onze gesloten centra, waar de persoonlijke levensverhalen bij een asielverzoek niet grondig onderzocht worden. Er is maar een zeer korte tijd om het dossier voor te bereiden en de ambtenaren voeren voor mensen in een gesloten centrum maar een beperkt onderzoek. Zou hij die zeven maanden opsluiting en de mishandeling door de politie hebben doorstaan als hij niet bang was voor zijn terugkeer?
Ambassadeur, we vragen u om te stoppen met het uitgeven van laissez-passers aan mensen van wie het verzoek om bescherming niet goed is voorbereid en onderzocht. Dus om de laissez-passer te annuleren voor diegenen van wie de deportatie in zicht is zodat het onderzoek naar hun verzoek om internationale bescherming buiten de gesloten centra en correct kan gebeuren. Hiermee weigert u dat uw medeburgers in de gangen van onze luchthaven in elkaar worden geslagen.
Que faire en cas d’enfermement : Actualisation 01/10/2019
Depuis plusieurs semaines les référent.e.s de la Plateforme citoyenne et gettingthevoiceout reçoivent beaucoup moins de signalements d’enfermements
Pourtant nous avons vent de rafles régulières dans des ports, villes et gares.
La situation dans les centres :
Très peu de détenu.e.s ont encore une famille d’accueil et ils/elles ne sont pas au courant de leurs droits en cas d’arrestation/enfermement. Les seules informations qu’ils/elles reçoivent sont celles du personnel du centre engagé par l’Office des Étrangers uniquement pour organiser leur retour (officiers de retour), qui ne mentionnent pas ou rarement leurs droits à la défense, pire, qui leur déconseillent ce droit de prendre un avocat et qui mettent la pression pour que le détenu signe son “retour volontaire” à tout prix ( ex : un détenu qui avait refusé de signer la demande de retour volontaire a été réveillé un matin par des gardiens avec un bic et le document à signer) . Les assistant.e.s sociales/sociaux ont dans leurs attributions de persuader les détenus d’accepter leur déportation. Les “retours “volontaires” sont ensuite utilisés par les autorités dans des chiffres statistiques tout à fait biaisés.
Actuellement les renvois Dublin sont la généralité et on ne compte que rarement des libérations (même si un renvoi Dublin est souvent ressenti comme une libération de ces centres/prisons ignobles) suite au changement de loi et l’impossibilité pour les avocats d’introduire des recours en extrême urgence (voir plus bas)
A noter aussi que beaucoup d’autres personnes, non “dublinisables” sont enfermées depuis des mois, voire un an, en attente d’une expulsion vers leur pays d’origine. Ces expulsions sont parfois tout à fait imaginaires étant donné notamment que les accords avec lesdits pays sont loins d’être clairs.
Il est à mettre en évidence que les expulsions forcées sont très fréquentes et extrêmement violentes !
Pourquoi y a-t-il cependant moins de signalements et de soutiens des hébergeu.se.rs de la Plateforme citoyenne?
Les hébergeu.se.rs ont été pendant un temps notre première source de signalement d’une arrestation/détention.
Un fait est que nombre d’hébergeu.se.rs a nettement diminué ces derniers mois et de plus en plus d’exilé.e.s n’ont plus de famille d’accueil ni de contacts en Belgique, ne sont que de passage dans notre pays et ne connaissent rien aux possibilités juridiques et encore moins à leurs droits en centre fermé.
Les renseignements donnés aux migrant.e.s par la Plateforme en cas d’arrestation semblent lacunaires voire inexistants.
Changement de la législation :
La libération par procédure d’extrême urgence devant le CCE (Conseil du contentieux des étrangers) dans les 5 ou 10 jours contestant la détention était relativement accessible auparavant.
La loi a toutefois été modifiée et, à présent, l’Office des Étrangers a obtenue le droit de signer lui même la décision de détention. Une première décision “X1” est prise : il s’agit de la décision de détention initiale qui ordonne le maintien de la personne afin de déterminer l’État membre responsable. Il y a ensuite une décision “X2” : il s’agit de la décision de transfert vers le pays responsable + décision de détention dans l’attente du transfert (Il s’agit de l’article 51/5/1 qui transpose Dublin III (en vigueur depuis le 19 juillet 2019).
Les avocats ont la possibilité d’agir dès la prise de la décision “X1” devant les chambres du conseil en attestant que
1. Le migrant n’a pas été informé, dans une langue qu’il comprend, des motifs de sa détention, en violation de l’article 5 § 2 de la CEDH/ Cour Européenne des Droits de l’Homme ( les migrant.e.s concernés sont le plus souvent interrogé.e.s par la police sans interprète)
2. L’OE n’a pas analysé la possibilité d’appliquer une alternative à la détention.
Malheureusement il y a un réel problème systémique en Belgique dans la mesure où aucun juge n’accepte quasiment jamais de remettre les décisions de l’OE en question lors du recours devant le tribunal, serait-ce par le surplus de travail et d’analyse des dossiers?
Une fois le “X2” déterminé, d’autres recours devant le CCE sont possibles pour certaines nationalités vers certains pays Dublin.
Que faire :
Avant une détention: Disposer des éléments médicaux qui démontrent une vulnérabilité accrue, une défaillance de prise en charge dans le pays dit Dublin. Ces éléments aident énormément les avocats à obtenir une libération. Donc ne pas hésiter à demander un suivi médical et à réunir des éléments en ce sens pendant l’hébergement, avant arrestation.
Conseiller aux personnes qui sont arrêtées de se contenter de dire qu’elles ne comprennent pas et ne rien ajouter, leur dire de ne pas signer les documents qu’on leur donne et/ou d’écrire dans leur langue maternelle “je ne comprends pas” à la place de la signature ou du moins à côté de la signature. Ceci permettra aux avocats devant les tribunaux de prouver en effet le manque d’informations données aux détenus lors de leur arrestation.
Conseiller aux personnes de refuser l’avocat qu’on veut leur donner dans le centre fermé et contacter les personnes qui ont des contacts avec des avocats compétents. Si un avocat a déjà été désigné (ce qui est souvent le cas), il faut leur conseiller de demander un changement d’avocat.
Conseiller aux personnes de ne pas écouter les assistants sociaux ni le personnel du centre et de parler à l’avocat (éventuellement via les hébergeu.ses.rs). En fonction du dossier les avocats leur conseilleront d’introduire des recours, de signer un retour volontaire, de contester le X2 devant le CCE pour certains pays Dublin . Spécifiquement pour l’Allemagne et la France. A noter qu’il est parfois plus intéressant de signer un retour volontaire plutôt que de faire des recours qui durent et qui prolongent la détention.
Si l’expulsion est effective, conseiller au détenu de signer le recours auprès de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) qui sera introduit par l’avocat pour attester de l’illégalité de ces arrestations et dans le long terme obliger la Belgique à modifier cette nouvelle loi.
Essayez d’avoir des contacts via les ami;e;s en centre fermé de personnes dans les centres sans avocats, sans famille afin de les renseigner sur leurs droits.
Diffuser ces informations partout
Force est de constater que tout est fait par l’Office des Etrangers pour expulser/déporter et ainsi continuer à améliorer ses chiffres d’expulsion ( tout en sachant très bien qu’une expulsion vers un pays Dublin voisin n’arrêtera pas le migrant dans sa recherche d’un pays « accueillant »), changeant des lois pour éviter des recours, rendant la vie dans les centres la plus répressive possible pour que leurs « résident.e.s » signent et acceptent leurs retours, criminalisant le migrant, faisant pression sur les États via leurs ambassades pour obtenir les laissez-passer indispensables pour permettre une expulsion vers un pays tiers, utilisant des escortes hyper violentes pour coûte que coûte expulser les récalcitrant.e.s.
Faites tourner…..
En cas d’enfermement ou d’expulsion/libération envoyer toutes les infos aux référent.e.s centres fermés via l’adresse gettingthevoiceout@riseup.net. Nous rassemblons toutes les informations disponibles pour comprendre ces politiques afin de trouver les astuces pour contourner les enfermements et les déportations aussi bien au niveau légal qu’avec des actions.
Résistons par tous les moyens à tous les niveaux pour empêcher toute expulsion ! Soutenons les révoltes des exilé·e·s et leurs refus d’embarquer. Non au confinement des migrant.e.s sous toutes ses formes
28/09/2019: Nous avons été plusieurs à réagir à propos de la publication de la RTBF qui, sans recul journalistique ni scrupule, a dressé un portrait propagandiste de Frontex, notre armée européenne qui protége “nos” frontières contre les migrations! à ce titre Frontex tue, enferme, déporte.
(voir art RTBF plus bas)
La banalisation de ce genre d’article est inadmissible et les réactions ont été nombreuses !
Une carte blanche écrite par un « collectf citoyens belges » a essuyé des refus de publication par tous les médias belges contactés! serait-ce sacrilège d’attaquer la rtbf? service publique?
C’est finalement Médiapart qui a publié la carte blanche et la RTBF s’est empressée de la reproduire sous son article initial comme s’il leur avait été envoyé …!
À la lecture de l’article paru sur le site de la RTBF du 21 septembre dernier[1], initialement titré “Ces héros du quotidien : les hommes et les femmes de Frontex” et rebaptisé quelques heures plus tard “Une journée avec les hommes et les femmes de Frontex”, nous aurions pu croire qu’il s’agissait d’une campagne de recrutement pour cet organisme européen. “Travailler pour Frontex, c’est agir pour la collectivité” ; “travailler pour Frontex, c’est se réaliser” ; “travailler pour Frontex, c’est faire partie de la grande Europe” semble affirmer ce papier. Mais sous des faux-semblants d’objectivité, cet article nous apparaît clairement partial étant donné l’omission de nombreuses informations.
Melting-pot nauséabond
Non, Frontex n’a pas un rôle émancipateur mais est un outil de répression et de blocage des arrivant.e.s et migrant.e.s avant qu’ils.elles ne touchent le sol de l’Union européenne ou de l’Espace Schengen.
Or, les raisons d’être de Frontex – en réalité, celles que l’autrice a choisi de présenter – s’égrènent tout au long de l’article sous un jour positif. Nous y apprenons que les employé.e.s se dévouent pour nous protéger de la drogue, de la criminalité, des trafics en tout genre… mais aussi de l’immigration “illégale”. Il s’agirait donc de nuisances multiples agrégeables en un tout homogène. Autrement dit, les Européen.ne.s, honnêtes citoyen.ne.s, seraient menacé.e.s et l’objet du malheur viendrait, forcément, de l’extérieur. Cette idée prend appui sur une sémantique très orientée : “sécurité”, “protection”, “affrontement”, “terrain de chasse” (l’Europe serait-elle un terrain de chasse ?!)…
Paresse intellectuelle et alimentation des peurs constituent donc le ton de cet article. À l’heure où l’extrême droite, véritable menace, gangrène toute l’Europe, nous ne pouvons nous y résoudre. Dès lors, nous formulons une série d’interrogations.
Quels sont les effets possibles de ce type d’article ? A titre d’illustration, de la perception de menaces à l’armement des agents[2], il n’y a qu’un pas… que la Commission européenne a déjà franchi… et que l’article de la RTBF ne mentionne pas.
Faut-il, une fois de plus, assimiler l’immigration à une menace ? Faut-il associer l’immigration au trafic de drogue ? À la criminalité ? Faut-il rappeler que les migrant.e.s sont en danger et que les politiques migratoires européennes tuent ? L’Europe, érigée en terre isolée, a déjà laissé périr 30 000 personnes depuis l’année 2000, rien qu’en Méditerranée (selon The Migrants files). Pourtant elles tentaient seulement de fuir des guerres, des traitements iniques et des conditions de vie indignes. Leurs espoirs se heurtent aux murs d’une Europe érigée en forteresse. Cela, l’article ne le mentionne pas non plus. Ne nous y trompons pas : ce ne sont pas “seulement” des personnes qui nous sont étrangères qui décèdent. Nous affirmons que chaque corps qui se noie, chaque vie arrachée s’accompagne de l’amenuisement de notre conscience et de nos valeurs. Voilà bien une menace réelle.
Angles-morts de l’article
Le fait que Frontex soit très fort critiqué par des associations ne figure pas non plus dans l’article. Les actions de ces “héros” (comme le titrait au départ la journaliste rédactrice) sont dénoncées par de nombreuses associations (Agir pour la Paix, CNCD, Migreurop, à titre d’illustrations). Beaucoup de critiques venant du monde journalistique ont été faites concernant le manque de transparence de l’agence de contrôle des frontières. Le Guardian, notamment, avait déclaré que Frontex se rendait coupable de violations des droits fondamentaux. Par ailleurs, le journaliste allemand Arne Semsrott et l’espagnole Luisa Izuzquiza, une militante du droit à l’information avaient déposé plainte contre Frontex pour manque de transparence. Nous aurions aimé a minima une solidarité journalistique de la part de la RTBF[3]
L’article omet également de mentionner ce que Frontex nous coûte. Cette agence, garante de l’Europe forteresse, a investi, depuis l’an 2000… 15 milliards d’euros pour barricader ses frontières qui n’ont pour effet que de garder les personnes migrantes prisonnières à l’intérieur de nos murs physiques et numériques (fichages et contrôles) en complément d’une politique de l’externalisation (Turquie, Maghreb, Libye, collaborant ainsi avec des régimes autoritaires sinon des dictatures) qui représentent un marché lucratif, impossible à mener sans des politiques sécuritaires (et corollaires, racistes).
Frontex et ses dérives
Ce sont bien les mesures de nos gouvernements démocratiques qui ont préféré investir des milliards d’euros dans des moyens issus de la haute technologie sécuritaire prônée par Frontex, distillant le principe de la libre circulation des capitaux, au détriment de la sécurité des personnes qui sont forcées de fuir la misère, les changements climatiques ou les dictatures.
Ainsi, durant la récente période des “vacances”, des centaines de personnes sont mortes en mer, contraintes de fuir dans des embarcations de fortune, faute d’obtenir des moyens légaux de quitter des terres hostiles. Les avions et bateaux de Frontex ont empêché les missions de sauvetage des ONG en criminalisant leurs actions, en les poursuivant pour délit de solidarité ou en les accusant de trafic d’êtres humains. Notons que cette épée de Damoclès poursuit également les hébergeur.se.s aujourd’hui.
Questionner la déontologie journalistique
Cet article s’avère donc problématique, et ce, à bien des égards. En plus des questions soulevées précédemment, nous questionnons l’aspect déontologique. La mission du journalisme est d’informer et non de faire du publi-reportage. Faut-il le rappeler ?
Certes, protéger un territoire des trafics en tout genre, comme la criminalité, est indispensable. Néanmoins, Frontex, comme nous l’avons démontré, c’est avant tout le rempart de l’Europe forteresse.
Ce reportage unilatéral, partiel et partial est-il digne de l’ambition de la RTBF qui est d’offrir à ses auditeur.trice.s une information de qualité et de référence ? On attend mieux du service public.
Aucun des médias principaux de la presse écrite de Belgique francophone n’a accepté positivement notre carte blanche selon nos conditions, à savoir qu’elle soit l’objet d’un article à part entière.
Conclusion
Le contrôle des murs aux frontières de l’Europe est le problème et non la solution. La hiérarchisation entre les personnes, la catégorisation entre celles et ceux qui ont le droit d’avoir des droits ou non sur le sol européen doit cesser. Les personnes qui risquent leur vie aux frontières doivent être sauvées et accueillies dignement. La solidarité est la seule solution pour faire face aux défis climatiques, démocratiques et économiques à venir.
L’Office des Etrangers persiste et a essayé de l’expulser à nouveau ce 17 septembre 2019. Il a été ligotté des pieds à la tête au poste de la police fédérale de l’aéroport et a été transporté dans l’avion par 6 policiers. Il a crié dans l’avion qu’il ne voulait pas partir. Des passagers, prévenus au checking par des hébergeuses solidaires, se sont levés en signe d’opposition à cette expulsion et il a été sorti de l’avion par son escorte sur ordre du commandant de bord. Sur le chemin du retour, dans la camionnette, il a été battu par les policiers mécontents qui lui ont assuré avoir un autre plan pour lui la prochaine fois
“Hier soir, ils m’ont mis à l’aéroport et j’ai dit que je ne voulais pas rentrer chez moi, “je veux pas partir” parce que j’ai des problèmes dans mon pays. J’ai dit “je veux pas partir” parce que j’ai des problèmes politiques dans mon pays.
Ils m’ont arrêté et menotté. Une fois dans l’avion, j’ai trop parlé pour dire que je ne voulais pas y aller. Après, six d’entre eux m’ont battu. Je ne sais pas comment ça peut arriver. Aucun d’entre eux ne m’a pas battu. Après dans l’avion tant de voix et ils m’ont dit “silence ! Tais-toi !” et j’ai dit “pas de silence” parce que moi, je ne suis pas un criminel. Si vous me laissez y aller seul, laissez-moi ici et j’irai dans un autre pays si ce n’est pas possible pour moi de rester en Belgique.
Dans la voiture, les six gars m’ont battu ! Aucun ne s’est abstenu. Ma bouche aussi, ils m’ont battu ici. Je ne suis pas en train de mourir mais c’est très difficile, maintenant je suis dans un centre fermé depuis presque sept mois et j’ai déjà eu une réponse négative. Peut-être que ce pays est meilleur que l’Afrique ou meilleur que n’importe quel autre pays. Si c’est un pays démocratique, pourquoi me font-ils ça ? Pourquoi me font-ils ça ?
Parce que j’ai fait trop de bruit et que j’ai dit “je veux pas y partir” comme ça, beaucoup de gens dans l’avion se sont levés. Après ça, ils m’ont battu et m’ont mis dans la voiture. Dans la voiture, ils ont pris leur temps.
Ils ont dit : “Tu es un animal, tu es un singe ! Pourquoi fais-tu comme ça, espèce de singe !” Ce n’est pas un problème, c’est bon.
Maintenant, je ne dors plus la nuit parce que j’ai un problème à la tête et tout mon corps a des problèmes maintenant. Je suis content d’arriver à parler aujourd’hui”
Tandis que des milliers d’exilé·e·s se battent et résistent contre l’Europe forteresse et sont parqué·e·s dans des camps, hotspots, centres « ouverts » ou fermés dans le but avoué de les renvoyer dans leur pays, tandis que d’autres meurent ou sont tué·e·s à nos frontières, la Belgique chasse, enferme et expulse.
Plusieurs vols civils par jour décollent de Bruxelles et Charleroi pour renvoyer des exilé·e·s vers des pays européens ou vers leur pays d’origine.
Pour les Dublins : l’Office des étrangers persiste et signe.
D’après nos relevés, entre 2 et 5 retours Dublin/jour par avion vers le pays européen où iels ont été obligé·e·s de déposer leurs empreintes et ce à quelques centaines de kilomètres de la Belgique : Suisse, Allemagne, Slovénie , France, etc.
Des lois ont changé et lors d’arrestations des Ordres de quitter le territoire (OQT), contre lesquels des recours au CCE (Conseil du Contentieux des Etrangers) étaient possibles ne sont que rarement encore délivrés.
Depuis juillet 2019 ce sont en général des « décisions de détention afin de déterminer l’État responsable de sa demande d’asile » qui sont délivrées par l’Office. Des recours devant le pénal sont encore possibles, mais plus de recours en extrême urgence. Les exilé·e·s se retrouvent alors face à des juges qui pour la plupart n’acceptent pas de remettre ces décisions en question, ne connaissent rien en droit des étrangers et pour qui le droit de l’étranger n’existe pas et une demande de libération d’un centre fermé n’a aucun sens.
Après avoir passé plusieurs semaines dans les prisons, nommées “centres fermés”, dégoûtés de devoir interrompre leur voyage et « d’être traités comme des animaux dans les centres » disent-ils, ils signent un retour volontaire sous la pression du personnel du centre ou, s’ils refusent, sont expulsés de force.
Pour les demandeurs d’asile et les sans-papiers déboutés, l’Office met tout en oeuvre afin de les renvoyer vers leur pays, coûte que coûte.
Rien que ce jour (17 septembre 2019), nous avons connaissance de 2 déportations forcées avec escorte :
A. du Sénégal en Belgique depuis 2015 qui nous dit avant son départ : “S’ils veulent vraiment me rapatrier, c’est mon cadavre qu’ils vont ramener parce que je suis vraiment prêt à tout”
Il a fui son pays, le Sénégal, en 2012 (il avait 15 ans) suite à l’attaque par des rebelles de son village et l’assassinat de ses parents et de sa sœur. Il a migré vers la Mauritanie, puis le Maroc, l’Espagne, et est arrivé en Belgique en 2015. Il a fait une demande d’asile à son arrivée en Belgique et en 2018 une demande de régularisation.
Il a été expulsé ce 17 septembre 2019 avec violence, accompagné d’une escorte après 5 mois de détention au centre fermé de Merksplas.
Si suite à des recours ou des difficultés administratives l’Office des étrangers n’est pas en mesure de mettre la personne exilée dans un avion, il n’hésite pas à poursuivre sans relâche la pression en la maintenant enfermée en prison sans aucun procès. Nous avons connaissance d’un homme qui est détenu en centre fermé depuis 2 ans et d’une femme depuis bientôt un an.
ET LA ROUE RÉPRESSIVE CONTINUE DE TOURNER.
Les avocats adoptent leur stratégie contre ces lois scélérates, les emprisonnés luttent et témoignent, les militants et hébergeurs vont à l’aéroport pour sensibiliser les passagers à refuser ces expulsions, des passagers refusent de voyager avec des personnes menottées et parfois cagoulées, des pilotes font sortir les détenu·e·s de l’avion, jugeant leur présence dans l’appareil dangereuse, des activistes se mobilisent…
L’Office des étrangers et la police fédérale y mettent les moyens depuis des dizaines d’années: des escortes spéciales de la police fédérale sont formées pour expulser les récalcitrant·e·s à l’aide d’entraves infernales et des médicaments illégaux pour les calmer, des « body guards » sont formés par certaines compagnies aériennes, des policiers sont engagés pour « persuader » les passagers du bien-fondé de ces expulsions en leur faisant croire qu’il s’agit de criminels, que ce sont des “dangers publics”.
Bientôt nous aurons dans chaque vol partant de Bruxelles ou Charleroi à l’arrière de l’avion un·e exilé·e., accompagné·e ou pas par des policiers en civil, exilé·e jeté·e de notre pays comme un vulgaire déchet.
Qui sont les criminel·le·s ? L’État ou le Exilé·e ?
Tout cela sous couvert « des droits de l’homme » et de la politique « humaine mais ferme » de l’Office des Étrangers, un Etat dans l’Etat, dans un silence complet des ONG, des juges et des tribunaux, des droits de l’hommiste et de la société civile.
Résistons par tous les moyens à tous les niveaux pour empêcher toute expulsion ! Soutenons les révoltes des exilé·e·s et leurs refus d’embarquer.
A Zeebrugge, c’était une mise en scène pour la presse, le grand spectacle de comment-attraper-des-(trans)migrants, comme si il s’agissait d’un jeu. le tout filmer pour rassurer le peuple. triste!
Voorziene razzia’s op 09/09/2019 in West vlaanderen
Opération de ratissage conséquente ce 09/09/2019 en West vlaanderen !
FR:
De source sure nous apprenons qu’ une opération de ratissage conséquente avec drône, chiens, la cavalerie, et tout le saint tremblement, est organisée ce 09/09/2019 dans la province West Vlaanderen avec un focus sur et autour de Zeebruges pour en finir avec les migrations……
La presse est invitée à Zeebruges pour témoigner de cette belle opération ce 09/09 à Zeebruges à 17 h 30
Prévenez tout le monde partout…Infos à diffuser………..
Cette information se rajoute à l’information venant de Calais : « Expulsion massive prévue à Calais dès lundi. Cruauté banale au “pays des droits de l’homme”.Renforts de CRS, affichage sur les lieux de survie des exilés, places libérées en centres de rétention : le préfet de Calais s’apprête à faire subir aux exilés l’horreur d’une expulsion massive. » Auberge des migrants
Van een betrouwbare bron vernemen we dat er op 09/09/2019 in de provincie West-Vlaanderen een consequente actie met drone, honden, cavalerie en alle nodige middelen wordt georganiseerd met een focus op en rond Zeebrugge om een einde te maken aan de migraties…………………………………………………………………………………………………………………..
De pers is uitgenodigd om op 09/09 in Zeebrugge om 17:30 uur in Zeebrugge te getuigen over deze prachtige operatie.
Deze informatie is een aanvulling op de informatie uit Calais: “Massale uitzetting gepland in Calais vanaf maandag. Banale wreedheid in het “land van de mensenrechten”, versterking van de CRS ter plaatse, plaatsen vrijgemaatk in de detentiecentra .» Auberge des migrants.
Update 10/09: les passagers ont pu être prévenus mais n’ont pas vu M dans l’avion: il était bien caché derrière un rideau au fond de l’avion!!!
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Monsieur M.S. est originaire du Maroc. Il vit depuis 1997 en Belgique , il a un fils , de nationalité belge, de 17 ans, et toutes ses attaches sont ici. Il n’a pas encore réussi à régulariser son séjour et poursuit des démarches en ce sens.
Il est au centre fermé de Vottem et il doit être expulsé ce lundi 9 septembre à partir de l’aéroport de Bruxelles national par le vol AT 839 (Royal Air Maroc) / SN4057 (Brussels Airlines) de 12h45 vers Casablanca, et refuse cette expulsion.
Présence souhaitée dès 10h45 à l’aéroport pour sensibiliser les passagers du vol.
-Des assistants sociaux qui mettent la pression pour que les nouveaux arrivés ne préviennent pas et ne prennent pas d’avocats, pour qu’ils signent leurs retours “volontaires”
-Menaces d’expulsion vers le pays d’origine
Avis à tou.te.s :
Essayez de savoir.
Si vous avez un contact avec un ami au centre,
demandez leur de faire passer le mot : prévenir leur hébergeur,
ne pas écoutez les conseils des assistants sociaux,
Ne rien singner sans l’accord d’un avocat,
prendre note des noms et num OE des nouveaux arrivés, nous l’envoyer sur gettingthevoiceout@riseup.net ou tel au 0465242430
Il en va de leur droit de défense et de leur liberté !!!!!!!!!
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Nederlands:
HELP*
-Veel arrestaties vandaag tijdens razzia’s….
-Grote aankomsten in het gesloten centrum 127 bis.
-Maatschappelijk werkers die druk uitoefenen op nieuwkomers om niemand te verwittigen en geen advokaat te nemen.
-Bedreigingen van uitzetting naar het land van herkomst
Bericht aan iedereen:
Als je een contact hebt met een vriend in het centrum, vraag hen dan om de boodschap te verspreiden:
informeer de gastheer,
luister niet naar het advies van maatschappelijk werkers om geen advokaat te nemen, om hun “vrijwillige” terugkeer te tekenen…. ,
neem nota van de namen en OV-nummers van nieuwkomers, stuur het ons op via gettingthevoiceout@riseup.net of bel 046524242430.
Hun rechten op verdediging en vrijheid staan op spel!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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English
Helping about arrestations, information from Getting The Voice and Belgian Families
If you are in closed center (jail, prison) or if you have a friend in closed center, spread this information :
contact your family,
do not listen to advices of social assistant in jail who recommand to not taking lawyer and to sign their “voluntary” returns
take names and OE Numbers and name of jail of new arrivals and sent to your family or to gettingthevoiceout@riseup.net or to +32465242430
Your Freedom and your right to be defended are concerned !
Update 27/08/2019: Il a à nouveau résisté à son expulsion et a été ramené et mis en isolement dans l’aile sécurisée du centre fermé de Vottem. Ce sont encore ses co détenus à Bruges qui nous ont informé et l’information a été confirmée.Nous cherchons un contact avec lui pour en savoir plus mais n’osons pas imaginer dans quel état il est. Le CRACPE à Liège et son avocat sont prévenus.
STOPDEPORTATION, STOP DUBLIN
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Empêchons une troisième tentative d’expulsion avec escorte vers la Roumanie
Monsieur A est Kurde Irakien. Il y a 4 mois qu’il est au centre fermé de Bruges.
L ’Office veut le renvoyer en Roumanie
Il a déjà subit 2 tentatives d’expulsion dont la seconde très violente et dont il garde encore des traces.
Ce sont les co- détenus qui nous alertent : « c’est pas possible, c’est de la torture madame »
Il va subir sa troisième tentative d’expulsion ce lundi 26/08/2019 vers la Roumanie, pays pas très accueillant comme on le sait tou.te.s ou il se retrouvera sans doute en centre fermé dans une précarité extrêmeêmement précaire
Il demande notre aide pour empêcher son expulsion…
RV aéroport ce lundi 26/08/2019 à 08h20 pour parler aux passagers de sa situation…..
Il sera mis sur le Vol RO 372 10h20 destination Bukarest (escale)
ATTENTION l’expulsion pourrait être annulé en dernière minute suite à des démarches juridiques…Avant d’aller à l’aérport consultez le site qui sera mis à jour!
Et campane fax, mail, Tel à la compagnie et aux responsables!
S. arrive d’abord en Italie avant d’être envoyé en Suisse dans le cadre du plan européen de relocalisation. En Suisse, sa demande d’asile est rejetée. Il continue sa route vers la Belgique. Il était en route pour se renseigner sur une éventuelle demande d’asile en Belgique quand il se fait arrêter à la gare de Bruxelles-Midi et amener en centre fermé. Quinze jours plus tard, il est renvoyé manu militari en Suisse sans pouvoir prévenir quiconque, puis expulsé en Italie.
Il revient en Belgique, et se rend à l’Office des étrangers le 28 juin 2019 pour se signaler. On lui dit alors de revenir un mois plus tard. Le 22 juillet, il se représente à l’Office des étrangers.
Depuis le moment où il a mis les pieds dans les bureaux de l’Office plus de nouvelles…disparu ! Un avis de recherche a été lancé… Recherches dans les centres infructueuses.
Le 27 juillet 2019 , 5 jours plus tard, il nous apprend qu’il sort de prison à Rome!
Un autre S. : Demande d’asile en Suisse refusée. Il refait une demande en Allemagne et se fait expulsé vers la Suisse ; il revient alors en Belgique. Il se fait arrêter le 30 mars 2019 et est emprisonné au centre fermé de Bruges.
Le 18 juillet 19, S. est à nouveau expulsé vers la Suisse.Il revient en Belgique et se prépare à faire une demande d’asile ici. Cependant, dans un coup de folie, il embarque avec 3 copains dans un camion vers Calais. Il se fait arrêter à Calais et se retrouve au CRA (centre de rétention administrative) de Coquelles en France.
On est allé le voir à Calais. Il est désolé de sa “bêtise“ et veut revenir en Belgique pour y vivre. On lui a expliqué que la route vers la Belgique était opposée à celle vers le GB…on en a ri!
La France a demandé l’application de ce que prévoit le règlementde Dublin c’est-à-dire un retour, à la Belgique, à l’Allemagne et à la Suisse.
A suivre…
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Des centaines de personnes errent ainsi en Europe. Dans nos centres fermés la majorité sont actuellement menacées d’expulsion vers leur pays “Dublin” (en Europe). Elles sont nombreuses à accepter pour échapper à la vie dans un centre fermé qui est selon leurs dires tout à fait insupportable. La majorité sont arrêté.e.s à leur arrivée dans leur pays Dublin, parfois maintenu.e.s quelques heures ou quelques jours puis libéré.e.s. Ensuite elle peuvent reprendre leur route…
Une grande rafle à eu lieu ce 07/08/2019 boulevard de Diksmude près du petit château. La route a été bloquée par les forces de l’ordre et tou.te.s ont été contrôlé.e.s . Bizarrement ,discrimination oblige, uniquement neuf guinéens ont été amenés en centre fermé dont plusieurs membres de VSP de St Josse .
Nous faisons tout notre possible pour rentrer en contact avec les arrêtés pour leur donner un avocat. Si certains d’entre vous ont des informations envoyez d’urgence à gettingthevoiceout@riseup.net ou 0484026781
Plus que probablement une expulsion collective militarisée vers la Guinée et la RDC se prépare et ils ont besoin de passagers pour le remplir !
Prévenez vos ami(e)s Guinéen(ne)s et Congolaise.s de cette menace……Qu’ils soient prudent dans les semaines qui viennent………
Mais aussi vos amis RDC car en général ce sont des vols vers Conakry puis Kinshasa et beaucoup de congolais.es sont actuellement en centre fermé!
Il arrive que certains d’entre eux soient libérés sans cette intervention et la rumeur court, appuyée par les assistants sociaux, qu’une libération sera plus rapide sans l’intervention d’un avocat. C’est faux !
Dans l’immense majorité des cas, cette intervention doit être procédée dans les 5 jours de la décision d’enfermement.
En un an (mai 2018-2019), Getting The Voice Out et les référents de Plateforme Citoyenne ont enregistré plus de 1.000 personnes migrantes enfermées. Mais ils sont certainement beaucoup plus nombreux et nous savons qu’il y a de plus en plus de ‘sans famille’ qui n’ont aucune aide.
Des appels désespérés et paniqués nous parviennent de personnes dont l’expulsion est imminente, contre laquelle on ne peut quasi plus rien faire.
Insistons auprès des migrants qui nous font confiance pour qu’ils appellent très vite en cas de leur enfermement mais aussi QU’ILS SOIENT SOLIDAIRES auprès de toute personne dont ils apprennent l’enfermement.
Qu’en centre, ils annoncent TRÈS VITE les nouveaux venus par le biais de leur famille, de Getting The voice Out ou des référents. Des numéros de téléphone circulent.
-Qu’ils vous disent le nom sous lequel ils sont (seront) connus et quand ils en ont, le numéro sous lequel ils sont déjà repris dans la base de l’Eurodac . Ce numéro est composé de 7 chiffres, et se trouve sur tous les papiers officiels les concernant : demande d’asile quel que soit le pays, OQT (Ordre de quitter le territoire), …
Qu’ils nous contactent avant d’accepter les avocats proposés par les centres, qu’ils aient confiance dans les avocats (qu’ils leur disent la vérité)
Ces derniers temps, nous assistons à une augmentation des expulsions dans un mode musclé voire violent.
Destinations récentes : La Somalie, l’Ethiopie, le Vietnam.
Enfin, quand vous avez le soulagement d’apprendre une libération, prévenez gettingthevoiceout@riseup.net et les avocats car ils n’en sont pas toujours avertis.
INFORMATIONS NÉCESSAIRES POUR L’AIDE JURIDIQUE : à envoyer à gettingthevoiceout@riseup.net
– Nom de la personne sous lequel elle est inscrite dans le centre (le plus souvent celui repris sur ses OQT, si il ou elle
en a déjà reçus)
– NUM d’identification en 7 chiffres (Office des Etrangers/IBZ/SP),noté sur leur badge reçu à l’arrivée au centre
– Centre : 127bis, Caricole, Vottem, Bruges, Merksplas, Holsbeek
– Numéro de bloc/ chambre/lit
– Nationalité telle qu’enregistrée par l’Office
– Nationalité réelle si connue
– Date et lieu de naissance
– Date d’arrestation
– Lieu d’arrestation (important)
– Nombre d’Ordre de Quitter le territoire
– Empreinte dans quel pays ? (Dublin, demande asile éventuelle)
– Vulnérabilité (malade, problèmes psychologique, femme enceinte,…)
– Famille en Europe ou en GB , célibataire/marié.e
– Son numéro de tel ou celui d’un.e co détenu.e
– tel et mail de la personne visiteuse/hébergeuse.MISE EN GARDE D’UNE AVOCATE :
1- Le fait de prendre un avocat ne peut nullement retarder le processus de libération de vos amis. Il s’agit d’une
fausse rumeur qui circule. Les AS promettent parfois une libération afin qu’ils ne prennent pas d’avocat mais
le délai de recours court entre-temps. A mes yeux, il s’agit d’une réelle entrave à l’accès à la justice. Il
m’arrive fréquemment d’introduire un recours et peu avant l’audience la personne est libérée. Maintenant,
je peux tout à fait comprendre la peur de vos amis au vu des fausses informations qui circulent.
2- Parfois les amis pensent qu’il s’agit du premier OQT qu’ils ont reçu (le délai de recours est de 10 jours dans
ce cas). Or je constate bien souvent après consultation du dossier administratif (auquel j’ai accès peu avant
l’audience), que ce n’est pas réellement le cas. Comme vous le savez sans doute, à partir d’un deuxième
OQT, le délai de recours est de 5 jours. Ce qui est extrêmement court.
3- Une fois que nous demandons au centre de nous envoyer une copie de l’OQT, il faut compter plus ou moins
1-2 jour(s) afin de l’obtenir. Afin d’accélérer le processus, je demande aux amis aussi de faire la demande à
l’AS afin qu’il/elle nous envoie la décision le plus rapidement possible.
(*) : Merci à toute personne compétente de me faire part de ses remarques.
Le 3 août 2019
Michèle De Myttenaere
ATTENTION Vol sécurisé organisé sous l’égide de Frontex par différents pays Européens au départ de Frankfurt vers Lagos ( Nigeria) ce 19/08/2019
Des nigérian(e)s d’autres pays Européens peuvent être amené(e)s à Frankfurt pour être mis sur ce vol dans les jours qui précèdent
Prévenez vos ami(e)s Nigérian(e)s
——————————————————————————————————————————- Frontex : « Unknown to most Europeans a deportation machine has grown up in Europe in the last decade. The EU coast and border agency, Frontex, is set to be supercharged with €11.3bn in the coming years to match the political appetite for forced returns. »
Video: évolution du nombre de déportations forcées organisées sous l’égide de Frontex! : https://vimeo.com/351673775
« Next Saturday there will be a protest action and solidarity demonstration of Refugees in Gotha. The Nigerian Community there is threatened with deportations. The German and the Nigerian government have strengthened their cooperation since some years. One consequence of this are nightly deportations from the refugee camp in Gotha. Therefore, there will be an art installation from Refugee Black Box starting at 10 AM in Gotha and a rally plus demonstration in the afternoon. You can find the call here (English)
The organizers – Nigerians, Refugees from Gotha and activists from The VOICE Refugee Forum – call on all progressive activists, friends and sympathizers, refugees and non-refugees to join the campaign against deportation of Nigerians and to protest against the deportations and against isolation of refugees. They demand an end of the deportations and freedom of movement.
That’s why we want to come to Gotha with as many people as possible next Saturday to support the protest. Join us! Meeting point for the journey by train is 9:45 AM on platform 1 of train station Jena-West, where we will buy group tickets together and get on the train that leaves at 10:06. After changing in Weimar we will be in Gotha at 11:25. The joint way back will take place after the demonstration.
Spread the word! See you on Saturday at 9:45 at Jena-West.
Send your solidarity message. If you are not able to come to make your own Black Box you can send a photo of your Refugee Black Box to the Facebook page of the Refugee Black Box. »
03/08/2019: Beaucoup de migrants originaire d’Éthiopie ou d’Érythrée, enfermés dans nos centres fermés, sont menacés d’expulsion vers l’Éthiopie; T fait partie d’eux
T est en centre fermé depuis février 2019. Il a fait 3 demandes d’asile à partir des différents centres ou il a été enfermé, toutes refusées par le CGRA et le CCE. Ils n’ont pas cru son récit….
T met en question ces procédures: traducteur douteux, documents en néerlandais et personnes pour lui expliquer, impossibilité de rassembler les arguments pour sa défence à partir d’un centre fermé, impossibilité d’avoir les originaux des documents qu’ils a pu réunir à partir du centre……
Pouvez-vous me donner votre nom et votre nationalité ?
Mon nom est T., nationalité éthiopienne
Quelles langues parlez-vous ?
Amharique
Et ?
L’arabe aussi, mais j’essaie la trigrinia.
J’entends que vous parlez anglais. Pouvez-vous expliquer ?
Oui, je parle anglais parce que je parle anglais dans le centre fermé.
Nous sommes aujourd’hui le 31 juillet 2019, quand et pourquoi vous avez été arrêté en Belgique ?
La police m’a arrêté le 25 février, à la gare d’Ottignies, parce que je n’avais pas de billet.
Vous avez demandé l’asile au centre, pourquoi ?
J’ai demandé l’asile au centre fermé parce que j’avais peur de rentrer en Éthiopie.
De quoi avez-vous peur si vous retournez en Éthiopie ?
J’ai des problèmes politiques en Éthiopie. Je crains que ce soit très difficile pour moi si je retourne en Éthiopie. J’ai eu des problèmes en tant que membre du groupe Welkait-Tegede asmelash-comity. Je suis sorti de prison (évasion).
Et si vous y retournez ?
Si je retourne en Éthiopie, je passerai toute ma vie en prison.
Les autorités belges ont rejeté presque tout ce qui concerne votre cas. Pour trois raisons principales : votre histoire, la situation dans votre pays et les preuves.
Nous commencerons par le récit : Le récit de la première et de la grande entrevue a été rejeté. Savez-vous pourquoi ? Comment avez-vous pu le préparer ?
Je ne comprends pas ce qu’il a été rejeté. Je ne sais pas, … traducteur … Personne ne m’a expliqué les raisons de ces rejets. Je ne sais ni lire, ni écrire. Je ne sais pas, mais j’ai des problèmes politiques en Éthiopie. Il y a peut-être un problème avec le traducteur. Je ne sais pas ce que c’est.
Pourquoi pensez-vous qu’il y a des problèmes avec la traducteur ?
J’ai tout bien expliqué, mais je ne sais pas. Je ne lis pas, je n’écris pas. Personne ne m’a expliqué pourquoi j’ai été rejeté, par ceci ou par cela…..
Avez-vous pu lire votre histoire après l’interview ?
Non, je ne sais pas lire, je ne sais pas écrire, mais j’ai pu voir un mauvais chiffre. La police m’a arrêté en Éthiopie le 25/11/2008, mais la police a écrit le 28/11/200?. Mais je ne vois que ça. Si il y a cette erreur, peut-être que beaucoup d’autres choses sont incorrectes comme ça.
A propos des décisions, les avez-vous obtenues sur papier ? Si vous les avez reçues, dans quelle langue ?
Les décisions que j’ai reçues sont en flamand. Je ne connais pas le flamand. Mais personne ne m’explique.
A propos de la situation dans votre région. Comme je peux le lire dans la décision, la plupart des problèmes actuels se déroulent dans le district de Gondar-Welkait. Mais vous venez du Tigré et vous êtes Amhara. Pouvez-vous expliquer, en deux mots brièvement?
Ok, je fais partie du groupe Welkait-Tegede du comité de l’Asmelash. Parce que la région de Welkaid a longtemps été une région ethnique amharique. Maintenant, depuis l’arrivée de ce nouveau gouvernement, par la force, la région de Welkaid a été intégrée dans la région ethnique du Tigré. Maintenant, les Amharas sont obligés à vivre dans la région ethnique du Tigré. Maintenant, à cause de ce gouvernement, le peuple ahmara a de gros problèmes dans cette région Welkaid. .
Troisième point : La plupart des preuves ont été refusées parce qu’elles semblaient avoir été sollicitées et parce qu’il ne s’agissait pas de documents originaux. Que pouvez-vous dire à ce sujet ?
Oui, j’ai des preuves du groupe Welkaid Tegede, et j’ai aussi des preuves de la région où j’ai eu des problèmes.
Ok, et spécicalement sur le fait que vous n’avez pas de papiers originaux et que vous n’avez pas beaucoup de preuves. Que pouvez-vous dire à ce sujet ?
Je suis dans un centre fermé. Il n’y a pas accès à Facebook, ni à Internet. Dans le centre, il est très difficile d’obtenir des papiers originaux comme preuves. Avant, je n’avais personne pour m’aider ici.
Quel est votre sentiment maintenant ?
Je pense que si le gouvernement belge me renvoie en Éthiopie, ma vie est finie.
Voulez-vous ajouter autre chose ?
Si possible, je veux être libéré de ce centre.
[ACTION] À partir de ce soir, dénoncez les expulsions racistes et meurtrières organisées par Brussels Airlines en relayant les messages de la campagne #BrusselsAirlinesStopDeportations sur les réseaux sociaux de la compagnie aérienne!
[ACTIE] Vanaf vanavond, zeg neen tegen de racistische en moorddadige uitzettingen georganiseerd door Brussels Airlines. Verspreid de boodschappen van de #BrusselsAirlinesStopDeportations op de sociale netwerken van de luchtvaartmaatschappij !
[ACTION] Starting tonight, help us denounce racist and killing deportations organised by Brussels Airlines. Share #BrusselsAirlinesStopDeportations messages on the company’s social networks!
19/07/2019: Le masterplan centres fermés de theo en application
Koen Geens: “La création du centre d’Holsbeek s’inscrit dans le projet de « masterplan centres fermés » adopté voilà un an par le gouvernement, qui prévoit un doublement de la capacité de rétention du pays pour atteindre 1.129 places d’ici avril 2022 (contre 573 actuellement). Outre le réaménagement et l’extension de centres existants, deux nouveaux sites seront créés à Jumet (Charleroi) et Zandvliet (Anvers) pouvant « accueillir » respectivement 200 et 144 personnes. ” Source:https://www.koengeens.be/news/2019/05/03/un-centre-ferme-pour-femmes-a-holsbeek-des-le-7-mai
Après l’ ouverture officielle du centre fermé pour femmes de Holsbeek le 07/05/2019, les premières femmes y sont arrivées cette semaine, 2 mois et demi après l’ouverture officielle. Actuellement 4 femmes y sont enfermées pour 50 places.
Ici les infos au cas ou vous voulez y faire un tour !
Centre fermé pour femmes de Holsbeek: ( 60 places)
Ouverture officielle : 07/05/2019 http://www.gettingthevoiceout.org/action-contre-linaugurat…/
Tél : +32 2 793 89 01.
Mail : cih.onthaal@ibz.fgov.be
Adresse: 19 De Vunt, 3220 Holsbeek https://goo.gl/maps/pu5mjhbrp1YC1fnk7
Route :Depuis Louvain prendre le bus 333 (Peron 11) jusque « Wilsele Gemeentehuis »
Pour les visites à une détenue : Tous les jours entre 14 et 15 h
Envoyer sa carte d’identité par email à cih.onthaal@ibz.fgov.be précisant le nom de la personne, le lien, la date souhaitée et un numéro de GSM ou fixe pour qu’ils puissent confirmer au plus vite.
Update 21/07/2019: Monsieur est revenu au 127bis ce 19/07/2019 et est au cachot actuellement. Il a été maltraité par son escorte et les passagers à Istambul du vol Turkish Airlinese vers Djibouti ont protesté contre son expulsion. Il a été ramené par son escorte en Belgique. D’autres infos suivent……On lui a promis une nouvelle tentative d’expulsion. Restez en alerte!!!!!
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Mobilisation ce 17/07/2019 à 13 h 20 pour parler aux passagers à l’aéroport et leur demander de s’adresser au commandant du vol d’ordonner aux forces de l’ordre la suspension de cette expulsion.
VOL 17/07/2019 Turkish Airlines TK 1944 vers Istambul 15h20…..
Monsieur A est Somalien. Il est arrivé en belgique en 2015. Il avait 17 ans , vivait dans la rue et présentait déjà un état de stress posttraumatique sévère, attesté par un psychiatre.Il a introduit une demande d’asile en 2015 et 2017 qui a été refusé, le CGRA et le CCE (Conseil du Contentieux des Etrangers) mettant en cause la crédibilité de son récit .
Il a été arrêté et mis en centre fermé le 16/02/2019.
Il a fait à nouveau deux demandes d’asile depuis le centre fermé dont une pour raison médicale,qui lui ont été refusées, Mogadishu étant perçu comme une ville ‘sûre’ par le CGRA et le CCE
Il a subit tous les déboires auxquels chacun.e.s est soumi.s.es dans les centres fermés depuis 5 mois. L’office a continué à s’acharner sur lui malgré son état physique et psychique très inquiétant.Ses demandes de libération introduites par ses avocats successifs ont été refusées par le juge.
Monsieur A n’a plus personnes en Somalie. Son père a été assassiné en 2013 en Somalie, son frère est réfugié reconnu en Allemagne et sa mère vit dans un camp de réfugié en dehors de la Somalie
Il a subit une première tentative d’expulsion le 01/04/2019 qu’il a refusé. Une deuxième tentative d’expulsion avait été programmé le 25/06/2019, tentative annulée à la dernière minute car selon les dires de l’office des étrangers un membre de son escorte était malade.
Un ordre d’écrou lui a été signifié le 12/07/2019 pour permettre une nouvelle expulsion.
L’Office va à nouveau essayer de l’expulser de force ce 17/07/2019 avec un laissez passé Européen. Monsieur A n’aura pas la possibilité physique ( « Il est épais comme une crevette » nous dit son hébergeuse) de résister a cette expulsion ou il sera menotté , saucissonné par des agents de la police fédérale et maintenu dans l’avion par une escorte.
Il nous demande de prévenir les passagers de sa présence dans l’avion et de s’adresser aux personnels et au commandant du vol, seule autorité qui peut in fine décider de son expulsion ou pas sur son vol. Info ici http://www.gettingthevoiceout.org/comment-arreter-une-expulsion/
Mobilisation ce 17/07/2019 à 13 h 20 pour parler aux passagers à l’aéroport et leur demander de s’adresser au commandant du vol d’ordonner aux forces de l’ordre la suspension de cette expulsion.
VOL 17/07/2019 Turkish Airlines TK 1944 vers Istambul 15h20…..
“Ils veulent me briser, moi et ma famille”. “Ce sont mes enfants qui en subiront les conséquences”. A bout, avec la certitude que l’OE s’acharne contre lui, alors que ses 2 enfants et sa jeune compagne l’attendent à la maison, M. a craqué de nouveau. Vendredi soir 26/07/2019, il a été transporté à l’hôpital, blessé (par qui?), après avoir ingéré des piles. Il avait prévenu la direction du centre fermé que 8 mois de détention 4 en 2019 après 4 mois en 2018) il avait assez donné. Bien que l’OE n’arrive pas à l’expulser car son pays refuse un LP. Ce 28/07/2019 il a été ramené de l’hôpital et mis au cachot à Merksplas
Stop détention! Stop à l’acharnement! Arrêtons de briser des vies!
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Monsieur X est à bout, il a fait plusieurs mois en 2018 dans différents Centre fermé après un long séjour en prison et maintenant ça fait plus de 4 mois qu’il est à nouveau enfermé. Il pète les plombs.
“j’en peux plus, j’peux plus supporter l’incarcération… Tout le monde est au courant. Ce système est fait pour briser les gens. J’ai fait 8 ans de purge, j’ai accepté à cause de mes conneries. Mais 4 mois de Centre fermé l’an dernier, plus de 4 mois cette année, mes enfants vont demander où est leur père?
Pourquoi ils s’acharnent contre moi? Pourquoi? J’ai vu des gens avec un putain de casier judiciaire qui ont des enfants et qu’on a relâché. Moi j’ai pas de sang sur les mains.
Mon pays refuse de donner un laissez-passer. Alors ….
Ici tu attends tout le temps, qu’on t’ouvre une première porte, tu fermes la porte et il faut attendre devant une autre porte, pour aller manger. On est toujours entre 2 portes, c’est une porcherie,… 40 personnes, ça pue des pieds, du c…, toutes ces odeurs! Je suis l’esclave de l’Etat belge…. on m’éloigne de mes enfants qui vont grandir loin de moi et ils auront la haine…eux ils auront du sang sur les mains.
Ici, on te dit “société démocratique”, mais où elle est la démocratie? Si je reste ici, c’est parce que j’ai une famille…
Je mets fin à ma vie tout seul, c’est pas eux qui décident”.
Non à la double peine….X a accompli sa peine , a refait sa vie et a actellement 2 enfants…. Pourquoi cette deuxième peine qui comprend un enfermement , une expulsion et l’éclatement d’une famille? D’autres double peine dans le passé: http://www.gettingthevoiceout.org/tag/double-peine/
Nouveau déces aux frontières d’un exilé basé en Belgique 08/07/2019
Ils étaient huit, 4 femmes et 4 hommes, Érythréen.ne.s, dans un camion passant par Bruges puis prenant la direction de Rotterdam ce samedi 06/07/2019.
Ils /elles voulaient tenter leur chance. Dès qu’ ils se sont rendu compte que le camion prenait la route de Rotterdam, sur la A29,trajet non prévu, ils ont sorti leurs mouchoirs et foulards vers l’extérieur pour faire signe au chauffeur de s’arrêter.
Ils pouvaient voir que le chauffeur les voyait dans le rétroviseur.
Malgré tout, le chauffeur a continué sa route et selon leurs témoignages faisait alterner les coups d’accélérateur et les freinages pour essayer de les faire tomber.
Nombre d’automobilistes de passage klaxonnaient pour prévenir le chauffeur du camion, manifestement sans effet!
Pour finir, toujours selon les témoignages des exilé.e.s c’est la police qui a bloqué de force le camion et a arrêté le chauffeur après une course poursuite.
D’après certain.e.s Géri a sauté du camion quand il a vu la police…D’après d’autres il serait tombé suite au freinage du camion. Il est mort sur le coup.
Les 7 personnes ont été amenées par la police puis relâchées.
Elles sont rassemblées actuellement chez les hébergeurs/euses et sont extrêmement traumatisées. Certain.e.s pleurent, d’autres crient, d’autres prient, d’autres encore sont prostré.e.s. Les filles sont toutes mineures et elles sont particulièrement traumatisées.
Chacun.e., comme de coutume, essaie de désigner le responsable de ce drame.
A nos yeux,les seuls responsables sont les Etats et leurs frontières.
Géri était Erythréen.Il avait environ 25 ans. Il était arrivé en Belgique il y a quelques semaines et venait d’Israel. UN mort de plus, UN mort de trop.
Parole d’une hébergeuse: “Nous sommes tous très tristes. C’était un de mes gars. Vendredi, je lui ai dit d’être prudent… Il a ri…”
Et pour ses camarades de route “Pour certains, il était très discret. Pour d’autres, très présent… En tout cas, pour ses grands amis, c’est l’horreur… ”
LES FRONTIÈRES TUENT
Listes des exilé.e.s connus passé.e.s par la Belgique et tué.e.s par les frontières depuis juillet 2017
HOMMAGE à
2017 :
-Omar, 18 ans, Soudanais, décédé sous un bus à Bruxelles le 23/07/2017
-Dejen, 16 ans, Ethiopien, décédé à Aalter tombé d’un camion le 04/11/2017
-M, Soudanais, retrouvé dans le canal à Bruxelles le 17/11/2017
2018
-Mohammed, 39 ans, Ethiopien, décédé à Jabbeke poursuivi par des policiers le 29/01/2018
-M, 22 ans, Algérien, décédé à Zeebruges le 22/03/2018
-Mawda, 2 ans, Kurde, assassinée le 16 mai 2018 à Mons lors d’une course poursuite
-Amalou Ourez, 20 ans, Guinéen, écrasé par un bus à Berchem St Agathe ( Bruxelles) le 19/06/2018
-X,19 ans, Vietnamien, renversé par une voiture à Jabbeke le 17/08/2018
-Imran Ullah, Afghan, renversé par une voiture à Ramskapelle sur la E40 le 09/09/2018
-Kebede,, 25 ans, Erythréen, tué sur un parking à Wetteren sur la E40 le 12/09/2018
-Gebre, 36 ans, Erythréen, mort suicidé au centre fermé de Vottem le 09/10/2018
2019
-Adam usman Kiyar, 20 ans, Ethiopien, bien connus à Bxl, mort dans un camion à Calais le 08/03/2019
-Amaneal, né en 1986, Éthiopien, son corps retrouvé sur une voie ferrée à Silly ( Tournai) le 17/04/2019
-Mahammat Abdullah Moussa, 25 ans, Tchadien, probablement mort le 17/04/2019 accroché sous un bus gare du Nord à Bruxelles, son corps retrouvé déchiqueté à l’arrivée à Folkstone
-Géri, 25 ans Erythréen, tombé d’un camion sur l’A29 près de Rotterdam le 06/07/2019
03/07/2019: ON N ‘ENFERME PAS UN ENFANT.POINT …… VRAIMENT ???????
Depuis plusieurs semaines des jeunes, parfois TRES jeunes sont arrêté.e.s sur leur route migratoire en Belgique et détenu.e.s en centre fermé.
« Il n’a pas un poil au menton, madame » nous dit un codétenu.
Ils sont soumis à un test osseux dans la semaine qui suit leur enfermement à partir du centre fermé. Certains sont diagnostiqués majeurs et maintenus en centre fermé ( même si les tests osseux ont une marge d’erreur de 18 mois) D’autres sont diagnostiqués mineurs, libéré.e.s et déposé.e.s dans la nature ou transféré.e.s dans un centre MENA, après parfois un mois de détention
Pour exemple :
-Deux jeunes âgés de 17 ans ont été diagnostiqué majeurs et ont été maintenus en centre fermé 48 jours puis expulsés vers leur pays de référence Dublin
-Un jeune a été maintenu 15 jours en centre puis libéré sans aucune explication, sans aucun document, même pas le résultat de son test osseux .
-Un autre 16 ans, est enfermé au 127 bis depuis le 21/06/2019
D’autres situation similaires de jeunes nous sont signalées par des hébergeurs de la plate–forme citoyenne.
Mais combien d’autres sont maintenu.e.s en centre fermé malgré leur minorité , dans le secret total?
Que vivent ses jeunes dans ces prisons (on peut les appeler comme cela) confinés avec des adultes aussi traumatisés qu’eux et des matons pas toujours très aimables et pour certains racistes dans l’âme?
La campagne “On n’enferme pas un enfant. Point” http://www.onnenfermepasunenfant.be/ et #NotInMyName soutenus par une majorité d’associations et de citoyens a permis la fermeture des Unités familiales au centre fermé 127 bis
Rappelons aussi que La Convention relative aux droits de l’enfant du 20 novembre 1989 consacre un article spécifique aux enfants migrants et réfugiés (art. 22). Elle précise que l’enfant contraint de quitter son pays a le droit d’être considéré comme réfugié, et d’être protégé par le droit international, qu’il soit seul ou accompagné. Les Etats et les organisations internationales doivent leur apporter la protection nécessaire, et les prestations (soins et services) qui s’imposent.
Le test médical consiste en une triple radiographie des dents, de la clavicule et du poignet. Le résultat du test indique généralement un âge moyen avec une fourchette d’un ou deux ans. La loi tutelle prévoit que c’est l’âge le plus bas qui doit être pris en considération.
L’article 28 du Code de droit international privé, les actes établissant la date de naissance ont force probante à moins que de sérieux indices permettent de renverser cette preuve. Mettre en doute l’âge d’une personne sur base de sa simple apparence physique pose donc clairement question quant à la légalité de l’émission d’un tel doute.
L’office des étrangers semble complètement en dehors des normes et recommandations au seul but d’enfermer le plus possible d’enfants! Quelqu’un vérifie-t-il ces agissements? Entre temps il n’hésite pas à poursuivre son enfermement d’autres enfants dans le plus grand secret du moins le croit-il!
Appel aux migrants et personnes sans-papiers, aux hébergeuses et hébergeurs, aux personnels des centres à nous signaler ces enfermements tortionnaires!
Appel aux associations et collectifs à protester contre ces maltraitances délibérées d’enfants. Direction générale – M. F. Roosemont, directeur général T 02 793 80 31 (NL – EN) – 02 793 80 30 (FR) F 02 274 66 40 Bur_Presse@dofi.fgov.be
Une SEULE SOLUTION: Ne plus mettre personne derrière des barreaux juste parce qu’ils n’ont pas le “bon papier” et cela évitera toute erreur, manipulation,mensonge, doute, maltraitance,suicide,traumatisme,peur…
Vendredi dernier, le 14 juin 2019 aux alentours de 23 heures, un vent de désobéissance a poussé un groupe de détenus des ailes B et C du centre fermé de Bruges à une petite mais héroïque émeute au centre fermé de Bruges.
Ce soir là une vingtaine de détenus regardait un match de foot et avait reçu l’autorisation de la directrice de pouvoir suivre jusqu’à la fin du match ! Malheureusement, les gardiens du jour ont décidé de les en empêcher. Les détenus ont trouvé cela injuste et l’ont exprimé. Des mots ont été échangés… La direction a décidé d’appeler la police et 20 robocops sont arrivés. Dans un premier temps quatre détenus ont été signalés comme “meneurs” par la directrice et ont été mis au cachot.
Deux de ces “meneurs” ont été transférés dans l’aile sécurisée du centre fermé de Vottem ce dimanche après déjà 36 heures de cellule d’isolement.
D’autres sources nous parlent de 14 mises au cachot ce soir-là. Les codétenus semblent ne pas vouloir ou avoir la possibilité de nous raconter ce qui s’est passé au téléphone et sont plus que probablement mis sous pression par la direction .
Encore une fois la censure règne et rend impossible de savoir ce qui se passe dans ces zones de non-droit.
Nous sommes inquiet·e·s pour les détenus encore au cachot actuellement dont on n’a pas de nouvelles. Il n’est en effet pas rare que certains soient maintenus illégalement plus de 24 heures en isolement. L’isolement pour “raisons disciplinaires” est une mesure fréquemment utilisée par les directions de centres fermés lors de perturbations. Pour les durées d’isolement allant jusqu’à 24 heures, il ne leur est pas nécessaire de motiver la décision. Au-delà, la direction est obligée de transmettre la motivation au Directeur général de l’Office des étrangers qui donne son accord.
Parce que l’Etat rafle les étranger·e·s pour les enfermer et que toute tentative de révolte pour protester contre les conditions déshumanisantes qui leur sont infligées est systématiquement réprimée :
Soutenons la lutte des détenu.e.s dans les centres. A bas les centres fermés, à bas les frontières et soutien à tou.te.s les prisonnier·e·s !
Cela fait un an que nous rassemblons les appels des hébergeur.ses qui connaissent un.e exilé.e arrêté.e et enfermé.e dans un centre fermé.
Bilan d’une année : Données partielles suite aux informations récoltées parmi les hébergeur.ses et des avocat.es
En 1 année 1.000 migrant.es en transit ont été enfermé.es.
Leur durée de détention varie entre 5 jours et 5-6 mois
Certain.es ont été enfermé.es à plusieurs reprises (jusqu’à 6 fois).
La grande majorité relève de l’accord Dublin.
Suite à leur enfermement entre 150 et 200 sur les 1000 ont été effectivement expulsé.es vers leur pays Dublin, après 2 mois d’enfermement.
Sept ont été renvoyé.es vers leur pays d’origine de leur plein gré (2) ou de force (5) : Éthiopie, Soudan, Égypte ;
Trois ont obtenu l’asile ou la protection subsidiaire dans le centre ;
Une dizaine a été transférée vers un centre ouvert pour traitement de leur demande d’asile ;
Plus de 700 ont été libéré.e.s avec un Ordre de quitter le territoire (OQT) majoritairement grâce à l’intervention d’avocat.es.
Ces chiffres sont sans compter les personnes sans papiers arrêtées à leur domicile ou sur la voie publique, les personnes demandeuses d’asile arrêtées à leur arrivée à l’aéroport, les personnes voulant passer un moment ici mais arrêté.e.s à l’aéroport et refoulé.e.s car « pas en règle » de visa ou tuti quanti (Ici une témoignage récent http://www.gettingthevoiceout.org/labomination-des-centres-fermes-temoignage-audio-du-centre-ferme-du-caricole-03052019/ ), les détenu.e.s soumis.es à la double peine et amené.e.s de la prison où ils ont purgé leur peine vers un centre fermé en vue de leur expulsion.
Des victimes enfermées, un budget considérable, des dégâts psychologiques énormes. Des demandes d’asiles forcées et jugées à l’emporte pièce. Une politique qui vise à criminaliser celles et ceux qui sont avant tout les victimes. En somme, une politique coûteuse sur le plan financier et surtout humain, qui ne résout aucun problème et n’apporte aucune solution efficace… et humaine !
Actualité 28/05/2019 :
– Toujours la chasse aux exilé.es dans les gares, les camps, les parkings suivie d’arrestations et d’enfermements pour certain.es ,trié.es sur le volet.
– Il nous revient très régulièrement des témoignages de violences graves dans les centres fermés : coups, mises au cachot, altercations verbales racistes, transfert de centre en centre. Les détenu.es, qui veulent rester anonymes nous parlent de réelles tortures.
– Des tentatives de suicide nous sont aussi ramenées régulièrement.
-Des détenu.e.s en très mauvais état physique ou psychique sont maintenu.e.s dans les centres parfois pendant des semaines ou des mois et subissent un acharnement incompréhensible (cachot, transfert, etc.) comme si on devait les punir de leur vulnérabilité.
– La criminalisation des exilé.es a franchi un nouvelle étape : Sous la nomination de « recherche de réseaux criminels de trafics d’êtres humains » ces derniers mois des rafles ciblées ont lieu et quelques dizaines d’exilé.es suspecté.es d’être trafiquants sont emprisonné.es dans nos prisons pendant plusieurs mois en attendant leur procès. Dernière condamnation en date : 10 mois de prison ferme pour s’être introduit à 4 reprises illégalement dans le port de Zeebruges. Après la prison, il a été transféré dans un centre fermé et a choisi un retour volontaire vers l’Italie.
NON aux centres fermés Liberté de circulation et d’installation pour tou.te.s
Gettingthevoiceout et les référent.es centres fermés de la plateforme citoyenne
PS des témoignages audio ou écrit d’hébergeurs ou d’exilés sont la bienvenue!
10/05/2019: Beaucoup d’arrestations cette semaine : Willebroek, Zeebruges, Tournai, Courtrai, Gare du Nord à Bruxelles…
Certain.e.s sont libéré.e.s après identification et la délivrance d’un OQT, d’autres sont maintenu.e.s en centre fermé.
Le but non avoué de ces arrestations et de ces mises en détention pendant quelques jours est d’identifier les migrant.e.s sur notre territoire, afin de préparer leurs dossiers pour une future expulsion en retrouvant dans le fichier Eurodac le pays où ils/elles ont déposé leurs empreintes, pays responsable de leur éventuelle demande d’asile, et d’appliquer la procédure Dublin lors d’arrestations ultérieures.
Maggie De Block a déjà appliqué à la lettre, lors de sa précédente législature, la procédure Dublin et reprend ce même rôle actuellement. On ne peut que constater que le nombre de retours Dublin est en nette progression ces 2 derniers mois.
Les promesses faites par certains assistants sociaux d’une libération plus que probable si ils/elles ne prennent pas d’avocats sont devenues systématiques dans certains centres et sont évidemment tout à fait fausses. Si certain.e.s sont en effet libéré.e.s sans l’intervention d’un avocat, d’autres sont maintenu.e.s parce que leur dossier est prêt pour organiser leur expulsion.
Nous n’insisterons jamais assez pour que les personnes arrêtées demandent l’intervention d’un avocat qui feront un recours à leur arrestation et leur enfermement. L’intervention d’un avocat ne modifiera en rien la durée de leur détention et pourra pour la majorité d’entre eux permettre leur libération.
Encouragez votre ami.e à demander l’intervention d’un avocat, tout en respectant in fine son choix.
Ces informations (à envoyer à gettinthevoiceout@riseup.net) nous permettront de vous diriger vers un avocat et de mettre nos tableaux à jour afin de croiser les informations pour aider les hébergeurs.
Et n’oubliez pas aussi de nous prévenir si votre ami.e est libéré.e!
STOP DUBLIN
Nos chiffres MARS et AVRIL basés sur les informations venant des hébergeurs et d’avocats
MARS 2019
Arrêtés et libérés après quelques jours d’enfermement : Sans avocats 4 personnes , suite à recours au CCE par avocats 38 personnes
AVRIL 2019
Arrêtés et libérés après quelques jours d’enfermement: Sans avocats: 12 personnes , suite à recours au CCE par avocats 70 personnes
Retour DUBLIN MARS et AVRIL: 24 : Italie, France,Grèce, Suisse,Espagne,Norvège, Suède,Allemagne, France
Toujours en détention ce 12/05/2019:
Arrêtés en janvier 2019: 2
Arrêtés en février 2019: 4
Arrêtés en mars 2019: 2
Arrêtés en avril 2019: 20
Les référentes de la Plateforme citoyenne et gettinthevoiceout@riseup.net
Ce matin, 50 personnes ont occupé le siège de Brussels Airlines pour appeler la compagnie à cesser les expulsions.
Cette action dénonce la complicité de l’entreprise dans les politiques violentes et inhumaines du gouvernement belge à l’encontre des personnes migrantes, et marque le lancement d’une campagne visant la compagnie.
Les militant.es ont occupé les lieux, produit une émission radio et échangé avec les employé.es de la firme sur les agissements de leur direction. « Brussels Airlines Stop deportations. » peut-on lire sur une grande banderole suspendue sur la façade du bâtiment, et sur une autre : « La Belgique déporte, Brussels Airlines transporte ». Le logo de la compagnie a d’ailleurs été détourné pour l’occasion.
« Nous sommes là pour soutenir toutes les personnes victimes des politiques migratoires européennes et pour rendre leur témoignage visible. A la radio, on entend des personnes témoignant de leur passage par les centres fermés et de leur expulsion. Les personnes déportées sont régulièrement violentées avant d’être déportées. A titre d’exemple, un homme avait avalé des lames de rasoir pour s’opposer à son expulsion et un des policier lui avait alors dit « qu’il n’avait qu’à mourir en chemin ». Les passages à tabac et nombreuses pressions paraissent surréalistes mais c’est pourtant la réalité des expulsions » explique une membre de l’action.
Cette action a pour objectif d’interpeller Brussels Airlines sur son implication et de la pousser à prendre position comme l’ont déjà fait plusieurs compagnies aériennes dont Virgin Atlantic qui annonçait en juin 2018 « mettre fin aux expulsions au sein de [son] réseau ». Participer aux expulsions de la sorte revient à se rendre complice de traitements inhumains et à prendre part à la violation des droits humains.
Parfois attachées, parfois bâillonnées, les victimes luttant pour leur liberté sont emmenées de force dans les avions par des escortes policières. La police et les compagnies aériennes collaborent volontairement à ces politiques dont le coût financier mais surtout humain est désastreux.
Le souvenir de Semira Adamu, jeune nigériane assassinée il y a 20 par des policiers à bord d’un avion de la Sabena (ancêtre de Brussels Airlines), est dans tous les esprits ce lundi matin. Les gouvernements se succèdent mais les expulsions persistent, et la filiale de la Lufthansa se rend complice de ces pratiques.
Le message de « Brussels Airlines Stop deportations » est clair : « Cette campagne cessera lorsque Brussels Airlines cessera les expulsions ».
ce 14/05/2019 de 16h à 17h sur radiopanik.org ou 105.4 FM, l'émission
impossible de hier!
et aussi ce mercredi soir à 20h30 et vendredisoir à 21h sur
www.radioairlibre.be ou 87.7 FM!!
podcast à ré-écouter sur le blog de tranche d'anar:
tranchedanar.noblogs.org
Donc je suis en Belgique depuis le 18 avril 2019 et je suis venue avec un visa de court séjour, entre autre 20 jours. Et donc un visa qui m’a été délivré par l’ambassade de la Belgique.
En ce qui concerne les centres fermés, je voudrais dire que c’est une totale abomination, c’est l’endroit où on m’a amenée, donc ici c’est le centre Caricole de Zaventem, c’est une totale abomination je disais, où les droits de l’Homme sont bafoués. C’est une machine en fait, un monstre qu’il faut détruire, car l’Homme ici au centre est transformé en un animal qui a perdu sa liberté d’expression parce qu’on vous la donne pas.. Depuis la police à l’aéroport, on vous donne pas la possibilité de vous exprimer, sinon on vous traumatise, on est violent avec vous.
Et non seulement l’Homme perd sa libre expression mais il perd aussi son droit à la liberté, qui est un droit fondamental pour tout être humain. Il est en prison en Belgique pour avoir demandé l’asile ou une visite avec un visa, une visite dans le royaume de Belgique.
C’est inacceptable. On n’est pas des criminels, les gens ici il y a même des enfants ici, ils sont avec leurs parents, nous ne sommes pas des criminels, les gens ne sont pas des bandits, ce ne sont pas des terroristes mais on les prend à l’aéroport et ils restent dans une prison.
Et on se comporte avec ces gens comme des prisonniers. Tout est fait … vous n’avez pas votre téléphone, on vous retire votre téléphone, on vous donne un petit téléphone de rien du tout. Alors que nous sommes l’ère de l’informatique, de la technologie, de la haute technologie. Vous ne pouvez pas être sur WhatsApp, vous ne pouvez pas communiquer avec votre famille. Vous êtes en prison, c’est une prison. Caricole n’est pas un centre fermé, c’est une prison.
En ce qui concerne la politique de l’immigration, je suis persuadée et je pense ce que je dis, je le pense… elle doit être révisée. Nous, étrangers, nous ne sommes pas bien accueillis, c’est un mauvais traitement que l’on nous … quand nous arrivons. Alors que les étrangers, les Belges qui viennent dans notre pays, ils reçoivent pas le même traitement. On doit respecter l’être humain, on doit donner du respect à une personne, elle doit pouvoir s’exprimer.
On vous donne le visa dans nos pays et quand vous arrivez dans l’aéroport, le même pays vous retire le droit d’entrer dans le pays. Ça veut dire qu’il y a un problème entre l’ambassadeur qui est dans le pays et délivre le visa et l’immigration qui vous reçoit à l’entrée du pays. Voilà ce que j’ai à dire.
Qu’est ce que le mouvement No Border ? Comment s’organise la lutte contre les frontières et pour la liberté de circulation ? Le samedi 25 mai, rencontres, échanges et débats avec des militant.es et sympathisant.es belges et internationaux. Si tu veux juste t’informer, ou tu aimerais faire quelque chose pour plus de justice migratoire mais tu ne sais ni quoi ni comment, c’est le bon endroit !
Samedi 25/05/2019
Allée du Kaai (avenue du port, 53 à 1000 Bruxelles)
10h-10h30 : Accueil des participant.e.s Belges et des militant.e.s de Calais, Paris, Allemagne, GB, Grèce.
10h30 – 12h : Actions globales et locales, différentes expériences des militant.e.s présentes autour de “Comment s’organise la lutte contre les frontières et pour la liberté de circulation”
12h-13h30 : pause
13h30- 15h30 : Comment s’organiser et quelles sont les tactiques ? Lieux auto-gérés, actions directes, campagnes,.. Comment le mouvement no border s’inscrit dans nos luttes ? Quelle répression contre les mouvements militants ?
15h30-16h : pause
16h-17h30 : Comment créer des liens entre les différentes formes de luttes ?
Un noborder camp, c’est quoi ?
17h30-18h30 : conclusions , tour de table, projets communs, programme du dimanche 26/05
19h – Bouffe contre les frontières par collectactif
DE 10H À 19H : activités prévues pour les enfants
20h – ATTENTION CHANGEMENT DE LIEU ( le barlock étant mis sous scellé par la police https://www.facebook.com/barlok.bruxelles):
12h30 – Atelier “Comment lutter contre les expulsions”
A l’Agitée (114 rue Gaucheret, Schaerbeek)
Venez avec votre pique-nique !
La campagne _BRUSSELS AIRLINES STOP DEPORTATIONS [2]_ vient d’être lancée. Au-delà de sensibiliser les gens au fait que la compagnie se rend complice des politiques meurtrières du gouvernement, il s’agit aussi de mettre en œuvre des actions concrètes pour cesser les expulsions.
Parmi celles-ci, les mobilisations à l’aéroport. Lorsqu’ils sont avertis d’une expulsion, des collectifs lancent fréquemment l’alerte et appellent les gens à se rendre aux aéroports afin d’appeler les passager.es à agir dans l’avion. Ces actions sont absolument nécessaires, peu risquées et fonctionnent parfois. Mais concrètement comment on fait ? Il n’est pas toujours facile de s’y rendre seul et surtout de savoir quels mots utiliser vis-à-vis des passagers et comment se comporter dans l’aéroport.
L’occasion aussi, de rencontrer d’autres militant.es (belges et internationaux) mobilisé.es sur les expulsions, y créer un binôme ou un groupe afin d’agir ensemble pour stopper ce système répressif. Amenez de quoi grignoter Enfants bienvenus !
18h30 – Soirée projection contre les frontières
A la Poissonnerie (214 rue du Progres à Schaerbeek
Le WE No border s’achève sur un moment convivial avec différentes projections sur les frontières, les expulsions, les politiques migratoires et les moyens de résistance.
Une discussion sera proposée après les projections Repas à prix libre
PROGRAMME :
À L’USAGE DES VIVANTS
Fuyant le Nigéria, Semira Adamu est arrivée en Belgique en 1998. Détenue dans un centre fermé proche de l’aéroport de Bruxelles, elle meurt étouffée avec un coussin lors d’une sixième tentative de rapatriement forcé. Vingt ans après, Pauline Fonsny remet en scène cet « assassinat d’État » qui avait secoué le plat pays et conduit à la démission du ministre de l’Intérieur de l’époque. Au terme de cette puissante évocation documentaire, le constat est amer. Les « barbelés de la honte » se sont multipliés, des policiers peuvent ouvrir le feu sur une camionnette transportant des exilé-e-s et tuer une fillette de deux ans, sans être inquiétés.
IL ETAIT UNE FOIS PIKPA
Dans le camp de Pikpa, sur l’ile de Lesvos, citoyens grecs et exilés partagent un fragment de vie fragile, entre un avant bousculé et un avenir incertain. Ensemble, ils inventent un présent.
CE SONT DES HOMMES
Calais, de juin à octobre 2009, du camp No Border à l’éviction des derniers squats et jungles des migrants. Ateliers, questionnements, rencontres avec des militants et des migrants en transit vers l’Angleterre, manifestations, remise en cause des problématiques liées aux frontières, violences policières, parcours des migrants, enjeux politiques, économiques et humains…
Enfants bienvenus !
BIENVENUE A tou.te.s les Sans ou Avec Papiers, à tout.e.s les Sans ou Avec cagoules
NON aux centres fermés, NON à la criminalisation des migrants : appel à un rassemblement contre le nouveau centre fermé pour femmes à Holsbeek.
Ce mardi 7 mai, Maggie de Block et Koen Geens inaugureront le nouveau centre fermé pour femmes à Holsbeek. Encore un pas vers plus de répression, d’exclusion, de racisme et de violence.
C’est le premier d’une longue série. Le gouvernement envisage en effet la construction de 3 autres centres fermés qui devraient ainsi doubler la capacité de rétention du pays en 2022.
Parce que nous ne les laisserons pas trinquer, applaudir et se réjouir de l’enfermement des personnes migrantes, parce que nous voulons l’abolition des centres fermés et parce que nous ne les laisserons pas tranquillement perpétuer leur politique répressive, RDV mardi 7 mai à 13h30, 19 rue De Vunt, 3220 Holsbeek.
Départ groupé depuis Bruxelles : RDV 12h20 Gare du Nord (Voie 1) jusque Louvain Depuis Louvain prendre le bus 333 (Peron 11) jusque « Wilsele Gemeentehuis »
En attendant, relayez, mobilisez, et soyons nombreux.ses mardi pour accueillir Geens et De Block !
UPDATE: CHANGEMENT, vol via CASABLANCA, puis correspondance vers Abidjan (arrivée à 03h05 le 3.5), jeudi 2 MAI A 18H30 : AT833 et SN 4055 Royal Air Maroc et Brussels Airlines)RV aéroport 16h30
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Monsieur O.C., originaire de Côte d’Ivoire, est actuellement détenu au centre fermé pour étrangers de Vottem. Il vit en Belgique depuis 12 ans, avait même obtenu un contrat de travail. Il venait d’introduire une demande de régularisation lorsqu’il a été arrêté suite à une convocation à la police, sans qu’on lui en ait spécifié l’objet !
Sa vie, ses attaches, ses amis sont ici.
Il doit être expulsé ce jeudi 2 mai , vol vers Abidjan, via Ouagadougou de 11h10, SN255/ LH5548/ AC 6334/UA 9979.
Pour aider à empêcher cette expulsion, vous pouvez être présent à l’aéroport ce jeudi 2 mai à 9h10 au comptoir d’enregistrement et sensibiliser les passagers à cette situation.
Mais aussi fax, mail, appel, twitter aux responsables de ces déportations
SN Brussels Airlines : customer.relations@brusselsairlines.com
Fax= 027233599 / 02/7238496 / 027534931
Tél 078 188889 / 027232345 /027232362
Demandez à ce que que votre message soit transmis au
Commandant de bord
Monsieur M.O. détenu au centre fermé de Vottem depuis 8 mois, doit être expulsé ce mardi vers le Cameroun, pays qui n’est pas le sien car il est originaire de Mauritanie…
De toute façon, sa vie, ses attaches sont ici. Il est également victime d’une double peine, car il a été transféré à Vottem après une détention en prison.
Pour aider à empêcher cette expulsion, vous pouvez être présent à l’aéroport ce mardi 30 avril à 8h50 et sensibiliser les passagers à cette situation.
Vol : mardi 30 avril YAOUNDE via DOUALA à 10h50, SN371/ UA 9940/ LX 4528 (Brussels Airlines, United Airlines, Swiss)
Mais aussi fax, mail, appel, twitter aux responsables de ces déportations
SN Brussels Airlines : customer.relations@brusselsairlines.com
Fax= 027233599 / 02/7238496 / 027534931
Tél 078 188889 / 027232345 /027232362
Demandez à ce que que votre message soit transmis au
Commandant de bord
Monsieur S, un Tamoul du Sri lanka , est venu en Belgique pour demander l’asile. Il a été arrêté à l’aéroport à son arrivée il y a plusieurs mois. Sa demande d’asile a été refusée et il va subir sa troisième tentative d’expulsion vers le Ghana (!) ce 25/04/2019. On suppose que c’est une escale mais il n’a reçu aucune information sur la suite de son voyage. Il se demande ce qui va se passer au Ghana et est très angoissé. Il demande notre aide pour résister à cette expulsion
Vol 10h40 SN 277 vers LOMÉ avec escale à Ghana (ACCRA)
Soyons à l’aéroport à 8h40 pour expliquer sa situation aux passagers
Et fax, mail, appel, twitter aux responsables de ces déportations
SN Brussels Airlines : customer.relations@brusselsairlines.com
Fax= 027233599 / 02/7238496 / 027534931
Tél 078 188889 / 027232345 /027232362
Demandez à ce que que votre message soit transmis au
Commandant de bord
Update 09/04/2019: L’expulsion de Reda de ce mardi 9 avril a été reportée ! Mais on
continue : Reda Dhawelbeit, Soudanais d’origine darfourie est toujours
menacé d’être renvoyé à Karthoum où il risque à coup sûr d’être arrêté à
son arrivée et de subir les tortures que l’on sait, voire la mort. Et
d’autres que lui risquent de subir le même sort !
La pétition reste d’actualité pour lui et les autres….
Demain mardi 09/04/2019, Reda Dhawelbeit, soudanais d’origine darfouri doit être renvoyé à Karthoum où il risque à coup sûr d’être arrêté à son arrivée et de subir les tortures que l’on sait, voir la mort.
Reda a 40 ans, il a tout quitté, sa femme enceinte, son fils qu’il n’a jamais pu serrer dans ses bras, un travail qu’il aimait, ses parents, ses amis. Pourquoi ? Pour échapper à une dictature qui cherchait à le briser. Il a demandé l’asile en Belgique qui le lui a refusé obstinément. Et aujourd’hui après l’avoir laissé pourrir pendant plus de 2 mois en centre fermé, la Belgique veut le renvoyer dans son pays ce mardi 9 avril 2019. Il y risque la torture et la mort, n’ayont pas peur des mots. Ce risque est d’autant plus important que Reda fait partie de ces soudanis qui ont été identifiés par la délégation soudanaise invitée par Théo Francken en septembre 2017. Suite à cette visite la sécurité soudanaise a d’ailleurs rendu visite peu de temps après à son épouse pour la menacer.
Deux arrêts de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, datés du 15 janvier 2015 – A.A. c. France (n o 18039/11), A.F. c. France (n o 80086/13) – ont jugé que l’éloignement des requérants soudanais emporte violation de l’article 3 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme, eu égard aux risques avérés de traitements inhumains ou dégradants en cas de renvoi au Soudan. La Cour Européenne des Droits de l’Homme a jugé que les mesures d’éloignement prises à l’encontre des requérants soudanais étaient contraires à cet article.
Je souhaite également attirer votre attention quant à la détérioration actuelle de la situation sécuritaire au Soudan, telle que documentée par les rapports et articles d’Amnesty International et Human Rights Watch les mois derniers. En effet, ces instances mettent en avant les violations des droits de l’homme commises dans le cadre de la violente répression contre la population et les manifestants depuis décembre 2018. Cette répression a fait une soixantaine de morts, plus d’un millier d’arrestations et environ 2000 blessés. Les enlèvements et la torture sont pratiqués à grande échelle par les Services de Sécurité (NISS). Les soudanais expulsés sont interceptés et interrogés par les Services de Sécurité à leur arrivée au Soudan ; de nombreux témoignages confirment que, pour plusieurs ressortissants expulsés, leurs proches sont sans nouvelles d’eux depuis leur expulsion. Ils sont arrêtés, disparaissent, et à ce jour ont possiblement été tués.
Nous demandons de mettre tout en œuvre pour empêcher le rapatriement de Reda Dhawelbeit ; tout comme d’ailleurs tout rapatriement vers ce pays, le Soudan, dont la situation actuelle ne garantit aucunement la sécurité pour les personnes qui y seraient renvoyées.
Update 10/04/2019: Hicham a été expulsé malgré la présence de personnes
à l’aéroport pour sensibiliser les passagers. A Madrid comme il a refusé
d’introduire une demande d’asile en Espagne il a reçu un OQT dans les 3
jours…
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Update: le vol le plus probable est
Brussels to Madrid
Flight SN3721 is departing on Tuesday April 9 at 09:25
Rendez vous à l’aéroport à 07:30 pour informer les passagers!!
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Tentative d’expulsion de force d’un palestinien en grève de la faim depuis 27 jours, ce 09/04/2019! (Plus bas un texte martyr à envoyer à la ministre)
Une véritable chasse aux Palestiniens est mise en œuvre par les autorités belges depuis le début de cette année 2019. Selon nos informations, des dizaines de Palestiniens ont en effet, été arrêtés et placés en centres fermés depuis janvier.
La plupart de ces personnes se trouvaient en centres ouverts et avaient introduit une demande d’asile. L’Office des étrangers (OE) les a convoqués et à l’occasion de cet entretien, leur a remis une « annexe 26quater » (décision de refus de séjour avec ordre de quitter le territoire). L’OE a ensuite procédé à leur arrestation immédiate et les a enfermés en centres fermés, dans l’attente de les expulser.
L’un d’eux est Hicham, que l’office veut renvoyer en Espagne de force ce mardi 09/04/2019:
Hicham, Palestinien, est arrivé en Belgique pour demander l’asile. Pour arriver en Belgique, il est évidemment passé par d’autres pays européens, dont l’Espagne où ses empreintes ont été enregistrées. Selon la procédure Dublin c’est donc l’Espagne qui est responsable de sa demande d’asile.
Hicham ne veut pas retourner en Espagne. Il juge que l’accueil là-bas est défaillant et il veut rester en Belgique où il a déjà des attaches.
Hicham le dit haut et fort et a, avec ses compatriotes, entamé une grève de la faim le 17/03/2019. La grève de la faim est un des seuls modes d’expression possibles dans les centres fermés.
Le centre tente de faire taire la lutte qu’entreprend Hicham, ils l’ont isolé et lui ont pris son téléphone. Il n’a plus aucun contact avec l’extérieur.
L’Office des Étrangers a décidé de maintenir sa position et a organisé une expulsion de force avec escorte ce mardi 09/04/2019. Hicham sera à son 27ème jour de grève de la faim et est très affaibli.
La Belgique n’a pas l’obligation d’appliquer Dublin. Le Règlement de Dublin ne contraint pas les États membres à demander à l’État prétendument responsable de « prendre en charge » les demandeurs d’asile. La Belgique peut décider de traiter ces demandes d’asile.
Soutenons Hicham et tous ceux et celles qui sont soumis.es à cette procédure.
Nous ne connaissons pas encore le numéro du vol d’Hicham pour pouvoir se rendre à l’aéroport pour interpeller les passagers, leur exposer la situation et surtout, les informer de leurs droits et leur expliquer qu’ils peuvent refuser cette expulsion sur leur vol!
Une actualisation des informations sera faite sur le site www.gettingthevoiceout.be dès que nous aurons davantage d’informations concernant l’expulsion d’Hicham.
Vous pouvez d’ores et déjà écrire, faxer, mailer aux responsables de ces décisions :
Madame la Ministre,
je tiens à vous transmettre une information essentielle à mes valeurs,
en effet un homme, palestinien en grève de la faim depuis 25 jours a été
informé qu’il serait expulsé! Fit to fly? ??
Hicham, Palestinien, est arrivé en Belgique pour demander l’asile. Pour
arriver en Belgique, il est passé par d’autres pays européens, dont
l’Espagne où ses empreintes ont été enregistrées. Selon la procédure
Dublin l’Espagne serait responsable de sa demande d’asile. Cependant
comme vous le savez, ceci n’est pas contraignant pour la Belgique.
Hicham ne veut pas retourner en Espagne où l’accueil des demandeurs
d’asile est catastrophique et veut rester en Belgique où il a des
attaches durables. Il le dit haut et fort et a, avec ses compatriotes
entamé une grève de la faim le 17/03/2019. La grève de la faim est un
des seuls modes d’expression possibles dans les centres fermés.
Une expulsion de force avec escorte est prévue ce mardi 09/04/2019.
Hicham sera à son 27ème jour de grève de la faim et extrêmement affaibli!
Je vous prie par le présent courriel d’exercer les pouvoirs qui sont les
vôtres pour empêcher un tel traitement inhumain.
Puis-je vous rappeler que la Cour européenne des droits de l’homme a
reconnu, le 7 juillet 1989 (Soering C. Royaume-Uni), que cette
disposition interdit l’extradition vers un pays étranger d’une personne
si celle-ci est susceptible d’y être victime de torture.
Dans l’espoir que vous prendrez les mesure nécessaires je me permets ici
de rappeler le serment que vous avez prêté :
” Je veillerai à ce que des convictions politiques ou philosophiques,
des considérations de classe sociale, de race, d’ethnie, de nation, de
langue, de genre, de préférence sexuelle, d’âge, de maladie ou de
handicap n’influencent pas mon attitude envers mes patients. Je
respecterai la vie et la dignité humaine.”
Situation des mal nommé.e.s «Transmigrant.e.s » dans les centres fermés [05/04/2019]
Il est à nouveau observé que dans les centres fermés, certains assistants sociaux (AS) jouent de leur influence pour décourager les détenu.e.s de signer des prises en charge par les avocats, leur promettant une libération rapide « si ils/elles ne prennent pas d’avocats »
Ceci empêche un “recours en extrême urgence” qui dans la majorité des cas permet leur libération.
Remarque d’une avocate : « le fait de prendre un avocat ne peut nullement retarder le processus de libération de vos amis. Il s’agit d’une fausse rumeur qui circule. Les AS promettent parfois une libération afin qu’ils ne prennent pas d’avocat mais le délai de recours court entre-temps. A mes yeux, il s’agit d’une réelle entrave à l’accès à la justice. »
Le but de cette démarche de l’office des étrangers est de les maintenir en détention afin de les expulser. Après cette période de 5 ou 10 jours où un recours en extrême urgence est possible, les avocats et les détenu.e.s se retrouvent dans des situations inextricables où au niveau juridique peu de choses sont encore possibles, et cela devient alors un vrai parcours du combattant pour les libérer ! Le détenu.e risque alors de resté enfermé.e pendant des semaines voir des mois avant d’être in fine, dans la majorité des cas, renvoyé.e.s vers leur pays Dublin ou leur pays d’origine !
Des pressions particulières avec menaces d’expulsion sont subies par certaines nationalités ces mois ci :
-Une vingtaine de Palestiniens ont été arrêtés à l’office des étrangers ou dans leur centre ouvert et enfermés avec menace de renvoi vers leur pays Dublin, ici l’Espagne.
-Plusieurs Soudanais sont maintenus en centre fermé depuis plusieurs semaines avec menace de retour au pays.
Et l’office des étrangers a osé : Un Érythréen a subi une première tentative d’expulsion vers Asmara, Érythrée suite à une réponse négative de sa demande d’asile ! Il a refusé à l’aéroport cette expulsion, suite aux conseils d’une hébergeuse (voir aussi nos conseils ici : http://www.gettingthevoiceout.org/comment-arreter-une-expulsion/). Il était très mal défendu par une avocate fantôme. Une nouvelle avocate a repris le dossier.
Notre bilan ce 05/04/2019 sur base des informations reçues des avocats et des hébergeurs:
Février : 82 arrestations
11 ont été libéré.e.s sans l’aide d’ un avocat dans les jours qui suivent leur arrestation
47 ont été libéré.e.s suite à l’introduction d’un recours en extrême urgence par un avocat
17 sont toujours en centre ce 05/04, dont une majorité avaient refusé le recours en extrême urgence
7 ont été expulsé.e.s vers leur pays Dublin dans le courant du mois de Mars
Une dame arrêtée en décembre a été expulsée vers le Ghana au mois de Février
Mars : 85 arrestations
7 ont été libéré.e.s sans intervention d’un avocat dans les jours qui suivent leur arrestation
47 ont été libéré.e.s suite à l’introduction d’un recours en extrême urgence par un avocat
31 arrêté.e.s en mars sont toujours emprisonné.e.s ce 05/04 dont 11 qui ont refusé l’aide d’un avocat pour le recours en extrême urgence.
Au vu de ces chiffres, nous ne pouvons que conseiller à nos amis enfermés de prendre très rapidement (dans les 5 ou 10 jours selon leur dossier) un BON avocat (!!certains AS essaient parfois d’imposer des “avocats fantômes”!!) que nous pouvons conseiller (gettingthevoiceout@riseup.net).
Michèle et Franck, référents centres fermés et gettingthevoiceout
2019:Stoppons la troisième tentative d’expulsion d’un Srilankais !
Monsieur P. est un jeune homme qui vient d’avoir 26 ans il y a deux semaines. Il est originaire du Sri Lanka, pays dans lequel il ne veut plus aller.
« In Sri Lanka, my life is in danger. I don’t want to go back, there are big risks. »
Il a reçu un ticket lui annonçant qu’il subira sa troisième tentative d’expulsion ce lundi 1er avril à l’aéroport de Zaventem. La panique s’entend dans sa voix lorsqu’il nous dit : « Please sir help me. Going to my country is big problem. Sir please help. »
Il sera expulsé demain matin à bord d’un avion de Brussels Airlines vers Accra au Ghana, avant d’être déporté jusqu’au Sril Lanka.
Son vol : Brussels Airlines SN277 à Zaventem Airport.
Heure du décollage : 10h40
Nous pouvons aller à l’aéroport pour alerter les passagers qui se trouveront dans le même avion et qui peuvent s’opposer à cette expulsion uniquement en refusant de s’attacher et se levant.
Il faut être à l’aéroport à 8h40, si vous pouvez être présent, merci de nous le communiquer sur www.gettingthevoiceout.org et de témoigner par la suite.
Vol collectif d’expulsion vers la Guinée, la RDC et le sénégal ce mardi 26/03/2019
Quelques personnes dans les différents centres fermés nous apprennent qu’ils seront mis sur un « vol spécial » pour être expulser vers leurs pays d’origine, pour certain.e.s la République démocratique du Congo, pour d’autres la Guinée, pour d’autres encore le Sénégal …
Il est possible que ce soit un vol organisé sous sous l’égide de FRONTEX (http://frontex.europa.eu/operations/return/) et que d’autres personnes venant de pays Schengen feront parties de ce vol et seront amenés au 127bis ou directement à l’aéroport.
IElls seront d’après les informations données transféré.e.s ce lundi dans la soirée de leurs centres fermés à Vottem, Bruges et Mersksplas vers le centre 127 bis près de l’aéroport.Les vistes au 127bis ont été supprimés ces dimanche et lundi pour mettre le dispositif en place.
L’ avion s’envolerait de l’aéroport militaire de Melsbroek Chaussée de Haecht 138 à Steenokkerzeel ce mardi à 10 h30….
Monsieur B, originaire du Congo Brazza réside depuis plusieurs mois au centre fermé de Vottem. Il va subir sa deuxième tentative d’expulsion ce vendredi 22 mars.
Monsieur avait été condamné et est passé par la case prison puis a été transféré au centre fermé en vue de son expulsion. L’avocat a introduit tous les recours possibles. Il a lui-même introduit une deuxième demande d’asile à partir du centre.
Monsieur a 33 ans et sa famille est ici (père, frères, soeurs), toutes ses attaches sont ici.
Allons à l’aéroport pour alerter les passagers, et la compagnie aérienne.
Vol : ET729 vendredi 22 à 22h30, Ethipian airlines vers Adis Abeba, ensuite, transfert vers Brazzaville.
Il faut être à l’aéroport à 20 heures 30, si vous pouvez être présent, merci de nous le communiquer .Au num 0484O26781
NON A LA DOUBLE PEINE STOP DEPORTATION
Et campagne de fax, tel, mail :
A la compagnie aérienne et à nos décideurs actuels:
Le vol collectif du 19/03 aurait lieu sur un vol commercial. Au moins 3 y seraient inscrit……..Le vol serait SN3727 de 14h35…D’autre infos suivent
Message d’un détenu par SMS:
“We need to do something . We run from Gaza the big prison to smaller prisons in Europe.Human rights should all do something.We can not go Spain for harder situations than here and we will start counting days again.”
Update: 16/03/2019:
Un homme Palestiniens, enfermé à merkspals, vient de m’appeler, lui et son ami vont entamer une grève de la faim demain, il me dit que 2 amis a lui en ont entamé une hier et ont été mis à l’isolement, sans téléphone
Quelqu’un pour leur rendre visite? ———————————————————————————————————————————————-
16/03/2019: Depuis fin janvier, des Palestiniens en demande d’asile et résidents en centre ouvert ont été arrêtés à l’office des Étrangers (lors d’un rendez vous) et sont détenus en centre fermé en vue d’une expulsion.
Ils ont reçu l’annexe 26 quater qui atteste qu’ils doivent retourner dans leur pays Dublin , là où ils ont donné leurs empreintes ou fait une demande d’asile. Pour une majorité d’entre eux, il s’agit de l’Espagne.
L’Office a mis sur pied une déportation collective vers l’Espagne ce 19/03/2019, à laquelle une majorité de ces Palestiniens, arrêtés fin janvier/début février, feront partie .
C’est la première fois, à notre connaissance, qu’un vol collectif est organisé vers un pays Dublin. Ces expulsions collectives ont généralement lieu par vol militaire à partir de l’aéroport militaire de Haren. Les expulsés sont escortés par des policiers ( 2 par expulsé).
De nouvelles salves d’arrestations à l’office ont actuellement lieu, toujours de Palestiniens dublinés. D’après certaines informations, l’office n’hésite pas à aller chercher certains d’entre eux dans leur centre ouvert si ils ne se sont pas présentés à leur rendez vous ….
Prévenez vos amis Palestiniens !
Non au « dublinage » Liberté de circulation et d’installation pour tous et toutes !
—————————————————————————————————
Informations urgentes pour les Palestiniens demandeurs d’asile en procédure Dublin à diffuser
Nous apprenons que plusieurs dizaines de Palestiniens ont été arrêtés depuis janvier 2019 lors de leurs convocations a l’OE parce qu’ils étaient en procédure Dublin.
Un vol collectif est prévu pour l’Espagne ce 19/03/2019 pour ceux arrêtés en janvier ou février, et qui sont dublinables vers l’Espagne. Il faut qu’ils préviennent leur avocat d’urgence.
Pour ceux arrêtés récemment, l’office des étrangers doit attendre le délai de 6 semaines avant d’avoir une réponse de l’Espagne. Ils ne devraient pas être expulsés via ce vol collectif. Il est important malgré tout de prévenir leur avocat également !
Pour ceux qui sont encore en liberté et/ou en centre ouvert et qui sont Dublinable, renseignez vous auprès de votre avocat ou du HUB/ gare du Nord ou Sisa avant d’aller à une convocation à l’OE.
Pour ceux qui ne se rendent pas à leur convocation à l’Office : sachez que l’OE peut envoyer la police pour les arrêter en centre ouvert ou à leur domicile connu.
Février 2019: B., arrivé au Caricole, directement depuis l’aéroport, en octobre 2018, il est resté 3 mois dans le centre.
Il témoigne de l’inaction du service social, « les gens, ici, ils font 4-5 ou 6 mois et rien ne change », « si tu veux voir la directrice pour
quelque chose, tu dois l’écrire et elle accepte ou pas… ».
A l’intérieur aucune solidarité, ni humanité n’est permise par les agents :
« on a amené un aveugle, c’est les habitants du centre qui l’aidaient à se déplacer, à manger, après, on lui a pas laissé le temps de prendre un avocat, ils l’ont renvoyé »…
“On a entendu le Monsieur crier : aidez-moi », « les agents nous ont empêché de l’aider et 5 hommes ont pris ce Monsieur… »
Il souligne aussi l’incompréhension des décisions par les détenus, « après on te prolonge, tu vas rester encore au centre », ou on te renvoie
« avec la police fédérale et personne ne sait ce qu’il se passe de ceux qui sont renvoyés… »
« il y avait une femme, de l’E., elle a été renvoyée et on a appris qu’elle a été arrêtée à son retour … »… « alors tu stresses et ça fait
des problèmes »…
« Nous rentrons avec une mauvaise image de la Belgique, parce que moi quand j’ai choisi de venir en Belgique, je pensais qu’elle allait
vraiment me protéger et me mettre à l’abri… »,
” ici c’est pire qu’une prison, c’est pas normal ».
Mars 2019: Salut, je suis un jeune Africain qui fait ce témoignage pour essayer d’expliquer ce qu’on vit dans les centres fermés, précisément en Belgique. Je préfère être anonyme pour plus de sécurité. Ce témoignage est aussi un appel à l’endroit de tous ceux qui ont un coeur et qui veulent nous aider, nous qui sommes enfermés juste parce qu’on voulait demander l’asile ou la protection.
Depuis plus de 70 jours enfermé, privé de liberté.
Triste de savoir qu’on fait semblant de nous aider, pourtant ce n’est pas le cas. Je m’explique. Tout est planifié. On nous donne des avocats dont on ne sait pas si oui ou non ils veulent nous aider. Ceux parmi nous qui ont les moyens de prendre les avocats privés ont plus de chance. Nous qui n’avons pas les moyens, c’est difficile.
Triste de savoir qu’en deux mois, il n’y a que deux Africains qui ont eu positif (c’est-à-dire obtenu le statut de réfugié), et quelques libérations. Sur une échelle de 100%, juste 20% ont la libération, le reste sont refoulés.
Une fille ayant passé sept mois ici a été refoulée et à son retour elle a été emprisonnée. Certains sont exilés dans d’autres pays africains.
Je n’ai jamais commis de crime mais je suis menotté au tribunal comme un criminel juste parce que je demande qu’on me libère pour continuer ma procédure. Menotté, enfermé dans une cellule.
Nous sommes six dans notre chambre, nous ne parlons pas la même langue. Il y a des heures pour se raser, se coiffer, manger et aller au milieu de la cour, toujours avec des surveillants pour nous surveiller, pour ne pas qu’on fuie.
Pourquoi fuir, on a fui chez nous pour venir chercher de l’aide et on refuse de nous aider. Je crois que si on nous aidait réellement, personne n’aurait envie de fuir.
Moi, à mon arrivée à l’aéroport, le policier qui m’a interpellé a juré de me faire retourner de là où je suis.
L’Office des étrangers fait tout pour nous faire retourner chez nous. Je n’ai plus de toit chez moi, je n’ai plus mes parents en vie, mais ils veulent me faire retourner. Pourtant ma vie est menacée. Je demande une seule chose, de l’aide, la protection.
Il y en a des choses qui se passent dans les centres. Beaucoup d’injustice, je vous jure. La seule chose qui est respectée c’est les droits de l’homme pour masquer leurs injustices.
Parce qu’en montrant aux yeux du monde que nos droits sont respectés, les gens ne sauront pas ce qu’il se passe réellement ici. Comment en pleine procédure on te donne un billet retour pour retourner chez toi. Pas la moindre liberté. On est contrôlés avant de manger, avant de dormir, au réveil, constamment contrôlés.En vérité, s’ils faisaient tout pour nous aider personne n’aurait envie de fuir parce que nous nous sentirions en sécurité. Mais on stresse toujours, à tout moment. Chaque heure, chaque seconde, chaque minute. À tout moment ils peuvent nous faire retourner. S’ils ne veulent pas de nous, qu’ils nous envoient vers d’autres pays tels que la France, l’Italie, etc… pour qu’on fasse nos recherches.
Pardonnez-moi pour les fautes d’orthographe, je n’ai pas fait de longues études mais s’il vous plaît n’ignorez pas ce témoignage. On a réellement besoin d’aide. Je vous remercie.
06/O3/2019: Appel de la Voix des Sans-Papiers (VSP) de Bruxelles
Un de nos camarades, Diallo Ahmad Bailo, a été arrêté le 25/12 vers la gare du Nord puis transféré à Vottem. Depuis le 11/2, il avait des maux de ventre et réclamait un médecin: comme solution, le 15/2 ils l’ont mis en isolement le qualifiant de simulateur (il avait subi une opération au ventre en novembre).
Dans cette solitude, ce manque de justice, cette maltraitance personnelle et structurelle, malgré les alertes qu’on a lancées auprès de son avocat, rien n’a changé, il a décidé de mener une autre forme de lutte: la grève de la faim qu’il a commencée le 15 février pour attirer l’attention sur cette administration pénitentiaire robotisée (Vottem existe depuis 20 ans),répondant au gouvernement belge, qui n’en a rien à foutre de sa personne, ce combattant infatigable, toujours présent pour défendre la justice sociale, l’égalité, la dignité, la liberté.
On n’a plus le droit de réclamer nos droits et d’être considérés comme des êtres humains. Devons-nous subir et accepter cette injustice qui est la suite modernisée de la traite négrière? Nous avons assez subi, il est temps de changer la donne.
« Mon nom à moi c’est Diallo Ahmad Bailo. Je suis en centre fermé depuis le 25 décembre 2018, au centre fermé Vottem, à Liège. Je suis en Belgique depuis janvier 2014, je suis sans papiers depuis janvier 2014. Comme je suis sans papiers, ils m’ont surnommé “illégal”.
Normalement je suis né en Mauritanie mais mes parents sont d’origine guinéenne, de Guinée-Conakry. Mais moi, je suis né en Mauritanie. J’ai eu des informations hier avec mon avocat, l’Office des Etrangers voulait contacter l’Ambassade de la Guinée pour m’expulser vers la Guinée, mais moi je connais rien, presque rien du tout, de la Guinée. Je voulais qu’on m’expulse vers la Mauritanie. Par rapport à ma santé aussi : je suis malade depuis très longtemps. J’ai tout fait pour ne pas être expulsé mais je vois qu’il y a pas d’autre solution. [C’est toujours sans manger mais] j’ai arrêté de faire la grève de la faim, parce qu’au niveau de ma santé, je suis malade des fois (du foie?), je ne peux pas faire grève de la faim pendant longtemps. Comme ils ne m’ont pas libéré, j’ai arrêté de la faire [la grève de la faim].
Ici dans le centre fermé c’est pas comme dehors tout à fait les services médicaux, c’est juste te donner du paracétamol pour les maux de tête. C’est juste ça, il n’y a pas de service médical tout à fait normal comme si tu es libre dehors.
A l’intérieur, moi je suis là à l’isolement depuis 2 semaines, je suis tout seul dans une chambre. Je sors 30-40 minutes par jour, je prends une douche par jour. Il y a 3 repas par jour, il y a la télévision, mais je suis en isolement depuis deux semaines….
Depuis 2 semaines je dors pas, j’ai beaucoup de stress, beaucoup de cauchemars.
Il n’y a que la sécurité qui vient à chaque fois, je ne vois pas d’autres personnes. Je ne communique avec aucune autre personne. Ah, vraiment les autres travailleurs, ils sont pas tout à fait ouverts, seulement “bonjour”, “bonjour” et fini. Ils sont pas tout à fait ouverts. Pour moi c’est des gens, presque des racistes. Ils ne parlent avec personne, même pas “bonjour”, d’autres personnes te disent « bonjour », d’autres ils passent comme s’ils ne voient rien.
134 avenue Franklin Roosevelt 1050 Bruxelles, Bruxelles
[plus d’infos sur FB]
Manifestation de solidarité aux Soudanais(es) détenu(e)s en centres fermés et de soutien aux manifestations au Soudan contre le régime en place organisée par des Soudanais en Belgique.
Pour exprimer notre solidarité avec les manifestation actuelles au Soudan et de dénoncer la crise et la situation des migrant(e)s soudanais(es) en Belgique, les organisateurs et organisatrices vous invitent à manifester devant l’ambassade du Soudan le samedi 09/03/2019 à Bruxelles à 14h00 (134 Avenue Franklin Roosevelt, 1050 Ixelles).
Ces dernières semaines, de nombreux Soudanais(es) ont été arrêté(e)s puis détenu(e)s dans des centres fermés en Belgique. Certain(e)s ont entamé une grève de la faim, notamment pour protester contre la violence utilisée pour les forcer à donner leurs empreintes digitales. Comme toujours dans cet espace carcéral, s’en est suivi une importante répression (isolement, transfert vers d’autres centres,…).
Tant en Belgique qu’au Soudan, les Soudanais(es) résistent et luttent pour leurs droits, contre la dictature de plus en plus violente là-bas, contre la répression des migrant(e)s et leur détention arbitraire en centres fermés ici…
Allons leur témoigner notre solidarité, les supporter dans leur lutte !
Liberté de circulation pour toutes et tous !
Non aux centres fermés! Non à la répression des migrants! Non à la dictature! Soutien à la résistance organisée au Soudan et en Belgique!
**************************************************************************** Release from initiative of solidarity of Sudanese asylum seekers in close centers in Belgium
We invite you for demonstration in front of Sudanese embassy Saturday 09 / 03 / 2019 in Brussels at 14h00 o’clock in order to express your solidarity with the current Sudanese uprising and shed light of Sudanese refugees crisis in Belgium and also shed light for the worst situation of Sudanese refugees in close center in Belgium.
In fact, these past weeks, many Sudanese have been arrested and detained in closed centers in Belgium. They went on hunger strike to protest against violence used to force some of them to give their fingerprints. This strike was then highly repressed (deportation to other center, isolation,…).
Both in Belgium and in Sudan, Sudanese resist and fight for their rights, against the increasingly violent dictatorship, against the repression of migrants.
No to closed centres! No to repression of migrants! No to dictatorship! Support for the resistance that is organised in Sudan and in Belgium! **************************************************************************** بيان من مبادرة دعم طالبي اللجوء السودانيين المحتجزين بالمراكز المغلقة ببلجيكا
في الأسابيع الأخيرة تم اعتقال العديد من السودانيين ووضعهم في مراكز مغلقة في بلجيكا. وهم الان ينفذون إضراب عن الطعام مع معتقلين آخرين للاحتجاج على العنف الذي تعرضوا له ووضعهم في مراكز مغلقة بدون مراعاة حقوقهم الأساسية بوضعهم في ظروف صعبه دون الاتصال بالمحامين ودون معرفة الرأي العام عن أوضاعهم العامة والصحية سواء في السودان أو بلجيكا. لذا فهم يواجهون وضعاً مشابها للقمع والديكتاتورية ببلجيكا كما في السودان ، كما أن قمع طالبي اللجوء السودانيين داخل المراكز المغلقة ببلجيكا يعتبر أقوى لذلك يدعوكم عدد من نشطاء حقوق الإنسان البلجيك والسودانيين لدعم المبادرة بالحضور والتضامن مع الشعب السوداني وقضية طالبي اللجوء السودانيين ببلجيكا والمشاركة في المظاهرة المقرر لها أمام السفارة السودانية ببروكسل يوم السبت الموافق 9 مارس 2019 في تمام الساعة الثانية بعد الظهر ولنقلها معا لا للمراكز المغلقة لا لقمع المهاجرين وطالبين اللجؤ والمواطنين السودانيين ببلجيكا أو السودان. هذا بالإضافة لدعم المقاومة والانتفاضة السلمية القائمة حاليا بالسودان التي ترفع شعار حرية سلام وعدالة والثورة خيار الشعب التي من أجلها حتى الآن قتل عشرات المحتجين السلميين في الخرطوم وبقية المدن السودانية من بين هولاء القتلى عدد من الأطفال ويقدر عدد المعتقلين حتى الآن بالمئات في كل أنحاء السودان .
Février 2019: Audio: appel à l’aide du CRA (Centre de rétention adminisrative) de Coquelles à Calais et vidéo de l’intérieur du centre
“Bonsoir Monsieur
On vous appelle du centre de Coquelles.On est détenus au centre de Coquelles.
Il y a un Erythréen qui s’est suicidé , on ne sait pas s’il est mort ou pas. C’est la troisième fois que quelqu’un se suicide pendant une semaine.
Merci monsieur,
depuis le centre de Coquelles à Calais. SVP C’est un SOS
…. SVP…”
Et vidéo de l’intérieur du centre filmé par un détenu
Vol SN277 Zaventem 15/02/2019 11:10 vers Accra 15/02/2019 16:55
Mme T. est enfermée au centre de Bruges depuis le 30/12/2019. Elle voulait prendre l’Eurostar pour passer les fêtes chez des amis, en Grande-Bretagne et a été arrêtée à la gare. Elle vivait depuis plus d’un an aux Pays-Bas, sans jamais avoir régularisé sa situation. Elle ne veut pas retourner au Ghana, où elle vivait dans la précarité.
Rendez-vous à l’aéroport de Zaventem ce 15/02 à 09h10, pour parler aux passagers de ce vol et pour aider Mme T à résister à son expulsion et à son escorte.
Information de vol : vol SN277 Zaventem 15/02/2019 11:10 vers Accra 15/02/2019 16:55
Et courrier, fax, mail à la compagnie SN AIRlines, grande compagnie de déportations vers les pays d’Afrique.
07/02/2019: « J’attendais pour voir le médecin.
Celui-ci ainsi que deux infirmières auscultaient un Soudanais pour une forte douleur à un bras (peut-être cassé). L’homme souffrant était accompagné d’un second Soudanais qui traduisait de l’arabe vers l’anglais. J’attendais mon tour. J’étais dans la pièce à côté et la porte était ouverte. Alors que le médecin demande de bouger le bras, le Soudanais répond qu’il ne peut pas et j’ai entendu une gifle. C’est alors que 4 ou 5 gardien·ne·s arrivent en courant pensant que le médecin avait reçu un coup. En constatant que le médecin n’était pas la victime mais l’auteur de la gifle, les gardien·ne·s se sont mis·es à rire avant de repartir à leurs occupations.»
Les faits:
Jeudi 31/01: Un Soudanais refuse de donner ces empreintes . les gardiens l’ont pris par le force , l’ont jeté par terre et amené au cachot lui faisant mal au bras; L’altercation se passe devant tout le monde dans l’aile B.
Deux autres Soudanais nous disent avoir aussi été obligé de donner leurs empreintes sous la menace.
–Sur la situation à Bruges ils m’ont dit ceci:
La grève de la faim a commencé le 05/02/2019. Général. Pas seulement les Soudanais.
Ils ont protesté contre:
– la libération arbitraire (l’un: libéré immédiatement après l’arrivé,
même s’il avait déjà été arrêté 5 fois – l’autre en prison pour des
mois)
– le racisme du personnel de sécurité privée : aucun respect envers les
Noirs, le personnel s’adresse à eux avec agressivité (en criant)
– les conditions de vie (p.e. une seule douche par semaine)
– de nombreux détentions à long terme dans l’isolement
Un détenu a été détenu à l’isolement pendant 5(!)
jours après avoir demandé des médicaments à la direction….
—M: A bruges Il a refusé de monter pour dormir. A cette occasion, il a été arrêté par violence, par de nombreux gardes (il dit qu’il y en avait une vingtaine) : Son visage pressé contre le sol, un garde lui a mis un pied sur la tête.(L’œil gauche était encore un peu enflé). Les mains attachées au dos. Les pieds attachés. Cellule d’isolement de 2 jours.
Historique de l’action
Vendredi 01/02 Plusieurs Soudanais dans le centre fermé de Bruges sont appelés par l’assistante sociale qui leur annonce qu’ils doivent donner leurs empreintes et demander l’asile. Certains refusent et sont violentés et mis au cachot. Certains codétenus témoins de l’incident sont choqués !
Le WE du 02/02 des nouveaux Soudanais arrivent dans le centre. Ils deviennent nombreux dans le centre
Ce mardi 05/02/2019 on apprend qu’ils ont refusé de manger pour protester contre leurs détentions arbitraires et la violence contre un de leur co-détenu. Suite à ce mouvement tous ont été placés en isolement (cachot)
Ce mercredi 06/02 aucune communication n’est possible avec eux (Toujours au cachot et tél confisqués) On apprend par des avocats que certains sont transférés au centre fermé de Merksplas; procédure habituelle lors de « mouvement « dans les centres.
D’autres semblent être sortis du cachot mais les infos sont très difficiles à récolter.
Le directeur du centre leur aurait dit qu’une liste des noms a ou va être envoyée à l’office et que « si certains sur cette liste ne se tiennent pas à carreau cela va être leur fête » !
Des mouvements des exilés/sans papiers dans les centres fermés/ centres de rétentions/hotspots sont fréquents dans toute l’Europe et à ses frontières. Les exilés pris au piège…protestent contre ses enfermements, contre les conditions de vie dans les centres, contre les politiques migratoires européennes, contre les frontières, etc.
Et chez nous aussi ils protestent très régulièrement, souvent suite à des violences des matons sur l’un d’entre eux ou suite à des arrestations massives d’une nationalité précise !
La réponse de l’Office et de n’état contre tout mouvement qui dérange « leur ordre public » ( hébergeurs, chômeurs , activistes,) est la répression pour espérer faire taire les protestataires ! C’est la criminalisation de tout mouvement contestataire.
Lors de mouvement dans les centres fermés tout est fait pour éteindre la contestation, en empêchant toutes communications entre eux et avec le monde extérieur : chantages, mises au cachot, transferts, expulsions, etc.
Comme pour d’autres contestataires poursuivis devant les tribunaux, les résistances dans les centres doivent être soutenues, aidées, encouragées, médiatisées afin qu’un jour elles soient entendues.
Actuellement nous recevons très (trop) souvent des messages d’hébergeur⋅se⋅s nous alertant que leur·s invité⋅e⋅s en centre fermé “ne va·vont pas bien “: effondré⋅e·s, déprimé⋅e·s, désespéré⋅e·s, malade·s, ne mange·nt plus… Certain.e.s se plaignent de racisme du personnel et de pressions diverses.
Sans avoir réellement de témoignages directs des personnes concernées, nous ne pouvons pas en dire beaucoup plus (encouragement aux hébergeur.se.s à nous envoyer des petits articles avec les récits des détenu⋅e⋅s), mais il n’est pas difficile de s’imaginer ce que signifie pour les détenu⋅e⋅s cet enfermement dans l’attente du sort que l’Office des Etrangers leur réserve.
Il nous revient aussi que beaucoup de Soudanais sont sélectionnés actuellement pour être enfermés et qu’il semble que certains soient forcés de donner leurs empreintes et de demander l’asile contre leur volonté, processus que nous avions déjà pu observer l’année passée lorsque messire Francken a tenté d’expulser vers le Soudan. http://www.gettingthevoiceout.org/rafales-de-tentatives-illegales-dexpulsion-vers-le-soudan/
Par contre, le carrousel des entrées et sorties des centres continue:
Petit aperçu des enfermements en janvier 2019 :
131 arrestations signalées par les hébergeur.se.s :
84 arrêté⋅e⋅s et libéré⋅e⋅s quelques jours plus tard dont 11 qui se déclarent mineurs et 3 qui disposent du statut de réfugié dans un pays européen
48 sont toujours en détention ce 02/02
A noter aussi :
Que 15 sont détenu⋅e⋅s pour la deuxième fois, 3 pour la troisième fois, un pour la 5ème fois!
Que les retours Dublin ont été très rares ce mois (3 à notre connaissance).
Que 2 femmes ont été expulsées de force , ligotées et baillonées par leur escorte vers l’Éthiopie (une femme âgée et une femme de nationalité érythréenne) après des séjours de plusieurs mois en centre fermé.
Que beaucoup d’Afghans sont en centre fermé depuis plusieurs mois et que certains ont été expulsés ces derniers mois vers l’Afghanistan.
Continuons à nous battre contre les centres fermés et contre les expulsions
La terre appartient à tou⋅te⋅s,
Brûlons les frontières !
Pour rappel: Déclaration universelle des droits de l’homme
Article 13 1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat. 2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.
17/01/2019: Avis aux hébergeurs ou personnes qui ont un ami.e qui a été arrêté.e : Procédure pour rassembler les informations nécessaires pour l’avocat.
Trop souvent des hébergeurs, appellent un avocat lors de l’arrestation de leur invité.e sans connaître tous les éléments dont l’avocat a besoin.
Pour rappel, nous sommes un tout petit groupe de bénévoles, donc votre contribution est la bienvenue.
En plus vous êtes régulièrement plusieurs à faire une demande à des avocats différents pour la même personne, ce qui complique encore la situation du détenu et des avocats.
Les avocats déjà débordés ont besoin d’informations claires et précises sur la personne incarcérée afin de pouvoir accéder au dossier .
Proposition de démarches à suivre :
Si votre ami.e a été arrêté.e et vous laisse sans nouvelle, essayez de le/la situer en téléphonant aux différents centres fermés ( ici les centres:http://www.gettingthevoiceout.org/quels-sont-les-centres-fermes-en-belgique/ . Commencez par le Centre 127bis où la plupart des migrants transitent en premier. Malgré que ce soient des centres fédéraux, l’usage du néerlandais (sauf pour le Centre de Vottem situé en Région wallonne) facilite l’obtention d’informations… Il se peut que le centre ne veuille pas vous répondre ou qu’il ne retrouve pas le nom de votre ami sur les listes. Bien souvent, votre ami.e a donné un autre nom ou le centre a mal retranscrit son nom ou l’a inscrit sous un autre nom. Pire même il n’a peut-être même pas été encodé (oui, ça arrive !). Ne vous découragez pas : Avec nos listes des personnes enfermées et les numéros de téléphone de codétenus, nous pouvons peut- être le/la retrouver. Contactez gettingthevoiceout@riseup.net qui croisera toutes les informations en sa possession et qui vous répondra très rapidement!.
Si votre ami vous signale sa détention, essayez de savoir par ordre d’importance
- Nom de la personne sous lequel elle est inscrite dans le centre (le
plus souvent celui repris sur ses OQT, si il ou elle en a déjà reçus)
- NUM d’identification en 7 chiffres (Office des Etrangers/IBZ/SP), noté
sur leur badge reçu à l’arrivée au centre
- Centre : 127bis, Caricole, Vottem, Bruges, Merksplas,Holsbeek
- Numéro de bloc/ chambre/lit
- Nationalité telle qu’enregistrée par l’Office
- Nationalité réelle si connue
- Date et lieu de naissance
- Date d’arrestation
- Circonstance de l’arrestation
- Lieu d’arrestation (important)
- Nombre d'Ordre de Quitter le territoire
- Empreinte dans quel pays ? (Dublin, demande asile éventuelle)
- Vulnérabilité (malade, problèmes psychologique, femme enceinte, ...)
- Famille en Europe ou en GB , célibataire/marié.e
- Son numéro de tel ou celui d’un.e co détenu.e
- tel et mail de la visiteuse/hébergeuse
Envoyez à gettingthevoiceout@riseup.net toutes les infos, même incomplètes, que vous avez pu obtenir. Si d’autres hébergeurs ont déjà signalé son enfermement, on pourra vous mettre en relation avec cet hébergeur pour compléter les informations et assurer une gestion optimale du dossier par un seul avocat. Au besoin, on pourra tel à un autre détenu.e de l’aile ou votre ami se trouve pour compléter les infos.
Une fois toutes ces informations récoltées on pourra ensemble enfin les communiquer à un avocat qui pourra introduire un “recours en extrême urgence” (REU) dans le délai de 5 ou 10 jours selon le cas à compter du lendemain de la mise en détention , ceci si et seulement si il désire l’assistance d’un avocat.
Gettingthevoiceout pourra vous renseigner des avocats pro deo spécialisés dans ce type de défense. Pour les REU (extrêmes urgence) le tribunal à lieu au Conseil du Contentieux des Etrangers ( CCE) à Bruxelles et tous les avocats sont disponibles pour cette démarche. Par contre, si ils ne sont pas libérés après 5 jours il est préférable de trouver un avocat de la région ou il.elle a été arrêté.e, vu que les procédures se passent devant la chambre du conseil de cette région.
Vous l’aurez compris, il faut absolument éviter de communiquer des informations incomplètes aux avocats et s’assurer que d’autres hébergeurs ne font pas les mêmes démarches pour le/la même ami.e…
Tout cela pour nous simplifier la vie à tou.te.s et assurer un maximum de libérations !
Important aussi en cas de libération : prévenez l’avocat et gettingthevoiceout@riseup.net
Merciii
Les référents des centres fermés de la plateforme : Michèle (Bruges), Gaële et Franck (127bis et Caricole), Valérie (Merksplas), Sophie (Vottem).
gettingthevoiceout@riseup.net
Entre le 4/01/2019 et le 11/01/2019 (8 jours) au moins 100 migrants ont été arrêtés à Zeebruges, Anvers, sur des parkings et dans des camions, dans les trains (même étant porteurs de ticket de voyage) principalement sur la route vers la côte …
50 personnes selon nos chiffres ont été mises en centre fermé . 18 sont depuis libérées grâce à un recours en extrême urgence devant le CCE (conseil du contentieux) contre leur enfermement et/ou leur Ordre de quitter le territoire. D’autres libérations vont suivre.
Le personnel des centres continue à faire le sale boulot de collabo, commandé par leur patron, l’Office des Étrangers.
Les assistant.e.s sociaux continuent à les menacer d’expulsion dès leur arrivée au centre et leur font croire que si iEls prennent un avocat iEls risquent de ne pas être libéré.e.s.
Malheureusement certain.e.s croient ce que l’AS leur dit. Résultat : iEls restent dans le centre sans avocat et sont après quelques semaines expulsé.e.s vers leur pays Dublin, ou pire sont expulsé.e.s vers leur pays d’origine après plusieurs mois de détention.
Ainsi, après 8 mois d’incarcération, une femme et un homme ont déjà subi une expulsion de force et avec escorte ces derniers mois vers l’Éthiopie. La dernière a été expulsée de force ce lundi 07/01/2019. À ce jour (13/01/2019) nous n’avons pas encore de nouvelles de son arrivée à Addis-Abeba !
Plusieurs autres sont menacé·e·s d’expulsion vers l’Éthiopie, pays avec lequel l’Office a trouvé vraisemblablement un accord secret pour faciliter ces expulsions. Une personne a déjà subi 2 tentatives d’expulsion et est dans une état déplorable, la troisième tentative arrivera rapidement. Tenez-vous prêt·e·s! http://www.gettingthevoiceout.org/comment-arreter-une-expulsion/
Il semble que la compagnie ETHIOPIAN AIRLINES est la compagnie qui collabore à ces expulsions.
EMPÊCHONS TOUTES LES EXPULSIONS PAR TOUS LES MOYENS LIBÉRONS-LES TOU·TE·S
17/12/2018: Le carrousel des enfermements/ libérations d’exilé.e.s attrapé.e.s dans les gares et parkings dans tout le pays continue.
Rien qu’en novembre, 73 arrestations nous ont été signalées par les hébergeur.se.s, dont 60 ont été libéré.e.s dans les jours qui ont suivi, en général grâce à l’intervention rapide d’avocats qui introduisent un recours en extrême urgence au CCE.
Parmi les exilés en transit en Belgique on compte à ce jour, basant nos chiffres sur les annonces des hébergeurs de la plateforme
au centre fermé 127bis : 35 exilés de passage enfermés
au centre fermé Caricole : 3
au centre ferlé de Bruges : 51
Au centre fermé de Merkplas : 7
au centre fermé de Vottem : 8 enfermés
Et 12 exilés à notre connaissance ont été mis en prison
L’office des Étrangers à la manœuvre :
-Pour éviter ces recours, une des stratégies de l’Office est de faire dire par leurs travailleurs dans les centres fermés que se faire défendre par un avocat empêchera leurs libérations.
Remarque d’un avocat : « il est important d’avertir que certaines AS prétendent qu’une libération sera possible pour autant qu’ils ne prennent pas d’avocat. Ceci est bien évidemment totalement faux. »
Parole d’une hébergeuse : » la rumeur court dans les centres fermés que tes chances sont moindres de sortir si tu prends un avocat et donc ils ne signent pas le fameux papier de décharge. »
Dans les faits , l’absence d’un avocat empêchera le recours à leur arrestation devant le CCE. L’exilé.e restera enfermé en vue d’une expulsion dans les semaines qui suivent…
-Une autre manœuvre de l’Office est de faire barrage aux informations sur la présence de personnes enfermées dans les centres. Pour exemple, 8 Syriens étaient enfermés au 127 bis . L’accueil du centre confirmait à plusieurs reprises qu’ils n’étaient pas là. Grâce à la persévérance d’hébergeurs et d’avocats on a pu retrouver leur trace (oui ils étaient bel et bien au centre!) et un recours a été introduit dans les temps pour la majorité d’entre eux….
Témoignages:
Quelques témoignages parmi d’autres qui nous arrivent des centres fermés sur la violence utilisée lors des enfermements et expulsions sur des sans papiers ou demandeurs d’asile :
Témoignage 1 : Un homme enfermé au centre fermé de Vottem nous raconte : « Ils sont venus le chercher pour le mettre au cachot pour une première tentative d’expulsion. Il n’avait pas été prévenu et n’a pu prévenir personne. Il était assez confiant puisqu’il avait été libéré pour la 3ème fois par le tribunal. Le lendemain matin une dizaine de policiers sont venus le chercher dans son cachot, l’ont ligoté et amené à l’aéroport. Il a été expulsé sous contrainte vers son pays d’origine. »
Témoignage 2 :
« J’ai été amené à mon ambassade pour obtenir un laissez passer en vue de mon expulsion. L’ambassade a refusé. Suite à cela l’office a pris rendez-vous dans trois autres ambassades : le Cameroun, Centrafrique, Burkina Faso. Ils veulent vraiment se débarrasser de moi ! »
Témoignage 3 :
On a reçu plusieurs témoignages de codétenus dans le centre fermé Caricole au sujet de l’expulsion d’une femme :
« L’AS est venue lui dire tu prends tes affaires et tu pars à l’aéroport »
« C’était sa première tentative et elle n’avait pas été prévenue »
« On l’a isolée la nuit pour lui faire respirer un gaz dans son sommeil pour qu’elle ne proteste pas lors de son expulsion » ( à confirmer)
L’avocate était stupéfiée qu’ils aient osé l’expulser ainsi. Elle compte faire un recours à la CEDH (Cour européenne des droits de l’homme).
Face à la répression et à la machine à déporter : organisons-nous contre l’état et les frontières ! Face à un état qui rafle, déporte et réprime : organisons nous !
Video et témoignage d’une rafle à la gare d’Ottignie ce 17/12/2018 et arrestation du témoin: VIDEO
“Soirée du 17 décembre 2018 : j’ai pris le train à Bruxelles (départ à 18h56 gare de Luxembourg) ce lundi soir pour me rendre à Gembloux. Arrivé à Ottignies vers 19h15, le train s’arrête plus longtemps que prévu. Curieux, je relève ma tête de mon téléphone et j’aperçois une personne typée ‘Afrique de l’Est’ tenue au bras par un policier. Je regarde sur le quai et je constate que des policiers sont en train de descendre du train de nombreuses personnes, majoritairement des mineurs, le sac de couchage sous le bras et l’air apeuré, apparemment tous sans papiers.
Je demande ce qu’il se passe au policier, qui me répond agressivement « cela ne vous regarde pas ». Je commence à filmer la scène et peu de temps après, le contrôleur vient vers moi. Il nous insulte moi et un autre passager : « tu fermes ta gueule », « connard », « sale gauchiste va », dit « je travaille, je suis Belge, MOI », et me menace à plusieurs reprises : « je te pète ta gueule », si je n’arrête pas de filmer. Je me déplace vers l’avant du wagon afin d’avoir une meilleure prise sur la scène.
Un policier me demande d’arrêter de filmer, me stipulant que je n’ai pas le droit de filmer l’opération. Je lui rappelle qu’on a le droit de filmer les opérations policières. Le policier me confisque alors mon GSM et, sans m’avoir demandé préalablement de quitter le wagon, me descend violemment du train en m’étranglant à la gorge. Il me passe les menottes en me planquant contre le mur et m’annonce que je suis en état d’arrestation. Je conteste le caractère abusif de l’arrestation et demande les motifs, il ne me les donne pas. Il me répond alors « Ils ne payent pas leurs impôts, ils viennent ici pour nous voler notre argent, c’est vous qui avez tort de vouloir les laisser libre ». Je conteste ses propos en lui disant qu’il n’a pas à donner son avis politique durant ses fonctions, je redemande à être libéré et réitère la question pour comprendre les motifs de mon arrestation. Il m’empoigne alors et me met face au chien policier en me menaçant de me jeter sur le chien si je continue à poser des questions. Il me plaque à nouveau contre le mur et il me menace de me casser la figure si je continue à me faire remarquer.
Dans le même temps, les autres policiers s’occupaient des migrants. Certains s’étaient encourus sur les voies, profitant de la distraction de mon arrestation pour s’enfuir. Les policiers s’interrogeaient pour savoir s’ils allaient les rattraper, et le chef répond alors « non, c’est bon, on en a déjà un bon paquet ». Les policiers criaient aux migrants qui étaient toujours arrêtés avec des phrases du type, je cite : « Tous en ligne les mains contre le mur, on appelle ça la méthode Gestapo ici, vous n’avez pas connu ça, hein, dans votre pays ? ». Je suis ensuite mis dans un fourgon et emmené au commissariat d’Ottignies-Louvain-La-Neuve, et je passe une bonne heure en cellule. Ils refusent de me donner une feuille détaillant mes droits, ils refusent de me donner à boire et à manger. Ils refusent que je passe un coup de fil à un proche et appellent eux mêmes chez moi pour signaler que je suis en garde à vue pour trouble à l’ordre public dans des circonstances impliquant des migrants, sans donner plus de détails.
Après une heure, moi toujours sous état de choc, ils me font signer une fiche d’arrestation administrative dans laquelle, si je me souviens bien, il est indiqué que j’ai été arrêté pour trouble à l’ordre public.
Je subis également des menaces comme quoi ils alourdiraient mon PV en y ajoutant « calomnies et diffamation » si je sortais dans la presse ou si je portais plainte au comité P. À 20H30 je suis libéré, sous le choc de ce qui vient de m’arriver.
Aujourd’hui, le #Stansted15 a été reconnu coupable par la Cour de Chelmsford.
Dans une déclaration, les activistes déclarent:
“Nous ne sommes coupables de rien d’autre que d’intervenir pour prévenir le mal. Le véritable crime, ce sont les vols d’expulsion lâches, inhumains et à peine légaux du gouvernement et le recours sans précédent à la loi contre le terrorisme pour réprimer les manifestations pacifiques. Nous devons contester cette utilisation choquante d’une législation draconienne et continuer d’exiger la fin immédiate de ces vols charters d’expulsion secrets et la tenue d’une enquête publique indépendante sur l'”environnement hostile” du gouvernement.”
“La justice ne sera pas rendue tant que nous ne serons pas disculpés et que le ministère de l’Intérieur ne sera pas tenu responsable du danger qu’il fait courir aux gens tous les jours. Il met en danger les gens lors des raids de l’aube sur leurs maisons, dans les centres de détention et lors de ces vols brutaux. Le système est hors de contrôle. C’est injuste, injuste et illégal et il faut y mettre fin.”
Restez à l’écoute pour les actions de solidarité et de soutien.
Novembre 2018: Des militant.es ont dénoncé les pratiques abjectes de l’Office des étrangers et ont manifesté leur soutien à toutes les personnes migrantes.
“L’office des étrangers a le pouvoir de décider arbitrairement de l’enfermement, de la libération ou de la déportation des personnes migrantes”.
Photo d’un détenu à sa sortie et remarque de son hébergeuse: “Ils l’ont relâché en lui indiquant la direction de la gare, sans aucun papier. Il est arrivé comme ça, avec deux numéros au poignet (l’un mis par les flics, l’autre au centre.)”
19 personnes ont été amenées à la police fédérale à Steenokkerzeel pour identification. Elles ont presque toutes été libérées, avec ou sans avocat, après 4 jours d’enfermement. Un dernier a été libéré ce 21/11/2018 et un “pas de chance” reste détenu. Il refuse l’aide d’un avocat
M – récit des arrestations à Arlon dans la nuit du 13 au 14/11/18
Dans la nuit du 13 au 14 novembre, nous sommes montés dans un camion. Vers 6 heures du matin, le chauffeur s’est réveillé. Il a dû sentir notre présence parce qu’il a ouvert la porte et nous a trouvés. On est descendus et il a appelé la police.
On était quatre. On s’est enfoncés dans la forêt, là où on peut dormir. Deux sont restés un peu à l’arrière. Ceux qui dormaient déjà là n’ont pas senti quand on est arrivés. Quand les deux autres nous ont rejoints, ils nous ont prévenus que la police arrivait.
Quelqu’un a dit que ça ne servait à rien de courir et d’essayer de s’enfuir, que le problème resterait le même. Deux policiers sont arrivés, puis deux de plus et deux de plus, et ainsi de suite … La police a demandé à tout le monde de mettre ses chaussures. Ils nous ont répartis dans quatre fourgonnettes et trois voitures et nous ont emmenés jusqu’au comissariat d’Arlon.
Là, ils nous ont fouillés, puis mis en cellule par trois pendant trois heures. Chacun a reçu un numéro sur un bracelet accroché au poignet.
Quand un policier est venu, on a entendu quelqu’un qui frappait sur la porte d’une cellule. On a dit au policier que cette personne demandait de l’eau parce qu’elle avait un problème au rein. Le policier a répondu que dans 10 minutes, il pourrait sortir et boire.
Ils nous ont emmenés jusqu’au centre de l’aéroport dans un grand bus escorté entre deux voitures de police. Nous avons reçu une bouteille d’eau et un sandwich au fromage.
Au centre, ils nous ont à nouveau fouillés (en slip), puis remis en cellule par quatre. Une personne en civil parlait arabe. Elle a demandé nom et nationalité, puis elle m’a fait signer un papier. Je ne sais pas s’il était en français ou en néerlandais. J’ai signé sans demander ce qui était écrit. Celui qui parlait arabe m’a dit que c’était une simple formalité d’entrée dans le centre. Là aussi, un bracelet portant un numéro a été accroché à chaque poignet.
Après une heure environ, un policier est venu me chercher. Dans une salle, il a pris mes empreintes et une photo de moi. Puis, il a fait la même chose pour tous les autres.
Le lendemain, vers 11-12 heures, un policier nous a appelés, moi et un autre. Ils nous a dit : « Vous êtes libres. » Il a ouvert la porte du centre : « Au bout de la rue, à gauche, après une demi-heure de marche, tu trouveras la gare… » On a marché et on a pris le train pour rentrer à Bruxelles. D’autres qui ont été relâchés ensuite ont été déposés devant l’Office des étrangers.
LIBERTE DE CIRCULAION ET D’INSTALLATION POUR TOU.TE.S
Update 27/11/2018: M a été expulsé. On a plus de nouvelles de lui. Deux des personnes présentes à l’aéroport ont été arrêtés dés leur arrivée à l’aéroport par des policiers en civil et maintenus au commissariat pendant une heure, le temps que les passagers du vol aient embarqués. Nous devrons être plus discret dorénavant.On peut en tout cas en conclure que les autorités ont peur de l’effet de notre intervention auprès des passagers!
———————————————————————–
M, 21 ans, un Hazara, peuple persécuté en Afghanistan est arrivé en Belgique en 2015 . Son père, sa mère et son frère sont décédé en Afghanistan. Il a fait une demande d’asile à son arrivée en Belgique qui lui a été refusé. L’Office des Étrangers va essayer de l’expulser ce lundi 26/11/2018 vers Kaboul via Istamboul par la compagnie Turkish Airline.
Même si c’est sa première tentative d’expulsion il y a une grand probabilité que cette expulsion sera sous escorte. M a fait une tentative de suicide et l’office préfère s’en débarasser le plus rapidement possible. Son avocat a réintroduit une demande d’asile ce vendredi 23/11/2018, dont il n’apprendra sans doute la recevabilité qu’à l’aéroport.
M ne veut et ne peut retourner en Afghanistan ou il n’a plus personne. Son réseau social est en Belgique et il parle déjà parfaitement le Néerlandais
Il demande de l’aide pour empêcher cette expulsion.
Rendez vous à l’aéroport ce lundi 26/11/2018 à 13h 15 pour expliquer aux passagers la situation de M et leur expliquer qu’ils peuvent refuser cette expulsion sur leur vol!
Vol Turkish airline TK1939 Istanbul 15 h 15
D’autres Afghans sont dans la même situation que M dans nos centres fermés et risquent l’expulsion.
——————————– Lettre ouverte à Charles Michel, Premier ministre, et à Theo Francken,Secrétaire d’État à l’asile et à la migration : Cessez l’expulsion de
le retour demandeurs d’asile afghans, même indirectement vers l’Afghanistan
Comme tant de mères, tutrices, militantes et accompagnatrices belges des demandeurs d’asile afghans en Belgique, je suis très préoccupée par le
rapatriement prévu de 2 jeunes Afghans les prochains jours.
Je souhaite par la présente partager mes raisons d’inquiétude avec vous étant donné les dangers que courent ces garçons vulnérables à leur
retour.
Monsieur Michel, Monsieur Francken, je sais qu’il vous a été communiqué des informations concernant l’état de sécurité en Afghanistan et,
fréquemment, un avis indiquant qu’un retour en Afghanistan serait sûr.
La réalité malheureusement est différente. Le gouvernement afghan n’est pas en mesure d’assurer la sécurité des millions d’habitants de son
pays, et il ne lui est pas possible de garantir la sécurité des personnes qui seraient renvoyées dans ce pays. En effet, ce gouvernement
perd chaque jour du terrain face aux Talibans et à ISIS, voir le récent rapport de “l’Inspecteur général spécial pour la reconstruction de
l’Afghanistan (SIGAR)” “Le gouvernement afghan ne contrôle ou n’influence actuellement que 55,5% des districts du pays, ceci représente le niveau le plus bas enregistré depuis le début de le début du contrôle des districts par SIGAR en novembre 2015 “.
Un exemple récent de la dégradation de la situation sécuritaire était l’attaque des talibans du district de Ghazni, dans une région peuplée de
Hazara, qui était en sécurité depuis la chute du régime des Talibans en 2001.
L’ouest de Kaboul, partie de la capitale dans laquelle vivent les Hazara, est maintenant la première cible d’attaques, généralement
revendiquées par ISIS. Vu le nombre récent d’attaques meurtrières, il est irréaliste d’imaginer Kaboul destination de retour sécurisé.
M. Abdul Ghafoor de l’organisation A.M.A.S.O (Afghanistan Migrants Advice & Support Organization) a suivi ces 5 dernières années des
centaines de personnes demandeuses d’asile ayant subi un retour forcé.
Il a constaté que la peur qui habite la population afghane est plus grande que jamais auparavant. Celui qui est renvoyé se heurte à une
montagne insurmontable. Outre la peur de devenir une victime d’une des nombreuses attaques il y a aussi le fait de l’inaccessibilité d’une
d’une situation sociale satisfaisante et le manque de réseau économique dans un état sur lequel on ne peut pas compter.
Quelle que soit leur volonté de s’intégrer, la situation dans le pays est telle qu’elle/ils ne voient aucune chance de survie. Leur seule
option est de ré-émigrer, ré-entreprendre ce voyage dangereux. Qui n’a pas la chance de le faire finit, toxicomane, contraint de rejoindre les
milices ou abandonner la vie. Les garçons qui contemplent actuellement leur expulsion sont des Hazaras, sans aucun réseau social ou économique.
(les Hazaras sont un groupe ethnique minoritaire de 9% en Afghanistan,qui subissent beaucoup de souffrances et sont poursuivis, notamment
parce qu’ils sont Chiites contrairement au reste de la population quiest Sunnite)
Notre pays est un pays respectueux des valeurs et des règles dans lequel un grand nombre placent haut les valeurs de solidarité, les droits de
l’homme et l’assistance aux autres. Les Afghans sont les réfugiés les plus marginalisés dans le monde, leurs dirigeants échouent, ne
parviennent pas à les protéger et ne défendent pas leurs droits. Il est temps pour notre gouvernement, et pour l’Europe, de reconnaître la
réalité de terrain et déclarer que l’Afghanistan n’est pas un pays sûr.
Il est temps désormais que la Belgique cesse de renvoyer les Afghans au danger. Plus tard on ne manquera pas de se souvenir de ce que nous avons
fait avec un groupe de jeunes qui n’étaient venus que dans l’espoir de trouver sécurité et protection.
A envoyer tel quel ou modifier aux responsables de ces expulsions criminelles:
H m’appelle … Il est depuis le 23/08 à Vottem. « Ca ne va pas … ; on m’a changé de chambre, je suis seul avec un autre gars ; on ne peut sortir qu’1h par jour, on ne voit personne. On doit même manger dans notre chambre »
Par le tam-tam, j’apprends que H a probablement fait une tentative de suicide, et que c’est pour ça qu’il a été mis en isolement ; un « cachot de luxe ». Je vais le voir la semaine suivante, après les congés de Toussaint, et tente de savoir ce qui s’est passé.
Raconte-moi, H … Il est gêné, n’ose pas me regarder dans les yeux parce qu’il sait que ça m’attriste beaucoup.
Puis il parle, la tête cachée dans mon épaule …
« On m’a dit : « Tu vas être conduit à l’ambassade d’Ethiopie, pour voir s’ils acceptent de délivrer le laisser-passer pour ton expulsion ». J’ai dit « « d’accord, je vais à l’ambassade ». Là-bas, ça a pris 3 minutes ! Personne ne m’a parlé, personne ne m’a posé de questions, n’a écouté ce que j’avais à dire. La dame qui m’accompagnait a signé les papiers et on est reparti. Après on m’a dit « tu dois demander l’asile, tu n’as plus le choix, sinon tu retourneras en Ethiopie » ; alors, j’ai dit «d’accord, je demande l’asile ».
Les autres gars du centre m’ont dit que si ma demande était refusée, je serais quand même expulsé. Je ne voulais pas les croire … Puis un Albanais qui était là depuis 6 mois, qui avait vu sa demande et son appel refusés a été renvoyé dans son pays. Alors, je les ai crus … et j’ai trouvé un cordon que j’ai caché dans mon lit, pour le jour où moi aussi, on voudrait me renvoyer là-bas. Ce jour-là, ma vie s’arrêterait dans le centre … L’éducateur a trouvé le cordon. Ils m’ont mis en isolement, avec T. On reste toute la journée dans cette pièce, même pour manger, même pour aller aux toilettes. On peut juste sortir 1h par jour et aller à la douche à 19h. Ils m’ont tout pris, ils m’ont pris le bracelet que tu m’as offert …
Octobre 2018
Visite à 2 protégés enfermés à Bruges … “Tu sais, on ne peut rien faire ici, les gardiens nous suivent partout. Il n’y a qu’aux toilettes qu’on peut aller seul. Si on ne mange pas, on nous enferme dans une pièce noire au sous-sol ; lorsqu’il y a des bagarres aussi, on enferme les gars au sous-sol ».
“On est tous ensemble dans le réfectoire, 3 gardiens nous surveillent ; j’ai été passé au détecteur avant d’entrer”. Et pourtant …
Un gardien entre dans la pièce ; le visage de N se fige, il a un mouvement de recul et un expression de dégoût. « Tu sais, quand tu partiras, il va m’emmener dans ma chambre et je vais devoir me déshabiller complètement. Ils vont me fouiller, pour voir si je n’ai rien caché … »
S : « oui, c’est vrai, ils examinent tout, même nos cheveux, même notre anus … ». « Les gardiens sont horribles ici, ils sont racistes ; mon assistante sociale aussi ; elle ne répond jamais à mes questions, ne donne aucune information ; quand je dois aller la voir, je me sens mal. On est vraiment très stressés »
On assiste à un réel harcèlement des exilé·e·s qui se font arrêter dans les espaces publics, les transports, les gares, les parkings. Ils·elles sont amené·e·s au poste de police ou au centre d’identification à Steenokkerzeel, sont pour la majorité maintenu·e·s quelques jours puis libéré·e·s.
Pour le mois d’octobre (voir les chiffres plus bas) les hébergeurs nous ont signalé 111 arrestations, dont 73 ont été libéré·e·s quelques jours plus tard, voire une quinzaine de jours plus tard.
Ces enfermements sont accompagnés avant leur libération de menaces de retour dans le pays Dublin ou leur pays d’origine, de l’obligation de faire une demande d’asile, etc. Certain·e·s personnes ont été arrêté·e·s à plusieurs reprises en l’espace d’un mois, amené·e·s en centre fermé ou à la police fédérale , menacé·e·s puis libéré·e·s.
A ajouter à ces harcèlements des dysfonctionnements graves au niveau administratif de la police ou de l’Office des Etrangers :
Témoignage d’hébergeuses :
02/10/2018 :
« Alors, là c’est vraiment le bordel, les documents qui lui ont été remis à sa libération portent un autre nom, d’un autre pays, et concernent d’autres faits… il n’a rien compris mais n’a pas demandé son reste et est retourné à ses chances, mais peut être que la personne concernée par ce document est toujours au 127bis… »
27/10/2018 :
« Lors de sa libération pas mal d’abbérations sur son OQT :
la date de naissance renseignée est 01/01/1900: Fausse …l’orthographe de son nom est fausse, on ne lui a même pas demandé d’épeler ou de vérifier.
Il lui est attribué un alias sur son OQT: c’est un nom qui lui est inconnu, avec une nationalité érythréenne alors qu’il est Soudanais. »
Les chiffres de gettingthevoiceout et des référents centre fermé de la plateforme hébergement pour octobre 2018 :
Nombre d’enfermements d’exilé.e.s en centre fermé signalés durant le mois d’octobre 2018 : 111
Libérations des centres fermés en octobre 2018 = 107
73 arrêtés dans le courant du mois d’octobre
32 après détention de plus d’ un mois ( pour certain·e·s après 6 mois)
dont 19 Dubliné·e·s expulsé·e·s vers le pays où ils ont déposé leurs empreintes, 5 vers la Suisse, 6 vers l’Italie, 4 vers la France, 3 vers l’Allemagne et un grand chanceux vers le Royaume-Uni.
Et 2 qui ont été amenés dans des centres ouverts suite à leur demande d’asile.
Toujours en détention
39 arrêté·e·s en octobre 2018
et 54 arrêté·e·s les mois précédents , certain·e·s en centre fermé depuis 6 mois
Et 13 exilé·e·s ont été mis·e·s en prison récemment à notre connaissance, suspecté·e·s de « trafic »
Sans oublier les sans papiers, les demandeurs d’asile, les personnes considérées comme « dangers pour l’ordre public » détenues dans ces camps pour étrangers
« Monsieur D vit en Belgique depuis 20 ans et est marié ici. A trois reprises il a été condamné pour ivresse sur la voie publique. L’Office des Étrangers a eu écho de ces condamnations, lui a retiré sa carte orange car il représente un “danger pour l’ordre public”, lui a délivré un OQT pour 8 ans et l’a mis en centre fermé en vue de son expulsion vers son pays d’origine.”
NOT IN MY NAME LIBERTE DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION POUR TOU.TE.S
Update 31/10/2018: Madame K est arrivée au Kenia et a été hospitalisée suite vraisemblablement à des violences policières. Elle est en état d’arrestation au Kenia….. D’autres infos suivent…..
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Madame K, rwandaise, détenue en centre fermé Caricole depuis plus de 3 mois est en grand danger dans son pays car elle est accusée de complicité dans le conflit entre le Rwanda et le Burundi. Pourquoi ? Parce que son compagnon, le père de son enfant, est burundais et reconnu réfugié en Belgique où il travaille.
Son avocat a introduit une requête pour sa libération. En effet,lorsqu’une personne fait une demande d’asile, la loi belge dit qu’on ne peut pas la priver de liberté si une autre possibilité de résidence existe. Dans son cas, cette possibilité viendrait de son compagnon. Un dossier pour leur mariage est presque complet pour être introduit à la commune.
Après la contestation de plusieurs décisions de privation de liberté prises illégalement et les recours successifs de l’Office des étrangers (OE), l’avocat semble confiant quant à l’issue d’une requête de remise en liberté qui doit être jugée le mercredi 31 octobre prochain.
Pourtant, au lieu d’attendre l’issue de la requête, l’OE s’empresse de vouloir expulser la personne, afin d’éviter la libération qui pourrait être prononcée. Cette manière d’agir, outrepassant tous les principes de régularité élémentaires, fait qu’elle reçoit un ticket pour une expulsion la veille du jugement, soit le mardi 30 octobre.
Son expulsion est prévue ce 30/10/2018 sur le vol Egyptair MS726 de 15:00 vers Le Caire, puis un vol vers Nairobi.
Rendons-nous à l’aéroport à 13h pour avertir les passagers de la présence de cette dame accompagnée de son escorte et de leur droit à refuser cette expulsion forcée sur leur vol,
Expulsé avec escorte vers l’Éthiopie dès la première tentative ce 23/10/2018
M, Éthiopien, a été arrêté le 23 avril 2018 et enfermé au centre fermé de Merksplas. Il a fait une demande d’asile qui a été refusée.
Après avoir été détenu pendant 6 mois, il devait subir une première tentative d’expulsion ce 23 octobre vers l’Éthiopie. Il comptait bien refuser cette expulsion, comme prévu par les procédures habituelles.
Généralement, lors de la première tentative d’expulsion les détenu.e.s sont emmené.e.s à l’aéroport et ont la possibilité de refuser de partir. En pratique la police leur demande avec insistance si ils ou elles ne veulent quand même pas partir en leur annonçant que « la prochaine fois ce sera avec escorte et pas gai du tout » . Dans le cas d’un refus, ils ou elles seront ramené.e.s dans un centre (pas toujours dans celui d’où ils ou elles viennent afin de les éloigner de leurs ami.e.s ou connaissances (voir aussi http://www.gettingthevoiceout.org/comment-arreter-une-expulsion)
Ici l’Office des étrangers a décidé d’outrepasser cette règle : à l’aéroport, dès cette première tentative, M a été emmené dans une pièce isolée bras liés, yeux bandés et bouche baillonnée jusque dans l’avion (Ethiopian airlines), accompagné de quatre policiers (3 hommes et une femme). Il ne lui était pas possible de crier.
Après 4-5 heures de vol, les policiers l’ont délié. Arrivé à l’aéroport de Addis Abeba, il a filé parce qu’il avait peur d’être attendu et en danger.
Il demande qu’on l’aide sur place.
Ses copains dans les centres sont tous au courant. Ils sont terrorisés aussi.
Plusieurs autres Éthiopen.ne.s dans les centres fermés ont obtenu un laissez-passer de l’ambassade d’Éthiopie en vue de leur expulsion.
Pour multiplier les expulsions, entraver le travail des avocats et écraser le moral des détenu.e.s, l’OE ne respecte même plus ses propres règles. Face à cette nouvelle, choquante procédure, passons à l’action!
– Allons à l’aéroport dès la première tentative d’expulsion pour expliquer aux passagers du vol leurs droits et leur devoirs. – Exigeons l’arrêt de ces expulsions. – Faisons pression sur les compagnies aériennes pour qu’elles refusent de poursuivre ces collaborations meurtrières. – Faisons pression sur l’ambassade d’Éthiopie pour leur demander d’arrêter de délivrer des laissez-passer.
Ambassade d’Éthiopie à Bruxelles
Avenue de Tervuren 64
1040 Bruxelles – Belgique
Tél. +32 2 771 32 94
Fax +32 2 771 49 14 info@ethiopianembassy.be
Ce 21 octobre 2018, une vingtaine de personnes a fait un die-in devant le
bâtiment de l’Ambassade d’Australie à Bruxelles.
Cette action visait la compagnie aérienne Qantas qui participe et tire proft
des expulsions de personnes migrantes en Australie.
Cette action symbolique s’inscrit dans une journée d’actions mondiale dans
le cadre d’une campagne visant la compagnie Qantas afn que celle-ci
cesse de participer aux expulsions.
Qantas afrme qu’elle promeut la diversité et l’inclusion.
Ainsi, son CEO, Alan Joyce, a pris position contre le gouvernement australien
pour dire “Oui” au mariage pour tout·e·s et a afrmé que l’égalité en matière
de mariage concernait ” la valeur australienne fondamentale de justice “.
Dans une nouvelle campagne lancée pour promouvoir la diversité et
l’inclusion, Qantas a appelé les Australien·ne·s à être pour le ‘fair go’ (que
l’on pourrait traduire par égalité des chances).
A notre tour, nous disons à Qantas ” stand for a fair go ! “, en refusant dès
aujourd’hui de participer à des expulsions de personnes migrantes.
Par ses atteintes constantes aux droits humains, notamment l’enfermement
sans limites d’adultes et d’enfants dans des camps de détention, la politique
migratoire australienne est extrêmement violente et injuste.Ces abus du gouvernement australien sont bien connus et condamnés dans
le monde entier, et par son action Qantas les cautionne et en tire un bénéfce
important.
Le collectif “QantasDontDeport – Brussels” rejoint cette journée d’action
mondiale pour afrmer son opposition à de telles pratiques, aussi lucratives
soient-elles pour la compagnie aérienne.
Des campagnes visant des compagnies aériennes participant à des
expulsions ont déjà été couronnées de succès. Ainsi United, Frontier, Virgin
Altantic, refusent aujourd’hui de participer aux déportations.
Le collectif rappelle également qu’en Belgique, des compagnies telles que
Brussels Airlines ou encore Ryanair proftent du business lucratif des
expulsions.
D’autres actions sont à prévoir…
#Disrupt2018
#QantasTakeAStand
#DontDeportoDanger
#HomeToBilo
#BrusselsAirlinesKills
#RyanairKills
POUR RAPPEL aux hébergeurs et visiteurs des centres fermés et témoignage d’une hébergeuse plus bas:
Quand un.e sans papiers ou exilé(e) a disparu ou a été arrêté(e) lors d’une des multiples rafles, il faut attendre de 24 à 48 heures pour savoir si l’Office des Étrangers (OE) a décidé de le libérer ou de l’envoyer en centre fermé.
Actuellement la majorité des exilé(e)s arrêté(e)s sont amené(e)s au centre de tri de la police fédérale à Steenokkerzeel installée dans le centre fermé 127bis. Légalement, l’Office des Étrangers peut les garder 24 h et exceptionnellement 48 heures afin de décider de leur sort : libération ou transfert dans un des centres fermés.
Nous constatons que ce délai est régulièrement dépassé, que les conditions de maintien sont catastrophiques. Il nous est très difficile de comprendre s’ils sont mis en détention, ou s’ils sont toujours en attente de la décision.
Un recours est possible dans les 5 jours à partir du lendemain de leur mise en détention officielle mais rare sont ceux qui arrivent à prévenir leur hébergeuse, voir à comprendre s’ils sont réellement en détention pour ceux qui restent au 127 bis. En plus certain(e)s assistants sociaux leur disent qu’ils n’ont pas accès à un avocat avant 4 jours ouvrables (sic) .
Cette procédure illégale met très à mal la possibilité d’être dans les délais pour faire un recours, ce qui est bel et bien le but de l’Office !
Nous demandons aux hébergeurs d’être très vigilant, d’essayer de comprendre dans quelle situation leur invité(e) se trouve. S’ils sont bel et bien en centre fermé ils doivent avoir reçu en main un document attestant de leur détention ou un OQT, Ordre de Quitter le Territoire (Souvent en NL : Bevel het Grondgebied te Verlaten). La nature du document est aussi très importante pour la suite des procédures. Essayez de téléphoner à l’assistant.e social.e pour qu’il.elle vous l’envoie par mail ou fax ( ou mieux dites à votre ami de demander à l’AS de vous l’envoyer) et pour ceux qui vont en visite de prendre le document qu’il a reçu.
Bon courage!
Et demandez à vos amis de vous avertir si un gars ou fille sans famille est enfermé. Qu’il n’y ait pas d’oubliés.
Les référents des centres fermés pour la plateforme et gettingthevoiceout/CRER
Témoignage d’une hébergeuse:
“Je vous confirme que la personne recherchée a été libérée ce jour.
Son récit (lui et un ami) en quelques mots
– attrapés avec 9 autres personnes à Zeebrugges mercredi 17
– mis en cellule pendant 2 jours à Zeebrugges (une cellule avec 19 personnes et seulement 9 lits)
– amenés au centre 127 (lequel exactement, ce n’est pas clair …) le vendredi 19
– c’est de là qu’il a pu rapidement appeler ses hébergeurs avant de devoir remettre ses effets personnels
– au centre : menacé de devoir demander l’asile, au risque sinon d’être envoyé en Italie (où ses empreintes ont été prises)
– relâché le lundi 22 à la mi journée (soit près de 5 jours) avec un sachet contenant ses effets personnels, un OQT et oralement l’info suivante : “tu es relâché car c’était la première fois, mais la prochaine fois, si on te rattrape tu auras le choix entre demander l’asile ou alors ce sera 8 mois d’enfermement …”
Notes : pas mal d’abbérations sur son OQT
la date de naissance renseignée est 01/01/1900: Fausse
l’orthographe de son nom est fausse, on ne lui a même pas demandé d’épeler ou de vérifier.
Il lui est attribué un alias sur son OQT: c’est un nom qui lui est inconnu, avec une nationalité érythréenne alors qu’il est soudanais”
Monsieur Gebre Mariam, suicidé au centre fermé de Vottem ce 09/10/2018 avait obtenu l’asile en Bulgarie. Il y avait été menacé à coups de hache et ne voulait absolument pas y retourner. Il avait subi une première tentative d’expulsion vers la Bulgarie qu’il avait refusée. Il avait reçu une ordonnance de remise en liberté de la Chambre du Conseil mais l’Office des étrangers avait fait appel contre cette ordonnance et il restait en détention.Il craignait une nouvelle tentative d’expulsion avec escorte. Un ami nous a confié qu’il avait dit qu’il se tuerait plutôt que d’être expulsé. L’avocat avait également contacté l’Office des étrangers pour faire état des violences racistes en Bulgarie https://www.amnesty.org/fr/countries/europe-and-central-asia/bulgaria/report-bulgaria/ L’Office des étrangers agit sans état d’âme sur le devenir de la personne et ne prend en considération ni l’état physique et psychologique de la personne, ni les dangers du retour dans un pays où il ne sera pas en sécurité.
Une seule solution : Non aux centres fermés, Stopdeportation
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Soyons nombreux ce samedi pour dénoncer cette politique inhumaine et assassine!
09/10/2018: Nous avons appris ce matin le suicide d’un réfugié d’origine érythréenne au centre fermé pour étrangers de Vottem. Selon nos informations, le suicide aurait eu lieu vers 1h du matin. Cette personne était enfermée à Vottem depuis environ 4 mois. Il souffrait énormément de sa détention; des témoignages nous le décrivent comme très dépressif, ne s’alimentant quasi pas… Quelques heures avant ce suicide, par pendaison, il avait été transféré d’une aile vers une autre, pour une raison que nous ignorons. Après ce transfert, il a été placé seul dans une chambre. C’est là qu’il a été découvert, pendu avec son drap de lit. Les autres Erythréens sont anéantis, ils ne comprennent pas que l’on ait isolé, privé de la compagnie de ceux qui l’entouraient précédemment, et laissé sans aucune surveillance quelqu’un qui allait très mal!
Tous les détenus de Vottem sont sous le choc, Beaucoup ont refusé de s’alimenter aujourd’hui. Ils nous disent combien c’est insupportable de vivre dans ce qui n’est rien d’autre qu’une prison, avec des brimades quotidiennes…
Nous sommes indignés, révoltés. En effet on peut imaginer comment quatre mois de détention ont brisé un homme qui comme beaucoup d’autres “transmigrants” fuyait une situation de guerre et tentait d’aller rejoindre de la famille, des amis en Angleterre. Voilà le résultat de la politique de traque menée par le secrétaire d’Etat à l’asile et à la Migration, Théo Francken, et par le gouvernement Michel! Après la petite Mawda, après ce jeune fauché en traversant une autoroute pour fuir la police, après ce suicide, qui sera la prochaine victime de cette politique?
Les centres fermés sont une machine à expulser; pour cela ils mettent en oeuvre une série de pratiques visant à briser psychologiquement et physiquement , au quotidien et lors des tentatives d’expulsion, les personnes. Rien n’est épargné, le cachot, prison dans la prison, ou l’aile sécurisée d’isolement à Vottem, les transferts disciplinaires, les insultes, les coups, les menottes lors de chaque déplacement au tribunal ou à l’hôpital… Voilà ce dont nous parlent tous les jours les “enfermés” qui ne comprennent pas d’être “traités comme des criminels”, qui, pour beaucoup, n’ont jamais connu de prison, ou de menottes, avant celles-ci… et qui n’en peuvent plus.!
A Vottem depuis 2008, c’est le cinquième décès: trois suicides, et deux morts faute de soins appropriés.
La résistance citoyenne doit se poursuivre face à cette politique d’asile et d’immigration mortifère, qui remplace l’accueil par le rejet, l’expulsion, qui place des enfants en détention malgré les graves séquelles psychologiques que cela va entraîner, au mépris de la Convention internationale des Droits de l’Enfant. NON, pas en notre nom!
Nous appelons à rejoindre le rassemblement hebdomadaire du CRACPE ce samedi 13 octobre autour du centre fermé de Vottem, rassemblement dès 15H.
France Arets, france.arets@skynet.be
9/10/2018
Premiers signataires: CIRE, CNCD, LDH , CRACPE, CRER/GVO, Médecins du Monde, Plateforme Citoyenne de Soutien Aux Réfugiés
06/10/2018: Suite à la décision annoncée de Francken de s’attaquer aux « graves phénomènes de transmigrations », beaucoup de détenu.e.s, enfermé.e.s en centre depuis parfois 1 an, ont été libéré.e.s pour faire de la place aux nouvelles personnes arrêtées.
Ces libérations ont été suivies par des rafles dans tout le pays et des enfermements.
Il nous semble clair que les autorités ainsi que l’Office des étrangers veulent démontrer à la population que les grands moyens répressifs sont mobilisés avec des rafles quotidiennes sur tout le territoire, “pour notre sécurité” déclarent-ils.
Francken nous fait une démonstration de son pouvoir en déployant ses chiens de garde (police fédérale) dans toutes les gares du pays. Actuellement, c’est principalement dans les gares que les rafles sont opérées afin de les rendre bien visibles aux yeux de la population. Ces lieux publics très fréquentés rendent les opérations bien plus sensationnelles que lorsqu’elles se déroulent sur les parkings durant la nuit. Il s’agit d’un message de communication qu’il tente de faire passer par cette stratégie répressive.
Voici les chiffres collectés pour Septembre 2018 par les référent.e.s des centres fermés pour la plateforme.
99 enfermements signalés à Getting the Voice Out pour le mois de septembre 2018, dont 34 ont connu une libération très rapidement.
65 exilés, raflés depuis début septembre sont toujours à notre connaissance, détenus actuellement en centre fermé.
Libérations et/ou expulsions
68 exilés libérés : 34 qui avaient derrière eux parfois plusieurs mois en centre fermé, 34 libérés très rapidement. Notons aussi que nous avons été informés que 5 expulsés l’ont été dans le cadre du règlement de Dublin, qu’un a obtenu l’asile et un la protection subsidiare.
Et dernier appel reçu de codétenus ce 03/10/2018 du centre fermé de Merksplas: il y a 2 jours un Afghan, 22 ans, arrêté à la côte Belge il y a quelques mois, a été amené par 10 policiers à l’aéroport ….les détenus n’ont plus de nouvelles de lui! Les détenus appellent cela un kidnapping…..et sont scandalisés.
Last minute: Info de ce 06/10/2018: Rafles de libérations au 127bis ce jour de personnes arrêtées fin septembre…..pour faire de la place?
Cette répression touche aussi brutalement des familles, des personnes en cours de demande d’asile ou encore des sans-papiers dans les centres fermés
Update 28/09/2018: Expulsion annulée…Madame a été libérée pat un tribunal….Faut encore que l’office ne fasse pas appel!
Tou.te.s à l’aéroport!!!!!!
H., Rwandaise, subit sa 3ème tentative d’expulsion ce samedi 29/09/2018!
Elle attend les décisions de trois tribunaux différents mais l’Office
des étrangers veut l’expulser à tout prix
H. 36 ans, est accusée par le gouvernement rwandais de complicité dans
le conflit entre le Rwanda et le Burundi. Elle se trouve depuis plus de
deux mois au Caricole et a déjà fait l’objet de deux tentatives
d’expulsion auxquelles elle s’est opposée. La troisième aura lieu demain,
samedi 29/9, sur le vol Egypt Air MS 726 de 15h55 à destination de
Nairobi (avec escale au Caire).
H. attend l’issue de sa procédure au Conseil d’Etat dans laquelle elle
dénonce les problèmes de procédure. Elle attend également le sort
définitif réservé à sa deuxième demande d’asile en examen au Conseil
du Contentieux des Étrangers. Par ailleurs, nous apprenons qu’un de ses
deux avocats a introduit une demande de libération à la Chambre du
Conseil de Bruxelles pour des raisons familiales puisque H.a un enfant
avec son compagnon qui séjourne régulièrement en Belgique en tant que
réfugié reconnu.
La troisième expulsion prévue ce samedi, alors que H. attend les
décisions de trois tribunaux différents, est un parfait exemple du
mépris de l’Office des étrangers pour les personnes en quête de
protection en Belgique. La seule priorité de l’OE: expulser.
Nous exigeons que l’effectivité des recours introduits par les avocats
de H soit respectée.
Liberté pour toutes et tous les détenu.e.s!
Pour aider Hadidja
1) Rendez-vous à l’aéroport de Zaventem ce samedi 29/09/2018 à 13H45
pour expliquer la situation aux passagers du
vol Egypt Air MS 726 de 15h55.
Les passagers ont le droit de refuser cette expulsion en s’adressant au
commandant de bord.
2) Contactez la compagnie
Egyptair Airlines Brussels National Airport PO Box 115 1930 Zaventem
IMPORTANT A LIRE SI UN DE VOS AMI.E.S EST ARRETE.E
Les arrestations se font ces derniers jours à un rythme effréné. C’est par dizaines qu’ils se font embarquer chaque nuit, chaque jour . Beaucoup de libérations aussi.
C’est la nouvelle stratégie mise en place par l’Office des Étrangers. Ils ont choisi de procéder à d’énormes rafles dans tout le pays, d’arrêter tous les migrants présents, de les amener dans le nouveau centre de tri à Steenokkerzeel, de les ficher puis après 24 voire 48 heures de les enfermer dans un de nos centres fermés ou de les libérer.
Une partie des enfermés en centre seront libérés en moyenne 5 jours plus tard sans raison apparente. Cette stratégie permet de ficher l’ensemble des exilés présents sur le territoire selon un procédé utilisé en écologie pour savoir à combien se monte une population, c’est le système CMR (capture – marquage – recapture) https://fr.wikipedia.org/wiki/Capture-marquage-recapture
Un climat de terreur s’installe parmi les exilés. Enormément d’exilés sont enfermés sans jugement aucun et sans recours possible contre cet enfermement de parfois plusieurs jours.
Cela permettra à l’Office des Étrangers de tricher sur les chiffres en citant le nombre d’arrestation, (en sachant que certains exilés sont arrêtés à plusieurs reprises ) et ainsi exagérer ce phénomène de migrations. La fin en soi : prouver à l’électorat une certaine efficacité et exagérer le nombre d’exilés sur le territoire.
En pratique toutes ces réformes entraînent des vents de panique parmi les hébergeurs et les exilés, ce qui est l’un des buts recherchés. Les avocats sont débordés et sont dans la quasi impossibilité de faire les recours légaux à ces arrestations et ces enfermements dans les 5 ou 10 jours légaux.
Gettingthevoiceout et les référents de la plate-forme essaient de répondre à toutes les demandes mais ils sont aussi débordés.
Dans tout ce chaos, La procédure pour signaler votre invité reste la même et les équipes de Getting et des bénévoles référents qui gèrent les groupes de chaque centre aussi. Merci donc de vous appliquer dans votre détermination à obtenir des nouvelles de vos amis et de leur apporter l’aide nécessaire, douceur et patience ?. Gérer 10 ou 50 appels par jour, ce n’est pas la même chose et pourtant ce sont les (la?) mêmes personnes qui s’en chargent. Les avocats, eux aussi, sont débordés. Il n’est donc désormais pas rare que nous n’en trouvions pas de disponibles.
Et de la part d’une hébergeuse Bref Tête haute. Cœur en berne. Et poing levé. Yallah !
Monsieur S a été expulsé avec escorte ce 22/09/2018, et a été arrêté au Maroc pour migration illégale. Il est en prison!
On ose pas imaginé comment il a été expulsé et ses conditions d’incarcération au Maroc!
l’Office des Étrangers savait que Monsieur S aurait des problèmes graves au Maroc mais a persisté à le renvoyer!
STOPDEPORTATION.
—————————————————————————————————————
TOU.TE.S à l’aéroport de Charleroi !
Monsieur S , Guinéen est venu demander l’asile en Belgique et a été arrêté à l’aéroport ce 28/07/2018 et amené au centre fermé Caricole.
Sa demande d’asile à été refusé. Il a subit une première tentative d’expulsion ce 30/08/2018 vers le Maroc.
Il a refait une deuxième demande d’asile le 19/09/2018 et a subit une 2ème tentative d’expulsion le 20/09 avec escorte depuis l’aéroport de Charleroi. Il a été mis sur le vol Ryanair, ligoté. Il a crié et s’est débattu. Finalement le commandant de bord a demandé à l’escorte de quitter l’avion avec S.
L’avocat a fait un recour contre le négatif de cette demande d’asile et ils doivent passer au tribunal ce mardi 25/08/2018.
Mais Monsieur S a reçu ce jour 21/09 un nouveau ticket pour une expulsion ce 22/09/2018 toujours vers Agadir avec Ryanair ! Cette expulsion est un refoulement., ce qui est contraire à tous les droits internationaux et régulièrement condamné par les tribunaux internationaux.
Monsieur S ne veut pas se retrouver dans un pays inconnu ou il ne sait pas comment il sera accueilli et demande de l’aide pour empêcher cette expulsion.
Rendez vous à l’aéroport de Charleroi ce 22/09/2018 à 12H10 pour expliquer la situation aux passagers. Les passagers ont le droit de refuser cette expulsion en s’adressant au commandant de bord.
[EN] In May 2018, we were hundreds of people gathered in front of two detention centres near Brussels airport during the Steenrock festival. We all raised our hands in solidarity with the Stansted defendants. It’s time to show our solidarity again ! More info : End Deportations & https://enddeportations.wordpress.com
—–
[FR] Lors du dernier Steenrock en Mai 2018, nous étions rassemblé.es en face des centres fermés 127 bis et Caricole. Nous avons notamment entendu les témoignages d’activistes anglais et levé nos mains en solidarité avec les « accusé.es de Stansted ». Rappel des faits :
En 2017, 15 personnes ont bloqué un vol charter pendant dix heures pour empêcher l’expulsion de personnes migrantes à l’aéroport de Stansted. Cette action directe non violente est considérée comme un acte terroriste et ils risquent des peines pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement à vie. Le procès aura lieu le 1er octobre à Chelmsford Crown Court.
✊ What can we do? Que peut-on faire ?
Participez à l’action de soutien en envoyant des courriers ou courriels à l’ambassade du Royaume-Uni (voir lettre type ci-dessous).
Subject: Trial of 15 activists at Chelmsford Crown Court
To the attention of Alison Rose, Ambassador
Dear Ambassador,
In March 2016 at Stansted airport, 15 people grounded a deportation charter flight for ten hours to prevent it taking off.
On the 1st of October 2018, they will be standing trial, charged with a terrorism-related offence that could result in life imprisonment.
I hereby would like to remind the fact that these people acted legitimately by humanity and compassion and shouldn’t be charged for this, especially with such a disproportionate and mismatching charge.
I’m therefore asking you to take action and question the United Kingdom’s competent authorities in order to express your support for the defendants, and demand the charges to be dropped.
I also demand to put an end to deportation charter flights.
Thanking for your attention to my request I nourish the hope you will give it an appropriate reaction as soon as possible.
Best regards
➡️Email : public.brussels@fco.gov.uk
➡️Phone : +32.2.287.6211
➡️Facebook : UK in Belgium – British Embassy Brussels
➡️Twitter : alisonrosefco
➡️Contact form : https://www.contact-embassy.service.gov.uk/…
➡️Adress : Ambassade du Royaume-Uni à Bruxelles – Avenue d’Auderghem 10, 1040 Brussels
_Bruxelles, 18 septembre_ – Dans la nuit du 17 au 18 septembre, le
collectif #SemiraOnN‘OubliePas! a réalisé des actions dans les
différentes communes de Bruxelles. Des plaques de rue sur lesquelles on
peut lire « Place Sémira Adamu, résistante assassinée lors d’une
expulsion. Plus jamais ça ! » ont été placardées dans toute la ville
Parce que des mers, des montagnes et des déserts sont devenus sous nos yeux des fosses communes,
Parce que le sécuritaire, la militarisation des frontières et l’enfermement sont les seules réponses apportées par les Etats à des femmes, des hommes et des enfants tentant de garantir ou d’améliorer leur existence,
Parce que les rafles, l’enfermement et les expulsions des migrant.e.s se sont développés de manière industrielle,
Parce que les centres fermés sont un maillon de cette mécanique inhumaine,
Parce que les humiliations, les mises au cachot, les insultes et les coups y sont monnaie courante, que l’enfermement en lui-même est intolérable,
Parce que personne n’est illégal et que la déshumanisation mène toujours à l’abomination,
Parce que l’Etat organise la criminalisation de l’assistance humaine aux migrants,
Parce que le gouvernement belge, décomplexé, dépasse chaque jour toutes nos craintes en la matière et que nous ne reconnaissons pas dans cette politique du pire,
Nous n’accepterons jamais ces crimes et voulons le faire savoir !
Train et vélo : arrivée à la gare de Nossegem et rassemblement sur le parking de la gare pour un départ en cortège vers le centre 127bis à 13h45. Départ possible à 13h00 (Gare Bruxelles Midi), 13h04 (Bruxelles Central, 13h10 (Bruxelles Nord).
Voiture et autocar : parking au bout de la Namen straat, puis ralliement au cortège lors de son passage vers 13h50
Des autocars partiront de Liège (xxx), Gent(xxx), Antwerpen(xxx).
Répression, arrestations, maltraitances, rackets, expulsions : cela fait partie du tableau actuel des messages sur FB et ailleurs
À en oublier les morts.
Les chasses aux migrants, que ce soit de la part des forces de l’ordre ou des passeurs, les actes désespérés des migrants pour fuir cette répression et les harcèlements dont ils sont victimes amènent à des « accidents » très fréquents. Des blessés parfois très graves mais aussi des décès !
Cette semaine pas moins de 2 personnes ont perdu la vie en Belgique sur leur route migratoire, l’un traversant la A40 pour grimper dans un camion et renversé par une voiture, l’autre pris dans une rixe entre migrants et peut-être passeurs, les migrants luttant pour trouver une place pour voyager, les passeurs pour avoir le monopole sur un parking… Les enquêtes sont en cours dit le Parquet mais jamais nous n’aurons un éclaircisement….Nous ne saurons jamais….
On compte déjà 7 tués connus pour l’année 2018, dont 2 cette semaine
HOMMAGE à
2017 :
– Omar décédé sous un bus à Bruxelles le 23/07/2017, Soudanais, 18 ans
– Dejen décédé à Aalter tombé d’un camion le 04/11/2017, Érythréen, 16 ans
– M retrouvé dans le canal à Bruxelles le 17/11/2017, Soudanais
2018 :
– Mohammed décédé à Jabbeke poursuivis par des policiers le 29/01/2018, Éthiopien, 39 ans
– M. décédé à Zeebruges ce 22/03/2018, nationalité Algérien, 22 ans
– Mawda assassinée par la police le 16 mai 2018 à Mons lors d’une course poursuite, Kurde 2 ans
– Amalou Ourez, écrasé par un bus à Berchem st Agathe ( Bruxelles) ce 19/06/2018, Guinéen 20 ans
– X, renversé par une voiture à Jabbeke ce 17/08/2018, Vietnamien 19 ans
– Imran Ullah, renversé par une voiture à Ramskapelle sur la E40 ce 09/09/2018, Afghan
– SEMERE, tué sur un parking à Wetteren sur la E40 ce 12/09/2018, Érythréen 25 ans
04/09/201: Une maman et de cinq enfants, arrêtés le jour de la rentrée des classes, viennent d’être enfermés, alors qu’une famille avec quatre enfants est encore enfermée depuis plus de 20 jours!!! 9 enfants en détention alors qu’on connaît déjà les effets catastrophiques de l’enfermement sur les adultes? Comment avons-nous pu en arriver là ?!
Témoignages de proches des familles
Famille 1
30/08/2018: “La dernière des petites filles semble malade, elle n’avale ni nourriture ni eau. Elle était nourrie au sein jusqu’ à l’entrée au centre 127bis et doit s’habituer à une alimentation autre. Le docteur est passé et a prescrit une crème…et la mère ne comprends pas. Elle ne sait ni lire ni écrire. La famille est installée en deux chambres mais vivent dans la même pièce, les enfants restent à proximité de la mère. Il existe une petite cour, c’est la seule possibilité pour eux de sortir.
Les enfants ne dorment pas, parfois jusque 3 h du matin.La mère a perdu le sommeil, au prise avec un tas de questions et inquiétudes quant à l’avenir de sa famille. Les plus grands des enfants demandent d’y aller à l’école.
Répondre aux besoins les plus basiques comme dormir, manger et boire ne suffit pas. Cette mère aurait besoin d’un suivi psycho médical. Elle tient des propos, a des idées noires. Vivre dans ce lieu est déshumanisant et elle arrive au bord du désespoir.
Elle a perdu l’appétit et se faire servir du porc par deux fois alors qu’elle a signalé être musulmane , ne l’aide pas à reprendre à se nourrir, se méfie beaucoup.”
Famille 2 :
04/08/2018: ” Le plus grand des enfants a 14 ans. Ils sont depuis 8 ans en Belgique. Ils ont tous, toujours été scolarisés ici. Leurs amis sont ici. Leur vie est ici. Leur avenir est ici!Leurs cartables étaient prêts pour la rentrée des classes. 7 policiers sont venus les cueillir à 6 heures du matin à leur domicile. Madame a entre-ouvert la porte pour voir de quoi il s’agissait. La police a forcé pour rentrer…C’est dégueulasse. C’est juste dégueulasse de traiter des gens comme ça…”
04/09/201: Une maman et de cinq enfants, arrêtés le jour de la rentrée des classes, viennent d’être enfermés, alors qu’une famille avec quatre enfants est encore enfermée depuis plus de 20 jours!!! 9 enfants en détention alors qu’on connaît déjà les effets catastrophiques de l’enfermement sur les adultes? Comment avons-nous pu en arriver là ?!
Malgré la très forte mobilisation citoyenne et associative et les prises de position du monde juridique et d’instances internationales, le gouvernement belge s’obstine dans sa politique de criminalisation des personnes migrantes, et n’hésite pas à enfermer des enfants. RIEN NE PEUT JUSTIFIER CETTE POLITIQUE INHUMAINE!
?Ils ne veulent pas nous entendre? Nous les forcerons à nous écouter ✊! Rendez-vous pour des sit-in et et des masses critiques de poussettes dans un ou des lieux à BXL et dans d’autres villes du pays (on a besoin de vous ;-), qui seront annoncés dès la semaine prochaine. Amenez vos poussettes, vos landaus, vos pancartes, vos couches sales ou tout autre moyen d’exprimer votre raz-le-bol !
Continuons à faire monter la pression et affirmons haut et fort que les mesures discriminantes, répressives et dégradantes prises par le gouvernement belge à l’encontre des personnes migrantes, réfugiées et sans papier ou de leurs soutiens ne se font pas en notre nom. #NotInMyName#NoOneIsIllegal#StopCentresFermés
?RDV pour occuper l’espace public par des manifestations pacifistes afin de faire entendre notre message et dire STOP !
QUAND? Le 14 septembre. Cela marquera un mois de l’enfermement de la 1er famille (la durée maximum) et 10 jours pour la 2eme. L’heure dépendra de l’endroit. Nous vous informerons prochainement de l’heure, et du lieu.
OU?
✅ A BXL: Le lieu (encore secret 😉 sera communiqué dans quelques jours.
☑️ AILLEURS: On fait appel à vous pour organiser des sit-in décentralisés devant les hôtels de ville de vos communes ou d’autres lieux symboliques. Rajoutez-nous (Manneken pis solidaire) comme co-organisateur ou envoyez-nous les liens de vos événements, nous les partagerons! Un petit guide pour vous aider à l’organiser sera très bientôt disponible.
Le 23/08/2018 H a eu une altercation verbale avec un gardien sur la nourriture au centre fermé 127bis. Il a été mis au cachot. Le lendemain plusieurs gardiens sont venus dans sa cellule.Il dit avoir été menotté, les mains derrière le dos. On lui a mis une capuche noire, puis un policier a placé un genou sur son dos et il l’a frappé pendant longtemps. Ensuite ils ont ramené ses pieds (aussi attachés) à la tête et lui ont ainsi tordu le dos. Il parle aussi de l’impression d’avoir eu des décharges électriques dans les menottes. Ses tortionnaires lui reprochaient d’avoir trop de contacts avec l’extérieur et entre autre avec les médias. H est sorti du cachot le 26/08 et a été mis en isolement médical. Il savait à peine bouger, ne savait pas se tenir debout et présentait des marques de brûlures aux poignets. Il était confus et paniqué, il craignait qu’on vienne le chercher la nuit pour le jeter dans un avion «comme un sac». H a finalement été transféré le 29/08 au centre fermé de Vottem.
Expulsée car majeure en Belgique, reconnue mineure en Italie
Elsa a été expulsée vers Rome avec escorte. A son arrivée les autorités italiennes ont déclaré que chez eux elle était considérée comme mineure. La Belgique lui donnait 21 ans, basé sur des tests osseux dont la fiabilité est rejetée par nombreux scientifiques . Beaucoup de pays européens ne pratiquent plus ces tests osseux non fiables. En Belgique, l’Office des Étrangers continue d’utiliser ces tests systématiquement, partant du principe que tou.te.s mentent sur leur âge, et est bien contente de pouvoir les déclarer majeurs et de pouvoir les expulser grâce à ces tests dont la marge d’erreur est de 2 ans.
Récit d’Elsa à partir de Rome au téléphone
Son expulsion (réserves: son anglais est mauvais, c’ets juste ce que j’ai cru comprendre):
– Elle a été fouillée puis attachée (mains au corps)
– Escorte de 7 flics
– Elle est arrivée bien avant les passagers dans l’avion, a été mise à l’arrière, et ne pouvait pas les voir (rideau probablement)
– Elle pleurait. Les flics lui disaient de se taire. Des passagers ont demandé pourquoi elle pleurait mais alors les policiers riaient très fort (pour couvrir les pleurs et faire croire que c’est des rires )
– Les flics lui ont dit que comme elle avait droit à l’asile en Italie elle était obligée d’y aller
20/08 : Les détenus de 2 ailes au centre fermé de Bruges s’étaient concertés pour débuter une grève de la faim pour protester, pour certains contre les conditions de détention, pour d’autres contre l’existence même de ces centres et contre les expulsions.
Ils avaient décidé de débuter ce mouvement de protestation le 21/08/2018. Le matin du 21/08 au moins deux d’entre eux, considérés comme « meneurs » ont été mis au cachot puis transférés dans un autre centre. Le mouvement s’est éteint…….
23/08 : Les détenues dans l’aile des femmes à Bruges ont refusé de manger à midi. Trois femmes ont été mises au cachot pendant 2 jours puis ont été transférées dans d’autres centres. Elle réclamaient leur liberté !
Résistance aux expulsions dans les centres
01/08 : Appel du 127 bis : cette nuit les détenus n’ont pas bien dormi. Ils ont entendu des cris énormes de détenus qui résistaient à leur expulsion. Ils étaient 2 à crier pendant 2 heures. Finalement, la police est venue et les ont emmenés. Les détenus n’ont rien vu, on les avait enfermés dans leur chambre.
Arrestations à l’aéroport
En cette période de vacances beaucoup de personnes viennent en Europe pour visiter la famille.
Les polices de l’aéroport en profitent pour sélectionner ceux qui ont droit à accéder à l’espace Schengen et ceux qui n’y ont pas droit.
Quelques exemples parmi des dizaines d’autres :
Ce 09/08 un couple, lui d’origine marocaine, elle Polonaise, vont en Pologne avec un visa en règle pour la Pologne. Ils font escale à Charleroi. Lui se fait arrêter et amener en centre fermé Caricole pour un rapatriement vers le Maroc, Elle continue sa route vers la Pologne.
22/08 : Appel à 12 heures ce matin ! Un couple arménien et leurs deux enfants vivant avec des titres de séjour en règle en France vont en Arménie pour les vacances. A leur retour, ce 22/08 ils font escale à BXL Airport à 5 heures du matin. La femme se fait arrêter et est amenée au centre fermé Caricole car « passeport russe non conforme »; passeport avec lequel elle voyage depuis plusieurs années ! Elle est à cette date (03. 09/2018) toujours enfermée au Caricole . Elle a eu un ticket pour un rapatriement pour l’Arménie que l’avocat a pu annuler. Elle devait reprendre le travail en France. Son patron peut patienter une semaine mais pas plus!
Update 01/09:Récit d‘Elsa à partir de Rome au téléphone
Son expulsion (réserves: son anglais est mauvais, c’ets juste ce que j’ai cru comprendre):
– Elle a été fouillé puis attachée (mains au corps)
– Escorte de 7 flics
– Elle est arrivée bien avant les passagers dans l’avion, a été mise à l’arrière, et ne pouvait pas les voir (rideau probablement)
– Elle pleurait. Les flics lui disaient de se taire. Des passagers ont demandé pourquoi elle pleurait mais alors les policiers riaient très fort (pour couvrir les pleurs et faire croire que c’est des rires )
– Les flics lui ont dit que comme elle avait droit à l’asile en Italie elle était obligée d’y aller
Elsa, Erythréenne de 16 ans a été déportée à Rome ce matin, sous escorte, contre sa volonté et malgré une sensibilisation des passagers à l’aéroport. La protection des mineurs, qui empêche leur déportation (en ce compris celles couvertes par Dublin II), lui avait été refusée sur base d’un test osseux la jugeant plus âgée. On se souviendra que de nombreux professeurs et médecins ont dénoncé ce type de tests aux résultats peu fiables et très souvent exploités sans aucune réserve ni prise en compte des incertitudes de mesure, la fin justifiant les moyens selon l’Office de la honte.
Elsa est pourtant bien reconnue comme mineure en Italie, sur foi de son dossier. Elle a appelé en pleur, du commissariat Romain. On voulait la placer en centre pour mineurs, ce qu’elle redoutait beaucoup. Grâce aux efforts de toutes et tous , elle a pu échapper au centre et dort ce soir dans une famille sûre, où elle se dit plus tranquille et pourra prendre un peu de repos.
Il ne s’agit que d’une solution temporaire. D’une part nous devrons lui trouver du logement pour les nuits suivantes dans des endroits sûrs (des pistes existent déjà, merci à toutes et tous ), et d’autre part son souhait reste de revenir en BE et de “devenir une Belge”.
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UPDATE 22/08: EXPULSION de la famille suspendue! expulsion de Elsa maIntenue! Tous à l’aérport à 05h30 ce 23/08 pour le vol vers Rome ( voir plus bas)
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Update: ce même jour 23/08 Expulsion de la première famille avec 4 enfants
C’est confirmé: c’est demain matin que la Belgique a prévu d’embarquer quatre enfants nés en Belgique, avec leur maman, sous escorte policière en direction de la Serbie, un pays qu’ils ne connaissent pas.
Voici les infos du vol:
Polish Airlines (LOT)
Brussels – Warsaw LO236
Departure 10.15 Arrival 12.15
23/08/2018
La famille sera placée dans un premier avion en direction de Varsovie pour une escale, et ensuite sur un deuxième vol vers Belgrade.
✔️Dénoncer la situation avec des commentaires sur les publications de la page de la compagnie aérienne: https://www.facebook.com/LOT/
✔️Se rendre à l’aéroport pour informer les passagers de l’expulsion de la famille, et leur expliquer qu’ils peuvent refuser de s’asseoir tant que la famille est à bord, prendre des photos, témoigner, …
Allons en masse à 8h15 pour protester contre ces expulsions
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ATTENTION DES MODIFICATIONS POURRAIENT SUBVENIR! Surveiller les mises à jour de cet art.
21/08 Elsa, jeune Érythréenne de 16 ans, est arrivée en Belgique en mai 2018, elle a éte placée en tant que mineur dans un centre MENA .
L’Office des Étrangers a demandé un test osseux qui lui a attribué 4 ou 5 ans de plus. Suite à cela elle a fait une demande d’asile.
Elle essaie de contacter sa famille pour faire revenir d’Erythrée les documents officiels prouvant sa date de naissance mais c’est très compliqué (pas d’internet, ni de fax, poste déficiente…).
A sa convocation à l’office le 16 juillet 2018,on lui annonce qu’ils ont retrouvé dans les données EURODAC ses empreintes en Italie. Elle est arrêtée sur le champ dans les bureaux de l’office et amenées au centre fermé 127bis dans le but de l’expulser vers l’Italie.
Elsa ne veut pas retourner en Italie ou les conditions d’accueil sont horribles. Elle veut rester en Belgique. Elle a subit une première tentative d’expulsion vers l’Italie ce Lundi 30/07/2018. Elle a du mettre beaucoup d’énergie pour que la police ne la mette pas sur le vol.
Ce mardi matin E nous tel très stressée car on lui a dit qu’elle serait remise sur un nouveau vol pour Rome ce jeudi 23/08/2018 à 7h30. Elle ne veut pas être déportée en Italie, a manifestement très peur, et refusera son expulsion. Impossible de savoir ce qu’elle a vécu en Italie ou elle a résidé pendant 3 mois, mais on craint le pire.
Qu’elle aie 16,18,20,22 ans elle ne veut pas retourner en Italie et a besoin d’aide pour empêcher cette expulsion.
Rendez-vous à 5h30 jeudi 23/08/2018 pour expliquer aux passagers leurs droits et devoirs moraux ainsi que la situation Elsa et son refus dêtre déportée…
Vol Brussels Airlines SN3175 de 07h30 à Zaventem vers Rome, arrivée à 09:30.
“1 famille brésilienne avec 2 enfants, 1 fille de 2 ans et un bébé de 8 mois. n’était plus là ce matin. 1 autre famille avec un enfant de 4/5 ans partie avant le petit dejeuner. L’enfant a erré dans les couloirs cette nuit en appelant sa maman.Beaucoup de familles qui sont arrêtées à Charleroi”
18/08/2018 Depuis son ouverture, le Caricole comprend plusieurs chambres (que d’autres appelleront cellules) dites “familiales”. Ces chambres comportent un espace légèrement séparé pour y faire dormir les enfants. Lesdites chambres sont séparées du reste des espaces par des portes fermées à clé et pourvues d’une petite fenêtre d’observation. L’enfermement de familles avec enfants y est malheureusement courant depuis longtemps, mais les autorités s’étaient engagées à ne considérer que des détentions de très courte durée. Il est dit en effet que ces détentions se limitent à 24 ou 48 heures, en attente d’un vol d’expulsion déjà programmé. Il nous a cependant été rapporté précédemment que la durée de certaines de ces détentions pouvait néanmoins excéder les 48 heures.
L’enfermement des familles avec enfants, qui porte atteinte à leur intégrité psychologique et les traumatise parfois gravement, se développe comme nous le confirme ce 17 août 2018 les nouveaux témoignages de deux personnes détenues au Caricole depuis déjà un certain temps :
“Depuis que je suis au Caricole, j’ ai vu de nombreux enfants débarquer avec leurs mères, ce qui me dégoûte, dont une femme aujourd’hui avec un enfant qui apprend à marcher. En général ils restent une nuit ou deux puis sont envoyés ailleurs. J’ai ainsi vu une Palestinienne, 1 grand-mère géorgienne, 2 dames africaines, …”
Et un autre témoignage :
” Les précédentes semaines j’ai vu :
– une femme âgée, russe je pense, avec sa petite fille d’environ 5 ans. Elles sont restées samedi et dimanche et sont reparties lundi dernier.
– une femme marocaine avec son fils de 11 ans qui sont restés 24h (il y a une dizaine de jours) et ont été expulsés vers le Maroc.
Et cette semaine:
– une femme d’Europe de l’Est ou russe, d’une trentaine d’année avec sa fille de 2 ans et demi ou 3 ans. Elles ont passé 4 h là aujourd’hui et
sont ensuite parties.
– une femme du Moyen Orient, avec sa fille de 14/15 ans, elles sont restées 24h.
– une femme africaine d’une trentaine d’année, avec sa fille de 5 ans. Elles ont passé la nuit dernière au Caricole puis sont parties. ”
Cette pratique sera peut-être un jour, après un enième drame ou un reportage choc, qualifiée “d’estompement de la norme”. Cela ne l’est en rien, il s’agit simplement de la volonté de notre gouvernement d’expulser hommes, femmes et enfants quelqu’en soit le prix (Humain) à payer. Un renoncement à toute éthique, une déshumanisation, un univers kafkaïen pour ses victimes qui vise uniquement à obtenir quelques beaux chiffres, à agiter fièrement devant l’électorat le plus réactionnaire et le plus bête. Un rideau de fumée pour le gouvernement Michel et son lieutenant Francken.
Dans les nouvelles installations de détention familiales du 127bis, la différence se situe dans la durée de détention, qui pourra être longue, ou sans doute extra-longue. “Spécialement aménagés” ces espaces permettront de contourner la loi, la forme primant sur le fond, l’esprit de la loi visant à protéger tous les enfants passant aux oubliettes. Voilà ce que font ceux qui nous gouvernent, et qui au passage nous salissent tous. Triste Belgique
C’est pourquoi nous rappelons une fois encore qu’aucun enfermement administratif en centres fermés ne sera jamais légitime.
FR// A PARTAGER UN MAX ‼️ Notre événement a été supprimé par facebook (avec plusieurs milliers de personnes intéressées) alors qu’on vient de nous informer que la première famille avec quatre enfants entre 1 et 6 ans a été enfermée‼️ L’événement a été jugé “indésirable” (pour qui?) par facebook =>https://goo.gl/AFZ2if.
?? On compte sur chacun pour que le message tourne malgré la suppression de l’événement et de posts facebook. Rendez-vous ce mercredi 15 aout à 17h30 rue du Chêne (à coté de Manneken-pis) pour une action pour dénoncer cette mesure.
=> Pose d’un écriteau commémoratif à la mémoire du temps où la Belgique n’enfermait pas les enfants
=> Prises de paroles et enregistrement d’un message collectif pour le gouvernement.
=> Vous pouvez imprimer votre photo avec le filtre afin de redécorer symboliquement l’espace.
Le gouvernement belge vient donc de franchir un pas de plus dans l’ignominie en procédant à l’enfermement d’enfants.
Affirmons haut et fort que les mesures discriminantes, répressives et dégradantes prises par le gouvernement belge à l’encontre des personnes migrantes, réfugiées et sans papier ne se font pas en notre nom et que nous resterons mobilisés! #NotInMyName#NoOneIsIllegal#StopCentresFermés
UPDATE 18/08/2018: Monsieur A a été remis au cachot à 10 heures ce dimanche 12/08/2018, avant de subir sa 4ème tentative d’expulsion vers Algers, sur le vol TUI au départ de Charleroi, cette fois malheureusement avec succès pour l’Office de la honte. Ce sont ses co-détenus qui nous avaient prévenus.
Son témoignage depuis Alger : ” Ils m’ont à nouveau attaché avec 6 ceintures pieds, jambes, mains, bras et abdomen. Je ne savais plus bouger. Dans l’avion j’ai vu que deux flics en civil ont pris chaque passager un par un pour leur expliquer je ne sais pas quoi… en tout cas j’ai à nouveau essayé de résister, j’ai été frapper pour m’empêcher de parler. AUCUN passager n’a réagi. Les passagers ont surement été mis sous pression. Je suis meurtri, j’ai mal partout, je pleure tout le temps. J’avais ma vie en Belgique. Je travaillais dur sur les chantiers.”
Ainsi une nouvelle confirmation que l’Office des étrangers s’autorise tous les moyens pour expulser, jusqu’à une intimidation directe des passagers ou le mensonge. Ces méthodes sont plus qu’inquétantes sur les procédés employés. Nous ignorons la teneur exacte de ce que les autorités ont dit aux passagers et des témoignages de ces passagers seraient les bienvenus.
Un homme détenu au centre fermé Caricole nous appelle en urgence. Ce 5 août à 10 heures du matin, on lui annonce qu’il sera expulsé le jour-même, à 16 heures sur le vol TUI au départ de Charleroi à destination d’Alger, il est immédiatement mis au cachot.
Mr A est un homme de 35 ans, né en Algérie, en Europe depuis 2004. Il a débord vécu en Italie et depuis 6 ans, il vit en Belgique. Il travaille dans la construction comme ouvrier manœuvre. Il a toujours travaillé, notamment sur des gros chantiers à Anvers et pour le centre commercial du canal à Bruxelles pendant 9 mois avant d’être enfermé d’abord à Merksplas puis à Bruges et enfin au Caricole à Steenokkerzeel. Il n’a néanmoins jamais eu de contrat de travail et donc ni papiers ni protection sociale.
C’est sa troisième tentative d’expulsion et on lui a promis une escorte policière. Il avait en effet refusé ses 2 premières tentatives d’expulsion. Il réside en Europe depuis 13 ans et ne souhaite pas retourner en Algérie.
Il fait partie de la grande famille des « criminels », comme Francken aime à les appeler, qui doivent coûte que coûte être expulsés du pays. Il avait en effet pris 6 mois de prison pour un délit mineur, avant d’être transféré dès sa sortie de prison vers un centre fermé par l’Office des Étrangers.
Un appel aux militants avait été lancé pour se rendre à l’aéroport de Charleroi afin d’informer les passagers voyageant sur le même vol de sa présence et leur expliquer sa situation.
Nous avons choisi de ne plus diffuser ces appels sur notre site, l’Office et l’Etat le surveillant, ce qui pourrait engendrer des réactions sécuritaires et entraver la mobilisation citoyenne.
Plusieurs personnes étaient présentes à l’aéroport pour sensibiliser les passagers et plusieurs messages nous sont parvenus.
Selon un contact : “sur place, l’avion pour Alger n’a toujours pas décollé.
Les passagers sont plutôt énervés et pour l’instant il n’est plus question de laisser embarquer l’homme de caricole ! »
« Il a été ramené au Caricole. Il a été massacré par son escorte. Des passagers ont refusé qu’il voyage avec eux. Une dame à crié très fort et a dit qu’on ne traite pas des personnes comme des animaux. Le commandant de bord a exigé qu’il quitte l’appareil. »
A son retour un détenu du centre nous rapporte : « il a été massacré par son escorte, il a des coups partout et ils ont insulté sa religion. C’est cela qui lui a fait le plus mal. »
Extrait du rapport médical qui décrit les violences policières
“Le dimanche 5 août 2018, Mr Allag a été transféré du centre Caricole au commissariat fédéral puis au commissariat à Charleroi. Durant ce dernier transfert, il a été attaché avec des ceintures, sa description fait penser à une camisole comme pour les patients agressifs. Il décrit avoir eu des douleurs parce que les ceintures étaient trop serrées. Au commissariat de Charleroi, on lui a également attaché les jambes. Il a été transféré dans l’avion par 6 policiers fédéraux et attaché les mains près de la taille puis encore ceinturé avec les mains devant le ventre et finalement attaché aux accoudoirs. La contention qu’il décrit rendait tout mouvement impossible.
Il a essayé de crier pour alerter les passagers de son expulsion contre sa volonté et des policiers lui ont alors comprimé le cou et la cage thoracique pour l’empêcher de crier. Il lui ont également poussé la tête entre 2 sièges en la coinçant comme dans un étau. Un des policier l’a insulté : « nique ta mère » et dit que son coran devrait être jeté à la poubelle. Un autre policier qu’il identifie comme le responsable du groupe avec les yeux bleus et un t-shirt orange officiel l’a traité de « minable » et de « connard ».
Le travail des militants porte ses fruits! Sur ce vol, c’est une dizaine de passagers qui a permis de mettre en échec cette expulsion. Cela a été possible parce qu’ils étaient au courant de la présence de cet homme AVANT de monter à bord.
En effet, pour éviter tout soulèvement ou compassion de la part des passagers, la personne « déportée » est forcé de monter à bord avant tout le monde. L’escorte policière qui l’accompagne est en civil afin de ne pas attirer l’attention. Ils s’installent à l’arrière de l’avion, parfois même derrière un rideau. L’embarquement des passages se fait quant à lui, uniquement par l’avant, ce qui empêche à tous de remarquer la présence d’un « deporté » à bord. À l’arrivée, ils sortent en derniers de l’avion. Ni vu, ni connu. L’affaire est classée.. ou presque!
Presque.. parce que cette fois, c’était sans compter sur le travail d’information mené par les militants avant l’embarquement!
Il faut donc continuer.. Continuer à dénoncer pour que les passagers puissent être mis au courant et puissent ensuite réagir en refusant de s´assoir, ou en n’installant pas leurs bagages dans les endroits prévus à cet effet par exemple. Continuer à dénoncer pour contourner les plans mise en place par la police pour garder ça discret. Continuer à dénoncer pour mettre d’autres explosions en échec!!
C’est derniers jours nous recevons des témoignages d’arrestations ou d’appel à l’aide…
Continuez à nous envoyer vos témoignages sur gettingthevoiceout@riseup.net .
On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas !
6 mineurs en danger à Anvers
Le 03/08 : Appel d’un migrant à une hébergeuse
Ils étaient 6 enfermé.e.s dans un camion. L’un d’eux nous a téléphoné en panique. On les entendaient taper sur les parois du camion en criant HELP…Nous avons penser essayer de les localiser, car en danger. Finalement ils ont eu le reflexe de téléphoner au 101;La police du port a réussit à les localiser et les a libéré.e.s du camion/container ( dont la detination était l’Egypte!). Un officier de police a dit à l’hébergeuse qu’ils seraient libérés vu qu’ils étaient mineurs.
Témoignages d’arrestations
Bonjour, j’ai pu constater l’arrestation, ce matin, vendredi 3 août 2018, de 4 ou 5 jeunes migrants d’origine africaine -probablement suite à une tentative de monter dans un camion – dans le zoning industriel de Wauthier-Braine. Ils étaient parfaitement calmes, mais ceinturés par un déploiement de police parfaitement disproportionné (au moins trois combi et une quinzaine d’hommes armés). J’ignore où ils ont été
Hier (1 août 2018) j’ai été témoin d’une arrestation à la gare de liege guillemins vers 22h.
Deux personnes sans papiers d’origine soudanaise se sont fait interpeler par un contrôleur et une contrôleuse à bord du train Ostende Welkenraedt (IC519) démarrant de Bruxelles Nord car ils disposaient d’un billet moins de 26 ans et ne pouvaient pas garantir leurs âges à l’aide de papiers d’identités. Les deux agents de contrôles ont donc fait intervenir Securail (3agents) à la sortie du train. Suite à une fouille (sans trouver de choses dangeureuses ) la police de liege a été appelée et les deux migrants ont été conduit au commissariat de Liège.
Il a été arrêté dans la règion de Bruges. Il m’explique qu’il a été enfermé pendant 20 heures sans manger ni boire, pendant la semaine ou il faisait extrêmement chaud. Il a été battu et maltraité par les policiers et il a toujours mal à l’épaule
Hier vers 22 heures A a été arrêté avec un ami dans le train par des agents de Securail. Ils ont été amené vers un poste de police. Son ami a été libéré et lui a été amené dans un centre fermé
Ce 02/03/2018 5 Afghans ont été arrêté à Blankenberg. Ce 04/08 plus aucunes nouvelles. Les téléphones sont coupés. Nous lançons un avis de recherche
Les passages
Ces jours ci encore beaucoup de passages réussis vers la Grande Bretagne au risque de leur vie
Pour 10 qui passent en Grande Bretagne, pour 10 qui sont chopé.e.s et enfermé.e.s par l’office des étrangers, 20 autres arrivent à la gare du nord. Ce sont les vases communicants ! C’est la loi de l’offre et de la demande dans ce monde capitaliste.
La gare du Nord est devenue le point de passage obligé sur leur route migratoire, pour retrouver leur communauté, pour participer à cette aventure de migration, pour trouver un moyen de passage, pour trouver un petit boulot, pour manger à sa faim , pour trouver un abri pour la nuit……
Depuis le 15 mai jusqu’au 15 juillet ( 2 mois) on fait mieux :
Total des détentions signalées du 15 mai au 15 juillet : 98
Cette augmentation est dans doute due à la collaboration des hébergeur.se.s et de gettingthevoiceout, mais aussi à la chasse aux migrant.e.s qui va crescendo.
Des détenu.e.s témoignent de rafles dans tout le pays, principalement sur les parkings, dans les ports et dans les gares.
Liste non exhaustive des différentes rafles :
26/04 Waremme , 03/05 Gare du Nord , 03/05 Gent , 10/05 Gare du Nord , 16/05 Gare du Nord , 16/05 Wetteren, 22/05 Thieu, 22/05 St Ghislain , 23/05 Asse, 27/05 Gare du Nord , 31/05 Zeebruges 17 arrestation , 31/05 Thieu, 04/06 Gare du Nord, 13/06 gare du Nord
Les nationalités choisies par l’office pour les mises en détention sont les nationalités soudanaise, érythréenne,éthiopienne,irakienne,libyenne,syrienne,égyptienne…
Au moins 49 sur les 98 de ces personnes détenues ont retrouvé la liberté en Belgique ou dans un pays européen.
23 d’entre eux.elles ont été libéré.e.s , après plusieurs semaines d’enfermement (jusqu’à 12 semaines)
26 autres ont été déportées vers leurs pays Dublin. La grande majorité d’entre eux.elles ont rejoint la Belgique et leurs familles d’accueil ou le parc Maximilien dans les jours qui suivent.
Renvoi Dublin : Danemark 1, Roumanie 1, Suisse 6, Pays-Bas 2, France 4, Allemagne 7, Italie 4, Norvège 1
Ces chiffres démontrent, faut-il le rappeler, l’aberration du Règlement Dublin dont le coût énorme (raffles, incarcération en centre fermé, rapatriement…) est supporté par la collectivité pour une efficacité nulle.
35 sont toujours détenu.e.s, pour certain.e.s depuis plus de 3 mois et les visites continuent à être assurées par leurs hébergeur.se.s
14 familles n’ont plus donnée de nouvelles de leurs protégé.e.s, probablement parce que libéré.e.s ou expulsé.e.s vers un pays Dublin.
Sans oublier les sans papier.e.s arrêté.e.s à leur domicile, sur les transports publics, à l’office des étrangers, les voyageur.se.s arrêtés dans les aéroports pour des raisons administratives et considéré.e.s comme « non admissibles » et les demandeurs d’asile de plus en plus fréquemment détenu.e.s dans le centre fermé Caricole.
Parole d’un détenu au 127 bis ce 14/07/2018 :
« Il y a surpopulation dans les ailes réservées aux hommes. Beaucoup d’arrivées depuis 2 semaines et de nombreuses personnes arrêtées lors d’une convocation à l’OE.
Certains étaient dans des centres ouverts et n’ont reçu aucune information sur les raisons de leur arrestation. »
Depuis que le monde tourne il y a des migrations. Plus il y aura d’obstacles, de barrières, de militaires, plus l’Europe semblera attrayante.
25/06/2018 : « Jeudi dans l’aile jaune 4 Albanais ont cassé les carreaux pour s’évader. Cela a fait beaucoup de bruit et on a tous accouru, on était assez excité, une vingtaine d’Arabes.
Un Albanais a réussi à se casser. Les 3 autres ont été mis au cachot. L’un d’entre eux blessé a été placé dans l’aile sécurisée. Un autre a été expulsé le lendemain. »
« C’était chaud : on voulait tous partir “.
Puis Le lendemain (si j’ai bien compris), douze ont été mis au cachot « pour participation à l’évasion… ».
Ce jour notre interlocuteur ne sait pas combien sont encore au cachot, étant isolé de tout contact.
On lui a dit qu’il irait dans l’aile sécurisée dés qu’il y a de la place. On lui a aussi dit que c’était très bien qu’il n’avait pas d’avocat,comme cela ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient avec lui.
Il appelle à l’aide et est au bout du rouleau.
27/06/2018 : Une amie d’un détenu nous alerte : son copain est depuis 22 jours au cachot. « Ce n’est pas normal cela , il a droit juste à une heure de préau dans une cage. C’est où les droits de l’homme ? »
28/06/2018 : Et ce matin un homme « résidant « à Vottem a réussi à s’évader lors de son transfert au tribunal. Il court toujours…..
14/09/2018: Informations aux hébergeur.se.s/ami.e.s/familles en cas de disparition d’un.e migrant.e/sans papiers
Beaucoup d’étranger.e.s en situation irrégulière se font contrôler/arrêter dans les transports publics, sur des parkings, dans les gares, à leur domicile, à l’office des Étrangers. Ils/elles sont amené.es au commissariat pour enquête par l’Office des étrangers. Au commissariat ou au centre de tri à Steenokkerzeel, on leur confisque leurs biens personnels et leur téléphone et ils/elles ne pourront pas vous contacter. Dans les 24 heures, voir 48 heures, ils/elles seront soit libéré.e.s avec souvent un Ordre de Quitter le Territoire (OQT), soit seront privé.e.s de liberté et incarcéré.e.s dans un des 5 centres fermés (CF). Ici les centres fermés: http://www.gettingthevoiceout.org/quels-sont-les-centres-fermes-en-belgique/
Les bons réflexes… AVANT qu’un.e de vos ami.e.s ne soit enfermé.e :
– Si vos ami.e.s ont déjà reçu un Ordre de quitter le territoire (OQT) ou ont un passport, faites-en, avec leur accord, une copie, un scan ou une photo. Vous aurez ainsi une partie des informations nécessaires (Nom, prénom, nationalité, date de naissance) pour le retrouver.
– S’ils n’ont pas encore reçu d’OQT ou qu’ils s’en sont débarassés, demandez-leur de vous noter sur un papier le Nom, prénom, nationalité et date de naissance qui sont liés à leurs empreintes et/ou qu’ils/elles renseignent lorsqu’ils/elles se font capturer. Ces données sont importantes pour pouvoir les localiser le plus rapidement possible et lancer d’éventuelles démarches
Dans les deux cas, informez-les sur les risques de se faire enfermer dans un CF si la police les capture et de leurs droits si, par malchance, un jour, ils/elles sont enfermé.e.s : possibilité de donner un coup de fil à l’extérieur (demandez-leur de noter votre num de tél sur un papier ou de le mémoriser et de vous téléphoner le plus rapidement possible), possibilité d’avoir un avocat et d’avoir des visites.
Si vous apprenez qu’il/elle a été arrêté.e
-Si vous savez dans quel commissariat il/elle est, téléphonez ou allez-y. S’ils sont plusieurs dans le même commissariat, appelez tous voss ami.e.s et allez-y ensemble réclamer leur libération. Cette pression a déjà permis la libération de certain.e.s détenu.e.s.
-Théoriquement ils ont la possibilité de faire un appel lors de leur transfert en centre fermé. S’il/elle vous téléphone pour annoncer son transfert, essayez déjà de savoir où il/elle sera transféré.e et le nom exact qu’il/elle a transmis à la police et à l’Office des étrangers (OE). Cela vous fera gagner du temps !
Procédure détaillée en cas de disparition :
-Dans les premières 48h, quand une personne disparait, prenez patience : il peut être empêché de téléphoner pour plein de raisons. Si vous n’avez plus de nouvelles de votre ami.e migrant.e / invité.e / sans papiers depuis un temps anormalement long, renseignez-vous dans son entourage, auprès d’amis ou d’autres hébergeur.se.s sur un éventuel voyage prévu, sur un éventuel accident. Il/elle pourrait se retrouver coincé quelque part sans son GSM ou sans batterie, le mieux est d’attendre patiemment des nouvelles de sa part.
La police peut les garder durant de 24 heures à 48 heures avant de décider de leur sort.
– Plus de 48 heures sont passées ? quelqu’un.e vous a prévenu de son enfermement ou votre ami.e vous a contacté sans savoir où il.elle était enfermé.e ?
Comment localiser le/la disparu.e ?
Avant de commencer les appels aux centres fermés:
Soulignons ici que le rôle d’un centre fermé (CF) n’est a priori pas de nous aider ou de collaborer avec nous mais “de maintenir les étranger.e.s dans un lieu déterminé situé aux frontières qui facilitera leur éloignement du territoire” et que “l’assistant.e social.e” est le représentant de l’office des étrangers en centre fermé et est loin d’être une assistante sociale comme on pourrait l’imaginer.
Deux cas de figure :
-Dans le meilleur des cas, vous avez eu le temps de discuter avec vos amis avant leur arrestation et vous avez le nom qu’il/elle donne à la police (réel ou fictif), la date de naissance (réelle ou fictive), sa nationalité (réelle ou fictive), son numéro sur un de ses précédents OQT (7 chiffres)
Essayez d’Appeler les centres fermés. Ils vous demanderont son NOM + Prénom + Nationalité. Certains centre sont collaborant, d’autres pas du tout! S’ils ne trouvent pas, cela ne signifie pas nécessairement qu’il n’est pas dans un CF. Prenez votre baton de pélerin et téléphonez à tous les CF :
-Le Centre pour Illégaux de Bruges (CIB) Tél 050 45 10 40
-Le Centre pour Illégaux de Merksplas (CIM) : 014 63 91 10 mail: cim.info@ibz.fgov.be
-Le Centre pour Illégaux de Vottem (CIV) : 04 228 89 00
-Centre 127 bis : Tel 02 759 42 99 —-02 755 00 00 mail: onthaalbis@ibz.fgov.be
-Centre fermé pour femmes de Holsbeek: ( 60 places)Tél : +32 2 793 89 01. Mail : cih.onthaal@ibz.fgov.be
Adresse: 19 De Vunt, 3220 Holsbeek https://goo.gl/maps/pu5mjhbrp1YC1fnk7
Route :Depuis Louvain prendre le bus 333 (Peron 11) jusque « Wilsele Gemeentehuis »
-Deuxième cas de figure: Si vous ne connaissez que son alias envoyez un mail à gettingthevoiceout@riseup.net qui pourra peut être croiser les éléments que vous pouvez donner et les retrouver parmi les appels faits par d’autres.
Si vous savez que votre disparu.e est en CF et où, que pouvez-vous faire de plus? (en fonction de vos possibilités, sans aucune obligation : “Chacun fait ce qu’il peut, comme il peut, quand il peut”)
-Lui faire parvenir un GSM sans camera (NB : ils peuvent demander au CF de récupérer leur carte SIM) afin de garder le contact avec lui. Sinon, essayer d’avoir le numéro de GSM d’un compagnon de chambrée prêt à ce que vous lui téléphoniez. Pour les hébergeurs de la plateforme il y a des groupes MP pour s’organiser avec d’autres visiteurs pour lui faire parvenir ce GSM (voir plus bas)
-Lui rendre visite au CF et/ou lui faire parvenir des affaires selon vos possibilités (voir les fiches pratiques rédigées pour chaque CF). Pour les hébergeur.se.s,des groupes d’amis et de familles se sont constitués, notamment via les groupes MP, afin de coordonner les aides (covoiturage, affaires…) voir plus bas.
-Contactez gettingthevoiceout (GVO) par mail en donnant le nom du détenu.e, sa nationalité et le centre où il se trouve. GVO vous mettra en contact avec un.e visiteur.se ou pour les invités de la plateforme un des “référents centre” (RC) (voir plus bas)
Dés que vous avez un contact avec le détenu.e, essayez de savoir ce qui s’est passé et si il/elle veut un avocat.
Si il est d’accord d’être soutenu par un avocat, prévenez Gettingthevoiceout et envoyez leur le plus de détails possible. Il est dans certains cas urgent de trouver un avocat le plus rapidement possible car certaines démarches doivent se faire dans les 10 voir 5 jours.
Envoyez les informations à gettingthevoiceout@riseup.net, jamais par FB ou mp
Nous aurons besoin par ordre d’importance des éléments suivants pour vous diriger vers un avocats:
Nom de la personne sous lequel elle est inscrite dans le centre (le plus souvent celui repris sur ses OQT, si il ou elle en a déjà reçus)
NUM d’identification en 7 chiffres (Office des Etrangers/IBZ/SP), noté sur leur badge reçu à l’arrivée au centre
Centre : 127bis, Caricole, Vottem, Bruges, Merksplas
Numéro de bloc/ chambre/lit
Nationalité réelle si connue
Date et lieu de naissance
Date d’arrestation
Lieu d’arrestation (important)
Nombre d’Ordre de Quitter le territoire
Empreinte dans quel pays ? (Dublin, demande asile éventuelle)
Chaque CF a ses propres régles et procédures de visite (voir fiches spécifiques pour chaque centre ci-jointes ). Les visites sont également une opportunité pour questionner les détenu.e.s sur la présence d’autres disparu.e.s que certain.e.s recherchent.
Mode d’emploi visites 127 bis ici Mode d’emploi visites Bruges ici Mode d’emploi visites Merksplas ici Mode d’emploi visites Vottem
Et pour info
Réglement d’ordre Intérieur pour chaque centre (ROI) Merksplas ROI CIM ROI-Brugge ROI Caricole 127 bis : Non disponible Vottem : non disponible
Les aspects juridiques
ATTENTION : Les législations liées aux questions migratoires sont extrêmement complexes. Ne vous substituez pas à un spécialiste où à un avocat specialisé et, dans tous les cas, ne vous fiez pas aux conseils des assistant.e.s social.e.s des Centres fermés qui, de notre expérience, défendent avant tout l’intérêt de l’O.E. et pas des détenu.e.s !
La première question à se poser : est-ce que le détenu.e désire l’aide d’un avocat ? La décision lui revient mais s’il décide d’en prendre un, il est important qu’il/elle suive ses conseils, qu’il/elle lui fasse confiance et aille jusqu’au bout de la procédure juridique. Trop souvent, en effet, on trouve un avocat qu’il/elle refuse finalement pour diverses raisons (peur de l’inconnu, manque de confiance en l’avocat qu’il ne connait pas, croyance que sans avocat il sera dubliné rapidement vers le pays d’entrée… d’où il reviendra vite). L’abandon de la procédure en cours de route fait en effet les affaires de l’office des étrangers qui veut rendre la vie des détenus insupportable afin qu’il/elle accepte une expulsion ou un retour volontaire.
Un avocat spécialisé pourra trouver les failles dans les procédures (arrestations et enfermements mal formulés, absence d’interprètes, demande d’asile introduite par l’Office des Étrangers contre la volonté de la personnes, application aveugle des Dublin… ) et faire respecter les droits de votre amigrant.e. !
Gettingthevoiceout dispose d’une liste d’avocats compétents pour défendre les droits des migrants.
En cas de libération ou d’expulsion:
Faites nous savoir rapidement sur gettingthevoiceout@riseup.net le sort réservé au détenu afin d’avoir une vision globale sur ces expulsions/libérations
En cas de menace d’expulsion
Dés son arrivée au centre, l’assistant.e. social.e menace le détenu d’une expulsion vers le pays d’origine sans mentionner les recours possibles. Il ne faut pas qu’il.elle se laisse intimider.
Un jour pourtant, si les démarches juridiques n’ont pas abouti, il.elle recevra un “ticket” pour un vol vers son pays d’origine ou le pays ” Dublin”. Il est alors important de prévenir très vite l’avocat.e qui peut dans certains cas encore faire un recours.
A la première tentative d’expulsion le détenu peut refuser son embarquement: il/elle sera amené.e à l’aéroport et si il/elle refuse, il/elle sera ramené.e au centre dans le calme généralement.
A la deuxième tentative d’expulsion (parfois à la troisième), il lui sera notifié qu’il/elle sera accompagné.e d’une escorte et expulsé.e de force. Si le/la détenu.e résiste cela devient très violent. Si le/la détenu.e veut de l’aide pour empêcher cette expulsion, le CRER et gettingthevoiceout peuvent faire un appel pour mobiliser des personnes pour aller à l’aéroport et parler aux passagers du vol concerné. Ils/elles expliquent aux passagers qu’ils ont le droit, en s’adressant au commandant de bord, de refuser de faire le voyage avec un homme/femme qui est expulsé de force. Ils peuvent refuser de s’asseoir aussi longtemps que la personne explusée n’est pas sortie du vol. Pour plus de détails lire http://www.gettingthevoiceout.org/comment-arreter-une-expulsion/
Pour les hébergeurs de la Plateforme citoyenne:
Groupes de coordination Messenger et Whatsapp
Des groupes Messenger ou Whatsapp spécifiques à chaque CF ont été mis en place.
Ils rassemblent les personnes / familles concernées par l’un.e de leur invité.e incarcéré.e et qui souhaitent se coordonner pour les visites (covoiturage), le dépot de colis, avoir des infos, s’entraider, se soutenir…
Des référents par centre fermé (RC) ont été désignés par la Plateforme citoyenne pour informer et faciliter la liaison avec Gettingthevoiceout et dynamiser ces groupes MP. Ce sont des volontaires, ils ne sont pas conseiller juridique et ne gèrent pas les contacts avec les avocats.
Contacts :
– Getting the voice out : http://www.gettingthevoiceout.org – Email : gettingthevoiceout@riseup.net
– Tél : +32484026781
Les informations transmises entre les référents et GVO
concernant des détenu.e.s spécifiques sont tenues confidentielles sauf
accord préalable du détenu.e et ne sont utilisées que dans l’intérêt du
détenu, individuel ou collectif.
Ce 20 juin 2018, durant toute une journée, 100 activistes ont bloqué le chantier de construction des unités familiales qui jouxte le 127bis. Dans le centre, les détenus ont exprimé leur soutien à ce mouvement de diverses manières : certains ont refusé de se mettre à table pour le repas de midi, d’autres on écrit des messages en direction des militants pour exprimer leur solidarité, etc.
En échos à ce contexte, un détenu a traversé le couloir en criant “on a besoin de liberté, on a besoin de liberté !”. Le gardien est arrivé et lui a dit : “ça suffit, tu te calme tout de suite sinon…”, d’autres détenus alertés par le bruit le rejoignent rapidement et s’opposent au gardien en lui disant : “il a le droit, il ne fait rien de mal”. La réaction des autorités du centre ne se fait pas attendre : 4 personnes au cachot ! L’isolement est systématique pour qui tente de porter un autre message que celui des autorités, il vise à décourager toute forme d’action, à briser toute forme de résistance naissante au sein des centres.
Ce qui se joue à l’intérieur du centre, s’observe également à l’extérieur. Quand on parle des résistances aux politiques migratoires sécuritaires et répressives, qu’elles proviennent de l’intérieur ou de l’extérieur des centres, c’est une véritable logique de dissuasion que les autorités appliquent. Une tentative de couper tout soutien aux actions qui visibilisent ce qui se passe dans les centres fermés comme en témoigne aussi l’arrestation de l’équipe de tournage de la rtbf lors de l’occupation du chantier par les activistes ce 20 juin 2018.
21/06/2018: Nouvelles tentatives d’évasion (à confirmé); Quatre autres détenus ont tenté de s’évader au centre fermé de Vottem ce 21/06 à 10 heures du matin. Trois ont été repris, un d’eux court toujours
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H était depuis plus de 2 mois enfermé au centre 127 bis. Il devait être expulsé ce 20/06/2018. Il avait chanté “Aicha”au micro lors du Steenrock à partir de sa cellule et avait fait impression sur le public.
Ce 19/06/2018 il a réussit à s’évadé pendant son préau en escaladant les grillages. Il a disparu dans la nature. Les gardiens et le direction “ont pas bon” nous dit un détenu et sont en réunion pour “changer le règlement” nous dit il encore
Une autre tentative d’évasion a eu lieu au centre fermé de vottem ce samedi 16/06 également pendant son préau. Il a malheureusement été rattrapé et tabassé par les gardiens pour se retrouver au cachot toujours selon nos infos !
Suite à une répression, des mises au cachot et de menaces de la direction pour ceux qui essaient d’avoir des contacts avec l’extérieur,avec les médias les appels des détenus étaient très incomplets, décousus.
Une personne accréditée est allée rencontrer certain.e.s des détenu.e.s
– Une tentative d’évasion a eu lieu la semaine passée: les 2 personnes
ont été interceptées: l’une a été mise en isolement 48h, l’autre une
semaine et a été expulsé
-Les détenus musulmans n’ont pas droit au pain et aux crêpes marocaines
pour la rupture du jeûne. Par contre on leur sert 4 fois des pâtes par
semaine?
– Du pain périmé et moisi est servi aux repas
– 3 femmes ont été arrêtées dans le cadre de procédures de cohabitation
légale. Une a été libérée car enceinte mais avec un OQT juste après la
naissance du bébé. Le père est Belge.
– Un détenu est en isolement dans une cellule sans fenêtre depuis 22
jours.
– Tous les détenus redoutent les appels des Assistants sociaux du centre car ils font peur
de recevoir un ticket ( pour un retour forcé), de menaces de renvoi dans leur pays, des messages du type “qu’est-ce que tu fous ici? Tu n’as rien à faire ici”
– les gardiens passent leur temps à énerver et provoquer les détenus par
des attaques verbales racistes pour pouvoir les mettre en isolement
s’ils réagissent.
Mimoun était depuis 3 ans en Belgique. Il a été opéré d’une grosse pathologie cérébrale en 2017. Il a dû réapprendre à manger, à marcher. Il a perdu les sensations dans sa main, et a des difficultés à marcher. Un suivi régulier pendant une période de 10 ans était indispensable. Suite à cette pathologie il est épileptique et doit prendre quotidiennement des médicaments.
A sa sortie il travaillait quelques heures par semaine dans la pizzeria d’un copain.
Il s’est fait arrêter fin mars 2018 lors d’un contrôle dans la pizzeria et a été transféré au centre fermé 127bis.
Le 9 mai 2018 il a subi une première tentative d’expulsion. Le médecin du centre a fait un certificat de « Not fit on flight » vu son état de santé. Un autre médecin extérieur appelé par le centre lui a fait un « Fit on Flight ». Il a refusé cette expulsion et il a été ramené au centre.
Son avocat refusait de le suivre car il ne savait plus payer et avait une dette auprès de lui.
Il ne recevait plus ses médicaments et a fait 4 crises d’épilepsie dans le centre.
Message d’un co détenu le 13 mai 2018 : « Bjr Madame, c 2:17h dans le centre. Il y a un marocain qui souffre d’une maladie (épilepsie). Il a fait une opération ici en B dans sa tête et maintenant ça fait 4 jours qu’il ne mange pas et aujourd’hui et malheureusement il a eu une crise d’épilepsie. Honnêtement,j’étais choqué quand je l’ai vu dans cet état…ils n’ont même pas appelé une ambulance ni rien Il en pris au service médical… c’est inhumain…Aidez-nous svp ! »
La direction le menaçait d’isolement « si il faisait encore des crises ». Ses co-détenus le soutenaient, l’aidaient, le lavaient et ne voulaient surtout pas qu’il soit isolé.
Le 15 mai il est finalement transféré dans une chambre médicale d’isolement et reçoit enfin ses médicaments antiépileptiques. Il est coupé de tout, n’a plus de contact avec ses codétenus. Il continue sa grève de la faim, ne boit que de l’eau et du café.
On a eu un dernier contact avec lui le 27/05/2018. Nous apprenons qu’il a été expulsé vers le Maroc le 28/05, sans avoir pu prévenir ni son avocat, ni ses amis.
L’Office a utilisé tous les moyens pour expulser Mimoun comme tout étranger se retrouvant dans nos camps nommés centres fermés pour illégaux, le condamnant à mort à court ou moyen terme, Mimoun n’ayant pas les moyens ni d’avoir un suivi, ni de se payer ses médicaments dans une région comme le Rif.
« Voor een streng maar rechtvaardig migratie beleid !. » dit il
L’office remplit la centaine de places dans nos camps nommés centres fermés, places qui avaient été libérées à l’occasion des rafles annoncées à la gare du Nord et au parc Maximilien.
Suite à la mobilisation de la plateforme et aux fuites sur les interventions policières, l’Office des Etrangers a choisi de rafler les migrant.e.s plus discrètement sur leur trajet de migration. Plusieurs dizaines d’entre eux ( et ça continue à augmenter d’heure en heure!)ont été arrêtés ces dernières semaines et se retrouvent en centre fermé, d’autres ont été libérés après des heures passées en cellule et des violences assimilables à de la torture.
Ils ont rempli nos camps l’un après l’autre : le 23 mai c’est Vottem qui a été rempli, le 24 Merksplas et le 25 Bruges.
Lors de notre bilan précédent, 70 des 85 personnes enfermées dans nos camps avaient été libérées, que ce soit en Belgique ou dans un autre pays européen, après avoir subi un enfermement de parfois plusieurs mois. Beaucoup d’entre eux/elles ont repris leur route migratoire vers la Grande-Bretagne ou un autre pays européen après leur libération. http://www.gettingthevoiceout.org/les-hebergeur-se-s-leurs-invite-es-et-les-politiques-10052018/
Ce sera sans doute le cas pour les nouvelles personnes arrêtées.
A se demander à quoi servent ces rafles et ces emprisonnements. A décourager tous les demandeurs d’asiles et tout les sans-papiers, à faire monter les chiffres des «Illégaux» à expulser, à confirmer la politique de « voor een streng maar rechtvaardig migratiebeleid » («pour une politique de migration stricte mais juste»), dixit Theo Francken ?
Au centre fermé 127 bis, la situation reste explosive, des grèves de la faim ont commencé au début du mois de mai et semblent toujours en cours même si on a très peu d’informations suite à de fortes pressions faites sur les détenu.e.s pour ne pas avoir de contact avec l’extérieur. Certains détenus « récalcitrants » sont depuis un mois au cachot, d’autres sont en isolement médical. Un homme épileptique est dans un état très inquiétant. http://www.gettingthevoiceout.org/crise-depilepsie-et-greve-de-la-faim-au-centre-ferme-127-bis-14052018/
Au centre Caricole, 5 détenus se sont évadés, l’un d’entre eux est qualifié d’islamiste par Theo Francken…
Pour rappel, un homme avait été enfermé pendant plusieurs mois au centre fermé de Vottem, suspecté d’être un terroriste. Il a finalement été libéré … Son interview ici http://www.gettingthevoiceout.org/temoignage-dun-grand-terroriste/
08/04/2023: La détention administrative en centres fermés des migrants (personnes étrangères sans documents de séjour considérés comme valables) a été instaurée en Belgique en 1988. Depuis cette date, la multiplication de ce type d’espace prend une place de plus en plus importante sur le scène de la frontière puisque si en 1988 on comptait 30 places en centre fermé, on en compte aujourd’hui jusqu’à 650 places.
Face à cette affirmation des mesures répressives, on peut véritablement parler d’une véritable explosion de l’enfermement de cette catégorie de la population ! Un centre fermé n’est en principe pas une prison, il s’agit de détention extra-pénitentaire où la décision d’enfermement est uniquement administrative. Ces centres sont sous la gestion directe de l’Office des Étrangers qui y a tout pouvoir. En réalité, malgré les tentatives d’euphémisation des aspects contraignants du dispositif (en centre fermé on ne dit pas “détenu” mais “résident”, on ne dit pas “incarcéré” mais “retenu”), il s’agit bien d’un véritable univers carcéral. Loin des regards, à l’abri des réactions de la société civile, des milliers d’hommes et de femmes y sont chaque année détenus.es., en moyenne 7000. Il existe 6 centres fermés en Belgique, 5 en Flandre et un en Wallonie.
Invisibilité et inaccessibilité deux termes qui caractérisent parfaitement les centres fermés et qui en font des camps au sens où on y observe la disparition de l’individu au profit du groupe, l’impossibilité d’y assurer le respect des droits fondamentaux. Des lieux monstrueux en termes de respect des droits fondamentaux et des procédures mais aussi en termes de dignité humaine. Dispositifs de sécurité en cascade, surveillance quasi-constante des détenu.e.s, sanctions disciplinaires, organisation de fouilles régulières… Les détenu.e.s sont soumis.e.s à un régime strict. Peu d’intimité, enfermé.e.s la nuit dans des chambres de 4 à 6 personnes ou, comme à Bruges, dans des dortoirs prévus pour jusqu’à 20 personnes.
Grâce à l’action des militant.e.s , certaines situations sont parfois rendues visibles : des personnes malades, des femmes enceintes, des pères et mères de famille, des personnes très âgées, des mineur.e.s… La plupart sont abandonnées par leurs avocats fantomatiques commis d’office. L’Etat belge les enferme pendant des jours, des semaines, des mois officiellement en vue d’organiser leur expulsion : soit de façon individuelle grâce à la collaboration des compagnies aériennes, soit par vols collectifs encadrés par des militaires et à l’écart des regards.
L’inconnue issue de la détention : la durée de détention ne peut en principe excéder 2 mois, prolongeables une fois à certaines conditions, puis à nouveau et ce jusqu’à 18 mois maximum. En pratique cependant, ces délais légaux, déjà très longs, ne sont pas respectés : une spécialité de l’administration belge: « remettre les compteurs à zéro », et donc le renouvellement du titre de détention, s’il y a demande d’asile ou en cas de tentative d’expulsion échouée. Par conséquent, pas de limite dans le temps ! Plus qu’une zone de non droit, c’est un régime d’exception qui s’exerce dans les centres fermés où tout semble possible pour qui les contrôle, où toute procédure ne convenant pas à l’Office peut être détournée, modifiée ou utilisée pour servir les intérêts de politiques migratoires toujours plus sécuritaires. En 2015, environ 300 personnes sont restées détenues pendant plus de 4 mois, et un millier entre 2 et 4 mois. La détention la plus longue en 2015 a duré un an et 2 mois témoignant encore une fois du manque de volonté étatique de reconnaître les migrants comme étant des sujets de droits.
Sous prétexte de vouloir lutter contre la criminalité et le terrorisme, donc en poursuivant ce mouvement de criminalisation des migrants, les Secrétaires d’État à l’Asile et la Migration , Theo Francken, a annoncé en mai 2017 la construction 3 nouveaux centres fermés d’ici 2021, doublant ainsi la capacité de détention de la Belgique. Des unités de détention pour les familles, dans lesquelles des enfants devaient être incarcérés ont vu le jour en 2017. Suite à des actions contre ces enfermements Video ici et une nouvelle condamnation de la cour Européenne des droits de l’homme ce centre a fermé et est actuellement vide.
La politique de l’enfermement se porte bien, destinée à “rassurer” l’opinion publique et à “décourager” les personnes en exil.
L’ancrage progressif d’une logique de surveillance, de contrôle et de dissuasion qui touche tous les migrants se cristalise dans la multiplication des centres fermés, il est temps de la dénoncer et stopper cette mise à l’écart juridique, sociale, symbolique et politique !
Seul la suppression de ces centres et non leur éventuelle “humanisation” pourra mettre fin à ces abus racistes du pouvoir.
Depuis le 11/05/2018 des détenus sont en grève de la faim au centre fermé 127bis. Les musulmans sont rassemblés dans une aile pour la période du Ramadan Des associations extérieures avaient proposé de livrer à manger pendant la période du Ramadan qui commence le 16/05/2018. Ils ont appris le 15/05 que cela sera interdit par la direction. Ils interprètent cette interdiction comme “une voie détournée pour interdire le Ramadan dans le centre et un non respect de leur religion”. Ils avaient décidé d’entamer une grève de la faim ce jour et exigent -le respect de leur religion et du Ramadan -L’autorisation aux associations amies de fournir de la nourriture adaptée dans le centre -L’acces à la cuisine dans le centre pour préparer leur repas!
Ce jour la situation est explosive: une partie des grévistes sont au cachot. D’autres continuent à nous téléphoner pour dénoncer la situation dans le centre : Malbouffe, insultes des gardiens, maltraitance.
Un homme est depuis 15 jours en grève de la faim a fait plusieurs crise d’épileosie. Il est actuellement en isolation médicale. Personnes ne peut le voir et aucun contact: ‘on va le laisser crevé doucement” nous disent les détenus!
Appel à des médecins, des parlementaires, des NGO et tuti quanti pour aller voir ……..
On est TRES inquiet!
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Update 18/05
Brugge: Les détenus demandent un entretien avec la direction du centre pour rencontrer un Imam, ce auquel ils on droit selon le réglement
Merksplas: “Nous sommes toujours enfermés dans nos chambres de 22h30 à 8h du matin.
Le repas est à 21h30 et nous devons quitter le réfectoire à 10h15. On
nous laisse de la nourriture froide mais rien à voir avec le ramadan:
soupe dégueulasse, pâtes,… C’est la catastrophe.”On a fait la grève hier et la direction nous a dit: “on va voir
aujourd’hui (vendredi)”. Donc ils attendent toujours un meilleur respect
de leur religion.
127 bis: Très difficile d’avoir des infos vu la censure. D’après certains 17 sont toujours en grève de la faim, dont 8 sont au cachot.D’après d’autres la direction fait des promesses mais sans résultat.L’homme épileptique est toujours en grève de la faim et a maigrit de 10 kilo. Un médecin vient le voir touss les jours et il reçoit ses médicaments maintenant!
Appel à aller leur dire bonjour au 127 bis lors de leur préau quotidien de 15 h à 17 h.
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Crises d’épilepsie:
Un homme au centre fermé 127 bis est dans un état de santé inquiétant et ne semble pas recevoir de soins.
Suite à une opération du cerveau il avait été revalidé pendant plusieurs mois et a dû réapprendre à marcher, à parler. A sa sortie de cette revalidation il devait maintenir un suivi régulier pendant 10 ans et prendre un traitement anti épileptique. Il a repris sa vie de sans-papiers et travaillait quelques heures dans une pizzeria d’ un ami pour subvenir à ses besoins. Il a été arrêté à son travail et enfermé en centre fermé 127 bis il y a 80 jours.
Il a subi une première tentative d’expulsion le 09/05/2018 qu’il a refusée.- le médecin du centre avait délivré un certificat “Not fit to fly” mais
le centre a demandé un examen complémentaire par un neuropsychiatre qui a donné un certificat “Fit to fly”
Depuis il ne mange plus et ne reçoit plus ses médicaments anti épileptiques.
Il a fait 3 crises d’épilepsie dans le centre. La seule réponse du service médical semble avoir été: En cas d’une nouvelle crise il sera isolé. Les détenus refusent qu’il soit isolé et devoir le laisser à son sort souvent sans surveillance aucune.
Ses codétenus nous alertent
13/05 SMS reçu : « Bjr Madame,, c 2:17h dans le centre. Il y a un Marocain qui souffre d’une maladie (épilepsie). Il a fait une opération ici en B dans sa tête
et maintenant ça fait 4 jours qu’il ne mange pas et aujourd’hui malheureusement il a eu une crise d’épilepsie. Honnêtement, j’étais choqué quand je l’ai vu dans cet état…ils n’ont même pas appelé une ambulance ni rien. Il en pris au service médical… c’est inhumain…Aidez-nous svp!! ».
Il ne veut et ne peut pas retourner dans son pays où il n’a aucun moyen de se payer un suivi médical, a besoin d’un avocat et demande du soutien pour rester chez nous.
Grève de la faim
17 détenus maintenant en Grève de la faim depuis le 11/05. leur revendications n’ont pas été entendues par la direction qui reste muette et le service médical brille par son absence .Ils appellent à l’aide de l’extérieur. Leur revendication restent: -le respect de leur religion et du Ramadan -L’autorisation aux associations amies de fournir de la nourriture adaptée dans le centre -L’acces à la cuisine dans le centre pour préparer leur repas! http://www.gettingthevoiceout.org/ramadan-en-centre-ferme-greve-de-la-faim/
127 bis 11/05/2018
30 détenus entament ce jour une grève de la faim au centre fermé 127bis.
Des associations extérieures avaient proposé de livrer à manger pendant la période du Ramadan qui commence le 16/05/2018.
Ils ont appris ce matin que cela sera interdit par la direction.
Ils interprètent cette interdiction comme “une voie détournée pour interdire le Ramadan dans le centre et un non respect de leur religion”.
Ils ont décidé d’entamer une grève de la faim ce jour et exigent
-le respect de leur religion et du Ramadan
-L’autorisation aux associations amies de fournir de la nourriture adaptée dans le centre
-L’acces à la cuisine dans le centre pour préparer leur repas!
13/05/2018
Certains détenus ont décidé d’attendre ce lundi 14/05 pour “discuter” avec le directeur du centre. 16 d’entre eux sont toujours en grève de la faim
Et SMS ce matin du 13/05 : Bjr Madame,, c 2:17h dans le centre. Il y a un marocain qui souffre d’une maladie (épilepsie). Il a fait une opération ici en B dans sa tête et maintenant ça fait 4 jours qu’il ne mange pas et aujourd’hui et malheureusement il a eu une crise d’épilepsie.Honnêtement, j’étais choqué quand je l’ai vu dans cet état…ils n’ont même pas appelé une ambulance ni rien. Il en pris au service médical… c’est inhumain…Aidez-nous svp!!
Chaque année la période du Ramadan des détenus protestent contre l’organisation de la période du Ramadan en centre fermé, au cours duquel les repas sont tout à fait insuffisants et se réduisent régulièrement à des tartines au coucher et au levér du soleil. Il y a quelques années, des pâtes réchauffées avaient d’ailleurs causé pas mal de problèmes de santé. Faut-il donc à chaque fois les mêmes intransigeances des autorités pour ajouter une couche de répression? Un petit traitement irrespectueux de plus?
Depuis fin décembre 2017, les hébergeu.r.ses de la plateforme citoyenne font régulièrement appel à Gettinthevoiceout et Stopdeportations pour signaler la disparition de l’un.e de leurs protégé.e.s.La grande majorité sont déclaré.e.s Soudanais.e.S, Érythréen.ne.s ou Éthiopien.ne.s.
Nous avons reçu depuis le 27/12/2017 et jusqu’au 09/05/2018,128 signalements de « disparu.e.s » .
40 d’entre eux/elles ont finalement été retrouvé.e.s dans les jours qui suivent après une arrestation lors d’une rafle, d’un contrôle et libéré.e.s avec un OQT, ou retrouvé.e.s en Grande Bretagne.
3 n’ont jamais été retrouvé.e.s
85 des « disparu.e.s » ont été retrouvé.e.s dans nos centres fermés.
39 d’entre eux/elles ont finalement été libéré.e.s après plusieurs semaines/ mois d’emprisonnement dans nos camps de retour.
3 à notre connaissance ont été expulsé.e.s vers le Soudan après de long mois d’enfermement ( jusqu’à 8 mois)
31 ont « bénéficié » de la procédure Dublin et ont été ramené.e.s dans des pays Schengen ( 4 en Suisse, 4 aux Pays Bas, 3 en France, 9 en Allemagne, 9 en Italie,1 en Norvège, 1 en Suède, et une en GB (réunification familiale).
12 sont toujours en centre fermé et leurs dossiers sont en cours .
Bref, 70 des 85 personnes enfermées dans nos camps sont actuellement libres, que ce soit en Belgique ou dans un autre pays européen, après avoir subi un enfermement de parfois plusieurs mois.Beaucoup d’entre eux/elles ont repris leur route migratoire vers la GB ou un autre pays Européen après leur libération.Un d’entre eux est arrivé au Canada!
Ces chiffres qui ne sont que nos chiffres, sont le miroir du devenir des personnes amenées dans nos camps / centres fermés en général et témoignent de l’inutilité de ces centres fermés.
En 2017 6977 personnes auraient subi un retour forcé selon Francken, soit vers leur pays d’origine, soit vers un pays européen ( transfert Dublin ou une reprise bilatérale) , soit refoulées à la frontière pour des raisons administratives définies par l”Office des étrangers (35,45 % des 6977).
Stastiques de l’Office des Étangers pour 2016 à analyser avec prudence https://dofi.ibz.be/sites/dvzoe/FR/Documents/Rapport%20statistiques%202016%20FR.pdf
On nous annonce de nouvelles rafles, de nouveaux centres fermés, un budget consacré aux retours forcés qui est passé de 72.000.000 € en 2016 à 85.000.000 € en 2017.
Nos politiques suivent le tendance européenne, veulent être l’exemple à suivre: l’exclusion de tout “étranger” , la fermeture des frontières avec ses morts, ses camps, ses chasses aux migrants en Europe et dans tous les pays limitrophes.Tout cela au nom de notre économie, au nom de notre sécurité, de notre néolibéralisme, capitalisme, postcolonialisme, impérialisme…… .Tout cela par ce que nous sommes blancs, par ce que nous sommes supérieurs, par ce que nous sommes LE MONDE!
Ce n’est pas une crise migratoire, ce n’est pas une crise humanitaire, c’est une volonté politique mondiale: l’extermination des peuples et des États qui dérangent pour le bien de l’Occident!!!!
On laisse faire ??????
“Agir localement, penser globalement”
LIBERTÉ DE CIRCULATION et D’INSTALLATION POUR TOU.TE.S STOP AUX RAFLES NON AUX CENTRES FERMÉS ET AUX EXPULSIONS LES FRONTIÈRES TUENT
29/04 : Un homme Irakien Kurde au centre fermé 127 bis a entamé une grève de la faim ce 29/04/2018. Il s’est enveloppé dans un drap blanc, a scotché sa bouche et tient un pancarte « LIBERTÉ »
29/04 :” Il l’ont isolé en surveillance, on le voit à travers les vitres et parfois ils ferment la porte, pour qu’on soit pas au courant. Depuis hier, il est avec un policier, »
30/04 : « il l’ont mis au cachot aujourd’hui »
Un autre homme est très malade : il a très mal au bassin, sait à peine se déplacer. Ces co détenus doivent l’aider dans ces déplacements. Il a été amené à l’hôpital ou ils lui ont fait des scanners la semaine passé, sans recevoir de résultats, sans voir un médecin ni à l’hopital, ni dans le centre.
01/05 :15 en grève de la faim dans aile 1. Ils ont scotché leur bouche.Police féderale et brigade criminelle dans le centre
02/05:L’irakien est sorti du cachot grâce à la pression de 15 camarades qui ont refusé de manger. Depuis on leur a dit à tous qu’il y a interdiction de faire la grève de la faim, sinon ils seront mis immédiatement au cachot
04/05 « On vient de m’appeler du 127 bis. La directrice vient d’annoncer à tous les détenus qu’il devront rester enfermé demain et qu’il ne pourront pas sortir et rester dans leur chambre jusqu’à la fin du Steenrock. Quelqu’un a demandé pourquoi et elle a répondu “Fin de la discussion” en menaçant les personnes qui se plaindraient de les enfermer en cellule d’isolement. »
« J’ai été visité Jiyed et j’ai vu Mounir au 127bis aujourd’huiIls parlent de faire la grève de la faim demain dans 2 ailes du centre afin de soutenir la manifestation .Ils savent qu’ils risquent le cachot mais ils n’en peuvent plus « …
« On nous a annoncé que on pourrait sortir entre 9 h 30 et 11h au préau, plutôt aue l’après midi pendant votre manifesttion »
Un homme reçoit ce jour un TICKET écrit à la main sans son nom à 15h : op 06/05 : vertrekuur 11h15 Zaventem Cotonou Aankomst 17 uur SN 285 . cet homme est Togolais
Un autre homme reçoit son ticket pour sa 4ème tentative d’expulsion vers RDC le 05/05/2018, l’assistante sociale lui demandant de signer un papier en nl. Il refuse…….
Nous rappelons que si nous sommes en mesure de vous transmettre ces informations ce n’est que grâce au système de téléphone que nous avons mis en place et qui permet aux détenus de nous avertir. Sans ce canal, déjà très compliqué car le personnel des centres plaçant les détenus en isolement leur retire le téléphone ce qui les empêche de communiquer vers l’extérieur. Pour quelle raison une force de l’ordre se rend-elle à l’intérieur et surveille-t-elle une gréviste de la faim? Quel est le message menaçant envoyé aux autres? “Taisez-vous, faites ce qu’on vous dit sinon ça va aller mal!”
Force est de constater par ailleurs que peu voire, pas de parlementaires ne se rendent sur place pour constater ce qui s’y passe (sauf pour le Steenrock devant un publique bien nombreux). Ne souhaitent-illes pas y consacrer du temps ou ne veulles illes pas voir?
Et que dire des journalistes qui trop rarement s’emparent du sujet? Pourtant les fais que nous relatons sont autant d’atteintes profondes aux droits humains fondamentaux!
NON AUX CENTRES FERMÉS Tous au Steenrock ce 05/05/ 2018!
Vous vous souvenez des activistes de la campagne “End deportations” qui ont bloqué un charter d’expulsion à l’aéroport de Stansted il y a un an ? https://enddeportations.wordpress.com/
Vendredi 4 mai un atelier pré-Steenrock vous propose de les rencontrer !
Atelier – discussion : Comment en finir avec les expulsions ?
animé par End deportations & Lesbians and gays support the migrants
Vendredi 04 Mai, de 18h30 à 21h – Maison de la Paix (Rue Van Elewyck 35, Ixelles)
Accueil à 18h15
A la veille du Steenrock, rencontrons-nous à l’occasion d’un atelier-discussion à destination des militant·es engagé·es sur ces questions ou souhaitant le devenir : ” Stratégie et partage d’expérience – Mettre fin aux expulsions et stopper les vols collectifs ”
Rejoins-nous pour une discussion interactive sur le système d’immigration au Royaume-Uni (et en Belgique) et sur les expulsions, avec des suggestions d’implications et d’actions dans une perspective stratégique. Cet atelier sera surtout un espace pour partager les idées et les expériences de chacun.e.
Nous explorerons notamment :
– Pourquoi doit-on arrêter les expulsions de masse (d’un point de vue moral et tactique : comment cette lutte s’intègre dans le contexte politique actuel au Royaume-Uni et en Belgique).
– Présentation d’un cas concret d’action directe dans une stratégie visant à mettre fin aux expulsions de masse.
– Les étapes pratiques présentant comment les participant·es peuvent s’impliquer.
L’atelier sera animé par des membres de deux collectifs anglais End deportations et Lesbians and gays support the migrants.
Lors de cet atelier, le court-métrage ‘Violent Borders’, créé par l’un des membres de End deportations et STRIKE! Magazine sera projeté.
Une grande partie des discussions sera en anglais mais une interprète pourra traduire si nécessaire.
Suite à la visite parlementaire du 25/04 au centre message de leur part:
“Suite à notre visite d’hier, nous avons appris que pour l’instant le 127bis n’était pas complet ! Nous avons appris qu’il y aurait eu deux tentatives d’évasion. L’une des personnes a été transférée à Merksplas. L’autre, le Kivin, qui avait tenté de s’évader le 20/04 a été expulsé le 21 ou le 22 avril !”
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Suite à une nouvelle manifestation surprise avec un numéro de téléphone ce dimanche 22/04/2018 devant le centre fermé 127 bis , nous avons une dizaine de contacts avec des détenus au centre.
Ils nous décrivent des situations catastrophiques : maltraitances et violences, tentatives d’évasion, maladies, cachots, expulsions surprises, grèves de la faim, racisme :
« Il y a beaucoup de problèmes ici »
« On se fout de notre gueule »
« On est dans un aquarium , les fenêtres sont cadenassées et on a trop chaud »
« Merci beaucoup, beaucoup »
« Vous venez stresser les gens, mais vous ne faites rien »
« Il y a beaucoup, beaucoup de problèmes avec les avocats qu’on ne voit pas et qui demandent de l’argent »
“J’aimerais bien avoir une recharge téléphone, mais je peux pas vous donner mon nom, sinon j’aurai des problèmes. C’est chaud ici à Merksplas ”
« Un homme subsaharien a tenté de s’évader il y a 2 jours. Il a grimpé les divers grillages puis s’est fait rattraper par la police et ramener avec de nombreuses blessures au cachot du centre. Le lendemain, il a disparu, probablement transféré. Où est-il maintenant et dans quel état? «
Leurs principales demandes sont de l’aide, la liberté, un avocat, une visite, un médecin, des recharges pour téléphoner,………
Toujours aussi étonnés de découvrir à chaque fois par les détenus ces conditions de vie de ces détentions inadmissibles, malgré les possibilités théoriques de visites d’associations et d’ONG!
APPEL à des volontaires pour garder contact avec les détenus .
APPEL à financer les recharges de téléphone (http://www.gettingthevoiceout.org/presentation_fr/ )
APPEL à refaire des rassemblements devant les centres fermés 127bis, Caricole, Bruges et Merksplas
APPEL à nous rejoindre au Steenrock avec la CRER ce 05 mai pour crier haut et fort
Depuis 25 jours maintenant un homme d’origine albanaise détenu au centre fermé pour étrangers de Vottem a entamé une grève de la faim, et, depuis 3 jours, une grève de la soif.
Nous craignons que sa vie soit en danger. D’après nos informations, il a déjà perdu plus de 7 kilos au fil de sa grève de la faim, et nous savons qu’une grève de la soif peut avoir des conséquences irrémédiables.
L’Office des Etrangers veut l’expulser vers l’Albanie, qu’il considère comme un” pays sûr”. Or ce Monsieur craint pour sa vie s’il devait être expulsé, du fait des agissements des mafias locales.
Nous demandons qu’une solution soit mise en place afin qu’il puisse rester en Belgique, avant qu’il ne soit trop tard…
D’après les informations reçues hier soir, Monsieur M. a été placé au cachot. Nous ne pensons pas que ce soit la réponse adéquate à son état de santé très préoccupant!
Update 24/04: Tout deux sont arrivés au Soudan. Après avoir été bien bousculé (ils sont très discrets sur ces bousculades) et interrogés pendant des heures. ils ont été libérés , assignés à résidence, devant pointer régulièrement. On sent bien qu’ils ne sont pas libre de parler .Ils restent avec la peur aux tripes.
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Update 18/04/2018 : Aucune nouvelle des 2 personnes expulsées vers le Soudan ce 17/04/2018. Plusieurs militants étaient à l’aéroport pour parler aux passagers. Très vite un groupe a été interpellé par la police , contrôle d’identité et puis tenu à l’écart du checking. D’autres ont réussi à renseigner les passagers de la situation de ces personnes. Nous essayons de reprendre contact avec les 2 expulsés vers le Soudan.Selon le sieur Francken ce serait les 2 derniers identifiés par la délégation Soudanais http://www.lalibre.be/actu/politique-belge/les-deux-derniers-soudanais-screenes-par-la-mission-d-identification-ont-ete-expulses-5ad7ba87cd702f0c1aef0ca2
Il y aurait selon nos informations recueillies, encore une petite dizaine de Soudanais enfermés depuis des mois dans ces prisons en vue d’une expulsion.
UPDATE catastrophe; un autre soudanais va être expulsé pour le deuxième fois ce 17/04 par Turkish aielines à 11H30 vers Istamboul! puis soudan. Il est depuis 11 mois en centre fermé
Monsieur S ,reconnu par la délégation soudanaise comme soudanais, même si il déclare qu’il est érythréen, va subir sa deuxième tentative d’expulsion ce 17/04/2018 vers le Soudan
Il est en centre fermé depuis septembre 2017, d’abord le centre fermé de Bruges, puis Merksplas
Il avait subit une première tentative d’expulsion le 13/02/2018 qu’il avait refusé.
Monsieur S a très peur d’être renvoyer au Soudan ou il ne serait pas reconnu comme Soudanais, puis renvoyer par le Soudan vers l’érythrée.
On va tenter de mettre Monsieur S sur le vol vers le Caire (Egypte) puis l’envoyer vers le Soudan.
Ainsi l’office continue à chercher des entourloupettes pour expulser !
Update 16/04: Prosper a disparu. Le Cracpe n’a plus aucunes nouvelles de lui 5 jours Après son expulsion, ce qui est extrêmement inquiétant!.
Pappy a fait une 3ème demande d’asile avec de nouveaus éléments. Son expulsion a été annulée
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Un autre homme, nommé PAPPY , enfermé depuis plus de 3 mois au Caricole et, faisant parti d’un parti d’opposition en RDC, va subir sa 3ème tentative d’expulsion avec escorte sur le même vol et demande notre aide. Les demandeurs d’asile RDC semblent être actuellement systématiquement refusés d’asile par l’OE et le CGRA et seront livrés aux autorités à Kinshasa.
En plus cet homme a de très gros problèmes de santé et devait être opéré d’urgence déjà la semaine passé!
Seul moyen qui nous restent pour éviter des situations extrêmement dangereuse pour eux est d’empêcher l’expulsion en allant parler aux passagers!
TOU.TE.S à l’aéroport ce jeudi 12/04/2018 à 8h35!!!!!!!!!!!!!! Vol SN359 de Brussels Airlines 10h35
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Message du CRACPE:Appel à soutien urgent: non à l’expulsion de Prosper!
Ce jeudi 12 avril, Prosper K., demandeur d’asile d’origine congolaise doit être expulsé vers Kinshasa via le vol SN359 de Brussels Airlines, départ à 10H35 à l’aéroport de Bruxelles National.
Prosper a fui la RDC pour des raisons politiques; il n’a malheureusement pas encore pu obtenir l’asile en Belgique, mais compte introduire de nouvelles procédures. En cas d’expulsion, il serait en danger à son arrivée à Kinshasa.
Nous vous demandons de protester:
campagne de dénonciation fax , mail et appel aux responsables
Brussels Airlines (demandez à ce que que votre message soit transmis au
Commandant de bord)Email :customer.relations@brusselsairlines.com
Fax= 027233599 / 02/7238496 / 027534931
Tél 078 188889 / 027232345 /027232362 https://www.facebook.com/brusselsairlinesLeur contacts presse
Vice Président External Communication ¨C Porte-parole
Email: geert.sciot@brusselsairlines.com
Tél: +32 (0)2 723 84 00
Mobile: +32 (0)477 77 49 11Vice Président Corporate Communications ¨C Porte-parole
Email: wencke.lemmes@brusselsairlines.com
Tél: +32 (0)2 723 85 11
Mobile: +32 (0)477 61 86 45Media Relations Manager ¨C Porte-parole + médias sociaux
Email: kim.daenen@brusselsairlines.com
Tél: +32 (0) 2 723 84 55
Mobile: +32 (0) 479 69 36 48Les autorités belges:F.Roosemont
Directeur de l’Office des Etrangers Bur_Presse@dofi.fgov.be T02 793 80 31 (NL ¨C EN) ¨C 02 79380 30 (FR), Fax
02 274 66 40
Transcription du témoinage:
Bonjour à toutes et à toutes,
je suis ici admis au centre de Vottem. Je me suis fait arrêter à Bruxelles parce que je n’avais pas de papiers. suis pas un délinquant, suis pas un criminel, suis pas un meurtrier, suis pas un assassin, ils m’ont mis ici en centre fermé mais c’est pire que la prison.
Tout fermé fermé, on est maltraité, les agents ne nous respectent pas, on est comme des animaux et des gens qui ne comprennent pas le français ils sont insultés.
Mais quand ils voient quelqu’un qui parle bien français, qui connait ses lois et ses droits, ben eux, ils n’aiment pas ça! Du coup j’ai eu un petit problème avant-hier, ils m’ont ramené, j’ai parlé avec un agent puisque je parlais de mes droits, qui n’a pas aimé il est parti voir la direction, ils m’ont écrit sur mon rapport “en cel (cellule ndlr) urgence”.
Pourquoi? parce que monsieur il se défend avec sa langue, parce que monsieur il sait bien parler français, parce que monsieur il connait ses droits. Parce que moi ici, les gens qui ne connaissent pas le français, je les aide à leur traduire en français, je les aide à leur dire voilà il faut faire ça, il faut pas accepter, il faut pas faire ça , du coup ils m’ont amené au cachot, ils m’ont mis une menace aux agents alors que c’est faut, ils ne m’ont même pas permis d’aller voir la direction pour exprimer mon point de vue par rapport à ce qui c’est passé, ils m’ont juste dit “monsieur, vous allez aller à Bruges parce que vous êtes menaçant”, alors que ce n’est pas vrai!
Je parle au nom des personnes qui sont ici. Il y a des hommes qui ont des familles, ils ont des enfants, qui étaient en Belgique depuis 10 ans, 15 ans, du coup ils se trouvent ici enfermés comme des animaux. Même les animaux je trouve ici en Belgique, même un animal ici en Belgique il a ses lois, nous on n’a pas de loi. C’est inacceptable, c’est injuste, c’est injuste. Le problème c’est que le citoyen belge il ne voit que à la télé.
Le citoyen belge il ne sais pas exactement ce qui se passe dans les centres fermés. C’est pour ça qu’ils ne laissent pas entrer les journalistes ni les personnes, parce que ils savent ce qui se passe ici. Ils ont interdit les téléphones avec caméra parce qu’ils ont peur qu’on filme ce qui se passe.
On est mal traité, ils nous parlent mal, ils nous traitent comme des animaux. Ils savent pas ce que c’est le respect, même nous on est des gens étrangers, on sait ce que c’est le respect.
C’est injuste, je trouve ça i n j u s t e de la part du gouvernement, ils sont en train d’entasser les gens dans des centres, pourquoi? parce que pour eux c’est un business , c’est un business pour eux d’enfermer les gens comme ça. On n’est pas des terroristes, on n’est pas de délinquants.
On est juste des gens simples qui cherchent à trouver une vie, un travail, avoir un avenir. L’état belge il s’en fout, même si vous criez, même si les gens ils vont descendre dans la rue, il vont pas écouter parce que pour eux, ça les arrange parce que c’est un business. Le centre il est fait pour gagner de l’argent et l’état il est prêt à tout faire pour gagner de l’argent.
On nous traite comme des animaux et j’ai vraiment la haine parce que eux ils veulent qu’on sorte avec la haine, vraiment que nous on sorte avec la haine. Quand j’étais au Maroc quand j’entendais de la Belgique je croyais que c’était un pays avec les droits de l’Homme, mais il n’y a pas de droits de l’Homme ici! Y a rien, y a rien du tout. Juste la haine contre nous, c’est des fachos qui travaillent avec nous, les agents, des vrais fachos.
S’il vous plait, on n’est pas en train de vous demander de nous libérer, mais on demande juste qu’ils respectent nos droits , nos lois.
C’est vrai on est des êtres humains, on est tous des êtres humains on est des descendants de Adam et Eve. C’est vrai il y a des Marocains, des Algériens, des Chinois, des Afghans mais on ne vous demande pas de nous libérer, on vous demande juste de nous traiter un peu comme on doit. Voilà, il n’y a pas de respect, les agents, le matin ils vous parlent agressivement. Après, quand tu parles avec lui, il répond d’une manière que même moi je ne pourrais pas parler comme ça! Désolé parce que je suis un peu énervé, je ne suis pas contre les Belges, les Belges sont des gens bien, parce que ce qu’ils font pour nous, ça je ne l’oublierai jamais, mais je parle de l’état. Pour moi,
l’État belge c’est un état de mafieux, voilà ce que je veux dire, je le dire clair et net, l’état c’est un état de mafieux. Ils traitent les gens comme des animaux. J’aimerais bien avoir un interview face à face, mais ils ne vont pas vouloir.
Update 25/03/2018 : Non confirmé par parquet et police!? Pourtant notre source de l’info était sur.
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Un homme de 22 ans est mort la nuit du 21 au 22 mars 2018 au port de Zeebruge en essayant de d’atteindre l’Angleterre. Il a été coincé entre 2 containers et est mort sur le coup. C’est le cinquième décès connus depuis juillet 2017 d’ exilés qui tentent de traverser la Manche depuis le territoire Belge .
LES FRONTIÈRES TUENT
HOMMAGE à
-Omar décédé sous un bus à Bruxelles le 23/07/2017 Soudanais 18 ans
-Dejen décédé à Aalter tombé d’un camion le 04/11/20117, nationalité inconnu, 16 ans
-M retrouvé dans le canal à Bruxelles le 17/11/2017 Soudanais
-Mohammed décédé à Jabbeke poursuivis par des policiers le 29/01/2018 Éthiopien 39 ans
-M décédé à Zeebruges ce 22/03/2018, nationalité Algérien 22 ans
En mars 2017, à l’aéroport de Stansted (Royaume-Uni) une quinzaine d’activistes de “End Deportations”, “LGS Migrants” et “Plane Stupid” bloquent le départ d’un avion à destination du Nigeria et du Ghana.
Dans cet avion, les passagers sont des personnes qui, bien qu’ayant vécu au R-U depuis des années, ont été emmenées de force à bord.
A l’aide de systèmes de tubes, les militant.es se sont attaché.es à l’avion et y sont resté.es pendant plus de 8 heures empêchant ainsi pour la première fois une déportation de masse.
Parmi leurs raisons d’avoir ainsi agi:
Le côté secret et dangereux de ces vols charters. Ils décollent au milieu de la nuit sans informations publiques ni concernant les déportés ni les horaires.
Chaque personne expulsée est encadrée d’au moins deux escortes. Les déporté.e.s sont entravé.es, parfois même par la tête, la taille et les poignets.
Il y a parmi elles même des personnes ayant des demandes d’asile en cours ce qui est illégal puisque en contradiction avec la Convention de Genève.
Des familles sont séparées
Nombreuses de ces personnes ont de la famille, des amis et des emplois stables au Royaume-Uni. Les vols charter les enverront dans des endroits où elles n’ont que peu voire aucune attache en route vers l’errance et le dénuement.
Ces vols sont racistes
Le ministère de l’Intérieur (Home Office) planifie les vols charters à l’avance et les agents d’immigration sont sous pression pour trouver suffisamment de personnes pour occuper les sièges. Ils travaillent avec la police pour cibler des groupes ethniques particuliers. Ceci génère crainte, isolement et destruction du tissu social.
Il est nécessaire de combattre le racisme sous toutes ses formes
Créer un «environnement hostile» pour les migrants est un objectif politique explicite. Le Brexit a déclenché une vague de violences racistes. Il faut combattre à la fois le «crime de haine» et le racisme d’État.
Quinze de ces activistes se trouvent actuellement inculpé.es de crimes “terroristes” et risquent de lourdes peines de prison allant jusqu’à la prison à vie.
C’est la raison pour laquelle nous demandons l’annulation de ces charges contre des personnes ayant agi en compassion et solidarité et non à des fins terroristes!
Participez à l’action de soutien en envoyant des courriers ou courriels à l’ambassade du Royaume-Uni.
Une proposition de texte ci-dessous :
Subject : Trial of 15 activists
To the attention of Alison Rose, Ambassador
Dear Honorable Ambassador,
In March 2017, at Stansted airport, 15 people grounded a deportation charter flight for ten hours to prevent it taking off.
Next Monday, 19th March 2018, they are standing trial, charged with a terrorism-related offence that could result in life imprisonment.
I hereby would like to remind the fact that these people acted legitimately by humanity and compassion and shouldn’t be charged for this, especially with such a disproportionate and mismatching charge.
I’m therefore asking you to take action and question the United Kingdom’s competent authorities in order to express your support of the defendants, and demand the charges to be dropped.
I also demand to put an end to deportation charter flights.
Thanking for your attention to my request I nourish the hope you will give it an appropriate reaction as soon as possible.
Best regards
Ambassade du Royaume-Uni à Bruxelles, Belgique
Avenue d’Auderghem 10
1040 Brussels
Belgique
Depuis quelques semaines, les rafles sur les parkings et dans les gares de toute la Belgique reprennent. Plusieurs hébergeurs nous contactent pour nous signaler l’arrestation souvent violente et/ou la mise en centre fermé d’un de leur invités. Une minorité d’entre eux sera libérée après plusieurs mois de détention, la majorité sera expulsée dans les pays Dublin. Quelques Soudanais enfermés risquent toujours l’expulsion vers leur pays d’origine et ont subi un interrogatoire serré mené par l’Office pour définir le danger pour eux d’un retour au Soudan.
Libérations
Quelques uns ( une dizaine ce jour) ont été libérés ces jours-ci, principalement pour vice de procédure, l’Office des Etrangers n’ayant pas bien formulé l’ordre de quitter le territoire. L’Office a préféré les libérer plutôt que de perdre la face lors d’un recours. (voir les arrêts favorables obtenus par des avocats au CCE http://www.rvv-cce.be/fr/actua/champ-dapplication-directive-retour-et-reglement-dublin-iii )
Un exemple: « C’est un vice de procédure. Quand il est revenu au centre lors de sa 2ème arrestation on lui a fait signer un OQT mentionnant un renvoi vers son pays Dublin, sauf que son Dublin n’a jamais été confirmé donc il n’était pas expulsable. l’OE a sans doute compris son erreur et a voulu absolument éviter qu’un recours n’aboutisse là-dessus».
Dublin :
Les conditions d’enfermement sont telles que la majorité des Dublinés finit par accepter leur expulsion vers le pays Dublin sans savoir ce que les autorités de ce pays lui réservent. Ils pourraient finir par être expulsés vers le pays qu’ils ont fui . C’est bien pour cela que beaucoup reviennent après leur expulsion vers
l’Italie , les Pays-Bas, l’Allemagne, la Norvège … pour encore et toujours tenter leur chance vers le Royaume-Uni.
Ils ont traversé pendant 1 an, 2 ans, 3 ans de nombreux de pays, ont fait des milliers de kilomètres, et ce n’est ni un centre fermé, ni les intimidations et répressions, ni les lois européennes de migration qui les arrêteront.
Le règlement Dublin revient à renvoyer la patate chaude vers un autre pays mais ne règle en rien la situation
des exilé.e.s. Des débats sont en cours avec des propositions très opposées: renforcement du système Dublin ou accomodation du règlement portée par certains parlementaires.
Les arrestations dans les rues, dans les transports, à leur domicile, dans les aéroports:
De nombreuses arrestations de Marocains, Algériens, Pakistanais, subsahariens dans les rues, dans les transports, à leur domicile, dans les aéroports continuent. Les Algériens semblent, d’après nos contacts, être actuellement la nationalité privilégiée de l’Office des Etrangers…Prévenez vos amis Algériens!
Plusieurs détenus algériens témoignent:
-“Ici, c’est international” nous dit l’un d’eux.
-Un homme en Belgique depuis plus de 10 ans risque une expulsion vers son pays d’origine:
« Je ne connais plus mon pays, (…) à cause de votre “intégration” je ne parle presque plus l’arabe! »
-En Belgique depuis 2011, arrêté dans la rue à Bruxelles, il y a 15 jours: “C’est pas juste Madame,
on a la haine mais on prend sur nous!” Jusqu’au jour où ?!!!…”
Actions
Dans tous les pays européens, des collectifs de sans-papiers, des exilé.e.s et des citoyen.ne.s se mobilisent et luttent contre ces politiques migratoires et exigent la suppression du règlement Dublin, revendiquant la liberté de circulation et d’installation.
Les politiques européennes de migration doivent être combattues dans toute l’Europe par des manifestations, des actions, des débats. ……Tous les moyens sont bons pour revendiquer cette libre circulation criée haut et fort depuis bientôt un siècle et des droits pour tou.te.s.
28/02/2018 A l’heure des grandes manifestations de la plate-forme citoyenne “pour une politique plus humaine” , nous avons, reçu moins d’appels d’hébergeuses et d’hébergeurs, pour annoncer des mises en centres fermés des exilés en transit.
Par contre, les arrestations continuent : Albanais.e.s, Érythréen.ne.s, Turcs, Roumain.e.s , Congolais.e.s, Marocain.e.s, Algérien.ne.s et un vieux monsieur grec(!) composent l’ensemble des différentes nationalités présentes dans une aile d’un centre fermé. Ces lieux de rétention pires que des prisons enferment des personnes arrêtées à leur domicile, sur la voie publique, dans les transports publics ou encore sur des parkings .
Une manifestation spontanée a eu lieu ce lundi 26/02/2018 devant le centre 127 bis à Steenokkerzeel. Les manifestant.e.s réclament la destruction des centres fermés et l’arrêt immédiat des expulsions. Beaucoup de détenu.e.s nous ont téléphoné «C’est magnifique, on n’est pas seul.e.s ! », » Cela nous remonte le moral », « Aidez-nous !»
« Please you people can help me ? I have been in Belgium for nine years. I was walking on the road when they
arrested me. I have been here since 4 months. They plan to deport us with soldiers’ airlines tomorrow. Please help us ! »
Dans un premier temps, les autres détenus ont pu parler avec les manifestant.es, puis des gars de la sécurité, très énervés, les en ont empêché avec des menaces de sanctions.
Même si notre sécretaire de l’asile et des migrations excelle dans ces politiques d’exclusion, elles sont aussi européennes. L’Europe avec ses Etats nations a pris la décision, il y a déjà quelques dizaines d’années, de mener la guerre aux migrant.e.s pour raisons « économiques » et « sécuritaires » et utilisent tous les moyens pour y arriver : qu’importent les morts en Méditerranée et aux frontières, qu’importent les accords avec des dictatures, qu’importe le sort des déportés, qu’importe la convention de Genève, qu’importent les droits universels, qu’importe une coopération devenue monnaie d’échange pour renvoyer des personnes à la mort,à la détention, des camps ou une existence misérable.
C’est ça la mondialisation : la liberté de circulation des capitaux et l’exclusion/ la déportation des exilé.e.s, qui fuient des catastrophes induites par nos guerres et avec nos armes et/ou qui fuient la famine et la précarité induites par cette mondialisation.
Appel d’un Soudanais enfermé au centre fermé de Merksplas à une hébergeuse.
L’assistante sociale a prévenu « qu’une réunion aura lieu ce 27/02/2018 à 12 heures qui réunira tous les Soudanais avec l’office des Étrangers pour discuter de leur situation « !
Le détenu avec qui nous avons contact a des doutes sur cette information et a peur qu’une nouvelle délégation du Soudan soit présente pour les « identifier » !
Deux autres détenus sont convoqués à 10 h « pour une rencontre avec l’OE pour interview afin de savoir s’ils seraient en danger en rentrant au Soudan »
D’autres visites de Soudanais sont surement programmées dans les autres centres fermés
Appel aux hébergeurs de prendre contact avec leurs invités Soudanais emprisonnés dans TOUS les centres fermés et prévenir leurs avocats
Si vous avez plus de renseignements sur cette « réunion » prévenez-nous en écrivant à gettingthevoiceout@riseup.net ou tel 0484 026787
120 femmes ont entamé une grève de la faim au centre de rétention à Yarls Wood detention centre en GB.
Ici leur revendications:
1. Shorter bail request periods
Legally it should 3-5 days, however it can take anywhere up to 21 days, or even a month before you get a bail hearing date
2. Amnesty for those who have lived in the UK 10 years and above
3. End indefinite detention
Detention periods shouldn’t be longer than 28 days
4. End Charter flights
Charter flights are inhumane because there are no prior notifications, or only an oral notification with no warning. They give no time to make arrangements with family.
5. No more re-detention
Redention should not be allowed – if you have been detained once, you should not be re-detained if you are complying with the laws they have applied. This is a contradiction, you are being punished for complying with the law; it ruins the whole purpose of expecting compliance
6. End systematic torture
Systematic torture takes place in detention – at any point an officer could turn up and take your room mate; you’re constantly on edge, not knowing what will happen next. Those who are suicidal now have their privacy taken away because they are being watched – you don’t know if an officer is coming to check on you or coming to take you away. Our rooms are searched at random and without warning; they just search first and explain later
7. Stop separating families
Separating families is inhumane – people in here are married or have British partners and have children outside, and they are denied their right to private life and right to privacy; their Article 8 rights
8. No detention of people who came to the UK as children
Young adults who came to the country as minors should not be detained, deported or punished for their parents’ immigration histories
9. The beds need to be changed
Some of us have been here for a year on the same bed; they’re the most uncomfortable beds
10. LGBT+ persons’ sexuality be believed
It should be understood that explaining your sexuality is difficult
11. Fit emergency alarms in every room in the detention centre
Only some rooms have them, and there have been a lot of cases of people being very ill in places where they can’t call for help
12. Give us access to proper healthcare
13. Give us proper food to look after our diets
14. Release people with outstanding applications
15. We want to speak to Alistair Burt MP for the constituency
Update 22/02/2018: A l’arrivée à l’aéroport on a signalé à A que sa troisième demande d’asile sera traitée par le CGRA et que son expulsion était annulée
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Monsieur A est enfermé au centre fermé depuis 4 mois et va subir sa deuxième tentative d’expulsion avec escorte ce 21/02/2017 à 14 heures, vol Air Algerie 2063.
Il a appris dernièrement qu’il a été condamné à mort par défaut en Algérie il y a déjà plusieurs années suite à une rixe. Il a obtenu les preuves de cette condamnation par DHL dernièrement.
Il a fait 2 demandes d’asile qui ont été refusées. Il veut faire une troisième demande d’asile mais subira plus que probablement sa deuxième tentative d’expulsion malgré tout.
Monsieur A demande de l’aide pour empêcher cette expulsion : « il préfère mourir ici que de passer le reste de sa vie dans une prison algérienne. »
Il nous demande aussi de prévenir le pilote et la police de l’aéroport et l’Office des étrangers de sa situation.
Rendez-vous à l’aéroport ce mecredi 21/02 à 12 heures pour expliquer aux passagers la situation de Monsieur A
Vol 14 heures Air Algerie 2063
Et mail, faxe à Air Algerie
BRUXELLES Adresse : 101/103 BD ADOLPHE MAX –1000 BRUXELLES +33 1 76 54 40 00, +213 21 98 63 63
Facebook https://www.facebook.com/AirAlgerieOfficiel/
Monsieur S., d’origine indienne, actuellement détenu au centre fermé de Vottem va subir sa troisième tentative d”expulsion vers l’Inde. Il est totalement opposé à cette expulsion. Cela fait maintenant une dizaine d’années qu’il vit en Belgique, y a ses attaches et ses amis.
Le vol vers MUMBAI est un vol direct de Bruxelles à 10H20 ce mercredi 14/02/2017.
Monsieur S demande de l’aide pour résister à cette nouvelle tentative d’expulsion.
VOL : Brussels Airlines SN601 BRU-BOM Non-Stop
10:20 – 23:25 (8h 35m)
Rendez vous à l’aéroport à 8:20 ce mercredi 14/02/2017 pour parler aux passagers et leur expliquer qu’ils peuvent refuser cette expulsion sous la contrainte
et mail fax
à la compagnie responsables
Brussels Airlines (demandez à ce que que votre message soit transmis au Commandant de bord)
Update de ce 10/02/2018 : Les arrestations vont bon train, et les cibles préférées actuellement de l’office ces derniers temps sont les mineurs et les femmes. D’après plusieurs témoignages provenant d’hébergeurs qui cherchent leurs hébergés dans les centres, l’information n’est plus donnée depuis plusieurs jours par l’accueil de ces centres. Une des réponses reçue : « weet het niet mevrouw » et clac, ça raccroche… .
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Arrestations :
La police est partout et traque les migrant.e.s sur tous les parkings du pays et dans les gares. Même s’il y a des lanceurs d’alerte relayés par la plate-forme qui sabotent les rafles, nous sommes témoins, via les hébergeu.se.s et les personnes détenues en centres fermés, de multiples arrestations, principalement d’Erythréen.ne.s, Soudanais.e. et Ethiopien.nes. Ces arrestations sont parfois accompagnées de graves violences de la part des forces de l’ordre.
La majorité des personnes arrêtées sont libérées avec un énième OQT dans leur poche, probablement par manque de place dans les centres. Une partie est emmenée en centre fermé. Nous entendons ces derniers jours que les emprisonnements les plus en vogue sont ceux des tout jeunes et des femmes ! Preuve d’un sadisme bien connu : enfermer les plus vulnérables !
Centre fermé
Après maintes recherches, les hébergeur.se.s retrouvent finalement leurs invité.e.s avec l’aide d’autres hébergeurs et parfois avec une photo à l’appui ! Les hébergeur.se.s qui ont le temps et l’énergie leur amènent un GSM, s’occupent de l’avocat, vont les visiter.
Ceux qui n’ont pas d’hébergeurs sont très isolés. Les plus débrouillard.es parviennent, avec l’aide d’un.e codétenu.e, à nous alerter. D’autres restent sans contact, sans téléphone et sans avocats et on les découvre par hasard, parfois après plusieurs mois de détention. Il est plus que probable que certain.e.s sont expulsé.e;s …sans que quiconque en soit informé !
Avocats : Actuellement, les avocats ne sont plus désignés d’office pour les personnes d’origine soudanaise. L’assistante sociale leur dit fréquemment : « Vous n’avez pas besoin d’avocat, puisque vous allez être renvoyé dans votre pays Dublin » ou “Si vous demandez l’asile, vous serez expulsé.e vers votre pays, il vaut mieux ne pas demander l’asile», « ça ne sert à rien, un avocat ». C’est ici que nous constatons une fois de plus le détournement du rôle des assistant.e.s sociaux par l’Office des Etrangers.
Expulsions
La majorité des Soudanai.se.s et autres en centres fermés sont expulsé.e.s vers leur pays “Dublin” (France, Italie, Pays-Bas, Allemagne,…) systématiquement. Il semble, d’après certaines informations récoltées, qu’ils/elles donnent souvent leur accord en signant un papier dans une langue qu’ils/elles ne comprennent pas, nous avons également pu récolter des témoignages comme quoi, si ils ou elles ne signent pas, c’est l’assistant.e social qui le fait à leur place.. Pour ceux/celles qui n’ont pas d’avocat ni de contact avec l’extérieur, ce qui est souvent le cas, n’en déplaise aux affirmations “officielles”, c’est extrêmement inquiétant. S’ils/elles sont envoyé.e.s vers le pays Dublin, il n’est pas garanti que ce pays ne les renvoie pas vers l’Italie ou le Soudan, et ils/elles ne trouveront personne pour les conseiller.
Les Soudanai.se.s sont le scoop de l’année, mais pour les autres, les migrant.e.s en transit, les nombreux sans-papiers qui résident depuis des années en Belgique, les demandeu.se.rs d’asile, les mêmes procédés illégaux sont utilisés quotidiennement sans surveillance externe aucune, une fois qu’ils/elles se trouvent dans les centres fermés.
Selon les dires du gouvernement, une “commission d’évaluation des rapatriements” serait mise en place, compromis trouvé entre les différentes parties pour légaliser les actions illégales de l’Office des Étrangers ! On leur fait confiance ! Les commissions ne rapportent que ce qu’elles sont cencées rapporter. http://plus.lesoir.be/139341/article/2018-02-10/politique-migratoire-le-retour-du-bon-sens
Tous les prisonnier.e.s sont mis.es dans la cour. Police et pompiers accourent.
Les prisonnier.e.s sont resté.e.s dans la cour jusque 3 heures du matin, puis plusieurs bus de la police et fourgons sont arrivés. Toutes et tous ont été menotté.e.s et mis.es dans les bus et fourgons. Notre témoin est arrivé avec un de ces bus, escorté par un convoi de voitures de police, au centre fermé de MERKSPLAS à 5 h 30 du matin, toujours menotté. On lui a rendu ses affaires à 11 heures ! Notre témoin est très traumatisé mais vu le manque de place (une centaine de moins ce jour) il sera peut être libéré et en tout cas pas de nouvelles mises en centre fermé dans les jours qui suivent dit-il !
Autre témoignage: Un homme nous téléphone HEUREUX. J’avais jamais entendu autant de joie: Il apprend que le 127bis a été évacué . Il y avait passé 5 mois dans ce centre avant d’être transféré quelques jours avant les évènements. Il a des fous rire et nous dit: “100 places en moins, 100 prisonniers en moins!
Un autre homme a été évacué du 127 bis cette nuit là, puis transféré à Bruges. Les maigres affaires qu’il possédait ne lui ont jamais été rendues, malgré de nombreux appels de son ancienne hébergeuse à Bruges et au 127bis (ils se renvoient la balle et puis ce n’est que quelques affaires perdues hein). C’est tout ce qu’il avait. Son hébergeuses lui a trouvé quelques vêtements de remplacements, mais les photos et dessins d’enfants qu’il avait précieusement gardé pour la suite de sa difficile traversée vers l’Angleterre sont définitivement perdue.
Et témoignage de S, du côte des femmes au 127 bis :
27/01 11h Ils les ont sortis dehors de 22h à 3-4h du matin. On a eu des couvertures vers minuit. Quelques bancs mais pas de places assises pour tout le monde donc certains ont dû rester debout. Ils ont eu très froid. Certains n’étaient pas sortis avec les vêtements adéquats pour rester plusieurs heures dehors dans la nuit. La vieille dame (73 ans) avait très froid. S a été transférée au Caricole. Ils ont attendu dans la salle à manger de 4h à 6h (ils avaient toujours froid). Puis ils ont eu une chambre. Ils n’ont pas leurs affaires et ils n’ont pas encore pu prendre de douche. On leur a pris leur téléphone à l’arrivée au Caricole et ils viennent tout juste de le récupérer.
30/01: Les détenu.e.s transféré.e.s du 127 bis au Caricole ont récupéré leurs affaires après deux jours. Ils n’ont pas de chauffage dans les chambres. Fenêtres pas ouvrables, ils ouvrent les portes sur les couloirs pour aérer. Il fait froid et ça manque d’air. Ils ont donc enchaîné une nuit dehors (22h-4h) mal habillés + 4h-6h dans une pièce sans chauffage) avec un quotidien sans chauffage. Depuis la nuit dehors, la vieille dame n’est pas bien. Il fait toujours froid. Contrairement au 127bis, il n’y pas de prises au Caricole, donc ils n’ont pas le droit de charger leur téléphone eux-mêmes, ils doivent le donner au membres du personnel et le récupèrent une fois chargé(ils ne sont donc plus en possession de leur chargeur – “chaque centre a ses règles”). Est-ce que les membres du personnel regardent le contenu des téléphones ? Il y a des chances, puisqu’il n’y a pas de code pin.
Update 31/01/2018:On s’y attendait: Lareco Bornem nv a effacé de sa page Facebook le post du 17 septembre dernier sur l’opposition de 100 ong à la construction des unités familiales au 127bis. Le post le plus récent remonte à présent au 2 août 2016: l’entreprise annonçait “Back to business” – on sait désormais qu’ils ne dédaignent pas le “xénophobie business”… Ici capture d’écran.
Des barreaux sur un logo : c’est ce qu’un collectif de citoyen.nes met en scène dans une vidéo
pour dénoncer la construction des unités familiales du 127 bis. Objectif ? Dénoncer l’implication de l’entreprise de construction Lareco Bornem NV dans les travaux. Au-delà de cette entreprise, ces citoyen.nes dénoncent « ceux qui collaborent activement à la mise en œuvre du programme inhumain du gouvernement ».
La construction des unités familiales du centre fermé 127bis est presque terminée et concrétise la volonté du gouvernement fédéral d’enfermer de nouveau les enfants dans le but de les expulser. Selon les dernières informations, ces unités pourraient être opérationnelles dès mars 2018.
L’entreprise de construction Lareco Bornem NV collabore en connaissance de cause à l’exécution de cette décision indigne et inhumaine. Il est effectivement interpellant de trouver sur la page Facebook de Lareco Bornem NV une photo des travaux issue d’un article du Standaard (14/09/2017) avec comme légende : « Les travaux au centre d’asile pour familles avec enfants mineurs ont commencé. Cent organisations contre le centre de détention pour familles avec enfants ».
Le visage couvert d’un masque blanc pour dénoncer l’ « invisibilisation » des personnes emprisonnées dans les centres, le collectif exige l’arrêt des travaux. « Peu de gens connaissent l’existence de ces centres et les conditions dans lesquelles les personnes qui y sont détenues vivent. De l’enfermement à l’expulsion, la violence des politiques migratoires atteint son paroxysme avec les centres fermés », explique une citoyenne.
Dans un courrier envoyé le 24 janvier, une quinzaine d’organisations francophones et néerlandophones* ont voulu clarifier avec l’entreprise les enjeux d’une telle construction et lui ont adressé les demandes suivantes: cesser sa collaboration dans ce projet qui bafoue les droits fondamentaux des familles étrangères privées illégitimement de liberté, et s’exprimer publiquement sur l’enfermement des enfants en Belgique. Ce courrier est resté sans réponse.
Appel à l’action !
Nous vous invitons à inonder Lareco Bornem NV de mails, à publier des messages et des commentaires sur leur page Facebook et à les appeler pour exprimer votre indignation, tout ceci plusieurs fois par semaine si possible ! info@lareco-bornem.be https://www.facebook.com/LarecoBornemNv/
+32(0)3 890 68 80
Vous trouverez ci-dessous un mail type en néerlandais (préférable) et en français, à modifier selon votre inspiration.
Mail-type
Bonjour,
J’ai appris que votre entreprise Lareco Bornem NV était en charge de la construction des unités familiales du centre fermé du 127 bis. Comme vous le savez parfaitement, ce bâtiment vise à enfermer des enfants uniquement en raison de leur statut de séjour.
De plus, vous partagez un article de De Standaard du 14 septembre 2017 qui mentionne l’opposition de « 100 organisations au centre de détention pour familles avec enfants ». C’est donc en connaissance de cause que vous collaborez à cette décision politique bafouant les droits fondamentaux des familles étrangères privées illégitimement de liberté.
Entre autres, la Cour Européenne des droits de l’Homme, le Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe et le médiateur fédéral se sont clairement prononcés contre de telles mesures. Tout comme nous nous opposons à la politique dramatique du gouvernement Michel, sachez que nous nous opposons également à toute entreprise collaborant à un tel projet.
Nous vous demandons d’arrêter immédiatement les travaux.
Ik heb vernomen dat uw bedrijf Lareco Bornem NV instaat voor de constructie van de familiale afdeling van het gesloten centrum 127bis. Dit gebouw heeft, zoals u het perfect weet, tot doel kinderen op te sluiten, enkel op basis van hun verblijfsstatuut.
Daarbovenop, hebt u een artikel van De Standaard van 14 september 2017 gedeeld, dat ‘100 organisaties’ vernoemt, die zich tegen ‘het opsluitingscentrum voor families met kinderen verzetten’. Het is dus in eer en geweten dat u met deze politieke beslissing instemt.
Het Europees Hof voor de Rechten van de Mens, de Commissaris voor de Rechten van de Mens van de Raad van Europa en de Federale Ombudsman hebben zich duidelijk tegen dergelijke maatregelen uitgesproken.
Wij vragen u paal en perk te stellen aan deze werken.
* CRER • Getting the Voice Out • Coordination des sans-papiers de Belgique – Coördinatie van mensen zonder papieren • Ligue des droits de l’Homme • Ciré • Brussels Platform Armoede • Association pour le droit des étrangers • Le Monde des Possibles • Comité des Élèves Francophone • Défense des enfants international Belgique • Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés • MRAX • CRACPE • Voix des Sans-papiers de Bruxelles et de Liège • Beweging voor Kinderen en Jongeren zonder papieren
24/01/2018 : De nombreuses rafles ont été organisées ces dernières semaines, sur les parkings et gares dans tout le pays. Beaucoup de migrant(e)s sont libéré(e)s avec un OQT, d’autres moins nombreux sont emmené(e)s en centre fermé (dont des mineurs). Ils sont sélectionnés par nationalité. Le top 1 actuellement choisi par l’Office des étrangers, ce sont les Soudanai(se)s, les Éthiopien(ne)s et les Érythréen(e)s.
Pour les Soudanais, Francken, restant fidèle à ses convictions antérieures et persuadé que ce sont eux et rien qu’eux qui polluent jour et nuit la gare du Nord et le parc Maximilien à Bruxelles, a déclaré qu’il continuerait à les arrêter pour les renvoyer « dans un pays qui les expulse vers le Soudan ».
Si des Éthiopiens font partie des cibles de l’Office, c’est très probablement en rapport avec un accord que l’Union européenne est en train de négocier avec le gouvernement éthiopien. Ces négociations ont débuté il y a quelques années déjà, selon la logique bien rôdée “plus d’aide au développement en échange de plus de collaboration en matière de rapatriements et de contrôles migratoires”. En décembre 2017, le projet de l’accord a été divulgué (voir article https://martinplaut.wordpress.com/2017/12/06/leaked-european-union-document-outlines-procedure-to-expel-ethiopians/)
Encore une fois, il ne s’agit pas d’un véritable accord de réadmission, qui devrait être approuvé par le Parlement européen, mais d’autre chose (dans ce cas-ci on parle de “procédures d’admission”) – très pratique pour éviter tout débat…
Cet accord prévoit notamment des missions de fonctionnaires des services secrets éthiopiens dans les Etats membres de l’UE, chargés d’identifier les personnes à rapatrier. Cela vous rappelle quelque chose?
On ne sait pas encore quand sera signé ce document mais on se doute bien que l’UE a hâte de boucler l’accord – avec les conséquences qu’on peut imaginer pour les Ethiopiens actuellement détenus en centre fermé et pour ceux qui seront arrêtés à l’avenir…
Merci aux hébergeu(se)rs : Vous étiez plus de 10 à visiter ce dimanche en covoiturage vos invités au centre fermé de Merksplas. Continuez à soutenir vos invité(e)s, continuez à les soutenir dans les centres fermés, continuez à les suivre jusqu’au bout de leur chemin.
Vous participez avec vos actions à ce combat contre les politiques d’asile et de migrations restrictives, liberticides, morbides et inhumaines européennes et belges.
Soutien aux luttes et occupations des sans-papiers dans tout le pays.
C’est grâce aux luttes individuelles et globales que nous imposerons ce beau principe de « liberté de circulation et d’installation pour TOU(TE)S ».
Update 25/01: Saha a pour une deuxième fois résister à son expulsion forcée. Encore une fois face à la violence de l’expulsion, les passagers, puis le commandant de bord ont refusé que Saha soit expulsé!
Il vient d’apprendre que le prochaine expulsion est prévue ce mercredi 24 janvier sur un vol Turkish Airlines (la même compagnie qui collabore au renvois vers le Soudan….).
Saha est désespéré et demande notre aide. Il va introduire une nouvelle demande d’asile mais sait déjà que cette démarche n’annulera pas la tentative d’expulsion et que celle-ci sera encore plus violente que la précédente.
QUE FAIRE?
1) Pour celles et ceux qui peuvent, allez à l’aéroport de Zaventem à 16h00 pour parler avec les passagers du vol Turkish Airlins 1940 à destination d’Istanbul (départ à 18h15)
2) Ou appelez/écrivez/submergez de commentaires la compagnie aérienne:
14/01/2017: La police fédérale semble avoir lancé une chasse aux migrant(e)s dans tout le pays , déterminée à « nettoyer » : arrestations dans les gares, les parkings, les trains ces jours passés. Nombre d’hébergeur(se)s nous appellent pour des disparu(e)s. Certain(e)s sont retrouvé(e)s, certain(e)s appellent de GB mais beaucoup disparaissent et sont plus que probablement dans nos prisons appelées « centres fermés pour illégaux ».
Il est très difficile de les retrouver car les hébergeur(se)s n’ont souvent pas leur nom complet. Les détenu(e)s sont ainsi privé(e)s de contact avec l’extérieur et n’ont souvent pas accès à un avocat. Ceci reste une stratégie de l’Office des étrangers pour les empêcher de se défendre, pour les garder dans ses oubliettes afin, espère-t-il, de les expulser dans le secret total…
Rappelons que ce n’est que grâce à la vigilance et au suivi de toute une série de personnes bénévoles à titres divers que nous avons connaissance de l’existence même de ces personnes détenues dans les différents centres. Pour certaines il a donc été possible de trouver un avocat et de réussir à introduire un recours. C’est ainsi que, récemment, la Chambre du Conseil a ordonné de libérer un détenu soudanais enfermé d’abord à Vottem, puis au 127bis.
Cet arrêt vient s’ajouter à d’autres demandes de libération de Soudanais ou Érythréens par la justice. En une semaine, cinq décisions différentes sont allées dans le sens d’une illégalité de la détention de ressortissants soudanais en centre fermé. À chaque fois, le juge pointe un examen insuffisant de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui interdit un renvoi vers le pays d’origine d’une personne qui y court un danger.
Cependant ces personnes restent enfermées, même après la décision de libération car l’Etat belge fait systématiquement recours.
C’est la raison pour laquelle il est primordial de rester en contact et de signaler toutes les personnes enfermées, afin de leur permettre à tout le moins de bénéficier de l’assistance d’un avocat.
Appel à celles et ceux qui ont des contacts en centre fermé : que les prisonnier(re)s dans les centres fermés regardent autour d’eux et vous signalent les nouveaux venu(e)s en donnant si possible:
• Nom sous lequel la personne est connue par l’Office
• Nationalité (telle qu’enregistrée par l’Office)
• Dans quel centre fermé elle se trouve : 127bis, Caricole, Vottem, Bruges, Merksplas ?
• Numéro d’identification (OE/IBZ/SP)
• Date de naissance
• Date d’arrestation
• Lieu d’arrestation
Merci d’envoyer au plus vite ces informations à l’adresse stopdeportationsinfo@riseup.net
Update 15/01/2017: S est en grève de la faim et a besoin d’aide!
NOUS CHERCHONS URGEMMENT UN MÉDECIN POUR S DÉTENU EN GRÈVE DE LA FAIM DANS LE CENTRE FERMÉ DE MERKSPLAS
Après avoir subi une tentative d’expulsion violente le 9 janvier, S. a entamé une grève de la faim vendredi dernier. Nous cherchons un médecin qui pourrait lui rendre visite au plus vite au centre fermé de Merksplas.Appel urgent à diffuser!Merci de nous contacter à l’adresse crer.info@gmail.com
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10/01/2017: S. vit depuis dix ans en Belgique. Il tente de se régulariser depuis son arrivée, sans succès, bien qu’ayant travaillé “et respecté les lois, je n’ai jamais volé, même pour manger”. Certain.e.s d’entre vous l’ont peut-être rencontré: pendant qu’il état détenu au 127 bis, à l’automne 2017, il est entré en contact avec des militant.e.s suite à un rassemblement de soutien devant le centre. Quelques jours après il a été libéré et a voulu participer à une rencontre sur les centres fermés pour apporter son témoignage – sur son histoire mais également sur celle des personnes qu’il avait rencontrées en détention – des jeunes isolés, des pères de famille, des couples séparés…
Il a ensuite participé à une manifestation contre les expulsions au Soudan et a hébergé un ancien co-détenu soudanais qui venait d’être libéré après trois mois de détention: “Il a passé une nuit chez moi puis est parti en France”.
Fin octobre, la police débarque chez lui pour l’arrêter. Retour à la case centre fermé, cette fois-ci à Merksplas.
Ce mardi 9 janvier S. a subi une tentative d’expulsion très violente à laquelle il a malgré tout résisté. Les passagers du vol ont réagi et le commandant a exigé que S. soit débarqué. Les agents ont recommencé à le tabasser dans le centre. “Je connaissais l’un deux, celui qui frappait le plus, je lui ai demandé de ne pas me frapper aux pieds parce que j’ai déjà un pied cassé, mais il l’a fait quand même, tandis que les autres regardaient… Qui sont les criminels?”.
Ses co-détenus confirment. S est aussi blessé à la main, à l’oeil et au crâne.
« Il ne connait personne au Bengladesh, cela fait des années qu’il est en Belgique »
« Nous sommes les mains liées. Nous ne pouvons rien faire »
« Faites quelque chose pour lui s.v.p. »
« Il faut un médecin »
Si vous connaissez un médecin qui pourrait se rendre rapidament à Merksplas pour le visiter, contactez-nous en MP ou à l’adresse crer.info@gmail.com
Équipe d’intervention super rapide de l’office de Étrangers en fonction ?
Ce 25/12/2017 vers midi un hébergeur ramène 2 migrants à Bruxelles. Sur l’autoroute E40 à Reyers contrôle alcoolémie de la police fédérale. En raison de la présence des migrants, les policiers demandent au chauffeur de rester sur place et d’attendre. Une heure ou deux plus tard une voiture arrive avec 2 mecs en civil. La voiture est fouillée complètement. Les 2 migrants sont emmenés et le chauffeur est menacé de trafic d’êtres humains.
“trafic d’êtres humains”: cette information est fausse :
Aider une personne sans-papiers n’est pas un crime, mais un devoir citoyen http://www.liguedh.be/les-documents-des-commissions-thematiques/2899-destination-solidarite-
Quels droits face à la police ? http://www.quelsdroitsfacealapolice.be/spip.php?article62&lang=fr
Du jeu du chat et de la souris
Suite à divers contrôles du même genre sur les routes et de signalements de contrôles sur les trams et trains, les hébergeurs jouent au chat et a souris avec la police en essayant d’éviter ces contrôles pour que leurs protégés ne se fassent pas arrêter, ou conseille à leurs protégés de ne pas prendre la route.
Les migrants n’ont aucune envie de rester sur place et cherchent à tout prix à poursuivre leur route. Ceux qui se retrouvent en centre fermé suivent les rumeurs qui tournent on ne sait comment. Ils refusent souvent l’avocat qui se présente, ils refusent de faire une demande d’asile et n’ont qu’une demande : sortir de ces prisons et être libres de leurs mouvements.
Les avocats, Ong , hébergeurs ont beau mettre toute leur énergie à leur expliquer leurs droits, le message ne passe que très rarement. Le migrant qui depuis son départ n’a connu que répression et pièges ne croit pas à ses “droits”, ne fait aucune confiance à notre “état de droit”. La seule chose qu’il revendique est sa liberté de circulation.
Nouvelle de ce 27/12/2017 du 127 bis:
Au moins 10 nouveaux dans une des ailes du centre. Dans la deuxième aile aussi beaucoup d’entrée mais sans précision.
Soudan, Erythrée, Syrie, Ethiopie………
Le centre est COMPLET
A quand un moratoire pour exiger la suspension des arrestations ? A quand un mouvement qui reprenne les revendications des concernés : liberté de circulation et d’installation pour tous. LIBERTE !
22/12/2017 “L’espace Schengen cela existe encore ?”
Des détenus du centre fermé de Merksplas sont très fachés. Récemment un homme a été amené au centre fermé, il disposait pourtant d’un titre de séjour en règle en France.
Ce n’est certainement pas le premier qui est enfermé dans un centre pendant des mois, bien qu’il ou elle soit en la possession d’un titre de séjour valide au sein de l’espace Schengen, que ce soit en France, au Pays Bas ou en Espagne…… comme ce fut le cas d’un Soudanais en règle de séjour pour l’Allemagne. Ces situations sont régulières, les détenus y restent alors des mois avant d’être rapatriés dans leur pays Schengen. Pour des raisons parfois très obscures, ils se font arrêter lors de rafles dans des trains, trams ou sur la voie publique et sont amenés en centre fermé.
Pendant ces mois de détention ils perdent leur travail, leur logement. Cette situation tourne rapidement à la catastrophe pour eux. Ce que nous rappelle les détenus dans ce témoignage, c’est l’incontrolable logique administrative des centres fermés qui banalise la détention extrapénitentaire : privation de liberté sur simple motif administratif, détention autorisée sans obligation de passer devant un juge et ce pour une période indéterminée.
Un autre appel de proches d’un homme: Il a été en isolation complète dans l’aile sécurisée du centre fermé de Vottem pendant 4 mois, et cette semaine il a été transféré à Merksplas et mis au cachot. Lors de son transfert il a reçut des coups. Il avait aussi une carte de résidence en France et a 2 enfants la bas.L’office des Étrangers le suspecte d’être en voie de “radicalisation”. Ces proches en France nous dit que c’est faux, qu’il a 2 enfants en France , qu’il était chanteur et que il n’y a jamais eu d’enquête sur cette soit disante radicalisation.
Ceci nous rappelle l’incarcération d’un homme suspecté de “terrorisme” et finalement libéré http://www.gettingthevoiceout.org/temoignage-dun-grand-terroriste/
Et dernier appel de ce jour 22/12/2017: Madame, mon mari est depuis 4 jours dans le cachot dans un centre fermé. C’est légal ça, c’est pas de la torture ça?
Les détenus dans le centre fermé protestent : ” L’espace Schengen cela existe encore ? De quoi s’occupe l’Office des Étrangers ? Où sont les droits ? C’est purement du racisme juste par ce qu’ils ont une couleur ? Les centres fermés ça sert à ça ? “ “Torture au Soudan vous dites? Et chez vous?”
Avant j’ai vécu à Verviers, j’ai vécu 4 années là-bas.
Tout d’abord je voudrais dire que nous, nous les étrangers comme on nous appelle, nous ne venons pas ici pour être en charge des autres, des Européens. Nous venons ici pour participer à la vie. La plupart des gens qui viennent ici c’est parce qu’ils ont des problèmes dans leur pays : des problèmes de sécurité, des problèmes de guerre, des problèmes de famine ;
donc ce sont à la fois des problèmes sociaux et économiques.
On vient ici parce qu’on voit les médias tout le temps, grâce à internet on a accès à tout.
Tous les gens qui vivent en Afrique ou en Asie, dans les pays pauvres et dans le tiers monde, on voit que la vie est meilleure ici que là-bas, c’est pour cela que on vient trouver refuge ici.
Quand on vient chercher la liberté, la paix, on se retrouve dans un centre fermé. Il y a beaucoup de choses qui passent par la tête. bien entendu, même le mot “centre fermé”, ça me dérange un petit peu, c’est comme si on appelle ça “centre fermé” pour apaiser les gens qui sont dehors, pour apaiser la société. A mon avis, on dit centre fermé pour dire que le modèle c’est pas la prison et pour leur dire qu’ici on est bien traité. Pour moi ici c’est pire que la prison, parce qu’en prison on sait combien de temps on va rester enfermé, ici on ne sait même pas combien de temps on reste en prison, on dépend du bon vouloir de l’Office des étrangers. Donc on peut rester 2 mois, on peut rester 4 mois, on peut même rester 8 mois et vivre sans savoir quand on va sortir, ça déjà c’est invivable, c’est invivable. Il y a beaucoup de choses qui passent par la tête.
Quand tu te retrouves enfermé, c’est l’espoir qui se transforme en désespoir, le réel qui devient cauchemar. Parce que j’ai toujours pensé que l’être humain n’a pas été créé, ne vit pas pour être enfermé. Le fait d’être enfermé ça peut transformer la personne. J’ai toujours été bienveillant envers les autres ; les autres c’est moi, ça a toujours été mon cas.
C’est la société belge qui m’enferme ici, ou bien c’est juste une partie de la société belge, ou bien juste les politiques belges qui m’ont enfermé ici – est ce que les politiques répondent à une démarche? .
Donc tout cela, ça passe par la tête , un petit peu difficile, franchement il y a un risque que la personne qui est enfermée ici perde ses valeurs d’humanité.
Le risque c’est que l’amour se transforme en haine.
Quand on voit des manifestants parfois qui viennent ici pour manifester, là on comprend, mais si on ne voit pas les manifestants on croit que toute la société belge est d’accord avec ça.
Mais quand on voit parfois des manifestants qui viennent ici , crier ici pour la liberté pour nous soutenir, ça nous fait du bien, ça nous aide bien, ça nous remonte le moral, parce que là, on commence à penser, ah non, ce n’est pas l’ensemble de la société belge qui est d’accord qu’on nous enferme, c’est juste une partie de la société, donc il reste toujours un point positif, donc, quand on voit des manifestants venir ici, on se dit “ah heureusement dans la vie, tout n’est pas mauvais”, heureusement, même s’ils ne sont pas nombreux, il y a des voix qui s’élèvent pour dire non à tout cela. Pour dire non à cette politique inhumaine et pour nous soutenir.
J’ai envie d’ajouter d’autres choses mais j’ai le cœur serré, mais je veux dire …
vive la liberté, l’être humain qui a toujours été innocent n’a pas été créé pour être enfermé.
L’être humain n’est pas fait pour être enfermé, jamais, jamais, je le dis ici, quand je sortirai du camp je continuerai à le penser et à m’activer pour que cela soit toujours la vérité, donc vive la liberté, vive la personne et vivent les valeurs humaines.
03/12/2017 “Arrestations dans les aéroports belges: pour chaque professeur libéré, des dizaines de personnes maintenues et expulsées”
Un professeur marocain a été arrêté à l’aéroport de Charleroi ce 01/12/2017, transféré au centre fermé Caricole et libéré le 3/12, suite à des pressions académiques et médiatiques importantes.
Nous sommes bien contents pour cette personnalité académique, mais des questions se posent :
Les arrestations aux frontières surtout aux aéroports, sont devenues pour les personnes en première ligne récoltant les appels à l’aide, extrêmement banales. La majorité des personnes arrêtées aux aéroports ne bénéficient pas de soutiens locaux, ni de moyens financiers pour se trouver un bon avocat. Elles sont rapatriées illico presto ou restent enfermées pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois dans les centres fermés où elles sont hors circuit à la merci des agissements du personnel de ces centres.
Un exemple parmi d’autres :
Un homme en possession d’une carte de résidence en France valable jusque 2021 a été, comme notre professeur, arrêté le 13/11/2017 à l’aéroport de Charleroi. Ce Monsieur, habitant à Lille, avait pris l’avion pour le Maroc à Charleroi. Au Maroc il a été refusé car son passeport n’était pas « biométrique » et refoulé vers Charleroi. À Charleroi, la police l’attendait et l’a arrêté et emmené en centre fermé, mettant son permis de séjour en France en question !
Trois semaines plus tard, ce Monsieur est toujours incarcéré au centre fermé, a reçu un avis de licenciement de son employeur à Lille et ne sait pas comment continuer à payer le loyer de son logement. Il est désespéré.
Si ce Monsieur avait pu bénéficier d’un large soutien, s’il avait été « professeur », s’il avait pu se payer un avocat de renommée, il aurait pu être libéré très rapidement. Mais, comme lui, beaucoup d’autres subissent ce traitement!
Partagez l’info: si vous êtes originaire de certains pays atterrir ou faire escale dans les aéroports belges peut vous faire passer par la case “centre fermé”.
Update 05/12: Des détenus du 127 bis nous ont téléphoné pour la manifestation de mercredi: “Ils voulaient participer et sont solidaire. Mais leur sortie de 15 heures à 17 heures a été supprimé par la direction du centre. Ils expriment leur solidarité et feront ce qu’ils peuvent pour se manifester!”
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6 DÉCEMBRE – ACTION “SAINT NICOLAS” AU 127 BIS PAS D’ENFANTS EN CENTRE FERMÉ LIBERTÉ POUR TOUTES ET TOUS!
Nous relayons l’appel de la Ligue des droits de l’Homme asbl, Tout Autre Chose et Humans Welcome pour dénoncer la construction de la nouvelle aile pour familles avec enfants au 127bis.
Rendez-vous le mercredi 6 décembre à 14h00 à la gare de Nossegem!
“Marche de 1km jusqu’au chantier de construction d’un nouveau centre. Accompagnés par St Nicolas, nous apporterons des jouets que nous fixerons symboliquement sur les grillages. Venez nombreux en file sur le trottoir créer une chaîne de solidarité en soutien avec les personnes incarcérées que l’on a criminalisées car elles n’avaient pas de titre de séjour. Merci d’amener des jouets usagés ou non (nounours, poupées, etc…) pour accrocher aux grilles du centre.”
Pour rappel, la Belgique s’est longtemps vantée auprès des autres pays européens de ses “maisons de retour”, qui étaient censées permettre l’expulsion en douceur des familles avec enfants. Plus “humaine”, cette solution n’était qu’une variation sur le thème de l’injustice migratoire, qui veut que certaines personnes, certaines familles, certains enfants, ne soient pas les bienvenus en Europe.
La preuve, c’est que de nombreuses familles s’éclipsaient de ces “centres ouverts” pour se soustraire aux opérations de rapatriement. D’où la nécessité, pour les autorités belges, de recommencer à enfermer des enfants. Notons par ailleurs que déjà maintenant des familles avec enfants mineurs sont placées en centre fermé la veille de leur expulsion, justement pour augmenter le “taux de retour”…
Plusieurs Guinéens au centre fermé de Vottem et au 127bis ont reçu
un ticket pour un vol collectif ce mardi 28/11/2017, le décollage serait à 10h30
L’AS leur a expliqué que le vol serait militaire vers la Guinée et la RDC!
Ce serait important d’essayer de contacter les Guinéens et RDC dans tous
les centres afin qu’ils préviennent leurs avocats. Dans certains cas des
recours sont possible!
Et prévenez vos amis Guinéens et RDC. Des arrestation sont encore possible!
ACTION
A VOS TEL!!!!!
Mode d’emploi Expulsion collective, toujours d’actualité!
15/11/2017: Lors de la manifestation pour la régularisation ce 12/10/2017 des détenus d’un centre fermé voulaient participer par téléphone en direct. Malheureusement cela n’a pas été possible pour des raisons techniques
“Il y a des Soudanais qui souffrent ici. Je connais des gens, des personnes qui ont passé un jour, un jour seulement ici en Belgique et qui ont été mises directement en centre fermé. Ils les ont obligées à faire une demande d’asile. Ils les ont obligées, comment ils ont fait ? Ils ont ramené une personne de l’ambassade pour l’identification et après ils leur ont demandé de faire l’Asile. Les Soudanais, ils ne voulaient pas demander l’asile en Belgique. Alors, ils ont ramené des billets d’avion comme ça les gens ils vont a l’aéroport : la première fois, la deuxième fois, la troisième fois et puis comme ça il se font embarquer de force. Quand l’Office des Etrangers a ramené les avions vers le Soudan, ils ont dû faire l’asile. Il y a une personne qui est là, ça doit faire 4 mois et demi, ils l’ont poussée à demander l’asile il y a deux mois et ils ont dit “tout ce que tu as fait avant l’asile ça ne compte plus, c’est la loi “. Je ne comprends rien, il n’y a pas de logique….
Il y a des Soudainais qui sont là et qui ont déposé une demande de libération, ils sont passés devant la chambre du conseil de Bruxelles, ils ont été libérés par la chambre du Conseil. Mais, l’OE a fait appel devant la chambre des mises en accusations, et là ça a été refusé. Maintenant ils sont là, ils attendent pour faire un appel en cassation, ça dure plus longtemps…ils souffrent
En plus, le Soudan c’est un pays, c’est connu, c’est reconnu par le monde entier, c’est un pays de dictature, le président est recherché, c’est des dictateurs. Ils ont eu l’audace de ramener des personnes, comment dire c’est pas des députés, c’est pas le consul mais des gens pour les identifier les Soudanais ici. En fait ils ont ramené des gens du consulat ici, en centre fermé, ils ont emmené les gens un par un pour être identifiés, les gens ils n’ont dit aucun mot à ces gens. Le problème c’est que le gouvernement belge collabore avec les dictateurs et les représentants du pays dictateur, c’est pas bien !”
Update 17/11/2017 15 h : Six personnes ont été mises au cachot hier soir. Une partie des détenus continuent leur grève de la faim. Nourdinne n’a toujours pas été consulté par un médecin.
Appelez, faxez les responsables, exigez que Nourdinne reçoivent les soins appropriés. Exigez que les détenus mis en isolement soient libérés!
Le Centre pour Illégaux de Bruges (CIB)
Zandstraat 150, B-8200 Bruges
Tél. +32 50451040
Fax. +32 50315956
16/11/2017: Une personne en contact avec des détenus du centre fermé de Bruges nous
alerte : un homme, Nourdinne, y est trés malade depuis 3 jours et n’a
toujours pas vu de médecin. Ces codétenus sont très inquiets car il est
très mal.
ET nouveau message reçu en début de soirée :
*« ON EST EN GREVE DE LA FAIM, IL FAUT ALERTER LES MEDIAS »*
En solidarité avec Nourdine, 40 détenus ont entamé ce jour 16/11/2017
une grève de la faim et demandent d’alerter les médias. Une personne
considérée “négociateur” a déjà été mise au cachot ce jour.
Lors de la grande manifestation pour la régularisation ce 12/11/2017 des détenus d’un centre fermé voulaient y participer par téléphone en direct. Malheureusement cela n’a pas été possible pour des raisons techniques
“On est là ici en centre fermé, on nous enferme : deux mois, on signe, deux mois, on signe. Ils nous privent de liberté et ils nous disent “vous n’êtes pas en prison”. Mais on est en prison ! On est enfermés, on a une heure de préau le matin, une heure l’après-midi. Si l’un de nous fait un petit truc, ils nous font des rapports disciplinaires. C’est la prison, c’est la même chose !
On a des familles dehors. Moi, personnellement, j’ai deux enfants et une femme qui m’attendent. Ce que je ne comprends pas, c’est que le gouvernement belge veut me séparer de mes enfants. Ils veulent que moi j’aille dans mon pays, et mes enfants, de toute façon, ils sont en situation légale ici ainsi que ma femme. Ils m’ont donné une interdiction de territoire de 10 ans. Ca veut dire que quand j’aurai presque 58 ans je pourrai revenir, dans 10 ans.
C’est pas logique, c’est pas normal, hein, madame.
Et il y a plein de cas. Ca fait une semaine ils ont ramené un petit jeune, un petit Syrien, qui a 14 ans, il a même pas un poil au visage, un petit garçon. On a dû parler à l’assistante sociale, on a parlé à tout le monde ici pour qu’ils interviennent. Il a passé deux nuits ici. Et vous trouvez que c’est logique qu’ils ramènent un mineur en centre fermé, avec des majeurs, parce qu’ils avaient des doutes sur son âge ? Mais quand vous voyez son visage, ça se voit qu’il a 14 ans, et il n’y a même pas de questions à se poser. Quand ils ont des doutes, normalement ils ont des doutes et ils le mettent avec les mineurs, dans un centre de mineurs, et après ils font un test comme ce qu’ils allaient faire pour prouver qu’il était mineur. Mais quand on leur a mis un petit peu la pression, on a parlé au chef ici, à l’assistance sociale, on a sonné aux organisations, et ça a été, deux jours après.
On est là, enfermés, privés de notre liberté. Y’a pas mieux que la liberté, madame. Mais on souffre, je vous jure, on souffre. Déjà on souffre de la séparation de nos enfants. On souffre de tout, de tout madame. Heureusement on a la foi, parce que sinon, on va aller se suicider, c’est mieux. Le problème c’est qu’on a peur du monde obscur parce qu’on ne sait pas ce qu’il y a après. Et on a la foi, c’est pourquoi on ne fait pas ça, on ne peut pas faire ça. On a des gens derrière nous, on a la famille qui nous attend, des enfants, des femmes.
Ce qu’ils nous font, c’est vraiment grave. C’est vraiment grave. Et les politiques, c’est vrai… avec les politiciens, on n’arrive à rien. Ils ont le pouvoir, hein !”
13/11/2017: La chasse aux migrants en transit continue dans tout le pays. On reçoit quotidiennement des alertes d’hébergeurs qui ont perdu leurs protégés,leur angoisse principale étant qu’ils soient arrêtés, enfermés et expulsés.
Les contrôles et arrestations continuent mais sont moins visibles : des Soudanais, Érythréens, Éthiopiens,…. se font contrôler et arrêter plus discrètement dans les gares à Bruxelles, Charleroi, Ostende, Bruges, Zeebruges ou dans des camions sur leur route migratoire.
Certains migrants disparus réapparaissent quelques jours, semaines plus tard, certains ont été arrêtés puis libérés. Une tendance constatée est que les autorités enferment actuellement de préférence les cas Dublin qui sont nettement plus faciles à identifier et à expulser.
D’autres encore disparaissent sans donner de nouvelles, évitant ainsi d’être tracés par les autorités.
D’autres sont parfois retrouvés en centre fermé.
Dans les centres fermés ils sont toujours aussi mal reçus : pas de téléphone, pas d’avocat. Nous rencontrons d’énormes difficultés à avoir un contact avec eux, à cause de la censure installée par la direction des centres, de l’ignorance de leur nom exact ou l’utilisation d’alias, et de leur méfiance totale envers les contacts extérieurs. Ceci nous empêche de trouver un avocat qui pourrait introduire un recours en extrême urgence, le délai étant de 5 ou 10 jours selon le cas.
Nous respectons cette volonté des migrants de rester dans l’anonymat complet, mais, dans certains cas, un recours rapide contre leur arrestation peut permettre une libération et la possibilité de reprendre leur route migratoire.Et nous continuons à leur souhaiter BON VOYAGE
Si vous hébergez ou êtes en contact avec des personnes qui pourraient se retrouver dans cette situation, nous vous invitons à:
– Leur parler des possibilités d’arrestation et des conséquences.
– Leur expliquer les démarches juridiques possibles lors d’un enfermement: Très rapidement introduire un recour en extrême urgence ou sinon une demande d’asile
– Convenir avec eux d’un moyen de contacter une personne pour prévenir de leur arrestation. Ils peuvent téléphoner du centre fermé avec le téléphone d’un codétenu (la solidarité est de mise entre les détenus) à un numéro mémorisé.
– Leur dire de prévenir immédiatement s’il y a un risque d’expulsion, soit en vous contactant soit en contactant directement Getting the Voice Out ( 0032(0)484026781) et le groupe facebook stop deportations info&actions afin de permettre une mobilisation (voir http://www.gettingthevoiceout.org/comment-arreter-une-expulsion/)
– Nous envoyer toute information utile pour aider à la localisation de la personne arrêtée, maintenir un contact et comprendre les nouvelles astuces utilisées par l’Office des Étrangers: gettingthevoiceout@riseup.net
MESSAGE Que nous envoyons aux hébergeurs qui s’inquiètent.
« S’il a été arrêté, il devrait, dans les heures qui suivent, être libéré ou se retrouver en centre fermé.
Si vous n’avez toujours pas de nouvelles dans la journée, téléphonez au centre Caricole, qui possède la liste de toutes les
personnes en centre fermé (il faut insister!). Ou, pour être certain-e du résultat, téléphonez à tous les centres fermés. Mais il faut au moins 24 heures avant de se retrouver dans un centre en cas d’arrestation.
Num de tél voir:http://www.gettingthevoiceout.org/quels-sont-les-centres-fermes-en-belgique/
Si c’est la première fois qu’il reçoit un ordre de quitter le territoire, on dispose de 10 jours pour introduire un recours en extrême urgence. S’il a déjà reçu un OQT précédemment, on ne dispose que de 5 jours! Plusieurs avocats sont disponibles mais tout dépend de l’endroit où il a été arrêté, et dans quel centre il se trouve!
Donnez-nous des nouvelles!
Merci et bon courage. »
Update 06/10/2017: Mikele a été libéré cet après midi. Merci à tous pour les appels!
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05/10/2017: Mikele est un jeune Érythréen qui a été arrêté à Bruxelles et enfermé au centre fermé 127 bis le 22/10/2017 alors qu’il était reconnu réfugié en Italie et que l’assistante sociale du centre avait tous les documents attestant de son identité et de son statut de réfugié, et donc de son droit de circuler librement en Belgique.
Lorsqu’il a été arrêté, il a dit qu’il s’appelait Mikele et les agents ont écrit “Mickey”, sans faire aucun effort pour comprendre son nom pourtant bien visible sur tous les documents en la possession de l’AS du 127bis, un acte qui aurait pu avoir de graves conséquences pour lui.
Sans la réactivité de son avocate, les 10 jours de détention seraient passés et la Belgique aurait tenté d’expulser un homme reconnu réfugié en Italie !
Suite à une demande de libération en extrême urgence, l’avocate a reçu vendredi dernier (03/11/2017) une décision de libération immédiate. Deux jours après, Mikele est toujours enfermé au 127 bis !
Action Fax & appel au 127 bis LIBÉREZ MIKELE !! Tel du 127 bis : +32 2 7550000 Fax. +32 2 7598168
Update 01/11/2017:Après l’appel du centre fermé de Merksplas, on s’ était juré que ce gamin ne resterait pas une nuit de plus dans cette prison. Mission accomplie. Grâce a vos appels ,fax et mail le service de tutelle est parti le chercher pour l’amener dans un centre ouvert adapté. Merci a tous. Détruisons les centres fermés
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31/10/2017: Plusieurs détenus du centre fermé de Merksplas nous alertent de la présence d’un enfants Syrien de 14 ans, dans le centre ! On leur a annoncé que des tests osseux devaient être fait pour confirmer sa minorité, délai une semaine !!
« C’est un enfant madame : il joue à la plays tation et n’a pas un poil au menton ! »
Écrivez , Téléphoner, faxez pour exiger la libération de Ahmed AUJOURD’HUI!
19/10/2017:Tentative de suicide au centre fermé Caricole
I. s’est coupé les veines dans sa douche au centre fermé Caricole ce 18/10/2017.
Elle était très mal psychologiquement depuis 2 jours et avait demandé l’aide du service médical et un rendez-vous avec la directrice du centre, sans succès. Déspérée, elle a fini par nous téléphoner, disant au départ qu’elle avait besoin de parler à quelqu’un. Elle sanglotait, pleurait, disant qu’elle voulait mourir, nous demandant de téléphoner à sa maman pour lui dire qu’elle l’aime . On s’était dit “à demain” et elle nous avait dit merci. Le même jour elle est passée à l’acte. On espérait que le « à demain » et le » merci » l’auraient soulagée au moins pour un jour.
I. a fui un mariage forcé au Maroc. Son père « musulman dur » comme elle dit, voulait la marier à un homme âgé. Elle devait passer son BAC2 et croyait pouvoir le faire ici en Belgique. Elle aime aussi beaucoup chanter et nous avait chanté au téléphone une chanson, au début de son incarcération.
« J’étais en prison dans ma famille et maintenant je suis en prison en Belgique »
« J’avais choisi la Belgique car c’est le pays des Droits de l’Homme »
I. n’a pas supporté cet enfermement « administratif ». Elle espérait un autre accueil.
Non à l’enfermement, non aux centres fermés
LIBÉREZ cette jeune fille, LIBEREZ TOU(TE)S LES PRISONNIER(E)S
Appelez le Caricole et envoyez-leur des mails de protestation!!
Si vous avez des contacts avec un détenu.e en centre fermé qui va être expulsé.e (il ou elle a reçu un “ticket”)
Essayez de savoir :
-Si c’est la première fois qu’on l’amène à l’aéroport
-Quel est le numéro de vol noté sur le ticket reçu dans le centre. Il ne suffit pas de connaître la compagnie : par exemple, Turkish Airlines a 4 vols par jour à partir de Bruxelles; quelle est l’éventuelle escale et le numèro du vol suivant vers la destination finale. Nous avons des relais dans certains pays où d’autres militants peuvent intervenir lors de l’escale
-Est-ce qu’il est noté « avec escorte » sur le ticket ou est-ce que l’assistant social leur a notifié qu’il y aurait une escorte ?
-Essayez de contacter son avocat pour savoir s’il y a des recours en cours !
En général, lors de la première tentative d’expulsion les détenu.e.s sont emmené.e.s à l’aéroport et peuvent refuser de partir. La police leur demande avec insistance si ils/elles ne veulent pas quand même partir en disant « la prochaine fois ce sera avec escorte et pas gai du tout » . Si ils/elles refusent, ils/elles seront ramené.e.s dans un centre (pas toujours dans le même centre pour les éloigner de leurs ami.e.s ou connaissances)
Il y a eu des exceptions très rares à cette règle où, dès la première tentative d’expulsion, l’escorte était là sans prévenir.
En règle générale (sauf exception surprise) lors de la deuxième tentative d’expulsion, ils/elles sont amené.e.s au commissariat de l’aéroport où leur escorte les attend. Ils/elles sont amené.e.s dans l’avion sans violence mais on ne leur donne pas la possibilité de refuser, c’est eux/elles qui doivent insister. Lors de la troisième tentative d’expulsion, ils/elles sont saucissoné.e.s, menotté.e.s au commissariat et porté.e.s à l’arrière de l’appareil avec l’escorte, avant l’arrivée des passagers. Ici un témoignage récent : http://www.gettingthevoiceout.org/arrestation-et-tentative-dexpulsion-audio/
Il est important de savoir si il/elle veut une mobilisation à l’aéroport pour prévenir les passagers de sa présence dans l’appareil. Si oui, il est aussi important de lui expliquer qu’il/elle doit faire du bruit pour alerter les passagers de sa présence dans l’appareil (parfois il/elle est caché.e derrière un rideau et invisible pour les passagers) !
Important aussi de savoir que si cette tentative d’expulsion échoue, il/elle est parfois gardé.e à l’aéroport et mis.e en catimini sur un autre vol, souvent d’une autre compagnie !
1) AVANT L’EXPULSION
Si une expulsion, individuelle ou collective, est annoncée, lancez une alerte à vos contacts et à la presse, en présentant brièvement le cas de la personne (ou du groupe de personnes) qui risque(nt) l’expulsion, en donnant les coordonnées du vol et en invitant les gens à protester auprès des autorités et de la compagnie aérienne (appels/mails/messages via Facebook et Twitter etc).
Invitez également les gens à se rendre à l’aéroport, en donnant un rendez-vous au moins deux heures avant l’horaire de départ au chek-in du vol (cette dernière action ne sera pas possible dans le cas d’une expulsion collective au départ d’un aéroport militaire).
«Les compagnies aériennes sont le maillon faible du système des expulsions», ainsi que l’écrit le journaliste britannique Ian Dunt en 2014. À nous de faire sauter ce maillon!
2) LE JOUR DE L’EXPULSION
Allez à l’aéroport pour sensibiliser les passagers qui embarqueront sur le même vol et qui, très souvent, ne savent pas en quoi consiste une expulsion. Si on leur explique qu’une personne sera embarquée contre sa volonté et qu’elle subira des violences, il se peut que des passagers décident d’intervenir une fois à bord pour empêcher cette expulsion. Si vous avez le temps, pensez à imprimer un tract résumant l’histoire de la personnes qui risque l’expulsion et expliquant votre démarche.
3) DANS L’AVION
La personne victime d’une tentative d’expulsion peut essayer de résister et d’attirer l’attention des autres passagers.
Les passagers peuvent refuser de s’asseoir tant que la personne qui doit être rapatriée par la force n’aura pas été débarquée. Le pilote ne décollera pas s’il pense que la sécurité du vol n’est pas assurée. Si un passager refuse de s’asseoir, l’avion ne peut pas partir. Le pilote fera descendre la personne à expulser. Parfois le/la passager.e «rebelle» est lui aussi désembarqué.e. Il arrive qu’on le/la place sur une «liste noire» de la
compagnie. Il/elle peut aussi être accusé.e d'”entrave méchante à la circulation aérienne” (voir à ce propos la campagne #jenelabouclepas, en soutien des “6 héros” sous procès pour avoir protesté contre une expulsion en août 2016: https://jenelabouclepas.org).
Si l’expulsion a lieu, essayez de recueillir le témoignage de la personne expulsée, dénoncez les abus et les violences, utilisez ces informations pour alimenter vos campagnes et actions. D’une manière générale, il est important de sensibiliser l’opinion publique sur la question de la participation des compagnies aériennes aux opérations de rapatriement forcé et de cibler ces compagnies par des actions et de campagnes.
Empêchons une deuxième tentative d’expulsion ce 17/10/2017 vers le
Soudan
Au moins un Soudanais enfermé depuis 4 mois au centre fermé Bruges puis
Merksplas va subir une deuxième tentative d’expulsion ce Mardi 17/10
2017 ! Il va refuser son expulsion et nous dit déjà MERCI.Peut être
qu’il sera accompagné d’un autre mais on a pas de nouvelles !
Rassemblement à l’aéroport à 9h20!!!!!!! Pour parler aux passagers
Vol Turkish Airlines TK1938
et harcèlement des responsables !
1) Turkish Airlines
Passenger call center (24/7) : +32 (0)2 620 08 49
Desk at the airport:
+32 (0)2 720 34 68 / +32 (0)2 753 26 75
E-mail: bru.airport@thy.combru.sales@thy.com
Leur page Facebook: https://www.facebook.com/turkishairlines/
Compte Twitter: https://twitter.com/TurkishAirlines
Conseil: écrivez aussi en réponse aux questions/commentaires des autres
passagers!
Message type:
Madame, Monsieur,
J’ai appris qu'une personne d’origine Soudanaise vasubir une deuxième
tentative d'expulsion, en toute illégalité, sur le vol de votre
compagnie numéro TK 1938 du 17/10 à 11h20 à destination d'Istanbul.
Cette personne s’oppose à son expulsion.
Je vous demande de cesser immédiatement toute collaboration avec les
agissements illégaux du gouvernement belge qui comme il lui a été
rappelé à plusieurs reprises ne respecte pas la Convention Européenne
des Droits de l’'Homme et choisi de renvoyer dans un pays non sûr des
personnes qui y risquent tortures, traitements inhumains et dégradants
et mort. Cessez toute complicité avec ces agissements criminels! Ne
participez pas au meurtre de personnes qui ont fui pour chercher refuge!
Mrs, Mr,
We have been notified that the Turkish Airlines Brussels-Istambul Flight
TK 1938, of 17th of October 2017, will be used to deport a Soudanese
Refugee. This person is deported against his will.
We ask you to stop any collaboration with the belgian government in that
matter, those deportations are illegal regarding the belgian & european
laws. And are especially not respecting the European Convention on Human
Rights, by sending back people in unsafe countrys where they might risk
torture, inhumane treatments or even death. By cooperating you might be
considered as accomplice in a crime. You shouldn't collaborate on the
murder of people who escaped to find shelter abroad.
2) Brussels Airport
Helpdesk Brussels Airport
Call 0900/700 00 (€0.50/min) from Belgium or +32 2 753 77 53 from
abroad
https://www.facebook.com/brusselsairporthttps://twitter.com/brusselsairport
Conseil: écrivez aussi en réponse aux questions/commentaires des autres
passagers!
3) Nos Gouvernants
F.Roosemont
Directeur de l’Office des Etrangers
Bur_Presse@dofi.fgov.be T02 793 80 31 (NL – EN) – 02 79380 30 (FR), Fax
02 274 66 40
Charles Michel
Premier Ministre
Tél: 02 501 02 11 Fax: 02512 69 52 e-mail:charles.michel@premier.fed.be
Jan Jambon
Vice Premier Ministre et Ministre del’Intérieur
tél: 02 504 85 13 Fax:02 504 85 00 email:kabinet.jambon@ibz.fgov.be
Theo Francken
Secrétaire d’Etat à l’Asile etla Migration
Tél: 02 206 14 21– theo.francken@n-va.bekab.francken@ibz.fgov.be
Didier Reynders
Téléphone : 02 501 85 91 E-mailcontact.reynders@diplobel.fed.be
2017-10-16 11:21, gettingthevoiceout wrote:
APPEL À SE RASSEMBLER ce jeudi 12/10/2017 17h30 devant l’Office des Étrangers :
LIBÉREZ-LES TOUS…… FRANCKEN et MICHEL BUITEN!
D’heure en heure, les nouvelles qui nous arrivent des centres fermés sont toujours plus inquiétantes: le gouvernement belge, tout en sachant que les rapatriements vers le Soudan sont illégaux (ainsi que l’a confirmé ce lundi 9 octobre le Tribunal de première instance de Liège, voir https://www.liguedh.be/espace-presse/138-communiques-de-presse-2017/2908-le-rapatriement-des-soudanais-est-un-acte-illegal ), multiplie de façon vertigineuse les tentatives d’expulsions de personnes identifiées comme soudanaises.
Ce samedi 7 octobre nous avons appris de source sûre que des expulsions sont programmées tous les jours de la semaine : 2 le 7 octobre, 4 le lendemain, et ainsi de suite… Au total, la délégation soudanaise reçue en septembre a délivré 43 laissez-passer vers Khartoum ! Les droits élémentaires des détenus soudanais détenus dans nos centres fermés sont bafoués: le personnel des centres leur dit qu’ils n’auraient pas droit à un téléphone ni à un avocat, ce qui est faux (ou, plus subtilement, il leur indique qu’ils n’en ont pas besoin).
Une solution contre l’expulsion serait d’introduire une demande d’asile, cependant la majorité d’entre eux ne font aucune confiance aux autorités belges et refusent de faire une demande d’asile à partir d’un centre fermé.
La politique appliquée par l’Office des étrangers est la suivante: si une personne ne demande pas l’asile, c’est qu’elle est disposée à rentrer dans son pays. Citons ici la porte-parole de l’OE : “S’ils demandent l’asile ou s’ils introduisent un recours, c’est leur choix, leur liberté. S’ils ont la moindre crainte pour leur sécurité, ils peuvent demander l’asile en Belgique et leurs demandes seront traitées. S’ils ne le font pas, on part du principe qu’ils n’ont pas peur pour leur vie. Mais il est vrai qu’étant donné qu’ils sont en centres fermés, qu’ils ont été identifiés et qu’on a obtenu des laissez-passer, notre objectif est de les rapatrier, non de les maintenir éternellement dans des centres fermés.” Ce raccourci est une interprétation de la loi plus que questionnable.
La loi est très claire, la confrontation avec le pays d’origine n’est autorisée qu’une fois une demande d’asile refusée en dernière instance. Même les membres du gouvernement en faveur des politiques de retour “volontaire” vers les pays d’origine remettent sévèrement en question cette nouvelle manière d’appliquer la loi.
Nous sommes clairement opposés à ces politiques de retour, mais soulignons ici que, même dans la logique de la politique en vigueur, les procédures ne sont pas respectées.
“Comme Theo Francken se rend bien compte qu’en le faisant, il viole la Convention européenne des Droits de l’homme en son article 3 – le Conseil du Contentieux l’a déjà dit – il le fait comme un « bandit »”, a dit le président de la Ligue des droits de l’Homme Alexis Deswaef.
“Ils m’ont donné un ordre de quitter le territoire, puis ils me mettent en prison. C’est quoi ça? Ils m’empêchent de quitter le territoire. Moi, jamais de la vie je ne resterai en Belgique. Je VEUX quitter ce territoire de merde et on m’en empêche” (témoignage d’un détenu soudanais).
Nous parlons de dizaines et de dizaines de personnes (au moins 26 dans le seul centre fermé de Vottem et 27 dans le cente fermé de Merksplas!), dont des mineurs. Avocats et militants cherchent à se mettre en contact avec ces détenus, mais ce n’est pas toujours évident: raflés au parc Maximilien ou à la Gare du Nord à Bruxelles, interrogés par des agents secrets soudanais, ils se méfient justement de tout et de tous.
Certains détenus, qui n’ont pas rencontré la délégation venue du Soudan, sont encore amenés ces derniers jours à l’ambassade du Soudan pour l’identification et la délivrance d’un laissez-passer. Ceci veut dire que, en plus des 43 identifiés par la délégation, d’autres seront identifiés par l’ambassade en vue d’une expulsion.
Le gouvernement Michel, foulant aux pieds les obligations internationales et les jugements des tribunaux belges, n’a qu’un objectif: faire paraitre la Belgique comme un pays hostile aux migrations et décourager l’arrivée d’autres réfugiés sur son territoire, sans considération aucune du devenir des expulsés.
Suite à l’arrêt du tribunal de Liège, Francken a déclaré qu’il fera appel mais qu’entre-temps il continuera à expulser les Soudanais des autres centres qui d’après lui ne sont pas concernés par cette décision.
Qui sont les “illégaux”, les “criminels”? : Michel, Francken et leur bande, qui abusent de leur pouvoir pour envoyer à la détresse et à la mort des dizaines de réfugiés.
APPEL À SE RASSEMBLER LE jeudi 12/10/2017 17h30 à l’Office des Étrangers, Chaussée d’Anvers 59B (Gare du Nord) LIBÉREZ-LES TOUS…… FRANCKEN et MICHEL BUITEN!
CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR:
-Si vous êtes en contact direct ou indirect avec des migrants soudanais, partagez ces informations et insistez sur le fait qu’ils peuvent refuser la première tentative d’expulsion. Au moins quatre d’entre eux l’auraient fait. Mais combien savent qu’ils ont ce droit? Et que va-t-il se passer lors de la deuxième tentative d’expulsion “par la force ” et souvent déjà avec escorte policière ?
– Ils peuvent introduire, via un avocat, un recours contre leur enfermement au CCE dans les 10 jours de leur arrestation, et devraient être libérés.
– Si les avocats arrivent à entrer en contact avec eux, ils font actuellement une demande de libération, seul moyen juridique pour éventuellement les libérer.
CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE:
– Participer en masse au rassemblement du 12 octobre pour dénoncer le comportement criminel du gouvernement
– Écrivez, télephonez, faxez à l’ambassade du Soudan pour dénoncer la délivrance de laissez-passer à leurs ressortissants
– Ecrivez à Egyptair, SN Airlines, Turkish Airlines et Ethiopian Airlines, qui organisent ces rapatriements via La Caire, Istamboul et Doha, pour dénoncer leur complicité dans ces expulsions illégales (coordonnées plus bas).
– Répondez aux appels à mobilisation à l’aéroport (diffusés via Getting the voice out et la page Facebook “Stop Deportations Info&Actions”) : les personnes ont le droit de refuser leur première tentative d’expulsionm mais à la deuxième tentative elles seront mises sur le vol de force avec escorte policière. C’est la que nous devons être à l’aéroport!!!
– Rassemblez-vous devant les centres fermés en soutien aux détenus et appelez tous les centres pour signaler la présence de Soudanais et exprimer votre indignation concernant ces arrestations et ces expulsions (coordonnées plus bas).
– Submergez de messages de protestations les représentants criminels de ce gouvernement (coordonnées plus bas).
Ethiopian airlines
Belgium +32 289 483 03
For Reservations, Sales, arrival/departure, ShebaMiles, and other enquiries
Toll free: 3228948303
General Sales Agent
Address: Kales Airline Services, Park Hill, J.E. Mommaertslaan 18A, 1831 Diegem
E-mail:et.be@kales.com
Phone:0032 2 716 0060
Fax:
+32 2 716 0086
LES CENTRE FERMéS
Le 127bis:Le centre de retour 127 bis à Steenokkerzeel Tervuursesteenweg 300, 1820 Steenokkerzeel
Tel. +32 2 7550000
Fax. +32 2 7598168
Le caricole :
Chaussée de Tervuren 302, 1820 Steenokkerzeel
TEL: 027197110/09
FAX/ 02/759.81.68
Le Centre pour Illégaux de Vottem (CIV)
Visé Voie 1, 4041 Vottem
tel. +32 4 228 89 00
fax. +32 4 228 89 13
Le Centre pour Illégaux de Merksplas (CIM)
Steenweg op Wortel 1 /A, 2330 Merksplas
tel. +32 14 63 91 10
fax. +32 14 63 91 20
Le Centre pour Illégaux de Bruges (CIB)
Zandstraat 150, B-8200 Bruges
Tél. +32 50451040
Fax. +32 50315956
Le centre de retour 127 bis à Steenokkerzeel
Tervuursesteenweg 300, 1820 Steenokkerzeel
Tel. +32 2 7550000
NOS Décideurs Le centre de retour 127 bis à Steenokkerzeel (120 places -2,000 people)
Tervuursesteenweg 300, 1820 Steenokkerzeel
Tel. +32 2 7550000
Fax. +32 2 7598168
03/10/2017 Chaque jour des familles sont brisées par les décisions de l’Office des étrangers, qui enferme des pères et des mères, les séparant de leurs enfants, parfois nouveaux-nés, et n’hésite pas à expulser le parent dans le “pays d’origine”, sous prétexte de “danger pour l’ordre public”, refus de cohabitation ou de mariage, absence de domicile …etc , affirmant que le contact avec le père/mère peut être maintenu par skype!
Une mère séparée de ses jumeaux de quelques mois
Les situations se succèdent, de plus en plus écoeurantes.
Ce 02/10/2017 au matin nous avons reçu un appel des femmes enfermées au centre fermé 127 bis. Elles nous ont dit qu’une dame venait d’arriver dans le centre. Elle disait avoir été séparée de ses jumeaux d’un mois (nous avons ensuite appris que ses enfants avaient cinq mois). Elle avait été emmenée au centre après avoir passé 24 heures au commissariat de Molenbeek.
Les co-détenues étaient scandalisées. Elles nous ont raconté :
“Elle pleure et ne fait que crier ‘mes bébés!!!’ Elle est incapable de parler ou de donner son nom!”.
Le lendemain (03/10/2017) un appel a été lancé via Facebook, invitant les citoyennes et citoyens à appeler le 127bis: des dizaines de personnes ont téléphoné à la centrale. Le Délégué général aux droits de l’enfant, Bernard De Vos, a voulu se renseigner. On lui a dit : “Il n’y a pas de trace d’enfants dans le dossier de la dame à l’Office des étrangers”. Et à d’autres personnes qui ont appelé le 127bis: “Apportez-nous l’acte de naissance”.
Plus tard dans l’après-midi, une bonne nouvelle arrive : “la maman sera libérée ce soir ou demain matin”. Et dans le soirée: “Elle est libérée” !
Un dénouement heureux pour lequel nous devons remercier les détenues qui ont eu le courage de dénoncer la situation, les citoyennes et citoyens qui ont mis la pression sur le centre et le Délegué général aux droits de l’enfant qui a tenu tête à l’Office des étrangers.
Multiplication de cas
Le cas de cette mère n’est pas isolé. Nous rencontrons des situations semblables très régulièrement.
Voici quelques exemples récents parmi d’autres :
L’enfant de T., expulsé le 26/09/2017, a maintenant six mois. T. est arrivé en Europe en 2012 car il fuyait des poursuites dans un pays où la dictature s’est imposée peu à peu. Il avait enfin refait sa vie avec sa compagne mais, malgré une composition de ménage attestant de leur vie commune depuis plus de 18 mois et la reconnaissance de sa paternité, il a été renvoyé dans un pays où il risque sa vie.
Monsieur M est arrivé en Belgique en 2005. Suite à un petit méfait il a été condamné par défaut et emprisonné pendant 8 mois en 2008. Puis il a repris sa vie, a rencontré une compagne avec qui il a 2 enfants qui ont actuellement plus de 2 ans et un bébé de 8 mois. Il a été expulsé le 11/06/2017 car il représenterait un “danger pour l’ordre public”.
Une maman arrivée des États-Unis à l’aéroport de Bruxelles pour une visite à la famille avec ses 2 enfants a été arrêtée, enfermée et expulsée le 30/07/2016 car elle avait un “visa douteux”. Les enfants ont été placés sous tutelle pendant 2 mois puis rapatriés.
M. a été expulsé ce mardi 3 octobre vers le Maroc. Il avait obtenu la paternité de son enfant après 2 ans de procédures. L’enfant est actuellement placé par le juge car la mère est absente et son père – reconnu comme tel par le tribunal de la jeunesse – a été expulsé!
Les jumeaux de O. (qui a reçu un avis d’expulsion pour le 5/10/17) vont naître en principe début novembre. La demande de cohabitation légale avec sa compagne a été refusée le jour du dépôt du dossier. L’Office des étrangers veut l’expulser alors qu’il a signé la reconnaissance prénatale de sa paternité.
L’Office des étrangers bafoue l’intérêt supérieur de l’enfant
Nous condamnons fermement ces pratiques et dénonçons la multiplication de cas de violation de l’intérêt supérieur de l’enfant derrière les murs et les barbelés des centres fermés.
CRER (COllectif contre les rafles et les expulsions et pour la régularistaion)
Front des migrants
SOS migrants
CRACPE
05/10/2017: Ils étaient plusieurs dizaines ce dimanche 1/10/2017 après midi à aller se promener devant le centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel pour crier leur rage contre ces enfermements et contre ces expulsions.
Ils ont fait une centaine d’heureux. : Bangladai(se)s, Algérien(ne)s, Rwandai(se)s, Irakien(ne)s, Brésilien(ne)s,Camerounai(se)s, Congolai(se)s et 2 mineurs soudanais…….et beaucoup de femmes heureuses de notre venue.
Une vingtaine d’appels sur notre téléphone :
« MERCI , MERCI »
« Maintenant on sait qu’on n’est pas seul »
« Aujourd’hui on se sent bien »
« ça nous fait plaisir »
« ça nous touche beaucoup »
« nous sommes très reconnaissants »
« ça nous réconforte »
« il y a des gens qui pensent à nous, c’est super »
« on souffre ici »
« c’est de la torture d’être enfermés »
« Thank you »
« we are not terrorists »
« c’est trop gentil »
« Merci pour ce que vous faites pour nous »
« ils viennent nous chercher chez nous à 5 heures du matin pour nous mettre en prison. C’est un scandale »
« Quand nous rentrerons chez nous, nous brûlerons toutes vos ambassades »
« C’est formidable »
« Prévenez les droits de l’homme. Qu’ils viennent voir. »
« Où sont les droits de l’homme ? »
« On est des humains »
« on a besoin de vous »
« we need help »
« C’est inhumain »
APPEL à tous à refaire cela devant tous les centres fermés : Bruges, Merksplas, Caricole, Vottem.
APPEL à des personnes qui peuvent garder un contact par téléphone avec l’un d’eux(elles) ou aller les visiter: les langues: francais, arabe, anglais, néerlandais, portugais, …
ET APPEL à nous aider à recharger leurs téléphones….pour leur permettre d’avoir des contacts avec l’extérieur. Nos caisses sont presque vides !!!!!
Vous pouvez soutenir ces détenu-e-s en achetant chez votre épicier, votre nightshop ou votre libraire une recharge de 5 ou 10 euros de l’opérateur Lycamobile ou Ortel. Vous nous envoyez le code pin inscrit sur cette recharge sur notre adresse mail gettingthevoiceout(a)riseup.net ou par SMS sur notre numéro de téléphone 0032(0)484026781
La nécessité d’alerter les proches et la famille de leur situation est indispensable et une recharge apporte une aide importante aux enfermé-e-s et leur permet de nous recontacter.
Nous nous chargeons d’envoyer ce code aux détenu-e-s qui en font la demande, leur permettant ainsi de garder un contact avec nous et avec l’extérieur.
Vous pouvez aussi, si c’est plus facile pour vous, verser ou encore mieux, faire un ordre permanent de 5, 10, 20 euros ou plus (!) sur le compte :
Collectif Contre Les Expulsions
Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB
Message recharge
Faites passer ce message à vos amis ,connaissances.
MERCI pour eux/elles.
gettingthevoiceout(a)riseup.net
29/09/2017:
Depuis les arrestations en masse des personnes au parc Maximilien et à la gare du Nord à Bruxelles,nous avons eu d’extrêmes difficultés à parvenir à avoir des contacts avec la centaine de personnes arrêtées et placées en centres fermés.
D’après les informations récoltées par d’autre détenus :
Dans certains centres, à leur arrivée le personnel leur dit qu’ils n’ont pas droit à un téléphone ou à un avocat, qu’ils n’ont pas le droit d’avoir des contacts avec l’extérieur. Beaucoup sont sous pression, se méfient de tout et de tout le monde et ne comprennent pas pourquoi ils sont enfermés, pourquoi ils ne peuvent pas continuer leur chemin ou demander l’asile, pourquoi ils ne peuvent pas avoir un avocat. Sans avocat ils ne peuvent pas introduire un recours à leur détention et très difficilement introduire une demande d’asile. C’est clairement la raison pour laquelle l’accès à un avocat leur est interdit.
D’autres ont un comportement de repli, ils campent sur leur position et refusent toute aide ou défense.
Les rencontres avec la délégation soudanaise posent aussi question. Selon les quelques échos qui nous sont parvenus, cette délégation se présenterait comme une “association pour les aider”. Ceci a eu pour conséquence que quelques-uns sont tombés dans le piège et ont raconté leur vie, d’autres n’ont pas parlé. Nous nous posons aussi la question de savoire de quelle manière cette délégation aurait réussi à identifier autant de « Soudanais » qui, pour la plupart, ont refusé de parler.
Infos à diffuser:
Même si le personnel des centres les menace de sanctions s’ils prennent un avocat, ils en ont bien le droit. C’est malheureusement la seule solution dans notre “état de droit”!
– Lors de la première tentative d’expulsion ils ont le droit de la refuser. S’ils refusent ils seront ramenés au centre.
– s’ils ont été arrêtés récemment ils peuvent, avec l’aide d’un avocat, introduire un recours en extrême urgence et être libérés (ART 3)
– S’ils sont en voie d’expulsion ils peuvent faire une demande d’asile qui suspendra l’expulsion, le temps du traitement de la demande d’asile Et APPEL aux associations, parlementaires qui ont tous un droit d’entrée dans les centres fermés: Allez leur expliquer leurs droits dans les centres! C’est votre boulot!!!!!!!
Et APPEL aux activistes: NON A L’EXPULSION AU SOUDAN . LIBEREZ LES TOUS!
Témoignages que nous avons pu rassembler auprès de quelques contacts dans les centres fermés
“Tu peux pas encore avoir d’avocat, il faut d’abord qu’on trouve un traducteur”
“ils disent qu’il faut demander l’asile mais moi je ne veux pas demander l’asile depuis le centre, c’est trop compliqué. Alors ils m’ont expliqué qu’ils allaient demander le laissez-passer, mais je sais que c’est très dur d’obtenir le laissez-passer, je crois qu’ils ne l’auront pas c’est pour ça que pour l’instant je ne demande pas l’asile, ils vont me prolonger de deux mois en deux mois”
“Vous êtes ici pour 5 mois, on va demander un passeport aux autorités et s’ils refusent de donner un laissez-passer ou passeport alors la sortie est possible”.
“Je ne veux rien manger ici, ils sont fous ici, complètement fous. Je ne connais même pas la raison pour laquelle j’ai été arrêté, pour combien de temps je suis ici, personne ne me parle, rien, on ne me dit rien”.
“je ne pouvais pas imaginer cela en Europe, je suis choqué”
“Tous les gens ici du Soudan, personne ne veut demander l’asile, la vie est meilleure en Angleterre, ici c’est la merde, même si t’as des papiers, la police te cherche toujours”
« Les Soudanais n’ont pas droit à un avocat, pas droit à un tel »
“L’ambassade est venue, ils ont dit qu’il fallait retourner. Ils proposent 1000 euros par personne pour qu’on reparte au Soudan”
“Ils disent que j’ai pas le choix, je dois retourner en France. Ils disent si tu fais une demande d’asile ici tu vas rester 4 mois enfermé, c’est ça que tu veux, alors les gens ne font rien”
19/09 : “ici ils savent bien qu’ils ne sont pas expulsables, l’OE a envoyé un mail, un fax ou je sais pas quoi et ils ont décidé que les Soudanais ils resteraient ici 3 mois, pas 2 mois comme les autres mais trois, ça c’est une violation de la loi. Ils ont demandé à tous les Soudanais de venir dans une pièce avec des traducteurs et ils leur ont dit, ça c’était il y a quelques jours”
23/09
« Lundi, on lui a indiqué que des personnes soudanaises voulaient le rencontrer. Pensant qu’il s’agissait de visiteurs comme nous, du monde associatif, il s’est ouvert à eux et leur a remis beaucoup d’informations. C’est plus tard, dans la conversation qu’il a compris qu’il était face à un représentant de l’ambassade soudanaise. Il a ensuite reçu une offre de rentrer pour 1000 dollars, on lui donne 650 maintenant, 250 plus tard.
Il lui a été dit que c’était le bon moment pour rentrer au Soudan, pays où tout va beaucoup mieux maintenant.
Il se sent terriblement vulnérable et demande de l’aide. »
27/09
A 9 heures aujourd’hui, un homme du centre a demandé de l’accompagner parce qu’il avait un entretien, il était surpris parce qu’il n’avait pas demandé l’asile. Ils l’ont transféré du Caricole au 127bis où il a rencontré la délégation soudanaise pendant 20 minutes. Ils lui ont parlé d’une manière pas très convenable “nous savons que tu es Soudanais” et ils lui ont demandé de rentrer et lui ont dit qu’ils résoudraient ses problèmes s’il a des problèmes avec le gouvernement ou financièrement! Il a refusé de parler alors ils l’ont ramené au Caricole. Je lui ai parlé. Ils m’ont dit que cette délégation est allée à Anvers et à Bruges. Ils ont dit qu’ils avaient entendu que 15 personnes avaient été expulsées vers le Soudan. Il a eu des nouvelles de ces personnes au Soudan. Elles sont en colère.
Des « opposant(e)s »
Plusieurs sont des opposant(e)s bien connu(e)s au régime de Kabila et militent depuis des années. Ils/elles sont maintenu(e)s dans les centres fermés depuis plusieurs mois, ont fait plusieurs demandes d’asile, mais le CGRA ne les a pas cru(e)s malgré des preuves irréfutables. Ils/elles sont fiché(e)s par le régime et risquent l’arrestation dès leur arrivée à Kinshasa.
Des « criminels »
Certains ont fait de la prison. D’après ce que nous apprennent les contacts, ils étaient mineurs à leur arrivée en Belgique et avaient des parents ayant obtenu l’asile. Leurs familles sont toutes de nationalité belge et ils ne connaissent pas le Congo. L’un d’entre eux est sorti de prison il y a déjà 10 ans. Un autre avait obtenu la nationalité belge puis on la lui a retirée suite à des condamnations. Que vont-ils faire en RDC ???
Des « papas »
Deux au moins sont devenus papas tout récemment, mais ont été arrêtés lors de leur demande de cohabitation ou de mariage, dans le cadre de la campagne de Francken à la recherche de faux bébés/faux papas !
Des « femmes »
A notre connaissance, au moins 5 femmes congolaises ont reçu leur billet, dont une maman et ses deux filles âgées de 18 et 22 ans qui vivent en Belgique depuis 5 ans.
Livrer des opposant(e)s au gouvernement de la RDC, annoncer l’expulsion de « criminels » et ainsi faire monter les statistiques de monsieur Francken, empêcher des mariages ou des reconnaissances d’enfants, tout est bon pour “rassurer” le peuple et le régime de Kabila : La main de fer de l’Etat belge frappe ses « étranger(e)s », fidèle aux politiques migratoires européennes et à la Directive Retour coordonnée par l’agence criminelle Frontex !
Fruits de politiques répressives et racistes, ces expulsions mettent des personnes, des familles, des enfants dans des situations de détresse grave.
ET GRAINS DE RESISTANCE : Tentative d’évasion au 127 bis ce 23/09/2017 : 5 détenus ont tenté de s’évader : Soudanais, Syrien, Marocains….Ils en ont été empêchés et le lendemain matin on les a transférés, car il ne restait plus de place dans les cachots qui étaient réservés aux ressortissant(e)s de RDC, Ghana, Nigéria, candidat(e)s à l’expulsion collective du 26/09/2017.
Détruisons cette machine à expulser, empêchons les expulsions.
Depuis ce matin plus de 10 Congolais(e)s à notre connaissance ont été amenés au centre fermé 127 bis sans avoir été prévenu(e)s, en vue du vol collectif de mardi 26/09/2017 et sont privé(e)s de téléphone. Leurs co détenus sont choqué(e) et essaient de prévenir leurs avocats.
Cela se présente comme une expulsion collective conséquente vers Nigeria, Ghana et RDC, probablement financé par Frontex.
Écrivez aux responsables plus bas !
ACTION !!!!
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Update: The collective deportation will take people from Nigeria, Ghana and DRC
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ALERTE : Expulsion collective vers RDC (et peut-être Guinée?) ce 26/09/2017
Plusieurs détenu(e)s RDC dans les centres fermés ont reçu l’information qu’ils/ elles sont inscrits sur un vol collectif vers Kinshasa ce 26/09/2017 à 10 heures à partir de l’aéroport militaire de Melsbroek.Ce vol pourrait être un vol Frontex sur lequel des RDC/…et/ ou autres résidents d’autres pays européens seraient mis sur le même vol.
Attention d’autres nationalités peuvent être concernées : eNous apprenons que ce vol fera escale au Nigéria et Ghana puis Kinshasa !
Une assistante sociale dit à un(e) détenu(e) : “Ne t’inquiète pas, tu ne seras pas seul(e), tu seras avec des autres”!!!!!!
Prévenez la diaspora congolaise , Nigeriane et du Ghana. Des arrestations sont toujours possibles pour remplir ce vol!
Tract à diffuser/imprimer pour prévenir les ressortissants RDC de possibles rafles et arrestations dans les jours qui viennent
–Rendons audible la voix des détenus en centres fermés vendredi 22 septembre 2017 15:30
ENVAHISSONS ENSEMBLE l’espace public avec la lecture de témoignages de détenus en centres fermés !
lieu : Place de la Monnaie
adresse : Place de la Monnaie, Bruxelles
Le 22 septembre est un rdv annuel de contestation de la politique des centres fermés en Belgique et commémore l’assassinat de SEMIRA ADAMU. Une jeune militante nigériane de 20 ans, étouffée avec un coussin par les gendarmes belges lors de sa 6ème tentative d’expulsion en 1998. Aujourd’hui en Belgique plus de 6.000 personnes par an sont détenues en centres fermés et menacées d’expulsion*. La situation dans les centres, les rafles et les expulsions sont inhumaines et cachées du public par les autorités. Cette situation est inacceptable.
Infos et contact : audible@riseup.net
—Soirée de soutien : Débat et concerts
De Semira Adamu à nos jours, 20 ans de résistance aux expulsions
Le 22 septembre est la date de commémoration du meurtre de Semira Adamu,
étouffée lors de son expulsion de Belgique (1998). C’est la date que nous
avons choisie pour mettre en lumière les combats quotidiens contre les
expulsions et l’enfermement des étranger.ères en Belgique depuis cet
événement. Plus les lois de migration se durcissent, plus les autorités
criminalisent la résistance. Aujourd’hui, s’opposer à une expulsion
revient à être inculpé.e. C’est en tout cas la volonté du Secrétaire d’Etat
à la Migration Theo Francken et de l’Office des Etrangers.
Avec les témoignages d’acteurs et actrices aujourd’hui inculpés (les « 6
passagers.ères», inculpés pour s’être opposés à l’expulsion d’un
ressortissant camerounais en août 2016) et de résistants et résistantes
d’autres périodes, nous débattrons sur les moyens de s’opposer à cette
machine répressive qui broie et détruit des milliers de vies chaque année.
Cette soirée politique et festive vise à récolter des fonds pour les frais
judiciaires des « 6 » (déplacements, frais d’avocat) ainsi qu’à soutenir
d’autres luttes à venir. Nous invitons toutes les personnes, collectifs,
groupes et organisations qui se reconnaissent dans ce combat à nous
rejoindre pour cette importante soirée et réfléchir ensemble à des
stratégies de résistance.
– PROGRAMME –
19:00 – 21:00 : Débat avec les inculpés et les militant.e.s d’hier et
d’aujourd’hui.
21:00 – 02:00 :
Alpha guitariste & band – https://www.facebook.com/GuitaristeAlpha%20/
Atomes d’intifada – https://www.facebook.com/AtomesDIntifada
Les Lapins Electriques – http://leslapinselectriques.blogspot.be/
DJ Jo Selector – https://www.mixcloud.com/JoSelector/
– Entrée et repas à prix libre par Collect’Actif
Organisée par des militant.es d’hier et d’aujourd’hui en collaboration
avec la campagne « Je ne la boucle pas ! » et le soutien du Colectivo
Garcia Lorca.
NB: La prochaine audience des « 6 passagers.ères »inculpés aura lieu le 15
novembre à 9h au Palais de Justice de Bruxelles. Nous vous attendons
nombreuses et nombreux !
Update 19/09/2017: de 2 témoignages différents dans les centres fermés:
“La délégation venant du Soudan est venue, ils ont dit qu’il fallait retourner. ils proposent 1000 euros par personne pour qu’on reparte au Soudan”
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Update 17/09/2017: Les personnes arrêtées par les policiers présents quotidiennement ces dernières semaines au parc Maximilien, aux alentours et dans la gare du Nord sont toujours très nombreuses dans les centres fermés. Les repérer et les contacter reste très compliqué. C’est grâce à des co-détenus qu’on arrive parfois à avoir quelques noms et à mettre ces personnes en contact avec un avocat. Dans certains centres le personnel leur dit qu’elles n’ont pas « droit » à un avocat, pas « droit » à un téléphone. Quelques-unes ont été libérées suite à un recours en extrême urgence, d’autres auraient déjà été renvoyées vers les pays où avaient été prises leurs empreintes, mais beaucoup sont laissées sans aucune information, sans avocat et sans contacts avec l’extérieur. Nous avions été informés de la présence de deux mineurs au centre fermé 127bis. Le Délégué aux droits de l’enfant s’est rendu ce dimanche matin (17/9) au centre pour essayer de rencontrer l’un d’eux. La personne à l’accueil a d’abord nié la présence de ce jeune, qui était pourtant bien là, puis a interdit au Délégué de rentrer pour des raisons « administratives ». L’impression que nous avons est que les autorités tentent de « cacher » la présence dans les centres fermés des personnes arrêtées au parc Maximilien, y compris les mineurs, pour pouvoir nier le caractère systématique des arrestations (qui sont de véritables rafles) menées par les forces de l’ordre, ainsi que pour empêcher une quelconque assistance.
Si vous connaissez des personnes arrêtées et détenues en centre fermé, il est extrêmement important de communiquer leurs noms très rapidement afin qu’un recours (dans les 10 jours) soit introduit, recours qui pourrait permettre leur libération. Pour ceci, envoyez le nom exact à l’adresse gettingthevoiceout@riseup.net. Nous relayerons vers des bureaux d’avocats.
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Une centaine de migrants attrapés à Bruxelles sont actuellement dans nos centres fermés suite au « nettoyage » du parc et de la gare du Nord.
40 à Merksplas, une aile complète à Bruges, puis quelques dizaines au Caricole, 127 bis, Vottem.
Pour leur faire de la place, beaucoup d’autres prisonniers ont été expulsés ou libérés avec OQT après parfois, pour certains, 10 mois de détention. !
Parmi la centaine de détenus dans nos centres fermés, beaucoup sont Dublin France et le centre refuse de leur désigner un avocat car « pas nécessaire » disent-ils ( ce qui est faux!).
Quelques dizaines de mineurs ont été arrêtés et « mis sous tutelle ». Ils reprendront leur route, sans doute, séparés de leurs oncles, protecteurs ou passeurs qui devaient les protéger. Et donc en grand danger !
Info de Terre d’asile France
Tous les Soudanais qui étaient à Bruxelles du camp de Norrent Fontes sont maintenant rentrés au camp. Ils ont très peur de retourner en Belgique et sont très inquiets pour leurs amis retenus en centres fermés..
ET ce 14/09 on apprend que 11 prisonniers sont depuis 5 jours en grève de la faim au centre fermé 127bis ,parmi eux des Érythréens et des Soudanais. Ils ne comprennent pas pourquoi ils sont enfermés et demandent d’être libérés !
Et ce 15/09 Francken annonce qu’une cellule d’identification du Soudan arrive qui va aller identifier 80 Soudanais dans nos centres fermés!!!! La majorité des personnes sont Dublin et donc toujours demandeurs d’asile dans un autre pays où ils devraient attendre la réponse de leur demande. Francken va-t-il passer outre ces règles et renvoyer des demandeurs d’asile au Soudan et ainsi continuer à jouer le garde frontières de l’Europe?! http://www.gettingthevoiceout.org/loffice-des-etrangers-le-gendarmegarde-frontiere-de-leurope/
Nous recevons des appels de personnes /familles errantes dans l’Europe qui,vu les agitations à Bruxelles dont ils entendent parler, se disent que s’il y a tant de mouvements de migrants et des forces de l’ordre, il doit exister des plans intéressants à Bruxelles pour arriver en Grande-Bretagne !
12/09/2017
Malgré la militarisation des frontières européennes et la construction de murs et de barbelés, les migrant.e.s sont toujours des milliers à tenter d’atteindre l’Europe. Depuis 2015, les gouvernants nous parlent de “crise des migrants”, de “crise de l’asile”, de gestion de situations présentées comme incontrôlables et d’une urgence pertétuelle. Pourtant, loin de subir cette situation, ce sont les politiques des Etats eux-mêmes qui l’ont construite de toutes pièces, tantôt par le contrôle des frontières, tantôt par le contrôle des populations. Les logiques de surveillances toujours plus restrictives et sécuritaires détruisent les possibilités d’entrée légale, produisant les situations de grande précarité dans lequelles sont aujourd’hui enfermé.e.s les migrant.e.s ! Le parc Maximilien est un exemple de ces espaces qui se multiplient partout en Europe.
Dans toutes les villes européennes des migrant.e.s essaient de s’installer, de vivre, d’obtenir éventuellement le sésame, un papier !
Comme à Calais, comme dans toutes les villes d’Europe l’Etat n’a qu’une seule réponse : la répression, l’enfermement et l’expulsion pour raison “d’ordre public”, de “santé publique”. Tous ces actes ne poursuivent qu’un seul objectif : nourrir les discours menaçants autour des migrations.
Nous n’acceptons pas que des personnes doivent dormir dans des parcs ou dans des gares.
Nous n’acceptons pas de nouvelles rafles dans les parcs et dans les gares.
Nous n’acceptons pas les emprisonnements en centres fermés.
Nous n’acceptons pas cette violence d’Etat.
Nous continuerons à lutter pour la dignité de tou.te.s, migrant.e.s, personnes sans-papiers, étrangers, voyageurs, demandeurs d’asile, SDF !
Nous continuerons à les accueillir dignement.
Nous continuerons à lutter contre ces stratégies répressives qui ne font qu’aggraver les souffrances et les angoisses.
Nous ne voulons pas d’un Calais à Bruxelles.
Nous ne voulons pas d’un Calais où les mêmes méthodes utilisées pendant des années ont été un échec total.
Nous ne voulons pas que l’histoire se répète.
Unissons nos efforts au-delà de nos spécificités et de nos différentes façons de lutter, en vue de mettre sur pied une résistance solide. Exigeons que ces budgets alloués aux politiques migratoires restrictives et répressives, qui se comptent en milliards d’euros, soient utilisés au déploiement de véritables politiques d’accueil.
Bruxelles 2017, cela ne peut pas être ça !
Premier rendez-vous de protestation à tou(te)s ce vendredi 15 septembre à 17h00 devant l’Office des étrangers Chaussée d’Anvers, 59 à 1000 Bruxelles
Et le 14/09 18h30 devant les maisons communales de Schaerbeek et de Bruxelles-Ville pour montrer notre détermination aux bourgmestres, responsables des rafles à la gare du Nord et au Parc Maximilien :
CISPM – Coalition Internationale des Sans-Papiers et Migrants
Jeep Novak
Vincent Patigny
la petite Maison du Peuple
Comité de voisin.e.s solidaires aux Sans Papiers – Quartier schaerbeekois
Clémentine Delahaut (collectif Plan B)
Groupe montois de soutien aux sans-papiers
Swen Gloaguen
pour BXI Bruxelles Initiative asbl
Migrations et Luttes Sociales
Acteurs des Temps Présents
Terre d’Errance France
UPJB
CNE (Centrale Nationale des Employés)
Soudan Action groop
Manuela de Tervarent
Anne Leloup:
Editions Esperluète
Béatrice Didier (pas d’assoc)
Aliette Griz
Marie Bach
Veronika Mabardi
Célestin de Meeûs
Dounia Depoorter
Patshiva Cie
Arena Asbl
Milady Renoir
Nicole Dontot
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UPDATE 13O2/2017
Voici des photos et un extrait du témoignage de Claudio, présent ce matin devant l’OE avec le groupe Cuistots Solidaires:
les interventions musclées de la police sont devenues régulières : au parc Maximilien, à la Gare du Nord…..à l’endroit même où nous proposons un petit déjeuner (lundi dernier, ce n’est pas nous qui étions là mais “Serve the City”)…..A chaque fois ils en embarquent plusieurs (quelques dizaines ou trois ou quatre, comme ce matin…). Probablement pour les envoyer en centre fermé, ou – ont ils dit à la presse – les remettre à l’Office des Étrangers pour que celui ci statue sur leur sort.
La conséquence de ces interventions – qui ne règlent absolument pas le problème de fond – est que ces jeunes vivent dans une peur et une incertitude croissantes…..et ne se montrent plus. C’EST EXACTEMENT CE QUE NOUS AVONS CONSTATE CE MATIN. Une différence radicale avec la situation des semaines précédentes…..A peine une dizaine de jeunes africains lorsque nous avons démarré, puis encore quelques uns, au compte gouttes, jusqu’à 8.30. PAR CONTRE, TRÈS VITE, UN DÉPLOIEMENT POLICIER IMPRESSIONNANT. Dès 7.30h, au moins 7 ou 8 véhicules policiers ont encerclé le parc Maximilien, et un groupe de policiers l’a “ratissé” complètement, à la recherche de migrants…..Ils n’ont en trouvé / embarqué que 2 ou 3, tunisiens (sembe t’il)…..Puis ils sont restés assez longtemps dans les parages, et se sont même approchés de la file ou les demandeurs faisaient la file pour rentrer dans l’Office (ils ne se sont par contre pas approchés de notre stand, ni nous ont interpelé ou questionné)….
05/08/2017:
Francken a découvert 2 pays qu’il ne connaissait pas : le Soudan et la Somalie.
Depuis bientôt un an, des migrants, principalement soudanais et érythréens, dorment au Parc Maximilien à Bruxelles.
Des associations et des bénévolles essaient de leur fournir les besoins minimums, repas et sacs de couchage depuis leur arrivée.
Les politiques et des ONG font des propositions d’hébergement, « centre de tri ou « préaccueil », qui ressemblera bien plus à des camps “hot spots” qu’a des hébergements.
Francken annonce “arrestations et retours aux pays d’origine”.
Face à la concentration de migrants au parc, des harcèlements, des intimidations ont été organisés par la police communale et fédérale, puis des rafles répétées au petit matin d’une centaine de personnes accompagnées de vol d’objet de valeurs (GSM etc….), puis intimidation/interdiction de servir des repas, puis dispersions et arrestations des plus récalcitrants, sans oublier à chaque fois confiscations de leurs biens , puis occupation du parc par la police en plein jour , empêchant les migrants de revenir……
Suite à des pressions et des négociations ces rafles et ces présences policières sont devenues moins fréquentes ces dernières semaines.
Ce n’est pas pour cela que la promesse de Francken “de tous les mettre en centre fermé et les expulser vers leur pays d’origine” n’est plus à l’ordre du jour.
Nous découvrons qu’entre 20 et 30 principalement Soudanais et Somaliens au moins, dont 2 femmes, ont été arrêté(e)s ces dernières semaines aux alentours des gares et se retrouvent dans les centres fermés 127 bis et Caricole. Certains sont là depuis plusieurs semaines, d’autres viennent d’arriver!
Plutôt que faire des actions bien visibles l’Office des étrangers est passé à un mode plus discret et les arrête aux alentours des gares et espaces publics, quand ils sont isolés et loin des yeux de témoins.
Il faut savoir que lors de contrôles, certaines nationalités sont désignées et emmenées en centre fermé afin d’être expulsées. Elles sont choisies en fonction des accords ou des tensions entre la Belgique et les pays concernés, en fonction des nationalités présentes sur notre territoire ou en fonction des humeurs de Francken.
Ainsi des Algériens croupissent depuis des mois dans nos prisons parce que le secrétaire d’état essaie en vain d’obtenir un accord de retour avec l’Algérie.
Ainsi des Congolais se font enfermer et parfois expulser (beaucoup d’opposants au régime actuel) suite, sans doute, à des « accords secrets » avec le régime de Kabila.
Ainsi de nombreux Camerounais se font arrêter et expulser suite aux accords signés avec le Cameroun récemment et, soit dit en passant, sont pour beaucoup emprisonnés dés leur arrivée au Cameroun pour avoir quitté le pays afin de demander l’asile en Europe.
Et ainsi incidieusement, en dehors de tout témoin, l’Office des étrangers cible les Soudanais et Somaliens, les arrête et les enferme pour tenter de les expulser.
Certains des détenus sont Dublinés et devraient être renvoyés vers le pays ou ils ont déposé leurs empreintes, souvent l’Italie, pays qui a beaucoup de difficultés à traiter les demandes d’asile. Ils se retrouveront à la rue et, s’ils sont déboutés, seront expulsés vers le Soudan, étant donné que l’Italie a signé un accord de “retour” avec le Soudan.Des mouvements et manifestations de citoyens et sans papiers conséquents sont en cours contre cet accord « Dublin » dans divers pays européens. (Allemagne, France….)
Rapport dublin France: http://www.lacimade.org/application-du-reglement-dublin-en-france-en-2016/
Migrants dublinés vers l’Italie : une machine à fabriquer des clandestins ? https://rapportsdeforce.fr/societe/migrants-dublines-vers-litalie-une-machine-a-fabriquer-des-clandestins-0825662
La majorité des détenus arrêtés ces dernières semaines refuse de demander l’asile en Belgique:
“Ils disent qu’il faut demander l’asile mais moi je ne veux pas demander l’asile depuis le centre, c’est trop compliqué. Alors ils m’ont expliqué qu’ils allaient demander le laisser passer, mais je sais que c’est très dur d’obtenir le laisser passer, je crois qu’il ne l’auront pas, c’est pour ça que pour l’instant je ne demande pas l’asile, ils vont me prolonger de deux mois en deux mois”
“ Tous les gens ici du Soudan, personne ne veut demander l’asile, la vie est meilleure en Angleterre, ici c’est la merde, même si t’as des papiers, la police te cherche toujours”.
Le centre fermé refuse à certains d’entre eux de leur désigner un avocat: “tu peux pas encore avoir d’avocat, il faut d’abord qu’on trouve un traducteur”.
Comme de coutume l’Office et le sécretaire d’état n’ont qu’une réponse à ces voyageurs : intimidation et répression!
Certains vont être renvoyés vers le pays européen où ils ont déposé leurs empreintes (Dublin) et reprendront leur route migratoire vers leur destination choisie. D’autres vont être maintenus dans nos centres fermés pendant des mois et vont être contraints in fine, étant étiquetés “Dublin Belgique”, pour retrouver leur liberté, de demander l’asile en Belgique; pays qu’ils n’auront pas choisi.
On ne peut laisser faire. Ces migrants ont fait des milliers de kilomètres pour trouver un avenir meilleur, leur route migratoire est passée par Bruxelles, mais PAS pour se retrouver emprisonnés dans un piège administratif sans issue, construit par l’Europe pour empêcher l’humain “étranger” de voyager.
Update 31/08/2017: Des personnes étaient à l’aéroport mais ont eu très difficile à trouver des passagers réceptifs à la problématique. Fefe est arrivée, à Kinshasa dans un état déplorable. Des amis et de la famille l’attendaient. Elle a été amenée à l’hôpital où elle est sous perfusion. La communauté congolaise ici et là-bas reste attentive à sa situation et celle de sa famille. Il n’est pas rare que des opposants se fassent pourchasser, assassiner bien après leur expulsion. Beaucoup de Congolais sont détenus dans les centres fermés actuellement, parfois depuis plusieurs mois dont des opposants au régime de Kabila. Certains nous expliquent que Kabila en collaboration avec la Belgique et sans doute d’autres pays européens font tout pour intimider, baillonner la diaspora RDC avant les élections prévues fin d’année en RDC Update 31/08/2017: Des personnes étaient à l’aéroport mais ont eu très difficile à trouver des passagers réceptifs à la problématique. Fefe est arrivée, à Kinshasa dans un état déplorable. Des amis et de la famille l’attendaient. Elle a été amenée à l’hôpital où elle est sous perfusion. La communauté congolaise ici et là-bas reste attentive à sa situation et celle de sa famille. Il n’est pas rare que des opposants se fassent pourchasser, assassiner bien après leur expulsion. Beaucoup de Congolais sont détenus dans les centres fermés actuellement, parfois depuis plusieurs mois dont des opposants au régime de Kabila. Certains nous expliquent que Kabila en collaboration avec la Belgique et sans doute d’autres pays européens font tout pour intimider, baillonner la diaspora RDC avant les élections prévues fin d’année en RDC, dans l’indifférence quasi générale.
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30/08/2017
Madame Fefe , journaliste d ‘opposition bien connue en RDC, enfermée à Bruges depuis plus dez 5 mois et en grève de la faim depuis 20 jours, a été amenée à l’aéroport « en urgence » pour sa troisiémé tentative d’expulsion.
Elle sera plus que probablement mise sur le vol Royal Air Maroc de 17 h 40 , ce 30/08/2017 qui fera escale à Casablanca et arrivera à Kinshasa ce 31/08/2017 à 3 heures!
Fefe est en très mauvais état Physique suite à sa grève de la faim de 20 jours.
Rendez vous à l’aéroport de Zaventem à 15h40 pour parler au passagers du vol Air Maroc 17:40 – 03:50 (+1) (11h 10m)
BRU-CMN-FIH Royal Air Maroc
AT833 / AT265
Téléphoner à
Brussels airport et demander qu'un médecin de l'aétoport constate
l'état de santé de Fefe et s'oppose à cette expulsion!
Leur page facebook
https://www.facebook.com/brusselsairport/
Renseignement
généraux Brussels Airport 0900/700 00 02 753 77 53
Ce 25/08/2017 11 heure : Un homme marocain enfermé au centre fermé 127 bis a pété les plombs.
Il avait appris que son frère était décédé en Libye et devait être enterré au Maroc. Il avait demandé un retour vers le Maroc. La réponse de l’OE reçue ce 25/08 a été une prolongation de sa détention de 2 mois. Beaucoup d’autres reçoivent, comme lui, des prolongations de détention tous les 2 mois, ce qui amènent des détentions « administratives » de jusqu’à 1 an.. Certains d’entre eux demandent d’être rapatriés vers leur pays, d’autres sont chez nous depuis 20 ans ou plus et ont parfois femmes et enfants ici.Cette décision de l’office à l’encontre de cet homme a suscité dans le centre un mouvement de solidarité violent. Certains détenus se sont mis à cassé le matériel dans la salle de séjour. L’homme marocain a été très vite mis au cachot, ce qui a amené les codétenus à se rassembler devant le bureau d’un des directeurs du centre pour protester.
A 14 heure : 32 détenus ont refusé de manger ce midi. 3 fourgons de police sont arrivés et la police est rentrée dans le centre. Les manifestants devant le centre ont été « écartés ».
A 15 heure: Ils étaient 25 “robocops” , très violents. La direction a désigné 3 détenus qui ont été amenés dans les fourgons policiers. Le calme temporaire est revenu.
MEDIA: https://www.rtbf.be/info/regions/flandre/detail_debut-d-emeute-au-centre-127-bis-pour-etrangers-de-steenokkerzeel?id=9691456
“La police est sur place
Vers 14h, des policiers en tenue anti-émeute ont pénétré dans le Centre. Via le téléphone portable d’un des “pensionnaires”, nous avons pu entendre une partie de l’intervention, effectuée à l’aide de chiens. Selon notre témoin, les policiers ont interpellé et frappé un des “émeutiers”, celui qui s’était fait en quelque sorte le porte-parole de ses compagnons auprès de la direction pour dénoncer leurs conditions de vie précaires : mauvaise nourriture, en quantité insuffisante, toilettes malodorantes, etc.”
Déjà le 3 mai des détenus avaient protesté et avaient refusé de manger ce qu’on leur servait. Trois “meneurs” ont été transférés dans d’autres centres.
Voici leurs paroles:
«On Demande qu’on accélère les dossiers pour éviter de longue détention. Y en a qui devienne fou ici. On est enfermé sans rien avoir fait pendant des mois sans aucune nouvelle. L’AS dit toujours oui et ne fait rien. Je crois qu’elle travaille avec l’Office. Les gardiens sont pas respectueux (sauf 1!), ils sont méchants et racistes »
“Nous sommes tous entre les mains de l’Office sans aucuns droits: C’est pas la gestapo ça?”
Les soins médicaux sont aussi remis en cause :
« Certains sont très malades, ont des rendez-vous dans des hôpitaux,attendent des opérations urgentes. Ces rendez-vous ne sont pas respectés et rares sont ceux qui sont amenés à l’hopital »
« Quand quelqu’un est très mal il faut insister pour avoir un médecin, mais comme y a pas de médecin ils finissent par appeler l’ambulance quand on fout le bordel (3X cette semaine!) »
Nous continuerons à revendiquer la fermeture de ces centres fermés de la honte. Ces enfermements “administratifs” sont l’expression d’une approche répressive que l’on retrouve dans toute l’Europe et en dehors de ses frontières contre cette dite “invasion”.
LIBERTÉ DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION POUR TOU(TE)S PERSONNE N’EST ILLÉGAL SOLIDARITÉ
20 août 2017 : Voilà déjà 10 jours que deux Congolaises, Clarisse Iseka Mbongo et Fefe Tuluka Mizaku sont en grève de la faim au centre fermé de Bruges. Impuissantes face à ce système oppressif, c’est bien un dernier appel qu’elles tentent de nous envoyer ici, après avoir subi plusieurs tentatives d’expulsion. Elles commencent à avoir beaucoup de douleurs (dos, articulations) et se sentent très affaiblies.
Cette grève n’est pas reconnue par le centre fermé de Bruges qui tente de “casser les luttes” et d’étouffer le mouvement par des mises en isolement, des transferts et de la violence. Fefe est isolée depuis 4 jours à l’infirmerie, on lui a retiré son téléphone car c’est sur le terrain qui la lie à l’extérieur que se joue la prolongation de cette forme de résistance.
Ce que les détenues disent :
“Je préfère mourir ici.”
“S’ils veulent me, tuer ils n’ont qu’à le faire ici, devant tout le monde.”
“Je préfère mourir ici plutôt qu’être violée et tout dans mon pays. C’est devenu n’importe quoi là-bas. Au moins ma famille aura ma tombe ici et je serai reconnue ainsi par les miens.”
“J’ai produit trop de preuves, mais la Belgique ne veut rien regarder, rien considérer.”
“Il paraît que nous sommes les victimes de l’argent.” (Propos tenus par le personnel du centre qui rappellent pour certains les temps où Mobutu “arrosait” généreusement l’Afrique du Sud pour qu’elle lui renvoie les opposants politiques… Jamais démontré avec preuves, jamais enquêté non plus – trop délicat !… mais “on sait que cela existe”. Or la réalité d’hier semble être devenue aussi celle d’ aujourd’hui, avec Kabila et certains de ses “alliés”.
Ce qu’ajoute l’entourage des détenues : “Elle voit qu’elle est traitée comme une crimininelle. Sa dernière tentative d’expulsion a été très traumatisante, elle ne s’en remet pas, humiliée, brutalisée, elle ne croit plus en rien, alors elle ne mange plus.”
A nos appels, le centre de Bruges répond :
“Nous recevons des appels pour elle”
“Qui êtes vous?”, “On ne peut pas parler avec Mme FT… mais je vous passe l’assistante sociale (sociale dienst).”
Et du service social:
“Pas possible de lui parler maintenant, seulement ce soir après 19h00.”
“Le docteur et la direction ont décidé de l’obliger à se reposer et
rester au calme.”, “Elle est assez stressée, elle doit éviter les appels incessant et il lui
faut du repos.”, “Elle aura contact avec son avocat cet après midi.”
On ne parle pas de GREVE DE LA FAIM … !!!Le ton est courtois mais on évite de dialoguer tout en donnant une apparence de transparence
Pour les soutenir, continuons à téléphoner et inonder la centrale de Bruges d’appels téléphoniques. Tel à la centrale du centre fermé de Bruges au 050.451.040 et demander à parler à l’une ou l’autre, et à demander des nouvelles.
Ecrivez, tel aux services concernés pour exprimer votre rage face à de telles politiques:
UPdate 16/08/2017: Vol annulé!!!!!!!Fefe et sa compatriote Clarisse ont entamé une grêve de la faim depuis 5 et 6 jours. Face au déni des autorités sur les risques lors de leur retour en RDC, c’est le seul moyen qu’elles ont encore pour se faire entendre!!
—————————————————————————————————————————————–13/08/2017: Madame TULUKA MIZAKU Fefe va subir sa deuxiéme tentative d’expulsion avec escorte ce 17/08/2017
Elle est arrivée en Belgique en 2006, fuyant le régime de Kabila qui l’avait emprisonnée parce qu’elle le critiquait. Mme T.M.Fefe est journaliste et elle a continué à dénoncer depuis la Belgique le régime de Kabila.
Elle a été arrêtée le 06/03/2017 et est enfermée au centre fermé de Bruges depuis.
Elle a fait plusieurs demandes d’asile avec des preuves incontestables de son travail de journaliste d’investigation, contre le régime de Kabila.Elle a de nombreuses capsules vidéo et radio où est dénoncée, notamment l’illégalité des dernières élections (émissions réalisée notamment avec la représentante de l’UE, des membres de la diaspora, etc).
Sa 4ème demande d’asile avec de nouveaux éléments a été jugée comme ne pouvant être prise en considération par le CGRA.
La diaspora congolaise de Belgique ne comprend pas que la Belgique expulse vers la RD Congo une journaliste “combattante” qui a produit maintes émissions où sont exprimées des propos critiques à l’égard du régime en place en Rd Congo , alors même que le pouvoir en place ne tolère plus aucune critique. La Diaspora constate avec effroi que nombres d’activistes de la RDC sont actuellement emprisonnés dans nos centres fermés Belges en vue d’une expulsion vers leur pays, alors même que la Belgique, l’Union européenne, les USA, les Nations Unies et la Communauté internationale dénoncent et condamnent les multiples violations massives des droits de l’homme, qui se commettent de manière croissante en RD Congo.
Mme T.M.Fefe est aussi très inquiète pour des compatriotes en RDC. Son dossier de demande d’asile va être remis aux autoritées Congolaises à son arrivée à Kinshasa. Dans ce dossier il y a les noms de personnes qui lui ont envoyé des documents témoignant de la situation en RDC. Ces personnes risquent des poursuites meurtriéres du régime actuel.
Féfe ne peut pas être renvoyée en RDC. Des manifestations de la diaspora Congolaise ont déjà eu lieu, et d’autres sont prévues, pour protester contre cette expulsion.
Vol SN359 10h35 vers Luanda puis Kinshasa
Venez nous rejoindre pour marquer votre opposition à ces pratiques ! Rendez-vous à l’aéroport à 8h35 ce 17/08/2017 pour expliquer aux passagers du vol vers Luanda et Kinshasa (SN 359) la situation de Mme T.M. Féfé et interpeller SN Airlines sur cette collaboration assassine avec les politiques d’expulsion de l’Office des Étrangers. Attention c’est le même comptoir SN Airlines pour toute l’Afrique. Il faut demander aux passagers leur destination (ici Brussels Airlines SN359, Luanda et Kinshasa ) pour leur expliquer qu’ils peuvent refuser cette expulsion violente en restant debout dans l’avion et en parlant au commandant de bord.
Update: 11/08/2017: Plusieurs personnes étaient présentes à l’aéroport pour prévenir les passagers de la présence de Clarisse dans l’avion: Clarisse a résisté à sa 2ème tentative d’expulsion sous escorte “Quand on est monté, les policiers se sont mis devant moi, je ne voyais rien à ce qu’il se passait. J’ai vu des gens passer à côté de moi, alors j’ai su que c’était le signal j’ai commencé à crier. Là ils ont pris ma tête et ils l’ont mis sur les genoux, j’étouffais c’était dur mais j’ai crié. Tout le monde s’est lévé, un garçon Angolais disait : “mais vous ne voyez pas que c’est une congolaise, moi je peux le voir et l’entendre. Il disait ça aux policiers. Les policiers ont répondus : “nous on a les attestations”. Mais les gens restaient debout. Le pilote est venu et il m’a fait descendre”
Ce matin du 08/08/2017 on l’appelle au bureau de “l’assistante sociale” et on lui explique qu’elle sera expulsée ce jeudi vers l’Angola. Elle s’étonne “j’ai déposé une nouvelle demande d’asile, il y a des vidéos qui expliquent que je suis bien congolaise, il faut prendre le temps de les régarder, non ? la demande d’asile est refusée ?“. On lui répond “on n’a pas la réponse, on ne peut rien te dire, la réponse sera donnée à l’aéroport”.
Insécurité juridique – Maintien de la pression – Logique de dissuasion, ces techniques sont bien connues et elles semblent bien devenir des méthodes de travail habituelles pour l’Office des Etrangers tout particulièrement quand les personnes démontrent une résistance au système (Rappelons que Clarisse à déjà résisté à une tentative d’expulsion violente ce 11 juillet !). Ce qu’implique une réponse concernant sa demande d’asile à l’aéroport c’est bien entendu l’impossibilité pour son avocat de déposer un recours. Droits des migrants vous avez dit ?
Vol SN Airlines 359/ TAAG Angola Airlines DT6359 10/08/2017 10h35 ,destination Luanda/Angola Et Kinshasa
Venez nous rejoindre pour marquer votre opposition à ces pratiques ! Rendez-vous à l’aéroport à 8h35 ce 10/08/2017 pour expliquer aux passagers du vol vers Luanda et Kinshasa la situation de Clarisse et interpeller SN Airlines sur cette collaboration assassine avec les politiques d’expulsion de l’Office des Étrangers. Attention c’est le même comptoir SN Airlines pour toute l’Afrique. Il faut demander aux passagers leur destination (ici Brussels Airlines SN359, Luanda et Kinshasa ) pour leur expliquer qu’ils peuvent refuser cette expulsion violente en restant debout dans l’avion et en parlant au commandant de bord.
05/08/2017 :Mi mai 2017, le conseil des ministres a approuvé le masterplan “Centres fermés pour les personnes en séjour illégal”. Ce masterplan prévoit une forte extension de la capacité de retour existante et la création de trois nouveaux centres fermés.
“Avec ce masterplan, nous serons en mesure de rapatrier beaucoup plus de migrants illégaux. Ceci aura pour effet de rendre l’idée de venir en séjour illégal moins attrayante. L’époque où l’ordre de quitter le territoire n’était qu’un chiffon de papier sera bientôt derrière nous. Ce [notre] gouvernement ne régularise pas les criminels, nous les rapatrions” dit Theo Francken, secrétaire d’état à l’asile et aux migrations. Où et quand ces trois nouveaux centres fermés sont-ils censés être construits ?
Holsbeek, 2018
Début janvier 2013, les autorités fédérales rachètent un ancien hôtel Formule 1 dans un zoning industriel de Holsbeek, dans la banlieue de Louvain. Maggie De Block, alors secrétaire d’État, souhaite transformer le bâtiment en centre ouvert de retour volontaire pour accueillir une centaine de personnes.
Succédant à Maggie De Block en 2015, Theo Francken ferme le centre quasi du jour au lendemain, pour cause de mauvais résultats. Si le retour volontaire n’offre pas de bons “résultats”, il semble logique que le retour forcé depuis le centre fermé offrira de meilleurs “résultats”. Quel beau semblant de politique migratoire bien mesurable.
Le bâtiment du centre ouvert étant déjà construit, il ne reste plus qu’à le mettre aux normes de sécurité pour qu’il devienne un centre fermé.
Zandvliet, 2020
Le précédent bourgmestre d’Anvers avait déjà fait la demande pour avoir un centre fermé proche d’Anvers. Le projet d’un nouveau centre fermé à Zandvliet satisfait fortement le bourgmestre actuel d’Anvers, Bart De Wever : “Zandvliet est un lieu idéal car c’est une zone rurale éloignée”. D’après De Wever, “le centre apportera la sécurité et la qualité de vie dans la ville d’Anvers et 150 emplois seront créés”. Intéressant comme un centre fermé offre une solution à la fois aux problèmes migratoires et aux problèmes économiques.
Sauf qu’une opposition véhémente se met en place dès l’annonce du masterplan. Les habitants rassemblent 700 signatures pour s’opposer à la venue du centre. Le motif ? Ils ont “peur pour leur propre sécurité” et déclarent “être devenus la poubelle d’Anvers” …
Initialement, le centre était prévu d’être construit sur des terres actuellement à l’abandon et appartenant au gouvernement flamand, à côté de l’autoroute A12 à la frontière néerlandaise. Mais la commune a déjà commencé à négocier le lieu exact où le centre fermé serait construit, en se basant sur les subtilités du plan d’aménagement du territoire.
Il semblerait que le centre puisse devenir effectif beaucoup plus tôt que 2020, car Theo Francken a prévu de réutiliser des containers venant de la prison de Tilburg (Pays-Bas) pour construire le centre fermé.
Jumet, 2021
Le plus grand centre fermé de Wallonie est prévu à Jumet (Charleroi). C’est le bâtiment de l’IPPJ [1] à Jumet qui est appelé à se transformer en centre fermé, avec deux sections (garçons et filles) pour mineurs dessaisis. Les éducateurs de l’IPPJ ont exprimé leur mécontentement de se retrouver à “exercer leur métier à Bruxelles ou rester à Jumet comme gardien de prison”.
La ville de Charleroi soutient le projet mais “regrette le manque de concertation avec les autorités locales autour de l’annonce du projet” dit l’échevine-déléguée Françoise Daspremont.. Mais, si les différents niveaux de pouvoir avaient collaboré, auraient-ils abordé la question de la nécessité de la construction d’un centre fermé ou seulement les détails de sa localisation ?
Non aux centres fermés, d’hier et de demain !
Notes
[1] Institution Publique de Protection de la Jeunesse, centre ouvert pour mineurs
Et autre projet: Aéroport de Charleroi pour les opérations d’expulsion:
Ajoutons que l’ouverture du centre de Jumet est explicitement associée par le gouvernement à la possibilité d’utiliser l’aéroport de Charleroi comme point de départ d’opérations d’expulsion, ce qui permettra d’augmenter les nombre de rapatriements forcés.
Voir cette réponse de Théo Francken à une question parlementaire du 28 juin 2017:
“J’aborde à présent l’utilisation des aéroports situés à proximité. En collaboration avec la police fédérale, nous sommes en train d’examiner la possibilité d’exploiter plus activement l’aéroport de Charleroi dans le cadre des opérations de retour. Le projet se trouve encore à un stade embryonnaire et je ne peux donc pas vous dire quels seront les frais de fonctionnement supplémentaires et les coûts d’infrastructure y afférents. Une collaboration appropriée a été prévue avec la police fédérale pour assurer un déroulement optimal des opérations de retour”.
Bravo à Brussels South Charleroi Airport et aux compagnies aériennes qui y opèrent : pour combien d’argent allez-vous devenir les complices de politiques migratoires violentes et répressives ?
Update 07/08 /2017: Le vol collectif s’envolerait de l’aéroport de Melsbroek ce 09/08/2017 à 22 heures
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De source sure nous apprenons qu’une déportation massive de 80 à 100 Nigérian(e)s aura lieu ce 9 ou 10 aout 2017.
Ce vol serait un vol Frontex organisé par l’Autriche.
L’avion s’envolera de l’aéroport militaire de Melsbroeck (Bruxelles) , fera escale à Vienne puis atterrit à Lagos. Certains
détenu(e)s entre autre des Pays bas seront amené(e)s à Bruxelles en bus.
Prévenez la communauté Nigériane (des arrestations sont toujours possible pour remplir ce vol), alertez vos
réseaux.
Imaginons ce qu’ils croient “impossible”: Empêchons cette déportation assassine organisée par l’EUROPE et son armée antimigratoire FRONTEX, par tous les moyens (Pressions diplomatiques, militaires, actions,manifestations………)dans toute l’Europe.
2015:Following the thousand-strong demonstration at Yarl’s Wood in Nov 2015,there has been successful collective resistance to stop a mass
deportation to Nigeria by charter flight, and for the first time put the collusion of the Nigerian government on the public agenda in Nigeria.
As a result of organising coollectively inside YarlsWood to resist and a mass campaign to get the Nigerian government to refuse to allow the
charter flight to land – out of aproximately 40 women, only 2 were on the flight.
After the success of the latest Surround YarlsWood demonstration on 12th March we mst contonue to build ouir movement to end detention and end
these mass deportation charter flights – join us on 17th March at the Nigerian High Commission – Nigeria can refuse to accept these flights –
we must demand they do so!
The next Nigerian charter is in 9 days (22nd March), and we must orgainse again to defend our community from being forcibly ‘removed’.
Changement de programme : ils ont essayé de mettre Francis sur le vol vers Abidjan à 11h15……Coups ,saucissonage….Francis a expliqué sa situation aux passagers. Beaucoup se sont levés, beaucoup ont filmé. Francis a été ressortit de l’avion et ramené au centre fermé de Bruges……
22/07/2017 : Francis , né en RDC le 09/07/1980, vit depuis plus de 20 ans en Belgique . Il a 37 ans. Sa mère a obtenu l’asile en 1992 en Belgique et Francis a rejoint sa maman par regroupement familiale en 1995 . Sa maman est décédée en 1996. Francis avait 16 ans. C’est sa grand-mère maternelle , devenue Belge, qui a été désignée tutrice et chez qui il réside toujours.
Francis avait une carte orange. A 22 ans Francis a fait une connerie, a été jugé et a été détenu. En 2008 l’Office lui délivre un OQT. Il introduit un recours contre cet OQT mais n’a jamais eu de nouvelles de ce recours. Après son séjour en prison il continue à vivre, suit des formations , travaille quand il en a l’occasion et est soutenu par sa famille.
Pour l’Office des Étrangers, Francis est un de ces criminels qu’il faut à tout prix expulser, même si les faits « criminels » datent ici d’il y a plus de 15 ans et que Francis n’a depuis plus eu aucun problème judicière.
Il a été arrêté le 28/04/2017 lors d’un contrôle et a été amené au centre fermé de Bruges. Il a déjà subit 2 tentatives d’expulsion qu’il a refusées les 28/04 et 26/05/17.
Francis a une sœur, une grand-mère, des tantes, des cousins, cousines en Belgique qui ont tous obtenu la nationalité Belge. ! Il n’a plus personnes en RDC et ne connait pas le pays. Où va-t-il aller si l’Office le « dépose » à Kinshasa ?
Francis ne veut pas quitter sa famille . « Que vais-je faire là-bas, mon pays c’est ici, toute ma famille vit ici. Je ne connait personnes en RDC. »
Francis nous demande de l’aide pour empêcher cette troisième tentative d’expulsion avec escorte.
Ce 24/07/2017 il sera mis avec son escorte sur le vol Air Maroc vers Casablanca, Royal Air Maroc AT833 à 17 h 40 pour ensuite prendre un vol vers Kinshasa.
Rendez vous à l’aéroport à 15h40 pour expliquer la situation de Francis aux passagers et les informer qu’ils peuvent refuser cette expulsion sur leur vol.
17/07/2017-Appel de Bruges : “A qui ont peut s’adresser, madame?”:
Dortoir et salle de séjour centre fermé de Bruges 2016
Il y a 15 jours, une quarantaine de personnes ont fait
une demande écrite à la direction, et 2 représentants des 40 ont
rencontré la direction. Ils demandent des douches quotidiennes et une
certaine liberté de circulation dans le centre. Le problème est qu’ils
sont enfermés tous ensemble la nuit et qu’au petit matin certains se
lèvent et réveillent les autres. Ils ont proposé à la direction d’ouvrir la porte à ceux qui se réveillent tôt pourleur permettre de
rejoindre la salle où ils vivent la journée afin de laisser les autres dormir . Ils
n’ont toujours pas reçu de réponse à leurs demandes et ne savent pas ce qu’ils
peuvent faire.
“A qui on peut s’adresser, madame?”
17/07 Centre fermé de Merksplas : Les robocofs dans le centre
C’était la fin du Ramadan. Il faisait très chaud. Les détenus ont demandé à rencontrer le directeur du centre: ils dorment dans des cellules de 5 personnes où il fait très chaud, et voulaient demander au directeur d’ouvrir la seule petite fenêtre de leur cellule, la nuit pour aérer. Ils voulaient aussi signaler que la quantité de nourriture est loin d’être suffisante. Le directeur est venu dans la salle pour les rencontrer. Pendant l’entretien, tandis que le directeur écrivait soigneusement leurs demandes, la salle a été envahie par des robocoffs casqués et armés (appelés sans aucun doute par le directeur) . Certains robocoffs pointaient leurs armes sur eux, d’autres sortaient leur matraque. Cinq détenus ont été matraqués et violemment mis au cachot où ils sont restés 3 jours. L’un d’entre eux garde encore des séquelles physiques à ce jour. « On est traité comme des terroristes » « On est cerné » « On n’a aucun droit. Dès qu’on fait une demande, même gentiment, on est mis au cachot.» « Ce sont des hors-la-loi.» « C’est qui les criminels ? » « C’est de la sauvagerie.» « Pour eux on n’est pas des humains, on est des bêtes à mater.» ” Faudrait s’adresser à la protection des animaux?” « Qui pourrait un jour nous écouter ?» « Faut alerter les médias ! » « L’avocat le plus renommé ne peut rien faire. Francken est au dessus de toutes les lois !”
12/07/2017 Rassemblement organisée par la communauté Congolaise pour soutenir Madame Clarisse Mbongo Iseka, qui a résisté à une expulsion vers l’Angola, et pour tous les détenus Congolais dans les centres fermés, en voie d’expulsions
Ce jeudi 13 juillet à 9h devant l’OE, au WTC – Chaussée d’Anvers,59B 1000 Bruxelles (Gare du Nord)
Détenue en centre fermé de Bruges depuis novembre 2016, Clarisse Mbongo Iseka, d’origine Congolaise est installée en Belgique depuis plus de 10 ans. En 2009, elle obtient un avis positif pour sa régularisation mais suite à diverses maladresses, son dossier se perd dans les méandres de l’administration. En fin de compte, le délai est dépassé et Mme Clarisse Mbongo Iseka. se trouve, contre son gré et contre toute logique, dans la clandestinité.
Durant ces années en Belgique entre 2009 et 2016, Mme Clarisse Mbongo Iseka a construit sa vie, notamment de couple. C’est chez son compagnon qu’elle sera arrêtée.
Voici comment cela s’est passé.
A 6 heure du matin – en toute illégalité donc, “ils ont sonné à la porte et ils ont dit “on est venu t’arrêter, tu es illégale” et “j’ai été menottée et conduite jusqu’au centre fermé de Bruges”. Même si la Belgique a déjà été condamnée pour ce type d’arrestation en totale contradiction avec le droit, ces pratiques se poursuivent quotidiennement !
Enfermée depuis 7 mois elle est confrontée quotidiennent à la dureté de la logique carcérale elle tente de tenir le coup : « j’attends, ici parfois les gens s’arrêtent de manger et pleurent, c’est ça la vie au centre ».
Pour fuir son pays, la RDC, Mme Clarisse Mbongo Iseka est passée par l’Angola où elle s’y est fait les papiers et pris son billet d’avion – donc sous une fausse identité angolaise. Aujourd’hui, c’est en fait ce point précis qui pose problème dans son dossier : elle n’est pas selon l’OE en capacité de prouver son identité congolaise. Elle a pourtant fourni différents documents en la matière mais le CGRA reproche “l’absence de données biométriques” ! Contre toute logique c’est donc en Angola que l’OE veut la renvoyer, elle n’y connait personne et surtout, y risque la prison.
Pourtant reconnue dans les différentes communautés en Belgique qu’elle fréquente (Eglise, voisinage etc), les témoignages positifs tous azimuts s’accumulent dans son dossier pour soutenir ses demandes d’asile. Pourtant, ne tenant compte d’aucun de ces éléments ni de la spécificité de sa trajectoire ou de sa bonne insertion dans la société, l’OE persiste et signe : « vous êtes illégale, vous pouvez préparer vos bagages ».
Ce 11 juillet, Mme C. a vécu une tentative d’expulsion violente, avec son cortège d’abus, d’insultes et de menaces devenus habituels :
“Quand je suis arrivée à l’aéroport, ils m’ont emmené dans une petite salle, il y avait 2 personnes, ils m’ont dit on va t’expliquer comment ça va se passer : aujourd’hui on va t’escorter dans ton pays. Moi j’ai dis je ne suis pas Angolaise, ils ont répondu on a le Laisser-passer c’est comme ça. 4 personnes sont arrivées en plus, il y avait 3 femmes et 3 hommes… Et puis ils m’ont mis la ceinture spéciale. Les gens ont commencé à monter dans l’avion, il n’y avait pas beaucoup de monde, j’ai fait semblant de dormir. Quand il y a eu plus de monde, j’ai crié, j’ai beaucoup crié, j’ai dit : j’ai fait une demande d’asile, j’ai donné les preuves, toutes les preuves, j’habite ici depuis des années et j’ai crié l’adresse. J’ai dit que je ne suis pas angolaise, moi je suis congolaise, ils le savent très bien. J’ai commencé a donner le nom de mon école primaire, de ma commune au Congo, là les gens ont compris que j’étais congolaise et ils se sont levés, ils ont commencé à filmer.Il y avait beaucoup de monde debout, ils disaient vous n’allez pas partir madame vous n’allez pas partir. l’hôtesse est arrivée et a dit de descendre.” “Les policiers de l’escorte étaient fachés, ils m’ont insultée – je ne peux même pas répéter. Puis ils m’ont dit, tu vas revenir dans 2 ou trois jours et là ce sera avec Air Maroc, on va te faire un dossier de travail au noir et on va le donner au centre, avec ça tu vas pas t’en sortir”
Rejoignez les pour soutenir le mouvement d’opposition et de résistance à ces politiques aveugles : Rendez-vous ce jeudi 13 juillet devant l’Office des Etrangers à 9h Gare du Nord, Chaussée d’Anvers,59B 1000 Bruxelles
09/07/2017: Monsieur K est en centre fermé depuis le 10/02/2017.
Depuis son enfermement il a fait 2 crises d’épilepsie conséquentes pour lesquelles il a été emmené à l’hôpital.
Le 12/06 il a fait une première crise au centre fermé 127 bis et il a été hospitalisé pendant deux jours. A sa sortie de l’hôpital, on lui a annoncé qu’il était transféré au centre fermé de Bruges où il devrait recevoir des soins. On lui a dit “Ils ont peur que tu meurs dans le centre et ne veulent pas prendre la responsabilité!”
Arrivé à Bruges, on l’a mis avec une vingtaine de détenus dans une salle commune et il n’a pas reçu les médicaments prescrits par l’hôpital.
Ce 08/07/2017, vers 7 heures du matin, il a refait une crise au centre fermé de Bruges : les gardiens ont « regardé » pendant une vingtaine de minutes, disant d’après certains détenus « qu’il fait encore sa comédie » puis les codétenus ont exigé avec force une ambulance. Finalement, l’ambulance est arrivée et il a de nouveau été emmené à l’hôpital.
Monsieur K ne se rappelle de rien. Il s’est réveillé à l’hôpital avec une morsure à la langue. Après quelque heures, il a été ramené au centre et placé en cellule médicalisée. Il devrait recevoir les médicaments prescrits lundi. Il a très peur de devoir rester dans cette cellule la nuit sans aucune surveillance. Il préfèrerait passer la nuit avec ses camarades de salle qui pourraient donner l’alerte s’il faisait une nouvelle crise.
APPEL au gestionnaire des centres fermés : des crises d’épilepsie successives chez un homme jeune et en bonne santé sans apparente raison précise sont très préoccupantes. En plus d’une perte neuronale plus ou moins importante et provoquant des lésions cérébrales irréversibles lors de chaque crise,ON PEUT MOURIR suite à une crise d’épilepsie sporadique, tel celle que monsieur K a présenté à 2 reprises..
Monsieur K nécessite d’urgence un suivi en milieu hospitalier, des examens approfondis pour déterminer la raison de ces crises, et ne peut rester sans traitement anti épileptique. Il est en danger de mort!
A faxer, mailer télephoner d’urgence à
Le Centre pour Illégaux de Bruges (CIB)
Zandstraat 150 8200 Brugge (St.-Andries)
Tél 050 45 10 40 Fax. +32 50315956
17/06/2017 Il est Irakien et a obtenu la protection subsidiaire, elle est d’origine marocaine. Ils se sont mariés il y a 10 ans et ont vécu en Irak qu’ils ont fui en 2013. En Jordanie, leur mariage a été reconnu par la Belgique et ils ont demandé l’asile en Belgique. Lui a obtenu l’asile , elle non. Différentes démarches sont effectuées pour régler sa situation pour qu’elle puisse continuer à vivre légalement près de son mari . Malgré un acte de mariage en bonne et due forme certifié par l’ambassade de Belgique et une vie commune de plus de 10 ans, tout lui est refusé et elle reçoit plusieurs ordres de quitter le territoire, contre lesquels elle fait des recours.
Un matin elle est seule à la maison, alors qu’il est allé renouveler sa carte de séjour. On sonne : au parlophone : « c’est le plombier il y a une fuite dans la maison » Elle ouvre : 3 flics entrent dans l’ appartement. On lui demande ses papiers, elle leur donne son passeport. Les flics lui disent qu’elle doit les accompagner au commissariat. On lui demande de s’habiller. Elle s’habille en présence obligatoire d’une dame flic. On lui met des colsons et ils descendent. En bas de l’appartement elle découvre qu’il y a une bande d’autres policiers qui l’attendent . Elle est amenée au commissariat et mise au cachot où elle doit se déshabiller. Interdiction de mettre son foulard. Interdiction de lui laisser son inhalateur ventolin pour son asthme. Prise de photo et d’empreintes puis ramenée en cellule. La cellule est froide, pas d’eau, pas de papiers de toilette. Petite visite rapide d’un médecin. Après plusieurs heures, elle est emmenée menotée au centre fermé le Caricole.
Durant son séjour au centre elle est regulièrement amenée devant différents tribunaux toujours menottée. Elle dénonce cette criminalisation, ces multiples mises au cachot parfois pendant toute une journée, notamment au Palais de justice.
Elle subit sa première tentative d’expulsion vers son pays d’origine le Maroc : amenée menottée à l’aéroport elle est mise dans un cachot. Un agent vient lui demander : « tu veux partir ? Si tu dis non ce sera par force ». Elle refuse de partir.
Retour au centre. Au centre on continue à lui mettre la pression pour qu’elle parte et continue à la menacer de graves violences à la prochaine tentative d’expulsion si elle refuse. Le directeur du centre lui dit même “tu pourras aller voir ton mari en Irak alors qu’il a une protection en Belgique et qu’il ne peut absolument pas aller en Irak!
Elle avait très peur de cette escorte qui l’accompagnerait. Elle a subi sa deuxième tentative d’expulsion ce 09/06/2017. Depuis plus de nouvelle d’elle ni de son mari qui était allé lui rendre visite juste avant son expulsion.
14/06/2017 Monsieur D a été arrêté à Liège en février 2017: il avait voulu empêcher une tentative de viol et avait appelé la police. Étant sans papiers depuis 6 ans sur le territoire belge la police l’a arrêté pour cette raison et amené en centre fermé en vue d’une expulsion vers “son pays d’origine”.
Monsieur D devait subir sa première tentative d’expulsion ce mardi 13 juin 2017. Légalement, une première tentative peut être refusée par le détenu à l’aéroport suite à quoi il est ramené au centre. Ici contre toute légalité, une escorte d’une dizaine de policiers l’attendait à son arrivée à l’aéroport: Saucissonné, menotté, comme le protocole le veut, il est amené sur un vol SN Airlines vers Conakry. Dans l’avion il crie, explique sa situation aux passagers. Un policier met sa main sur sa bouche, d’autres lui assènent des coups de poing sur tout le corps. Des passagers, alertés par les cris, interviennent et refusent de voyager avec lui. Il est sorti de l’avion par son escorte et ramené au centre fermé. Une plainte a été déposée contre ces violences. Les policiers de l’escorte l’ont menacé d’un vol militaire et lui ont annoncé qu’il serait de toute façon expulsé, “même si il faut te découper et te renvoyer pièce par pièce”.
Les policiers escorteurs pour les expulsions semblent actuellement particulièrement violents, d’autres semblent participer à un mouvement de contestation qui mérite d’être éclairé. En effet, depuis 1 mois déjà nous entendons par des détenus que beaucoup d’expulsions avec escortes sont annulées “par manque d’escorte” leur dit-on. Ces informations nous font penser à des mouvements de contestation dans les services “escortes” de la police fédérale. Un article dans la Dernière Heure nous confirme ce malaise : une escorte a refusé de participer à l’expulsion de Mahmadou.http://www.dhnet.be/actu/faits/l-expulsion-de-mamadou-annulee-la-police-a-refuse-de-jouer-l-escorte-pour-l-office-des-etrangers-5920b13acd70022542f04f4f
APPEL aux passagers qui ont été témoins de cette expulsion de Monsieur D de nous contacter gettingthevoiceout@riseup.net. APPEL à interpeler la compagnie SN Airlines qui participe aux expulsions quotidiennement APPEL à éclaircir ce mouvement de contestation des escortes de la police fédérale, qui fait partie des secrets d’Etat vraisemblablement!
Le mardi 6 juin 2017, un ressortissant du Sénégal nommé Médoune Ndiaye, membre de la Voix des Sans Papiers (VSP) de Bruxelles, a été expulsé par un vol Brussels Airlines vers Dakar. Il a été arrêté fin mars à Virton, puis enfermé au centre de rétention pour étrangers de Vottem (Liège). Des conditions d’enfermement carcérales, le manque d’informations lié à son incarcération, son arrestation pendant laquelle il a été molesté (doigt cassé), l’absence de soins médicaux (refus de donner des antalgiques), la rétention d’informations sur son dossier médical, les intimidations répétées du centre fermé et de la police… Les centres fermés pour étrangers sont des machines à expulser. Pour préparer ces expulsions, il faut casser la résistance des détenus par l’enfermement, par la torture psychologique; jusqu’à appliquer une mesure d’isolement, ce que Médoune a subi pendant plusieurs jours.
L’Office des étrangers a très rapidement émis un ordre d’expulsion. L’ambassade du Sénégal a ensuite octroyé un laissez-passer sans aucune enquête ni même de contact avec l’intéressé. Après une première tentative d’expulsion, Médoune Ndiaye a été emmené le 6 juin à l’aéroport. Une douzaine de policiers l’attendaient. Il a demandé à parler à son avocat, dans le cadre d’une procédure de plainte qui été déposée contre la Police de Liège. Ce droit lui a été refusé, sous prétexte que la plainte aurait été annulée, ce qui est faux. S’en suivirent des menaces, des violences. Un policier l’a maintenu au sol, un autre s’est assis sur lui et plusieurs l’ont frappé, l’empêchant aussi de respirer, jusqu’à ce que Médoune perde connaissance. Pendant ce temps, il a été sanglé, menotté sans qu’il s’en rende compte. Contraint de monter dans l’avion avec deux policiers qui le menacent : « Même si tu meurs, tu vas rentrer chez toi » ; il les entend parler avec le commandant de bord en néerlandais. Médoune s’est alors débattu et a cassé des objets autour de lui. Les deux policiers l’ont alors battu à nouveau. Personne dans l’avion, ni le personnel de bord ni les passagers, n’est intervenu. Une hôtesse de l’air lui a demandé de se calmer, mentionnant que récemment un autre homme avait été battu, qu’il avait eu les dents cassées et que même en perdant du sang, ils l’avaient expulsé. Avant d’atterrir, les deux policiers ont parlé d’une éventuelle prise en charge médicale une fois à Dakar. Menotté, il a été mené aux autorités sénégalaises représentées par la gendarmerie. Mention a été faite d’un dossier mensonger le concernant, l’accablant de diverses accusations de vol dans les marchés, des cambriolages en Belgique. Ce document était écrit en néerlandais. Médoune a demandé une copie, ce qui lui a été refusé. Il a aussi questionné la gendarmerie, qui ne s’oppose pas à recevoir un document dans une langue étrangère, qui l’accepte sans question sur son état physique évident. Médoune s’est alors énervé contre les gendarmes, lesquels l’ont à leur tour menacé d’enfermement. Deux passagères sont intervenues pour le défendre afin qu’il puisse sortir sans autre charge. Les gendarmes ont refusé d’appeler une ambulance, lui demandant de déguerpir et de se débrouiller pour aller à l’hôpital.
Deux côtes cassées, le corps molesté et meurtri, il a aussi subi le vol de la moitié de l’argent qu’il avait avec lui et de son portable, sans savoir à quel moment ça s’est passé.
Voilà les résultats concrets de la politique mise en oeuvre par Théo Francken, qui consiste à fermer les frontières, et à expulser 1000 personnes supplémentaires chaque année en augmentant les détentions! Nombre de décisions qui touchent les sans papiers directement sont émises par des instances européennes et nationales dont le caractère peu transparent et peu démocratique n’est plus à démontrer.
Les membres du collectif VSP, dont Thierno Malik (toujours détenu à Vottem) et Médoune Ndiaye, en paient les conséquences directes. Ces derniers temps, d’autres collectifs de sans-papiers ont également fait l’objet d’une répression réaffirmée. Quand les dirigeant.e.s européens se targuent de promouvoir la paix et les droits de l’homme à travers le monde, les sans-papiers d’Europe se terrent et longent les murs. Cette politique se moque en fait de la dignité humaine et de droits qui sont en théorie inaliénables.
Nous interpellons les autorités sénégalaises, belges et les instances européennes sur ces faits graves, et nous appelons les citoyens à dénoncer à nos côtés ces rafles, ces conditions d’enfermement, ces rétentions « administratives » et ces expulsions. Nous soutenons Médoune Ndiaye ainsi que tou.te.s les détenu.e.s en centres fermés dans le combat pour la justice, la liberté et la dignité mené courageusement par ces hommes, ces femmes et ces enfants.
Premiers signataires : Voix des sans-papiers Bruxelles, SOS Migrants
Pour Riser : Suite à des pressions des « combattants » RDC,qui ont manifesté se vendredi devant l’office des Étrangers et ce samedi au 127 bis, il lui a été annoncé que son expulsion de ce dimanche est annulée ! Malgré cette promesse les combattants ,qui se méfie très fort des promesses de l’OE , continueront à manifester ce lundi à 10 heures devant l’OE et ce mardi devant le centre fermé 127bis juqu’à ce que Rizer obtienne son asile . Appel a les rejoindre ce lundi devant l’Office
Pour Mahmadou vol SN 285 vers Abidjan puis Cotonou à 10H35 : son expulsion reste programmée !! Mobilisation Indispensable pour ce papa de 2 petits enfants.
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Que ce soit un demandeur d’asile avéré ou un papa de 2 petits enfants, l’OE persiste et signe.
Deux escortes seront à l’oeuvre avec leur lot de violences connues, à la même heure au commissariat de l’aéroport de Zaventem pour mettre de force 2 personnes sur 2 vols différents vers l’Afrique.
Une deuxième escorte de la police fédérale va essayer de mettre Riser de force sur le vol SN 359 vers Luanda puis Kinshasa également à 10h35.
Monsieur Kamanga Kabala Riser est toujours actif dans un mouvement d’opposition contre Kabila. Il avait été arrêté à Kinshasa en 2012, il s’est évadé de prison et a fui en Belgique.
Il a été arrêté à l’Office des Étrangers et enfermé au centre fermé 127 bis suite au depôt d’une deuxième demande d’asile le 10/02/2017
Lui aussi a alerté la presse qui a publié un article avec son témoignage. http://www.dhnet.be/actu/faits/la-belgique-veut-expulser-a-kinshasa-celui-qui-criait-degage-kabila-592f1a75cd702b5fbee5f658
Venez nous rejoindre pour marquer votre opposition à ces pratiques ! Rendez-vous à l’aéroport à 8h30 ce 11/06/2017 pour expliquer aux passagers des 2 vols SN 359 et SN 285 la situation de ces personnes et interpeller SN Airlines sur cette collaboration assassine avec les politiques d’expulsion de l’Office des Étrangers.
Attention c’est le même comptoir SN Airlines pour toute l’Afrique. Il faut demander aux passagers leur destination (ici Abidjan et Cotonou SN 285, Luanda et Kinshasa SN 359) pour leur expliquer qu’ils peuvent refuser cette expulsion violente en restant debout dans l’avion et en parlant au commandant de bord.
Pour info :
Comment empêcher une expulsion : http://www.youtube.com/watch?v=g2Umb7MyDhw
PS : Les deux personnes ont introduit des recours contre ces expulsions, les résultats ne seront connus que la veille ou le jour même. Info au numèro suivant : 0484026781
Et campagne de dénonciation fax , mail et appel aux responsables
Brussels Airlines (demandez à ce que que votre message soit transmis au Commandant de bord)
Il a pu nous faire un bref appel à son arrivée à Casablanca et nous décrire son expulsion. Il a subi des violences graves lors de son embarquement: ficelé et menotté, comme lors de toute expulsion forcée, il a reçu des coups systématiques de son escorte. Au pied de l’avion il a demandé à parler au pilote de l’avion. Il lui a expliqué sa situation et a insisté sur le fait que son pays est la Belgique puisqu’il y est né. Le pilote n’a pas semblé l’écouter et ne lui a pas adressé la parole. Une fois dans l’avion il a crié et a essayé de demander de l’aide aux passagers, sans succès. Il a passé les 4h de vol avec les mains et les pieds attachés. Les policiers lui ont dit “si tu résistes on va pourrir ton dossier quand tu arrives au Maroc”, mais il croyait qu’il n’avait rien à craindre une fois arrivé puisqu’il n’avait rien à se reprocher.
Pourtant il a été maintenu pendant 48 heures dans un commissariat à Casablanca dans des conditions « aussi graves qu’en Belgique ».
Enfin libéré ce 02/06/2017, il nous téléphone :
Il est complètement déstabilisé : il crie au téléphone, pleure, exprime sa colère. Il est persuadé que cette expulsion est illégale, il veut que l’Etat belge le rapatrie vers la Belgique immédiatement. Il demande de l’aide ( « faites quelque chose pour moi »). Il en veut au monde entier y compris à nous. Il nous dit: “je reviens, je suis plein de haine, je reviendrai donner une bonne raclée à l’Etat belge”.
Pendant sa détention dans le centre fermé de Merksplas (http://www.gettingthevoiceout.org/%ef%bb%bfcondamne-a-perpetuite/) il a exprimé haut et fort son appartenance à la société belge. Mais la prison, ainsi que les véritables tortures subies pendant sa détention en centre fermé et les tentatives d’expulsion subies, l’ont déstabilisé au point qu’il a perdu tout contrôle de soi et qu’il sombre dans la folie (on l’espère temporaire). Yassine, déjà probablement fragile au départ, semble présenter un syndrome post-traumatique grave qui pourrait lui être fatal s’il ne reçoit pas d’aide de toute urgence.
Si la vie de Yassine est en danger, c’est parce qu’il a fait les frais de l’application à la lettre des nouvelles lois édictées dans un silence assourdissant, de mois en mois, par Theo Francken. Dans son cas, il s’agit de la loi concernant les personnes “criminelles” nées en Belgique, dont il faut “à tout prix se débarrasser” selon les propos de Theo Francken!!
Voilà le résultat : une atteinte grave et méchante à la liberté de … vivre. Nier l’humanité en enfermant et expulsant ne règlera pas les problèmes dits de “criminalité”.
L’effet boomerang
L’effet boomerang de ces politiques de rejet se fait sentir déjà depuis plusieurs années et ne fera que s’amplifier si on continue à utiliser la violence et la répression afin de vider le pays de ses “criminels étrangers” et de contrôler les migrations, voire de les supprimer.
La Belgique comme l’Europe va continuer à encaisser ce qu’elle a semé : la haine!
Ça y est, la loi permettant d’expulser des ressortissants étrangers nés en Belgique entre en application et c’est avec Yassine que le gouvernement va «l’inaugurer », au nom de prétendues « mesures sécuritaires ».
36 ans et né en Belgique, Yassine a passé toute sa vie ici. Il est malheureusement passé par la case prison. Privé de travailler, il a été obligé de voler. Mais peu importent les raisons, l’enfermement n’est de toute façon pas une solution.
Il a subi une première tentative d’expulsion le 19 mai. Est-il nécessaire de préciser qu’encore une fois, les policiers ont fait usage de violences graves ? Yassine est traumatisé par ce contact pour le moins rapproché avec les policiers mais est surtout dans l’incompréhension : il appartient à la société belge, il est né et a grandi ici. Que va-t-il faire au Maroc ?
Et à nos politiques qui verraient une pertinence quelconque à évoquer l’argument du « criminel » et du « sécuritaire » : La prison comme punition, on sait trop bien que ça ne marche pas.
Quant aux expulsions : éloigner pour se dé-responsabilier ? On passe à côté du problème. Yassine a purgé sa peine, l’expulser au Maroc, c’est le condamner à perpétuité.
Yassine est actuellement enfermé au centre fermé de Merksplas. Paniqué par l’expulsion qui approche, il s’est coupé avec des morceaux de verre. Il pleure à chaque appel. Un épisode qui nous rappelle tristement les événements de Vottem il y a quelques semaines et tous les autres suicides ou tentatives de suicide dans les centres fermés.
Yassine est actuellement en isolement et est psychologiquement très fragile. A la violence psychologique de sa détention viennent s’ajouter des violences physiques. Son état ne lui permettra pas de résister à une nouvelle expulsion.
Il nous dit du fond de son cachot:« Ils ont vu mes coupures, ils ont vu, ils sont rentrés, ils m’ont encore frappé, ils m’ont encore menotté. J’ai mes doigts, je ne les sens même plus, maman… Mon pays, qu’est-ce qu’ils me font? Ils n’ont aucune pitié… J’ai fini ma peine, maman! »
Exclusion, répression et expulsion : ainsi notre gouvernement entend mener sa politique sécuritaire, il vient encore de le confirmer en annonçant la construction de 3 nouveaux centres fermés. A quel prix ? Au sacrifice de nos valeurs. Au détriment de l’humanité. Au péril de nos droits.
Nous devons, plus que jamais, montrer au gouvernement que nous refusons et que nous opposons une résistance à ces politiques répressives et inhumaines, avant que l’on ne puisse dire « si on avait su ». Ne faisons pas d’amalgame entre ce qui est légal et ce qui est juste. Cette nouvelle loi relève d’une profonde injustice.
Update 30/05/2017: 8 personnes sont venue à Caricole, les gardiens ont dit aux détenus qu’il s’agissait du nouveau groupe qui allait être la nouvelle escorte dans les mois à venir.Ils ont mangé avec eux au réfectoire (évidemment sans leur adresser la parole) Bonjour la pression psychologique.
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28/05/2017
Theo Francken et l’Office des Étrangers ont annoncé l’ouverture de 3 nouveaux centres fermés où des hommes et des femmes vont être mis sous les verrous « administrativement », ceci avec les félicitations des différents partis qui gèrent de main de fer le séjour et la migration des étrangers.
Dans le cadre de ces politiques migratoires, l’organisation de cet enfermement dans les centres fermés reflète bien ces politiques avec une série d’intimidations, de violences, voire de tortures mises à exécution par le personnel des centres.
Au centre fermé Le Caricole près de l’aéroport de Bruxelles-national à Zaventem sont enfermées principalement des personnes arrêtées à nos frontières et demandant l’asile à la Belgique, ainsi que des personnes qui ne seraient pas en ordre administrativement pour mettre un pied sur notre territoire et que l’OE tente de faire rapatrier vers leur pays de départ par la compagnie aérienne responsable.
Le centre fermé Le Caricole a été inauguré le 29/04/2012
Quelques discours à cette occasion :
“Le centre Caricole est destiné à maintenir humainement les étrangers afin de les rapatrier au plus vite dans leur pays d’origine ou de leur octroyer l’accès au territoire lorsque la réglementation le permet”, a expliqué Maggie De Block.
“L’objectif consiste, d’une part, à créer autant que possible dans le bâtiment un climat de sécurité et de convivialité, ainsi qu’une certaine liberté de mouvement”, a affirmé la Secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration.
Le directeur général de l’Office des étrangers, Freddy Roosemont également présent à l’inauguration a refusé de comparer ce centre à une prison. « Il y a de l’espace et de la lumière, nous avons tout fait pour rendre le séjour le plus agréable possible pour les concernés » explique t-il.
Aucun enfermement, de quiconque n’est acceptable. Les prisons, les centres fermés sont des établissements construits pour exclure les autres, ceux à qui nos dirigeants ne donnent plus ou pas le droit de participer à leur mode de société.
Dans le centre fermé Caricole annoncé comme prison dorée, » humaine », « sécurisée », « conviviale », » agréable », « avec une certaine liberté de mouvement » , les détenu.es ne sont pas content.es et l’expriment suite à plusieurs événements ce dernier mois :
Le 04/05/2017 les « résidents » comme ils sont appelés, ont été très bouleversés par l’arrestation extrêmement violente par la police fédérale dans le centre d’un détenu du Sierra Leone en vue de son expulsion
Le 11/05/2017 Trois détenus se sont évadés du centre. Deux ont été rattrapés par la police le lendemain, le troisième est toujours en liberté. Les résidents ont été très touchés par le courage des évadés.
Les détenus subissent suite à ces multiples événements d’énormes pressions.
Suite à l’évasion, la liberté de mouvement à l’intérieur du centre a été restreinte pendant plusieurs jours et la vigilance des gardiens est omniprésente. Les gardiens essaient de persuader les détenus que l’évadé du 11/05/2017, qui a gardé nombre de contacts avec les détenus, est radicalisé, que c’est un terroriste et qu’il est très dangereux.
Depuis 2 mois ils n’ont plus de connexion internet, ce qui empêche fortement l’accès aux documents et informations nécessaires pour l’ introduction de leurs demandes d’asile ou des contacts avec leurs proches.
Les téléphones portables sont progressivement coupés par les compagnies. La direction du centre refuse l’utilisation des téléphones du centre et n’a rien prévu pour permettre les appels indispensables pour les détenu.es vers leurs avocats, famille, associations,….
Les personnes arrivant au centre n’ont en général pas d’avocat pour introduire leur demande d’asile ou pour introduire les recours contre leur arrestation et leur refoulement. Les assistant.es sociaux du centre ont l’obligation de leur désigner un avocat généralement pro deo. On constate que la majorité des avocats désignés par les assistant.es sociaux actuellement sont des avocats tout à fait incompétents voire absents ce que les AS du centre savent pertinemment…
Les documents soumis à leur signature sont en néerlandais, langue peu pratiquée par la grande majorité des détenu.es.
Au niveau médical les soins sont quasi inexistants ou pas adaptés à la pathologie du « résident ». C’est le personnel non qualifié (pas besoin d’un diplôme pour postuler) qui distribue les médicaments sans surveillance d’un médecin.
Le personnel du centre ne rate pas une occasion de mettre la pression sur les détenu.es en utilisant les mêmes stratégies que l’OE. Il leur promet des violences graves s’ils/elles refusent une expulsion, des arrestations au pays. Il les découragent de téléphoner à des contacts extérieurs, à diffuser leurs messages, les avertissant qu’ils lisent quotidiennement les articles publiés sur le site gettingthevoiceout et qu’ils savent tout.
Quelques témoignages récoltés en Live
Internet
“Toujours pas d’internet au centre, ça commence à faire long….. impossible de faire des recherches de renseignement”
Téléphones
“Beaucoup de téléphone coupés ici. Quand les gens demandent pour passer un coup de fil au bureau, ils disent non. Alors on essaye de s’arranger entre nous mais ce n’est pas facile”
Pressions et intimidations du personnel
“Ils racontent à tout le monde que l’évadé, celui qui n’a pas été rattrapé, est radicalisé, que c’est un terroriste et qu’il est très dangereux”
“Jeudi dernier il y a deux hommes et une femme qui ont visité le centre, les chambres, les douches etc. Ils étaient accompagnés par la directrice et c’est elle qui faisait les présentations, on peut dire qu’il n’y a presque pas eu de contact avec les détenus, moi il m’ont évité ça c’est sûr”
“Tous les jours les gens du centre, le personnel regarde la page de gettingthevoiceout avant de commencer le boulot. ” “même la directrice regarde tous les matins, ils ont pris la décision ces derniers temps”
“Les gens ne comprennent plus rien ici, on leur transmet tous leurs documents en néerlandais, pourtant leur avocat ne parle pas cette langue, eux non plus, alors pourquoi ils font ça ?”
« Beaucoup de rumeurs circulent sur les associations qui travaillent pour l’OE, “dans le centre on me dit que je suis en danger en communiquant avec toi”
Les avocats
“j’ai donné 900 euros à l’ancienne avocate et elle a rien fait. La nouvelle avocate est bien mais quand elle a reçu le dossier c’était déjà trop tard, rien n’avait été fait. ça me fait mal”
“Je tente d’appeler l’avocat mais en vain. On est dans une panique totale, on a vraiment besoin d’aide”
“Il m’a demandé 1000 euros et n’a encore rien fait.”
Les soins médicaux
Une femme a encore fait une crise: “elle a chuté aujourd’hui, elle était sur le sol les yeux fermés et elle ne bougeait plus. Les gens ont couru de partout, elle a été emmenée à l’infirmerie où elle passera la nuit. On s’est tous réunis et on a manifesté notre mécontentement aux gardiens, on leur a dit que c’était n’importe quoi, qu’il fallait l’emmener à l’hôpital, qu’il n’y avait pas de médecin le week end. On leur a dit qu’il fallait qu’ils parlent à la directrice de cette situation lundi matin”.
“Ici il y a une dame qui est souffrante, elle a les yeux rouges et elle ne sait plus les ouvrir, en plus elle a mal à la tête et ils lui donnent juste de la pommade ça n’a aucun effet ! ”
” Quand il y a des gens qui se sentent mal ici, ils disent “va prendre une douche ça ira mieux”, c’est quoi ça ?”
« Une femme demande à voir un médecin. Le lendemain, elle demande à nouveau une aide médicale car les douleurs ne sont pas parties. Elle se fait bousculer et on lui demande “d’arrêter son cinéma”.
Un détenu du centre nous dit “on a pas le droit d’être malade. Ça m’a beaucoup choquée, ça m’a fait mal, on croit que tu fais semblant. On doit d’abord mourir pour croire que l’on est malade. Nous sommes des pierres, pas des êtres humains pour eux.” »
Le CGRA et l’Office des Étrangers
“Toute son argumentation est de remettre en question la fiabilité des documents et des témoignages ….c’est dur. Ils cherchent toujours la contradiction, ils disent que les preuves ne sont pas valables mais où sont les critères, ils ne donnent pas de raison”
“c’est toujours pareil quand il y a des éléments pertinents qui arrivent sur la table, on voit les expulsions se précipiter”
“Ce matin à 8h30 ils sont passés dans ma chambre, ils ont encore demandé si je voulais déposer une nouvelle demande d’asile, ils mettent la pression sur ça je pense que c’est pour me donner une réponse négative et faire pression sur l’ambassade pour un laisser passer car ils n’en n’ont pas !”
“les billets sont distribués à tous ici, c’est comme une machine à sous !”
“ils ne veulent pas que les gens sachent ce qui se passe ici c’est pour ça qu’on a pas de téléphone avec appareil photo ! Mais c’est dingue ce qui se passe ici : par exemple hier deux personnes ont dormi dans le couloir juste avec une couverture ! ”
Visite des parlementaires et Festival Steenrock
Une femme a été empêchée de voir les parlementaires car elle ne va pas bien du tout, sa situation semble donc avoir été cachée : “les gardiens l’ont suivie toute l’après-midi, elle est surveillée comme le lait sur le feu, ses mouvements sont contrôlés pas à pas”
“Ils ( les parlementaires) ont vu plus ou moins 17 personnes je crois, les gardiens ne les ont pas quittés des yeux mais ils ont quand même pu filmer en cachette avec leur gsm”
“Moi j’ai donné mon numéro de téléphone, il m’a dit qu’il allait regarder l’article et qu’il me rappellerait, j’attends toujours”
“On ne pouvait rien voir et rien entendre de l’événement, en plus les visites ont été supprimées.”
Soutien aux six héros, poursuivis
pour avoir empêché une expulsion
Soyons nombreux à l’audience et devant le Tribunal !
31-05-2017 – 8h30
Palais de Justice de Bruxelles (Place Poelaert)
Le 17 août 2016, un homme faisait l’objet d’une tentative d’expulsion à bord d’un vol commercial vers le Cameroun.
L’homme était ligoté et maintenu de force sur son siège par deux policiers. Il criait de douleur et semblait étouffer.
Face à cette scène inhumaine, la majorité des passagers de l’avion exprimèrent vocalement leur indignation et refusèrent de s’asseoir.
Ce mouvement de solidarité a contraint les policiers à abandonner l’expulsion. Ils choisirent alors arbitrairement six passagers, qu’ils emmenèrent au commissariat.
Le 31 mai 2017, ces « six héros » comparaîtront devant le Tribunal correctionnel de Bruxelles. Ils sont poursuivis pour entrave méchante à la circulation aérienne.
Nous nous opposons à la criminalisation d’un geste
humain de décence et de solidarité.
Nous soutenons les six héros et déclarons que nous aussi, face à une expulsion violente, nous refuserons de la boucler !
Update: Nous étions plusieurs, dont l’avocat et une parlementaire à l’aéroport pour parler aux passagers puis on a appris que l’expulsion de Mahmadou était annulée car, lui a-t-on dit “pas d’escorte disponible”. C’est la 2ème fois qu’on nous dit ça! L’équipe escorte serait elle en Burn out?
Soyons prudent. Mahmadou peut être mis sur un vol par surprise très rapidement, ce qui serait totalement illégal. Restons sur les starting blok pour foncer à l’aéroport au cas ou on le prend au centre! Des update seront mis sur le site et sur la nwsletrre dés qu’il y a des nouvelles.
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« Expulsion massive d’étrangers criminels » : C’est une des déclarations populistes de Monsieur Francken sur son site à l’occasion des annonces de constructions de nouveaux centres fermés.
« De gevangenispopulatie daalt immers, oa omdat we voor het eerst massaal criminele vreemdelingen het land uitzetten. » https://theotuurt.wordpress.com/2017/05/16/topdeal/
Ainsi des familles sont séparées, des enfants perdent leur papa ou leur maman.
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Monsieur ML fait partie de ces « étrangers criminels » et ses 2 tout petits enfants vont perdre leur papa .
Empêchons un drame familial, rendons leur papa à ses 2 enfants.
Monsieur ML est en Belgique depuis 2005. Suite à un petit méfait il a été condamné par défault et emprisonné pendant 8 mois en 2008. Puis il a repris sa vie, a rencontré une compagne avec qui il a 2 enfants qui ont actuellement plus de 2 ans et un bébé de 8 mois.
Suite à sa condamnation en 2008, il a été arrêté il y a 3 mois et est en détention au centre fermé 127bis en vue de son expulsion avec dans sa poche une interdiction de revenir pour une durée de 10 ans !
A deux reprises l’avocat a fait un demande de libération qui a été accordée par la chambre du conseil. Par 2 fois l’office a fait appel à cette décision et M a été maintenu en centre fermé.Nombre de démarches avec succes ont été faite devant le conseil d’état, devant la cour de cassation, devant le médiateur fédérale.
Son épouse a écrit au roi . Il lui a été demandé de lui envoyer les documents, ce qu’elle a fait hier.
Un article de presse va être publier ce samedi sur cet acharnement de l’Office des Étrangers.
L’Office des ÉTRANGERS continue à s’acharner pour tenter d’expulser ce papa malgré certains recours toujours pendant devant le conseil d’état, devant la cour de cassation.
Il va subir une deuxième tentative d’expulsion forcée avec escorte ce dimanche 21/05/2017 vers « son pays d’origine » le Bénin. vol SN 285 vers Abidjan puis Cotonou à 10H35
Il ne veut pas abandonner sa compagne et ses enfants et ils,sa compagne et lui , demandent notre aide pour empêcher son expulsion.
Rendez vous à l’aéroport à 08 heure 30 ce 21/05/2017 pour informer les passagers de la situation de M , vol SN 285 vers Abidjan puis Cotonou à 10H35.
Attention c’est le même comptoir SN Airlines pour toute l’Afrique. Il faut demander aux passagers leur destination (ici Abidjan et Cotonou) pour leurs expliquer.
Campagne de fax et mail aux responsables
Brussels Airlines (demandez à ce que que votre message soit transmis au Commandant de bord)
Le festival annuel Steenrock 2017 était organisé ce 06/05/2017 devant le centre fermé de Steenokkerzeel pour protester contre les enfermements et les expulsions avec musique, prises de parole, manifestation devant les grilles du centre, témoignages d’ancien(ne)s détenu(e)s et de détenus
Mais, d’abord, alerte du centre fermé de Bruges 10/05/2017 Une aile va être fermée à cause d’une migration criminelle de puces ! Des transferts de détenus (pas de puces!) sont en cours !
127bis
Durant le Steenrock , la situation dans le centre 127bis était des plus tendues suite à une répression organisée par la direction du centre et ses matons :
La veille déjà, une dizaine de détenus ont été mis en isolement. Deux au moins ont été transférés dans d’autres centres. Le jour du Steenrock, les hommes ont été isolés dans une salle hermétiquement fermée, sous l’oeil de gardiens qui, d’après certains témoignages, étaient extrêmement stressés. C’est vrai qu’être enfermé dans une salle avec une quarantaine d’hommes à qui on enlève toute possibilité de s’exprimer, de circuler c’est stressant! Ils ne pouvaient donc pas ouvrir les cages ?
« Lors de la manifestation Steenrock, beaucoup de détenus ont été mis au cachot, d’autres ont été confinés dans des pièces fermées. Tout a été fait pour éviter le contact avec les militants rassemblés devant le centre. Tout a été fait pour contrôler , surveiller les détenus et éviter qu’ils ne s’expriment. Le rôle de flic étant assuré par les gardiens prêts à mater la moindre protestation, la plus petite opposition. Les rencontres avec les parlementaires étaient surveillées, écoutées de près par les gardiens. »
“Un homme arrivé le 5 mai au 127 bis a tout de suite été mis au cachot “pour sécurité” de la nuit du 5 mai jusqu’à la fin du Steenrock »
Beaucoup désiraient s’exprimer au téléphone durant le Steenrock, certains ont pu s’exprimer par téléphone. Ceux-là ont été transférés dans un autre centre le jour même ou le lendemain matin.
Du côté des femmes, très peu de contacts. Vraisemblablement, elles ont été encore plus isolées et dans l’impossiblité de nous contacter.
Des parlementaires sont entrés dans le centre et ont pu discuter avec certain(e)s des détenu(e)s. On attend leurs réactions.
A noter que les détenus ont, depuis le Steenrock et les actions d’activistes durant les monologues de Théo Francken à Gent et à la VUB, l’interdiction de nous téléphoner sous peine de sanctions.
Caricole
Au départ, les détenus sont tendus. Ils ont été témoin la veille du Steenrock de l’arrestation éxtrêmement violente d’un ami par dix policiers de la police fédérale.
Appel à 8h50 le 05/05:” Les gens hurlent et pleurent dans le centre, ils sont venus prendre Emmanuel K.” “Ils ont dit tu dois partir aujourd’hui !” EK n’était pas prévenu, aucune information préalable concernant une expulsion, il répond donc qu’il ne comprend pas et qu’il ne partira pas. La police fédérale arrive “ils l’ont jeté sur le sol dans sa chambre pour le neutraliser, ils l’ont menoté et emmené rapidement”. Ils étaient dix policiers à l’intérieur du centre, ils nous ont tous dit de sortir de nos chambres”.
Les détenus sont traumatisés : “c’est une petite partie de chacun d’entre nous qu’ils ont prise aujourd’hui”.
“Un gardien a fondu en larmes, il s’est excusé.”
“Ici c’est le chaos, l’enfer ce matin. Une dame criait criait, elle est tombée par terre, elle a été emmenée à l’infirmerie.”
“Ils ont dépassé les limites aujourd’hui !”
“Quand ils m’ont demandé de sortir de ma chambre, moi j’ai dit : “si vous allez faire quelque chose de légal, pourquoi je devrais sortir ?” je n’ai pas eu de réponse et on m’a fait sortir.”
“Tout le monde criait : vous allez le tuer, vous allez le tuer.”
Puis le nettoyage le même jour pour la visite des parlementaires:
“Ils ont fait le grand ménage au Caricole en cette fin de semaine : une société est venu tout nettoyer, on n’a jamais vu ça, ils ont nettoyé partout, même le gazon est coupé !”
4 parlementaires sont entrés au Caricole durant le Steenrock :
« Une femme a été empêchée de voir les parlementaires car elle ne va pas bien du tout, sa situation semble avoir été cachée : les gardiens l’ont suivie toute l’après midi, elle est surveillée comme le lait sur le feu, ses mouvements sont contrôlés pas à pas.”
“Les parlementaires ont vu plus ou moins dix-sept personnes, je crois. Les gardiens ne les ont pas quittées des yeux.”
Témoignage d’un Guinéen expulsé le 11/05, lu en partie aux parlementaires lors de la visite et qu’il aurait voulu diffuser. “Je suis de nationalité guinéenne et je suis détenu au centre Caricole depuis presque 2 mois et demi. Je suis très gravement malade et après un examen médical, le docteur du centre a confirmé que j’ai la maladie Drepanocytose. Après la consultation le lundi 26 avril, j’ai reçu une ordonnance qui précise que je dois prendre des médicaments spécifiques. Mais malgré tout cela, ma santé ne s’améliore toujours pas. J’ai fait plusieurs crises ici au centre à cause de ma maladie. Selon mes analyses, il manque ici des compétences et du matériel adéquat pour soigner les gens. Je ne fais que perdre du poids et je maigris, tout ce que je mange, je le vomis. Le personnel du centre Caricole blague avec ma santé ! Malgré mon état, ils veulent me rapatrier. Je demande secours aux bonnes volontés et aux associations. Merci.” Un vol avec escorte était prévu pour lui ce 11/05, puis a été annulé car “not fit to fly”(pas en état de prendre l’avion). Le médecin du centre a modifié le certificat et a accordé le “fit to fly”. Il a été expulsé avec escorte vers la Guinée.Le personnel du centre est dégouté (sic) !
Les parlementaires ont découvert dans le centre Caricole des personnes démunies et incapables de se défendre, souvent sans avocats. Certains étaient sidérés ! Ils ont découvert huit Palestiniens de Gaza et quatre Vietnamiens (trois femmes et un homme), victimes de trafique d’êtres humains d’après les informations recueillies. Ils ont aussi découvert plusieurs Congolaises , vivant en Belgique parfois depuis des années et que la police est venue chercher à leur domicile au petit matin, il y a plusieurs semaines.
Dans tous les centres fermés les détenus sont fachés, furieux, tristes, malheureux, déprimés, fatigués, découragés.
Ils sont soumis à une répression aveugle et traités comme beaucoup nous disent “comme des bêtes”. Ils se font expulser manu militari vers leur “pays d’origine” sans état d’âme.
Des enfermements incompréhensibles
“C’est pas mon choix d’être illégale”
“Ils veulent me tirer vers le bas, je le sens. Pourquoi il me garde ici, je ne veux pas rester en Belgique moi, je veux juste rentrer en Italie. J’avais un titre de séjour en Italie”
« C’est quoi ça ? Je suis venus ici pour travailler et envoyer de l’argent à mes parents, vieux et très pauvres. Je suis propre, claire et nette. C’est quoi ça? Pourquoi on m’enferme?
“C’est pas légal, c’est pas la démocratie, c’est injuste, je suis en colère!”
“Ici c’est comme un cimetière, on meurt petit à petit. Les gens souffrent….”
«Je veux bien retourné dans mon pays, c’est pas la catastrophe mais je ne veux pas me séparer de mes enfants »
“On attend. On ne sait pas ce qu’ils vont faire avec nous
On ne compte plus le nombre de détenus en grève de la faim dans les divers centres, on ne compte plus les tentatives d’évasion, les tentatives d’émeutes, les mouvements de solidarité dans les centres.
Les détenus ne comprennent pas ces enfermements “par ce que demandeur d’asile, demandeur de régularisation, malade, demandeur de vie digne et de droits”.
Et nouvelle du jour 14/05/2017: 3 nouveaux centres fermés vont être créés pour NOTRE sécurité, en d’autres mots “Ils sont TOUS dangereux” dixit Francken
Madame J va subir sa deuxième tentative d’expulsion sous escorte ce lundi 08/05/2017
Elle est Camerounaise, vit en Belgique depuis 2005. Elle avait obtenu une régularisation sur base d’un travail, puis faute d’embauche de son futur patron a perdu cette régularisation. Elle a ensuite fait une demande de cohabitation avec son ami qui a été refusée. Vu son état de santé défaillant (lésion cérébrale d’origine inconnue) elle a refait une demande de régularisation 9 ter qui lui a également été refusée.
Elle a été arrêtée dans le train à Libramont lors d’un contrôle d’identité le 22/02/2017 et est depuis au centre fermé 127bis à Steenokkerzeel
Elle va subir une deuxième tentative d’expulsion sous escorte, lui a-t-on annoncé , ce lundi 08/05/2017. Elle ne veut et ne peut pas partir. Sa vie dit elle est ici.Elle nous demande de l ‘aider à résister à cette expulsion
Son vol sera SN 351 vers Douala (Cameroun) et Yaoundé à 10 h40 ce lundi 8/05/2017
Rendez vous à l’aéroport à l’enregistrement des bagages ce lundi à 08h40 pour expliquer aux passagers sa situation et/ou campagne de fax, appel et mail aux responsables des ces expulsions sans sens
Brussels Airlines (demandez à ce que que votre message soit transmis au Commandant de bord)
Appel à 8h50, les gens hurlent et pleurent dans le centre, ils sont venus prendre Emmanuel K. “ils ont dit tu dois partir aujourd’hui !”. EK n’était pas prévenu, aucune information préalable sur une expulsion, il répond donc qu’il ne comprend pas et qu’il ne partira pas. La police fédérale arrive “ils l’ont jeté sur le sol dans sa chambre pour le neutraliser, ils l’ont menoté et emmené rapidement”
Les détenus sont traumatisés !
“un gardien a fondu en larmes, il s’est excusé”
“ici c’est le chaos, l’enfer ce matin. Une dame criait criait, elle est tombé par terre, elle a été emmenée à l’infirmerie”
Emmanuel devrait être expulsé sur le vol Brussels Airlines SN241 de 12:15 pour Freetown – encore une fois la compagnie se fait complice de cette violence d’état.
Emmanuel est victime depuis des mois d’un absurde et inhumain acharnement de la part de l’Office des étrangers. Son histoire a été dénoncée par la presse, ce qui a irrité les autorités, habituées à persécuter dans l’ombre les personnes étrangères en séjour dit illégal.
Les seuls actes illégaux dans cette histoire sont ceux commis par la Belgique: détention d’un demandeur d’asile, traitements inhumains et dégradants, non assistance à personne en danger, tentative d’expulsion sans préavis.
Que peut-on faire pour Emmanuel? Nous avons été alertés trop tard pour organiser une action à l’aéroport, mais inondons de mails, fax et coups de téléphone les responsables :
Brussels Airlines (demandez à ce que que votre message soit transmis au Commandant de bord)
Manifestation surprise devant les centres fermés à Steenokkerzeel ce dimanche 30/04/2017
Informations de l’intérieur des centres
Ce dimanche on reçoit un premier appel du centre fermé Caricole : « Y a des manifestants devant le centre qui crient à la liberté » « Y en a beaucoup, c’est super » !
Puis appel du centre fermé 127bis :
Les hommes ne sont d’abord pas trop contents . Ils ont été privés de leur promenade à 15 heures et auraient bien voulu discuter/crier avec les manifestants. Puis les détails :
« C’est terrible madame, ils sont tous avec nous? Je savais pas ».
Puis d’autres détails : “ils sont 40 ou 50. Ils crient fort. Les gardiens ont paniqué à mort “. »Nous essayons de crier avec eux, mais très vite les gardiens ont cadenassé les fenêtres. La police est arrivée après 30 minutes avec des chiens. On sera là pour la manif de Steenrock samedi prochain ! On est avec vous »
Un homme nous téléphone du fond de son cachot d’où il entend les manifestants : il est en grève de la faim depuis 10 jours. « Here it is disgusting, we are not animals.We want freedom »
Du côté des femmes, très très vite les gardiens ont cadenassé toutes les portes et fenêtres, même les toilettes. « On ne peut plus aller faire pipi ». « Ici c’est une prison » . « On voudrait bien participer mais on nous en empêche » !
Après la manifestation tous les hommes étaient sous le choc. Certains pleuraient, un des détenus a pété les plombs et a tout cassé dans les
toilettes. Puis 4 détenus ont tenté de s’évader en coupant les grillages. Très vite les matons s’en sont rendu compte et sont intervenus.
Cinq détenus sont en grève de la faim et pour certains de la soif au 127 bis et plusieurs au centre fermé de Vottem depuis jusqu’à 20 jours
Ce 1/05 et 2/05 7 détenus du 127 bis à notre connaissance ont été transférés dans divers centre.
Le Cercle des étudiants des Sciences Economiques, Politiques et Sociales de la VUB accueillera le secretaire d’État à l’asile et à la migration Theo Francken le mardi 2 mai 2017 à 20h à l’auditoire aula Q à la VUB.
SAUF… si nous participons tous au rassemblement contestataire!
Laissez entendre votre voix : NON à l’exclusion, NON à l’état et à la politique d’asile et de migration raciste de Théo Francken ! Dites NON à la chasse aux migrants, dites NON aux rafles de police et NON à l’enfermement des migrants !
Venez ! RASSEMBLEMENT CONTESTATAIRE MARDI 2 MAI A 19H15 ENTREE AULA Q
VUB, Bd de la Plaine 2, 1050 Bruxelles
Le Cercle des étudiants des Sciences Economiques, Politiques et Sociales de la VUB accueillera le secretaire d’État à l’asile et à la migration Theo Francken le mardi 2 mai 2017 à 20h à l’auditoire aula Q à la VUB.
SAUF… si nous participons tous au rassemblement contestataire!
Laissez entendre votre voix : NON à l’exclusion, NON à l’état et à la politique d’asile et de migration raciste de Théo Francken ! Dites NON à la chasse aux migrants, dites NON aux rafles de police et NON à l’enfermement des migrants !
Venez ! RASSEMBLEMENT CONTESTATAIRE MARDI 2 MAI A 19H15 ENTREE AULA Q
VUB, Bd de la Plaine 2, 1050 Bruxelles
26/04/2017 : Dans une aile du centre 2 détenus pakistanais sont en grève de la faim et de la soif depuis 5 jours. Ils refusent d’être expulsés car ils sont en danger au Pakistan. Ils ont commencé la grève de la faim et de la soif après avoir appris qu’un vol était réservé pour eux. Ils nous demandent de parler de cela, de l’insécurité dans leur pays, et pour l’un des deux d’attaches de longue date en Belgique.
Dans une autre aile du centre, 2 autres détenus sont en grève de la faim depuis 15 jours.
Beaucoup de détenus sont solidaires avec leur action et les soutiennent.
Ils protestent contre
-la détention longue (jusqu’à 8 mois), et pour certains qui veulent retourner dans leur pays, leur maintien en détention pendant des mois!
-le racisme et la maltraitance dans le centre. « Nous ne sommes pas des bêtes », « Dés que tu fais une remarque on te menace de cachot », « Le médecin nous laisse crever. »
-les arrestations illégales : “Nous sommes légaux, PAS illégaux. C’est quoi ça ? Ils m’ont retiré ma carte car je n’avais plus de domicile, d’autres parce qu’ils ont fait de la prison, MAIS nous SOMMES légaux! Moi je vis ici depuis 16 ans et j’ai 2 enfants. Francken (sécretaire d’état à la migration) sort de son chapeau des nouveaux sans papiers! ”
Ce sera lourd, dur et chaud Contre les centres fermés, avec la participation active des détenus https://steenrock.wordpress.com
LOURD d’être témoin de la violence d ‘état qui enferme et expulse, DUR d’entendre les témoignages des détenus, CHAUD avec les groupes de musique militants et engagés qui joueront en solidarité avec la lutte contre les centres fermés !
Dix-neuf Congolais et Guinéens expulsés par vol militarisé depuis la Belgique
Onze Congolais et huit Guinéens ont été expulsés sans incident mercredi matin vers leurs pays d’origine depuis l’aéroport de Melsbroek. Il s’agissait d’un vol conjoint organisé avec la Suisse, la Finlande, la Suède, la Roumanie et la Tchéquie qui chacune, rapatriait également un ressortissant congolais ou guinéen. Le vol fera une première halte en début de soirée à Conakry avant de gagner Kinshasa, a indiqué mercredi l’Office des étrangers.
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Bilan 18/04
Tous sont actuellement en isolement au centre fermé 127 bis sans téléphone : 4 femmes et quelques hommes RDC ou Guinéens. Chiffre aproximatif d’une vingtaine de personnes.
Une femme dont la régularisation 9 ter est en cour
Une femme vivant depuis ses 8 ans en France et ayant ses 3 enfants près de leur père en France
Deux Guinéens isolés hier soir à Vottem ont été transférés au 127 bis, mais pas sans problème ! A Vottem ils ont refusé de monter dans la camionnette : bagarre durant 2 heures d’après les détenus du centre, du sang, des blessures à la tête etc….A L’un d’entre eux la police lui a mis un « casque » et d’après un détenu au 127 bis il est arrivé avec ce casque au centre 127 bis et a été mis en isolement.
« On vient nous chercher comme du bétail qu’on envoie à l’abbatoir »
« Je ne comprends pas. Mon nom est sur tous les médias sociaux et dans les médias au Congo en tant que combattant et on me renvoie la bas. »
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Bilan se 17/04 22 heures
Quelques un(e)s avaient reçu leur ticket pour l’expulsion collective la semaine passé, mais d’autres RDC ou Guinéens non prévenus, sont pris par surprise et amenés au 127 bis.
Bruges : Un homme et une femme ont été amené de Bruges au centre fermé 127 bis ce matin et sont mis en isolement . Ce soir 22 heures 2 femmes qui n’ont pas reçu de ticket sont priées de faire leur bagages pour être transférées au 127 bis. Il y a encore plusieurs femmes RDC et Guinéennes qui ont peur d’être prises par surprise demain
127 bis : 5 hommes (2 Guinéens et 3 RDC) sont priés de faire leur bagage ce soir.
Vottem : 2 autres Guinéens ont été amené par surprise vers le 127 bis et sont en isolement ce jour
Il y a aussi confusion sur les laissez passé : Laissez passé international, Laissez passé délivré par les services secret à Kinshasa, passage d’un membre de l’ambassade RDC à Bruges avec une longue liste de Congolais ?On compte pour le moment 4 hommes guinéens, 4 ou 5 hommes RDC et 4 femmes RDC
Témoignage:
“Je suis la depuis 2010. On m’a dit de m’intégrer, j’ai appris le nl, suivit pleins de cours, pendant 7 ans. J’ai fondé un foyer, Je suis intégré et maintenant on me renvoie”
« faites quelques chose pour nous ! Vous voulez qu’on se fasse tuer ? »
« c’est dingue, elle. a des marques sur tout le corps qui prouve ce qu’elle a vécu. La Belgique est très proche, tout le monde sait très bien ce qui se passe au Congo, il y a des observateurs etc c’est n’importe quoi de renvoyer les gens !”
« ils respectent pas les lois,nous sommes une goutte dans l’océan »
« Pourquoi ils nous donnent un Laissez passé international ? »
« Il y a des troubles partout au Congo.Et on nous renvoie la bas ? »
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VOL spécial RDC et Guinée ce 19/04/2017
Nous apprenons qu’un vol probablement Frontex est organisé vers la Guinée et la RDC ce mercredi 19/04/2017 au départ de l’aéroport militaire de Melsbroek.
Plusieurs Congolais(e)s/ Guinéen(e)s, enfermé(e)s depuis plusieurs mois dans nos centres fermés ont reçu leur « ticket » pour ce vol collectif .
Itinéraire du vol :
Départ du vol mercredi 19/04 aéroport militaire de Melsbroek 10h30 –—- Conakry 17 h10 puis arrivée à Kinshasa dans la nuit .
Tranfert des personnes de Bruges mardi vers 127 bis/Caricole
Parmi les expulsés, plusieurs femmes résidant en Belgique depuis parfois plus de 10 ans, une femme résidant en France depuis plus de 20 ans ou elle a 3 enfants, et plusieurs hommes opposants RDC.
13/04/2017 Emmanuel, un jeune Sierra Leonais a déjà subi de multiples tentatives d’expulsion vers la Chine (le pays ou il a transité) et vers le Sierra Leone (son pays d’origine). Il a même été emmené de force une fois au Sierra Leone – 2 jours à dormir à même le sol dans l’aéroport- et en Chine où il est resté plus de 24h dans l’aéroport sans boire ni manger.
La dernière tentative a été extrêment violente (14 policiers) et il en garde encore des séquelles.
Emmanuel appelle à l’aide pour empếcher cette expulsion car au Sierra Leone il est en danger de mort violente.
“Si je retourne là-bas, ils vont me trouver et me tuer”. “Les gens du village (qui font partie de la société secrète de l’ethnie à laquelle il appartient) veulent ma peau”. “Je suis très inquiet, madame, cette tradition me détruit” “Ma mère, la seule personne en qui j’ai confiance, est vielle. Elle a peur”. S’il vous plait, madame, aidez-moi à sauver ma vie”.
Vol Brussels Airlines SN 241 pour Monrovia/Liberia avec escale à Freetown/Sierra Leone de 12h15 le vendredi 14/04/2017
Rendez vous à l’aéroport de Zaventem ce 14/04/2017 à 10 heures pour prévenir les passagers !
Son vol SN 241 Monrovia, 12h15
Soyons efficaces !
Pour exprimer votre dégoût aux responsables, téléphonez,envoyez vos courriels, fax et lettres de protestation à:
Brussels Airlines (et demandez à ce que que votre message soit transmis au Commandant de bord)
Email :customer.relations@brusselsairlines.com
Fax= 027233599 / 02/7238496 / 027534931
Tél 078 188889 / 027232345 /027232362
LA LUTTE CONTINUE…SOLIDARITE….NOUS NE NOUS LAISSERONS PAS FAIRE!
Rassemblement à l’office des Étrangers ce 10 avril 2017 13H30 pour exiger la fermeture des centres et l’arrêt des expulsions
COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA COORDINATION DES SANS PAPIERS
SUR LES ARRESTATIONS EFFRENEES DES SANS-PAPIERS
C’est avec une grande colère et une profonde indignation que la Coordination des sans-papiers a appris l’arrestation de 31 personnes sans papiers à Ixelles. Arrestations réalisées à l’issue d’une mission de contrôle de la police menée le mardi 28 mars dans les transports en commun bruxellois alors que ce même jour, la CSC, la FGTB et la Coordination des travailleurs sans papiers manifestaient en début d’après-midi pour dénoncer l’exploitation dont sont victimes les sans-papiers dans de nombreux chantiers à Bruxelles et plus particulièrement dans le cadre de la mise à 4 voies de la station Arts-Loi.
La police fédérale a argué que cette action avait pour but de réduire davantage encore la criminalité dans les transports en commun bruxellois et de renforcer le sentiment de sécurité des usagers. Ce n’est pas parce qu’une mission de contrôle est légale qu’elle est pour autant légitime. Le choix de la date et du lieu de contrôle n’est pas anodin, il dénote clairement la traque effrénée des sans-papiers.
C’est avec la même colère et la même indignation que nous avions appris la même chose en ce qui concerne l’arrestation de nos deux camarades Medoune Ndiaye et Malik Ball, militants emblématiques et dévoués du collectif de la Voix des Sans-Papiers.
La Coordination des sans-papiers estime que le vase de la cabale contre les sans-papiers déborde. L’indifférence des Belges face à cette dérive jusqu’au-boutiste de Theo Franken nous écœure. Theo Franken a bâti sa politique d’asile et de migration sur des préjugés et de la paranoïa. L’amalgame entre immigration et terrorisme a pris trop d’ampleur au sein du gouvernement qui, trop facilement, fait le lien entre sans-papiers, criminels et terroristes. Des milliers d’arrestations de personnes innocentes se multiplient dans la rue, au hasard. Ces arrestations se font parfois par la ruse à l’Office des étrangers et sont suivies de détentions dans les cinq centres fermés de la Belgique. L’obsession et son obstination à l’enfermement et sa conduite pleine de mépris à l’égard des migrants devraient faire bondir d’indignation tous les Belges. Le traitement fait aux immigrés, aux sans-papiers est une raison de s’indigner.
La Coordination des sans-papiers appelle à un grand rassemblement d’indignation devant l’Office des Etrangers ce lundi 10 avril à 13h 30 pour dénoncer la vague des arrestations et demander la libération de Medoune Ndiaye et Malik Ball.
Coordination des Sans papiers de Belgique
Serge 0493 291 974, Romina 0479 772 317, Mamadou 0493 995 444
Udate 07/04: Le vol a été annulé suite à une nouvelle demande d’asile. Il a fait un aller retour Merksplas-127 bis-Merksplas et n’a pas été présenté à l’aéroport : ““Merksplas – 127 bis – Merksplas- Tout ce va est vient, c’est le stress, j’ai mangé avec les yeux, l’appétit est coupé !”
Ce jour sa demande d’asile a été rejetée par l’office de étrangers!
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Mohamed Sofiane a 37 ans, d’origine algérienne, il est détenu depuis 5 mois au centre de Merksplas, appelé par les détenus le « Guantanamo flamand » ! Il a été arrêté alors qu’il faisait ses courses, “je suis rentré dans un magasin et devant tout le monde alors que je faisais mes courses ils m’ont embarqué. C’est pas normal, je suis pas un terroriste “.
Gravement touché aux jambes lors d’un accident de voiture, Mohamed se déplace avec des béquilles, son état de santé nécessite un encadrement strict et une opération urgente. Pourtant dans le centre, personne ne juge pas nécessaire de poursuivre le traitement que le dossier médical prescrit : les rendez-vous médicaux et les opérations prévues sont systématiquement annulées ! Cinq mois de détention dans la douleur, pendant lesquels on lui répond toujours la même chose “c’est pas urgent ! tu es normal “. Mohamed se fatigue ” Ici c’est comme un cimetière, on meurt petit à petit. Les gens souffrent….”.
Aujourd’hui, devant la décision de ne pas lui accorder le droit de séjourner en Belgique, c’est l’incompréhension totale ! C’est ici qu’il a construit sa vie, qu’habite sa mère et sa soeur dont il est très proche, il n’a plus aucune famille, aucune attache en Algérie où il refusera de retourner.
Le vol d’expulsion de Mohamed est prévu ce vendredi 07 avril à 15h à Zaventem
RENDEZ VOUS A 13h DEVANT LE COMPTOIR D’ENREGISTREMENT du Vol AH 2063 15 heures vers Alger
Si ne vous pouvez pas être présent vous pouvez quand même inonder les fax et tél, mail aux responsables de ces déportations :
Harcèlement par fax, appel et mail
Du consulat d’Algérie qui doit délivrer un Laissez passer pour permettre l’embarquement de sur ce vol
Je voulais simplement me présenter d’abord. Je m’appelle Masamuna Keko. J’habite Schaerbeek. Ça fait maintenant 6 ans et demi que je suis là.
Le 28 novembre 2016 ils sont venus à la maison, 3 policiers (2 hommes et 1 femme). Ils m’ont dit « on est venu pour te prendre ». J’ai demandé pourquoi ? Ils ont répondu « ils vont te dire ça là-bas au commissariat ».
On est partis avec eux jusqu’à Schaerbeek, je n’avais pas compris, mais avant de partir je voulais me changer parce que j’étais simplement en culotte, je suis entré dans ma chambre, le policier m’a suivi dans ma chambre. J’étais nu pour me changer, ils sont restés là, je leur ai demandé de sortir parce que j’allais me changer mais ils sont restés là.
Une fois que j’étais prêt ils m’ont mis les menottes. J’ai demandé pourquoi ? Je n’ai pas volé, je n’ai rien fait ! J’ai tendu les mains et on m’a mis les menottes. On est partis à Evere. Là on a pris les empreintes etc. On est partis à la gare du Nord et là on m’a directement mis au cachot. J’ai fait plus de 2 heures là-bas puis on m’a appelé et on m’a dit que j’allais au centre fermé de Bruges le 28 novembre.
On m’a amené ici. Je suis resté ici pendant 3 mois et demi, depuis le 28 novembre. J’ai demandé mon 3ème asile. Le 1er je l’avais demandé en 2010, le 2ème je l’ai demandé ici, le 3ème je l’ai demandé ici aussi, c’était le 21 février 2017, donc j’attends la réponse.
A ma grande surprise, le 21 mars, l’assistante sociale m’a appelé, et on m’a dit monsieur on m’a donné le ticket, “le 24 mars vous devez rentrer au Congo“. A partir de 16 h on m’a mis dans un cachot, de 16h jusqu’à 6 h du matin.
C’est la 1ère fois qu’on essayait de t’expulser ?
Oui c’était la première fois. Vers 6 h du matin les chauffeurs sont venus me chercher et à l’aéroport là-bas on m’a mis dans un cachot avec des gardiens, là on m’a mis dans un cachot et les policiers m’ont dit “aujourd’hui tu vas au Congo“.J’ai dit non je ne peux pas aller au Congo comme ça parce que j‘avais demandé l’asile, je ne peux pas partir comme ça, parce que je n’ai pas eu la réponse.Ils m’ont dit qu’ils avaient appelé l’Office des étrangers et que dans une heure on allait avoir les résultats.
J’ai dit : C’est pas comme ça ! Il faut d’abord une réponse puis préparer le voyage ! Vous, vous commencez d’abord par préparer voyage et vous attendez la réponse après !!
Ils ont dit “alors là nous on ne sait pas, mais toi aujourd’hui tu vas dormir au Congo“.
On m’a demandé de me déshabiller, on m’a enlevé la salopette et je suis resté avec le slip mais ils voulaient aussi que j’enlève le slip. Ils étaient 4 hommes et 1 femme, j’ai enlevé le slip. On ma dit qu’il fallait que je me baisse à 30 cm, je me suis baissé et relevé 2 fois.
« Ok ça va maintenant on va y aller ». Ils ont pris une ceinture pour m’attacher. J’ai demandé pourquoi une ceinture ? Je ne suis pas un voleur ni un criminel ! Depuis que je suis en Europe c’est la première fois que je pars au commissariat.
Ils m’ont dit qu’ils allaient me ligoter, j’ai dit non je ne pars pas, ils ont dit “maintenant tu vas voir“…
Ils sont venus à 8, ils ont commencé à me frapper dans le cachot, ils m’ont mis par terre, ils ont commencé à me frapper, surtout la femme-là, elle m’a presque étranglé.Ils ont mis la ceinture, le scotch, ils m’ont bien ligoté et ils m’ont porté jusque dans le bus comme un animal et puis on est partis jusqu’au pied de l’avion, derrière ils ont mis les escaliers, je ne bougeais pas, j’étais vraiment ligoté ils m’ont porté, ils étaient à 6, ils m’ont porté comme un sac, comme un cadavre jusqu’à l’avion. On est rentrés dans l’avion, il n’y avait personne dans l’avion, ils m’ont assis au dernier siège deux côté de moi à gauche et deux à droite, deux devant moi et la femme à côté de moi.
Maintenant tu vas aller au Congo et quand on va arriver on va t’aider, on va te faire sortir à l’aéroport, et on va te déposer à 500-600 mètres. J’ai dit « vous dites que vous allez m’aider, mais me laisser 500 mètres, alors que je suis en danger ! » Si je n’étais pas en danger vous me laisseriez à l’aéroport, comme ça je sors etc. donc vous savez que je suis en danger ! Je vous dis que je suis en danger, moi je suis un combattant, on me voit partout.
Et dans l’avion
Arrivés dans l’avion ils m’ont dit « monsieur mets-toi là, on te met là comme ça, sois calme. Quand on va arriver au Congo, on va t’encadrer jusqu’à la sortie et puis on va t’aider, on va t’amener jusqu’à 500 km on va te déposer. »
J’ai dit : « Moi je vous dis que j’ai des problèmes là-bas au Congo ! Si j’arrive là-bas on va me faire du mal, on va me tuer. Mais vous ne me croyez pas. Pourquoi vous me dites que si on arrive là-bas vous allez m’encadrer et me déposer à 500 km ? J’ai des problèmes là-bas. Si je n’avais pas de problèmes pourquoi vous alliez m’escorter jusqu’à 500 km ? »
Je suis resté calme parce qu’il n’y avait personne dans l’avion, j’étais seul avec 5 policiers. Je suis resté calme et quand les gens sont venus, j’ai vu qu’il y avait beaucoup de gens, j’ai commencé à crier et tout le monde a commencé à crier et à se chamailler avec les policiers.
Puis 2 hôtesses sont venues et ont dit que le pilote a dit qu’il ne pouvait pas décoller, que je devais descendre. Ils m’ont fait descendre de l’avion.La femme, la policière, a détaché les scotchs que j’avais aux jambes, elle a tout ouvert et ceux qui étaient dans mes mains étaient restés. On m’a dit « on va descendre ».
On descend dans les escaliers, un des policiers m’a dit « tu vois ce que tu as fait ? Maintenant tu vas voir ce que je vais te faire. .. »
On est entrés dans le bus, il a commencé à me frapper dans les côtes, j’étais comme un colis, on est arrivés en haut près du cachot, il m’a donné un coup de pied dans les fesses ça m’a touché là où on m’avait fait une opération, ça fait trois ans, c’est gonflé. J’ai vraiment très mal. Je suis resté là pendant 45 minutes comme ça et puis les gens de Bruges sont venus me chercher.
01/04/2017 :Nous apprenons de 2 sources différentes qu’un vol militaire vers la République Démocratique du Congo (RDC) serait prévu dans les jours/semaines qui viennent. Nous avons connaissance d’une quinzaine de congolais(e)s enfermé(e)s actuellement dans des centres fermés, dont 7 femmes !!
Ces vols sont organisés par des pays européens ou “Frontex la belle” (agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l’Union européenne) dans le secret total. Ils sont accompagnés lors des arrestations, des détentions et des embarquements, de violences systématiques et avérées à l’encontre des personnes expulsées, selon divers témoignages concordants.
La mobilisation policière militaire est démesurée pour l’expulsion de personnes, dite récalcitrantes voire qualifiées de criminelles. La majorité des personnes enfermées actuellement ont déjà subi plusieurs tentatives d’expulsion auxquelles elles ont résisté. Ces tentatives étaient accompagnées de violences graves perpétrées par les forces de police. La plus grande partie de ces personnes que l’OE tente d’expulser ont déclaré à plusieurs reprises, haut et fort qu’elles ne pouvaient et ne voulaient pas retourner dans leur pays. La majorité sont effectivement des opposants et risquent des traitements “de faveur” et un accueil risqué à l’arrivée.
Peut-être est-ce un début d’application de la récente recommendation de la Commission européenne qui “indique que
la politique de retour doit se faire en suivant une stratégie mobilisant l’ensemble des moyens susceptibles « d’accroître sensiblement le taux de retour », au sein d’une « organisation rationalisée et bien intégrée des compétences pluridisciplinaire au niveau national ».
A ce niveau national, il s’agit d’abord, pour la Commission, de la participation des services répressifs, de l’autorité judiciaire, et même des services médicaux-sociaux. Selon la Commission, il faut que les services de l’immigration soient disponibles « 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ». http://www.editions-legislatives.fr/content/politique-de-retour-la-commission-r%C3%A9clame-un-durcissement-sans-pr%C3%A9c%C3%A9dent
Un “vol spécial” vers la RDC précédent avait eu lieu le 02/12/2016 avec 12 ressortissants Congolais
Message de la compagne d’un expulsé: “Mon compagnon vient d’être expulsé au congo, cargo militaire, 12 expulsés encadrés par plus de 20 policiers comme de vrais danger. Menotté de 6h à 11h : pourquoi on ne sait pas. Arrivé au congo, de 19h à 23h discussion pour éviter la prison et comble de tout, un tenant lieu de passeport pas signé par lui! Une atrocité! Son fils de 4 ans est maintenant sans papa et le bébé à venir aussi ! Merci Theo Franken d’avoir brisé des familles et un homme perdu sans aucun repère dans un pays qu’il ne connaît pas ! Je suis brisée ”
Update 24/03/2017 16 heures:
Parti a 6h 30 du centre, il téléphone a 14h à son retour au centre: “Quand tu me verras tu va pleurer “.
Arrivé à l’aéroport il y avait 5 hommes et 1 femme de la police fédérale :”J’avais une lame sur moi que j’ai avalé parce que je veux pas retourné au Togo. Ils m’ont dit “comme ça tu peux crever au Togo”.
Le sang est sorti de sa bouge et a coulé sur ses vêtements, les policiers lui ont retiré ces vêtements pour effacer toutes les traces: “ils ont cachés mes habits, je sais pas où”.
“Le sang continuait à couler, je le gardais dans ma bouche et dans l’avion j’ai crié Au secours Au secours et le sang est sorti”. Lorsqu’il crie, les policiers lui écrasent le cou. “Ils fermaient en même temps ma bouche et en même temps mon nez…j’étouffais”.
Un jeune homme se lève et dit “Vous allez le tuer”
Il y a du bruit, B. est à moitié inconscient, le commandant arrive et dit “je ne peux pas le prendre”.
On le sort de l’avion, une voiture arrive “ils m’ont jeté dedans avec force”, B. demande “vous voulez me tuer ?”, un policier lui donne un coup de coude et lui dit: “C’est pas terminé ! quand tu reviendras, tu verras ce que ça va donner”
“J’oublierais jamais ça de ma vie”.
Ses bagages son partis au Togo, plus de tel, plus de vêtements etc.
B. a été arrêté à Zaventem en décembre 2016. Originaire du Togo, il était en transit à Zaventem pour échapper aux persécutions qui lui sont infligées dans son pays. Son crime ? Son orientation sexuelle. B. est homosexuel. Au Togo il risque 3 ans de prison « Pour les autorités de mon pays, c’est un esprit maléfique qui anime une personne et pour s’en débarrasser, il faut le bastonner ou l’emprisonner ».
En Belgique, c’est donc une protection qu’il est venu demander. Comme réponse, il a déjà reçu son premier ticket d’expulsion, le CGRA ne croit pas en son homosexualité : « Le Commissariat général souligne que vous n’avez pas été dans la mesure de le convaincre » ont-il lancé dans la procédure de recours. Si on inversait l’exercice, comment feriez-vous pour prouver votre hétérosexualité ?
Son témoignage ici : http://www.gettingthevoiceout.org/je-prefere-mourir-ici/
“Je préfère mourir en prison en Belgique que devoir repartir au Togo”
“S’ils me rapatrient au Togo c’est comme s’ils amenaient un animal à l’abattoir”
Le 15/03/2017 il a fait une tentative de suicide en avalant une lame de rasoir. Il a été amendé à l’hopital , puis est resté en observation à l’infirmerie du centre pendant une semaine.
L’Office des Étrangers persistent. Ils vont tenté à nouveau de l’expulser ce 24/03/2017. Il a été mis au cachot ce 23/03 dans le centre . Vu son état psychique et physique nous sommes des plus inquiet sur cet isolement et cette expulsion
Rendez vous à l’aéroport de Zaventem ce 24/03/2017 à 9 heures pour prévenir les passagers !
Son vol 11h05 Lomé SN 277
Soyons efficaces !
Pour exprimer votre dégoût aux responsables, téléphonez,envoyez vos courriels, fax et lettres de protestation à:
Brussels Airlines (et demandez à ce que que votre message soit transmis au Commandant de bord)
Email :customer.relations@brusselsairlines.com
Fax= 027233599 / 02/7238496 / 027534931
Tél 078 188889 / 027232345 /027232362
22/03/2017: Il arrive en Belgique début décembre 2016 et demande l’asile, étant persécuté dans son pays, le Sierra Leone, en tant que chrétien. Il est transféré au centre fermé Caricole.
Le CGRA ne le croit pas et l’Office des Étrangers veut à tout prix l’éloigner :
18/12/2016: Tentative d’expulsion vers la Chine, pays où u il avait fait escale. Il refuse.
28/02/2017: Expulsion vers Peking: la Chine ne veut pas de lui, faute de documents, et il est renvoyé vers Bruxelles
10/03/2017: Expulsion vers le Sierra Leone: il reste 2 jours à l’aéroport de Free town (Sierra Leone) puis est refoulé vers la Belgique car il n’a pas de documents
16/03/2017: Tentative d’expulsion forcée vers la Chine: il résiste
19/03/2017: Tentative d’expulsion forcée vers le Sierra Leone: il résiste
21/03/2017: Tentative d’expulsion forcée vers la Chine : tabassé par 10 policiers de la police fédérale au commissariat de l’aéroport. La compagnie aérienne refuse de l’embarquer vu son état (ensanglanté). Il est ramené au Caricole….
Il dit “ils vont me tuer de cette manière-là.”
Il raconte “qu’à chaque (tentative d’) expulsion, à l’aéroport,il est enfermé, complètement nu, dans une petite pièce fermée à clé. On lui permet de se rhabiller uniquement pour monter dans l’avion ou lorsqu’il est ramené au Caricole”
“Ce n’est plus mon corps. 4 mois que je suis enfermé. Je ne suis pas un criminel. Je n’ai commis aucune crime ou délit. Je suis seulement venu pour demander l’asile. Je n’oublierai jamais ce qu’ils m’ont fait. Je veux qu’ils m’écoutent. Je suis un être humain. Ils ne savent pas quoi faire avec moi. Ils sont en train de me tuer lentement. Dieu est mon témoin. Je ne peux pas dormir. Je marche.
Tout le monde dit que je suis un homme bon. Le pilote (de l’avion qu’il a pris pour le Sierra Leone) a dit “je peux voir que vous êtes un homme bon”. Les employés du Caricole ressentent de la pitié pour moi.”
Bonjour,
Mardi 14 mars 2017, j’ai été arrêté à l’aéroport de Charleroi Sud en raison d’un dépassement de séjour (90/180,clause non indiquée sur ma vignette et que j’ignorais malheureusement). On m’a conduit en centre fermé comme un criminel. Honte aux autorités belges, honte au peuple belge!
Je suis resté enfermé 36h. J’ai voulu payer mon billet d’avion pour repartir chez moi le plus vite possible, mon vol était normalement prévu le samedi 18 mars 2017. Cependant, après avoir discuté avec l’assistant social j’ai lui ai demandé de me faire rapatrier le plus vite possible vers n’importe quelle ville du Maroc. Ca reste chez moi et ça ne me dérange pas du tout d’y aller et ce dans n’importe quelle région.
La maltraitance de vos flics, leur façon de parler et d’auditionner m’ont fait mal. A vrai dire ils prennent les gens pour des criminels. Ca ma fait monter la tension jusqu’à 15,5, jusqu’à 16,5 le 2ème jour et 18 le 3éme jour! L’un de vos collègues était présent le temps de la prise de ma tension. En ce moment je suis chez moi et je n’arrive toujours pas à avaler cet événement. J’ai au moins un toit, mon pays n’est pas en état de guerre.
Le grand problème ce sont les demandeurs d’asile qui sont en train de souffrir mentalement et psychologiquement voire physiquement. J’ai discuté avec eux et je pense que l’Etat belge ou l’Office des Etrangers est en train de faire naître une haine sans limite; voire peut-être créer des terroristes sans le savoir. Les gens ne dorment pas, ne mangent pas, leur seul souci est d’être libéré et d’avoir une vie meilleure que celle qu’ils ont laissée derrière eux.
Pour terminer , je dirai que personnellement, je vais essayer de ne plus jamais de ma vie poser un pied sur votre territoire.
J’ai oublié de dire qu’il avait aussi des personnes âgées: une femme de 70 ans et une autre de 57 ans, diabétique en plus. Il y avait aussi un gars de 17 ans, puis un gamin de 8 ans.
Update 17/03/2017: Il est toujours à l’infirmerie du centre. Il avait avalé une lame de rasoir et est tombé sur la tête . Il avait été amené à l’hôpital pour un contrôle puis ramené au centre. Il a encore très mal de tête et à la gorge. La lame de rasoir n’a pas, semble-t-il, été retrouvé Et serait “dans son estomac”. Nous cherchons désespérément un médecin extérieur qui pourrait aller le voir!
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15/03/2017: Epuisé physiquement et psychologiquement par un enfermement de plus de 3 mois en centre fermé, il a dû faire face au CGRA et le CEE qui est resté sourd à ses appels au secours. Son témoignage du 01/03 http://www.gettingthevoiceout.org/je-prefere-mourir-ici/
Ses appels ne pouvaient pourtant pas être plus clairs: “Je préfère mourir en prison en Belgique que devoir repartir au Togo”, “S’ils me rapatrient au Togo c’est comme s’ils amenaient un animal à l’abattoir ! ”. Pour toute réponse l’administration s’était réfugiée derrière un “ les éléments concernant votre homosexualité ne sont pas convaincants, il y a un manque de cohérence….”
Terrifié aussi par toutes ces tentatives de manipulation et ces menaces à peine déguisées lorsqu’on lui montre des vidéos d’expulsion forcées en lui disant que “c’est dangereux pour lui et qu’il ferait mieux d’accepter un retour “volontaire”, qu’il est encore temps”.
C’est dans ce contexte ce 14/03/2017 que ne voyant plus aucune issue il a tenté de mettre fin a son calvaire ……..
Ce 15/03 il est toujours à l’infirmerie du centre caricole.
Combien de temps va-t-on encore tolérer cette souffrance organisée par les instances responsables?
Batha a été retrouvé mort dans une cellule d’isolement, ce jeudi 02/03/2017 dans le centre fermé de Vottem. Il y avait été placé plus de 36 heures avant, parce qu’il s’était tailladé le cou avec une lame de rasoir. D’après les informations rassemblées, il n’aurait vu aucun médecin……….
« Mort naturelle » dit le médecin légiste ……
« La cellule pleine de sang » dit un travailleur du centre….
Il saigne, seul dans une cellule, goutte à goutte pendant des heures……
Le corps se vide de son sang….goutte à goutte…..
Le rythme cardiaque et le rythme respiratoire s’accélèrent afin d’améliorer l’afflux d’oxygène vers les organes vitaux ……
Sa tension baisse…..
Ses organes reçoivent de moins en moins d’oxygène……..
Les cellules de son cerveau meurent……
Le collapsus se prépare. …..
Ses poumons font des efforts pour continuer…..
Il n’arrive plus à respirer…………
Les muscles du cœur manquent d’oxygène et le coeur s’arrête……..
À l’extérieur, de grandes barrières, des grilles à perte de vue, des parlophones tous les 3 mètres, des fenêtres cadenassées par des vis. A l’intérieur, des innocents nés avec les mauvais papiers ou dans le mauvais pays. L’entrée au centre fermé a de quoi en rebuter plus d’un. Vision idyllique d’un Etat qui entend faire de sa politique migratoire une politique répressive, inhumaine, conditionnée par la peur. Ses détenus appellent ça « la prison douce » ou le « Guantanamo avancé », c’est selon. Mais c’est bien de conditions carcérales dont il s’agit : “Ici on est enfermé dans la chambre de 23h à 7h, on ne peut pas toucher les vitres sinon l’alarme se déclenche, on n’a pas d’interrupteur; c’est eux qui décident quand on éteint les lumières, c’est dur”.
Alors que les politiques migratoires sont de plus autoritaires et exclusives, au centre, les tickets de départ se multiplient, les aller-retour vers l’aéroport n’en finissent pas, c’est la valse aux expulsions. S’ils ont tous pour socle commun les barrières du centre fermé, les détenus ont chacun une histoire singulière : des persécutions politiques au mariage forcé en passant par l’homosexualité, les histoires sont nombreuses.
B., lui, a été arrêté à Zaventem. Il n’avait pourtant pas vraiment envie de poser ses bagages en Belgique. Originaire du Togo, il était en transit à Zaventem pour échapper aux persécutions qui lui sont infligées dans son pays. Son crime ? Son orientation sexuelle. B. est homosexuel. Au Togo il risque 3 ans de prison « Pour les autorités de mon pays, c’est un esprit maléfique qui anime une personne et pour s’en débarrasser, il faut le bastonner ou l’emprisonner ». Ce n’est pas en prison que B. a été envoyé au Togo mais dans un camp militaire pendant 3 mois; 3 mois d’enfermement et de torture.
En Belgique, c’est donc une protection qu’il est venu demander. Comme réponse, il a déjà reçu son premier ticket d’expulsion, le CGRA ne croit pas en son homosexualité : « Le Commissariat général souligne que vous n’avez pas été dans la mesure de le convaincre » ont-il lancé dans la procédure de recours. Si on inversait l’exercice, comment feriez-vous pour prouver votre hétérosexualité ? Alors que les clichés de genre sont encore profondément ancrés dans toutes les sphères de la société belge, l’exercice s’avère périlleux voire même dangereux. Aujourd’hui, il est détenu depuis 3 mois dans le centre, période d’attente, de stress et d’anxiété qui l’affecte particulièrement.
“Je préfère mourir en prison en Belgique que devoir repartir au Togo”
“S’ils me rapatrient au Togo c’est comme s’ils amenaient un animal à l’abattoir”
Qu’il soit homosexuel ou non, ce n’est pas tant la véracité de ses propos qui est à remettre en cause, mais bien l’existence même d’une structure étatique qui enferme, menotte et bâillonne hommes, femmes et même enfants pour le simple fait d’avoir cru que l’Europe c’était les « droits de l’homme ».
02/02/2017 Un homme, originaire d’Azerbaïdjan, détenu au centre fermé pour étrangers de Vottem, est décédé ce matin .
D’après les informations dont nous disposons, il est arrivé il y a trois jours à Vottem, venant d’un autre centre fermé. Il y a deux jours, il a voulu se mutiler, ne supportant pas cette détention. La réponse à cette situation de détresse , et alors qu’il était blessé, a été de le mettre en isolement au cachot. C’est dans ce cachot qu’il a été découvert, mort, ce matin.
Que s’est-il passé dans ce cachot? Nous ne le savons pas. Le parquet est sur place. Mais ce que nous savons c’est que le cachot, c’est la prison dans la prison, l’isolement complet, un traitement inhumain. Que cela peut empêcher qu’un appel à l’aide, quelle qu’en soit la cause, soit entendu, et pris en compte.
Nous voulons rappeler ce que sont les centre fermés pour étrangers, des machines à expulser. Pour préparer ces expulsions, il faut casser la résistance des détenus, par l’enfermement, par la torture psychologique; et si cela ne marche pas, on n’hésite pas à appliquer une mesure d’isolement. Cet isolement est parfois prolongé durant des semaines, dans une aile appelée “spéciale” au centre fermé pour étrangers de Vottem. Nous avons maintes fois dénoncé la mise en isolement de “rebelles”, ceux qui refusent tout simplement une détention illégitime, mais aussi de personnes qui auraient en fait besoin d’un suivi médical ou psychiatrique plutôt que d’êtres traitées de la sorte.
Voilà les résultats concrets de la politique mise en oeuvre par Théo Francken qui consiste à fermer les frontières, et à expulser 1000 personnes supplémentaires chaque année en augmentant les détentions! Bientôt ce seront des enfants qu’il placera à nouveau dans des centres fermés… et qui seront eux aussi victimes de maltraitances!
Le CRACPE sera présent comme chaque semaine ce samedi autour du centre fermé de Vottem dès 16h et appelle à un large rassemblement pour dénoncer l’inacceptable!
Action à Bruxelles 04/03 à 16 heures Place de la monnaie!!!
Paroles des détenus suite à cet assassinat
« Il faut faire quelques chose Madame avec vos politiques de merde »
« Un homme a perdu sa vie avec vos politiques de merde madame »
« On est pas des animaux Madame »
« Ils vont continuer à tuer comme ça ? »
« Vous allez bouger quand vous les Belges ? Combien de morts faudra-t-il ? »
« Ici ce matin les gardiens mettent la musique à fond et essaient de nous distraire. Ils ne respectent rien madame ,même pas les morts »
28/02/2017: Dans ce tout petit pays qu’est la Belgique nous avons un secrétaire d’état à la migration, Monsieur Theo Francken, et le service sous ses ordres, l’Office des étrangers qui excellent dans leur rôle d’exclusion et d’expulsion de «l’étranger »
C’est l’Office des étrangers et son Secrétaire d’état qui décident de qui doit être enfermé, y compris pour les demandeurs d’asile ;
C’est l’OE qui fait le planning des expulsions,
C’est l’OE qui fait pression sur les ambassades pour obtenir un laissez-passer pour rendre possible une expulsion ;
C’est l’OE qui fait pression sur les compagnies aériennes pour faciliter les expulsions;
C’est l’OE qui enferme une mère et refuse de croire que ses enfants sont ses enfants, préférant prolonger la détention séparée de ceux-ci dans l’attente des résultats de tests ADN;
C’est l’OE qui organise des vols collectifs, vols collectifs dont la légalité est mise en cause par plusieurs ONG;
C’est L’OE qui utilise déjà depuis des années des stratagèmes illégaux et honteux pour arriver à expulser le quidam « étrangers » dans une pseudo légalité;
C’est l’OE encore qui gruge avec la légalité par des artifices administratifs pour prolonger les détentions bien au-delà des limites permises;
C’est l’OE enfin qui, avec l’appui habituel du Parquet, fait quasi-systématiquement appel des décisions de remise en liberté.
Un état dans l’État bien rôdé, caractérisé par l’abus de pouvoir, le mépris pour les jugements des tribunaux et les libertés publiques, qui contourne les lois et propose des lois toujours plus répressives.
Et une nouvelle étape a été franchie : Theo Francken fait voter une loi ce 9 février 2017 visant à « mener une politique d’éloignement plus cohérente, plus transparente et plus efficace”, qui lui permettra d’enfermer et d’expulser tout étranger ou descendant d’étrangers résidant en Belgique que ces services estiment être un danger pour l’ordre public ou la sécurité et ce, sans passer par un tribunal. Communiqué de la LDH ici .
Le 24 février 2017 Theo Francken s’en prend cette fois ci aux avocats avec un nouveau projet de loi visant à sanctionner les abus de procédure en matière de droit des étrangers! Communiqué de avocat.be ici
A l’aéroport sa police n’a pas besoin de loi pour empêcher quotidiennement des gens de couleur en transit de prendre leur correspondance en mettant en doute les visas délivrés par des consulats et ambassades, les passeports délivrés par un pays africains, des cartes de résidences dans un pays de l’espace Schengen, jusqu’à mettre en doute des filiations mère /enfants.
Nous récoltons des témoignages de nombre de personnes arrêtées à l’aéroport et enfermées au centre fermé Caricole sur base de « suspicion de faux »
En transit
Ils sont très souvent en transit à l’aéroport de Zaventem, prêts à reprendre un vol vers leur pays de destination avec passeport, visa et en possession de toutes les exigences administratives exigées par le pays de destination : des agents de l’OE sont au comptoir d’embarquement et leur interdisent de monter dans l’avion sous des prétextes hallucinants : visa douteux, passeport douteux, hôtel non réservé,…
Ainsi un homme qui avait réservé son hôtel dans le pays de destination : le flic de service a téléphoné à l’hôtel, a décommandé sa réservation puis l’a arrêté car pas de réservation !
Une dame venait en Belgique pour participer à une formation sportive, invitée par un club et par un ministre. Les officiers ont décrété que son visa n’était pas en règle : après des recours multiples contre ces décisions elle a été expulsée avec escorte !
Demande d’asile
Certains arrivant à l’aéroport font une demande d’asile : ils se font arrêter et amener au centre fermé Caricole. Et c’est donc de là, enfermés, qu’ils vont devoir arriver à rassembler les preuves des persécutions subies au pays et trouver un avocat pour introduire leur demande. Trop souvent les preuves péniblement réunies à partir du centre et les récits sont mises en doute par le CGRA ou l’OE sur base d’éléments atroces genre pour un document « il manque l’original »…
Une dame homosexuelle, bien qu’ayant un mandat d’arrêt contre elle, au pays a été expulsée : « aucune preuve qu’elle est homosexuelle ». Arrivée au pays nous n’avons plus de nouvelles. Il est plus que probable qu’elle été incarcérée en raison de son homosexualité (5 ans de prison).
Une autre dame fuyant un mariage forcé et étant persécutée par la famille de son futur mari, a été expulsée vers son pays car l’OE décrète qu’il n’y a « plus de mariages forcés dans votre pays ». Elle nous écrit : « À l’aéroport j’avais demandé à voir mon passeport et j’ai constaté qu’ils ne l’avaient pas annulé, alors je me suis dit que le mieux était de rentrer, au lieu de rester encore enfermée on ne sait pour combien de temps. Je suis finalement bien arrivée, mais je suis obligée de me cacher.”
Un homme originaire du Sahara oriental qui avait obtenu une carte d’asile de 5 ans en Belgique et qui s’était rendu à l’OE pour une prolongation de son asile a été enfermé et expulsé. Arrivé à Casablanca il a été arrêté et amené en prison à Laâyoune.
Un détenu du centre fermé Le Caricole nous dit:
“Deux personnes du centre sont parties pour présenter leur recours aujourd’hui. Une heure après leur retour au centre on leur annonçait que la décision était négative. Franchement, est-ce que ça vaut encore la peine d’aller au Tribunal ?”
Cartes de résidence
Un des plaisirs des officiers de police de l’aéroport est d’arrêter des personnes, mettant en doute leur carte de résidence émise par un pays Schengen où elles vivent légalement depuis des années et y ont souvent famille et travail. Elles sont alors enfermées parfois pendant plusieurs mois, avant de pouvoir retrouver leur travail, famille ou d’être expulsées vers “leur pays d’origine”. Certains subissent pendant ces mois de détention plusieurs tentatives d’expulsion vers leur « pays d’origine » ou vers le pays par lequel elles ont transité.
Monsieur Francken et son service, l’Office des étrangers, se sont arrogés, grâce à leur endurance raciste et la couardise des autres gouvernants, tous les pouvoirs pour arrêter, enfermer et expulser tout étranger ou fils d’étranger sur simple base d’une suspicion déclarée par eux, de danger pour l’ordre public !
Monsieur Francken triomphe en sortant ses chiffres d’enfermement et d’expulsions, n’hésitant pas à utiliser dans ses communications et ses tweets des mensonges flagrants, et en faisant arrêter, sans vergogne, des personnes munies de documents en règle.
Monsieur Francken va jusqu’à mettre en doute des cartes de résidence, délivrées par un pays Schengen, et même la filiation d’enfants légaux.
Et pourtant Monsieur Francken a eu l’audace d’annoncer lors du décret de Trump :« Un Iranien qui vit aux Etats-Unis depuis cinq ans ne peut désormais plus entrer. Imaginez qu’il ait pris une semaine de congés pour visiter Paris et la Tour Eiffel et qu’il veuille revenir ?» Et il fait exactement la même chose !
Monsieur Francken triomphe et excelle dans ses politiques d’exclusion de l’étranger voulant faire de la Belgique l’exemple réactionnaire à suivre pour toute l’Europe, en actionnant sa machine à expulser à plein régime avec toute son énergie et sans aucun scrupule.
Ces trois enfants veulent aller en Grande Bretagne ou leur communauté les attende. Ils avaient déjà été arrêtés à plusieurs reprises lors de tentatives de passage. On leur propose de faire une demande d’asile en Belgique mais ils refusent ..Après leurs transfert au centre MENA à Steenokkerzeel ils vont plus que probablement « disparaitre » pour continuer d’essayer de rejoindre la Grande Bretagne, objectif de ce long voyage organisé par leurs familles et amis. Ils seront seuls, l’adulte qui les accompagnait ayant été arrêté avec eux et étant resté emprisonné au centre fermé de Bruges.Ici Arte film sur ses enfants en danger par le monde. http://www.arte.tv/guide/fr/060214-000-A/mineurs-isoles-enfants-en-danger
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Update 24/02 :
Bizarrement (!) après notre appel de hier et la mise en route d’avocats et associations les 3 enfants enfermés à Bruges depuis plus d’une semaine ont été reconnus mineurs par les autorités et amenés au centre ouvert pour mineurs à Steenokkerzeel ! Les prisonniers à Bruges sont extrêmement isolés, aucune ONG ne fait encore de visites au centre et l’Office des Étrangers a les mains libres pour agir. On ne peut compter que sur la communication avec les détenus pour savoir ce qui s’y passe. Pour nous aider à recharger leurs téléphones: http://www.gettingthevoiceout.org/nous-contacter/
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23/02: Nous apprenons que trois jeunes adolescents Afghans sont enfermés dans le centre fermé de Bruges depuis 9 jours. Le centre fermé est, selon divers témoignages, sale et sinistre, et il y règne une ambiance répressive importante. Les prisonniers y dorment à plusieurs dans une salle commune. Actuellement, les résidents qui nous téléphonent sont transis d’angoisse et nous demandent de ne pas révéler leur numéro de téléphone. Il n’osent même pas nous donner leur nom. Malgré toutes les menaces auxquelles ils sont soumis, les détenus nous ont tout de même téléphoné pour nous prévenir que 3 jeunes Afghans sont avec eux et qu’ils trouvent çela inadmissible. Le plus jeune aurait 13 ans. …….
Un avocat va aller les rencontrer et le délégué aux droits des enfants, section néerlandophone, a été prévenu.
Ces enfants ne peuvent pas rester un jour de plus en prison.
Téléphonez, faxez, mailez aux responsables de ces enfermements et au centre fermé de Bruges.
Le Centre pour Illégaux de Bruges (CIB)
Zandstraat 150, B-8200 Bruges
Tél. +3250451040
Fax. +32 50315956
Update: Le CCE a rejeté la décision du CGRA et M a été libéré!
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20/02/2017 – Notre Secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration voit des bandits partout. Il a jugé à lui tout seul que Mohamed est LE terroriste dangereux et cherche par tous les moyens à l’expulser sans jugement et sans preuves. Il va jusqu’à médiatiser ses exploits dans tous les médias, jusqu’en Algérie.
Plus bas des extraits de presse.
Et ici le témoignage de Mohamed, actuellement détenu au centre fermé de Vottem !
– Dis-moi, tu es au centre fermé de Vottem ?
– Oui.
– Depuis quelques jours? Tu avais déja été avant au centre fermé de Vottem, on te soupçonne d’être radical, islamiste ?
– Oui, parce qu’au début, ils sont venus à la maison, ça fait plus de deux mois et demi, ils sont venus à mon adresse, j’ai parlé avec la police : “Pouquoi vous me prenez comme ça ?”. Il m’ont dit ” Tu as l’ordre de quitter le territoire”, c’est tout ce qu’ils ont dit. Et quand je suis venu ici au centre fermé, j’ai compris qu’il y avait autre chose, parce qu’ils m’ont mis dans une cellule isolée.
J’ai commencé à toujours poser la même question : pourquoi vous me faites comme ça? Ils disent : “Monsieur, ça vient de Bruxelles, on doit te laisser isolé”.
Après quand j’ai eu un avocat, il m’a tout expliqué, il m’a dit : “Voilà tout ce qu’on dit sur toi, tu es un homme dangereux, radicaliste, terroriste, tu es d’un groupe terroriste etc., et ta femme c’est la première femme qui est revenue de Syrie. Et tout ça sans aucune preuve ! Ce qui m’a étonné, c’est qu’ils disent des choses sans aucune preuve, et moi je savais pas comment me défendre, c’était mon erreur ça. J’ai passé deux mois ici au centre, après l’huissier de justice m’a libéré à la dernière minute. Le lendemain de ma libération, les journalistes m’ont demandé si c’était possible de venir pour expliquer que tu es innocent, mais ils m’ont piégé, il m’ont dit que voilà, le ministre il dit ça: que tu es radicaliste, tu es… Alors j’ai fait une interview avec les journalistes, presque une demi-heure ou plutôt un quart d’heure, vingt minutes, mais quand j’ai vu à la tv ils ont repris deux mots de moi qui étaient bons, et tout le reste c’était contre moi. Ce que j’ai vraiment dit, ils l’ont pas passé. Maintenant tout le monde est au courant, parce c’est passé au journal… Ils ont fait l’interview avec moi, ils ont fini à 12h30, ils l’ont passée au journal de 13h directement. Ils avaient déja programmé le piège sur moi. Au journal de 13h, j’ai vu un reportage bien préparé, le ministre avait été enregistré avant moi, ils ont enregistré le ministre avant que je fasse l’interview, ils ont fait tout ça contre moi, ça veut dire que même le journaliste, il ne faut pas lui faire confiance.
Même ici les gens, quand je suis revenu en centre, ils m’ont dit “Tu as été piégé par les journalistes”. Même à ma libération, le premier jour mes amis ils m’embrassent, oh tu es innocent comme ci comme ça, mais quand ils ont vu la vidéo au journal ils sont tous étonnés, ils disent “Non, ce qu’ils disent sur toi c’est pas juste”. Mais en même temps ils ont peur de moi, parce qu’ils se disent “Si le ministre dit une chose qui ne correspond pas avec toi, nous aussi on peut tomber dans le même filet”, puisque c’est mes amis, qu’ils marchent avec moi, si ils disent que moi je suis terroriste alors ils ont peur qu’ils vont dire aussi qu’ils sont terroristes, complices, ou faisant partie du groupe…
– Tu as été interrogé sur ton terrorisme par la police?
– Non, jamais, jamais de la vie, moi j’ai vécu ici huit ans, comme je dis à tout le monde, j’ai mon casier il est blanc comme neige comme on dit. Vous pouvez aller faire une enquête sur moi, depuis huit ans si vous voulez, allez à la mosquée à Bruxelles, j’ai passé presque huit ans là-bas à la mosquée qu’on appelle el hikma à Forest , vous pouvez demander aux gens là-bas comment est mon comportement et tout … Mon travail, par exemple, moi je suis ferrailleur, je ramasse le métal.
-Pourquoi est-ce qu’ils croient que tu es un radical?
-Parce que ma femme a été arrêtée une fois par la police fédérale d’Anvers, ils sont venus à la maison, ils l’ont prise, parce qu’elle était avec deux copines à elle, ils disent qu’elles voulaient partir en Syrie, mais ma femme elle avait son avocat, il s’appelle Thomas Gilles et il l’a fait sortir. Même moi je suis resté en contact avec lui et je lui ai demandé “Est-ce que ma femme elle a vraiment fait ces choses-là?”. Il m’a dit : “Nonononon, rien du tout”… Elle a passé je sais pas combien de mois dans la prison, après elle est sortie, et elle est retournée chez moi, on a continué notre vie tranquille normale comme ça.
– Francken et les médias disent que tu es radical, t’as jamais été interrogé? T’a jamais été jugé ?
– Jamais de la vie, jamais.
– Jamais jamais, et t’aimerais bien être jugé? Qu’ils viennent avec les preuves de tout ça?
– En tout cas moi je veux une grande justice, que tout le monde vienne, les journalistes, même les caméras s’ils veulent, on laisse rentrer le public, et on fait une justice, comme ça tout le monde est content, et on sait si ils disent la verité ou pas. Parce que moi maintenant je dors avec ce problème là, je me lève avec, déjà ma santé et ma maladie d’un côté, ma femme elle est loin de moi, elle est partie, il y a 7 ou 8 mois, ils lui ont donné l’ordre de quitter d’ici, ma famille au bled et les gens ici ils ont tous vu ce qu’ont dit les journalistes sur moi, que je suis terroriste, je suis très très touché comme ça… J’arrive pas… J’ai pas les moyens pour me défendre, ici je suis terroriste… On les connait les terroristes, les vrais terroristes, ils ont beaucoup d’argent hein, mais pourquoi moi j’ai pas d’argent? J’ai toujours des difficultés pour payer mon loyer chaque mois? Je me bats pour payer mon loyer : ma femme a souffert avec moi, heureusement il y a sa grand-mère, sa famille, son oncle, sa tante, chaque mois ils lui versent 100, 200 euros, heureusement, sinon on est morts, si ils disent que je suis terroriste, pourquoi je pars chercher l’aide alimentaire?
– Ils disent juste que tu es terroriste parce que ta femme a été impliquée ou on a aussi cru qu’elle était terroriste?
– Mais pourquoi ils disent cela directement? Pourquoi ils disent que je suis un homme dangereux sans me connaître? Ils disent, on te suit depuis trois ans sans me connaitre! Trois ans!
– Trois ans quoi?
– Ils disent que ça fait trois ans qu’ils me suivent! Mais si tu crois que celui-là c’est un terroriste ou un dangereux, on doit pas le laisser avec le public, on doit le mettre en prison, non? Logiquement c’est comme ça. Si ils disent que ce monsieur est dangereux et ils le laissent circuler c’est une grande bêtise. Francken fait son possible pour me rapatrier, pour m’éloigner, avec n’importe quelle solution. Il dit même, d’après mon avocat, que je vends de la drogue. Toutes les mauvaises choses il met sur moi. L’important c’est qu’il me renvoie. L’huissier de justice qui m’a libéré avait aussi la rage contre moi. Oui je suis musulman, oui je suis barbu mais je suis pas radical, je suis un musulman qui aime toutes les religions, qui aime tous les gens. Qu’ils fassent une enquête sur les 8 ans que je suis ici et ils verront que je suis gentil avec tous les gens. Ils disent de moi que je prépare les mineurs pour aller en Syrie, mais qu’est-ce qui reste en Syrie, il n’y a plus rien là-bas maintenant. Ils ont mis sur moi des choses incroyables.
– Ils t’ont mis une étiquette.
– Oui, une grosse affiche, étiquette sur moi. Moi je suis contre ceux qui sont partis en Syrie. Toi tu vis ici, tu connais rien de ce qui se passe en Syrie et tu pars en Syrie. L’islam c’est pas comme ça, tu dis pas comme ça “Oh je suis musulman et je dois faire ça ou ça”, non, le djihad c’est obéir à tes parents, obéir en premier à tes parents, car quand je vois des parents pleurer pour leurs enfants qui sont partis en Syrie cela me fait mal, très mal. Une femme à Verviers est venue vers moi et elle a commencé à pleurer. Elle m’a expliqué que son fils qui me ressemble est parti en Syrie. J’ai senti comme on dit chez nous qu’elle a perdu sa foi, c’est malheureux ça. Ici dans le centre ils m’ont fait un raisonnement parce que je suis barbu. Le directeur et les gardiens me disent qu’ils suivent les ordres et c’est pas leur problème. Alors là ils me bloquent et je sais rien dire. Il y aussi un monsieur ici qui est barbu, il m’a dit que les gardiens qui le voient parler avec quelqu’un d’autre, ils s’adressent aux gens et leur disent “Ne parlez pas avec les barbus car ils sont dangereux. Ils recrutent des gens pour aller en Syrie”. Moi j’en ai marre de ça. Je fais confiance car il y a des gens qui nous comprennent, qui nous aiment, ils nous protègent, ils nous défendent dans le monde entier.
APRÈS l’enfermement criminel à la mi-janvier de Madame E., arrêtée en transit à l’aéroport de Bruxelles Zaventem en possession d’une carte de résidence en France mais d’un passeport “non-conforme” d’après l’Office des étrangers; APRÈS 3 tentatives de refoulement vers la Chine où elle aurait dû régler le problème de passeport à l’ambassade de RDC en Chine; APRÈS le placement en centre ouvert de ses 4 enfants; APRÈS la mise en ligne d’une pétition exigeant sa libération qui a recueilli 638 signatures en quelques heures (http://www.gettingthevoiceout.org/une-mere-de-quatre-enfants-residant-legalement-en-france-est-detenue-au-caricole-en-attente-dune-expulsion-vers-la-chine/), l’OE a ENFIN libéré, par surprise et sans raison précise, Madame E. ce vendredi 10 février à 20 heures. Madame E a récupéré ses enfants et est retournée chez elle à Paris.
La semaine passée, 9 personnes d’origine palestinienne détenues au centre fermé Caricole depuis 2 mois ont été libérées.
ARRESTATIONS
Parmi les arrestations de touristes « étrangers » à l’aéroport sur base de l’obsession pathologique de l’Office des Étrangers qui voit partout des affreux étrangers aux passeports/visas forcément falsifiés :
11/02/2017
Arrestation à l’aéroport de 2 femmes sénégalaises en transit vers la France. L’une d’elles détient un passeport diplomatique, MAIS arrivée au contrôle, on lui dit qu’elle est “trop jeune pour avoir un passeport diplomatique”, elle a 35 ans ! L’autre travaille dans le milieu des banques et allait passer des vacances à Paris… Toutes les deux ont été transférées au Caricole aujourd’hui. Appelez les services consulaires de l’Ambassade et demandez une enquête au 02/673.00 97 !
09/02 : Une dame vit et travaille en France. Elle est partie une semaine au Maroc. Elle arrive à l’aéroport de Charleroi ce jeudi 9 février pour rendre visite à son frère qui vit en Belgique, puis compte retourner en France. Elle se fait arrêter à l’aéroport de Charleroi et est enfermée au Caricole. Elle ne connait toujours pas la raison de cette arrestation. L’Office envisage de la rapatrier vers Rabat ce dimanche. Elle ne voit pas d’autre solution que de se faire rapatrier pour reprendre un vol vers la France le même jour. Que fait l’ambassade française ???
RESISTANCE dans les centres fermés
10/02/2017
Au centre fermé de Vottem ce vendredi, les gardiens avaient décidé de mettre un homme au cachot dans l’une des ailes du centre fermé: les détenus de son aile ont tenté de s’y opposer en s’enfermant dans leur aile et en bloquant les portes. Intervention des Robocops, gaz lacrymogène et tabassage…..
Plusieurs prisonniers du centre fermé de Merksplas sont en grève de la faim depuis 5 jours pour protester contre leur enfermement.
Trois d’entre eux ont été isolés et mis au cachot par représaille. On nous parle aussi d’une explosion de faits racistes
de la part des gardiens dans le centre…
Certains d’entre eux ont été arrêtés à l’Office des Étrangers suite a une convocation pour prolonger leur asile qu’ils avaient obtenu il y a 5 ans, sans aucune explication, sans possibilité de recours leur dit-on. D’autres sont depuis plusieurs mois dans le centre et ne voient pas d’issue.
Au Caricole plusieurs drames ont choqué les prisonniers :
Elle ne comprend pas et est très, très mal. Elle dit: “Ils m’ont tout pris, passeport, carte de résidence, permis et mes enfants. Je ne suis plus rien’ “Comment je pourrais vivre sans mes enfants” “Et comment on va réparer tout cela après ?”
D’autres drames aussi affreux ont suivi :
Une femme enceinte a été violentée lors d’une tentative d’expulsion
“Elle a été prise comme un bébé par les gardiens, ils l’étranglaient, elle criait, c’était horrible. Même en Afrique, une femme enceinte ne serait jamais traitée de la sorte” , “it is horrible, theyare chuckling her; they carry her like a little baby, and she is crying, it is horrible…even in Africa they would never treat a pregnant woman like that”
« Ce que l’on voit ici (au centre Caricole), c’est horrible. Une femme est arrivée avec un petit bébé. Elle a dit que la police l’avait poussée et elle est tombée avec le bébé dans les bras. Puis ils l’ont mise dans une pièce très froide où le bébé pouvait mourir. Elle a crié pour qu’on la sorte de là.”
“Une femme chinoise est arrivée d’Angola pour rendre visite à d’autres Chinois en Europe. Arrivée avec du retard, elle a été arrêtée parce que l’hôtel avait annulé sa réservation”.
“Il est interdit d’emporter de la nourriture dans sa chambre; Un gardien m’a arraché un morceau de pain. Pour acheter des biscuits ou des chips,c’est seulement lorsque le réfectoire est ouvert”
“Beaucoup de pagaille aujourd’hui, les gens sont nerveux dans le centre, ils sont fatigués c’est normal. Si il y avait un appareil photo sur nos gsm j’te jure le centre serait fermé dans la semaine !”
“Les gens ne comprennent plus rien ici, on leur transmet tous leurs documents en néerlandais, pourtant leur avocat ne parlent pas cette langue, eux non plus, alors pourquoi ils font ça ?”
“Ils ne veulent pas que les gens sachent ce qui se passe ici c’est pour ça qu’on n’a pas de téléphone avec appareil photo ! Mais c’est dingue ce qui se passe ici : par exemple hier deux personnes ont dormi dans le couloir juste avec une couverture ! ”
Évasion au centre fermé 127 bis
On apprend que 3 détenus se sont évadés du centre fermé 127 bis la semaine du 12/12/2016. Ils ont démonté le chassis de la fenêtre de leur chambre, scié les barreaux et sont partis. Les gardiens ont découvert leur disparition 4 heures plus tard ! Ils courent toujours !
APRÈS l’enfermement criminel à la mi-janvier de Madame E., arrêtée en transit à l’aéroport de Bruxelles Zaventem en possession d’une carte de résidence en France mais d’un passeport “non-conforme” d’après l’Office des étrangers; APRÈS 3 tentatives de refoulement vers la Chine où elle aurait dû régler le problème de passeport à l’ambassade de RDC en Chine; APRÈS le placement en centre ouvert de ses 4 enfants; APRÈS la mise en ligne d’une pétition exigeant sa libération qui a recueilli 638 signatures en quelques heures, l’OE a ENFIN libéré, par surprise et sans raison précise, Madame E. ce vendredi 10 février à 20 heures. Madame E a récupéré ses enfants et est retournée chez elle à Paris.
Elle ne comprend pas et est très, très mal. Elle dit: “Ils m’ont tout pris, passeport, carte de résidence, permis et mes enfants. Je ne suis plus rien’ “Comment je pourrais vivre sans mes enfants” “Et comment on va réparer tout cela après ?”
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30/01/2017 À quand la fin des arrestations arbitraires et discriminatoires à l’aéroport de Bruxelles national ? A quand les poursuites contre les pratiques discriminatoires de l’Office de la Honte et de ses agents ?
L’aéroport de Bruxelles national est-il devenu une trappe raciste ? On est porté à le croire, face au nombre croissant de personnes qui, bien qu’étant en possession de documents valables (visas ou titres de séjour délivrés par des états membres de l’UE), se font arrêter à leur arrivée ou pendant leur escale, sur la base de soupçons complètement infondés.
Le dernier cas dont nous avons pris connaissance est encore plus particulièrement choquant si cela est possible. En effet, une dame originaire de la République Démocratique du Congo, vivant à Paris avec une carte de résidente valable jusqu’en 2025, revenait de Chine et voulait prendre à Bruxelles le train pour Paris. Elle est mère de quatre enfants, l’un d’entre eux de nationalité française et trois nés en France dont des jumeaux d’un an, et comme la maman en possession de cartes de séjour. Cette dame a été arrêtée à l’aéroport de Bruxelles sous prétexte que son passeport ne serait « pas en ordre ».
Transférée au Caricole, elle a déjà subi deux tentatives d’expulsion vers la Chine ! La prochaine tentative sera donc exécutée avec escorte policière ce qui signifie sous la contrainte et entravée avec les violences que cela comporte. Les autorités belges, violant le droit belge et international, sont déterminées à utiliser la force pour éloigner illégalement la mère de ses quatre enfants !
Ce dimanche 29 janvier 2017 les enfants ont été amenés par la famille de Paris jusqu’au Caricole rejoindre leur mère dont ils ont grand besoin. On peut imaginer le choc de ces retrouvailles entre les murs d’un centre fermé. Des agents de l’Office des étrangers accompagnés de policiers sont venus prendre les 4 enfants pour les emmener vers le service des tutelles.Service qui se présente en précisant “Nous sommes rattachés au Service public fédéral Justice afin de garantir notre indépendance par rapport à différentes instances, comme l’Office des étrangers , rattaché au SPF Intérieur, (…)”. Malgré l’intervention de Bernard De Vos, Délégué général aux droits de l’enfant, l’Office des étrangers se cramponne à sa décision. La maman est restée au Caricole, toujours sous la menace d’un refoulement vers la Chine. Une famille détruite, une mère en détresse qui devra en plus assurer les frais de cette déportation imbécile, puis se battre à son retour de Chine pour récupérer ses enfants auprès de l’organisme des tutelles, du travail pour les psychiatres en perspective et tout ça pour quoi ? Des agents de l’Office des étrangers un peu trop zélés qui voient partout des affreux étrangers aux passeports forcément falsifiés. Où s’arrête leur mission de contrôle et où commence le crime, le traitement inhumain et dégradant dont tous les politiques nous rebattent les oreilles à longueur de JT, sans jamais mettre l’Office des étrangers, sa politique et son personnel, le nez dans leurs excès nauséabonds ?
Nous exigeons la libération immédiate de cette dame et le retour de ses enfants auprès d’elle.
Et nous voulons savoir qui est responsable de ces arrestations et détentions illégales. L’aéroport de Bruxelles national est de plus en plus souvent le théâtre d’une discrimination systématique visant des personnes, généralement noires, arabes ou voilées, qui y font escale ou qui voudraient accéder légalement au territoire belge. Nous avons recensé des dizaines de cas et pouvons désormais dire: attention, passer par Brussels Airport peut coûter cher, très cher.
URGENT : Empêchons l’ expulsion surprise de Walid ce 16/01/2017 !
Walid, actuellement détenu dans le centre fermé de Vottem, avait entamé une grève de la faim et de la soif le 13/01/2017 pour protester contre son enfermement de plus d’un an dans les centres fermés.
La réponse de l’Office des Étrangers n’a pas traîné : Walid a été mis au cachot ce dimanche 15/01/2017 à 15 heures et on lui a promis une expulsion demain 16/01 dans l’illégalité complète. Ils lui ont pris son téléphone et ne peux plus communiqué. C’est un co détenu qui nous a prévenu.
Le probable vol sera Air Algérie AH 2063 14 heures le 16/01
RV à l’aéroport pour parler aux passagers à 12 heures
Appel à action de tout genre…..
ET
Harcèlement par fax, appel et mail
Du consulat d’Algérie qui doit délivrer un Laissez passer ce lundi pour permettre l’embarquement de Walid sur un vol
Update: URGENT : Empêchons l’ expulsion surprise de Walid ce 16/01/2017 !
La réponse de l’Office des Étrangers n’a pas traîné : Walid a été mis au cachot ce dimanche 15/01/2017 à 15 heures et on lui a promis une expulsion demain 16/01. Ils lui ont pris son téléphone et ne peux plus communiqué. C’est un co détenu qui nous a prévenu.
Walid vit en Belgique depuis 8 ans. Il a une fille de 3 ans. En 2014 il a fait quelques mois de prison pour vol simple, et a été libéré en fin de peine.
Le 16/12/2015 la police débarque en force chez lui à OSTENDE à 5 heures du matin : 5 voitures de police, 4 civils, sirènes hurlantes. Il est amené au commissariat et après 24 heures transféré au centre fermé 127 bis en vue d’une expulsion vers « son pays d’origine » l’Algérie.
En mars 2016 suite à des réaménagements d’une aile au centre fermé à Steenokkerzeel 32 détenus sont transférés et Walid est amené au centre fermé de Merksplas. Il y passera 9 mois.
Lors d’un mouvement de grève de la faim de détenus au centre fermé de Merksplas en septembre 2016 en protestation au détention longue et inhumaine et afin de casser le mouvement, plusieurs détenus sont mis au cachot. Walid y restera 48 heures, puis sera amené au centre fermé de Vottem où il restera à nouveau 4 jours au cachot.
A Vottem il est finalement placé dans l’aile sécurisée, une aile destinée aux détenus récalcitrants ou psychologiquement perturbés, appelée par les détenus « une prison dans la prison ». Il est seul dans une cellule et a droit à une heure de promenade dans une cage entourée de barbelés et de caméras, seul encore une fois. « Un Guantanamo à la Belge » dit-il.
En décembre 2016 au moment où il « fête » sa première année en centre fermé, il reçoit une prolongation de sa détention de 2 mois.
Il est toujours isolé à Vottem, même si la direction le laisse de temps en temps passer quelques heures dans d’autres ailes pour lui « permettre de garder des contacts humains », dixit le centre de Vottem.
Cela fait plus d’un an que Walid est enfermé, isolé « pour raison administrative », sans procès. L’Office lui a programmé 8 tentatives d’expulsion mais à chaque fois le vol a été annulé faute de laissez-passer que le consulat d’Algérie doit délivrer pour permettre son expulsion.
A plusieurs reprises son avocat a fait pour lui une demande de libération. Trois fois le tribunal a exigé sa mise en liberté, trois fois l’Office des étrangers a fait appel de cette décision et la chambre des mises en accusation a donné raison à l’Office. Walid est maintenu en détention.
Il est depuis plusieurs semaines à la recherche d’un avocat qui pourrait introduire une demande de libération au tribunal responsable de sa détention à Ostende ou à Bruges, sans succès. Aucun avocat ne veut ou ne peut reprendre ce lourd dossier.
Walid n’en peut plus. Tout ce qu’il demande c’est être libéré et rejoindre sa fille. Il ne sait plus que faire et nous dit ne plus répondre de ses actes !
« Faut que cette torture s’arrête d’une manière ou d’une autre »
15/01/2017: Walid est en grève de la faim et de la soif depuis 3 jours.: Il demande aux autorités ” Qu’est ce qu’ils me veulent? Qu’est ce qu’ils veulent faire avec moi? Quand ce cauchemar va se terminer? Pourquoi on est traité comme des animaux? Plutot mourir que de continuer à vivre comme ça
Update: MH a été expulsé dans “les règles de l’art”: Fouille au commissariat de l’aéroport, mis à poil, 6 flics, attaché avec ceinture “comme Hannibal le cannibal”, accueillit par la police à Alger, prise d’empreintes et 4 heures d’interrogatoire……..puis libéré
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MH, Algérien détenu à Merksplas depuis plusieurs mois, va subir une 8ième tentative d’expulsion ce lundi vers Alger.
Il avait déjà reçu par le passé 7 tickets d’avion, mais a chaque fois la tentative a été avortée, probablement faute de laissez-passer délivré par le consulat algérien…L’assistante (dite sociale) du centre à MH a dit que le consulat délivrait un laissez-passer que des agents de la sécurité de Zaventem iraient chercher au consulat ce samedi matin
Le consulat d’Algérie refuse actuellement de délivrer des laissez passé à quelques exceptions près. Les accords de réadmission entre la Belgique et l’Algérie semblent toujours au point mort
Certains ressortissants Algériens sont ainsi maintenus pendant jusqu’à plus d’un an dans les centres fermés !
Dans le même temps, on peut craindre un retournement de situation, Théo Francken s’étant rendu à plusieurs reprises en Algérie pour faire pression sur le gouvernement local, n’hésitant pas dans le même temps à faire arrêter brutalement de nombreux ressortissants algériens en situation irrégulière, afin d’appuyer son action. Appel ici
Voilà encore une des petites horreurs développées par Théo Francken pour augmenter artificiellement un ses indicateurs, en l’occurence le nombre de tentatives d’expulsions: prenez un “inexpulsable”, enfermez-le, puis faites comme si vous l’expulsiez. A chaque refus de “son” consulat de délivrer un laissez-passer, renvoyez-le à la case prison avec une petite prolongation gratuite (pour lui, pas pour le contribuable qui paiera environ 160€/jour) de 2 mois.
Bien sûr, Vous broyez une existence. Evidemment, vous dilapidez l’argent public? Certes, mais vous financez les entreprises aériennes, et surtout vous faites du chiffre ! Finalement, autre chose compte dans notre société ?
MH est en Belgique depuis près de 30 ans, ne connait plus l’Algérie, et refuse d’y être expulsé. Son témoignage ici
Il nous avait déjà dit “préférer le suicide” à une expulsion.En outre on se souviendra que un des deux Algériens récemment expulsés auraient été sévèrement battus par leur escorte (l’un d’eux a du être hospitalisé et avait le nez cassé).
L’expulsion de M est prévue ce lundi par le vol de 14h à Zaventem vers Alger, AH2063 opéré par Air Algérie. Rendez vous à l’aéroport ce Lundi à 12 heures à l’enregistrement pour expliquer la situation de M aux passagers
Il est cinq heures du matin quand T. se réveille. Un bruit. On dirait que le chien gratte à la porte. Il fait froid ce 5 décembre 2016 et comme le chauffage de l’appartement ne fonctionne plus, elle dort sur le canapé du salon avec sa fille, qui a déjà 12 ans, et son ami algérien A., rencontré il y a quelques mois. On se tient chaud comme on peut.
Les yeux encore gonflés de sommeil, elle se dirige vers la porte. La porte explose. Une dizaine d’hommes en armes investissent l’appartement en criant, elle est aveuglée par l’une des lampes de poche fixées aux canons des mitraillettes en pleine figure, on lui hurle de se coucher et de la fermer. “Tu es seule ? On ne vient pas pour toi, silence, ferme ta gueule !”. Des hommes se jettent sur son ami, l’immobilisent en le plaquant au sol, puis le frappent à coup de pieds. Il crie son nom mais rien n’y fait. Il crie qu’il ne peut plus respirer. La petite est paniquée, sur elle aussi on hurle, on la somme de la fermer, sur elle aussi on braque les armes et leur torche.
A. est emmené dans les bureaux de la police de Bruxelles. On lui dit que son interpellation est liée au terrorisme de Paris ou de Bruxelles, et à son numéro de téléphone. Il ne comprend pas. On vérifie son téléphone, sa page FB, on lui montre des photos de gens qu’il ne reconnait pas. Il collabore mais ne comprend toujours pas ce qu’il fait là. Une erreur, ça ne peut être qu’une erreur.
Pendant trois quarts d’heure, les policiers qui ont investi l’appartement retournent tout. Vident les tiroirs. Cassent parfois des bibelots, des souvenirs auxquels T. tenait beaucoup, ceux qui lui venaient de son père. Ils ne trouvent rien, ne prennent rien, mais laissent derrière eux un champ de bataille, une porte fracturée, une mère et sa fille en état de choc. Avant de partir, ils prennent soin de faire signer des papiers à T., qui les signe sans lire, espérant la fin du cauchemar. Sans copie, elle ne sait toujours pas ce qu’elle a signé.
Après une demi-journée à Bruxelles, les policiers disent à A. qu’il n’ont rien à lui reprocher et qu’il est libre. Façon de parler, car en séjour illégal depuis plusieurs années, il sera conduit au centre fermé de Vottem, près de Liège. Sans son téléphone, son argent et ses chaussures, conservés par la police. A. ne comprend toujours pas pourquoi, après près de 6 ans en Belgique, on l’enferme. Il n’a pourtant fait aucune “bêtise”, n’a commis aucun délit, il n’a fait que vivre ici du mieux qu’il peut. Il est algérien et ne peut être expulsé. Il veut pouvoir rejoindre son amie, et l’aider à s’occuper de sa fille. Il a peur.
T., elle, ne comprend toujours pas pourquoi on a investi et dévasté son appartement, arrêté et frappé son ami, traumatisé sa fille au lieu de simplement la convoquer – ou convoquer son ami – au commissariat, ou interpeller ce dernier en rue, alors qu’ils ont croisé des policiers à plusieurs reprises et qu’il ne se cachait pas mais vivait comme tout le monde. T. a bien essayé de porter plainte contre la police, au commissariat local, mais on lui a répondu que ce n’était pas possible. Qu’il y avait eu un mandat, et que tout avait été fait “dans les règles de l’art”. Et que l’assurance de la police rembourserait les dégâts faits à la porte, puisque A. était innocent. Alors, pourquoi se plaindre ?
COMMUNIQUE DE PRESSE Pour parution immédiate, Bruxelles, le 28 décembre 2016
Ce mercredi 28 décembre, le collectif des citoyens encagés met Manneken-Pis derrière les barreaux. Par cette action symbolique, le collectif entend dénoncer la politique d’asile de notre gouvernement.
Manneken Pis n’est pas choisi au hasard. S’il s’agit d’une statuette emblématique de la Belgique, il représente également un “enfant”. En ligne de mire du collectif: la récente note politique de notre Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, monsieur Theo Francken.
Dans cette note politique qui trace les futurs axes de notre politique d’accueil, monsieur Francken estime nécessaire de renforcer la capacité des centres fermés. En effet, il aimerait étendre la pratique des logements fermés aux familles accompagnées de mineurs, mesure que la Belgique avait suspendue en 2008 suite à sa condamnation par la Cour européenne des Droits de l’Homme.
Nous estimons qu’il est moralement inacceptable d’enfermer des êtres humains pour une irrégularité administrative, d’autant plus lorsqu’il s’agit de mineurs. C’est bien là le cœur du problème : priver de liberté des êtres humains pour le seul crime de se retrouver sans papiers, souvent suite à la fuite de leur pays.
Par ailleurs, cette note politique nous paraît symptomatique de la politique discriminatoire de notre gouvernement en matière d’asile et de migration. Depuis quelques années, nous assistons à une régression profonde des droits fondamentaux sur le plan humain. Plus récemment encore, nous assistons, entre autres, à une campagne de criminalisation des migrants favorisant l’exclusion et la stigmatisation. De plus, la réaction de notre gouvernement quand celui-ci se voit sanctionné par un arrêt de la Cour d’appel de Bruxelles nous paraît très préoccupante.
Nous déplorons cette politique que nous qualifions d’humiliante, honteuse, cruelle et faisant fi de notre histoire.
” Ils m’ont demandé si j’allais être gentil avec eux. » Les mots
résonnent encore dans sa tête. « Tu dois partir, tu n’as pas le choix.
Tu es obligé de monter dans cet avion, sinon on va casser quelque
chose. » Trois policiers l’immobilisent et lui passent un gilet spécial
pour lui entraver les bras. « On aurait dit une camisole », indique
Mohammed. « Ni vu, ni connu, ils ont remis ma veste par-dessus pour que
les autres passagers ne se rendent compte de rien. »
Vendredi 16/12/2016 à 18 heures, au bloc 4 du centre fermé de Merksplas, les détenus n’étaient pas contents. Malgré plusieurs entretiens avec la direction concernant les repas, et notamment le repas du soir pour lequel ils reçoivent invariablement du fromage avec 2 tranches de pain à 18 heures puis plus rien jusqu’au lendemain matin, quelques-uns ont refusé de manger.
La réaction du centre : rapidement trouver une personne et la désigner comme responsable du mouvement pour pouvoir l’isoler et instaurer un climat de menace. L’homme mis en isolement a 35 ans et il souffre d’un diabète au sujet duquel nous avions appelé à une visite d’un médecin extérieur. Il continuerait sa grève de la faim dans son cachot, d’après ses codétenus, ce qui est très préoccupant au vu de son état de santé.
Un détenu nous dit :
”A 5 heures du matin, on entend des bruits, il sont venus chercher un homme, 48h de cachot parce qu’ils ont dit que c’est lui qui avait organisé la grève”,
“tu peux pas te défendre ici, de toute façon, ici on ne te croit pas. Tout ce qu’on te dit, c’est : c’est le règlement. Et le règlement, son principe c’est qu’on te croit pas, c’est exagéré !!”
“Ici, c’est MerdePlas, une grande mafia – directeur chef quartier etc. qui fait ce qu’elle veut !Ils nous traitent comme des sacs poubelles”
“Ici on mange comme dans une creche : rien !”
“J’ai envie de manger 1 bon sandwich, je peux pas mais je le regarde à la télé, je regarde top chef et alors j’ai le ventre rempli.”
Un autre, 31 ans en B et 3 enfants belges. Emprisonné à Merksplas depuis 2 mois après 68 mois en prison. “C’est très dur à Merksplas” “on est enfermés dans une forêt, on est loin, certains n’ont commis aucun délit” et “pour moi et d’autres c’est une 2ème peine gratuite!”
Et un autre qui a un bébé de 14 mois et une copine qui l’attendent ici en Belgique. Alors, de temps en temps, devant l’absurdité de la situation, il exprime toute sa colère :”ici, je tourne comme un poisson rouge, j’ai rien à faire, alors je pense…j’ai besoin de mon fils mais je peux rien faire, je craque et je pleure ou je crie, c’est dur”.
Update 19/12 12h: vol annulé car “pas assez de place dans l’avion” . On leur promet un autre vol dans les jours qui suivent!
Update 19/12 11h30 :L a famille quittera le centre Caricole avec leur escorte à 16 heures pour être amené à l’aéroport. Ils ont fait une nouvelle demande d’asile sans réponse actuellement.
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R, 26 ans, son frère A, 30 ans, et leur maman sont au centre fermé Caricole à Steenokkerzeel depuis deux mois. Ruben, l’ainé de la famille, présente une maladie évolutive grave et est physiquement très handicapé. Il a besoin d’une assistance constante de sa maman pour manger, s’habiller, faire sa toilette et il se déplace en chaise roulante.
Ils sont arrivés en Belgique il y a six ans. Ils ont fui l’Arménie en raison de problèmes politiques (la famille était en danger après l’assassinat d’ un oncle) et de la très mauvaise santé de R, qui ne pouvait recevoir de soins adéquats dans son pays. Le père a fui en Russie, où il vit actuellement dans la précarité et sans papiers.
Depuis leur arrivée en Belgique, ils ont obtenu à trois reprises une carte orange leur permettant de vivre et de donner les soins nécessaires à R. Ce dernier a été opéré plusieurs fois et reçoit un traitement adapté à sa maladie pour ralentir l’évolution de son état et pour favoriser sa mobilité.
Mais sur décision de l’Office des Étrangers leur carte orange n’a pas été renouvelée, la famille a été arrêtée et placée au centre fermé Caricole en vue de leur expulsion vers l’Arménie.
Ils ont reçu ce 15/12/2016 un avis d’expulsion sous escorte pour ce lundi 19/12/2016. « Sous escorte » signifie une expulsion accompagnée de plusieurs policiers, les personnes étant menottées et amenées de force dans l’avion. A noter que déjà à plusieurs reprises les membres de la famille ont été amenés menottés au tribunal. R a été menotté à sa chaise roulante et a été très choqué de ce traitement.
Plusieurs certificats médicaux attestent de la gravité de sa maladie et mentionnent qu’« un retour dans le pays d’origine où ces traitements sont difficilement, sinon quasi totalement inaccessibles, se traduirait par une reprise de l’évolution pathogène et une progression des symptômes et du handicap. »
R explique qu’un retour au pays signifie une « mort lente pour lui », les médicaments qu’il reçoit n’existant pas en Arménie et d’autres substituts n’étant pas adaptés ni accessibles.
En octobre 2015 des avocats, juristes, médecins, assistants sociaux dénonçaient dans un livre blanc l’interprétation toujours plus restrictive des critères donnant accès au permis de séjour pour raisons médicales en Belgique et exigeaient « une application de la loi respectueuse des droits humains des étrangers gravement malades ». Aujourd’hui nous constatons que rien n’a changé. Les soins avancés dans nos pays « civilisés » ne sont disponibles que pour les citoyens privilégiés.
Ce 13 décembre la Belgique a été condamnée encore une fois par la Cour européenne des droits de l’homme pour traitement inhumain et dégradant. La victime cette fois était un homme géorgien gravement malade, expulsé vers son pays d’origine alors que sa famille était en Belgique.
Ces condamnations se multiplient mais ne changent rien à la politique répressive de la Belgique, qui s’apprête de nouveau à envoyer une personne gravement malade vers un avenir de souffrance.
Empêchons l’expulsion de cette famille en allant à l’aéroport pour expliquer leur situation ce lundi 19/12 à 17 25 à l’enregistrement des bagages ou/et à l’enregistrement
Vol vers Varsovie (escale) LO 234 19h25
Et campagne de fax, appel et mail aux responsables de ces expulsions criminelles
La compagnie aérienne
Polish Airlines
tel + 32 78 180 014 Open 24 h lot_info@lot.pl
Et nos ministres
F.Roosemont
Directeur de l’Office desEtrangers Bur_Presse@dofi.fgov.be
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Plusieurs dizaines d’Algériens croupissent depuis des mois, voire un an, dans nos centres fermés, et nous apprenons ces jours-ci encore que d’autres voient leur maison assiégée par une dizaine de policiers armés au petit matin, devant femmes et enfants et amenés en centre fermé en vue d’une expulsion, expulsion improbable vu l’absence d’accord et le refus du consulat d’Algérie dans la majorité des cas de délivrer un laissez-passer…
Serait-ce ça, « le travail derrière l’écran » de Théo Francken ? Utiliser les concerné(e)s et leurs familles comme des otages pour faire pression sur l’Algérie ?
Trois témoignages :
Aujourdhui
Une femme nous téléphone: ils sont mariés officiellement à la commune, ils ont 2 petits enfants, le plus jeune a 8 mois. Ils sont Algériens. Elle a une carte de résidence de 5 ans, lui n’a pas de papiers. On lui a dit à la commune qu’il devait attendre. Dix policiers sont venus à 5 heures du matin il y a 3 jours réveiller tout le monde pour prendre Monsieur et l’amener en centre fermé. Elle est désespérée et ne comprend pas. Nous non plus…
Un homme arrêté il y a 5 jours chez sa copine Belge. Ils l’auraient retrouvé par sa carte Lyca dans le cadre d’une enquête terroriste. Sept combis, pleins de policiers pour venir l’arrêter et l’amener en centre fermé.
Témoignage d’un soutien recueilli auprès d’un homme qui VEUT rentrer au pays et qu’il titre:
“ABSURDITÉ”
Un jeune Algérien de 21 ans veut témoigner pour lui et d’autres de l’absurdité et des mauvais traitements des situations vécues en centres fermés. Les détenus n’ont pas accès à des informations fiables. Ils ignorent ce qui se passe sur leur propre situation. Les avocats ou assistants sociaux des centres ne semblent pas aider non plus. Quand un détenu dit être malade, on l’envoie au cachot où il perd tout contact.
M. est arrivé en Belgique il y a 3 ans, il avait alors 18 ans. Il s’est retrouvé parmi d’autres jeunes laissés pour compte, et a commis quelques vols pour subsister. Sans logement, sans revenus, la vie était dure, il a payé pour cela dit-il. Il veut poursuivre sa vie dignement. Maintenant il aimerait que sa situation se clarifie. Il dit accepter de retourner en Algérie mais apparemment on ne le renvoie pas, mais on ne le libère pas non plus. Il est en centre fermé sans aucune prise de décision dans un sens ou dans l’autre. “Je ne comprends rien”, dit-il, “j’accepte de rentrer en Algérie mais on ne me renvoie pas”. Il veut une décision claire mais ne pas rester en centre fermé où ce n’est pas une vie. Il dit que le ministre belge est allé en Algérie cette semaine mais qu’apparemment rien n’a bougé. Le consulat ne semble pas vouloir donner de laissez-passer pour revenir en Algérie.
Et un autre témoignage :
M. a 37 ans, il est d’origine algérienne et est détenu à Merksplas. Il a été arrêté alors qu’il faisait ses courses, “Je suis rentré dans un magasin et devant tout le monde, alors que je faisais mes courses, ils m’ont embarqué. Je ne comprends pas, je suis légal, pas clandestin, j’ai un numéro provisoire et j’ai déposé une demande officielle à l’OE, j’attends la réponse, j’ai une adresse. Pourquoi ils ne sont pas venus chez moi ? Devant tout le monde c’est pas normal, je ne suis pas un terroriste !”
M. a déposé une demande de séjour pour raisons médicales (9ter). Suite à un premier refus, il a déposé un recours et est actuellement en attente d’une réponse. Au centre fermé à Bruges, on lui répond qu’il n’y a aucune trace ni du recours, ni de son dossier médical. Quand il explique qu’il a déjà subi 3 opérations aux jambes suite à un grave accident de la route et que son dossier se trouve à l’hôpital d’Ixelles, on lui répond “nous on s’en fiche, on a ton passeport et aucune trace de dossier médical, on te renvoie dès que possible”. Quand il explique qu’il a une autre opération prévue dans deux semaines, qu’il faut le laisser terminer au minimum ces soins, on lui répond encore : “Que tu veuilles ou que tu veuilles pas, c’est l’Algérie”.
“Ici c’est le Guantanamo belge, il n’y a pas de Croix Rouge, pas de droits de l’homme, rien. J’ai vu une assistante sociale après deux jours ici, elle a téléphoné en flamand à l’OE, j’ai rien compris et puis elle m’a dit : ‘pas de recours et pas de dossier médical, tu dois partir dans 15 jours !’ Pendant ce temps, M. attend dans la douleur, son état de santé nécessite un encadrement strict: médicaments, séances de kiné, etc., le médecin sur place ne juge pas nécessaire de poursuivre le traitement que le dossier médical prescrit : ” J’ai reçu des antidouleurs un peu mais normalement j’ai besoin d’un gel pour la douleur, mais le médecin m’a dit que je n’en avais pas besoin ici, comme pour le kiné !”
Vendredi 02 décembre, M. apprend qu’une réservation pour le vol du lendemain matin a été faite à son nom, il sera expulsé à 14h. “Je ne comprends pas, on me dit que je vais aller à l’aéroport et que si je ne veux pas monter dans l’avion, je n’ai qu’à le dire là-bas. Ça n’a pas de sens, je veux pas y aller et mon avis sera le même demain. Je ne comprends pas, je ne comprends pas, ça ne sert à rien, ils veulent me faire craquer ou quoi !” M. craint qu’on le contraigne physiquement, il n’est pas en état de se défendre et se déplace avec deux béquilles. Il a besoin de parler, et pourtant M. est isolé de toutes les manières possibles : on lui retire son téléphone, le jour-même et il est transféré dans un autre bloc, impossible de joindre sa famille ou ses amis pour les tenir au courant de l’évolution de la situation. Tout le monde attend….
07/12/2016 Today we have received a phone call from someone in Morton Hall, who tells us that a man died yesterday in the detention centre.
We have been told that yesterday afternoon, at around 3pm, the man started foaming at the mouth. We are told that he was a fit man who exercised every day and was not known to suffer from any medical conditions. The guards then locked him in his room and said they would return, but didn’t until 3 hours later – at which point they called an ambulance and the man was taken away.
Selon le témoignage d’un détenu du centre de Merksplas, une escorte policière est venue au centre ce lundi prendre possession d’Arsen K., Tchétchène, afin de le déporter vers Moscou.
Il s’agissait de la première tentative d’expulsion à son égard, et la présence d’une escorte policière est donc peu commune. Appel expulsion ici
Arsen K avait témoigné des risques importants encourus s’il était renvoyé vers Moscou, suite à “une longue histoire de la guerre de Tchétchénie”. Plusieurs dizaines d’années de prison.
Un de ses trois fils étant actuellement hospitalisé, il aurait demandé de pouvoir le visiter avant son expulsion, ce qui lui aurait été refusé.
Arsen a donc quitté le centre entre des policiers et n’a plus été revu. Nous avons également perdu tout contact avec lui.
Sa femme et ses trois jeunes enfants sont donc privés de leur mari et de leur papa, sans grand espoir de le revoir.
Encore un exemple de la politique inique, cruelle et immorale menée par notre gouvernement. Déshumanisée et qui déshumanise.
Arsen vivait depuis 10 ans parmi nous. Installé avec sa femme, avec qui il a eu trois jeunes enfants.
Tchétchène, il a été renvoyé vers un régime connu pour les mauvais traitements, voire les tortures ou les exécutions sommaires qu’encourent ses prisonniers.
1 expulsion. 3 Orphelins. 1 Veuve.
Pourquoi ? Pour rien, si ce n’est des chiffres dans un tableau, et peut-être, à la clef, quelques voix de plus – pathétique – aux prochaines élections.
Beau Bilan.
Combien de temps les laisserons-nous faire ?
Théo Francken est fier d’annoncer l’enfermement et l’expulsion de nombreux “criminels sans papiers”. Ces enfermements sans limites posent question et font partie des procédés machiavéliques et malhonnêtes voire illégaux de l’OE. Pour exemple parmi d’autres : certains avaient des papiers et suite à leur “incivilité « ils ont été destitués de ce bout de papier , devenant des “criminels sans papiers expulsables” dans les statistiques de Monsieur Francken et ils se font expulser !
Témoignages de M., détenu à Merksplas depuis plusieurs mois 23/11/2016
M. est en Belgique depuis 27 ans et détenu à Merksplas depuis “6 ou 7 mois”.
Algérien, son retour est refusé par le consulat mais cela n’empêche pas l’Office de le priver de liberté contre toute logique ni de gaspiller l’argent du contribuable en tentant déjà à 7 (!) reprises de l’expulser. Il faut croire que subsidier les compagnies aériennes est un des objectifs de Théo Franken.
M., qui a maintenant 52 ans, est arrivé directement d’Algérie à Zaventem. Il était appelé à rejoindre l’armée algérienne, dans laquelle il avait réalisé précédemment son service militaire de 2 ans, pour faire la guerre aux islamistes. Mais M. ne voulait pas combattre contre d’autres Algériens. Ni au sein de l’armée, ni au sein des mouvements islamistes. Il ne pouvait donc que fuir la guerre civile.
En 2000 il introduit une demande d’asile, rejetée. En 2006, il est condamné à 3 ans de prison pour vol. Il reconnait le délit, mais insiste sur le fait qu’il n’a jamais commis la moindre violence envers quiconque. Il purge sa peine avant d’être libéré.
Il y a 18 mois, il est contrôlé en face de chez lui et les policiers lui disent qu’il doit retourner en prison, à cause de l’affaire de 2006.
Il ne comprend pas, puisqu’il a été libéré et contrôlé à plusieurs reprises, sans problèmes particuliers, depuis lors.
Il est emprisonné à Forest, Tilburg puis Wortel avant d’être transféré au centre fermé de Merksplas. Au moment du transfert le greffier lui signale qu’il sera libéré après un séjour de quelques jours à Merksplas. Il ne comprend toujours pas quelles sont les causes de ce“retour à la case prison”.
Mais les quelques jours se transforment en longs mois, ponctués de “billets d’avion” puis de prolongations de la détention faute de pouvoir le renvoyer en Algérie.
Il réclame qu’on lui donne un Ordre de Quitter le Territoire (OQT) dans les 24 heures, afin “qu’il quitte la Belgique et qu’on n’entende plus jamais parler de lui”.
Mais la réponse est toujours la même : ce n’est pas possible.
M. sait que l’Algérie refusera toujours sa déportation. Et si elle acceptait, il n’y retournerait “que dans un cercueil. Plutôt se suicider.”
M. est coincé à Merksplas. Dans une situation absurde qu’il ne comprend pas, sans issue.
Il ne supporte plus le centre, la détention, les privations, le racisme des gardiens. Par dépit il demande un transfert dans un centre francophone mais on lui répond que ce n’est pas possible.
Il a essayé la grève dela faim, pendant 15 jours. Puis, menacé d’être mis en cellule d’isolement et de “recevoir des piqûres”, qui pense-t-il peuvent “rendre fou”, il a renoncé.
Ses paroles témoignent de la révolte et du désespoir lié à cet enfermement aussi cruel qu’absurde:
“Je devrais tout casser pour pouvoir bouger. Ils te poussent à ça”
“Le lundi l’assistante sociale distribue des billets d’avion comme des cacahuètes, c’est le stress, je dors mal”
“Ici, c’est bienvenue en enfer !”
“On n’a aucune aide de l’administration… c’est trop dur..”
“Ici il y a beaucoup de racisme, c’est le NVA, les gardiens disent que leur boss c’est Théo Francken…”
“Ici il n’y a pas de limite dans le temps”
“La nourriture, même les chiens ne mangent pas ça…Ils nous ont tué… Deux tartines, 3 tranches de fromage, un morceau de chocolat. On ne peut rien acheter, y’a que des gaufres et du coca… Des fois on a n’importe quoi, ils nous disent que les détenus coûtent cher”
“Il y a un détenu qui sera là depuis un an dans 20 jours (…) à chaque expulsion avortée on prolonge de 2 mois…”
“Ils enferment et expulsent les pères,leurs enfants vont devenir des voyous…”
Témoignage de Arsen Kuntaev, Tchétchène, en Belgique depuis près de 10 ans et père de 3 jeunes enfants, dont l’expulsion vers Moscou est prévue ce lundi 28/11/2016 à 12h25 depuis Zaventem
Arsen vivait et était domicilié à Lier près d’Antwerpen avec sa femme et ses 3 garçons de 6, 4 et 2 ans et demi.
La police est venue à la maison quand il gardait ses enfants pendant que sa femme travaillait. Elle est caissière au Quick, avec des horaires variables.
Arguant que la police connaissait son adresse et qu’il ne s’enfuirait pas, il a demandé de pouvoir se rendre au commissariat quand sa femme (qui dispose d’un permis de séjour temporaire) serait rentrée. Les policiers ont refusé et l’ont emmené au commissariat avec ses enfants, très choqués.
Il a été mis en détention et les policiers se sont rendus sur le lieu de travail de la maman, avec les enfants. Problème pour le manager du Quick, qui heureusement n’a pas licencié la maman, tout en lui précisant que normalement il l’aurait fait. A noter qu’elle a besoin de ce travail pour conserver son titre de séjour. Merci la police…
Arsen est depuis 4 mois au centre fermé de Merksplas.Il n’a pas de passeport tchétchène et risque de 18 à 28 ans de prison s’il est renvoyé en Russie, à cause “d’une longue histoire de la guerre de Tchétchénie”.
Il a peur de ne plus revoir ses enfants…
Il a refusé sa première expulsion , mais celle-ci se fera avec escorte, l’a prévenu l’assistante sociale, et désespéré il pense qu’il ne pourra rien faire pour l’empêcher.
La vie dans le centre est très dure. “Quand quelqu’un a des problèmes, les gardiens rient”. “La nourriture est dégoûtante”. “L’assistante sociale ne fait rien”.
Empêchons cette expulsion -en allant parler aux passagers à l’enregistrement des bagages à partir de 10h25 -en envoyant fax mail et/ou en téléphonant en masse! aux responsables de cette expulsion criminelle.
Donc voilà ce matin (1/12/16) une soixantaine de personnes se sont rassemblées devant le palais de “sois-disant Justice”. Quelques représentants d’organisations diverses telles que la LDH, AI, la CRER, Bruxelles Laïques ainsi que beaucoup d’autres personnes soutiens comportant une importante délégation venue de Berlin, une autre de Lille… tous là pour dénoncer la criminalisation du comportement humain et solidaire. Aussi pour dénoncer les méthodes inhumaines d’expulsion en Belgique et ailleurs.
Devant la salle d’audience (minuscule) des policiers qui relèvent le noms numéros de CI et confisquent les gsm…(bon, nous avons beau savoir que ce n’est pas la première fois, cela pose toujours les mêmes interrogations sur la publicité des débats), seuls trois quatre d’entre les soutiens ont été autorisés à entrer, manque de place. Les quatre inculpés présents se tiennent debout à l’arrière ne sachant pas trop ce qui les attendait. La chambre en néerlandais, ils n’y comprenaient pas grand chose.
Avant eux une autre « affaire », devinez quoi ! une dame qui se retrouve accusée de rébellion pour être intervenue lors d’une expulsion. « Madame la Juge, je n’ai fait qu’expliquer aux policiers ce que disait la dame expulsée parce qu’ils ne comprenaient pas sa langue » « je leur ai dit qu’elle avait mal, qu’elle était enceinte, je leur ai demandé de dénouer ses liens » « c’est tout ce que j’ai fait ».
La juge inquisitrice « et vous étiez debout alors que les policiers vous disent de vous asseoir ? et vous êtes vous assise ? etc. etc… » elle pinaille sur des détails clairement pour trouver de quoi accuser cette dame de rébellion !! elle va même jusqu’à lui intimer « la prochaine fois vous vous asseyez et ne vous occupez pas de ce qui ne vous regarde pas » ou encore « c’est courant que les personnes qui doivent être expulsées exagèrent …. » . Bref , c’était absolument scandaleux d’entendre une « juge » se permettre de prendre position ainsi et ouvertement dévoiler ses convictions. Se permettre de dire à quelqu’un « accusée » la manière dont elle doit se comporter en ne réagissant pas à la souffrance d’autrui ! L’avocat, même combat, en sortant il explique à la dame qu’elle doit rester assise dans un avion.
Après cette affaire, au tour des 6 inculpé-es du 17 août 2016. Bien qu’aucun d’entre eux n’habite en Belgique, quatre étaient présents médusés de voir ce cirque. Précision d’adresses… les avocats cependant ayant constaté que la partie adverse venait de déposer des éléments importants dont elles n’avaient pas connaissance, et n’avaient donc pas été en mesure de préparer une réponse à ces éléments et en sont visiblement offusquées, par ailleurs tous les inculpé-es s’étant déclaré-es souhaitant s’exprimer en français, elle demandent le report de l’audience et le changement de régime linguistique de manière à ce les inculpé-es puissent suivre correctement leur procès.
Valses-hésitations de la partie adverse plus tard la juge indique que le 22 décembre prochain elle donnerait la décision de report (ou pas).
Ahurissant spectacle, une nouvelle fois, avec des magistrats qui se permettent de dépasser allègrement leur rôle en émettant des propos loin d’être neutres, au contraire tout à fait subjectifs et se dévoiler. Ben oui, c’est évident, mesdames, messieurs, si vous voyez quelqu’un souffrir , fermez votre bec obéissez, asseyez vous, surtout ne venez pas en assistance à un être humain souffrant.
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De Ventimiglia à Calais, de Ceuta à Melilla, de Lesbos à Athènes, à toutes les frontières et au-delà….la criminalisation de ceux qui entravent la bonne marche des politiques migratoires européennes bat son plein !
Pour exemple parmi d’autres le procès de 6 passagers ayant empêché l’expulsion d’un homme sur un vol organisé par la renommée SN Brussels Airlines, qui expulse quotidiennement les désignés indésirables.
Soyons nombreux au Palais de Justice Place Poelaert à Bruxelles ce 1 décembre à 8h 30 pour exprimer notre détermination à refuser ces tentatives d’intimidation et cette répression de ceux qui osent entraver « leur circulation aérienne » !
NoBorders,NoDeportations
Ils ont déclaré la guerre aux migrants, nous leur déclarons la guerre !
Ci-après leur appel soutenu par quelques associations Droitdel’Hommistes et le CISPM.
Six détenus ont tenté de s’évader du centre fermé de Bruges ce vendredi 18/11/2016 à 19 heures.
Quatre d’entre eux ont réussi et sont libres!. Deux ont été retenus par les gardiens.
Ils ont découpé le grillage d’une fenêtre avant de monter sur le toit, puis de sauter sur la voiture d’un gardien et de fuir à pied.
Le témoin qui nous appelle insiste pour que ceci soit publié, car la direction du centre n’apprécie pas cet événement et préfère se taire: “cela doit se savoir”!.
Depuis cette évasion, la sécurité du centre a été renforcée par quelques agents supplémentaires; ce qui ne change rien à la vie dans le centre, nous dit notre témoin.
Le drame social et familial n’a pu être évité. M. Daté HOUEDAKOR l’a subi à ses dépens. Les autorités de l’asile et l’immigration ont pris une décision à la surprise du commun des mortels. Les enfants attendaient le retour de leur papa à la maison. Détenu depuis le 1er octobre 2016 au centre Caricole, il s’est vu refouler lors de la troisième tentative le 8 novembre 2016 via le vol Royal Air Maroc (Bruxelles – Casablanca – Accra). La chasse aux étrangers est devenue une réalité de notre temps. Peu importe la situation administrative, le modus operandi est l’expulsion aveugle selon les échos du cabinet. Même si l’on ne s’en doute pas que le Secrétaire d’Etat à l’Asile et l’Immigration du gouvernement Michel a fait de la reconduction des étrangers même en situation régulière son cheval de bataille.
Au centre Caricole
J’ai été appelé au dispatching du centre Caricole. J’ai été surpris par la nouvelle de mon expulsion. Aussitôt les agents de la Police fédérale sont arrivés. Ils m’ont passé les menottes et ils ont mis une corde à l’un de ses pieds. Dans la précipitation ils ont démarré vers l’aéroport. Ils étaient plusieurs.
Arrivée à l’aéroport de Zaventem
Arrivée à l’aéroport, mis en isolement pendant plusieurs heures. Accès à l’avion plus tard. L’avion n’était pas rempli, les passagers occupaient la moitié soit l’avant jusqu’au milieu. Ils m’ont mis à l’arrière dans l’avion avec deux escortes qui me quadrillaient. Un autre agent debout maintenait ma tête vers le bas contre le siège avant. Je suis resté courbé et oppressé privé de tout geste. Je criais mais personne ne pouvait m’attendre. J’arrivais à peine à respirer. J’étais suffoqué. Je me sentais anéantie et j’avais peur pour ma vie. Mais à un moment une personne probablement un passager sur le vol s’est approchée et a déclaré qu’elle est médecin, elle voulait savoir ce qui se passait. Les agents lui ont marmonné quelque chose. Je n’ai pas trop compris. La dame qui dirigeait l’opération a parlé avec un membre de l’équipage, elle disait que « il doit partir, il nous a fait perdre de l’argent »
Au moment de décoller les agents de la police fédérale et la dame qui dirigeait l’opération ont quitté l’avion. J’ai voyagé donc avec les deux agents qui me quadrillaient jusqu’au Maroc où ils m’ont laissé entre les mains de la police de ce pays.
A Casablanca j’ai perdu un peu connaissance, j’étais faible et épuisé. Je ne tenais plus debout et prêt à m’effondrer. Ils m’ont épaulé pour me sortir de l’avion. Au pied de l’avion nous attendait une ambulance. Ils m’ont conduit jusqu’à un local où j’ai pu être mis sous perfusion. J’en ai reçu deux. Je suis resté là jusqu’à 23h en attendant le départ pour Accra. Un Monsieur en costume noir apparemment d’origine marocaine est venu me sermonner, il m’a fait des remontrances comme quoi je fais perdre l’argent à la compagnie Royal Air Maroc. Je lui ai répondu timidement que je ne suis pas « sans papier » ni « un criminel ». En Belgique où je vis depuis plusieurs années, j’ai un emploi, une famille et une maison.
Départ de l’aéroport de Casablanca
Le Monsieur en costume noir apparemment d’origine marocaine est devenu calme après mes explications. Il m’a accompagné jusqu’à l’avion. Il a refusé aux policiers marocains de me conduire jusqu’à Accra. Il a alors remis mes documents aux pilotes.
Arrivée à l’aéroport Kotoka d’Accra
Un membre du service de l’immigration est venu m’interroger à propos de mes papiers. Le reste de la brigade m’a posé plusieurs questions car il ne comprend pas pourquoi j’ai été refoulé. J’ai expliqué ma situation et ma détention en Belgique (6 semaines) suivi de mon expulsion. Je leur ai dit qu’en Belgique j’ai une situation régulière, je suis père de quatre enfants, j’ai un contrat CDI auprès d’un employeur et propriétaire de ma maison.
J’ai été demandeur d’asile politique en Belgique puis j’ai été régularisé. N’étant pas marier avec ma compagne, je rencontre des difficultés pour déclarer mes enfants à l’Etat Civil. L’administration me réclame mon passeport de mon pays d’origine et cette situation dure depuis neuf ans.
A quelques mois de la naissance de mes enfants jumeaux, j’ai pris le risque de me rendre dans mon pays d’origine le Togo après plus d’une décennie de vie en exile. C’est la première fois que j’effectue ce voyage afin de me faire délivrer un titre de voyage.
Au Togo, je n’ai pas réussi à obtenir ledit document. Ayant laissé femme et enfants ainsi que mon travail derrière moi, je me suis rendu au Ghana pour solliciter le concours des autorités ghanéennes. Le Ghana est avant tout un pays panafricain où certains pères de l’indépendance ont pu trouver asile pendant les luttes pour la libération du joug colonial. D’ailleurs dans les années 90, les togolais ont pu trouver refuge lors de leurs exodes (octobre 1992 à août 1993).
J’ai pu obtenir un « laissez passer » pour retourner en Belgique afin de reprendre mon travail. C’est ainsi que mes déboires ont débutés.
En Belgique les autorités belges n’ont pas accepté pour que je puisse avoir accès au territoire pour cause de non présentation du passeport de mon pays. Malgré toutes mes explications, mes multiples recours déposés par mes conseils, les autorités belges ont donné une fin de non-recevoir et ont maintenu leur décision de me refouler nonobstant ma situation sociale et familiale. Je suis séparé de ma famille et de mon travail. Ainsi va la vie au pays des occidentaux.
Vu mon état de faiblesse, les autorités policières de l’aéroport Kotoka d’Accra m’ont demandé de me reposer le temps qu’un membre de la communauté panafricaine vienne me chercher.
Je dois encore consulter un médecin pour le suivi de mon état de santé.
La qualité du réseau étant peu performant j’ai eu du mal à entrer en contact téléphonique avec les miens. La communication se coupe mais je vais finir par les rassurer.
Je profite pour remercier toutes les personnes connues et anonymes notamment mes conseils maîtres Philippe Mortiaux et Noémie Seghers qui ont abattus un travail de titan face à l’administration de l’immigration, les médias qui ont relayés l’information sur ma détention. Je n’oublie pas ma compagne Yolande L. et toute sa famille pour leur attention et soutien indéfectible. Un clin d’œil à tous mes compatriotes de la diaspora et les africains de Belgique qui ont répondu à l’appel de « Ici et d’Ailleurs – Agir pour le Togo » et du CRACPE de Liège pour un sit-in devant l’hôtel communal de Herstal. Je n’oublie pas les autorités communales pour leur écoute, le soutien de mon employeur, le corps enseignants et les parents d’élèves de l’école de mes enfants. Un vibrant merci au monde associatif (Amoureux de vos papiers, CRER, MRAX, UJPB, OBSPol, la ligue belge des droits de l’homme).
J’espère vous retrouver très prochainement dans de très bonnes circonstances.
La vie est un combat permanent et j’ai appris beaucoup sur le sort qui peut être réservé à chacun d’entre nous sur cette terre.
Appel à rejoindre le rassemblement hebdomadaire du CRACPE en soutien ce 12/11/ 2016 à 16 heures devant le centre de Vottem, Visé Voie 1, 4041 Vottem
Centre fermé de Vottem
Soixante pour cent des détenus du centre fermé de Vottem ont entamé une grève de la faim il y a 2 jours.
Ils protestent contre :
-Les soins médicaux : Certains ont des rendez-vous importants dans des hôpitaux : les rendez-vous ne sont pas respectés. « Pour vous amener à l’aéroport avec leurs escortes ils sont toujours à l’heure, mais pour les rendez-vous médicaux ils ne sont pas là ».
-Des somnifères, des calmants et des antidouleurs sont distribués par les gardiens à qui veut. Certains détenus sont devenus des zombies et ne se lèvent plus. « Moi j’appelle cela du dopage »
-La nourriture : Tous les matins Vache qui rit, tous les soirs choco. A midi, une petite assiette avec un tout petit peu de viande qui n’est pas certifiée Hallal. « Tout est dégueulasse » « on a faim toute la journée »
-L’impertinence et l’agressivité des gardiens : « Matin, midi et soir on nous dit : Si t’es pas content rentre chez toi. » « Ils font ce qu’ils veulent avec nous »
« Les détenus amenés d’une prison sont mis immédiatement au cachot. D’autres sont mis en isolement dès qu’ils font une remarque. Il y a quelques jours un homme était très malade, cela se voyait très bien : il a été mis au cachot pendant 2 jours ! »
Beaucoup sont en centre fermé depuis 8, 9, 10 mois, jusqu’à 11 mois.
L’un d’entre eux est là depuis 8 mois et suite à un refus d’expulsion on lui a remis les compteurs à zéro : « je vais encore rester 8 nouveaux mois ici?? »
D’autres demandent à retourner dans leur pays et attendent des mois avant d’avoir un vol.
Et au centre fermé de Bruges
Ce dimanche 06/11/2016 une vingtaine de détenus ont refusé de remonter après leur promenade pour protester contre les propos violents d’un gardien. Après une réunion avec le directeur la tension s’est apaisée…..et 4 des émeutiers ont été transférés dans d’autres centres !
Les détenus à Bruges dénoncent
-des soins médicaux manquants et la prescription de calmants à la demande,
-le manque d’hygiène : « tout est très sale » « on ne peut prendre des douches que tous les 12 jours »,
-des propos désagréables et agressifs du personnel : « Nous on paie des taxes pour vous, retournez chez vous »
La grève de la faim s’étend dans d’autres centres fermés
A Merksplas 20 détenus ont entamé une grève de la faim ce 10/11/2016
Ils protestent
Contre la nourriture insuffisante « y en marre du fromage »
Contre les fouilles quotidiennes et systématiques
Contre le racisme et la maltraitance « nous ne sommes pas des animaux »
Contre l’absence de droits de l’homme
Contre les mises au cachot systématiques.
« Ici c’est bien pire que la prison, c’est de la vraie torture » « C’est le système qui ne va pas » « L’Office des Étrangers gère tout et a tous les pouvoirs sur nous, ils sont responsables de torture» « Pourquoi l’état lui laisse tout ce pouvoir, sans broncher? »
Tous ces témoignages, et les dizaines d’autres que nous recevons chaque semaine, illustrent la dégradation des conditions de (sur)vie dans les centres fermés, en Belgique et dans le reste de l’Unione européenne, comme le dénonce Migreurop dans son rapport “La détention des migrants dans l’Union européenne : un business florissant” (lien: http://www.migreurop.org/article2761.html?lang=fr).
À propos de la Belgique le rapport explique que “si les centres fermés sont gérés par l’administration publique, celle-ci recourt néanmoins à des acteurs privés pour une partie des services liés au fonctionnement des centres et à la prise en charge des personnes enfermées. La restauration, le nettoyage et les services techniques sont ainsi susceptibles d’être sous-traités à des entreprises. En outre, l’accès aux médecins et aux médicaments est également délégué au secteur privé via des appels d’offres auxquels peuvent répondre des médecins indépendants et des pharmacies”.
Détenu 11 mois dans un centre fermé, défendu par un avocat membre de la N-VA puis expulsé vers Kaboul: la Belgique, pays sûr pour les demandeurs d’asile?
S.R., un demandeur d’asile afghan, est arrivé en Belgique il y a un an et a été enfermé pendant 11 mois en centre fermé puis expulsé.
Il a d’abord été détenu dans le centre fermé de Bruges, puis dans celui de Steenokkerzeel depuis le mois d’octobre 2016. À son arrivée à Bruges, on lui a attribué un avocat.
Il se trouve que cet avocat est membre d’une section locale de la NV-A où il occupe les fonctions de secrétaire adjoint, responsable logistique et organisationnel.
S.R a introduit plusieurs demandes d’asile, toutes refusées. Il a également reçu plusieurs avis d’expulsions, il en a refusés (comme la loi le permet) et d’autres ont été annulés.
Pourtant Mr S.R rentre pleinement dans les conditions d’octroi de l’asile car il est originaire de la province de Nangarhâr, dans le district de Surkh-Rōd, une partie de l’Afghanistan reconnue comme “non-sûre”.
Dès lors, deux aspects de cette procédure peuvent être remis en cause:
Dans un premier temps, l’objectivité d’un avocat appartenant à un parti politique très à droite et qui tente par tous les moyens de mettre un terme au flux migratoire vers l’Europe, en particulier vers la Belgique. Quand le Secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, appartenant à ce même parti, déclare que “ce Gouvernement veut rapatrier et non pas régulariser”, nous sommes en droit de nous demander quelle est la bonne volonté mise en oeuvre par cet avocat en vue d’un aboutissement positif à la demande d’asile de S.R.
Dans un deuxième temps, de quel droit pouvons-nous définir un endroit “sûr” et “non-sûr” dans un pays en guerre depuis 15 ans? Depuis l’invasion américaine en 2001,l’Afghanistan n’a pas connu un seul mois de répit sans bombardements ou attentats. A Kaboul, par exemple, ville pourtant décrétée “sûre”, pas une semaine ne se passe sans explosions en tout genre. Certes, quelques villes et villages sont moins directement exposés à tout cela, mais l’Union europénne, qui a récemment signé un accord avec l’Afghanistan en vue de faciliter le rapatriement de 80.000 demandeurs d’asile afghans déboutés, oublie une chose: lorsqu’un Afghan issu de ces zones plus “sûres” fuit vers l’Europe et est ensuite renvoyé chez lui, les Talibans et autres membres de l’État islamique (de plus en plus présents dans cette partie du monde) n’hésiteront pas une minute à le considérer comme un traître et à l’exécuter sans autre forme de procès.
En août S.R a changé d’avocat , mais les dégâts étaient là. Il a été expulsé vers Kaboul ce 04/11/2016. Nous n’avons aucune nouvelle de lui.
D’autres expulsions vers Kaboul sont à prévoir.
La Belgique n’est pas un pays sûr pour les demandeurs d’asile afghans.
08/11 CRER: Affaire Houedakor! Nous recevons à l’instant cet appel au secours “Ils tentent encore de l’expulser MAINTENANT. Si vous avez dans vos réseaux des gens proche de Royal Air Maroc, alertez l’équipage, les passagers. Au secours” Yves Lodonou pour Datė HOUEDAKOR
Rendez Daté Houedakor à ses enfants, sa compagne! STOP à cette ignoble expulsion d’un homme parfaitement intégré, en séjour légal comme le rappelait les principaux médias du pays il y a quelques jours l! C’est incroyable, ça suffit !! Partagez
Le vol serait à 16h40 aujourd’hui. Présence à l’aéroport pour parler aux passagers à partir de 14h40 Et campagnes mail /fax aux adresses si dessous Royal Air Maroc
Le carnet d’un immigré en voie de refoulement/d’éloignement : violence et barbarie des forces aux ordres!
Propos recueillis par Yves K. LODONOU (24/10/20016 de21h50 à 22h25) +32474 37 83 76 ; yakolod@gmail.com
Le seul crime est d’être étranger, l’autre-là. “L”étranger n’est pas dangereux mais il est en danger [permanent]” dixit Frontières ouvertes asbl
C’est la démocratie à géométrie variable dans nos grands Etats. Bon nous ne sommes pas étonnés. L’individu ne compte pas, la violence institutionnelle est la règle. Qu’arrive-t-il en ce moment aux Sans voix? Ils murmurent en souffrance loin de toute oreille attentive, tout regard empathique…
Monsieur Houedakor Daté a eu à ses dépens une situation hors pair. Il a été bousculé, méprisé, molesté, menotté, mis dans l’avion puis ressorti grâce à la clairvoyance du pilote. Lisez ce qui suit :
« Centre Caricole, il est 15h. Je suis prêt pour la seconde tentative de mon expulsion. Il y avait une autre personne prévue(dame) également. Le service social du centre de rétention m’appelle, je viens puis des agents se présentent à moi comme étant de la police fédérale. Une unité un peu particulière car ils étaient en tenue civile.
La suite vous en dira long.
Je suis conduit dans leurs locaux, là ils ont procédé à une fouille minutieuse. J’ai été déshabillé totalement y compris mon petit sous vêtement, les affaires de ma valise ont été passées au peigne fin. Je viens de la détention et on me fouille comme un vulgaire délinquant.
Cinq (5)agents pour moi seul
Les agents ont procédé à un briefing sur l’expulsion. Ils affirment que j’ai des faux papiers, ils m’ont exhibé ma carte d’identité. Ils m’ont dit si j’accepte de retourner, je pourrais avoir accès à ma CI pour ensuite je pourrais revenir.
Je leur ai dit que j’ai encore des procédures pendantes, notamment le test d’ADN. Les agents me rétorquent que je suis naïf, je me laisse rouler par l’avocat, c’est un menteur, il ne me dit pas la vérité.[Ils ont tellement chargé les avocats que je me suis dit “est ce qu’ils ont un problème les conseils?”]
J’ai l’impression qu’ils n’ont pas lu mon dossier et ils affabulent.
Je leur dis que mes empreintes digitales ont été prises, je suis un honnête gens, je travaille et je suis père de famille.
Alors ils m’ont passé les menottes, ils l’ont serré très très fort (voir les traces sur mes poignets). J’ai crié, hurlé mais ils sont insensibles. Ils m’ont ensuite ligoté les pieds. Ils m’ont donné des coups de coudes, ils m’ont humilié, ils m’ont piétiné, ils m’appuyaient sur l’abdomen puis ils m’ont jeté dans la voiture. La brutalité s’est poursuivie contre moi, je suis sans défense et je ne constitue aucun danger ni pour ma personne, ni pour autrui, ni à l’ordre public.
Arrivée sur le tarmac, ils m’ont fait monter dans l’avion et m’ont installé à l’arrière. La maltraitance continue et face à mes souffrances j’ai commencé par hurler, par lancer des cris de détresse. Ces présumés agents de la police fédérale me demandent de faire silence. Dans l’avion les passagers se retournaient et cherchaient à comprendre. Il y avait un Monsieur d’origine africaine sur le vol qui à un moment a aussi crié.
Chaque fois que j’ai su crier je le faisais, mais ma voix s’éteignait par moment.
C’est ainsi que le pilote est venu me voir et m’a demandé de ne pas crier mais je n’en pouvais plus. Le pilote m’a dit qu’il ne va pas voyager avec moi.
Je fus sorti de l’avion et ramené au centre Caricole. Je suffoquais et j’ai demandé à consulter un Médecin.
Un Médecin fut appelé, il est venu et m’a ausculté et m’a demandé ce qui se passait. J’ai commencé par expliquer mes déboires, les présumés agents de la police fédérale ont dit au Médecin que je mentais et quej’avais des faux papiers.
Ce qui m’est arrivé ce soir m’a permis de voir comment des milliers de victimes souffrent lors des expulsions avec les présumés agents de la police fédérale.
A un moment donné j’ai cru que j’allais y laisser ma vie car j’ai vraiment frôlé la mort à quelques minutes près. J’ai même demandé aux présumés agents de la police fédérale de m’achever alors mes enfants auront la possibilité de se rendre sur ma tombe.
Je leur ai demandé est ce qu’ils n’ont pas des enfants?
Moi j’en ai et j’ai des jumeaux qui viennent de naître.
Je pense qu’un criminel ne peut même pas subir ce qu’ils m’ont fait subir. Je n’ai commis aucun délit, aucun crime politique,économique, de sang, etc mais mon sort était scellé entre les mains de cinq présumés agents de la police fédérale.
En conclusion
Puis-je porter plainte contre l’Etat belge (5 agents c’est-à-dire mes bourreaux)?
La démocratie et le respect des droits et libertés des individus n’est pas garanti dans les zones de NON DROIT comme le centre Caricole. Semira Adamu avait fait les frais ainsi que d’autres anonymes que sais-je?
Aujourd’hui c’est mon tour. Peut-être Dieu n’a pas voulu? Peut-être mes ancêtres africains n’ont pas voulu?
J’ai perdu l’appétit, je suis démoralisé et je crains pour ma sécurité. Si un Etat comme la Belgique qui est sensée me protéger met ma vie en danger, je me pose beaucoup de question sur ce que représente la vie d’un allochtone privée de liberté parce qu’il a voulu vivre, oui vivre, le DROIT DE VIVRE. Il faut faire une thérapie une fois sortie de cette détention. »
La Belgique m’accueillie, elle m’a donné la chance de vivre et ce jusqu’au 1er octobre 2016, date à laquelle je me suis retrouvé dans ce trou qu’est le centre Caricole.
Les présumés agents de la police fédérale se sont comportés comme une milice aux ordres…
Dans les pays où il y a des régimes impopulaires et antidémocratiques, on peut assister à des bavures de la sorte.
La Belgique, pays démocratique en Occident, grande puissance ayant adhéré aux traités internationaux laisse violer les dits textes par des actes inhumains, dégradants, xénophobes et négrophobes.
Il y a plusieurs personnes en grève de la faim dans les centres fermés dont
-Un jeune Afghan au 127 bis en centre fermé depuis bientôt 11 mois (arrestation 01/12/2015) en grève de la faim depuis 12 jours!
-Un Palestinien activiste à 13 jours de grève de la faim. Il était au 127 bis lorsqu’il a débuté sa grève de la faim, On aurait voulu essayer de le nourrir de force; d’après ses codétenus, il a refusé. Ils ont entendu des cris et des coups…..puis il a été transféré vers Merksplas où il continue sa grève de la faim en isolement total. On cherche un arabophone activiste pour essayer d”avoir un contact avec lui.
– Un homme depuis 6 mois en centre fermé ,marié a une dame belge, père d’un enfant (les tests ADN le confirment!)et d’un futur enfant qui doit naître en février, va se faire expulser ce mercredi vers le Kurdistan irakien (où tout va évidemment très bien d’après les infos) via la Turquie avec un Laissez-passer européen!
– Sow, le Guinéen arrêté avec 11 autres camarades lors d’une rafle a été placé dans l’aile sécurisée de Vottem, aile où les détenus sont complètement isolés et entourés de barbelés, une prison dans la prison, où sont placés “les criminels dangereux”, les “agités” …et les “militants acivistes”!
Et que Francken ne vienne pas nous dire que ce sont des anciens”criminels”. Non, aucun n’a jamais troublé SON ordre public! Mais ils sont illégaux.!!!!
Et ne nous parlez plus des droits de l’homme et des enfants s.v.p. ni de la femme d’ailleurs! LE FASCISME dans toute sa splendeur!
Nos 11 amis de la Voix des sans-papiers sont toujours retenus en centre fermé depuis le 19 septembre! Face à cette tentative de nous diviser la Coordination des sans-papiers appelle à un grand rassemblement de soutien mercredi 19 octobre à 9h30 devant le palais de justice de Bruxelles. Ce jour là nous aurons la décision finale du juge chargé de leur libération. Nous refusons de rester sans rien faire pendant que les militants pour les droits des étrangers en Belgique se font rafler dans leur occupation!
Leur arrestation est aussi dirigée contre nous, contre les mouvements d’émancipation et de soutiens aux migrants !
L’enfermement des 11 c’est aussi notre enfermement!
Leurs droits sont aussi nos droits! Défendons nous! #libertépourles11
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Ils sont des centaines enfermé(e)s en centre fermé car « pas les bons papiers ». Beaucoup sont désespéré(e)s .
Certains entament des grèves de la faim, font des tentatives de suicide, essaient de s’évader. Ils/Elles se sentent abandonné(e)s et seul(e)s dans cette lutte contre ces enfermements et appellent aux soutiens dans leur lutte.
Ca va Sow ? Pas trop dur l’isolement ?
– Bon, il y a des points à dénoncer, tu prends des notes ? l’arrestation, le centre fermé de Bruges,transmettre les revendications que nous avons établies …
Sow ne s’apitoie pas un instant sur son sort. Il est au boulot dans le petit parloir du centre fermé de Vottem.
Il explique :
«Le 19 septembre, à 5h30, ils ont débarqué avec environ deux cents policiers, les chiens, l’hélico. La police est entrée par les fenêtres en haut grâce à l’hélicoptère. Après, nous avons ouvert en bas car cette opération semait la terreur. S’il y avait eu des morts ou des blessés, cela aurait été tellement facile de les faire passer pour des terroristes.
La veille au soir, il y avait eu réunion là-bas pour trouver des solutions pour les derniers habitants de l’occupation sur le point de quitter les lieux, voir si certains pouvaient rejoindre notre occupation à Ebola. La plupart étaient repartis après la réunion mais pour moi,c’était trop tard pour rentrer dans mon occupation.
Une réunion était prévue avec les autorités, à Molenbeek le vendredi qui suivait. Des socialistes nous avaient dit que d’ici la réunion,il y avait peu de risques …..
Mais ils veulent faire peur pour fermer toutes les occupations qui sont nos maisons de combats,stopper les manifestations, nos seules armes.
Ce que je voudrais savoir, c’est qui a pris l’initiative de la rafle ?J’accuse la bourgmestre de Molenbeek, Rosemont (ndlr le directeurde l’Office des Etrangers) et Francken d’avoir mis sur pied l’opération. Rosemont était déçu du maigre résultat ….Ils voulaient arrêter 45 Sans-papiers. J’ai demandé à ce qu’ils soient auditionnés …
Maintenant, je sais ce que c’est la vie en centre fermé. C’est important pour militant du mouvement Sans-papiers de savoir cela et de pouvoir dénoncer.
Au centre fermé de Bruges, on a fait un cahier de revendications en sept points mais il faut remettre tout cela en phrases correctes, parce que tu sais, moi, je suis prof de math, le français, c’est pas mon fort…
Enfin, on a 31 résidents à Bruges qui ont signé….Ce qui est très choquant à Bruges, ce sont les dortoirs, on est à vingt dedans, les toilettes sont vraiment très sales, on voudrait des produits pour nettoyer, on doit se coucher à 10h et se lever à7h, il n’y pas d’accès à internet mais le plus grave ce sont les médicaments.
J’avais un traitement médical qu’on ne peut pas interrompre. Ils ne m’ont pas donné les médicaments.J’ai demandé à voir le médecin qui ne voulait pas me les donner et j’ai dit que je déposerais plainte contre lui. Il m’a dit «Dégage ! »
Après j’ai reçu des médicaments mais j’ai bien vu que ce n’était pas celui que je prends. Ils ne veulent jamais montrer les plaquettes. Tu ne sais pas ce que tu reçois. Je ne les ai plus pris. J’ai voulu les garder pour pouvoir témoigner mais quand on m’a transféré, ils ont fouillé et ils les ont trouvés. On les rend fous à Bruges et quand ils quittent le centre,ils ne sont plus en état de témoigner. On veut nous empêcher detémoigner. S’ils sont expulsés et privés brusquement des drogues, ils peuvent se suicider …. Si un pays autorise les expulsions, il ne peut tout de même pas détruire des humains ….Ce n’est pas tolérable.
Les gens restent parfois longtemps dans les centres fermés. Ils devraient pouvoir apprendre les langues. Il y en a quand même qui sont libérés. Ce serait utile.
Le document de revendications, je l’ai signé Sow coordinateur du collectif Ebola, membre de la Coalition Internationale des Sans-papiers et Migrants, de la Coordination des Sans-papiers de Belgique, militant syndical. Est-ce pour ça que l’on m’a transféré dans l’aile sécurisée de Vottem en isolement?Je m’étais fait agresser par un autre détenu à Bruges. Ils ont dit qu’ils avaient tiré au sort pour savoir lequel des deux serait transféré ….
Ici à Vottem, on voit ce qu’on reçoit comme médicament. Mais, je suis à l’isolement. Je n’ai aucun contact avec d’autres. Je reçois à manger quatre fois par jour,en général du pain sauf le midi. Je sors 1h le matin et 1hl’après-midi.
J’ai besoin du soutien des autres. Ils veulent me casser le moral ….”
Tentative d’évasion 127bis :27/09 : un homme a lors de sa promenade sauté les 3 grillages du centre : Déploiement policier conséquent et chasse à l’homme : il a été retrouvé, mis au cachot, puis transféré dans l’aile sécurisée du centre fermé de Vottem
Vottem :26/09 : un homme a sauté un premier grillage du centre, a escaladé le deuxième grillage. Il est resté un moment perché sur le haut de ce deuxième grillage, la police l’attendant en bas. Il a finalement été arrêté et transféré dans un autre centre
« Je les comprends » nous dit un prisonnier. « cela fait sept mois que je suis enfermé juste par ce que je suis sans papiers, c’est à devenir fou »
Fouille générale ce 28/09 dans une des deux ailes du 127 bis .
Manifestation « Faites du vélo pas des centres fermés » : Répression de la parole
Appel CRER ici http://regularisation.canalblog.com/archives/2016/09/12/34313886.html
Suite à l’appel de la CRER contre les centres fermés, quelques dizaines de militants se sont rassemblés devant le centre. La direction du centre avait pris ses dispositions afin d’empêcher les contacts avec les détenus :6 détenus ont été isolés la veille, 3 le lendemain matin (“ceux qui savaient bien parler” nous dit un détenu). Dans l’aile des femmes elles ont toutes été mises à l’écart des fenêtres pour empêcher les contacts avec l’extérieur. Dans l’aile des hommes on a eu un contact avec un homme. Pour les autres ils étaient derrière les fenêtres cadenassées.
« J’étais à la fenêtre je vous ai vu, mais la fenêtre était fermée. Je ne pouvais pas vous parler »
Les visites de la famille et des amis étaient supprimées, les promenades de la journée supprimées .
Expulsion groupée Frontex ce 28/09/2016 vers la Guinée et la RDC
Update 29/09: C’était finalement un vol FRONTEX avec plus de vingt Guinéens et de Congolais qui ont été expulsés à partir de Bruxelles! Les expulsés sont arrivés le soir du 28/09 à Conakry où les attendaient l’Ambassadeur de Belgique et le Ministre de l’intérieur guinéen. Ils ont été remis directement aux familles qui les attendaient.
L’avion est alors reparti sur Kinshasa avec les Congolais.
Un Congolais a eu le pied cassé lors des violences pour l’embarquer car il refusait de partir.
Trois Guinéens et deux Congolais n’ont pas été emmenés à l’aéroport car ils étaient “sur une liste de réservistes ». Ils ont éte reconduits à Vottem et à Merksplas.
Une manifestation organisée par la coordination des sans papiers a eu lieu devant l’ambassade de Guinée la veille du vol. Les médias guinéens ont relayé largement l’information
Article complet ici http://www.gettingthevoiceout.org/expulsion-collective-vers-la-guinee-ce-28092016/
Vidéo de l’arrivée en Guinée https://www.facebook.com/femmesafricaines.info/videos/vb.703200153081134/1124242227643589/?type=2&theater¬if_t=like¬if_id=1475167868974325
Nous avons réussi à joindre Sow Mamadou par téléphone, emprisonné depuis lundi 19 septembre dans un centre fermé à Bruges avec 12 autres camarades sans-papiers lors d’une rafle effectuée par la police dans un bâtiment occupé à Molenbeek depuis plus de deux ans par le collectif « La Voix Des Sans-Papiers », un collectif en lutte pour ses droits et qui milite avec les autres groupes de sans-papiers au sein de la « Coordination des sans-papiers ».
Sow raconte que l’intervention musclée de la police a commencé à 5h30 avec l’appui d’un hélicoptère, plus de 200 policiers débarquant avec une brutalité disproportionné et arrêtant une douzaine d’habitants !
Aux fouilles corporelles ont suivi les menottes et numéros-code bar, ensuite les camarades ont été enfermés dans la cave pour ensuite être transportés au centre fermé de Bruges, en passant bien-sûr par la caserne de la police centrale à Bruxelles. Menottés, des heures durant, ils ont protesté pour finir isolés.
Une fois intégrés dans la vie au centre fermé, la solidarité vient renforcer l’idée que seul le combat peut faire bouger les choses en faveur d’une régularisation.
Update 29/09: C’était finalement un vol FRONTEX avec plus de vingt Guinéens et de Congolais qui ont été expulsés à partir de Bruxelles! Les expulsés sont arrivés Le soir du 28/09 à Conakry où les attendaient l’Ambassadeur de Belgique et le Ministre de l’intérieur guinéen. Ils ont été remis directement aux familles qui les attendaient.
L’avion est alors reparti sur Kinshasa avec les Congolais.
Un Congolais a eu le pied cassé lors des violences pour l’embarquer car il refusait de partir.
Trois Guinéens et deux Congolais n’ont pas été emmenés à l’aéroport car ils étaient “sur une liste de réserviste et reconduits à Vottem et à Merksplas.
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Update 26/09/2016 : ALERTE du 127 bis
AU 127 bis il y a 10 personnes de la RDC à qui on a annoncé qu’ils seraient mis sur un vol collectif vers la RDC ce 28/09, probablement le même vol qui avait été annoncé pour la Guinée!
Parmi les congolais au 127 bis six femmes ont reçu l’avis. Cinq d’entre elles ont fait une demande de mariage ou de cohabitation ou une demande de réunification familiale, une est en demande d’asile ! Plusieurs d’entre elle ont été arrêtées à leur domicile les semaines passées !
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Update 23/09/2016: Confirmation du vol groupé:
Un détenu guinéen d’un centre a été appelé ce matin chez l’assistante sociale : elle lui a annoncé qu’il était sur la liste des personnes qui seront mises sur le vol groupé ce mercredi 28/09/2016 vers Conakry et qu’il serait transféré vers le centre 127 bis près de l’aéroport ce lundi!
APPEL/ Une fois la machine à expulser en route avec cohorte de militaires et de policiers, il devient très difficile voire impossible pour les expulsés de résister lors d’une expulsion collective, mais d’autres initiatives politiques ou militantes venant de l’extérieur peuvent empêcher le vol.En 2014 l’atterrissage d’un charter avec 34 Guinéens a été refusé par le gouvernement à Conakry et l’avion a été contraint de revenir à Bruxelles!http://www.gettingthevoiceout.org/la-guinee-refuse-toute-expulsion-collective-de-ses-nationaux/
Théo Francken nous a maladroitement annoncé sur twitter une déportation collective européenne vers Conakry ce 28/09/2016. Les projets de ces vols sont en général gardés secrets jusqu’à la dernière minute. Les tweets de Francken sont principalement de la propagande, une menace, ou peuvent s’avérer être exacts, même si la date peut être modifiée.
Il y a plusieurs dizaines de Guinéens enfermés depuis des mois dans nos centres fermés, mais ils ėtaient jusqu’ici inexpulsables car sans laissez-passer, LP qui doivent être délivrés par l’ambassade de Guinée pour permettre l’expulsion. Vraisemblablement un accord ( secret, légal?) a été trouvé entre Francken et l’ambassadeur pour permettre ces expulsions.
Cette information doit être diffusée et les personnes guinéennes concernées doivent être prévenues rapidement.
Les personnes concernées :
Les personnes qui ont eu un avis négatif et définitif à leur demande d’asile
Les personnes vivant sur le territoire sans documents
Les personnes ayant un dossier « criminel » et étant sans papiers sont actuellement prioritaires pour les expulsions et courent un risque plus important d’arrestation et d’expulsion
Les personnes maintenues dans les centres fermés Les risques d’arrestations
Des arrestations peuvent encore avoir lieu sur la voie publique, au domicile officiel, au commissariat de police ou à l’Office des Etrangers.
Comment éviter l’expulsion
Éviter de se retrouver dans des situations mentionnées plus haut (ne pas rester à son domicile officiel, éviter des endroits comme les gares, les métros, ne pas se rendre à une convocation à l’Office des Étrangers, à la commune ou au bureau de police)
Informer son avocat qui peut refaire une demande d’asile ou un recours à une décision des tribunaux, ce qui retardera la possibilité d’expulser.
Informer les amis, la famille et les prévenir rapidement si vous êtes arrêté
Informer les compatriotes sur la menace d’expulsion, les hommes/femmes politiques de notre pays et du pays d’origine.
Si vous êtes souffrant consultez votre médecin afin qu’il fasse un certificat qui pourrait empêcher l’expulsion
Déroulement d’une expulsion collective
Voici un aperçu de ce qui a pu être rassemblé au sujet du déroulement d’une expulsion collective.
LES SEMAINES QUI PRÉCÈDENT:
Arrestations dans les lieux publics de personnes « sans papiers » avec une nationalité visée, détention dans les centres fermés de ces personnes ,
Maintenance dans les centres fermés des personnes déjà enfermées et/ou ayant déjà subi des tentatives d’expulsion
Enfermement au centre fermé Caricole des personnes demandant l’asile à l’aéroport et analyse rapide de leurs dossiers
LES JOURS QUI PRECEDENT :
Transfert des centres fermés belges vers le centre fermé 127bis à Steenokkerzeel de tous les candidats désignés par l’Office .
LES HEURES QUI PRECEDENT :
Mise en isolement des candidats expulsés, y compris un nombre inconnu de « réservistes » pour le vol
ET 4 à 5 HEURES AVANT LE VOL :
Embarquement des expulsés dans des camionnettes et des bus , parfois militaires. Les prisonniers sont menottés et accompagnés chacun de 2 ou 3 policiers en uniforme ou en civil.
Les récalcitrants et ceux qui ont refusé une expulsion précédente et qui donc sont considérés comme dangereux ont droit à un traitement spécial : Isolement, mise à nu et flexions en présence de policiers, ligoté(e)s etaccompagné(e)s d’une escorte spéciale http://www.gettingthevoiceout.org/cinq-mois-en-centre-ferme/
Cet embarquement au centre fermé 127 bis prend en général plus de 2 heures et est parfois accompagné de violence.
Départ de la caravane vers l’aéroport militaire de Melsbroek à la Chaussée de Haecht, embarquement dans un avion militaire,
Les expulsés restent menottés pendant une partie du vol
19/09/2015 Arrestation et transfert en centre fermé de 12 sans papiers du VSP et du collectif Ebola lors de l’expulsion de l’occupation à Molenbeek
Manifestation ce mercredi 21/09/2016 à 12 heures devant l’office des étrangers contre les centres fermés et pour leur libération. http://sanspapiers.be/
En commémoration à Semira Adamou, assassinée en 1998 par les gendarmes, lors de sa sixième tentative d’expulsion
22/09/2016 Bruxelles Manifestation “Semira Adamu, 18 ans plus tard… et rien n’a changé” !
12h00 à Arts-loi devant le cabinet Francken. lecture du Communiqué et dépôt des revendications ; Intervenants : Mrax, La Coordination des Sans-papiers, Crer, , Fgtb, Csc, Sos Migrant et d’autres associations solidaires signataires.
14h 00 départ (Marche – cortège) Destination: Office des Etrangers; lecture et dépôt des revendications.
17h (après la manif), On se retrouverait à Toestand pour partager un café et échanger sur la lutte des Sans-papiers, états des lieux. (Table d’hôtes au bénéfice de Dieng et de Hamed, par des cuisiniers sans-papiers)
« Ici, il n’est plus question de centre fermé pour illégaux. Il est question de prisons, de tortures et de détentions illégales »
14/09/2016
Depuis plus d’un an, Théo Francken déclare à grands coups médiatiques qu’il expulse « les criminels sans papiers ».
Dans les centres, où ils sont souvent rassemblés, la répression est impressionnante face à des détenus qui crient à l’injustice, qui souvent « ne comprennent pas », qui jugent qu’ils ont payé pour leur délits et qu’ils ont le droit de rester dans un pays où ils vivent depuis 10, 20, parfois 30 ans, àù ils ont famille, enfants et amis qu’ils ne veulent pas quitter. Ils sont très solidaires avec des codétenus déclarés criminels sans raison, avec d’autres qui ont des enfants ici, avec d’autres encore dont l’arrestation est « illégale »
Quelques cas de figure :
Hamid (nom d’emprunt) était enfant quand il est arrivé en Belgique avec ses parents. Entre 18 et 20 ans, il a été condamné à 2 reprises. Avec quelques amis, ils ont fait la fête et, en fin de soirée, complètement bourrés , ils ont volé un sac, puis un portefeuille.
« Durant cette période, on ne pensait qu’à l’argent que nous n’avions pas et que d’autres avaient à profusion ».
A sa sortie de prison, il comprend qu’il faut qu’il reprenne une voie autorisée et décide de trouver des amis plus sérieux. Il mène une vie normale, travaille et ne boit plus. Un jour, il est convoqué au commissariat : on lui fait signer un document disant qu’il est prêt à retourner dans son pays et la police découpe sa carte d’identité et la jette à la poubelle. Quelques mois plus tard, lors d’un contrôle, il se fait arrêter en tant que sans papiers et est emmené en centre fermé ! Il a 23 ans. SON CRIME : avoir à un moment donné dévié de nos normes sans trop réfléchir.
Un monsieur somalien, en Belgique depuis 2010, fait un mois de prison. De la prison, il est amené au centre fermé de Bruges en vue d’une expulsion vers la Somalie. Il y passe plus de 8 mois avant d’être libéré. Le combi du centre le dépose à la gare de Bruges (Merci !) puis 10 minutes plus tard la police le contrôle sur le quai : il est amené au commissariat et enfermé au centre Caricole, toujours dans le but d’être renvoyé en Somalie. SON CRIME : être inexpulsable.
Un homme est accusé d’un vol et arrêté. Il passe quelque jours en prison, puis est libéré car innocenté par la chambre du conseil pour les faits qu’on lui reproche… Mais la police est devant la prison et l’attend pour l’emmener dans un centre fermé, vu ses « antécédents judiciaires ». Il y passe 4 mois puis est transféré dans un autre centre pour raison disciplinaire : en effet il n’hésite pas à faire des remarques quand il est témoin d’injustices. Il en fait ainsi 13, toujours de façon calme. Il semble que c’est le nombre qui mérite le cachot et un transfert ! Il a reçu 2 tickets d’expulsion, chaque fois annulés car son « pays d’origine » ne délivre pas de laissez-passer. Il vit chez nous depuis 22 ans et a tous ses amis et sa famille ici. SON CRIME : une plainte en cours qu’il a déposée contre des violences policières ! Paroles de prisonniers
« Je veux bien payer si j’ai fait du « pas bien ». Mais ici je suis enfermé pour n’avoir rien fait ! »
Un jeune « de Molenbeek » en centre fermé « Je suis arrivé ici avec mes parents. J’étais un enfant. J’ai tout fait pour m’intégrer mais c’est vous qui n’avez pas voulu m’intégrer. Alors, j’ai fait autrement pour pouvoir vivre ma vie. »
« On est là, on comprend pas. »
« Arrêtez de parler de démocratie et des droits de l’homme. Cela n’existe plus chez vous. On n’a plus de droit de parole, on n’a plus le droit de dire la vérité »
« Ici, il n’est plus question de centre fermé. Il est question de torture et de détentions illégales »
« J’ai parfois peur, ici, de dire des choses, de dire la vérité car cela va me retomber dessus. »
mercredi 7 septembre sur le vol AF386 Paris-Bamako !
Il est 13h30 quand les policiers au Centre de Rétention Administrative de Vincennes viennent chercher Sékouba MAREGA pour le conduire à
l’aéroport et le mettre contre son gré dans un avion à destination de Bamako. Sékouba, très jeune père de famille, revoit défiler les
moments de bonheur partagés avec sa compagne Aminata et leur fils Abdoulaye âgé de 3 mois, qu’il ne reverra plus. Dans le local
d’éloignement de la PAF à l’aéroport de Roissy, les policiers le menacent de prison s’il s’oppose à son expulsion.
-15h30 : la sale besogne commence. Les policiers le dépossèdent de son portable et sortent l’artillerie de déshumanisation : menottes aux poignets, sangles autour des chevilles et des genoux. L’avion doit décoller à 16h30. Ils le montent dans leur véhicule et le conduisent au pied de l’appareil. Les passagers sont en salle d’embarquement et ne se doutent pas encore de l’horreur qui va se dérouler sous leurs yeux. Sékouba ne manifeste dans la voiture aucune résistance car il sait qu’ils peuvent aller jusqu’à le droguer pour arriver à leurs fins.
16h00, les policiers le sortent du véhicule pour le faire monter dans l’avion avant l’arrivée des passagers. Ils sont une dizaine contre un seul homme dont le seul tort est de ne pas avoir les bons papiers. Sur les marches qui le mènent à la porte de l’avion, Sékouba résiste et les policiers le jettent à terre, l’un d’eux pose son pied sur la poitrine de Sékouba en pressant fortement, tandis qu’un autre lui met un casque de boxe. Entièrement entravé, il ne peut plus bouger et pourtant un des policiers porte un coup de pied à la poitrine de Sékouba avant de le monter dans l’avion. Ils le font asseoir à l’arrière de l’appareil. Dès que les passagers commencent à monter, un policier lui presse les parties génitales afin de le dissuader de toute résistance mais Sékouba ne pense qu’à son fils dont il ne veut pas être séparé. Alors il crie de toutes ses forces jusqu’à que des passagers remarquent sa présence. Quelques-uns s’approchent de lui, l’interrogent malgré les menaces des policiers et le fait qu’ils soient filmés. Sékouba explique en bambara et en français sa situation. Les passagers dans leur quasi-totalité se lèvent et s’opposent à son expulsion. Alerté par les cris des passagers, le
commandant constate le désordre à bord de l’avion et demande aux policiers de débarquer Sékouba.
Grâce à la mobilisation des passagers, ce jeune père de famille est retourné au CRA de Vincennes mais dans un état psychologique et physique inquiétant. Ce qui s’est passé à bord
du vol ne peut que heurter les consciences et questionner sur les véritables raisons d’un tel acharnement du gouvernement de Monsieur Hollande, violant plusieurs principes en matière de droits humains. La fin légale de la rétention pour Sékouba MAREGA est prévue ce samedi
(45ème jour de rétention) et ce serait faire preuve d’un minimum de bon sens que d’y mettre définitivement fin en procédant à sa libération.
Pour faire savoir ce que vous pensez de ces faits et demander la libération de Sékouba :
jean-pierre.jouyet@elysee.fr Secrétaire général Elysée
boris.vallaud@elysee.fr Secrétaire général Adjoint Elysée
Depuis plusieurs semaines la tension est très vive dans le centre. Plusieurs détenus ont entamé des grèves de la faim, des débuts d’émeutes ont eu lieu… Les détenus ne disposent que de très peu de moyens pour résister, chaque mouvement de grogne étant sanctionné. Le personnel (gardiens, direction, assistants sociaux) se livre alors à des chantages, des menaces en tous genres, il procède à des mises au cachot, organise des transferts, exécute des expulsions surprises.
Plusieurs détenus nous téléphonent du centre fermé à 127bis à Steenokkerzeel suite à la mise au cachot d’un homme enfermé depuis 7 mois.
Ce monsieur a ce dimanche profité de l’occasion que la cuisine était ouverte pour aller prendre quelques chose à manger et à boire en dehors des heures permises. Il a été violemment mis au cachot suite à cet acte. Ses camarades ont protesté mais sans résultat.
Ils nous disent tous qu’ils ne reçoivent que très peu à manger et que le personnel les traite “comme des chiens”.
« C’est une vraie jungle ici »
« Tout le monde en a marre »
« On reçoit tous des médicaments pour nous calmer. Certains sont devenus des zombies suite à la prise de trop de calmants »
« Ils (le personnel du centre) ont une phobie des étrangers, c’est de la discrimination »
« Pourquoi le personnel reçoit de l’eau froide en bouteille et que nous devons boire de l’eau du robinet par ces fortes chaleurs ? »
« Nous restons des humains ! »
Trente d’entre eux ont signé une pétition et exigent de rencontrer la directrice du centre.
Ils protestent contre leur enfermement, contre leurs conditions de vie et demandent la libération de leur camarade.
« D’après le règlement dont nous avons obtenu un exemplaire, cet homme devait recevoir un avertissement mais pas une mise au cachot violente »
Dans la deuxième aile du 127bis, une nuit à 2 heures du matin les détenus s’inquiètent pour un homme qui présente des difficultés respiratoires : ils appellent la sécurité qui veut enfermer l’homme dans une chambre d’isolement en attendant le médecin le lendemain : tous les détenus refusent qu’il soit enfermé vu son état. Finalement, sous la pression, les matons acceptent de laisser la porte de la cellule ouverte durant la nuit.
« Ils violent les lois tout le temps »,« C’est la haine »
Au centre fermé de Merksplas ils sont nombreux a être enfermés depuis 5, 7, 8, jusqu’à 11 mois
Les personnes avec qui nous avons des contacts actuellement dans ces centres sont les nommés “criminels” que notre Sécrétaire d’état à la migration Theo Francken espère expulser. Ils se retrouvent ainsi dans une nouvelle prison pour un temps indéterminé en vue d’une expulsion après avoir terminé leurs peines. Certains sont dans ces centres fermés depuis 5, 7, 8, jusqu’à 11 mois. Ces personnes nous disent qu’ elles sont enfermées sans jugement pendant des mois et trouvent cela injuste. Elles ont purgé leur peine, ont payé leurs dettes et se retrouvent à nouveau en prison. Ceux qui sont ainsi maintenus pendant des mois ont comme pays d’origine des pays qui refusent de reprendre leurs ressortissants et ne délivrent pas de laissez-passer indispensable pour l’expulsion. Malgré l’impossiblité de les expulser ils sont maintenus dans des prisons pendant des périodes extrêment longues, sans procès…..ils sont très fâchés.
« Ils cherchent les problèmes et ils vont en avoir. » nous disent-ils.
Au Caricole, une tentative d’évasion a malheureusement échoué, à cause de la dénonciation d’un autre détenu!
Ils sont quelques-uns à avoir voulu passer, dans la nuit du 29, par une vitre découpée avec un morceau de verre, dans une des chambres. Seulement pas le temps, un de
leur codétenu est allé chercher le gardien. Deux personnes présentes dans la cellule ont été mises au cachot.
L’une d’elles est finalement complètement libérée, l’appel fait par son avocat contre son expulsion ayant réussi!
La seconde personne est transférée a Merksplas après deux jours de cachot, il peut se mélanger aux autres détenus pendant la journée, mais
pas le soir. Ces deux personnes ont été mises au cachot, même si leur participation à l’évasion n’est pas avérée.
Mur par mur, pierre par pierre, fenêtre par fenêtre détruisons toutes les prisons.
Aujourd’hui 12h45, déportation de quarante Soudanais-es raflé(e)s il y a deux jours devant le centre de la Croix-Rouge a Vintimille, direction le Soudan (Khartoum), via l’aéroport de Turin et la compagnie “Egyptair”.
Ces personnes ont été reçues devant un juge et leur déportation a été validée en moins de 24H.
Ces personnes n’ont pas eu la possibilité de demander l’asile dans ce court délai, elles auraient été “choisies” dans un lot de personnes refusant d’enregistrer leurs empreintes en Italie, au centre de la Croix-Rouge.
Ce ne serait pas la première déportation du genre, selon des amies soudanaises, un autre vol depuis Rome et en direction de Khartoum aurait eu lieu la semaine dernière.
Ces déportations font suite au nouvel accord entre l’Italie et le Soudan, autorisant la déportation de Soudanaises en situation irrégulière sur le sol italien et ferait partie des nouveaux accords européens sur la gestion de la “crise migratoire” : le “migration compact”.
en lien en italien une analyse de ces accords : http://dirittiefrontiere.blogs pot.com/2016/04/migration-comp act-renzi-rilancia-il.html (on recherche activement la version française de ces accords.. ou une personne pour les traduire…)
On savait ces pratiques possibles via les accords UE/Turquie, mais il apparaît aujourd’hui clairement que l’Europe s’est dotée de moyens légaux pour pouvoir organiser ces déportations directement à partir du sol européen.
Des amies (mal renseignées…) se sont rendues aujourd’hui à l’aéroport de Milan pour essayer de bloquer le départ de cet avion, elles seraient une quarantaine, trois d’entre elles sont montées sur un pylone de l’aéroport pour protester contre ces déportations. Elles seraient entre les mains de la police milanaise actuellement,
on ne sait pas ce qui est advenu des autres pour l’instant.
Quelles réponses, quelles ripostes ?????
L’europe se couvrent du sang de ceux qu’elle déporte !!!
J’ai été embarqué le 17/08/2016 à 06:40 de Berlin Teggel pour Douala via Bruxelles où j’atterris à 09h15 pour être embarqué dans un nouveau vol à 11h pour un vol prévu à 10h40. Et dans ce vol il y avait plus de 200 passagers d’origines diverses pour le même vol Transit et ma place était le 14 E. Quelques temps après et vu le retard du vol subitement il y’a eu un bruit fort qui venait du deuxième compartiment de l’avion cà-d l’arrière de l’avion. Le premier cri était celui du migrant étranglé suffoquant et bien éttoufé et le second cri était celui des femmes, enfants et des hommes qui contestaient ce traitement inhumain envers ce migrant. Voilà comment je me faufile entre des passagers pour vivre des faits et mettre une forte pression à ce que ce migrant ne soit plus étranglé en dénonçant aussi comme tout le reste ce traitement inhumain et que ce dernier soit libéré de cet avion et en plus de celà j’ai ouvert mon téléphone pour filmer des faits et utiliser comme témoignage des faits ( j’ai des vidéos et photos réalisées par moi-même ). Quelques minutes plus tard on demande à ce que le commandant de bord vienne mettre de l’ordre dans son vol, voilà comment il prendra la décision de ne pas embarquer ce migrant ( j’ai une vidéo publiée sur ma page Facebook qui témoigne de ces faits ) et demande à tous les passagers de se calmer et de se rasseoir pour enfin pouvoir partir.
Ensuite quelques minutes plus tard nous sommes pointés du doigt ( 6 personnes parmi lesquelles une femme adjointe au Maire au Cameroun qui s’est fait humilier par la police belge ) au hasard, y compris moi-même, et par une extrême brutalité pour être conduits au commissariat de l’aéroport où ils vont tous nous saisir et moi particulièrement. La police viendra me prendre mon téléphone en me froissant une fois de plus pour supprimer certains fichiers de mon téléphone, quelques minutes après on nous amènera à un autre commissariat pour être entendus sur Procès Verbal chacun de nous pour après être mis en garde à vue ( 24 h ) en attendant la décision du Procureur . Alors tard dans la soirée on nous amènera en groupe de deux/deux pour passer nos gardes à vue, le lendemain c-à-d le matin du 18/08 nous sommes de nouveau amenés au commissariat où nous avons été entendus et très exactement vers 11h je suis la première personne à être appelée pour signer des documents en néerlandais que je ne signerai pas. Nous recevons uniquement la convocation à passer au tribunal le 01/décembre 2016 chose faite pour les 5 autres personnes avec moi.
En bref nous avons tous été ( 6 personnes) accusés de rébelllion et allons devoir répondre présents au Tribunal le 01 décembre prochain.
LA LUTTE CONTINUE
CISPM/Berlin Voix des Migrants.Tresor.
Facebook vidéo:
“Madame F., d’origine guinéenne, habite depuis 18 ans aux Etats-Unis. Elle séjourne légalement, y loue un appartement, et travaille à New-York.
Le 03/07, elle atterrit en Belgique en compagnie de ses 2 filles de 11 et 12 ans, pour rendre visite à son oncle et à d’autres membres de sa famille. Elle a 4000 euros en poche, sa carte de crédit, son passeport de réfugiée aux Etats-Unis, ainsi que ses billets de retour, prévu début septembre de cette année. Pourtant, les vacances tournent court… elle et ses 2 filles sont arrêtées sous prétexte d’une absence de visa, alors même qu’elle est en possession de documents prouvant qu’elle n’a pas besoin de visa pour entrer en Belgique. Cependant la police des frontières ne veut rien entendre : après 6 heures d’attente à l’aéroport, elle est emmenée, seule, au centré fermé Caricole, tandis que son oncle emmène ses filles pour les héberger chez lui.
Depuis, l’Office des étrangers s’obstine à vouloir refouler F. vers Etats-Unis et de plus sans ses filles ! Au-delà de cet enfermement absurde et inhumain, qui la prive de ses filles (celles-ci n’ont été autorisées à lui rendre visite qu’une seule fois depuis sa détention), elle est traitée, tout comme les autres personnes détenues en centres fermés d’ailleurs, comme une criminelle, emmenée escortée et menottée aux audiences au Palais de justice… Elle ne veut évidemment pas être séparée de ses filles et dans ce but a fait le nécessaire, à ses frais, pour changer le billet de retour pour ses filles, afin de retourner ensemble aux Etats-Unis.
Le Délégué général aux droits de l’enfant a été prévenu dès le début de l’arrestation de Madame F, ainsi les nom et numéro de téléphone de Madame F lui ont été communiqués.
Une première réponse du Délégué ce 13/07 : « La famille (maman et enfants) a quitté le Caricole fin de la semaine dernière pour être transférée en maison de retour » cependant il s’agissait d’une autre famille… et un deuxième message est parvenu le 19/07/2016, soit 16 jours après l’arrestation « J’ai enfin réussi à obtenir des informations au sujet de cette maman et ses enfants. Nous interpellons l’Office des étrangers au sujet de la situation. » Force est de constater l’innefficacité interpellante du Délégué général aux droits de l’enfant dans ce dossier.
Mais pour quelles raisons tout ceci? Pourquoi cet acharnement de la police des frontières et de l’OE, qui, en dépit de tout bon sens, et au-delà de tout entendement, sépare des enfants de leur mère et maintient en détention une dame qui très clairement, était en séjour touristique et familial en Belgique? Une dame qui allait demander,cette année même, la citoyenneté américaine : pourquoi la maltraiter, lui infliger ces traitements dégradants? qui plus est aux frais de l’Etat belge (je ne pense pas qu’il faille faire entrer des considérantions financières dans ce questionnement) Se pourrait-il que Madame F. n’aurait tout simplement pas la “bonne”couleur de peau, celle qui permet de ne pas éveiller les soupçons de la police des frontières ?
Des exemples de ce type de pratiques douteuses de la part des autorités aéroportuaires (http://www.gettingthevoiceout.org/le-racisme-a-nos-frontieres-11072016/) se sont multipliés ces derniers mois : il est grand temps de mettre fin à ces arrestations arbitraires !” Serait-ce dans le cadre de la nouvelle «cellule spéciale contre la fraude chez les demandeurs d’asile», mise en place au sein de l’OE en mars 2016 par Teo Francken que la police des frontières à l’aéroport arrête et enferme des personnes étrangères en règle d’asile ou de régularisation rentrant de vacances ?http://nieuws.vtm.be/binnenland/181159-speciale-cel-tegen-fraude-bij-asielzoekers
Monsieur L a été arrêté à l’aéroport nationale de Zaventem il y a plusieurs mois et est enfermé depuis au centre fermé le Caricole. Il a été arrêté après un voyage dans son pays d’origine la Guinée. Il vit depuis 15 ans à Rotterdam aux Pays Bas avec toute sa famille et y est régularisé !La police de l’aéroport lui a confisqué tout ces papiers de résidence au Pays Bas !
Ce n’est pas le premier qui en parfaite légalité transite par notre aéroport et est arrêté sous prétexte de « faux passport, tromperie ou tutiquanti ».
Monsieur Sow venant d’Espagne a ainsi aussi subit des tentatives d’expulsio et a été finalement libéré suite aux pressions :http://www.gettingthevoiceout.org/un-ressortissant-avec-un-titre-de-sejour-en-espagne-expulse-vers-la-guinee/
Ainsi ce monsieur L comme plusieurs autres déjà,vivant et travaillant en toute légalité dans un pays de l’espace Schengen va être séparé de sa femme , enfants, famille,amis pour se retrouver dans un pays qu’il a fuit il y a 15 ans !
Monsieur L demande de l’aide pour empêcher cette expulsions
Vol avec escale àCasablanca (AT 833) ce 10/08/2016 à 17h40 à Brussels Airport
Puis volCasablanca-Conakry (AT 527) à 22h25
La compagnie qui expulsera Monsieur est Royal Air Maroc
Rendez vous à l’aéroport de Zaventem ce 10/08/2016 à 15 h 40 pour parler aux passagers du vol vers Casablanca au Check in
ou campagne de fax et mail et tel EN MASSE aux responsables !!
Consulat Pays Bas à Bruxelles
Informations Générales
Tél : +32 (0)2 679 1710
Fax : +32 (0)2 679 1772
E-mail : bru-ca@minbuza.nl
Responsable du Département Consulaire
Marcel Wijnands, Consul
E-mail : bru-ca@minbuza.nl
Ambassade Pays Bas à Bruxelles
Téléphone + 32 2 679 17 11 ou +32 2 679 15 11 – joignable 24 heures par jour, 7 jours par semaine
Fax +32 2 679 17 75
Royal Air Maroc
TEL : 027215050
FAX :027256292 infobru@royalairmaroc.com
Depuis plusieurs mois des voyageurs subsahariens ou maghrébins, en transit à l’aéroport de Bruxelles National, se font interpeller et placer en centre fermé .
Pendant la période de vacances, certains qui résident en toute légalité dans un des pays Schengen retournent au pays voir la famille, les amis. En transit à l’aéroport de Bruxelles, ils se font contrôler et interpeller par la police de l’aéroport.
Nous avons récolté plusieurs témoignages de personnes enfermées au centre fermé Caricole, qui avaient été arrêtées ainsi à l’aéroport national. Les prétextes de leur arrestation se ressemblent fort, ils sont accusés d’être en possession d’un « faux passeport » ou de papiers non en règle et sont enfermés directement au Caricole, centre fermé relié au no man’s land de l’aéroport, en vue d’un « refoulement » vers leur pays de départ …. L’office des étrangers réfute leurs dires, refuse de les croire, nie leurs documents de résidence et les maintient en détention pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois . Elles sont ensuite libérées ou refoulées vers le pays de départ d’où, dit l’Office des étrangers, elles doivent, via l’ambassade de leur pays de résidence régler leur situation et reprendre un avion vers leur pays en Europe. Ainsi ces personnes bien que résidant légalement dans un pays européen depuis parfois plus de dix ans sont enfermées administrativement pendant des semaines, voir des mois..Ceci donne lieu à des tracasseries inimaginables pour ces personnes et leur famille, beaucoup y perdront leur travail, leur logement suite à cet enfermement.
D’autres voyageurs vivant dans des pays subsahariens ou au Magrheb viennent dans nos pays pour passer des vacances auprès de leur famille installée en Europe. Certains d’entre eux en transit à l’aéroport, se font également arrêter par la police aéroportuaire sous divers prétextes fantaisistes. Eux aussi se voient enfermer en centre fermé parfois avec leurs enfants en vue de leur “refoulement”. La majorité d’entre eux préfèrent alors, plutôt que de passer leur “vacances” en centre fermé, et après avoir compris les difficultés administratives pour obtenir une libération éventuelle, abandonner leur projet de revoir leurs proches installés en Europe et décident de se laisser refouler vers leur pays.
D’autres frontières
D’autres encore se font arrêter à la frontière franco-belge ou à Zeebrugge, il s’agit ici principalement d’Afghans fuyant les conditions de vie et la répression policière dans le Nord-Pas-de-Calais. Ils se font emprisonner pendant parfois plusieurs mois dans les centres fermés belges. En attente d’une expulsion…
Le racisme dans toute sa splendeur
Les mises en détention administrative de tous ces voyageurs reflètent l’obsession européenne et belge de la chasse au « voyageurs étrangers” dont une majorité voyageraient avec de faux passeports d’après l’Office des Étrangers. A se demander si la police de l’aéroport est capable de faire la distinction entre un vrai et faux passeport ou si ce qui semble beaucoup plus logique, leur jugement n’est pas purement raciste.
Ces répressions et expulsions d’étrangers sont l’expression d’un racisme pur et dur à l’encontre de toutes personnes “de couleur” et n’ont plus rien à voir avec les contrôles migratoires annoncés. Pourquoi arrêter et enfermer des voyageurs en possession d’un droit de séjour dans un pays Schengen depuis des années ou en route pour venir visiter la famille installée en Europe sinon pour les décourager, intimider, exclure, emmerder et faire du chiffre sur les arrestations et expulsions/refoulements, pour renforcer l’image des “étrangers fraudeurs ” et appliquer les méthodes prônées par l’extrême droite.
Tout cela se déroule dans un silence assourdissant: ni les partis politiques, ni l’associatif, et certainement pas les médias ne font mention de ces agissements ignobles aux frontières: tous à la botte du pouvoir de peur de perdre des votes, des subsides, des auditeurs… .
Les citoyens des “pays tiers” avec lesquels l’UE veut signer des accords de réadmission et de partenariat “par des mesures incitatives” ne sont pas dupes : il en coûtera très chers de trouver des accords avec ces pays tiers qui voient les membres de leur communauté se faire maltraiter dans les pays de l’UE! L’Union Européenne se dirige droit dans le mur une fois de plus avec son arrogance et sa stupidité.
Update 08/07: La deuxiéme famille est composée d’une maman avec 3 enfants en séjour
légal depuis 10 ans aux États-Unis. Aujourd’hui, les 3 enfants ont été
déposés chez des amis de la dame à Liège. La maman est toujours au
Caricole et devrait être refoulée demain dimanche vers les États-Unis.
Elle refusera de partir sans ses enfants!
Update 07/07: Une deuxième famille avec 3 enfants est arrivée hier au caricole, une
femme et 3 enfants, vivant légalement aux Etats Unis et arrêtés à
l’aéroport . Les 2 familles auraient quitté ce jour le
centre, amenés on ne sait où.
Plusieurs personnes enfermées au centre fermé Caricole nous informent ce jour de la présence d’une famille palestinienne avec 3 enfants dont le plus jeune a 8 mois. Les personnes détenues dans le centre sont élues par l’Office des étrangers, choisies parmi tant d’autres en vue d’un refoulement vers le pays par lequel elles sont arrivées, ou d’une expulsion vers leur pays d’origine.
Beaucoup de détenus sont soumis aux décisions des tribunaux, n’osant pas protester contre ces injustices. Mais quand ils voient des enfants, des personnes âgées, des handicapé(e)s, ils ne peuvent s’empêcher de crier tous ensemble au scandale. C’est plus fort qu’eux.
Les détenus nous disent :
« On n’enferme pas des enfants »
« Ici, c’est une prison, pas un centre. Nous n’avons pas notre place ici et des enfants sûrement pas »
« Il faut alerter, c’est scandaleux »
Plusieurs associations informées de ces enfermements nous demandent quelle est la situation de cette famille avant de bien vouloir réagir.
Mais cette question n’a pas d’objet. Parce qu’aucune situation ne peux expliquer l’enfermement de qui que ce soit dans les centres fermés.
Empêchons ces enfermements et de surcroît d’enfants !
Solidarité!
Cette nuit le centre de rétention de Vincennes, prison spéciale pour les personnes dites sans papiers a en partie brûlé suite à une révolte contre l’expulsion d’un Algérien selon ce que dit le parisien (voir le parisien )
Dans les centres de rétention et les prisons, on en parle rarement mais quotidiennement il y a des actes de résistance individuels et collectifs. Ce n’est pas la première fois que le centre de rétention de Vincennes est détruit suite à un mouvement de révolte. En 2008 déjà, suite à la mort d’un des leurs laissé mourir sans soin par les flics qui gardent le centre, les retenus (c’est ainsi que l’administration appelle les personnes enfermées dans les centres de rétention) s’étaient révoltés et le centre avait entièrement brûlé. Cette année là, 6 mois de protestation et de lutte s’étaient enchaînés. Cette lutte a été racontée dans un livre “Feu au centre de rétention” qui a servi à collecter de l’argent et à organiser une campagne de solidarité avec les sans papiers accusés d’avoir mis le feu au centre. Ce livre est en libre accès sur internet à l’adresse suivante : Feu au centre de rétention Quand l’un des appareils de contrôle et de répression de l’État brûle, que ce soit une prison ou une voiture de police, il faut évidemment des coupables, rien que pour l’exemple. Sans doute, comme en 2008, des retenus vont être désignés et inculpés, risquant de lourdes années de prison. Avec eux comme avec toutes celles et ceux qui subissent le joug du capitalisme et de l’Etat et qui tentent d’y survivre ou de le renverser, il faudra être solidaire.
Update 12/07/2016: Après un mois d’enfermement, deux tentatives d’expulsion/refoulement, trois comparutions au tribunal reportées à chaque fois pour une demande de libération, monsieur Sow a été libéré et peut enfin retrouver ses proches dans son pays de résidence en Espagne!
Update 30/06: Ils n’ont pas osé: Monsieur Sow a été amené à l’aéroport et a refusé son expulsion. Ses accompagnateurs n’ont pas insisté et l’ont ramené au centre! Merci à tout ceux qui ont envoyé mail et fax. ça marche parfois!
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Update 29/06/2016: Monsieur Sow a reçu son ticket pour le vol SN 205 vers Conakry avec escale à Dakar à 11 h ce 30/06.
Venez prévenir les passagers du vol de la situation de Monsieur Sow en allant à l’aéroport ce 30/06 à 8h30 lors de l’enregistrement des bagages ou/et Inondez les d’appel : écrivez/mailez/faxez aux responsables
SN Brussels Airlines (et demandez à ce que que votre message soit transmis au Commandant de bord) Email :customer.relations@brusselsairlines.com Fax= 027233599 / 027238496 / 027534931 Tél 078 188889 / 027232345 /027232362
Et les politiques (voir adresse plus bas dans l’art)
Exemple de lettre/mail/fax à envoyer massivement!
Messieurs les Ministres,
Monsieur le secrétaire d’Etat,
Monsieur le Directeur,
Madame, Monsieur,
On a dû porter à votre connaissance le cas de monsieur Sow, citoyen Guinéen en séjour régulier en Espagne, ayant maille à partir avec “notre” office des Etrangers. Il est actuellement incarcéré, manifestement illégalement, au centre fermé de Steenokkerzeel.
Office des Etrangers qui n’en est pas – et de très loin – à sa première action vexatoire, de détention arbitraire allant jusqu’à des atteintes graves, empreintes de racisme, à l’encontre de citoyens étrangers.
Ceci est à même de jeter l’opprobre et le discrédit sur la diplomatie belge, l’Etat et la nation dans son ensemble.
Merci de remettre bon ordre une bonne fois pour toute dans les pratiques de cet Office, dont certains fonctionnaires font montre d’une désinvolture consternante à l’égard du droit, du pouvoir judiciaire, et des règles les plus élémentaires de respect à la personne humaine.
Respectueusement,
————————————————————————————————————————————————
Selon l’Office des Etrangers, le consulat espagnol à Bruxelles n’est pas digne de confiance et délivrerait des faux documents !
Monsieur Sow était ce 13/06/2016 en transit à l’aéroport de Bruxelles pour retourner en Espagne où il vit depuis 14 ans. Malheureusement, il avait perdu ses documents pendant son voyage et n’a pu montrer à la police des contrôles de l’aéroport sa carte de résidence. Suite à l’absence de documents, l’office des étrangers a donné l’ordre à la police de l’aéroport d’arrêter Monsieur Sow et de l’amener au centre fermé Caricole à Steenokkerzeel en vue de son refoulement vers la Guinée.
A partir du centre fermé, Monsieur Sow a obtenu du consulat d’Espagne à Bruxelles un document attestant qu’il a bel et bien un titre de séjour en Espagne de 10 ans valable jusque 2020 et renouvelable. L’office des étrangers semble ne pas croire les affirmations du consulat d’Espagne et a décidé de tenter de le refouler pour la deuxième fois vers la Guinée ce jeudi 30/06/2016.
Monsieur Sow bénéficie bien de son droit de séjour en Espagne et bénéficie donc du droit de passer du temps sur le territoire belge sans contrainte. Pourtant, comme il a perdu son document de séjour, l’Office des Étrangers entend le forcer à retourner en Guinée demander un nouveau titre de séjour auprès des autorités espagnoles et racheter un nouveau billet pour l’Europe.
Le droit de séjour de Monsieur Sow existe même sans titre et l’Office des Étrangers ne l’ignore pas. La détention de Monsieur Sow est donc parfaitement illégale et son renvoi en Guinée est arbitraire.
Monsieur Sow, avec son conseil, envisage de déposer une plainte contre le Secrétaire d’Etat à l’immigration pour détention arbitraire et violations des règles en matière de libre circulation des travailleurs au sein de l’Union européenne.
Il est parfaitement incompréhensible que l’Office des Étrangers ne désire pas lui accorder ce simple laissez-passer lui permettant de rejoindre rapidement son travail en Espagne. En effet, l’Office des Étrangers trouve toujours le moyen de renvoyer une personne sans papier avec un simple laissez-passer. L’Office préfère lui causer d’énormes problèmes et ce totalement gratuitement.
Une demande de libération de Monsieur Sow est déposée et devrait être traitée vendredi matin, le 1er juillet devant la Chambre du Conseil de Bruxelles. Étrangement, l’Office des Étrangers a déjà tenté une première fois de le refouler ce dimanche et a prévu une seconde tentative d’éloignement ce jeudi 30 juin 2016. Ou comment éviter qu’un justiciable puisse être entendu par un juge quand il désire se plaindre de la manière dont il est traité…
Ce cas n’est malheureusement pas isolé. De plus en plus de voyageurs, n’ayant jamais eu le souhait de venir en Belgique, mais simplement en zone de transit à l’aéroport, ayant même sur eux et en ordre leurs documents de séjour du pays de leur destination se retrouvent invités de force et enfermés, par ailleurs au frais du contribuable belge en centre fermé !
Finalement, le seul choix restant dans ce cas est un retour vers le pays d’où ils viennent pour reprendre un billet d’avion, bien onéreux, pour la France, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie, l’Espagne, … en choisissant un trajet sans escale à Bruxelles. Cela semble plus prudent !
Peut-être faudrait-il mettre en garde les voyageurs ? Pas sûr que le Routard recommande nos centres fermés et que Zaventem soit vraiment un choix avantageux pour les vols Afrique-Europe comme on en fait largement la publicité!
Dans le cas présent, il semble totalement incroyable qu’une administration fédérale se permette de mettre en doute un document, délivré par le consulat d’Espagne comme s’il s’agissait d’un chiffon émis par une république bananière !
Il est fort à parier que le Consulat et l’Ambassade d’Espagne soient très loin de se douter de telles pratiques, pratiques à dénoncer de toute urgence !
M. Sow risque bien de perdre son emploi en Espagne grâce au zèle stupide de quelques fonctionnaires belges.
Quant à prévoir l’expulsion de M. Sow, ce jeudi, avant que la demande de libération ne soit traitée en chambre du conseil, ce n’est pas seulement des autorités espagnoles que l’on se fout mais aussi du pouvoir judiciaire, une fois encore malmené. A moins, qu’il y ait des vérités à étouffer ? Elle est où la république bananière ?
Campagne fax/mail /tel de protestations aux responsables:
Nous sommes actuellement assaillis par des demandes de recharges de téléphone venant de personnes détenu(e)s dans les centres fermés.
Certain-e-s ont été arrêté-e-s sur leur route migratoire (Zeebruge, Ostende, à la frontière française) et séparé-e-s de leur famille qu’ils/elles doivent retrouver et/ou prévenir. D’autres sont arrêté-e-s à la maison, sur la voie publique, à l’office des étrangers ou aux frontières (principalement à l’aéroport) et veulent prévenir leurs proches. D’autres encore sont sur le point d’être expulsé-e-s et veulent prévenir les amis, la famille au pays.
La nécessité d’alerter les proches et la famille de leur situation est indispensable et une recharge apporte une aide importante aux enfermé-e-s.
Vous pouvez soutenir ces détenu-e-s en achetant chez votre épicier, votre nightshop ou votre libraire une recharge de 10 euros de l’opérateur Lycamobile. Vous nous envoyez le code pin inscrit sur cette recharge sur notre adresse mail gettingthevoiceout(a)riseup.net ou par SMS sur notre numéro de téléphone 0032(0)484026781. Nous nous chargeons d’envoyer ce code au détenu-e-s qui en font la demande, leur permettant ainsi de garder un contact avec nous et avec l’extérieur.
Vous pouvez aussi, si c’est plus facile pour vous, verser ou encore mieux faire un ordre permanent de 5, 10, 20 euros ou plus (!) sur le compte :
Parole d’un détenu dans un centre fermé depuis plus de quatre mois :
« Le centre fermé est une petite société en soi : On s’organise, on discute avec des gens du monde entier, on se dispute puis se réconcilie, on partage nos expériences et surtout on accueille les nouveaux venus et faisons nos adieux à ceux qui rentrent au pays. Je n’oublierai jamais cette expérience de micro-société. »
Quelques exemples de l’absurdité des enfermements
Une femme avec une carte de résidence en France est enfermée en vue d’une expulsion vers « son pays d’origine » . Après des recours juridiques interminables elle décide de se laisser expulser. Arrivée à l’aéroport de “son pays d’origine” elle prend un vol vers Paris avec sa carte de résidence française et retrouve sa famille à Paris.
Un homme de nationalité française se fait arrêter dans la rue mais n’a pas ses papiers d’identité sur lui. Il est amené en centre fermé . Il est identifié comme Serbe : “oui son arrière-grand-père a migré en France il y a bientôt un siècle “. Le temps de prouver sa nationalité, après 15 jours, il est expulsé vers la France
Un homme avec un passé judicaire a passé 8 mois en centre fermé en vue d’une expulsion. L’ambassade de son pays d’origine “supposé” a toujours refusé de lui délivrer un laissez-passer. Il a été libéré après ses 8 mois de détention avec un ordre de quitter le territoire. Que doit-il faire maintenant?
Au centre fermé 127bis, un monsieur guinéen de 74 ans, depuis 11 ans en Belgique, est enfermé depuis 7 mois maintenant…! Une deuxième tentative d’expulsion est prévue le 23/06/2016.
Des contrôles aux frontières :
A l’aéroport, la police aux frontières aux ordres de l’office des étrangers arrête avec discernement ceux qui pourraient bien « venir profiter de nos richesses » (dixit un membre de la police fédérale à un supposé migrant) :
Une femme arrive à l’aéroport avec un visa pour l’Allemagne et demande l’asile en Belgique. Elle est arrêtée ,amenée au centre fermé.Son expulsion est prévue pour l’Allemagne
Une femme arrive à l’aéroport avec un visa pour la France dans le but de voir des membres de sa famille résidant en France pendant ses vacances de 3 semaines. Elle est arrêtée et amenée au centre fermé en vue de son refoulement vers la Guinée. Après une semaine, elle décide de se faire refouler : « Je rentre au pays, c’est honteux ».
Un homme arrivé à l’aéroport avec un visa belge pour des vacances en Europe : il est arrêté à l’aéroport, isolé pendant 5 heures dans une pièce sans manger, ni boire, et finalement amené en centre fermé. Il décide de retourner au pays plutôt que de passer ses vacances en centre fermé!
Petite réflexion du frère de cet homme : « Mon frère était en règle avec toutes les conditions de visa. Je pense que ce serait nécessaire d’avoir un service d’assistance dans l’aéroport pour voir si tout est en règle avant de les amener en centre où il n’est plus possible de faire quelque chose ».
Ceci dit, les arrestations, les maintiens en centre fermé pendant parfois plus de 8 mois et les expulsions sont la règle et l’objectif principal!
Mais échec pour l’office et le CGRA : beaucoup trouvent le moyen de revenir grâce à des plus ou moins bienveillants “passeurs” pour retrouver leurs amis, leurs enfants, leur famille ou pour redemander l’asile car vraiment en danger dans leur pays, quoi qu’en pense le CGRA.
SIX d’entre eux ont été enfermé(e)s en centre fermé et 2 ont été expulsé(e)s, les autres ont été libéré(e)s.
H est le dernier de la grue qui est en centre fermé depuis le 18/11/2015.
H est depuis plus de 10 ans en Belgique, a participé à plusieurs grèves de la faim en 2009 et 2011. Il a obtenu une carte orange qui lui a été retirée en 2012. Il a un appartement équipé, meublé… à Molenbeek pour lequel il continue de payer son loyer. Il a été visité par des parlementaires lors du Steenrock le 7 mai 2016 et leur a montré un document d’une autorité politique le félicitant pour un acte de citoyenneté qu’il a posé.
Il est depuis plus de 6 mois en centre fermé et a déjà résisté à 3 tentatives d’expulsion. Il devait passer au tribunal le 30/05 pour une demande de libération et avait une nouvelle expulsion prévue pour le premier juin. Il a entamé une grève de la faim avec des camarades pour réclamer leur libération il y a 27 jours.
Subitement ce matin 25/05 /2016 les gardiens du centre fermé 127 bis l’ont pris, lui ont annoncé une expulsion pour demain et l’ont mis au cachot. Il entame une grève de la soif ce jour et nous demande d’empêcher son expulsion. Son état de santé est des plus inquiétant.
Cette tactique del’Office des Étrangers pour expulser par surprise dans la complète illégalité semble devenir régulière, de surcroît des personnes vulnérables. La semaine passée un Pakistanais à 37 jours de grève de la faim avait été amené par 2 policiers pour, disaient-ils, le conduire à l’hôpital : il a été amené à l’aéroport et expulsé vers le Pakistan.
Nous ne connaissons pas l’heure du vol , le centre ne l’en ayant pas informé .
La coordination des sans-papiers a prévu un rassemblement devant l’office des étrangers ce 26/05/2016 pour protester contre toutes ces expulsions, heure à définir.
Honte à l’Office des Étrangers, Honte à l’état belge !!!!
Campagne énergique de fax, de tel, de mail aux autorités responsables :
Ce 19/05/2016, une ambulance, accompagnée de 3 voitures de police,aemmené un Pakistanais qui est en grève de la faim depuis 37 jours. Les prisonniers criaient contre la police dans le centre, ce qui a coûté à certains une mise au cachot.
De nombreux détenus sont mis au cachot dès que les gardiens estiment qu’ils ne se comportent pas « bien ».Ainsi, dès qu’une personne crie à la liberté (ce que font régulièrement les enfermés depuis le Steenrock, festival contre les centres fermés qui a eu lieu le 07 mai devant le centre) 10 gardiens surgissent et l’embarquent au cachot.
Un témoignage :
Un jeune, malade de la peau, à été emmené dans une chambre vide pour être “soigné”, puis directement embarqué pour son expulsion vers l’Espagne. Malgré ses prières, il n’a pas eu le droit de récupérer ses affaires (dont son gsm) dans la chambre, ni de dire au revoir à ses camarades. 15 personnes ont participé à cette expulsion éclair.
Un autre témoignage :
“Depuis 8 ans que je suis en Belgique, je n’avais pas vu la Belgique comme ça”. Pour B. les détenus sont traités comme des animaux, “pire qu’en Afrique“, dit-il.Lorsqu’il est fouillé, il répète inlassablement aux gardiens qu’il est un être humain et qu’il n’est pas un criminel. Il a obligé un gardien à remettre ses affaires dans son casier après que celui-ci aie tout retiré pour fouiller. Le gardien ne voulait rien savoir mais un supérieur est arrivé, et lui a dit de remettre les affaires.
D’après un troisième témoignage, un autre gréviste avait demandéà être mis à l’écart, ne supportant plus les bruits. En isolement, les gardiens venaient toutes les heures 24h sur 24h allumer la lumière pour le réveiller et lui demander s‘il allait bien. N’est-ce pas ce que l’on désigne comme torture selon les grandes théories droits-de–l’hommistes ?
Par contre, 2 hommes qui avaient témoigné en direct lors du Steenrock ont été libérés,ainsi qu’une dame précédemment incarcérée au Caricole et qui avait reçu la visited’un parlementaire.
Depuis la grève de la faim générale commencée le 28/04, mouvement exprimant un ras–le–bol globalface àl’enfermement, il y a beaucoup de répression dans le centre avec des transferts, des isolations, des expulsions. Beaucoup de détenus continuent de lutter dans le centre contre les traitements auxquels ils sont soumis et pour exiger leur libération!
Soutien aux luttes dans les centres et libérations de tou–te–s!!!!!!!!!!!!!!!!
Ce dimanche 14/05/2016, subitement, vers 13 heures, les gardiens du centre fermé 127 bis décident d’effectuer une fouille générale dans l’aile 1 :
Tous les détenus doivent se rassembler dans la salle commune. Ils sont appelés un par un par leur numéro et séparés du groupe pour être soumis à une fouille corporelle complète, tandis que d’autres matons fouillent toutes les chambres, vident les casiers, retournent les matelas.
Un des détenus nous explique que ces fouilles sont très fréquentes et effectuées sur ordre de la direction qui explique la raison de ces fouilles.
Ce jour pas de direction, pas de motifs soulevés et d’après certains détenus un comportement raciste et sans aucun respect.
Les détenus, au moment de l’intervention de ce dimanche, étaient très énervés et appelaient à un soutien de l’extérieur.
Actuellement, à notre connaissance, 4 détenus hommes sont en grève de la faim depuis plus de 15 jours. Un autre détenu a débuté une grève de la faim il y a 3 jours, réclamant sa libération. Il vit chez nous depuis 6 ans , est marié et ne voit aucune raison valable pour justifier son enfermement.
Dans l’aile des femmes, il y a toujours 2 femmes en grève de la faim et dont une dans un état très préoccupant.Une dame au centre nous dit “elle va mourir cette dame, si on ne fait rien”
Une majorité des détenus ne comprennent pas leur enfermement, n’ayant reçu aucune explication, et sont pour certains enfermés depuis plus de 8 mois .
Ces fouilles font partie des stratégies d’intimidation et de répression caractéristiques de tous les milieux carcéraux, afin de continuellement faire sentir que ce sont eux qui détiennent le pouvoir total sur les détenus et leurs agissements, que les matons sont là pour les mater !
Un nouvelle fois, cette visite se révèle pénible et rebutante tant les conditions de l’enfermement des détenus étrangers surveillés et derrière les portes fermées sont inacceptables et révoltantes pour tout esprit sain.Demande de pouvoir entrer avec RTBF-TV refusée à l’entrée.Vérification des noms, remise de la carte d’identité qui sera rendue à la sortie uniquement.Passage par détecteur de métaux (portique). Si ça sonne, déposer tous objets métalliques et repasser …Dépôt des sacs – rien n’est admis sauf papier-crayon – dans un casier à l’entrée…..
Ce jour là le centre était occupé par 120 détenu-es.
Un membre de la direction guide, permet l’accès aux « ailes » souhaitées et permet la rencontre avec des grévistes de la faim.
Nous passons devant des chambres de deux personnes dénommées « chambres de régime adapté », « pour les détenus qui n’arrivent pas à vivre en collectivité ».
Avec l’une en grève de la faim depuis plusieurs jours il semble impossible de communiquer vu son état d’hébétude évident.
Sommes conduits vers une salle commune ; plusieurs dames nous font part de leur désarroi et incompréhension sur les raisons de leur détention. Les cas sont édifiants, une dame bien que en processus de demande d’asile se retrouve enfermée depuis plusieurs jours sans comprendre.
Un dame d’origine congolaise, en Belgique depuis de très nombreuses années nous raconte qu’elle a fui son pays car persécutée en tant qu’enfant naturelle. En 2009 elle demande sa régularisation qui lui a été refusée. S’est retrouvée dans un contrôle routier et immédiatement emmenée en centre fermé. « Quand vous n’avez pas de papiers, on est rien du tout ».
Un homme jeune tente de communiquer ce qui est fort difficile étant donné qu’il ne parle que Farsi (il est probablement Afghan). Il finit par me demander de le suivre vers sa chambre, je pense que c’est pour trouver un interprète. Lorsqu’il ouvre sa chambre je suis ahurie : une forte odeur d’urine, une dame âgée assise à même le sol dans une position de repli, 4 lits dont le dernier occupé par un homme âgé allongé, visiblement endormi. L’homme m’indique qu’il s’agit de sa mère et de son père ! Sous réserve de ma bonne compréhension, le lit du milieu sur lequel se trouve un lange pour adultes visiblement utilisé, serait celui du frère… l’homme aurait une sœur en Belgique. L’homme les yeux emplis de larmes est visiblement désespéré de voir ses parents traités de la sorte. Il appelle à l’aide de toute urgence. Plus tard sa mère nous rejoint dans la salle commune et nous implore du regard.
La visite se poursuit chez les hommes où un grand nombre d’entre eux nous racontent leurs histoires, toutes dramatiques et incompréhensible humainement. Ils dénoncent en particulier le fait de séparer des familles, l’un en Belgique depuis 17 ans, arrivé comme mineur pour étudier, ayant une fille de 8 mois avec une dame qui possède les papiers obtenus aux Pays-Bas se retrouve enfermé en vue d’expulsion vers le Maroc. « Je ne connais pas ce pays, je n’ai personne là-bas et ne veux pas être séparé de ma femme et mon enfant ». Mais l’administration ne semble pas s’en préoccuper. Il lui a été dit « vous êtes venus ici pour étudier, pas pour vous marier ».
Un Syrien depuis 9 mois en Belgique ne comprend pas qu’il doit être rapatrié en Espagne, alors qu’il n’y a pas introduit de demande d’asile. A été contraint d’y laisser ses empreintes digitales lors de son passage.
Deux hommes grévistes de la faim se partagent un chambre à deux lits un peu à l’écart. En grève de la faim depuis respectivement le 20 et le 21 avril. L’un, Marocain a affiché les photos de ses fillettes (1 an et 2 ans 1/2) dont la maman est belge. Il souhaitait se marier mais n’y est pas arrivé et se retrouve actuellement enfermé pour être expulsé vers le Maroc.
L’autre personne est un Pakistanais qui nous explique les problèmes graves dans son pays ? Des membres de sa familles y auraient été assassinés. Il est visiblement fort affaibli.
Il semble qu’ils n’aient plus vu de médecin depuis 3 jours, seulement l’infirmière qui passe quotidiennement.
2 ou 4 détenus avaient été placés en isolement à titre préventif étant donné le festival à l’extérieur. Une « analyse des risques » interne a conclu qu’il était trop risqué de les laisser éventuellement devenir des fauteurs de troubles.
Les dénonciations les plus virulentes sont adressées à l’encontre de l’Office des Étrangers qui selon les détenus rencontrés fonctionne de manière tout à fait arbitraire et choquante et inhumaine.
Autres accusations
l’administration decalmants (voire somnifères) par le médecin lors de n’importe quelle demande de soins. Ex. mal aux dents, administration de calmants puisque le détenu serait énervé ; les détenus se décrivent après la prise de ces médicaments « dans les nuages » ;
le manque de renseignements ex. la liste des associations visiteuses ne leur est pas connue ; ils ne comprennent pas ce qui les attend ;
le peu de suivi des avocats ex. pas d’accompagnement au tribunal ; parfois pas de visite du tout ;
problème de compréhension de la langue néerlandaise ;
les rapports avec l’assistant(e) ? sociale ne sont absolument pas pour les aider. L’attitude est celle de quelqu’un qui ne cherche qu’à les convaincre d’accepter l’expulsion, se dit concrètement être là pour cette raison, pas pour aider ; il nous est cité une phrase qu’elle aurait dite « moi je n’aide personne » ou encore « quand j’entre dans ce centre, je coupe mes deux mains, comme ça je n’aide personne »…
grave problème de suivi médical ex. un Guinéen qui souffrirait d’une hépatite B, traité hors centre, il n’a plus reçu de médication depuis sont enfermement ;
Cette visite ne fait que confirmer le fonctionnement révoltant de ces centres dans lesquels sont enfermées les personnes dont les documents ne sont pas en règle pour séjourner en Belgique. Elles/Ils sont pourtant parmi nous parfois depuis 10, 15 voire 20 ans ! Par ailleurs les durées d’enfermements sont évidemment très longs, allant jusqu’à 8 mois, par le biais de voies détournées pour éviter toute libération. Un enfermement décidé administrativement et de manière aléatoire. Les conditions sont intolérables.
Une seule solution : fermeture immédiate de ces centres de la honte !
Des grèves de la faim dans les centres fermés de Steenokkerzeel, de Vottem et de Bruges.
Alors que se tiendra demain, samedi 7 mai, la sixième édition du Steenrock, manifestival contre les centres fermés et la criminalisation des étrangers (devant les grilles du 127bis, à Steenokkerzeel), la situation dans les centres fermés est de plus en plus alarmante.
Au centre fermé 127bis à Steenokkerzeel, il y a13 jours (depuis le 22/04) que des mouvements de grève de la faim en protestation contre les enfermements longs et illégitimes ont débuté. Certains sont enfermés depuis plus de 8 mois attendant une décision de l’office des étrangers sur leur sort. Beaucoup sont chez nous depuis des années, jusqu’à 20 ans. À l’heure où nous écrivons ces lignes, au moins 6 détenus poursuivent la grève de la faim et 2 ont été isolés. Ils protestent contre un manque de respect total et du racisme vis-à-vis de certains d’entre eux. Ils appellent au soutien et à la solidarité contre ces politiques migratoires et contre les centres de détention. Certains détenus ayant participé à la grève de la faim sont dans un état physique très faibles et plusieurs se déplacent en chaise roulante.
« On demande que les dossiers de tous soient revus d’une manière approfondie et sérieuse. Actuellement,c’est du n’importe quoi. »
« Il faut que les Belges sachent ce qui se passe ici, on est traitéscomme des bêtes. »
« Ce sont les autorités qui sont criminelles, pas nous. »
Plusieurs femmes, enfermées au rez-de-chaussée du centre ont participé au mouvement de grève de la faim pendant plusieurs jours. Puis beaucoup ont arrêté à cause des répressions dont ont été victimes les grévistes : mises au cachot, menaces de transfert, isolement, intimidations… 2 femmes poursuivent le mouvement et sont dans un état de santé inquiétant.
Au centre fermé de Bruges, une vingtaine de détenus avaient rejoint le mouvement en entamant une grève de la faim. Actuellement, ils sont au moins 5 détenus à ne toujours pas s’alimenter depuis 15 jours. La direction semble ignorer leur mouvement et font semblant de rien.
Au centre fermé de Vottem aussi des grèves de la faim ont lieu régulièrement, ainsi pour l’instant un gréviste de la faim se bat pour sa libération: sa vie, ses attaches sont ici! Parfois, ce sont des suicides. Rappelons qu’en décembre, à Vottem, pour les mêmes raisons, un homme âgé de 50 ans a mis fin à ses jours.
Des grèves de la faim sont régulières dans les centres fermés. Il s’agit pour les migrants détenus de protester contre leur enfermement, les conditions de vie, les maltraitances, … parfois, ils réagissent au suicide d’un codétenu.
Face à cette actualité alarmante, nous réclamons plus que jamais la fermeture des centres fermés et nous demandons également à la presse de relayer cette réalité. Suicides, grèves de la faim… Il n’y a aucun doute : la détention en centre fermé détruit!
Update 08/05/2016: Monsieur D a été expulsé de force, menotté aux pieds et aux jambes et avec du papier collant sur la bouche pour l’empêcher de crier!
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D est enfermé dans nos centres fermés depuis 8 mois en attente d’une expulsion vers «son pays d’origine », la Tunisie. D a participé au mouvement de grève de la faim actuel au centre fermé 127 bis et continue à soutenir les grévistes malgré une répression systématique des grévistes et de tous les soutiens. Il veut être présent lors du Steenrock https://steenrock.wordpress.com/ ce samedi 07/05 pour expliquer aux manifestants le traitement qu’on leur réserve et il demande notre aide pour empêcher son expulsion !
Il vit chez nous depuis plus de dix ans, a roulé sa bosse pendant quelques temps, a commis un « délit » pour lequel il a été condamné, puis s’est stabilisé et vit tranquillement avec une copine à Anvers depuis 4 ans.
Son amie ne veut pas être séparée de lui. « Il est ma vie » dit elle. Elle dénonce ces enfermements et parle d’affreuses magouilles et de véritable mafia de la part de la direction du centre et de l’Office des étrangers qui gère les centres fermés et organise les expulsions.
Elle n’a pu aller le voir dans les différents centres où on l’a trimballé, ayant des difficultés pour se déplacer vu son état de santé et les finances que ces voyages exigent .
D va se faire expulser avec escorte ce vendredi via Rome par une des compagnies qui collaborent activement à cette politique d’expulsion ALITALIA. Il sera arraché par son escorte de sa prison à Steenokkerzeel ce vendredi à 8h30 pour l’amener à l’aéroport.
Il va être très difficile d’aller parler au passagers au check in vu les mesures de« sécurité » actuelles mais nous appelons à entamer une campagne de fax/mail et de harcèlements téléphoniques à tous les responsables de ces expulsions :
Au centre fermé 127bis à Steenokkerzeel il y a 6 jours que des mouvements de grève de la faim en protestation contre les enfermements longs et illégitimes ont débuté. Certains sont enfermés depuis plus de 8 mois attendant une décision de l’office des étrangers sur leur sort. Beaucoup sont chez nous depuis des années, jusqu’à 20 ans.
Quelques-uns n’ont plus mangé depuis 6 jours, d’autres organisent des tournantes de grévistes. Dans la première aile ils sont une quinzaine, dans la deuxième aile le mouvement continue aussi mais sans plus d’informations précises.
Ce jeudi 28/04/2016 des fouilles complètes ont eu lieu, fouilles corporelles de tous, fouilles des armoires, des poubelles. La direction recherche désespérement un téléphone avec caméra pour trouver le coupable des images publiées sur internet . Il est en effet interdit de posséder dans les centres fermés un téléphone avec caméra. Ce fameux téléphone avec caméra, présence insupportable dans un centre fermé pour la direction, est devenu l’obsession première de la sécurité depuis déjà plusieurs jours. Les détenus par contre en rigolent bien et nous disent qu’ils ne trouveront jamais car « y a pas ! ».
Ceux qui participent au mouvement sont menacés d’ isolement (ils appellent cela le cachot), procédé répressif classique lors de mouvements de protestations dans les centres.
Nous apprenons aussi qu’au centre de Bruges le même mouvement a commencé il y a quelques jours par une vingtaine de détenus.
Le mouvement semble exprimer un ras-le-bol complet sans revendications précises, sans « chefs », sans « responsables ».
Ce que nous pouvons entendre : « Font chier et on les fait chier », « ACAB », « A bas les prisons », « Laissez-nous vivre notre vie »,”ça suffit”.
Si vous êtes sans-papiers et que vous apprenez que la police vous cherche pour vous parler, évitez de prendre contact avec elle. Disparaissez un moment de votre adresse officielle et cherchez de l’aide auprès de votre avocat, d’amis , d’associations spécialisées ou de collectifs de sans-papiers.
La police n’a jamais de bonnes intentions , vous devez le savoir ! Il ne faut jamais se fier aux discours de la police.
Nous recevons actuellement beaucoup d’appels de personnes arrêtées par la police qui utilise des stratégies bien précises pour tendre des pièges aux personnes sans-papiers.
La police vient à votre adresse pour vous parler. Si vous êtes présent-e, les flics vous racontent n’importe quoi, gentiment. Puis, ayant constaté que vous êtes chez vous, ils envoient une patrouille pour vous arrêter. Si vous n’êtes pas présent-e, ils expliquent à vos cohabitants ou vos voisins qu’il est important de les recontacter le plus vite possible. En confiance, vous retéléphonez et la personne en ligne vous demande où vous vous trouvez. Quelques minutes plus tard, une patrouille superarmée débarque au lieu de rendez-vous et vous arrête .
Tous les arguments sont bons à prendre pour les forces de l’ordre : une cohabitante d’un sans-papiers reçoit la visite de la police qui lui dit qu’ils doivent poser quelques questions à son co-habitant au sujet des attentats à Bruxelles. Dès que le sans papiers rentre chez lui, en panique, il retéléphone à la police. Quelques minutes plus tard, une patrouille débarque et l’arrête parce qu’il n’a pas de papiers ! Rien à voir avec les attentats!
Et un dernier avertissement aux ressortissants de Guinée : les appels que nous recevons actuellement viennent souvent de personnes de Guinée. Ceci est peut-être un hasard et il n’est pas du tout sûr que ces arrestations ne concernent que des Guinéen-ne-s, mais prévenez tout de même vos amis guinéens.
Ils-elles sont arrivé-e-s en Europe il y a 5,10,15, ou 20 ans. Ils-elles ont fait leur vie ici, certain-e-s avec des papiers, d’autres dans la clandestinité.Certain-e-s ont des enfants nés ici .Tous ont travaillé légalement ou illégalement. Certain-e-s sont enfermé-e-s depuis 4, 7, et même 8 mois.Certain-e-s ont eu difficile lors de leur « intégration » et ont commis l’un ou l’autre acte de délinquance, de résistance pour lesquels ils ont été condamné par nos tribunaux.
Ils-elles ont été arrêté-e-s à leur domicile, lors d’un contrôle routier ou dans les transports publics et amené-e-s au centre fermé 127 bis sur ordre de l’Office des Étrangers.
Ils-elles nous disent que c’est la catastrophe dans les centres, qu’ils-elles sont maltraité-e-s, traité-e-s comme des bêtes, sans aucun respect et menacé-e-s d’expulsion.
Les hommes ont tous ensemble décidé d’une action collective de grève de la faim ce 22/04/2016. Ils-elles trouvent que c’est un vrai scandale.
Ils ne veulent pas être séparés de leurs familles, enfants, ami-e-s et partir dans un pays qu’ils-elles connaissent à peine, juste par ce que monsieur Francken leur a désigné ce pays comme étant « leur pays d’origine » et que pour certain-e-s ont leur a attribué-e-s l’étiquette de « criminel-le-s »
Ce 23/04 une quarantaine d‘entre eux poursuit la grève de la faim avec le soutien de ceux qui ont recommencé à s’alimenter .
Quelques témoignages reçu:
“Nous voulons la liberté!”
Beaucoup nous disent “être choqués de voir les séparations des familles. Ils estiment incroyable qu’on puisse séparer des mères/pères de leurs petits enfants. Même un criminel – disent–ils – ne se retrouve pas dans un autre pays que son enfant, sans pouvoir savoir ce que devient l’enfant. Ils nous disent que l’on doit absolument dénoncer cela, que les gens seront choqués que dans un pays comme la Belgique, cela soit possible.”
“Où est le droit des enfants dans ces séparations forcées?”
“Où est le respect de la vie de famille?”
” La durée des détentions est extrêment longue. Certains d’entre nous sont ici depuis des mois, presqu‘une année ,sans décision. On nous retire ainsi 1 an de notre vie sans raison “
“Moi, il y a 8 mois que je suis en centre fermé et on va encore prolonger ma détention de 2 mois!”
“On demande que les dossiers de tous soient revus d’une manière approfondie et sérieuse.Actuellement, c’est du n’importe quoi.”
“Faut que les Belges sachent ce qui se passe ici, on est traités comme des bêtes”
“Ce sont les autorités qui sont criminelles, pas nous”
Et mise en scène dans le centre par un artiste sans papiers
80 détenus (tous les hommes des deux ailes) ont décidé ce jour, 22/04/2016, d’entamer une grève de la faim pour protester contre l’enfermement de femmes, de parents d’enfants belges, de couples âgés ( un couple de plus de 70 ans), de l’emprisonnement de parfois plus de 7 mois……
Ils protestent contre un manque de respect total vis-à-vis de certains d’entre eux.
Ils nomment le régime auquel ils sont soumis un régime nazi.
Ils appellent au soutien et à la solidarité contre ces politiques migratoires et contre les enfermements.
IL est chez nous depuis plus de 10 ans, il est monté sur une grue en 2009, puis il s’est jeté dans le canal par désespoir. Il a été hospitalisé à plusieurs reprises pour dépression. Il a été arrêté et amené au centre fermé. Dés son arrivée il a refusé de manger pour protester contre son enfermement. Personne n’était au courant. Après 36 jours de grève de la faim il a été LIBERE !
Il devait être expulsé vers le Maroc. Sa femme est venue au centre avec leur bébé de 10 jours. Elle a quitté le centre et a laissé le bébé dans les bras du papa en disant « si il doit partir son fils partira avec lui ». Panique et réunion générale de la direction du centre. La mère revient. Après des délibérations et des (fausses) promesses la maman quitte le centre avec le bébé. Le lendemain le papa se fait expulser.
« Je veux bien partir mais pas comme ça sous la contrainte »
« Il faut que les Belges sachent ce qui se passe ici : Une femme a été sortie du centre de force : elle criait et se débattait. Dix« agents de sécurité » l’ont maitrisée et mise dans la camionnette pour l’amener à l’aéroport. Nous sommes tous sous le choc »
« J’ai traversé la Méditerranée sur une barque du Maroc vers l’Espagne. On était trente dans la patera. Je me suis installé en Espagne où j’ai trouvé mes marques. Je suis venu en Belgique pour voir un copain et je me suis fait arrêter. Je suis dans une prison (centre fermé). J’ai été identifié comme Guinéen. Un laissez-passer a été délivré par l’ambassade de Guinée sans qu’il me voient, sans entretien, sans aucunes preuves.Ils veulent m’expulser vers la Guinée.Je n’ai pas besoin de papiers pour vivre. Mon pays d’origine n’est pas pour moi à l’ordre du jour.Je veux retourner en Espagne . J’ai le droit de vivre où je veux…… «
« Au Mali on applaudissait les blancs, mais quand on veut venir chez eux !!!!!
UPDATE 12/04: Ce matin Mahmadou a reçu un ticket pour une expulsion vers la Gambie pour le lendemain. Le résultat d’un recours pour sa libération devait aussi tombé ce jour: Le tribunal a décidé que son enfermement était illégal et qu’il devait être libéré! Cette décision semblait être ignorée par l’office qui pensait bien l’expulser . Sans compter sur la rapidité de communication de Mahmadou et de son avocat et des messages d’alerte lancés sur les réseaux! Mahmadou a été libéré ce jour à 18 heures. Mais combien sont enfermés et expulsés ainsi par l’office de la honte tout à fait illégalement?
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09/04/2016
M avait 15-16 ans quand il a vécu les événements tragiques dans le Nord du Mali. Il a perdu très tôt ses parents et des frères dans la guerre à Kidal, certains étant tués, d’autres ayant disparu. Il a continué à vivre sous la tutelle de son frère aîné à Kidal. Puis quand son frère a été tué par des milices Djihadistes il a fui le pays vers la Gambie , puis la Belgique. Il a été arrêté à son arrivée à l’aéroport de Bruxelles et a été amené au centre fermé Caricole il y a bientôt 3 mois. Il y a fêté ses 19 ans… Sa demande d’asile a été refusée et il est actuellement maintenu dans le centre fermé en vue d’une expulsion. A 19 ans, il se retrouve coincé entre les barreaux et les menaces de mort dans son pays, soumis a une énième injustice de la part de la bureaucratie qui choisit de prolonger, contre ses propres lois, l’enfermement d’un garçon dont le tord est de ne pas avoir une mémoire infaillible. Au fait, et vous, que faisiez vous le 6 mai 2013?
Ci après son témoignage et celui des son avocat qui relève de graves dysfonctionnements concernant sa détention et le traitement de sa demande d’asile .
– Tu es enfermé au centre caricole depuis déjà plus de deux mois. Comment ça se fait que tu as fui en Belgique? Tu viens de quel pays?
– Je viens du Mali, et je suis passé par la Gambie pour venir en Belgique.
– Et tu as fui le Mali pour quoi?
– Comme chez nous y avait la guerre au nord du Mali, mes frères, mes parents, il y a beaucoup de gens qui ont été tués par les djihadistes. La raison pour laquelle ma mère est décédée. Mon frère, mon père, bon je ne sais pas où ils se trouvent. Moi j avais un frère qui était avec moi comme une famille, malheureusement il a eu des problèmes avec les terroristes la bas, bon moi j’ai pris la route pour partir en Gambie.
– Et t’es resté combien de temps en Gambie?
– Je suis partie en Gambie et j’ai fait a peu près, bon je connais pas la date précise, mais j’ai fait à peu près une année, une année et quelques mois comme ça pour travailler là bas. Donc j’ai travaillé la bas à peu près une année et quelques.
– Et puis tu as décidé de partir. Tu devais partir?
– Bon j’étais là bas parce que je travaillais pour un monsieur, avec lui aussi la vie est un problème en Gambie. Il travaille dans l’administration là bas et on dirait qu’ il avait des problèmes la bas. (Tout le monde sait que je travail pour lui ) Il m’a dit que donc maintenant moi aussi… comme lui devait quitter avec toute sa famille lui aussi, il m’a dit donc moi aussi, qu’est que tu veux, tu veux retourner au Mali ou pas? Je lui ai dit non, moi je compte aller en Europe. Il a fait tout ça en sorte, il a fait effectivement pour me faire emmener ici, en Belgique ici.
– Et t’es arrivé à l’aéroport, et là tu as été arrêté
– Oui, je suis arrivé a l’aéroport ils m’ont arrêté ils m’ont dit bon “franchement monsieur toi tu dois pas rentrer dans le territoire en Belgique” . On m’a emmené dans le centre Caricole où j’ai demandé l’asile…
– Et les demandes d’asile pour le moment c’est tout négatif?
– Oui j’ai demandé l’asile, j’ai fait l’interview, j’ai fait le grand interview du commissariat général…bon…j’ai eu négatif. Je suis parti au tribunal j’ai eu négatif.
– Et si jamais tu retournes en Gambie qu’est ce qu’il se passe?
– Je sais que si je retourne en Gambie je vais être enfermé, ou soit je vais être tué la bas, parce que je sais la façon dont mon patron a quitté le pays avec toute sa famille, et je sais que la façon dont il m’a dit de quitter le pays, c’est que moi aussi j’aurais un problème a cause de lui, donc la raison pour laquelle il m’a fait quitté le pays, donc, pour ne pas avoir de problème. bon moi je sais que la Gambie c’est un pays de dictature, je sais que (…?), ils vont m’enfermer la bas, raison pour laquelle je ne veux pas retourner en Gambie.
Transcription du témoignage de l’avocat :
– Tu es l’avocate de Mahmadou qui est au Caricole ?
– Oui
– Tu peux nous expliquer , la situation juridique de Mahmadou?
– Mahmadou est Malien et il est arrivé au Caricole le 27 Janvier de cette année. Il faut savoir qu’il est arrivé au Caricole à peine arrivé en Belgique. Et donc il est arrivé à Zaventem pour demander l’asile et là, il a directement été enfermé en centre fermé, c’est ce qu’on appelle une procédure d’asile à la frontière.
Cela a posé deux gros problèmes au point de vue juridique, un problème au niveau de l’asile et un problème au niveau de la détention.
Au niveau de la détention, il y a une directive européenne, qui impose aux états qui font cette procédure d’asile à la frontière, donc avec les gens en détention, de les libérer au bout de 4 semaines. Et il est toujours détenu. Donc en fait il aurait du être libre depuis le 26 février . C’est vraiment problématique parce qu’à chaque fois qu’on s’est adressé à un juge, le juge a esquivé la question. Il nous dit “vous avez raison en droit mais ce n’est pas la bonne décision, c’est pas vers moi qu’il fallait se retourner…” alors qu’en fait on ne s’est pas trompés dans les procédures, c’est eux qui ont fait les erreurs. Donc il y a un vrai problème d’illégalité totale de la détention de ce garçon.
Le deuxième problème, c’est un garçon qui est très jeune, qui a eu 19 ans maintenant il y a quelques jours. Il a fêté son anniversaire au Caricole. Il est tout jeune, et il a quitté le Mali dans des conditions très difficiles il y a déjà plus d’un an. Comme il est parti vers la Gambie ses souvenirs sont des souvenirs de jeune garçon, ce qu’il a vécu au mali c’était quand il avait 15 16 ans. Et tout ce qu’on lui reproche au niveau de son asile, c’est de ne pas suffisamment collaborer avec le CGRA parce qu’il n’est pas capable de donner une chronologie précise des événements. Mahmadou est quelqu’un qui a été peu scolarisé et donc oui la chronologie ce n’est pas son truc mais ça veut pas dire que c’est pas vrai, parce que tout ce qu’il raconte correspond à ce qu’on sait sur le Mali et ce qu’il s’y passe. C’est quand même un pays en guerre, la France y intervient, y a des événements terribles qui s’y sont passés. Et tout ce que lui raconte correspond à la réalité, mais simplement il n’est pas capable de nous donner une chronologie à l’européenne, et ça, ça ne convient pas au CGRA.
Cette détention et cette demande d’asile est vraiment vraiment problématique.
Vottem : Manifestation le samedi 16 avril 2016 à 14H
“A l’heure où l’Union européenne ferme ses frontières,bafoue le droit d’asile et la liberté de circulation.A l’heure où le gouvernement belge traque ceux qui ont cherché accueil ici,
pour les enfermer et les expulser,
Soyons nombreux à résister!
Vottem, 17 ans, je ne l’accepte toujours pas!
Manifestation le samedi 16 avril à 14H
Rassemblement Place St Lambert à Liège, Espace Tivoli,
Marche jusqu’au centre fermé pour étrangers de Vottem
Steenokkerzeel : 7 mai 2016 Steenrock devant le centre fermé 127 bis
« Nous réclamons la suppression des centres fermés, l’arrêt des expulsions, la révision des politiques d’asile et de migration en vue de les acheminer vers la liberté de circulation pour toutes et tous, seule position cohérente et respectueuse des droits humains, et condamnons les violences policières. » https://steenrock.wordpress.com/revendications/
17/03/2016 Propos de Freddy Roosemont, directeur de l’office des étrangers, aux membres de la Coordination des Sans-Papiers lors d’un entretien !
« S’il y avait 1000 places libres dans les centres fermés, nous ferions tout pour les occuper et pour que davantage de personnes soient expulsées »
Il n’y a donc aucune volonté politique de régulariser, mais bien celle d’une augmentation de la capacité des centres fermés. Les autorités communales sont chargées d’aller chercher les personnes sans-papiers à leur domicile et de les envoyer en centre fermé en vue de leur expulsion.
La répression ne cesse de croître et c’est loin d’être fini! Jusqu’où laisserons-nous tout cela aller? Des camps dans et aux frontières de l’Europe, des expulsions et des frontières assassines, ce droit de vie et de mort que s’octroient les politiques et les businessmen, cachés derrière un populisme à deux sous… la chasse est en cours et nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. Pourrons-nous dire que nous avons tout essayé pour empêcher cela?
Il est temps de réagir !
Manifestation de la Coordination des Sans Papiers ce 17/03/2016: Répression!
Une aile du centre fermé 127 bis a été vidée de ses occupants le mardi 08/03/2015. La majorité des prisonniers ont été transférés au centre fermé de Merksplas
On apprend ce 14/03 que 17 femmes nigérianes y ont été amenées dans cette aile. Vu le nombre, on suppose qu’il y a parmi elles des femmes amenées d’autres pays européens.
Ce procédé ressemble fort à la préparation d’un déportation collective vers le Nigéria ! A noter que, très régulièrement, des expulsions collectives sont organisées vers ce pays par FRontex ou autres !
Une expulsion collective est prévue au départ de la Grande bretagne ce 22/03, non sans problémes suite à des résistances dans les centres et autour des centre (voir plus bas).
Vol de déportation conjoint avec la GB le 22/03 ?
Une bonne adresse. Faut mettre la pression ! ( voir GB plus bas, ça marche !)
Embassy of the Federal
Republic of Nigeria
Avenue de Tervuren 288
1150 Brussels
Tel: + 32 (0)2 762 5200
Fax: +32 (0)2 762 3763
Actions réussies en GB contre un charter vers le Nigeria:
https://www.facebook.com/events/1762411670660192/
Following the thousand-strong demonstration at Yarl’s Wood in Nov 2015,
there has been successful collective resistance to stop a mass
deportation to Nigeria by charter flight, and for the first time put the
collusion of the Nigerian government on the public agenda in Nigeria.
As a result of organising coollectively inside YarlsWood to resist and a
mass campaign to get the Nigerian government to refuse to allow the
charter flight to land – out of aproximately 40 women, only 2 were on
the flight.
After the success of the latest Surround YarlsWood demonstration on 12th
March we mst contonue to build ouir movement to end detention and end
these mass deportation charter flights – join us on 17th March at the
Nigerian High Commission – Nigeria can refuse to accept these flights –
we must demand they do so!
The next Nigerian charter is in 9 days (22nd March), and we must
orgainse again to defend our community from being forcibly ‘removed’.
Protesters bang on walls of Yarl’s Wood detention center demanding the immigration prison be shut down as detainees wave from windows and address the gathering via phone. #ShutDownYarlsWood#refugeeswelcome
*Incendies en rétention : la violence de l’enfermement doit cesser*
Quatre incendies volontaires se sont déclenchés ces derniers jours dans le centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot. Parmi les trois qui ont eu lieu dans le CRA n°2, le plus violent sest propagé
samedi après-midi, deux camions de pompiers et un hélicoptère ont alors été réquisitionnés, l’incendie ayant fait au moins quatre blessés. Les deux autres ont eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi. Dans le CRA
n°3, le feu a pris dans la soirée de dimanche.
Le CRA du Mesnil-Amelot est une fiction administrative qui regroupe dans une même enceinte deux centres, avec dans un bâtiment attenant un tribunal délocalisé. C’est le plus grand CRA de France situé stratégiquement au pied des pistes de l’aéroport de Roissy. Toute la violence de la politique d’enfermement et d’expulsion menée par lÉtat à l’égard des personnes étrangères s’y cristallise.
Suite au premier incendie, les femmes enfermées au CRA n°2 ont été transférées vers le CRA de Paris Cité, certains hommes l’ont été vers le CRA n°3 ou celui de Palaiseau, d’autres personnes que l’administration ne pensent pas parvenir à expulser ont été libérées. La soixantaine d’hommes toujours enfermés est désormais regroupée dans les deux bâtiments encore ouverts et accessibles, dont celui de la zone femme-famille où le chauffage ne fonctionne pas correctement.
Deux personnes soupçonnées d’être à l’origine du premier départ de feu de samedi ont été hospitalisées. Elles auraient toutes deux été placées en garde à vue pour comparaître devant la justice suite aux dégradations.
L’administration a jugé utile de priver toutes les personnes enfermées de leur droit de recevoir des visites, et ce depuis samedi. Elles sont ainsi plus isolées que jamais, alors même qu’elles viennent de vivre une
expérience traumatisante qui s’ajoute au caractère anxiogène de la privation de liberté. Par ailleurs, les effets personnels restés dans les bâtiments qui ont pris feu sont inaccessibles y compris pour les quelques personnes libérées.
Les CRA prennent régulièrement feu suite aux actes de désespoir des personnes enfermées [1]
Mais celles-ci sont les premières victimes de cette violence institutionnelle. La Cimade demande la libération immédiate de toutes les personnes actuellement encore retenues au CRA du Mesnil-Amelot.
L’obsession sécuritaire qui guide la politique menée par le gouvernement à l’égard des personnes étrangères doit cesser. Elle ne fait que générer violence et désespoir. Une autre logique doit voir le jour avec la fermeture de tous les lieux d’enfermements : centres et locaux de rétention administrative.
*Contact presse :*
Rafael Flichman : 01 44 18 72 62 – 06 42 15 77 14 –
rafael.flichman@lacimade.org
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[1] Le feu a pris notamment à Vincennes en juin 2008 (le centre a été intégralement ravagé par les flammes et depuis reconstruit), Nantes en juillet 2008, l’ancien CRA du Mesnil-Amelot n°1 en août 2008, Toulouse
en février 2009, Bordeaux en mars 2009 puis en mai 2013, Bobigny en septembre 2010, Marseille en mars 2011, Palaiseau en mars 2012, Metz en février 2016.
Euphémismes: “Immigration Removal Centre” in the UK, “Centre d’identifications et d’expulsions” en Italy ou “centres d’internement pour étrangers” en Espagne. leur réel nom: des prisons .
Nous avons un nombre important d’appels des centres fermés belges concernant des arrestations à l’aéroport. Beaucoup, parmi les personnes arrêté-e-s, ont des papiers en France, Italie, Belgique, USA…. et étaient en transit chez nous avec visa en règle. Les agents de l’aéroport sont restés coincés sur une photo, sur une date……et….. sur la couleur du voyageur! Résultat : un grand nombre se retrouvent détenus dans un de nos centres fermés pendant parfois plusieurs mois. Comme cette dame qui dispose du droit d’asile en France,qui vit en France avec des papiers et est enfermée au Caricole depuis près de 3 mois, séparée de sa petite fille de 3 ans qui est restée en France, réfugiée chez une amie.
Et autre exemple de cet arbitraire à nos frontières ce communiqué, envoyé à la presse le 29/02/2016:
Nouvelle bavure de fonctionnaires à l’aéroport de Bruxelles National:Un Ambassadeur bénévole des Nations Unies arrêté et mis en centre fermé.
Junior Nzita, un Congolais de 32 ans, est un ancien enfant soldat. Depuis bientôt 10 ans, il parcourt l’Europe pour sensibiliser les jeunes à cette problématique toujours d’actualité en Afrique. A ce titre, il préside l’ONG « Paix pour l’enfance en RDC » et participe à la campagne des Nations Unies #Enfants Pas Soldats.
Son livre « Si ma vie d’enfant soldat pouvait être racontée » a été publié grâce au soutien de l’Ambassade suisse à Kinshasa. L’an dernier, il a témoigné devant le Parlement européen à Bruxelles et donné de nombreuses conférences dans des écoles en France, en Allemagne, en Italie, en Belgique et en Suisse.
C’est d’ailleurs en Suisse qu’il devait se rendre lorsqu’il a été arrêté à son escale à Bruxelles National ce 28 février. La Ville de Genève avait prévu des interventions publiques dans le cadre de promotions citoyennes et une équipe de tournage avec des personnalités de l’ONU et du gouvernement suisse attendaient Junior Nzita, notamment le Conseiller fédéral du Département Fédéral des Affaires Etrangères de la Confédération helvétique.
C’était sans compter sur le zèle et la bêtise des fonctionnaires de la police de l’immigration à l’aéroport de Bruxelles National qui à l’arrivée de Junior Nzita ont jugé que son visa n’était pas valable.
La raison ? Lors de son dernier séjour en territoire Schengen, il serait resté plus de 90 jours.
Si ces fonctionnaires n’avaient pas succombé à la phobie de l’étranger illégal, ils auraient appris qu’une erreur de date est à l’origine de ce prétendu problème. Nzita n’est pas arrivé en Belgique le 2/10/2015 mais le 2/11/2015. Cette erreur de chiffre a été rectifiée à l’Ambassade de Belgique à Kinshasa lorsqu’elle a délivré un visa à Nzita pour sa tournée actuelle. Que des fonctionnaires retirent un visa tout à fait correct à la frontière relève de l’arbitraire et d’une incompétence flagrante. D’autant plus que Junior Nzita était en possession de tous les documents requis : invitation de la Ville de Genève et prise en charge par les organisateurs.
Résultat : Junior Nzita a passé deux jours au Centre fermé du Caricole à Steenokkerzeel, il a raté son vol sur Genève financé par des Suisses et ses premiers rendez-vous et, mis à part le traumatisme de cet emprisonnement arbitraire, il est profondément scandalisé et affecté par sa détention injustifiée.
Alertés par cette nouvelle sidérante, des militants anti-centres fermés se sont mobilisés, une avocate a introduit un recours et Junior Nzita a été libéré ce 29 février sur ordre du Ministère de l’Intérieur. Sans excuse. Sans dédommagement. Avec le conseil d’attendre qu’il soit en territoire helvétique pour alerter les médias ! Dur dur d’être étranger en Belgique aujourd’hui !
Donc Junior Nzita est “libéré” mais tant d’autres continuent à être enfermé(e)s. Il est vrai qu’elles-ils ne disposent pas tous des mêmes soutiens!
Madame T a fui la Guinée et un mariage forcé avec son beau-frère il y a 2 mois.
Elle a été arrêtée à l’aéroport à son arrivée et amenée au Caricole . Elle y a fait une demande d’asile. Le CGRA ne l’a pas crue et la réponse ainsi que le recours s’est révélé négatif !
Elle va subir une deuxième tentative d’expulsion avec escorte lui a-t-on promis, ce mercredi 2 mars vers Casablanca puis Monrovia au Liberia (trajet qu’elle avait entrepris à l’aller).
Elle ne veut et ne peut pas retourner en Guinée où son père la recherche; et elle ne connaît personne au Liberia .
Elle nous dit qu’on va l’expulser comme un animal et que c’est inadmissible ! Elle préfère retourner en Guinée dans un cercueil plutôt que vivante.
Rendez-vous à l’aéroport ce mercredi 2 mars à 14h40 pour parler aux passagers de Air Maroc destination Casablanca et empêcher cette expulsion.
« Chez nous, dans notre centre fermé, c’est le monde entier qui se retrouve : Nord-Africains, Subsahariens, Europe de l’Est, Russes, Asiatiques, Amérique du sud … et même USA ». Ils se feront expulser grâce à la collaboration collégiale des consuls et ambassadeurs des pays d’origine qui leur délivreront le laissez-passer indispensable pour pouvoir les mettre dans un avion.
Parmi nos amis enfermés, quelques Algériens battent les records de détention : Plusieurs mois….. jusqu’à huit mois : le consul algérien reste sur ses positions et refuse de délivrer les laissez-passer ! « Comme je savais que l’Algérie ne donne pas de laissez-passer, je croyais que je resterais ici quelques jours. Cela fait 7 mois que je suis enfermé. Combien de temps vont-ils encore me garder ? Tout ça pour rien et à vos frais!”
Par contre, le consulat du Maroc délivre ses laissez-passer sans état d’âme, malgré un accord toujours pas ficelé entre le Maroc et la Belgique. http://www.libe.ma/Une-histoire-belge-pas-drole-du-tout_a71332.html
Mais tout va s’arranger bientôt : nos ministres Francken, Reynders et Jambon partent visiter leurs collègues marocains ce 29 février 2016 pour essayer de leur arracher ces accords politiques, économiques et collabo qu’ils essaient d’obtenir depuis une décennie avec grandes difficultés.
« La migration et la sécurité seront au centre des discussions » rapporte un journal marocain. Lisons entre les lignes :les accords de réadmission qui leur permettront de renvoyer dans des charters les sans-papiers et demandeurs d’asile marocains et les migrants qui auraient mis les pieds dans le royaume marocain avant d’atteindre la Belgique. http://m.hespress.com/politique/295136.html
Traduction :
« Le Premier ministre Charles Michel, le Vice-Premier ministre et ministre de la Sécurité et de l’Intérieur Jan Jambon et le Secrétaire d’état à l’Asile et la Migration Theo Francken se rendront au Maroc du 29 février au 1er mars…Lors de ce déplacement, les ministres rencontreront leurs homologues marocains. La migration et la sécurité seront au centre des discussions.Des visites de terrain sont également prévues. »
Les états européens
Chaque état s’applique à faire sa petite cuisine intérieure pour être le plus performant possible dans sa politique d’exclusion. Ainsi, certains pays de l’Europe et avec, entre autres, la star de l’année , Merkel, sont en bonne voie d’obtenir bientôt un accord de réadmission avec le Maroc, pays qu’elle pourra fièrement ajouter sur sa liste des pays sûrs !http://www.libe.ma/L-Europe-se-bunkerise-Le-Maroc-dit-oui-au-retour-de-ses-migrants-irreguliers-dans-le-cadre-d-accords-bilateraux_a71221.html
ainsi qu’avec l’Algérie, malgré l’absence de convention ratifiée à ce sujet par l’ Algérie et au grand dam du bureau national de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) http://www.algeriepatriotique.com/article/expulsion-d-algeriens-d-allemagne-la-laddh-sinquiete-0
« En conclusion, l’organisation algérienne (LADDH) met en garde contre les menaces qui pèsent aujourd’hui sur l’avenir du partenariat euro-méditerranéen, «avec cette politique qui privilégie l’exportation de marchandises de la rive nord vers l’Algérie (estimée à 58,33 milliards de dollars en 2014) au détriment de l’homme et de l’économie algérienne», conclut le communiqué. »
Et l’Europe
L’externalisation des frontières et l’octroi aux pays limitrophes du rôle de chien de garde des frontières européennes en échange de promesses économiques et de millions d’euros puisés dans la bourse européenne de l’aide au développement , bat son plein..
Toute la politique européenne dont les priorités aujourd’hui sont celles de la protection des frontières, la réduction des entrées aux frontières extérieures, la préservation de l’Espace Schengen,la chasse aux passeurs, les réadmissions, les soutiens aux pays voisins de l’UE pour mieux expulser …se retrouvent dans les conclusions du Sommet européen des 18 et 19 février 2016
PAS UN mot sur les tragédies en mer ni les sauvetages de vies. http://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2016/02/18-euco-conclusions-migration/
Des conditions très difficiles dans les centres de détention : l’enquête permet d’examiner la nécessité d’enfermer autant de migrants
LONDRES, 9 février 2015 (IRIN) – Ce mois-ci, le Parlement du Royaume-Uni doit publier les résultats d’une enquête sur la détention des migrants et demandeurs d’asile, à la suite de cas très médiatisés de violences sexuelles et de décès. La détention illimitée de migrants favorise – voire provoque – des problèmes durables en matière de santé mentale chez les détenus, d’après des entretiens IRIN réalisés auprès d’anciens détenus, d’organisations humanitaires et de groupes de défense, et les décisions des tribunaux britanniques.
Plusieurs études ont permis d’examiner l’incidence de la détention des migrants sur leur santé mentale des migrants. Un examen de 10 de ces études, réalisé par des spécialistes ayant apporté des preuves à cette enquête, a révélé que chacune d’entre elles « faisait état de grands problèmes en matière de santé mentale chez les détenus. L’anxiété, la dépression et le syndrome de stress post-traumatique étaient fréquemment cités, tout comme l’automutilation et les tendances suicidaires. Le temps passé en détention contribuait également à la gravité des symptômes de détresse. »
Au Royaume-Uni, les migrants et demandeurs d’asile peuvent être détenus dans 11 centres de détention à leur arrivée, en attendant une décision concernant leur statut. Lorsque les demandes sont rejetées, les centres servent également de point de détention avant l’expulsion.
Dans l’UE, le seul pays où la population de ces centres est supérieure à celle des centres du Royaume-Uni est la Grèce, d’après l’ONG londonienne Detention Action. Plus de 30 000 personnes y ont séjourné en 2013. Près de 800 personnes ont été emprisonnées par le gouvernement en vertu de la législation relative à l’immigration durant le premier semestre de 2014.
Le pays compte aujourd’hui plus de 4 000 lits réservés à la détention de migrants, contre quelques centaines il y a 15 ans et le ministère de l’Intérieur britannique, chargé des questions concernant l’immigration, prévoit de renforcer sa capacité de détention en 2015.
Outre l’augmentation des coûts que cela représente pour les contribuables britanniques (estimés à 57 000 dollars par détenu chaque année), Jérôme Phelps, directeur général de Detention Action, souligne le nombre considérable de détenus subissant des préjudices « durables ».
« Il y a une crise liée à la santé mentale en centre de détention », a-t-il déclaré à IRIN.
Une étude réalisée en 2010 par le Service Jésuite des Réfugiés, pour laquelle 685 détenus ont été interrogés dans 23 pays de l’UE, a révélé que « la détention a des conséquences très néfastes sur la santé mentale des détenus » et qu’une détention prolongée « aggrave les effets négatifs sur la santé mentale ».
Les législations internationale et européenne stipulent que les migrants et les demandeurs d’asile ne doivent être détenus qu’en dernier ressort et pendant la période la plus courte possible. La directive européenne pour le retour des migrants clandestins fixe une limite de détention de 18 mois pour les migrants en situation irrégulière. Dans bon nombre de pays, le délai est encore plus court, mais le Royaume-Uni a choisi de se ne pas se soumettre à la directive et est le seul État membre n’imposant pas de délai de détention.
Sharif* raconte avoir fui la torture dans un État d’Afrique du Nord qu’il a préféré taire par crainte de représailles. Il a passé un an dans des centres de détention avant d’être libéré. Il a dit à IRIN que les conditions y étaient oppressives.
« Ma santé s’est détériorée en centre de détention, à cause de tout ce stress et de l’atmosphère tendue », a-t-il dit.
« De nombreuses personnes se mutilent. Mon ami s’est taillé le cou avec un rasoir… Je n’aurais jamais dû assister à tout cela. »
Quatre mois après sa libération, Sharif, qui souffre de claustrophobie et a dû recevoir un traitement lourd durant son incarcération, craint toujours d’être de nouveau arrêté et renvoyé chez lui. Même le bruit des clés dans la serrure le rend nerveux.
Hassan Seguya, un réfugié ougandais qui a passé six mois dans deux centres de détention différents après que sa demande d’asile initiale a été refusée, s’est confié à IRIN sur une des questions particulièrement stressantes pour les détenus.
« J’avais l’impression d’être en prison, mais c’était pire parce qu’on ne connaît pas [la durée de] sa peine », a-t-il dit à IRIN.
« J’attendais seulement d’être expulsé et j’ai pensé qu’il vaudrait mieux mourir ici [en détention] parce que je savais qu’ils me tortureraient chez moi », a déclaré M. Seguya. Il a raconté comment il avait passé trois ans derrière les barreaux en Ouganda, où il aurait été battu et torturé, après avoir été accusé de complicité de tentative de coup d’État.
Un autre détenu a témoigné par téléphone depuis un centre de détention et a raconté avoir été enfermé pendant trois ans. D’après lui, son expulsion avait échoué parce qu’il venait d’un territoire contesté et revendiqué par le Nigeria et le Cameroun, qui n’acceptaient ni l’un ni l’autre de l’accueillir et se rejetaient mutuellement la responsabilité.
Il a expliqué que lors de sa détention, il a bénéficié d’une prise en charge pour son état de stress post-traumatique, mais que cela n’avait pas suffi.
« J’ai essayé d’utiliser un drap de mon lit pour arrêter de respirer », a-t-il déclaré à la commission parlementaire. « [Certains] jours, je me réveille, mais je ne veux pas me réveiller. Je veux juste [qu’ils] me mettent dans un sac en plastique et me sortent d’ici. »
Les règles du ministère de l’Intérieur britannique visent à protéger « toute personne détenue dont la santé est susceptible d’être affectée par une détention prolongée ». Les médecins qui exercent sur place sont censés informer les responsables ainsi que le ministère de l’Intérieur de ces cas, en particulier des personnes risquant de se suicider et des rescapés de la torture.
Selon M. Phelps, ces rapports sont généralement ignorés. Une étude de 2011 a révélé que seulement neuf pour cent de ces signalements conduisaient à la libération d’un détenu.
À six reprises au cours des trois dernières années, les tribunaux britanniques ont jugé que les droits fondamentaux des détenus souffrant de troubles mentaux avaient été bafoués.
Le cas le plus récent concerne une jeune femme guinéenne arrêtée à son arrivée à l’aéroport de Heathrow. Détenue pendant 17 mois dans un centre, sa santé mentale s’est dégradée et elle a souvent été isolée ou menottée pour éviter qu’elle ne se mutile. En juillet 2014, la Cour suprême a jugé que sa détention était illégale et que ses droits fondamentaux étaient bafoués.
M. Phelps se dit « optimiste » et pense que l’enquête parlementaire pourrait apporter des changements. Bien que les migrants détenus et les demandeurs d’asile ne bénéficient pas de la sympathie du public dans le contexte politique actuel, « il existe de puissants arguments pour limiter la détention. »
Dans le cadre de l’enquête, un aspect spécifique de la législation relative à l’immigration au Royaume-Uni est en cours d’examen. Il s’agit de la procédure de la voie rapide avec détention ou DFT (Detained Fast Track procedure), qui est utilisée pour les cas d’asile apparemment simples et qui restreint souvent le droit des demandeurs de faire appel des décisions.
Dans son rapport concernant l’enquête, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés a mis en lumière « de graves lacunes dans la procédure, y compris le manque de clarté dans la politique du ministère de l’Intérieur quant à la portée et aux critères d’application de la procédure DFT ; le délai non défini de la détention en vertu de la DFT, ce qui donne la possibilité de détenir des candidats bien plus longtemps que nécessaire pour parvenir à une décision ; et les erreurs importantes et répétées dans la prise de décisions concernant la détermination du statut de réfugié dans le cadre de la procédure DFT. »
C’est en vertu de la DFT que la demande et le recours de Sharif ont été rejetés. Il a ensuite passé 11 mois en détention tandis que les tentatives d’expulsion du ministère de l’Intérieur sont restées infructueuses.
L’une des principales préoccupations concernant la DFT est que durant les 14 ans suivant son introduction, cette procédure s’est transformée en un système offrant peu d’occasions aux demandeurs d’asile d’apporter les preuves nécessaires à leurs actions et conduisant souvent à une détention prolongée.
Certains aspects du fonctionnement pratique de la DFT ont été jugés illégaux par les tribunaux britanniques.
Un porte-parole du ministère de l’Intérieur a déclaré à IRIN que la procédure « DFT permettait largement d’économiser l’argent du contribuable en nous permettant d’expulser les personnes n’ayant pas le droit de rester au Royaume-Uni à la première occasion. »
Le ministère de l’Intérieur n’a fait aucun commentaire sur la question de la santé mentale dans les centres de détention pour les immigrants. IRIN a recueilli les propos de James Brokenshire, ministre de l’Immigration et de la Sécurité, qui tient le gouvernement précédent responsable de bon nombre des problèmes actuels.
« Le système d’immigration dont nous avons hérité était totalement dysfonctionnel du fait d’une obtention frauduleuse largement répandue des visas de famille, de travail et d’étudiant et d’une agence chargée de sa supervision totalement incapable de faire face à l’ampleur de la tâche », a-t-il déclaré.
« Il a fallu du temps pour rattraper des années de mauvaise gestion, mais nous sommes désormais sur la bonne voie. Nous avons réformé les formalités d’obtention de visa en vue de réduire les demandes frauduleuses, annulé les contrats non conformes et pris des mesures importantes pour faire face aux retards dont nous avons hérité. »
Ça fait deux mois et dix jours que je suis dans le centre fermé de Bruges. J’habite à Ninove. La police est venue chez moi mais je n’étais pas à la maison. Mon mari était là. Il m’a dit que la police était venue me chercher, je lui ai demandé pourquoi, il a dit: “Je pense pour le mariage”. Moi, je vous dis la vérité, j’ai dit “Je ne veux pas aller à la police”, mais mon mari a dit “On va y aller, parce que c’est pour le dossier du mariage”. On est allés chez la police. ” Je suis là parce que la police est venue me chercher”, on m’a répondu: “Oui, il n’y a pas de souci, pas de problème”. Après j’ai attendu, puis on m’a dit “On a besoin que de quelque chose de toi”, mon mari n’a pas compris, il est parti chercher mon passeport. Et là on m’a dit “Voilà, tu es illégale”, j’ai répondu “Mais pourquoi je suis illégale, ça fait six ans que j’habite en Belgique, j’ai fait une demande de mariage, j’ai fait l’adresse, l’agent de quartier me connait, les voisins me connaissent, je n’ai rien fait, je suis bien avec tout le monde”. Il me répond : “l’Office des étrangers a dit qu’on va t’envoyer au centre de Bruges”. Alors maintenant je suis ici, et on m’a dit que je dois retourner au Maroc. Mais si je retourne au Maroc qu’est-ce que je vais faire là-bas? Ici j’ai ma vie, j’ai mon mari, j’ai mon appartement, j’ai toutes mes choses ici. Je ne sais pas pourquoi je devrais partir au Maroc, je n’ai pas de maison, je n’ai rien là-bas, je ne comprends pas”.
Ça fait plus de deux mois que tu es en centre fermé. Ton avocat fait quelque chose?
Oui, il dit “On va faire ça et ça”, mais je ne sais pas. J’ai reçu le ticket pour retourner au Maroc aujourd’hui ou demain, et l’avocat il a fait quoi? Est-ce qu’il a bloqué le ticket? Non.
C’est la première fois qu’on va essayer de te mettre dans l’avion?
Non, c’est la troisième fois. La première j’ai refusé, la deuxième je ne suis pas partie parce que j’ai demandé l’asile, mais l’avocat m’a dit que j’ai eu négatif, c’est toujours négatif pour nous les Marocains, ils nous donnent pas l’asile, je ne sais pas pourquoi. L’avocat a dit que c’est parce qu’au Maroc il n’y a pas la guerre.
Et pourquoi ils ont refusé ton mariage?
J’ai demandé à la commune de Roosdaal, j’ai payé mon avocat, j’ai dit la vérité, j’ai trouvé le monsieur raciste avec moi. Mon dossier est resté là-bas quatre ans, et pendant quatre ans je suis allée là-bas, on me disait ‘attends, attends, attends’.On m’a dit qu’on pouvait se marier, puis on m’a dit ‘Comme tu n’habites plus à Roosdaal, tu ne peux pas te marier’. À cause du monsieur raciste de la commune de Roosdaal je ne peux pas me marier. Mon avocat ne faisait rien, alors avec mon mari on est partis et on a fait le dossier de mariage ici à Ninove. Je suis venue à Ninove, je paye mon avocat mais il ne fait rien. Mon mari travaillait, maintenant il est au chômage. À la commune de Ninove on nous a dit qu’ils avaient besoin de mon dossier, je suis allée à la commune de Roosdaal, j’ai ramené mon dossier et là le bourgmestre a dit qu’on pouvait se marier parce que ça fait longtemps qu’on habite ensemble. On a déjà fait le mariage islamique, le mariage du Maroc. Après on m’a dit de faire une autre demande de mariage. Je l’ai faite, la commune a envoyé les lettres, mais le problème c’est qu’on a beaucoup de boîtes aux lettres, on n’a pas reçu les lettres concernant le mariage. Après le mariage a été refusé, je suis allée chez mon avocat, le mariage avait déjà été refusé mais l’avocat n’a pas compris. Je suis allée à la commune et on m’a dit “Le mariage a été refusé parce qu’on t’a envoyé les lettres et tu ne les a pas reçues”. Voilà pourquoi je suis au centre, je n’ai pas fait grand chose, je ne sais pas pourqoi je suis ici.
Et au centre comment ça se passe?
On fait quoi tous le jours? On regarde la télé! Je ne sais pas, moi je suis triste ici, j’ai perdu presque huit kilos, huit kilos! Tous les jours je pleure, je pleure, je pleure. Je ne sais pas, je ne sais pas, je ne mange pas, je ne dors pas, j’ai des problèmes, des problèmes…
Et pour manger?
Je dis la vérité, moi je ne mange pas, parce que je ne suis pas bien. Je bois du café, je prends des tartines avec le beurre, c’est tout. Je ne mange pas, je maigris. Ma famille me regarde et ils sont choqués, j’ai maigri de huit kilos! J’ai le stress, le stress…
Et entre vous, vous vous entendez bien?
Moi je suis triste, pour le moment je n’ai pas de copines ou de copains. Je dis la vérité, je suis toujours seule, je réfléchis, je réfléchis, “Je fais quoi, je vais où?”. C’est ça maintenant mon problème. Je n’ai pas les moyens pour aller au Maroc.
Tu as encore de la famille au Maroc?
Non, je n’ai pas de famille là-bas.
Tout le monde est ici?
Oui, j’ai un frère en France, j’ai ma soeur ici. Je n’ai pas de famille là-bas.
Un jeune a été expulsé de force : ses parents, sa famille vivent ici . Il a quitté « son pays d’origine », la RDC à l’âge de 7 ans et ne connaît rien ni personne là-bas Son crime : avoir eu un passage de délinquance et avoir fait partie d’une bande urbaine ! Il vivait chez nous depuis 15 ans.
Trois sœurs sont au centre fermé de Bruges. Elles son nées en Allemagne, n’ont jamais mis les pieds dans « leur pays d’origine » . Leur crime :les parents, à leur arrivée en Belgique, avaient donné une fausse identité pour obtenir l’asile, il y a 16 ans !
Un homme est enfermé au centre fermé de Merksplas en vue d’une expulsion vers son pays d’origine, la Russie. Son crime :avoir fui, pour sauver sa famille d’une expulsion, d’une maison de retour où il avait été amené sur ordre de l’Office des Étrangers avec sa femme et ses 3 enfants. Ils vivent chez nous depuis 9 ans.
Un homme a été expulsé de force vers « son pays d’origine » l’Égypte. Son crime :avoir divorcé après plusieurs années de vie commune. Il vivait chez nous depuis 11 ans.
Toutes ces personnes avaient obtenu « des papiers » qu’on leur a retiré après quelques années.
Il ne s’agit pas de prétendre que certaines personnes auraient plus le droit que d’autres à obtenir des papiers, mais simplement de montrer à quel point le racisme étatique (ici européen, et belge en particulier) en arrive à des situations aberrantes, même au regard du respect de ses “propres” politiques migratoires. Déchéance de nationalité à l’ordre du jour, expulsion de plus en plus nombreuses de personnes résidant sur le sol depuis plusieurs années… la machine à expulser augmente la cadence.
M. Theo Francken, membre de la N-VA, occupe la fonction de secrétaire d’État à l’Asile et aux Migrations depuis le mois d’octobre 2014, dans le cadre du gouvernement Michel. La politique d’immigration et d’asile menée par M. Francken, dont les bases se trouvent dans l’Accord de gouvernement, s’inscrit dans la continuité du gouvernement précédent et de sa prédécesseure, Mme. Maggie de Block.
L’Accord de gouvernement du 10 octobre 2014 met avant tout l’accent, dans le CH7 consacré à l’asile et à la migration, sur la lutte contre l’abus vis-à-vis des normes de régularisation, ainsi que sur l’augmentation de l’efficacité et de la rapidité des procédures. Si l’intérêt porté à la qualité de l’accueil est évoqué dès le début du chapitre, le programme gouvernemental est en réalité presque exclusivement consacré à la question des restrictions à l’accueil et à l’efficacité de la gestion (centralisation des données, etc.), son engagement social se limitant à peu près au respect des conventions et des droits établis (avec une légère insistance sur la protection des mineurs en demande de régularisation, la Belgique ayant déjà été condamnée à trois reprises par la Cour européenne des droits de l’homme au sujet de la détention des mineurs en situation irrégulière). Sont listées avec minutie les formes d’abus à surveiller et réprimer, concernant les statuts de réfugiés, la réitération de l’introduction d’une demande de régularisation, les mariages, cohabitations, et certificats médicaux dits « de complaisance », la reconnaissance familiale frauduleuse, le statut au pair, etc. « Si vivre en famille est un droit consacré par différents traités et par la Convention européenne des Droits de l’Homme, l’illégalité, l’abus de notre système social ou de toute forme d’avantage lié au séjour ne seront en revanche pas tolérés. » Les points de l’Accord concernant la naturalisation attirent en particulier le regard : Projet d’une définition légale introduisant le mérite économique comme critère favorable à la naturalisation, et adaptation des conditions permettant la déchéance de la nationalité. Le gouvernement s’engage à veiller à « la possibilité légale d’éloigner chaque étranger en séjour illégal qui est libéré après un emprisonnement », à étendre les centres fermés, à « revaloriser l’ordre de quitter le territoire », à intensifier les retours forcés (selon le « principe », remarquablement hypocrite, « du retour ‘volontaire si possible, forcé si nécessaire’ ») en faisant, entre autres, usage maximal des fonds européens pour le retour et des vols Frontex. Au niveau européen, le gouvernement se positionne notamment, en tant que « défenseur de l’Europe », pour un renforcement de Frontex afin d’assurer la sécurité des frontières et la lutte contre la clandestinité. En réponse à la condamnation de la Belgique par la Cour européenne à propos du respect de la vie privée des familles détenues, le gouvernement envisage non pas (naturellement) l’arrêt de leur enfermement, mais bien plutôt la mise en place d’infrastructures (au 127bis) adéquates à leur détention.
C’est en accord parfait avec l’esprit de l’Accord que M. Francken entame et poursuit son mandat de secrétaire d’État à l’Asile et aux Migrations. M. Francken s’est engagé, dès le début de son mandat, à ouvrir 100 places d’accueil supplémentaires dans les centres fermés, afin de pouvoir augmenter le nombre d’expulsions. Il considère l’expulsion des illégaux-ales criminel·les·s comme l’une de ses grandes priorités. Il tente de palier à la réduction du budget affecté aux rapatriements forcés, qui est passé de près de 7,4 millions d’euros en 2014 à moins de 6 millions d’euros en 2015, en multipliant le recours, plus rentable, aux vols spéciaux de Frontex. Ses campagnes dissuasives à l’intention des Irakien·ne·s et des Afghan·ne·s, qui ont dernièrement marqué les esprits, correspond à un § de l’Accord qui stipule que la « Belgique continuera également ses campagnes de dissuasion pour éviter l’arrivée de demandeurs ayant peu ou pas de chance d’être reconnus. »
Quelques petites touches personnelles cependant : Un goût prononcé pour les sorties racistes et xénophobes, en particulier sur les réseaux sociaux (« Je peux me figurer la valeur ajoutée des diasporas juive, chinoise et indienne mais moins celle des diasporas marocaine, congolaise ou algérienne », Facebook 2011, « Il faut leur offrir l’hôtel, peut-être ? » au sujet des réfugiés, Twitter 2015, Etc.). Il a également eu l’originalité d’examiner sérieusement la demande de l’Office des Étrangers, tout à fait anticonstitutionnelle, de se voir octroyer le permis d’entrer chez les sans-papiers en l’absence de mandats.
La politique de M. Francken n’est pas sans rappeler celle de sa prédécesseure, Mme. De Block sous le gouvernement Di Rupo de 2011-2014. « L’accord de Gouvernement sous le Premier Ministre Elio Di Rupo, en décembre 2011, projetait déjà des changements importants dans le secteur de l’Asile et de la Migration : un seul ministre en charge de ce domaine, révision de l’acquisition de la nationalité, accélération des réponses et procédures, plus grande efficacité des politiques de rapatriement, priorité mise sur l’expulsion effective des personnes arrêtées par la police alors qu’elles étaient en séjour illégal. Le processus de la ‘chasse aux abus’ était lancé par Maggie de Block » (Alter Échos, 11.05.2015). L’on remarquera la poursuite, en outre, du refus massif de régularisation d’une parti importante des demandeurs-ses d‘asile afghan·e·s (qui fait l’objet de nombreuses luttes, menées depuis Mme. De Block par le Collectif des Afghans).
De manière générale, la politique migratoire actuelle en Belgique n‘opère aucune rupture avec les programmes précédents. Elle marque seulement l’accentuation de mesures toujours plus répressives, sécuritaires et discriminantes vis-à-vis des migrant·e·s en quête d’une situation régulière. La législature de Mme. De Block était marquée par l’augmentation des arrestations, des détentions et du renvoi des irréguliers-ères (12 000 retours par an). M. Francken reprend le flambeau en intensifiant à nouveau ces mesures, s’inscrivant pleinement dans la tendance européenne actuelle.
Ils étaient plusieurs à l’aéroport pour parler aux passagers. Les passagers semblaient réceptifs et certains assuraient qu’ils n’allaient pas accepter que Rhama soit expulsée. Rhama était accompagnée de 4 policiers , 3 hommes et une femme; Ils l’ont bloquées sur un siège à l’arrière de l’appareil, 2 policiers étaient placés devant elle, deux derrière elle. Des discussions ont été entamées par les passagers avec le commandant de bord. Suite à cela le commandant est venu voir Rhama à l’arrière de l’avion et a décidé de participer à cette expulsion . A son arrivée à Casablanca Rhama a passé plusieurs heures au commissariat pendant lesquelles les flics marocains l’ont questionné et requestionné. Rhama a été relachée au petit matin.
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24/01 update : Le tribunal pour la libération de Rhama en chambre du conseil a été reporté à Mercredi 27/01,
MAIS satentative d’expulsion avec escorte, donc de force est maintenue à ce lundi 25/O1 !!!
Mobilisation indispensable à l’aéroport pour expliquer aux passagers du vol de Air maroc vers Casablanca à 14h4O pour la soutenir dans sa résistance!!! Et continuer l’ harcélement des responsables par mail, fax et tel
La coordination des sans papiers organise un rassemblement devant l’office des Étrangers ce lundi à 13 heures pour protester contre ces expulsions
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Le 16/11/2015, huit sans-papiers sont passé-e-s à nouveau à l’action pour revendiquer l’accès à ces foutus papiers et sont monté-e-s sur deux grues à Bruxelles. Ils/elles ont été arrêté-e-s et quatre d’entre eux sont toujours détenus dans nos centres fermés. http://www.gettingthevoiceout.org/policiers-deguises-en-pompiers/
Rhama en faisait partie. Elle est chez nous depuis 8 ans et a participé aux mouvements de lutte des sans-papiers et, dans ce cadre, fait 2 longues grèves de la faim avant de tenter sa chance en montant sur la grue. Elle est depuis plus de 2 mois enfermée au centre fermé de Bruges . Son état de santé est très mauvais et elle souffre beaucoup dans le centre, ne recevant pas toujours les médicaments dont elle a besoin.
L’office des Étrangers va tenter de l’expulser pour la troisième fois vers « son pays d’origine », le Maroc. Même si ce lundi 25/01 au matin elle passe au tribunal pour une demande de libération introduite par son avocat, l’office lui a programmé cette troisième tentative d’expulsion le même jour vers Casablanca à 16h40 vol AT 833 par la compagnie Air Maroc.
Appel à se rendre à l’aéroport ce Lundi 25/01 à 14h40 pour informer les passagers de l’éventuelle présence de Rhama accompagnée de son escorte sur leur vol et leur expliquer leur droit de refuser auprès du personnel de bord une expulsion de force sur leur vol.
Vu la possibilité que ce vol soit à nouveau reporté (on l’espère), et pour éviter des déplacements inutiles, suivez nos update sur gettingthevoiceout
Et, dès maintenant, envoyez vos fax et mails de protestation aux responsables et collaborateurs de ces actes criminels !
M est en Europe depuis plus de dix années, en Belgique depuis 8 ans. Il est Égyptien et a construit sa vie en Belgique. Il s’est marié ici et avait sa petite vie : maison, travail, voiture etc….
Puis le mariage a capoté : L’office des Etrangers lui a retiré ses papiers car un étranger ne peut pas foirer dans un couple !
Il a été arrêté à Anvers début décembre 2015, enfermé à Merksplas, puis transféré à Bruges car il avait tenté de s’évader !
L’office va tenter pour la deuxième fois de le mettre sur un avion pour l’expulser vers « son pays d’origine ».Il demande notre aide pour empêcher cette expulsion !
Vol Alitalia vers Rome…… puis Cairo
Vol AZ 0157 ce 19/01/2015 07 heures du matin
Rendez vous 05h du matin (!) ce 19/01 pour parler aux passagers ou encore mieux fax / mail EN MASSE masse pour exprimer notre désaprobation de ces expulsions MAINTENANT!
Ils sont deux jeunes Bosniaques, 18 et 20 ans, vivant avec leurs familles dans le Nord de la France. Ils ont franchi la frontière franco-belge pour s’acheter des cigarettes. Ils ont été attrapés par la police belge et, à la demande de l’Office des Étrangers, emmenés au centre fermé de Merksplas en vue de leur expulsion vers la Bosnie, pays qu’ils ne connaissent pas.
Leurs parents, frères, sœurs, cousins sont installés dans le Nord de la France depuis plusieurs années. Après la décision de l’Office des Étrangers de les déporter vers leur « pays d’origine », suivie de moult négociations, et après 2 mois d’emprisonnement, ils ont été expulsés du centre fermé , jetés à la rue dans un coin perdu à la frontière belgo-néerlandaise. Ils ont pris différents bus pour retrouver leur famille dans le nord de la France!
“C’était de la prison sans avoir rien fait” nous disent-ils
Deux mois de prison, deux mois d’enfer pour un paquet de cigarettes de l’autre côté d’une frontière !
Les 14/10/2015 et 15/10/2015, il y a eu deux expulsions collectives Frontex vers le Nigéria : un vol à partir d’Amsterdam, coordonné par les Pays-Bas avec 28 expulsés de divers pays avec escale à Madrid , le second vol à partir de Rome et coordonné par l’Italie avec 48 expulsés.
Cinq Nigérians enfermés en Belgique étaient programmés pour ce vol. Il n’a pas été simple de comprendre l’itinéraire de voyage de nos deux témoins.L’un était cagoulé et menotté pendant les divers transferts , le second ne sachant absolument pas où on le conduisait dans la camionnette avec fenetres fumées. Le secret était extrêmement bien gardé et de fausses informations nous ont été données! Il y a eu aussi confusion puisqu’on avait pressenti un seul vol et que nous avions prévenu nos amis à Rome ou beaucoup de Nigérians sont en centre fermé.Finalement il y a eu deux expulsions collectives différentes! http://www.gettingthevoiceout.org/%EF%BB%BFalerte-vol-special-frontex-vers-le-nigeria-ce-14102015/ Témoignage écrit (original en english) d’un homme déporté de la Belgique au Nigéria sur un vol Frontex
“Lundi, vers 15h30, l’assistant social du centre fermé est venu me trouver, il m’a dit de prendre mes affaires pour les amener dans un autre centre, à Merksplas, il m’a dit que mon vol pourrait avoir lieu la nuit suivante, c’est à dire le 13 octobre 2015. Alors, ils m’ont emmené à Merksplas le 13 octobre (un mardi). Ils m’ont demandé de retirer tous mes vêtements, ils m’ont entièrement déshabillé, je leur ai alors demandé pourquoi ils me faisaient ça. Mais ils étaient incapables de me répondre. Plus tard, un gardien de sécurité m’a dit qu’ils faisaient ça à tous les migrants qui n’avaient pas de papiers. Ensuite, ils m’ont donné un petit short blanc pour m’habiller. Avant qu’ils ne m’enferment, j’ai demandé pour prendre une douche, mais ils m’ont répondu qu’il n’était pas permis de se doucher là-bas. Et plus personne ne pouvait me rendre visite, les deux amis de l’église qui sont venus pour moi n’ont pas été autorisés à me voir. C’était horrible. Ce qu’ils m’ont fait, c’est contre les droits de l’homme, contre Dieu et contre l’humanité.
Les deux nuits avant qu’ils ne m’emmènent au Nigéria, je n’ai pas pris de douche. Et ils m’ont dit que je n’avais le droit qu’à deux coups de téléphone par jour. Ils m’ont tout pris, téléphone portable inclus. J’étais désorganisé et complètement fatigué. Plus personne ne pouvait me rendre visite. Il y avait seulement un gardien de sécurité qui était chrétien et qui est venu près de moi, prier et m’encourager à garder la foi quoi qu’il en soit.
Revenons au 13 octobre, aux alentours de 17h00. Les gardiens de la sécurité et la police sont venus me chercher et ne m’ont pas autorisé à dire un mot, ils m’ont traîné depuis les étages jusqu’au rez-de-chaussée, m’ont jeté au sol, m’ont attaché les mains à la taille, m’ont giflé et frappé dans les côtes, ce qui a entraîné une forte douleur persistant même après que je sois rentré dans mon pays.
A 17h30, ils ont amené devant un bus aux vitres fumées et personne ne pouvait voir à l’intérieur. Ils m’ont traîné et poussé comme une vache à l’intérieur, ils ne m’ont pas permis de marcher moi-même jusqu’à l’intérieur du bus. Depûis 17h00, mes mains étaient menottées autour de ma taille et durant tout le trajet jusqu’à l’aéroport de Rotterdam en Hollande. C’était l’expérience la plus incroyablement et mortellement douloureuse de toute ma vie. Et je n’ai jamais été en prison de toute ma vie.
En attendant le vol, il était 22h30 et mes mains étaient encore menottées. On a fait le checking et le vol est parti aux alentours de 23h00.
Il y avait plus de cent soldats et des escortes policières.
Un chef d’équipe de surveillance, une équipe de surveillance, un chef d’observation,un chef d’équipe d’observation, un officier commandant, un officier suppléant, un chef d”équipe suppléante, un officier de commandement, un chef d’équipe (pour l’énumération des postes, je suis pas sûr de ce que cela signifie. Du coup, pour n’en citer que quelques-uns. L’escorte comptait plus de 50 personnes. Il s’agissait exclusivement de chefs européens réunis pour former l’escorte.
Les personnes sur le vol venaient de Belgique, Pays-Bas, Suisse, Luxembourg, Espagne, Finlande, Danemark. Ce sont les seuls pays dont je me souvienne, parce que je leur posais des questions. Parce qu’ils ont arrêté des personnes de tous ces pays et les ont amenées à Amsterdam, même des enfants handicapés. Et des gens avec leur famille et leurs enfants, dont certains étaient malades et ils leur donnaient des médicaments durant le vol parce qu’ils étaient très mal en point.
Mes mains étaient encore menottées lorsque nous sommes arrivés à Madrid ou l’on faisait escale. Nous sommes arrivés environ 5 minutes avant une heure, au milieu de la nuit.
Ils ont demandé à la dame qui gérait la sécurité de détacher mes mains parce que chaque personne avait deux escortes, j’avais deux escortes, un homme et une femme, mais la dame a dit : “pas encore”.
Nous étions là lorsque certains policiers sont sortis pour rentrer chez eux. Nous sommes restés de 1hOO à 3h15 du matin.
L’avion a décollé à 3h30. J’ai encore attendu 20 minutes avant qu’ils ne me retirent les menottes, c’était un cauchemar et une horrible nuit que je n’oublierai jamais de toute ma vie. Merci à Dieu qui m’a donné la force et m’a rempli d’énergie et de courage. Je ne pouvais plus pleurer et il n’y avait plus de larmes dans mes yeux parce que la douleur m’avait asséché.
Je suis arrivé au Nigéria à 8 heures du matin. La douane et l’armée sont venus me contrôler et m’ont posé une question :”Avez-vous volé, avez-vous transporté de la drogue?” J’ai répondu non et ils ont pris mes empreintes digitales. Ils m’ont dit que je pouvais m’en aller, puisque je n’étais pas un criminel.
Beaucoup de répression dans les centres, cela semble être le seul moyen de communication pour les directions. Et certains de nos amis ne répondent plus au téléphone. Ils ont disparu! Transferts, cachots, expulsions ? Faut-il envoyer un avis de recherche?
Dans le centre, beaucoup d’autres ont également été mis au cachot. Sur les 17 cachots du centre, aucun n’est vide ! Les détenus ainsi isolés continuent tous leur grève de la faim. Très régulièrement certains d’entre eux sont transférés de leur cachot vers un autre centre. Leur place est tout de suite prise par un nouveau “meneur de troubles”, issu du centre ou qui y est transféré.
Tous les jours ils trouvent de nouveaux “meneurs”!
Ahmed nous dit:
“Nous sommes tous des meneurs et ça ils ne comprennent pas”
“Je pète les plombs dans ce cachot “
“J’ai perdu la notion du temps, je ne sais plus quel jour on est”
“Ils font réunion tous les jours pour décider de notre sort, puis ils viennent me dire” demain on verra”
“C’est pire qu’une prison car il n’y a pas de règle”
“Ici c’est la chasse aux nord Africains, on sait pas pourquoi”
“C’est très proche du racisme”
“Faut faire pression sur les ambassades”
Centre de Bruges:
“Les Marocains se font tous expulser, et des nouveaux arrivent . C’est une vrai fabrique”
“Seize personnes ont été mises au cachot suite aux grèves de la faim. Un policier avait fait preuve de violence contre un des détenus et lui avait cassé le pied.Infos non confirmées.
“Depuis 3 jours ils ( les gardiens) font leur possible. Ils ont amélioré la communication, sont tous gentils. Mais tout est tellement sale ici. C’est dégoûtant.”
Vottem:
Au moins 10 personnes ont été transférées vers d’autres centres après quelques jours au cachot suite à la grève de la faim
127bis:
“Des transferts dans tous les sens . Quatre viennent de Vottem, un de Bruges, un de Merksplas.”
“Nous sommes traités comme des animaux”
“Les Marocains se font très vite expulser, les subsahariens sont envoyés presque tous vers un autre pays Schengen ( Dublin)”
“Un Algérien au cachot va être expulsé vers le Maroc dans 4 jours”
Les détenus dénoncent des dysfonctionnements dans le centre : il a été affiché qu’il n’y aura pas de possibilité d’aller à la salle internet jusqu’au 04 janvier: Malgré cela certains sont choisis pour être amenés malgré tout dans la salle d’internet. Les heureux ont refusé d’y aller “c’est tous ou personne” .
Même chose pour les visites: beaucoup de visites sont refusées et certains sont sélectionnés pour les visites.
“Ça sent le racisme” nous disent-ils.
Caricole:
Les détenus sont révoltés par les arrestations à l’aéroport. Les personnes sont refoulées le lendemain de leur arrestation manu miltari vers parfois un pays en guerre. Ils se demandent si tout cela est vraiment légal.
Exemple parmi d’autres:
NOUVEAU CAS DE DISCRIMINATION À L’AÉROPORT DE ZAVENTEM: DEUX FEMMES D’ORIGINE IRAKIENNE ARRÊTÉES ET ENFERMÉES AU CARICOLE http://regularisation.canalblog.com/archives/2015/12/18/33086576.html
Les deux femmes ont été expulsé il y a 3 jours.
Nouvelle stratégie : Diviser pour mieux régner?
Les nord africains dans les centres se sentent discriminés et ont l’impression que c’est eux qui sont actuellement visés par l’Office des Étrangers. Ce sentiment pourrait amener des conflits dans les centres entre les différentes communautés.
Une autre source de conflits: filtrage sur celui qui a droit à internet, à une visite à……
127bis: 17 personnes toujours en grève de la faim. Ils ont renconté le directeur du centre cet après midi.
Vottem: 17 personnes toujours en grève de la faim dans l’aile bleu, plusieurs “ meneurs”, comme l’office les appelle , on été mis au cachot en vue d’un transfert, dont Driss un des hommes qui sont montés sur la grue
Bruges : très peu on continué la grève, . Chez les femmes 2 sont toujours en grève dont Rhama
Merksplas: la Répression: 5 “meneurs” sont au cachot. Pas d’infos sur le mouvement dans les différentes ailes! Une vingtaine de policiers sont entrés dans le centre lundi soir et ont mis les meneurs au cachot.
Les 2 manifestations à Vottem et à Bruxelles se sont bien déroulés avec du monde et de l’ambiance!
Beaucoup sont Nord Africains. La majorité sont ici depuis des années (jusqu’à 20 ans!) , on fait des demandes de régularisation sans résultats.Il ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent pas continuer leur vie ici!
SOLIDARITE!
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Update : Rassemblement à Vottem dimanche 20/12 devant le centre à 16 heures. Solidarité!
RASSEMBLEMENT devant l’Office des Etrangers ce Lundi 21/12 à 13h (Bruxelles)
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Un homme d’origine Congolaise est mort suicidé cet après midi au centre fermé de Vottem près de Liège.
Ses codétenus sont sous le choc.
Tous les détenus des 3 ailes du centre à Vottem ont décidé d’entamer une grève de la faim ce jour. La tension est présente déjà depuis plusieurs semaines dans l’aile bleue du centre à Vottem. Il y avait déjà eu une tentative de suicide, une tentative d’évasion, une grève de la faim…
Très vite l’information est passée dans les divers centres fermés et des actions sont en préparation pour protester contre les politiques migratoires, et les enfermements “de Francken”
“Ce sont des prisons ici.”
“On peut pas enfermer des gens commecelà”
“Beaucoup d’entre nous sont enbelgique depuis 10 ou 20 ans et ne veulent pas partir”
“Moi je m’en fous, mais d’autres ont femmes et enfants ici, d’autres encore vont retourner vers des pays en guerre, d’autres encore ont des cartes de résidences dans un pays européens: où est la liberté de circulation?”
L’information a tourné vite dans les centre attisant la colère des détenus
GREVE DE LA FAIM DANS LES CENTRES 127BIS, BRUGGES, VOTTEM, MERKSPLAS
LES DETENUS DEMANDENT DU SOUTIEN, DE LA MEDIATISATION, ET DE LA MOBILISATION
Vu la répression très rapide des mouvements de protestations dans les centres fermés des soutiens de l’extérieur sont URGENT!
Un corps européen de gardes-frontières et de gardes-côtes pour protéger les frontières extérieures de l’Europe
Strasbourg, le 15 décembre 2015
Un corps européen de gardes-frontières et de gardes-côtes pour protéger les frontières extérieures de l’Europe
Aujourd’hui, la Commission européenne adopte un ensemble important de mesures afin de gérer les frontières extérieures de l’UE et de protéger notre espace Schengen sans frontière intérieure. Les propositions présentées permettront de gérer les migrations plus efficacement, d’améliorer la sécurité intérieure de l’Union européenne et de sauvegarder le principe de la libre circulation des personnes. La Commission propose notamment de créer un corps européen de gardes-frontières et de gardes-côtes chargé d’assurer une gestion rigoureuse et partagée des frontières extérieures. Afin d’accroître encore la sécurité des Européens, la Commission propose également d’instaurer des vérifications systématiques, dans les bases de données pertinentes, pour toutes les personnes à l’entrée ou la sortie de l’espace Schengen.
Frans Timmermans, premier vice-président de la Commission européenne, a déclaré à ce propos: «Dès lors que l’Europe constitue un espace de libre circulation sans frontière intérieure, la gestion de ses frontières extérieures doit être une responsabilité partagée. La crise a clairement mis en évidence les faiblesses et les lacunes des mécanismes actuels destinés à garantir le respect des normes de l’UE. Aussi est-il temps de passer à un système réellement intégré de gestion des frontières. Le corps européen de gardes-frontières et de gardes-côtes regroupera une agence renforcée, ayant la possibilité de faire appel à une réserve de personnes et d’équipements, et les autorités responsables des États membres, qui continueront à assurer la gestion quotidienne des frontières. Le système proposé nous permettra de repérer toute défaillance en temps réel et de pouvoir y remédier rapidement, ainsi que d’améliorer notre capacité collective à gérer efficacement des situations de crise lorsqu’une partie de la frontière extérieure subit une forte pression.
Dimitris Avramopoulos, commissaire européen pour la migration, les affaires intérieures et la citoyenneté, a ajouté: «Les problèmes actuels en matière de migration et de sécurité ignorent les frontières et exigent une approche réellement européenne. Tandis que Frontex se limitait généralement à aider les États membres à gérer leurs frontières extérieures, la nouvelle agence fera beaucoup plus. Ce que nous créons aujourd’hui, c’est davantage d’Europe: gérer nos frontières extérieures, accélérer le retour des migrants en situation irrégulière, permettre à notre régime d’asile de fonctionner correctement pour ceux qui en ont besoin et renforcer les vérifications aux frontières extérieures de l’Union européenne. Le paquet “Frontières” que nous présentons aujourd’hui permettra d’accroître la sécurité de nos citoyens et de garantir des normes élevées de gestion des frontières.»
Un corps européen de gardes-frontières et de gardes-côtes
Le corps européen regroupera une Agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes, provenant des rangs de Frontex, et les autorités responsables de la gestion des frontières dans les États membres, qui continueront à assurer la gestion quotidienne de la frontière extérieure.
Le nouveau corps européen de gardes-frontières et de gardes-côtes aura les caractéristiques suivantes:
Une réserve de gardes-frontières rapidement mobilisable et un parc d’équipements techniques: l’Agence pourra faire appel à au moins 1 500 experts qu’il sera possible de déployer en moins de 3 jours. Pour la première fois, l’Agence pourra faire elle-même l’acquisition de matériel et recourir à un parc d’équipements techniques fourni par les États membres. De la sorte, les opérations aux frontières européennes ne pâtiront plus du manque de personnel ou d’équipement. Les ressources humaines de la nouvelle agence feront plus que doubler celles de Frontex, pour atteindre un effectif permanent de 1 000 personnes, y compris les acteurs de terrain, d’ici à 2020.
Un rôle de suivi et de supervision: un centre de suivi et d’analyse des risques sera créé avec, pour mission, de suivre les flux migratoires à destination et à l’intérieur de l’Union européenne et d’effectuer une analyse des risques et des évaluations obligatoires de vulnérabilité afin de repérer les points faibles et d’y remédier. Des agents de liaison seront détachés dans les États membres pour assurer une présence sur le terrain là où les frontières sont exposées à des risques. L’Agence pourra évaluer les moyens opérationnels, l’équipement technique et les ressources dont les États membres disposent pour affronter les problèmes à leurs frontières extérieures et, en cas de vulnérabilité, exiger desdits États qu’ils prennent des mesures pour régler la situation dans un délai fixé.
Le droit d’intervenir: les États membres peuvent demander la réalisation d’opérations conjointes et d’interventions rapides aux frontières, ainsi que le déploiement des équipes du corps européen de gardes-frontières et de gardes-côtes à l’appui de telles actions.Lorsque les défaillances persistent ou qu’un État membre subit une pression migratoire importante mettant en péril l’espace Schengen et qu’une mesure nationale n’est pas proposée ou n’est pas suffisante, la Commission pourra adopter une décision d’exécution établissant que la situation, sur une portion précise des frontières extérieures, exige une action urgente au niveau européen.Cela permettra à l’Agence d’intervenir et de déployer les équipes du corps européen de gardes-frontières et de gardes-côtes afin de faire en sorte que l’action soit engagée sur le terrain même si l’État membre concerné ne peut ou ne souhaite pas prendre les mesures nécessaires.
Surveillance par les gardes-côtes: les gardes-côtes nationaux feront partie du corps européen de gardes-frontières et de gardes-côtes dans la mesure où ils effectuent des tâches de contrôle aux frontières. Les attributions de l’Agence européenne de contrôle des pêches et de l’Agence européenne pour la sécurité maritime seront alignées sur celles du nouveau corps européen de gardes-frontières et de gardes-côtes. Les trois agences pourront lancer des opérations de surveillance conjointes, par exemple en exploitant ensemble des systèmes d’aéronefs télépilotés (drones) en mer Méditerranée.
Un mandat permettant d’intervenir dans des pays tiers: l’Agence aura pour nouvelle mission d’envoyer des agents de liaison dans des pays tiers voisins et de lancer, avec ceux-ci, des opérations conjointes, y compris sur leur territoire.
Un rôle plus important en matière de retour: un Bureau européen des retours sera créé au sein de l’Agence afin de permettre le déploiement d’équipes d’intervention européennes pour les retours, composées d’escortes, d’observateurs et de spécialistes des questions de retour, qui œuvreront au retour effectif des ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier. Un document de voyage européen standard destiné au retour contribuera à mieux faire accepter les rapatriés par les pays tiers.
Garantir la sécurité intérieure: l’Agence intégrera la criminalité transfrontière et le terrorisme dans son analyse des risques et coopérera à la prévention du terrorisme avec d’autres agences de l’Union et des organisations internationales, dans le respect absolu des droits fondamentaux.
Vérifications systématiques aux frontières extérieures pour les citoyens de l’UE
Pour accroître la sécurité au sein de l’espace Schengen, la Commission propose une modification ciblée du code frontières Schengen consistant à instaurer des vérifications systématiques obligatoires pour les citoyens de l’UE aux frontières extérieures terrestres, maritimes et aériennes. Ces vérifications seront effectuées dans des bases de données comme le système d’information Schengen, la base de données d’Interpol sur les documents de voyage volés ou perdus et les systèmes nationaux pertinents, et permettront de s’assurer que les personnes qui arrivent ne représentent pas de menace pour l’ordre public ou la sécurité intérieure. La proposition insiste aussi sur la nécessité de vérifier les identifiants biométriques dans les passeports des citoyens de l’UE en cas de doute quant à l’authenticité du passeport ou à la légitimité de sa détention. Désormais, les vérifications seront également obligatoires à la sortie de l’Union européenne.
En principe, comme les contrôles de documents et de personnes peuvent être effectués en parallèle, les autorités devraient pouvoir consulter les bases de données pertinentes sans ralentir le franchissement des frontières. Les règles prévoient une certaine souplesse au cas où les vérifications systématiques pourraient avoir un effet disproportionné sur la fluidité du trafic à la frontière. Dans ce cas, les États membres peuvent décider, sur la base d’une évaluation des risques, de procéder à des vérifications ciblées à certains franchissements de frontière terrestre et maritime. L’évaluation des risques doit être communiquée à l’Agence, laquelle peut apprécier la façon dont l’exception est appliquée dans son évaluation de vulnérabilité.
Les vérifications systématiques dans les bases de données se font selon un système de concordance/non-concordance («hit/no hit»). Cela signifie que si la personne ne présente aucun risque, la vérification n’est pas enregistrée et les données la concernant ne font l’objet d’aucun traitement supplémentaire. En utilisant les bases de données de la sorte, on ne porte atteinte aux droits en matière de données à caractère personnel que dans une mesure très limitée et justifiée par les objectifs de sécurité.
Contexte
La création d’un corps européen de gardes-frontières et de gardes-côtes, annoncée par le président Juncker dans son discours sur l’état de l’Union du 9 septembre, fait partie des mesures prévues dans l’agenda européen en matière de migration pour renforcer la gestion et la sécurité des frontières extérieures de l’UE. Ledit agenda, adopté par la Commission en mai 2015, soulignait la nécessité d’une approche globale de la gestion des migrations. Cet objectif a également été indiqué par le Parlement européen et approuvé dans les orientations claires fixées par le Conseil européen le 23 septembre et le 15 octobre.
Face aux tragiques attentats du mois dernier à Paris et à la menace croissante que font peser les combattants terroristes étrangers, la Commission a rapidement engagé une action pour accélérer les travaux et la mise en œuvre des mesures en application du programme européen en matière de sécurité. La proposition d’aujourd’hui répond à la nécessité de renforcer les contrôles de sécurité aux frontières extérieures de l’UE, comme les ministres de l’Intérieur l’ont demandé le 20 novembre.
La semaine passée, une dizaine de libérations dont quelques Afghans enfermés dans le cadre de la chasse aux Afghans annoncée par Francken.
Cette semaine, réouverture d’une aile pour 40 personnes avec conférence de presse et tout le ramdam au 127bis. Les prisonniers ont essayé de s’adresser aux médias et ont crié par leurs fenêtres.
Écoutez le reportage RTBF ( A 23:20 ) http://www.rtbf.be/video/detail_jt-19h30?id=2065972) La tension y est palpable!
Ces nouvelles places ont été très rapidement occupées par de nouveaux arrivants (25 nouveaux entrants ces derniers jours, toutes nationalités confondues).
Nombreuses expulsions et mises au cachot.
Il semble que les travailleurs du centre “déconseillent” vivement aux prisonniers de téléphoner aux associations, n’hésitant pas à les menacer de sanctions et d’expulsion. Ainsi, la communication avec l’extérieur est devenue quasi impossible.
La peur règne dans le centre et chacun vit dans son coin et essaie d’éviter tout contact aussi bien à l’intérieur qu’avec l’extérieur du centre. La terreur paralyse tout le monde, c’est le mode opératoire, digne d’un Etat fascisant.
Wikipedia: Le mot terreur, dans le sens de peur collective qu’on fait régner dans une population pour briser sa résistance. La terreur peut être utilisée comme mode de gouvernement, « permettant au pouvoir en place de briser, à force de mesures extrêmes et d’effroi collectif, ceux qui lui résistent.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Terreur
Le terrorisme est l’emploi de la terreur à des fins politiques, religieuses, idéologiques ou crapuleuses https://fr.wikipedia.org/wiki/Terrorisme
A Bruges
Dans l’aile des femmes, plusieurs femmes sont là suite à une suspicion de mariage blanc! Et toujours le même rythme: expulsions, nouvelles entrantes arrêtées à l’office, au domicile, dans les transports.
A Merksplas
6 prisonniers ont tenté de s’évader ce 09/12. Ils ont cassé les barreaux de leur fenêtre et ont sauté. Des gardiens ont été alertés par le bruit et ont appelé la police. La police était au pied du mur pour les accueillir. Ils ont passé 3 jours au cachot, puis ont été transférés dans divers centres.
Ils nous disent:
“Tout est sale à Merksplas, la bouffe est immangeable. On ne voit que des expulsions et des mises aux cachots, que des réponses négatives.”
“Ils nous traitent de dangereux, mais c’est eux qui sont dangereux”
“Ils nous appellent illégaux, mais c’est eux qui sont dans l’illégalité!”
Encore à Merksplas, deux tout jeunes Bosniaques ont été arrêtés à la frontière belgo-française il y a un mois. Leurs familles vivent dans le Nord de la France depuis plus de 5 ans et ils aimeraient qu’ils reviennent vers eux. L’ Office veut les renvoyer en Bosnie, pays qu’ils ne connaissent pas.
A Vottem
Plus de 15 Afghans sont enfermés à Vottem, dans le cadre de la chasse aux Afghans annoncée par le sécrétaire d’état Théo Francken, ce qui est très inquiétant.
Dans l’aile bleue de Vottem, un détenu appelle au secours: une personne a fait une grève de la faim pendant 28 jours et est actuellement hospitalisée. Une autre a tenté de se suicider et est hospitalisée également. Un troisiéme a tenté de sauter le mur est aussi hospitalisé!
Une manifestation a eu lieu ce 12/12/2015, rassemblant des associations,des soutiens et des sans papiers de Liège et de Bruxelles. http://sanspapiers.be/
Les hommes et femmes qui étaient monté-e-s sur la grue le 16/11/2015 :
6 d’entre eux avaient été enfermé-e-s dans les centres. Deux d’entre eux, retenus à Vottem, ont été libérés. Les 4 autres sont toujours enfermé-e-s, une au centre fermé de Bruges, deux au 127bis à Steenokkerzeel et un à Vottem. Mohamed a fait une tentative d’évasion avec 5 codétenus à Merksplas et a été transféré au 127 bis.
Moh est en route pour Merksplas après un petit tour jusque Steenokkerzeel!
Victoire! SolidaritÉ
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Mohamed un des hommes qui est monté sur la grue, va subir sa deuxième tentative d’expulsion ce samedi 05/12/ 2015. L’assistante sociale du centre fermé de Merksplas lui annoncé ce 04/12 à 14 heures qu’un vol est prévu pour lui demain à 7 heure du matin. Il est transféré actuellement du centre fermé de Merksplas vers le centre de Steenokkerzeel 127bis en vue de son expulsion. Il a fait une demande d’asile dès qu’il a appris cette menace d’expulsion, ce qui devrait annuler la nouvelle tentative, si l’office veut bien en tenir compte !
Mohamed est en Belgique depuis plus de 10 ans, est militant dans les mouvements des sans papiers et a tous ses amis ici. Il veut faire sa vie en Belgique, et demande de l’aide pour empêcher cette expulsion..
On ne lui a pas permis de nous téléphoner mais le vol le plus probable est Air Alitalia vers Rome ce samedi 05/12/2015 à 07 heures du matin. On pense que tous les moyens répressifs vont etre mis en oeuvre par l’Office pour expulser Mohamed et tant qu’exemple adressé aux prochains activistes dans les mouvements des sans papiers!
Rendez vous à l’aéroport à l’embarquement des bagages pour le vol Alitalia AZ157 vers Rome pour expliquer la situation de Mohamed aux passagers à 5 heures du matin ! Les passagers peuvent s’opposer à cette expulsion enfaisant la demande au commandant de l’appareil qui est le seul maitre à bord et qui peut donner l’ordre à la police d’évacuer Mohamed de l’appareil!
Campagne fax et mail pour protester contre cette expulsion:
Alitalia 02 5511122
e-mail to customer.relationsBE@alitalia.it
fax to 02 551 11 49
You can contact directly the Alitalia ticket office:
Ils sont des milliers à se présenter à l’Office des Étrangers à Bruxelles espérant obtenir l’asile dans notre pays ces derniers mois. Ils sont visibles, les médias en parlent quotidiennement. Et comme à toutes les frontières de l’espace Schengen le filtrage bat son plein, filtrage basé sur les décisions et les déclarations de l’homme tout puissant: leSécrétaire d’Etat Théo Francken
.Nouveauté de la semaine :Francken adresse aux Afghans une lettre de dissuasion de demander l’asile en Belgique.Cette fois–ci Theo a choisi comme cible les Afghans puisqu’ils sont majoritaires à leur porte actuellement et qu’il veut désengorger l’accueil! Il y a 2 mois c’étaient les Irakiens. Et après…?http://www.gettingthevoiceout.org/deportation-collectives-de-78-irakiens-vers-bagdad/
Actuellement il y a des dizaines d’Afghans enfermés dans les centres fermés, pour certains en attente de leur interview au CGRA, pour d’autres en attente de leurs expulsions dans le cadre de Dublin vers parfois des pays dont le traitement de demandes d’asile pose question. Communiqué CRER/MRAX: http://regularisation.canalblog.com/archives/2015/11/28/32992570.html
Ceci n’est pas une politique typiquement belge mais une politique d’exclusion généralisée à toutes les frontières de l’espace Schengen, les stratégies de chaque pays étant différentes, stratégies toujours accompagnées de grandes déclarations officielles des politiques. Par exemple actuellement à la frontière de la Macédoine seules les Irakiens, les Afghans et les Syriens peuvent passer ! Les autres (beaucoup d’Iraniens)sont parqués le long des frontières et entament des actions de protestation (grève de la faim…..) http://bordermonitoring.eu/
Les Etats croient devoir se « protéger » d’une « invasion », utilisant la répression, l’enfermement et l’expulsion. L’Europe ne veut plus de réfugiés.
Frontières après frontières, nationalités après nationalités, le “flux” est interrompu avec répression. La diabolique Europe ferme ses portes.
C’est à ça que servent les frontières et les états: ficher, réprimer, et expulser les “indésirables”
Voici le discours craché à la figure des afghans, après des milliers de kilomètres de route:
Et il nous rajoute sur la page facebook du ministère de ne plus prendre de décision d’asile pour les MENA et la menace de retour forcé !“The Belgian government decided to stop taking asylum decisions for Afghans claiming to be non- accompanied minors, unless certain conditions are fulfilled.”« A rejection of your asylumclaim will result in an order to leave the country within 30 days. If you don’t leave voluntarily, then Belgium will return you by forceto Kabul. »https://www.facebook.com/Belgianimmigrationoffice/posts/569690526512391
En revanche voici ce qui sort pour les voyageurs européens:« Durant l’été 2015,la guerre a de nouveau éclaté pour de bon en Afghanistan. Des dizaines d’attentats-suicide ont eu lieu à Kaboul, souvent dirigés vers des convois à destination de l’aéroport, des bâtiments officiels, des hôtels et autres cibles occidentales. Outre la prise temporaire de la ville de Kunduz par les Talibans fin septembre 2015, on a relevé des attaques et des attentats dans les provinces de Faryab, Sar-e-Pal, Badakhshan, Baghlan et Jowzjan dans le nord del’Afghanistan, ainsi que dans les provinces de Nangarhar (où l’Etat Islamique est également présent) et Kunar dans l’est,dans la province de Wardak dans le centre, dans la province de Ghazni(sud-est) et la province de Helmand (sud). Cette liste n’est pas exhaustive. Seul l’ouest du pays semble quelque peu épargné. »http://diplomatie.belgium.be/fr/Services/voyager_a_letranger/conseils_par_destination/asie/afghanistan/ra_afghanistan.jsp
Le 24 novembre 2015, le site avocats.be publiait un texte intitulé :« Message des avocats aux demandeurs d’asile : Bienvenue aux personnes ayant demandé l’asile dans le Royaume de Belgique. Ne vous découragez pas. » et rédigé par Patrick Henry et Jean-Marc Picard, respectivement président et administrateur de ce site.
Le titre est encourageant, mais le reste nous permet de nous demander ce que prennent les auteurs avant d’aller au travail.
Selon eux, la difficulté du parcours du demandeur d’asile ne proviendrait que d’un mauvais discours du gouvernement car, en dehors de tout cela, la Belgique est un « état démocratique »,appliquant les « conventions internationales, [qui font] en sorte que tous ceux qui se présentent pour demander l’asile soient reçus dignement et que leur demande soit traitée correctement. ». De plus :« Les avocats considèrent que le Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides […]et FEDASIL […] remplissent correctement leur rôle. »(On suppose que cela dépend d’où on regarde. )
Donc, ne vous inquiétez pas messieurs-dames les demandeurs d’asile, la Belgique est une démocratie dans laquelle votre histoire sera écoutée et où vous serez accueilli-e-s dignement. (Enfin pour l’instant sauf si vous êtes Irakien ou Afghan) «Vous êtes certes nombreux à demander l’asile dans notre pays, mais la Belgique dispose d’un système d’asile performant qui vous permettra de présenter votre demande de protection dans les meilleures conditions et conformément aux standards européens.» (On saluera la souplesse des standards européens)
On se dit alors que l’on a dû inventer toutes ces personnes qui attendent une réponse pendant bien plus longtemps que 6 mois, qui se font expulser sans que leur procédure ait pris fin, qui se font renvoyer vers des pays où les mauvais traitements sont avérés (notamment pour les « Dublin » vers la Hongrie etc.).
On a dû inventer ensuite que sur le terrain, l‘Office des Étrangers, une véritable frontière pour les demandeurs d’asile, filtre selon le bon vouloir de Francken parmi les milliers de demandeurs d’asile qui se présentent à sa porte( Dublin, Afghans , Irakiens, réfugiés économiques/politiques, pays considéré comme « sûr »….)et enferme certains d’entre eux dans les centres fermés sur des décisions arbitraires dont l’office seul a le secret. Le CGRA traite les dossiers acceptés par l’office avec, encore une fois, des prédispositions malsaines. Le point de départ du CGRA à toute demande d’asile est : ce sont des menteurs; et que celui du Conseil des Contentieux ( où chacun peut faire appel d’une décision de l’Office ou du CGRA) est : ce sont des chieurs.
On a dû inventer également le fait que ce n’est pas simple de trouver un avocat,encore moins gratuit, et encore moins un qui se soucie du sort de son client, ou qui ne soit pas débordé, ou encore n’arrive pas à suivre le rythme. Et quand ces derniers existent, on a dû s’imaginer le dégoût de ces derniers face à une administration et politique kafkaïenne où les propres lois des dirigeants n’ont plus aucune teneur. La course contre les décisions de l’office, les familles déchirées, les gens renvoyés à leur propre mort…oui on a dû s’imaginer tout cela.
Alors merci messieurs les avocats d’avoir remis les pendules à l’heure. Merci également pour cette leçon d’optimisme et d’enthousiasme pour la démocratie.
Et pour ceux de mauvaise foi: Cela ne serait pas un appel aux sans papiers et réfugiés à aller se dénoncer et se faire ficher d’eux-mêmes?
Ce 16/11/2015, huit sans-papiers sont monté-e-s sur deux grues à Bruxelles. La majorité d’entre eux est sur le sol belge depuis plus de 10 ans. Nombreux d’entre eux étaient depuis des années impliqués dans des mouvements de lutte de sans-papiers. Ils/elles sont passé-e-s à nouveau à l’action pour revendiquer l’accès à ces foutus papiers.
Des médiations ont été menées pendant 3 jours. L’office des étrangers (OE)leur a proposé de se rendre dans leur bureau pour en discuter. Méfiant-e-s, ils/elles ont refusé et, finalement, ont demandé à l’OE un document attestant que leur dossier serait revu.L’OE a refusé.
Epuisé-e-s après 2 nuits et une 3ème journée au sommet de la grue secouée par le vent et la pluie, 4 personnes ont décidé de descendre de leur plein gré. Les 4 autres, cependant,ont fait le choix de ne pas descendre des grues. Des pompiers sont alors montés mais, surprise, c’étaient des policiers déguisés en pompiers !
Les 4 personnes ont dû descendre et toutes les 8 ont immédiatement été arrêté-e-s et amené-e-s au commissariat de police.
Après une prise de contact avec l’OE, deux ont été libéré-e-s, les 6 autres ont été emmené-e-s dans nos centres fermés en vue de leur expulsion du pays.
Actuellement donc, une femme est enfermée à Bruges,trois hommes au centre fermé de Vottem (dont un a été libéré après près d’une semaine d’enfermement), un au centre fermé de Merksplas et un au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel.Deux ont reçu un ticket pour leur expulsion vers le Maroc pour le premier décembre, même si ils/elles passent au tribunal le 2 décembre suite à l’introduction d’une demande de libération . Notons la dissémination et l’éloignement organisés de manière à les séparer et à rendre les visites plus compliquées encore et la rapidité des dates d’expulsions.
Même si cette action semble pour beaucoup «non préparée», survenue «pas au bon moment» ou encore “sans concentration “, elle reflète l’urgence et la nécessité d’une solution pour les sans-papiers et le besoin de certain-e-s d’activer la lutte pour ce bout de papier qui leur permettrait de vivre.
D’après un de nos contacts, le centre fermé 127bis est surpeuplé. Une majorité des détenus sont des personnes d’origine marocaine ou afghane, arrêtées sur la voie publique, à leur domicile ou à l’OE. Beaucoup ont ici femmes, enfants, travail depuis des années et vivaient une vie « normale » mais souterraine et limitée vu leur absence de “papiers”.
Les échos des centres fermés :
“Des nouveaux tous les jours, des expulsions tous les jours, des libérations rarement”
19/10/2015 : Sharif , un jeune Afghan de 17 ans est arrivé en Belgique par la route des Balkans en mars 2015. Il a tenté de faire une demande d’asile. L’Office des Étrangers l’a déclaré Dublin , étant passé par la Bulgarie. En outre, suite à un test osseux, l’office l’a déclaré majeur malgré des documents attestant de son âge et la probabilité d’erreur de ces tests reconnue par les scientifiques. Il a été arrếté le 14/09/2015 et enfermé au centre fermé 127bis où, désespéré, il a tenté de mettre fin à ses jours.
Il a été expulsé vers la Bulgarie avec violence le 27/09/2015. Après avoir été arrêté et battu à son arrivée en Bulgarie, il a passé 1 semaine dans la rue puis est revenu en Belgique . Tout cela à 17 ans ! Il reste extrêmement traumatisé actuellement et est très angoissé !
Son témoignage en Pashto avec traduction simultanée en français.
Q :Depuis combien de temps est-il ici ?
C :Je suis ici depuis 6 mois.
Q :Et qu’est-ce qui s’est passé ? Il est allé au centre fermé 127bis, on l’a arrêté…
C : Quand j’ai fait la demandé d’asile, j’ai dit que j’étais mineur. J’ai donné les documents qui montraient que je suis mineur. Ils n’ont pas accepté, ils ont fait un test médical. Ils ont dit que j’étais plus âgé que ce qui était inscrit sur ma carte d’identité afghane. Après 6 mois ils me donnaient plusieurs fois les dates pour mon interview, j’ai pensé que j’allais avoir les dates pour une interview lors de ma convocation ici au CGRA. Mais ce n’était pas ça, après 6 mois ils m’ont emmené au centre fermé, ils voulaient me renvoyer en Bulgarie.
Q :Et comment ça se passait en centre fermé ? Il n’était pas bien, déprimé ?
C : C’était très difficile, au centre fermé on ne faisait pas très attention. On était maltraités. Je suis triste car je n‘ai pas menti sur mon âge, mais on ne s‘est pas occupé de moi comme un mineur, mais comme un adulte dans le centre. Pour moi c’était hyper difficile.
Q: C‘était très difficile. Il s‘est coupé aussi, auto-mutilé au centre ?
C : – Il dit: Le centre fermé était trop difficile pour moi. J’étais trop ennuyé. Je ne savais pas quoi faire. J‘étais dans une prison sans avoir rien fait. Seulement j’ai déposé ma première demande en Bulgarie. Là-bas ils ne respectent pas les réfugiés. Ce n’est pas une vie là-bas. C’est pour ça que j’ai quitté la Bulgarie, pour revenir ici, pour avoir l’asile ici en Belgique. Au centre je me suis coupé la main. Car je ne savais pas moi-même pourquoi j’étais puni. Dans le centre, ils s‘en foutent de ce que j‘ai fait.
-L‘assistant social du centre m’a dit, après que je me sois coupé la main, que j’aurais beau me couper plus, ça ne changerait rien au fait qu‘on me renverrait en Bulgarie.
-Ensuite il a été mis 24h dans un cachot où il faisait complètement noir. C’était vraiment très difficile.
Q :Ensuite il a été emmené à l‘aéroport, pour être expulsé vers la Bulgarie?
C ; -Il dit : Je n’étais même pas au courant que je serai expulsé le lendemain. J’étais dans la chambre d’activité. Ils sont venus pour me demander de venir en [salle de] réception.Quand j’étais en [salle de] réception, ils m’ont emmené dans le cachot, [pour que j’y reste] tout seul. Il m’a dit que j’irai en Bulgarie demain. Je suis resté dans le cachot toute la nuit,jusqu’au lendemain. Le lendemain ils sont venus me chercher à quatre, ils m’ont attaché les pieds et les mains.
-Le lendemain ils sont venus me chercher à 4h du matin. Toute la nuit je n’a rien mangé et pas dormi. Ils m’ont emmené à l’aéroport. Dans la voiture ils m’ont détaché les mains et les pieds. Mais quand on était à l’aéroport, j’ai forcé pour ne pas y aller. J’ai refusé. Après ils m’ont attaché plus fort,les mains et les pieds, et aussi ils m’ont fermé la bouche. Ils m’ont pris à quatre pour me faire entrer dans l’avion.
Q :Et donc, après l’avion, il est arrivé en Bulgarie. Qu’est-ce qui s’est passé en Bulgarie ?
C :- Il dit : Après quand ils m’ont donné aux flics de Bulgarie à l’aéroport, ils m’ont encore gardé une nuit au cachot. Après, le lendemain ils sont venus, m’ont donné un papier disant que je n’avais pas le droit de rester en Bulgarie. Le papier disait : Votre dossier ici est fermé, vous n’avez le droit de rien ici, vous devez quitter la Bulgarie le plus vite possible.
– Il a dit ensuite qu’il y avait une deuxième option: Si tu veux vraiment rester ici en Bulgarie, tu peux louer un appartement, ensuite revenir avec tous les contrats, etc. pour nous, refaire la demande d’asile, et ensuite voir si tu seras accepté ou pas. je n’avais pas d’argent là-bas, c’était très difficile.
Q : Et en Bulgarie ils ne le considéraient pas comme mineur non plus?
C :Il dit : Quand je suis venu en Bulgarie je n’avais plus ma carte d’identité sur moi. J’ai dit mon âge, mais mon traducteur a mal traduit : Il a changé l’année afghane en l’année du calendrier européen. Alors là aussi j’étais considéré comme majeur.
Q :Et ensuite, qu’a-t-il fait en Bulgarie, face aux deux propositions, partir ou louer un appartement ?
C :Il dit par rapport à la [deuxième] proposition :Je n’avais plus d’argent pour me trouver un logement. J’ai passé une semaine dehors. À partir de cela, j’ai repris la route,une fois encore. Je suis revenu ici. Car, comme il l’a déjà dit,il a ici un oncle, un membre de sa famille.
Q :A-t-il quelque chose d’autre d’important à rajouter ?
C :Il dit :Oui, mon état de santé est trop grave,maintenant je ne parviens pas à bien réfléchir. Les choses que j’écoute, etc., un jour après je les oublie. Je ne suis vraiment pas tranquille. Je le prends très mal de ne pas être accepté comme mineur alors que j’ai donné les documents, la vraie carte d’identité, etc. Qu’ils ne soient pas acceptés. Il dit que c’est ce qui le touche.
Q: Il est très traumatisé…
C :Il dit : en Bulgarie je n’ai aucune famille. J’ai une famille ici, un oncle, qui est comme un père pour moi ici. J’ai pensé que je pourrai aller à l’école, apprendre la langue pour avancer dans ma vie. Mais je ne m’attendais pas à me faire traiter de menteur. Mon rêve c’était de vivre ici, vivre chez mon oncle,continuer mes études. Je suis triste que ça ne fonctionne pas.
14/10: Confirmation que le vol collectif vers le Nigeria sera un vol militaire au départ de l’aéroport militaire à Melsbroek (Chaussée de Haecht) . D’après les estimations il décollerait début de soirée, à confirmer………
13/10: une mobilisation est en cour à Rome pendant deux jours pour empêcher ce vol. Ils pensent, vu le nombre de Nigérian(e)s amenés dans un même centre ( ponte galera à Rome) ces derniers jours que le charter viendrait prendre tout ce petit monde à Rome! RESISTANCE!
Au moins cinq détenus, 4 du centre fermé de Merksplas et un du centre fermé de Vottem sont rassemblés dans les cachots du 127 bis à Steenokkerzeel pour être mis sur un vol spécial vers le Nigéria ce 14/10/2015.
L’avion fera escale dans plusieurs villes Européenne pour kidnapper des candidats réfutés à l’asile.
Ainsi comme promis par l’Europe les expulsions collectives vont s’intensifier !!!
Ce matin, Hassan, détenu en centre fermé depuis deux mois et demi, a été expulsé par l’État. Hassan ne s’est jamais laissé faire pendant son incarcération. D’abord en essayant de se faire la belle du centre fermé de Bruges, ce qui lui a valu un passage à tabac et un transfert vers le 127bis. Ensuite, par son insubordination face aux matons; ces chiens qui gagnent leur pognon de la manière la plus sale qui soit. Puis, au 127bis, en cherchant à lever des rébellions, en faisant monter la pression, jusqu’à passer un jour et une nuit sur le toit de la taule, le 20 septembre passé. Enfin, en criant haut et fort sa haine de l’enfermement, des frontières, des États, des flics et de tout ce qui met des barreaux à sa vie, à nos vies.
Après avoir passé la nuit sur le toit du 127bis, l’Office l’a envoyé à Merksplas. Après quelques jours, il reçoit un billet d’avion pour la Tunisie, vol prévu le mercredi 30 septembre. En attendant, on le garde en isolement, au cachot, séparé des autres détenus, de peur que sa rage ne fasse contagion une fois encore. Hier, les flics l’emmènent à l’aéroport, mais Hassan réussit à résister à l’expulsion, en s’infligeant des coupures au rasoir. On l’informe qu’il sera ramené à Merksplas. Mais les choses ne se passent pas comme ça. La nuit passée, les matons font irruption dans sa cellule, le ligotent et l’amènent à l’aéroport, pour un nouveau vol, après une nouvelle séance de matraquage.
Hassan est notre compagnon. Le chemin qu’il a choisi est le seul à même de réellement mettre en danger la routine de l’enfermement et des expulsions des voyageurs sans visa, des brûleurs de frontières. On n’a rien à attendre des politiciens et de l’État qui ne cherchent qu’à rendre leur système de déportation plus efficace, plus rapide, plus performant. Non, c’est de nos propres impulsions, de nos insubordinations, de nos révoltes que les centres fermés pourront peut-être un jour être mis à bas.
Pour terminer cette brève, voici quelques phrases que notre ami aimait scander, et qui devraient résonner plus souvent dans ces taules infâmes que l’État appelle centres fermés :
États assassins, Politiciens assassins, Flics assassins, Frontières assassines, Système capitaliste de merde, ACAB, Pour la liberté ! Vive l’anarchie !
Suite à la répression des « acteurs » des troubles de la semaine passée, le calme serait revenu dans le centre 127 bis, et pour cause :
certains ont été déplacés dans d’autres centres et mis au cachot. Au moins 2 sont toujours au cachot à Bruges et Merksplas.
Les expulsions des « Dublin » sont organisées, vite fait bien fait.Il faut ici noter qu’un détenu était censé retourner en …. Hongrie!!
D’autres sont expulsés très rapidement vers leur pays d’origine (Tunisie, Maroc…..) http://www.gettingthevoiceout.org/loffice-de-la-honte-na-jamais-si-bien-porte-son-nom/
ET !!!! une dizaine d’Irakiens du 127 bis ont été libérés et envoyés dans des centres ouverts pour le traitement de leur demande d’asile. Comme quoi ils ne demandaient PAS un retour volontaire et n’étaient PAS des Dublins, comme le prétendait T. Francken via les médias traditionnels. Médias qui ne viennent que très rarement investiguer eux-même, et ont ainsi relayé une fois de plus les mensonges d’un ministre qui n’est pourtant pas à son coup d’essai !
Des occupants du 127 bis nous disent :
« Merci aux manifestants qui sont venus à 3 reprises nous encourager, merci à tous les détenus qui ont participé à notre mouvement, merci à la LDH et au MRAX qui ont fait pression par leur visite au centre mercredi, merci à notre ami tunisien qui est monté sur le toit et qui a ainsi alerté les médias, qui se font la course au sensationnel. Une dizaine de nos amis ont été libérés,c’est une victoire, la lutte continue! . LIBERTE!»
Comment ne pas avoir honte d’être belge, quand on voit les pratiques de notre gouvernement et son administration ?
Face à la crise des réfugiés, pas d’humanité ni de justice mais une politique aussi hypocrite qu’abjecte.
Son unique but – qui semble justifier les méthodes les plus répugnantes – est de faire passer le message par delà nos frontières : “Ne viens pas en Belgique, on t’y persécutera comme on le fait avec tes frères et tes soeurs. Va ailleurs!”
Comment se traduit cette politique dans les faits, comment s’organise cette campagne de terreur invisible dans les médias ?
Plusieurs dizaines d’Irakiens ont été arrêtés à l’Office des Étrangers et directement envoyés derrière les barreaux des centres fermés 127bis et Caricole. L’isolement, la violence de l’enfermement et les conditions de détention qui y règnent sont dénoncés depuis bien longtemps par de très nombreuses associations, comme par le Comité de Prévention de la Torture.
Le CGRA a annoncé le gel des décisions d’asile concernant les Bagdadis suite à l’installation au parc Maximilien de nombreux demandeurs d’asile principalement irakiens.
Dans le même temps, le Ministre Francken et son administration entamaient une campagne sur le thème “Bagdad semble à nouveau une ville sûre, on devrait pouvoir y renvoyer les réfugiés”.
D’autres communications du gouvernement et de l’Office ou du CGRA ont également mis l’accent sur de prétendus “retours volontaires” et sur des expulsions de réfugiés irakiens selon la convention de Dublin,le but étant de terroriser les réfugiés, de leur laisser penser que, peut être, on pourrait bientôt les renvoyer droit vers l’enfer qu’ils ont fui.
Quoi de plus dissuasif pour ceux qui ne se seraient pas encore présentés à l’Office pour entamer leur demande d’asile ?
Révoltés face à leur enfermement arbitraire et incompréhensible, mis sous pression et abusés par l’image démocratique de notre gouvernement, les Irakiens détenus se sont levés. Et on ne peut que les comprendre.
Un mouvement de protestation a vu le jour dans les centres fermés, et les Irakiens ont très vite été rejoints par d’autres détenus, parfois enfermés depuis de très longues périodes (jusqu’à 8 mois ), parfois ayant femme ou enfant(s) en Belgique. Ils ont cristallisé une colère, trop souvent sourde, qui gronde toujours dans les centres fermés. Une grève de la faim a éclaté, des mouvements de désobéissance aussi, tels que le refus de rentrer en cellules après la promenade. http://www.gettingthevoiceout.org/update-127-bis-21092015/
Ici encore l’Office des Etrangers, épaulé par la direction des centres, a fait preuve de méthodes dignes d’un régime bananier.
A vomir…
Notre administration a ainsi témoigné d’une prétendue “compréhension” de la situation des Irakiens, puis au vu de l’élargissement du mouvement, a proposé que chaque communauté désigne un “porte-parole” permettant de “faciliter le dialogue”.
Ces porte-paroles ont pu s’exprimer face aux quelques manifestants et caméras présents.
Mais n’y voyez aucune preuve d’ouverture d’esprit , il s’agit ici d’une manipulation: TOUS les porte-paroles des Irakiens, Marocains, Tunisiens, Algériens, Syriens etc ont ensuite été mis au cachot en isolement puis transférés vers d’autres cachots, dans d’autres centres fermés.
A notre connaissance, il s’agit (au moins) des centres de Bruges et Merksplas.
L’accès au téléphone ne leur est autorisé que 30 min par jour. Bienveillance ? Non. Peur d’une condamnation devant la Cour européenne des Droits de l’Homme ? Sans doute…
Notre gouvernement mène une politique odieuse et inhumaine, à l’encontre de toutes les valeurs dites démocratiques.
Son administration utilise des méthodes immorales, dignes de régimes totalitaires.
La majorité des médias se contente d’interpréter leurs communications polissées, renonçant au moindre travail d’investigation, base du journalisme.
Cherchez vos information. L’office des Étrangers ment et (vous) manipule!
Il est temps que cela cesse. Il est temps que nous agissions pour que cela cesse, et que soient publiquement dénoncées ces pratiques ignobles et ces manipulations. Il est temps de nous lever comme les détenus ont eu le courage de le faire dans le centre. Sinon, nous aussi, nous aurons du sang sur les mains.
Monsieur R a été arrêté à l’aéroport il y a 4 mois . Il est Congolais, venait d’Afrique du Sud et est arrivé ici par l’Allemagne. Depuis son arrivée il est au centre fermé Caricole. Il a fait une demande d’asile qui lui a été refusé. L’Office des Étrangers veut l’expulser vers Bangkok car pour eux il est passé par là puisque son GSM vient de Bangkok !!!!!!!!!
! Il nous dit que depuis qu’il est au Caricole il constate que la majorité des Congolais sont refouler dés leur arrivée faute d’adresse en Belgique, de lieu de résidence et tutti quanti. Il met cela sur le compte du racisme contre les« noirs ».
Un de ses co- détenus Congolais a été refoulé lui aussi vers Bangkok et a été frappé violemment par la police à l’aéroport. Il est arrivé finalement à Bangkok et aurait été condamné à 1 an de prison la bas pour immigration illégale!.
Monsieur R a très peur de se retrouver à Bangkok, pays qu’il ne connaît pas. A bout de force il demande à l’office de l’expulser vers la RDC.
Il va subir sa deuxième tentative d’expulsion ce 24/09 vers Bangkok et est prêt à tout pour empêcher cette expulsion.
24/09, vol direct vers Bangkok à 13h3O TG 935 et SN8601
Rendez vous à l’aérport à 11h30 pour parler aux passagers
Mail et fax de protestation aux 2 compagnies bien connues pour leur collaboration aux déportations
Thai air internationale
Avenue de la Toison d’or 21 1050Bruxelles
Tel 025024744 Fax 025026947 E mailreservations@thaiairways.be
Brussels Airlines (et demandez à ce que que votre message soit transmis au Commandant de bord)
Email:customer.relations@brusselsairlines.com
Fax=027233599 / 02/7238496 / 027534931
Tél 078 188889 / 027232345/027232362
Et aux responsables de ses expulsions :
F.Roosemont
Directeur de l’Office desEtrangers Bur_Presse@dofi.fgov.be
T02 793 80 31 (NL – EN) – 02 793 80 30 (FR), Fax 02 274 6640
Charles Michel
Premier Ministre
Tél: 02 501 02 11Fax:02 512 69 52
e-mail:info@premier.fed.be
Nous étions bien peu nombreux devant le centre fermé 127bis pour encourager les détenus dont une trentaine sont en grève de la faim. Assez dommage, d’autant que les détenus s’étaient organisés et nous attendaient. Dans la cour du premier bâtiment ils étaient une cinquantaine avec leurs calicots à crier à la liberté, à exprimer leur colère et leur incompréhension face à leur enfermement arbitraire . Ils avaient l’autorisation de la direction d’y rester jusque 14H30. Ils ont alors refusé de rentrer et de longs échanges ont été possibles entre les manifestants et les prisonniers. Ils nous ont raconté l’absurdité de leur détention, la violence dans le centre, leurs arrestations. Il y a beaucoup d’Irakiens qui ont été arrêtés à l’office des Étrangers lors du dépôt de leur demande d’asile. On peut se demander s’il s’agit d’une politique délibérée visant à dissuader les réfugiés irakiens – et notamment ceux encore présents en nombre au parc Maximilien – de demander l’asile en Belgique. En tout état de cause, ces enfermements massifs en auront l’effet. Est-ce une décision du Ministre Francken, ou d’une administration toute puissante que plus personne ne contrôle, cela reste à éclaircir, mais le procédé est inique.
Les détenus demandent, ou leur transfert vers un centre ouvert pour le traitement de leur demande d’asile, ou un Ordre de Quitter le Territoire afin de pouvoir quitter ce “pays de merde” qui ne veut pas d’eux et les “traite comme des animaux”. D’autres sont en Belgique depuis parfois 10 ans et ont femmes et/ou enfants ici. Tous nous disent que le centre est une vraie prison et que cela ne devrait pas exister, que c’est un lieu de non-droit.Certains nous disent qu’ils vont continuer cette grève de la faim et qu’ils ne se déclareront pas vaincus. Un homme est monté sur le toit du centre, y a mis des calicots et criait “Anarchia, Liberta”.
Un cordon de police nous a empêché de rencontrer les prisonniers de la seconde aile. Ils nous ont dit que la tension y était trop forte et que ça risquait de dégénérer à l’intérieur du centre. Vu la proportion de flics et de manifestants, nous n’avons pu que renoncer à passer, et rester plantés devant le rang des pandores cuisant sous le soleil.
Les détenus demandent à parler aux médias. Ils veulent également rencontrer un représentant de l’Office des Étrangers ainsi que Théo Francken, qui se serait empressé de dire qu’il refusait !
A 21 heures les détenus sont toujours dans la cour, et celui monté sur le toit menace de se jeter dans le vide. Un cordon « sécuritaire » très large a été mis en place autour du centre. Trois camarades qui voulaient s’y rendre se sont fait arrêter.
Les 3 copains arrêtés ont eu l’occasion de s’approcher du centre avant leur arrestation. Plusieurs détenus de la deuxième aile étaient dans la cour et tous criaient à la liberté et étaient très contents de voir des nouveaux soutiens. Ces détenus ont été forcés de rentrer vers 23 heures par les “forces spéciales de la police”. Ce matin, les trois militants arrêtés ont été libérés et le détenu encore présent sur le toit capturé puis mis au cachot.
On a également appris que 2 Somaliens sont en grève de la faim depuis leur arrivée au centre et sont très mal. Leurs co-détenus, très inquiets, disent qu’ils se laissent mourir dans le silence! Autre (mauvaise) nouvelle, des “tickets d’avion sont distribués” aux “Dublin” et les expulsions s’accélèrent, un de leurs moyens pour se débarasser de ces trouble-fêtes!
Update court 20/09: Les détenus nous attendaient dans la cours du centre avec calicots et criant à la liberté Un homme est monté sur le toit et a mis pleins de calicots. Dans une deuxième aile qu’on a pas pu approcher la tension était très vive. Ils sont tous furieux et demande à ce qu’ on continue à les soutenir A 21 heures les détenus sont toujours dans la cour, refusant de rentrer et l’homme sur le toit menace de sauter. Un large périmètre de sécurité a été installé par la police et trois camarades se sont fait arrêter
Tervuursesteenweg 300, 1820 Steenokkerzeel
C’est la journée sans voiture!
En train Bruxelles Nord 13,03 ou 14.03 vers Leuven arrêt Nossegem ou à pied rendez-vous au centre fermé à 14 h
Pour les plus courageux rendez-vous avec son vélo au Cinquantenaire à Bruxelles à 12.30 heures
GREVE DE LA FAIM au centre fermé 127 bis et au Centre Caricole
Ce 18/09/2015 plus de 60 détenus ont entamé une grève de la faim au centre fermé 127 bis et 15 au centre Caricole!
Depuis 15 jours des Irakiens se font arrêtés à l’Office des Étrangers lors du dépôt de leur demande d’asile et enfermés dans nos centres fermés. Ils sont actuellement 29 au centre fermé 127 bis et 11 au centre Caricole.
Ils ont entamés une action de grève de la faim pour exiger la régularisation de leur situation et leur libération. « Nous sommes demandeurs d’asile et n’avons rien à faire dans une prison ». La presse néerlandophone par la bouche de Theo Francken ce 17/09 annonçait le retour volontaire de 78 Irakiens. D’après nos contacts dans le centre il semblerait qu’ AUCUN Irakien n’ait signé une demande de retour volontaire.Ces arrestations des Irakiens à l’Office des Étrangers fait partie d’une stratégie pour décourager les personnes présentes au parc Maximilien à déposer leurs demandes d’asile.
La majorité des autres détenus Syriens, Marocains, Tunisiens Algériens,… au 127 bis et au Caricole sont solidaires avec les Irakiens et beaucoup d’entre eux ont rejoint la grève de la faim. Certains d’entre eux nous disent vivre depuis des années et ont femmes et enfants ici
Tous protestent contre le racisme ambiant dans les centres et exigent la libération de tous !
Suppression des centres fermés et arrêt des expulsions.
Nous apprenons par les médias néerlandophones que l’office organise « le retour volontaire » de 78 Irakiens. 40 seront mis sur un avion ce vendredi 18/09/2015 et 38 ce mercredi 23/09/2015.
Le CGRA avait annoncé le gel provisoire des décisions relatives aux demandes d’asile irakiennes ; on lit sur le site du CGRA en date du 3 septembre 2015: « Il ressort d’une première analyse de demandes d’asile introduites récemment par des personnes originaires de Bagdad (Irak) que nombre d’entre elles invoquent des faits assez similaires, d’une manière assez stéréotypée, et ne soumettent pas suffisamment d’éléments crédibles indiquant un risque réel en cas de retour. Il ressort en outre d’un certain nombre de sources que les conditions de sécurité actuelles à Bagdad ne sont plus celles qui prévalaient en 2014 et que la situation n’y est plus de nature à justifier l’affirmation selon laquelle toute personne originaire de Bagdad encourt un risque réel d’atteintes graves en cas de retour. » – See more at: http://www.cgra.be/fr/actualite/gel-provisoire-des-decisions-demandes-dasile-irakiennes
Puis plus aucune nouvelle. Aucun d’eux ne voulait encore nous parler. Des ONG ont été alertées et ont essayé de leur côté de prendre contact avec le centre et les détenus sans succès.
Mais pourquoi les Irakiens concernés qui auraient accepté un retour volontaire sont-ils enfermés ? Pourquoi ne veulent-ils plus parler à personne ?
Que signifient ces expulsions expéditives organisées par le CGRA et l’Office des Étrangers à peine 15 jours après les décisions de gel, et sans avoir une vue claire de la situation sur place !
Il nous semble évident que la majorité des personnes concernées ont été mises sous pression et qu’on leur a interdit tout contact avec l’extérieur.
L’expression « retour volontaire » annoncée par les responsables rime pour nous avec expulsions collectives par charter sous la menace.
Rien n’arrêtera nos autorités belges et européennes pour refuser, éjecter, que ce soit aux frontières ou dans les pays européens, pour appliquer la guerre aux migrants déclarés depuis déjà plusieurs années.
Ce 14/09/2015 nous apprenons que dans l’une des deux ailes du centre fermé 127 bis 25 Irakiens sont emprisonnés. La majorité ont été arrêtés à l’office des Étrangers lors d’une convocation. On leur a dit qu’ils sont là en attendant la confirmation qu’il ne sont pas des « Dublin »( qu’ils ne sont pas passés dans un autre pays Schengen où ils auraient laissé leurs empreintes, et vers où l’Office se ferait un plaisir de les expulser).Il n’était pas fréquent ces dernières années d’entendre des Irakiens dans les centres fermés, et ici en 15 jours vingt cinq !
L’Office des Étrangers,l’organisateur des détentions et des expulsions des « non désirables », a la méchante habitude de sélectionner régulièrement une catégorie de personnes, une nationalité, en vue de faire pression, intimider le groupe visé (Afghans, Congolais,Albanais, Guinéens…….)
C’est depuis l’arrivée de nombreux Irakiens au camp Maximilien afin de déposer une demande d’asile que l’Office des Étrangers a choisi de mettre la pression sur cette communauté en particulier.
Les Irakiens dans le centre sont indignés et nous disent qu’ils sont maltraités, abandonnés et n’ont aucune assistance juridique. Ils appellent à l’aide !
Et ont besoin de carte de recharge alors on relance l’appel:
“Vous pouvez soutenir ces détenu-e-s en achetant chez votre épicier, votre nightshop ou votre libraire une recharge de 5 euros de l’opérateur Lycamobil. Vous nous envoyez le code pin inscrit sur cette recharge sur notre adresse mail gettingthevoiceout(a)riseup.net. Nous nous chargeons d’envoyer ce code au prisonnier-ère-s qui ont besoin de recharge, leur permettant ainsi de garder un contact avec nous et avec l’extérieur.
Vous pouvez aussi, si c’est plus facile pour vous, verser ou encore mieux faire un ordre permanent de 2, 5, 10, 20 euros ou plus (!) sur le compte : Collectif Contre Les Expulsions
Banque Triodos BE58 5230 8016 1279” BIC: TRIOBEBB
A quand un Rassemblement devant le centre fermé 127bis pour exprimer notre rage????
“L’arrivée de réfugiés dans l’Union européenne est souvent chaotique et désordonnée, mais quand il s’agit de se débarrasser de ceux qui ne sont pas désirés, le système est extrêmement efficient !”
Question : Comment ça va ? Réponse : Comment ça peut aller ,,,ça va pas du tout.
Q : Tu t’es fait arrêter où ? R : Je vendais des cigarettes au marché des abattoirs. J’ai passé une nuit au commissariat et le lendemain on m’a enfermé à Bruges.
Q : On t’a enfermé seul? R : Quand je suis arrivé au centre fermé, je me suis retrouvé dans une aile avec 30 personnes.
. Q : Comment tu vis l’enfermement? R : Les agents font semblant de bien nous traiter, mais ça se voit que derrière leurs sourires ils nous détèstent. À titre d’exemple, ce matin nous avons du fromage périmé depuis 3 jours. Si tu réclames, tu finis à l’isolement au cachot. On te prive du tél à 22h, tout est réglé comme une prison. Une routine. On dort à 30 dans la même pièce. C’est comme les prisons dans nos pays d’origine.
Le matin on reçoit le petit déj,après on va une heure dans une petite cour. Après on doit retourner dans une salle où il n’y a même pas assez de place pour tous. Certains doivent rester debout. Pour la douche, c’est seulement si tu fais du fitness. Si tu ne vas pas à la salle de fitness tu n’as pas le droit à la douche. Une fois par jour.
Q : Tu peux nous raconter comment tu es arrivé en Europe? R : Je suis arrivé en Italie en 2005, j’ai travaillé au noir dans l’agriculture, je me suis fait arnaquer par des gens qui m’ont demandé de l’argent pour avoir un titre de séjour.
J’ai eu un problème de drogue après. J’ai été arrêté une fois et même si la police n’avait rien trouvé sur moi à part 3 GSM j’ai été condamné à la prison, 5 ans en tout.
Q : Tu es resté combien de temps en prison ? R : 4 ans et 4 mois.
Q : et après ? R : J’étais perdu pendant 1 an, avant de venir chez des amis ici à Bruxelles.
Q : Et pour survivre tu vendais des cigarettes. R : Oui et je ne suis pasle seul; j’ai trouvé déjà d’autres qui faisaient cela. Je pensais que c’était pas aussi grave.
Q : il y a d’autres personnes qui vendaient aussi des cigarettes quand tu t’es fait arrêter?
R : 7 ou 8, mais les autres ont tous été relâchés tout de suite car ils ont des papiers. La police s’est acharnée contre moi car une fois j’ai eu un conflit avec un policier, et j’ai été battu et j’ai fini aux urgences.
Q : Comment ça s’est passé au commissariat ? R : Je n’ai même pas envie de parler de la police, j’étais intimidé, à chaque fois que tu dis quelque chose tu peux subir leur violence. Je suis en colère contre eux.
Il faut nous trouver une solution pour sortir d’ici. On n’en peut plus ici, on n’accepte pas cela mais la plupart se résignent. Et on est plusieurs nationalités différentes donc on ne peut pas bien communiquer entre nous pour s’organiser.
Moi je n’ai rien fait de mal ici en Belgique, l’avocat qu’on m’a désigné dit que c’est mon passé en Italie qui joue contre moi.
Q : Vous voulez rajouter quelque chose? :
Le quotidien c’est lourd, tu ne peux pas te reposer, il y a beaucoup de tension à cause du stress et de la fatigue.
Update 09/O9/2015 14 h : Des demandeurs d’asile Irakiens manifestent actuellement dans le camp Maximilien contre ces enfermements
L’office des Étrangers ne lésine pas avec les déclarations du CGRA et passe à l’acte :
Le CGRA avait déclaré qu’il gelait les demandes d’asile des Irakiens venant de Bagdad, jugeant que la situation là-bas pourrait ne pas être aussi grave que cela !
Le 4 /09 on apprenait que 2 Irakiens étaient enfermés. Ce 08/09/2015 nous apprenons qu’ils sont plus de 15 au centre fermé 127 bis , venant principalement de Bagdad et arrêtés pour la majorité à l’Office des Etrangers lors du depôt de leur demande d’asile !
L’urgence a été déclarée, l’urgence humanitaire dit-on. Mais le terme “urgence” implique que l’on ne peut y répondre que par des solutions à court terme et ainsi empêcher tout projet à plus long terme, voire « oublier » les origines politiques de ces urgences…
Et pourtant plus de la moitié des réfugiés qui campent au parc Maximilien actuellement, en attendant qu’on leur permette de déposer leur demande d’asile à l’Office des Étrangers, auront une réponse négative à leur demande par le CGRA.
Certaines nationalités sont actuellement dans le top 10 du CGRA (les Syriens p. ex ) mais d’autres risquent de se faire renvoyer dans leur pays (50 % des Irakiens par exemple). Ils seront expulsés ou devront vivre dans la clandestinité, devenant des «sans papiers » avec dans leur poche un ordre de quitter le territoire! On apprend ce 04/09/2015 que quelques Irakiens ont été amenés dans un centre fermé ces jours-ci ! http://www.7sur7.be/7s7/fr/1734/Irak/article/detail/2444325/2015/09/03/Gel-provisoire-des-decisions-pour-les-demandes-d-asile-des-Irakiens-de-Bagdad.dhtml
Un demandeur d’asile sera accepté si «il risque un réel danger…» à son retour dans son pays d’origine ! Et à condition qu’il ne soit pas passé par un autre pays Schengen (Dublin3),vers où il sera renvoyé illico presto !
Ainsi beaucoup de ces demandeurs d’asile du parc Maximilien risquent de vivre de nouveaux cauchemars dans le futur : expulsion, clandestinité etc. grâce à des normes des plus restrictives éditées par les administrations (UNHCR,CGRA, Office des Étrangers…) .
Les politiques migratoires européennes empêchent dans un premier temps l’arrivée de ces migrants en les bloquant aux frontières, puis pour ceux qui passent à travers les mailles des filets, ils les filtrent et les séparent entre les « bons », les « vrais » et les « mauvais » , les« faux » réfugiés. Sans parler des réfugiés qui seront taxés de réfugiés « économiques » (question :l’économique n’a-t-il vraiment rien à voir avec le politique?) , ou de ceux qui viennent d’un pays « sûr » selon le CGRA et dont la demande d’asile sera refusée dans les 15 jours.
Parallèlement aux aides citoyennes urgentes actuelles , bien d’autres actions sont/ seront nécessaire pour soutenir les exclus de nos politiques migratoires qui ne peuvent/veulent pas rentrer chez eux !
Bien d’autres initiatives/ actions sont indispensables pour éliminer ce système d’exclusion (qui n’est pas que pratiqué sur les migrants d’ailleurs) et de frontières, propre à nos sociétés actuelles.
Nombres de chercheurs, anthropologues, sociologues etc. confirment que l’ouverture des frontières est bénéfique pour tous.
Notre lutte contre ces politiques, les luttes des exclus, les luttes des réfugiés, les luttes des sans papiers, est complémentaire à l’aide humanitaire . Si nous ne soutenons pas ces luttes, nous risquons de faire de l’humanitaire pendant des siècles et … dans l’urgence!
Après un long temps d’inactivité de notre part par manque de candidats à l’écoute des détenus des centres ,on reprend (à deux….. d’autres candidats bienvenus!)
Premières impressions depuis : Beaucoup de transferts . Plusieurs des détenus sont continuellement transférés d’un centre vers un autre parce qu’ils « perturbent la vie communautaire du centre » c’est à dire les récalcitrants . L’un d’entre eux s’est fait très méchamment tabasser par les « matons » au centre fermé de Bruges avant son transfert.
Un détenu attend depuis bientôt 8 mois dans les centres fermés un test ADN qui confirme que son fils en Belgique EST sont fils. Il est depuis 5 ans en Belgique. Il a commis un délit et a purgé sa peine décidée par les tribunaux, mais l’office qui a décidé d’appliquer la double peine à celui qui n’a pas obéi à nos lois, persiste et le garde enfermé.
Un homme, en Belgique depuis 16 ans, a été arrêté il y a 3 semaines, encore une fois grâce à son passé judiciaire ! Lui aussi a 3 enfants ici et doit le prouver afin de ne pas être expulsé ! Il refuse catégoriquement d’être séparé de ses enfants.
Un gamin de 17 ans est enfermé au centre fermé 127bis. Les codétenus trouvent cela inadmissible. Les autorités des droits de l’enfance sont prévenues, mais restent muettes. Le gamin attend un examen osseux pour déterminer son âge qui révélera un âge approximatif avec probabilité d’erreur de 2 ans.Si l’examen osseux révèle qu’il a p.ex. entre 17 et 19 ans il sera déclaré majeur !
Un homme est en grève de la faim au 127 bis depuis le 24/08 nous disent ses co détenus. Il a été amené à l’aéroport ce 01/09/2015 pour un vol vers Marseille. Il a refusé, a été mis au cachot puis a été ramené au 127 bis.
Les détenus du 127 bis trouvent inadmissible que certains de leur co détenus sont des malades psychiatrique avérés et qu’ils “n’ont pas leur place ici”, qu’ils sont dans une vraie prison et sont très scandalisés par l’enfermement d’un gamin.
Plusieurs détenus du centre fermé ont entamé une grève de la faim, certains depuis 5 jours.
Ils réclament le traitement de leurs dossiers. Certains sont là depuis plusieurs mois et n’ont aucune nouvelle.
Certains n’ont pas d’avocat et ne peuvent pas se défendre,la direction leur disant « qu’un avocat ne sert à rien,que leur cas est trop grave » .
On leur dit à longueur de journée: « Faut que tu partes chez toi » !
D’autres ont été amenés plusieurs fois à l’aéroport mais n’ont pas pu être mis dans l’avion car leur ambassade refuse de leur livrer un laissez-passer.Ils se demandent pourquoi on les garde ainsi enfermés depuis des mois.
Ils nous disent :
« Je lâche pas mes droits »
« Y a la loi, et ils doivent la respecter »
« Il faut pas nous prendre pour des cons »
« Je préfère partir dans un cercueil »
La direction les menace de cachot si ils continuent leur action !
Ils ont besoin de soutien.
Le Centre pour Illégaux de Bruges(CIB) 112 places – environ 750 personnes par an) Zandstraat 150, B-8200 Bruges Tél. +32 50451040 Fax. +32 50315956
Update 29/07: Le fils a été expulsé et est à Belgrade. Les parents devraient subir leur troisième tentative d’ expulsion ce vendredi 31/07/2015: ” ils ne résisteront pas, c’est impossible de résister face à ces escortes. Nous n’avons pas eu de chance. Nous partons”.
La famille N, papa, maman et un fils de 25 ans sont en Belgique depuis 2009. Ils ont été arrêtés le 14/04/2015 et sont depuis enfermés au centre fermé Caricole.
Ils sont Serbes, appartenant a la minorité Albanophone. Ils ont fait une demande d’asile, une demande de régularisation et une demande de régularisation 9 ter pour madame qui psychiquement et physiquement est très malade.
Leur avocat a fait des recours contre les OQT, contre les enfermements, contre les tentatives d’expulsion .
Même que le 8 Mai 2015 la cour d’appel de Bruxelles, une première, « fait interdiction à l’état Belge de les éloigner du territoire contre leurs grès avant que la chambre du conseil et/ou la chambre de mise en accusation se fut prononcé sur les recours ouverts » .
L’avocat dénonce un carrousel administratif et judiciaire infernal, auquel la famille est soumise.
Ce mardi 28/07/2015 l’Office va tenter d’expulser le fils sous escorte et seul, malgré que tout le dossier a toujours été traité pour toute la famille.
Le fils ne veut pas laisser ces parents au centre fermé et demande notre aide pour empêcher son expulsion.
A noter qu’une procédure en contestation à la cour de cassation est encore prévue au sujet de la famille le 19/08/2016, mais la cour ajoute que si il est expulsé , l’affaire est sans objet !
Bien essayez l’office!
Vol JU301 Air Serbia vers Belgrade à 10h25 ce mardi 28/07/2015
Rendez vous à l’aéroport ce mardi 8h25 pour alerter les passagers de la probable présence probable du jeune homme dans l’avion accompagné de son escorte, dans le fond de l’avion
T02 793 80 31 (NL – EN) – 02 793 80 30 (FR), Fax 02 274 6640
Charles Michel
Premier Ministre
Tél: 02 501 02 11 Fax:02 512 69 52
e-mail:info@premier.fed.be
JanJambon
Vice Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur
Tél:02 504 85 13
email: secretariaat.kabinet@ibz.fgov.be
TheoFrancken
Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration
Tél:02 206 14 21 – theo.francken@n-va.be kab.francken@ibz.fgov.be
NON aux expulsions!
LIBERTÉ pour toutes et pour tous!
Ce lundi, fin de journée, nous avons appris par différents appels téléphoniques reçus du centre fermé pour étrangers de Vottem qu’une tentative de suicide venait d’avoir lieu. Un homme détenu depuis plusieurs mois dans l’aile dite “spéciale” (aile verte) s’est tailladé le corps en différents endroits et a été emmené à l’hôpital. Nous ne connaissons pas son état de santé actuel ; nous craignons que ses jours soient en danger.
Cette aile appelée “aile spéciale” a été ouverte en juillet 2014. Sa mise en place avait déjà été décidée par le gouvernement précédent, et sa Secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, Maggie De Block. Il s’agit d’une aile sécurisée destinée à certains “résidents” des centres fermés réputés “ingérables”, par exemple des personnes qui présentent des troubles psychologiques ou psychiatriques, qui devraient plutôt, selon nous, être prises en charge par des institutions spécialisées. Mais aussi, dans beaucoup de cas, il s’agit simplement de personnes qui se révoltent contre leur détention et contre le fonctionnement du centre fermé, et résistent de façon déterminée à leur expulsion, parce qu’elles n’ont plus d’avenir, et/ou seront en insécurité dans leur pays d’origine, parce que leurs attaches familiales, leur vie sont ici…
L’aile dite “spéciale” est prévue pour casser cette résistance : les détenus sont en régime d’isolement, seuls dans une chambre, nuit et jour, sans que cela soumis à la réglementation qui limite la durée de l’isolement au cachot dans les centres fermés. Ils sont victimes de toutes sortes de mesures répressives. On proteste? on est privé de son gsm, de son stylo, du droit de visite (exemples reçus dans des témoignages)… Surveillance “comme dans les films américains” nous raconte l’un d’entre eux: la nuit, toutes les 45 minutes, les gardiens éclairent pour vérifier ce qui se passe dans leur chambre -ne devrait-on pas dire cellule?- . Les caméras sont partout.
C’est principalement ce régime d’isolement qui fait que certains n’en peuvent plus… Parmi eux, certains vont alors accepter l’expulsion, le but escompté est atteint! D’autres en arriveront au suicide, comme aujourd’hui. Tous seront victimes de graves problèmes psychologiques. Une personne qui a fini par accepter son expulsion après plusieurs mois de ce régime nous disait: “Je suis à bout, ils m’ont détruit; je retourne la semaine prochaine!”
Nous souhaitons qu’il y ait une enquête sur les conditions de détention dans cette aile spéciale, parce que des traitements inhumains y sont appliqués!
Le CRACPE continue à réclamer la suppression des centres fermés pour étrangers qui enferment des personnes dont le “délit” est de ne pas avoir de titre de séjour en ordre, pour les renvoyer vers les persécutions, la guerre , la misère… alors qu’elles cherchaient un accueil et une vie en sécurité pour elles-mêmes et souvent, pour leur famille.
Update: les deux hommes ont été amené a l’aéroport ce matin à 6 heures. Ils ont refusés l’expulsion et ont été ramenés vers le centre fermé.
Deux hommes congolais vont subir des nouvelles tentatives d’expulsion. Pour l’un il s’agira de sa première tentative après avoir reçu déjà 4 “tickets de vol” qui ont été annulés, pour le second la deuxième tentative d’expulsion!
Depuis l’organisation de 2 vols collectifs vers la RDC le 17/06/2015
et le 04/06 , beaucoup de Congolais qui ont « raté ce vol » se sont fait expulser par des vols commerciaux ces dernières semaines, les recours qu’ils ont introduits pour empêcher leurs expulsions se révèlant négatifs devant le CCE, malgré l’évidence pour le commun des mortels, vu leur activisme politique, d’arrestations par les autorités congolaises à leur arrivée à Kinshasa .
Pour certains de ceux qui sont arrivés à Kinshasa lors des vols collectifs précédents nous n’avons toujours aucune nouvelle. Ils sont sans doute toujours dans les mains des services secrets !
Les deux personnes que l’office de la honte va essayer d’expulser sur le meme vol ce mercredi 08/07/2015 demandent notre aide pour empêcher cette expulsion !
Mercredi 08/07/2015 Vol Kinshasa 10h40 SN 357
RV à l’aéroport Ce mercredi à 8h40 pour informer les passagers de la présence d’expulsés sur leur vol
Soyons efficaces !
Et Aussi pour exprimer votre dégoût aux responsables, téléphonez,envoyez vos courriels, fax et lettres de protestation à:
Brussels Airlines (et demandez à ce que que votre message soit transmis au Commandant de bord)
Email :customer.relations@brusselsairlines.com
Fax= 027233599 / 02/7238496 / 027534931
Tél 078 188889 / 027232345 /027232362
F. Roosemont
Directeur de l’Office desEtrangers
T02 793 80 31 (NL – EN) – 02 793 80 30 (FR), Fax 02 274 6640
Charles Michel
Premier Ministre
Tél: 02 501 02 11 Fax:02 512 69 52
e-mail:info@premier.fed.be
JanJambon
Vice Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur
Tél:02 504 85 13
email: secretariaat.kabinet@ibz.fgov.be
TheoFrancken
Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration
Tél:02 206 14 21 – theo.francken@n-va.be kab.francken@ibz.fgov.be
NONaux expulsions!
LIBERTÉ pour toutes et pour tous!
Nous avons obtenu quelques informations sur l’expulsion collective de ce 17/06/2015
Les informations ne sont pas faciles à obtenir vu le traumatisme flagrant que les expulsés présentent suite à la violence qu’ils ont ressentie lors de cette expulsion, suite à l’accueil que les autorités congolaises leur ont réservé et suite aux dangers de s’exprimer en RDC .
Selon certaines informations, ils étaient 16 Congolais dont certains d’autres pays européens et 2 ou 3 femmes. Trois ou quatre autres ont été sortis de l’avion en dernière minute suite à des recours introduits par leurs avocats.
Un de nos témoins nous raconte qu’il a été isolé au centre fermé 127 bis pendant 3 jours, sans téléphone et sans possibilité de contact avec d’autres. Le mercredi, la police est venue les chercher, les a menottés et emmenés à Melsbroek. Ils ont été portés dans l’avion et sont restés menottés longtemps. Ils étaient accompagnés chacun de leur escorte (deux policiers ) et n’avaient aucune liberté de se déplacer dans l’avion ou de converser avec d’autres. Même pour aller aux toilettes, ils étaient escortés.
A l’arrivée à Kinshasa, l’un d’entre eux a été transféré d’urgence à l’hôpital.
Certains autres ont été interrogés puis relâchés. Un de ceux-ci est extrêmement fâché et tient à le signaler ici, car il a été traité de « connard »par un des policiers belges qui l’amenait. Par contre, il est très content de se retrouver au soleil dans son pays après avoir été enfermé de longs mois dans les centres fermés belges…
Pour d’autres, le sort est des plus sombre : ils ont été arrêtés dès leur arrivée et maintenus dans une prison dont l’un de nos témoins ne peut révéler l’emplacement. Ils ont eu droit à des insultes, ils ont été traités de bandits, de criminels. Ils ont été mis dans des cachots sans boire ni manger, dans l’impossibilité de s’asseoir ou de se coucher. « On devait dormir debout »
Notre témoin a été libéré 24 heures plus tard, il se cache actuellement et prépare son départ vers un autre pays africain : « C’est trop dangereux de rester dans ce pays ».
Il n’a malheureusement aucune nouvelle des amis détenus avec lui à Kinshasa.
Si d’autres ont des nouvelles de ces personnes ( et entre autres de la personne hospitalisée dès son arrivée à Kinshasa ou de ceux qui seraient encore détenus) ce serait bien de nous le faire savoir, afin de continuer à dénoncer ces expulsions qui restent des secrets d’État des plus assassins.
Le Ritabaga vous invite le 4 juillet pour une soirée de soutien au collectif GettingTheVoiceOut(www.gettingthevoiceout.org)
Au programme de cette soirée dès 17h:
Au ritabaga: Rue de Châtillon 65 à5310 Liernu (sortie 12 E411)
– Projection vidéo,présentation du collectif Getting the voice out et échanges sur la lutte contre les centres fermés et l’enfermement
– Table de presse et infokiosque (n’hésite pas à apporter les textes que tu souhaites partager)
– Bouffe populaire et bar solidaire au profit du collectif
– Concerts
Le bar et le repas serviront Getting the voice Out, il leur faut un max de blé… Les groupes seront défrayés au chapeau qui tournera après l’un ou l’autre concert.
L’entrée est libre.
Moyen de dormir sur place, Apportez votre tente!
Et diffusez, imprimez l’affiche!
Présentation Getting The Voice Out
Les moyens de répression utilisés pour cadenasser les libertés et maintenir l’ordre sont multiples : précarisation, médication, intimidation, fichage, torture, violence, enfermement… dans des centres fermés, centres ouverts, prisons, asiles psychiatriques, maisons de retour, centres fermés pour mineurs, etc.
Les combats contre ces formes de domination empruntent de nombreux chemins. Nous avons choisi de mener la lutte sur le terrain des “centres fermés pour étrangers”(1). Ces prisons détiennent administrativement des migrant-e-s défini-e-s par le pouvoir en place comme des “intru-se-s”, des “indésirables” qu’il faut enfermer et expulser, parce qu’ils/elles ont un jour “osé fouler le sol sacré” de l’Europe.
Des associations et des politiques nous parlent “d’humaniser” ces centres. Or, tant qu’il s’agira de gérer des flux migratoires, il faudra contrôler ceux et celles qui ont le droit d’entrer, de rester ou de sortir. Les politiques continueront de générer des différences arbitraires entre les “bons” et les “mauvais” migrants. Qu’elle soit décrétée “humaine” ou non, cette gestion installera toujours des militaires, des barbelés, des murs visibles et invisibles pour surveiller les frontières européennes ; la répression restera quotidienne et il y aura toujours des personnes enfermées dans la crainte d’une expulsion imminente. Personne ne doit s’arroger le pouvoir de décider la manière dont nous pouvons vivre, ni les lieux qui nous sont autorisés.
L’accès aux informations concernant les centres fermés est quasiment inexistant. Les seuls points de vue que l’on peut entendre à travers les médias dominants sont ceux des autorités qui enferment et expulsent, jamais les voix de celles et ceux qui subissent ces politiques. L’information reste largement conditionnée par la course à l’audience, le politiquement correct et les intérêts du pouvoir en place.
C’est suite à ces constats qu’a été créé le site internet www.gettingthevoiceout.org. Les objectifs du site consistent de permettre de faire sortir la voix des détenu-e-s concernant leurs conditions d’enfermement et d’expulsion, ainsi que de témoigner des résistances qu’ils et elles mènent dans ces prisons. Nous espérons également que chacun-e-s puisse se réapproprier ces informations pour agir contre les frontières, l’enfermement et tous les organismes qui collaborent de près ou de loin à la machine à expulser.
Ce jour dimanche 14/06 il a été annoncé aux personnes qui désiraient visiter un proche au centre fermé 127 bis qu’il n’y aurait pas de visite possible pendant 3 jours ! En insistant sur le pourquoi de cette mesure on leur a dit qu’il y aurait un grand vol collectif.
Certains Congolais dans les divers centres fermés ont reçu un « billet » pour une expulsion ce mercredi, à certains il a été dit qu’ils seraient sur la liste des « réservistes » pour ce vol.
Actuellement il y a énormément de transferts, d’allées et venues au centre 127 bis. On leur explique que ces transferts sont en prévision du Ramadan qui commence dans le courant de la semaine et que les musulmans seraient rassemblés au 127 bis pendant cette période, en plus des transferts des Congolais(e)s en vue du vol collectif !
Notre pronostic :
Il y aura bel et bien un vol FRONTEX ce mercredi 17/06/2015 (départ annoncé aux prisonniers 10 heures à l’aéroport de Melsbroek), raison pour laquelle les visites seront impossibles à gérer pour le personnel : Des Congolais(e)s de divers centres fermés belges et des Congolais(e)s venant d’autres pays européens vont être rassemblé(e)s petit à petit ces jours-ci au centre fermé 127 bis près de l’aéroport pour un vol d’envergure, coordonné par la Belgique et supervisé par l’agence Frontex,l’agence européenne pour la gestion de la coopération aux frontières extérieures des États membres de l’Union européenne, créée en 2004 et basée à Varsovie.
A y ajouter le danger que des personnes soient expulsés sans laissez passer légalement nécessaire, mais avec un sauf conduit mystérieux délivré par un membre du ministère de l’immigration à Kinshasa!Parmis eux certains expulsés sont des opposants au régime actuel et risquent très gros à leur arrivée!
Selon les statistiques de Frontex il y aurait eu en 2014 : 69.014 expulsions forcées à partir de l’Europe, dont 1.968 lors d’opérations conjointes des pays Schengen.
Selon les statistiques de l’Office des Étrangers pour la Belgique en 2014:
5.602 enfermements, 4.360 éloignements (refoulement ou rapatriement), dont 101 personnes auraient été expulsées par des vols sécurisés belges, dont 39 Congolais(e)s sur 3 vols sécurisés.
Et ces statistiques ne parlent JAMAIS du devenir des personnes expulsé(e)s !
Pour un monde de migrations ! Bienvenue à tou(te)s ! Noborder ! Action !
« Joint Return Operation
One of Frontex’s tasks stipulated in the founding regulation is to provide Member States with the necessary support, including, upon request, coordination or organisation of joint return operations.
Frontex-coordinated returns by air group together non-EU nationals from several Member States for a flight. Returnees are transported from several Member States to the Member State organising the flight,where they embark an aircraft and travel together to the destination airport in a third country.
Frontex acts as an intermediary, coordinating with the various national authorities that want to participate in a joint return flight. However, Frontex does not have any background information about the individual cases of the returnees. Personal data processed by the agency is strictly limited to those personal data which are required for the purpose of a joint return operation and is deleted no later than 10 days after the end of the operation. »
À savoir: depuis 2014, Frontex coordonne des “collective joint return operations”, c’est-à-dire des opérations de retour conjointes dans lesquelles le pays d’origine des personnes rapatriées est chargé d’une partie de l’opération (venir chercher – “collect” – ses ressortissants dans un état memmbre de l’UE pour les ramener “à la maison”). Les premiers pays ayant participé à cette nouvelle forme d’externalisation des politiques de contrôle migratoire sont l’Albanie et la Géorgie.
Plus d’infos: http://frontex.europa.eu/feature-stories/self-collection-a-new-way-of-returns-P4dpos
Le jeudi 04/06 une expulsion collective par vol militaire avait été annoncée à 20 prisonniers congolais dans les centres fermés.
Nous apprenons par un des expulsés arrivé à Kinshasa qu’ils étaient 4 expulsés, 3 hommes et une femme, accompagnés de 20 policiers, dans un grand avion militaire. Ils ont été menottés pour être amenés dans l’avion. Ils ont été mal reçus à Kinshasa avec des interrogatoires « poussés ». La personne qui nous a contactés a finalement été libérée et a trouvé refuge chez des amis. Nous n’avons pas de nouvelles des 3 autres expulsés.!
D’après la personne qui nous a contactés, 2 d’entre eux avaient des laissez-passer délivrés par l’ambassade, deux autres avaient un sauf conduit, l’ambassade ayant refusé un LP, qui disent être des faux.
Il leur a à nouveau été annoncé que ceux qui n’ont pu être expulsés le 04/06 le seraient par un vol Frontex prévu pour le 17 /06/2015 !
Ce témoignage confirme un autre témoignage reçu dont l’audio ici:
Avis aux ami.es Congolais.es : Faites attention, l’Office va tout faire en tant que bon élève de l’Europe pour choper le plus de Congolais.es possible pour remplir ce vol du 04/06/2015 et surtout pour le vol Frontex du 17/06/2015!!!!!!!!!!!!
Une nouvelle expulsion collective a été annoncée à certain.es enfermé.es Congolais.es pour le 04/06/2015. L’avion militaire décollerait à 10 heures au départ de l’aéroport militaire de Melsbroek avec une vingtaine d’expulsé.es ! Les candidats expulsés seront amenés progressivement ces jours-ci vers le centre fermé 127bis pour être mis dans des bus , puis dans l’avion militaire le 04/06.
La majorité des expulsé.es prévu.es n’ont pas été présenté.es à l’ambassade RDC, qui actuellement refuse fréquemment de délivrer ces laissez passer indispensables lors d’une expulsion selon « les règles ». Nos autorités semblent utiliser des « sauf conduits » qu’ils obtiennent via le service d’immigration à Kinshasa.
Depuis les 2 vols collectifs manqués des 28/04 et 06/05/2015, beaucoup ont été expulsé.es par vol commercial ces dernières semaines, d’autres ont été libéré.es grâce à l’action de comités de soutien ou des recours. Il resterait 20 personnes qu’ils n’ont pas pu expulser par ces vols et qu’ils comptent renvoyer par un vol sécurisé comme ils appellent cela !
Parmi eux des opposants politiques, des personnes toujours en procédure, un homme malade pour qui le médecin de l’aéroport avait refusé son expulsion pour raison de santé ( Dernière minute: Il a été libéré!), une femme en Belgique depuis 10 ans etc…..
L’office continue à s’acharner sur les Congolais.es jusqu’à chercher tous moyens et subterfuges pour expulser à tout prix des Congolais.es qu’ils ont réussi à piéger dans les transports publics, lors de rafles ou lors d’un rendez-vous à l’Office des Étrangers.
Un autre vol, cette fois-ci nommé Frontex serait prévu ce 17/06/2015,
Ci-après le témoignage d’un homme expulsé qui met les « sauf conduit » en question et qui nous annonce cette expulsion collective Frontex du 17/06.
Avis aux ami.es Congolais.es : Faites attention, l’Office va tout faire en tant que bon élève de l’Europe pour choper le plus de Congolais.es possible pour remplir ce vol du 04/06/2015 et surtout pour le vol Frontex du 17/06/2015!!!!!!!!!!!!
DEUX FEMMES CONGOLAISES MENACÉES D’EXPULSION
1) Édifiant: l’Office des Étrangers et les autorités communales s’acharnent sur une femme victime de violences conjugales
En Belgique depuis 8 ans, elle était mariée à un belge, qui la battait. Elle s’est réfugiée dans un centre pour femme battues. Pendant qu’elle travaillait comme article 60, son mari a demandé le divorce. La commune lui a retiré sa carte d’identité et lui a notifié un ordre de quitter le territoire.
Le 27 mars, elle a été arrêtée sur son lieu de travail. Emmenée au centre fermé de Bruges, elle subira une première tentative d’expulsion demain.
On résume: une femme victime de violences conjugales est dénoncée par sa commune, arrêtée et placée en détention par l’OE, qui veut l’expulser contre sa volonté. Victime deux fois, donc, car femme et sans papiers. Punie par un État qui devrait la protéger.
Vendredi 15 mai
Vol SN357 de 10H40 pour Kinshasa
RDV à l’aéroport pour sensibiliser les passagers à 7h40.
Contact: 0485 21 32 06
2) Une autre femme, qui elle vivait paisiblement avec son mari, a été également arrêtée et placée en détention. Après le mariage à l’église, le couple préparait le mariage civil. Les autorités belges s’en sont mêlées.
Lundi cette dame subira une deuxième tentative d’expulsion vers Kinshasa, donc sous probable contrainte physique!
Lundi 18 mai
Vol SN357 de 10H40 pour Kinshasa
RDV à l’aéroport pour sensibiliser les passagers à 7h40.
Contact: 0485 21 32 06
Tout cela est rendu possible par l’infatigable collaboration de Brussels Airlines avec l’Office de la Honte.
Nous exhortons les associations de défense des droits des femmes à faire pression sur les autorités belges pour que ces femmes soient libérées!
Pour exprimer votre dégoût aux responsables, téléphonez, envoyez vos courriels, fax et lettres de protestation à:
Brussels Airlines (et demandez à ce que que votre message soit transmis au Commandant de bord)
Email : customer.relations@brusselsairlines.com
Fax = 027233599 / 02/7238496 / 027534931
Tél 078 188889 / 027232345 / 027232362
F. Roosemont
Directeur de l’Office des Etrangers Bur_Presse@dofi.fgov.be
T 02 793 80 31 (NL – EN) – 02 793 80 30 (FR), Fax 02 274 66 40
Charles Michel
Premier Ministre
Tél: 02 501 02 11 Fax: 02 512 69 52
e-mail: info@premier.fed.be
Jan Jambon
Vice Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur
Tél: 02 504 85 13
email: secretariaat.kabinet@ibz.fgov.be
Theo Francken
Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration
Tél: 02 206 14 21 – theo.francken@n-va.be kab.francken@ibz.fgov.be
NON aux expulsions!
LIBERTÉ pour toutes et pour tous!
Depuis les tentatives d’expulsions collectives prévues et annulées fin avril et début mai, notre office de la honte semble court-circuiter les expulsions avortées des Congolais enfermés dans les centres fermés en Belgique, par des expulsions par vols réguliers à partir de l’aéroport de Bruxelles National à Zaventem.
Certains d’entre eux ne disposent pas d’un passeport, ils n’ont pas été présentés à l’ambassade et ils n’ont même pas de laissez-passer lors de leurs expulsion. Déjà par le passé des irrégularités gravissimes ont été commises afin de réussir des expulsions qui peuvent être qualifiées d’illégales selon la loi.
Certaines de ces personnes ainsi expulsées sont en réalité d’importants opposants politiques au régime répressif actuel au pouvoir et sont « livrées » sans pitié ni état de conscience élémentaire, à des régimes dictatoriaux.Pour exemple expulsion d’un opposant enfermé aux Pays bas et expulsé avec l’aide de l’état Belge et SN Airlines http://aprodec.blog4ever.com/expulsion-de-mathieu-ngudjolo-la-procureur-pres-la-cpi-et-letat-hollandais-complices-de-joseph-kabila
D’autres tentatives d’expulsions assassines de Nigérians persécutés par Boko Haram sont prévues cette semaine : ils/elles n’ont pas suffisamment réussi à apporter de preuves de leurs persécutions personnelles devant le CGRA (Commissariat général aux réfugiés et apatrides), seules celles de leur groupe sont reconnues! (Ah tiens il n’y a plus de cas par cas tout à coup?)
Ainsi se poursuivent sans relâche les répressions systématiques des exilés par les fermetures des frontières, la chasse aux passeurs et les déportations de femmes et d’hommes vivant ici depuis des années et ayant choisi de continuer à vivre ici, ou d’autres, ayant fui leur pays et demandant notre protection dont ils-elles ont cruellement besoin.
Ainsi L’Europe et la Belgique appliquent les « directives » européennes :
Continuer à réaliser cette forme d’« aide au développement », en effet, les expulsions sont pour partie subsidiées par le Fonds d’aide au développement.
Collaborer avec des régimes dictatoriaux en leur « livrant » leurs opposants, afin de maintenir des relations diplomatiques intéressées et intéressantes.
Recoloniser entre autre la Libye en proposant d’y « constituer un gouvernement d’union nationale ».
Sans oublier d’alimenter leur message de propagande de racisme et de rejet de l’ “étranger” très bien relayé par la presse.
Nombre de tentatives d’expulsions sont prévues cette semaine (11-17 mai 15). Un appel est lancé par la CRER cette semaine pour empêcher ces expulsions à l’aéroport.
« EXPULSIONS CETTE SEMAINE
De nombreuses expulsions sont prévues cette semaine au départ de Bruselles-national à Zaventem. Pour certaines il s’agira d’opérations sous escorte policière et accompagnées de violence car les personnes ont résisté aux précédentes tentatives de rapatriement.
Si vous êtes disponibles pour une action de sensibilisation des passagers à l’aéroport appelez-nous au 0485 21 32 06.
MARDI 12/5
– un monsieur congolais, dont la femme est ici en Belgique, détenu depuis deux mois au 127bis.
Vol SN357 de 10H40 pour Kinshasa
RDVà l’aéroport pour sensibiliser les passagers à 7h40.
– Une femme nigériane ayant fui Boko Haram, détenue au centre Caricole depuis le 1 mars, subira demain sa troisième tentative d’expulsion.
Vol Royal Air Maroc AT833 de 17h40
RDV à l’aéroport pour sensibiliser les passagers à 14h40.
MERCREDI 13/5
– Un autre ressortissant congolais, depuis 4 ans en Belgique, arrêté en mars, depuis deux mois dans le centre fermé de Bruges.
Vol SN357 de 10H40 pour Kinshasa
RDV à l’aéroport pour sensibiliser les passagers à 7h40.
JEUDI 14/5
– Un prêtre catholique du Nigeria, persécuté par Boko Haram. Il est arrivé le 27 février à Zaventem, a demandé l’asile, a été immédiatement placé en détention (bienvenue en Belgique). Sa demande a été rejetée car il n’a pu prouver qu’il est personnellement persécuté par Boko Haram (mais le CGRA reconnaît que les chrétiens sont bien persécutés par Boko Haram…). Il subira sa troisième tentative d’expulsion.
Vol SN251 de 14h55pour Lomé (Togo)
RDV à l’aéroport pour sensibiliser les passagers à 12h00. »
Une nouvelle tentative d’expulsion collective vers la RDC ce 07/05/2015 ANNULÉE
Certains occupant-es congolais-es du centre fermé 127bis ont été averti le 05/05 de leur expulsion programmée d’après les infos qu’ils ont reçues, pour ce 07/05/2015 à 21 heures au départ de l’aéroport militaire de Melsbroek, par avion militaire vers Kinshasa .
Puis ce 06/05 à 12 heures on leur annonce que la déportation collective est annulé!
Mais que ce passe -t-il dans les couloirs de nos responsables? Problèmes diplomatiques? Ou pression trop forte de la diaspora Congolaise?
Parmis les Congolais(es) enfermé(e)s actuellement dans nos 5 centres fermés des opposants politiques et une majorité de femmes et d’hommes qui résident en Belgique depuis 5 à 15 ans. Leur demande d’asile, leur demande de régularisation ou leur demande de mariage ou de cohabitation ont été refusées.
Dans la majorité des cas leurs demandes a été refusées par l’Office des Étangers ou le CGRA,sur base de « fausses » déclarations, « faux » mariage, « faux » papiers, sans aucune autre considération…
Une femme pour exemple est en Belgique depuis 8 ans. Elle s’est mariée et était battue par son mari. Elle a passé un an dans un refuge de femmes battues. Son mari a demandé le divorce. Suite à ce divorce elle a perdu son droit de séjour et devrait être expulsée.
Aucune expulsion n’a de sens. Tous sont ici depuis des années, leur vie est ici, leurs amis sont ici, plus personnes ne les attendent dans leur pays d’origine et certains risquent leur vie à leur retour au pays.
Souvenons-nous du document top secret publié par le Guardian et révélant le sort des expulsés du Royaume-Uni et d’autres pays tels la Belgique, à leur arrivée à Kinshasa : http://bxl.indymedia.org/spip.php?article3432
Quatre prisonniers du centre fermé de la honte de Vottem se sont réappropriés leur liberté en s’évadant.
La nuit du 01/5 et 02/05 ils sont sortit de leur cellule par la fenêtre ,ont grimpé les grillages et ont disparu dans la nature.
« Tout c’est très bien passé comme prévu. »
La direction du centre a promis une fouille général ce 03/05/2015.
Les retours : leur vie est ici !
Beaucoup qui se font expulser vers un pays où ils ont transité et sont appelés «des Dublins » reviennent : ils ont leur vie, femme, enfants, liens de travail,liens de vie ici parfois depuis des années : ils continueront à vivre ici, dans la clandestinité.
D qui avait été expulsé par vol collectif vers la RDC en 2014 est revenu suite à une demande de regroupement familial. Il avait été expulsé malgré ses attaches familiales ici. Il est opposant politique et a été emprisonné à son arrivée à Kinshasa pendant plusieurs jours, puis a dû se cacher. Il a obtenu ses papiers suite à une demande de regroupement familial!
Les grévistes de la faim : Disparitions annoncées
Beaucoup d’échos de grève de la faim venant de codétenus dans tous les centres. Syriens,Pakistanais….Le gréviste est généralement mis « en isolation », les codétenus perdent le contact avec lui, puis il disparait, plus aucune trace de lui : expulsion,transfert. ????
Pas d’avis de recherche pour les« illégaux » !
Suicides ou tentatives de suicide : Déni total des souffrances psychiques car ‘illégal’
Les souffrances psychiques des exilés sont énormes. A côté des deux suicides connus et médiatisés grâce aux manifestations des divers collectifs des sans-papiers, d’autres tentatives sont fréquentes parmi cette population fragilisée et sont banalisées par les autorités.
Beaucoup de codétenus nous parlent aussi de personnes très perturbées et enfermées dans les centres, marchant dans les couloirs et parlant toutes seules. «C’est pas sa place ici madame, il faut le soigner ».
Aucune considération médicale des souffrances si vous êtes illégal !
Libération : Ordre de quitter le territoire assuré
Nous avons eu le plaisir d’apprendre la libération de plusieurs de nos contacts dans les centres fermés après plusieurs mois de détention:
Un Palestinien que l’Office ne savait où renvoyer : dégoûté il a très vite quitté la Belgique et continue son parcours migratoire.
Un homme qui avait une fille belge ici et qui a résisté à plusieurs tentatives d’expulsion, a été amené vu sa résistance dans l’aile sécurisée du centre fermé de Vottem : Il a été libéré et a rejoint sa famille avec en poche un OQT sans délai !
Un homme tunisien qui après 6 mois de détention a été libéré sans raison apparente sauf sa résistance: “ils ont chamboulé ma vie, j’ai perdu mon appartement, mon boulot…”
Par contre, pas d’Ordre de Quitter le Territoire pour un homme congolais et une jeune femme congolaise enceinte de 6 mois pour qui le CCE a rejeté la décision négative du CGRA, après 5 mois d’emprisonnement pour la femme. Ils devront reprendre toute la procédure de demande d’asile.
Mariages et cohabitations arrangés interdits aux « illégaux »
Beaucoup d’hommes ou de femmes sont enfermés car suspicion de demandes de mariage ou de cohabitations « de complaisance ». Ils doivent prouver qu’ils sont amoureux!
Parce qu’il est clair que depuis toujours les mariages se font sur base de l’amour ?
L’officier qui célèbre votre mariage vous demande-t-il si vous êtes vraiment amoureux ?
Il semble que les mariages arrangés soient interdits pour les sans-papiers !
Troubles à l’ordre public deux poids,deux mesures
Nous avons eu vent de plusieurs femmes/hommes qui sont mis dans un centre fermé en vue de leur expulsion suite à « trouble à l’ordre public » :
Par exemple :
Une femme était accusée de vol à l’étalage : un vigile a appelé les flics et l’Office a décidé de l’enfermer pour « trouble à l’ordre public » . Elle a été expulsée rapidement sans autre procès.
Un homme a voulu s’interposer lors d’une bagarre dans la rue: il a été interpellé et est depuis 4 mois en centre fermé en attendant son expulsion pour «trouble à l’ordre public » . Son avocat essaie de prouver qu’il n’était pour rien dans la bagarre.
Les « troubles à l’ordre public » ont droit à bien d’autres traitements si vous êtes illégal !
Expulsions : A n’importe quel prix !
Les expulsions vont bon train. Les« entrées » et « sorties » dans les centres sont quotidiennes : les nouvelles victimes à l’expulsion arrivent et prennent la place de celles qui ont été expulsées. Beaucoup « acceptent » leurs expulsions , suite à de fausses promesses de retour possible «dans les plus brefs délais» faites par les assistants sociaux ou à des chantages à la violence.
Un homme d’Amérique du Sud qui a été arrêté, étant en transit ici pour se rendre en Espagne a subi 5 tentatives d’expulsions (qu’il nous dit non violentes). Il avait tout simplement envie d’aller en Espagne et ne comprenait pas pourquoi on l’en empêcherait. Il a finalement «craqué» et a accepté son retour. Son état de santé se détériorait (il a maigri de 12 kg pendant sa détention) et il n’avait pas envie de « crever dans nos prisons belges »
Les « criminels » : la double peine
Le gouvernement est fier de nous annoncer qu’il nous débarrasse de ces méchants criminels enfermés dans nos prisons ! Très peu de possibilités de recours leur sont possibles. Ils sont amenés de la prison à l’aéroport pour tenter de les expulser. Beaucoup ont leur famille/femmes/ enfants ici.
Certains refusent l’expulsion et sont amenés en centre fermé, leur nouvelle prison. Ce délai leur permet de introduire des recours et de faire valoir leurs droits, d’autres se laissent expulser sous la pression et le chantage.A noter que des charters de criminels annoncés par Francken n’ont plus eu lieu à notre connaissance. Seraient ils tous expulsés? Valait la peine dans faire tout un fromage. ET Certains sont déjà revenus…….!
Témoignage 15 avril 2015 d’un Irakien audio ici lawyers
Je suis Mr Ibrahim. Je suis demandeur d’asile irakien. Je suis arrivé au centre 127 bis le 27 mars 2015.
Ils m’ont déporté en France, une décision belge, au commissariat, dans le cadre de la loi Dublin pour me renvoyer en France de toutes façons. Le 3 avril 2015, le Conseil de l’Aide juridique m’a assigné un avocat et mon assistante sociale m’a désigné cet avocat.
Il a accepté de défendre mon cas et mon assistante sociale lui a envoyé mes documents, et je suis insatisfait pour les raisons suivantes:
1/ le centre et l’avocat ont confirmé qu’il acceptait mon cas et que donc un avocat m’avait été assigné. Ils m’ont annoncé que j’avais un avocat après 8 jours au centre fermé, ce qui n’est pas normal.
2/ l’avocat a envoyé un appel au tribunal après 12 jours et ce n’était pas un appel urgent parce que le règlement ici au centre dit que si vous avez 10 jours, avant ces 10 jours l’avocat peut introduire un appel urgent, mais il ne l’a pas fait.
3/ la demande était très faible et ne mentionnait pas les raisons majeures de mon appel, elle n’incluait pas toute mon histoire.
4/ l’avocat n’a pas participé à l’examen de mon cas et il n’y a eu aucune solide communication entre lui et moi à propos de toute mon histoire. Il est simplement venu un jour, je l’ai à peine vu, il n’a même pas parlé de mon histoire ni rien, il a simplement consulté les documents qu’il avait reçus de mon assistante sociale et c’est tout.
5/ l’avocat a confirmé à mon assistante sociale qu’il avait envoyé un appel au tribunal le 7 avril 2015, ce qui était un jour avant mon premier vol le 8 avril, ce qui n’est évidemment pas normal. Et c’est ce qui se produit pour tout le monde ici dans ce centre fermé.
6/ l’avocat ne s’est pas manifesté au centre avant mon vol pour communiquer avec moi, il ne m’a même pas appelé pour me dire que ma demande avait été refusée, ou pour me conseiller de faire ceci ou cela. Il ne m’a rien dit. Avant, pendant tout ce temps j’ai essayé de le joindre, mais il n’était jamais là, c’était toujours la messagerie, j’ai laissé des messages, mais rien…
7/je suis extrêmement déçu de mon traitement en général.
8/ mes droits humains n’ont pas été respectés sur toute la ligne depuis le début de ma détention.
L’assistante sociale dit qu’elle ne fait que travailler ici, et qu’elle est simplement mon contact avec l’avocat; elle n’aide pas et n’essaie pas d’aider. Elle dit qu’elle ne peut rien faire. Elle ne fait que suivre les ordres et fait son travail. Elle ne se soucie jamais de toi, si tu veux la payer pour rester ici, ou si tu veux lui demander de l’aide, elle dit qu’elle ne fait que son travail et qu’elle ne peut pas t’aider.
la seule personne qui peut t’aider, c’est ton avocat, elle fait son travail et c’est tout. Voilà.
01/05/2015: Le vol du 28/04 a été annulé et reporté pour une raison inconnue. Une petite trentaine de Congolais Belges , dont une dizaine de femmes avaient été rassemblés au centre fermé 127bis la veille et une trentaine d’autres venant sans doute d’autres pays européens devaient les rejoindre. Ils ont tous été ramenés dans les divers centres suite à l’annulation du vol. D’après certaines informations un nouvelle expulsion collective serait prévue dans les jours qui suivent.
27/04/2015: L’expulsion collective serait annulée: à confirmer
Nous apprenons qu’une nouvelle expulsion collective est programmée ce 28/04 vers la RDC. Des Congolais-es résidant en Belgique ou dans d’autres pays européens seront escorté(e)s par des membres de la police fédérale à l’aéroport de Melsbroek et mis dans un charter militaire .
Il pourrait s’agir d’un vol organisé par la Belgique ou en collaboration avec d’autres pays européens , éventuellement coordonné par FRONTEX.
Nous appelons à prévenir nos ami(e)s congolais(es) qui pourraient être inscrit(e)s sur ces vols et qui pourraient dans les jours qui suivent se faire arrêter lors de contrôles dans des transports en commun, sur la voie publique, à leur domicile ou à l’Office des Étrangers.
La situation en RDC est catastrophique et beaucoup de ceux qui seront expulsés sont des opposants au régime même si le CGRA leur a refusé l’asile sur base de « manque de preuves » .
Témoignage d’un Congolais pour qui le CGRA a refusé sa demande d’asile
« À l’aéroport (ndlr de Kinshasa) je serai arrêté et directement… je ne suis pas un cas isolé! Je vous appelle aujourd’hui, je vous alerte pour vous dire que ma vie est en danger. Si aujourd’hui le CGRA ou le Conseil du contentieux persistent pour me faire retourner au pays, c’est ma mort assurée. Moi je suis sûr que les services de sécurité, comme ils consultent régulièrement nos sites, même s’ils n’ont pas les noms, même s’ils n’ont pas mon nom, ils ont les photos dans les aéroports et partout! Si je rentre dans ce pays c’est la mort ».
Le dernier vol collectif vers la RDC a eu lieu le 04/11/2014 emportant 19 « illégaux” qui vivaient en Belgique et trois de Roumanie et de Finlande.
Et souvenons-nous du document top secret publié par le Guardian et révélant le sort des expulsés du Royaume-Uni et d’autres pays tels la Belgique, à leur arrivée à Kinshasa : http://bxl.indymedia.org/spip.php?article3432
Chaque année, des milliers de personnes sont enfermées et expulsées par l’Office des Étrangers. Nous refusons toute politique de répression et nous nous insurgeons contre l’existence même de ces centres fermés.
Nous vous invitons à agir, à prévenir vos amis, à rester aux aguets et à soutenir les personnes enfermées et expulsées dans leur lutte, à réagir lors de possibles rafles.
NON aux expulsions NON aux centres fermés POUR un monde sans frontières
Update 20/04/2015: Nous avons aucunes nouvelles de Sabir, ce qui est des plus inquiétant. Des contacts sont pris avec des ONG présentes sur le terrain, mais sans succes!
Update 17/04/2015: Ce matin elle nous a téléphoné de l’aéroport d’Amsterdam: elle était accompagnée de 5 policiers qui la menaçaient de coups si elle parlait ou bougeait. Elle était paniquée. Puis plus de nouvelles.On espère en avoir demain à son arrivée. Communiqué de presse de la LDH ce matin ici: http://www.liguedh.be/espace-presse/les-communiques-de-presse
Sabir ne peut et ne veut pas partir: elle nous dit que si elle est renvoyée dans son pays elle sera ou mise en prison pendant 5 ans, ou tuée par sa famille. Elle demande de l’aide pour empêcher cette expulsion. Elle attend toujours le résultat de sa demande d’asile mais malgré tout ils vont l’expulser! Son histoire ici plus bas.
Rv à l’aéroport de Zaventem à 04h30 ce 17/04/2015 pour parler aux passagers du vol KLM vers Amsterdam. Des amis seront à Amsterdam pour parler au passgers du vol vers Abou
KLM belge
tel 070222466, 070225335,FAX 070222480KLM
Et à nos responsables de cet assassinat
– Monsieur M. F. Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers : Bur_Presse@dofi.fgov.be
T 02 793 80 31 (NL – EN) – 02 793 80 30 (FR), Fax 02 274 66 40 ,
Premier ministre Charles Michel
Tél: 02 501 02 11 Fax: 02 512 69 52 e-mail: info@premier.fed.be
Monsieur Jan Jambon Vice Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur Tél: 02 504 85 13
email: kabinet.jambon@ibz.fgov.be
ET à
Monsieur Theo Francken
Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, chargé de la Simplification administrative, adjoint
au Ministre de la Sécurité et de l’Intérieur.
Tél: 02 206 14 21 – theo.francken@n-va.be , kab.francken@ibz.fgov.be
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Madame Sabir Nosheen , Pakistanaise de Peshawar, a été emmenée de son centre fermé de Bruges où elle est emprisonnée depuis novembre 2014 ,ce 15/04/2015 à 17 heures et mise en isolement. On lui a annoncé un vol dans deux jours ! On lui a aussi annoncé qu’elle serait transférée au centre fermé Caricole le 16/04/2015 à 7 heures en vue de son expulsion le lendemain !
Ce sont ses copines dans le centre qui nous ont prévenu. Elles sont très choquées. Elles ont cru, vu la manière dont on est venu la prendre (« prend tes affaires,donne nous ton téléphone, tu t’en vas…. ») qu’elle allait être expulsée sur le champ.
Une demande d’asile est en cours . L’Office des Étrangers dit que la réponse du CGRA va « tomber » demain et qu’un vol est prévu après demain au cas où la réponse est négative. L’avocat compte faire un recours en cas de réponse négative, mais ces recours ne sont pas toujours suspensifs d’une expulsion.
Il semble que l’ambassade a refusé de délivrer pour cette dame un laissez passer.
L’Office peut être très déterminé et efficace et semble trouver un plaisir à expulser vers l’enfer et la lapidation, voir la mort.
Et notre dame risque très, très gros en retournant dans son pays: elle a fuit un mariage forcé contre l’avis de ses parents.
Soyons vigilant et attentif !!!!!!!!!!!!!!.
Si il y a tentative d’expulsion ce serait le vendredi 17/04 à 06h15 au matin vers Amsterdam, vol KL1720, puis KL 437 11h35 vers Abou Dabi!
Une pétition est sur internet et un communiqué de presse avait été publié le 07/04/2015 par Amnesty international suite à une première menace d’expulsion le 08/04/2015,exprimant leurs “grandes inquiétudes en ce qui concerne la situation de cette jeune pakistanaise.”
Ici la pétition avec l’histoire de madame Sabir Nosheen!
08/04/2015: Ils s’aiment et ils attendent un heureux événement. Ils ont décidé tout naturellement de se marier. La date est fixée au 17/04/2015. Ils sont convoqués à la commune pour une “interview” ce matin du 08/04/2015 à 9 heures.
Dans la rue près de l’hotel communal, une voiture banalisée s’approche d’eux, avec gyrophare. Quatre hommes en civil sortent et prennent le futur marié. Ils l’emmènent et disparaissent.
La femme, très choquée, va voir le bourgmestre :
Oui, le bourgestre admet qu’il a participé à cet «enlèvement», mais que c’était pour son bien et « pour éviter qu’elle fasse une bêtise ».
La dame a 39 ans, a déjà une gamine de 5 ans (qui a assisté à l’enlèvement de son second papa) et nous dit qu’elle est assez grande pour prendre ses décisions et que ces décisions lui appartiennent
Personne ne veut lui dire où ils ont emmené son futur mari. Son délit: pas de papiers!
Eh oui les identifications et les collaborations s’installent, les camps sont la et les avions sont prêts, tout cela “pour notre bien”
Monsieur A , enfermé depuis plusieurs mois dans plusieurs centres fermés a passé 15 jours dans l’aile sécurisée de Vottem.Il a finalement été libéré avec un “Ordre de Quitter le Territoire SANS DÉLAI”
Audio ici Tu es dans l’aile verte, l’aile sécurisée qu’ils appellent ça à Vottem, dans le centre fermé de Vottem “une prison dans la prison”.
C’est pire, pire madame parce que je connais la prison, dans une prison vous avez plusieurs avantages, vous pouvez faire une promenade avec les gens, vous êtes dans une chambre tout seul, tu ne sens pas vraiment que vous êtes surveillés 24h/24
Toutes les heures ils viennent allumer la lumière
Je vais te raconter comment c’est dans la cellule:
Ici dans la cellule, tout est blindé, même la télé est blindée.Il y a un miroir dans le coin, les gardiens peuvent regarder où tu es exactement par un petit guichet dans le coin.Tous les soirs et la nuit à chaque heure ils allument la lumière, toutes les heures ils viennent allumer la lumière depuis le premier jour. Ils disent « excuse-nous c’est notre travail, on doit vérifier à chaque heure si tu es dans ton lit ou pas en allumant la lumière.On doit surveiller. Psychologiquement, c’est fatigant, tu te réveilles à chaque heure, tu dors, tu te réveilles, tu dors, tu te réveilles…….
C’est juste vraiment pour t’embêter. Ta chambre semble normale mais tout est blindé,tu n’as de contact avec personne.Toutes les personnes sont enfermées avec des clés.Les gardiens se promènent avec les clés.Tu ne sens même pas l’air qui circule dans les cellules. Les fenêtres sont fermées avec des clés.Ils ouvrent juste un peu le soir.
Seul avec 3 gardiens.
Pour le reste, ils te demandent si tu veux sortir 1 h pour une promenade. Tu dis oui ou non. Mais pour sortir tout seul avec 3 gardiens qui te surveillent,ça va pas, tu te sens comme quelqu’un de dangereux, tout seul avec 3 gardiens.
Sinon ils viennent te donner à manger comme à tout le monde, avec un chariot : tu veux ça, ça, ça ; tu dis oui ou non.
L’échange c’est interdit ici
A 13h00, ils viennent te demander si tu veux acheter quelque chose.Si tu n’as pas l’argent, si tu as un ami qui veut t’envoyer quelque chose, ils te disent que c’est un échange et que c’est interdit. J’ai le règlement en face de moi, j’ai lu le règlement, il n’y a rien qui parle d’échange. Mais si tu demandes à un gardien, que tu lui dis :”voilà, je suis sans papier, je n’ai pas de famille ici, je n’ai pas de cigarettes, pas de filtres. Et y a quelqu’un dans une autre section ou même mon voisin à moi dans la section verte qui veut me donner quelques chose”, il te répond : ” Non monsieur l’échange c’est interdit ici”. Alors, si je suis ici enfermé, je ne peux pas bouger, je n’ai aucun contact, je n’ai pas d’argent, qu’est-ce je peux faire ??
Il me dit, si tu veux tu peux travailler: c’est quoi ce travail?: “Tu sors pour nettoyer les couloirs et on te donne 1 euro”.
ça veut dire: Je vais travailler une semaine pour m’acheter un paquet de cigarettes avec des filtres! Si j’ai besoin de fumer maintenant un voisin à moi peut me donner par la fenêtre, je pourrais lui échanger, même en prison, ce n’est pas interdit, madame. Non, ils refusent.Ca veut dire que rien que par ce geste, on vous fait sentir que vous êtes très, très dangereux.
C’est pire qu’une prison de st Gilles ou Forest à BXL. L’échange n’est pas interdit là. Si quelqu’un t’envoie quelque chose, les gardiens contrôlent et te donnent.Ici dans le centre illégal, ici l’échange c’est interdit:Pourquoi: pour te faire sentir
Ils me disent « on est au courant que vous avez de la famille dehors»:. Oui mais ils n’ont pas d’argent ! Alors tu peux travailler pour 1 euro !
Ce type on va l’emmerder, l’énerver
Ils jouent sur le moral, t’énervent pour que tu fasses quelque chose de grave.
Ils utilisent les gens pour qui ils essaient depuis longtemps d’avoir le ticket d’avion et pour qui’ils n’y arrivent pas par l’ambassadeur :
Alors, Ils essaient, ils se disent ce type on va l’emmerder, l’énerver pour qu’il signe les papiers ; jusqu’à ce qu’il dise :”voilà je veux retourner…”
Cette cellule est la pire, pire qu’une prison, sans cigarettes sans rien du tout…Tu demandes n’importe quel service, c’est non.
Comme des petits enfants..
Parfois ils te disent que tu peux aller une heure dans les bureaux où il y a une playstation et un babyfoot. Mais tu vas jouer avec qui ? Pendant une heure tu te retrouves handicapé, avec une femme avec un jeans bien serré et un tshirt bien serré en face de toi, et toi tu vas jouer à la playstation ou au babyfoot tout seul ? Comme les petits enfants…Moralement tu sens qu’ils te prennent pour un gamin.
Moi; à la vérité, depuis que je suis ici je ne suis pas sorti, pas de promenade, rien du tout, je veux pas sortir. Parce que ça me fait mal encore plus, quand je sors, je vois les gens qui passent et tout,ça fait mal, je me sens parfois inutile.
Des fois ils te donnent un briquet dans ta cellule, ils te donnent un briquet dans les mains, et ça c’est un problème.
Dans les sections où il y a 50 personnes,il y a un seul briquet qui est en dessous des caméras, ça veut dire que le briquet est surveillé par les gardiens. Aucune personne peut partir dans sa chambre avec un briquet.Et ici dans ta chambre il y a un briquet spécial pour toi, pourquoi? eh bien, ils t’ont énervé, énervé, tu as un briquet dans ta chambre, tu vas cramer un matelas !Voilà, on est dangereux…
Il y a combien de gens dans l’aile verte ?
Normalement il y en a 8.
Un est là depuis 7 mois.Il y en a un autre depuis 3 semaines, un autre 1 mois et demi.Mais j’ai remarqué qu’il y a 3 Tunisiens ici. Ils demandent des laissez-passer pour des Tunisiens et ça prend 4 mois, 5 mois. C’est pour ça qu’ils les mettent ici, pour les embêter. (pour qu’ils finissent par accepter un “retour volontaire”)..
Ce que j’ai compris : ils veulent qu’un jour quelqu’un fait une grande catastrophe ici pour marquer dans son dossier qu’il est dangereux
J’ai passé 12 jours ici et j’en ai marre, je commence à faire des cauchemars, je commence même à m’énerver avec des gardiens qui sont gentils avec moi …Je suis obligé la nuit de parler avec moi: La nuit à 2 heures du matin,” je suis encore ici, la fenêtre est fermée, j’ai envie d’une cigarette”
Pour les gens, c’est vraiment…pfffff…
Ce que j’ai compris : ils jouent sur le moral pour qu’un jour quelqu’un fasse une grande catastrophe ici pour marquer dans son dossier qu’il est dangereux
07/04/2015: Beaucoup d’appels des centres fermés : beaucoup sont mis au cachot parfois durant plusieurs jours, d’autres sont transférés d’un centre à l’autre. Les intimidations, menaces sont constantes. La solution de beaucoup est de se faire tout petit, de ne rien dire, d’attendre avec la peur au ventre.Ils affichent complets dans tous les centres.
Une manifestation de plusieurs centaines de personnes est en cours à Bruxelles en mémoire aux 2 migrants tués par ces politiques migratoires assassines.
04/04/2015 Update:
Merksplas: plusieurs personnes mis au cachot ont été transférés dans d’autres centres. Deux sont toujours au cachot à Merksplas.
127bis: Ils ont arrêté la grève de la faim vu le long week end de Pâques. Beaucoup “d’incidents et de tension” dans le centre. Ce samedi une rumeur disait que des journalistes et des soutiens viendraient leur parler lors de leur promenade de 13h à 15 heures: ils ont attendus mais n’ont rien vu. La direction cherche par interrogatoire les “meneurs”.
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03/04/2015
Après le décès par pendaison dans le centre fermé de Merksplas et le décès, annoncé ce jour par le parquet, par immolation d’un Guinéen à Fedasil, après une tentative de grève de la faim à Merksplas réprimée dans l’oeuf par la mise au cachot d’une dizaine de “troubles fête”, tous les détenus du centre fermé 127bis à Steenokkerzeel ont entamé une grève de la faim ce jour 03/04/2015.
Ils réclament la LIBERTE. Ils répètent qu’ on n’enferme pas sans procès et juste pour un bout de papier. Ils dénoncent le racisme dans le centre. Ils tiennent à dénoncer l’enfermement de certains co-détenus qui sont très malades et qui devraient être hospitalisés!
Des prisonniers parlent de se suicider à leur tour, la colère est grande. Certains se plaignent de ne pas avoir accès à un avocat, que les assistants sociaux retardent les procédures et les laissent exprès sans moyen de défense, afin qu’ils ne puissent pas éviter l’expulsion.Différents collectifs de sans papiers sont en alerte et organisent des manifestations à Bruxelles contre ces politiques migratoites assassines.
L’Etat belge veut chasser les criminels? Qu’il commence par se chasser lui-même! (et qu’il foute la paix au reste du monde ensuite)
UN SUICIDE AU CENTRE FERME DE MERKSPLAS
Un Marocain enfermé depuis 2 mois au centre fermé de Merksplas à été retrouvé mort ce matin par ses codétenus du bloc 4. Il s’est pendu.
Il ne s’alimentait déja plus depuis une semaine et n’allait pas bien du tout.
La direction du centre fermé à tenté de calmer le jeu, voire d’étouffer l’affaire. La personne avait laissé une lettre que la direction refuse de montrer aux détenus.
Les détenus sont furieux de cette censure et accusent le centre de n’être pas intervenu alors qu’ils savaient parfaitement que cette personne allait très mal et ne mangeait plus.
Ils refusent de s’alimenter ce jour 02/04/2015 et demandent des contacts avec l’extérieur, surtout avec des journalistes.
« Nous sommes traités comme des chiens »
« Personne ne s’inquiète pour nous »
« Il avait raison. Y a pas de solution, moi aussi je veux mourir ! ”
Depuis 13h, les prisonniers de Merksplas ne répondent plus au téléphone…à suivre…
UNE IMMOLATION DEVANT L’OFFICE DES ETRANGERS –
Ce matin également au siège de Fedasil à l’Office des étrangers un homme s’est immolé.
Ce Guinéen de 25 ans avait déposé sa demande en 2008.
Il s’est rendu vers 11h là-bas. Il est allé aux toilettes, s’est aspergé d’essence et est sorti en feu.
Pour l’instant il est encore en vie mais dans un état critique, ses jours sont en danger.
Il y a un an déja, un mort avait été retrouvé à Bruges dans des circonstances louches. Quand aux immolations, cela doit faire au moins la troisième tentative depuis un an.
Voilà a quel point le monde est pourri et tordu.
Voilà comment la bureaucratie a le pouvoir de vie et de mort sur les gens. Voilà comment la Belgique (et tous ses confrères de l’UE) prend à la gorge une bonne centaine de milliers de personnes. Elle les prend à la gorge, les saigne à blanc pour obtenir le moindre euro (215 euros à déposer par demande de régularisation), les presse comme du bétail pour une productivité à meilleur coût (qui croit encore que l’état ne bénéficie pas du travail au noir???), les presse comme des citrons, essore leur tête sur le presse agrume en leur injectant une peur bien profonde et permanente. Quand jour après jour, année après année, chaque seconde qui passe est une crainte de se voir contrôlé, arrêté, enfermé, expulsé, torturé, tué…. Quand chaque seconde raconte tout cela, comment ne pas péter un câble? Et toute cette torture psychologique, toute cette misère, toutes ces pressions que les gens subissent, c’est dans l’attente d’un bout de papier.
Voilà à quel point le monde est pourri et tordu: c’est un simple tampon sur une feuille (accompagné de tout l’appareil représsif qui constitue l’encre de ce tampon) qui va accorder ou non le droit de respirer plutôt que de suffoquer, le droit de vivre plutôt que de survivre.
Et quand on veut prendre une bouffée d’air de soi-même, comme les deux personnes de Vottem qui ont tenté de s’évader cette nuit, alors c’est direction le cachot.
Comment pourrait-on s’étonner que les gens ne craquent pas au milieu de tout ça?
Le temps n’est plus à l’étonnement, il est à la colère.
Beaucoup, beaucoup d’appels de Steenokkerzeel, Bruges, Vottem
Beaucoup , beaucoup d’histoires différentes, parfois affreuses.
Beaucoup de haine, beaucoup de pleurs et de petites ou grandes révoltes réprimées dans l’oeuf.
Beaucoup d’intimidations, de répressions : Végétarien, connaissent pas. Tu ouvres ta gueule : cachot. Tu essaies de parler avec tes codétenus: cachot. Tu te disputes : cachot !
Rien que des détentions incompréhensibles, chacun ayant SA raison d’être ici, de rester ici, chacun voulant «vivre ».
Certains sont enfermé(e)s depuis des semaines, voire plusieurs mois.
Mariage “blancs”, Enfants “illégaux”, Travail “au noir”, ” criminels”, Asiles “de fous” : toutes les raisons sont bonnes pour enfermer, réprimer, casser.
Toute libération devant un tribunal est niée, l’Office faisant systématiquement appel de toute décision d’un tribunal afin de pouvoir te garder au chaud dans le centre fermé en attendant…! C’est bon pour les chiffres, c’est bon pour l’électeur.
Si pour certains un laissez-passer est impossible à obtenir, on te garde en attendant…..
Un Palestinien est enfermé depuis plus de 4 mois : ils ne savent pas vers où le renvoyer et ils le gardent en attendant……
Un Rwandais venait voir ses enfants. Il ne demande pas l’asile, il voulait régler la situation de ses enfants qui sont illégaux ici et repartir. Il est enfermé au Caricole depuis bientôt 3 mois en attendant…….(quoi?)
Plusieurs sont enfermés dans l’aile sécurisée à Vottem parce qu’ils sont malades ou trop « turbulents » ou parce qu’ils expriment leur révolte contre ces détentions. Ils sont donc un “danger pour la vie du centre” et sont “isolés”. L’un d’entre eux est en isolement complet depuis plus de 7 mois, une véritable torture!
Une femme est à Bruges depuis plus de 4 mois sans raison précise.
Une femme Congolaise, enceinte de 6 mois est enfermée depuis bientôt 5 mois ! Quelle grossesse ! Elle va appeler son petit garçon « Caricole » !
Une autre femme marocaine dans la meme situation: Décidément ils en veulent au plus vulnérable Témoignage via la CRER lire ici
Beaucoup de femmes marocaines. L’une d’elle a une carte de résidence en Espagne depuis 2008! L’assistante sociale lui dit qu’elle va retourner au Maroc et qu’il n’y a pas à en discuter !
Expulsions quotidiennes, dont certaines forcées vers un pays où tu as intérêt à disparaître : un opposant politique a ainsi été expulsé vers la Côte d’Ivoire : il se cache avec sa femme, a tout perdu ici ET dans son pays. Il n’a plus d’avenir, pense à revenir en Europe ! Sa situation ici
Et nouvelles toujours agréables à apprendre : les “Dublins”, des hommes, femmes qui ont été renvoyé-e-s vers le pays Schengen où ils ont mis les pieds pour arriver ici, reviennent très vite vers nous ! Rencontres très agréables !
Tout ça pour dire que nous sommes débordés, qu’on a besoin d’aide !
Solidarité pour les appels, transcriptions, etc… :
Envoyez-nous un mail si vous êtes prêt-e-s à nous donner un coup de main.
Et puis la solidarité en argent :
Un des problèmes auxquels nous sommes confrontés sont les demandes des détenu-e-s de leur envoyer des recharges de téléphone .
Vous pouvez soutenir ces détenu-e-s en achetant chez votre épicier, votre nightshop ou votre libraire une ou des recharges de 5 euros de l’opérateur Lycamobil. Vous nous envoyez le code pin inscrit sur cette recharge sur notre adresse mail gettingthevoiceout(a)riseup.net. Nous nous chargeons d’envoyer ce code aux prisonnier-ère-s qui ont besoin de recharge, leur permettant ainsi de garder un contact avec nous et avec l’extérieur.
Vous pouvez aussi verser ou encore mieux faire un ordre permanent de 2, 5, 10, 20 euros ou plus (!) sur le compte : Collectif Contre Les Expulsions
Banque Triodos BE585230 8016 1279
Faite passer ce message à vos amis à vos connaissances à toutes les personnes qui peuvent se sentir concerné-es!
MERCI et encore une fois : NON A L’ENFERMEMENT!!!!!!!!!!!
Après une longue marche énergique, le 22/03/2015 qui rassemblait quelques centaines de personnes, après des discours et des témoignages poignants, on prend la route vers la grille du centre qui permet de passer les messages de solidarité aux prisonniers et où certains ont l’habitude d’exprimer leur rage contre ces enfermements.
Mais non :
Une rangée de tambours avait été placée devant la grille. Ces tambours ont fait un bruit infernal tout au long de ce rassemblement, empêchant tout cri, tout slogan et toute approche de la grille. Et nous, cons comme on peut l’être face à des imprévus inimaginables, nous n’avons rien dit, rien fait!
Petite vidéo d’ambiance: https://www.facebook.com/video.php?v=349794655220584
Ces tambours étaient-ils effectivement une censure masquée, placés à un endroit stratégique? Ou un mauvais calcul de la part de personnes qui, voulant bien faire, n’ont pas compris qu’il y avait des prisonniers derrière ces grilles, et que les gens étaient venus exprimer leur colère avec les détenus, et non pas écouter les tambours masquer tous les messages que chacun avait à passer?
Les groupes de musique (comme la samba) en manifestation sont souvent d’une très grande aide: pour l’ambiance, la motivation, faire diversion… et ceci parce que les groupes sont attentifs à l’entourage et intensifient et nourrissent les différentes actions et réactions. Un principe que n’a vraisemblablement pas integré le groupe de tambour fixe qui a voulu faire son show jusqu’a ce que le dernier manifestant ait quitté les lieux, ne laissant aucune place à la colère, aux tentatives d’échanges avec les prisonniers, ni même entre les manifestants. Lorsqu’il s’agissait d’écouter les discours et témoignages prévus par les organisateurs, la samba a été sommée de s’arrêter. Au contraire, au moment où cette manifestation pouvait prendre un autre sens, où il était possible de rentrer en contact avec les détenus, d’échanger de la solidarité et de la rage, un groupe de braves citoyens bateleurs s’est interposé pour jouer un rôle habituellement laissé aux sbires!
Petit à petit les gens sont partis, certains sans doute bien contents que tout se soit passé « sans heurts », d’autres très frustrés de ne pas avoir pu s’exprimer. Les autopompes et tuti quanti quittent les lieux, heureux d’être libérés aussi rapidement, ayant pu compter sur des intermittents du spectacle et de l’ordre très efficaces.
De l’intérieur des SMS et des appels de détresse continuaient à fuser .
SMS reçu : Merci à vous tous, mais ici aucun détenu peut faire quelque chose car les agents ont menacé de cachot celui qui s’exprime.
A l’intérieur la répression et les menaces, à l’extérieur la censure.
La grille que les percussionnistes nous ont empeché d’atteindre avait déjà à plusieurs reprises été maltraitée, voire cassée suite aux coups mortels de manifestants bruyants. Cette grille restera le symbole des manifestations malgré les censures et les sabordages!
LA LUTTE CONTINUE, DÉTRUISONS LES CENTRES FERMÉS, VIVE LA LIBERTE
Actuellement, des centaines de personnes sont en grève de la faim dans plus de la moitié des centres de détention au Royaume-Uni. C’est le plus grand soulèvement contre le système de détention raciste de Grande-Bretagne depuis une décennie.
Les détenus réclament la LIBERTÉ et la JUSTICE.
Des manifestations de solidarité ont lieu quotidiennement autour de ces centres.
Pour mettre la pression internationale sur le gouvernement britannique, nous avons besoin de votre solidarité : Manifestation devant les ambassades britanniques, hauts-commissariats et consulats dans vos pays, Actions diverses PARTOUT!
Rassemblement à Liège, Espace Tivoli (Place Saint-Lambert) dès 14H
Les mesures annoncées par Théo Franken, Secrétaire d’Etat à l’asile et à l’immigration, et le gouvernement actuel stigmatisent à nouveau l’étranger. Le discours est clair : les demandeurs d’asile et de titre de séjour sont des fraudeurs, il faut les pénaliser et les décourager. Au programme : chasse aux cohabitations et mariages dits de complaisance, création de 100 places supplémentaires en centres fermés, prévision de 1000 rapatriements forcés de plus par an avec un vol collectif chaque mois, limitation du nombre de demandes d’asile qui peuvent être déposées…
Et surtout, création de pavillons au centre 127 bis pour incarcérer à nouveau les familles avec enfants, ce qui n’existait plus depuis 2009, et ce alors que la Belgique a été condamnée à trois reprises concernant la détention de mineurs par la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
Les centres fermés restent des prisons qui cachent leur nom; ils exercent une violence quotidienne à l’égard des personnes qui y sont détenues. En effet, la détention a pour but de casser la résistance à l’expulsion. Cette violence atteint son paroxysme au moment de l’expulsion lorsque la personne est emmenée à l’avion: menottes, corps sanglé, entravé, coups, insultes… Des plaintes ont été déposées.
Depuis juillet 2014 a été ouverte à Vottem, suite à une décision du précédent gouvernement, une aile “spéciale” pour les détenus considérés comme “ingérables” : ceux qui se rebellent, certains qui sortent de prison à qui on inflige une double peine, de grands malades qui devraient être soignés dans une institution adéquate… Cette section permet de maintenir en isolement des personnes pendant des semaines, sans aucune réglementation, c’est un cachot à grande échelle déguisé, la “prison dans la prison” !
Plus que jamais, nous rappelons nos revendications et soutenons les sans papiers qui ont repris leur combat pour la dignité !
Suppression des centres fermés pour étrangers Arrêt immédiat des expulsions Pour une politique d’asile et d’immigration qui respecte les Droits Humains Pour une régularisation des sans papiers
Avertissements : Le public cible de Francken pour ces prochaines semaines sera les Nord-Africains, plus précisément les Marocains.
Monsieur Francken, ministre anti migration qui va visiter bientôt ses homologues au Maroc va tenir ses promesses et va nous préparer l’expulsion de nos Marocains à grand bruit médiatique!
Après les « criminels »,les Albanais, les Kosovars, voici venu le tour des Marocains. D’après Eurostat, 2.970 Marocains étaient en séjour illégal sur le territoire belge en 2013.
Sa stratégie : choisir une population précise, les enfermer, faire un petit voyage vers le pays d’origine pour rencontrer ses homologues, annoncer à grand bruit un charter d’expulsion, en mettre une dizaine dans un avion, spécifiant bien que ce sont principalement des criminels !
Pour aller plus vite et s’attaquer à un plus grand nombre encore il a adressé une lettre au Commissaire général aux réfugiés et aux apatrides Dirk Van Den Bulck dans laquelle il demande d’allonger la liste des pays d’origine “sûrs“. Les dossiers des demandeurs d’asile originaires d’Arménie, Georgie, Moldavie, Sénégal, Cameroun et Tunisie devraient donc désormais être traités endéans les 15 jours.
Et si son désir est de vider notre pays de tous ces étrangers , c’est raté ! Il faudrait des dizaines, voire des centaines de charters pour cela, et d’autres « étrangers » arrivent et arriveront encore!
Tout ce bruit semble relever d’une stratégie pour gagner en popularité auprès de son électorat et affirmer le radicalisme pur et dur de la NVA. C’est une manière insupportable d’attiser la haine en désignant ces étrangers ! C’est de la manipulation de l’opinion.
Il semble que d’après des bruits de couloirs dans les instances, on n’apprécie pas trop ces décisions unilatérales de Monsieur Francken ! Mais personne ne dit mot !
La lutte continue dans la rue et dans les centres fermés !
D’autres nouvelles
Les arrestations des Marocains semblent se passer plutôt sur la voie publique, parfois par des civils, parfois par la police fédérale !
Caricole :
Beaucoup d’allées et venues, beaucoup d’arrestations à l’aéroport parfois des plus aberrantes .Quelques exemples:
-une femme de 84 ans,
-une autre femme enceinte de plus de huit mois,
-un couple en visite pour voir les parents qui vivent depuis 30 ans en Belgique: refusé et rapatrié car pas de réservation d’hôtel!
Certains sont là depuis des mois et on se demande pourquoi ?
-Un homme en transit à l’aéroport a été arrêté avec des papiers de résidence espagnole en règle et est enfermé depuis 1 mois, sans savoir ce qu’on lui prépare !
-Une femme enceinte de presque 6 mois est enfermée depuis 4 mois. Elle a déjà subi deux tentatives d’expulsion, et est à nouveau en demande d’asile vu que le CCE a rejeté la décision négative du CGRA de sa demande d’asile précédente.
-Un homme camerounais, depuis 5 ans en Belgique, a été expulsé avec violence vers l’Espagne étant catégorisé dans les fameux « Dublin ». Arrivé en Espagne, il reçoit un document attestant qu’il n’est pas “Dublin” et que l’Espagne ne peut pas recevoir sa demande d’asile ! Il doit quitter le territoire espagnol !
127bis :
Beaucoup de monde, principalement des Nord-Africains.
Un homme a été libéré après 5 mois de résidence au 127 bis. La Chambre du Conseil a ordonné sa libération au vu d’un LP qui serait un faux, magouillé par l’office des Étrangers ! L’office n’a pour une fois pas fait appel à la décision de libération ! Bizarre ! Faux et usage de faux cela s’appelle !
Et les mystères des politiques migratoires :
Un vol collectif a eu lieu le 26 février, nous dit Francken, avec 8 Kosovars. D’autres informations nous étaient parvenues comme quoi quelques dizaines d’Albanais ont été amenés au 127bis et mis dans un bus allant à l’aéroport le même jour ! Vu le peu d’information sur ce deuxième vol il pourrait s’agir d’un vol collectif Frontex; Frontex qui a l’habitude d’être très discret et qui manque surtout de transparence.
Pendant 2 semaines, deux ailes du centre 127bis sont restées vides sans raisons apparentes, pas de travaux, pas d’aménagements !
Il n’y a plus de femmes dans le centre 127bis. On ne sait pas ce qui se cache derrière cette décision ?
Actuellement elles sont au centre fermé de Bruges et au Caricole.
Et comment cela se fait-il que l’on perde la trace d’une personne jusqu’au jour où l’on apprend qu’elle a été expulsée?
Et petite histoire belge
Monsieur Larbaoui, de nationalité française et expulsé en Algérie après avoir passé 15 ans dans les prisons belges et 5 mois au centre fermé de Vottem s’est présenté au consulat de Belgique à Alger : le consul lui annonce “IL N’Y A PAS DE TRACE DE VOTRE PASSAGE EN BELGIQUE “
Ils étaient une bonne centaine à marcher 14 km vers le centre fermé pour protester contre l’enfermement de certains des leurs dans les centres fermés.
L’appel avait été soutenu par le MRAX et le Front des migrants.
Arrivés sur place, le cordon de flics habituel, renforcé par des robocofs vu la pression des manifestants et leur volonté ferme de s’approcher de l’entrée du centre. Interdiction d’aller plus loin que la première aile du centre. Intimidation par la police en nombre et leurs chiens.
A l’intérieur, des détenus avaient préparé des calicots et ont essayé de communiquer. A l’intérieur du centre les gardiens ont tout fait pour éviter la communication entre les manifestants et les détenus.
Beaucoup de sans-papiers étaient très émus, des hommes et des femmes pleuraient.
Après deux heures de cris et de chants, ils ont refait les 14 km retour vers la ville !
Nous étions assez étonnés du peu de soutien , sauf les « habituels », présents lors de cette aventure bien courageuse de la part des sans-papiers !
DESTRUCTIONS DES CENTRES FERMÉS !!!!!
Stop aux répressions de tous et de toutes!
SOLIDARITÉ ?! Cela nous concerne aussi !
Pour rappel : manifestation annuelle au centre fermé de Vottem à Liège ce 22 mars 2015
Grande manifestation dans le centre de détention pour immigrés à Harmondsworth
8 mars 2015, 19:25
Plus de 200 détenus du centre d’Harmondsworth se préparent à entamer une grève de la faim dès 8 heures demain matin, après une manifestation bruyante dans le centre aujourd’hui.
Ils ont manifesté pour mettre un terme à:
– leur privation de liberté et de droits humains
– l’utilisation de la procédure accélérée pour les détenus
– la partialité et l’incompétence du Home Office dans la gestion des dossiers
– aux déportations illégales sous la contrainte
– aux conditions stressantes et dégradantes qu’ils décrivent comme de la “torture mentale” et qui en conduisent beaucoup à s’automutiler
– aux cellules surpeuplées comparables à “des cages d’animaux”
– au refus de renvoyer ceux qui veulent rentrer dans leur pays d’origine
Des manifestations semblables ont été organisées cette semaine par des femmes du centre de détention pour immigrés de Yarl’s Wood. Ce mouvement de résistance fait suite à la diffusion par Channel 4 cette semaine de séquences de film en caméra cachée tournées dans les centres de Yarl’s Wood et Harmondsworth, et d’un rapport d’enquête parlementaire sur la détention.
Un manifestant a déclaré à propos du traitement du personnel de Harmondsworth: “C’est comme si nous étions des animaux. Ils ne nous donnent ni assistance ni nourriture. Si quelqu’un de l’extérieur venait ici et voyait les conditions, il nous libérerait.” Un autre manifestant a ajouté que la détention les “torture mentalement”.
Les manifestants disent que le personnel les menace d’emprisonnement s’ils n’arrêtent pas de protester.
“C’est un signal clair que la seule bonne manière de venir séjourner dans notre pays c’est la (voie) légale”, a souligné M. Francken dans un communiqué !
Une femme de 84 ans a été arrêtée le soir du 1 mars 2015, à l’aéroport de Bruxelles. Elle venait du Monténégro pour voir une dernière fois ses enfants et petits-enfants qui vivent, et pour certains sont nés, en Belgique ! Elle n’était jamais sortie de son pays.
Elle a été longuement interrogée par les policiers de l’aéroport, qui l’ont suspectée d’être une « terroriste », et l’ont accusée d’immigration illégale. En fait, elle n’avait pas de ticket de retour car la famille attendait de trouver un billet last minute pour son retour prévu dans un mois ! Ce serait en partie pour cela que nos autorités parlent d’ « immigration illégale » et de « terrorisme ». Elle a été amenée au centre fermé le Caricole !
A l’aéroport, quotidiennement, des dizaines de personnes se font arrêter et enfermer pour suspicion d’ « immigration illégale ». Certaines sont uniquement en transit à l’aéroport de Bruxelles, d’autres ont un visa « suspect », d’autres un passeport « suspect », d’autres une tête “suspecte”, d’autres pas encore de ticket retour, d’autres enfin font une demande d’asile. Ils sont interrogés par des policiers de l’aéroport, parfois sans traducteur, et sont arrêtés sur base d’une appréciation pour le moins subjective et amenés, menottés, en centre fermé dans le but d’organiser pour eux un rapatriement rapide !
Après 24 heures, cette dame a été libérée, suite à des pressions importantes sur les politiques, des annonces aux médias et l’avis du médecin du centre Caricole !
-Comment ca va?
-Ca ne va pas -Tu es où là?
-Je suis à Madrid. Les policiers m’ont tué, ils m’ont tapé bien! Ils étaient 10 policiers sur moi, 10!
C’étaient 3 policiers qui m’ont amené ici à Madrid, 3 policiers.
10 policiers m’ont amené à l’avion, 10! Ils m’ont bien frappé avant, ils m’ont attaché les deux pieds, attaché les deux mains, attaché dans l’avion. Il n’y a personne qui s’est revolté, personne! J’ai crié, j’ai crié et y a personne! Et quand je criais, ils baissaient ma tête jusqu’à me faire mal au dos, c’est comme si mon dos allait casser. J’ai jamais vu ça. Les policiers de l’Espagne…c’est les policiers espagnols qui m’ont porté. Ils m’ont donné un papier, dans 15 jours je dois quitter le territoire espagnol.
Témoignage de Monsieur A lors de sa deuxième tentative d’expulsion:
Empêchons une deuxième tentative d’expulsion (sous escorte!) vers la Côte d’Ivoire ce 27/02/2015!!
Achille Gnapi est un opposant politique ivoirien actif contre le régime actuel. Il a dû fuir ce pays avec toute sa famille; leurs vies étant menacées. Certains sont au Ghana, sous protection subsidiaire, un autre est demandeur d’asile en Chine.
Achille est arrivé fin 2006 en Belgique pour demander l’asile. A l’issue de sa 4ème demande qui avait fait l’objet d’un refus de reconnaissance de la qualité de réfugié, un recours a été introduit devant le Conseil du Contentieux des Etrangers (CCE). Ce recours a été examiné le 29 janvier 2015 par le CCE, malgré le fait que ni l’avocat, ni Mr Gnapi n’aient été avisés à temps de cette audience.
Ce même jour, il a reçu un ordre de départ vers la Côte d’Ivoire, alors que la réponse du CCE n’était toujours pas rendue, retour programmé pour ce samedi 31 janvier à 14H. Mr Gnapi a refusé cette tentative d’expulsion.
La situation des prisonniers politiques dits “pro-Gbagbo” en Côte d’Ivoire est des plus difficile et a fait l’objet de très nombreux rapports d’ONG comme HRW, AMNESTY INTERNATIONAL et même du rapporteur spécial des droits de l’Homme de l’ONU, lesquels concluent tous à des traitements inhumains et dégradants, et à une justice des “vainqueurs” qui ne visent qu’un seul camp.
Un retour de Mr Gnapi, en tant que débouté de l’asile risque de l’exposer à un préjudice grave, difficilement réparable.
Rapport d’Amnesty rédigé en 2013, intitulé « la loi des vainqueurs » et qui dénonce la répression que subissent les opposant politiques, (ou toute personne jugée pouvant en être une) :
Une deuxième tentative de rapatriement en Côte d’Ivoire est prévue ce vendredi 27 février. Départ de Zaventem à 11h35.
Tout son entourage et toutes ses relations refusent qu’Achille soit expulsé, témoignant tous des dangers évidents auxquels il sera exposé en Côte d’Ivoire. Rendez-vous ce vendredi 27 février à l’aéroport à 9h30 pour prévenir les passagers de la possible présence d’Achille avec son escorte à l’arrière de l’avion.
Vol SN255 vers Abidjan à 11h35
Campagne de fax et de mail aux collabos et responsables de ces expulsions :
Et aux responsables de ces décisions :
– Monsieur M. F. Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers : Bur_Presse@dofi.fgov.be
T 02 793 80 31 (NL – EN) – 02 793 80 30 (FR), Fax 02 274 66 40 ,
Premier ministre Charles Michel
Tél: 02 501 02 11 Fax: 02 512 69 52 e-mail: info@premier.fed.be
Monsieur Jan Jambon Vice Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur Tél: 02 504 85 13
email: secretariaat.kabinet@ibz.fgov.be
ET à
Monsieur Theo Francken
Secrétaire d’Etat à l’Asile et
la Migration, chargé de la Simplification administrative, adjoint
au Ministre de la Sécurité et de l’Intérieur.
Tél: 02 206 14 21 – theo.francken@n-va.be
Update 24/02/2015: Beaucoup d’arrivants Albanais au 127 bis aujourd’hui. On ne sait pas très bien d’ou ils viennent? A noter que la majorité des “résidents” des CRA de Coquelle et de Lesquin (centre fermé en France) sont des Albanais arrêtés à Calais et environ . Déportation conjointe???Frontex???
Update 23/02/2015 : 42 Albanais sont inscrits pour le vol du 26/02, mais pour le moment pas d’Albanais au 127bis. Ils devraient arrivés dans les jours suivants . Y a quelques Albanais dans d’autres centre fermé. La question reste: vol FRONTEX?
Et attention: nouvelles arrestations possible pour ce vol!
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ET DE QUATRE !
Après l’expulsion collective du 17/12/2014 de 38 Albanais(es), du vol Frontex expulsant 50 Albanais-e-s d’Europe dont 8 de Belgique le 29/01/2015, du vol collectif expulsant 8 Albanais de notre pays ce 30/01/2015, on apprend qu’une nouvelle déportation collective est prévue ce jeudi 26/02/2015. lire ici
il semble très clair que ces expulsions collectives ne sont que de la poudre aux yeux, d’autres candidat-e-s sont sur la route pour rejoindre leurs amis ou familles en Europe et pour chercher une vie meilleure. 10 de parti-e-s, 100 de retrouvé-e-s !
A noter que le centre 127 bis à Steenokkerzeel a été vidé d’une grande partie de ses occupant-e-s il y a une semaine pendant le WE de la marche Bruxelles/Anvers et que beaucoup de places sont encore “disponibles”!
Monsieur A est Camerounais. Il est depuis 5 ans en Belgique. Il est gravement malade et a subi deux importantes opérations à la gorge. Il a encore du mal à parler. L’ office veut le renvoyer en Espagne. (Dublin).http://regularisation.canalblog.com/archives/2015/02/08/31490223.html
Il a subi une deuxième tentative d’expulsion ce 9 février 2015. Il a à nouveau refusé cette expulsion et a été battu par la police à l’aéroport.
Voici la transcription de l’interview de Monsieur A de ce 12/02/2015.
Maintenant, comment ça se passe au centre Caricole avec le médecin?
Quand je suis arrivé au Caricole, j’avais une carte médicale qui prouve que j’ai été opéré et hospitalisé. J’ai tous les papiers, les preuves, j’ai montré ça au Caricole, je leur ai dit que je suis invalide, que normalement je ne dois pas être ici parce que j’ai eu une opération. Ils n’ont pas pris ça en considération, on m’a toujours laissé ici, et quand on a essayé de m’envoyer en Espagne j’ai résisté. Les policiers m’ont tapé, ils m’ont bien tapé, piétiné le cou, piétiné ma tête, et ma poitrine, là où j’ai été opéré. On m’a fait retourner au centre Caricole. Aucun médecin n’a pris soin de moi. Le jour suivant [10/02/2015], j’ai demandé à voir un médecin, j’ai consulté un médecin, je lui ai tout raconté, comment on m’a tapé à l’aéroport. Le médecin ne m’a rien donné comme médicament et je suis toujours avec les douleurs. Du coup,depuis lundi, je n’ai même pas mangé parce que j’avais des douleurs. Aujourd’hui aussi j’ai essayé de manger mais ce matin j’avais trop mal et je n’ai pas mangé. Depuis lundi qu’on m’a tapé ce n’est qu’hier que le médecin m’a prescrit les antidouleurs . Je suis ici [en Belgique] depuis cinq ans, je suis mon traitement ici, j’ai été opéré deux fois, je ne connais rien de l’Espagne, pourquoi ils veulent m’emmener en Espagne? Si ils me tabassent pour m’emmener en Espagne, ça veut dire que si j’arrive en Espagne, peut-être qu’ils ont déjà arrangé avec des gens là-bas pour me tuer? Je ne sais pas.
Tu vois aussi une assistante sociale dans le centre?
J’ai demandé à voir une assistante sociale hier, je ne l’ai pas vue. L’assistante sociale n’est pas passée pour voir la situation, comment ça c’était passé avec moi depuis que je suis retourné à l’aéroport. Quand je suis arrivé dans le centre on m’a dit si vous avez un problème, si vous êtes malade, tout ça, venez. Elle n’est pas passée depuis que je suis parti à l’aéroport. J’ai demandé hier pour la rencontrer, je n’ai pas pu.
Est-ce que tu as parlé avec le médecin du fait que tu veux que quelqu’un de l’extérieur vienne te consulter?
Ils ont refusé. Il y a des gens qui disent que vous êtes guéri, vous pouvez retourner, or c’est faux!. Si on peut te taper et après trois jours il n’y a personne qui vous consulte ça veut dire que normalement ils veulent que vous mouriez. Ça fait combien de jours qu’on m’a tapé à l’aéroport, que j’ai expliqué au médecin, on ne m’a rien donné comme médicaments. On ne m’a rien donné, ça veut dire qu’ils s’en foutent, ils s’en foutent! Je souffre tellement…
Quelques nouvelles de la situation dans les centres. Le nombre d’expulsions est énorme, les refus d’expulsions parmi les détenus aussi, ce qui leur donne droit à des deuxièmes, troisièmes, quatrièmes…. tentatives d’expulsion « sous escorte » accompagnées de violences !
A noter également (pour ne pas voir que le côté sombre), quelques libérations et des évasions!
Dublin
Une dame syrienne enfermée depuis le 20 janvier 2015 devrait être expulsée (dublin3) vers l’Espagne. Elle a de la famille chez nous et personne en Espagne. Elle était en Belgique depuis 4 mois. A cause des bombardements qu’elle a vécus en Syrie, cette dame est traumatisée par l’avion, aussi bien si elle est dans l’avion que par les avions qui survolent continuellement le centre fermé. Elle est malade et traumatisée.
Un homme camerounais gravement malade a subi sa deuxième tentative d’expulsion vers l’Espagne. Il a été opéré chez nous à plusieurs reprises, il vit en Belgique depuis plusieurs années. Il a encore besoin de beaucoup de soins. Lors la deuxième tentative il a été tabassé et va très mal ! http://regularisation.canalblog.com/archives/2015/02/08/31490223.html
Quatre femmes enceintes au centre fermé 127bis
L’une d’elle, depuis 5 ans en Belgique, a subi sa deuxième tentative d’expulsion : 12 policiers se sont acharnés sur elle dans sa cellule à l’aéroport : chantage, intimidations, insultes, harcèlement. Elle a finalement été ramenée au centre. « C’était une véritable torture » dit-elle.
Une autre femme marocaine en demande d’asile, enceinte de 3 mois, a des vertiges et des saignements. Elle a été emmenée à l’hôpital, mais en revenant au centre le médecin a refusé de lui délivrer les médicaments prescrits sous prétexte qu’elle aurait écrit l’ordonnance elle-même. Double peine
Deux hommes enfermés nous racontent :
“Ils sont venus nous chercher en prison pour nous amener à l’aéroport, sans nous prévenir. Nous avons refusé l’expulsion car nous avons tous les deux des enfants ici.”
Pour l’un d’entre eux, une deuxième tentative a été prévue 2 jours plus tard; tentative qui a été annulée suite à l’intervention rapide d’un avocat. Pour le deuxième, une deuxième tentative « sous escorte » aura lieu ce 17/02. Il a l’intention de refuser.
Demande d’asile
Un homme de Côte d’ivoire risque de très gros problèmes en cas d’expulsion, étant opposant au régime actuel dans son pays. Le CGRA ne le croit pas, il a déjà subi 2 tentatives d’expulsion. Toute sa famille a fui le régime. http://www.gettingthevoiceout.org/le-pouvoir-de-vie-ou-de-mort/t
Une jeune femme congolaise est enfermée depuis bientot 4 mois, elle est en Belgique depuis 5 ans et était en cours de cohabitation avec son ami. Elle a fait une fausse couche au début de son enfermement dans le centre. Elle a déjà subi 2 tentatives d’expulsion et sa troisième tentative d’expulsion est en cours! Update : http://www.gettingthevoiceout.org/mais-ou-est-martine-plus-de-nouvelles-depuis-48-heures/
Un autre homme est en centre fermé depuis 4 mois, il a subi 2 tentatives d’expulsion et doit en subir une troisième sous escorte vers « son pays d’origine » ce 16/02
Quelques paroles de détenus
” Vous mettez des dictatures en place chez nous pour pouvoir prendre nos richesses et vous êtes malgré tout tous bien reçus. Et ici vous ne voulez pas de nous. Cela ne peut pas continuer comme ça. Un jour on va tous vous mettre dehors”
« Y’a plus d’humanité chez vous. Bravo la Belgique « Capitale de l’Europe « !
« Vous allez donner des leçons ailleurs et, chez vous, vous bafouez les droits de l’homme »
« La loi n’est PAS égale pour tous »
« Liberté de circulation et d’installation dites-vous ? Pour vous, PAS pour nous!»
Update 13/02: Martine est expulsée et est arrivée à Kinshasa cet après midi par un vol de Ethopien Airlines au départ de Amsterdam. Elle a été amené à l’hôpital. Elle est épuisée,cassée de partout. Elle a été ligottée , baillonée à chaque tentative d’expulsion pendant 3 jours. D’autres infos sur cette expulsion et sur l’acharnement de l’office suivront.
Update : 12/02 16 h: Martine serait actuellement à l’aéroport de Schipholl ou elle a subit de nouvelles tentatives d’expulsion.Il semble que la violence était au rendez vous! Elle devrait être ramené en Belgique. RECLAMONS LA LIBERATION DE MARTINE!
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Update : 12/02/ 2015: Martine serait toujours “en voie d’expulsion” . Personnes n’a des nouvelles d’elle ni à Kinshasa ni à Bruxelles. Celà fait 48 heures que l’on plus de traces d’elle
Update 11/02/2015 13 heures: D’après les infos Média, Martine serait ramenée en Belgique après une escale mouvementée à Paris. Mais nous n’avons trouvé aucunes traces de Martine. Au centre fermé on dit à son ami qu’ elle a été mise sur un vol de Ethiopian airlines! A noter aussi sur l’article les mensonges de l’office des Étrangers: Martine était en cours de régularisation, suite à une demande de cohabitation avec son ami, elle était étudiante en sciences infirmières et était chez nous depuis 5 ans
Une jeune dame, Martine, devait être expulsée ce Mardi 10/02/2015 au matin par le vol vers Kinshasa : Elle s’est révoltée dans l’avion et plusieurs passagers l’ont soutenu et ont été sortit de l’avion par la police. Ils sont tous au cachot de l’aéroport actuellement . La police aurait prévu un nouveau vol ce soir ou demain pour Martine.
Achille Gnapi est un opposant politique ivoirien actif contre le régime actuel. Il a dû fuir ce pays avec toute sa famille; leurs vies étant menacées. Certains sont au Ghana, sous protection subsidaire, un autre est demandeur d’asile en Chine.
Achille est arrivé fin 2006 en Belgique pour demander l’asile. A l’issue de sa 4ème demande qui avait fait l’objet d’un refus de reconnaissance de la qualité de réfugié, un recours a été introduit devant le Conseil du Contentieux des Etrangers (CCE). Ce recours a été examiné le 29 janvier 2015 par le CCE, malgré le fait que ni l’avocat, ni Mr Gnapi n’aient été avisés à temps de cette audience.
Ce même jour, il a reçu un ordre de départ vers la Côte d’Ivoire, alors que la réponse du CCE n’était toujours pas rendue, retour programmé pour ce samedi 31 janvier à 14H. Mr Gnapi a refusé cette seconde tentative d’expulsion.
La situation des prisonniers politiques dits “pro-Gbagbo” en Côte d’Ivoire est des plus difficiles et a fait l’objet de très nombreux rapports d’ONG comme HRW, AMNESTY INTERNATIONAL et même du rapporteur spécial des droits de l’Homme de l’ONU, lesquels concluent tous à des traitements inhumains et dégradants, et à une justice des “vainqueurs” qui ne visent qu’un seul camp.
Un retour de Mr Gnapi, en tant que débouté de l’asile risque de l’exposer à un préjudice grave, difficilement réparable.
Extrait d’un rapport d’Amnesty rédigé en 2013, intitulé « la loi des vainqueurs » et qui dénonce la répression que subissent les opposant politiques, (ou toute personne jugée pouvant en être une) :
« Ces personnes ont été détenues parfois durant de longues périodes dans des lieux de détention non reconnus comme tels et où beaucoup d’entre elles ont été victimes de tortures et de mauvais traitements. Certaines ont été inculpées, souvent sur la base d’« aveux » extorqués sous la torture, d’une longue liste de charges similaires, notamment d’atteinte à la défense nationale, d’attentat ou de complot contre l’autorité de l’État et de constitution de bandes armées. D’autres ont été libérées sans inculpation suite à plusieurs semaines de détention arbitraire et parfois après avoir payé des rançons à leurs geôliers. » http://www.amnesty.org/fr/library/asset/AFR31/001/2013/fr/028f70d7-8f37-4a40-ad71-71c9e8369a41/afr310012013fr.pdf
Cela va faire 4 mois et demi qu’il est au centre fermé de Bruges.
Quand on lui demande ce qui se passe dans le centre voici ce qu’il répond : « Ici il n’y a pas de droit, vous êtes toujours en tort, parce que vous êtes un prisonnier, un étranger. Ca détruit le mental, l’esprit »
Tout son entourage et toutes ses relations refusent qu’Achille soit expulsé, témoignant tous des dangers évidents auxquels il sera exposé en Côte d’Ivoire.
Encore une fois, l’Office des Etrangers et le Commissariat Général aux Réfugiés et aux Apatrides (CGRA) usent d’un pouvoir de vie et de mort sur les gens en veillant à les détruire complètement.
Entre les enfants privés de leur mère, les Congolais destinés au même sort que Mr Gnapi, Mr Larbaoui avec sa double peine qui s’est transformée en triple, voire quadruple peine, entre tous ces gens qui ont tenté de mettre fin à leurs jours dans ces centres fermés et ceux qui ont réussi, entre ceux qui sont morts en rentrant comme Aref, un jeune Afghan… l’Office des Étrangers et le CGRA n’en sont pas au bout de leur palmarès.
Update 06/02 : et une évasion aujourd’hui au centre fermé 127bis
Après les 12 évasions du 7 janvier 2015, d’autres ont à nouveau essayé de s’évader du centre fermé de Bruges.
Lundi 02/02/2015, un groupe de cinq sont passés par la fenêtre en soirée. Deux d’entre eux ont réussi à retrouver la liberté. Les trois autres ont eu moins de chance et se sont fait rattrapper.
Ce 05/02, une personne à réussi a profiter d’une fausse manoeuvre des gardiens en se faufilant par le portail qu’ils ont ouvert par erreur.
Il s’est malheureusement fait rattrapper par la police.
L’Union européenne vient de publier son bilan de l’opération Mos Maiorum, gigantesque opération de rafles à travers l’Europe menée du 13 au 26 octobre par 27 pays et coordonnée par Frontex. Plus d’infos ici
Le rapport du conseil de l’Europe est disponible ici (en anglais)
Au total, 19.234 personnes ont été arrêtées, contrôlées et interrogées lors de cette opération dont l’objectif était de collecter diverses informations sur les migrant.e.s et les “nouvelles routes de l’immigration”, en vue de renforcer les politiques contre l’immigration. 257 personnes considérées comme “passeurs” ont également été arrêtées.
Plus de 6.002 contrôles ont eu lieu lors de ces deux semaines, dont 1.538 aux frontières extérieures, conduisant à l’arrestation de 9.890 personnes et 4.464 à l’intérieur du territoire européen, lors desquels 9.344 personnes ont été arrêtées. Les bons élèves de la guerre aux migrant.e.s sont l’Italie (5.954 personnes contrôlées), l’Allemagne (3.683 personnes contrôlées), la Hongrie (3.075 personnes contrôlées), l’Autriche (1.219 personnes contrôlées) et le Royaume-Uni (995 personnes contrôlées). Les pays où il y a eu le moins de contrôle sont la Lettonie, l’Estonie et la Suisse (ce qui ne veut pas dire que ces pays sont plus “accueillants” que les autres).
Le nombre de personnes contrôlées est bien plus important que lors des précédentes opérations : en 2013, lors de l’opération Perkunas (deux semaines en septembre-octobre), 10.459 personnes avaient été arrêtées et en 2012, lors de l’opération Aphrodite, 5.298 personnes.
Une grande partie des personnes arrêtées sont originaires de pays en guerre ou en conflit; pays ou régions où les puissances occidentales ont foutu la merde ces dernières années au nom du capitalisme et de la domination colonialiste : Syrie, Afghanistan, Kosovo, Érythrée, Somalie, etc. Aujourd’hui, quelques milliers de réfugiés se retrouvent indésirables en Europe, pourchassés par les flics, vivant dans des conditions pourries.
En France, 958 personnes ont été contrôlées, principalement syriennes, érythréennes et albanaises (371 personnes). À Paris, beaucoup de contrôles se sont fixés sur la Gare du Nord, au départ des trains pour Calais et sa région, zone frontalière avec l’Angleterre où beaucoup de migrant.e.s se rendent dans l’espoir de passer la Manche ou vers le nord de l’Europe.
Plusieurs initiatives à travers l’Europe ont tenté d’informer sur cette opération et parfois de l’empêcher : diffusion de tracts multilingues, collages d’affiches, rassemblements, opposition aux contrôles. Une carte interactive des contrôles a été mise en place, localisant les zones de contrôle à l’échelle européenne.
L’opération Mos Maiorum prenait un caractère exceptionnel par l’ampleur du dispositif, mais les rafles sont quotidiennes à travers l’Europe. Pour remplir centres de rétention et charters et empêcher chacun-e d’aller où il.elle veut, surtout lorsque l’on vient de pays pauvres. Espérons que les solidarités construites en réaction à cette opération continueront de se tisser et que nous serons capables d’entraver concrètement la machine à expulser.
Publié sur Sans Papiers Ni Frontières
Cette semaine, la machine à expulser belgo-européenne a encore frappé fort .En ce qui concerne la chasse aux immigré-e-s et les politiques racistes, l’Europe ne connaît pas de frontière.
Rappelons dans ce contexte que l’Albanie a présenté sa candidature à son adhésion à l’Union européenne en 2009 mais que le statut de candidat officiel n’a été recommandé qu’en octobre 2012. La raison étant qu’il s’agit d’une “démocratie non stabilisée” et du non-respect de 12 points que l’UE jugeait indispensables. Parmi ces points, l’appareil judiciaire et les droits fondamentaux; points pour lesquels (même) l’UE estime que des efforts considérables restent nécessaires. Il en va de même pour le volet « Justice, liberté et sécurité ». Et si l’UE le dit … Les choses auraient-elles changé du tout au tout en quelques années ?
FRONTEX: Le vol a eu lieu le 29 janvier, coordonné et co-financé par l’Agence européenne FRONTEX , déportant 50 personnes vers l’Albanie
Suite à ces expulsions, les ambassadeurs de France et d’Allemagne ont déclaré le 30/01 : “Les rapatriements continueront”. “Après la déportation de 50 Albanais, les ambassades d’Allemagne et de France ont publié un communiqué de presse conjoint, expliquant que leurs pays respectifs allaient poursuivre le processus d’expulsion. Le nombre de ces vols de rapatriement conjoints n’a pas été réduit, et, selon la déclaration, il ne diminuera pas, parce que ces citoyens avec des permis de séjour illégaux essayent d’immigrer pour des raisons économiques, ce qu’aucun de ces deux pays ne peut accepter. La déclaration stipule que “la demande d’asile ne devrait pas être mal utilisée. Elle est strictement réservée aux réels réfugiés politiques. Le statut de réfugié ne sera pas accordé pour des raisons économiques. Les ambassades française et allemande disent que ces procédures de demande d’asile ne peuvent être esquivées, car cela nuirait aux citoyens albanais qui les respectent”. http://www.top-channel.tv/lajme/english/artikull.php?id=13484&ref=fp#.VMzK-mMWVWU
Notons ici que la protection subsidiaire par ex. semble purement et simplement évaporée. De plus il n’est même pas étonnant de constater que des états prêts à dépenser des milliards pour sauver des banques refusent toute collusion entre raisons économiques et politiques lorsqu’il s’agit de la vie d’immigré-e-s.
Ils ont été rassemblés, comme d’habitude, au centre fermé 127bis, les jours qui précédent, mis au cachot et amenés sous escorte, menottés vers l’aéroport de Melsbroek pour être mis dans un vol militaire vers l’Albanie.
Francken, le sécrétaire d’état pour l’asile et la migration en Belgique, annonce que :
“Huit criminels albanais accompagnés de 16 policiers» ont été expulsés vers l’Albanie”. Dans ce communiqué, Francken ajoute des détails croustillants sur leur parfaite intégration ici: “Les Albanais rapatriés vivaient illégalement dans notre pays et étaient tous impliqués dans des faits de cambriolages, de vols avec effraction, de vols à l’étalage ou d’atteinte à l’honneur”(voir les extraits de l’article publié dans Het Laatste Nieuws ci-dessous).
On assiste à nouveau à l’utilisation d’une stratégie de division afin de mieux asseoir le pouvoir : les bons qui respecteraient les règles, et les autres, les “criminels. Nous pouvons accessoirement nous poser la question de savoir si l’utilisation du terme « criminel » est bien adéquate ? Un crime étant une infraction au droit qui en théorie requiert plus de 5 ans d’emprisonnement et dépend de la Cour d’assises… ?
http://www.hln.be/hln/nl/922/Nieuws/article/detail/2201576/2015/01/31/Achterstand-in-dossiers-vreemdelingen-explodeert.dhtml
“Francken nous apprend, par le biais de Het Laatste Nieuws, qu’il a permis le départ de deux charters vers Tirana avec à son bord des ” Albanais clandestins”. Vendredi, un Embraer de l’armée belge a atterri dans la capitale albanaise. A bord de l’appareil, huit criminels albanais et 16 agents de police. Les Albanais rapatriés vivaient illégalement dans notre pays et étaient tous impliqués dans des faits de cambriolages,de vols avec effraction,de vols à l’étalage ou d’atteinte à l’honneur. Jeudi également, l’Office des Étrangers a mis huit Albanais illégaux dans un avion en vue de leur rapatriement vers leur pays d’origine!”
Après le vol collectif organisé le 17/12/2014, expulsant 38 Albanais , une nouvelle déportation collective est annoncée vers l’Albanie ce vendredi 30/01/2015
Mais pas d’inquiétude, les futurs déportés sont principalement des « criminels » , ceux qui ont dérangé l’ordre public pour diverses raisons… Ils ont été condamnés par nos tribunaux et sont soumis à une deuxième peine : l’expulsion.
La double peine :
« L’article 20 de la loi du 15 décembre 1980 sur l’accès au territoire, le séjour, l’établissement et l’éloignement des étrangers permet d’expulser l’immigré qui aura gravement porté atteinte à l’ordre public. »
Cette mesure est ressentie par beaucoup comme une double peine et a, dans les années 2000, suscité des débats importants et une campagne de sensibilisation et d’actions sur ce thème:
Connaissant les capacités de discernement de Théo Francken et de l’Office des étrangers, il est certain que toute personne ayant été condamnée un jour par nos tribunaux sera accusée d’ « une atteinte grave à l’ordre public », leur mot d’ordre restant « Tous dehors » !
Et peu importe ce que l’expulsé a construit chez nous depuis 10 ou 20 ans, peu importe s’il laisse derrière lui une femme, une mère, un père, des enfants, parfois des petits-enfants? L’Office et Francken balayent cela d’un revers de la main.
Sachant que l’ordre public désigne la tranquilité des plus nantis, et que “1ere, 2eme, 3eme génération nous sommes tous des doubles peines potentielles”, le temps est compté avant que la Belgique ait expulsé tous ses habitants!
Et pas d’inquiétudes financières :
Ces vols sont payés à 80 % par le Fonds Européen pour le retour, dixit Monsieur Francken.
Le fonds européen pour le retour (FR) étant l’un des quatre instruments financiers du programme général européen « Solidarité et gestion des flux migratoires »
La nuit du 17/01 au 18/01 trois prisonniers ont essayé de s’évader. : Ils ont cassé les carreaux de leur cellule , se sont retrouvés dans la cour et ont voulu grimper les grillages qui entourent le centre. Les matons du centre ont appelé la police qui est arrivée en gros renfort et ont arrêté les fugitifs avant qu’ils n’arrivent à escalader les grillages . Ils ont été jetés au cachot du centre .
Un d’entre eux était sur le point d’être expulser, un autre est arrivé il y a quelques jours dans le centre, le troisième serait un ancien condamné de nos prisons nationales.
Monsieur B. subira une deuxième tentative d’expulsion ce lundi 19 janvier à 16h40 sur le vol AT833 Bruxelles-Casablanca de Royal Air Maroc.
Rendez-vous donc à 15h00 à l’aéroport au check-in Royal Air Maroc!
ALERTE EXPULSION
Deuxième tentative ce lundi 19 janvier
pour Monsieur B, militant pour le peuple Sahraoui
Les autorités belges veulent le renvoyer à Casablanca, où il ne connait personne. Il a encore un peu de famille dans le sud du Maroc. Ces attaches sont ici en Belgique, où il vit depuis sept ans et où il a une compagne qu’il n’a pu épouser du fait de sa situation administrative.
Il a subi une première tentative d’expulsion vendredi dernier. La deuxième tentative est prévue pour ce lundi 19 janvier.
Il demande notre aide pour empêcher cette expulsion !
1) RENDEZ-VOUS À L’AÉROPORT
Vol Royal Air Maroc AT833 Bruxelles-Casablanca de 16h40
Rendez-vous à 15h00 au check-in Royal Air Maroc
SOYONS NOMBREUX POUR PREVENIR LES PASSAGERS !
2) DENONCEZ L’EXPULSION
Campagne de téléphone, fax et mails aux responsables :
Update 18/01:
S a été expulsé vraisemblablement mais a aussi DISPARU. Son entourage en Belgique est très inquiet. Ils lui avaient donné tous les moyens de les recontacter dés son arrivée en Arménie. Depuis son expulsion le 13/01/2015 S n’a donné aucune nouvelle. Tous les scénarios sont imaginables vu les violences qui accompagnent ces expulsions, vu la fragilité de l’homme, vu l’accueil de l’Arménie ou du pays de transit, la Russie ! Des appels vers toutes les instances compétentes doivent être lancés pour éclaircir cette disparition et les amis de S demandent de l’aide.
—————————————————————————————–
A l’image des politiques d’immigration aveugles, L’OE continue à harceler Monsieur S qui ne veut et ne peut pas retourner en Arménie. Il nous dit qu’il a moins peur de se faire maltraiter dans l’avion lors de sa prochaine expulsion que de se retrouver dans les hôpitaux psychiatriques en Arménie.
Il demande à nouveau notre aide pour empêcher cette expulsion !
Vol SU 2169 vers Moscou ce mardi 13/01/2014 , 12h30
Histoire de S et de sa résistance lors de la troisième tentative d’expulsion le 26/12/2014 :
Et campagne de fax, mails aux responsables de ces expulsions assassines
Inonder les boites mail et fax des organisateurs de cette expulsion (adresses ci-dessous)avec ce message ou vos messages personnels pour protester contre l’expulsion de Monsieur S.
Mesdames, Messieurs,
Par cette lettre, je vous supplie d’interrompre la quatrième tentative d’expulsion de Monsieur S que vous allez essayer de déporter vers l’Arménie par le vol Vol SU 2169 vers Moscou ce mardi 13/01/2014 , 12h30 .
Monsieur S réside en Belgique depuis 2007. Il avait fui les hôpitaux psychiatriques d’Arménie où il avait subi les pires traitements à 6 reprises. Depuis qu’il est en Belgique, il a gardé un équilibre psychologique plus ou moins stable grâce à un environnement stabilisant. Il est évident qu’ une expulsion vers l’Arménie provoquera une décompensation psychiatrique grave et un retour dans son pays à des hospitalisations sous contrainte.
Des amis qui le connaissent bien nous disent :
« Nous estimons que S n’est pas quelqu’un de dangereux. Au contraire, il crée des liens sociaux positifs et se montrerait plus un défenseur des plus faibles, de l’environnement et de la nature (par exemple : de façon cachée, il nettoie les chemins de halage, …, de Charleroi). Il a un sens aigu de la justice et de l’injustice. Lorsque S peut se rendre utile et bénéficie de relations sociales stables, son état psychiatrique s’en trouve grandement amélioré. »
Nous vous prions d’arrêter de participer à l’expulsion de Monsieur S, et de le considérer comme une personne « vulnérable » qui court d’énormes dangers de maltraitance dans son pays d’origine.
En espérant une prise en considération de sa situation de votre part.
Bien à vous
«Aeroflot»
Vertegenwoordiging van de «Aeroflot»
Alexandre Karataev
Adres: Koloniënstraat 58, 1000 Brussel
Tel.: +32 (0) 2 513-65-38 , 2 513-60-66
Aéroflot Moscou tel +7 (495) 258 4089
+7 (499) 500 6760
Mail : corporate@aeroflot.ru et callcenter@aeroflot.ru
Et à ceux qui prennent ces décisions :
– Monsieur M. F. Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers : Bur_Presse@dofi.fgov.be
T 02 793 80 31 (NL – EN) – 02 793 80 30 (FR), Fax 02 274 66 40 ,
Premier ministre Charles Michel
Tél: 02 501 02 11 Fax: 02 512 69 52 e-mail: info@premier.fed.be
ET à
Monsieur Theo Francken
Secrétaire d’Etat à l’Asile et
la Migration, chargé de la Simplification administrative, adjoint
au Ministre de la Sécurité et de l’Intérieur.
Tél: 02 206 14 21 – theo.francken@n-va.be
Nous apprenons par la presse néerlandophone que 12 détenus du centre fermé de Bruges se sont évadés ce 07/01/2014!Ils sont de douze nationalités différentes et sont passés par la fenêtre!
Ils sont dans la nature actuellement!
Il passe deux mois dans les prisons de Mons et de Lantin, et est mis au cachot de Mons durant 3 semaines sans raison précis. Ce qui fut pour lui une des périodes les plus difficiles : aucun contact avec l’extérieur, isolement complet.
Une expulsion vers l’Algérie est prévue le 22/12 au départ de la prison ; expulsion annulée pour RAISON ADMINISTRATIVE
Le 19/12, on lui annonce qu’il va être ramené à Vottem, puis la date est postposée au 24/12. RAISON ADMINISTRATIVE ! Et en arrivant devant les grilles du centre, la direction refuse de laisser entrer le fourgon! Ils doivent attendre presque une heure devant la porte du centre fermé. RAISON ADMINISTRATIVE !
Les transferts successifs se font toujours sous haute sécurité, dans un fourgon « haute sécurité » qui est utilisé pour le transfert de détenus, avec deux voitures de la police, une dizaine de policiers munis de gilets pare-balles et mitraillettes. Karim est cagoulé, menotté, saucissonné. Il ne voit rien, entend la sirène pendant tout le trajet et le crissement des pneus, ne peut pas bouger. Le camion ne s’arrête jamais, brûle tous les feux rouges.
L’Office des Étrangers veut coûte que coûte l’expulser vers l’Algérie. Karim , étant franco-algérien, veut rejoindre sa femme et son fils à Paris. Le consulat d’Algérie émet des résistances à livrer un laissez-passer pour permettre son expulsion.
Le 29/12 2014, il est amené à l’aéroport pour une tentative d’expulsion. Il était résigné et allait accepter cette expulsion, croyant enfin qu’il serait libre de se déplacer.
Sur le tarmac de l’aéroport, alors qu’il est prêt à monter dans l’avion, on lui annonce que l’expulsion est reportée, RAISON ADMINISTRATIVE. Il est ramené au centre fermé de Vottem . Il apprend plus tard que l’office n’a pu atteindre l’ambassade d’Algérie et qu’il n’y a donc pas de laissez-passer
Ce 05/01/2014, il passe en chambre du conseil pour une demande de libération. Le juge ordonne sa libération pour la troisième fois …et l’Office fait appel à cette décision pour la troisième fois !
Karim sera représenté devant la chambre de mise en accusation dans les 15 jours…. et restera dans sa cellule de l’aile sécurisée de Vottem.
Depuis quelques jours, il fait de la résistance dans le centre : il ne sort plus de sa cellule, même pas pour la promenade « dominicale » et refuse de parler à qui que ce soit.
« Ces traitements te mettent dans un désordre social, affectif, relationnel insupportable. A me demander qu’est-ce qui pourrait me soulager ? »
Cette nuit deux très jeunes serbes ont pu s’évader du 127bis. Enfermés depuis 3 jours, ils ont pu enlever les vitres de leur cellule après le dernier contrôle de minuit, et profiter de la liberté
Update 27/12: S a résisté à son expulsion. Il a été amené, menotté, avec une escorte importante à l’arrière de l’avion.En entrant dans l’avion ils lui ont annoncé que sa dernière demande d’asile était refusée. Il a refusé de signer le papier qu’on lui montrait ne comprenant pas ce qui y était écrit. Sa tête a été maintenue vers le bas entre ces deux genoux pour l’empêcher de crier. Il croyait qu’il allait étouffer. Et puis dans un relan et avec force il a pu crier très fort. Quelques passagers russophones, qui avaient été prévenus lors de l’embarquement à l’aéroport de sa présence possible dans l’avion par deux de ses soutiens, et quelques hôtesses n’ont pas supporté et ont exigé qu’on le fasse descendre de l’avion. Il a été ramené au centre fermé de Merksplas.
S nous dit que c’était affreux, qu’il a mal partout et que c’était comme à l’hôpital psychiatrique en Arménie avec leurs camisoles de force et camisoles chimiques. Il ne veut plus subir cela. « Le monde est Violence » nous dit il.
Monsieur S a vécu en Arménie jusque 2007. A partir de l’âge de 25 ans, S a connu 6 hospitalisations en hôpital psychiatrique en Arménie, chaque fois sous la contrainte et amené par la police. Les conditions d’internement et de traitement qu’il a connues devaient, selon ses descriptions, être extrêmement difficiles et traumatisantes .
Voir à ce sujet le rapport du CPT sur l’Arménie. http://www.cpt.coe.int/documents/arm/2011-08-17-fra.htm
Monsieur S a fui les hôpitaux psychiatriques d’ Arménie et est arrivé en Belgique en 2007 .Il a fait plusieurs demandes d’asile et de régularisation.
En Belgique, Monsieur S a eu des papiers , puis un permis de travail, qu’on lui a retiré très rapidement pour recevoir le sésame du sans papiers : un Ordre de quitter le Territoire en 2013 ;
Une association qui le connaît bien nous dit :
« Nous estimons que S n’est pas quelqu’un de dangereux. Au contraire, il crée des liens sociaux positifs et se montrerait plus en défenseur des plus faibles, de l’environnement et de la nature (par exemple : de façon cachée, il nettoie les chemins de halage, …, de Charleroi). Il a un sens aigu (parfois décalé) de la justice et de l’injustice.. Lorsque S peut se rendre utile et a des relations sociales stables, son comportement psychiatrique s’en trouve grandement amélioré. »
Lors de la campagne européenne de rafle contre les illégaux, S a été arrêté à Charleroi et transféré le 15 octobre au Centre Fermé de Bruges, puis transféré à Merksplas.
Il a été emmené une première fois à Zaventem pour un rapatriement et suite à son refus, a été ramené au Centre.
Il a ensuite introduit un recours à l’ordre de quitter le territoire, a été interrogé par l’Office des Étrangers. Il a été emmené pour la seconde fois à Zaventem malgré l’introduction du recours. A dû être ramené au Centre car quelqu’un s’est aperçu que la procédure de recours n’autorisait pas le rapatriement.
Une troisième tentative de rapatriement en Arménie (Erevan) via Moscou est prévue ce vendredi 26 décembre. Départ de Zaventem à 12H30.
Monsieur S ne veut pas retourner en Arménie où il craint d’être à nouveau dans les mains de psychiatres tortionnaires et demande notre aide pour empêcher cette expulsion.
Rendez-vous ce vendredi 26 décembre à l’aéroport à 10h30 pour prévenir les passagers de la possible présence de S avec son escorte à l’arrière de l’avion.
Vol SU2169 vers Moscou à 12 h30.
Campagne de fax et de mail aux responsables de ces expulsions :
«Aeroflot»
Vertegenwoordiging van de «Aeroflot»
Alexandre Karataev
Adres: Koloniënstraat 58, 1000 Brussel
Tel.: +32 (0) 2 513-65-38 , 2 513-60-66
Aéroflot Moscou tel +7 (495) 258 4089
+7 (499) 500 6760
Mail : corporate@aeroflot.ru et callcenter@aeroflot.ru
Et à nos responsables qui décident de ces décisions :
– Monsieur M. F. Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers : Bur_Presse@dofi.fgov.be
T 02 793 80 31 (NL – EN) – 02 793 80 30 (FR), Fax 02 274 66 40 ,
Premier ministre Charles Michel
Tél: 02 501 02 11 Fax: 02 512 69 52 e-mail: info@premier.fed.be
ET à
Monsieur Theo Francken
Secrétaire d’Etat à l’Asile et
la Migration, chargé de la Simplification administrative, adjoint
au Ministre de la Sécurité et de l’Intérieur.
Tél: 02 206 14 21 – theo.francken@n-va.be
kab.francken@ibz.fgov.be
Depuis plusieurs jours, des Albanais sont amenés au centre fermé 127bis à Steenokkerzeel. Depuis ce mardi, les activités des détenus dans le centre sont suspendues suite à l’organisation d’une expulsion collective vers l’Albanie.
Ce 16/12, ils sont 40 enfermés au centre, certains depuis plusieurs jours, isolés au cachot. Des hommes et des femmes jeunes ou moins jeunes . Ils ont tenté l’aventure, ont eu envie de voyager, ont eu envie d’aller voir ailleurs, sont venus rendre visite à la famille, sont ici comme touristes.
Cependant, ils ont été attrapés en ville ou chez eux, d’autres ont été transférés de prisons du pays.
Depuis ils ont été escortés et expulsés.
Nombreux d’entre eux reviendront après cette expulsion car en réalité leur vie est ici. C’est bien ici qu’ils ont une famille , un travail, leurs attaches, une vie nettement plus confortable qu’en Albanie. Ils connaissent le chemin, connaissent les combines pour traverser les frontières. Au besoin, ils s’adresseront aux passeurs dont le « commerce » est des plus florissant, la demande étant très forte pour rejoindre nos pays .
Six vols pour des rapatriements collectifs sont déjà prévus pour les prochains mois, dixit Francken
Le 23 octobre 2014, le Conseil d’État a jugé que l’Albanie n’avait pas sa place sur la liste de pays d’origine “sûrs” établie par la loi belge.
Et pourtant,
Theo Francken veut maintenir la procédure raccourcie pour les Balkans.
Le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, Theo Francken, examine comment maintenir la procédure raccourcie pour les pays des Balkans, a-t-il fait savoir mercredi à l’agence Belga. “Nous prenons acte de l’arrêt du Conseil d’Etat et l’étudions. Nous examinerons comment maintenir les procédures raccourcies pour les Balkans”, a-t-il fait savoir sans plus de commentaires.
J’étais sur un vol d’expulsion vers la RDC….19 personnes étaient expulsées…nous étions 8 de la défense…. Toutes les autres places étaient occupées par des “accompagnateurs”….A l’embarquement il nous a été dit qu’il était interdit de prendre des photos à bord…Nos stewards n’étaient pas heureux du comportement du personnel Fed Pol…..Leur comportement pendant le vol laissait à désirer…comme nous étions obligés de nous habiller en civil ils n’ont pas tout de suite compris que nous ne faisions pas partie d’eux….Ils ont fait des déclarations telles que ” aller faire la fête dans un hotel en RDC sur le compte de l’état” ..J’étais dégouté et honteux après ce vol…..Et faites seulement le calcul du coût de ce vol Airbus…
Elle avait choisi de s’installer en Belgique un moment avec ses deux filles de 4 et 9 ans en septembre 2014. Elles avaient toutes les trois un visa Schengen valable pour 2 ans. Elles étaient installées à Bruxelles et les deux enfants allaient à l’école.
La maman devait faire un aller retour vers le Maroc lors d’un WE et avait confié ses enfants à une amie.
A son retour, le 24 novembre 2014, la maman est arrêtée à l’aéroport de Bruxelles car pour l’officier de service et l’Office des étrangers « ses intentions en venant en Belgique n’ étaient pas claires ».
Elle déclare à l’aéroport que 2 enfants l’attendent à Bruxelles et qu’elle doit les rejoindre.
Elle donne l’adresse où sont les enfants à l’office des étrangers.
Elle est amenée au centre fermé Caricole et arrive après plusieurs jours à alerter un réseau de la situation des enfants, qui vont se retrouver seules à l’appartement, la personne s’en occupant ne pouvant plus le faire, et que l’office, en connaissance de cause, ne s’étant pas inquiété sur le devenir de ces enfants.
Suite à cet appel les enfants sont pris en charge par des personnes en soutien, et les autorités compétentes sont prévenues. Les contacts entre les enfants et leur maman sont maintenus par des appels téléphoniques plusieurs fois par jour et par des visites au centre fermé .
La maman demande d’être libérée afin de rejoindre ses enfants, ou si il faut, que ses enfants soient amenés près d’elle. Elle demande de pouvoir vivre avec ses enfants en Belgique ou de repartir, toujours avec ses enfants.
Le problème pour l’Office serait qu’ elle est inadmissible sur le territoire et que par contre les enfants sont légaux sur le territoire. Elle doit être rapatriée, les enfants peuvent rester !
Des pressions sont entamées par son avocat, le Conseil général des Droits des Enfants et par le Service d’Aide à la Jeunesse sur Théo Francken, secrétaire d’État à l’Asile et aux Migrations et sur l’Office des étrangers, afin de permettre de réunir la maman et les enfants et de sortir de cette situation Kafkaïenne.
Suite à ces pressions l’office annonce le vendredi 05/12 à 18 heures une expulsion le lendemain matin à 8 heures de la maman avec les enfants. La maman serait amenée à l’aéroport et les enfants devaient être déposés à la police fédérale de l’aéroport a 8 heures du matin avec leur passeport. Vu le peu de transparence sur l’expulsion d’enfants « légaux », vu le peu de temps pour préparer les filles ,vu l’absence de passeport et vu les modalités de cette expulsion annoncées par l’Office des étrangers, la maman décide de refuser cette expulsion et refuse que ses enfants soient présentés à la police fédérale de l’aéroport.
Après 15 jours d’emprisonnement,la séparation de ses filles et le peu d’alternatives possibles, la maman décide, épuisée et dégoûtée, de retourner au pays en payant le voyage pour elle et ses enfants.
Le voyage serait prévu pour le jeudi 11/12 à 12h., l’assistant social du centre affirmant qu’ ainsi elle et ses enfants pourront continuer à être libres de circuler et de voyager avec leurs visas qui resteraient valables.
Les modalités de ce retour sont discutées péniblement par l’assistant social du centre avec l’office afin que les enfants soient ménagés et qu’ils soient mis dans l’avion près de la maman sans passer par la police fédérale, vu qu’il ne s’agit pas d’une expulsion mais d’un retour volontaire, financé par la maman.
Nouvelle entourloupette de l’Office des étrangers :
Mais plutôt que de laisser cette petite famille partir en toute sérénité, nouvel acharnement de l’Office des Étrangers: il décide, sans prévenir personne, de court-circuiter la prise en charge du voyage par la maman et de payer les tickets d’avion pour les enfants, tandis que celui de la maman est payé par la compagnie aérienne, dans le but probable de transformer ce « retour volontaire » en une « expulsion » et de pouvoir cacheter les passeports de madame et des enfants d’un interdit de l’espace Schengen pour une période de 5 ans.
Lors de l’escale à Casablanca Madame a été longuement interrogée par la police marocaine sur les raisons de cette « expulsion », et il a été très difficile pour elle de reprendre un vol vers la destination prévue, Tanger, les tickets n’étant pas enregistrés par l’office.
Elles sont finalement arrivées à Tanger le lendemain vers 4h du matin avec dans leurs poches leurs interdictions de revenir dans l’espace Schengen pour une période de 5 ans et se retrouvent dans les “fichiers” de la police marocaine !
ECHEC ET MAT !
Grâce à cette expulsion, l’office a réussi à balayer le “problème” d’une revers de la main, se débarrassant du même coup des pressions insistantes des diverses associations des droits de l’enfant, qui pointaient leur négligence manifeste, ne s’inquiétant pas sur le sort des enfants laissées seules après l’arrestation de la maman .
L’office a réussi par un subterfuge dont ils sont spécialistes à transformer un retour volontaire (forcé) en un rapatriement forcé d’une dame en règle de visa, mais jugée « suspecte », et à expulser ses 2 enfants qu’ils déclaraient précédemment « légaux » sur le territoire.
L’office a réussi à nouveau à appliquer son objectif de base : restriction répressive de la liberté de circulation et d’installation : Ils appellent cela « le contrôle des fluxs migratoires ».
Elle faisait des aller retour avec un visa valable pour une période de 2 ans depuis plusieurs mois entre Tanger et Bruxelles sans aucuns problèmes, ses deux filles étaient à l’école à Bruxelles.
Un jour elle arrive à nouveau à l’aéroport de Bruxelles et un policier à l’aéroport a trouvé son visa « suspect ».
Après contact avec l’Office des Étrangers , elle est amenée au centre fermé Caricole en vue d’un rapatriement vers le Maroc, l’office jugeant qu’il y avait de bonnes raisons de douter de l’intention de cette dame.
Les personnes à qui elle avait confié la garde des enfants à Bruxelles n’étant plus disponible pour s’occuper d’eux, l’alerte est donnée car les enfants se retrouvaient sans accompagnement, leur mère étant en centre fermé.
Appel au délégué général aux Droit des Enfants, qui dirige vers le service d’aide à la jeunesse. Comme c’était un vendredi après midi le réponse fut « amenez les à la police, là ils seront en sécurité ! »
La maman n’ayant aucune confiance en cette solution et voulant éviter un traumatisme aux enfants, des « amis » décident d’héberger et de s’occuper des enfants en attendant une solution.
Un recours en extrême urgence pour la suspension du rapatriement de la maman devant le CCE est refusé et l’Office des Etrangers décide de rapatrier la maman sachant très bien que deux enfants sont dans la nature, séparés de leur maman !
On en est là ce 04/12/2014: Maman au centre fermé, deux enfants très traumatisés par la séparation de leur maman et un « rapatriement « prévu de la maman seule !
Des appels sont lancés auprès de toutes les instances qui garantissent le bien être des enfants et auprès de l’office des étrangers, appels qui restent sans réponses…………..
7 décembre: Madame a été expulsée malgré une mobilisation à l’aéroport et un certificat médicale attestant que son état de santé ne permettait pas ce voyage. Le médecin de l’aéroport lui a donné des médicaments pour le voyage. Malgré tout elle a été malade dans l’avion. Grâce à des soutiens à Kinshasa elle a pu éviter un emprisonnement et le lieu ou elle réside en Afrique est tenu secret.
Madame L, 60 ans, Congolaise, avait été convoquée à l’Office des étrangers . Elle pensait recevoir des nouvelles de sa demande d’asile et de régularisation 9 ter (problème de santé grave) : l’office des Étrangers n’a pas trouvé mieux que de l’arrêter sur place et de la conduire, menottée au centre fermé 127 bis: ses demandes d’asile et de régularisation n’avaient pas été acceptées. L’Office se permet de juger qu’elle n’est pas assez malade malgré ses problèmes cardiaques, d’hypertension et psychologiques, et malgré son grand âge.
Il y a 2 ans elle a été accueillie par sa nièce qui vit en Belgique . Sa maison avait été brûlée en RDC et elle n’avait plus personne là-bas pour s’occuper d’elle. Sa nièce était fière de pouvoir l’accueillir et ne voulait aucune aide de l’état Belge pour subvenir à ses besoins : elle est fière de pouvoir dire qu’elle a assumé toutes les dépenses de cet accueil y compris les frais médicaux .
Ainsi Madame L a rejoint il y a plus d’un mois les 6 femmes congolaises enfermées dans le centre fermé. Depuis son arrivée, une des femmes de son âge a déjà été expulsée, une autre a été libérée.
Madame L a reçu ce 28/11 un avis d’expulsion vers Kinshasa pour mercredi 3 décembre 2014, cet avis spécifiant que l’expulsion aurait lieu sous escorte policière (menottée et entravée par une ‘ceinture’), vu qu’il s’agit de sa deuxième tentative d’expulsion !
On la mettra sur le vol vers Kinshasa mercredi 3 décembre à 10h25 SN 357
Décidément l’Office des Étrangers et son ministre Francken n’hésitent pas à expulser sans aucun état d’âme Et on se demande pourquoi cet acharnement sur la communauté congolaise!
Madame demande instamment notre aide pour empêcher cette expulsion.
Rendez-vous nombreux à l’aéroport ce 3 décembre à 8h25 à l’endroit où les passagers font enregistrer leurs bagages. Là, vous pouvez les informer de la présence de cette dame à l’arrière de l’avion et qu’elle sera accompagnée de quelques policiers en civil. Ceci pour les sensibiliser à leur droit de s’opposer à participer à des expulsions. Les passagers peuvent refuser de s’asseoir et de mettre leur ceinture et s’adresser au personnel de bord pour leur expliquer leur refus que l’avion ne décolle avec cette dame qui est présente dans l’avion, forcée et entravée.
Vous pouvez aussi faxer ou envoyer des mails à la compagnie aérienne qui collabore à ces expulsions Brussels Airlines et aux ministres concernés pour manifester votre rage contre les expulsions.
ET à
Monsieur Theo Francken
Secrétaire d’Etat à l’Asile et
la Migration, chargé de la Simplification administrative, adjoint
au Ministre de la Sécurité et de l’Intérieur.
Humain : non – Juste : non – Efficace : oui – C’est du Francken !
Elles sont actuellement 4 femmes de 60 à 70 ans enfermées au 127 bis, certaines depuis plus de 2 mois.
La police est venue les chercher chez elles. Elles ont été menottées devant leurs familles et les voisins et mises au cachot au commissariat de police pendant parfois 24 heures. Elles ont dû signer un papier, alors que certaines ne savent pas lire le français ou le néerlandais. L’une d’elle a signé sans avoir pu lire le texte car la police lui avait confisqué ses lunettes ! Le papier en question attestait qu’elles donnaient leur accord pour être emmenées au centre fermé puis expulsées.
Elles sont arrivées en Belgique il y a plusieurs années pour rejoindre leurs enfants ou leurs maris, certains de nationalité belge. Leurs familles voulaient qu’elles puissent vivre à côté d’eux pour pouvoir s’occuper d’elles.
Après plusieurs démarches juridiques, certaines ont reçu un Ordre de quitter le territoire de la part de l’Office des Étrangers : le regroupement familial n’est pas pour tout le monde. Et tant pis si des familles sont dispersées.
Une dame de 65 ans, aveugle, a fait une demande de régularisation 9ter (sur base médicale), qui a été refusée suite à un problème d’identification ! Malgré cela, elle est menacée d’expulsion dans les jours qui viennent, AVEC son problème d’identification! Par ailleurs, depuis son enfermement elle ne reçoit plus les gouttes occulaires dont elle a besoin.
Elles nous disent :
« Ils sont venus me chercher chez ma fille. Ils m’ont menottée et amenée dans un combi de police devant la famille et tous les voisins. C’était la honte. »
« Je suis restée 24 heures au cachot et je me suis faite insulter toute la nuit »
« Ils ont refusé de me donner les médicaments que je dois prendre toutes les 4 heures »
« Ils m’ont confisqué mes lunettes »
« C’est la première fois de ma vie que je suis arrêtée »
Au 127bis elles sont médusées et gagnées par la peur. Elles ne veulent pas nous parler des conditions de détention. Dès qu’on leur pose la question, elles tournent la tête.
Il est impossible d’avoir une interview par téléphone :
« Je ne veux pas qu’on me retrouve sur internet, je veux rester anonyme sinon j’aurai des problèmes en RDC, il faut que je reste anonyme »
Elles ne veulent plus rester là et demandent à être libérées ou expulsées. Elles n’en peuvent plus d’être en prisons.
« Pas un jour de plus ici, c’est de la torture»
« Je veux pas rester enfermée, j’ai jamais été en prison »
« Nous sommes toutes très choquées »
Et elles n’oseraient pas demander l’asile, même si elles ont de bonnes raisons de le faire :
« Si je demande l’asile, je resterai enfermée ici. Ensuite la Belgique refusera, comme pour la plupart des Congolais(es), et me renverra au Congo où je serai emprisonnée et peut-être tuée parce que j’ai demandé l’asile”.
Régulièrement, des prisonnie.re.s nous rapportent qu’ ils font des demandes d’asile dans les centres fermés et que l’assistance sociale du centre n’envoie PAS les demandes à l’office, et donc qu’elles ne sont pas prises en compte. L’un d’eux s’est ainsi fait expulser sans pouvoir introduire sa nouvelle demande d’asile.
Un Congolais qui risque une expulsion vers la Bulgarie a fait une demande de retour volontaire vers son pays, car ne il veut plus avoir à faire avec l’Europe. L’assistante sociale aurait eu une réponse positive de l’Office des Étrangers. Le détenu concerné n’a reçu aucun document confirmant cet accord et en faisant le tour des organismes qui s’occupent des retours volontaires, il n’y a aucune trace de cette demande. Notre ami attend depuis plusieurs semaines au centre fermé ce retour promis par l’assistante sociale!
Censure au 127 bis: “TOUT VA BIEN ICI MADAME”:
Lors de contacts avec les prisonnier.e.s, LA réponse de tou.te.s est “Tout va bien ici madame”, petite phrase apprise pas coeur par tou.te.s vraisemblablement.
Et pourtant
-Un Iranien a fait une tentative de pendaison au centre fermé 127 bis ce 06/11. Tous les prisonniers étaient sous le choc. Nous ne sommes pas parvenus à avoir plus de détails sur le devenir de cet homme. Il n’est en tout cas plus au centre d’après ses anciens compagnons de cellule.
-Le dimanche 9/11 à 23 heures, on apprend que plusieurs prisonniers sont montés sur le toit: Le lendemain on appelle nos contacts: “Tout va bien ici madame”, et on apprend par d’autres sources que 5 personnes ont été mises au cachot, en prévision d’un transfert le même matin!
-Autre témoignage: “Selon la personne que j’ai vue, les tensions sont très vives dans le quartier des hommes.
La police viendrait tous les soirs. Il s’agirait de bagarres entre prisonniers et de protestations communes contre l’alimentation reçue.”
Il semble clairement que les tensions sont vives et que des ordres ont été donnés aux prisonnier.e.s du 127 bis sous menace de ?????: Aucun contact avec l’extérieur et si contact il y a, ne rien laisser paraître sur ce qui s’y passe! “TOUT VA BIEN ICI MADAME”.
A noter qu’on nous informe ce 12/11/2014,que certaines ailes du centre fermé de Vottem et 127bis sont quasi vide . Ce message peut annoncer des importantes rafles (de fin d’année?) ou un gros vol collectif à venir.
Le cachot à Vottem
19 prisonniers qui sont tous enfermés depuis plusieurs mois au centre fermé de Vottem, ont entamé une grève de la faim ce 06/11 pour réclamer la liberté! Neuf d’entre eux continuent leur grêve ce 11/11, deux ont été amenés en isolation médicale.
Le présumé meneur a été amené au Quartier de Haute Sécurite de Vottem
Un homme qui est depuis bientôt 8 mois en centre fermé et qui a été transféré de centre en centre à plusieurs reprises, devait être déplacé vers une autre aile du centre fermé de Vottem: Quand les gardiens lui ont demandé de déménager il a refusé, jugeant qu’on ne joue pas avec lui et il a dit “je ne suis pas votre caniche”. Il a été mis au cachot.
Un homme qui était couché depuis 10 jours suite à d’importantes douleurs au dos a été mis au cachot ce 11/11;
Un autre homme qui aurait avalé une lame de rasoir a été mis au cachot aussi!
Des gardiens, qui allaient être en grêve pendant 2 jours ont demandé à certains prisonniers de “foutre le bordel dans le centre” pendant ces 2 jours de grêve!
Le vol collectif expulsait 19 Congolais.e.s belges et 3 Congolais.e.s de Bulgarie et de Finlande d’après l’Office des étrangers. C’était un vol coordonné par Frontex .
Le vol a fait une escale au Niger, puis est arrivé dans la nuit à Kinshasa.
Ils étaient 29 ( chiffre confirmé !) à attendre à l’aéroport de Kinshasa (après avoir passé l’immigration apparement sans problèmes) qu’ “on” vienne les chercher avec un bus.
Cet après midi du 05/10 le bus est bel et bien venu les chercher pour les amener à l’ ANR (Agence Nationale de Renseignements), toute puissante en RDC et de très mauvaise réputation !
Quelques heures plus tard, Appel de Kinshasa:
“- A priori tout le monde libéré”
“- Ils étaient 22 (18 de Belgique, 3 de Finlande et 1 de Roumanie)”
“- Chaque détenu était accompagné de deux escortes pendant toute la durée du vol”
“- Ils ont été identifiés par la Direction Générale des Migration puis transférés à l’ANR.”
“- Ils ont été libérés contre décharge d’un parent ou tuteur”
A suivre……
Souvenons-nous ici d’un ordre du ministère congolais de l’Intérieur, distribué aux hauts fonctionnaires de cette Agence nationale de renseignements (ANR) et à la police et la Direction Générale de Migration (révélé par le document secret repris par « The Observer » en février dernier) «Avant tout, soyez à l’affût de ceux qui sont de retour dans le pays en étant refoulés” (…) . Les agents sont invités à ” Intensifier la rigueur » (…) et précise ensuite : ” Le traitement réservé à ces personnes est clair: la torture et d’autres choses doivent être faites avec la plus grande discrétion. Ces ordres doivent être exécutés de manière impeccable .. ” http://bxl.indymedia.org/spip.php?article3432
Une mission d’enquête du Home Office (ministère de l’Intérieur UK) publiée en novembre 2012, fait mention de huit organisations des droits de l’homme en RDC qui dénoncent que les demandeurs d’asile déboutés étaient exposés à des risques de torture à leur retour .
Selon un rapport du juge après une surveillance de 11 rapatriés de la RDC à partir du Royaume-Uni au cours d’une période s’étendant jusqu’à septembre 2013, neuf avaient été détenus dont huit ont été emprisonnés et deux morts, l’un apparemment après avoir reçu de graves coups de responsables congolais. Il est évident que le sort réservé aux expulsé-es en provenance de Belgique, de Bulgarie ou d’ailleurs sera le même. On peut une fois de plus se demander quelle est l’enquête entreprise par notre ministère de l’Intérieur en ce sens, quel est l’examen de chaque dossier établi par l’OE ou le CGRA ? Y en a-t-il ? Pensons que certain-es n’ont même pas vu l’ambassade mais auraient des laissez-passer européens! C’est l’éternel argument mis en avant lors d’expulsions collectives pour faire rentrer dans la « légalité » ces pratiques inhumaines.
04/11 16 h: C’était un vol Frontex avec 19 “illégaux” de Belgique et trois de Roumanie et Finlande, disent les mainstreammedia!
O4/11 13 H: Ils ont quitté le centre vers midi, menottés , dans deux grand bus et plusieurs camionnettes sous escorte policière serrée. Il y avait des contôles de la police à la gare de Nossegem.
04/11 9h30: Deux grands bus sont arrivés au centre: un rempli de?, L’autre vide…suivit de plusieurs fourgonnettes.
04/11/2014 9h10: Secret d’état: Le vol vers Kinshasa serait à 14 heures. Vingt à vingt cinq personnes sont au cachot pour certains depuis 4 jours.Comme d’habitude les informations données sont erronées et le secret d’état est bien gardé!
Depuis ce matin le centre est entouré de voitures de la police et bien surveillé pour éviter quoi???……..
Un nouveau vol collectif militaire est mis en place par la Belgique en collaboration probable avec d’autres pays européens et Frontex ce mardi 04/11/2014 vers la RDC.
Le décollage de ce vol criminel aurait lieu vers 08h30 ce mardi 04/11/2014 à l’aéroport de Melsbroeck, chaussée de Haecht (l’heure n’est pas confirmée).
Les prisonnier.e.s venant des autres centres fermés du pays ainsi que d’autres pays européens seraient rassemblé.e.s au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel ces dimanche et lundi et seraient amené.e.s sous escorte importante à 7 heures du matin mardi vers l’aéroport.
Mode d’emploi vol collectif : http://www.gettingthevoiceout.org/mode-demploi-vol-collectif/
Suite à des appels des prisonnier(e)s dans les centres fermés, ont peut déjà confirmer que certain(e)s devraient être expulsé(e)s illégalement par l’office des étrangers : opposant(e)s avéré(e)s au régime en place en RDC, pas de laissez-passer pour certain(e)s qui n’ont pas été présenté.e.s à leur ambassade… Encore et toujours les “autorités” renvoient à leurs bourreaux des personnes qui ont fuit un pays où elles sont en danger et utilisent leur pouvoir administratif pour exclure les “non désirables”.
Car c’est une réelle guerre aux migrant(e)s qui continue :
L’Union européenne (UE) a prévu la mise en place de plusieurs nouvelles mesures visant à renforcer la guerre contre les migrant.e.s qu’elle mène depuis des années, dont le Mos maiorum récent. Le discours dominant vise à renforcer chaque jour un peu plus la haine de l’autre et construit la figure d’un “sans-papiers” ennemi que tout le monde voudrait voir partir : profiteur, clandestin, terroriste, voleur, etc.
Se construit ainsi le mythe de plus en plus banalisé d’un “indésirable” qu’il faudrait éloigner, enfermer, expulser. Ceci afin d’annihiler toute opposition.
Prévenez vos ami.e.s et les personnes congolaises que vous connaissez, des rafles et des arrestations pourraient avoir lieu jusque lundi.
“Lutter contre la machine à expulser, contre les rafles, contre les centres de rétention, construire des initiatives de solidarité avec les migrant.e.s, c’est mettre un pavé dans l’engrenage de la guerre aux migrant.e.s.”
Nous n’accepterons jamais que des personnes soient ainsi déportées parce qu’elles n’ont pas les bons papiers, parce qu’elles ne sont pas nées dans le bon pays.
Rassemblement de protestation ce Lundi 03/11/2014 à 17 heures devant l’Office des Étrangers, l’administration de la honte qui prend ces décisions assassines……….
Chaussée d’Anvers,59B 1000 Bruxelles (gare du Nord)
28/10/2014: Monsieur A a été expulsé. Les autorités Bulgares l’ont laissez partir et lui ont conseillé de quitter l’Europe et de revenir dans 3 mois à l’expiration de son Dublin! il est actuellement dans la rue à Sofia sans logement et sans ressources
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Dernière minute 18 H 24/10/2014: Monsieur A, Afghan dont l’expulsion est prévue pour ce lundi 27/10 est monté sur le toit du centre fermé 127 BIS cet après midi. La police est venue dans le centre pour l’intercepter et il a été mis au cachot .La tension était très vive dans le centre.
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Il y a plusieurs personnes dans les centres fermés qui devraient être expulsées vers la Bulgarie dans le cadre du fameux accord « Dublin ».
La Bulgarie n’est pas “le top” pour l’accueil des migrant.e.s. L’UNHCR conseillait en Janvier 2014 aux pays Européens de ne pas renvoyer les migrant.e.s vers la Bulgarie et restent à ce jour très prudents concernant les traitements réservés aux migrant.e.s dans ce pays.
Le renvoi vers la Bulgarie revient a être enfermé pendant des mois, à des violences racistes fréquentes, une errance à long terme sans moyens de subsistances, et finalement à une expulsion vers le pays d’origine. http://bulgaria.bordermonitoring.eu/2014/07/07/trapped-in-europes-quagmire/ http://www.amnesty.org/en/library/info/EUR15/002/2014/en
Résistons à ces politiques migratoires assassines qui finissent par des emprisonnements et des expulsions dans tous les pays Européens.
Parmis la trentaine d’expulsions quotidiennes que la Belgique effectue il y a A. , Afghan qui va être ramené vers « son Dublin », ici la Bulgarie ce lundi 27/10/2014.
Empếchons son expulsion !
A est d’origine afghane, il va subir pour la deuxième fois une tentative d’expulsion ce lundi 27 octobre à 8h50 vers Sofia en Bulgarie.
Il ne veut pas retourner, ni en Bulgarie ni en Afghanistan.
Il demande notre aide pour parler aux passagers de l’avion, pour le soutenir dans sa lutte contre son expulsion.
Détails du vol:
Décollage à 8h50 terminal 2 sur Bulgaria air
Voici son témoignage :
“Je suis arrivé en Bulgarie en juin 2014 après avoir fui l’Afghanistan. La police des frontières m’a arrêté. Ils m’ont emmené en prison, ils m’ont frappé et ils m’ont laissé sous la pluie pendant deux jours, sans me donner à manger. Il faisait froid. J’étais malade mais ils ne m’ont pas amené voir de médecin.
Ils étaient vraiment agressifs, ils traitaient les humains comme des animaux.
Ils m’ont dit “si tu veux l’asile ici, tu peux le demander, sinon on te renvoie en Afghanistan.” Ils m’ont frappé et ils ont pris mes empreintes de force.
Je ne voulais pas rester en Bulgarie.
Je suis resté 17 jours en prison, puis ils m’ont laissé sortir avec un permis de séjour temporaire, mais ils m’ont pris mon argent, mon téléphone, mes habits, ils ne m’ont pas donné de place dans un logement ni de quoi me nourrir.
Je n’avais aucun moyen de rester là donc je suis allé voir un passeur pour qu’il m’envoie dans un autre pays, et je suis arrivé en Belgique, pour demander de l’aide.
Mais maintenant je suis en centre fermé en Belgique. Si je suis renvoyé vers la Bulgarie, ils vont me frapper, m’emprisonner. Ils ne me donneront pas d’endroit où vivre, ni de nouriture, ni de papiers, rien ! Ma vie sera un désastre.
Et s’ils me renvoient vers l’Afghanistan, ma vie sera en danger. Et si je reviens vers l’Europe par des voies illégales, je risque de mourir ou d’être gravement blessé!
Si vous n’acceptez pas ma demande d’asile en Belgique, je peux aller dans un autre pays, mais je ne veux pas retourner en Bulgarie ou en Afghanistan !”
Rendez-vous à l’aéroport ce 27/10/2014 à 7h00 pour prévenir les passagers de leurs droits et devoirs et soutenir Amin.
Allez-y, laissez-vous aller, envoyez des fax et des mails pour protester contre ces vols meurtriers. Rapidement!
Ci après un exemple de coourrier à faxer, mailer à
Bulgaria air
TEL : 0032 2 753 2016
FAX : 0032 2 753 2017 brussels@air.bg brussels2@air.bg
Contact in Sofia
Tel: (+359) 2 402 04 00
E-mail: callFB@air.bg
Et fax/mail aux responsables
– Monsieur M. F. Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers : Bur_Presse@dofi.fgov.be
T 02 793 80 31 (NL – EN) – 02 793 80 30 (FR), Fax 02 274 66 40 ,
Hi,
I send this email to you to protest against the deportation of A. that is going to take place with the support of your company on
October 27th at 8.50 a.m.
Amin Niazi, who is from afghanistan, will experiment his second
deportation.
He doesn’t want to return neither to Bulgaria nor to Afghanistan.
He arrived in Bulgaria in June 2014 after fleeing Afghanistan. The
border police arrested him and took him to jail. They beat him and left
me under the rain for two days, without giving him anything to eat. He
was sick but they didn’t bring him to a doctor.
He remained in prison for 17 days, then they released him with a
temporary residence permit but they took his money, his phone, his
clothes and they did not give him housing nor food. He could not afford
to stay there, hence he went to see a courier so that he could send him
to another country, and he came to Belgium to ask for help. If you send
him back to Bulgaria they will beat him and imprison him. His life will
be a pure disaster.
Amin Niazi will do everything he can to resist this deportation.
Stop this deportation before it is too late !
Don’t collaborate with this daily violence !
Update: P a été libéré sans raisons du centre fermé 127bis et continue sa route migratoire
Nous avons reçu récemment plusieurs témoignages de personnes devant être expulsées vers la Bulgarie, à cause de la loi Dublin (un.e demandeur.se d’asile doit être rapatrié.e dans le premier pays de l’espace Schengen où il/elle a mis les pieds).
Or, beaucoup d’informations existent concernant les traitements extrêmement violents réservés aux personnes d’origine étrangère dans ce pays et les conditions de vie dégradantes dans les centres pour demandeur.se.s d’asile.
Voici quelques témoignages recueillis par Human Rights Watch : « Nous sommes traités comme des moins que rien. Ils sont très racistes. Ils crachent sur nous et nous traitent comme des animaux. Ce jour-là, tout a commencé quand un gardien a voulu qu’un homme se comporte comme un chien, mettant son plateau de nourriture sur le sol. Au début, c’était seulement les gardes locaux qui nous battaient, mais ensuite plus de 50 dont certains venus d’un village, en tenue civile. Ils m’ont frappé avec un bâton de police dans le dos. »
«J’ai été frappé dans les côtes et sur la poitrine. Beaucoup de personnes ont été blessées et n’ont pas été soignées. Un chef en civil est venu. Il a vu le problème, mais il était ivre. Je pouvais sentir l’alcool. Il a battu mon ami à l’estomac avec un bâton de police. Il l’a pris dans une pièce séparée pour le battre. Ils ne l’ont pas amené à l’hôpital. La police a brisé le bras d’un autre de mes amis. »
Voici également le témoignage d’une personne prisonnière au centre fermé 127bis. Certaines informations viennent de discussions que nous avons eues au téléphone et de son témoignage audio que vous pouvez écouter ici :
Témoignage :
Psychologiquement on est déjà terrorisé parce qu’ils disent que c’est un centre fermé mais en fait c’est une prison.
L’après-midi on a deux heures pour rester dehors, et après on rentre dans nos cellules, c’est vraiment la prison. Je ne pensais pas que dans un pays qui se dit démocratique, on pouvait enfermer des gens comme des animaux sous prétexte que nous venons d’un autre pays.
Je suis entré en Bulgarie le 25, ils m’ont enregistré le 26. J’ai été arrêté à la frontière par des policiers bulgares. Puis j’ai eu une interview auprès des agents de Frontex, ils posaient des questions pour vérifier que j’étais bien Congolais.
Ils m’ont emmené dans ce qu’ils appellent un « centre fermé », mais c’est une prison. Je suis resté 2 mois. J’ai dû payer 100 euros à l’avocat, pour qu’il me trouve une adresse à Sofia.
Ils m’ont relâché et je suis allé à Sofia, je ne connaissais personne mais j’ai rencontré des Congolais et je me suis caché dans un centre social de Sofia.
A Sofia ils s’intéressaient beaucoup plus aux Syriens, donc je devais me démerder. Je me cachais. Quand il y avait des contrôles je me cachais dans les toilettes du centre social pour ne pas que les surveillants me mettent dehors.
Le 5 janvier, les policiers bulgares sont venus pour arrêter les noirs qui étaient dans le centre. J’ai eu de la chance parce que je me suis caché, ils ne m’ont pas vu. Les autres, ils les ont mis dehors, ils les ont tabassé et ils leurs crachaient dessus.
J’ai collecté les images et comme un de mes amis connaissait les gens de France 24. Et comme les journalistes voulaient que quelqu’un témoigne, je leur ai donné les éléments et ils m’ont interviewé par webcam. Si vous tapez sur votre ordinateur « le raid de la police bulgare sur les immigrés africains » vous verrez mon histoire et les images où on tapait les noirs.
Ces vidéos étaient en ligne mais elles ont disparu maintenant.
Après ces évènements, il y avait une avocate qui nous aidait, les gens de France 24 ont posé des questions et du coup les autorités ont cherché qui avait donné les images. Mon ami ivoirien qui avait des bonnes relations avec le commandant du centre m’a prévenu qu’il lui avait dit qu’il savait que c’était moi qui avait donné les images.
Je suis allé voir l’avocate qui m’a conseillé de quitter la Bulgarie parce qu’elle se doutait que ça se passerait mal. Je suis passé chez le pasteur bulgare qui m’a gardé chez lui en attendant que je quitte la Bulgarie pour la Serbie.
Moi je n’avais pas envie de quitter la Bulgarie, j’ai quitté la Bulgarie sous la contrainte.
Et maintenant ils veulent te ramener en Bulgarie ?
C’est ça, je crains vraiment pour ma vie. J’ai contacté la journaliste de France 24, elle a contacté le commissariat général aux réfugiés, elle a fait un témoignage comme quoi c’est bien moi qui ai fait cette interview et les images donc quand je vais retourner en Bulgarie je vais faire de la prison.
En fait je suis allé d’abord à l’office pour faire une demande d’asile, j’ai fait mes empruntes, et le jour où ils devaient me donner normalement la réponse de mes empreintes et faire l’interview, c’est le jour où j’ai été emprisonné. Ils m’ont juste dit, on vient de voir que tu es passé par la Bulgarie, mais tu es de nationalité congolaise, comment es tu arrivé en Bulgarie ?
J’ai dit qu’on m’avait fait quitter le Congo parce que je suis le fils d’un ancien capitaine qui était au nord du Kivu, donc ils m’ont fait quitter le Congo et c’est là que je suis arrivé en Turquie. Et les amis de mon père sont venus à Istanboul pour me faire traverser l’Europe vers la Bulgarie. C’est là que j’ai été arrêté. J’ai fait de la prison là-bas 3 mois, et ensuite ils m’ont libéré.
J’ai expliqué tout cela aux gens de l’office et ils m’ont dit : « ok, c’est pas grave, la Belgique a signé des accords, donc tu vas être dans un centre fermé en attendant de voir si la Bulgarie te veut »
Ce qui est grave aussi, c’est que les Bulgares ont menti sur mon dossier. J’étais en Bulgarie depuis le 26 septembre 2013. Mais les Bulgares ont envoyé des informations à l’immigration belge comme quoi j’étais entré en Bulgarie le 4 avril 2014. En réalité je suis entré en Bulgarie le 25 septembre 2013 et on m’a fait les empreintes le 26. Donc tout ce que je voulais faire, c’était montrer à tout le monde que la démocratie et les droits de l’Homme que l’Union européenne prône, c’est pas vraiment ça dans tous les pays de l’Union européenne. Y’a les pays qui traitent les gens comme des animaux, surtout les Africains, en Bulgarie on est considéré comme des animaux, c’est malheureux. On est trahi par la couleur de notre peau.
Moi personnellement, ce n’est pas comme ça que j’imaginais les droits de l’Homme, c’est vraiment le contraire de ce que je vis ici.
L’avenir pour moi est incertain, je ne sais pas où je pourrai faire des demandes pour être reconnu. C’est la parole d’un Africain contre la parole des Bulgares qui sont des blancs. J’ai de plus en plus peur pour ma pauvre vie.
Ce que je veux c’est que les gens connaissent la vérité, mais cette vérité se retourne contre moi.
Pour eux, je ne vaux rien parce que je suis africain, on est moins que des chiens à leurs yeux. On se promenait toujours à 2 ou à 3 de peur d’être tabassés. Je sais que c’est la prison qui m’attend, je ne peux pas faire une année de prison pour rien !
Moi je préfère retourner au Congo que retourner en Bulgarie !
De plus, je suis malade, j’ai fait plus de 7 mois en Bulgarie, sans soins. En Belgique, je me suis fait opérer d’un Anite Hémorroïdaire grade 3. Et je devais subir une deuxième opération en Belgique mais le médecin du centre dit que je ne peux pas me faire opérer parce que je dois passer plusieurs semaines à l’hôpital. Je saigne tous les jours quand je vais aux toilettes. Ils disent qu’ils ne peuvent rien faire. J’ai toutes les preuves que j’avais rendez-vous pour l’opération. Et en Bulgarie ils ne vont rien faire. Je préfère aller mourir au Congo qu’ici.
27/10/2014: Des policiers sont venus dans la cellule de M.A au centre fermé de Vottem. Ils lui ont annoncé qu’ils avaient un mandat d’arrêt contre lui et l’ont amené à la prison de Lantin.Il semble que l’état Belge (sous la pression de l’office des étrangers?) a demandé de revoir sa libération conditionnelle.
Monsieur A a fait 25 ans de prison et devait être libéré avec comme condition de quitter le territoire Belge, ce qu’il comptait faire et partir en France.Il voulait y rejoindre sa famille, dont sa femme et son fils , qui vivent là bas depuis toujours. La veille de sa libération l’office l’a transféré au centre fermé de Vottem ou il a passé 2 mois en isolement total.Et maintenant Lantin!
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M. Larbaoui est en isolement complet ( « un régime approprié » dit la direction) depuis 1 mois, dans une cellule de l’aile sécurisée du centre fermé de Vottem. Il ne rencontre personne, n’entend rien. Il a droit à une promenade de 2 heures dans une cour surmontée de hauts grillages et de caméras, seul, ou plutôt accompagné de 4 ou 5 matons; promenade qu’il refuse souvent, ne voyant pas l’intérêt de cette sortie. http://www.gettingthevoiceout.org/la-prison-dans-la-prison-a-vottem-laile-securisee/
Des plaintes ont été déposées pour enfermement illégal et maltraitance physique et psychologique.
Le Comité pour la prévention des tortures a été prévenu.
Texte de M. Larbaoui qu’il nous a fait parvenir sur ses conditions de détention
“Le QHS ou la tentation de la dérive sécuritaire.
Ou quand une mesure administrative devient peine de prison sans l’aval de la justice.”
“Être détenu à Vottem sous le régime de « l’ordre et la sécurité » n’est pas une sinécure, faut-il déjà que les règles de fonctionnement soient établies et visées par les autorités de tutelle.
Or cela n’est écrit nulle part. On a ouvert une aile dite sécurisée, destinée à accueillir une catégorie de détenus au profil particulier. Et là où le bât blesse : on est fondé à poser la question de savoir qui est autorisé à définir les profils et décide in fine d’embastiller ? Puisque, par définition, un centre fermé ne saurait être considéré comme une prison et à plus forte raison offrir des conditions de captivité plus difficile que les centres pénitentiaires, il est absolument indéniable que les conditions de détention dans l’aile sécurisée de Vottem relèvent outre du système carcéral, agrémenté d’un isolement total, mais encore ce procédé reste illégal au regard du droit et conventions internationales relatives aux traitements réservés aux détenus. L’absence de règles entraîne forcément un programme au jour le jour et des modifications sempiternelles de nature à déstabiliser à la longue.
L’isolement de 24 h sur 24 provoque une tension nerveuse intenable et rend les contacts avec les gardes particulièrement âpres et conflictuels. Car rien ne justifie ce type de traitement pris à titre de sanction disciplinaire ou alors comme mesure préventive en vue de se prémunir d’éventuelles récriminations de tout ordre vu la personnalité de l’individu. Comme en prison, l’enfermement reste la règle sauf qu’ici il n’y a pas de contact entre les détenus et donc ni lien social ni solidarité à témoigner les uns envers les autres et à l’égard des plus faibles notamment.
Cette structure carcérale, fondée sur la coercition maximale provoque un stress permanent accompagné de troubles du comportement, tant et si bien que les agents eux même en ressentent les effets et s’en plaignent à demi-mot. Le clash n’est jamais loin, vu les tensions exacerbées par l’enfermement et l’absence de perspectives. On en vient à penser que l’installation un peu partout dans l’établissement d’équipements de télésurveillance, caméras et micros, constitue un garde-fou, un avantage pour les détenus et un inconvénient pour les agents. Un avantage dans la mesure ou les actes posés sont enregistrés et donc constituent des témoignages à charge ou à décharge en cas de manquements graves comme cela arrive souvent dans des lieux de confinement, un inconvénient pour les agents que de se savoir scrutés et de ne pas pouvoir faire ce qu’ils veulent en cas de crise aiguë.
En tout cas la structure carcérale actuelle, sans règles établies est anxiogène et constitue une dérive à l’image de l’Office des Étrangers, le vrai gestionnaire de ce goulag belge.”
Chambre du conseil sous haute sécurité
Ce jeudi 2 octobre M. Larbaoui devait comparaitre devant la chambre du conseil de Mons pour une demande de libération introduite par son avocat : Il a été amené menotté dans un combi . Le combi a pris la route vers Mons , sirène hurlante et accompagné de deux voitures de 10 policiers, munis de gilets pare-balles et de mitraillettes.
Et….la chambre du conseil de Mons a ordonné la libération de M !
Et comme d’habitude l’Office des Étrangers a fait appel à cette décision, informant le tribunal qu’un laissez-passer de l’ambassade d’Algérie est en « bonne voie ». A noter que l’Ambassade refuse actuellement de délivrer un laissez-passer et que différentes autorités sont venues « discuter » avec M afin qu’il signe un papier attestant qu’il est d’accord de partir en Algérie. Cet appel est suspensif d’une expulsion actuellement.
A noter que M.Larbaoui est né en Algérie au temps où l’Algérie était encore un département français, et a grandi en France où toute sa famille, dont sa femme et son fils, réside et sont Français !
Monsieur Larbaoui ajoutant :
« Il faut se rendre à l’évidence et établir que tout ce cérémonial, entouré d’un luxe de précautions inutiles (escorte, garde prétorienne,et isolement hors norme) rend d’autant plus la Belgique INCROYABLEMENT RIDICULE ! Puisque j’ ai été juridiquement et légitimement libéré et de ce fait ne devrais plus me trouver ni en centre fermé, ni encore moins en Belgique, mais chez moi en France. Vous avez dit arbitraire crasse, chercher l’erreur ! »
Dernière minute : M.Larbaoui passe en appel devant la chambre de mise en accusation à Mons ce 14/10/2014 : Pour le tribunal pas de “preuves” de torture et premier jugement de la chambre du conseil invalidé.Monsieur restera en isolement à Vottem. Une nouvelle demande de libération ne pourra être introduite que dans un mois. Et l’office continue à faire pression sur l’ambassade pour obtenir un Laissez passer!
En recoupant de multiples témoignages, nous sommes de plus en plus inquiet.e.s concernant les traitements subis par les prisonnier.e.s dans les centres fermés belges et la violence lors de tentatives d’expulsions.
«Des Tortures», « La Terreur » disent les prisonnier.e.s
Quand nous les avons au téléphone, les prisonnier.e.s des différents centres demandent explicitement de rester anonymes, de “ne pas tout écrire car ils sauront que c’est moi”. Ils sont effrayés du fait que leur témoignage puisse leur porter préjudice. Ils disent que c’est très risqué de nous téléphoner : “je vais essayer de vous prévenir mais ce sera dangereux pour moi !”
Certaines personnes dans les centres sont impliquées dans la lutte pour la liberté de circulation, lutte qu’ils avaient déjà entamée dans leur pays d’origine ou de transit et sont des “indésirables” qui sont « coûte que coûte à expulser » dixit un représentant de l’OE.
Tou.te.s se disent muselé.e.s et n’ont aucun recours contre ces agissements!
Les mises au cachot sont quotidiennes. Les descentes de police musclées sont régulières suite à des grèves de la faim ou « autres troubles à l’ordre carcéral »
Il y a des témoignages de « mise à poil » de certains prisonniers, parfois de tous les prisonniers d’une même aile. Les propos racistes ne se comptent plus. Les soins médicaux sont quasi absents.
Dans l’aile sécurisée de Vottem, les « turbulents ou les « dangereux » sont isolés. Le régime que la direction leur a attribué est décidé par la direction au cas par cas. Un homme est depuis plus d’un mois complètement isolé dans une cellule insonorisée. Il ne voit personne ( sauf les éducateurs qu’il appelle « indicateurs »), n’entend rien , n’a aucun contact avec d’autres prisonnier.e.s.http://www.gettingthevoiceout.org/le-grand-banditisme-au-centre-ferme-de-vottem/
Les magouilles de l’Office des Étrangers :
Plusieurs témoignages nous rapportent que l’Office des Étrangers exerce des pressions énormes sur les ambassades afin d’obtenir des laissez-passer. Et si l’ambassade n’est pas collaborante, ils viennent au centre et intimident le détenu pour essayer de lui faire signer un accord pour sa propre expulsion. « Il faut déjà être drôlement costaud pour refuser cela face à des représentants de l’Office accompagnés de leurs gros bras » nous dit un prisonnier. « Mais nous connaissons nos droits Madame, faut pas nous prendre pour des cons »
L’Office va jusqu’à organiser des rencontres dans leurs bureaux avec un soi-disant représentant de l’ambassade pour mettre la pression sur le détenu. Après appel auprès de cette dite ambassade, l’ambassadeur déclare qu’il ne se déplace jamais et ne signe éventuellement de laissez-passer que sur présentation du prisonnier dans ses bureaux.
« Cette course aux laissez passer est un acharnement » nous disent certains prisonniers.
Les expulsions forcées sont quotidiennes et très, très violentes. Parfois ils reviennent de l’aéroport dans des états très graves !
La lutte dans les centres
Suite aux différents contacts dans les centres, des prisonniers nous font passer ces messages:
Ils protestent contre
-leur enfermement
-le racisme dans les centres
-les décisions machiavéliques de l’OE
-les véritables tortures psychologiques et physiques dans les centres et lors des expulsions..
Ils réclament
-La liberté de circulation
-Le retour des capitaux vers leurs pays d’origines
-De l’humanité
-Le respect du droit de l’être humain
-L’arrêt des expulsion vers, (parfois) l’abbatoir
Et ils lancent un appel
aux visiteurs des centres fermés
aux associations
aux ambassades
aux avocats
à TOUS
“Ne gardez pas sous silence ce que vous entendez ,ce que vous voyez !
Ne collaborez pas avec cet acharnement, cette politique sans nom !
N’oubliez pas : « Qui ne dit mot, consent ! »
Face aux politiques européennes et belges de « contrôle des migrations », face aux discours racistes de certain.e.s et des mouvements de droite ou d’extrême droite, des comportements extrêmement violents sont encouragés en toute impunité par ceux/celles qui détiennent ou croient pouvoir détenir un certain pouvoir, que ce soit les gardien.ne.s dans les centres, la police, les instances qui prennent les décisions au niveau de l’asile et des migrations,…..
Le retour des enfants dans les centres
Nous risquons d’assister dans les prochaines semaines à un réveil de certaines associations endormies et des médias. En effet, suite aux déclarations du nouveau secrétaire d’état à
l’asile et à la migration Theo Francken (N-VA), il serait de nouveau envisagé d’enfermer des enfants dans le centre d’expulsion 127bis de Steenokkerzeel ! “Un retour en arrière” disent certains. Mais c’est surtout une nouvelle preuve que les réformes visant à “humaniser” les centres fermés sont un non-sens. Cela conduit seulement à des victoires partielles et insatisfaisantes, laissant sur le carreau l’autre part des prisonnier.e.s, moins photogénique sur la carte postale humanitaire. Selon l’adage “diviser pour mieux régner”, cela deviendrait-il plus acceptable d’être en centre fermé à partir de 18 ans et un jour? Ne nous laissons pas piéger par ce grignotage sûr et lent des libertés en entamant un combat partiel. Ni enfants ni adultes dans l’enfer de l’enfermement! Destruction des centres fermés !
Et en parallèle : L’Azerbaïdjan au centre de vacances de Vottem
Une délégation d’Azerbaïdjan est venue visiter le centre fermé de Vottem : la direction y a mis les moyens : Les détenus avaient reçu une chasuble bien propre et ils pouvaient flâner dans le centre, pendant que la délégation visitait ! Le centre avait ainsi l’allure d’un centre de vacances.
Depuis 6 jours, Mohamad I ., un jeune homme de 24 ans, d’origine
pakistanaise détenu au centre fermé pour étrangers de Vottem, est en
grève de la faim et de de la soif. Son état de santé est aujourd’hui
alarmant, nous confient ceux qui le côtoient au centre fermé.
Il est arrivé en Belgique car il appartient à un parti d’opposition au
Pakistan. il a aussi tout perdu là-bas, suite aux inondations.
C’est en quelque sorte à la fois un réfugié politique et climatique!
Il veut se reconstruire une nouvelle vie parmi nous!
Ses craintes vis-à-vis d’une expulsion sont multiples: il sera en
insécurité du fait de son appartenance politique, et sans ressources.
Sa vie serait en danger en cas d’expulsion, mais elle est aussi en
danger dès maintenant ici étant donné son état de santé!
La politique menée par l’Etat belge en matière d’asile reste très
restrictive, 75% des demandeurs d’asile sont déboutés, alors même que
beaucoup risquent gros en cas d’expulsion, comme nous l’avons vu avec la
mort d’Aref, jeune Afghan tombé sous les balles des Talibans après son
retour en Afghanistan en octobre 2013.
D’autres personnes sont également en grève de la faim à Vottem,
réclamant une politique d’asile et d’immigration qui respecte les Droits
Humains!
22/10/2014:
RASSEMBLEMENT LE MERCREDI 22 OCTOBRE 2014
GARE CENTRALE (entrée principale), BRUXELLES
16H
Faisons entendre notre voix : NON à l’exclusion, NON au racisme
d’État!
Refusons la chasse aux étranger-e-s, refusons les contrôles de
police sur critères raciaux, refusons l’enfermement des étranger-e-s.
Les politiques sécuritaires ne mettront jamais fin à nos solidarités !
Difficile à situer les actions de Mos Maiorum en Belgique:
– Il y a eu des contrôles discrets dans les trains par des hommes en civil qui posent des questions aux passagers qui semblent pas très blancs.
– Il y a eu des rafles discrètes dans les phones shop à Leuven. Un Afghan en tout cas a été arrêté et est en centre fermé
– Il y a eu des gros contrôles dans divers endroits à Bruxelles, mais il n’est pas certains que toutes ces “rafles” et/ ou contrôles policiers sont dans le cadre de ce Mos Maiorum!
– Des contrôles routiers semblent aussi plus fréquents
– Les gares Belges semblent être très ciblées aussi
Si vous êtes interpeler pour “répondre” à certaines questions, vous pouvez refuser et ne pas participer à ce screening organisé par Europol et Frontex afin d’entraver la liberté de circulation!
Si vous avez été ou êtes témoin ou victime de certaines actions de nos polices envoyer un mail avec si possible les détails que vous auriez pu observer à
Le Conseil de l’Union européenne organise du 13 au 26 octobre 2014 une vaste opération conjointe avec les Etats membres de Schengen, Europol et Frontex, du nom de “Mos Maiorum”
Sachons d’abord ce qui se cache sous ce nom aux relents racistes, voire fascistes :
Le mos majorum (ou mos maiorum), signifie « mœurs des anciens » ou « coutumes des ancêtres » il désigne dans la Rome antique le mode de vie et le système des valeurs ancestrales. Il est souvent pris comme une référence, et est à opposer au spectacle de la décadence du temps présent!!!!
Les cinq fondements du mos majorum sont :
fides : fidélité, respect de la parole donnée, loyauté, foi ; confiance (…)
pietas : piété, dévotion, patriotisme, devoir
majestas: sentiment de supériorité naturelle d’appartenance à un peuple élu, majesté
virtus : qualité propre au citoyen romain, courage, activité politique
gravitas : ensemble des règles de conduite du Romain traditionnel, respect de la tradition, sérieux, dignité, autorité
Tout un programme ! Le seul choix du nom de code devrait être source de dénonciation!!
Toutes les possibles routes migratoires dans toute l’Europe seront ciblées dans l’espace Schengen ET aux frontières extérieures de l’Europe,
les objectifs étant :
-Interpeller les migrant-es “irrégulier-ères” afin de recueillir des informations en vue d’enquêter
-Identifier, poursuivre et perturber les groupes de crime organisé
-Consolider les actions conjointes afin d’empêcher les migrations “illégales”
-Rechercher les routes utilisées par les migrant-es et les réseaux de migration.
-Recueillir et analyser les informations relatives également à la circulation dite secondaire
Les contrôles dans les aéroports, gares, ports, aux frontières et autres endroits stratégiques (train, bus, métros, trams?) seront sans aucun doute renforcés dans toute l’Europe. Donc faites attention.
Pour la date anniversaire du meurtre de Sémira Adamu par les membres de l’escorte qui l’expulsaient de force, voici une vidéo qu’il ne faut pas oublier.
Monsieur Z est depuis 2006 en Belgique et a participé à certaines grêves de la faim des mouvements de personnes sans papiers.
Il est enfermé au centre fermé de Vottem depuis plus d’un mois. L’Office va essayer pour la deuxième fois de le mettre dans l’avion vers Casablanca avec la collaboration de Royal Air Maroc.
Monsieur Z est soumis comme beaucoup d’autres a la double peine : Il a été condamné par nos tribunaux pour « un fait délictueux » pour lequel il a purgé sa peine. Pourtant, à la fin de celle-ci, il n’est pas libéré, comme il pourrait s’y attendre, mais il se fait en prime expulser du pays.
Beaucoup de ces personnes soumis à ces doubles peines sont des personnes qui vivent en Belgique depuis 5, 10, 15 et parfois 20 ans ou plus.
Monsieur Z demande notre aide pour empêcher cette expulsion. Il ne connait plus personne au Maroc, ses parents étant décédés.
Vol lundi 22/09/2014 Vol AT833 17h4O vers Casablanca
Rendez vous à l’aéroport ce 22/09/2014 à 15h40 pour prévenir les passagers de leurs droits et devoirs.
Et campagne de fax et mails
à
Royal Air Maroc 134 bd Jacqmain, 1000 bruxelles TEL : 027215050 FAX : 027256292 infobru@royalairmaroc.com
Et fax/mail aux responsables
-Monsieur M. F. Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers : Bur_Presse@dofi.fgov.be
T 02 793 80 31 (NL – EN) – 02 793 80 30 (FR), Fax 02 274 66 40 ,
-Monsieur Elio Di Rupo, Premier ministre : info@premier.fed.be
// Fax 022173328, 025126953
-Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice : info.maggiedeblock@ibz.fgov.be
Tél 02 542 80 11 // Fax : 02 542 80 03
” Abattu comme un animal “
« Le matin du 15/09/2014, 10 policiers ont voulu venir chercher un Nigérian dans le centre fermé ‘Le Caricole .
Comme il refusait de les accompagner ils l’ont violemment frappé et traîné par terre. Ils l’ont menotté et il avait du sang sur son visage. Il a continué à crier. Les policiers lui ont mis un masque médical, puis l’un d’eux lui a fait une ‘piqûre ‘ avec un genre de “revolver” qu’il tenait à quelques mètres de distance. Le détenu s’est écroulé immédiatement, ne bougeait plus et a été porté dans le fourgon policier. » nous dit un témoin direct.
« C’était affreux madame » nous dit un détenu,« Ils l’ont abattu comme un animal »
« Expulsion en noir »
Le lendemain , toujours au Caricole, les matons sont venus chercher un homme pour « aller chez l’ assistante sociale » à 15 heures. Puis ils sont venus chercher ses affaires dans sa cellule. Il semble avoir été amené à l’aéroport pour sa 4 ème tentative d’expulsion. Cet homme était depuis plus de 4 mois en centre fermé. Il avait été déplacé de centre en centre (Bruges, 127bis, Caricole) suite à ces révoltes face aux traitements inhumains dans les centres. Il avait été prévenu de cette expulsion et avait introduit une demande d’asile qui devait suspendre cette expulsion mais….l’assistante sociale du centre n’avait pas introduit la demande d’asile aux autorités concernées!
« C’est une expulsion en noir » nous dit un de ses co-détenus.
Grève de la faim au centre fermé de Vottem :
Depuis plusieurs mois des grèves de la faim ou tentatives de grèves de la faim sont entamées très régulièrement collectivement ou individuellement. Actuellement plusieurs sont en grève de la faim dans ce centre.
Ils réclament la liberté et l’arrêt des expulsions.
L’un d’entre eux est à son 7ème jour de grève de la faim pour protester contre le durcissement des conditions de détention: Il est isolé dans l’aile sécurisée du centre de Vottem, sans aucun contact avec les autres détenus. Avec son avocat il dénonce ces enfermements inhumains et dégradants et il réclame la libération de tous. Un deuxième détenu en grève de la faim depuis 12 jours vient d’être placé ce 17/09 en isolement.
Mail d’un expulsé au Pakistan
Subject I am going to be mintal
Message I am R. N. I was in Vottem and 127 BIS for 5 months now I am not
mentally and physically fit I forget the things and I have too much health
problems I don’t know what I do where I go I loss every thing in Belgium my
health my family my every thing and there so many unjustice things happen to me
if you give me the time so I can tell you even you people will not believe that
what they did with me thanks you
Sujet : je vais devenir fou
Message : Je suis R.N. J’étais à Vottem et au 127bis pendant 5 mois Maintenant je ne suis pas
en forme mentalement et physiquement J’oublie les choses et j’ai trop de problèmes de santé
Je ne sais pas ce que je fait et où je vais J’ai tout perdu en Belgique, ma santé ma famille
tous mes biens et il y a tant d’injustice dans les choses qui me sont arrivées
Si vous me donnez le temps pour que je puisse vous raconter, même vous vous ne croirez pas
ce qu’ils ont fait avec moi Merci
SMS reçu:
“Merci pour votre soutien. Il faut aussi aller manifester devant les consulats à Bruxelles pour qu’ils ne donnent pas les laissez-passer car nous on refuse l’avion et après ils frappent les gens mais pas devant les passagers. C’est inhumain!”
” Quelle ne fut pas ma colère il y a 2 minutes. Figure-toi que le Jacob (directeur du centre fermé de Vottem) est venu me faire du chantage: ou je signe le papier de ma déportation pour l’Algérie et je mets fin à ma grève de la faim, ou alors son administration se chargera de révoquer ma conditionnelle. Ma colère n’est pas retombée!”
“Il faut nous aider à sortir de là et mettre la pression contre les centres fermés”
Manifestations
Une manifestation a eu lieu ce 15/09/2014 ou 200 sans-papiers, toutes origines confondues, se sont rassemblés, venant des différentes occupations à Bruxelles. Ils réclament à grands cris une régularisation de tous, la fermeture des centres fermés et l’arrêt des expulsions.
Photos https://www.facebook.com/media/set/?set=a.535904626541145.1073741838.497839607014314&type=1
Les centres fermés ou la mauvaise conscience de la Belgique.
Le visage hideux de la bête immonde : personne ne peut imaginer que les droits humains sont bafoués à ce point dans ces institutions carcérales appelées « centres fermés » par l’État belge, et gérées d’une main de fer par l’Office des étrangers, un instrument répressif au service d’une politique migratoire impérialiste.
Cet instrument répressif a une efficacité redoutable, et entend réguler systématiquement ces camps sans paraître hors la loi du droit international, et notamment le droit du travail. Vottem, là ou je me trouve actuellement, ressemble dans ses pratiques au quotidien, et toute proportion gardée, à un camp de concentration tant les contraintes psychologiques et mentales sont constantes, dans chaque recoin du camp.
La présence des agents se veut et s’impose comme un défit et l’obstacle à la transgression, de façon à induire chez l’individu une espèce d’automutilation psychique. Cette présence permanente des agents constitue une blessure dans l’âme. Elle est de nature à annihiler toute tentative de revendication, ou de révolte, à juste titre. D’ailleurs, le constat est patent : rares sont ceux qui osent contester ou porter la parole en vue de se faire entendre à propos des conditions de détention, hygiène, communication avec les médias, assistants sociaux, etc. ou d’autres problèmes domestiques récurrents, qui émaillent le quotidien des détenus.
Toujours est-il que les pressions exercées relèvent de tortures, au sens pénal. Sous couvert de « sécurité », on en arrive à dépouiller les hommes de leur dignité,privés de leurs effets personnels entre autres, inutiles de relater les détails scabreux et choquants. Alors même que les migrants, enfermés pour de simples mesures administratives sont, du fait de la contrainte physique, empêchés de jouir d’une liberté de mouvement, comme la logique devrait l’appliquer, et sont soumis à un traitement réservé en général aux délinquants, voire dans certains cas encore moins bien traités. L’exemple d’une personne ne maîtrisant pas la langue « belge » ressent cet enfermement plus douloureusement. Actuellement, un ressortissant de la République de Chine ne s’exprimant qu’en langue Han est ici privé de communication, dans la mesure où le camp ne lui met à disposition aucun interprète.
Dans cet établissement, on sent la tension ambiante, confrontés à la morosité générale des détenus résignés et désignés sous le vocable pompeux de « résidents ». C’est de l’infamie ! Le mot « résident » est en l’occurrence un cache-sexe face à la réalité carcérale dans toute son ampleur, dans un contexte de domestication globale des travailleurs, perçus dans une perspective d’endiguement par la force terroriste de l’État. Parlons de son bon-droit d’emprisonner des femmes, des enfants et des hommes dans le but de faire illusion quant à la transparence des règles humanitaires contraignantes.
Traiter les hommes comme des quantités négligeables pour remplir des statistiques et faire du chiffre, n’est-ce pas là un désaveu des principes de l’État de droit dont la démocratie veut s’enorgueillir. Il faut appeler un chat un chat. Un détenu ne peut être qualifié de « résident », même forcé. On est détenus sans motif répondant aux normes des conventions internationales en matière de détention. En principe, on n’enferme pas les gens pour ce qu’ils sont ou, ou pas, mais pour ce qu’ils ont commis, relevant du traitement judiciaire avec compétences d’ordonner les placement en détention parfaitement cadrés.
Mais l’Office des étrangers, un État dans l’État, s’arroge le droit, le sien, de disposer à sa guise de l’être humain et au besoin jusqu’à l’écrouer, sans devoir en rendre compte pénalement. C’est là des pratiques particulièrement odieuses. Faut-il rappeler que cette institution ( bras séculier en quelques sorte, et très curieusement, instrument répressif ayant une certaine parenté, de sinistre mémoire, avec le haut commissariat aux questions juives sous le gouvernement de Vichy, chargée de grouper, trier les individus avant de les expédier à une mort certaine. Là, nous ne sommes pas tout à fait dans le même contexte. Il n’empêche que le procédé est quasi le même. C’est de l’efficacité industrielle méthodique) a été condamnée à plusieurs reprises par la CEDH pour actes de torture et barbarie.
Les migrants enfermés dans Vottem sont assimilés à des bêtes de somme, qu’on doit gaver du matin au soir à raison de quatre collations par jour, à base de tartines fromage ou choco…. dans un but purement occupationnel, et par extension donner le change vu le manque de liberté et les contraintes inhérentes pour que l’instrument répressif n’ait pas à s’affliger du spectacle pitoyable du désœuvrement qu’il donne à voir.
C’est le cas, personne ne peut rester insensible face à ce type d’enfermement générant des larmes en cascade, liées à la perte d’emploi, aux ruptures familiales, sociales et aux principes d’égalité face à la loi, écorné ???.
Quid des responsables de ce type de pratiques cruelles et indignes ? Les politiques, ou les exécutants de la politique instituée comme méthodologie normative de régulation des migrants dans un processus global de calcul dans l’ensemble, considérée comme une machine à broyer les hommes impitoyablement. Politique et exécutants s’en donnent à cœur joie. La Belgique, État de droit, n’en a que l’étiquette en somme, car comment expliquer que des femmes et des hommes, accompagnés souvent d’enfants sont expulsés quand même manu militari alors que leurs droits sont en cours d’examen, en dépit des recours effectifs devant les tribunaux ?
C’est là un non-sens, on m’a dit que la Belgique est le pays du surréalisme mais de toute évidence, il est l’État où cette notion semble dépassée. Ici, toutes les étapes menant à l’opprobre ont été franchies allègrement, dans la mesure où la dissolution des responsabilités permet tout et n’importe quoi dans un système gouverné par lui-même et qui, dans le cas de l’Office des étrangers, on peut dire échappant à l’autorité de tutelle, il s’agit d’un État totalitaire en miniature … of course !
Larbaoui Mohamed
Aile sécurisée du centre fermé pour étrangers de Vottem
Il a passé 25 ans en prison dont un moment dans l’aile de haute sécurité à Bruges. Il a purgé l’intégralité de sa peine. Il devait être libéré sous conditions : quitter le territoire, ce qu’il avait promis d’exécuter. Mais un jour avant sa libération officielle, il est transféré au centre fermé de Vottem en vue de son expulsion ! Vers l’Algérie ou vers la France, étant donné qu’il a les deux nationalités.
« Cette fois je suis vraiment en détention illégale »
« C’est du délire »
« On est bien plus mal traité qu’en prison : pas de règles, nous sommes soumis à des pressions, ils fonctionnent au chantage, il y a des caméras partout »
« Tout est contrôlé, tout est minuté »
« C’est une incitation à la révolte »
« Ils appellent ça une chambre, en fait c’est une cellule comme dans les autres prisons ! »
« La cantine c’est des chocotoffs et du coca…. scandaleux ! »
A peine arrivé à Vottem, il est témoin d’un jeune qui s’est blessé. Il réclame un médecin avec d’autres co-détenus : Deux gardiens viennent le chercher et l’amènent au cachot. Devant le cachot, 20 matons l’attendent! « Provocation » dit-il.
Il rentre sagement au cachot et personne ne bouge.
24 heures plus tard, on vient le chercher et on l’amène dans « l’aile sécurisée de Vottem »
Il inaugure la nouvelle aile, une prison dans la prison, qui a été aménagée au départ pour les soit-disant « criminels» qui sortent de prison et également d’après Maggie De Block pour les « dont le comportement nécessite une surveillance et un suivi particulier » (Entendez par là les récalcitrants au système, ceux et celles qui ont décidé de ne pas se laisser traiter de cette manière).
Il n’y a aucun détenu. Il est le premier et pense pendre la crémaillère tout seul !
« Y’a des caméras partout, même dans ma cellule y’a une caméra et un micro ! »
Il apprend aussi que ni la France, ni l’Algérie ne veulent lui délivrer un laissez passer :
Un employé de l’Office des Etrangers vient et lui propose de signer un papier attestant qu’il est d’accord de partir en Algérie :
«Nenni, vous me demandez de faire le boulot de l’Etat Belge et de l’OE, pas question ! »
A suivre…
Monsieur M
Ce 09/09/2014, il y a un deuxième « entrant » dans l’aile sécurisée.
M. est depuis 15 ans en EUROPE. Il vit en Autriche.
Il a été arrêté à Liège et amené au centre fermé 127 bis.
Ce 09/09, tentative d’expulsion : il refuse et est tabassé par six flics à l’aéroport ! Il porte plainte et est amené dans l’aile sécurisée de Vottem.
A bout de forces il nous dit :
« Il faut aussi des papiers pour aller au paradis ? Si non, j’y vais ce soir »
Monsieur M a été transféré ce 11/09/2014 au centre fermé de Bruges
Monsieur Jacques est arrivé en Belgique en 2005. Il y a passé six années. Il était arrivé avec un visa touristique. Il rejoignait sa famille, dont sa mère et son frère qui résidaient déjà en Belgique. Il n’avait pas de papier et travaillait au noir. Il n’avait pas de sentiments de peur, mais ressentait un manque de considération du fait de sa situation illégale. Cependant, il dit qu’il n’était pas mal vu, car il faisait des boulots « sans problèmes ».
Monsieur Jacques a été arrêté à l’aéroport international de Bruxelles en 2011. Il revenait d’un voyage familial au Maroc. Il voyageait seul, mais ne fut pas le seul arrêté dans cet avion. Les agents de l’immigration lui ont interdit de rentrer, on lui a dit qu’il n’avait pas le droit de venir en Europe. Les agents lui ont demandé de le suivre, il l’a fait de bon coeur, il se sentait innocent. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi on l’arrêtait, il pensait pouvoir circuler librement, il avait déjà fait d’autres voyages mais au sein de l’Europe. Il a été emmené dans la zone de détention de l’aéroport, appelée le 127. Les agents de l’office des étrangers qui le détenaient lui ont indiqué qu’il pouvait introduire une demande d’asile, sans quoi, il serait rapatrié vers le Maroc.
Il introduit des demandes d’asile depuis le centre qui seront toutes refusées malgré un changement d’avocat. Le motif du refus : demande non fondée. Pourtant, M. Jacques fait partie des opposants au régime en place en RDC, il vient d’une famille mobutiste, résidant dans le quartier Ma Campagne à Kinshasa (quartier connu pour regrouper les mobutistes).
M. Jacques est resté 6 mois en centre fermé. Il a fait deux mois et demi au 127, pour être ensuite transféré deux mois au 127 bis et finir son incarcération au centre de Bruges (1 mois et demi). Il était en contact avec l’association CRER par téléphone, ainsi qu’avec Getting the Voice. Il n’a jamais vu ses interlocuteurs, mais a passé beaucoup de temps au téléphone avec eux et en parle très chaleureusement. M. Jacques, ayant des contacts réguliers avec les associations a subi des pressions dans les centres. « si on te trouve avec le numéro de Getting, tu as beaucoup de problèmes ». Il a dénoncé une tentative d’expulsion d’une personne séropositive. Le centre a caché le détenu lorsque les associations accréditées à visiter les centres sont venues se renseigner à ce sujet. Il pense qu’à cause de ses contacts avec les associations, l’office des étrangers a pressé son dossier.
Jacques a subi 8 tentatives d’expulsion dont la dernière fut concluante. Il est rentré 4 fois jusqu’à l’avion. Jusqu’au dernier moment, il pensait qu’il pourrait rester en Belgique. Il pense que s’il avait eu un meilleur avocat dès le début il aurait pu avoir un titre de séjour légal.
Jacques trouve qu’il était apprécié par les agents du centre, certains ont même gardé contact avec lui. En raison de sa résistance aux déportations, il fut très apprécié par les autres détenus, qui lui faisaient une fête à chaque fois qu’il revenait de l’aéroport. Il n’a jamais été isolé avant d’être déporté.
Lors de son expulsion, M. Jacques a été emmené pieds et poings liés, bras collés contre le corps, ceinture au ventre et casque sur la tête. On l’étranglait, on l’insultait, on le menaçait de lui faire des piqures pour dormir si il ne gardait pas son calme. Il garde des séquelles de son étranglement dans le cou. Il a été apporté dans un vol collectif, « l’avion du roi » où une trentaine de personnes l’attendaient déjà. Dans ces personnes, 4 femmes dont une mineure, un Angolais ainsi qu’une résidente française à qui on avait volé les papiers. Autour de lui il décrit une centaine de policiers, des médecins, des assistants sociaux « à la solde de l’office », des militaires, des psychologues. Tout le monde était attaché au décollage, les gens ont été détachés après une trentaine de minutes, lui, a attendu plus d’une heure, il était assis entre deux policiers de taille importante.
Arrivé à Kinshasa, on le met, avec les autres personnes déportées, dans une voiture de la HIACE. Il est escorté par les agents de l’ANR (agents nationaux résidentiels) jusqu’à la direction générale de ce service. Ce lieu est situé tout proche de la résidence du président Laurent Désiré Kabila. On les laisse trois jours sans manger, sans boire, sans se laver, ils pouvaient sortir dans une cour sécurisée à raison de deux heures par jour. Dans ce lieu, ils étaient enfermés avec des opposants au régime politique. La prison comprenait 4 à 5 cellules remplies chacune d’une quinzaine de personnes. Quand il pose la question au gardien « où sommes-nous ? », on lui répond « quoi ? Vous ne savez pas où vous êtes ? Vous êtes prisonniers du président ». « Ici, personne ne peut vous libérer à part lui ».
Après les trois jours dans la prison, un gardien vient le trouver pour lui dire que le président à décidé de les libérer. On lui indique qu’il n’a pas intérêt à se retrouver dans un mouvement d’opposition au régime, qu’ils connaissent son nom et son adresse et qu’ils le poursuivraient jusqu’à la fin. Il a l’interdiction formelle de parler de l’existence de la prison ainsi que de ce qu’il a vu à l’intérieur. Les gardiens l’emmènent à l’extérieur. On lui offre à boire et à manger. Après un moment, ils se lèvent, ils disent qu’ils partent et que les détenus sont libres et autorisés à contacter leurs familles. Un dernier conseil, qui ressemble plus à un ordre avant de les quitter, ils doivent s’affilier au parti PPRD. Il reçoit la carte d’un des responsables qui lui propose de l’appeler au cas où il aurait besoin.
Ils appellent la famille. Sa grande soeur vient le chercher et l’accueille dans une chambre de la maison du père décédé.
Le retour est encore plus dur que la vie enfermée. La famille est déçue qu’il revienne dans des circonstances imprévues et les mains vides. Comme on sait qu’il n’a rien, on ne lui met pas la pression pour qu’il participe aux ressources de la famille, mais on ne le considère plus non plus. « C’était comme si je n’existais plus, on disait que je ne servais à rien, que je ne faisais rien, on ne me parlait plus ». Comme la famille s’attendait à recevoir de l’argent et à le voir revenir fier, on accuse d’autres membres de la famille de l’avoir ensorcelé. Seules 2 ou 3 personnes gardent un contact avec lui, « je me suis consolé tout seul ».
Certaines personnes déportées à Kinshasa, pour éviter de vivre la honte auprès de leur famille, ne les appellent pas quand ils se font déporter. Ils cherchent d’abord à trouver un peu d’argent et une valise pour ne pas vivre ce rejet.
Certains travailleurs du centre fermé ont appellé Jacques, pour lui dire qu’elles étaient déçues de la décision de son dossier, qu’ils ne trouvaient pas ça juste, mais que c’était leur travail. Il a gardé contact avec les associations, une militante est venue le voir pour faire un reportage filmographique.
Actuellement, M. Jacques n’est pas dans une situation confortable, il compte regler des affaires d’héritage et repartir en Australie ou en Autriche. L’ambassade d’Autriche se trouve au Kenya, son voyage commencera donc par là.
Les décisions d’expulsion vers le Soudan se multiplient. Même s’il semble qu’elles ne soient pas mises à exécution jusqu’à présent, elles signifient qu les personnes sont enfermées en rétention pendant des semaines avec l’angoisse d’un retour qui peut signifier la prison, la torture, parfois la mort. Et rien n’exclut que les renvois n’aient pas lieu si la vigilance baisse. Il semble que ce soit la réponse du gouvernement français à l’arrivée d’exilés d’Afrique de l’est en quête d’asile.
Trois Soudanais sont ainsi au centre de rétention de Vincennes et ont un vol pour Khartoum prévu pour le 6 septembre.
Ci-dessous un appel à les soutenir et à empêcher leur expulsion, et une proposition de message aux autorités françaises. N’hésitez pas à le relayer largement.
” LA FRANCE EXPULSE : EMPÊCHONS-LA !!
Dans le cadre des nouvelles directives programmées de Cazeneuve, on doit s’attendre à une augmentation impressionnante d’expulsions par vol commercialisé ou par charter dans les mois qui suivent.
Et ça commence rapidement :
Trois Soudanais arrêtés à gare du nord et en route pour l’Angleterre via Calais, sont enfermés au centre de rétention de Vincennes et vont être expulsés vers Khartoum ce samedi 6 septembre 2014 si l’ambassade du Soudan leur délivre le laissez-passer indispensable pour pouvoir les expulser.
APPEL à envoyer des fax, mail à l’ambassade du Soudan
Téléphone local: (01) 4225.5571
international : +33.1.4225.5571
Fax local: (01) 4563.6673
international : +33.1.4563.6673
APPEL à se rendre à l’aéroport de Paris Charles de Gaulle le 06 septembre 2 heures avant le départ, si le laissez-passer est transmis, pour parler aux passagers du vol afin qu’ils parlent au commandant pour empêcher cette expulsion. Nous vous tiendrons au courant lorsque nous saurons avec certitude si l’ambassade du Soudan a donné son aval pour cette expulsion.
Vol prévu pour deux d’entre eux à 11heures, présence à l’aéroport 9 heures
11h Paris Charles de Gaulle – 18h25 Doha, vol QROO4 vers Doha puis Khartoum
Et pour le troisième présence à l’aéroport 20h 30 Vol QR0038 départ à 22h30 vers Doha
APPEL à inonder la boite fax et mail de la compagnie qui collabore à ces expulsions et à saboter les infrastructures existantes / attaquables (page web, agences, bureaux, boîtes aux lettres …)
Agence de Paris
Qatar Airways
24/26 Place de la Madeleine (Entrée au 7 Rue Vignon)
+33 1 70 95 05 80
Appel à harceler le ministre de l’intérieur Cazeneuve et ses copains
Ministère de l’Intérieur :
Cabinet du ministre,
Téléphone : 01 49 27 49 27 (standard, demander le Cabinet), Fax : 01 40 07 13 90 (Directeur de Cabinet)
E-mail : bernard.cazeneuve@interieur.gouv.fr
Secrétaire général : Michel LALANDE michel.lalande@interieur.gouv.fr
Directeur de cabinet : Thierry MORVAN : eric.morvan@interieur.gouv.fr et Pierre-Antoine MOLINA : pierre-antoine.molina@interieur.gouv.fr
Chef de cabinet : Gabriel KUNDE : gabriel.kunde@interieur.gouv.fr et sec.chefcab@interieur.gouv.fr
Conseiller Immigration : Raphael SODINI : raphael.sodini@interieur.gouv.fr
Directrice de l’accueil, de l’accompagnement des étrangers et de la nationalité à la direction générale des étrangers en France : Muriel NGUYEN : muriel.nguyen@interieur.gouv.fr
Directeur général des étrangers en France : Benoit BROCART benoit.brocart@interieur.gouv.fr
Directeur général de la sécurité intérieur (DGSI) : Patrick CALVAR patrick.calvar@interieur.gouv.fr ”
Vous pouvez vous inspirer du message suivant pour les autorités françaises (Bernard Cazeneuve et son cabinet) :
” Monsieur le Ministre,
Les décisions d’expulsion de Soudanais vers le Soudan se multiplient,
prises par les préfets. Trois personnes dans ce cas sont au centre de
rétention de Vincennes.
Soit ces décisions décisions ne sont pas destinées à être exécutées,
faute d’obtenir les documents nécessaires, et l’enfermement de ces
personnes pendant plusieurs semaines avec la menace d’une expulsion, et
peut-être à la clé la prison, la torture ou la mort, constitue un
traitement inhumain et dégradant.
Soit l’expulsion peut se concrétiser, et ces personnes risquent
effectivement la prison, la torture et la mort.
Ces deux cas de figure sont inacceptables. Ces personnes doivent être
libérées sans délais, et les préfets doivent cesser de prononcer des
décisions d’expulsion vers le Soudan.
Veuillez recevoir, Monsieur le Ministre, ‘expression de mes salutations
citoyennes. ”
Mercredi 27 août 2014. Un poignée de personnes solidaires se sont
rendues sous les murs du centre de rétention pour un parloir sauvage.
Des cris ont été échangés pendant quelques minutes avec les retenus.
Vendredi 29 août 2014. À l’appel de la CSP75, ce sont cette fois-ci 150
personnes, sans papiers et quelques solidaires, qui sont allées en
manifestation de la station de RER Joinville-le-pont au centre de
rétention de Vincennes. Sur place un important dispositif policier était
présent (la manifestation était annoncée et déposée) et a maintenue tout
le monde dans l’allée, route du fort de gravelle, loin des bâtiments où
sont enfermés les gens.
Un appel a été passé à l’intérieur du centre un peu avant l’arrivée de
la manifestation.
Centre de rétention de Vincennes, bâtiment 3
« C’est dur vous savez ici car on est privé de liberté. C’est un délit
d’être étranger et pas régulier mais beaucoup d’entre nous font des
démarches pour régulariser leur situation, les gens qui sont là depuis
longtemps et ceux viennent d’arriver. Ici on est des cas tous différents
mais on cohabite bien ensemble, il n’y a pas de problème, pas de
violences entre nous. C’est mieux quand c’est comme ça. On subit de la
barbarie alors qu’on essaie que de vivre ou même survivre. Ici on subit
des humiliations mais on n’a pas le choix c’est comme un éléphant contre
une fourmi, les policiers nous le font bien comprendre. Donc on est
obligé de faire ce qu’on nous demande. »
Je lui explique qu’il va y avoir une manifestation cet après-midi pour
protester contre la mort d’Abdelak et pour la fermeture de centres de
rétention et que toutes les personnes qui y sont enfermées soient
libérées. Je lui dis que peut être nous n’arriverons pas à nous
approcher du centre car la police nous en empêchera mais que j’espère
qu’ils arriveront à nous entendre.
« Ah oui la police on peut leur faire confiance pour ça. C’est bien
qu’il y ait une manifestation. Déjà avant-hier (mercredi) j’étais en
train de dormir l’après-midi et je me suis réveillé on entendait «
Liberté ! Liberté ! ». J’ai essayé de voir qui il y avait dehors mais on
ne voyait rien car il y a une forêt qui cache. En tout cas merci et
bonne chance. »
Suite ce 27/08/2014:
D’après les gardiens il a été amené à l’aéroport ce matin. Il s’est révolté , s’est déshabillé et à déchirer son passport. Il a été ramené au centre nu, et mis au cachot à nouveau!Il y est toujours à 18h41!
Impossible d’avoir une contact avec lui mais nous avons son nom pour ceux qui croirait pouvoir faire quelques chose.
Appel urgent du centre Caricole à Steenokkerzeel 26/08/2014
Un homme du Montenegro a été amené au centre dans l’après midi du 25/08. Ces co détenus nous disent qu’il était pas dans un état normale et très perturbé psychologiquement. Ils ont demandé aux gardiens d’ appeler un médecin. La réponse a été le débarquement de 3 gardiens qui l’ont cloué au sol, menotté.
« Il avait une plaie au crâne et y avait du sang partout ». Il a été amené au cachot et les co détenus n’ont plus de nouvelles de lui. Les co détenus appellent à l’aide !
Témoignage du centre fermé 127 bis
« Ici on est vraiment maltraité. Dans le centre 70 % des gardiens sont super racistes, 30 % sont sympas. Ils parlent comme ça : « allez dégage »
Les gardiens abusent de l’autorité et provoquent pour essayer qu’on s’énerve pour nous mettre au cachot. Les gardiens sont de plus en plus racistes de jour en jour, ils croient que nous sommes tous des criminels.
C’est pire qu’une prison. On n’est pas des humains, on est des animaux
Toutes les semaines ils font une fouille générale. Les gardiens disent que c’est des ordres de la direction
La semaine passée ils nous ont mis sous la pluie pendant 2 heures . Il faisait très froid. Cela pour fouiller tout le centre, sans dire ce qu’ils cherchaient… et …ils n’ont rien trouvé »
Témoignages du centre fermé le Caricole
« Faut pas s’inquiéter pour nous. Nous on se bat jusqu’au bout »
« Beaucoup d’arrestations à l’aéroport : Beaucoup ont des visas en ordre et sont pourtant très rapidement remis dans un avion sans possibilités de recours. On ne comprend pas. Certains d’entre eux sont passés par l’Espagne et sont renvoyés là-bas. »
« Il y a eu des rafles à la recherche de travailleurs au noir dans les commerces à Bruxelles. Beaucoup ont été arrêtés et amenés au Caricole. Certains ont déjà été expulsés ! »
« Plusieurs principalement Guinéens sont enfermés au Caricole depuis parfois 4 mois. Un groupe a entamé une grêve de la faim , mais ils l’ont interrompue après 3 jours, suivant « les bons conseils » des travailleurs du centre. »
« Des demandeurs d’asile ici mais aussi d’autres, souvent Marocain(e)s arrêtés à leur travail ou des « récalcitrants » transférés d’autres centres. »
Depuis plusieurs semaines l’Office des Étrangers semblent pister la communauté Pakistanaise. Ils résident bien souvent depuis des années en Belgique et n’ont jamais obtenus de régularisation comme beaucoup d’autres. Beaucoup sont au centre fermé de Vottem et entament régulièrement des grèves de la faim et/ou soif. Ils ont très peur d’être renvoyer dans leur pays.
En effet des témoignages et des rapports internationaux confirment que ces personnes sont remises systématiquement par la police Belge entre les mains de la Police Pakistanaise et sont exposées à des risques sérieux d’incarcération arbitraire, de torture, d’extorsion d’argent, et de procès inéquitables pour avoir été en séjour illégal en Belgique.
Plusieurs cas concrets ont été récoltés par certains avocats et associations.
Témoignages récoltés par Radio RTBF Thierry Van Gulick ci après
(…) Police and prison officials frequently used the threat of abuse to extort money from prisoners and their families. (…)if a failed applicant for refugee status is handed over by the country concerned to Pakistani authorities, Pakistani FIA/relevant authorities would question such a person… All deportations are inquired into. (…) The police in Pakistan are perceived to be corrupt as a matter of course, and are thought to be largely, if not solely, responsible for the breakdown of law and order in the country and for the steady erosion of the criminal justice system. (…)
(…) The police and other security forces have been responsible for numerous abuses, including, torture and other ill-treatment of criminal suspects, extrajudicial killings, and unresolved enforced disappearances of terrorism suspects.”
Dimanche 24 août 2014, centre de rétention de Vincennes:
“On est toujours en grève de la faim. Le commandant n’est pas revenu
nous voir depuis vendredi. La nuit a été calme. Mais les policiers
continuent de nous provoquer. Ils veulent qu’on mange et ils nous
cherchent, ils veulent qu’on craque. D’habitude il y a 2 policiers
dans les parties communes, là ils sont 5 ou 6…”
“On continue la grève de la faim. Il n’y a pas de changements. Les
policiers essaient de nous convaincre de manger.
Dès la première tentative d’expulsion, les policiers avaient scotché
Abdelhak. Ils lui avaient scotché les jambes et menotté les mains dans
le dos. C’est pas normal! Ils l’ont amené comme ça dans l’avion et
c’est le commandant de bord qui a refusé de le prendre, parce qu’il
était complètement ligoté.
On ne demande rien pour nous. On ne veut pas que ça se reproduise.
C’est pas normal. On est des êtres humains. Il y a des policiers qui
nous traitent comme des chiens. ”
Fermeture des centres de rétention !
Liberté de circulation et d’installation!
Jeudi 21 août 2014, Abdelhak Goradia est décédé alors qu’il était
conduit par les flics à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle pour être
expulsé vers l’Algérie. Il avait réussi à refuser une première fois
son expulsion le 16 août dernier. Selon la version policière, c’est
dans le fourgon en arrivant à l’aéroport qu’il aurait eu « une crise
cardiaque ». Les flics ont même parlé d’une mort naturelle. Or,
l’autopsie a révélé qu’il était décédé par asphyxie. Ce n’est pas la
première fois qu’une personne décède lors de son expulsion. Plusieurs
sans papiers sont en effet morts assassinés par la PAF comme Ricardo
Barrientos en décembre 2002 ou Mariame Getu Hagos en janvier 2003.
Les retenus du bâtiment 1 de Vincennes se sont mis en grève de la faim
dès qu’ils ont appris la mort de leur camarade. Ils ont rédigé un
communiqué que voici :
“Nous, retenus du bâtiment 1 du CRA de Vincennes, demandons:
– que des journalistes puissent venir voir les conditions de vie dans le centre
– que les acteurs des violences envers M. Goradia soient punis, car
ils l’ont tabassé à mort.
– que la durée de rétention soit réduite à 20 jours car il y a trop de
violences. Ce n’est pas la peine, 45 jours, ça ne sert à rien
– que la nourriture soit améliorée. On mange très mal alors qu’on n’a
pas demandé à être ici.
– Une partie de la police est très agressive verbalement et fait des
provocations. Ils vont jusqu’à dire des insultes dans le micro. Ils
hurlent et font des gestes obscènes.
On ne négociera pas. On continuera la grève de la faim tant que nos
revendications ne seront pas satisfaites ”
Liberté de circulation et d’installation !
Les personnes sans papier prisonnières à Vincennes sont joignagles via les cabines téléphoniques du centre dont voici les numéros :
Bâtiment 1 : 01 45 18 12 40 – 01 45 18 02 50 – 01 45 18 59 70 –
Bâtiment 2 : 01 48 93 69 47 – 01 48 93 69 62 – 01 48 93 90 42 –
Bâtiment 3 : 01 48 93 99 80 – 01 43 76 50 87 – 01 48 93 91 12 –
Alors que cette dame demandeuse d’asile rentrait du tribunal, menottée comme c’est de coutume pour les étrangers transportés en camionnette, les gardes, arrivés au Caricole, l’ont oubliée en plein soleil.
Lundi (22/7), deux demandeuses d’asile détenues devaient être raccompagnées vers leur lieu de détention, l’une a été déposée dans un centre, l’autre devait aller au Caricole. Pourtant elle a été “oubliée” dans la camionnette sur le parking du Caricole! Menottée, chaudement vêtue, elle s’est ainsi retrouvée seule en plein soleil pendant deux heures. Craignant qu’il s’agissait du début de sa déportation, en larmes, elle a connu des moments de grand affolement ne sachant ce qui allait lui advenir, tout en souffrant énormément de chaud et de soif. Ce n’est que lorsqu’un gardien est venu chercher quelque chose dans le véhicule, qu’il s’est aperçu de sa présence et qu’elle a “pu” rentrer dans le centre.
Ce système raciste mis en place pour arrêter, enfermer, refuser les demandes de séjour sous toute une série de prétextes, pour se permettre de traiter avec domination et de manière inacceptable des personnes étrangères au cours des enfermements sans délai, expulser violemment celles et ceux venus d’autres contrées mais ne disposant pas de documents “de séjour”, ce système ne tolère aucun accommodement, aucune humanisation, il doit être tout simplement éradiqué.
Il permet des dérives, des tortures bien cachées et jamais sanctionnées. Car qui oserait porter plainte dans la situation de cette dame? De crainte que cette plainte n’accélère son expulsion, qui plus est, le système mis en place pour “recueillir les plaintes” relevant d’un écran de fumée menant à une impasse.
Ils en ont marre d’être traités comme des chiens. Aucun respect, aucuns droits. Certains n’ont pas d’assistance juridique. De grands malades ne voient pas le médecin. Si vous voulez voir un médecin il faut attendre 3 ou 4 jours, Le médecin ne vous écoute pas, ne vous examine pas. Vous recevez juste « un comprimé »
Ils en ont marre de voir des gens se faire expulser quotidiennement par la force par dix flics. Ils en ont marre de voir de nouvelles entrées de personnes arrêtées qui sont parfois en Belgique depuis plus de dix ans, qui ont parfois femmes et enfants ici, un boulot etc….
Et le 14/07 à 22 heures au soir le vase a débordé : certains n’ont pas reçu leur repas du soir suite à la mauvaise volonté d’un “chef raciste” : ils ont tous décidé de ne pas manger ce soir-là.
Après discussion avec la directrice, trois ont été mis au cachot, les trois qui avaient eu le courage d’essayer d’entamer un dialogue avec la direction. Suite à l’arrestation des camarades, ils étaient révoltés, ont crié “Liberté!” à travers les fenêtres aux personnes qui s’étaient rassemblées devant le centre.
Et ce soir 15/07 25 d’entre eux ont décidé d’entamer une grève de la faim pour continuer à protester en espérant toucher les médias et avoir des actes de solidarité venant de l’extérieur pour les soutenir.
OUI, on nous a permis de respecter le Ramadan avec des repas à 22 h et à 3 heures du matin, des repas avariés comme d’habitude dans le centre !
OUI, nous étions fâchés le 14/07 quand certains d’entre nous n’ont pas reçu leur repas et lorsque 3 d’entre nous ont été mis au cachot parce qu’ils tentaient d’entamer un dialogue avec une directrice.
OUI, nous continuons à lutter contre ces enfermements et nos conditions de vie dans les centres fermés.
OUI, nous sommes victimes de ces politiques migratoires belges et européennes comme tant d’autres dans toute l’Europe.
Et, OUI, nous continuerons à nous battre contre les centres fermés et pour la liberté !
Signé : Des détenus du centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel !
Update 15/07: 25 personnes refuse de manger ce soir et réclame la liberté de tous.La directrice les a menacé de faire des photos de ceux qui mangent pour prouver que tout va bien
Le 14/07 SMS du centre fermé à 22.54
« Y a un grand bordel dans le centre. Tous en grève » :
Au moment de la rupture de jeûne, un « chef raciste » a refusé de distribuer la nourriture selon les régles : certains détenus n’ont par reçu de repas. Suite à ça TOUS les détenus ont refusé de manger à grands cris,et ont jeté leur repas à la poubelle.
La directrice du centre est arrivée pour discuter avec les détenus. Suite à ce dialogue, trois détenus ont été mis au cachot !
Les détenus se sont révoltés suite à cette mise au cachot.
Des policiers sont arrivés.
Au même moment un petit rassemblement s’est spontanément formé avec un journaliste devant le centre. Les prisonniers ont beaucoup crié par les fenêtres . Le journaliste a demandé de rentrer dans le centre; ce qui lui a été interdit.
Suite à la présence de la police, les esprits se sont calmés dans le courant de la nuit pour éviter des affrontements.
Ce 15/07 13 heures : un calme relatif est revenu dans le centre. Une directrice devrait revenir pour discuter avec les détenus.
Les trois personnes mises au cachot ne sont toujours pas libérées malgré la promesse d’une des directrices.
Paroles des détenus :
« Nous sommes traités comme des chiens »
« Certains n’ont pas droit à une assistance juridique »
« les soins médicaux sont défaillants »
« C’est la catastrophe ici »
« Nous ne baisserons pas les bras. Nous continuons à revendiquer notre liberté ! »
Samedi 12 juillet 2014
Manifestation Anti-rafles en solidarité avec les migrants
Rendez vous 14h place d’Armes à Calais
Nous pensions avoir été témoins du pire avec la destruction de la jungle afghane en 2009 qui a conduit à la rafle de 278 de ses habitants et leur mise en rétention un peu partout en France, cependant, ce mercredi 2 juillet 2014, une nouvelle étape a été franchie. A 6 heures du matin,
plusieurs compagnies de gendarmes mobiles, de CRS, la police nationale et la police aux frontières, se sont livrées à des rafles massives, simultanées et coordonnées de la population migrante de Calais.
Sous couvert d’une opération d’expulsion des lieux de vie dont la date a été maintenue secrète, 600 migrant-e-s ont été gazé-e-s, insult-é-e-s, humilié-e-s, terrorisé-e-s, arrêté-e-s, dans le silence et l’ombre puisque tous les témoins ont été violemment écartés des lieux d’arrestations. Ils-Elles ont été escorté-e-s dans des bus qui les ont éloignés de Calais sans avoir la moindre idée de leur destination finale. 200 d’entre eux et elles sont toujours en rétention et ceux et celles qui ont eu la chance d’être libéré-e-s ne s’en sont pas sorti-e-s indemnes.
Cette démonstration de force et de violence policière répond à une volonté d’éloigner, de décourager et de terroriser les migrant-e-s pour qu’ils-elles renoncent à s’installer dans le pays de leur choix.
Ces opérations sont avalisées par l’Europe et font parties du dispositif Européen d’exclusion et de la guerre déclarée depuis des années aux migrants et à toute migration. Face à cette guerre et ses méthodes fascistes de répression qui l’accompagne, il nous revient à remobiliser une résistance déterminée .
Aujourd’hui à Calais, les migrant-e-s ont à nouveau été chassé-e-s de la ville. La majorité d’entre eux et elles sont maintenu-e-s à la périphérie, dans des espaces où le harcèlement policier peut donner sa pleine mesure, à l’abri des regards et en toute impunité.
Nous appelons tout le monde à venir à Calais pour s’opposer à cette vague de répression sans précédent.
Samedi 12 juillet
Manifestation Anti-rafles en solidarité avec les migrants
Rendez vous 14h place d’Armes à Calais
et Samedi 12 – Dimanche 13 autres actions de solidarité prévues et à inventer.
Venez nombreux avec votre énergie et votre créativité !!!!!!.
Solidarité avec les luttes de tous les sans papiers en Europe et à ses frontières.
Papiers pour tous ou tous sans papiers !
Liberté de circulation pour tous !
Abolissons les frontières !
Update 11/07:
L’expulsion de A au 127 bis ainsi que celle de l’homme du Bengladesh à Vottem ont été annulée
Update grève de la faim au 127 bis 08/07:
Hier A est tombé dans sa chambre. Il a été mis au cachot suite à cette chute. Ses codétenus sont allé voir leur “chef” puis la directrice et ils ont insisté pour qu’on l’amène à l’hôpital. Il y a été amené puis ramené au centre. A son retour ont lui a annoncé qu’il serait expulsé ” demain ou après demain”vers le Pakistan sans spécifié de date ou heure exact
Un appel à l’aide des détenus du centre fermé 127 bis 06/07/2014
Monsieur A est Pakistanais. Il vit en Belgique depuis 8 ans et est enfermé au 127 bis. Il est en grève de la faim (et de la soif d’après certains ) depuis plus de 8 jours. Ces codétenus sont inquiets. Il maigrit et a de plus en plus de difficulté à s’exprimer.
Les co-détenus sont allés voir le directeur du centre qui minimise cette action de A. »’on verra lundi » dit-il.
Les co-détenus appellent à l’aide . Ils ne veulent pas que leur compagnon meure dans sa cellule et ils ont très peur !
Et une expulsion prévue ce Lundi 07/07/2014 : Appel du Cracpe.
Sharzyl RACHID est un citoyen originaire du Bangladesh. Il est en Belgique depuis au moins 8 ans. Il a effectivement participé au combat des sans papiers et aux occupations et grèves de la faim de 2006. Il est sans papiers et se débrouille comme peut se débrouiller un sans papiers. Il a participé à une série d’animations et actions menées par différents mouvements de la région verviétoise.
Il habite à Dison. Il a introduit différents recours mais a été débouté. Il avait, en autres, évoqué ses problèmes de santé.
Il a été arrêté suite à un contrôle dans un train et séjourne au centre fermé de Vottem.
Son expulsion est prévue, ce lundi, par le vol 9W221 9W276 de 10h07 en direction de Bombay.
Il ne s’alimente plus.
SN airlines n’a plus de mail cependant il a sur son site une page de contact et il a enore des n° de fax : voici ces infos pour envoyer vos protestations : http://www.brusselsairlines.com/com/contact/
Fax = 027233599 / 02/7238496 / 027534931 Nous invitons les personnes qui savent y être demain (lundi 7 juillet 2014) à se présenter à l’enregistrement des passagers du vol SN vers Bombay à 8 h O7 pour leur demander de ne pas s’asseaoir au décollage pour empêcher l’expulsion.
“Le business de la détention et des expulsions: un mauvais investissement”, un rapport en anglais qui explique pourquoi investir dans la construction et la gestion des centres fermés ainsi que dans l’expulsions d’étrangers peut nuire à une compagnie.
Le rapport cite l’exemple des Pays-Bas et de la Belgique, où des actions de militants ont provoqué des pertes, en termes économiques mais aussi d’image, à des compagnies aériennes ou de construction.
Merksplas :
Depuis 8 jours deux détenus sont au cachot au centre fermé de Merksplas. Ils sont en grève de la faim depuis 8 jours
Vottem
Depuis 19 jours, un homme d’origine indienne détenu au centre fermé pour étrangers de Vottem est en grève de la faim. Il a également commencé il y a quatre jours une grève de la soif. Son état de santé est aujourd’hui très préoccupant.
Il s’agit d’un demandeur d’asile ; il craint son expulsion vers un pays qu’il a fui suite à des persécutions liées à son appartenance politique. Sa demande d’asile ayant été refusée, des procédures sont toujours en cours. Sa vie serait en danger en cas d’expulsion, mais elle est aussi en danger maintenant ici étant donné son état de santé.
Il vit en Belgique depuis 2008, il est très attaché à notre pays dans lequel il a construit une nouvelle vie et tissé des liens sociaux !
D’autres personnes mènent également des mouvements de grève de la faim à Vottem, par exemple un Afghan et un Haïtien.
127 bis :
Au 127 bis ce sont deux jeunes Palestiniens de Gaza qui ont entamé la même action il y a une semaine…. Ils dénoncent une politique d’asile et d’immigration qui ne respecte pas les Droits Humains.
Au 127 bis la majorité des prisonniers font le ramadan. Deux ou trois ne le font pas : l’un d’entre eux perturbe systématiquement le ryhtme de vie des autres. Les prisonniers en ont fait rapport aux directeur mais rien ne change!Ils se demandent si ce perturbateur n’est pas là intentionnellement .
Bruges :
Les femmes sont révoltées , essaient de passer des messages, mais la censure règne : “Si ils savaient que je vous tel ils me priveraient de téléphone !”
PS : l’Indien de Vottem a été libéré maintenant
.
Une occupation de 100 sans papiers a été entamée à Molenbeek . Une femme avec 2 enfants faisant partie de l’occupation se sont fait arrêter à l’Office des étrangers !! On attend de leurs nouvelles !
Attention : ne jamais se présenter à l’oE sur convocation et surtout ne pas amener les enfants. Là l’arrestation est garantie !!! http://bxl.indymedia.org/spip.php?article4690
Témoignages de « visiteurs »
– » Je connais très bien votre site et j ai même envoyé un mail en mars lorsque mon compagnon guinéen alors incarcéré à Merksplas a failli être expulsé par vol militaire. (Ca a fait du bruit d’ailleurs).
Après 4 mois, mon compagnon est sorti mais la situation est toujours difficile. Lorsque sa situation sera claire j’irai démonter pierre par pierre ces centres maudits. En attendant je dénonce quand je le peux »
« Hier, 24 juin, S. un Guinéen d’une trentaine d’années, orphelin de père et de mère, aucune famille au pays a été expulsé de manière barbare….
C’etait la 5e tentative d’expulsion et malheureusement la dernière.
Après 6 mois passés en centre fermé.
S. est diabétique, il est atteint d’une hépatite et son état de santé est très précaire.
L’état aura tout tenté pour le rapatrier : en mars, 4e tentative d’expulsion: il est tabassé par les gardiens du centre fermé, tellement tabassé que quand il revient de l’aéroport il ne sait plus bouger la tête.
En avril il refuse de prendre son médicament : une semaine au cachot.
En mai on lui “offre” un an de traitement s’il retourne volontairement au pays.
Début juin, il se voit annoncer un vol pour le 26 juin. Puis plus rien, silence radio. Quand il essaye de savoir il n’obtient aucune réponse.
Le 25 juin, 14h, il est emmené au cachot. Plus aucune nouvelle.
Ce vendredi 22h, je parviens à le joindre. Il est à Conakry, 10 policiers l’ont escorté jusqu’à l’avion.
S. a été attaché, menotté comme un criminel durant tout le vol. Presque a étouffer car sa poitrine était comprimée contre ses genoux.
durée du vol : 6 heures.
S. est rentré au pays pour y mourir.
Honte, honte, honte d’être Belge ! »
Après les grèves de la faim et de la soif de Pakistanais pour la plupart, dont 2 ont été libérés, il y aurait à nouveau un mouvement de grève de la faim de 20 personnes.
Merksplas :
il y a 6 jours un mouvement de protestation a été entamé, dont une grève de la faim. Trois migrants , désignés comme « responsables » ont été mis au cachot. Ils y sont depuis 6 jours et deux d’entre eux continuent leur grève de la faim.
Bruges
Beaucoup de nouveaux sont arrivés dont une majorité ont des papiers en règle. Les détenus trouvent que cette situation n’est pas normale et ils sont fâchés. Femmes : Une femme nous dit que beaucoup sont enfermés sans raisons. Une femme a été arrêtée à la gare du Midi il y a 10 jours : l’Office lui a collé un nom et une nationalité qui ne sont pas les siens. Elle est très malade suite à des tortures subies dans son pays d’origine.
Elles nous disent que les gens se font arrêter et expulser sans laissez-passer et sans prévenir ni passer devant un tribunal.
Une femme de 80 ans, qui sait à peine marcher , a été enfermée à Bruges
127 bis :
Les prisonniers musulmans ( surtout des Marocains) ont été rassemblés au 127 bis pour la période du Ramadan.
“Beaucoup de nouveaux arrivants et d’expulsions quotidiennes qui deviennent banales malheureusement” nous dit un prisonnier.
Les migrants au 127 bis sont très solidaires de la caravane à Bruxelles et nous disent encore une fois Merci.
Message des prisonniers du centre fermé 127 bis de Steenokkerzeel:Message from The prisonners in the detention centrum 127 bis 25/06
MERCI, DANK U, Thank you to everybody from the caravan
Appel à rejoindre la manifestation ce 26/06/2014: 16 h30 Place du Béguinage
En marge du Sommet de l’Union Européenne qui abordera les politiques migratoires, la Caravane des sans-papiers et réfugiés organise une grande manifestation populaire le 26 juin et des débats/discussions/ateliers le 27 juin.
Soyons nombreux pour montrer aux chefs d’Etats que nous ne voulons plus de cette politique migratoire qui tue et discrimine au quotidien!
– Pour l’égalité et contre la mise en concurrence entre tous
Le système capitaliste utilise nos divisions réelles ou supposées pour nous mettre tous en concurrence. Le racisme et nos différents statuts sont instrumentalisés à cette fin. Ces divisions nous affaiblissent tous, égaux nous serons plus forts!
– Pour la mémoire et la dignité
Nous venons de pays victimes de la colonie, des guerres et des politiques impérialistes menées par les gouvernements et entreprises européenne depuis des décennies. Nous demandons reconnaissance et réparation pour les crimes commis.
– Pour plus de droits et de justice sociale
Plus de droits économiques, sociaux, culturels. Education, santé et logement pour tous. Droits politiques pour tous (manifestation, expression, vote). Contre le racisme et le sexisme. http://caravan2014.noblogs.org/
Depuis 8 jours, un mouvement de grève de la faim, et, pour certains, de la soif, a démarré au centre fermé pour étrangers de Vottem.
Il s’agit notamment de personnes qui craignent pour leur vie en cas d’expulsion forcée. Un exemple parmi tant d’autres: au Pakistan plusieurs mouvements politiques sont devenus la cible des Talibans.
Nous n’acceptons pas la politique très restrictive de l’ Etat belge en matière d’immigration et d’asile. 75% des demandes d’asile sont refusées, cela veut que l’on en vient à expulser des personnes dans des pays où règnent la guerre et l’insécurité, ou des régimes dictatoriaux ou autoritaires. Fin de l’année passée, un jeune Afghan, AREF, a trouvé la mort dès son retour en Afghanistan sous les balles des Talibans.
Parmi les grévistes de la faim, certains insistent sur d’autres aspects: ils ont construit leur vie en Belgique depuis des années, ont leurs attaches ici, se retrouvent déboutés d’une procédure alors qu’ils ont travaillé, suivi des formations… n’ont plus de famille dans leur pays d’origine. Seulement 6% de demandes de régularisation acceptées en 2013…
Les uns comme les autres ont entrepris ce mouvement parce que leur vie serait détruite par une expulsion.
Deux Pakistanais, qui avaient démarré le mouvement il y a 8 jours ont été libérés et amenés à l’hôpital où ils ont été soignés ce jeudi. 5 ou 6 autre personnes poursuivent ou se sont engagées dans ce mouvement.
Pour les soutenir dans leur revendication d’une politique d’asile et d’immigration qui respecte les droits humains, notamment les droits de chercher asile, de circuler et de s’installer, de vivre en sécurité, en famille…nous vous invitons à nous rejoindre à notre rassemblement hebdomadaire ce samedi 21 juin de 16 à 17 h autour du centre fermé de Vottem. Comme c’est la fête de la musique, toute intervention musicale est bien sûr bienvenue!
Depuis 6 jours, plusieurs personnes sont en grève de la faim, et, pour certains, de la soif, au centre fermé pour étrangers de Vottem.
Il s’agit notamment de personnes d’origine pakistanaise, qui craignent pour leur vie en cas d’expulsion forcée. En effet, au Pakistan plusieurs mouvements politiques sont devenus la cible des Talibans. Ces derniers n’hésitent pas à commettre des attentats et à tuer, comme nous avons pu le voir il y a quelques jours à peine lors d’une attaque près de l’aéroport de Karachi. Une partie de ces Talibans sont originaires d’Afghanistan.
Nous n’acceptons la politique très restrictive de l’ Etat belge en matière d’immigration et d’asile. 75% des demandes d’asile sont refusées, cela veut que l’on en vient à expulser des personnes dans des pays où règnent la guerre et l’insécurité, ou des régimes dictatoriaux ou autoritaires. Fin de l’année passée, un jeune Afghan, AREF, a trouvé la mort dès son retour en Afghanistan sous les balles des Talibans.
Parmi les grévistes de la faim, certains ont construit leur vie en Belgique depuis des années, ont leurs attaches ici, se retrouvent déboutés d’une procédure alors qu’ils ont travaillé, suivi des formations…
Les uns comme les autres ont entrepris ce mouvement parce que leur vie serait détruite par une expulsion. Leur vie est maintenant en danger ici, une personne qui fait la grève de la faim et de la soif est déjà dans un état de santé très préoccupant!
(English below)
Dans le cadre de la semaine d’actions qui suivra l’arrivée à Bruxelles de la Caravane des sans-papiers et des réfugiés (Caravane SP 2014), une rencontre aura lieu le 24 juin 18 h pour partager des expériences et des stratégies de lutte contre les centres de rétention pour étrangers en Europe. Rejoignez des militants de France, d’Espagne, des Pays-Bas, d’Allemagne, d’Italie et de Belgique pour cette séance d’information et d’organisation collective suivie d’un concert!
In the framework of the action week following the arrival of the Freedom March to Brussels, activists from France, Spain, the Netherlands, Italy, Germany and Belgium will gather to share informations and strategies on the fight against immigration detention centers in Europe. Join us for a meeting followed by a concert on Tuesday 24! 06 p.m
Où/Where: Garcia Lorca, 47/49 rue des Foulons, 1000 Bruxelles (garcialorca.be)
Info: crer.info@gmail.com
Programme de la semaine/Programme of the week:
Suite à plusieurs événements le 127 bis est actuellement une poudrière.
Fouille générale et confiscation des tapis de prière
CE 4 juin 2014, suite à une réunion organisée par la direction du centre avec les prisonniers et où la majorité avait des critiques sur les conditions de vie dans le centre , une fouille générale a été organisée des cellules et des fouilles au corps de tous les « résidents ». A l’occasion de cette fouille les tapis de prière ont été confisqués. Il a été dit aux prisonniers que si ils voulaient faire leur prière ils devaient s’arranger avec le chef ! Les prisonniers n’apprécient pas.
Tentative de suicide
Un Afghan a fait une tentative de suicide le soir du 05/06 . Il a été mis au cachot pendant 1h30 puis vu son état de santé inquiétant il a été amené à l’hôpital.
Conflits et bagarres
Beaucoup de conflits et bagarres entre les prisonniers et avec les gardiens : mises au cachot systématiques.
Les plaintes
Actuellement plusieurs prisonniers déposent des plaintes à la commission des plaintes. On leur dit que ces plaintes vont être analysées. Ces plaintes doivent être déposées par la direction à la commission des plaintes qui doit dans un premier temps juger de la recevabilité de la plainte et en informer le détenu. Mais jamais au grand jamais ils ne reçoivent de suites ! Ils ont l’impression que ces plaintes, qu’ils doivent remettre au directeur du centre ou un membre du personnel, n’arrivent jamais à la commission.
Les expulsions
Beaucoup d’appels à l’aide pour empêcher des expulsions dans le courant de la semaine prochaine : Guinée, Maroc……., seront publiés en temps voulu
Le 27/05 une cohorte de policiers en uniformes, accompagnés de beaucoup de civils ont envahi la cour du centre fermé 127 bis à 7 heures du matin.
Divers témoignages :
« Le Week-end du 24 et 25 il y a eu beaucoup d’agitation, c’était l’enfer »
« Les six Congolais, des femmes et des hommes , présents depuis plusieurs mois au centre ont été isolés dans une aile. Durant tout le week-end d’autres sont arrivés dans des bus de différents centres de Belgique ; puis encore d’autres de différents pays européens.. ”
« Les expulsés étaient isolés dans une aile, et nous dans la nôtre, ils se sont arrangés pour nous isoler et qu’on ne puisse rien voir »
« Le mardi à 7 heures du matin la police a envahi la cour du 127 bis. On n’a pas pu voir grand chose, vu que les bus étaient parqués à l’entrée du centre. ”
« Moi j’ai juste vu qu’il y avait une femme en chaise roulante parmi les expulsés. »
« Il y avait un grand bus et deux plus petits bus »
« Il y avait plus de 50 policiers dans le 127 bis »
Et plusieurs témoignages qui en disent long :
« On ne peut rien dire. Je ne peux pas vous donner les informations »
Contact avec un expulsé à Kinshasa le 28/05/2014 : « Nous sommes actuellement à l’aéroport pour identification, Nous sommes une centaine…….. » puis le contact a été coupé.
Les informations diverses sur ce vol : d’après certains détenus ils étaient entre 90 et 100 Congolais, d’après un travailleur du centre 110, d’après l’office des étrangers contacté par une association, ils étaient “seulement” 19 : 16 Congolais pour la Belgique, 3 venant de France et un du Grand Duché.
Ces informations sont très parcellaires.Ce sont des secrets d’état! Si d’autres ont des témoignages ou des informations: écrire à gettingthevoiceout@riseup.net pour essayer de regrouper ce qu’on arriverait à en savoir!
« Ils ont beaucoup d’argent ici : Deux flics pour chaque expulsion plusieurs fois par jour, qu’on paie pour un voyage aller retour. C’est un gros budget pour un pays en crise ! »
« Le commerce marche dans les centres fermés »
Dans les centres fermés
Grève de la faim à Merksplas il y a un mois : 9 personnes ont été mis au cachot, transférés dans d’autres centres ou ont « disparus » sans doute expulsés en catimini !
«Les services sociaux des centres fermés ont pour mission de persuader les personnes qui ont été écrouées en vue de leur éloignement à s’inscrire au programme de retour volontaire», explique l’Office des Etrangers :
Les personnes détenues font au départ une totale confiance aux assistants sociaux qui semblent très aimable et maternelle : « Il faut pas s’inquiéter, tout ira bien ! »
Beaucoup ne sont pas au courant du fonctionnement et croient qu’ils vont être libérés vu l’injustice de leur enfermement, jusqu’au jour ou on vient les chercher pour les mettre dans l’avion !
L’assistance sociale ne propose JAMAIS de retour volontaire. Elle ne donne aucun renseignement et ne semble avoir un seul but dans sa vie : l’expulsion à tout prix !.
Les troubles comportementaux
Quelques uns sont transféré dans la nouvelle aile du centre fermé de Vottem.
“Une nouvelle aile réservée aux résidents souffrant de troubles comportementaux ou psychiques” dixit Maggie De Block
Une manière de “psychiatriser” ceux qui résistent contre leurs enfermements, se révoltent contre leurs expulsions , et qui ont donc ce qu’ils appellent des troubles du comportement !!!!…
Les expulsions
Guinéens : tous les mardi, jeudi et samedi au moins un Guinéen est expulsé par SN Airlines vers Conakry, et rapidement remplacé dans le centre par de nouveaux Guinéens arrêtés .
Un marocain expulsé : toute sa famille est en Belgique, il nous dit : « Pas grave je reviendrai très vite »: et il est de retour!
Un albanaise expulsée quelques jours après son arrestation : « super système qui roule bien », nous dit elle ! L’Assistante sociale lui a dit qu’ elle devait faire confiance à son avocat qu’elle lui a désigné et qui n’a pas bougé le petit doigt !
Un congolais depuis 10 ans en Belgique et régulariser en 2009 a été arrêté lors d’une rafle dans l’asbl VLOS à St Niklaas avec plusieurs autres familles http://www.tvoost.be/nl/2014-04-03/illegalen-aangetroffen-bij-huiszoeking/#.U3xiZ4avicR
Il a passé plus d’un mois en centre fermé: il a finalement été libéré et a reçu le jour même une réponse positive à sa nouvelle demande de régularisation : c’était une « erreur administrative »
De la double peine
Enormément de Nord Africains sont expulsés sans état d’âme : Ils laissent boulot, femmes, enfants içi. Ils se font expulsés sans crier gare, on vient les chercher dans leur cellule 3 heures avant le départ de leur avion, ne laissant aucunes possibilités à leur avocat ou à d’autres d’empêcher son expulsion ! Mais que cela ne tiennent : ce sont des repris de justice !
SMS reçu ce 28 avril :
26 avril 2014 14 h45: Sont 5 policiers qui m’ont fait rentrer dans l’avion. Ils m’ont obligé à rester sur le siège avec force.. J’ai commence à crier très fort. Ils ont commencé à me frapper, ils ont bloqué mes pieds à la chaise. Un autre a serré ses mains à la gorge très fort, j’en ai perdu la voix et je pensais que j’allais étouffé, je ne savais plus crier. Un autre me tenait les mains, un autre serrait la ceinture de sécurité à fond et me pliait en deux vers le bas. J’avais très mal et je ne pouvais plus respirer.
L’application de la double peine semble faire partie des priorités de l’Office.
Et même si ils sont gravement malade et qu’il partent pour mourir dans leur pays : ce sont des “repris de justice” donc à expulser . Pas de 9 ter pour un repris de justice ou oui un 9ter expulsable ! Point
Et dernière infos:
Il serait question de l’organisation d’un vol collectif vers Kinshasa ce mardi 27/05. D’après les infos reçues, chez nous tout est mis en place pour
organiser ce vol, mais sans être sur que le Congo va accepter.
Si vous avez des amis congolais prévenez les!Ils peuvent encore se faire arrêter dans la rue avant mardi et se faire expulser.
Si vous avez des contacts au Congo pour influencer la décision d’accueil à Kinshasa de ce vol collectif, allez y et contacter nous
*Appel à toute.s les squatteurs.ses, antifascistes et toute autre personne motivée à venir soutenir la lutte à Calais*
A faire partager et à mettre en ligne sur la première page de tous les réseaux et sites en ligne
Dans les prochains jours, les trois campements, obtenus par les exilé.e.s en lutte après de longues séries d’expulsions et de harcèlement, abritant plus de 600 personnes seront détruits par la police sans qu’aucune solution
ne soit proposée pour les personnes en transits. Par ailleurs, un centre social et deux autres squats sont expulsables à partir du 30 mai. Ce sont donc plus de 800 personnes qui vont se retrouver à la rue.
Dans cette ville de passage avant l’Angleterre, le squat est la seule solution d’hébergement qui existe. C’est aussi un outil de lutte et de résistance pour protéger les exilé.e.s des violences et du harcèlement
policier qu’ils.elles subissent dans les campements et dans la ville.
Aujourd’hui une nouvelle étape dans la lutte contre les squats vient d’être franchie par la mairesse de Calais. Cette fois elle a décidé de faire *une proposition de loi pour modifier les 48h* (qui n’existent en fait pas en droit français). Nous avons très peu d’éléments sur le contenu de cette proposition de loi, mais savons qu’elle ira évidemment à l’encontre du droit au logement pour tous et toutes. Tous les futurs squats de France seront mis en danger par cette loi.
Nous appelons donc dès maintenant tous.tes les squatteurs.ses à mettre en place dans leurs villes respectives des actions pour faire barrage à cette atteinte grave au droit au logement. Surtout, nous appelons tous.tes les squatteurs.ses, militant.e.s à *venir combattre cette proposition de loi là où elle est née, à Calais*.
Nous appelons à venir *résister à ces expulsions, et à squatter de nouveaux bâtiments vides* à Calais.
Nous appelons tous.tes ceux.celles qui pensent que ce jeu du chat et de la souris qui dure depuis des années à coup d’expulsions incessantes sans solution de relogement doit cesser car il a lieu au détriment des
conditions de vie des exilés.
Antifascistes, militant.e.s, activistes, zadistes, marcheurs de la liberté : Venez soutenir la lutte à Calais !.
Et deux rendez vous fixes:
Samedi 24/05/ à 14 heures : AFIN DE S’ORGANISER FACE AUX EXPULSIONS :
MEETING DE RUE !!
Au lieu des distribution , rue de Moscou à Calais
et au moment de l’expulsion qui serait le mardi 27/05 d’après les médias, au levé du jour
On Friday (2 May) over 150 detainees in Harmondsworth migration prison
occupied the main courtyard in a sit down protest and began a mass hunger
strike. On Monday (5 May) supporters held solidarity noise demos outside
Harmondsworth and simultaneously at Dungavel (Scotlans). Yesterday evening
(Tuesday 6 May) protests started to spread to Colnbrook and Brook House
migration prisons.
At lunchtime on Friday 2 May over 150 people detained in Harmondsworth,
the UK’s largest migration prison run by corporation GEO group for the
Home Office, staged a sit-down occupation of the main courtyard and began
hunger strike. They issued a set of demands (see below) protesting against
the ‘Fast Track’ system, under which refugees seeking asylum are
immediately imprisoned before their claims are even heard, as well as
further mistreatment in detention.
The protestors stayed in the courtyard until the evening, when the Home
Office sent 3 officials to meet with delegates of the protestors. The
officials took a petition signed by all of the protestors, and said they
would reply to the demands on Tuesday 6 May. The detainees decided to
suspend their hunger strike while they waited for the response.
On Monday (5 May) solidarity noise demos took place at Harmondsworth and
also at Dungavel detention centre in Scotland. At Harmondsworth, over 30
people made lots of noise with pots, pans, drums, whistles, etc. to let
the detainees know they are not alone. The people locked inside waved and
held up signs to the windows with messages such as ‘Unlawful Detention’
and ‘No Healthcare’. There was also contact over the phone, and the
prisoners said they were really glad of the support.
No big surprise, the Home Office broke its promise and still (1.30 PM
Wednesday 7 May) hasn’t given any reply to the protestors. Instead they
have moved rapidly to issue deportation tickets to several dozen people
involved in the protest.
However, yesterday (Tuesday 6 may) the unrest began to spread. In
Colnbrook detention centre, built right next to Harmondsworth, guards
broke up an organising meeting of 40 detainees inside Colnbrook yesterday
and put five ‘ringleaders’ in isolation cells, before moving them to
another secure facility. Supporters have since been unable to contact the
men.
Then at 10pm last night a group of 20 men detained at Brook House IRC near
Gatwick staged a protest in the courtyard and refused to return to their
cells.
The prisoners have been particularly asking for us to help spread their
words and voices as widely as possible beyond the prison walls. They face
a tough struggle ahead, and need our active solidarity.
Update O7/05 22 heures: M est revenu au centre. Il est au cachot sans téléphone et on ne sait pas dans quel état il est! O9/05: Après plus de 24 heures d’isolement il a été transféré au centre fermé de Vottem. La tentative d’expulsion s’est passé (trop) correctement:ils lui ont demandé si il voulait partir et suite à son non il a été ramené au centre et mis au cachot, puis transféré à Vottem.
URGENT : Troisième tentative d’expulsion surprise à gros risque ce jour 07/05/2014
Nous avons recu le message là maintenant,
Il vient de quitter le centre, ce qui rend une mobilisation impossible !
Ils l’ont pris ce midi au centre fermé 127bis et amené de force à l’aéroport : vol probable : 17h40 casablanca
Il va subir des violences par son escorte qui risquent de mettre sa vie en danger vu son état de santé. A sa deuxième tentative le médecin de l’aéroport avait refusé son expulsion.
Ci après ce qu’on avait écrit le 15/04
« Un jeune homme de 26 ans , atteint de graves problèmes cardiaques (nouvelles valves et pontage), avait introduit une demande 9ter (Régularisation pour raison médicale) qui avait été déclarée recevable, les soins nécessaires n’étant pas accessibles dans son pays d’origine. Malgré tout il a subit sa deuxième tentative d’expulsion ce samedi 13/04. Il a été extrait de sa cellule au 127 bis sans être prévenu et sans pouvoir prévenir qui que ce soit et amené à l’aéroport pour le mettre dans l’avion avec une escorte. Le médecin de l’aéroport a contesté cette expulsion vu l’état de santé de ce Monsieur et a déclaré décliner toutes responsabiltés au cas où il serait mis dans l’avion. Le jeune homme a été ramené au centre fermé 127bis. »
L’acharnement de l’Office des Étrangers est du principalement au fait que ce jeune homme aurait fait quelques “bêtises” et se serait retrouvé devant les tribunaux et en prison. Ce sont des raisons banales et évidentes, selon l’office, pour lui refuser des soins médicaux et l’application de son 9ter obtenu !
« Nous n’avons pas le droit de faire un faux pas, d’être en échec un moment, il n’y a pas de deuxième chance pour nous »
« Pourquoi ils crient toujours au Droit de l’Homme quand ce n’est plus pratiqué ? »
Radiopanik: Nous avons 4 invités Bruxellois.es qui ont passé 15 jours au Maroc pour rencontrer les activistes et migrant.e.s à Tanger, Mellila, Nador et Oujda. Ils/Elles vont nous raconter ce qu’ils/elles ont pu comprendre de la situation là-bas et ont emmené des témoignages.
Définition : « On nomme camp de concentration un lieu fermé de grande taille créé pour regrouper et pour détenir une population considérée comme ennemie, généralement dans de très mauvaises conditions. Cette population peut se composer des opposants politiques, des résidents d’un pays ennemi, de groupes ethniques ou religieux spécifiques, des civils d’une zone critique de combats, ou d’autres groupes humains, souvent pendant une guerre. Les personnes sont détenues en raison de critères généraux, sans procédure juridique, et non en vertu d’un jugement individuel. Le régime nazi a créé une relative confusion en utilisant le terme de camp de concentration pour désigner certains de ses camps d’extermination, il convient de les distinguer, même si les conditions de détention dans les camps de concentration peuvent mener à des niveaux de morbidité et de mortalité extrêmement élevés. »
Nos camps de concentration sont les prisons, les hôpitaux psychiatrique, les centres fermés pour jeunes , les centres fermés pour étrangers……. On y enferme, concentre les personnes jugés « non intégrables »ou « non désirables ».
Les camps fermés pour étrangers :
On y concentrent les illégaux, ceux qui ont une « couleur » et qui ont osé mettre les pieds sur notre territoire pour visiter, revoir la famille, pour essayer de trouver un endroit pour respirer , pour essayer d’assurer un avenir pour leurs enfants…………ou tout simplement par esprit de voyage, de découverte. Ils sont arrêtés, dans la rue, chez eux ou a nos frontières et concentrés dans des camps en attendant leur expulsion ou plus proprement dit leur rapatriement.
Pour les autorités et les médias ils sont présentés comme des voleurs, des criminelles, qui viennent profiter de notre système, qui viennent nous polluer , qui viennent nous voler les droits que nous avons acquis. Ces droits ne sont réservés qu’à nous, et nous les garderons pour nous. Personnes sauf ceux qui suivent les règles du système ont ces « droits »
Eux, ceux définit comme « étrangers », « malades », « criminelles » ont droit à des enfermements avec sanctions, coups, maltraitances et expulsions.
Nous nous sommes appropriés le monopole de la violence face à ces indésirables
Et les Droitsdel’hommistes occidentaux bien pensant ont bien intégré cette nouvelle vision des Droits de l’homme et ne disent mots !
Les Droits à…..sont réservés aux bon « citoyens », à celui qui obéit, fonctionne comme on lui dit.
L’autre, le SDF, le Sans papiers, les Roms….resteront « dans la rue » ou dans les prisons , privés de ces fameux droits, décriés par tous
La guerre aux migrants et sans papiers n’est pas qu’aux frontières . Elle est chez nous, sur notre sol, dans nos quartiers, dans nos rues, dans nos transports en commun.
Nos états n’auront aucuns moyens d’empêcher ces migrations. La seule chose qu’ils pourront faire est de réprimer, renvoyer tout ce qui « dérange », fermer d’autres frontières, créer de nouvelles armées .
Agissons, créons la riposte contre ce pouvoir omniprésent de l’état et de ses armées
Update 27/04/2014: Murat a été expulsé sans ménagement: Cinq policiers Belges l’ont ligoté à son siège , il a reçu des coups sur tout le corp, Son visage est bleu et ce jour il sait à peine parler suite à des tentatives d’étranglement. Il est sous le choc.
SMS reçu ce 28 avril :
26 avril 2014 14 h45: Sont 5 policiers qui m’ont fait rentrer dans l’avion. Ils m’ont obligé à rester sur le siège avec force.. J’ai commence à crier très fort. Ils ont commencé à me frapper, ils ont bloqué mes pieds à la chaise. Un autre a serré ses mains à la gorge très fort, j’en ai perdu la voix et je pensais que j’allais étouffé, je ne savais plus crier. Un autre me tenait les mains, un autre serrait la ceinture de sécurité à fond et me pliait en deux vers le bas. J’avais très mal et je ne pouvais plus respirer.
M est en Belgique depuis 14 ans. Il est arrivé à l’âge de 18 ans.
Après un moment de galère les premières années, il s’est marié et travaille.
Il a été arrêté à son travail et est au centre fermé 127 bis depuis 1 mois.
Il avait un contrat légale depuis 2007 et une promesse d’embauche avec contrat à durée indéterminée, introduit par sa boite à l’office des Étrangers pour lui permettre d’obtenir une régularisation définitive.
Mais M a pendant ses années de galère été condamné par nos tribunaux et l’OE pratique systématiquement la double peine : L’ étranger condamné par nos tribunaux un jour, est condamné à une deuxième peine : l’expulsion!
L’Office est sourd et aveugle à un quelconque argument qui pourrait empêcher cette deuxième peine : enfants, travail, maladie, rien n’y fait dehors, dehors !
Ces expulsions sont quotidiennes et banalisées dans l’indifférence totale de tous.
Et à part quelques avocats courageux, aucunes associations, ONG, ou syndicats n’interviennent pour défendre des enfants qui vont être séparé de leur père, pour défendre des travailleurs, pour défendre des malades qui ont besoin de soins…….
Malgré une demande de libération introduite et qui est programmé pour le 29/04, il va subir une deuxième tentative d’expulsion avec escorte ce Samedi 26/04 à 13h45 vers Casablanca et demande notre aide . Il veut rester chez nous..
Rendez vous à l’aéroport pour expliquer la situation de M aux passagers à la réception des bagages ce samedi 26/04 à 11h45.
Fax et mail de protestations aux responsables
http://www.brusselsairlines.com/com/contact/
Fax = 027233599 / 02/7238496 / 027534931
Tél : 078 188889 / 027232345 / 027232362
-Monsieur M. F. Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers : Bur_Presse@dofi.fgov.be
T 02 793 80 31 (NL – EN) – 02 793 80 30 (FR), Fax 02 274 66 40 ,
-Monsieur Elio Di Rupo, Premier ministre : info@premier.fed.be
// Fax 022173328, 025126953
-Madame Joëlle Milquet, Vice-Première ministre et Ministre de l’Intérieur : milquet@lecdh.be
, milquet@milquet.belgium.be
/ Fax: 022380129, 025048500, 025048580
-Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice : info.maggiedeblock@ibz.fgov.be
Tél 02 542 80 11 // Fax : 02 542 80 03
Certain.e.s détenu.e.s dans les centres fermés sont résigné.e.s, d’autres se battent et résistent
Certain.e.s sont expulsé.e.s rapidement sans avoir pu parler à qui que ce soit. « On a même pas le droit de se défendre »
D’autres passent 4, 6, 8 mois enfermé.e.s et finissent parfois par être libéré.e.s avec un ordre de quitter le territoire car aucun pays ne veut délivrer un laissez passer ou….. erreur administrative…..ou….ou…….
D’autres encore, repris de justice, subissent des expulsions forcés sans aucune considération pour leur situation familiale ou autre.
Un jeune homme de 26 ans , atteint de graves problèmes cardiaques (nouvelles valves et pontage), avait introduit une demande 9ter (Régularisation pour raison médicale) qui avait été déclarée recevable, les soins nécessaires n’étant pas accessibles dans son pays d’origine. Malgré tout il a subit sa deuxième tentative d’expulsion ce samedi 13/04. Il a été extrait de sa cellule au 127 bis sans être prévenu et sans pouvoir prévenir qui que ce soit et amené à l’aéroport pour le mettre dans l’avion avec une escorte. Le médecin de l’aéroport a contesté cette expulsion vu l’état de santé de ce Monsieur et a déclaré décliner toutes reponsabiltés au cas où il serait mis dans l’avion. Le jeune homme a été ramené au centre fermé 127bis.
L’acharnement de l’Office des Étrangers est du principalement au fait que ce jeune homme aurait fait quelques “bêtises” et se serait retrouvé devant les tribunaux et en prison. Ce sont des raisons banales et évidentes, selon l’office, pour lui refuser des soins médicaux et l’application de son 9ter obtenu !
« Nous n’avons pas le droit de faire un faux pas, d’être en échec un moment, il n’y a pas de deuxième chance pour nous »
« Pourquoi ils crient toujours au Droit de l’Homme quand ce n’est plus pratiqué ? »
Et les Guinéens
Suite à l’échec du vol collectif organisé par la Belgique vers la Guinée le 17/03/2014, la majorité d’entre eux/elles ont été maintenu.e.s dans les centres fermés.
D’autres, arrêté.e.s à l’office des étrangers ou sur la voie publique les ont rejoints. Ils/elles sont une vingtaine à attendre et à espérer dans les centres fermés.
Maggie Deblock continue de les expulser un.e par un.e avec des laissez passer qui restent douteux malgré certaines mises au point officielles publiées. Il semble que 2 « experts enquêteurs » aient été désignés par la Guinée pour identifier les Guinéen.ne.s à expulser (les opposant.e.s??)
Et si l’Office n’arrive pas à obtenir un Laissez Passer Guinéen, ils ont recours au passe-partout européen pour se débarasser de ces indésirables : le “laissez passer Européen”.
Une dizaine ont été expulsés ces dernières semaines, souvent avec un laissez-passer européen, d’autres expulsions sont programmées dans les jours qui suivent.
Une dame guinéenne enceinte de 4 mois, persécutée dans son pays et rejetée par sa famille car étant tombée amoureuse d’un gars d’une autre ethnie, a été expulsée sous escorte dés la première tentative d’expulsion ce 10/04 .
« On a pas le droit d’aimer »
“Chacun a sa raison de voyager : politique, économique ou juste pour aller voir ailleurs ……”.
Monsieur A est arrivé en Belgique pour demander l’asile en 2012. Il a de gros problème en Guinée et risque d’être arrêté dès son arrivée . On avait déjà tenté de l’expulser lors du vol collectif du 17/03 qui a été refusé par le gouvernement guinéen. Il est depuis plusieurs mois enfermé au centre fermé 127 bis. Monsieur A est très angoissé et ne veut et peut pas retourner en Guinée !
L’Office va à nouveau essayer de l’expulser ce dimanche 13/04 à 11h30.
L’ambassade de Guinée semble ne pas avoir délivré un laissez passer pour lui. Nos autorités vont utiliser un laissez passer européen pour tenter de l’expulser, laissez passer discutable et contesté par plusieurs associations. Une solution fabriquée par les instances européennes pour se débarrasser de ceux qu’elles considèrent comme indésirables et qui ont droit à notre protection.
Rv à l’aéroport ce 13 /04′ à 9h30 vol SN airlines vers Conakry SN 205
Et fax, mail de protestation contre ces expulsions à tout va.
http://www.brusselsairlines.com/com/contact/
Fax = 027233599 / 02/7238496 / 027534931
Tél : 078 188889 / 027232345 / 027232362
-Monsieur M. F. Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers : Bur_Presse@dofi.fgov.be T 02 793 80 31 (NL – EN) – 02 793 80 30 (FR), Fax 02 274 66 40 ,
-Monsieur Elio Di Rupo, Premier ministre : info@premier.fed.be // Fax 022173328, 025126953
-Madame Joëlle Milquet, Vice-Première ministre et Ministre de l’Intérieur : milquet@lecdh.be, milquet@milquet.belgium.be / Fax: 022380129, 025048500, 025048580
-Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice : info.maggiedeblock@ibz.fgov.be Tél 02 542 80 11 // Fax : 02 542 80 03
Ce Vendredi 25/04/2014 une soirée de soutien est organisée à gettingthevoiceout pour permettre de continuer à soutenir les prisonniers de tous les centres fermés et leurs luttes, à la Parfumerie à Bruxelles.
A diffuser partout!
Programme
A la parfumerie
en face de l’arrêt de tram : porte de Ninove – Bruxelles
Bouffe populaire
Prix libre
19h – présentation de
Getting The voice Out et Discussion
Concerts :
20h – Barbazmari
Jazz Ethiopien
21h – Mòlo Sâyat
Folk acoustique Apatride
22h30 – Cop On Fire
Dub, Ska, Punk
0h00 – DJ No Border
CONTRE les PRISONS
pour immigré-e-s
et TOUTES les formes
d’ENFERMEMENTS !
Hier le 21/03/2014 vers 23h30 les détenus du 127bis ont appelé un contact pour dire que des pleurs et des cris de douleur ont commencé sans doute suite à la nourriture du souper qui a provoqué ces malaises. Les gardiens ont d’abord refusé l’entrée des ambulances mais devant l’état des détenus 6 ambulances ont finalement emmené les détenus à l’hôpital .
Six ambulances ont été dépêchées dans la nuit . Au total 5 Guinéens ont été hospitalisés dont une femme suite à une intoxication alimentaire due à des haricots ingérés lors du souper de la veille.
Ce matin la direction du 127bis a convoqué tout le monde insistant sur le fait qu’il n’y avait aucune intention dans ce fait, que les repas proviennent de l’extérieur et qu’une enquête était déjà en cours.
Lors de leur hospitalisation, deux Guinéens ont pris la fuite avant le retour des ambulances devant les ramener au 127bis.
Les autres sont de retour au 127bis.
Une « première » qui peut faire tâche d’encre.
L’Office des Etrangers avait organisé pour ce 17 mars une expulsion collective par vol militaire de Guinéens déboutés de l’asile. Ce projet a connu un échec notoire en ce sens que, pour la première fois, un Etat africain s’est opposé à la déportation groupée de ses nationaux.
En effet, le 17 mars au matin la Guinée a refusé l’atterrissage de l’avion militaire censé amener à Conakry une vingtaine d’expulsés. Des contacts sont alors intervenus entre Maggie De Block, Secrétaire d’Etat chargée de l’immigration et l’Ambassade de Guinée. Des mots ont été échangés par communiqués interposés, la Belgique dénonçant « une moquerie » et le non respect par les autorités guinéennes des accords qui seraient intervenus lors de la visite de la Secrétaire d’Etat à Conakry il y a quelques semaines.
François Fall, le chef de la diplomatie guinéenne, vient de préciser la position de la Guinée dans cette affaire des 27 « expulsables » qui a mis un sérieux grain de sable dans les rouages diplomatiques belgo-guinéens. Cette position se résume en trois points : refus et interdiction de toute expulsion collective ; que les Guinéens en droit d’être régularisés sur le sol belge le soient dans le respect des lois internationales ; que des mesures d’accompagnement et de réinsertion soient effectivement accordées aux déboutés de l’asile ou de la régularisation.
Quant à l’octroi des laissez-passer indispensables à toute déportation, le Ministre rappelle que c’est du ressort exclusif de l’Ambassade de Guinée à Bruxelles. Une délégation de haut rang viendra tout prochainement à Bruxelles mettre cette procédure au point. Rappelons qu’aucun document de voyage n’a été délivré aux Guinéens.
Au terme de ces tractations et du Conseil des Ministres guinéens qui s’est penché sur la question ce 17 mars, il semblerait qu’un accord soit intervenu entre la Belgique et la Guinée : les expulsions des déboutés seront désormais assurées par Brussels Airlines avec un maximum de quatre personnes par vol.
L’affaire se solderait donc par un match nul : un point pour la Guinée qui refusera désormais toute expulsion collective, ce dont se réjouissent les associations militant contre cette pratique ; un point pour la Belgique qui continuera à expulser au cas par cas.
C’est d’ailleurs en cours : un vol est prévu ce 19 mars avec 4 personnes via Banjul (Gambie) et un autre le 20 mars via Dakar.
Reste que derrière ces marchandages, des vies humaines sont en jeu et que la politique du chiffre dans les déportations ne résout pas du tout la question de l’immigration.
Ce lundi 17 mars, un vol militaire est prévu pour expulser une vingtaine de Guinéens actuellement détenus dans les centres fermés de Vottem, Merksplas et Brugge. “Nous cherchons vos laissez-passer mais votre expulsion c’est lundi”, ont annoncé les assitantes sociales aux personnes concernées.
Contactée, l’Ambassade de Guinée a confirmé n’avoir délivré aucun laisser-passer. Une délégation des Pays-Bas serait venue récemment à Bruxelles pour solliciter ces documents indispensables à tout rapatriement. L’Ambassade aurait alors contacté le Ministre guinéen des Affaires étrangères, Louseny Fall, qui dans un fax a immédiatement confirmé à Bruxelles l’opposition de la Guinée aux délivrances de laisser-passer pour ses ressortissants.
Il est vrai que le contexte est relativement sensible: lors de la visite récente de Maggie De Block à Conakry sensée solliciter l’aide du gouvernement guinéen pour le rapatriement de ses compatriotes en situation irrégulière en Belgique, le Président Alpha Conde s’est dit catégoriquement opposé aux rapatriements de Guinéens vivant en Belgique “sauf s’ils sont dealers ou criminels”. La visite du Président prévue le mois prochain à Bruxelles complique encore la donne. Ainsi que la perspective des éléctions présidentielles en Guinée prévues en 2015.
Il est à prévoir qu’en absence de laisser-passer délivré par l’Ambassade, représentante légale de l’Etat guinéen en Belgique, le gouvernement belge appliquera alors une recommandation du Conseil de l’Union européenne effective depuis le 1e janvier 1995 et qui instaure un laissez-passer européen qui permet aux Etats membres d’expulser des personnes sans document de voyage ou dont la nationalité n’a pas été formellement établie.
Autrement dit, l’Union Européenne instaure une procédure qui outrepasse les prérogatives d’un Etat.
Les Guinéens contactés dans les différents centres fermmés attendent dans l’angoisse leur transfert au 127bis de Steenokkerzeel, vraisemblablement la veille de l’expulsion. Tous ont déclaré qu’ils refuseront cette déportation dans un pays que la plupart ont quitté voici 4 ans.
Qui parmis “nos responsables” s’intérroge sur les raisons profondes qui font des demandeurs d’asile guinéens le deuxième groupe le plus important après celui des Afghans? Que penser d’un pouvoir en place qui est incapable d’assurer la sécurité de ses citoyens en raison d’une corruption qui sévit à tous les échelons de la société? Que répondre aux 80% de jeunes diplomés guinéens qui ne trouvent pas de travail au pays? que dire aux familles de ces ados abattus en pleine rue parce qu’ils manifestent pour plus de justice et moins d’impunité?
En organisant cette nouvelle déportation collective, la Belgique se place une nouvelle fois dans une position peu honorable: en violant l’art. 4 du Protocole n°4 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme qui interdit et condamme les expulsion collectives. Mais aussi, en ayant recours à une instance supra-nationale, l’Union européenne, qui par ses recommandations s’immisce de manière anti-démocratique dans les prérogatives dévolues aux représentants légaux des Etats souverains.
Dernier update: la Guinée a refusé l’atterissage de l’avion à Konakry!!!!!!!!!!! Ils ont tous revenus !!!!!!!!!!!!
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Update 16/03: On leur a dit au 127bis que c’est demain lundi entre 11h et 12h qu’on va les transférer à l’aéroport militaire, qu’ils seront accompagnés de nombreux policiers..
Update 15/03: A Merksplas 4 personnes ont été transférées hier au 127bis. Aujourd’hui ils en mettent deux au cachot à partir de 14h pour un transfert demain.Ils sont désespérés car malgré les contacts ques avec 6 avocats, rien ne semble avoir bougé.
Update 14/03: Apparament une manifestation aura lieu demain devant le consulat de Belgique à Conakry pour protester contre les expulsions envisagées. D’autres rumeurs disent aussi que l’aéroport de Conakry refusera l’atterrissage de l’avion belge… A Vottem, on commence à isoler les Guinéens en vue de leur départ sur le 127bis, ils seraient 8 personnes concernéses. A Merksplas, il y aurait 11 Guinéens concernés (certains mis au cachot) A Brugge, ils seraient 4.
Parmis eux,huit Guinéens ont fait un recours et le tribunal a refusé leurs expulsions
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Il a été annoncé à plusieurs Guinéens dans les centres fermés qu’ils seraient expulsés ce lundi 17/03/2014.
Assez étonnant que la date leurs ait été annoncée. Beaucoup n’ont pas reçu de laissez-passer de leur ambassade. Surtout qu’il semble exister (non officiel) un refus de la part du président de la guinée d’accueillir des ressortissant Guinéens venant du Benelux (http://bxl.indymedia.org/spip.php?article3687) suite à l’échec de la visite de Madame De Block en Guinée.
Attention pour les Guinéens encore en liberté. Ils pourraient encore être raflés dans les villes ou chez eux…
« Dans les centres nous sommes tous désespérés. Il n’y aucun espoir pour nous »
« Je suis venu de loin, par Melilla, et j’ai demandé l’asile. Tout ce long chemin pendant 2 ans, je ne repartirai pas »
« Je reviendrai, je connais la route maintenant, mais je ne reviendrai pas seul. Je reviendrai avec des amis et des armes »
« C’est pas nous qui avons besoin d’aide. C’est vous qui avez besoin d’aide pour devenir à nouveau humain. Vous êtes très mal pris »
« Beaucoup de Guinéens sont expulsés sans ménagement »
« Je crois que la Belgique est le pire de tout, j’aurais pas du choisir la Belgique »
« La Belgique nous détruit physiquement et psychologiquement »
Un Monsieur a été amené à 3 ambassades différentes, l’administration essayant de lui obtenir un laissez passer en vue de son expulsion. Sans succès. Aucun pays n’accepte de le reconnaître. Il ne sait pas ce qui l’attend maintenant…
Micheline a subit plusieurs tentatives d’expulsions vers Kinshasa dont une très médiatisée. http://www.gettingthevoiceout.org/vol-sn-airlines-du-15022014-vers-kinshasa/
Elle était inscrite pour le vol collectif vers Kinshasa le 19/02/2014, mais a raté ce vol car elle était trop malade. Elle a fini par être expulsée le 24/02. Ce 05/03 elle n’a toujours pas donné de nouvelles à sa maman, restée ici en Belgique, ni à ses amis à Kinshasa. Elle avait dit au CGRA qu’ elle était en danger au Congo, mais ses propos ont été mis en doute. Actuellement, ce 05/03 elle serait dans les cachots des services secrets et personne n’arrive à avoir de ses nouvelles. Plusieurs ONG ont été prévenues, mais personne ne bouge (ou ose bouger?).
D a été expulsé par un vol collectif le 19/02/2014 vers Kinshasa. http://www.gettingthevoiceout.org/le-bruit-des-bottes-expulsion-assassine-collective-vers-kinshasa-ce-19022014/
Ils étaient 38 dans le vol militaire dont beaucoup venaient d’autres pays européens (vol Frontex non confirmé). Lors de son arrivé à Kinshasa il a été maintenu quelques heures à l’aéroport puis a été libéré grâce au versement par son père d’une grosse caution. Mais après 3 jours la police est revenue à son domicile et l’a emmené, déclarant qu’il était un “combattant”. Il a alors à nouveau passé 5 jours dans les cachots des services secrets avant d’être libéré sous caution. Il a maintenant très peur et se cache. Il n’a que très peu de nouvelles de ses amis . Beaucoup ont disparu, d’autres sont en fuite dans des pays limitrophes. Sa femme est Belge, vit à Bruxelles et va bientôt accoucher . Elle demande de l’aide pour retrouver le père de son enfant.
Rose a finit par être expulsée le 27/02 vers le Cameroun après plusieurs tentatives d’expulsions violentes. Elle avait passé 9 mois en centre fermé. Dans l’avion elle était accompagnée de trois policiers, deux de chaque côté et un devant elle. Ils la maintenaient très violement. Les passagers se sont rebellés et refusaient qu’elle reste dans l’avion. Les policiers sont allés discuter avec le commandant qui est ensuite venu calmer les passagers et l’avion est partis. Arriver à Daoundé, elle a été interrogé plusieurs heures à l’aéroport, puis libérée. Un passager du vol l’a attendu et l’a amené à Yaoundée. Actuellement elle est hébergé par lui et ne sait que faire. Elle avait,il y a 5 ans, avant de fuir le Cameroun, envoyé ses enfants dans de la famille au Nigéria, afin de les mettre en sécurité. Elle cherche sans succès à obtenir de leurs nouvelles. Elle est désespérée.
Lors d’une des tentatives d’expulsions, les passagers de son vol s’étaient déjà opposés et avaient ainsi fait échec à la déportation: http://www.gettingthevoiceout.org/expulsion-avortee-grace-aux-passagers-dun-vol-sn-airlines-et-de-son-commandant/
Monsieur D , Camerounais, est enfermé au centre fermé de Vottem et demande notre aide.
Il va subir sa deuxième tentative d’expulsion ce 08/03/2014 vers Douala.
Il est arrivé en Belgique avec un visa étudiant en 2008, puis s’est installé à Molenbeek.
Il a travaillé et a acheté une maison dont il paie le crédit hypothécaire.
Ils sont venus l’arrêter le 17/02/2014 suite à une réponse négative de sa demande de régularisation.
Malgré des recours encore en cours au CCE, l’office veut coûte que coûte qu’il quitte notre pays et va tenter pour la deuxième fois de l’expulser !
Vol SN Airlines 369 14h50 vers Douala
Pour qui peut RV à l’aéroport 12h50 pour expliquer aux passagers
ou fax, mail de protestation contre ces expulsions à tout va.
–Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice : info.maggiedeblock@ibz.fgov.be Tél 02 542 80 11 // Fax : 02 542 80 03
UPDATE:25/02 19 heures: De l’efficacité de la répression: le calme est revenu au centre fermé de Bruges: Quelques uns au cachot, une cohorte de flics avec chiens. “Impossible de résister” disent les prisonniers.
25/02/10h30: La police est dans le centre avec des chiens. Un chien a mordu un détenu. La police a amené quatre détenus considérés comme “leader”. ” Nous sommes très déçu de la Belgique” dit un prisonnier.
Le soir du 24/02 un détenu devait être amené en isolement en vue d’une expulsion. Les autres détenus ont voulu lui dire au revoir avec insistance.
Les gardiens n’ont pas apprécié et sont devenus très violent. Ils ont battu le future expulsé et d’autres détenu qui le protégeait. Un co détenu aurait un bras cassé suite à cette violence.
« Les gardiens étaient tous très violent » nous dit un d’eux.Ce matin 25/02 les prisonniers de l’aile C du centre de Bruges ont décidés d’entamer une grêve de la faim, par protestation contre ces violences !
« C’est très chaud ici ce matin. Faut prévenir les journalistes. Que le monde extérieur sache comment on est traité ici »
UPDATE 05/03: Elle était ensuite inscrite pour le vol collectif vers Kinshasa le 19/02/2014, mais a raté ce vol car elle était trop malade. Elle a fini par être expulsée le 24/02. Ce 05/03 elle n’a toujours pas donné de nouvelles à sa maman, restée ici en Belgique, ni à ses amis à Kinshasa. Elle avait dit au CGRA qu’ elle était en danger au Congo, mais ses propos ont été mis en doute. Actuellement, ce 05/03 elle serait dans les cachots des services secrets et personne n’arrive à avoir de ses nouvelles. Plusieurs ONG ont été prévenues, mais personne ne bouge (ou ose bouger?).
Elle a subi sa troisième tentative d’expulsion ce 15 février 2014. Pourtant elle s’opposait à cette expulsion vers la RDC. Attachée à l’arrière de l’avion et ne pouvant pas bouger car maintenue sur son siège par au moins une demi-douzaine d’hommes, policiers de leur état, elle pleurait, épouvantée par cette violence et désespérée de devoir quitter son père malade qu’elle ne reverrait sans doute plus jamais. (gtvo)
“Elle est malmenée, retenue par le bras. Impossible qu’elle bouge. On la menace de lui mettre un coussin pour la calmer”, a indiqué à Belga un passager clairement ulcéré par les méthodes utilisées. Sa voix, lors de cette conversation téléphonique, était presque couverte par des cris. (Belga)
Cet événement choc relayé par la presse ne fait que confirmer les témoignages et appels à l’aide dénoncés depuis des mois par les gens qui se soucient du sort de toutes ces personnes détenues dans des centres pour étrangers et expulsées contre leur volonté avec violences psychologiques et physiques de la part des autorités à tous les niveaux. Que ce soient les très médiatisés Afghans, les Guinéens qui n’osent plus s’exprimer ou les Congolais, peu importe.
Ce 15 février 2014, dans un vol de la compagnie Brussels Airlines la scène, une fois n’est pas coutume, choque les passagers… Pourtant fréquentes, ces scènes de personnes expulsées ne parviennent pas souvent à émouvoir les passagers, certainement pas les pilotes ni les hôtesses et stewards, faut bien faire rentrer les sous à la compagnie qui vous paie, ni tout le personnel qui travaille autour de ces expulsions. Cette fois la personne a crié et pleuré, mais souvent, très souvent et même très très souvent, les personnes sont amorphes, tranquilles carrément … “tranquillisées”. En effet, la veille d’une expulsion, faisant fi des délais d’information, la cible désignée est placée en isolement parfois sans ses bien et y reçoit, selon beaucoup témoignages, des cachets pour se calmer en vue du lendemain. L’étranger-ère est indésirable pour ces régimes insensibles et insensés, qui se moquent des règles par eux-même instaurées. Ceci sans occasionner le moindre embarras ni à l’Office des étrangers ni à d’autres. L’indifférence est totale, “cachez ce étranger que je ne saurais voir” !
Ainsi cette fois, l’expulsion a fait un peu de remue-ménage. Merci Micheline courageuse femme d’avoir osé vous opposer et courage à vous pour la suite ! Parce que là, on ne vous lâchera pas, vous avez une célèbre prédécésseuse qui se nomma Semira. Elle non plus n’acceptait pas cette violence que constitue l’enfermement et l’expulsion. Attention, elle, le coussin elle l’a connu de très près, quant à vous vous en auriez déjà été menacée !
Tout ceci se passe sur fond de révélations chocs et terriblement alarmantes publiées par le quotidien britannique The Observer (lire l’article). L’article à été publié le lendemain de la tentative d’expulsion de Micheline dans le journal de dimanche “The Observer”. Selon ce journal un document top-secret circulant parmi les chefs de police et de sécurité supérieurs de la République démocratique du Congo suggère que les personnes déporté-es de la Grande-Bretagne (et autres pays européens) risquent d’être torturés à leur retour dans leur pays d’origine . Il est intéressant de relever que la Grand-Bretagne n’expulsait plus systématiquement depuis deux ans les ressortissants congolais en raison des craintes d’infractions aux droits de l’homme en RDC. Mais la Belgique, elle, ne s’en soucie guère, mieux, elle organise des vols “groupés”, assurant que chaque cas aurait été individuellement examiné. L’ensemble des autorités et des organisations restent sourdes aux appels reçus qui dénoncent pourtant exactement le processus repris dans l’article. Le document adressé aux chefs de la sécurité et de la police du Congo indique clairement qu’ils sont sensés traquer les expulsés en provenance des pays européens, qu’ils doivent les arrêter et qu’ils doivent avoir recours à la torture “en toute discrétion”. Apparemment ça marche puisque cette discrétion convient bien à toutes celles et ceux qui ne veulent pas entendre ! Pourtant tant et tant de voix nous ont déjà révélé ces agissements, les arrestations et les disparitions qui sont si courantes ! L’escorte belge elle, se contente de déposer les personnes expulsées dans les griffes de l’ANR et rentre disant que tout s’est bien passé ! Et voilà le tour est joué, les chiffres peuvent être enregistrés.
A quand un grand cri d’indignation, à quand de véritables vérifications sur le terrain ? Le Home Office UK l’a fait, qu’en est-il de Maggie, Reynders et autres ? De plus, lorsqu’on lit dans le document l’évocation de listes, cela ne rappelle-t-il pas les récits récents au 127bis, lorsqu’un “représentant de l’ambassade du Congo” est venu accompagné d’agents de l’Office des étrangers et du CGRA pour “identifier” les congolais à expulser. Certains dossiers personnels d’opposants sous le bras. Les ’laissez-passer” pré-remplis prêts à être signés ?
Extrait du document Les agents sont invités à ” Intensifier la rigueur » pour découvrir ces combattants. Il ajoute : « Une certaine liste et les photos seront envoyés sans délai . “
Le document précise ensuite : ” Le traitement réservé à ces personnes est claire : la torture et d’autres choses doivent être faites avec la plus grande discrétion Ces ordres doivent être exécutés de manière impeccable .. “
Outré-es ; choqué-es ; écoeuré-es ; dégoûté-es ; nous sentant littéralement violé-es dans notre humanité de devoir assister à de telles pratiques, nous exigeons un arrêt immédiat des expulsions si bien maquillées de “pays surs” de “au cas par cas” ou autre mascarades outrancières. G
14 février 2014. Au centre de rétention de Vincennes une révolte éclate dans la nuit de jeudi à vendredi. Les accès aux chambres ont été barricadés, les caméras défoncées et des extincteurs, des portes, des meubles ont été balancés sur les flics. Ces enfoirés étaient venus expulser à 4 heures du mat’ l’un des enfermés. Du coup, la justice condamne deux personnes à deux mois de taule pour avoir dégondé une porte et l’une d’entre elle à deux mois se sursis supplémentaires pour refus ADN…
Lire la suite: http://sanspapiersnifrontieres.noblogs.org/post/2014/02/18/revolte-a-vincennes-dedans-et-dehors-4-incarcerations-rassemblement-ce-soir/
05/03:D a été expulsé par le vol collectif le 19/02/2014 vers Kinshasa. Ils étaient 38 dans le vol militaire dont beaucoup venaient d’autres pays européens (vol Frontex non confirmé). Lors de son arrivé à Kinshasa il a été maintenu quelques heures à l’aéroport puis a été libéré grâce au versement par son père d’une grosse caution. Mais après 3 jours la police est revenue à son domicile et l’a emmené, déclarant qu’il était un “combattant”. Il a alors à nouveau passé 5 jours dans les cachots des services secrets avant d’être libéré sous caution. Il a maintenant très peur et se cache. Il n’a que très peu de nouvelles de ses amis . Beaucoup ont disparu, d’autres sont en fuite dans des pays limitrophes. Sa femme est Belge, vit à Bruxelles et va bientôt accoucher . Elle demande de l’aide pour retrouver le père de son enfant.
24/02: Ils étaient 38 Congolais dans le vol, dont à notre connaissance 7 venant des centres fermés Belges. “c’était très, très dure” ! La majorité d’entre eux sont toujours détenus après 5 jours à Kinshasa!
19/O2 14h30: l’avion a décollé avec , d’après nos information 7 Congolais, à 9 heures ce matin. Micheline qui était prévue sur le vol et pour qui ce vol avait d’après certains été spécialement programmé n’a pas été expulsée: elle a été amenée à l’hôpital dans le courant de la nuit.
18/02 20 h:Message d’un détenu du centre fermé à 20h : “là-bas dans les cachots il y a des échauffourés et des ambulances”
On apprend qu’une expulsion collective aura lieu demain mercredi vers Kinshasa.
Au 127 bis actuellement cinq hommes et une femme (la dame qu’on avait tenter d’expulser samedi passé ) ont été mis au cachot.
D’autres serait transférés des autres centres ce soir pour être amenés au 127bis.
Le départ du vol militaire serait 10 heures ce mercredi 19/02 matin.
Beaucoup de ceux qui vont être expulsés sont déjà enfermés depuis plusieurs mois et sont des opposants politiques affirmés , même si le CGRA n’a pas voulu les croire.
Leur réception à Kinshasa sera de toute évidence très musclée, quand on lit l’article du Guardian.
Un document “top-secret” qui circule parmi les chefs de police et des services de sécurité au RDC suggère que les expulsés arrivant de la Grande-Bretagne risquent la torture en rentrant dans le pays.
Lire : http://www.theguardian.com/uk-news/2014/feb/16/congo-torture-asylum-seekers
La question se pose aussi de la possibilité que ce vol soit un vol Frontex et que d’autres ressortissants Congolais seraient amenés au 127 bis pour ce vol !
Mode d’emploi vol collectif : http://www.gettingthevoiceout.org/?s=vols+collectifs
Un homme d’une cinquantaine d’années a fait une tentative de suicide vendredi 14/02/2014 en se tailladant avec un couteau.
Les co-détenus étaient trés en colère ce matin, la tentative ayant été très spectaculaire.
L’homme a été emmené à l’hôpital, sans qu’on leur donne aucune nouvelle. Il a ensuite été ramené au centre quelques heures plus tard et a été mis en isolement.
Depuis ils n’ont plus de nouvelles. Ils sont révoltés, ne comprennent pas comment des choses pareilles sont possibles et que cela ne fasse pas réagir les politiques et l’opinion publique. Ils ont du mal à comprendre pourquoi des choses aussi horribles ne provoquent pas un mouvement de protestation générale !
Il est bien difficile de leur expliquer les raisons de cette indifférence.
Ils demandent des réactions de l’extérieur, des soutiens, des journalistes ! Ils se plaignent aussi du fait de ne pas pouvoir voir de psychologue dans des moments pareils, du fait que la direction et les “services sociaux” dans le centre n’accordent aucun intérêt à leur revendication et aux violences qu’ils subissent.
Cet acte de désespoir de l’un d’eux semble être la goutte qui fait déborder le vase.
Ils veulent protester mais se sentent très impuissants face a la répression qui règne dans le centre.
Combien de ces tentatives et de ces révoltes faudra-t-il pour que l’on réagisse ?
Update 05/03:Elle était inscrite pour le vol collectif vers Kinshasa le 19/02/2014, mais a raté ce vol car elle était trop malade. Elle a fini par être expulsée le 24/02. Ce 05/03 elle n’a toujours pas donné de nouvelles à sa maman, restée ici en Belgique, ni à ses amis à Kinshasa. Elle avait dit au CGRA qu’ elle était en danger au Congo, mais ses propos ont été mis en doute. Actuellement, ce 05/03 elle serait dans les cachots des services secrets et personne n’arrive à avoir de ses nouvelles. Plusieurs ONG ont été prévenues, mais personne ne bouge (ou ose bouger?).
Micheline est arrivée en Belgique il y a un an. Son père, sa mère et son frère vivent chez nous depuis 1986. Le père avait été reconnu réfugié politique à son arrivé en Belgique.
Elle a voulu rejoindre sa famille car son père est gravement malade. Il est paralysé et ne peut plus parler.
A son arrivée elle a fait une demande d’asile.. Dans l’attente de la réponse à sa demande d’asile elle a habité d’abord dans un centre ouvert, puis chez ses parents à Woluwe St lambert.
Suite à la réponse négative à sa demande d’asile, la police est venue la chercher à son domicile le 2 novembre 2013.
Depuis elle est enfermée au centre fermé de Steenokkerzeel.
Elle a subit sa troisième tentative d’expulsion ce 15/02/2014.
Attachée à l’arrière de l’avion et ne pouvant pas bouger car maintenue sur son siège par 12 hommes, policiers de leur état, elle pleurait, épouvantée par cette violence et désespérée de devoir quitter son père malade qu’elle ne reverrait sans doute plus jamais.
Les passagers du vol dont une députée ont trouvé inadmissible le traitement que lui faisait subir son escorte et ont protester auprès des membres de l’escorte .
Plusieurs passagers ont été descendu du vol, ainsi que Micheline.
Lors de son retour vers le centre fermé elle a été bousculée et frappée par son escorte.
Ils lui disaient “tu as vu maintenant ce que tu as fait? » en la frappant et la bousculant.
Micheline est sous le choc et a très difficile à témoigner sur ce qui lui est arrivé. Elle veut rester près de son père malade et le soigner.
Beaucoup d’expulséEs reviennent chez nous quand ils/elles ne sont pas trop loin ou/et en ont les moyens, parce qu’ils/elles ont toutes leurs attaches ici.
Pour d’autres cependant c’est l’enfer !
Témoignages de Congolais expulsés :
Quelques CongolaisES expulséEs, qui ne peuvent révéler leur identité par peur de représailles, nous expliquent ce qui les attend à leur arrivée au Congo.
Dès leur arrivée à Kinshasa, les CongolaisES sont interrogéEs et maintenuEs dans un endroit tenu secret plusieurs jours afin d’être identifiéEs et que les autorité s’assurent qu’ils/elles ne sont pas des « combattantEs » contre le régime. Certains sont méchamment interrogé pendant des journées entières.
“TouTEs les CongolaisES expulséEs sont considéréEs comme des «combattantEs», jusqu’à preuve du contraire ” par les autorités.
S’ils sont finalement libéréEs (sous caution), la galère n’est pas terminée pour autant : ils/elles doivent rester disponibles jusqu’au moment où ils/elles sont « lavéEs de tout soupçon ». Il arrive que les forces de l’ordre reviennent les chercher plus tard chez eux/elles. Après leur libération, un grand nombre des expulséEs quittent immédiatement le pays pour un pays limitrophe, après avoir pris soin de mettre leur famille en sécurité! Presque quotidiennement, des CongolaisES se font expulser et beaucoup d’entre eux/elles « disparaissent» dès leur arrivée à Kinshasa, emprisonnéEs, ou fuyant le pays…
Un document “top-secret” qui circule parmis les chefs de police et des services de sécurité au RDC suggère que les expulsés arrivant de la Grande-Bretagne risquent la torture en rentrant dans le pays.
Une dame Togolaise a été expulsée il y a 15 jours. C’était sa troisième tentative d’expulsion. Nous apprenons qu’elle va très mal, physiquement et psychiquement.
Voici un message d’un autre expulsé au Togo, témoin de son état:
« Elle est sérieusement malade ! J’ai l’ai vue, elle est toute enflée de la tête jusqu’aux pieds ! Elle a été à l’hôpital où on lui a fait des injections. Je lui ai demandé de retourner à l’hôpital pour des analyses du cœur ou du foie, je ne sais pas ce dont elle souffre, mais il faut qu’on puisse diagnostiquer pourquoi elle est toute enflée et la soigner convenablement.
Elle ne va pas bien du tout !Toujours sous le choc, elle ne réalise pas ce qui lui est arrivé. Il ne faudrait pas qu’elle se laisse abattre!
Elle a parlé d’une injection que les escortes ont voulu lui faire à l’aéroport, ce qui lui a fait peur au point où elle n’a plus osé résister dans l’avion.
Bref, elle est toujours sous le choc, sa mère adoptive me dit qu’elle a peur qu’elle se suicide !
Ses bagages ne sont toujours pas retrouvés ! »
Ces témoignages sont très difficile à obtenir. Ils ne constituent que le sommet d’un énorme iceberg! Le devenir des expulséEs reste le cadet des soucis de la Belgique et de l’Europe!
Voilà une série de témoignages directs qui étayent déjà ceux reçus de la part des prisonnierEs dans les centres fermés qui relatent les mêmes faits, ce qui augmente leur crainte d’être envoyés dans cet enfer. Il faut insister ici sur le fait que ces témoignages sont précieux et extrêmement difficiles à obtenir. Cependant, à force de tenacité et grâce à la relation de confiance que nous avons pu établir, il nous a été possible de les récolter. Ils ne représentent évidemment que le dessus d’un énorme iceberg qu’il est bien plus aisé d’ignorer! A notre connaissance, aucune autorité expulsante, en Belgique ou Europe, ne tente de faire ce travail pour s’assurer du sort de celles et ceux qu’elle expulse, c’est le cadet de leurs soucis, pourvu qu’il y ait du chiffre!
Notre dame Maggie Deblock et son ami Freddy Roosemont, directeur de l’office des Étrangers sont en visite à Conakry ;
Et pendant ce temps là des Guinéen.ne.s se font arrêter à l’Office des Étrangers ou dans des lieux publics. Ainsi ce 1 février une descente de police a eu lieu dans un café Guinéen à Bruxelles : tout le monde a été fouillé et 5 guinéens ont été arrêtés et amenés en centre fermé.Une dizaine d’autres ont été arrêtés lors de rendez vous à l’office selon nos informations.
Il est clair que notre Maggie veut faire bonne impression à Conakry en arrêtant et enfermant des Guinéen.ne.s en Belgique afin de les expulser dans un pays « bien moins dangereux que l’Afghanistan ou la RDC!» dit Monsieur Roosemont.
“En Guinée, il n’y a pas de violences, pas de persécutions comme en République du Congo ou en Afghanistan,” dit Monsieur Freddy Roosemont.
Ci après les déclarations complètes de Maggie et Freddy :
Et bien une trentaine de personnes devant le centre un dimanche ont permis de faire comprendre aux prisonnier.ères, qu’ils.elles ne sont pas seul.e.s à lutter, que des personnes à l’extérieur luttent et s’insurgent contre ces putains de prisons dans lesquelles ils.elles sont enfermé.e.s.
Cela ne les fera pas sortir directement, mais peut être que cela permet de lier les luttes, de donner de la force, l’envie de résister, que ce soit aux expulsions, comme aux conditions pourries infligées sans cesse à des milliers de personnes encore aujourd’hui partout en Europe.
Entre une femme qui a pu résister à son expulsion grace à la contestation de passagers et les liens qui peuvent se renforcer entre l’intérieur et l’extérieur…
La lutte continue !
Les forces de l’ordre:
Se rendre devant un centre fermé pour affirmer notre opposition à leur existence et à ce qu’on fait subir aux étrangers.ères à l’intérieur ne plait toujours pas plus aux autorités. Il fallait bien que des forces de l’ordre soient sur place pour interdire, qui de transporter une banderole, qui d’aller plus loin.
C’est vrai, les “chiffres” de Maggie sont bien protégés, même quelque robocops, tellement peureux qu’ils n’osent pas se montrer à “visage découvert” SOUS LEUR CASQUE à visière qu’ils prennent la précaution de se masquer le visage.
Et encore une fois… qu’ils.elles soient femmes ou hommes, enfants ou adultes, poursuivie par une pseudo-“justice” à la botte des puissants ou pas, persécuté.e.s dans leur pays ou pas, Marocain.e.s, Afghan.ne.s, Pakistanai.se.s, Equatorien.ne.s, demandeur.se.s d’asiles ou pas, PERSONNE ne devrait être enfermé !
Et de l’intérieur:
Beaucoup d’appels de l’intérieur:
“C‘est beau ce que vous faites” “Ça fera peut être changer les politiques migratoires” “Vous pouvez nous sortir d’ici?” “Faut prévenir les Droits de l’Homme” “On voudrait voir des journalistes” “Vous savez les gardiens avaient peur, on le voyait dans leurs yeux. Ils sont vraiment pas courageux!” “Y a pas de droits chez vous?”
Et plein d’histoires affreuses, des Syriens renvoyés en Hongrie ou Italie, des Libanais, des Afghans enfermés depuis 6 mois, des femmes exploitées dans tous les pays du monde,des Africains considérés comme a priori menteurs et dont les témoignages sont déconsidérés. Ils ont exprimé leurs angoisses, leur peur du futur, leur envie de liberté, leur impuissance face à leur situation ignoble et……demandent de l’aide..
Soyons encore plus nombreux.ses la prochaine fois, pour gueuler notre haine et notre dégoût de ce système puant et témoigner notre solidarité aux détenu-es qui en ontbesoin.
N est enfermée au centre fermé depuis 3 mois. Elle va subir sa deuxième tentative d’expulsion ce mercredi 05/02 vers Kinshasa. Elle a fait deux demande d’asile et une troisième est en cours. Elle est en Belgique depuis 2011.
Elle nous envoie ce SMS de détresse :
« J’ai reçu une réservation de vol avec escorte demain à 10h40.. Au secour! On me livre au viol et à la mort mon dieu ! Je ne connais pas Kinshasa. Je vivais en province de Kisangani. J’ai été persécuté la bas et ma vie y est en danger. Aidez moi s.v.p. Je vs en prie ! »
Elles est désespérée et demande de l’aide !
Empêchons ces expulsions criminelles.
RV à l’aéroport à 8h40 pour parler aux passagers. Il faut les prévenir que N sera au fond de l’avion ligotée et maintenue pas des hommes de son escorte en civil et qu’ils peuvent refuser de voyager dans ces conditions !
Vol SN Airlines 357 vers Kinshasa 10 h 40 le mercredi 05/02.
–Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice : info.maggiedeblock@ibz.fgov.be
Update 05/03: Rose a finit par être expulsée le 27/02 vers le Cameroun après plusieurs tentatives d’expulsions violentes. Elle avait passé 9 mois en centre fermé. Dans l’avion elle était accompagnée de trois policiers, deux de chaque côté et un devant elle. Ils la maintenaient très violement. Les passagers se sont rebellés et refusaient qu’elle reste dans l’avion. Les policiers sont allés discuter avec le commandant qui est ensuite venu calmer les passagers et l’avion est partis. Arriver à Daoundé, elle a été interrogé plusieurs heures à l’aéroport, puis libérée. Un passager du vol l’a attendu et l’a amené à Yaoundée. Actuellement elle est hébergé par lui et ne sait que faire. Elle avait,il y a 5 ans, avant de fuir le Cameroun, envoyé ses enfants dans de la famille au Nigéria, afin de les mettre en sécurité. Elle cherche sans succès à obtenir de leurs nouvelles. Elle est désespérée.
Madame R a subit une tentative d’expulsion de plus ce 01/02/2014.
Elle a été placée à l’arrière de l’appareil, menottée, “scotchée” (selon ses termes , probablement saucissonnée au niveau des bras et des jambes comme l’ont rapporté de nombreuses personnes lors de tentatives d’expulsions) et maintenue par l’escorte policière. Malgré la contrainte exercée par ses accompagnateurs, elle a réussi à attirer l’attention et à témoigner haut et fort de sa situation auprès des passagers. Ces passagers, qui avaient été prévenus de sa présence dans l’avion par des personnes en soutien à l’aéroport, sont intervenus et ont exigé qu’elle soit sortie de l’avion. Le commandant de bord de la compagnie SN Airlines a finalement donné l’ordre à l’escorte de quitter l’appareil avec madame R.
Cette dernière est sortie de cette tentative d’expulsion en état de choc, très traumatisée, tant physiquement que moralement.
Madame R. est enfermée depuis plus de 8 mois au centre fermé de Steenokkerzeel, et avait déjà subi plusieurs tentatives d’expulsion (au moins trois semble-t-il).
Elle avait été arrêtée en juin 2013, suite à une demande d’aide médicale. Le CPAS d’Anvers s’était alors rendu à son domicile accompagné par la police, théoriquement pour contrôler sa domiciliation,mais il l’on en fait arreté pour la mettre en centre fermé.
En Belgique depuis 6 ans, madame R. ne peut et ne veut pas retourner au Cameroun. Elle a introduit plusieurs demandes d’asile mais sans succès, le CGRA et le Conseildu Contentieux des Etrangers(CCE) ne reconnaissant pas les dangers qu’elle encourt au Cameroun.
Elle dit et répète qu’elle ne PEUT pas retourner au Cameroun. Elle résistera encore. Nous sommes de tout coeur avec elle.
Ce 28/01/2014 à7h30 un nombre impressionnant de policiers accompagnés de chiens sont descendus dans les 3 ailes fonctionnelles du camp (une quatrième aile est en travaux suite à des évasions il y a 2 mois). Les détenus ont été amenés un par un et rassemblés après avoir été minutieusement fouillés. Toutes les pièces ont été inspectées jusqu’aux plafonds, les cellules, les poubelles ;…. Vraisemblablement cette descente aurait eu lieu suite à la découverte d’une cisaille.
L’isolement et le manque d’activités rend encore plus difficile la vie dans le centre, déjà très pénible.Très peu de contacts avec l’extérieur, pas de TV. Les détenus ne savent pas ce qui se passe à l’extérieur.Ils sont coupés du monde sauf quand, par chance, ils arrivent à mettre la main sur un journal. Cela ne fait qu’augmenter un sentiment d’insécurité déjà très présent , et la majorité des détenus a très peur.Surtout les premiers jours. « On lit une énorme angoisse dans leurs yeux ». D’autres prisonniers sont très déprimés,et régulièrement certains attentent à leur vie : les tentatives de suicides ne sont pas rares.
Les conditions de vie insupportables rendent parfois les réflexions amères. Un détenu compare ces prisons à des camps « comme pendant votre dernière guerre ». “Pas d’extermination mais si ils pouvaient ? Sans lois ni droits, juste à cause des origines ». “Pas de droits, même pas celui de se défendre ». « Et c’est un vrai commerce ces politiques de migration. Pleins de gens gagnent du fric avec ça, ici et dans les pays d’origine, sans compter les dessous de table » .
La chasse à “l’illégal” –celle ou celui dont la situation administrative n’est pas strictement conforme à la loi– prend de l’ampleur : on ratisse de plus en plus large, on rafle à tous les étages. Il faut faire du chiffre.
Le même détenu nous raconte : “il y a ici des hommes qui vivent depuis 10 ou 15 ans en Belgique. Un Monsieur était en Belgique depuis 22 ans et avait une longue barbe blanche.”
D’autres ont leur femme et leurs enfants ici. “Une mère et ses 2 enfants viennent de Liège 2 à 3 fois par semaine pour visiter leur mari et père.
Il nous parle également d’un Congolais qui avait été arrêté car il n’avait pas ses papiers sur lui, mais était en règle.“Il a été arrêté parce qu’il était noir!“ Il a été libéré après 5 jours et l’intervention d’un avocat“.
Il nous relate encore une anecdote étonnante concernant deux cousins Roumains enfermés: “l’un des deux a été expulsé et 3 jours plus tard il est venu au centre pour visiter son cousin!“
Même des Européens peuvent être détenus puis expulsés : “Un Italien a été expulsé vers l’Italie après plusieurs mois de détention !”
Quand le bout du tunnel n’est qu’un cul de sac admnistratif, l’Office se fait créatif. Ou pas.
Encore une fois, pour les détenus, c’est l’inconnu, l’insécurité permanente. Et l’angoisse.
Beaucoup « croupissent » depuis des mois dans le centre car leur ambassade refuse de délivrer un laissez-passer. Notre témoin évoque aussi “d’énormes magouilles“ de l’Office des Etrangers(OE) pour obtenir des laissez-passer.Pour un Congolais résidant en Belgique depuis 7 ans, à qui l’ambassade refusait de délivrer un laissez-passer, l’OE s’est vu délivrer par le gouvernement congolais à Kinshasa un « sauf conduit » en vue de son expulsion.
“Il y avait beaucoup de Chinois mais la majorité a été expulsée, sans avocats et sans moyens de s’expliquer, ne parlant que le Chinois.”
“Beaucoup d’autres sont venus par l’Italie où ils avaient reçu des papiers temporaires et sont renvoyés là-bas : cela règle quoi?Ils reviennent après. »
Pire, ils sont parfois renvoyés vers leur pays d’origine , afin de les éloigner autant que possible et de rendre leur retour plus difficile, voire impossible.
Et les expulsions s’enchainent…
“Depuis les quelques mois que je suis là, je n’ai vu que trois libérations dans mon aile, les expulsions je ne sais plus les compter”
“Je pense que pour le moment ils sont très durs, à cause des prochaines élections.”
…heureusement sans tuer l’espoir d’une vie meilleure
“Chacun a son projet pour revenir en Belgique après l’expulsion, et des astuces sont échangées pour trouver un moyen de revenir.”
Que disparaissent ces lignes absurdes tracées sur des cartes… elles n’ont pour nous aucun sens.
Madame O Angolaise a été arrêtée à l’aéroport de BX le 17/12/2013 avec un visa italien et comptait se rendre en Italie. La police de l’aéroport l’a arrêtée et elle est enfermée au centre fermé de Bruges depuis.
Elle va subir sa troisième tentative d’expulsion vers l’Angola ce jeudi 23/01/2014 et demande de l’aide pour empêcher cette expulsion.
« Nous ne sommes pas des chiens, madame. La Belgique n’est pas gentille , je voulais aller en Italie»
–Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice : info.maggiedeblock@ibz.fgov.be
Aujourd’hui, après de nombreux rebondissements, la cours d’appel a finalement disculpé les six membres du Comité d’Actions et de Soutien aux « sans-papiers » (CAS), poursuivis pour des faits de rébellion remontant à cinq ans. La juge a en effet estimé que ces faits n’étaient pas accompagnés de résistance offensive (menace ou violence) et ne pouvaient donc être qualifiés de rébellion. La juge a également rappelé que les procès verbaux établis par les policiers a posteriori étaient contradictoires et entachées de multiples erreurs. Une cinquantaine de personnes avait répondu à l’appel du Comité de Soutien aux inculpéEs du CAS-NoBorder à se rassembler sur les marches du palais de justice de Bruxelles et dans la salle d’audience.
Ce verdict ne représente pas seulement une victoire pour les inculpéEs et leurs soutiens mais constitue aussi une décision qui reconnaît la légitimité de la lutte que mènent les migrants « sans-papiers ». Trop souvent les personnes victimes de violences policières se retrouvent condamnées pour des faits de rébellion. Ce jugement pourra donc constituer une jurisprudence favorable quant à la restriction de l’usage flou et systématique de la qualification de rébellion.
Pour autant on ne saurait se réjouir complètement d’une telle décision. Elle est indéniablement une victoire dans le temps court d’une stratégie judiciaire, elle est très certainement la conséquence et le fruit d’une mobilisation de solidarité et de soutien. Nous n’en restons pas moins inquiets : dans le contexte actuel de recul des libertés civiles et de criminalisation des actions politiques, la décision d’acquittement ne fait que rétablir occasionnellement l’exercice du droit de manifestation pourtant garanti par la constitution. Cela nous rappelle qu’aucun droit n’est acquis définitivement car son exercice effectif est toujours l’enjeu d’une bataille politique.
http://comitedesoutienbxl.blog.com/
Les migrants « sans-papiers » n’ont jamais attendu les personnes qui les soutiennent pour les représenter et leur dicter les tenants de leur lute. Le Comité de Soutien appelle donc à intensifier la solidarité autour des luttes que mènent les migrants « sans-papiers ». Il exige la fin des rafles et des expulsions ainsi que le démantèlement des centres fermés. Le retour des expulsés ainsi que la fin de la double peine sous toutes ses formes. Il se bat enfin pour l’institution d’un droit nouveau de la circulation des hommes, de leur résidence, de leur travail, de leur protection sociale.
Nous dédicaçons cette victoire juridique à toutes les personnes qui, souvent dans l’anonymat le plus total, résistent modestement à la machine à expulser. A nos camarades du 129, aux Afghans du Béguinage, aux compagnons de SP-Belgiques…
Le 9 avril aura lieu le procès dit du « NoBorder » dans lequel deux activistes sont également poursuivis pour fait de « rébellion ». Nous donnons donc rendez-vous le 9 avril prochain dès 8H30 sur les marches du palais de justice. La lutte avec les Afghans pour une protection juridique et l’arrêt des expulsions est un combat quotidien (https://450afghans.owlswatch.net)Le 8 avril aura lieu, lors de la journée internationale des Roms, une manifestation dans les rues de Bruxelles : Briser le silence – Mouvement mondial des Roma « Tout le monde reste » (https://www.facebook.com/events/1427694004134570). En avril/mai aura lieu une caravane de « sans-papiers », réfugiés ou migrants, qui convergera vers Bruxelles et portera les mots d’ordre d’égalité, de dignité et de justice sociale (http://spbelgique.wordpress.com).
Parmi les prisonniers dans les centres fermés des Congolais, des Chinois, des Marocains, des Algériens , des Camerounais, des Russes et…….des Afghans..
La majorité se font expulsés après des mois de taule.
On ne les compte plus les Afghans qui se font expulser, souvent arrêtés lors de manifestation du mouvement Afghan à Bruxelles (https://450afghans.owlswatch.net/) , enfermés depuis 4 mois.. Souvent ils sont arrivés ici étant mineur et veulent rester ici.
Mais le raisonnement de nos politiques est le « Tous dehors, chacun chez soi », « Fermons les frontières »
« La loi c’est la Loi » disent ils comme d’autres disent « Je fais mon boulot », » J’obéis aux ordres ».
Faudrait peut être leur rappeler qu’il y a pas si longtemps que ça, certains ont été condamnés pour avoir obéit aux ordres ou à des lois jugées illégitimes ou inhumaines par des tribunaux !!!!!
Bref les bourreaux continuent leur sâle boulot:
Un Nouvel Afghan vient d’arriver au centre 127 bis. Il a 16 ans sur son acte de naissance, mais l’Office lui donne 20 ans !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!.
Un autre Afghan du 127bis va subir une nouvelle tentative d’expulsion ce 22/01/2014
Vol vers Francfurt SN 7003 , 11.10, puis Dubai. et Kaboul !
RV aéroport 9.10 EN MASSE
et fax /mail de protestation :
On ne peut pas laisser faire !
Et inondez les boîte mails et fax des responsables dès aujourd’hui !
–Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice : info.maggiedeblock@ibz.fgov.be Tél 02 542 80 11 // Fax : 02 542 80 03
Quelques histoires de femmes dans les centres fermés:
Beaucoup de femmes nous téléphonent actuellement pour dénoncer des situations de leurs co détenues dans les centres fermés de Bruges et de Steenokkerzeel.
Ce 17/01 elles sont 35 au centre fermé de Bruges et 30 à Steenokkerzeel.
Elles ont chacune leur histoire, une partie de leur vie ici et ne peuvent pas retourner chez elles, pour les raisons qui leur appartiennent.
-Une femme russophone de 80 ans est enfermée depuis 1 mois et a subi une première tentative d’expulsion ! Elle est en très mauvaise santé, tremble de tout son corps et ne mange pas.
-Une femme camerounaise est enfermée depuis 7 mois, elle avait été arrêtée lors d’une demande d’aide médicale urgente à Anvers : l’assistante sociale du CPAS est venue à son domicile dans le cadre de sa demande d’AMU pour constater qu’elle habitait bien là. Elle était accompagnée de la police qui a arrêté la demandeuse d’aide médicale.
-Une femme péruvienne enfermée depuis un mois, arrêtée très violemment à 5 heures du matin à son domicile à St Josse. Elle a refusé une première tentative d’expulsion. Toute sa famille vit ici légalement.
-Une maman marocaine enfermée depuis 2 mois. Ses deux fils vivent à Bruxelles et sont belges. Elle à été arrêtée lors d’un contrôle . Elle n’a plus rien n ipersonne au Maroc et ses fils veulent la prendre en charge pour garder leur maman près d’eux !
-Une femme pakistanaise arrêtée à son travail, enfermée depuis 2 mois. Elles est en Belgique depuis deux ans, s’est mariée ici et ne peut pas retourner dans son pays, où tout son village se retournera contre elle au risque de se faire tuer.
-Une femme camerounaise arrêtée à l’office des étrangers. Elle a passé 1 an à Chypre ou elle a vécu un calvaire (centre fermé., prostitution forcée….). La Belgique veut la renvoyer à Chypre (Dublin2).
Et deux libérations :
-Une femme enceinte de 33 semaines. Le papa de l’enfant vit légalement en Belgique. Elle a subi une première tentative d’expulsion vers la Norvège (Dublin2), puis ayant refusé son expulsion a été libérée.
-Une femme du Burkina avec des papiers italiens en règle a été libérée. Elle était en transit à Bruxelles lorsqu’elle a été arrêtée . Libérée du centre fermé elle ne sait pas où aller , ne connait personnesà Bruxelles et n’a aucun moyen . Elle veut retourner dans son pays d’accueil l’Italie. C’était une « erreur » de l’administration!
Et tout ceci n’est qu’un aperçu infime de ce qui se passe derrière ces murs.
Madame K a été amenée sous escorte la veille de son départ au centre fermé 127bis à Steenokkerzeel. Elle a été mise au cachot en vue de son expulsion. Vers 19 heures elle a remarqué qu’elle perdait du sang. Elle a prévenu le personnel du centre.
On lui a dit « Ce n’est pas grave, cela arrive à toutes les femmes enceintes ! ». Elle n’a pas vu de médecin, on lui a juste donné un comprimé pour dormir.
Quelques heures plus tard elle continuait à perdre du sang, beaucoup de sang. Elle a crié, suppliant qu’on appelle une ambulance : le personnel du centre a alors paniqué et a enfin appelé les services d’urgence.
Elle a été amenée à l’hôpital accompagnée des services de sécurité du centre. Après les examens nécessaires, le médecin de l’hôpital a refusé qu’elle soit expulsée le lendemain matin. Les membres des services de sécurité se sont obstinés, arguant auprès du médecin « qu’il fallait absolument qu’elle parte ». Le médecin de l’hôpital a du lourdement insister pour qu’ils acceptent le certificat qui interdisait le voyage.
Elle a été ramenée dans la nuit au centre fermé de Steenokkerzeel, puis dans la matinée de samedi au centre fermé de Bruges.
Elle va bien, et le bébé aussi. Elle vous remercie tous pour votre soutien ! L’hémorragie dont elle a été victime serait due au stress.
A noter que pendant 24 heures, personne n’a eu des nouvelles de Madame K: ni son mari, ni ses co–détenues . Tout le monde était très inquiet vu les risques liés à cette expulsion forcée. Ce n’est que ce samedi après–midi, après 24 heures, à son retour au centre fermé de Bruges qu’on lui a rendu son portable et qu’elle a pu prévenir son mari.
L’Office des Étrangers au service de la France ?
Madame K vit en France depuis 9 ans avec son mari. Elle y travaille, et est en ordre avec tout, sauf qu’elle n’a pas encore de « papiers ». Elle est enceinte de 4 mois. Sur son passeport Marocain est écrit son domicile à Paris.
Elle est venue visiter une amie qui était hospitalisée en Belgique. Elle s’est fait arrêtée lors d’un contrôle.
Madame K est enfermée au centre fermé de Bruges depuis plus d’un mois et va subir sa troisième tentative d’expulsion ce samedi vers Rome puis Casablanca.
Elle avait porté plainte contre des violences policières lors de sa deuxième tentative d’expulsion, et ils vont cette fois y mettre tous les moyens pour se débarrasser d’elle ! C’est ce qu’on lui a promis!
Son avocat a introduit une demande de libération qui se tiendra lundi 20/01, après son expulsion !
Tout ce qu’elle demande est de retourner en France pour terminer sa procédure de régularisation que légalement elle obtiendra !
Un retour au Maroc signifiera un rejet total de sa famille , vu son état de grossesse.
Vol Rome 18/01/2013 par Brussels Airlines à 07h30!
RV à l’aéroport à 5h30 pour parler aux passagers!
Et inondez les boîte mails et fax des responsables dès aujourd’hui !
–Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice : info.maggiedeblock@ibz.fgov.be
Update 15/01: suite à la “rencontre” avec le directeur de Vottem cinq détenus ont été mis au cachot et quinze ont été transférés dans d’autres centres!!!!! Le calme est revenu!
Depuis ce samedi 11/01 dans la soirée, la tension est forte dans l’aile jaune du centre fermé de Vottem.
Tout aurait commencé par des disputes entre détenus, que les gardiens ont essayé de résoudre par des mises au cachot arbitraires.
La journée de dimanche 12/01 a été agrémentée par de nouvelles bagarres, des réactions disproportionnées des gardiens, des menaces de grève de la faim et des menaces d’appeler les robocoffs qui les « massacreront ».
« Ici, c’est la guerre madame »
Les prisonniers se plaignent d‘un manque total de respect des matons, de menaces de mort contre certains d’entre eux, et protestent contre l’expulsion prévue d’un Afghan.
Un accord a été trouvé ce soir : la promesse de rencontrer le directeur lundi ! La tension reste électrique.
Update: 13/01: les travaux de peinture ont commencé dans l’aile 1. Même que certains détenus y participent et seraient payer pour leur travail (en noir?)
Ce matin l’aile 1 du centre fermé 127bis à Steenokkerzeel a été vidée de ses occupants. Tous les hommes ont été rassemblés dans l’aile 2. L’explication de la direction : “pour cause de travaux “
Nous ne sommes pas dupe. L’Office des étrangers a libéré des places 50 places) pour enfermer d’autres :
Des possiblités de rafles ce Weekend ? :
Rafles des Afghans qui entament demain matin une nouvelle marche vers Gand ? Maggie oserait-elle rafler les manifestants Afghans qui continuent à demander des titres de séjour depuis des mois ?
Prévisions d’un gros contrôle STIB ou SNCB (lors desquelles de nombreux sans papiers ont déjà été arretés ?
Rafles de congolais à Matonge pour remplir un vol collectif ? De nombreux congolais sont déjà enfermé et les vol collectif vers ce pays sont nombreux en ce moment.
Places pour des migrants venant d’autres pays Schengen en vue d’un vol collectif Frontex au départ de steenokkerzeel?
Maggie oserait elle rafler les manifestants Afghans qui continuent à demander des titres de séjour depuis des mois ?
Ou plus perver,s serait ce une stratégie d’intimidation de l’OE pour casser la lutte des Afghans et la mobilisation.
ACTIONSSSSSSSSSS!!!!!!!!!!!!!!!!
Parce que personne n’est illégal, ne laissons pas la machine a expulser continuer a écraser les gens jour après jour!
Il faut rester vigilants et s’organiser contre ces assauts quotidiens, par exemple en alertant son entourage, ou en réagissant à ce qui se passe devant soi. Ne restons pas spectateurs!!
Remarque en préambule: Les détenu.e.s ne nous apportent actuellement que très peu d’information sur la situation dans les centres, et ce n’est que lors de leur libération ou de leur expulsion que les langues se délient et qu’ils nous transmettent alors les informations dont ils veulent témoigner.
Il semble que dans la majorité des centres, un mot d’ordre ait été donné aux maton.ne.s : être aimables et polis.
” Y en a même qui sourient, mais vous savez ce sourire où on montre juste les dents. On sent bien que c’est faux “
En revanche, suite au décès du jeune Ivoirien au centre fermé de Bruges, aux grèves de la faim en cascade qui ont suivi dans tous les centres fermés et aux évasions successives, la sécurité dans certains centres a été renforcée .
Mais la machine à expulser reste bien huilée, et le nombre d’expulsions est industriel :
« Dans notre centre, tous les jours y en a une dizaine qui partent et une dizaine de nouveaux qui arrivent “
Un Congolais nous dit: « C‘est la dictature dans vos pays. Maintenant je comprends pourquoi la dictature règne chez nous au Congo : c’est vous qui l’avez importée et vous continuez évidemment à la soutenir » !
Des arrestations massives:
Les arrestations ont lieu à toutes les étapes possibles du parcours des migrant.e.s, sans aucune cohérence ni déontologie, car il faut faire du chiffre!Lire la suite…..
Des Ordres de Quitter le Territoire à tout-va
Ils sont délivrés à la pelle. Faut bien montrer qu’on est “efficace”, faire du chiffre! Quand les centres sont pleins et que les expulsions sont poussées à leur paroxysme, comment donc encore faire monter les chiffres se demandait Maggie? Une solution en trois lettres (les électeurs, comme les chiens, retiennent facilement les noms courts ), voilà qui est bien : OQT. Ordre de Quitter le Territoire. Lire la suite….
La détention, un outil de com indispensable à super Maggie
Pourvu que les centres restent saturés, le turn-over maximum et que les statistiques de détention grimpent ! Lire la suite
Les demandes d’asile : une procédure légale à limiter, à réduire, à atrophier.
L’Office des Étrangers qui “enregistre la demande et réalise quelques examens préalables” avant de remettre le dossier au CGRA, utilise toutes les astuces possibles pour rejeter ces demandes d’asile, qui n’atteindront alors jamais le CGRA, et ne seront pas enregistrées comme demandes officielles. Lire la suite…..
La procédure Dublin 2 : le trou noir de Maggie
La procédure Dublin semble être utilisée sans discernement par l’Office des Étrangers, afin d’éviter de nouvelles demandes d’asile et d’augmenter le nombre d’expulsions, mais aussi plus curieusement de faire grimper les chiffres de l’enfermement !Lire la suite…..
Le tour des Ambassades, c’est parfois jouer à la roulette russe.
Pour pouvoir expulser il faut un laissez-passer de l’ambassade du pays de destination. L’Office fait tout pour y parvenir, toujours au mépris de l’homme et de la femme, parfois au mépris de la loi (de wet is de wet, maar niet voor iedereen !) Lire la suite….
Les expulsions, un but en soi, un symbole lancé aux électeurs
Expulser à tout prix pour faire monter les chiffres ! Les expulsions sont quotidiennes et deviennent des plus banales dans les centres : « Bientôt ce sera mon tour madame » . Beaucoup de prisonnier.ère.s, après plusieurs mois de détention et de lutte juridique, se soumettent à ces expulsions sous la menace de violences et sous le chantage.Lire la suite
Les expulsions collectives : une vision industrielle de la déportation, portée par Maggie comme par l’Europe (Frontex): Lire la suite…
Les évasions et les libérations : des secrets bien gardés:
Elles ne sont pas dans les statistiques publiques! Mais heureusement, elles existent. Parfois grâce à la complicité de gardiens pris de remords. Lire la suite
Et en conclusions: Si Maggie applique une vision très industrielle de la répression et de la terreur à l’égard des migrant.e.s, elle vise le chiffre et le paraître. Tout est bon pour obtenir de jolis bilans, de jolis graphiques, brandis sur fond de phrases creuses et de discours chocs. Une “politique” menée toujours au mépris de l’être humain, parfois en contournant la loi, souvent par des actes abscons, quitte à plonger les gens dans des situations kafkaïenne ou à gaspiller l’argent de ses contribuables, sans compter. Car c’est le prix de sa popularité. Mais de toute façon se dit-elle, who cares ? Toute ressemblance avec un banquier (juste avant le crash) est fortuite…
Mail et fax aux responsables :
Monsieur M. F. Roosemont,Directeur de l’Office des Etrangers
T 02 793 80 31 (NL – EN) – 02 793 80 30 (FR), Fax 02 274 66 40 , Bur_Presse@dofi.fgov.be
Monsieur Elio Di Rupo, Premier ministre info@premier.fed.be
Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice :
Téléphone : 02 542 80 11 Fax : 02 542 80 03 info.maggiedeblock@ibz.fgov.be
Aux Ministres et Secrétaires d’Etat concernés, c’est à dire, tout le Gouvernement puisque l’armée belge est présente en Afghanistan…
J’apprends avec la plus grande indignation que Monsieur Fahim Sofi, citoyen afghan actuellement détenu en centre fermé, devrait expulsé demain matin par le vol de 8:15 vers l’aéroport de Schipoll, à Amsterdam, et de là, vers Dehli puis Kaboul, ville dont l’aéroport est placé sous la protection de l’armée belge, mais paradoxalement considérée comme “zone sûre” par le Commissariat Général aux Réfugiés et aux Apatrides.
De plus, lors d’une récente rencontre avec la Secrétaire d’Etat Maggie De Block, et en présence du Premier Ministre, il a été proposé aux Afghans de réintroduire de nouvelles demandes d’asile qui seraient réexaminées à la lueur des nouvelles guidelines du HCR.
Pour toutes ces raisons, je vous demande avec la plus grande insistance que Monsieur Fahim Sofi ne soit pas expulsé, qu’il y ait un moratoire sur les expulsions en Afghanistan et que les Afghans présents sur notre territoire puissent être régularisés.
Pourvu que les centres restent saturés, le turn-over maximum et que les statistiques de détention grimpent ! : 01/01/2014
La détention dure souvent plusieurs mois et est accompagnée de chantage, pressions physiques et /ou psychologiques. Elle vise à mettre sous pression le/la détenu.e, afin qu’il/elle disparaisse lors d’une expulsion, d’un “retour volontaire” forcé, d’une évasion (moins apprécié par Maggie) ou d’une libération avec un OQT. Il s’agit de casser le/la détenu.e le plus rapidement possible afin de rendre sa place disponible à nouveau. Néanmoins, les détentions dépassant 4 mois ne sont pas rares.
Vis-à-vis du public, la détention est utilisée pour démontrer que la chasse aux migrant.e.s continue avec fermeté, que les “illégaux” sont systématiquement traqué.e.s, enfermé.e.s, expulsé.e.s. Elle a également un rôle dissuasif envers les futurs migrant.e.s : “ne venez pas en Belgique, un cachot vous y attend et vous serez traité.e.s durement. Allez donc chercher l’asile dans un pays plus hospitalier”
Pour pouvoir expulser il faut un laissez-passer de l’ambassade du pays de destination. L’Office fait tout pour y parvenir, toujours au mépris de l’homme et de la femme, parfois au mépris de la loi (de wet is de wet, maar niet voor iedereen !)
Un ressortissant du Zimbabwé était enfermé depuis plus de 4 mois. Il était de passage à Bruxelles, voulant se rendre au Royaume-Uni, quand il a été arrêté. L’Office essaie de l’expulser à tout prix. Comme l’ambassade du Zimbabwé ne délivre pas de laissez-passer, l’OE le présente successivement à l’ambassade d’Angola, de la Guinée et de la RDC. L’homme est désespéré et supplie pour qu’on le renvoie chez lui. Il ne veut plus entendre parler de l’Europe. Il a finalement été libére avec un OQT.
Un représentant de l’ambassade de la RDC s’est rendu au 127bis, des laissez-passer pré-signés sous le bras. Il était venu pour “identifier” des détenu.e.s. Ainsi, avant même de les avoir vus, il avait de quoi les faire expulser vers Kinshasa. Selon plusieurs témoignages, il aurait pu consulter les dossiers de demandes d’asile de détenu.e.s lors des interviews “d’identification”. Pour les opposant.e.s politiques au pouvoir en place présent.e.s parmi ces détenu.e.s, c’est au mieux une condamnation à de mauvais traitements à l’arrivée, au pire à un long enfermement dans les prisons de RDC, voire à une “disparition” pure et simple à l’arrivée…
L’Office des Étrangers qui “enregistre la demande et réalise quelques examens préalables” avant de remettre le dossier au CGRA, utilise toutes les astuces possibles pour rejeter ces demandes d’asile, qui n’atteindront alors jamais le CGRA, et ne seront pas enregistrées comme demandes officielles.
Si la demande d’asile est acceptée et transférée au CGRA, il est courant que le/la demandeur.se soit arrêté.e et amené.e en centre fermé.
«On vous met dans le centre fermé pour continuer votre procédure. Cela ira plus vite.» Telest le nouveau mensonge utilisé par l’Office des Étrangers.
Une fois enfermé, il devient très difficile de rassembler les preuves justifiant la demande d’asile, ce qui augmente ainsi le risque d’un rejet de la demande.
Maggie aime à citer l’augmentation des demandes d’asiles multiples comme preuve de la “mauvaise foi” des demandeur.se.s d’asile. Dans le même temps, sa politique incite à les introduire massivement. Autopsie d’une hypocrysie de plus : dans plusieurs centres il est dit par les assistant.e.s socia.ux/les « Le seul moyen de sortir d’ici est de (re) faire une demande d’asile ». Et comme il n’y a pas d’autre solution, chacun (re)dépose une demande d’asile forcément accompagnée de très peu d’éléments et avec dans la majorité des cas un rejet par le CGRA de cette demande.
1103 demandes d’asile ont été introduites en Belgique au cours du mois de novembre 2013, soit une diminution de près de 34 % par comparaison avec le mois de novembre 2012. Il s’agit du plus faible nombre de demandes d’asile introduites en un mois depuis février 2009.
Parmi les 1103 demandes d’asile enregistrées en novembre, 352 (soit 31,9 %) étaient des demandes multiples. Le nombre de demandes multiples a diminué de 24,5 % par rapport au mois d’octobre 2013.
Les arrestations ont lieu à toutes les étapes possibles du parcours des migrant.e.s, sans aucune cohérence ni déontologie, car il faut faire du chiffre!
-Les résultats négatifs de la campagne de régularisation de 2009 tombent quotidiennement. Les personnes qui ont fait cette demande se font souvent arrêter chez elles et apprennent lors de leur arrestation ou à leur arrivée dans un centre fermé la réponse négative à leur demande. Une dame congolaise résidant chez nous depuis 8 ans raconte: “ils sont venus à deux à mon domicile me dire que je devais les accompagner pour des informations sur mon recours à ma demande de régularisation. Au commissariat ils m’ont mise dans une cellule, puis m’ont amenée au centre fermé »
– Demandes de mariage ou de cohabitation légale : un comportement à risque ?
De nombreux étranger.e.s se font arrêter à leur domicile après avoir déposé à la commune une demande de mariage ou de cohabitation. Tou.te.s suspects pour l’adminisration, qui traque «Les mariages de complaisance et les déclarations de cohabitation légale de complaisance» avec un zèle souvent proche de la paranoïa. Et si certain.e.s de ces «faux couple» ont ensuite droit à des visites intimes une fois par mois, au centre fermé, n’y voyez aucune incohérence !
Un homme a passé plus de 5 mois en centre fermé suite à sa demande de mariage. Après plusieurs tentatives d’expulsion et recours administratifs, une commune a accepté de le marier. Il a donc été libéré après 5 mois de détention. Di Rupo est pour le mariage pour tous… ou presque !
Un autre réfugié dont le mariage avait été accepté, la date des noces étant fixée début janvier, s’est fait expulser vers l’Iraq un mois avant le jour dit. Sa femme, enceinte et dans un état de santé précaire, doit maintenant faire le voyage jusque là pour essayer de s’y marier. “De wet is de wet”, dira Maggie, regrettant qu’elle ne puisse compter la mère et l’enfant à venir dans ses comptes macabres.
D’autres étranger.e.s se voient “conseiller” d’aller se marier dans le pays d’origine. Ce conseil a été donné à un Guinéeen qui vit et travaille légalement en Belgique, mais qui est soupçonné de mariage blanc. Sa fiancée est enfermée au 127bis et continue à attendre une réponse favorable à leur demande de mariage.
– A l’aéroport, juste en transit? Rien n’y fait!
Plusieurs passager.e.s en transit, qui détenaient un visa pour un autre pays européen et ne faisaient qu’une escale à Bruxelles, se sont fait arrêter à l’aéroport. Ils/Elles se font alors, vite fait bien fait, rapatrier vers leur pays d’origine aux frais du contribuable. Bienvenue en Absurdie, mais cela fait grimper les chiffres de Maggie et les sondages s’en ressentent…
– Tenter de quitter le territoire sans être officiellement expulsé.e. : malheureux, personne n’échappe à Maggie!
Un homme a été arrêté à l’aéroport de Charleroi, son crime : quitter le pays de lui même, puisqu’il avait reçu un OQT (Ordre de Quitter le Territoire). Il est enfermé depuis 4 mois au centre fermé de Bruges, en attendant son expulsion. Tout comme la physique quantique, la logique de Maggie est contre-intuitive mais implacable !
– Se rendre dans son administration, conformément aux lois belges : un petit piège bien de chez nous
De plus en plus fréquemment, nous entendons parler d’arrestations à la commune. Certaines communes excellent dans ce sport : la chasse au migrant.e. précaire.
Une dame a été arrêtée à sa maison communale (à Molenbeek). Elle venait pour légaliser un document : l’employé a constaté qu’un de ses prénoms était différent sur ledit document. Elément suspect s’il en est, l’administration ne commettant bien sûr jamais d’erreur. Notre petit fonctionnaire zèlé a donc appelé la police pour dénoncer la suspecte. Personne ne nous a dit s’il suçait alors une petite pastille Vichy. La dame a été emmenée en centre fermé, puis a été expulsée après 3 mois d’enfermement. Faites donc confiance à votre admnistration, jouez le jeu, elle vous le rendra bien.
– Lors de contrôles de roulage, mieux vaut rouler bourré que sans papiers !
Bien que ce ne soit pas souvent cité, des personnes se font régulièrement arrêter suite à des contrôles routiers.
Un Afghan prenant part à l’actuel mouvement des réfugiés Afghans au Béguinage a ainsi été arrêté à Leuven, et incarcéré. Il a finalement été libéré après deux semaines, le juge mentionnant dans ses conclusions que « l’Office des Étrangers prend des décisions irraisonnables ».
– Lors d’expulsion de lieux de vies, Maggie aime faire briller les multiples facettes de la précarité. “ça fait disco” aurait-elle dit.
A notre connaissance, deux personnes ont été arrêtées lors de l’expulsion du Gesu et sont actuellement au centre fermé de Bruges. Avec Maggie, un malheur n’arrive jamais seul.
La procédure Dublin semble être utilisée sans discernement par l’Office des Étrangers, afin d’éviter de nouvelles demandes d’asile et d’augmenter le nombre d’expulsions, mais aussi plus curieusement de faire grimper les chiffres de l’enfermement !
Lors de cette procédure, le réfugié ne peut se faire assister par un avocat et est ainsi parfois incapable de prouver qu’il n’est pas “dublinisable”.
Un important nombre de détenu.e.s sont des cas « Dublin ». Ils se font généralement arrêter à l’Office des Étrangers lors d’une demande d’asile. S’il existe un brin de chance que le/la réfugié.e puisse être “dublinisé”, l’Office le transfère en centre fermé dans l’attente d’une réponse d’un pays européen par lequel il aurait transité avant d’atteindre la Belgique. Peuvent alors être retenus comme éléments de preuve les dires du réfugié, un visa, un billet d’avion, des empreintes déposées dans ce pays etc. Si ce pays tiers accepte sa « prise en charge » le réfugié y est alors expulsé. Sa demande d’asile en Belgique ne sera ainsi pas enregistrée : une demande d’asile de moins et une expulsion de plus, Maggie est aux anges et son électorat frileux comblé.
Parfois la situation tourne au tragicomique, à l’absurde. Récemment, un homme ayant introduit une demande d’asile est appelé à l’Office. Il doit venir y chercher les documents nécessaires à son retour volontaire en France, où il avait introduit une première demande d’asile que ce pays a accepté de traîter. Il se rend à l’Office avec ses bagages, prêt à retourner en France, pensant prendre le train à sa sortie des bureaux. Mais l’administration lui a réservé une surprise de taille : il se fait arrêter et enfermer en centre fermé.
Un autre est depuis 3 mois détenu en centre fermé. Il s’est fait arrêté alors qu’il venait à Bruxelles pour demander une copie de son OQT, nécessaire à sa demande d’asile en France!
Un autre encore venait demander l’asile : il a été arrêté et enfermé dans le cadre de la procédure Dublin. Fort heureusement, il a eu la chance de pouvoir prouver que ce n’était pas justifié et a été libéré après 15 jours.
01/01/2014: Expulser à tout prix pour faire monter les chiffres !
Les expulsions sont quotidiennes et deviennent des plus banales dans les centres : « Bientôt ce sera mon tour madame » . Beaucoup de prisonnier.ère.s, après plusieurs mois de détention et de lutte juridique, se soumettent à ces expulsions sous la menace de violences et sous le chantage.
«Si tu résistes tu ne pourras plus jamais revenir en Belgique», leur dit-on.
“Ici, ce sont des expulsions forcées comme des sauvages et des cascades de résultats négatifs pour nos procédures”
L’acharnement n’a pas de limites ; ainsi un Afghan s’est vu enfermer sans comprendre ce qui lui arrivait ni les raisons de sa détention. Un co-détenu connaissant notre langue lui a demandé de voir ses documents et a constaté que ces derniers étaient au nom d’un tiers! Voilà un bel exemple qui prouve à volonté “l’examen au cas par cas” mis en avant par Maggie pour justifier ses expulsions.
Les ex-prisonnier.ère.s se font expulser, parfois de la prison, parfois après transfert dans un centre fermé. Ils se font expulser sans aucune considération pour leurs familles et sans tenir compte de ce qu’il sont ainsi contraints de laisser derrière eux en Belgique !
Lu sur le site de l’OE : “Un groupe de travail regroupant l’Office des Etrangers et la police fédérale de l’aéroport de Bruxelles national a été créé. Celui-ci examine de quelle manière un étranger peut le mieux être convaincu de retourner sans résistance et sans contrainte (escorte)“. On ne précise néanmoins pas si les techniques actuellement utilisées telles que la tromperie, le mensonge, le chantage, les menaces et pressions physiques ou psychologiques seront évaluées et affinées.
Les prisonnier.ère.s témoignent : « Plus vite pour expulser ; Ils nous mettent en prison et sans prévenir nous mettent sur un avion. »
Dans bien des cas, “prévenu.e.s” le soir, ils/elles sont expulsé.e.s le lendemain matin sans pouvoir prévenir personne.
Un homme Congolais qui avait déjà subit 5 tentatives d’expulsion a été extirpé de son lit le 25/12 à 22 heures au centre fermé de Bruges, amené à l’aéroport sans pouvoir prévenir personnes et mis dans l’avion pour Kinshasa à 10 heures le lendemain avec escorte: Stratégie de l’OE pour éviter toute mobilisation! Joyeux Noë!!!.
Enfin, encore et toujours, de jeunes Afghans se font expulser vers un “pays sûr”, l’Afghanistan, pour lequel les ministères du tourisme et des affaires étrangères ne tarissent pas d’éloges.
Le 21/11/13 une expulsion collective vers l’Europe de l’Est a eu lieu. Le 20, une dizaine de personnes ont été amenées au centre fermé 127bis en fin de soirée et mises au cachot. Très tôt le lendemain matin, elles ont été transférées à l’aéroport dans des combis de police puis déportées.
Expulsion collective vers le Congo du 4/12/2013. 52 Congolais(e)s étaient sur la liste. 30 ont été expulsé.es. D’après les informations collectées, beaucoup ont été interrogé.e.s puis libéré.e.s à leur arrivée à Kinshasa. Les autorités ayant confisqué leurs passeports, ils sont en attente dans Kinshasa, souvent caché.e.s, de peur de nouvelles représailles.
Un homme Angolais est ainsi toujours à Kinshasa. Il lui est impossible de retourner dans son pays, faute de passeport.
Les informations sur le devenir des expulsé.e.s restent très parcellaires : les contacts que nous avons des membres des familles sont devenus des plus discrets, donnant l’impression qu’ils ne peuvent pas parler. Les détenu.e.s qui étaient sur la liste et qui n’ont pas été expulsé.e.s lors du vol collectif se font expulser petit à petit par des vols civils.
Ils sont délivrés à la pelle. Faut bien montrer qu’on est “efficace”, faire du chiffre!
Quand les centres sont pleins et que les expulsions sont poussées à leur paroxysme, comment donc encore faire monter les chiffres se demandait Maggie?
Une solution en trois lettres (les électeurs, comme les chiens, retiennent facilement les noms courts ), voilà qui est bien : OQT. Ordre de Quitter le Territoire.
Il semble que sous l’ère Maggie, on puisse parler d’OQTM (non pas “Ordre de Quitter le Territoire de Maggie” mais “Ordre de quitter le Territoire Multiple”).
En effet, l’OQT devient carrément la carte d’identité de nombreux migrant.e.s : «Quand je me fais contrôler je montre mon OQT et c’est bon».
Et plus “amusant”, ceux ou celles qui sont emprisonné.e.s suite à la délivrance d’un OQT puis libéré.e.s car inexpulsables reçoivent à leur sortie leur Xième OQT.
En attendant souvent… la prochaine arrestation et le prochain OQT ! Cela crée de l’emploi (de fonctionnaires inutiles) mais surtout… du chiffre !
Il est berbère et vit en Belgique depuis 5 ans. Il est enfermé au centre fermé de Merksplas depuis plus de 2 mois
Il va subir sa troisième tentative d’expulsion ce 2 janvier et demande notre aide pour résister à cette expulsion. Il ne veut et ne peut pas retourner au Maroc !
Vol AT833 02/01/2014 vers Casablanca 16:40
Compagnie responsable : Royal Air Maroc et SN Airlines
Rendez vous à l’aéroport à 14h40 pour parler, expliquer aux passagers !
La procédure Dublin semble être utilisée sans discernement par l’Office des Étrangers, afin d’éviter de nouvelles demandes d’asile et d’augmenter le nombre d’expulsions, mais aussi plus curieusement de faire grimper les chiffres de l’enfermement !
Lors de cette procédure, le réfugié ne peut se faire assister par un avocat et est ainsi parfois incapable de prouver qu’il n’est pas “dublinisable”.
Un important nombre de détenu.e.s sont des cas « Dublin ». Ils se font généralement arrêter à l’Office des Étrangers lors d’une demande d’asile. S’il existe un brin de chance que le/la réfugié.e puisse être “dublinisé”, l’Office le transfère en centre fermé dans l’attente d’une réponse d’un pays européen par lequel il aurait transité avant d’atteindre la Belgique. Peuvent alors être retenus comme éléments de preuve les dires du réfugié, un visa, un billet d’avion, des empreintes déposées dans ce pays etc. Si ce pays tiers accepte sa « prise en charge » le réfugié y est alors expulsé. Sa demande d’asile en Belgique ne sera ainsi pas enregistrée : une demande d’asile de moins et une expulsion de plus, Maggie est aux anges et son électorat frileux comblé.
Parfois la situation tourne au tragicomique, à l’absurde. Récemment, un homme ayant introduit une demande d’asile est appelé à l’Office. Il doit venir y chercher les documents nécessaires à son retour volontaire en France, où il avait introduit une première demande d’asile que ce pays a accepté de traîter. Il se rend à l’Office avec ses bagages, prêt à retourner en France, pensant prendre le train à sa sortie des bureaux. Mais l’administration lui a réservé une surprise de taille : il se fait arrêter et enfermer en centre fermé.
Un autre est depuis 3 mois détenu en centre fermé. Il s’est fait arrêté alors qu’il venait à Bruxelles pour demander une copie de son OQT, nécessaire à sa demande d’asile en France!
Un autre encore venait demander l’asile : il a été arrêté et enfermé dans le cadre de la procédure Dublin. Fort heureusement, il a eu la chance de pouvoir prouver que ce n’était pas justifié et a été libéré après 15 jours.
La LDH a reçu ce soir 12/12 un appel au secours du centre fermé 127 bis:
Un Ukrainien est au centre fermé 127 bis depuis une bonne quinzaine de jours. Il avait été arrêté à l’aéroport. En 15 jours il semble avoir déjà subit deux tentatives d’expulsions. Ils y vont fort à l’Office des Étrangers! Ferme sure, humain…….?
Il va subir sa troisième tentative d’expulsion ce 13/12/2013 à 12h35. Il semble que lors de sa deuxième tentative d’expulsion un médecin de l’aéroport avait refusé qu’il soit mis dans l’avion vu son état de santé. La communication au tél a été très difficile et les détails impossible à connaître, vu qu’il ne parle que ukrainien et russe. Il n’a pas non plus pu nous donner le nom d’ un avocat! Mais il semble clair qu’il était terrifier.
Le vol est
12:35 13/12/2013 SN4016 pour Kiev Brussels Airlines
Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice : info.maggiedeblock@ibz.fgov.be
Dimanche 08/12/2013 après-midi, une bande de joyeux lurons s’est pointée devant le centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel. Après quelques mots échangés avec les détenu.e.s qui étaient dans la cour, les gardien.ne.s ont rapidement fait rentrer les prisonnier.e.s à l’intérieur pour éviter tout contact…. Les maton.ne.s sont rentré.e.s sous des « Dégage connasse, démissionne !!! » et « FLIC, MATONS, DANS L’AVION ! »
Même si le centre n’a pas brûlé ce jour là et qu’aucune évasion n’a eu lieu, la rage s’est exprimée un peu face à ces prisons avec des pétards, fumigènes et feux d’artifices, le tout accompagné d’un joyeux tintamarre.
L’envie de cette ballade était de montrer la solidarité avec les sans-papiers et de gueuler la colère concernant l’existence des centres et la mort d’un détenu cette semaine au centre fermé de Bruges.
Dans 4 centres fermés, des grèves de la faim ont été entamées par les prisonniers en protestation contre le décès d’un jeune Ivoirien au centre fermé de Bruges le 5 /12/2013 et en solidarité avec les grévistes de la faim du groupe de soutien des Afghans.
Très vite, la machine à répression a été mise en route par l’Etat.
A Bruges, la police est descendue en force le 6/12. Trois prisonniers ont été mis au cachot et 5 ou 6 ont été transférés.
A Vottem, les pressions ont été plus psychologiques. Actuellement encore quelques–uns continuent leur action. L’un d’entre eux va être transféré aujourd’hui.
Au centre fermé 127 bis, plusieurs dizaines de prisonniers on été transférés. 13 prisonniers continuent leur action actuellement, dont huit Afghans. L’un d’eux a été expulsé ce 10/12/2013 malgré la présence de 6 militants à l’aéroport. On nous rapporte aussi que 3 Afghans qui avaient entamé une grève de la faim la semaine passée ont été expulsés en catimini. Un Algérien en grève de la faim depuis 5 jours a été expulsé ce matin 10/12 et libéré à Venice sans argent et sans papiers.Il ne sait que faire.
Au centre fermé de Merksplas il y a eu des débuts d’action de grève de la faim ce 7/12 dans deux ailes différentes. A notre connaissance, 4 sont actuellement en grève de la faim : trois Afghans et un Pakistanais.
Monsieur N , Afghan, va être mis sur un vol KLM vers Amsterdam ce 10/12/2013
Il y a 8 ans qu’il vit en Belgique. Demande d’asile, demande de régularisation n’ont pas été accepté. Il est enfermé au centre fermé 127 bis depuis bientôt 4 mois. Et en grève de la faim depuis 4 jours .
Il va être mis sur le vol KL172 KLM à 8 h 15 vers Amsterdam , puis vers Kaboul, toujours par KLM.
Rendez-vous à 6h DEMAIN MATIN (10/12/2013) à l’Aéroport de Zaventem.
Allez y, laissez vous aller, envoyer des fax et des mails pour protester contre ces vols meurtriers.
Mai et fax aux responsables : Monsieur M. F. Roosemont,Directeur de l’Office des Etrangers T 02 793 80 31 (NL – EN) – 02 793 80 30 (FR), Fax 02 274 66 40 , Bur_Presse@dofi.fgov.be Monsieur Elio Di Rupo, Premier ministre info@premier.fed.be
Fax022173328, 025126953)
Madame Joëlle Milquet, Vice-Première ministre et Ministre de l’Intérieur : milquet@lecdh.be
Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice : Téléphone : 02 542 80 11 Fax : 02 542 80 03 info.maggiedeblock@ibz.fgov.be
Update : Monsieur B nous tel : Il a été expulsé ce matin, puis libéré à l’aéroport de Venice: Il est là perdu, sans argent et sans papiers!
Monsieur B est Algérien. Il risque sa vie en rentrant chez lui. Il vit chez nous depuis 2009 et est soutenu par la FGTB Liège en tant que travailleur.
Il a été arrèté à l’Office des Étrangers en déposant sa demande d’asile.
Une partie de sa famille a migré en Espagne pour fuir les persécutions faites sur leur ethnie en Algérie.
Monsieur B est en grève de la faim au centre fermé 127 bis depuis 5 jours et est affaibli.
Il va subir une deuxième tentative d’expulsion ce mardi 10/12/2013 et l’office de la honte risque d’y mettre les moyens pour se débarrasser de lui via Venise puis Alger.
Essayons d’empêcher cette expulsion en allant à l’aéroport, en faxant aux responsables ou en inventant d’autres actions originales !
10:05
10/12/2013
SN3201
vers Venice VCE
Brussels Airlines
RV à l’aéroport à 8h05 pour parler aux passagers du vol vers Venise
Et inondez les boîtes mails et fax des responsables dès aujourd’hui !
–Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice : info.maggiedeblock@ibz.fgov.be
Ce 5 décembre, un prisonnier du centre fermé pour sans-papiers de Bruges est retrouvé mort dans sa cellule. S’il n’y a pas encore d’éclairage sur les circonstances de sa mort, le constat est là, une nouvelle personne a succombé à l’enfermement.
Suite à cet événement, tou-te-s les incarcéré-e-s du centre ont entamé un grève de la faim, dernier recours des sans-voix. C’est le moyen de lutte de celles et ceux qui n’ont plus rien à perdre. Le mouvement de grève s’est rapidement propagé vers d’autres centres, au 127Bis et à Vottem.
Ce mouvement fait furieusement écho à celui lancé par le groupe de soutien aux Afghans qui a débuté il y a quelques mois. En effet, devant l’obstination meurtrière de Maggie De Block et du gouvernement belge dans son ensemble (faut-il rappeler que De Block n’est qu’un des pions, succédant à Wathelet et d’autres, mis en place par par le système belge dans sa campagne de répression et de cassage des sans-papiers), plusieurs Belges ont pris la décision de ne plus s’alimenter jusqu’à ce que les Afghans obtiennent enfin une réponse favorable à leur demande. L’espoir fait vivre, mais le chemin emprunté risque de déboucher sur tout autre chose.
Morts, grèves de la faim, rapatriements forcés, contrôles incessants, la vie est, pour de nombreuses personnes, insupportable et le climat devient explosif.
Que faire ? La réponse est tellement évidente qu’il paraît absurde de la répéter une énième fois. Mais bon, allons-y. Il faut dès aujourd’hui abolir les frontières et cesser le flicage et les humiliations, en finir avec la complaisance à l’égard de l’Etat raciste et assassin, de l’Europe repliée sur elle-même et responsable d’hécatombes au nom de la préservation d’un soi-disant bien-être économique et sécuritaire.
L’émeute généralisée n’est donc pas loin, et tant mieux si, enfin, elle fout aux ordures toute cette merde et dissipe cette puanteur rance et toxique qu’exhalent la placidité et l’aveuglement des bien-lotis!
Hier matin, un jeune homme originaire de la Côte d’Ivoire a été retrouvé mort dans sa chambre au centre fermé pour étrangers de Bruges. L’enquête sur les circonstances du décès est en cours.
La nouvelle s’est répandue, et dans plusieurs centres des mouvements d’indignation se propagent: tous les détenus de Bruges sont en grève de la faim, et n’ont pas dormi; grève de la faim au 127 bis aussi, à Vottem, à l’heure où nous vous écrivons, 59 personnes ne mangent pas. Tous sont également solidaires des Afghans et de leurs soutiens belges grévistes de la faim.
Rappelons à ce propos que l’un d’entre eux, Loïc, mène son action dans une tente face à Vottem.
Au téléphone, de Vottem, ces paroles d’un des détenus grévistes : “et puis il y a aussi le décès de Mandela aujourd’hui, c’est le même combat…”
Pour appuyer ce mouvement contre l’inacceptable que restent les centres fermés, machines à expulser, rejoignez, si vous le pouvez, notre rassemblement hebdomadaire ce samedi à 16 heures devant le centre fermé de Vottem.
127 bis : 6 sont toujours en grève de la faim.Plusieurs dizaines on été tranférées dans d’autres centres, d’autres ont reçu un ticket pour leur expulsion.
Bruges : La répression et le chantage à marcher : Plus que quelques uns en grève, 3 transférés, trois en isolement !
Vottem: Encore 4 en grève de la faim
Merksplas : Les prisonniers ont eu vent des mouvements dans le centre et réfléchissent à des actions de solidarité
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Jeudi 5 décembre : Un homme de Côte d’Ivoire d’une trentaine d’année a été découvert mort dans son lit au centre fermé de Bruges.
Les prisonnier-es sont affligé-e-s. L’information a été confirmé par le personnel du centre aux femmes.
« La police arrive pour faire les constats »
« Ça devait arrivé un jour, c’est affreux »
« Faut dénoncer tous ça »
« C’est un enfer ici »
« Faut arrêter toutes ces tortures »
« Hier le garde est venu le chercher, disant qu’il avait la visite de sa copine à 21 heures. Quand il est rentré il s’est couché comme d’hab. Le lendemain il est mort. »
Il y a énormément de tensions dans les différents centre fermés depuis quelque mois. Le dernier vol collectif qui a permis d’expulser 30 personnes congolaises le 4 décembre n’a pas arrangé la situation. http://www.gettingthevoiceout.org/une-nouvelle-expulsion-collective-de-congolais-imminente-ce-3122013/ Les prisonniers n’en peuvent plus des politiques migratoires assassines, des arrestations, et de la répression permanente.
Et ce qui devait arriver est arrivé ! Les tortures quotidiennes que subissent les personnes dans ces centres ne peuvent mener qu’à l’humiliation, la violence et la mort. Tous les prisonniers des différents centres s’engagent dans des grèves de la faim, protestations, grèves générales.
Au centre fermé 127 à Steenokkerzeel ils sont 75 en grève de la faim, à Vottem 59. A Bruges c’est la grève générale. Ils ont décidé de ne plus manger, de ne plus dormir, plus de télé, plus de douche. A 23 h ce jeudi, aucun d’entre eux n’est monté se coucher. Ils ont décidé de veiller.
“Ici, ce sont des expulsions forcées comme des sauvages et des cascades de résultats négatifs pour nos procédures”
Ce vendredi, 59 autres détenus de Vottem ont aussi décidé d’entamer la grève en solidarité avec les détenus de Bruges, avec la lutte des Afghans et la grève de la faim des 4 belges.
A Bruges, la police est intervenue ce 06/12. Elle est restée dehors et a appelé plusieurs personnes un par un à l’extérieur. Trois personnes ont été en isolement, trois autres transférés vers d’autres centres. Ils sont tous découragés et certains ont arrêté leur grève de la faim
Update 04/12: Trente Congolais et Congolaises ont été mis sur un vol militaire , chacun escorté par trois flics . D’autres infos suivront
Update 04/12 9h45
15 femmes et 38 hommes Congolais dans le centre fermé.La police vient d’arriver avec 2 bus et des camionnettes. Le vol est prévu à 12 heures ou 13 heures au départ de l’aéroport de Melsbroek
Update mardi 03/12 8h30: Tous toujours au cachot, pour certains depuis 36 heures! Ils sont 32, hommes et femmes en isolation actuellement. Une femmes est en chaise roulante Rien ne bouge On a annoncé à l’un que c’était demain mercredi à 6 h, à d’autres mercredi à 12 h. Parmis eux y a aussi des “réservistes” pour le vol c.a.d si y a encore de la place dans l’avion on les embarquerait!! Une dizaine de femmes sur la liste! Maintenir la confusion et augmenter le stress semblent être la stratégie. Celà ne s’appellerait pas de la torture dans les termes des Droits de l’Homme? Et ou sont les association payés pour se scandaliser?
Update 02/12: On était une bonne vingtaine : Cris, feu d’artifice, ambiance. Les détenus ont apprécié.Des robocoffs étaient là en tenue (casques et boucliers) mais ne sont pas intervenus._ Acuellement plus de vingt Congolais sont en isolement. Beaucoup ont des histoires de migrations étonnantes et croyaient avoir en Belgique enfin trouver un endroit pour ce poser.Certains ont toutes leur famille ici, sont parfois très jeunes,d’autres beaucoup plus agés et depuis 10 ans en Belgique Bref les politiques assassines.Le vol partirait au dernières nouvelles le vol demain mardi à 10 heures. La police viendrait les chercher à 7 heures du matin http://www.gettingthevoiceout.org/mode-demploi-vol-collectif/
NODEPORTATION!
Rassemblement ce lundi 02/12/2013 à 18 heures devant le centre fermé 127bis pour protester contre ces crimes organisés !
Tervuursesteenweg 300, 1820 Steenokkerzeel
Train direction Leuven, arrêt Nossegem
Gare du midi 17.18, Gare Central 17.21, Gare du Nord 17.25.
C’est dans l’indifférence quasi générale que les expulsions d’étrangers déboutés du droit d’asile se poursuivent, à des cadences rarement atteintes. Après l’expulsion collective de ressortissants congolais le 27 octobre dernier, voici qu’une nouvelle déportation de Congolais se prépare, et aura probablement lieu ce mardi 3 décembre.
En effet un représentant de l’Ambassade de la RDC s’est rendu le 7 novembre au centre fermé 127bis pour identifier des personnes menacées d’expulsion. Il était accompagné de représentants de l’Office des Étrangers et du CGRA. Des détenus interrogés par ces derniers nous ont dit être choqués et scandalisés d’avoir constaté à cette occasion que le délégué de l’ambassade pouvait disposer de leur dossier de demande d’asile. Rappelons que légalement, aucun élément de ce dossier ne peut être remis ou révélé aux représentants du pays d’origine du réfugié.
Selon nos informations, une liste de ressortissants congolais est déjà établie pour un prochain vol à destination de Kinshasa. Vraisemblablement un vol militaire au départ de Melsbroek.
Rappelons encore une fois que la Convention européenne des Droits de l’Homme interdit les expulsions collectives “sauf dans les cas où une telle mesure est prise à l’issue et sur la base d’un examen raisonnable et objectif de la situation particulière de chacun des étrangers qui forment le groupe” et que la Belgique a déjà été condamnée par le passé pour ces faits (voir notamment l’arrêt Conka de février 2002).
Des activistes, des opposants au régime de Kabila, des militants des droits humains sont visés par cette nouvelle décision de l’Office des Etrangers qui, encore une fois, n’a cure des risques avérés, mortels, encourus par ces derniers. En effet, selon plusieurs témoignages, les expulsés sont pris en charge dès leur arrivée par la tristement célèbre ANR (l’Agence Nationale du Renseignement) et sont ainsi systématiquement arrêtés et interrogés. S’ils sont soupçonnés d’être des opposants politiques, ils sont alors emprisonnés et torturés..
Toute puissante au pays, l’ANR dépend directement du Président de la République, n’est soumise à aucun contrôle parlementaire et est fortement critiquée pour ses violations répétées des Droits de l’Homme par l’ONU comme par de très nombreuses associations.
Confirmant cette sourde inquiétude, les associations actives dans la défense des expulsés congolais du 27 octobre dernier n’ont plus aucune nouvelle de plusieurs de leur contacts et ont eu confirmation qu’au moins quatre d’entre eux sont emprisonnés à Kinshasa depuis leur arrivée.
Une fois de plus l’Office des Etrangers et le gouvernement belge n’hésitent pas à déporter des réfugiés voués au mieux à une détention arbitraire, au pire à l’emprisonnement, à la torture voire à la mort.
Une fois de plus notre gouvernement jouera les vierges effarouchées devant les violations des Droits Humains, tout en fermant les yeux quand son administration inique livre des opposants à leurs bourreaux.
Ils ont tué Aref, mais ils n’ont toujours pas compris.
Combien de morts faudra-t-il pour que nos ministres mettent fin à cette hypocrisie macabre, feignant d’ignorer ce que tout le monde sait ?
Chaque fois de plus, est une fois de trop. Chaque fois de trop est un crime.
Suite à plusieurs tentatives d’expulsion d’un ressortissant de Gambia en Autriche la compagnie Austrian Airlines refuse encore de collaborer à cette expulsion: Nyatta va sans dout être rapidement expulser par la compagnie SN Airlines. Les activistes de Vienne appelle à une campagne de fax et mail pour faire pression sur SN Airlines
Nyatta J (né le 13.02.1979 en Gambie) vit en Autriche depuis 10 ans déja et est très bien intégré. Il parle allemand avec un niveau B1 et il travaillait légalement. Pendant cinq ans il était marié avec une Autrichienne et il a demandé un visa humanitaire après le divorce. Sa demande a été rejetée.
Il a été arrêté et placé en centre fermé le 25 aout 2013. Il désire vivre en Autriche. L’office des demandes d’asile a rejeté sa demande. Le tribunal d’asile n’a pas réagi à son appel et n’y a pas attribué d’effet suspensif.
La police des étrangers autrichienne a essayé de l’expulser le 18 novembre via Bruxelles en direction de la Gambie mais la compagnie aérienne Austrian Airlines a refusé. C’était trop risqué pour le pilote, à cause de l’état physique et mental de Nyatta J.!! Son état mental est désormais bien pire et l’expulsion se fait contre son gré.
Cela ne dérange pas la police des étrangers, ils veulent tenter une nouvelle expulsion. C’est un véritable scandale!! Il pourrait sans doute être mis sur un vol de Brussels Airlines car Austrian Airlines refuse toujours de l’embarquer. Si Brussels Airlines transporte Nyatta J. la sécurité du vol et des passagers est en jeu.
En tant que clients de Brussels Airlines nous ne voulons pas que vous profitiez financièrement de l’expulsion de réfugiés contre leur gré. Ne traitez pas avec les autorités qui violent quotidiennement les droits humains tels que les droits à une procédure d’asile juste, la liberté de circulation et le droit à la protection.
Soyez solidaires de Nyatta! Levez vous et protestez! Levez vous pour les droits humains et la liberté de circulation et contre les expulsions basées sur des lois racistes!
Les 17 Congolais sont en deuil au 127bis : La maman d’un d’entre eux est décédé hier soir en Angola. Il ne l’avait plus vu depuis des années et est enfermé depuis plusieurs mois au centre fermé.
Des messages de condoléance sont sur gettingthevoiceout@riseup.net sont bienvenues ,qu’on peut lui transférer.
Puis les bonnes:
Évasion au 127 bis
Deux prisonniers se sont évadé ce matin. Ils sont toujours dans la nature
Évasion au centre fermé de Merksplas le mois passé : « Le mois passé Six prisonniers on tenté de s’évader : la nuit ils ont cassé les carreaux, neutralisé les alertes et grimpé le mur. Trois se sont fait mal et n’ont pu se relever. Trois autres ont réussis et ont disparu dans la nature. Les gardiens ont été alertés par les cris de douleur des trois blessés au bas du mur, un d’eux a le pied cassé. Deux des blessés ont depuis été libéré. »
Libération au 127bis : un Togolais et un Algérien ont été libéré ce jour.
Libération à Bruges: un homme du Zymbabwe a été libére après 4 mois d’enfermement. Comme l’ambassade de Zymbabwé refuse d’emblée de livrer un laissez passer à ses ressortissants,il avait été amené à l’ambassade d’ Angola, puis de Guinée et finalement de la RDC pour essayer d’obtenir un laissez passer pour l’expulser. Sans succes!
Update 25/11/2013: l’expulsion de Madame J a été annulée suite à un recours à la Cour Européenne des Droits de l’Homme et à une nouvelle demande d’asile. MAIS une autre dame congolaise a été mise au cachot la veille à 20 heures. Elle n’ a pu prévenir personne et a été mise sur le vol vers Kinshasa à la place de J. C’était sa troisième tentative d’expulsion. Ella a accepté sous la menace d’une expulsion collective vers la RDC dans 7 jours!
Madame J a été arrêtée à l’aéroport il y a 4 mois. Elle était en transit et voulait aller en Italie pour un traitement médical.
Depuis son arrivée elle est en centre fermé et a fait une demande d’asile et une demande de régularisation pour raison médicale. Toutes ces demandes ont été refusées par l’Office des Étrangers.
Sa sœur a été expulsée très violement le 19/11 et arrêtée dès son arrivée à KINSHASA. Depuis personne n’a de ses nouvelles. Elle devrait toujours ếtre dans les mains des Srvices des renseignents. »Une femme enfermée a subi sa quatrième tentative d’expulsion ce 19/11, sans avoir pu prévenir qui que ce soit !. Elle a été mise sur l’avion par 12 policiers fédéraux, ligotée et menottée. Elle a été arrêtée dès son arrivée à Kinshasa.. »
L’Office va pour la troisième fois mettre Madame J avec escorte sur un avion vers Kinshasa et cela risque d’être très méchant.
Depuis plusieurs mois les escortes font preuve d’un acharnement des plus violents lors des ces expulsions forcées, comme le démontre le témoignage écrit d’une dame togolaise après son expulsion.
Madame J ne veut pas retourner dans son pays et a très peur de ce qu’elle va devenir là-bas.
Elle voulait et veut aller en Italie.
Son vol SN 357 lundi 25/11 10h40 vers Kinshasa !
Il faut une mobilisation à l’aéroport ce lundi à 8 h 40 pour que cette dame ne se retrouve pas dans les prisons assassines à Kinshasa !!! Faites tourner cet Appel !
Et inventez d’autres actions !
On ne peut pas laisser faire !
Et inondez les boîte mails et fax des responsables dès aujourd’hui !
–Monsieur Elio Di Rupo, Premier ministre : info@premier.fed.be
// Fax 022173328, 025126953
-Madame Joëlle Milquet, Vice-Première ministre et Ministre de l’Intérieur : milquet@lecdh.be
milquet@milquet.belgium.be
/ Fax: 022380129, 025048500, 025048580
–Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice : info.maggiedeblock@ibz.fgov.be
Monsieur M vit à Gent depuis trois ans. Il est enfermé à Bruges depuis plusieurs mois. Il va subir sa deuxième tentative d’expulsion ce 24/11 . Il ne peut pas retourner en Guinée vu les problèmes graves qui l’attendent la bas. Il veut rester chez nous et demande notre aide pour empêcher cette expulsion.
Vol SN Airlines 205 11h30 vers Conakry
RV ce dimanche à l’aéroport à 9h30 pour parler aux passagers de la situation de Monsieur M
–Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice : info.maggiedeblock@ibz.fgov.be
Update 22/11: Par miracle nous avons pu atteindre son avocat hier soir, qui n’était pas au courant! Il a fait un recours en extrême urgence. Cette tentative d’expulsion était des plus illégale, Monsieur B étant encore en procédure! Bien essayé Messieurs de l’OE!
Beaucoup de Congolais en centre fermé actuellement (17 au 127bis d’après nos sources). Ils avaient entendu parler d’un projet d’une expulsion collective mais cela ne semble pas être le cas, et ils constatent maintenant que chacun son tour se fait expulser dans des vols civils.
Une femme enfermée a subit sa quatrième tentative d’expulsion ce 19/11, sans avoir pu prévenir qui que ce soit !. Elle a été mise sur l’avion par 12 policiers fédéraux, ligotée et menottée. Elle a été arrêtée dés son arrivée à Kinshasa..
Tous risquent le même sort. Pour les autorités Congolaises rien que venir demander l’asile est une preuve d’appartenence à une opposition politique, et la grande majorité sont mis en prison dés leur arrivée à Kinshasa.
Et on apprend à l’instant que Mr B a été mis au cachot sans aucune explication ce 21 /11 à 17 heures. Son avocat n’a pas été prévenu !
Il sera sans doute mis sur le vol de ce vendredi 21/11 à 10h30 vers Kinshasa avec escale à Douala
Vol SN 351 10h30 pour terminer dans les prisons de Kinshasa
RV à 8h30 pour parler aux passagers de cette politique meurtrière.
Et fax et mail de protestation aux responsables qui sont bien au courant du sort réservé aux Congolais expulsés. Vont ils jusqu’à être prêt à livrer les opposants à leurs amis Congolais au pouvoir ?
Madame Joëlle Milquet, Vice-Première ministre et Ministre de l’Intérieur : milquet@lecdh.be
milquet@milquet.belgium.be
/ Fax: 022380129, 025048500, 025048580
Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice : info.maggiedeblock@ibz.fgov.be
Tél 02 542 80 11 // Fax : 02 542 80 03Monsieur Elio Di Rupo, Premier ministre
Depuis le vol collectif emmenant 10 Congolai(e)s avec notre ministre De Crem vers le Congo le 27/10/2013, une trentaine de Congolais(e) sont toujours enfermé(e)s dans nos centres fermés, en vue d’une expulsion.
Certain(e)s ont entendu qu’un nouveau vol collectif serait organisé pour eux/elles.
Comme pour les 10 Congolais(es) expulsés le 27/10/2013, les expulsé(e)s prochain(e)s disparaîtront, ou dans les prisons ou dans la clandestinité au Congo,pour la majorité, poursuivi(e)s par l’ANR (Agence National des renseignements).
Au 127 bis , le vendredi 08/11/2013 un délégué de l’ambassade, accompagné de délégués de l’office des Étrangers et du CGRA et d’un important bataillon des forces de l’ordre, se sont déplacés pour identifier les « expulsables» .
L’un des supposés Congolais leur a demandé si l’asile existait encore. Réponse: « Ça, c’est une large question, Monsieur ! »
Beaucoup d’entre eux sont encore en recours devant les tribunaux : la délégation leur a systématiquement répondu qu’ils n’avaient pas trace de ces recours.
Un homme Angolais a obtenu un laissez-passer de l’ambassade du Congo pour la RDC. Il devait être mis au cachot pour une première tentative d’expulsion vers le Congo. Il a refusé fermement pendant plusieurs heures puis a été mis de force au cachot par 12 hommes de la sécurité, et amené le lendemain à l’aéroport. Il a continué à refuser son expulsion et a été ramené au centre. Il est désespéré, et suite à ce danger d’expulsion vers le Congo et les traitements qu’il subit dans le centre, envisage un retour volontaire vers l’Angola, prêt à laisser derrière lui tout ce qu’il a construit en Belgique .
Un homme Congolais a été arrêté dans sa chambre d’un centre ouvert de la Croix Rouge et amené dans un centre fermé.
Une femme enfermée depuis plus de trois mois est désespérée : elle a reçu un ticket pour un vol vers le Congo. Elle se demande si elle ne va pas accepter, étant au bout de ses forces, même si elle prend des risques graves en rentrant dans son pays.
Les Afghans
Cette semaine, 4 jeunes Afghans, à notre connaissance, ont été expulsés vers Kaboul. Le comité de soutien des Afghans a été a l’aéroport pour essayer d’empêcher une de ces expulsions en sensibilisant les passagers du vol supposé. Malheureusement, les dates , heures et compagnies pour ces expulsions sont systématiquement modifiées par l’Office, ce pour empêcher ces actions.
Des membres du comité de soutien ont organisé une action à l’aéroport avec un calicot « stop deportation » et une pièce de théâtre pour protester contre ces expulsions.
A Vottem encore, ce 9/11, un homme psychologiquement très perturbé a été jeté au cachot. Ses co-détenus ont entamé une grève de la faim pour protester . La direction a très vite sorti l’homme du cachot et les détenus ont arrêté leur action.
ET Ce dimanche 10/11, les matons ont protesté pendant une heure. En auraient-ils marre de leur travail? (Les matons: démission!)
Ce 11/11 des détenus nous signalent l’arrivée d’une autre personne psychologiquement très instable. “Sa place n’est pas ici” nous disent-ils…plus d’infos à suivre
Centre fermé 127bis
Au 127 bis, un homme a tenté de s’évader ce 9/11. La police est arrivée en force et l’homme a été arrêté. Les détenus ont plutôt tendance à rire sur ce déploiement des forces de l’ordre face à « une pauvre petite tentative d’évasion » !
Beaucoup d’Afghans et Congolais sont enfermés au 127 bis, et l’angoisse d’ expulsions forcées et/ou collectives est énorme !
Témoignage écrit d’une dame expulsée le 06 octobre 2013
Depuis le centre fermé de Bruges, le matin du 06 octobre, tout était terrible. Pas de petit déjeuner comme d’habitude et c’est fait exprès pour moi, pour que je sois le plus faible possible. Tout démontrait comme si j’allais passer à la chaise électrique et je n’avais pas tort. Je suis arrivée à l’aéroport de Zaventem la peur au ventre. Onze policiers fédéraux m’attendaient. Aucune minute n’était à perdre, tout était chronométré. Les propos que j’entendis ce dimanche 06 octobre 2013, jamais je ne les oublierai, quoi que je fasse, et ces visages ne s’effaceront jamais de ma tête .
« Tu ne retourneras plus au centre aujourd’hui » me dit l’un des policiers fédéraux et d’en conclure : « c’est fini pour toi. » C’est à toi de choisir entre la vie ou la mort en restant calme dans l’avion ; de toute façon, nous avons reçu des ordres. Ce sera un jour vraiment cruel pour toi que tu ne seras pas près d’oublier. Nous avons réservé des places sur toutes les compagnies pour toi et les 3 agents de l’escorte qui iront au Togo avec toi continua-t-il. Tu sors d’un avion, et on te remettra dans un autre. Même si tu dois passer deux jours ici à l’aéroport de Zaventem, on le fera ; mais c’est décidé tu retournes au Togo aujourd’hui morte ou vivante et cela ne sera pas négociable. Calmement je demandai la permission d’appeler mon avocate. Finalement, un des policiers fédéraux revient avec un laissez-passer, je pensais y voir le drapeau de mon pays ou du moins la signature et le nom de l’ambassadeur du Togo en Belgique mais non j’y ai plutôt vu le logo de l’Union Européenne. Je me disais dans ma tête ils m’expulsent vers l’Afrique à ce que je sache, ou bien peut-être qu’ils m’amènent faire le tour de l’Europe.
En me rhabillant après la fouille, deux policières me mettent une couche Pampers parce que j’aurais fait pipi sur moi dans l’avion lors de ma dernière tentative d’expulsion. Faire pipi sur moi dans l’avion m’aurait servi à quoi leur demandai-je?
L’expulsion
Propos de S à l’aéroport de Lomé au chef de l’escorte: « Vous m’avez ligotée avec votre soi-disant « ceinture française » et il m’était impossible de marcher toute seule ; vous me souteniez et vous étiez deux à le faire ! Et une fois dans l’avion, cela ne vous a pas suffi de me ligoter ; vous entrelaciez vos pieds contre les miens pour m’immobiliser et vos mains autour des miennes déjà ligotées de part et d’autres du bras des sièges de l’avion. Et le plus horrible c’est mon cou (partie du corps pourtant sensible) mais de toutes vos forces et c’est bien vous monsieur lui dis-je, précisément qui m’avez tenu la tête inclinée vers le bas par l’une de vos mains; tout cela pour que mes paroles, mes cris, mon histoire et votre enlèvement ne parviennent pas aux passagers qui seraient curieux de voir ce qui se passe et verraient par la même occasion la façon dont vous m’avez ligotée. Votre objectif c’est de maitriser mon cou vers le bas, pour que les passagers ne puissent pas voir l’animosité et la bestialité avec laquelle vous me traitiez. C’est atroce ! Vous étiez onze à monter dans l’avion avec moi et il a fallu qu’une hôtesse vous dise que “les passagers vont commencer à monter ; seuls ceux qui voyagent avec elle peuvent rester dans l’avion”. Mais dès que j’ai commencé à dire que vous m’attachez et que d’ailleurs vous m’avez enlevée, le reste de vos agents sont encore remontés dans l’avion pour empêcher les passagers de prendre des photos et de filmer la scène. Et le commissaire de l’aéroport aussi était là et c’est lui qui disait aux passagers “ce n’est pas vrai ce qu’elle dit, elle fait tout ça pour attirer votre attention”. Même une hôtesse a réagi en s’approchant tout doucement de lui et en parlant tout bas: (et cela m’a fort surprise) « elle dit qu’il y’a une plainte en cours et que vous l’avez enlevée pour ne plus donner suite à cette plainte. Si ce qu’elle dit est vrai, vous n’avez pas le droit ». Et vous avez tous répondu que ce n’est pas vrai, que je racontais du n’importe quoi parce que je ne veux pas rentrer chez moi.
Et, vous êtes allés loin cette fois-ci ; les passagers qui prenaient ma défense et qui trouvaient vos méthodes dégueulasses, et qui réclamaient que vous me fassiez sortir de l’avion, c’est plutôt eux que vous avez fait sortir de l’avion. Une hôtesse est revenue vers vous et a dit : « c’est bon, les passagers qui faisaient du bruit, on les a fait descendre, ceux qui sont là ne devraient plus normalement poser de problèmes. Bientôt on fermera les portes ». Je pouvais y laisser ma vie !
Le 06 octobre, j’ai encore vu et réalisé comment quand l’office anti étrangers s’acharne contre une personne, combien il est prêt à être illégal sur tous les plans, à tricher, à ne tenir compte d’aucune règle ni loi ; la fin étant de me renvoyer dans mon pays ; morte ou vivante. Ils ne se donnent aucune limite et c’est assez dommage. L’office des étrangers nous taxe d’illégaux mais tout ce qu’ils m’ont fait ce dimanche 06oct 2013 est bien plus illégal.
À Lomé
Je suis arrivée à Lomé (Togo) à 3h27mn du matin heure locale, une escorte composée de trois agents dont (2 hommes et 1 femme) m’a ramenée. Une fois dans le hall de l’aéroport international de Lomé et au niveau de l’enregistrement, un officier de police togolais chargé de l’enregistrement voyant que je souffrais, se leva de son poste, s’approcha de moi et me posa la question suivante : que s’est-il passé ? Je gardais toujours silence. J’avais très peur, peur qu’il me défère directement en prison vu que mon passeport était expiré. Il insista en disant : « avant de laisser partir ton escorte, j’ai besoin de savoir d’où proviennent tes douleurs car c’est à peine si tu arrives à bouger le cou ». Faiblement je lui ai montré les marques de coups et blessures sur mes deux avant-bras. Choqué et dépassé, il se tourna vers les 3 agents de l’escorte en leur disant : je comprends que vous puissiez l’expulser de votre pays mais de là à l’abimer de la sorte je suis consterné par vos façons de faire. Ce n’est pas une poubelle chez nous où vous pouvez vous permettre de violenter et de traumatiser les concitoyens et venir les déverser ici ; continua-t-il sèchement. Je serai obligé de confisquer vos passeports leur dit-il. Vous amenez la dame dans un centre hospitalier pour qu’on la soigne ou alors vous retournez avec elle en Belgique dit l’officier de police.
Moi, je n’en revenais presque pas, enfin quelqu’un ose parler… quelqu’un leur dit la vérité en face, qu’ils n’ont pas ce droit là, qu’ils n’ont le droit de violenter qui que ce soit. Conduisez-la à l’hôpital. Un agent de l’escorte, probablement le chef de mission, ouvre son cartable et en sort une fiche médicale qu’il tend à l’officier de police en disant: « un médecin l’a consultée et elle est en pleine forme. » Et, l’officier de police lui répond sans jeter un coup d’œil sur la fiche médicale : à quel moment l’a-t-on consultée ? Le chef de mission répond : au pied de l’avion (pur mensonge) me suis-je dit tout bas.
.Plus tard quand je lus la fiche médicale en question, j’ai vu qu’elle datait du 04 octobre alors que je suis arrivée à Lomé le 07 Octobre et aucun médecin ne m’avait examinée ni au centre le matin même, ni au pied de l’avion comme l’escorte l’affirmait.
L’escorte sentant que l’officier de police était vraiment décidé pour qu’ils m’amènent à l’hôpital, fouille dans ses poches en disant à l’officier de police on va vous remettre de l’argent. Vexé, l’officier de police togolais leur répond : « je n’ai pas besoin de votre argent et ce que je vous réclame depuis 40mn déjà n’est rien d’autre que des soins pour cette dame que vous avez sans aucun doute violentée; sinon vous n’auriez pas cherché à me corrompre. C’est terrible ce que vous faites vous savez ? » . Je comprends que vous puissiez l’expulser mais dans des conditions pareilles c’est inconcevable, inadmissible et démentiel ! conclut-il. Je travaille ici au Togo au service immigration et je sais ce dont vous êtes capables.
le chef de mission de l’escorte baisse d’un ton et dit : « voulez-vous qu’on vous montre avec quoi on l’a attachée » ? C’est une ceinture et il sort la ceinture de sa valise, c’est une ceinture française continua-t-il. Enervée, je n’ai pas pu me contenir :
C’est vrai ! La violence était si forte que votre chaussure a éclaté et vous étiez obligé de changer de chaussures avant qu’on arrive à Casablanca. Vous en riiez tous trois au lieu d’en pleurer. Vous étiez même prêts à m’ôter la vie et pour quelle raison : la perte d’un titre de séjour ou l’absence de titre de séjour ?
L’officier de police complètement désarçonné prend la parole, elle est quand même rentrée légalement en Belgique, j’ai vu le visa dans le passeport et vous nous la ramenez dans cet état ? C’est indigne d’un Etat de droit comme la Belgique. Bruxelles qui nous donne des leçons de conduite post électorale et de droits de l’homme, Bruxelles qui s’indigne de la violence post électorale au Togo…,de ce même Bruxelles, nous revient une compatriote complètement amochée, abimée, violentée et traumatisée? Je n’arrive pas à le croire dit l’officier de police. C’est hallucinant ! Avec tout le respect que je vous dois, et d’un ton ferme il leur dit de nouveau soignez-la ou vous retournez avec elle en Belgique pour la soigner et il s’en alla vers son poste où il me fit asseoir. Le chef de mission revient vers nous et dit : je serai obligé de contacter notre ambassade ici qui se chargera de tout ça.
La consule honoraire de Belgique au Togo arriva à l’aéroport international de Lomé aux alentours de 6h00 heures locale. Elle se présente et dit qu’elle se porte garante pour m’amener a l’hôpital.
A 6h20 min précisément, nous arrivions chez le médecin de l’aéroport international de Lomé avec la consul et l’officier de police. Le médecin de l’aéroport me reçoit et me consulte et me renvoie vers un médecin gynécologue et un médecin traumatologue pour des soins plus appropriés.
Un gynéco parce que lors de la fouille, une policière fédérale a introduit son doigt dans mon vagin ; elle portait un gant en latex. Je me demande bien ce qu’elle cherchait là.
C’est un traitement inhumain et dégradant qui dépasse mon entendement.
Quelques minutes plus tard, nous sommes amenés à la gendarmerie nationale togolaise avec la consule. Là je fus entendue. J’ai déposé encore plainte contre les trois policiers fédéraux de l’escorte dont je connais désormais les noms pour récidive.
Les 3 agents de l’escorte seront convoqués le lendemain matin à la gendarmerie nationale togolaise pour leur déposition.
Mille et une question fusent dans ma tête, faut-il autant gaspiller de l’argent pour expulser un seul individu alors que si la personne était dans le pays elle n’en coûterait pas autant ? J’ai vécu presque 6 mois dans le centre fermé de Bruges où j’ai coûté une somme d’argent impressionnante par jour à l’Etat belge. A quoi sert tout ce gâchis ? L’objectif de l’expulsion est-il d’appliquer la loi au point de perdre les valeurs qui régissent tout un état de droit comme la Belgique ? J’ai une copine dans le centre fermé de Bruges qui a l’habitude de dire : « Si un homme est jugé illégal sur terre, où est donc sa place?»
Une nouvelle menace de vol collectif vers la RDC plane sur les centres fermés.
L’ambassadeur du Congo vient ce vendredi 08/11 faire une visite au centre fermé 127 bis pour « identifier » les 20 détenus, 7 femmes et 13 hommes .
Quelques propos des détenus :
« Ça craint ici »
« C’est maintenant qu’il faut agir ou jamais ! »
« Si je rentre je suis mort ! »
« Vous imaginez : arrivé menotté avec un vol militaire à Kinshasa : c’est la fin de mon père qui est un militaire déchu. »
« Vos politiciens travaillent avec l’ANR (l’Agence Nationale du Renseignement),vous ne saviez pas ? »
« Indigne »
« Est ce que, nous Congolais sommes devenus une marchandise de la politique entre notre pays et la Belgique ? »
« La demande d’asile n’existe plus ? »
Beaucoup disent qu’ils ne reçoivent actuellement plus de réponse à leur demande d’asile ou à leur recours, ou alors au pied de l’avion quand c’est trop tard.
Dans la froideur des centres fermés demeurent les flammes de la colère. Elles ont embrasé le drap d’une cellule lundi soir, tandis que les voix des différentes cellules s’élevaient de plus en plus sur les conditions de détention. Accident ou rébellion peu importe. Toujours est-il que la répression continue. La police a débarqué pour en mettre 5 au cachot. L’un d’entre eux à été libéré tandis que les autres y sont toujours ce mardi soir. Les Robokeufs ont bien sûr pris soin de les tabasser avant de les jeter au fond d’un trou. On ne sait pas pour l’instant dans quel état sont ces personnes, ni s’il y a des blessés graves.
Il est difficile de lutter et de garder espoir au fond de ces gouffres, et c’est achever ces élans que de les laisser solitaires.
Ne laissons pas ces étincelles périr, unissons nos flammes.
Update 08/11: Ils étaient 6 à l’aéroport pour parler aux passagers. Nous avons aucunes nouvelles. Cela fera quatre Afghans “disparus” en une semaine de temps!
Depuis quelques semaines les expulsions d’Afghans enfermés en centre fermé deviennent quasi quotidiennes. Les expulsions sont des plus secrêtes et quand certains refusent leur expulsion, ils sont mis tout à fait illégalement sur un autre vol le jour même dans le secret total.Un d’entre eux, 24 ans, va subir une deuxième tentative d’expulsion demain jeudi 07/11Vol vers Amsterdam Schipholl 08h 15 , KL 1722
Puis à Schipholl Vol KL 871 vers New Dehli 13:15
Pour ceux qui peuvent RV à l’aéroport zaventem à 06h15 pour informer les passagers.
Mail et fax à la compagnie KLM
Exemple de courrier:
Mesdames, Messieurs,
Apparemment, un jeune Afghan sera expulsé ce jeudi 7 novembre vers son pays d’origine (qui est, si mes renseignements sont bons, toujours en guerre). Si cela s’avère exact, je tiens à protester vivement contre cette expulsion. En tant que pays qui se réclame de valeurs liées aux Droits de l’Homme, et qui a souvent été en pointe sur le sujet, la Belgique se doit au minimum d’observer un moratoire sur les expulsions de ressortissants afghans ! Pourquoi ne leur accorde-t-on pas au moins la protection subsidiaire, en vertu du droit d’asile (qui a il est vrai de moins en moins cours en Belgique) ?
Mai et fax aux responsables :
Monsieur M. F. Roosemont,Directeur de l’Office des Etrangers
T 02 793 80 31 (NL – EN) – 02 793 80 30 (FR), Fax 02 274 66 40 , Bur_Presse@dofi.fgov.be
Monsieur Elio Di Rupo, Premier ministre info@premier.fed.be
Fax022173328, 025126953)
Madame Joëlle Milquet, Vice-Première ministre et Ministre de l’Intérieur : milquet@lecdh.be
Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice :
Téléphone : 02 542 80 11 Fax : 02 542 80 03 info.maggiedeblock@ibz.fgov.be
31/10/2013
voit l’art précédent ici
Ces information ont été récoltées d’après les témoignages des personnes expulsées et/ou enfermées.
Il y avait trente Congolais(e)s amenés au 127bis au départ des autres centres fermés en vue d’une expulsion collective le 27/10 vers la RDC : 10 d’entre eux ont bel et bien été expulsés. Les 20 autres étaient en recours, n’avaient pas de laissez passez,……et sont en attente au centre 127bis actuellement !
Les 10 personnes expulsés ont été mis dans un avion militaire avec 110 parachutistes et semble-t-il Peter De Crem en personne!
Comme il restait des places dans l’avion notre ministre de la défense aurait demandé à l’Office des Étrangers d’y rajouter des Congolais à expulser !
Il semble que certains des expulsés ont résisté et ont été violemment réprimés.
A l’arrivée à Kinshasa ils ont été remis aux autorités Congolaises avec leur dossier d’asile.Ils ont été maintenus pendant longtemps.
Un appel de Kinshasa ce 28/10/2013 à 19h43 :
Comment s’est passé le vol : » Je ne peux pas vous dire, on était dix et 110 parachutistes Belges en mission dans l’avion. »
Vous êtes libre maintenant. « Pas vraiment. Je ne peux rien vous dire…. »
Ils ont finalement été libérés .
MAIS le lendemain les militaires sont revenus chez eux pour les appréhender. Actuellement 4 personnes ont été arrêtés.
SMS de ce 31/10/2013 : « Les amis qui ont été expulsés dimanche dernier, Les agents ANR sont à leur recherche à Kinshasa, ils ont du quitter leur domicile. »
Il faut rester très vigilant : au mois de juin un deuxième vol avait été organisé une semaine plus tard pour expulser ceux qu’ils n’avaient pu expulser (20), après avoir « rectifier » leur situation administrative. Et d’après un témoignage des policiers sont aller à l’ambassade du Congo pour se fournir des visas cette semaine !
Les femmes :
Cinq femmes ont été amenées du centre fermé de Bruges vers le centre 127bis le samedi matin 26/10/2013. Deux ont été expulsées. Trois autres sont revenues ce lundi 28/10 au centre de Bruges. Elles ont passé plus de 36 heures dans «dans une pièce en beton, un lit en betton, un robinet et une toilette. On devait boire avec les mains. C’était affreux et très très long, surtout que l’on ne savait pas ce qui allait arrivé. »
Une d’entre elle n’était pas sur la liste des expulsées. Elle ne comprend pas pourquoi elle a été amenée et est restée dans le doute tout au long de ces 36 heures.
Une femme détenue au Centre 127 bis a été libérée.
Monsieur B, 29 ans, est Algérien. Il a été arrêté à l’aéroport de Liège et a fait une demande d’asile que le CGRA a réfusé. Il est enfermé au centre fermé de Vottem.Monsieur B est en France depuis ces 14 ans et a vécu avec des parents adoptifs. L’adoption officielle a été toujours refusée pas l’état Français malgré toutes les démarches entamées.
Ses parents adoptifs sont très inquiets et veulent venir à l’aéroport pour empêcher cette expulsion.
Ce sera sa deuxième tentative d’expulsion avec escorte.
Une demande de libération et un recours au conseil du contentieux est en cours.
Vol au départ de Charleroi ce 31/10/2013 à 17h10 Flights 4847 Thomson Airways vers Alger
Rv à l’aéroport de Charleroi ( c’est une première) à 15 h 10 pour parler aux passagers
Ils sont venus les chercher hier soir et mis sur un vol. Ils seraient une dizaine.
Au 127 bis tout s’est passé dans le “calme”
On apprend que des Albanais/Kosovars sont arrivés en bus au centre fermé 127 bis ces derniers jours. Actuellement ces hommes et femmes sont mis au cachot au centre fermé 127 bis en vue d’une déportation collective aujourd’hui ou demain! D’autres infos suivent.
La tension est vive dans le centre!
Vol Frontex?
SMS reçu d’un détenu:
Après le vol forcé des Congolais,vient le tour des Albanais (Kosovo)et je crains que ça continue!
Update 29/10: il est à Kaboul, perdu, ne connaissant pas la ville et ne peut pas aller dans son village, les routes étant trop dangereuses. Il est très angoissé. Il est aussi très inquiet pour son frère de 19 ans qui est en Belgique, mais il ne sait pas ou. Nous essayons de le mettre en contact avec des personnes qui s’occupent des expulsés d’Europe à Kaboul.
Un jeune Afghan enfermé au 127bis depuis 3 mois a été expulsé ce 27/10/2013:
Ils ont essayé de le mettre dans un premier vol le matin. Comme il a refusé , le même jour il a été mis de force avec escorte sur un autre vol. Comme tous il affirmait être en grand danger à Kaboul. Nous n’avons aucunes nouvelles de lui.
24/10/2013:
Les 162 Afghans arrêtés violemment lors de leur rassemblement cette semaine ont été libérés faute de place dans les centres fermés! yahoo.skynet.be/actualites/politique/
Par contre d’autres Afghans, qui ne sont pas impliqués dans le mouvement se font arrếter et enfermer à la louche. Comme si une revanche était à prendre.
“Ils arrêtent pas de nous arrêter” dit un détenu.
Ils sont plus de cinquante actuellement dans les centres.
Et si ils n’ont pas de passport ou de laissez passez qui permettent leur expulsion, on leur fabrique un laissez passez “Européen” dont la légalité est mis en doute par les avocats.
Des expulsions ont lieu en catimini (deux depuis une semaine à notre connaissance mais sans doute plus……) dans le plus grand secret.
Ils ne reçoivent pas leur feuille de route comme prévu dans la loi et impossible de savoir sur quel avion ils vont être mis! Cela peut être via Amsterdam, Istamboul, Moscou, …
Un d’eux nous parlait même d’une piqûre avant son départ et de son réveil à Moscou! ( bien difficile à confirmer vu qu’il a disparu depuis son dernier message!)
La peur de l’Office des étrangers serait-elle d’un envahissement de l’aéroport lors d’une expulsion?
A notez que les deux principales compagnies qui collaborent à ces expulsions sont KLM et Turkish Airline, plus rarement ce coup ci SN Airlines.
Pour ceux qui savent se bouger en dernière minute, envoyez nous votre numéro de tél sur gettingthevoiceout@riseup.net. Si on arrive à trouver le timing d’une de ces expulsions, vous recevrez un SMS pour aller à l’aéroport.
Et la derniére: à une jeune fille qui a été ramenée au centre ont lui a dit: “pour vous ce sera le tour suivant très bientôt”!
ndlr: En juin il y avait eu Deux vols en 1 semaine vers le Congo: le 16 juin et le 23 juin!
Update 21H30
L’avion a décollé
On attend les témoignages! dans quelques jours.
Update 21h45
Une dizaine de personnes ont été ramenés au 127bis, les autres personnes sont à à l’aéroport de Melsbroek.
Update 19 heures:
la descente des forces du désordre est en cours au centre fermé: deux bus d’arrestation, beaucoup de flics dont une grosse partie en civil qui surveillent les entrées du centreI
De quoi ont ils peur?
Les co détenus nous demandent de l’aide pour empêcher cela!
Update 27/10 17 heures
Ils sont trente au cachot au 127 bis à Steenokkerzeel. Le vol prendra son départ à l’aéroport de Melsbroek, chausée de Haecht à 23 heures ce soir. La police rode autour du centre fermé actuellement et selon nos prévisions rentrera dans le centre en force vers 19 h ou 20 heures.
Les 162 Afghans arrêtés violemment lors de leur rassemblement cette semaine ont été libérés faute de place dans les centres fermés! yahoo.skynet.be/actualites/politique/
Par contre d’autres Afghans, qui ne sont pas impliqués dans le mouvement se font arrếter et enfermer à la louche. Comme si une revanche était à prendre.
“Ils arrêtent pas de nous arrêter” dit un détenu.
Ils sont plus de cinquante actuellement dans les centres.
Et si ils n’ont pas de passport ou de laissez passez qui permettent leur expulsion, on leur fabrique un laissez passez “Européen” dont la légalité est mis en doute par les avocats.
Des expulsions ont lieu en catimini (deux depuis une semaine à notre connaissance mais sans doute plus……) dans le plus grand secret.
Ils ne reçoivent pas leur feuille de route comme prévu dans la loi et impossible de savoir sur quel avion ils vont être mis! Cela peut être via Amsterdam, Istamboul, Moscou, …
Un d’eux nous parlait même d’une piqûre avant son départ et de son réveil à Moscou! ( bien difficile à confirmer vu qu’il a disparu depuis son dernier message!)
La peur de l’Office des étrangers serait-elle d’un envahissement de l’aéroport lors d’une expulsion?
A notez que les deux principales compagnies qui collaborent à ces expulsions sont KLM et Turkish Airline, plus rarement ce coup ci SN Airlines.
Pour ceux qui savent se bouger en dernière minute, envoyez nous votre numéro de tél sur gettingthevoiceout@riseup.net. Si on arrive à trouver le timing d’une de ces expulsions, vous recevrez un SMS pour aller à l’aéroport.
La politique de l’asile de Maggie De Block se résume en trois mots : dure, inhumaine et injuste.
Aref
Aref Hassanzada a demandé l’asile une première fois en 2009. Il avait fui l’Afghanistan car sa vie était en danger. L’Etat belge n’a pas voulu croire son histoire. Après le quatrième refus en 2012, Aref a décidé de rentrer en Afghanistan.
L’Etat belge a considéré qu’il était un menteur. Il a été licencié de son travail et a fini par passer la plupart de ses nuits dans les couloirs puants de la gare du Nord à Bruxelles. Un an après son retour en Afghanistan, il fut assassiné par un groupe de miliciens, plus que probablement des Talibans. Actuellement une enquête est en cours, mais une chose est sûre : il n’a pas menti.
L’histoire de Aref est une des rares dont nous avons connaissance. Et dans ce cas, c’est grâce à un de ses amis qui vit momentanément en Belgique. Sans cet ami, jamais nous n’aurions su qu’Aref a été tué. Mais qu’en est-il des centaines d’autres personnes renvoyées par la Belgique vers des pays comme l’Afghanistan, l’Irak et la Somalie ? Nous ne savons pas et ne le saurons jamais.
Le beau-fils parfait
Lorsqu’une histoire apparaît, comme celle de Parwais Sangari ou Navid Sharifi, tout est réduit à une histoire individuelle. Les médias et les politiques réduisent la totalité de la problématique de l’asile à de petites histoires. C’est une tactique consciente et voulue, « politico-émotionnelle » et « médiatico-émotionnelle ». Ce qui ne va pas dans la gestion d’asile n’est pas dénoncé et il est bien plus facile de jouer avec les émotions de l’opinion publique via des histoires individuelles.
Parwais et Navid ont dû retourner en Afghanistan malgré le fait qu’ils étaient bien intégrés et qu’ils avaient construit leur vie en Belgique. Comme vous et moi. Indignation totale. À juste titre. Et quand on constate qu’après tout, ils n’étaient pas parfaits (comme si l’homme parfait existerait), cette indignation a disparu aussitôt. Un petit détail fut agrandi et d’un coup, ni Navid ni Parwais était les beaux-fils parfaits dans nos yeux. Ces mineurs avaient fait un mauvais pas.
Maggie De Block a raison. Seule la perfection a sa place dans notre pays. Celui qui raconte le plus petit mensonge ou qui provoque la moindre petite dispute, n’a pas sa place chez nous. Qui ose faire cela (un Afghan dans ce cas) est immédiatement repéré. Ils sont tous pareils. Vas-y Maggie, renvoie-les. C’est bien connu que l’Afghanistan n’est pas si dangereux que ça….
L’Afghanistan : sans danger pour les Afghans, dangereux et « très problématique » pour tout le reste.
Sur le site web du ministère des affaires étrangères concernant les voyages en Afghanistan, on peut lire : « La situation en Afghanistan est dangereuse et très problématique. Tous les voyages touristiques sont absolument à déconseiller. »
Depuis plusieurs années, l’Afghanistan est considéré comme le deuxième pays le plus dangereux au monde. Seule la Somalie est pire. Et malgré cela, s’il faut en croire la secrétaire à l’asile et l’immigration, l’Afghanistan est sans danger.
Il n’y a pas si longtemps, un gouverneur a été assassiné par les Talibans, dans une mosquée. Quelques jours avant, deux enfants de 8 et 10 ans, soupçonnés d’espionner pour le gouvernement, ont également été abbatus par les Talibans. Oui Maggie, tu as raison, l’Afghanistan est absolument sans danger.
Les mythes au pays du lait et du miel
Une foule de gens sont persuadés que (presque) tous les Afghans veulent venir en Belgique, « Au pays du lait et du miel », pour citer le procureur Yves Liégois. Les chiffres du Haut Commissariat aux Réfugiés (UNHCR) contredisent ce genre de mythe.
La majorité des réfugiés afghans vivent au Pakistan et en Iran, près de 2 millions au total. Un tout petit nombre d’entre eux ont les moyens et la chance de fuir vers l’occident. En 2012, les demandes d’asile dans les pays développés atteignaient au total un nombre de 37.774 demandes. Les trois principales destinations étaient : l’Allemagne (7.500), la Suède (4.750) et la Turquie (4.400). En Belgique, durant l’année écoulée, seuls 2.600 Afghans ont fait une demande d’asile. Depuis que Maggie De Block est devenue secrétaire d’état, il y a deux ans, 4.680 Afghans ont fait une demande d’asile. Tous les Afghans au pays du lait et du miel, disiez-vous Maggie ? L’Afghanistan compte 30 millions d’habitants…
Encore une bonne chose à savoir : au cours de ces dix dernières années, près de 5.700.000 réfugiés afghans sont retournés en Afghanistan. Par contre, ces dernières années, le pays devient de plus en plus dangereux. On le remarque par le nombre important de personnes déplacées à l’intérieur du pays, obligées de fuir de la pression exercée par les Talibans. Rien que cette année, 600.000 personnes ont dû quitter leur maison à cause des combats et de la violence des Talibans. La plupart de ces personnes aboutissent dans des camps situés autour de la capitale Kaboul.
En 2014, les États-Unis vont se retirer d’Afghanistan. La plupart des habitants craignent que l’insécurité n’augmente parce que la gouvernement ne contrôle pas la situation et que les Talibans gagnent de plus en plus de terrain.
D’après le ministre en charge des réfugiés, Jamahir Anwari, le nombre de réfugiés augmentera de nouveau. C’est compréhensible quand l’insécurité s’intensifie. Ce n’est pas un hasard si les Afghans qui sont déportés de Belgique ou d’autres pays sont obligés d’entrer en clandestinité. Tout comme Parwais ou Navid, ils n’osent pas sortir de chez eux. Peut-on leur en vouloir d’avoir peur dans le deuxième pays le plus dangereux sur terre ?
Une opposition éteinte
Tout ça n’empêche pas Maggie de dormir. L’actuelle politique du gouvernement belge appliquée par Maggie est de renvoyer un maximum de personnes.
La première méthode, c’est la déportation. La seconde, le « retour volontaire », ce qui en fait est un synonyme de « déportation » . Qui donc aurait vraiment envie de retourner en Afghanistan ? Vers un pays en guerre ? Un pays où règne l’insécurité ?
Les gens ne prennent pas la fuite pour vivre une aventure, mais parce qu’ils n’ont pas le choix s’ils veulent survivre. Les réfugiés payent des milliers d’euros pour parvenir en Belgique, de l’argent rassemblé par les familles et qui s’endettent lourdement. Les réfugiés risquent leur vie !
Rien qu’en Méditerranée durant ces vingt dernières années, on a dénombré au moins 20.000 morts parmi les réfugiés. Comment Maggie et ses collègues osent-ils prétendre que ces personnes sont prêtes à retourner volontairement ? C’est un mensonge scandaleux.
Et pourtant, Maggie le fait ! Et elle n’est pas seule. Sa politique reçoit le soutien du gouvernement et de la plupart des partis politiques. Ce n’est que récemment que certains partis se sont manifestés, suite à ces quelques cas individuels. Mais ces réactions étaient bien vite étouffées. Ce n’est donc pas de ce côté qu’il faut chercher une voix contre cette politique d’asile inhumaine.
En Europe du Sud les gens ont toujours eu une tradition de sortir dans la rue et de manifester pour défendre les droits des réfugiés et des immigrants. Ces manifestations ont permis de faire des régularisations en Espagne et en Italie. En Belgique, pas un chat dans la rue pour dénoncer cette politique injuste. Cette tradition n’existe tout simplement pas.
En Belgique, les organisations de la société civile ont toujours joué un rôle important dans le domaine de l’immigration. La société civile faisait contre-poids à la politique. Mais ces dernières années, ça a changé. La plupart de ces organisations s’occupent des migrants et des réfugiés sur papier mais en réalité elles ont choisi leur camp. Avec Maggie elles sont les grands défenseurs du « retour volontaire ».
Un certain nombre de ces organisations ne constate que maintenant quelles sont les conséquences de cette politique. La question est de savoir si quelque chose va changer maintenant que De Block a obtenu des sondages politiques très favorables. Venant de rien, elle est actuellement devenue la seconde femme politique la plus populaire de Flandre. Elle va non seulement sauver son propre parti politique, le VLD, mais aussi Elio Di Rupo. C’est du moins ce que déclarent quotidiennement les journalistes et les faiseurs d’opinion.
La réalité en Afghanistan
Pourtant la politique de Maggie De Block peut se résumer en trois mots : dure, inhumaine et injuste. Le gouvernement afghan devrait refuser ces rapatriements tant qu’il n’est pas en mesure de garantir la sécurité de ses habitants. Les réfugiés n’ont pas d’avenir en Afghanistan.
Premièrement parce que c’est très dangereux en Afghanistan et leurs enfants ont grandi en Belgique et sont parfois ils sont même nés chez nous. En deuxième lieu, parce que ceux qui quittent l’Afghanistan sont abandonnés par ceux qui sont restés. Lors de leur retour, Parwais et Navid ont été livrés à eux-mêmes. Ils auront de la chance s’ils trouvent encore un membre de leur famille qui pourra/voudra les aider. Mais la plupart du temps ce n’est pas le cas car ces personnes ont elles-mêmes de grandes difficultés pour survivre.
Troisièmement les Talibans pourchassent ceux qui sont rentrés au pays, car nombreux sont les hommes qui se sont exilés parce que les Talibans voulaient les enrôler. Pour les Talibans, ces hommes sont des traîtres et quand ils reviennent de l’occident c’est pire. Ces Afghans occidentalisés, les Talibans les préfèrent voir morts que vifs.
La Belgique doit choisir
Les avocats d’Aref ont fait savoir qu’ils veulent porter plainte contre la Belgique si la famille du jeune homme le demande. La Belgique a été condamné à plusieurs reprises à cause de la manière dont elle traite les réfugiés. Au vu de la politique actuelle, la Belgique doit faire un choix : sortir des conventions internationales, comme celle de Genève, ou les respecter et prendre ses responsabilités. Ce qui signifie appliquer une politique qui respecte et garantie les droits des réfugiés.
Concrètement, je demande l’arrêt immédiat des déportations (y compris les mal-nommés retours volontaires) vers les pays dangereux comme l’Afghanistan.
170 arrestations très violentes, une bonne partie d’entre eux vont se retrouver demain en centre fermé.
Ce jour il y avait une cinquantaine d’Afghans enfermés dans les centres fermés dont 15 arrêtés lors de la manifestation d’il y a 15 jours. 25 autres avait été libéré suite à des recours .
Suite à la manifestation d’aujourd’hui à nouveau quelques dizaines vont être amenés en centre fermé. Un nombre équivalant de sans papiers seront libérés avec un ordre de quitter le territoire et vont retourner dans la clandestinité pour faire de la place aux arrêtés du jour.
Bientôt, suite au mouvement des Afghans, il n’y aura plus que des Afghans dans les centres fermés ?(600 places au total)
L’enfermement est à nouveau utilisé comme menace, menace d’expulsion , menace de répression, que ce soit pour les afghans ou pour d’autres.
Fermez là, disparaissez: c’est le message qu’on fait passer à tous les sans papiers!
Elle a subi des violences graves lors de cette expulsion par son escorte belge.
Dès son arrivée à Lomé, elle a été amenée à l’hôpital ! Elle a porté plainte et les trois membres de l’escorte, deux hommes et une femme, ont été démunis de leur passeport par les autoritées togolaises et maintenu.e.s à Lomé. Ils ont été entendu.e.s par la gendarmerie à Lomé mais ont bien sûr tout nié en bloc.
Suite à des démarches “diplomatiques” ils ont pu revenir en Belgique après trois jours; la plainte suivrait son cours…
Madame S. est toujours hospitalisée à Lomé suite a un traumatisme cervical lors de son expulsion.
“Il faut briser cette chaîne de violence” nous dit-elle.
Libération stratégique en masse dans les centres fermés :
Suite à l’arrestation de 42 Afghans lors d’un rassemblement à Bruxelles, des libérations à la pelle ont eu lieu dans les centres fermés… pour faire de la place aux nouveaux venus Afghans. Ainsi un turn over impressionnant a lieu dans les centres fermés. Les personnes libérées ont reçu un ordre de quitter le territoire, souvent dans les 7 jours, et sont plongés dans la clandestinité.
Les centres fermés sont ainsi utilisés comme instrument de répression et d’intimidation pour tous ceux qui osent enfreindre l’ordre établi.
Suite au travail acharnés de quelques avocats, plus de la moitié des “insurgés” Afghans ont été libérés depuis, permettant ainsi de faire de la place pour des nouveaux venus à expulser…
Un homme résidant légalement en Belgique depuis 20 ans avec sa famille, a été arrêté à l’aéroport et enfermé au Caricole. Suite au décès de son père, il s’était rendu dans son pays et y est resté plus d’un an, ce qui fait qu’il a « perdu » son titre de séjour selon nos lois scélérates…Il a déjà subi deux tentatives d’expulsion vers son pays d’origine et veut rester près de sa famille et ses amis en Belgique!
Un homme arrivé il y a trois jours au centre fermé de Vottem a pêté les plombs. Il a tout cassé pendant une heure: la police, l’ambulance et un psychiatre ont débarqué et il a été emmené on ne sait où. Les co-dètenus ont été très émus par cet évènement:
“C’était très dur de voir cette souffrance que peuvent amener ces enfermements”
Arrestations et enfermements ces derniers jours de beaucoup de Polonais!
On nous rapporte à nouveau que de plus en plus souvent certains sont amenés au cachot pour une expulsion, sans avoir l’occasion de prévenir qui ce soit: “Vite fait, bien fait ” nous dit un détenu.
Laissez passer
Pour permettre l’expulsion, les détenus doivent être présentés à leur ambassade du pays dont on les présume originaires :
Un témoin nous raconte :
“Ils ont été été amenés à l’ambassade de leur pays d’origine supposée : il y avait 2 combis en stationnement interdit devant l’ambassade : un avec trois ou quatre hommes, un autre avec une femme. Les détenu(e)s sont restés dans le combi avant d’être amenés un par un, escortés par les gardiens des centres (trois par combi) devant le consul. L’entretien a duré pour chacun-e quelques minutes pour attester ou non qu’il/elle est bien originaire de ce pays et pour délivrer un laissez passer à l’Office des étrangers.
Retours volontaires
Les chantages au retour volontaire continuent avec la collaboration des ONG, qui ont bien intégré les décisions politiques d’inciter de gré ou de force les indésirables à accepter un « retour volontaire ». Ils y participent activement, ayant décidé que le retour volontaire est “la meilleure solution pour eux”. Ces ONG collaborent étroitement à cette politique d’exclusion du gouvernement et de l’Europe, oubliant progressivement ce pour quoi ils sont là. En jouant sur le principe du “moindre mal” elles ne font qu’appuyer et renforcer ces politiques.
Un homme d’origine tchétchène a signé un retour volontaire vers Moscou, sous la menace d’être emprisonné et mis aux oubliettes à Moscou en cas de retour forcé. Il a très peur de ce retour, n’ayant en Russie aucune attache et aucun moyen d’existence. Nous avons toujours en mémoire cet homme qui après son expulsion est resté plusieurs mois à l’aéroport de Moscou, n’osant pas mettre les pieds sur le sol russe.
Retour chez nous :
Toujours nombre d’appels de ceux qui ont été expulsés et qui sont revenus, parfois d’un pays très éloigné.
Ils ont retrouvé leurs amis, leurs familles et leurs enfants. Les détails ne sont évidemment pas publiables ici.
11/10/2013 23 h: on est venu lui dire que le vol de demain est annulé! Suite à des pressions diverses et l’édition de cet appel, ils ont eu peur!
La lutte continue
Vingt deux des 42 Afghans arrêtés lors de la manifestation devant le cabinet de Mr Elio Di Rupo et emprisonnés en centre fermé ont été libérés suite à des recours devant les tribunaux. Les juges et procureurs ont été d’accord pour dire que la situation en Afghanistan s’est aggraver et devient trop dangereuse pour permettre à l’état Belge de les expulser.
Pour cinq des Afghans toujours emprisonnés au centre fermé 127 bis , l’Office à programmer des expulsions dans le courant de la semaine, malgré une situation quasi identique aux autres.
Un premier, dont l’avocat n’a fait aucun recours, sera expulser demain samedi et nous avons appris que dés cette première expulsion on tentera de l’expulser sous escorte.
Il y deux vols possible demain matin avec les compagnies habituelles :
12/10/2013 TK1942 Istanbul 7:50
12/10/2013 KL1722 Amsterdam Schiphol 8:15
Pour les lèves tôt ou les couches tard Rendez vous à l’aéroport ce samedi à 5:50!!!!pour parler aux passagers
D’autres informations et actions contre les expulsions de la semaine suivent.
Vous pouvez toujours tout le long de la semaine envoyer votre lettre;fax, mail contre ces expulsions criminelles en écrivant aux responsables :
Monsieur M. F. Roosemont,Directeur de l’Office des Etrangers
T 02 793 80 31 (NL – EN) – 02 793 80 30 (FR), Fax 02 274 66 40 , Bur_Presse@dofi.fgov.be
Monsieur Elio Di Rupo, Premier ministre info@premier.fed.be
Fax022173328, 025126953)
Madame Joëlle Milquet, Vice-Première ministre et Ministre de l’Intérieur : milquet@lecdh.be
Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice :
Téléphone : 02 542 80 11 Fax : 02 542 80 03 info.maggiedeblock@ibz.fgov.be
Madame S, Togolaise a été expulsée en douce lors de sa troisième tentative d’expulsion par l’office des étrangers ce 06 octobre pour éviter toute mobilisation ou résistance!
Elle a été isolée le samedi 05/10 le soir vers 21h30 au centre fermé de Bruges où elle résidait depuis plusieurs mois. Elle a réussi de justesse, le téléphone a été retiré à 22H, à prévenir des contacts: elle devait être mise sur le vol SN Airlines de 14h35 vers Abidjan, puis Lomé.
Nous n’avions pas lancé d’appel car ce vol avait été annulé sur le site de Brussels airport, ce que nous pensions naïvement être une bonne nouvelle pour S.
L’office par contre a trouvé une autre solution: Elle a été mise sur le vol vers Casablanca/ Air Maroc à 13 h 45, avec correspondance vers Lomé!
Une plainte suite aux coups reçus lors de la deuxième tentative d’expulsion a été déposée, ce qui devait suspendre l’expulsion le temps que la demande soit traitée, mais l’office de la honte s’en fout et l’a expulsée en catimini.
Une membre du CRACPE avait été arrêtée à l’aéroport, pendant deux heures lors de cette tentative d’expulsion.
L’histoire de S. est singulière. Elle a épousé au Togo un ressortissant belge pour lequel elle a tout abandonné. Elle l’a rejoint en Belgique il y a trois ans. Il l’a immédiatement rejetée de sa vie, et différentes procédures ont conduit au divorce. C’est ainsi que S. a perdu son droit de séjour et a introduit une demande de régularisation, rejetée. Elle craignait très fort son expulsion vers le Togo, car elle y reviendrait comme une femme “répudiée”, ce qui n’est pas accepté socialement, particulièrement dans son milieu familial d’origine. S. est victime de procédures discriminatoires à caractère sexiste en Belgique. Elle le sera aussi au Togo.
Elle nous envoie un SMS de Casablanca : “Je suis blessée mais ça va. Je me suis battue jusqu’au bout, c’est vrai… . Milles mercis, Merci pour votre engagement! Vous avez un combat très noble”
Et je vous assure qu’il y a des femmes qui étaient enceintes. Une femme qui était enceinte qui a perdu son bébé dans les escaliers,( c’est fou.des gardiens l’ont tirée….escaliers).Une maman de quatre-vingts ans qui était arrêtée, une vieille maman, une maman du Kosovo. Il y avait des mères de plus de soixante ans qui étaient aussi arrêtées.
Ils (les gardiens) n’étaient pas gentils, ils nous traitaient comme des prisonniers.
Ils viennent vous chercher comme ça (pour une expulsion)?
Oui, on n’est jamais averti. On n’est pas averti, on te prend à l’improviste. Et encore, si tu refuses une fois, le lendemain, on peut te reprogrammer un autre vol. C’est le stress tout le temps. On nous dit qu’il y a une assistante sociale, mais moi je crois que c’est plutôt une organisatrice de vols. Une assistante sociale est censée t’assister moralement, surtout moralement dans cette situation.
Le service médical, comment ça fonctionne?
Oh là là, ça, je ne vous le dis pas! Quand vous êtes malades, vous allez au service médical, on vous refile des petits comprimés, on ne peut pas voir le nom. Il n’y a jamais de nom, il n’y a jamais de date.
Et le médecin, il vous examine? Il fait ça sérieusement?
On ne le voit jamais,le médecin. Il n’y a que les infirmiers qui nous voient. Si tu dois voir le médecin, il faut vraiment insister(….).
parfois, on te dit même ce n’est pas parce que tu fais semblant qu’on va te libérer. “C’est tout à fait normal si vous avez mal au ventre, si vous vomissez. Etre enfermé comme ça. C’est tout à fait normal” qu’ils disent.
.
Mais le fait même de nous prendre comme ça à l’improviste, de nous mettre dans un cachot avant de partir, ce n’est pas normal.
On nous dit de prendre nos affaires, mais j’estime qu’une personne n’a pas qu’une valise quand elle a quitté son pays depuis longtemps et passé des années sur le territoire, et qu’elle a eu une vie, qui était intégrée ici et on lui demande de partir du jour au lendemain avec une valise. (…….). Si vous voulez vraiment que les gens partent, organisez le voyage avec la personne, comme ça elle prend tout ce qu’elle a et elle part.
On ne se déplace pas d’un pays à l’autre pour le plaisir, c’est parce qu’il y a un truc qui ne va pas, qu’on change de territoire. Sinon, on ne se déplace pas.
Tout le monde est content de rester chez soi. Et on me le rappelle à chaque fois :”Pourquoi ne voulez-vous pas rentrer chez vous?”. Moi, je réponds simplement que la terre n’appartient à personne. Personne ne décide de naître dans un endroit pauvre ou dans un endroit riche. C’est le destin. Maintenant, si tu as la possibilité de changer un tant soit peu la situation… pour chercher (autre chose), c’est le réflexe de l’homme. C’est pourquoi il a envie de changer sa situation.
Donc, j’étais pendant 2 mois à Merksplas, et pendant ces deux mois, ce que j’ai vu, c’est un endroit qu’ils appellent centre mais c’est plus une prison, parce que nous n’avons aucun droit.
Vous ne recevez pas de bonne nourriture, le lieu n’est pas propre, les gens tombent malades. Beaucoup de gens tombent malades, ils vont chez le médecin et on leur dit qu’ils mentent et qu’ils doivent s’en aller. C’est toujours ce qu’ils disent et ils les rendent malades .
Il avait été prévu que personne ne mange parce que la nourriture c’était juste du fromage et du pain. Parfois ils nous ont donné d’autres aliments, mais souvent la nourriture est froide, parfois sèche, impossible à manger, et parfois avariée.
Pour cette raison, tout le monde dans mon bloc a décidé de ne plus manger. Donc, 40 personnes ne mangent plus . Nous en avons ensuite informé le directeur et il nous a envoyé la police. Ils nous ont dit si vous ne mangez pas, je vais vous montrer comment on fait. La police a commencé à frapper les gens, ils ont battu deux personnes et les ont amenées au cachot .
J’ai dit au directeur que ce n’est pas bon ce que je vois ici, dans cette prison, si les gens posent des questions sur leurs droits, ils envoient la police.
Ce sont des choses que vous voyez au Nigeria, en Égypte, dans ce genre de pays. Nous sommes en Europe, ils appellent ça la démocratie, les droits humains, mais les gens ne peuvent pas demander quoi que ce soit .
Le directeur m’a demandé de faire une liste de ce que les gens veulent changer . J’ai dit OK, j’ai fait la liste et le lundi à 1:30 j’ai eu un moment avec lui, je lui ai donné la liste. Il me dit « qu’il n’est pas question de la liste, nous avons d’autres problèmes avec vous , vous devez aller au cachot parce que vous êtes le chef ».
Si les gens ne mangent pas, ils metteront tout le monde au cachot. Donc ils nous menacent avec ça.
Après deux jours en isolement, ils m’ont transféré au centre de Bruges.
Les gens tombent malades à cause du système , ce qu’ils font n’est pas pour vous détendre, s’ils peuvent vous expulser, ils vous expulsent, s’ils peuvent vous libérer, ils vous laissent libre.
Ils font tout pour nous fatiguer, ils font tout pour nous convaincre de retourner et nous faire dire qu’on veut retourner dans notre pays.
La politique du centre est qu’ils rendent les gens malades, ils rendent les gens fatigués. Le directeur m’a dit: « Vous, êtes des illégaux dans ce pays, vous n’avez pas de droits dans ce pays, vous ne pouvez pas demander quoi que ce soit dans ce pays ».
Ce que j’ai entendu du directeur n’est pas normal.
Quand vous leur demandez quelque chose, ils nous disent que vous parlez trop et que vous ne pouvez pas rester ici, dans ce lieu .
Même dans d’autres centres, quand les gens demandent pour leurs droits, ils les mettent en isolement .
Court témoignage du centre de rétention, d’une personne à l’intérieur.
C’est dur dans le centre de rétention, c’est plus dur que la prison. Si
vous allez en prison vous savez pourquoi. Il y a une raison et le-a juge
vous dit ce que vous avez fait de mal.
Mais les gens sont mis dans le centre de rétention pour rien. Illes vous
prennent tôt le matin, vous arrêtent et vous emmènent au centre de
rétention.
Deux jours après vous rencontrez le-a juge qui vous dit si vous allez
réellement être expulsé ou non. La plupart du temps vous le serez.
Lorsque vous avez des papiers illes vous expulsent rapidement, le jour
même ou le lendemain. Si vous n’en avez pas ça peut prendre jusqu’à
quinze jours. Illes disent qu’illes doivent demander à l’Italie si elle
veut de vous ou non.
Il y deux repas par jour, à six heure du matin et à midi, une baguette
pour quatre personnes.
Ce n’est pas propre à l’intérieur et il y a trois parfois quatre
personnes dans la même pièce.
Illes frappent les gens. Moi, mais aussi d’autres personnes, c’est la
norme. Si vous faites quelque chose de mal, illes vous frappent. Mais
illes ne vous disent pas ce que vous avez fait de mal.
Illes ne sont pas amicaux, mais très racistes. Illes ne disent jamais
rien d’agréable et ne vous écoutent jamais.
Ils ont quitté leurs attaches à la recherche, peu importe de quoi, et après un long voyage qui peut s’avérer fatal ils trouvent l’accueil glacé et cruel de cet occident qui continue à piller au quotidien leurs pays d’origine.
Bienvenue dans l’Europe forteresse dont les barberlés tranchants vous coupent net tout espoir. Et quand quelqu’un court après son étoile, ses agents s’empressent de le retrouver, le menotter, l’enfermer.
“Vous n’êtes rien”
Ils essaient d’injecter cette sensation au plus profond de leurs entrailles
“Vous n’êtes rien”
Ils les entassent comme du bétail.
“Vous n’êtes rien”
Juste pour ne pas les laisser mourrir ils balancent trois fois par jour leur ration de pain fromage.
Allez au pas au pas, le rythme est militaire: 20 minutes de douche, 40 personnes, 4 douches: 2 minutes pour être propre, c’est fini allez, au pas! au pas!
Juste pour les laisser souffrir, pas de soins médicaux.
“Vous n’êtes rien”
Et comme ils sont loin d’être rien, et refusent de se laisser faire, certains parlent, essaient d’agir, comme il peuvent, du fond de leur cage.
Comme vendredi à Merksplas, ils étaient 40 à entamer la grève de la faim et à demander du soutien, ne pas rester dans l’isolement du centre, que le dehors s’allie à leur combat.
Et cela n’a pris que 4h pour que les robokeufs débarquent et en écrasent 5 avant de les mettre au cachot.
Cela ne cassera pas leur détermination, ils sont 20 à continuer et formulent leurs revendications. Ils travaillent ensemble, font une liste et rencontrent trois jours plus tard le directeur du centre.
La seule réponse qu’on leur jette à la figure: “Vous êtes illégaux, vous n’avez aucun droit, vous n’avez rien à demander”. Un autre encore est envoyé au cachot.
Quatre jours de grêve de la faim, une répression systématique et violente, 6 personnes au cachot. Avec violence, un transfert vers un autre centre fermé.
Monsieur B, Camerounais demande notre aide pour empêcher sa deuxième tentative d’expulsion ce dimanche 29/09/2013. Il est chez nous depuis 2008 et devait se marier.
Il s’est fait arrêter lors d’un de ses passages à la commune près de Mons pour la demande de mariage le 10/08. Il est depuis enfermé au centre de Vottem.
Il ne veut pas partir. Il veut se marier et fonder une famille avec sa copine enceinte. C’est quelques chose qui est interdit aux « étrangers »!.
L’Office des Étrangers va essayer de le mettre ce dimanche 29 septembre
sur le vol Brussels Airlines – Flights 351 à 10 h40 vers Douala
Rendez vous à l’aéroport à 8h40 pour informer les passagers sur leurs “droits et devoirs”
Et fax/mail aux responsables
Monsieur M. F. Roosemont,Directeur de l’Office des Etrangers
T 02 793 80 31 (NL – EN) – 02 793 80 30 (FR), Fax 02 274 66 40 , Bur_Presse@dofi.fgov.be
Monsieur Elio Di Rupo, Premier ministre
info@premier.fed.be
Fax022173328, 025126953)
Madame Joëlle Milquet, Vice-Première ministre et Ministre de l’Intérieur :
milquet@lecdh.be
milquet@milquet.belgium.be
Fax: 022380129,025048500,025048580)
Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice :
Téléphone : 02 542 80 11 Fax : 02 542 80 03
info.maggiedeblock@ibz.fgov.be
En ce dimanche 22 septembre où de nombreuses associations organisent un meeting musical en mémoire de Semira Adamu, assassinée lors de son expulsion il y a 15 ans, les femmes détenues au centre fermé de Bruges veulent elles aussi se manifester en hommage à Semira et dénoncer les détentions en centre fermé et les expulsions, ainsi que toutes les pratiques violentes qui les accompagnent.
32 femmes, de toutes origines, seront ainsi vêtues de vert et blanc, les couleurs du Nigéria; elles se sont en cercle, se tenant solidairement les mains, à différents moments de la journée, elles ont observés des minutes de silence puis ont chantés
Voici le message qu’elles nous ont transmis:
En une fraction de seconde notre liberté nous a été ôtée. Menottées et jugées comme des criminelles, nous résistons.
Avec pour seule arme la parole: contre la violence des escortes, nous n’avons que la parole, les mots, les cris alarmants.
SEMIRA ADAMU, tu es pour nous un modèle de résistance, de détermination et de bravoure. Tu resteras à jamais gravée dans le coeur de tous ceux qui sont passés dans les centres fermés. Nous continuerons ce que tu as commencé.
Nous vaincrons, ou mourrons, mais dans la dignité! La liberté n’a pas de prix!
24/09: le vol a été annulé à 11 heures pour Navid. qui devait à ce moment là sans doute déjà être dans l’avion. On attend des nouvelles de lui. Il est ou?
23/09 17 heures
Un deuxième jeune Afghan enfermé à Merksplas va d’après nos infos être mis sur le même vol!
Un deuxième jeune Afghan enfermé à Merksplas
Maggy Deblock a déclaré dans la presse que 12 afghans avaient été expulsés en 2011, 18 en 2012 et 21 lors des 6 premiers mois de 2013.
La Belgique n’a aucun accord de réadmission avec l’Afghanistan, contrairement à d’autres pays européens. Concrètement cela signifie que lors du retour en Afghanistan de l’expulsé, il ne sera pas reçu par les autorités afghanes et ne sera pas pris en charge par le Ministère des Réfugiés et Retournés. Sa présence sur le sol afghan n’est ni légale, ni déclarée.
Le jeune Afghan renvoyé de Belgique est juste “largué” à la sortie de l’aéroport.
Pour cette raison, il ne sera pas traçable et les autorités belges sont dans l’incapacité de dire s’il a survécu.
L’Ambassade d’Afghanistan n’est au courant d’aucune de ces expulsions, le HCR non plus.
La question se pose, ces expulsions sont-elles légales?
Et pourtant Maggie Deblock persiste et signe :
Un jeune Afghan va subir sa deuxième tentative d’expulsion ce mardi 24/ 09. il est arrivé ici à 16 ans en 2008. Il a quitté l’Afghanistan à l’âge de 4 ans, et a vécu jusqu’à ces 15 ans en Iran. Après un long voyage de 6 mois il est arrivé en Belgique et a demandé l’asile.Il ne connait personnes à Kaboul.
Il va être sorti du centre fermé de Bruges à 6h30 ce 24/09 pour être amené a l’aéroport. Il sera mis sur le vol de Amsterdam KL 1724 à 11h20. Ce vol arrive à Amsterdam à 12h15. Puis il sera mis sur le vol KL427 de 14 h30 vers Dubai
Rendez vous à l’aéroport ce mardi 24/09 à Bruxelles 9h20 pour parler aux passagers ou à Amsderdam/Schiphol à 12h30 pour le vol vers Dubai
Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice :
Téléphone : 02 542 80 11 Fax : 02 542 80 03 info.maggiedeblock@ibz.fgov.be
Après 3 jours de grève de la faim ils ont voulu remettre une lettre de revendications: le directeur leur a dit ” Vous êtes des sans papiers, des illégaux , donc vous n’avez aucuns droits et surement pas le droit de revendiquer quelques choses”
24/09
Ils ont arrêté leur grève de la faim: “c’est trop dure ici, trop de répression,et celà ne sert à rien”, “Peut être qu’ils vont tout de même changer certaines choses suite à ce mouvement”
Six d’entre eux sont toujours au cachot: cinq depuis 4 jours, un depuis 24 heures
23/09;
Ce matin ils étaient encore 10 en grève de la faim depuis 3 jours, principalement des Kurdes. Ils étaient en train de rédigés leurs revendications à remettre au directeur du centre. Le directeur est venu et les a menacés de les transférer dans un autre centre. Cet après midi de nouveaux “leaders” ont été désignés et amenés au cachot.On ne sait pas combien.
Les cinq mis au cachot au début de la grêve y sont toujours , vraisemblablement bien amochés mais sans nouvelles.
Et l’indifférence totale!
21/09: Cinq prisonniers ont été mis au cachot hier soir. Le directeur est venu menacé les grévistes de la faim et leur a dit que si ils continuent leur mouvement il appellerait à nouveau la police. Vingt détenus ont décidé de continuer la grève. Ils ont ajouté à leur revendication la libération des cinq détenus au cachot.
20/09
21 heures: les trois “meneurs” ont été arrêté très violemment et mis au cachot. Notre interlocuteur se demande dans quel état ils sont. Les autres ont décidé de continuer leur grève de la faim. Plus de nouvelles avant demain matin, car les téléphones ont été confisqué comme toujours à 21 heures.
20 heures: descente de police en nombre et mise au cachot des récalcitrants
Quarante détenus du centre fermé de Merksplas ont entamé une grève de la faim ce 20/09 à 16 heures pour protester contre les traitements qu’ils subissent dans le centre:
Ils protestent contre le rythme militaire qu’on leurs impose, contre la nourriture (fromage et pain uniquement), contre les soins médicaux inexistants.
Ils sont révoltés de voir des papas d’enfants Belges qui sont enfermés, de voir des personnes enfermés depuis parfois plus de 10 mois.
Ils demandent qu’on envoie des personnes pour venir voir dans quelles conditions ils vivent.
Ils veulent faire connaître leurs conditions de détention. Ils parlent de maltraitance générale.
Ils demandent de diffuser l’information et de prévenir les médias.
Sachant que ces mouvements sont très, très vite réprimés nous vous appelons à faire circuler rapidement cette information.
La tension est depuis déjà plusieurs semaines très vive au centre fermé de Steenokkerzeel.
L’attention de certains détenus est fort mobilisée par les situations inquiétantes de certains d’entre eux.
La semaine passée un détenu d’origine Palestinienne, qui était à 15 jours de grève de la faim et très affaibli, les avait poussés à entamer une grève de la faim générale pour revendiquer l’hospitalisation de ce Monsieur. Cette gréve de la faim a été très vite interrompue et le Palestinien en question a été expulsé vers la Hongrie : 10 gardes sont venus sans prévenir l’extirper de sa chambre pour l’amener à l’aéroport
Ce jour nous recevons un nouvel appel :
« Un Monsieur d’origine Irakienne est enfermé au centre fermé 127 bis. Il y a quelques jours il s’est automutilé et a eu droit à plusieurs dizaines de points de suture. Il y a 5 jours il a aussi entamé une grève de la faim. Ce samedi soir 14/09 il a essayer d’avaler une lame de rasoir et a été hospitalisé en urgence. Ce matin 15/09 il a été ramené au centre et a été isolé dans une chambre avec caméras et deux gardiens. »
Ses amis nous disent qu’il veut mourir et qu’ils sont sure qu’il passera encore une fois à l’acte.
Il devrait être expulsé vers la Bulgarie. En Bulgarie il serait détenu pendant une période indéterminée puis expulsé vers l’Irak ou il ne veut plus mettre les pieds et dit qu’il y serait en danger..
Les détenus ne savent que faire pour aider leur compagnon et nous demandent l’aide des associations et la diffusion de cette information .
Ils nous disent qu’ il est insupportable de rester témoin de telles souffrances sans pouvoir agir.
Lors d’une manifestation devant le centre, le dimanche 08 Septembre, les détenus avaient fait des banderoles et ont fait beaucoup de bruit à l’intérieur. “Ça va péter” nous disait-on. La manifestation a été un échec. Un détenu nous explique que les gens étaient là “comme des touristes” et que c’est pas bien des manifs comme ça. Des députées belges ont rendu visite aux détenus, mais “ça ne sert à rien”… Sauf peut-être à calmer les esprits échauffés…
C’était dimanche passé le 11 aout ,j’avais mon deuxième vol.
On a quitté le centre à 9h30, avec le chauffeur comme d’habitude, des fouilles comme d’habitude et la question des gardes et des chauffeurs: “Est-ce que tu reviendras au centre, est-ce que tu vas retourner?”
A ces questions j’ai répondu avec le sourire parce que je ne sais pas. Donc j’ai répondu par un sourire.
On est arrivé à l’aéroport, j’étais dans la voiture: il y a deux policiers qui sont venus me chercher et là on est rentré dans une cellule et ils m’ont dit tout de suite “Voilà ce qui va se passer”
On sera à deux pour vous amener au Togo, le vol va passer par Abidjan pour aller à Lomé au TOGO.
Voilà comment celà va se passer: on va vous faire une fouille et donc ils m’ont fouillée, il faut être déshabillée, toute nue, il faut se baisser 2 fois, la fouille complète.
Après tout celà il y des questions. Il y a une dame qui est venue me demander: “Cela fait combien de temps que vous êtes au centre?”
J’ai dit “Il y a tout dans mon dossier, je crois que vous l’avez”. Ils m’ont dit qu’ils n’avaient pas vraiment accès au dossier.
On sait que vous avez un frère ici en Belgique. Vous voulez l’appeler? J’ai “dit non c’est bon”. Vous voulez appeler Lomé ?: “non tout est OK”
Je ne disais pas grand chose et je restais toute calme et souriante.Pensant que je ne comprenais pas le néerlandais ils se disaient: “Voilà quelqu’un qui est calme, qui ne rouspète pas et qui ne demande rien”.
Après ils sont venus vers moi pour dire: “Il y a des médicaments dans votre sachet, c’est pourquoi?” ” C’est pour la tension artérielle”.
47 minute après il y a un policier qui vient vers moi pour me dire:” Est-ce que vous savez que votre passport est expiré?”: oui je le sais.
Et puis ils ont continué à dire: “ah tu es une fille gentille , le vol va être agréable” et ils regardaient si ils avaient leur appareil photo dans le sac pour aller à Lomé. “Cela va se passer de façon impeccable” ils se disaient.
Après ils me disent: “Voilà comment cela va se passer: on est obligé de vous mettre une ceinture et des trucs aux bras. C’est le règlement et après on va rentrer dans l’avion”: “OK y a pas de soucis”.
Alors il y a un autre monsieur qui vient, on me le présente, c’est le commissaire de l’aéroport et il me pose la question: “Est-ce que vous allez vous bagarrer?”: je ne comprends pas. Il me dit: “Parce que c’est devenu fréquent maintenant. Y a des gens qui font du bruit dans l’avion”. Je dis “non je comprends pas, dans l’avion? à quel moment?”.
Il me dit bon ok si vous êtes sûre que vous aller rester calme: oui je serai calme, pas de soucis, alors il est reparti.
Ce fut le moment de la ceinture verte qu’on te met, au point que tu ne sais pas respirer, ça t’empêche de faire les mouvements avec les bras, je ne sais pas bien expliquer: t’as un truc aux bras et la ceinture au ventre qui t’empêche de bien respirer.
On est parti avec une fourgonette blanche fumée jusqu’au pied de l’avion. Ils chronométraient tout. Je crois qu’il était 14 heures. J’ai jeté un coup d’oeil à la montre de la dame (de l’escorte) qui était à côté.
Ils m’ont fait rentrer dans l’avion avec l’escalator. Je pouvais pas bien marcher car j’étais attachée donc ils m’ont soutenue.
Quand on est arrivé, au moment où je devais m’asseoir sur le siège:
L’objectif pour moi était qu’ils ne puissent pas me mobiliser sur le siège. C’est là que j’ai commencé à faire des mouvements et il y a une dame ( de l’escorte) qui disait à l’autre:”elle ne veut pas”:
Tous les six ils m’ont prise pour que je puisse m’asseoir. Il y en a un qui a bloqué mon pied gauche et l’autre le pied droit, et les mains aussi. Tout ce que j’ai réussi à faire c’est qu’on ne me colle pas sur le siège pour que je puisse crier et me faire entendre des passagers.
Puisque j’étais dans l’avion 15 minutes avant que les passagers rentrent, depuis ce moment-là j’ai commencé à crier que mon passeport était périmé et que je ne vois pas pourquoi ils ne sont pas allés à l’ambassade pour demander un laisser-passer. Qu’ils m’envoient au Togo avec le passeport expiré. Arrivée au Togoé, les Togolais vont bien se poser la question: qu’est-ce qu’elle a bien pu faire pour qu’on l’expulse avec un passeport expiré et ils me mettront en prison.
Alors j’ai fait que dire ça. Quand j’ai commencé à dire ça ils m’ont dit “non le passeport n’est pas expiré”.
J’ai dit ” Mais Monsieur vous vous foutez de moi: tout à l’heure vous m’avez dit que mon passeport était expiré et là dans l’avion vous dites qu’il n’est pas expiré”.
Il me dit: “Vous avez eu 2 heures de temps dans la cellule pour parler. Vous n’avez rien voulu dire. Si vous aviez parlé on aurait pu…
Vous pensez qu’on va vous expulser pourquoi: parce que on va aller négocier avec les autorités togolaises pour qu’ils puissent vous recevoir et que vous n’alliez pas en prison”.
J’ai continué à crier mais pendant ce temps ils me tenaient très, très très fort, extrêmement fort, j’avais très mal, je criais et j’ai demandé qu’au moins une femme (de l’escorte) de l’autre côté me tienne. J’ai demandé qu’une femme me tienne du côté de mon bras amoché parce que ça fait mal, je ne supporte pas la douleur.
Il me dit: “Vous ne supportez pas la douleur mais vous savez crier”.”Mais oui c’est pour cela”. Alors j’ai commencé à dire tout ce que je pouvais. Je criais à un moment donné, je ne savais plus ce que j’avais dit.
Ils ont tout les six pris mon cou en même temps, tous les six, mon cou sous le siège pour que les passagers ne puissent pas me voir, tous ensemble, et là j’ai eu un choc, j’ai crié.
Heureusement il y avait une dame (ils étaient 4 hommes et deux dames dans l’escorte) qui a réagi et qui a dit vous allez lui casser le cou, tout ça en néerlandais. Ils m’ont relachée. J’ai redressé la tête et j’ai continué à dire ce que j’avais à dire.
Il y a un passager qui a finalement réagi, j’étais tout au fond de l’avion. Il est venu de devant et j’ai entendu son cri:” Vous nous empêchez de la voir. Et pourquoi vous la brutalisez comme ça”. Et quand il avait terminé il y a une dizaine de passagers qui se sont levés en même temps et c’est là que les policiers ont dit ‘c’est bon on vous laisse sortir”
J’ai dit “détachez-moi”. Ils ne voulaient pas me détacher, ils m’ont mise debout. J’ai essayé de montrer comment j’étais attachée aux passagers puisqu’ils avaient tout fait pour qu’ils ne voient pas ce qui se passe.
Quand on est sorti de l’avion il y a un policier qui m’a poussée vraiment brutalement, pour dire “voilà tu nous a eus”.Les autre m’ont retenue car j’allais presque tomber.
Quand on est descendu on est retourné dans la fourgonette et j’ai dit “Y a mes bagages qui sont déjà dans l’avion”
“Tes bagages iront au Togo . On va t’en faire voir de toutes les couleurs. Le 11 août: garde cette date en tête car c’est une date mémoriale: Vous avez eu une altercation avec la police fédérale et vous êtes maintenant considérée comme une criminelle et ce ne sera plus trois ans d’interdiction de rentrer en Belgique et dans l’espace Schengen, ce sera 8 ans d’interdiction”
Je n’ai rien dit et on est retourné dans la cellule ” on va vous faire examiner par un médecin”
Le médecin est arrivé avec ces habits de cosmonaute et m’a demandé où j’avais mal: j’ai montré mon bras avec la cicatrice. Il me dit ” Vous avez ça avant d’arriver ici”
J’étais choquée et j’ai dit: Quoi ? et vous m’avez attachée avec un bras comme ça?
Il dit: “oui OK je vais de toute façon noter que vous n’avez rien”
Puis les chauffeurs du centre étaient toujours là et sont venus me chercher pour me ramener au centre.
43 détenus du centre fermé 127bis ont arrêté ce jour de s’alimenter. Ils réclament l’hospitalisation d’un co détenu Palestinien qui est en grève de la faim depuis 11 jours et qui va très mal. La direction du centre continue à refuser de l’hospitaliser malgré leur insistance.
Ils appellent à la solidarité de tous et demandent que leur message soit diffuser !
Action de solidarité à inventer
et Fax / MAIL de protestation
Au 127 bis Tel. +32 2 7550000
Fax. +32 2 7598168
Monsieur M. F. Roosemont,Directeur de l’Office des Etrangers
Retranscription la plus honnête possible d’un appel téléphonique d’un homme enfermé à Steenokkerzeel
« C’est pas normal tout ça Madame,
Ici c’est pas une prison, c’est une salle d’attente et pour certains le couloir de la mort.
Une salle d’attente fermée. On ne sait pas combien de temps il faut attendre : plusieurs semaines, parfois plusieurs mois ; on ne sait pas ce qui va nous arriver : libéré ou expulsé ?
Pour moi, je m’en fous. Je n’ai ni femme ni enfants. J’ai 2 bras, 2 jambes et une tête. Que je sois dans mon pays ou ici, ce n’est pas la fin de ma vie.
Mais il y en a d’autres Madame pour qui la situation est grave. Il y a plein de jeunes Afghans, tous les jours il en vient des nouveaux. On va les envoyer sous les bombes Madame.
Et puis les Guinéens qui ont très peur car il y a un nouveau consul qui délivre des laissez passer, et s’ils retournent dans leur pays , c’est très dangereux pour eux Madame.
Puis il y a ceux qui sortent de prison : ils ont suivi des cours de réinsertion en prison, ils ont vu régulièrement leurs enfants, des rencontres organisées pour que les enfants ne souffrent pas trop de la séparation, puis on les expulse. Plus de papa . A quoi ça rime ça Madame ?
Et les Congolais, je les ai vus partir (lors d’un vol collectif) enchaînés avec pleins de flics, comme des esclaves. Vous laissez faire cela Madame ?
Pas juste crier, chanter et danser: Amener des caméras et faire pleins de choses.
Il faut être fort Madame.
C’est pas bien ce que vous faites madame : nous mettre dans une salle d’attente et venir nous encourager de temps en temps.
Il faut être plus fort Madame. Ce n’est pas bien ce que vous faites Madame.
Il faut nous aider, pas nous soutenir, Madame.
Nous on fait ce qu’on peut ici mais vous ne faites rien madame ! »
Nous apprenons par des détenus que des agents de la compagnie SN Airlines ont “rendu visite” à quelques détenus d’un centre fermé ce 03/09/2013.
Ils ont demandé le dossier de quelques Africain(e)s en voie d’expulsion et qui avaient déjà subi une (des) tentative(s) d’expulsion. A leur demande, l’assistante sociale du centre leur a remis le dossier des personnes qu’ils voulaient rencontrer.
Les employés de la compagnie SN Brussels Airlines ont donc pu avoir un entretien avec ces personnes : ils leur ont expliqué que la compagnie proposait que la personne à expulser collabore et se laisse expulser sans escorte et qu’en contrepartie la compagnie leur donnerait 250 euros à l’arrivée au pays.
D’après notre interlocuteur, ce genre de marché avait déjà été précédemment proposé à d’autres par la compagnie, à l’aéroport au moment de l’expulsion. A leur arrivée au pays, toujours d’après les témoignages, ils n’ont pas reçu la somme proposée.
Pour rappel, une polémique avait eu lieu suite à un communiqué Belga :
»Le budget annuel de la police pour les rapatriements forcés a déjà été presque entièrement consommé »
« Réagissant à l’information publiée ce lundi matin par De Standaard et Het Nieuwsblad, la Secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, Maggie De Block affirme “que le budget de l’Office des Etrangers destiné au rapatriement lors de retours forcés est toujours suffisant”. “La question des escortes de la Police pour ces rapatriements sera discutée ces prochains jours avec la cellule politique compétente”, est-il ajouté. »
Serait-ce cette collaboration bien malhonnête avec SN Brussels Airlines qu’ils ont sortie d’un chapeau pour régler « la question des escortes de la police pour ces rapatriements » ?
Comment des employés d’une firme privée ont-ils accès aux centres fermés pourtant si hermétiques, le centre fermé de Bruges ayant même refusé l’accès à des journaliste lors de la campagne “open access”?
Comment la déontologie d’assistant(e)s sociaux permet-elle la remise de dossiers personnels à ces employés?
De plus, ce mode de fonctionnement n’indiquerait-il pas que l’on se dirige vers une privatisation des expulsions par des entreprises spécialisées?
A savoir que e.a. au Royaume-Uni les rapatriements sont déjà effectués par une firme privée, le G4S, pour ne pas le nommer, non sans graves dégats « collatéraux » http://www.corporatewatch.org/
Update: Ce 25/08 à 21h30 au moins deux femmes congolaises ont été mises en isolement, sans savoir pourquoi, sans pouvoir prévenir qui que ce soit. Les femmes sont très inquiètes et ont peur d’une expulsion surprise de ces femmes.
Togo, Congo, Maroc, Brésil, Guinée,………
Elles sont une quinzaine enfermées dans leur « aile ».
Elles ont été arrêtées à l’aéroport, à la maison, dans un centre ouvert, dans un lieu public……….entre Anvers et Verviers
Elles sont accusées de mariage blanc, de menteuses lors de leur demande d’asile, d’être arrivées avec de faux papiers, de ne pas être si malades qu’elles le prétendent, etc.
Elles sont enfermées depuis quelques semaines voire quelques mois.
Certaines ont été séparées d’un mari désespéré, ou d’un enfant.
La majorité d’entre elles a déjà subi au moins une tentative d’expulsion à laquelle elles ont résisté, certaines 2 ou 3 très violentes.
L’une d’entre elles a fait une fausse couche dans le centre.
Elles sont désespérées et fâchées, mais solidaires !
Elles ont toutes choisi de venir vivre ici.
Et elles pourraient nous apporter pleins de choses !
Quelques situations parmi d’autres:
-Une dame s’est mariée au Maroc en 2007 avec un Belge de souche. A la commune on lui dit que le mariage a été enregistré mais pas reconnu ! Ils devraient retourner divorcer là-bas avant de pouvoir se remarier ici ! Elle a été arrêtée et enfermée , enceinte de 6 semaines. Elle a fait une fausse couche dans le centre. Son mari est désespéré. Elle a subi une première tentative d’expulsion ce 31 juillet.
-Une dame est à Bruges depuis 4 mois. Elle a été arrêtée à l’aéroport . Elle fuyait une situation grave au Congo. Sa demande d’asile a été refusée car elle est arrivée avec de « faux papiers ». Elle a subi 2 tentatives d’expulsion dont la deuxième très violente.
-Une dame est enfermée depuis plusieurs semaines. Elle a nié l’existence de son fils, de peur qu’il soit expulsé aussi. Elle est très inquiète pour son fils qui est hébergé chez des amis.
-Une jeune dame est gravement malade. Elle ne pourra pas recevoir les soins nécessaires pour ses maladies dans son pays d’origine. Son expulsion serait clairement une condamnation à mort. Elle était prise en charge dans un centre Fedasil en attente d’une régularisation 9ter. La police l’a contrôlée et sur ordre de l’office l’a amenée en centre fermé . Une équipe de théâtre était prête à l’engager car elle a envie de faire du théâtre. http://www.gettingthevoiceout.org/loffice-des-etrangers-me-demande-de-rentrer-pour-mourir/ !
-Une dame a subi une 2ème tentative d’expulsion extrêmement violente. Un membre du CRACPE qui était présente à l’aéroport pour parler aux passagers a été arrêtée pendant plus d’une heure.
“Bonjour Madame,
Je suis enfermée à Bruges depuis un mois, j’ai été arrêtée à Liège.
Les autorités jugent que je suis illégale parce que j’ai reçu un ordre de quitter le territoire, mais j’attendais juste le recours de mon 9 ter qui est encore en cours et donc je n’ai toujours pas quitté le territoire, j’étais toujours dans un centre d’accueil. J’ai une adresse, je suis prise en charge par Fedasil, toujours.
Donc j’ai été surprise d’être arrêtée. et directement les policiers qui m’ont interpelée, au lieu d’appeler le centre qui m’héberge qui a ma responsabilité normalement sur le territoire belge, ils appelent directement l’office des étrangers qui juge que je dois être enfermée dans un centre fermé. Et voilà comment je me suis retrouvée à Bruges, à disposition de l’office et donc l’office décide de toujours me retenir en centre fermé pour une éventuelle expulsion. ils vont faire des démarches en vue d’avoir un document de voyage.”
-Et vous êtes malade. Vous avez deux graves maladies. Qu’est-ce qui se passerait si vous retournez en Guinée pour vos soins?
“Oui, je suis malade, ça fait plus de huit mois que je suis au courant, et donc si je retourne dans mon pays en Guinée…Nous n’avons pas d’hôpitaux équipés, même pour le paludisme, donc j’imagine que pour les maladies dont je souffre, on n’en a pas. Je connais parce que j’ai vécu là-bas, j’ai soutenu deja des gens qui ont ces maladies. Mais même pour une diarrhée dans un hôpital où on mélange de l’amidon à boire pour arrêter la diarrhée, je me demande comment ce pays peut avoir une trithérapie ou un suivi normal pour des gens malades comme moi.
-Et on me disait que pour les trithérapies par exemple, il n’y a pas de stock?
-Les stocks s’épuisent parce qu’il y a beaucoup de magouilles dans les stocks et qu’ils ne les reçoivent pas normalement. Et des fois c’est des médicaments qui sont fabriqués au Nigéria ou en Chine. En fait des médicaments qui n’ont aucun effetsur la maladie. C’est juste pour vous faire croire que vous prenez des médicaments, mais en fait vous ne prenez rien du tout.
-Et vous êtes diabétique, vous avez besoin d ‘insuline plusieurs fois par jour?
-Oui, je me pique 5 à 6 fois par jour, donc j’en ai besoin. C’est des médicaments qu’il faut garder au frais. Chez nous il n’y a pas d’éléctricité, il n’y a pas d’insuline, il n’y a pas d’insuline parce que il n’y a pas de pharmacie qui va risquer d’investir dans un produit qui va périmer. Et si le produit reste a l’air libre avec la chaleur et tout, qu’on s’injecte avec, c’est la mort directe, je ne l’invente pas. C’est pas possible d’avoir accès à l’insuline.
-Donc pour vous une expulsion revient à mourir dans votre pays?
-Ben oui, donc l’office des étrangers me demande de rentrer mourir.
-Et à Bruges comment ça se passe?
-Ca va comme une prisonnière. Nous avons deux chambres qui contiennent chacune 16 lits, et toutes nationalités confondues.
-Vous avez d’autres choses à ajouter d’important?
-Je dirai juste, je sais que l’état belge se défend en disant qu’il ne peut pas recevoir tout le monde.
Mais je ne veux pas vivre en Belgique rien que parce que c’est la Belgique. Je veux vivre en Belgique ou en Europe simplement parce que c’est une question de vie. C’est nécessaire pour moi, c’est important pour moi de rester ici! C’est pas le luxe ou quelque chose d’autre, mais il me faut rester en Europe, que ce soit en Belgique, en France, partout ailleurs en Europe mais que j’ai accès à des soins adéquats. Je pense que pour un être humain c’est pas trop demander.
Il a 17 ans. Il est Guinéen. Il est arrivé en Belgique à 12 ans. Il était parti avec une amie en Suisse. La police Suisse la ramené en Belgique. On lui a dit qu’il devait se présenter à l’office des Étrangers.
Ce qu’il a fait le premier août. Il a été arrêté à l’office et amené au centre fermé 127 bis. Après des examens médicaux l’Office dit qu’il a plusde 18 ans, raison suffisante pour eux de le garder !.
Il est désespéré, ne mange plus , n’arrive pas à dormir :
Monsieur A est Sénégalais. Il y a 10 ans qu’il est en Belgique. Il y a plus de 2 mois qu’il est enfermé au centre fermé de Merksplas.
Quatre fois déjà l’Office a essayé de l’expulser. A chaque fois son avocat a fait un recours qui a annulé l’expulsion.
Demain dimanche 25 août l’Office va à nouveau essayer de l’expulser vers Dakar avec escorte. Il n’a plus personnes au Sénégal. Sa famille est dispersée dans les pays d’Europe
Il demande notre aide pour empêcher cette expulsion.
« Il préfère mourir ici que retourner au Sénégal »
Son avocat refait un recours mais rien n’est sure !
Tous les jours d’autres se font expulser avec violence
SMS envoyé à un avocat par une dame :
« Bonjour maitre ! Hier ce fut atroce et cruel dans l’avion. Il y avait 6 personnes pour m’escorter. Ils m’ont blessée au bras et ont failli me tordre le cou en voulant cacher ma tête sous les sièges. »
Un jeune Afghan a été gravement « boxé » par la police lors de son expulsion.
Parfois, certains sont libérés sans aucune explication et avec un ordre de quitter le territoire d’une semaine. Ils quittent le centre et vont se cacher, n’osant pas rester chez eux de peur d’une nouvelle arrestation.
Beaucoup ne comprennent pas pourquoi ils sont emprisonnés. Ils ne reçoivent aucune explication de leur assistante sociale de service et pensaient avoir les « bons » papiers :
Un homme a une carte orange valable jusque 2014. Il a un travail et se sent d’ici. Il vivait à Leuven où il a été arrêté. L’ambassade refuse de lui donner un laissez-passer. L’assistante sociale lui a dit qu’il resterait 4 mois puis qu’il serait libéré.
Certains ont signé un retour volontaire et attendent ce retour pendant des semaines.
Certains sont gravement malades, d’autres deviennent fous :
Un homme enfermé depuis plus de 4 mois pleure toute la journée, il a très peur de retourner dans “son pays”. Ses co-détenus sont inquiets pour lui.
Un autre homme est handicapé suite à un accident, a sa régularisation en ordre depuis 2 ans mais a été arrêté.
Certains veulent rentrer dans leur pays et demandent la date de leur « rapatriement », parfois depuis plusieurs mois :
Un homme en visite en Belgique a été arrêté et amené au 127 bis. Il veut rentrer chez lui. Il y a son travail et sa famille. Cela fait un mois qu’il attend et a proposé de partir par ses propres moyens. Il reste emprisonné.
Certains ont femmes et enfants ici et veulent rester près d’eux.
Il a été finalement libéré après ses tentatives d’expulsion
Qu’est-ce qui s’est passé hier ?
Je suis allé à l’aéroport hier pour un troisième vol avec escorte.
Ils m’ont scotché les pieds, et ils m’ont mis les mains dans une sorte de sac pour que je reste immobile, que je ne puisse pas effectuer de mouvements avec les bras et que je ne puisse pas prendre appui.
C’était mon troisième vol avec escorte déjà. Ils ne me donnent pas la possibilité de suivre mon dossier. Depuis que je suis en Belgique j’ai fait tout un parcours, j’ai suivi des cours d’intégration, j’étais professeur bénévole.
Ils sont arrivés chez moi un matin et ils m’ont dit “monsieur vous êtes illégal sur le territoire”. J’ai répondu comment ça? J’ai une carte orange qui est encore valable jusqu’au 31 janvier. Ils m’ont pris chez moi le 14 janvier. Depuis ce jour, je suis dans la merde.
Et vous étiez dans l’avion hier ?
Oui, nous sommes allés jusque dans l’avion. J’ai résisté autant que j’ai pu et grâce aussi à certains passagers dans l’avion qui ont dit au pilote qu’ils ne voulaient pas voyager avec moi dans ces conditions.
Des gens se sont levés et ont refusé que vous partiez.
Ils ont accepté que je descende mais ils m’ont dit que ce n’était pas fini, qu’ils allaient essayer de me faire partir dans un autre vol.
Encore un autre vol? Le même jour?
Oui le même jour, mais ça n’a pas été possible alors ils m’ont renvoyé et ils m’ont assuré qu’ils allaient me tenir informé. Qu’ils viendraient me chercher d’ici quelques jours…
Et dans le deuxième vol les gens ont aussi réagi?
Non, personne n’a réagi parce qu’on on n’est même pas monté jusqu’en haut.
Quand ils ont vu que j’avais trop résisté ils m’ont donné des coups de poing et ils ont marché sur moi.
Ils ont marché sur vous?
Oui! Ils m’ont bloqué la tête, ils m’ont empêché d’effectuer des mouvements avec la tête.
Là j’ai vraiment mal à la nuque, aux bras, j’ai les bras enflés.
Là où je suis un de nos compatriotes avait le bras cassé, il était lui aussi parti avec escorte et il est revenu avec un bras cassé. lls ont trouvé une chambre pour l’isoler.
Il est isolé pour l’instant, avec un bras cassé ?
Oui, il suit ses traitements, on ne sait pas ce qui se passe, c’est comme ça qui’ls font.
Dès qu’il y a quelque chose ils essaient de vous camoufler, de vous étouffer.
Après ça ils m’ont envoyé un médecin sur place qui m’a demandé comment je me sentais.
J’ai dit que je ne faisais pas confiance au médecin et que s’ils voulaient que je reçoive mes traitements il fallait m’envoyer à l’hôpital mais ils ont refusé de m’y amener.
Maintenant vous êtes de nouveau au centre fermé de Bruges et vous avez peur de revivre une expulsion.
Pour l’instant je sais qu’ils vont encore tenter le coup, ils voulaient que je m’assure que ce n’est pas fini. Ce qui est sûr et certain c’est qu’ils viendront cette semaine, au plus tard dimanche.
Vous avez d’autres choses à ajouter d’important ?
Oui, l’important c’est de sensibiliser ces gens qui voyagent. Je pense que quand une personne voyage, qu’elle paie son billet, c’est qu’elle a choisi, et qu’elle a le droit de choisir de ne pas voyager avec telles personnes dans de telles conditions parce que les situations dans lesquelles ils nous font voyager ne sont vraiment pas des situations humaines.
Même dans dans les centres, vraiment c’est plus que la prison! Sincèrement je préfère même aller en prison que de rester là ou nous sommes.
Hier ils m’ont proposé 50 € pour que je retourne dans mon pays, comme ça si je retourne je fais un passeport et ils me donneront un visa étudiant.
Je leur ai dit que c’est plus simple pour moi de rester ici étant donné que je suis inscrit et qu’ils me donnent ce statut ici. Je leur ai dit de mettre ça par écrit et de signer c’est plus facile. Mais ils m’ont dit que les décisions viennent de Bruxelles, qu’il faut qu’ils prennent des décisions à Bruxelles… et moi je ne peux pas rentrer dans mon pays.
Vous voulez rester oui… en tout cas si vous avez une nouvelle explusion prévue, retéléphonez-nous.
Il y a un problème avec l’explusion… Je pense que tout un chacun ici a le droit d’avoir des informations sur son vol. Vous devez pouvoir être tenu informé, vous avez tel vol tel jour à telle heure. Mais non, ils se présentent devant moi et me disent que j’ai un vol le lendemain.
Normalement, légalement ils doivent vous prévenir 48 h à l’avance.
Oui et dès que j’ai l’information je dois aller au cachot et là quand j’y suis je suis privé de mon téléphone, je ne peux joindre personne. Ca fait déjà trois fois que je me plains de leurs manières de procéder. Ils disent que c’est comme ça, pourquoi c’est comme ça? Je dois être informé sur mon vol, vous devez m’informer concernant mon vol!
Il vit chez nous depuis 14 ans. Il a une amie avec qui il a un enfant de 8 mois qu’il a reconnu, et ils attendent un deuxième enfant
Pour régler leur situation ils sont allés à la commune d’Anvers pour se marier. Ils ont passé les interviews auxquelles sont soumis tout étranger souhaitant se marier. Ils avaient réussi leur examen ! Ils ont reçu la date du mariage après avoir payé « le carnet de mariage « : le 23 août
Mais il y a un HIC que l’Office des Étrangers a découvert : Monsieur a un jour été condamné à un an et demi de prison avec sursis après 4 mois de prison préventive! OOOhh le méchant !
Comme Madame Maggie De Block a fixé des priorités :
« J’ai donc fixé des priorités à SeFoR : d’une part, se concentrer sur le retour volontaire et d’autre part, rapatrier un maximum de personnes qui posent des problèmes d’ordre public ou de sécurité nationale. », elle fait arrêter, enfermer et expulser quotidiennement tous ceux qui un jour ont osé braver les lois http://www.deblock.belgium.be/fr/ordres-de-quitter-le-territoire-suivi-intensif-portant-ses-fruits
Ainsi la police d’Anvers est venue cueillir, il y a un mois, ce papa au petit matin à son domicile conjugale pour tenter de l’expulser vers son pays d’origine. Le consulat ne lui a pas délivré de laissez passez, il n’a pas de passeport. Ils veulent l’expulser sur base de son ancienne carte d’identité Marocaine.
C’est pour “notre sécurité” et…. pour satisfaire un certain « électorat »……. qu’on retire un papa à ses enfants sans aucunes autres considérations ?????
Monsieur A. va subir sa première tentative d’expulsion ce vendredi 16 août vol Air Maroc 13h45 vers Casablanca
Au centre fermé 127 bis où il est détenu l’assistante sociale l’a prévenu qu’il ne peut pas refuser et qu’il aura droit à une escorte
RV à l’aéroport pour parler aux passagers pour empêcher cette expulsion ce vendredi 16 aout à 11h45
ou fax/mail à la compagnie Air Maroc
Royal Air Maroc 134 bd Jacqmain, 1000 bruxelles TEL : 027215050 FAX : 027256292 infobru@royalairmaroc.com
Et fax/mail aux responsables
Monsieur M. F. Roosemont,Directeur de l’Office des Etrangers
Selon Gassama, son expulsion a été annulée car il n’a pas de laissez-passer. Il semblerait aussi que les assistantes sociales à Merksplas font du zèle pour briser la résistance des réfugiés en leur annonçant des expulsions qui ne sont pas réellement programmées. A vérifier. Merci à ceux et celles qui sont intervenus : toujours utile de secouer le cocotier !
Appel urgent : 2ème tentative d’expulsion de Gassama vers Conakry ce 4 août
Gassama , un Guinéen de 27 ans, a vécu dix ans en France sans obtenir l’asile. Il a été arrêté en Belgique et est détenu au centre pour illégaux de Merksplas depuis le 16 janvier. La Belgique lui a aussi refusé la protection de l’asile.
Une deuxième tentative d’expulsion vers la Guinée est programmée pour ce dimanche 4 août sur le vol SN Brussels Airlines 205 de 11h25.
N’ayant plus aucune famille en Guinée, il refusera cette nouvelle tentative d’expulsion sous escorte. Ses craintes pour sa sécurité physique sont confirmées par les multiples violations des droits humains fondamentaux commises par les forces de l’ordre lors de manifestations de l’opposition et par l’impunité persistante vis-à-vis des auteurs d’exactions.
Après plus de 6 mois en centre fermé, Gassama, sans ressources financières pour répondre aux exigences de son avocat, n’a plus que le courage de refuser cette deuxième tentative d’expulsion.
Aidons-le en contactant par fax, tel, mail les responsables politiques de cette expulsion ainsi que Brussels Airlines qui collabore à ces déportations.
http://www.brusselsairlines.com/com/contact/ Fax = 027233599 / 02/7238496 / 027534931 Tél : 078 188889 / 027232345 / 027232362
A la compagnie SN Brussels Airlines
zone General Aviation
Brussels Airport Building 26
Ringbaan
1831 Diegem Réception: 02 / 754 19 00
A l’attention du Commandant de bord du vol SN 205 du 4 août à 11h25 à destination de Conakry
Monsieur,
Nous apprenons qu’un homme enfermé depuis près de 7 mois au centre fermé de Merksplas va subir une deuxième tentative d’expulsion vers son pays d’origine , la Guinée, par l’entremise de votre compagnie. Gassama vit depuis dix ans en Europe, il n’a plus aucune famille au pays et il refusera pour la seconde fois d’être déporté.
Nous vous demandons expressément de refuser cette expulsion et de ne pas participer à cette violence exercée par notre gouvernement à l’encontre de personnes qui cherchent ici asile et protection.
En vous remerciant,
NOM
et Copie ou autre courrier à :
Monsieur M. F. Roosemont,Directeur de l’Office des Etrangers T 02 793 80 31 (NL – EN) – 02 793 80 30 (FR), Fax 02 274 66 40 , Bur_Presse@dofi.fgov.be
Monsieur Elio Di Rupo, Premier ministre info@premier.fed.be/ Fax022173328, 025126953)
Madame Joëlle Milquet, Vice-Première ministre et Ministre de l’Intérieur :milquet@lecdh.be/ milquet@milquet.belgium.be/ Fax: 022380129,025048500,025048580)
Madame Maggie De Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile, à l’Immigration et à l’intégration sociale, adjointe à la Ministre de la Justice :
Téléphone : 02 542 80 11
Fax : 02 542 80 03
E-mail info.maggiedeblock@ibz.fgov.be
Nombreux sont les migrants qui se font actuellement cueillir chez eux au petit matin, toutes nationalités confondues, par la police communale et /ou fédérale sous l’ordre du service SEFOR de l’Office des Étrangers, parce qu’ils avaient reçu un Ordre de Quitter le Territoire un jour, même si des recours ou des nouvelles demandes sont en cours. http://www.foyer.be/?lang=fr&page=article&id_article=9574&id_rubrique=118 http://www.sefor.be/
Ils sont amenés dans des centres fermés, y attendent de nouvelles décisions concernant leurs demandes en cours et risquent de subir une tentative d’expulsion d’un moment à l’autre, au gré des décisions de l’Office, parfois illégalement, étant inexpulsables et/ou sans laissez-passer .
L’Office des Etrangers n’hésite pas à prolonger leur détention de mois en mois sans raisons déclarées. Même si un tribunal ordonne une libération, l’Office ou l’Etat font systématiquement appel. Cela revient parfois pour certains à des détentions de 3, 4, jusqu’à 9 mois avant d’être libérés !
On dirait que c’est jouissif pour les membres de l’administration de l’OE de maintenir ces personnes en détention !
-« Le temps est long madame »
L’enfermement en lui-même est une première intimidation grave. D’autres intimidations, pressions, chantages, menaces et tentatives d’expulsion ont lieu dans le centre de manière quasi systématique :
même si leur expulsion est loin d’être à l’ordre du jour, on leur explique les procédures d’expulsion en leur montrant une vidéo sur le travail des escortes lors d’expulsions et ce qui leur arrivera s’ils refusent !
Autre intimidation pour ceux qui osent remettre les procédures en question ou lever la voix ou le poing ; « l’isolement » (ils l’appellent le cachot) pendant plusieurs jours, voire des semaines pour certains à subir ce qui est nommé “régime adapté”.
On nous rapporte que les flics et le personnel du centre disent au moment où ils menottent et scotchent la personne à expulser :
« C’est la procédure, laissez-vous faire et cela se passera bien » « C’est pour votre bien ».
A propos de l’interdiction de revenir sur le territoire européen pendant cinq ou sept ans, on les rassure et on leur dit « qu’ils pourront revenir, que ce n’est « juste » qu’un aller retour « ! Ce qui est faux : ils reçoivent une interdiction de venir dans l’espace Schengen pendant 5 ans, voire 7 ans et n’obtiendront pas de visa.
-Le retour de certains
Certains d’entre eux reviennent en Belgique
Un expulsé nous dit : « Ils ont suivi leur procédure, nous on suit la nôtre : je suis revenu quelques jours plus tard »
-Expulsions Collectives :
A certains moments, des nationalités précises sont visées et des arrestations sont organisées en vue d’expulsions collectives.
La Belgique semble être un des pays d’Europe à organiser le plus d’expulsions collectives. En 2012, la Belgique a affrêté 11 avions militaires pour expulser collectivement :
« In 2012, Belgium organized 11 secured flights to remove illegal immigrants to DR Congo, Guinea, Kosovo, UK and Albania. Other European countries participated in 2 of these 11 flights. In March 2012 Belgium organized a flight to Kinshasa in which the Netherlands also participated. 18 people were removed from Belgium and 1 person from the Netherlands. Another flight was organized to Kinshasa in December, this time with the participation of Ireland and Germany. This flight removed in total 17 persons. Belgium also participated in one secured flight organized by Germany in cooperation with Frontex, with destination Serbia »
Actuellement, beaucoup de Guinéens et de Sénégalais sont arrêtés et emprisonnés dans les centres fermés.
Quotidiennement des Afghans continuent à être arrêtés et amenés en centre (actuellement une vingtaine au centre fermé 127 bis sont là en attente, toujours une dizaine à Bruges et Vottem).
La menace reste réelle, même si l’office déclare « Du côté de l’Office des Etrangers, on tente de calmer les esprits en assurant qu’aucun projet d’expulsion collective n’est à l’ordre du jour. Sa porte-parole affirme même que les expulsions vers l’Afghanistan sont “ponctuelles et réalisées prudemment. Les Afghans sont rapatriés dans certaines zones du pays” », http://www.lalibre.be/actu/belgique/expulsion-collective-vers-l-afghanistan-51e4c05835701ac301a89131
Des questions se posent : pourquoi des dizaines d’adultes et familles afghans sont-ils parqués dans des centres fermés et des centres de retour depuis des mois ? Pourquoi la Belgique ne suivrait pas la tendance actuelle d’expulsion vers l’ Afghanistan dictée par l’Union européenne ? http://kabulblog.blog.com/
Quand l’OE parle d’expulsions d’Afghans prudentes et ponctuelles (21 les 6 premiers mois 2013 c.à.d plus que le double de la même période en 2012), pourquoi les centaines d’Afghans qui vivent chez nous parfois depuis des années ne reçoivent-ils pas de titre de séjour ?
-De la fabrication de sans papiers
La Sécrétaire d’Etat Maggie De Block excelle dans ses communiqués médiatiques à l’aide de chiffres bruts sans nuances.
Pour 2012 selon leurs chiffres:
76.497 Ordres de Quitter le Territoire, 30.000 demandes de régularisation refusées (et 3.870 acceptées), 16.000 demandes d’asile refusées (et 4.500 acceptées)
5.000 expulsés et 5.000 « retours volontaires » souvent forcés et sous la contrainte après plusieurs mois en centre fermé (ceci n’est bien sûr pas spécifié dans les rapports!)
Ceux qui passent à travers les mailles du filet de cette chasse à l’homme deviennent les nouveaux sans papiers et vivent dans la clandestinité !
Sans perdre de vue tout ceux qui ne font pas de demande et les nouveaux arrivants !
Les centres fermés pour “étrangers” tout comme les expulsions n’ont qu’une utilité symbolique et, nous dit-on, un effet dissuasif pour les demandeurs d’asile ou de régularisation.
Quelques centaines de milliers de personnes vivent dans la clandestinité dans notre pays. Des milliers d’autres arrivent malgré les restrictions européennes et la construction de cette forteresse, essayant de trouver un ailleurs un peu plus vivable.
Ce ne seront ni les enfermements humiliants, ni les expulsions dégradantes de quelques milliers de personnes (5.000 en 2012) qui empêcheront ces flux migratoires.
Les autorités et la Sécrétaire d’Etat utilisent à grand cris des chiffres qui ne veulent rien dire, pour satisfaire leur électorat et injecter un racisme à peine déguisé, renchérir sur la tendance du repli sur soi nationaliste et/ou communautaire.
Non aux expulsions , Personne n’est illégal, Pas de monde sans migrations!
M. Bah sera en principe expulsé des Pays-Bas vers la Guinée le mercredi 31
Juillet 1013. Le bureau des expulsions est tenu de lui communiquer les
informations sur son vol 72 heures à l’avance, mais ils ne l¹ont pas encore
fait. Il va sans doute prendre le vol KL1227 de Amsterdam à Paris à 07h15
du matin, puis le vol AF748 de Paris à Conakry (Guinée) à 13h30. Cela semble
le plus logique car AF748 est le seul vol direct à Conakry de Paris ce
jour-là.
À propos de Bah lui-même:
Il est originaire de Guinée et vit aux Pays-Bas depuis quelques années.
Il est placé en détention depuis des mois. Au cours des 72 derniers jours,
il a été en grève de la faim pour protester contre la politique néerlandaise
en matière d’asile. Le bureau des expulsions a tenté de l’expulser 4 fois
déjà.
La première fois cela a échoué parce qu’il a résisté dans l¹avion d¹Air
France. Les passagers sont intervenus et l’ont aidé à quitter l’avion.
Selon certaines sources, la police des frontières françaises a été appelée
dans l¹avion et quand ils ont vu comment les policiers néerlandais
traitaient M. Bah, ils se sont fâchés et ont dit à leurs collègues
néerlandais: «Nous ne transportons même pas les animaux comme ça.» (Ils lui
avaient attaché les mains aux pieds et le portaient la tête en bas dans
l¹avion.)
Deux autres fois, son expulsion a échoué parce qu¹un médecin (une fois à
Bruxelles, puis une autre fois à Paris) a déclaré qu’il n’était pas apte à
prendre l¹avion, parce qu¹il était en grève de la faim depuis si longtemps.
Une dernière fois, son expulsion a échoué parce qu¹un juge a décidé qu’il
ne pouvait pas être expulsé pour une raison juridique.
En mai, il y a eu une importante grève de la faim dans les centres de
rétention des Pays-Bas. Comme cela a beaucoup attiré l¹attention des médias,
les gardiens se sont montrés particulièrement violents. Ils ont battu
plusieurs personnes dont M. Cheikh Bah. Son médecin a pu raconter l¹histoire
de son patient à la télévision. Deux jours plus tard, il a été battu à
nouveau et emmené dans une prison de haute sécurité, conçue pour détenir