Coronavirus Centres fermés : libérer les personnes détenues

Alors que les mesures affluent pour éviter que l’épidémie du Coronavirus ne se propage au sein de la population, les personnes détenues en centre fermé ne bénéficient d’aucune attention particulière et se retrouvent, encore, invisibilisées. Les personnes fragilisées sont ainsi oubliées, écartées des mesures de prévention. 

Face à la multiplication des cas de Covid-19, il est urgent de vider immédiatement tous les centres fermés. En effet, le risque de contagion à l’intérieur des centres est élevé. L’arrêt des expulsions vers certains pays ayant été décrété, l’enfermement ne peut désormais plus être justifié par le gouvernement. Les personnes enfermées doivent être libérées pour des raisons sanitaires mais pas seulement. 

Au vu des conditions de vie dans les prisons et les centres fermés pour étranger.e.s, de la précarité qui y règne, de la fragilisation que le système impose aux personnes détenues, et par le fait même que ces personnes se retrouvent confinées dans des espaces clos, il est évident que le risque de contamination dans ces lieux est accru, ce qui est précisément à éviter.

Aux centres fermés de Vottem, du 127bis et de Merksplas, les personnes détenues ont entamé des grèves de la faim pour dénoncer leurs conditions de détention et demander leur libération : aucune mesure n’a été prise pour protéger les personnes détenues. « A quoi ça sert de nous garder ici ? Si quelqu’un du personnel vient avec une maladie, que la personne nous contamine, qu’est-ce que l’on va faire nous ici ? L’engrenage peut aller loin » explique Ifa, détenu au centre fermé de Vottem. Il dénonce également la détention : des barbelés à la surveillance en passant par les violences policières dont il a été victime lors de son arrestation.

Selon Robin Bronlet, avocat chez Progress Lawyers Network, la loi ne permet pas de maintenir une personne en détention dès lors que l’on sait que son expulsion est impossible. Les personnes originaires de pays ayant fermé leurs frontières à la Belgique, comme la Turquie et le Maroc, sont donc actuellement détenues en toute illégalité. Pour les pays ne s’étant pas positionné, l’expulsion est tout aussi irresponsable : certains états vers lesquels il est toujours possible d’expulser ont des systèmes de soin de santé complètement fragiles. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et libérer toutes les personnes actuellement détenues dans les centres fermés. 

Les circonstances obligent évidemment à évoquer les conditions d’enfermement. Il est notable de rappeler que l’existence même des centres fermés, et de toutes formes d’enfermement, est intolérable. En temps de coronavirus ou pas, l’enfermement nuit gravement à la santé.

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