Mimoun était depuis 3 ans en Belgique. Il a été opéré d’une grosse pathologie cérébrale en 2017. Il a dû réapprendre à manger, à marcher. Il a perdu les sensations dans sa main, et a des difficultés à marcher. Un suivi régulier pendant une période de 10 ans était indispensable. Suite à cette pathologie il est épileptique et doit prendre quotidiennement des médicaments.
A sa sortie il travaillait quelques heures par semaine dans la pizzeria d’un copain.
Il s’est fait arrêter fin mars 2018 lors d’un contrôle dans la pizzeria et a été transféré au centre fermé 127bis.
Le 9 mai 2018 il a subi une première tentative d’expulsion. Le médecin du centre a fait un certificat de « Not fit on flight » vu son état de santé. Un autre médecin extérieur appelé par le centre lui a fait un « Fit on Flight ». Il a refusé cette expulsion et il a été ramené au centre.
Son avocat refusait de le suivre car il ne savait plus payer et avait une dette auprès de lui.
Il a commencé une grève de la faim début mai avec d’autres détenus pour exiger des conditions respectant le jeûne du Ramadan. http://www.gettingthevoiceout.org/crise-depilepsie-et-greve-de-la-faim-au-centre-ferme-127-bis-14052018/
Il ne recevait plus ses médicaments et a fait 4 crises d’épilepsie dans le centre.
Message d’un co détenu le 13 mai 2018 : « Bjr Madame, c 2:17h dans le centre. Il y a un marocain qui souffre d’une maladie (épilepsie). Il a fait une opération ici en B dans sa tête et maintenant ça fait 4 jours qu’il ne mange pas et aujourd’hui et malheureusement il a eu une crise d’épilepsie. Honnêtement,j’étais choqué quand je l’ai vu dans cet état…ils n’ont même pas appelé une ambulance ni rien Il en pris au service médical… c’est inhumain…Aidez-nous svp ! »
La direction le menaçait d’isolement « si il faisait encore des crises ». Ses co-détenus le soutenaient, l’aidaient, le lavaient et ne voulaient surtout pas qu’il soit isolé.
Le 15 mai il est finalement transféré dans une chambre médicale d’isolement et reçoit enfin ses médicaments antiépileptiques. Il est coupé de tout, n’a plus de contact avec ses codétenus. Il continue sa grève de la faim, ne boit que de l’eau et du café.
On a eu un dernier contact avec lui le 27/05/2018. Nous apprenons qu’il a été expulsé vers le Maroc le 28/05, sans avoir pu prévenir ni son avocat, ni ses amis.
L’Office a utilisé tous les moyens pour expulser Mimoun comme tout étranger se retrouvant dans nos camps nommés centres fermés pour illégaux, le condamnant à mort à court ou moyen terme, Mimoun n’ayant pas les moyens ni d’avoir un suivi, ni de se payer ses médicaments dans une région comme le Rif.
« Voor een streng maar rechtvaardig migratie beleid !. » dit il
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