Audio : Ici, on est en Belgique ! (FR)

09 février 2012 : Témoignage téléphonique d’un homme enfermé au centre fermé de Bruges

Écouter le témoignage :

Ici, on est en Belgique

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Bonjour, où es-tu ?

En ce moment, je suis au centre fermé de Bruges.

Comment ça se passe à l’intérieur ?

A l’intérieur, rien n’est mis en place pour prendre soin de vous. La nourriture est mauvaise. C’est chaque jour des pommes de terre. Soit juste comme ça, ou des frites ou de la purée, mais toujours des pommes de terre.

Médicalement, j’ai eu des inflammations musculaires, mais jusque là, je n’ai eu aucune attention de la part du docteur par rapport à ce problème. Tous les jours il me dit que ça va aller, il me dit que je devrais être patient. D’attendre au moins un mois avant de recevoir les soins appropriés. Mais on ne peut pas être patient puis on n’est pas docteur nous-mêmes, on ne sait ce qui ne va pas, moi par exemple je ne sais pas ce que j’ai au bras et ça fait quelques semaines

Depuis ton arrestation tu as des douleurs au bras ?

Oui, je me suis plaint à eux.

Et il n’y a pas un docteur à l’intérieur de centre ?

Il y a un docteur mais c’est un docteur généraliste. J’airais jusqu’à dire, c’est pour les consultations, et nous ici après, on n’a pas assez de moyens, on doit prendre le peu de médicaments qu’on reçoit.

Et dans le centre après comment ça se passe avec les gardiens ?

Les gardiens…. et bien ils essayent tous d’être sympas mais, des fois il y a aps assez de gardes et on doit attendre dans le froid pendant un bout de temps, on doit attendre afin de pouvoir sortir, aller manger.

Et pour les visites comment ça se passe, vous avez droit à des visites ?

Oui on a droit à des visites une heure par jours et tous les jours de la semaine.

Et ils ne font pas de soucis jusqu’à maintenant pour les gens qui viennent vous voir ?

Non pas que je sache, selon les règles, il faut juste une carte d’identité et être là à l’heure.

Et tu habitais près du centre où tu es renfermé ?

Oui j’habitais à.Ostende, j’ai été arrêté à Ostende à mon adresse. C’était un policier, tout seul, il a sonné, j’ai regardé par la fenêtre et j’ai vu que c’était la police. Et donc j’ai présenté les papiers de ma régularisation, et de mon mariage qui est encore en cours, parce que nous ne sommes pas divorcés. Il m’a demandé de venir avec lui au commissariat, alors je suis allé chercher quelques autres affaires dont j’avais besoin, je suis revenu et il m’a dit, bon ben on va au commissariat, et puis il y’ avait ma copine venait aussi, elle demande pour combien de temps et il répond que pour deux heures, maxi trois heures. Alors je suis monté dans la voiture et on est allé au commissariat et à notre arrivée, il m’a demandé les papiers pour la personne qui doit les contrôler, il est entré dans un bureau et puis il est revenu. A son retour, il m’a dit que la personne n’était pas là, qu’il allait falloir que j’attende. Et donc il m’emmène en bas, il y avait des cellules, il me demande de lui remettre tout ce que j’avais, donc je lui donne tout, mon téléphone, mon briquet mes clés, et je lui demande est-ce que je peux appeler mon avocat ? Il me répond que non, je ne peux pas appeler mon avocat. Et je lui dit que j’aimerais juste dire à mon avocat que je suis dans cette situation. Et il me répond, ici c’est pas l’Amérique, c’est la Belgique. Et là il se tourne et il parle et là il se retourne vers moi, avec des coups de poings, et moi je marche en arrière, je lui dit « Mais arrêtez qu’est-ce qui a ? y’a pas de problème, je demande juste à appeler mon avocat ! » Mais il m’a mis des coups de poing et les autres sont venus et moi je leur disais : « mais ça n’a pas de sens, je ne demande rien pourquoi est-ce que vous me battez pour rien ? » et puis il m’ont mis les menottes et ils m’ont jeté dans la chambre. LE lendemain, je me suis rendu compte que j’avais des blessures à la main, au pied, à cause des coups de pied et j’ai toujours mal jusqu’aujourd’hui. Je sais pas si c’est un coup de poing ou quoi que ce soit, ou une inflammation mais… c’est comme ça que ça c’est passé.

Est-ce que dans ton entourage, au centre est-ce qu’il y’a des personnes qui rencontrent des difficultés comme des soucis de santé, avec la nourriture.

Oui, je ne suis pas le seul, c’est tout le monde, il n’y a qu’un seul docteur pour tout le centre, ça ne peut pas être efficace.

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