Assassinat de Semira Adamu – 27 ans après

Il y a aujourd’hui 27 ans, le 22 septembre 1998, Semira Adamu était tuée par des gendarmes belges. La jeune femme de 20 ans, militante et résistante sans-papiers, subissait alors sa sixième tentative d’expulsion. 

Escortée dans l’avion par neuf gendarmes blancs, Semira est étouffée avec un coussin, alors qu’elle chantait sa résistance. Ses pieds et ses mains étaient attachés. Maintenue plus de 10 minutes avec sa tête sous un coussin, Semira arrête de respirer et tombe dans le coma. Elle décède quelques heures plus tard. 

Semira était venue en Belgique pour fuir un mariage forcé au Nigeria. Dès son arrivée en Belgique, elle a été arrêtée et transférée en centre fermé, voyant sa demande d’asile refusée. Avant sa mort, elle avait déjà résisté à cinq tentatives d’expulsion, lors desquelles elle a subi de nombreuses violences policières.

La “technique du coussin” était une technique de coercition qui était alors légalisée et décrite clairement dans les documents d’instruction de la police. Cette technique était encouragée par le ministère de l’Intérieur pour “maîtriser” les “expulsés récalcitrants”. Depuis la mort de Semira, la technique du coussin a été officiellement interdite. Mais dans la pratique, les violences policières continuent lors des expulsions : tous les moyens sont bons pour faire taire la personne expulsée qui manifesterait sa résistance.

Depuis, Semira est devenue une figure de résistance en centre fermé, pour toutes les personnes menacées d’expulsion et pour toutes les personnes à l’extérieur qui s’opposent à cette pratique meurtrière.

Même si ce sont des gendarmes qui ont tué Semira, c’est l’État belge qui est responsable. L’État belge qui prive les personnes de titre de séjour, qui les prive de papiers. L’État belge qui autorise et demande qu’on expulse, à tout prix, les personnes qu’il juge “indésirables” sur son territoire.

Semira, on ne t’oublie pas. On ne leur pardonne pas.

À bas les frontières, l’État et la police.

Liberté pour toustes.

Ce contenu a été publié dans Politique migratoire, avec comme mot(s)-clé(s) , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.