Pour rappel le centre fermé de Bruges a été fermé because Covid en décembre 2020: https://www.gettingthevoiceout.org/covid-au-centre-ferme-de-bruges-temoignage/
Communiqué de presse.
18/05/2021
D’après nos informations, plusieurs cas de coronavirus ont été détectés au centre fermé pour étrangers de Vottem. À ce jour, on y compte 4 personnes porteuses du virus parmi les détenus, et 8 parmi le personnel.
« A l’extérieur », pourtant, les mesures sanitaires sont strictes et très répressives lorsqu’elles ne sont pas suivies… Ainsi lorsque nous avons organisé notre manifestation annuelle contre le centre fermé de Vottem le 9 mai, nous avons dû nous plier à de nombreuses règles, pour un rassemblement sous conditions, et la marche habituelle de Liège à Vottem a été interdite !
Depuis le premier confinement, ce n’est pas la première fois que cette situation chaotique et néanmoins prévisible se présente : le virus a franchi les barbelés, probablement véhiculé par les membres du personnel qui, eux, ont une vie avec des contacts sociaux. En effet pour les détenus, depuis longtemps maintenant, les visites se font sous surveillance et avec plexiglass interposé. Si les membres du personnel ont évidemment la possibilité de rentrer chez elles et chez eux, et de bénéficier des soins adéquats, ce n’est absolument pas le cas pour les personnes détenues.
D’après les témoignages que nous avons recueillis, les détenus malades du COVID ont été mis au cachot « pour les isoler ».
Qu’est-ce qu’un cachot à Vottem ? Une minuscule pièce, tout en béton, une lucarne en guise de fenêtre, un simple matelas posé sur un socle en béton quasi à même le sol, un wc dans la cellule, et un petit évier. Les conditions d’hygiène de ces cachots sont déplorables. L’ isolement est effectivement total : des agents de sécurité passent voir de temps en temps si tout va « bien » derrière la porte blindée.
Que l’on soit malade ou asymptomatique, le placement en cachot n’est pas une mesure d’isolement médical, et un cachot n’est pas un lieu où être soigné ! Parmi ceux qui sont atteints par le virus, certains sont malades .
Nous nous inquiétons quant à la qualité du suivi médical, alors même que la mise au cachot en tant que telle peut aggraver les symptômes, et être très dommageable (humidité, froid, manque d’hygiène). Elle est aussi stressante et stigmatisante, aurait-on « commis » la faute d’être malade ?
Par ailleurs, les mesures préventives nous sont décrites comme tout à fait dérisoires : certain.es détenu.es ont demandé du gel hydroalcoolique, ce qui leur a été refusé.
Dans la situation de pandémie que nous connaissons, chacun et chacune doit avoir le droit à la protection de sa santé, aux soins, et à la vaccination. Les centres fermés pour étrangers sont, à tous points de vue, un régime d’exception, y compris dans ce domaine.
Rappelons que ces centres ont pour seule fonction de mettre en œuvre des mesures d’expulsion, et de briser la résistance des personnes face à cette expulsion programmée : des personnes qui ont cherché à construire leur vie ici, mais n’ont pas obtenu leur séjour, à cause des politiques restrictives de l’Europe-forteresse en matière d’asile et d’immigration.
Vous trouverez sur le site de « Getting the voice out » de nombreux témoignages recueillis dans les différents centres fermés. Nous rappelons nos revendications, plus que jamais d’actualité, en cette situation de pandémie mondiale :
- Suppression des centres fermés
- Arrêt immédiat des expulsions
- Liberté de circulation et d’installation.