28/01/2013 Témoignage d’un homme enfermé depuis plusieurs semaines au centre fermé de Vottem
Centre fermé de Vottem: Interview: “on nous fait des piqûres de force”
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Vous êtes enfermé au centre fermé de Vottem ?
Oui.
Pouvez me dire ce qui s’est passé et comment ça se passe dans le centre ?
Je suis ici depuis le 21 décembre 2012. On m’a arrêté à Verviers dans la chambre où j’habitais. La police est venue. Ils ont frappé à la porte et ils m’ont dit :
« Monsieur, l’Office des Etrangers nous a demandé de vous arrêter parce que vous n’avez pas appliqué l’ordre de quitter le territoire ». La police m’a arrêté et amené dans leur bureau et de leur bureau là-bas à Merksplas vers Anvers. J’ai fait 10 jours là-bas et puis j’ai demandé un transfert pour Vottem. Maintenant je suis dans le centre de Vottem à Liège.
Comment ça se passe dans le centre ?
Ca se passe très mal parce qu’ici, franchement ils ne nous disent pas la vérité. C’est ça le problème. Directement on vous réveille, et on vous dit « monsieur vous avez un rendez-vous », quel rendez-vous on ne sait pas, et directement on vous ramène à l’aéroport !
Ils ne disent rien par rapport aux nouvelles qui dépendent de notre libération ou ce que l’Office des Etrangers nous dit et puis aussi ils font n’importe quoi par rapport aux étrangers qui viennent ici.
J’ai un ami ici, un Guinéen, on l’a pris et le premier jour on lui a fait une piqûre sans raison.
Une piqûre de force ?
Oui. Il n’était pas malade donc il s’est demandé pourquoi on lui faisait une piqûre. Ils lui ont dit que c’était obligé. Il a refusé. L’infirmière a appelé un médecin. On l’a attaché, on lui a mis des chaînes et on lui a fait la piqûre. On ne sait pas de quel genre de piqûre il s’agit. C’est comme ça ici, on te fait des piqûres, on t’oblige à être rapatrié chez toi, et après six – sept mois chez toi, soit tu meurs soit tu deviens fou ! Ils font ça à plein de personnes ici.
Ca arrive souvent ?
Oui souvent, je connais beaucoup de gens ici qui ont reçu cette piqûre.
Et il y a beaucoup de gens qui sont expulsés aussi ?
Oui, chaque jour on expulse des gens ici. Sans prévenir ! Si tu dors on vient te réveiller et on te dit « Monsieur tu vas à l’aéroport ». On ne te dit pas si tu as eu ton laissez-passer, rien ! On ne te donne aucune nouvelle, absolument rien, c’est comme l’esclavagisme. On nous traite ici comme si on n’était pas des êtres humains. Ils font ce qu’ils veulent, ils n’appliquent pas la loi, ils la contournent, ils ne disent pas la vérité. Peut-être qu’il n’y a aucune a.s.b.l qui peut venir jusqu’ici pour intervenir et pour savoir ce qui se passe dans les centres fermés et puis voilà , comme ça ils font ce qu’ils veulent.