01/11/2021
Madame Hafsa El Mangad a fui un mariage forcé et a demandé l’asile à son arrivée à l’aéroport de Bruxelles-national. Elle a été enfermée au centre fermé de Holsbeek pour le traitement de sa demande d’asile. Selon l’Office des étrangers, “il y avait risque de fuite”.
Son père au pays voulait la marier à un ami plus âgé qui était déjà marié. Elle avait refusé catégoriquement. Son père essayait de la persuader en la harcelant et en la battant. Elle a décidé de fuir vers la Belgique où elle a de la famille et souhaite y demander l’asile.
Sa demande d’asile a été refusée par le CGRA qui a décrété comme souvent qu’il n’y a pas assez de preuves, ajoutant à son argumentaire qu’ “il n’y a plus de mariage forcé au Maroc”. Après l’introduction d’un recours, le Conseil du contentieux des étrangers n’a, quant à lui, pas trouvé d’arguments pour rejeter la décision du CGRA sur la forme.
Elle est désespérée et a commencé une grève de la faim ce 25 octobre 2021. Ses co-détenues expriment leur soutien à son égard. Une première tentative d’expulsion a pu être annulée après qu’elle ait refusé un test Covid.
Ce 29 octobre, une “psychologue” du centre lui a annoncé une nouvelle tentative d’expulsion le soir-même, expliquant qu’il y avait un accord (dont nous aimerions connaitre le contenu précis) entre la Belgique et le Maroc pour accepter les expulsions sans test Covid.
Nous constatons qu’à l’instar des “assistants sociaux”, les psychologues sont souvent moins des soutiens aux détenu.es que des auxiliaires de l’administration et de la police à des fins d’expulsion. Cela nous rappelle des pratiques et injonctions (contestées par certains psychologues à l’époque*) qui existaient déjà en 1999, quelques mois après l’assassinat de Semira Adamu “Utiliser les acquis de la psychologie pour mener à bien cette action (l’expulsion, ndlr), c’est faire preuve d’une violence plus insidieuse qu’un menottage, une violence peut-être plus cruelle encore parce qu’elle ne s’avoue pas” https://pro.guidesocial.be/articles/carte-blanche/un-assistant-social-employe-comme-escorteur-de-personnes-expulsees-inadmissible
Madame Hafsa El Mangad a reçu un ticket pour un vol vers Tanger de la compagnie Air Arabia ce vendredi 29 octobre à 21 h 30.
Elle a refusé cette première tentative d’expulsion. Les policiers lui ont promis une escorte et une expulsion de force dans les prochains jours.À son retour au centre, ils ont fait pression sur elle pour qu’elle mange à nouveau, ce qu’elle fait maintenant.
Elle est désespérée et bien décidée à résister à toute expulsion. Elle alerte sur le fait qu’un retour au pays serait l’enfer, si pas la mort.
Sa nièce résidant en Belgique nous demande “Mais où sont les droits des femmes pour les exilées”?
Un appel sera lancé dès que nous connaitrons la date de son expulsion forcée pour mobiliser à l’aéroport et informer les passagers du vol de leurs droits et devoirs. https://www.gettingthevoiceout.org/comment-arreter-une-expulsion/
Soyons vigilant.e.s !
LIBERTÉ POUR TOU.TE.S !