Ils me cognaient la tête contre la tablette du siège !

22/06/12 Témoignage d’un homme Iranien qui a subi de graves violences lors de sa dernière expulsion. 2 jours plus tard, il est de nouveau mis en isolement pour être expulsé vers la Turquie puis vers l’Iran.

Écouterle témoignage :

Tabassage-avion-Iranien_01

(traduit par son co-détenu)

Fichier à télécharger (clic droit – enregistrer sous)

Il était hier à l’aéroport pour sa deuxième expulsion. 7 policiers étaient présents. Un policier l’a mis dans la cellule et lui a demandé s’il voulait partir en Iran. Il a répondu qu’il ne voulait pas partir là-bas. Le policier lui a demandé pourquoi il ne voulait pas partir, il lui a répondu que la vie est dangereuse pour lui là-bas.

Il ne veut pas quitter sa famille : sa femme est ici, son fils est ici. Ça fait 1 an et 3 mois qu’il est en Belgique. Sa femme et son fils habitent ici mais ils sont partis chez quelqu’un. Maintenant ils lui demandent de quitter sa femme et son fils, et de repartir en Iran. Les 7 policiers l’ont beaucoup frappé.

D’abord ils l’ont mis dans la cellule, puis dans une camionnette, puis dans l’avion. Il a crié “je ne veux pas partir, je ne veux pas partir”. Ils lui ont mis du papier toilette et des mouchoirs dans la bouche pour ne pas qu’il crie. Ils ont pris sa tête et l’ont frappée sur la tablette du siège [de la camionnette]. Ils ont aussi mis leurs mains sur sa gorge pour ne pas qu’il crie, ils ont frappé avec leurs pieds sur ses pieds. Ça fait deux jours qu’il a mal partout.

L’autre chose à dire c’est que, comme il criait dans l’avion qu’il ne voulait pas partir, des passagers ont demandé à l’hôtesse de l’air pourquoi il criait. L’hôtesse a répondu que le Monsieur était un peu fou, un peu malade. Le pilote a refusé qu’il reste dans l’avion, il a bien vu qu’il avait très mal, qu’il allait mourir dans l’avion sinon. Le policier a demandé plusieurs fois au pilote de le prendre quand même. Il lui a dit trois fois “tu dois prendre ce Monsieur”. Le pilote lui a répondu trois fois qu’il ne prendrait pas ce Monsieur. Au final, le pilote a refusé de le garder dans l’avion. Les passagers ne comprenaient pas qu’il ne voulait pas partir en Iran. Ils pensaient qu’il était fou.

Quand il est descendu de l’avion, ils sont repartis en voiture et l’ont ramené directement dans la cellule pendant 2h30, avant de retourner à Merksplas.

 Hier c’était la journée des réfugiés… Et sa demande d’asile a été refusée.

Tous les policiers étaient violents. Ils l’ont même frappé contre la porte de l’avion, comme un animal. Il avait les mains et les pieds attachés. Il a mal partout, partout. Le docteur a dit hier que c’était normal, que c’était pas grave. La directrice de Merksplas lui a dit de partir dans le cachot pour que les gens ne le voient pas comme ça. Ici le docteur ne fait rien, il donne seulement du paracétamol et de l’ibuprofène.

Il n’a pas encore porté plainte auprès de l’assistante sociale.

Il demande si quelqu’un peut venir le voir ici au centre de Merksplas…

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