Expulsion collective vers RDC du 17/06/2015

L’annonce du vol ici

Nous avons obtenu quelques informations sur l’expulsion collective de ce 17/06/2015
Les informations ne sont pas faciles à obtenir vu le traumatisme flagrant que les expulsés présentent suite à la violence qu’ils ont ressentie lors de cette expulsion, suite à l’accueil que les autorités congolaises leur ont réservé et suite aux dangers de s’exprimer en RDC .

Selon certaines informations, ils étaient 16 Congolais dont certains d’autres pays européens et 2 ou 3 femmes. Trois ou quatre autres ont été sortis de l’avion en dernière minute suite à des recours introduits par leurs avocats.

Un de nos témoins nous raconte qu’il a été isolé au centre fermé 127 bis pendant 3 jours, sans téléphone et sans possibilité de contact avec d’autres. Le mercredi, la police est venue les chercher, les a menottés et emmenés à Melsbroek. Ils ont été portés dans l’avion et sont restés menottés longtemps. Ils étaient accompagnés chacun de leur escorte (deux policiers ) et n’avaient aucune liberté de se déplacer dans l’avion ou de converser avec d’autres. Même pour aller aux toilettes, ils étaient escortés.

A l’arrivée à Kinshasa, l’un d’entre eux a été transféré d’urgence à l’hôpital.

Certains autres ont été interrogés puis relâchés. Un de ceux-ci est extrêmement fâché et tient à le signaler ici, car il a été traité  de « connard »par un des policiers belges qui l’amenait. Par contre, il est très content de se retrouver au soleil dans son pays après avoir été enfermé de longs mois dans les centres fermés belges…

Pour d’autres, le sort est des plus sombre : ils ont été arrêtés dès leur arrivée et maintenus dans une prison dont l’un de nos témoins ne peut révéler l’emplacement. Ils ont eu droit à des insultes, ils ont été traités de bandits, de criminels. Ils ont été mis dans des cachots sans boire ni manger, dans l’impossibilité de s’asseoir ou de se coucher. « On devait dormir debout »
Notre témoin a été libéré 24 heures plus tard, il se cache actuellement et prépare son départ vers un autre pays africain : « C’est trop dangereux de rester dans ce pays ».

Il n’a malheureusement aucune nouvelle des amis détenus avec lui à Kinshasa.

Si d’autres ont des nouvelles de ces personnes ( et entre autres de la personne hospitalisée dès son arrivée à Kinshasa ou de ceux qui seraient encore détenus) ce serait bien de nous le faire savoir, afin de continuer à dénoncer ces expulsions qui restent des secrets d’État  des plus  assassins.

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