UPDATE 09/09/2022 : Monsieur A a été hospitalisé ce 05/09 et libéré ce 09/09/2022
5 septembre 2022
Des co-détenus nous alertent et sont très inquiets sur l’état de santé de Monsieur A.
Cela fait 17 jours que A. est en grève de la faim dans le centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel pour réclamer sa libération.
Il a le même profil que des dizaines d’autres détenu.e.s dans les centres fermés en Belgique actuellement. Jeune, il est arrivé en Belgique il y a 13 ans pour un regroupement familial avec ses sœurs et frères qui vivent en Belgique, ses parents étant décédés au pays. Comme certain.e.s de ses camarades dans les centres, il est un jour passé devant un tribunal pour “trouble à l’ordre public” et a été condamné. Suite à cette condamnation et sa peine, l’Etat veut l’expulser et l’a séquestré dans un centre fermé, dans le but de le renvoyer vers son “pays d’origine”.
L’Office des Étrangers applique une fois de plus la “double peine”. En effet, depuis 1980, il est possible d’expulser une personne exilée, qui est définie par eux comme un danger pour “leur” ordre public, après qu’elle ait purgé sa peine de prison. Dans les années 1990, ces circulaires ont été cadrées. Puis, elles ont été “améliorées” en 2005 et 2017. Une nouvelle circulaire raciste permet actuellement, sans être entendu adéquatement de l’expulser. Même si elle est née ici et que son séjour était jusque là considéré comme légal.https://www.gettingthevoiceout.org/double-peine-ou-bannissement-methode-particuliere-de-racisme/
Ils.Elles sont des dizaines ainsi bloqué.e.s dans les centres fermés de Bruges, de Merksplas, du 127 bis, de Vottem, de Holsbeek, depuis plusieurs mois, voire un an. L’Office des Étrangers n’arrive pas à les expulser et les garde en otage. En effet, plusieurs pays refusent de reprendre ces personnes – les considérant comme des “délinquants” – et ne délivrent donc pas de laissez-passer, nécessaire à la Belgique pour les expulser.
Paroles de détenu.e.s : « On a accompli notre peine, on a payé pour nos conneries. Pourquoi nous, d’origine étrangère, sommes doublement punis ? »« C’est de la torture!»« Ce sont des tyrans !“
Cette double peine raciste et discrimatoire est banalisée. Personne ne réagit, personne ne dénonce ; des personnes sont ainsi enfermées pendant des mois pour finalement être libérées… ou expulsées pour certaines.
STOP AUX CENTRES FERMÉS
NON A LA DOUBLE PEINE
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