Le gouvernement l’avait annoncé, et la machine est maintenant en route : les premier·ères agent·es de Frontex sont depuis la semaine dernière actif·ves à l’aéroport de Zaventem.
L’objectif du gouvernement est clair : le ministre de l’Intérieur (Quintin, MR) et la ministre de l’Asile et la Migration (Van Bossuyt, N-VA) se réjouissent de cette nouvelle collaboration. Ils visent, grâce au support de Frontex, à augmenter le nombre d’expulsions par avion.
« Toute personne séjournant illégalement en Belgique doit retourner dans son pays le plus rapidement possible. Grâce à l’intervention de Frontex, nous pouvons accélérer le rythme des opérations de retour »
(Van Bossuyt)
L’agence Frontex est le bras armé de l’Union européenne : officiellement, selon les mots de l’UE, Frontex « garantit la sûreté et le bon fonctionnement des frontières extérieures en assurant la sécurité ». En réalité, Frontex est une agence meurtrière, déjà responsable de la mort de milliers de personnes chaque année aux frontières de la forteresse européenne.
Le gouvernement belge se plaint continuellement qu’un certain nombre d’expulsions “échouent” : en effet, de nombreuses personnes résistent (à notre plus grande joie) aux tentatives d’expulsions, parfois avec le soutien des passager·ères de l’avion. Jusqu’à maintenant, ces expulsions se déroulaient avec une escorte policière (souvent six agent·es de police pour amener la personne dans l’avion, puis deux pour la durée du vol), des menottes et entraves (aux mains, et régulièrement aux pieds), parfois avec un bâillon sur la bouche et cachées au fond de l’avion derrière un rideau. Ces expulsions sont déjà des moments d’extrême violence pour les personnes que l’État essaie de déporter, autant une violence psychologique que physique. On ne peut que craindre le pire avec la nouvelle “collaboration” entre les agent·es de police et de Frontex.
Ce déploiement de Frontex en Belgique fait suite à l’adoption de la loi Frontex en mai 2024 par la majorité politique (à l’époque, Vivaldi). En avril 2025, le conseil des ministres avait ensuite voté un arrêté royal permettant aux agent·es de Frontex d’agir sur le territoire belge (en présence et collaboration avec la police).
Les modalités concrètes du déploiement de Frontex en Belgique restent très floues, et on ne sait pas encore concrètement comment ça va se passer (même si leur présence est annoncée pour les grands axes de circulation, comme les aéroports et les gares). On s’attend au pire.
Ensemble, restons vigilent·es sur le tournant extrêmement inquiétant que continue de prendre la politique migratoire belge. Suivons les lois qui sont votées et appliquées, et suivons de près le travail mené par la société civile militante (notamment le collectif Abolish Frontex).
Les frontières tuent. À bas les frontières.
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