Grève de la faim dans le centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel

20 mai 2024

« Contre la bouffe, pour la liberté. »

« Vous savez combien on vous coûte ? Pour rien ! »

Les détenus du centre fermé 127bis (Steenokkerzeel) nous informent qu’une grève de la faim générale a été initiée ce mardi 14 mai 2024 dans l’aile L1 du bâtiment carcéral. Cette grève a été lancée en protestation aux mauvaises conditions de détention, notamment par rapport aux repas distribués dans le centre, que les détenus qualifient de très pauvres en qualité et en quantité. 

Ce retour concernant la nourriture est extrêmement fréquent. Les conditions de détention entretenues par les autorités, l’Office des étrangers en tête, témoignent de manière assez claire le mépris dont elles font preuve à l’égard des détenu·es. L’état déplorable de ces conditions concerne la nourriture mais s’étend également à l’ensemble du dispositif de détention : l’accès aux soins de santé est extrêmement limité, l’autonomie au quotidien est toujours plus réduite, de nombreux témoignages attestent d’un racisme latent émanant de membres du personnel¹,… 

« On n’a aucun droit. »

« Aucun respect des gardiens. Ils nous provoquent. Pas d humanité. »

« On a peur d’eux. »

Mais ce n’est pas la seule raison de ce mouvement de grève. Plusieurs détenus dénoncent également le fait d’être laissés dans le flou par rapport à leur situation administrative. Les détenu·es n’ont aucun moyen de savoir s’ils et elles sont condamné·es (sans aucun type de jugement et pour des raisons purement administratives, rappelons-le) à rester en détention pour des jours, des semaines ou des mois. Les personnes détenues ne savent pas s’ils et elles finiront par être libéré·es, dans la plupart des cas avec un Ordre de Quitter le Territoire, ou s’ils et elles seront expulsé·es de force. Une incertitude particulièrement difficile à vivre et source d’angoisse.

« Certains demandent un retour volontaire. Et ils n’ont aucune nouvelle. »

« Beaucoup ont des enfants ici [en Belgique]. Ils en ont rien à foutre. »

A travers ce mouvement de grève de la faim, les détenus expriment leur colère, plus que légitime, à l’encontre de l’ensemble du système qui les enferme. Ils appellent à ce que leurs messages rencontrent un écho à l’extérieur : relayons, parlons-en autour de nous, faisons pression de toutes les manières possibles afin de soutenir leur combat.

Le mouvement a à présent pris fin après plusieurs jours de protestation.  

Nous exprimons toute notre solidarité avec tou·tes les enfermé·es. 

#Non aux centres fermés

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