Mode d’emploi expulsions collectives

Témoignage d’un homme expulsé par vol collectif en Avril 2013 :

http://www.gettingthevoiceout.org/temoignage-dun-homme-faisant-partie-des-expulses-lors-du-vol-groupe-vers-la-guinee/

Les vols collectifs organisés avec ou sans Frontex sont organisés de plus en plus régulièrement depuis la Belgique. Ces vols ne sont divulgués à personne par les autorités et semblent faire partie des « secrets d’Etat ».

Qu’à cela ne tienne : Des informations ont été récoltées sur ces actes répressifs désapprouvés aussi bien par les expulsés que par certaines associations/ONG.

http://www.liguedh.be/espace-presse/les-communiques-de-presse

 Voici un aperçu de ce qui a pu être rassemblé au sujet du déroulement d’une expulsion collective.

LES SEMAINES QUI PRÉCÈDENT :

arrestations dans les lieux publics de personnes « sans papiers » avec une nationalité visée, détention dans les centres fermés de ces personnes ,

maintenance  dans les centres fermés des personnes déjà enfermées et/ou ayant déjà subi des tentatives d’expulsions,

enfermement au 127 des personnes demandant l’asile à l’aéroport et analyse rapide de leurs dossiers

LES JOURS QUI PRÉCÉDENT :

Transfert des centres fermés belges vers le centre fermé 127bis de  tous les candidats désignés par l’Office .

LES HEURES QUI PRÉCÉDENT :

Mise en isolement des candidats expulsés, y compris un nombre inconnu de « réservistes » pour le vol

ET  4  à 5 HEURES AVANT LE VOL :

Embarquement des expulsés dans des camionnettes et des bus , parfois militaires. Les prisonniers sont menottés et accompagnés chacun de 2  ou 3 policiers en uniforme ou en civil.

Les récalcitrants et ceux qui ont refusé une expulsion précédente et qui donc sont considérés comme dangereux ont droit à un traitement spécial : Isolement, mise à nu et  flexions en présence de policiers, ligoté(e)s et accompagné(e)s d’une escorte spéciale

http://www.gettingthevoiceout.org/cinq-mois-en-centre-ferme/

Cet embarquement prend en général plus de 2 heures et est parfois accompagné de violence.

Départ de la caravane vers l’aéroport militaire de Melsbroek à  la  Chaussée de  Haecht , embarquement  dans un avion  militaire,

Les expulsés restent menottés pendant le vol, certains ceinturés et ils sont chacun accompagnés par  2 ou 3 policiers et/ ou militaires

A l’arrivée ils sont remis aux autorités avec leur dossier d’asile.

Le vol vers le Congo a été très violent et les expulsés ont été maintenus en détention pendant 48 heures dans une prison à Kinshasa ;

http://www.gettingthevoiceout.org/expulsion-collective-de-congolais/

Durant le vol vers la Guinée, les détenus (11 selon nos informations) ont été maintenus ligotés durant tout le vol et se sont retrouvés abandonnés dans les rues ne sachant pas où aller (beaucoup sont chez nous depuis plusieurs années et n’ont que très peu d’attaches en Guinée)

La Belgique a organisé en 2012 11 expulsions collectives au départ de Bruxelles.

http://www.emnbelgium.be/fr/publication/rapport-politique-2012-sur-lasile-et-les-migrations-en-belgium-rem
A la page 30
« In 2012, Belgium organized 11 secured flights to remove illegal immigrants to DR Congo, Guinea, Kosovo, UK and Albania. Other European countries participated in 2 of these 11 flights. In March 2012 Belgium organized a flight to Kinshasa in which the Netherlands also participated. 18 people were removed from Belgium and 1 person from the Netherlands. Another flight was organized to Kinshasa in December, this time with the participation of Ireland and Germany. This flight removed in total 17 persons. Belgium also participated in one secured flight organized by Germany in cooperation with Frontex, with destination Serbia »

Un appel a été lancé pour prévenir les populations concernées d’un risque de rafle dans certains quartiers.

http://bxl.indymedia.org/articles/4563