Ce 5 décembre, un prisonnier du centre fermé pour sans-papiers de Bruges est retrouvé mort dans sa cellule. S’il n’y a pas encore d’éclairage sur les circonstances de sa mort, le constat est là, une nouvelle personne a succombé à l’enfermement.
Suite à cet événement, tou-te-s les incarcéré-e-s du centre ont entamé un grève de la faim, dernier recours des sans-voix. C’est le moyen de lutte de celles et ceux qui n’ont plus rien à perdre. Le mouvement de grève s’est rapidement propagé vers d’autres centres, au 127Bis et à Vottem.
Ce mouvement fait furieusement écho à celui lancé par le groupe de soutien aux Afghans qui a débuté il y a quelques mois. En effet, devant l’obstination meurtrière de Maggie De Block et du gouvernement belge dans son ensemble (faut-il rappeler que De Block n’est qu’un des pions, succédant à Wathelet et d’autres, mis en place par par le système belge dans sa campagne de répression et de cassage des sans-papiers), plusieurs Belges ont pris la décision de ne plus s’alimenter jusqu’à ce que les Afghans obtiennent enfin une réponse favorable à leur demande. L’espoir fait vivre, mais le chemin emprunté risque de déboucher sur tout autre chose.
Morts, grèves de la faim, rapatriements forcés, contrôles incessants, la vie est, pour de nombreuses personnes, insupportable et le climat devient explosif.
Que faire ? La réponse est tellement évidente qu’il paraît absurde de la répéter une énième fois. Mais bon, allons-y. Il faut dès aujourd’hui abolir les frontières et cesser le flicage et les humiliations, en finir avec la complaisance à l’égard de l’Etat raciste et assassin, de l’Europe repliée sur elle-même et responsable d’hécatombes au nom de la préservation d’un soi-disant bien-être économique et sécuritaire.
L’émeute généralisée n’est donc pas loin, et tant mieux si, enfin, elle fout aux ordures toute cette merde et dissipe cette puanteur rance et toxique qu’exhalent la placidité et l’aveuglement des bien-lotis!