Des nouvelles des expulsés 14/02/2014

Beaucoup d’expulséEs reviennent chez nous quand ils/elles ne sont pas trop loin ou/et en ont les moyens, parce qu’ils/elles ont toutes leurs attaches ici.

Pour d’autres cependant c’est l’enfer !

Témoignages de Congolais expulsés : 
Quelques CongolaisES expulséEs, qui ne peuvent révéler leur identité par peur de représailles, nous expliquent  ce qui les attend à leur arrivée au Congo.

Dès leur arrivée à Kinshasa, les CongolaisES sont interrogéEs et maintenuEs dans un  endroit tenu secret plusieurs jours afin d’être identifiéEs et que les autorité s’assurent qu’ils/elles ne sont pas des « combattantEs » contre le régime. Certains sont méchamment interrogé pendant des journées entières.

“TouTEs les CongolaisES expulséEs sont considéréEs comme des «combattantEs», jusqu’à preuve du contraire ” par les autorités.

S’ils sont finalement libéréEs (sous caution), la galère n’est pas terminée pour autant : ils/elles doivent rester disponibles jusqu’au moment où ils/elles sont « lavéEs de tout soupçon ». Il arrive que les forces de l’ordre reviennent les chercher plus tard chez eux/elles. Après leur libération, un grand nombre des expulséEs quittent immédiatement le pays pour un pays limitrophe, après avoir pris soin de mettre leur famille en sécurité!  Presque quotidiennement, des CongolaisES se font expulser et beaucoup d’entre eux/elles « disparaissent» dès leur arrivée à Kinshasa,  emprisonnéEs, ou fuyant le pays…

Un document “top-secret” qui circule parmis les chefs de police et des services de sécurité au RDC suggère que les expulsés arrivant de la Grande-Bretagne risquent la torture en rentrant dans le pays.

Lire : http://www.theguardian.com/uk-news/2014/feb/16/congo-torture-asylum-seekers

Une dame Togolaise a été expulsée il y a 15 jours. C’était sa troisième tentative d’expulsion. Nous apprenons qu’elle va très mal, physiquement et psychiquement.
Voici un message d’un autre expulsé au Togo, témoin de son état:

« Elle est sérieusement malade ! J’ai l’ai vue, elle est toute enflée de la tête jusqu’aux pieds ! Elle a été à l’hôpital où on lui a fait des injections. Je lui ai demandé de retourner à l’hôpital pour des analyses du cœur ou du foie, je ne sais pas ce dont elle souffre, mais il faut qu’on puisse diagnostiquer pourquoi elle est toute enflée et la soigner convenablement.
Elle ne va pas bien du tout !Toujours sous le choc, elle ne réalise pas ce qui lui est arrivé. Il ne faudrait pas qu’elle se laisse abattre!
Elle a parlé d’une injection que les escortes ont voulu lui faire à l’aéroport, ce qui lui a fait peur au point où elle n’a plus osé résister dans l’avion.
Bref, elle est toujours sous le choc, sa mère adoptive me dit qu’elle a peur qu’elle se suicide !
Ses bagages ne sont toujours pas retrouvés ! »

Ces témoignages sont très difficile à obtenir. Ils ne constituent que le sommet d’un énorme iceberg!
Le devenir des expulséEs reste le cadet des soucis de la Belgique et de l’Europe!

Voilà une série de témoignages directs qui étayent déjà ceux reçus de la part des prisonnierEs dans les centres fermés qui relatent les mêmes faits, ce qui augmente leur crainte d’être envoyés dans cet enfer. Il faut insister ici sur le fait que ces témoignages sont précieux et extrêmement difficiles à obtenir. Cependant, à force de tenacité et grâce à la relation de confiance que nous avons pu établir, il nous a été possible de les récolter. Ils ne représentent évidemment que le dessus d’un énorme iceberg qu’il est bien plus aisé d’ignorer! A notre connaissance, aucune autorité expulsante, en Belgique ou Europe, ne tente de faire ce travail pour s’assurer du sort de celles et ceux qu’elle expulse, c’est le cadet de leurs soucis, pourvu qu’il y ait du chiffre!

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