Mise en centre fermé de 7 jeunes de l’équipe nationale burundaise de handball

Mise en centre fermé de 7 jeunes de l’équipe nationale burundaise de handball

Bruxelles, 15 novembre 2023,

En août 2023, l’équipe nationale de handball burundaise s’est rendue en Croatie afin de participer au championnat du monde des moins de 19 ans.  Lors de cet évènement, les membres de l’équipe se sont échappés vers la Belgique et ont introduit une demande de protection internationale en Belgique craignant un retour vers le Burundi en raison d’une “crise des droits humains généralisée” (1).

ls se trouvent actuellement en centres fermés.

Lors de leur arrivée en Belgique, une grande partie d’entre eux a fait l’objet d’un test osseux, car l’Office des étrangers a émis un doute quant à leur minorité. Il s’agit d’un examen médical dont la fiabilité est questionnable (2), comportant trois radiographies (dents, clavicule et poignet) sur base desquelles leur âge a été estimé.

Une grande partie d’entre eux a été requalifiée comme majeurs, avec comme conséquence de tomber sous l’application du règlement Dublin III. La Belgique estime donc qu’ils doivent retourner en Croatie, car il s’agit de leur premier pays d’entrée en Europe, pays étant, selon la directive Dublin III, responsable de leur demande de protection internationale.

Ce mardi 07 novembre 2023, les joueurs étaient tous convoqués à l’Office des étrangers dans le cadre de leur procédure Dublin. Cette convocation fut pour eux le piège : la police les attendait. Sept d’entre eux ont été arrêtés et amenés en centres fermés afin de les expulser vers la Croatie, pays où les mauvaises conditions d’accueil et de détention des personnes migrantes sont pourtant régulièrement critiquées. 

Ce n’est pas la première fois que l’Office des étrangers organise des retours vers la Croatie. Le 16 mars 2023, un vol collectif avait déjà été organisé vers la Croatie avec plusieurs dizaines de personnes, dont 20 de nationalité burundaise dont on n’a jamais plus eu de nouvelles (3). 

En renvoyant ces personnes en Croatie, l’État belge n’a aucune garantie quant au fait que leur demande d’asile sera traitée de manière adéquate au vu des nombreux problèmes systémiques présents dans le système d’asile croate.

Ces différents jeunes ont été identifiés et leur affaire a fait grand bruit au Burundi. Il n’est pas à exclure que les autorités burundaises mettent toute en œuvre pour qu’ils soient renvoyés vers le Burundi. 

Il est indispensable que la Belgique se déclare compétente pour le traitement de leur demande, et qu’ils ne soient pas renvoyés vers la Croatie où leur vie est en danger, tout comme au Burundi (4). 

#StopDublinCroatie


Gettinthevoiceout gettingthevoiceout@riseup.net

CRACPE Collectif de résistance aux centres pour étrangers cracpe@skynet.be

Association pour la coopération et d’Auto Développement ACAD

DBB asbl Diaspora Burundaise de Belgique


 (1) https://www.hrw.org/fr/afrique/burundi
 (2) Ces tests ont une marge d’erreur importante, allant jusqu’à 2 ans. D’autre part, cette méthode se base sur une population blanche, de statut socio-économique privilégié, et ne prend pas en considération des spécificités telles que l’ethnie, la situation médicale, économique, les habitudes alimentaires, … 
 (3) https://www.gettingthevoiceout.org/la-belgique-expulse-vers-la-croatie-pays-cible-pour-de-nombreux-faits-de-violences-a-legard-des-personnes-migrantes/
(4) Jusqu’en septembre 2023, le CGRA a pris 924 décisions concernant des personnes de nationalité burundaise, et a octroyé le statut à 758 personnes, soit plus de 80 %.

Ce contenu a été publié dans Expulsions collectives, Nouvelles des centres, Presse/Pers/Press, avec comme mot(s)-clé(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.