Soirée d’info Gettingthevoiceout 23/09/2021

Rendez vous/afspraak/ meeting 19 h 35 Rue van Elewijck 1050 bruxelles ( Flagey )

FR/NL/ENGL

Jeudi 23 septembre, Getting The Voice Out vous invite à une soirée pour se rencontrer et faire découvrir le collectif à celles et ceux qui souhaiteraient rejoindre et/ou nous soutenir.

Getting the voice out est un collectif de lutte contre les centres fermés qui s’oppose à l’existence des frontières et à toutes les formes d’enfermement et d’encampement.

Un des objectifs du collectif est de soutenir les luttes existantes à l’intérieur des centres en gardant un contact avec les détenu.e.s dans les centres fermés, en les soutenant dans leurs démarches et notamment en récoltant des témoignages.

Les enfermements en centres fermés ne décroissent pas et les violences des politiques migratoires sont toujours plus abjectes. Le collectif a besoin de soutien, (téléphonistes, traducteurs.trices dans toutes les langues… et bien d’autres!).Nous vous attendons le 23/09/2021 à 19 h!

La discussion sera suivie d’une p’tite bouffe conviviale, boissons bienvenues.Rendez vous ce 23 septembre 19 heure

Pour avoir l’adresse, envoie un mail à : info@gettingthevoiceout.org ou facebook
Pour plus d’infos sur le collectif : https://www.gettingthevoiceout.org/

No Border, No Nation, Stop Deportation

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NL

Op donderdag 23 september nodigt Getting The Voice Out u uit voor een avond om kennis te maken en het collectief voor te stellen aan hen die zich bij ons willen aansluiten en/of ons willen steunen.

Getting the voice out is een collectief dat zich verzet tegen de gesloten centra en tegen het bestaan van grenzen en alle vormen van opsluiting en kampen.

Een van de doelstellingen van de groep is de lopende strijd binnen de centra te ondersteunen door contact te houden met de gedetineerden in de gesloten centra, door hen te steunen bij hun acties en door getuigenissen te verzamelen.

Detentie in gesloten centra neemt niet af en het geweld van het migratiebeleid wordt steeds schrijnender. Het collectief heeft behoefte aan ondersteuning, telefoonoperatoren en vertalers in alle talen.

We wachten op u op 23/09/2021 om 19 uur!De discussie wordt gevolgd door een gezellige maaltijd, drankjes zijn welkom.

Afspraak op 23 september om 19.00 uur.

Om het adres te krijgen, stuur een email naar : info@gettingthevoiceout.org of via facebook Voor meer info over het collectief: https://www.gettingthevoiceout.org/

No Border, No Nation, Stop Deportaion

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ENgl

On Thursday 23 September, Getting The Voice Out invites you to an evening to get informed and introduce the collective to those who would like to join us and/or support us.

Getting the Voice Out is a collective that is resisting against closed centres and , borders and all forms of confinement and camps.

One of the aims of the group is to support the ongoing struggle within the centres by keeping in touch with detainees in the closed centers, supporting them in their actions and collecting testimonies.

Detention in closed centres is not decreasing and the violence of the migration policy is becoming more and more apparent. The collective needs support, (telephone operators and translators in all languages,…).

We are waiting for you on 23/09/2021 at 7 pm!The discussion will be followed by a nice meal, drinks are welcome.Appointment on 23 September at 7pm.To get the address, send an email to : info@gettingthevoiceout.org or via facebook.For more info on the collective: https://www.gettingthevoiceout.org/

No Border, No Nation, Stop Deportation

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(Non)Gestion du corona en centre fermé, entre abandon et répression. Témoignages 06/04/2019.

Depuis, quelques semaines, toute la société belge est réorganisée afin de suivre les mesures sanitaires décidées par le gouvernement. Toute la société belge est réorganisée, enfin presque.

Dans les centres fermés, les prisons, les hôpitaux psychiatriques et pour les personnes SDF, les mesures prises ne sont pas les mêmes… Les oublié·e·s de la société capitaliste subissent toujours et encore plus les inégalités sociales, y compris celles de genre et de race. “On est abandonnés à nous-même”, dira un détenu du centre fermé de Merksplas.

Sachant que la transmission se fait par goutellettes, soit en toussant, en éternuant, et/ou en touchant les objets, comme les poignées, la nourriture, les couverts, etc., les mesures prescrites par les services de santé belges ont été d’éviter au maximum qu’un trop grand nombre de personnes se retrouvent dans un même espace, touchent les mêmes objets, dans les espaces de vie collectifs.


Témoignage 01-04-2020:

La semaine dernière, un homme avait 39 de fièvre à Merksplas. Ils l’ont mis 5 jours au bloc 5 (bloc des cachots) alors qu’il n’y a même pas de table pour manger ni de ventilateur. Ils l’ont libéré du cachot et remis avec les autres sans lui faire de test. Une autre personne nous fait un témoignage similaire, ce pseudo confinement, sans test postérieur, semble être la procédure…Dans le bloc 3 de Merksplas, un homme nous dit : “il n’y a pas de distance d’1,5 mètre, l’eau des douches est froide, il n’y a pas de savon pour se laver les mains. On est quatre par cellule, les gardiens ne respectent pas la distance non plus et ils ne portent pas de masque.”Aujourd’hui, à l’étage du dessus du bloc 3, ils ont contrôlé les gens en leur prenant tous leurs vêtements (même leurs slips) pour un soi-disant vol de médicaments mais ils n’ont rien trouvé. Ils ont ramené des gens aux douches pour les fouiller .Il dit que le centre doit être fermé et il dit que ça va être fermé.

Concernant les institutions collectives, le lavage des mains, des objets, des surfaces et le port de masques sont recommandés, afin de protéger, entre autres, les personnes à risque (personnes souffrant de maladies chroniques respiratoires, cardiaques, rénales ou le diabète….) qui, elles, pourraient faire de complications respiratoires, si elles contractaient le virus. Or, en centre fermé, les personnes à risque n’ont pas été détectées et aucune mesure de prévention n’est mise en oeuvre ce 06/04/2020





Témoignage 30/03/2020:

“Maintenant ma femme et mon fils ne peuvent plus me visiter. Je suis dans le bloc 3 du centre fermé et c’est une situation critique et dangeureuse, comme l’enfer. On est trois par chambre, on va aux mêmes toilettes et douches. Vingt personnes vivent dans ce bloc, en promiscuité. Rien n’est fait pour nous protéger du virus, on mange et joue ensemble, on touche les mêmes portes et on fume dans la même pièce. Il ya beaucoup d’allers et venues de travailleurs. Personne ne porte de masque et il n’y a pas de tests de dépistage du virus. On a vu à la télé que deux prisonniers à la prison de Merkplas étaient malades. Si quelqu’un ici devient malade, qu’est-ce qu’ils vont faire? Maintenant je reste tout le temps dans ma chambre, par ce que j’ai aussi peur pour ma famille.Ils doivent vider et fermer le centre pour que tout le monde reste en bonne santé. J’ai vu à la télé que des gens mourraient, je veux sortir et rejoindre ma famille. Chaque jour, ma femme m’appelle et pleure, elle travaille et s’occupe seule des enfants…”

Les visites sont suspendues, mais les travailleur·euse·s des centres fermés sont quant à eux voués, chaque jour, à sortir de l’institution et à avoir de nombreux contacts avec d’autres personnes, contrairement aux personnes enfermées. Les personnes détenues ne sont, quant à elles, jamais informées des décisions institutionnelles sur les mesures possibles et des cas existants. Déjà soumises à un système traumatisant en soi (risque d’expulsion, enfermement, promiscuité, perte de repères, violences institutionnelles…), elles sont aussi soumises au climat de peur sociétale autour du corona virus, mais sans avoir accès aux informations, qui pourraient permettre de poser des choix individuels et collectifs concernant leur santé.


Témoignage 30/03/2020:

“A la prison à côté à Turnhout (Merksplas), il y a eu un cas testé positif Coronavirus, je suis inquiet, j’ai vu ça dans les informations. A la prison de Forest aussi. Tout le monde ici est inquiet parce qu’ici c’est surement sûr qu’il y a aussi des malades,  c’est 60 personnes qui travaillent tous les jours ici dans le centre (…) la situation est vraiment dangereuse. On n’a pas d’informations, on ne nous dit rien . On libère certaines personnes parce qu’ils doivent réduire et puis d’autres, on reste ici. On ne sait pas pourquoi alors qu’on n’a rien fait de mal. (…) vous devez suivre les mesures sanitaires? Vraiment cela n’a pas changé depuis. C’est comme d’habitude, au réfectoire, les personnes qui servent ont des masques et des gants. Les gardiens disent rien, eux n’ont pas de masques. On est exposé au danger tout le temps, tout le monde. Nous avons interpelé le directeur ce matin car on doit tous sortir d’ici, c’est dangereux. (…) Rien n’a changé, on va dans les chambres de 22h à 07h45, ils ferment à clef. Ils reviennent à 7h45 pour aller déjeuner. Au réfectoire on est assis comme d’habitude, après on va à la véranda, c’est là où il y a le billard, le babyfoot, on joue là comme d’habitude. Dans la salle? On peut être tous, donc 20 personnes maintenant. Dans les chambres maintenant on est 3 par chambre, avant nous étions 5 par chambre. Sinon, rien n’a changé (…) s’il vous plait, il faut vraiment faire quelque chose sinon on va tous mourir ici.”

Ainsi, les personnes détenues dans ces centres n’ont pas accès à des mesures sanitaires adéquates et font face à l’exacerbation des violences institutionnelles à leur encontre. Depuis le coronavirus, elles sont d’autant plus oubliées. Face à l’enfermement et aux violences accrues, de plus en plus de détenu·e·s se fragilisent, développent des symptômes postraumatiques et psychosomatiques (amménhorée ou règles abondantes pour de nombreuses femmes ; vomissements, maux de tête ou douleurs traumatiques, dépressions graves, voire symptômes de dépersonnalisation) ou retournent ces violences contre eux (recrudescence des automutilations).

Témoignage (01-04-2020) :

La semaine dernière, un homme avait 39 de fièvre à Merksplas.Ils l’ont mis 5 jours au cachot alors qu’il n’y a même pas de table pour manger ni de ventilateur. Ils l’ont libéré du cachot et remis avec les autres sans lui faire de test.

Les personnes détenues sont soumises à un pouvoir hiérarchique institutionnel, contre lequel elles n’ont que peu de latitude d’action. Certains tentent de réagir face aux violences et injustices répétées subies en s’organisant collectivement de diverses manières, en se révoltant, en tentant de parler au directeur, en témoignant. À chaque fois, la répression de leurs actions, leurs tentatives de faire entendre leurs voix et choix, est très violente, afin de casser toute vélléité de solidarité.

Témoignage 27/03/2020:

Après le lunch qu’ils continuent de prendre dans le réfectoire, les détenus ont fait une action, ont refusé de quitter la pièce sans avoir parlé au directeur. x. a interpellé vivement le directeur en lui disant que“ça ne coûterait strictement rien aux Belges de vider les centres fermés en période de virus, que de toutes les manières ils vont être en lockdown chez eux et surtout que dans 3 mois, quand la crise sera passée, ils pourront trouver encore “pleins d’illégaux” pour à nouveau remplir les centres fermés…”Le directeur a fini par lui dire qu’il allait se renseigner auprès de Bruxelles. Les détenus sont prêts à réitérer l’interpellation, ils attendent des nouvelles en début de semaine prochaine. S’il n’y a rien dans les jours qui viennent ils demanderont à reparler au directeur. x. insiste sur le fait qu’ils interpelleront pacifiquement, sans violence.x.x. Est ok qu’on relaie les infos qu’il nous partage à condition que l’anonymat soit vraiment garanti, ce qui souligne les risques de représailles possibles.

Témoignage 01-04-2020:

La grève a débuté à l’étage du bloc 3. Il y a deux semaines, les gens de cet étage ont commencé une manifestation, après le repas, et ont crié qu’ils refusaient de réintégrer, à la fin de la promenade, à cause du coronavirus.Tout le monde criait en solidarité en bas, mais ils n’ont pas fait de grève. La police est venue, 6 personnes de l’étage ont été mises au cachot et 4 personnes d’en bas aussi, pour plusieurs jours.. On ne s’était pas battu et on n’avait touché personne…”

À travers le système d’enfermement et de frontières, les sociétés occidentales capitalistes hiérarchisent les êtres humains. Il y a ceux qui peuvent avoir accès à certains territoires et ceux qui ne peuvent pas.
La (non)gestion de l’épidémie du coronavirus en centre fermé redouble cette hiérarchisation. Il y aurait celles-eux qui mériteraient que l’on prenne soin de leurs vies et… les autres… les détenus de tout ordre (prisons, centres fermés, hôpitaux psychiatriques, ouvriers des usines…), les improductifs de la société, utilisables (comme le montre l’appel à des personnes sans papiers ou des personnes détenues à moindre coût pour faire des masques…) puis jetables…


Nous nous déclarons profondément opposé·e·s, indigné·e·s et révolté·e·s face à ce système raciste et capitaliste inhumain et inégalitaire, assumé par les autorités belges.

Nous revendiquons l’ouverture de tous les centres fermés, la libération des détenu-es en leur sein et la mise à disposition de lieux d’hébergement ouverts à leur intention.

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Résistance au centre fermé de Merksplas

Robocofs devant l’Office des Étrangers 2018

20/02/2022 :Ils étaient 18 dans le blok 3 du centre fermé de Merksplas.

Ils exigeaient :

-de la nourriture décente

-des avocats fiables pour avoir le droit de se défendre

-stop au racisme de certains membres du personnel

-des soins médicaux décents

  • “C’est de la merde ce qu’on nous donne à manger.Un chien refuserait cela.”
  • “Le centre nous donne des avocats qui ne répondent jamais.
  • On essaie désespérement d’appeler, y mettons tout notre crédit tél et jamais de réponse.”
  • “J’étais malade : l’infirmière m’a proposé un test Covid rapide et m’a refusé de voir un médecin.”
  • “La direction m’a dit : vous les Nord-Africains vous êtes des esclaves de l’Europe. Les Noirs sont les esclaves des États-Unis.”

Ce vendredi 15/04/2022, il était question de grève de la faim pour protester.

Suite aux menaces du personnel sur cette action, tout s’est accéléré: certains ont démoli du mobilier, l’un d’eux a mis un coup de tête à un gardien. Tout le monde criait et jetait des objets.

Deux détenus ont essayé de calmer le jeu. Ils voulaient se rassembler pour discuter : “On va pas y arriver avec les nerfs”.”On se réunit et décidons ensemble”.

L’un d’eux en a parlé à la direction: la seule réponse qu’il a eu est la menace d’une mise au cachot.

Puis six policiers armés et casqués sont arrivés, appelés par la direction.Neuf détenus ont été mis au cachot sans résistance; la discrétion de cette intervention semblait être le modus operandi, cela se passant sans cris et sans violence pour que d’autres détenus dans les autres ailes ne voient et n’entendent rien. “Même qu’ils ont calfeutré les fenêtres.”

Ce 18/04, les deux premiers détenus ont été sortis du cachot et amenés dans une aile d’isolation (cellule “plus confortable”)

Ce 19/04, un des détenus en isolation a pêté les plombs par ce qu’on voulait le transférer sans ses affaires, il a tout cassé et a mis le feu à son matelas. Les policiers armés sont descendus 2 fois dans la journée dans cette aile d’isolation. Le détenu été remis au cachot.

Ce 19/04, neuf personnes sont en isolation et quelques uns toujours au cachot (chiffre inconnu ). Plusieurs transferts sont annoncés .

Ce 20/04 tous les présumés émeutiers ont été transférés vers d’autres Centres fermés.

Etre enfermé.e pour des raisons purement adminstratives, uniquement parce que l’on ne bénéficie pas “des bons papiers” est une injustice très mal vécue par les personnes détenues. Dans le cas des “double peine“, qui après avoir purgé leur peine ne font que passer des barreaux de la prison à ceux du centre fermé, et que l’on veut souvent expulser loin de leur famille et de leurs amis vers un pays qu’ils ne connaissent plus, la situation n’est guère plus enviable. 

Pour qui l’absence de perspective, la durée quasi illimitée de la détention et l’arbitraire absolu régnant dans les centres ne seraient-ils pas une torture quotidienne?  Le manque d’accès à leurs droits, l’invisibilité, les conditions de détention délétaires, le pouvoir absolu des gardien.ne.s et les multiples propos racistes (ce sont leurs mots) de certains membres du personnel sont d’autres racines des actes de rebellion.

SOLIDARITÉ AVEC LES PRISONNIER.E.S

FEU AUX CENTRES FERMÉS

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Soirée d’info Gettingthevoiceout 23/09/2021

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Un des objectifs du collectif est de soutenir les luttes existantes à l’intérieur des centres en gardant un contact avec les détenu.e.s dans les centres fermés, en les soutenant dans leurs démarches et notamment en récoltant des témoignages.

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Detentie in gesloten centra neemt niet af en het geweld van het migratiebeleid wordt steeds schrijnender. Het collectief heeft behoefte aan ondersteuning, telefoonoperatoren en vertalers in alle talen.

We wachten op u op 23/09/2021 om 19 uur!De discussie wordt gevolgd door een gezellige maaltijd, drankjes zijn welkom.

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One of the aims of the group is to support the ongoing struggle within the centres by keeping in touch with detainees in the closed centers, supporting them in their actions and collecting testimonies.

Detention in closed centres is not decreasing and the violence of the migration policy is becoming more and more apparent. The collective needs support, (telephone operators and translators in all languages,…).

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Témoignage audio du centre fermé 127 bis : “Il y a des gens ici depuis longtemps juste parce que tu n’as pas les bons papiers “

01/10/2024

Transcription du témoignage

Moi je m’appelle E. , je suis au centre fermé 127 bis, je suis là depuis le 2 mai, ça fait 5 mois et il y a des punaise de lits, les douches qui sont salles, les toilettes qui sont bouchées et on a réussis à faire une grève de deux jours et ils nous ont proposer de changer d’aile mais même à l’aile ou ils nous ont mis il y a toujours des punaise quoi. Les punaises sont sur les couverts, dans la nuit on ne parvient pas à dormir parce qu’elles nous donnent des démangeaison et tout et tout. 

J’ai déjà eu à changer 4 fois d’aile, vous comprenez, on a mis nos habits au chauffage pendant *****  mais c’est juste que là c’est toujours les mêmes effets quoi. Il nous on convaincus qu’il devait nous mettre à l’aile jaune qui est plus bas car là-bas c’était désinfecté et tout mais à notre grande surprise quand nous sommes arrivé c’était encore la même chose. En ce moment même il y a des cellules qui sont fermé et franchement ils ne veulent pas du tout changer puisqu’il y a un inspecteur qui est venue là pour contrôler le centre de manière que maintenant là il ne font plus rentrer de nouvelles personnes. Il y a des anciens qui nous ont dis que c’est un truc qui dure depuis un ans parce-qu’il y a des gens qui sont là depuis 9 mois qui ont vécus toujours la même situation quoi.

C’est juste qu’on nous traite pas bien comme il faut vous comprenez. On ne nous donne pas de la bonne bouffe et il nous font que du réchauffé, on mange les même choses tout le temps et franchement c’est dégueu quoi. Nous on en peut plus   c’est grave quoi. Il y a des gens ici depuis longtemps juste parce que tu n’a pas de papiers tu te retrouve à faire cinq, neuf, dix mois ici et c’est dégueu, c’est dégueulasse pour nous quoi.

Concernant aussi, puisque moi je suis un psychologue vous voyez *****  un psychologue comme un spécialiste pour nous écoutez quoi, il nous envois des gens de centre pour parlez avec nous, qui nous font répétez les même choses et il y a des choses que nous on ne peux pas parlez tout le temps tout le temps parce que ça nous, ça nous fait très mal quoi. Selon ce qu’on a traverser c’est vraiment difficile, moi j’ai besoin d’un médecin compétent. Pendant mon parcours j’ai passé des choses vraiment et je voulais parler avec quelqu’un de spécialiste pour me trouvé une solution par rapport à ça parce que je ne pourrais jamais l’oublié quoi. Et s’ils me font répétez tout le temps, au fur et à mesure que je me répète vous voyez, j’ai mal quoi.

Voir aussi article https://www.gettingthevoiceout.org/situation-critique-au-centre-ferme-127bis-les-detenus-passent-la-nuit-dehors/

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GRÈVE DE LA FAIM DES FEMMES AU CENTRE FERMÉ DE BRUGES

Une femme détenue au centre fermé de Bruges depuis plusieurs mois devait subir sa sixième tentative d’expulsion ce samedi 5 octobre. Ses co-détenues étaient très inquiètes de cette expulsion et appelaient au soutien. Comme elles n’avaient aucune nouvelle de F. après le vol prévu, elles ont entamé une grève de la faim ce dimanche 6 octobre en protestation face au manque d’informations sur la situation de F., réclamant de savoir ce qui lui était arrivé. Depuis, plusieurs dizaines de gardes ont été mobilisé·es pour surveiller les femmes du centre et écouter leurs conversations. Les gardes affirment en même temps que F. aurait été rapatriée au Ghana, et qu’elle serait saine et sauve. 

Cependant, selon un passager du vol, F. n’était pas dans l’avion qu’elle était supposée prendre ce samedi 5 octobre en direction de Lomé (Togo) et Accra (Ghana). Elle était pourtant bien à l’aéroport de Zaventem, car un témoin présent au commissariat l’a vue et l’a entendue crier et pleurer dans une cellule, appelant à l’aide. L’inquiétude était telle que son avocat était sur le point de lancer un avis de disparition.

Ce lundi 7 octobre, F. nous a téléphoné depuis Accra. Elle a bel et bien été expulsée, cette expulsion étant accompagnée des violences habituelles (“saucissonnage”, ceinture de contention et menottes) et de menaces de mort. On ignore toujours dans quel vol elle a été mise de force.

Solidarité avec les détenues du centre fermé de Bruges et avec Madame F. !

#StopDeportations

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Nouvelles des centres fermés – août/septembre 2024

Retour sur la tentative de suicide (127bis)

[TW automutilations]

En date du 11 août dernier, plusieurs détenus du centre fermé 127bis alertaient d’une tentative de suicide*. L’homme concerné se serait coupé les veines dans les toilettes.

 “Il y avait du sang partout dans le couloir, c’était affreux.”

Tous les détenus se disaient extrêmement traumatisés par cette tentative de suicide, et certains ont du mal à s’en remettre.

Nous n’avons pas pu entrer en contact avec cet homme, qui était semble-t-il enfermé depuis 2 jours. Nous avons en revanche appris via une association que l’homme aurait ensuite été transféré au centre fermé de Merksplas après un passage à l’hôpital, mais qu’il aurait depuis été “déposé” à la frontière des Pays-Bas, dans des conditions que nous ignorons.

*https://www.gettingthevoiceout.org/centre-ferme-127bis-les-detenus-alertent-dune-tentative-de-suicide/

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Climat électrique (127bis)

Cette tentative de suicide au 127bis est intervenue dans un contexte, toujours actuel, de tension accrue et de violence omniprésente.

Les conditions matérielles de détention sont de plus en plus délétères. Depuis plusieurs mois déjà, plusieurs ailes du centre sont infestées de punaises de lit*. Des membres du personnel se sont mis en grève à cause de la présence de punaises de lit dans leurs locaux. Ce sont évidemment les détenus qui vont subir les conséquences de cette grève : les douches sont limitées, ils n’ont plus droit à des visites. Ce sont pourtant bien eux également qui souffrent en premier lieu de l’infestation de punaises de lit et sa mauvaise gestion par la hiérarchie du centre.

Le mois dernier, plusieurs personnes dénonçaient également les conditions d’hygiène : odeurs nauséabondes, saleté… Les détenus nous partagent :

“Nos conditions de vie sont insupportables”

“En plus d’être privés de liberté, on veut pas sortir malades d’ici”,

*https://www.gettingthevoiceout.org/punaises-de-lit-dans-plusieurs-centres-fermes-bruges-127-bismerksplas/

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Violence et climat de terreur (Bruges)

Des récits d’agression de la part de gardiens nous parviennent fréquemment, faisant état d’un climat de terreur : le moindre événement devient un prétexte pour des passages à tabac et ceux-ci sont devenus quasi quotidiens.

Les détenu·es se sentent dépourvus de tout droit.

Au centre fermé de Bruges, un détenu a été frappé par un maton sans raison. Les détenus nous disent : 

En général, plusieurs gardiens sont violents et frappent. Plusieurs gardiens profitent de leur pouvoir. On risque notre vie ici. On n’est pas en sécurité.”

Les détenu·es ont demandé à parler à la direction mais celle-ci était absente. Un chef de la sécurité leur a dit de faire un rapport. À ce jour, nous ignorons les éventuelles suites.

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Suite des protestations face à l’invasion de punaises de lit (127bis)

Il y a deux semaines au 127bis, des détenus ont participé à des mouvements de protestation face à l’invasion de punaises de lit. Ils finiront par passer la nuit dehors, dénonçant les conditions sanitaires critiques*. L’un d’eux, considéré comme un “meneur” des mouvements de résistance, a été tabassé et emmené à l’hôpital. Il aurait ensuite été mis en isolation lors de son retour au centre.

*https://www.gettingthevoiceout.org/situation-critique-au-centre-ferme-127bis-les-detenus-passent-la-nuit-dehors/

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Des détentions à rallonge

Plusieurs personnes font face à des détentions d’une durée importante (jusqu’à 18 mois). Les détentions dites administratives se caractérisent par leur durée inconnue, prolongées de mois en mois notamment parce que l’Office des étrangers fait appel aux décisions de libérations octroyées par le Tribunal. Les personnes enfermées sont alors suspendues aux décisions de l’Office des étrangers, soit de libération (le plus souvent sous Ordre de quitter le territoire), soit de tentative d’expulsion forcée.

En lien avec les durées inconnues et arbitraires des détentions, des détenus nous font continuellement part de leur détresse. Un homme nous confie, après avoir appris la prolongation de sa détention: 

“C’est insupportable. Je ne peux pas accepter ça. Tout ça fait mal. Ça va bien chauffer ici. L’Office dépasse les limites. C’est du racisme. Ils vont dire que je suis fou, c’est ce qu’ils disent de tous ceux qui rouspètent.”

Un codétenu dans une situation similaire nous dit également:

“C’est un manque de respect total car nous sommes des illégaux.Il faut que ça change. J’accepte pas ce système. Les chambres de 2 sont fermées, nous dormons tous dans les chambres de 4. Ils font exprès de nous faire souffrir. Après on s’énerve et puis cachot. C’est leur stratégie.”

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Abus lors d’une tentative d’expulsion

Fin-août, une dame a subi une tentative d’expulsion. Bien qu’elle ait subi de la torture et d’autres formes de violence dans son pays d’origine, la Belgique a refusé de lui reconnaître son droit fondamental à l’asile. Un recours a été introduit contre la décision négative.

Nous avons appris que, lors de la tentative d’expulsion, cette dame a été déshabillée complétement, avant qu’un supérieur hiérarchique ne mette fin à la tentative d’expulsion. Elle a ensuite été renvoyée en centre fermé.

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Toujours pas d’informations sur le décès à Bruges

Il y a dix jours, les détenu·es nous alertaient sur un décès au centre fermé de Bruges. L’homme, de nationalité géorgienne, était arrivé au centre une semaine avant sa mort. Il souffrait de diabète et ne recevait pas les traitements adéquats. Officiellement, il serait mort d’une crise cardiaque.

L’ambassade de Georgie nous informe que toute la famille de l’homme décédé se trouve en Géorgie. Nous ne savons toujours pas si la famille a été contactée et mise au courant du décès. Nos pensées vont vers elle.

On apprend qu’une enquête du parquet est en cours et qu’un juge d’instruction a été désigné

*https://www.gettingthevoiceout.org/nouveau-cas-de-deces-cette-fois-au-centre-ferme-de-bruges-les-detenus-nous-racontent/

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Rencontre d’info pour rejoindre Getting the Voice Out

Rencontre d’info pour rejoindre Getting the Voice Out ce mercredi 25 septembre 2024

GVO est un collectif belge (surtout basé à Bruxelles) qui s’inscrit dans la lutte contre les frontières, contre toute forme d’enfermement, et pour la liberté de circulation et d’installation de toustes.

Nous luttons contre les centres fermés. Dans la législation belge, les centres fermés ont pour fonction l’enfermement des personnes en séjour irrégulier. Y sont détenues les personnes “mises à la disposition du gouvernement”, soit parce qu’elles sont en situation irrégulière (ne possédant pas les documents requis ou n’étant pas dans les conditions leur permettant d’entrer ou de séjourner légalement en Belgique), soit parce qu’elles sont en attente d’une décision de l’Office des étrangers suite à leur demande d’asile. Véritables prisons, les CF enferment et isolent des centaines de personnes loin des regards.

Concrètement, le champ d’action de GVO est vaste, mais on pourrait le résumer en 3 axes :

☎️ Maintenir un contact téléphonique avec des personnes détenues en centre fermé en Belgique pour leur témoigner notre solidarité et soutenir les luttes qu’elles mènent depuis l’intérieur

🗣 Récolter et diffuser des témoignages des détenu·es et des infos sur ce qu’il se passe dans ces prisons, documenter plus largement les politiques migratoires racistes belges et européennes

✊ Développer différents moyens de protestation et de sensibilisation sur la question des frontières

Il y aurait encore beaucoup à en dire, mais le mieux serait qu’on en discute ensemble.

Intéressé·e ? Ce serait un plaisir de te rencontrer le mercredi 25 septembre à 18h30!

Au : Boom café Rue Pletinckx 7, 1000 Bruxelles

À bas les frontières et leur monde ! 🔥

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Semira, ni oubli, ni pardon 🎙️ Enregistrement collectif Lance-Pierre #5 + courts métrages

→ Samedi 21/09/2024 (dès 18h) au cinéma Nova (rue d’Arenberg 3, 1000 Bruxelles)

Le 22 septembre 1998, Semira Adamu était assassinée par les gendarmes qui escortaient sa sixième tentative d’expulsion après avoir été détenue plusieurs mois au centre fermé 127bis. Vingt-six ans plus tard, expulsions, centres fermés, non-régularisation des personnes sans-papiers continuent de briser des vies et d’incarner les politiques migratoires racistes. Cette soirée est organisée par le cinéma Nova et Getting the Voice Out, collectif de soutien aux luttes des personnes détenues en centres fermés.
→ Toutes les actions en commémoration à Semira Adamu sur : https://stuut.info/Semaines-de-mobilisation_Semira-Adamu-Stop-a-l-enfermement-des-personnes-sans-4430

🎙️ 18h – Lance-Pierre #5 : Détenir, expulser

→ Gratuit

Enregistrement public du 5ème épisode du podcast “Lance-Pierre” de Getting the Voice Out, collectif de soutien aux luttes des personnes détenues en centres fermés. Expulsions aux frontières et résistances seront décryptées en direct avec plusieurs invité·es.

🍽️ 19h – Table d’hôte par le collectif 100DAL

→ Prix libre

La cantine 100DAL (cantine100dal.net) est un collectif de cuisine autogéré Bruxellois. Elle regroupe une quinzaine de membres autour de plusieurs activités culinaires et militantes. Elle est née du constat qu’il n’existait plus ou peu de collectif de cuisine militant et autogéré à Bruxelles. Les activités de la cantine 100dal sont toujours à prix libre ou gratuites, basées sur la récupération alimentaire et le bénévolat. Le mode d’organisation du collectif est le plus autogéré et le plus horizontal possible.

🎬 20h – Projection de courts-métrages

→ Projections suivies de rencontres avec les réalisateur·ices !
→ Tarifs (en cash) : 10€ (tarif de soutien) / 7€ (tarif plein) / 4€ (tarif réduit pour étudiant·es, pensionné·es, sans-emploi, sans-statut)

Caught in the Rain
(Elie Maissin & Mierien Coppens, 2021, BE, DCP, vo ff st ang, 21’)
Trois hommes travaillent sur un chantier. Le travail a été interrompu par cinq mois d’emprisonnement. La pluie tombe soudainement comme le silence qui précède une expulsion.

From Afar
(Martijn de Meuleneire & Gilles Vandaele, 2024, BE, DCP, vo fr & ang st fr, 33’)
Dans “From Afar”, observations des paysages et architectures à l’intérieur et autour des six centres de déportation de Belgique combinées avec des témoignages de personnes emprisonnées.

À l’usage des vivants
(Pauline Fonsny, 2019, BE, DCP, vo fr & ang st fr, 27’)
Vingt ans après la mort de Semira Adamu, dans un cri de guerre conjugué au féminin, trois femmes racontent et mettent en lumière la réalité des centres fermés destinés à la détention des personnes migrantes.
9 min

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Nouveau cas de décès, cette fois au Centre fermé de Bruges : les détenus nous racontent

09 septembre 2024

Un homme de nationalité géorgienne, arrivé au centre fermé de Bruges il y a une semaine, avait arrêté de manger pendant 5 jours. Cet homme souffrait de diabète et ne recevait pas les traitements adéquats. Le 2 septembre, il a fait un malaise et a été amené à “l’aile médicale” du centre. Les détenus nous avaient averti de la situation deux jours plus tard, avec l’arrivée de plusieurs ambulances de réanimation. Le lendemain, le 5 septembre, des gardiens leur ont annoncé que l’homme était décédé “d’une crise cardiaque”. Certains détenus du centre ont été transférés dans un autre centre fermé dès le lendemain.

Cet homme était vraisemblablement malade et n’a pas eu de suivi médical approprié à son état. Il en est mort. Officiellement, il serait mort d’une crise cardiaque.

Il est extrêmement difficile d’obtenir des informations plus précises, les détenus étant menacés de subir de la répression s’ils en parlent. 

Dans le centre fermé de Vottem, la direction a dit aux détenus qui ont appris le décès :

“Celui qui en parle va directement au cachot”

L’annonce de ce décès intervient un mois à peine après qu’une tentative de suicide ait eu lieu au centre 127bis.

Cela fait aussi tristement échos aux personnes mortes en centre fermé au cours de l’année dernière seulement : 

-Tamazi Rasoian à Merksplas en février 2023, dans des circonstances toujours inconnues¹ ;

-Un cas de suicide, toujours à Merksplas, en décembre 2023² ;

-Un autre cas de suicide au 127bis, en mars 2024³.

Pour toutes ces personnes tuées par des politiques migratoires racistes et assassines : ni oubli, ni pardon.

¹ https://www.gettingthevoiceout.org/verite-et-justice-pour-tamazi/

² https://www.gettingthevoiceout.org/deuxieme-deces-de-lannee-2023-au-centre-ferme-de-merksplas/

³ https://www.gettingthevoiceout.org/suicide-au-centre-ferme-127bis-les-detenus-sous-le-choc-nous-alertent/

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Situation critique au centre fermé 127bis – Les détenus passent la nuit dehors

09 septembre 2024

Depuis le mois de juillet, les détenus du centre fermé 127bis (Steenokkerzeel) nous alertent sur une situation critique : une infestation de punaises de lit dans les chambres et les espaces de vie. Des alertes similaires sont lancées pour d’autres centres fermés, notamment à Merksplas et à Bruges. Les détenus déplorent depuis longtemps qu’aucune stratégie globale n’est adoptée afin de traiter efficacement le problème. À part des déplacements d’une aile à une autre, rien n’est mis en place. Et les déménagements restent inutiles, puisque tout le bâtiment est infesté et occupé à sa capacité maximum. La situation continue à de détériorer : une partie du personnel au 127bis s’est même mise en grève pour protester face aux conditions sanitaires critiques.

Hier soir, les détenus nous informent qu’une quinzaine d’entre eux refuse de remonter dans les chambres à cause des punaises, et veut passer la nuit dehors par protestation. Plusieurs fourgons de police sont appelés, avec des chiens. La direction propose aux détenus un changement d’ailes (à nouveau) mais ils refusent. La police finit par repartir, heureusement sans violence.

Les détenus passent la nuit dehors, protégés tant bien que mal de la pluie par un préau. Ils campent dehors, avec matelas et couvertures.

    “Il faut qu’ils le ferment ce centre. Ou qu’ils le détruisent, mais bon, ça c’est dans nos rêves. Là au moins, il faut une rénovation et une désinfection.”

    “Là ça devient vraiment urgent. C’est pas une vie, ça nous touche mentalement comme physiquement.”

Ils sont encore dehors à l’heure actuelle. Ils demandent du soutien, et que les évènements soient partagés et médiatisés afin de faire connaître l’état critique de leur situation.

Getting the Voice Out

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Semaines de mobilisation_Semira Adamu : Stop à l’enfermement des personnes sans-papiers!

Dimanche 22 septembre se tiendra, à Charleroi, la manifestation pour lutter contre l’enfermement des personnes sans-papier et contre la violence des politiques migratoires

Luttons contre l’invisibilisation et l’oubli des nombreuses morts que l’Etat provoque à ses frontières et dans les centres fermés. Pour la mémoire de Semira Adamu et de toutes les personnes que les politiques migratoires ont visé, violenté, réprimé, tué. Opposons-nous à l’extension de la machine à enfermer et à expulser.

Programme complet : https://stuut.info/Semaines-de-mobilisation_Semira-Adamu-Stop-a-l-enfermement-des-personnes-sans-4430

Charleroi car à Jumet (commune de Charleroi), le gouvernement prévoit la construction d’ici 2028 d’un centre fermé1 de 200 places au total, ce qui en ferait le plus grand centre de détention de Belgique.

22 septembre en mémoire de Semira Adamu, résistante sans-papier tuée en 1998 par la police lors de sa sixième tentative d’expulsion. Cette date nous rappelle sa mort ainsi que celles de Mawda (tuée par la police en 2023), Tamazi (mort en 2023 en centre fermé), provoquées par le racisme et les politiques migratoires. Nous nous rassemblerons en leur mémoire ainsi qu’en celle de toustes les autres, anonymes, aux frontières, dans la mer, sur les routes, tous les jours.

Dans ce cadre, différents collectifs des quatre coins de Belgique se sont coordonnés pour organiser, dans les semaines précédant la manifestation, plusieurs événements en lien avec la lutte contre l’enfermement des personnes sans papier. Ces événements existent autant pour mobiliser un maximum avant le 22 septembre que pour s’organiser et lever les voix contre les politiques migratoires racistes et meurtrières.

Rendez-vous en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles pour des projections, des discussions, des écoutes de podcasts, des repas solidaires qui rappellent qu’il n’y a qu’une solution : fin des centres fermés, fin des frontières et liberté de circulation et d’installation pour toustes !

 ! PLUS D’INFOS BIENTÔT, N’HESITE PAS À VENIR RECHECKER ! sur https://stuut.info/Semaines-de-mobilisation_Semira-Adamu-Stop-a-l-enfermement-des-personnes-sans-4430

BRUGES :
Infos à venir

BRUXELLES :

  • 20 septembre au DK (Rue de Danemark 70B), projection du film « Bamako » et discussion organisées par Zone Neutre.
  • 21 septembre au Nova (Rue d’Arenberg 3), soirée « Semira ni oubli ni pardon », table d’hôte, podcast, projection et discussion.

    GAND :
    15 septembre au Lina (Edward Anseeleplein 2), projection et table d’hôte.

    LA LOUVIÈRE :
    16 septembre à la JOC (Rue sylvain Guyaux 32/B), à 18h.

    LOUVAIN :
    11 septembre à la JH Sojo (Eenmeilaan 35).

    LIÈGE :

    • 7 septembre à la Casa Nicaragua (Rue Pierreuse 23), après-midi No Border avec table ronde, projection, musique et bouffe (13h-21h).
    • 14 septembre à partir de 12h au CPCR ( Rue Jonruelle 11) pour leFesti’fal, avec expo, musique, stands…
    • 16 septembre à La Zone (Rue Méan 27), projections et table d’hôte (FILMS).
    • 19 septembre à CCKALI (Rue St Thomas 32), permanence spéciale de Come To Be.

    NAMUR :
    Infos à venir

    Luttons contre l’invisibilisation et l’oubli des nombreuses morts que l’Etat provoque à ses frontières et dans les centres fermés. Pour la mémoire de Semira Adamu et de toutes les personnes que les politiques migratoires ont visé, violenté, réprimé, tué. Opposons-nous à l’extension de la machine à enfermer et à expulser.

    1Les centres fermés séquestrent des personnes pour cause de « situation administrative irrégulière » et ont pour but officiel de déporter ces personnes détenues hors du territoire belge par avion, de force. Autrement dit, ces centres privent de liberté des personnes ayant pour seule infraction à leur charge de n’avoir pas les « bons » papiers.

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    Centre fermé 127bis : les détenus alertent d’une tentative de suicide

    Les détenus du centre fermé 127bis (aile R1) à Steenokkerzeel sont très traumatisés : un détenu arrivé au centre il y a 2 jours se serait coupé les veines dans les toilettes ce dimanche 11 août après-midi.

    “Il y avait du sang partout dans le couloir, c’était affreux.” 

    Si les raisons précises qui auraient poussé cet homme à attenter à ses jours nous sont inconnues, les codétenus pointent du doigt l’environnement mortifère de ces lieux de détention

    “Nos conditions de vie sont insupportables”. 

    Il y a à peine quelques jours, des personnes enfermées dans la même aile du centre nous partageaient le fait qu’ils n’en pouvaient plus des conditions dans lesquelles ils sont maintenus :

    “Ici je ne supporte plus, je n’arrive plus à respirer à cause des odeurs, on ne nettoie plus les toilettes, il y a des odeurs qui arrivent même dans nos chambres, même dans la salle où on mange on n’est pas du tout à l’aise.”

    “On en a marre de ce centre, c’est trop sale, tout le centre sent l’odeur des toilettes. En plus d’être privés de liberté, on veut pas sortir malades d’ici. Si vous pouvez nous aider, c’est maintenant.”

    Il est en tout cas évident que l’enfermement, qui plus est dans des conditions particulièrement intolérables, favorise considérablement le risque de comportements autodestructeurs chez des personnes pour la plupart déjà marquées par des parcours d’exil et de précarité. Les autorités en ont pleinement conscience, ce tragique événement n’étant malheureusement pas le premier. 1 2

    L’homme aurait été amené à l’hôpital. À ce jour, nous n’avons pas encore de nouvelles de son état de santé. Les détenus nous disent :

    “il faut dénoncer tout ça, venez nous voir ! “.

    #ÀBasLesCentresFermés

    #LibertéPourToustes

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    Nouvelles des centres fermés – juillet 2024 – Violences au quotidien, intimidations… et une évasion !

    [TW récits d’agressions physiques]

    Alors que tout tourne au ralenti pendant cette période estivale, la machine à enfermer et expulser traumatise toujours autant les personnes détenues. Plusieurs d’entre elles et eux témoignent de faits de violence qui s’inscrivent dans le quotidien de la détention, des récits qui font échos à beaucoup d’autres et qui rendent compte du caractère ancré et systémique de mécanismes d’intimidation et de domination et qui opèrent en toute impunité.

    Tabassages et mises au cachot au 127bis

    Plusieurs témoignages croisés font état d’une réaction particulièrement violente de la part du personnel ce 31 juillet suite au repas de midi. Un détenu a demandé qu’il puisse travailler au nettoyage des plateaux repas afin d’obtenir un peu d’argent¹. Cela lui a été refusé. Suite à quoi, 7 membres de la sécurité ont débarqué, l’ont matraqué et ligoté. Nous recevons à nouveau ce 2 août de nombreux témoignages de détenus témoins de cette agression qui aurait été extrêmement violente. Ils nous demandent d’agir et de dénoncer. L’homme violenté a ensuite été envoyé au cachot.

    Des co-détenus nous disent :

    “Ils ont matraqué et démoli un gars parce qu’il voulait travailler. C’était juste une provocation. Il a rien fait.”

    Il était malade ce Monsieur; C’est comme cela qu’on soigne des personnes gravement malades chez vous ?

    On aurait dit un colis.

    Un autre détenu, assez âgé, a lui aussi été victime d’une agression de la part du personnel du 127bis fin-juillet. Cela s’est passé après qu’il se soit indigné des conditions de sa détention et du fait qu’on voulait l’obliger à prendre des médicaments. On lui a alors répondu : tu viens encore faire chier toi, dégage”. Des membres de la sécurité sont ensuite venus le chercher dans sa chambre : “tu vas au cachot parce que tu as mal parlé”. Il l’ont mis à terre et ligoté avant de l’envoyer au cachot. Une semaine plus tard, ce monsieur avait encore des cicatrices, des douleurs et des vertiges.

    “Les médecins, les AS [assistant·es sociaux·ales], j’ai pas confiance. Tu dis un mot, on te met par terre, on te jette au cachot comme un chien.”

    Annonce d’une évasion du 127bis

    Il arrive de temps en temps qu’une bonne nouvelle nous parvienne. Ce 31 juillet, un jeune homme a réussi à escalader les grilles et à s’enfuir. Nous lui souhaitons bon vent ! 

    Une semaine auparavant, il semble qu’il y avait eu une tentative d’évasion.

    Un détenu soulève l’hypothèse que le tabassage ayant eu lieu suite au repas de midi avait possiblement pour fonction de détourner l’attention de l’évasion réussie. Faire régner la terreur plutôt que cultiver l’espoir…

    “Au lieu de régulariser les gens, vous les torturez”

    Il y a quelques semaines, un ex-détenu du centre fermé de Merksplas, aujourd’hui libéré, dénonçait le traitement dans son ensemble des toutes les personnes détenues, la déshumanisation et la criminalisation par l’État des personnes sans-papiers. D’après lui, les discours politiques et médiatiques ambiants, de plus en plus empreints d’idées d’extrême droite, se répercutent dans la manière dont les travailleur⸱euses des centres fermés se comportent à l’égard des personnes détenues. 

    “La manière dont parle l’assistante sociale est bizarre. Elle force les gens à repartir chez eux. Tu oublies que moi, je suis un être humain comme toi. Mais les autorités vous ont permis d’utiliser les gens comme ça.

    Si tu réclames sur la bouffe qui est pas bonne, on te met au cachot. C’est pas normal. 

    Comment on peut garder quelqu’un ici 12 mois ? Ici c’est 3 personnes qui sont là depuis 12 mois. D’autres, 8 mois, 10 mois.

    Pourquoi les forcer à partir comme des animaux ?

    Au lieu de régulariser les gens, vous les torturez. Arrêtez de mentir à votre population. À Bruxelles, il y a combien de sans-papiers ? Si quelqu’un n’a pas de papiers, il vit comment ? Il va devenir un bandit, dans la rue. C’est le gouvernement qui est la source de cette criminalité. Les étrangers, ils sont là pour quoi ? Contribuer au pays.Au lieu de régulariser les gens, vous les torturez. Arrêtez de mentir à votre population. À Bruxelles, il y a combien de sans-papiers ? Si quelqu’un n’a pas de papiers, il vit comment ? Il va devenir un bandit, dans la rue. C’est le gouvernement qui est la source de cette criminalité. Les étrangers, ils sont là pour quoi ? Contribuer au pays.

    On montre aux chaînes de télévision l’insécurité dans le pays. Mais à la base, c’est qui ? C’est le gouvernement. Vous n’avez pas honte ?”

    Pour la libération immédiate de toutes les personnes détenues !

    #ÀBasLesCentresFermés

    #LibertéPourToustes

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    “Ils sont venus me faire une piqûre de force “

    Témoignage audio depuis un centre fermé

    4 juillet 2024

    Un homme se trouve dans un centre de détention depuis plusieurs mois et souhaite dénoncer la violence systémique qui y règne par le biais d’un enregistrement audio.

    Témoignage audio à écouter ici

    Transcription du témoignage:

    Depuis que je suis venu au centre fermé ici, je suis venu il y a cinq jours, je suis resté calme. Je voulais qu’ils m’envoient dans une bonne équipe où je pourrais rester tranquille mais ils n’ont pas voulu du fait de la discrimination ici. Je suis venu, j’ai reçu cinq jours tranquille.

    Quand on m’a appris que je suis maintenant en prison, j’ai commencé à crier, à insulter tout le monde. Après quelques temps ils m’ont pris, ils m’ont envoyé en isolement. Après ils m’ont piqué, ils m’ont fait une piqûre. Ils sont venus me piquer avec 7, 8 personnes. Ils m’ont piqué. Ils m’ont piqué avec la force. Ils m’ont donné des claques, des gifles. Ils m’ont pas beaucoup frappé mais ils m’ont pas raté aussi, parce qu’ils m’ont frappé un peu puis ils m’ont piqué. Ils ont couru, ils sont sortis, ils m’ont laissé làbas tout seul. Après je suis resté làbas, ça fait longtemps ils m’ont rien emmené à manger, rien du tout. Après lorsquils ont su que j’étais intelligent un peu, j’ai commencé à raconter, à expliquer à tout le monde, jusqu’à ce qu’ils sachent ce qu’ils ont fait. Après ils m’ont emmené dans un centre normal où je peux rester tranquille. Mais toujours ça n’allait pas car ils m’ont obligé à prendre des médicaments, que je voulais pas les prendre. Ils me les donnent pour que j’oublie ce qu’ils m’ont fait.

    Mais toujours je n’arrive pas à oublier. Parce que chaque jour, ils essayent d’écouter un peu après ils me disent oui oui, c’est bon j’ai comprisalors qu’ils n’ont pas compris. Ils m’ont pas changé de chambre. Quand j’appelle quelqu’un pour lui expliquer, il m’écoute pas. Il me dit ok j’ai comprisaprès il part, il revient pas, il me regarde même pas, il me calcule pas. 

    Du coup, tout ça je voulais expliquer, en plus pour le fait qu’ils m’ont piqué, je voulais porter plainte. Jusqu’à ce que… parce qu’ici c’est néerlandais, je comprends pas le néérlandais.

    Ils m’ont fait signer des papiers que je sais pas du tout pour que je rentre chez moi j’ai dit ok y’a pas de souci, je rentre chez moi, c’est pas chez quelqu’un. Quand je rentre làbas, j’ai plein d’avenir au lieu de rester ici et de devenir fou ou de faire n’importe quoi ici que je veux pas, que j’ai pas envie de faire. Vaut mieux qu’ils me ramènent chez moi pour pas me garder très longtemps. 

    Mais toujours, ça continue à me garder ici, ça me garde ici. Quand j’ai envie de parler de quelque chose, personne ne m’écoute. Ils me laissent que dans ma cellule. C’est moi qui suis en train de tout forcer pour rentrer chez moi. Parce que eux, tout ce qu’ils veulent, c’est me garder ici des mois ou des années pour que je devienne fou. 

    Je pète les plombs, j’ai pas envie de péter les plombs, j’ai plein d’avenir, pleins de rêves devant moi. J’ai envie d’approfondir ça. Que de rester ici où il y a des problèmes, il y a du souci, il y a du stress que je peux pas assumer des fois. Je parle, je sors un peu, j’insulte. Mais personne me répond parce que je parle tout seul. Je parle pas à quelqu’un, personne ne me calcule. Du coup, tout ça, ça va pas. Chaque jour c’est de la discrimination. Chaque jour que je me réveille… j’ai trop de problèmes et trop de soucis ici. J’ai pas envie qu’ils me gardent trop longtemps ici. S’ils ont envie de me garder très longtemps, ça c’est si j’étais en procédure pour sortir d’ici. Ça ils peuvent me garder autant qu’ils veulent, ils me libèrent. Mais du coup j’ai pas envie de rester ici très longtemps c’est pour ça, ils m’ont fait signer les documents. J’ai signé pour faire le retour volontaire. Mais jusqu’à présent ça dure. J’ai pas envie qu’ils me gardent quatre mois, cinq mois ici comme ils ont fait à d’autres gens pour qu’après ils me disent, ouais il faut rentrer chez toi maintenant. Alors que j’ai un petit espoir. 

    C’est pas ça que je veux. Moi ce que je veux... Même sur mes documents c’est écrit : si c’est pour rentrer, c’est immédiatement, tu dois même pas rester ici 24h. Ça c’est écrit sur mes documents, j’ai les documents ici. En plus aussi… Pourquoi je suis venu ici ? 

    J’ai plein de choses à faire dans ma vie. Tout ce qu’ils ont fait c’est d’écrire ce qu’ils veulent sur le document pour me garder ici très longtemps. Ils croient que c’est vrai alors que ça ne l’est pas. Ils peuvent me garder ici autant qu’ils veulent. Quand je demande ouais vous avez signé avec l’ambassade?”. Ils me disent non, ils me racontent ce qu’ils veulent. Ils te disent pas clairement ce qui se passe. Tout ça c’est pas aimable, c’est pas facile à vivre […]

    C’est pour ça que j’ai décidé de témoigner. pour parler de ce qu’ils m’ont fait, et de ce qu’ils continuent de faire toujours.

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    Punaises de lit dans plusieurs centres fermés : Merksplas, Bruges , 127bis

    20 juillet 2024

    Ces dernières semaines, nous recevons beaucoup d’appels provenant de plusieurs centres fermés différents, faisant état d’infestations de punaises de lit dans les chambres et dans les espaces de vie.

    D’après les détenu·es, aucune stratégie globale n’est adoptée par le personnel pour éradiquer ce fléau : les chambres sont fermées au cas par cas, semblent être plus ou moins désinfectées par on ne sait quel moyen, tandis que d’autres espaces se révèlent également infestés entre-temps. De la sorte, il n’y a aucune chance que l’infestation soit pleinement éradiquée. 

    Centre fermé de Merksplas:

    Un détenu dénonce que certains de ses co-détenus ont été battus par les gardien·nes, alors qu’ils refusaient d’être transférés dans d’autres chambres qui étaient trop petites. Il dit que les mesures prises pour éradiquer le problème des punaises sont dérisoires : “Ils s’en foutent”, nous dit-il. 

    Centre fermé de Bruges :

    Les détenus dorment dans des dortoirs de 20 personnes. La promiscuité rend la situation d’autant plus insupportable.

    Ils nous disent : 

    “On les voit [les punaises] sur les couvertures.”

    “On se gratte tout le temps, surtout la nuit.”

    “Beaucoup n’arrivent plus à dormir.”

    “Cela devient invivable.”

    “Il y en a qui deviennent fous.”

    “Dans des situations pareilles, les appartements sont vidés de leurs occupants et on désinfecte pendant plusieurs jours. On ferme les centres fermés ?”

    Centre fermé 127bis :

    Un détenu nous raconte qu’il a dû alerter le personnel médical à trois reprises de la présence de punaises dans sa chambre avant que cela soit pris au sérieux. Il a d’abord été trouver des membres du personnel pour leur faire état de piqûres suspectes. Un médecin et une infirmière sont venu·es regarder la chambre mais n’ont pas trouvé de lieu d’infestation, et n’ont dès lors pas pris ses alertes en compte. Le lendemain, il est allé trouver le personnel avec une punaise retrouvée morte. Ses interlocuteurs ne l’ont toujours pas pris en considération. Un troisième jour encore, il a trouvé une punaise vivante en train de marcher, et a alors appelé le personnel. Là seulement, après l’avoir constaté de leurs propres yeux, ils ont acceptés de le croire. Il continue toujours à se faire piquer. 

    Or, on sait bien que plus le temps passe, plus les punaises se reproduisent, et plus le problème sera difficile à traiter. L’attitude du personnel et de la direction est véritablement inconséquente, irresponsable et irrespectueuse à l’égard des personnes enfermées. Il semblerait que l’infestation gagne peu à peu tout le centre. Deux ailes seraient restées ouvertes, tandis que deux autres ailes sont fermées depuis déjà plusieurs jours. Dans les deux ailes restées occupées, l’infestation fait rage. 

    Nous avons prévenu certaines associations sur cette situation qui nous semble urgente.

    Une seule solution : Vider les centres fermés ! (et ne plus jamais les remplir)

    Pour la libération immédiate de toutes les personnes détenues !

    #ÀBasLesCentresFermés#LibertéPourToustes

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    Le vol terrifiant AT-833 de Bruxelles à Casablanca

    Récit d’une expulsion le 18 juin 2024

    [TW violences policières]

    Cinq personnes, trois hommes et deux femmes, ont été expulsé·es ce 18 juin 2024 sur un vol commercial, escorté·es par 28 policier·ères.

    Nous étions prévenu·es d’une expulsion forcée d’une dame marocaine à cette date sur le vol AT-833 (Royal Air Maroc) vers Casablanca.

    Nous apprenons que dans ce vol, il y avait au total cinq détenu·es ligoté·es (deux femmes et trois hommes),  “accompagné·es” de 28 policier·ères en civil – policier·ères que l’on appelle communément “escortes” lorsqu’iels exécutent cette fonction. Les policier·ères les ont escorté·es jusqu’à leur arrivée à Casablanca.

    Nous apprenons que ces cinq personnes ont été embarquées violemment avant l’arrivée des passager·ères, à l’arrière de l’avion.

    Nous apprenons qu’un des hommes qui résistait à son expulsion présentait à son arrivée à Casablanca des hématomes sur tout le corps.

    En atteste ce témoignage d’un homme les accueillant à leur arrivée à Casablanca : 

    Un jeune homme d’une trentaine d’années au visage pâle et aux globes oculaires entourés de bleu et de rouge, avec une dent cassée (une incisive), a été débarqué de l’avion à Casablanca. J’ai appris qu’il a été victime de torture et d’agressivité juste avant qu’il soit sorti de son cachot après cinq jours d’enfermement au centre de détention à côté de l’aéroport de Zaventem. Son corps présentait des traces de coups, tacheté presque partout par des couleurs bleu et rouge foncé. Ligoté par les pieds et les mains, il a été transporté jusqu’à son siège dans l’avion où on continuait toujours à lui donner des coups et à l’écraser. Dans l’avion, on lui pressait les yeux avec les doigts d’une façon atroce. Les policiers ont couvert son visage avec une couverture et plusieurs fois il a subi des tentatives d’étranglement.

    Nous apprenons enfin qu’un autre détenu attaché à son siège avait un regard vitreux, presque endormi, totalement absent, donnant à penser qu’on lui a administré une substance à son insu pour le plonger dans cet état.

    Une femme était menottée et a subi des pressions sur son thorax. Elle garde toujours à ce jour des traces de coups sur tout le corps et est psychologiquement très traumatisée. De plus, cette dame souffre d’une maladie chronique grave, et n’a pas reçu les médicaments dont elle a besoin.

    Quant à la deuxième femme présente dans l’avion, sa famille n’a encore aucune nouvelle d’elle, ce qui est très inquiétant.

    Iels nous disent :

     J’ai le cœur plein de haine.

    Cela vous coûte combien tout ça ? 28 tickets aller-retour pour l’escorte, tout cela pour faire du mal.

    Les droits humains sont au courant ?

    Ces récits, d’une violence innommable, ont pu être reconstitués grâce au suivi de proches des concerné·es et au courage des victimes qui ont témoigné. Il y a de quoi se poser la question de toutes les expulsions et tentatives d’expulsion dont nous ne serons peut-être jamais informé·es.

    La Belgique déploie des moyens matériels, humains et financiers complètement astronomiques pour exécuter une politique dite « de retour » qui n’a d’humain que le nom, le tout avec la complicité des compagnies aériennes. 

    Toute notre solidarité va aux victimes de ces actes de torture, commis par des fonctionnaires de l’État en toute impunité.

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    La situation des réfugié·es palestinien·nes dans les centres fermés : illustration de l’hypocrisie de l’État belge

    20/06/2024

    Depuis l’intensification massive des attaques perpétrées par l’État d’Israël à Gaza, de nombreux·ses réfugié·es palestinien·nes se sont retrouvé·es au centre fermé Caricole. Arrêtées à l’aéroport de Zaventem, ces personnes sont incarcérées depuis plusieurs mois tout en étant soumises à des procédures très longues et criminalisantes. Les centres fermés sont des institutions carcérales, qui visent l’éloignement du territoire de la personne concernée, autrement dit un retour forcé. 

    Aujourd’hui, alors qu’on parle de génocide, et bien que le taux de reconnaissance soit actuellement de 90% pour les Gazaouis, les procédures restent anormalement longues, et les instructions disproportionnées, même quand les documents des demandeur·euses attestent et prouvent qu’elles arrivent de Gaza.

    Pour sortir de Rafah, à la frontière avec l’Egypte, il est demandé des sommes exorbitantes pour traverser (jusqu’à 10 000 euros). Des familles en viennent à se séparer. Il faut alors trouver asile ailleurs, au prix d’un voyage rude et dangereux, pour ensuite rejoindre un pays d’Europe. L’Europe qui prétend, sans convaincre, défendre les droits humains, mais qui en réalité emprisonne des victimes de guerre.

    Il est impensable que cette politique continue de stigmatiser et d’incarcérer des demandeur·euses d’asile dont la situation est connue et ne devrait pas être remise en cause. La procédure Dublin est un exemple de cette hypocrisie, de ce refus de prise en charge sous couvert de responsabilités du premier pays d’entrée. 

    Les procédures doivent impérativement être simplifiées, et les dossiers analysés plus rapidement comme cela s’est passé pour les Ukrainien·nes lors de l’invasion russe. Dans ce cas, avait même été activée la directive 2001/55/CE (“pour l’octroi d’une protection temporaire en cas d’afflux massif de personnes déplacées”). À ce jour, pour les Palestinien·nes, il s’agit encore de prouver et de justifier le statut de réfugié·e. Cette situation est inacceptable pour toute personne fuyant son pays et faisant face à un tel mur d’incompréhension. Mais, au vu de la situation à Gaza, cela est encore plus interpellant. Les Palestinien·nes enfermé·es exigent des moyens adéquats pour contacter leur famille, et une mise en liberté immédiate. 

    Au-delà de l’urgence absolue de mettre en place un système de protection efficace et inconditionnel à l’égard de toute personne en provenance de Gaza, nous rappelons que tout être humain devrait avoir le droit à un accueil international, quelles que soient les raisons de départ du pays d’origine. 

    Pour une liberté de circulation et d’installation pour toustes, depuis Gaza et ailleurs ! 

    À partir de témoignages recueillis par le collectif Getting the Voice Outauprès de plusieurs détenu·es palestinien·nes du centre fermé Caricole. 

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    Actualité dans les centres : enfermements, expulsions, évasions, automutilations, tortures 14 juin 2024

    Centre fermé Caricole

    – Détenu·es palestinien·nes (01/06/2024)Ces dernières semaines, des palestinien·nes venu·es de Jordanie, d’Égypte et de Turquie ont été arrêté·es à leur arrivée à Zaventem et sont depuis détenu·es dans les centres fermés aux abords de l’aéroport, en attente de leur expulsion du territoire. Face à ces arrivées de personnes fuyant la guerre et le génocide, les autorités belges ne trouvent rien de mieux que d’appliquer cyniquement leur politique habituelle : traquer, enfermer, déporter.

    Centre fermé 127 bis

    – Grève de la faim (20/05/2024) https://www.gettingthevoiceout.org/greve-de-la-faim-dans-le-centre-ferme-127-bis-a-steenokkerzeel/

    -Tentatives d’évasion Un détenu nous raconte (22/06/2024) : 

    Un homme a couru,couru, a franchi plusieurs grillages internes, a couru, couru ,est arrivéà la grande porte, puis a été chopé et mis à terre . C’était comme dans un film.

    (31/05/2024) Au 127bis, un homme a profité d’une visite à l’hôpital pour s’évader. Il devait subir sa troisième tentative d’expulsion trois jours plus tard. Bon vent à lui !

    Auto-mutilation et tentative de suicide (24/05/2024) Au 127bis, un détenu nous informe :

    “La semaine passée, un homme sous le choc car son père est décédé au pays demande un retour volontaire : après 3 jours sans réponse, il se taille sur tout le corps avec une lame de rasoir et a été amené à l’hôpital. Pas de nouvelles.”

    Centre fermé de Merksplas

    Mise au cachot systématique (05/06/2024)

    Des détenus nous disent :   “Des mises au cachot systématiques. Un homme algérien en pleine forme avait osé ouvrir sa gueule il y a 3 jours. Ce jour il sait à peine marcher et parler suite à une piqure…”

    Politique raciste, discrimination.

    C’est la peur qui règne. Personne n’ose encore sortir de sa chambre.”

    Soins médicaux (05/06/2024)

    Le docteur n’est pas humain, Hippocrate ? Aucun respect. Le métier de médecin est noble ?”

    “Un homme se tord de mal au ventre depuis 5 jours : le médecin lui donne un sirop.

    “Tout le monde a besoin de soins, et y en na pas !

    Faut appeler la Ligue des droits humains !

    Isolation : Dans le bloc 5 se trouvent les cachots et les cellules d’isolation médicale.

    Nous avons contacts avec deux personnes qui sont en isolation médicale, l’une depuis 18 mois , l’autre depuis 2 mois. Ils nous disent :

    On vit dans la peur.

    “On est traités comme des terroristes.” 

    Surveillance tout le temps ,au préau, pour fumer une cigarette, pour manger.

    “Quand je demande pourquoi, ils me disentpour ma sécurité“. Pour moi, c’est une torture psychologique.

    C’est de la méchanceté gratuite.

    Suit à une mise au cachot très violente, lors de laquelle un homme était battu par six gardes, des détenus témoins de la scène dans le cachot d’en face nous partagent : 

    “C’est de la mafia, on est dans un autre pays. Je suis superchoqué, jai peur , je suis depuis des années en Belgique et jaime les Belges. Ceuxci sont pas des Belges. Cest une mafia.”

    Centre fermé de Bruges(01/06/2024)

    Nous avons été alerté·es par un détenu d’une tentative d’expulsion forcée vers la Turquie d’un homme enfermé au centre fermé de Bruges depuis décembre 2023, et en grève de la faim depuis plus de 2 mois. Deux médecins extérieurs avaient attestés de l’état médical et psychologique très inquiétant, et avaient affirmé qu’un vol pourrait mettre sa vie en danger (“not fit to fly”). Il a malgré tout été expulsé vers Istanbul ce 1er juin, par la force. Il n’a pas eu la force de résister.

    “Les trois officiers ont fait preuve de brutalité physique à l’égard de Monsieur. L’un d’eux l’a saisi au bras gauche, l’autre au bras droit et le troisième était derrière lui. Tous les trois l’ont saisi fermement et l’ont immobilisé. Ils lui ont fermé la bouche et un agent lui a saisi la gorge pour l’empêcher de crier. Cela s’est produit plusieurs fois pendant le vol. Les trois officiers étaient experts dans l’art de maintenir le calme. Monsieur était complètement maîtrisé. Les autres passagers n’ont pas remarqué cette situation et ne sont pas intervenus.”

    Centre fermé de Vottem : Pétition pour un monsieur vivant en Belgique depuis 18 ans. Libérez Doudou !

    https://www.leslignesbougent.org/petitions/pour-la-liberation-de-doudou-cham-du-centre-ferme-de-vottem-17892/?sfnsn=wa

    #ÀBasLesCentresFermés

    #NoBorder

    #LibertéPourToustes

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    Grève de la faim dans le centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel

    20 mai 2024

    « Contre la bouffe, pour la liberté. »

    « Vous savez combien on vous coûte ? Pour rien ! »

    Les détenus du centre fermé 127bis (Steenokkerzeel) nous informent qu’une grève de la faim générale a été initiée ce mardi 14 mai 2024 dans l’aile L1 du bâtiment carcéral. Cette grève a été lancée en protestation aux mauvaises conditions de détention, notamment par rapport aux repas distribués dans le centre, que les détenus qualifient de très pauvres en qualité et en quantité. 

    Ce retour concernant la nourriture est extrêmement fréquent. Les conditions de détention entretenues par les autorités, l’Office des étrangers en tête, témoignent de manière assez claire le mépris dont elles font preuve à l’égard des détenu·es. L’état déplorable de ces conditions concerne la nourriture mais s’étend également à l’ensemble du dispositif de détention : l’accès aux soins de santé est extrêmement limité, l’autonomie au quotidien est toujours plus réduite, de nombreux témoignages attestent d’un racisme latent émanant de membres du personnel¹,… 

    « On n’a aucun droit. »

    « Aucun respect des gardiens. Ils nous provoquent. Pas d humanité. »

    « On a peur d’eux. »

    Mais ce n’est pas la seule raison de ce mouvement de grève. Plusieurs détenus dénoncent également le fait d’être laissés dans le flou par rapport à leur situation administrative. Les détenu·es n’ont aucun moyen de savoir s’ils et elles sont condamné·es (sans aucun type de jugement et pour des raisons purement administratives, rappelons-le) à rester en détention pour des jours, des semaines ou des mois. Les personnes détenues ne savent pas s’ils et elles finiront par être libéré·es, dans la plupart des cas avec un Ordre de Quitter le Territoire, ou s’ils et elles seront expulsé·es de force. Une incertitude particulièrement difficile à vivre et source d’angoisse.

    « Certains demandent un retour volontaire. Et ils n’ont aucune nouvelle. »

    « Beaucoup ont des enfants ici [en Belgique]. Ils en ont rien à foutre. »

    A travers ce mouvement de grève de la faim, les détenus expriment leur colère, plus que légitime, à l’encontre de l’ensemble du système qui les enferme. Ils appellent à ce que leurs messages rencontrent un écho à l’extérieur : relayons, parlons-en autour de nous, faisons pression de toutes les manières possibles afin de soutenir leur combat.

    Le mouvement a à présent pris fin après plusieurs jours de protestation.  

    Nous exprimons toute notre solidarité avec tou·tes les enfermé·es. 

    #Non aux centres fermés

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    La Belgique intensifie les expulsions vers le Maroc

    15 mai 2024

    Récemment, la secrétaire d’État à l’asile et à la migration, Nicole de Moor, déclarait dans la presse que “les Marocains résidant illégalement en Belgique pourront être renvoyés”¹.

    En avril dernier, Nicole de Moor, accompagnée d’une délégation de ministres belges, s’est rendue à Rabat, au Maroc. Cette visite a donné lieu à la signature d’un accord entre le Belgique et le Maroc sur la thématique de la migration. Ce n’était pas le premier, puisqu’un autre accord avait été précédemment conclu par le ministre belge de la Justice, Paul Van Tigchelt, concernant les personnes d’origine marocaine visées par la double peine². Depuis, nombre de personnes d’origine marocaine ont été arrêtées ces dernières semaines, et emmenées en centre fermé en vue d’une expulsion hors de la Belgique.

    Le gouvernement marocain se serait très clairement engagé à admettre toutes les personnes qui sont identifiées comme étant de nationalité marocaine, et qui sont actuellement sans titre de séjour en Belgique. Cet engagement impliquerait donc de simplifier et accélérer les procédures d’expulsion. De plus, dans cette optique, une loi autorise désormais des agent·es de l’Office des étrangers, doté·es à cette fin de pouvoirs judiciaires, à accéder aux téléphones des personnes ayant commis des “faits criminels” pour obtenir des éléments d’identification tels que des photos de passeport. Précisons que la qualification de “faits criminels” est définie de manière très large et floue. Bien souvent, il suffit que les personnes visées soient soupçonnées de “trouble à l’ordre public” pour que les agent·es de l’Office des étrangers s’arrogent des pouvoirs judiciaires à leur égard. 

    Nicole de Moor semble bien décidée à tester les autorités marocaines sur ces retours promis en raflant les marocain·nes privé·es de papiers. Ces personnes résident souvent depuis des années, voir des dizaines d’années en Belgique, et sont pour certaines des oublié·es de la régularisation de 2009³. Certain·es sont arrivé·es en Belgique en temps que mineur·es,et ont depuis fondé une famille ici, avec parfois plus aucun contact dans leur pays d’origine.

    Prévenez les ami·es concerné·es ! 

    Stop aux expulsions, liberté de circulation et régularisation pour toustes !

    ¹  https://www.lesoir.be/581315/article/2024-04-16/les-marocains-residant-illegalement-en-belgique-pourront-etre-renvoyes-affirmel 

    https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2024/04/16/le-maroc-s-engage-a-renforcer-la-cooperation-dans-la-lutte-contr/

    ² https://www.gettingthevoiceout.org/double-peine-ou-bannissement-methode-particuliere-de-racisme/

    ³ En 2009, grâce à de fortes mobilisations des mouvements de lutte pour la régularisation, des personnes sans-papiers ont pu introduire une demande de régularisation à l’État belge. Environs 25 000 personnes ont alors obtenu une régularisation de leurs papiers dans ce contexte. 

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    Un gardien persécuteur au centre fermé 127 bis agit en toute impunité

    Un gardien persécuteur au centre fermé 127bis agit en toute impunité

    “Un homme du personnel en particulier fait régner un climat de terreur quotidiennement,  suivi par d’autres gardiens. Certains détenus ont très peur de ce gardien et essaient de l’éviter le plus possible en se cachant.”

    Depuis plus d’un mois, des détenus du centre fermé 127 bis nous alertent au sujet de membres du personnel particulièrement harcelants et violents. Nous avions déjà alerté les associations qui interviennent dans les centres de cette situation. 

    Les informations qui nous étaient le 05 avril 2024 rapportées sont les suivantes :Durant la période de Ramadan, les personnes détenues étaient réparties dans l’une ou l’autre aile du centre en fonction du fait qu’elles pratiquaient le jeûne ou pas. L’aile R était normalement “l’aile non-Ramadan”, elle comportait néanmoins quelques détenus qui jeûnaient durant la journée. Ces personnes gardaient donc dans leur chambre leur nourriture de la journée afin de la manger le soir. Il nous a été rapporté que le gardien en question avait à plusieurs reprises interdit de manger à l’heure de l’iftar, et avait jeté la nourriture d’une personne détenue devant elle à la poubelle.

    “Il choisit ses cibles et certains détenus sont ciblés particulièrement : insultes, chantages, menaces, plaintes.” 

    Certaines personnes détenues n’osent plus sortir de leur chambre de peur de le croiser. Un détenu est, selon ses co-détenus, particulièrement pris pour cible. On nous indique que la personne de nationalité éthiopienne qui est décédée le 9 mars dernier1 avait également été prise pour cible

    A nouveau, ce 28 avril 2024, différents détenus nous rapportent qu’à l’occasion de discussions entre détenus, un gardien particulier suivi ensuite par d’autres gardiens sont intervenus de manière musclée, agressant les détenus impliqués. Ils ont appelé du renfort et 15 hommes de la sécurité se sont appliqués à mettre par la force plusieurs détenus au cachot, dont certains uniquement parce qu’ils essayaient d’empêcher l’intervention violentes des gardiens.

    “Ils ont plaqué un détenu au sol, des autres détenus étaient là autour criant de ne pas frapper, puis la sécurité est arrivée pour en mettre certains au cachot.”

    “Au cachot ce fameux gardien rigole et met de la musique hard rock en tapant sur la table.”

    “Quand on lui dit quelque chose il nous rit à la gueule.”

    Saga des plaintes

    Une lettre de plainte adressée à la direction du centre a été déposée par plusieurs personnes détenues contre ces gardiens. Quelques temps après, un des gardien s’est présenté auprès de personnes signataires en leur demandant, toujours violemment, pour quelles raisons elles avaient signé cette plainte. Il nous semble très problématique que le gardien en question ait eu accès au nom des personnes qui ont déposé cette plainte contre lui. En réponse, lesdits gardiens ont ensuité déposé à leur tour une plainte contre certains détenus. Ce procédé est courant, et s’observe également lorsque des plaintes sont déposées contre la police : les personnes dépositaires de l’autorité de l’Etat s’emparent à leur tour de l’arsenal juridique, qui joue immanquablement en leur faveur, afin de charger et culpabiliser leurs victimes.

    Questions parlementaires 31  janvier 2024

    Des questions parlementaires sur la situation dans les centres fermés 127bis et Merksplas ont été adressées à Nicole de Moor en Commission Intérieure le 31/01/2024. En réponse, la Secrétaire d’État a tenu les propos suivants :  « Quant à la situation au centre 127bis, plusieurs faits récents impliquant des membres du personnel du centre ont été portés à mon attention. Ces faits font l’objet d’une enquête. Une procédure disciplinaire a été entamée par l’Office des étrangers et je veillerai à ce que ces incidents ne restent pas sans suite si ces faits sont confirmés par l’enquête ». Nous n’avons pas de moyen de savoir si la procédure disciplinaire vise le gardien dont il est question dans les récits des personnes détenues.

    Les détenus nous disent :

    “Comment est-ce possible qu’un homme aussi raciste et pervers travaille ici ?”

    “D’autres gardiens ne sont pas d’accord avec cette manière de faire. On sent bien qu’il y a des conflits sousjacents entre eux.”

    “Il faut faire quelques chose. Pas pour moi mais pour les autres qui suivent.”

    Le laxisme dont font preuve la direction et l’Office des étrangers à l’égard de ce gardien atrocement violent (et de ses suiveurs) est interpellant mais pas étonnant. Malgré les témoignages récurrents de détenu·es dénonçant des abus de toutes sortes depuis longtemps, un climat d’impunité quasi totale règne derrière les grilles des centres fermés.

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    Expulser sans attendre, ou comment l’Office des étrangers ne s’embarrasse pas d’une décision judiciaire

    23/04/2024

    Monsieur B. est originaire d’Éthiopie, et a été arrêté à l’aéroport de Zaventem en décembre 2023. Suite à son arrestation, il a introduit une première demande d’asile puis une seconde après qu’il ait obtenu davantage d’éléments pour appuyer sa demande en Belgique. Le 9 avril 2024, sa deuxième demande a été refusée. Par conséquent, un recours a été introduit auprès du Conseil du Contentieux des Étrangers (CCE), pour contester la décision du CGRA.

    L’audience pour traiter du recours était prévue (et a bien eu lieu) ce vendredi 19 avril, à 11h. Pourtant, l’Office des Étrangers a programmé une troisième tentative d’expulsion le même jour à 21h25, sans attendre la décision finale du CCE concernant le recours.

    Une campagne de mail avait été lancée vers les autorités responsables :

    Madame, Monsieur

        Ce jour, nous avons été informé.es que vous comptiez expulser de force Monsieur Sintayehu Getachew Bekele, originaire d’Ethiopie dans son pays d’origine aujourd’hui, vendredi 19 avril.Pourtant, à cette même date est prévue l’audience devant le Conseil du contentieux pour étrangers faisant suite  au recours qu’il a introduit contre la décision du Commissariat général aux Réfugiés et aux Apatrides. En planifiant son expulsion à cette même date, avant qu’une décision du CCE ne puisse être rendue, vous prenez délibérément la décision de renvoyer Monsieur Sintayehu Getachew Bekele dans un pays qu’il fuit, et dans lequel il y a une guerre civile !

    Ce faisant, vous l’empêchez délibérement de recourir aux voies légales de recours auxquelles il a droit et d’éventuellement bénéficier d’une protection internationale. Vous contestez ainsi la légitimité du Conseil du Contentieux pour Étrangers qui pourrait statuer contre la décision du CGRA de lui refuser l’octroi de la protection internationale.

    Nous vous demandons instamment de respecter la temporalité des procédures entamées, de permettre à une juridiction administrative compétente de faire  son travail et ainsi de ne pas bafouer les droits fondamentaux de Monsieur Sintayehu Getachew Bekele.

    Cordialement

    Ce 22 avril, nous apprenons que le CCE a donné raison à monsieur B., et a annulé la décision du CGRA. Cela signifie que, suite à cette décision, le CGRA est dans l’obligation de reprendre le dossier de demande de protection internationale. Or, monsieur B. a certainement déjà été expulsé. Nous sommes sans nouvelles de lui depuis vendredi, et nous ne savons pas comment s’est passé son retour en Éthiopie.

    L’Office des Étrangers était informé de la décision du CCE avant l’expulsion programmée, mais a pourtant maintenu sa décision d’expulser Monsieur B de force vers AddisAbeba ce vendredi 19 avril. Nous dénonçons cette expulsion qui a eu lieu  sans aucun respect des décisions de justice.

    #STOPDEPORTATIONS

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    Ni ici, ni ailleurs : pas de centre fermé à Jumet ! Mobilisation contre le nouveau centre fermé à Jumet ce 10 avril 2024

    Getting the voice out se joint à cet appel publié sur

    https://stuut.info/Appel-a-Rassemblement-a-Jumet-le-10-Avril-stop-aux-Centres-Fermes-3504

    Mobilisons-nous ce mercredi 10 avril (17h30), contre la construction d’un nouveau centre fermé à Jumet, dans la région de Charleroi. Ni ici, ni ailleurs : pas de centre fermé à Jumet !

       Chaque année, entre 6000 personnes et 8500 personnes sont détenues dans les 6 centres fermés belges, simplement parce qu’elles n’ont pas reçu de titre de séjour valable. Le motif de cette privation de liberté est donc purement administratif. Il s’agit notamment de personnes qui se sont rendues en Belgique à la recherche de meilleures opportunités, ou pour fuir des situations précaires ou violentes dans leurs pays d’origine. Il s’agit aussi parfois de personnes qui vivent depuis des années (parfois des dizaines d’années) en Belgique, et qui ont construit leur vie ici. Ces personnes sont souvent exploitées, sous-payées et contraintes de vivre dans des conditions difficiles. Elles demandent simplement une régularisation de leur situation administrative, pour pouvoir vivre et travailler en Belgique comme n’importe quel·le citoyen·ne.

    Au lieu de les soutenir et de les protéger, l’État belge les soumet à des conditions carcérales inhumaines : clôtures élevées, fouilles, visites restreintes, sanctions disciplinaires, portes fermées à clé, isolement, surveillance constante… Les centres fermés sont des prisons déguisées. Y être détenu·e, c’est se faire retirer ses droits les plus fondamentaux. Cette détention se déroule sans aucune transparence, dans des zones reculées à l’abri des regards. Cette politique migratoire répressive et organisée est soutenue par l’État belge. Construction de nouveaux centres, augmentation des expulsions, prolongation de la détention administrative, réduction des places d’accueil dans les centres ouverts… Le gouvernement alimente depuis des décennies le climat de peur et de discrimination envers les personnes privées de papiers.

    En 2022, le Masterplan Centres Fermés est approuvé par le gouvernement fédéral : au total, ce sont trois nouveaux centres fermés et un centre de départ qui pourraient voir le jour en Belgique. L’un des nouveaux centres pour les personnes en séjour irrégulier se situerait à Jumet. Auparavant rejeté par les autorités locales de Charleroi (PS), ce projet reçoit finalement leur soutien et sera défendu par Paul Magnette. Pour le projet à Jumet, le permis de construire a été déposé cette année, et les démarches sont enclenchées. La fin des travaux est estimée à 2028.

    Ensemble, montrons notre désaccord : pour qu’aucun centre fermé ne voit le jour à Jumet, ni ici ni ailleurs !

    Pour un monde sans frontière et sans prison !

    Quand ? Mercredi 10 avril, à 17h30

    Où ? Rue Dr. Pircard (Jumet)

    Rassemblement co-organisé par CIEP-MOC, FGTB-Cenforsoc, CSC, Vie Féminine, les JOC, Charleroi Solidarité-Migrants

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    Témoignage d’une expulsion violente par vol militaire (cargo)

    [TW violences policières]

    Au cours des derniers mois, nous avons été en contact régulier avec une personne de nationalité djiboutienne qui a été détenue au centre fermé Caricole pendant près de quatre mois et demi. Elle avait introduit une demande d’asile en Belgique. Comme très souvent, ses craintes en cas de retour dans son pays d’origine ont été jugées infondées par le Commisariat général aux réfugiés et apatrides. Elle avait déjà été victime de violences policières lors d’une première tentative d’expulsion, ce qui avait mené à un fort mouvement de soutien de la part des autres personnes détenues. [https://www.gettingthevoiceout.org/une-action-de-protestation-collective-rare-au-centre-ferme-caricole-apres-des-violences-policieres/]

    Elle a récemment été expulsée par surprise et nous raconte :     

    “La police belge, ce n’est pas l’humanité, c’est rien du tout. Il était 9h du matin, j’étais au Caricole et je dormais. La sécurité est venue me trouver et m’a dit que l’assistant social voulait me voir. J’y suis allé et il m’a dit que j’avais un vol directement. J’avais peur, j’ai dit que je passais le lundi au tribunal. Il m’a dit : “Non, c’est directement”. 

    J’ai voulu aller préparer mes valises et on m’a dit que je ne pouvais pas, que la sécurité allait m’apporter toutes mes affaires. Je ne sais pas si j’ai récupéré tous mes vêtements. J’ai demandé à ce qu’on appelle mon avocat. On m’a dit qu’on avait essayé mais qu’il n’avait pas décroché. J’ai demandé mon téléphone, et on m’a dit : “Pas maintenant, je te le donnerai après

    A 10h45 j’étais en route vers l’aéroport. A l’aéroport, la police a dit que le vol était finalement à 18h et on m’a ramené au centre. J’ai demandé à m’installer dans ma chambre et à avoir mon téléphone. On m’a dit : “Non, tu dois aller au cachot”. J’ai réfusé et on a appelé la directrice. Elle m’a confirmé que je devais rester au cachot. Jefais le Ramadan et je n’avais pas pu manger le matin. On ne m’a rien donné jusqu’à 15h45, pas même de l’eau. 

    Je suis reparti à l’aéroport et j’ai été placé dans une cellule de police. La police m’a dit : Maintenant tu vas partir dans ton pays”. J’ai dit : “Non je ne peux pas, lundi je passe au tribunal”. On m’a répondu: “Non, c’est fini”. Ils ont appelé le docteur et l’infirmier qui ont vérifié ma tension, ils ont dit qu’elle était stable. Je suis resté là jusqu’à 17h45. 

    Là, huit ou dix policiers sont arrivés, une femme et le reste étaient des hommes. Ils m’ont attrapé, menotté les mains et les pieds dans le dos. Mon dos est explosé. Je criais et ils me frappaient. Ils m’ont mis une ceinture. Ils m’ont amené dans un camion et m’ont jeté dedans, en m’attrapant par la ceinture. Les menottes étaient très serrées. Un policier a mis son pied sur ma tête pour que je ne bouge pas. Les trois autres m’ont mis des coups de pieds dans le dos. Ils m’ont amené dans un avion cargo. Il n’y avait pas de passagers. Il y avait deux policiers, éthiopiens je pense, qui m’ont frappé et giflé. C’était comme ça jusqu’à Addis-Abeba. Là on m’a enlevé les menottes. J’ai demandé à ce qu’on ne m’emmène pas jusqu’à l’aéroport de Djibouti à cause de la police de l’immigration. Ils m’ont laissé partir à Addis-Abeba. 

    J’ai encore très mal à cause de tout cela. Je prends des médicaments mais je n’ai pas pu aller à l’hopital, parce que la police ne peut pas savoir où je suis. Je suis en danger. Je ne fais pas d’appel direct avec ma famille par peur d’étre sur écoute. Je ne peux pas sortir, aller en ville. Si la police me voit, j’irai en prison. Je ne sais pas ce que va devenir ma vie. Je dois vivre caché. Rester caché toujours. Ma vie est bouleversée.” 

    #STOPDEPORTATIONS

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    Tuberculose au centre ferme de Bruges : les détenus dénoncent le manque de précautions et de soins adaptés

    22/03/2024

    Les personnes détenues au centre fermé de Bruges nous disent qu’un de leurs co-détenu a été mis en isolement médicale  récemment car il a été diagnostiqué positif à la tuberculose. 

    La personne était malade depuis longtemps et avait été transférée à l’hôpital il y a quelques semaines pour des analyses. Les détenus nous rapportent qu’une grosseur au poumon avait été détectée par radiographie. Le service médical et la direction aurait dû, pour cette raison, suspecter la présence de cette maladie infectieuse et très contagieuse. 

    Aucun précaution n’a été prise à la suite de la radiographie. La personne en question a réintégré le groupe, mangé, dormi et vécu proche de ses co-détenus, et aucun soin adapté ne lui a été fourni. 

    Le diagnostic de la tuberculose est tombé récemment et les gardiens sont venus avec des masques chercher la personne détenue pour la placer en isolement médical. 

    Les détenus sont très inquiets. Ils ont très peur d’avoir été infectés et veulent tous faire une radio. 

    Ils dénoncent l’absence totale de soins médicaux. Quand ils demandent à voir un médecin, on leur répond systématiquement : “il est pas là”. Quand ils demandent une aide aux infirmières, certaines répondent : “je comprends pas le francais”.

    Des détenus témoignent : 

    ” On laisse les gens malades jusqu‘à la mort ? “

    ” On nous enferme. On ne nous tue pas mais on nous laisse mourir à petit feu.

     “C’est pas un médecin ici, c’est un vétérinaire.” 

     “Toutes les maladies sont réglées au paracétamol.”

     #FEU AUX CENTRE FERMÉS

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    Suicide au centre fermé 127bis : les détenus sous le choc nous alertent

    11/03/2024

    Les personnes détenues au centre fermé 127bis (à Steenokkerzeel, tout près de l’aéroport de Zaventem) nous apprennent qu’un homme âgé d’une trentaine d’années, monsieur A., s’est donné la mort ce samedi 9 mars 2024.

    Il s’agit d’un homme d’origine éthiopienne, en Belgique depuis 12 ans. Il était enfermé depuis une dizaine de jours au centre. D’après ses codétenus, il désirait rentrer dans son pays d’origine, et se serait rendu à la police afin de demander un retour volontaire vers l’Ethiopie. Il aurait été arrêté au commissariat suite à sa demande, et enfermé au 127bis.

    A. a été découvert par un codétenu à 5 heures du matin, dans les toilettes. La direction du centre a fait le tour des différentes ailes du bâtiment pour confirmer le décès par pendaison, et pour demander aux détenus de “rester calmes par respect pour l’homme décédé”. Le détenu qui a découvert le corps aurait été transféré dans un autre centre, contre son gré. Ses codétenus décrivent A. comme un homme “joyeux et triste en même temps”. Ils ajoutent que, même si A. ne semblait pas avoir exprimé d’idée suicidaire, son état mental était interpellant : ses codétenus confirment qu’il recevait beaucoup de médicaments dans le centre, et qu’il ne semblait pas dans son état normal, tremblant en permanence.

    Les détenus nous alertent en exprimant leur méfiance envers le personnel du centre, et le climat de répression et de violence quotidienne qui y règne. Ils demandent que l’affaire soit médiatisée, et qu’une enquête soit ouverte.

    Ce décès fait tristement écho aux deux décès qui ont eu lieu l’année passée au centre fermé de Merksplas, avec le suicide d’un homme qui a eu lieu le 25 décembre dernier1, ainsi que la mort de Tamazi2 il y a maintenant un an, en février 2023. Ces tentatives de suicide et autres comportements auto-agressifs sont des conséquences directes de l’enfermement et des conditions de détention que subissent les personnes sans-papiers détenues dans les centres. Les centres fermés plongent les personnes détenues dans un climat hostile, et produisent une violence quotidienne qui doit être prise en compte dans la compréhension de ces drames.

    Toutes nos pensées vont vers les proches de A. et vers ses codétenu·es. 

    #NoBorder #FreedomForAll #LibertéPourToustes

    (1) https://www.gettingthevoiceout.org/deuxieme-deces-de-lannee-2023-au-centre-ferme-de-merksplas/

    (2) https://www.mediapart.fr/journal/international/160723/tamazi-mort-en-retention-le-combat-pour-la-verite-d-une-famille-de-refugies

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    Témoignage AUDIO : “Y a des choses graves qui m’attendent au pays”

    Témoignage ce 29/02/2024 d’un homme en centre fermé de Merksplas depuis bientôt 5 mois.il a subit une première tentative d’expulsion ce vendredi 01/03/2024 vers Dakar qu’il a refusé ce jour 04/03/2024. L ‘Office des Étrangers a prolongé sa détention de 2 mois.

    Audio ici

    #stopdeportations

    Transcription du témoignage

    A. Mon problème là c’était un problème de famille. Avant tu vois j’étais musulman,finalement j’ai changé de religion. Et voilà. Le jour où ça s’est passé j’ai reçu pleins de menaces de mort

    E. De ta propre famille ?

    A. Oui. A ce moment-là j’avais 22 ans. Pour l’instant aujourd’hui j’ai 34 ans.

    E. Qu’est ce qui s’est passé après tu as voulu partir ?

    A. Après avoir reçu les menaces j’ai fui de la maison. Et toute ma famille a commencé à me chercher partout pour me tuer. Parce qu’avant tu vois mon papa il était imam. C’était ungrand imam dans le village où on habitait. Depuis qu’il a entendu que j’ai changé de religion, il a eu une crise cardiaque et il est décédé. Depuis lors ma famille continue de me chercher jusqu’à ce que je sois venu ici en Belgique.

    E. Et du coup t’es venu en Belgique quand ?

    A. Je suis venu en 2015. Dès que je suis arrivé ici j’ai fait une demande d’asile. Finalement ça ne marche pas. J’ai eu un avis négatif. Mais depuis que je suis là je n’ai jamais fait de bêtises, je n’ai eu aucun problème avec personne ici. Jusqu’à maintenant. Jusqu’à ce que la police m’attrape et m’emmène au centre. C’était au mois d’octobre. Le 12 octobre. A Merksplas ici j’ai fait quatre mois, bientôt cinq mois. Le 11 mars ça fera cinq mois. Normalement cinq mois si tu n’as pas de laisser passer ou de ticket on te libère. C’est ce que dit la loi. Mais finalement, hier j’ai reçu un ticket. Parce qu’ils veulent me faire retourner dans mon pays. Mais moi je ne peux pas. Il y a des choses qui m’attendent là-bas. Comme j’ai quitté mon pays à cause des problèmes, à cause des menaces de mort, je ne peux pas retourner là bas. C’est mieux que je meure ici. Je sais bien qu’il y a des choses qui m’attendent là bas, jusqu’à maintenant. Parce que je connais bien ma famille, ils ne vont rien lâcher du tout.

    E. Et donc tu veux résister à l’expulsion ?

    A. Oui.

    E. Et qu’est ce que tu veux dire par rapport au centre et à comment on est traité là bas ?

    A. Ici, au centre, il y a beaucoup de souffrances. Imagine quelqu’un qui n’a rien fait du tout et qui se fait enfermer ici. Moi personnellement je ne trouve pas ça normal. C’est tellement compliqué. Et en même temps j’ai franchement besoin d’aide.

    E. Et comment te sens-tu maintenant ?

    A. Je sens beaucoup de choses. A cause du ticket que j’ai eu hier. Parce que moi je sais bien qu’il y a des choses qui m’attendent là-bas. Comme je t’ai dit tout à l’heure, les menaces… Je suis dans la merde quoi.

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    La violence de la politique migratoire belge et des retours forcés Février 2024

    Selon les rapports de l’Office des Etrangers, en 2022, il y aurait eu 2 918 retours forcés. Pour l’année 2023 le nombre de retours forcés s’élevaient déjà à 3.097 en novembre .

    Actuellement, nous sommes témoins de nombreuses tentatives d’expulsion forcées qui ont lieu “par surprise”. Iels ne sont donc pas toujours en mesure d’avertir leur avocat.e ni contacter leur famille avant d’être mis.es au cachot et subir la brutalité d’une expulsion forcée dans un contexte de violences physiques et psychologiques.  

    Récemment : 

    Le 21 février, S., un jeune homme d’environ 30 ans de nationalité irakienne, qui se trouvait en Belgique depuis plus de 6 ans, a été violemment expulsé vers Bagdad. S. avait une partenaire en Belgique et travaillait régulièrement. En septembre 2023, la police belge est allée le chercher chez lui au milieu de la nuit. Depuis, S. a été enfermé en centre fermé et a subi deux tentatives d’expulsion auxquelles il a résisté. Les jours précédant cette dernière expulsion, S. a entamé une grève de la faim pour s’opposer à la violence et au racisme des gardiens et de la police. Deux jours avant l’expulsion, il a consulté un médecin qui lui a conseillé de manger parce qu’il était très faible et malade. Le 21 février au matin, sans aucun avertissement préalable, la police a informé S. qu’il serait expulsé quelques heures plus tard sur un vol vers l’Autriche. S. a essayé de résister une fois de plus. Mais l’escorte de quatre policiers l’a contraint à embarquer par la force et la violence. Aujourd’hui, il se trouve en Irak dans une situation totalement précaire, dans un pays politiquement instable où il risque sa vie.

    Le 22 février 2024 Francis a subi sa 5ème tentative d’expulsion violente vers Abidjan via Istanbul. Il a résisté et face à cette violence, des passager.ère.s sont intervenu.e.s. Il a finalement été ramené au centre de Merksplas et a, à nouveau, été violenté par la police fédérale. Francis est enfermé depuis 14 mois dans divers centre fermés.

    Trois personnes originaires du Sri-Lanka ont été refoulées de force en Sierra Leone, pays par lequel ils avaient transité. Ils ont été laissés-pour-compte à la sortie de l’avion, n’ont pas été accueilli ni certainement pris en charge. Ils se sont retrouvés sans ressource ni soutien dans un pays qu’ils ne connaissent pas et doivent faire face, dans ce contexte, à de nombreuses difficultés. Ainsi, l’un d’entre eux a contracté le paludisme et tous les trois sont toujours quotidiennement en galère.

    Nous apprenons par une personne co-détenue au Caricole qu’ “ils sont venu prendre Marwa ce soir (le 02/02) à 21 heures.” Ainsi, Marwa a été expulsée de force et par surprise le 3 février vers la Tunisie via Rome après un an d’enfermement dans le centre fermé de Holsbeek. L’Etat belge l’a donc rapatriée de force dans un pays qu’elle avait fuit pour échapper à un mariage forcé !

    Témoignage du fils d’une dame cubaine détenue à Holsbeek et expulsée ce dimanche 25 février:”Ma mère a vécu beaucoup de choses, elle a passé 4 mois et demi en Belgique, où elle a connu différentes situations, la première étant que l’avocat faisait ce qu’il voulait, et il ne lui demandait que de l’argent parce qu’il savait qu’à la fin, elle serait expulsée par la force et il gagnerait son argent.Elle a été expulsée sans qu’on examine si sa vie était en danger. Ils sont très racistes et ne veulent pas d’immigrants là-bas, et la seule chose qu’ils lui disent au tribunal, c’est qu’elle n’a pas de preuves.Les agents de l’immigration ont mis beaucoup de temps à la faire descendre de l’avion, puis ils l’ont interrogés dans une pièce fermée, et elle était morte de peur. Elle a été soumis à une forte pression.”

    #STOPDEPORTATIONS

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    Actions de protestations dans les centres fermés

    Février 2024

    Centre fermé 127 bis

    Grève de la faim massive

    Dans une aile du centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel, en réaction à leur détention et aux conditions inhumaines dans lesquelles ils sont détenus, certaines personnes tentent de former un syndicat. Pour mettre à mal ce mouvement de mobilisation et de revendication, ils subissent des répressions et de la censure. Il est alors particulièrement difficile d’être en contact avec eux. Ils parviennent toutefois à nous faire savoir que, suite à cela, 35 personnes débutent, le 10 février, une grêve de la faim. Ils demandent à renconter l’Office des étrangers en personne et réclament la liberté de toustes ! Le 13/02/2024, dans une deuxième aile du centre fermé 127bis, 28 hommes entament également une grève de la faim, contre leur détention  et par solidarité.

    Les employé.es ne semblent d’abord pas se préoccuper de leurs revendications ni de leur état de santé : “La sécurité n’en a rien à foutre et nous regarde comme des bêtes”. 

    Le 19/02/24, de nombreuses personnes détenues sont encore en grève de la faim. Face à l’absence de réaction et prise en considération de ce qu’ils vivent, ils tentent alors d’autres moyens de revendications. En réaction à ces mouvements de protestation et par crainte de l’ampleur que cela pourrait prendre, le 127 bis fait venir la police. Certaines personnes sont expulsées et beaucoup d’autres ont été mises au cachot puis transférés dans d’autres centres centres fermés. Ces personnes sont toujours en isolement. Quelle liberté d’expression et de manifestation reste-t-il à ces personnes dont les droits sont sans cesse bafouer ?! 

    Ils témoignent : 

    “On a le droit de rien”

    “Aidez nous on va mourir. C’est de la torture madame”

    “Il y a des gens qui ont des papiers, qui payent des taxes, ils ont rien à faire ici”

    “Ils ramènent 10 [nouvelles] personnes pour en lâcher 5, parfois ils ramènent 5 [nouvelles] personnes pour en lâcher 2 ou 3”.  

    C’est le système du centre qui pousse les gens à faire des conneries dehors quand ils sortent, à devenir des criminels”.  

    Un mineur détenu au 127 bis

    Un jeune de 16 ans a été violemment arrêté à l’Office des étrangers et est détenu au 127 bis, depuis le 7 février. Un recours contre sa détention a été introduite mais ne semble pas encore avoir abouti. Ce samedi 24 février, il est toujours en détention et heureusement soutenu par ces co-détenus.

    Centre fermé de Caricole

    Action de protestation collective

    Une personne détenue à Caricole nous relate les violences physiques et verbales  qu’il a subies lors d’une tentative d’expulsion : Les policiers l’ont mis dans une pièce noire et lui ont dit “tu vas retourner, on va te forcer, tu vas voir”. Ils lui donnent des vêtements et une vingtaine de minutes plus tard, 5 policiers entrent, le menottent, lui attachent les pieds et tentent de le mettre dans la camionnette. Il tombe à deux reprises sur le dos. Un policier lui attrape les mains, le soulève. On le frappe au pied, derrière la fesse. Arrivés à l’aéroport, le pilote et un employé de la compagnie aérienne s’opposent à ce qu’il embarque. Il reçoit à nouveaux des coups : deux sur les bras. Il ne pouvait plus bouger. 

    En réaction à ces violences policières subies par une personne , des co-détenu.es avaient entrepris une action de protestation collective qui visait tant à dénoncer les violences perpétuées durant les expulsions mais également le manque de soutien juridique ainsi que l’absence de soins et de prise en charge médicale au sein des centres fermés.  (https://www.gettingthevoiceout.org/une-action-de-protestation-collective-rare-au-centre-ferme-caricole-apres-des-violences-policieres/). 

    Le 13 février, de nombreuses personnes se sont rendues devant les centres fermés du Caricole et du 127 bis pour montrer leur solidarité et crier leur soutien. https://stuut.info/Solidarite-avec-les-grevistes-de-la-faim-en-centres-fermes-3238

    Contacté par les journalistes, l’Office des étrangers nie, comme trop souvent, la réalité de ce qui est vécu et dénoncé par les personnes détenues ! 

    Témoignage d’une dame au Caricole

    “Devoir fuir son pays pour des raisons graves et se retrouver dans une prison dans un pays ou tu as personnes, c’est dur.”

    Centre fermé de Bruges

    Au centre fermé de Bruges aussi, les personnes détenues nous font part de leur grand isolement et du manque de soins de base. Récemment, ils nous disent d’ailleurs que de nombreuses personnes ont contracté la gale et qu’il y a un manque cruel de soins et suivis médicaux. 

    Témoignage de vie à Bruges d’un détenu par une personne qui y appelle quelqu’un : “M. s’appelle à présent alpha12. Les noms et prénoms des détenus ne sont plus utilisés. Il dort en dortoir de 20 personnes avec des checks de vêtements plusieurs fois par jour. L’horaire est très stricte. Lever 8h, déjeuner, passage de temps (enfin « activités »), manger, passage de temps, manger et couvre-feu à 22h30 (après un dernier check vêtements). Le tout agrémenté de 2×30 minutes de sortie à l’extérieur (cours interne d’un vieux bâtiment – en soi très joli – dans laquelle plusieurs zones (3?) de petites tailles s’articulent entourées d’énormes clôtures sécurisées). Visites: contrôle ++. D’abord enlever tout vêtements superflus. Retirer les chaussures. Passage sous le portique. Fouille corporelle, massage des pieds (on ne sait jamais qu’on y colle de la drogue ou autres). Pour le visité, check des vêtements après la visite. Possibilité de « special room ». Après, check vêtements poussé. Le « visité » doit se mettre nu, faire des génuflexions. “

    Centre fermé de Merksplas :

    Messages reçus :

    “Je vous donne mon nom au cas où je disparais”

    “Je compte sur vous pour rapatrier mon corps auprès de ma maman au Maroc”

    Un homme perturbé se déshabille complètement au préaux. Le détenu dit au gardien “il est malade ce monsieur”, et le gardien de répondre “non, il fait son malin”. Résultat : cachot.

    “Si tu réagis a une remarque désobligeante d’un gardien, tu reçois un avertissement. Au troisième avertissement, c’est cachot”.

    #Stopauxcentresfermés

    #Liberté

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    Centre fermé de Jumet : la rhétorique raciste de Magnette pour justifier ses arrangements avec De Moor

    Le 19 février 2024, une question était posée au bourgmestre Paul Magnette (PS) à propos du projet de futur centre fermé à Jumet lors d’un Conseil communal(1). Ce projet, qui semble à présent soutenu par Magnette, apparaissait en 2017 dans le “masterplan centres fermés”, lancé à l’époque par l’ancien secrétaire d’Etat Théo Francken (NVA). 

    En réponse à la question d’un conseiller communal, Paul Magnette entame ce point en annonçant que la secrétaire d’État à l’asile et à la migration Nicole de Moor (CD&V) l’a informé que la Régie des bâtiments va demander prochainement un permis d’urbanisme pour un terrain qui jouxte la police fédérale à Jumet. Selon lui, il n’est pas contradictoire d’accueillir un centre ouvert et un centre fermé. Il trace de la sorte une distinction entre les ‘bons et les mauvais migrants’, stratégie empruntée à la droite et l’extrême droite. Il justifie ses propos en disant qu’ils ont obtenu dans l’accord de gouvernement qu’aucun enfant ne serait enfermé, ce qui serait un ‘grand progrès’. Cela en invisibilisant au passage les campagnes d’associations réformistes ainsi que les nombreuses actions militantes et autonomes contre l’enfermement des enfants en centres fermés.

    D’un ton ferme, il conclut en disant assumer qu’il faut exécuter les Ordres de quitter le territoire pour les personnes en séjour illégal qui ont commis des actes criminels (il mentionne le trafic de drogue et la traite des êtres humains). Il ajoute : “Il faut que ces personnes qui sont en séjour illégal sur notre territoire et qui nuisent à la sécurité de nos concitoyens soient reconduits vers leurs pays d’origine. Je n’ai à cet égard aucun état d’âme. On doit renvoyer les criminels vers leurs pays d’un côté, et accueillir ici d’un autre côté les familles qui fuient la guerre et la dictature […]”

    Un retournement de veste opportuniste

    Selon la presse(2) en 2019, le collège communal de Charleroi était “fermement opposé au projet” et disait vouloir faire “tout ce qui était en son pouvoir pour barrer ce projet, voulu et imposé par le gouvernement fédéral”. Entre temps, le PS a rejoint le gouvernement fédéral et la Vivaldi vaut mieux que la vie des personnes sans-papiers. Magnette a alors lâchement renoncé à ses engagements et, pire encore, il reprend d’une manière complètement décomplexée les termes et les mensonges de l’extrême droite. 

    Dans son “projet de ville 2019-2024”, Paul Magnette et le collège communal présentent leurs ambitions pour faire de Charleroi une “ville inclusive”. Parmi leurs engagements figurait celui d'”utiliser tous les moyens légaux dont la Ville dispose pour s’opposer à la construction de centres fermés sur son territoire”. Le mensonge des autorités de Charleroi est grossier, et si elles ne changent pas de position rapidement, leurs responsabilités seront majeures.

    Populisme et mensonges racistes

    L’idée reçue selon laquelle les personnes détenues en centres fermés seraient des criminel·les est un mensonge. Une très grande partie d’entre elles n’ont commis aucun crime, et se retrouvent pourtant détenu·es pour l’unique raison qu’iels se sont vu·es refuser un titre de séjour par un État qui réduit toujours plus les possibilités de vivre dignement et légalement en Belgique. 

    Aussi, pour celles et ceux qui ont effectivement été condamné·es, les propos de Magnette ne valent pas mieux que ceux de la droite qui s’assume. De tels propos, et plus largement ces condamnations, empêchent de comprendre ces actes délictueux comme des conséquences de la précarité, elle-même induite par l’irrégularité contrainte du séjour. Ces discours et les décisions qui en découlent non seulement invisibilisent toutes les discriminations auxquelles sont confrontées les personnes sans-papiers tout au long de la chaine pénale (du profilage racial policier jusqu’au racisme judiciaire) mais les renforcent également. Enfin, Magnette contribue par ces mots et ces actions à durcir le phénomène de double peine(3), pourtant logiquement dénoncé par de nombreuses organisations.

    Non au permis d’urbanisme qui sera demandé par la Régie des bâtiments

    Non à la criminalisation des personnes sans-papiers

    Non à la logique raciste de tri entre des demandeur·euses d’asile qui seraient acceptables“, et des personnes sans-papiers désignées comme indésirables

    Non au centre fermé de Jumet 

    (1) À revoir ici : https://www.charleroi.be/vie-communale/conseil-communal#376608-videos-des-conseils-communaux (2h37min40)

    (2) https://www.rtbf.be/article/charleroi-le-ministre-carlo-di-antonio-dit-non-a-un-centre-ferme-a-jumet-10215958

    (3) https://www.streetpress.com/sujet/1601975896-prison-centre-retention-double-peine-etrangers-sans-papier

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    Une action de protestation collective rare au centre fermé Caricole après des violences policières

    13 février 2024

    Les personnes détenues au centre fermé Caricole ont contacté Getting the Voice Out pour faire part de la situation d’un de leurs co-détenus.

    “Dans le courant de la semaine dernière, une personne détenue a été violentée lors d’une tentative d’expulsion. Elle avait introduit une demande de protection internationale en Belgique. Après une première réponse négative, elle avait souhaité introduire un recours. Son avocat lui avait répondu “qu’il n’avait pas le temps” alors que le délai de recours était déjà épuisé. L’Office des étrangers a alors organisé une tentative d’expulsion vers son pays d’origine. Elle est rentrée au centre après cette tentative avec ses chaussures trouées, une main cassée… Nous avons demandé des comptes au personnel du centre. On nous a dit que c’était la personne battue qui avait menacé les policiers. Comment une personne menottée aux mains et aux pieds peut-elle menacer les agents de l’ordre?”

    Ces évènements ont amené les personnes détenues à entreprendre un mouvement de protestation. Elles dénoncent et revendiquent un changement sur les points suivants : 

    – Violences multiples perpétrées par l’escorte policière lors des expulsions 

    “Nous ne sommes pas d’accord avec la façon dont on brutalise les gens. Il y a de nombreux témoignages de violences. Une femme cubaine nous a dit récemment avoir été frappée, menacée, assommée. Elle s’est réveillée en plein vol. Nous ne sommes pas d’accord avec la façon dont les expulsions se passent, les droit de l’Homme ne sont pas respectés”.

    – Problèmes liés au soutien juridique à l’intérieur des centres fermés

    “Lorsqu’une personnes arrive au centre on lui donne un avocat. Les avocats disent qu’ils n’ont pas le temps de faire des recours et refusent de les introduire. Les avocats sont simplement là pour remplir une formalité. Une personne récemment arrivée dans le centre s’est entendu dire qu’elle n’avait pas droit à un avocat. J’ai dû appeler des avocats moi-même”. 

    Le droit à la santé bafoué

    “Beaucoup de gens sont malades ici, et la détention ne fait qu’aggraver la situation.  D’autres personnes étaient en bonne santé à leur arrivée et sont maintenant malades. On nous donne des cachets et on refuse de nous dire le nom. Quand je pose la question, on me dit que ce n’est pas important, que ce n’est pas un médicament et que ça va m’aider à dormir. Il n’y a que du personnel infirmier dans le centre. On demande des médecins mais on n’en voit jamais. De nombreuses personnes sont traumatisées et ça a des conséquences sur la santé. On mange du pain du matin au soir, comment vous voulez qu’on soit en bonne santé?” 

    “Suite à tout cela, c’en est de trop”.

    Indignés par les violences policières et par le traitement qui leur est réservé, les personnes détenues ont décidé de ne pas se rendre au réfectoire ce mardi 13 février 2024.

    “On ne va pas manger de la journée, pas accéder à internet, pas utiliser la salle du jeux, ni la salle de gym. Il n’y aura pas d’activité de la journée. Nous allons tous nous regrouper dans une salle pour pouvoir rester unis, et applaudir notre collègue”. 

    Cet événement n’est malheureusement pas un fait isolé. Getting the Voice Out rappelle le caractère systémique et systématique des violences physiques et psychologiques au cours des arrestations, durant l’enfermement, et pendant l’expulsion. Les morts et les blessés sont nombreux. 

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    CENTRES FERMÉS : violences et transferts à tout va “On nous retire tous nos droits”

    Des personnes en soutien se sont rassemblées devant l’Office des Étrangers pour dénoncer les récents décès de personnes détenues en centres fermés, les  conditions de détention ainsi que les violences physiques et psychologiques que ces personnes subissent quotidiennement et qui mènent à des décès et appeler à la régularisation ! 

    Face aux revendications et témoignages, l’Office des étrangers dément et tient notamment les propos suivants : “chaque lieu prodigue tout l’accompagnement médical et psychologique nécessaire pour que ce retour soit vécu le mieux possible”.  

    Les détenus témoignent pourtant du manque de soins prodigués, des menaces et tortures subies et des traumatismes que cela occasionne :

    “On nous prend pour des cons; pourtant on sait parler, on peut cerner, on peut dialoguer, on peut négocier mais on reçoit uniquement des menaces de retour forcé si on parle au média, si on vous tél, si on demande un psy, ou un médecin. On ne peut pas se défendre, on n’a aucun droit; et beaucoup ont très peur des représailles s’ils disent quelques choses, s’ils vous tél. “

    “Y a personnes à qui parler, personnes ne nous explique”

    “la population ne sait pas ce qui se passe ici , c’est pire que du racisme, c’est de l’esclavagisme caché, on ne peux pas se défendre, on nous a retiré tous nos droits.”

    “nous sommes tous traumatisés par ces menaces et ces véritables tortures”

    “c’est grave d’enfermer et de maltraiter des gens parce que “sans-papiers”

    “Y a de quoi devenir fou face à cette injustice”

    Les personnes détenues au 127 bis nous ont également rapporté qu’un suicide avait eu lieu dans le centre le 07/01/2024. Ce décès est, à ce jour, toujours nié par la direction.  Certaines personnes détenues dans ce centre nous disent :

     “on essaie de nous le cacher”

     “ça suffit maintenant , c’est le deuxième en 15 jours”

     “on va pas laisser cela comme ça”

     “cela ne m’étonne pas, on est traité comme des animaux, je comprend qu’on peut en arriver là”  

    L’Office des étrangers attribue l’état psychologique des personnes détenues en centres fermés au fait que “celles-ci sont souvent en bout de procédure et en voie d’être rapatriées vers leur pays d’origine” et ne reconnait donc ni la violence de la détention ni leur responsabilité dans les traumatismes que la détention en tant que telle mais également le comportement des employé.es de ces centres fermés occasionnent et perpétuent! 

    Récemment encore, des témoignages attestent pourtant à nouveau des violences que ces personnes subissent:

    – Au 127 bis, un détenu a été gravement tabassé par la sécurité le 06/01/2024 : il était arrivé en retard pour son petit déjeuner. Il a exprimé son désaccord. La sécurité la isolé dans une pièce sans caméra et la tabassé puis mis au cachot. Après quelques jours, il a été transféré dans un autre centre et mis en isolement. En date du 24/01/2024 il y est toujours. 

    – Au 127 bis, dimanche 14/01/2024 à 22 heures: Un détenu demande après la tondeuse. Un gardien lui dit d’aller voir dans une autre pièce. Il ne la trouve pas et redemande. Les gardiens rigolent de lui. Il insiste. ” Une heure ou deux après, 10 “security” me dit d’aller au bureau. Je refuse et retoune dans ma chambre (car je sait très bien que cela veut dire cachot). Du coup, 20 sécurités arrivent. Une dizaine de détenus empêchent la sécurité de me prendre.” Bagarre générale et 5 détenus sont mis au cachot. L’un d’eux dit qu’il a reçu très peu de coup mais que d’autres ont été gravement battus. Il a porté plainte. Les 5 ont été transférés dans divers centres. 

    SOLIDARITÉ AVEC LES DÉTENU.E.S

    FEU AUX CENTRES FERMÉS

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    Tensions croissantes et témoignages de violences dans la plus totale opacité 

    Ce 7 janvier dernier, des personnes enfermées au centre fermé 127bis, à Steenokkerzeel, ont rapporté la mort par pendaison d’un de leurs co-détenus. Rapidement, les détenus ont été transférés d’une aile du centre fermé à une autre, et la direction refuse de communiquer davantage d’informations sur les circonstances d’un possible drame. Si cette information n’a pas pu être confirmée, il n’en demeure pas moins que les violences et la tension qui en résultent ne font qu’augmenter.

    “Ils essaient de nous cacher la vérité”, disent les détenus. 

    Le 25 décembre dernier, un homme avait été retrouvé sans vie dans le centre fermé de Merksplas (près d’Anvers). La direction et l’Office des étrangers avait alors déclaré qu’il s’agissait, d’un suicide. Cet homme était souffrant et n’avait pas été écouté des services de santé du centre fermé. Un co-détenu dénonçait : “Ce n’est pas juste un suicide. On tue les gens ici. Ce n’est pas normal”.

    Plus tôt en février 2023, il y a bientôt 11 mois, Tamazi Rasoian trouvait la mort dans le centre fermé de Merksplas dans des circonstances opaques, alors qu’il avait été placé en cellule d’isolement. Sa famille se bat toujours pour obtenir vérité et justice.

    Par leurs politiques migratoires mortifères et racistes, les autorités se rendent responsables de ces morts. 

    L’enfermement détruit psychiquement et physiquement. Depuis l’existence de ces prisons, les détenu·es ne cessent de dénoncer les conditions scandaleuses (manque d’hygiène, nourriture avariée, mises au cachot au moindre prétexte,…), les violences qui y sont perpétrées, tant lors des arrestations, pendant la détention ou au cours des procédures d’expulsion ; le tout avec la complicité de nos dirigeant·es. Certains traitements (isolement total durant des mois, pressions psychologiques,…) s’apparentent à de la torture. 

    Cet état de fait inhumain relève de choix assumés d’une classe politique capitaliste et réactionnaire qui, d’un côté fait reposer ses finances sur l’exploitation des personnes sans-papiers, et d’un autre côté les traque, les enferme, les déporte pour toujours mieux entretenir leur précarité.

    Quand un homme meurt en centre fermé, l’État belge et ses représentant·es ont du sang sur les mains. 

    Ces violences insupportables ne cesseront pas tant qu’une véritable politique de régularisation massive ne sera pas mise en place,  tant que toutes les personnes enfermées n’auront pas été libérées et que les centres fermés aient été supprimés. .

    Vendredi 19 janvier, nous appelons à une manifestation au départ d’Arts-Loi qui s’arrêtera devant l’Office des étrangers. Soyons nombreux·ses pour crier notre indignation et notre colère face à cette institution qui orchestre cyniquement les politiques de détentions et d’expulsions en parallèle d’une politique de régularisation toujours plus sévère et arbitraire. Nous exigeons de faire ressortir la vérité sur les circonstances entourant la mort des ces détenus et de toutes les personnes mortes dans les centres fermés auparavant. 

    Fermeture immédiate des centres fermés,

    Régularisation de toutes les personnes sans-papiers,

    Liberté de circulation et d’installation ! 

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    Répression d’une action de grève de la faim collective dans le centre fermé de Bruges ce 2 janvier 2024

    Ces derniers jours, de nombreux détenus du centre fermé de Bruges dénoncent lors des appels les conditions “indignes” d’enfermement : insalubrité, situation d’hygiène et sanitaire déplorable, manque de prise en charge médicale. Plusieurs détenus mentionnent des cas d’automutilation et l’absence de soins médicaux, et nous apprenons le 1er janvier qu’un détenu d’origine tunisienne aurait entamé son 12ème jour de grève de la faim.

    Message reçu le 24 décembre : “ici on ne mange pas bien, pas bon soins pour nous, il y a des gens qui mangent des coupeongles et on envoie pas à l’hôpital pour voir.On dit attend la directrice, la personne a fait 2 semaines en bas sans aller fairede radio pour voir et un autre a mangé une bague ici aussi sans aller à hôpital.Ici cest la maltraitance, pas de droit de homme, ici on est avec des personnes malades mentaux, pas hygne dans le centre, pas de visite de journaliste ici parce que ici on ne respecte pas les droits des étrangers, dans les centres fermes ils sent foutent des personnes qui sont ici, on est comme des animaux pour eux, aidesnous àquitter

    Ce 2 janvier2024, à midi, une majorité de détenus des 2 blocs nous annonce qu’ils entament une grève de la faim pour dénoncer ces conditions d’enfermement. Dans l’heure qui suit, la direction les interpelle et menace d’appeler la police.

    • Un détenu :C‘est mon droit et mon choix de décider de me nourrir ou pas
    • La direction : “Vous êtes obligé de manger, sous la contrainte si il faut”

    Très vite dans l’après-midi, une trentaine de policiers avec casques et boucliers débarquent dans les 2 blocs. Une vingtaine de détenus du premier bloc et 6 détenus du deuxième bloc sont mis au cachot. Nous perdons alors le contact avec plusieurs détenus, plus joignables par téléphone.

    • On a été amenés via un couloir inondé en chaussettes. On était plusieurs dans un cachot réservé à une personne. Nous avions très froid et rien pour nous couvrir. Certains ont été mis en isolation médicale par manque de place dans les cachots

    Dans la soirée et durant la nuit qui s’ensuit, certains détenus sont transférés dans d’autres centres (à notre connaissance, les centres fermés Caricole, Vottem  Merksplas).

    Un détenu transféré nous dit qu’on l’accuse dans un PV d’avoir cassé des choses et d’avoir été violent envers la police :

    • C’est faux. On sait bien que face à une troupe de robocops on a juste à fermer notre gueule. On s’est gentiment laissé se faire menotter pour être amenés par 4 flics chacun, au cachot

    Chaque mouvement de détenu⸱e⸱s en centre fermé est réprimé dans l’œuf pour éviter la propagation de toute protestation.

    Nous continuons à dénoncer ces enfermements dits administratifs, qui sont des violences  racistes des autorités dans toute l’Europe.

    FEU AUX CENTRES FERMÉS

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    Nouvelles des centres fermés – décembre 2023

    Manque de téléphones au centre fermé de Bruges

    Depuis plusieurs semaines, à Bruges, les détenu·es ne reçoivent que rarement une carte SIM, et pas de téléphone. Une vingtaine de détenu·es serait dans ce cas, dans plusieurs ailes du centre avec lesquelles nous avons des contacts. Après insistance auprès de la direction, beaucoup ont finalement reçu une carte SIM mais pas de téléphone. Certain·es détenu·es sont obligé·es de se partager un seul téléphone et une seule carte SIM. Ceux qui ont obtenu une carte SIM doivent la mettre de temps en temps dans des téléphones de codétenu·es pour pouvoir téléphoner. La direction leur dit que leur stock de téléphone est épuisé. 

    • On se bat pour avoir accès au téléphone. C’est vraiment difficile. Comment voulez-vous qu’on téléphone aux avocats, aux amis, à la famille… J’ai fait plusieurs centres mais là c’est du jamais vu! C’est honteux.

    Un téléphone et une carte SIM sont en effet essentiels pour les personnes enfermées, le téléphone étant le seul moyen de contact avec le monde extérieur. C’est une obligation légale du centre de leur fournir une carte SIM. Pour les téléphones en revanche, les détenu·es doivent les acheter. Getting the Voice Out a envoyé cinq téléphones dans une des ailes pour les dépanner, iels les ont reçus et se les partageront.

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    Répression à tout va au centre fermé de Merksplas

    Un détenu enfermé à Merksplas nous a raconté la réaction complètement dispoportionnée du personnel du centre alors qu’il demandait simplement une portion supplémentaire de riz pendant le repas. Résultat : il s’est retrouvé au cachot.

    • “On met les gens au cachot pour du riz. On met les gens au cachot pour avoir demandé une assistance médicale. On est en plein hiver, il n’y a pas de chauffage dans les chambres. On est où là ? Il faut le rendre public, il faut que les gens sachent. Nous sommes là, sans voix. On nous maltraite comme du bétail, en plein centre de l’Europe. Vous [les Européen·nes] voyagez partout en disant “droits de l’homme, droits de l’homme”. Ils sont où les droits de l’homme ? Bruxelles décide de tuer les gens. Tout le monde doit savoir ce qui se passe ici.”

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    Expulsion collective vers la Guinée annulée grâce à la mobilisation

    Un vol collectif vers la Guinée était annoncé pour le mardi 19 décembre. Pour s’opposer à cette expulsion, des membres de la diaspora guinéenne ainsi que des soutiens se sont mobilisé·es et ont manifesté devant l’Ambassade de Guinée afin de faire pression pour que l’Ambassade ne délivre pas les laissez-passer et que l’expulsion ne puisse donc pas avoir lieu. Lors de ce rassemblement, après discussion avec des membres de l’Ambassade, on apprend que les laissez-passer aurait d’abord été demandés en Guinée directement. L’Ambassade annonce finalement procéder par une analyse de chacune des situations particulières, et que l’expulsion collective ne pourrait donc pas avoir lieu à la date prévue.

    Suite à la médiatisation de cette situation, le Ministre des Affaires Etrangères de Guinée, Morissanda Kouyaté, qui avait précédemment affirmé qu’il n’accepterait plus “les rapatriements sauvages de ses ressortissants” a réagi en indiquant que “face au cas particulier d’un charter qui se préparait pour renvoyer des guinéens de Belgique vers la Guinée, j’ai activé la cellule de crise du Ministère des Affaires Etrangères”.

    Nous sommes fermement opposé·es à l’idée d’une analyse au cas par cas, et donc à l’idée que quiconque puisse être rapatrié·e de force. L’expulsion collective prévue le 19 décembre a pu être évitée, mais la mobilisation continue !

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    Retour de la manifestation contre les centres fermés

    Suite à un appel lancé par plusieurs collectifs, 150 personnes se sont rendues à Steenokkerzeel le samedi 9 décembre 2023, pour manifester devant les deux centres fermés de la zone Bruxelles, le 127bis et le Caricole. Cette mobilisation était l’occasion de condamner l’enfermement, la déportation, et la criminalisation des personnes sans-papiers, ainsi que de montrer de la solidarité aux personnes enfermées en réaffirmant leur droit à la liberté de circulation et d’installation. Arrivé·es devant le centre 127bis, les manifestant·es ont constaté que les détenu·es avaient été déplacé·es dans d’autres ailes, loin des regards et hors de contact. À quelques centaines de mètres de là, devant le centre Caricole, les manifestant·es sont parvenu·es à entrer en contact avec les détenu·es depuis les fenêtres du bâtiment.

    • “En tout cas, voir que toutes ces personnes étaient rassemblées pour nous soutenir, voir qu’on n’est pas tous seuls et que des gens pensent à nous, ça réchauffe le coeur.”

    Cette mobilisation était l’occasion de commémorer les 30 ans de la loi sur l’enfermement des personnes sans titre de séjour (loi du 9 mai 1993), mais aussi les 25 ans de la mort de Semira Adamu par des agent·es de police lors d’une expulsion, et les 5 ans du meurtre de Mawda, âgée de deux ans et tuée par la police lors d’une course-poursuite à la frontière. 2023 est également l’année de la mort de Tamazi Rasoian, qui a eu lieu dans des circonstances encore floues au centre fermé de Merksplas en février. Une cagnotte est encore en cours pour soutenir financièrement la famille dans son combat pour la vérité et la justice.

    Article complet : https://stuut.info/Recit-Manifestation-contre-les-centres-fermes-2986

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    Torture en centre fermé

    Un homme détenu en centre fermé depuis plus d’un an est en isolation totale depuis 10 mois. Il ne voit jamais personne sauf les ONG, qui ont un droit de visite. Son état physique et psychique se déteriore de jour en jour. Ceci revient à une réelle torture. “C’est comme Guantánamo“, nous dit-il.

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    Deuxième décès de l’année 2023 au centre fermé de Merksplas

    Ce 25 décembre 2023, un homme d’une quarantaine d’années a été retrouvé mort dans une cellule d’isolement au centre fermé de Merksplas. Un premier détenu nous a informé·es que la personne concernée était dans le bloc 3 et qu’elle a ensuite été mise en isolement car elle demandait des soins médicaux. Selon un autre détenu, sa demande de soins faisait suite à un tabassage par la police. Une autre source nous indique qu’il était soumis au règlement Dublin et qu’il devait pour cette raison être expulsé cette semaine vers l’Allemagne. De toute évidence, d’après ses codétenus, ce drame est “le résultat des mauvaises conditions” et des traitements inhumains qui leur sont réservés. Le lendemain, le 26 décembre vers 10h du matin, la direction annoncera aux détenus le décès de ce monsieur, qui se serait suicidé par pendaison avec sa ceinture.

    Ce 26 décembre, certains de ses codétenus les plus proches ont entrepris une grève de la faim le temps d’une journée, marqués par le deuil. Mais, comme toujours lorsque des détenus font acte de résistance, qu’importe les circonstances tragiques qui les y ont menés, ils ont été menacés de répression par le personnel. 

    Toutes nos pensées vont à la victime, et notre solidarité avec ses codétenus et ses proches.

    Article complet: https://www.gettingthevoiceout.org/deuxieme-deces-de-lannee-2023-au-centre-ferme-de-merksplas/

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    Témoignages de violences policières aux aéroports de Zaventem et Charleroi

    Très régulièrement, nous recevons des témoignages de violences policières lors de tentatives d’expulsions forcées.

    • “J’ai été déshabillé et fouillé complète, menotté et grosse ceinture. J’ai été porté dans l’avion. […] Du coup ils m’ont poussé avec la tête en bas entre mes genoux en me prenant par les cheveux par deux flics… J’ai continué à crier. Cela a duré 15 minutes. J’étouffais. Puis ils m’ont redressé pendant 1 minute, puis à nouveau tête en bas. Je croyais que j’allais mourir […].”
    • “Alors que j’étais assis, j’ai crié à l’aide en français puis en anglais. Ils ont appuyé sur ma tête au maximum, puis ils m’ont relaché au moment où je commençais à perdre connaissance

    Nous dénonçons ces agissements honteux et inqualifiables perpétrés par des fonctionnaires publics, payés pour leurs agissements racistes et maladifs à l’encontre de personnes en situation de fragilité extrême. Et ce à l’abri de tout regard, sans aucun contrôle extérieur. 

    Article complet: https://www.gettingthevoiceout.org/temoignages-des-violences-policieres-aux-aeroports-de-zaventem-et-de-charleroi/

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    Encore et toujours, les personnes enfermées expriment leur colère et leur indignation face à la violence de l’univers carcéral et à l’injustice de leur situation :

    • “On n’est pas bien traités. C’est vraiment difficile. Il faut faire quelque chose. Les droits de l’homme, où ils sont? Chacun attend son tour.” 
    • – Un détenu du centre fermé de Bruges
    • “Parce qu’on n’est pas dans le système on nous kidnappe, on nous enferme et on nous jette comme des ordures. C’est du racisme tout simplement. J’ai quitté mon pays à 15 ans, amené par des amis après la mort de mon père. J’ai été trimballé dans toute l’Europe. Je dois aller à l’ambassade de mon pays pour m’indentifier mais il y a aucune trace de moi dans mon pays. Ils vont faire quoi? Pourquoi ils nous gardent? Par ce qu’on est noirs? On est des déchets pour eux. Laissez-moi vivre ma vie. Je peux vivre sans rentrer dans le système. C’est mon droit.”

    On réitère notre solidarité inconditionnelle avec toutes les personnes enfermées et leurs proches. 

    #NoBorder

    #FreedomForAll

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    Deuxième décès de l’année 2023 au centre fermé de Merksplas

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE
    27 décembre 2023 – Getting the Voice Out et CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres Pour Étrangers)-

    Ce 25 décembre 2023 vers 18h, des détenus nous signalent l’arrivée d’ambulances avec pompiers et de la police au centre fermé de Merksplas, du côté du bloc 5 où sont situés les cachots et les cellules d’isolement pour “personnes à besoins médicaux spécifiques”. Très vite dans la soirée, la rumeur d’un décès dans le bloc 5 se propage. Celle-ci sera par la suite confirmée par la direction. La personne retrouvée morte devait subir une tentative d’expulsion vers l’Allemagne cette semaine.

    Menacé d’une expulsion vers l’Allemagne, un homme se serait suicidé dans sa cellule d’isolement.

    Un premier détenu nous a informé que la personne concernée était dans le bloc 3 et qu’elle a ensuite été mise en isolement car elle demandait des soins. “Dès que tu demandes des soins, tu es isolé dans l’aile médicale du bloc 5, ou parfois mis dans un réel cachot” nous disent des détenus.

    Ce monsieur, originaire du nord de l’Afrique, était détenu depuis environ trois semaines en centre fermé et avait une quarantaine d’années. Selon un autre détenu, sa demande de soins médicaux faisait suite à un tabassage par la police. Une autre source nous indique qu’il était soumis au règlement Dublin et qu’il devait pour cette raison être expulsé cette semaine vers l’Allemagne. De toute évidence, d’après ses codétenus, ce drame est “le résultat des mauvaises conditions” et des traitements inhumains qui leur sont réservés.

    Une autre source nous indique que l’homme décédé était présent dans une salle commune avec d’autres détenus et qu’il aurait demandé à être ramené dans sa cellule vers 17h15. Un peu avant 18h, il aurait été retrouvé mort par un gardien qui venait le chercher pour participer au repas de Noël. Le lendemain, le 26 décembre vers 10h du matin, la direction annoncera aux détenus le décès de ce monsieur, qui se serait suicidé par pendaison avec sa ceinture. Tout au long de la journée du 26 décembre, plusieurs détenus nous rapportent leurs doutes relatifs à ce suicide. Ils nous disent connaître la cellule et que, selon eux, il est impossible de s’y pendre : “Il y a une petite fenêtre au cachot avec des barreaux mais très hauts et hors d’atteinte”.

    Les détenus demandent une enquête. Ils savent que, il y a plusieurs mois, un autre détenu est décédé en isolement médical. Et, alors que l’Office des étrangers avait qualifié ce décès de “mort naturelle”, des investigations par des journalistes mettaient en doute cette version. Une enquête est d’ailleurs toujours en cours (1). Ce 26 décembre, certains de ses codétenus les plus proches ont entrepris une grève de la faim le temps d’une journée, marqués par le deuil. Mais, comme toujours lorsque des détenus font acte de résistance, qu’importe les circonstances tragiques qui les y ont menés, ils ont été menacés de répression par le personnel.

    Des décès et des suicides comme conséquences de la détention en centre fermé et de la menace d’une expulsion.

    Régulièrement, face à l’enfermement et aux conditions de détention auxquelles ils sont soumis, des détenus en souffrance s’infligent des comportements auto-agressifs, tels que des automutilations ou même des tentatives de suicide. Ces personnes se trouvent enfermées, en “détention administrative” sans jugement ni date de fin, parce que “plus en règle de papiers” et qu’elles risquent une déportation vers leur pays dit “d’origine” ou d’origine supposée. Alors que souvent, ils ont construit leur vie ici et ne peuvent ou ne veulent plus retourner dans ces pays où ils n’ont parfois plus aucune attache, voire, dans certains cas, où leur vie est en danger. L’un d’eux s’interroge : “Parce qu’on est sans-papiers, ça veut dire qu’on doit mourir ici ?”.

    Ce sont bel et bien ces détentions en centres fermés, dans des conditions extrêmement précaires, violentes par nature, et régies par des dynamiques répressives, qui mènent à des désespoirs et des passages à l’acte, dont celui-ci qui n’est malheureusement pas le premier (2). Les centres fermés ne sont rien d’autre que des prisons, dont l’objectif est de briser la résistance des individus face à l’expulsion, en leur infligeant des traitements inhumains tant psychologiquement que physiquement, et ce pendant toute la durée de leur détention, avec une violence qui peut être poussée à l’extrême au moment-même de l’expulsion.

    Toutes nos pensées vont à la victime, et notre solidarité avec ses codétenus et ses proches.

    Getting the Voice Out (info@gettingthevoiceout.org)
    CRACPE – Collectif de résistance aux centres pour étrangers (cracpe@skynet.be)

    (1) https://www.mediapart.fr/journal/international/160723/tamazi-mort-en-retention-le-combat-pour-la-verite-d-une-famille-de-refugies

    (2) https://www.cracpe.be/2019/11/08/suicides-et-deces/

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    Témoignages des violences policières aux aéroports de Zaventem et de Charleroi

    19 Décembre 2023

    Très régulièrement, nous recevons des témoignages de violences policières lors de tentatives d’expulsions forcées. 
    Ici quelques-uns parmi d’autres récoltés ces derniers mois :

    • “6 flics : J’ai été déshabillé et fouille complète, menotté et grosse ceinture. J’ai été porté dans l’avion. Les flics ont dit aux passagers que j’étais un prisonnier. Moi j’ai crié que je n’étais pas un prisonnier, que je n’ai jamais fait de mal. Du coup ils m’ont poussé avec la tête en bas entre mes genoux en me prenant par les cheveux par 2 flics… J’ai continué à crier. Cela a duré 15 minutes. J’étouffais. Puis ils m’ont redressé pendant 1 minute, puis à nouveau tête en bas. Je croyais que j’allais mourir. Les hôtesses sont intervenu.e.s et ont demandé de me sortir. Retour au commissariat. On me propose de voir un médecin. Je refuse. Je suis ramené à la camionnette et transféré vers un autre centre fermé. “
    • Témoignage d’un co-détenu sur l’expulsion d’un jeune homme : “Ils étaient 9 à l’aéroport pour l’expulser vers son pays Dublin. Il refusait. Neuf policiers se sont acharnés sur lui puis il a été ramené au centre. Tout son visage est tuméfié et il a mal partout.”
    • Témoignage d’un détenu depuis 11 mois en centre fermé qui a subi déjà 3 tentatives d’expulsion forcée : “Après 11 mois de centre fermé ils vont encore essayer de m’expulser. C’est très dur : cachot au centre, cachot à l’aéroport, ligoté. Puis embarquement avec violence, me battre pour alerter les passagers, être sorti de l’avion, à nouveau cachot et insultes. Puis retour dans un centre, à nouveau cachot : c’est trop dur. Je pense parfois à quitter la vie. Je veux pas et je peux pas retourner au pays. Ma vie est ici.”
    • Autre témoignage publié récemment : https://www.gettingthevoiceout.org/mis-a-lecart-par-les-gardiens-du-centre-pour-lexpulser-par-surprise-il-resiste-aux-violences-de-la-police-et-a-son-expulsion/ A  l’arrière de l’avion, ils étaient au total six policiers en civil à l’entourer, le maltraiter et l’empêcher de respirer. L’un d’entre eux se tenait devant lui afin de cacher aux passagers les violences que ses collègues exerçaient sur son corps. “Alors que j’étais assis, j’ai crié à l’aide en français puis en anglais. Ils  ont appuyé sur ma tête au maximum, puis ils m’ont relaché au moment où  je commençais à perdre connaissance” témoigne S. Témoin de la scène, une passagère sous le choc s’est levée en interpelant les policiers : vous êtes policiers ou criminels?”. Réponse d’un policier : “ça ne vous regarde pas, c’est la loi !” “Quelle loi ? Vous voyez pas que ce monsieur est en train de mourir !” répondra la passagère. Le pilote est alors intervenu et l’hôtesse de l’air a demandé aux policiers d’arrêter et de faire sortir S de l’avion tout en exprimant sa colère :“le monsieur devient blanc, il change de couleur. Il va mourir, le pilote demande qu’il sorte de l’avion !” En  sortant, il n’arrivait pas à marcher. Une fois de retour dans  l’aéroport, il a été mis en cellule pendant deux heures en boxer, puis  transféré vers un autre centre fermé. Il sera déplacé au centre de Merksplas après avoir dû faire face à une ultime menace d’un des policiers agresseurs : “tu peux m’attendre, la prochaine fois”. Après  cette tentative d’expulsion, S a contacté le consulat d’Algérie à  Bruxelles qui lui a dit ne jamais avoir donné de laissez-passer.

    Nous dénonçons de manière véhémente ces agissements honteux et inqualifiables perpétrés par des fonctionnaires publics, payés pour pratiquer leurs agissements racistes et maladifs à l’encontre de personnes en situation de fragilité extrême. A l’abri de tout regard, sans contrôle extérieur aucun. Si ces comportements désinhibés ont lieu, c’est qu’ils conviennent à la hiérarchie et aux autorités dont ces bourreaux dépendent et qui se plaisent à fermer les yeux.Nous dénonçons ce racisme institutionnel et exigeons la fin de ces pratiques de torture, et des sanctions immédiates et irréversibles.

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    Expulsion vers la Bulgarie d’un demandeur d’asile afghan: violences policières et défaillances systémiques dans le système d’asile bulgare.

    COMMUNIQUE DE PRESSE // Expulsion vers la Bulgarie d’un demandeur d’asile afghan: violences policières et défaillances systémiques dans le système d’asile bulgare.

    Le collectif Getting the Voice Out dénonce l’arrestation et les tentatives d’expulsion d’une personne afghane mineure (ensuite qualifiée majeure par l’Office des étrangers selon un test osseux dont les fondements ont déjà été contestés par des professionnel.les de la santé).  Ce Monsieur a introduit sa demande de protection internationale en Belgique. Ayant ses empreintes en Bulgarie, les autorités belges ont décidé d’appliquer le règlement Dublin et lors d’un rendez-vous ultérieur à l’Office des étrangers, il a été arrêté pour être enfermé au centre fermé de Merksplas. Il a déjà subi une première tentative d’expulsion au cours de laquelle il a subi des violences physiques importantes. Une seconde tentative est prévue ce mardi 12 décembre vers la Bulgarie, pays où les violences subies par les personnes migrantes sont dénoncées régulièrement par de nombreuses associations internationales dont Human Right watch.
    A. est enfermé au centre fermé de Merksplas et a été violenté lors d’une tentative d’expulsion pour la Bulgarie ce 22 novembre 2023. Celui-ci a été réveillé à 6h du matin et emmené à l’aéroport, pieds et mains menottés. Il a spécifié qu’il ne voulait pas être renvoyé en Bulgarie où les conditions d’accueil des personnes migrantes sont particulièrement déplorables. Il a alors été violenté par l’escorte policière qui « l’accompagnait ». Il a reçu plusieurs coups de coude, a été frappé sur le flan gauche et a reçu un coup au niveau des testicules. Le jeune homme qui présente plusieurs traces de coups sur le corps témoigne « Un agent s’est levé sur mes pieds, avec ses lourdes bottes. Suite à un problème technique l’avion n’a finalement pas décollé et j’ai été ramené au centre fermé. Je suis toujours très choqué par ce qu’il s’est passé ». 
    Conformément à l’article 3 du règlement Dublin, la Belgique n’expulsait plus vers ce pays, en raison de de défaillances systémiques dans le système d’asile bulgare et les conditions d’accueil des demandeurs. Bien que la situation n’ait pas évolué, la Belgique a décidé depuis plusieurs mois de renvoyer à nouveau des demandeurs de protection internationale vers la Bulgarie en application du règlement Dublin.  Les conditions d’accueil inhumaines, le manque de place dans les structures d’accueil, les difficultés d’accès à un avocat,  les procédures d’asile défaillantes, les violences policières et les pushbacks sont toujours d’actualité. 
    En septembre 2023, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés [OSAR] considère qu’une personne transférée vers la Bulgarie « se retrouve dans une situation de dénuement matériel extrême. ». « L’OSAR qualifie les transferts vers la Bulgarie d’illicites et maintient sa position selon laquelle il faut renoncer d’une manière générale aux renvois vers la Bulgarie. »

    Il est indispensable que la Belgique se déclare compétente pour le traitement de leur demande, et qu’ils ne soient pas renvoyés vers la Bulgarie où sa vie est en danger, tout comme en Afghanistan. 

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    Liberté, freedom, حرية ! Manifestation contre les centres fermés 09/12/2023

    Le 9 décembre 2023, rendez-vous à 14h à la gare de Nossegem pour manifester devant les deux centres fermés de la zone de Bruxelles (le 127bis et le Caricole).

    Rejoignez-nous pour protester contre l’emprisonnement des personnes migrantes et montrer notre solidarité avec les enfermé.e.s.

    En cette année 2023, nous rappelons les 30 ans de la loi sur les centres fermés, ces prisons qui continuent de priver des personnes migrantes de leur liberté, les réduisant à de simples numéros, ignorant ainsi leur dignité fondamentale.Semira, assassinée il y a 25 ans lors d’une expulsionMawda, assassinée il y a 5 ans lors d’une course-poursuite à la frontière

    Tamazi, décédé en février 2023 dans un centre fermé

    Chaque disparition représente un rappel douloureux de l’injustice et de l’inhumanité qui continuent de sévir à cause des politiques migratoires brutales et racistes de l’État fédéral belge.

    Le 9 décembre, rejetons l’idée que des êtres humains puissent être criminalisés et traités de manière indigne.

    Rejetons l’idée même d’enfermement, ici basée sur l’origine ou le statut migratoire ; le fruit de politiques migratoires mortifères orchestrées par des institutions néo-coloniales.

    Refusons catégoriquement l’existence même des centres fermés qui nous condamnent à vivre dans un monde où des vies sont sacrifiées sur l’autel du racisme et de la xénophobie.

    Le 9 décembre, notre présence sera un cri d’indignation, pour exiger :la fermeture des centres de détention pour étranger.es,la liberté de circulation et d’installation de tous et toutes,la fin des expulsions inhumaines,la fin de toute forme d’enfermement.

    Faisons entendre nos voix et notre solidarité avec les personnes enfermées.

    À bas les centres fermés,

    À bas les frontières,

    À bas le racisme d’Etat.

    Vive la liberté de circulation et d’installation !

    https://stuut.info/Liberte-freedom-%D8%AD%D8%B1%D9%8A%D8%A9-Manifestation-contre-les-centres-fermes-2786

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    Mise en centre fermé de 7 jeunes de l’équipe nationale burundaise de handball

    Mise en centre fermé de 7 jeunes de l’équipe nationale burundaise de handball

    Bruxelles, 15 novembre 2023,

    En août 2023, l’équipe nationale de handball burundaise s’est rendue en Croatie afin de participer au championnat du monde des moins de 19 ans.  Lors de cet évènement, les membres de l’équipe se sont échappés vers la Belgique et ont introduit une demande de protection internationale en Belgique craignant un retour vers le Burundi en raison d’une “crise des droits humains généralisée” (1).

    ls se trouvent actuellement en centres fermés.

    Lors de leur arrivée en Belgique, une grande partie d’entre eux a fait l’objet d’un test osseux, car l’Office des étrangers a émis un doute quant à leur minorité. Il s’agit d’un examen médical dont la fiabilité est questionnable (2), comportant trois radiographies (dents, clavicule et poignet) sur base desquelles leur âge a été estimé.

    Une grande partie d’entre eux a été requalifiée comme majeurs, avec comme conséquence de tomber sous l’application du règlement Dublin III. La Belgique estime donc qu’ils doivent retourner en Croatie, car il s’agit de leur premier pays d’entrée en Europe, pays étant, selon la directive Dublin III, responsable de leur demande de protection internationale.

    Ce mardi 07 novembre 2023, les joueurs étaient tous convoqués à l’Office des étrangers dans le cadre de leur procédure Dublin. Cette convocation fut pour eux le piège : la police les attendait. Sept d’entre eux ont été arrêtés et amenés en centres fermés afin de les expulser vers la Croatie, pays où les mauvaises conditions d’accueil et de détention des personnes migrantes sont pourtant régulièrement critiquées. 

    Ce n’est pas la première fois que l’Office des étrangers organise des retours vers la Croatie. Le 16 mars 2023, un vol collectif avait déjà été organisé vers la Croatie avec plusieurs dizaines de personnes, dont 20 de nationalité burundaise dont on n’a jamais plus eu de nouvelles (3). 

    En renvoyant ces personnes en Croatie, l’État belge n’a aucune garantie quant au fait que leur demande d’asile sera traitée de manière adéquate au vu des nombreux problèmes systémiques présents dans le système d’asile croate.

    Ces différents jeunes ont été identifiés et leur affaire a fait grand bruit au Burundi. Il n’est pas à exclure que les autorités burundaises mettent toute en œuvre pour qu’ils soient renvoyés vers le Burundi. 

    Il est indispensable que la Belgique se déclare compétente pour le traitement de leur demande, et qu’ils ne soient pas renvoyés vers la Croatie où leur vie est en danger, tout comme au Burundi (4). 

    #StopDublinCroatie


    Gettinthevoiceout gettingthevoiceout@riseup.net

    CRACPE Collectif de résistance aux centres pour étrangers cracpe@skynet.be

    Association pour la coopération et d’Auto Développement ACAD

    DBB asbl Diaspora Burundaise de Belgique


     (1) https://www.hrw.org/fr/afrique/burundi
     (2) Ces tests ont une marge d’erreur importante, allant jusqu’à 2 ans. D’autre part, cette méthode se base sur une population blanche, de statut socio-économique privilégié, et ne prend pas en considération des spécificités telles que l’ethnie, la situation médicale, économique, les habitudes alimentaires, … 
     (3) https://www.gettingthevoiceout.org/la-belgique-expulse-vers-la-croatie-pays-cible-pour-de-nombreux-faits-de-violences-a-legard-des-personnes-migrantes/
    (4) Jusqu’en septembre 2023, le CGRA a pris 924 décisions concernant des personnes de nationalité burundaise, et a octroyé le statut à 758 personnes, soit plus de 80 %.

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    Nouvelles des centres fermés et témoignages

    01/11/2023

    DOUBLE PEINE & REGLEMENT DUBLIN : Quand le chat se mord la queue 
    La notion de « double peine », aussi appelée « bannissement », fait ici référence au processus que subissent des personnes étrangères condamnées à une peine de prison, qui, à la fin de leur peine, sont ensuite transférées directement vers un centre fermé afin d’être rapatriées vers leur pays d’origine. Il ne s’agit pas de quelques cas isolés, puisque la double peine concerne une partie très importante des personnes détenues en centre fermé. La sur-représentativité des personnes étrangères et sans-papiers dans les prisons s’explique principalement par les traitements d’une police raciste qui agit au faciès, et par les conditions de vie précaires dans lesquelles les autorités les maintiennent et les obligeant ainsi à s’exposer à la répression.

    Nous rapportons ici le cas d’un détenu qui s’est retrouvé à sept reprises enfermé en centre fermé suite à des peines de prison. Etant donné que ses empreintes ont été enregistrées aux Pays-Bas, il a été, à chaque fois, renvoyé dans ce pays en application du règlement Dublin¹. Il est père de 4 enfants en Belgique.
    A propos de son parcours, il nous dit :  « On s’habitue au système. Je passe de prison en centre fermé puis de temps en temps un peu de liberté ».

    ¹Le réglement Dublin détermine le pays responsable de la demande d’asile d’une personne au niveau européen en application de toute une série de critères. Le critère le plus régulièrement appliqué est celui du premier pays d’entrée de la personne au sein de l’Union européenne. Les autorités déterminent ce pays en fonction des empreintes que les personnes ont été contraintes de déposer.—

    EXTORSIONS POLICIERES & REPRESSION Les intimidations policières sont monnaie courante à l’égard des personnes sans-papiers. Encore récemment, un homme raconte les abus subis au cours de son arrestation, qui a eu lieu à Anderlecht : il avait 3000 euros en poche. La police lui a pris 2000 euros et lui a fait un reçu. Il ne sait pas comment récupérer son argent.

    Un autre témoignage met en lumière l’absence de protection des personnes sans-papiers, tant dans la rue que dans les centres fermés, véritables zones de non-droit.Une fois de plus dans le cas rapporté ci-dessous, c’est sur les victimes que s’abat la répression :

    « J’ai été battu au centre fermé par des membres de la sécurité. J’ai appelé la police. Ils sont venus et j’ai déposé une plainte. Résultat pour moi : 4 jours de cachot et transfert². » A ce jour, Monsieur n’a aucune nouvelle des suites de sa plainte. 

    Ces comportements sont perpétrés en toute impunité et il existe très peu de possibilité pour les personnes sans titre de séjour de pouvoir faire valoir leurs droits. La possibilité pour les personnes sans-papiers de porter plainte est rendue compliquée par le système et les chances de poursuites sont très maigres. 

    ² On parle ici d’un transfert d’un centre fermé vers un autre centre fermé. L’Office des étrangers a très régulièrement recours à cette pratique en guise de punition, lorsque des détenu.e.s s’opposent aux traitements qu’ils et elles subissent, ce qui contribue à les isoler davantage et de briser les liens avec leurs co-détenu.e.s,  amoindrissant les possibilités de solidarités et de résistances collectives.https://www.gettingthevoiceout.org/double-peine-ou-bannissement-methode-particuliere-de-racisme/

    RETOUR “VOLONTAIRE” Au centre fermé de Bruges, les personnes détenues nous font part d’importantes pressions de la part du service social à accepter des retours volontaires. Il s’agit ici de procédures de rapatriement organisées en collaboration avec l’OIM (Organisation Internationale de la Migration) et qui promet aux personnes rapatriées une aide à un projet de réintégration ou professionnel sur place. Cela concernerait plusieurs pays de destination (Maroc, Côte d’Ivoire, Sénégal).
    Le gouvernement belge collabore fréquemment avec l’OIM dans le cadre des retours dits « volontaires ». Le caractère volontaire de la décision d’accepter de quitter la Belgique est évidemment tout relatif quand on sait dans quelles conditions les personnes sont amenées à prendre ces décisions: harcèlement par l’Office des étrangers et son personnel, mise sous pression, chantage, enfermement en centre fermé pour des durées indéterminées,…

    PRATIQUES DOUTEUSES DE l’OE Il est fréquent que des détenu.e.s rapportent des pratiques douteuses de la part de l’Office des étrangers (OE) qui n’hésite pas à utiliser des moyens douteux pour mettre en oeuvre sa politique effrénée de détention et d’expulsion en masse des personnes qui sont en situation de séjour irrégulière. Il arrive par exemple que des personnes soient expulsées de force et par surprise alors qu’ils doivent comparaître le même jour ou les jours suivants devant un tribunal, en totale violation de leur droit à un procès équitable. Tout ceci sans que l’OE ne soit inquiété.
    Dernièrement, un monsieur a reçu une réponse favorable à sa demande d’asile et il n’a pourtant été libéré qu’une semaine plus tard. « L’Office ne respecte même pas les tribunaux », rapporte-t-il. 

    TÉMOIGNAGES: Tous les jours, les détenu.e.s témoignent des conditions de détention auxquelles ils et elles font face, de l’isolement dans lequel ils et elles sont plongé.e.s, des failles et réalités de cette machine à enfermer et expulser :    

    • «le Dublin c’est pour l’OE une option ou une obsession?»
    • «Aucune association contrôle les abus de l’OE ? »
    • «Merksplas, c’est bien pire que le 127 bis, c’est une prison, au 127 on avait une certaine liberté de circulation. A Merksplas on est enfermé à clé dans notre chambre de 22 heures à 9 heures. Et les gardiens sont sans respect et super racistes».
    • «Si vous n’étiez pas là, je ne sais pas comment on ferait. Quand on arrive ici, on a aucun contact avec l’extérieur. Aucune association nous aide. Personne ne sait où on est. On disparaît de la planète. Grâce à vos recharges on peut enfin téléphoner à la famille, trouver un avocat etc…».
    • «Ceux qui reçoivent un OQT : qu’est ce qu’ils font avec ça ? pour aller où ? avec quel argent ? Et personne ne les aide. ».
    • «Nous venons encore dénoncer que, au centre de Bruges, (il y a) actuellement beaucoup de personnes avec de gros problèmes de psychiatrie, cet endroit n’est pas pour eux. Dans leur service il n’y a qu’un psychologue qui ne fait absolument rien, et aucun contrôle des examens médicaux à l’arrivée des détenus, leur seul et unique motivation c’est expulser”.»
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    Vérité et justice pour Tamazi

    [Relai : appel à soutien – Vérité et justice pour Tamazi] Une cagnotte pour la famille de Tamazi R., mort en centre fermé en février 2023, vient d’être lancée. Cette cagnotte vise à soutenir financièrement la famille dans son combat pour la vérité et la justice, mais aussi à lutter contre l’invisibilisation et l’oubli des nombreuses morts que l’Etat provoque à ses frontières et dans les centres fermés. Merci de diffuser et participer au maximum !

    https://www.cotizup.com/justicepourtamazi

    #JusticepourTamazi

    #StopCentresFermés

    #StopRacismedEtat

    Contact : justicepourtamazi@proton.me

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    Témoignages de femmes du centre fermé de Holsbeek

    Lors du Rassemblement en mémoire de Semira Adamo plusieurs femmes enfermées au centre fermé de Holsbeek ont témoigné par téléphone:

    Stuut info: https://stuut.info/Rassemblement-en-memoire-de-Semira-Adamu-et-contre-les-centres-fermes-compte-2565 : “Ce dimanche 24 septembre, nous étions 200 personnes à se rassembler place Sainte Gudule en mémoire de Semira Adamu, assassinée par la police il y a 25 ans lors de sa tentative d’expulsion de Belgique. Rassemblement qui permet aussi de rappeler qu’aujourd’hui encore les frontières et les politiques migratoires européennes tuent.”

    Témoignages reçus des femmes enfermées à Holsbeek

    “C’est un chantage émotionnelles” ÉCOUTEZ ICI (FR)

    “Droit des femmes ?” ÉCOUTEZ ICI (FR)

    “We want freedom” LISTEN HERE (engl)

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    Expulsions en cascade : de l’hôpital à l’aéroport

    TW mutilation

    Monsieur M. devait subir sa troisième tentative d’expulsion vers Dakar ce samedi 7 octobre 2023. En Belgique depuis 8 ans, il est enfermé depuis maintenant plus de 9 mois. M. est desespéré : il a déjà entammé plusieurs procédures pour obtenir une régularisation, mais à chaque fois sans succès. Lors de sa seconde tentative d’expulsion en juin 2023, il a résisté et a réussi à descendre de l’avion grâce au soutien des passager·ères. Il a ensuite été transféré au centre fermé 127bis, où il continuait d’espérer une libération. 

    Ces dernières semaines,les détenu·es nous ont informé·es que certaines expulsions n’étaient plus annoncées à l’avance. Certain·es détenu·es étaient mis·es de force et par surprise au cachot pour leur expulsion quelques heures plus tard. Les co-détenu·es nous parlent de “kidnapping” en évoquant ce nouveau procédé d’expulsion.

    Vu ce contexte, M. devenait très prudent et sentait “dans le fond de lui” que cela arriverait d’un moment à l’autre.
    En effet, le vendredi 6 octobre au soir, il est convoqué par le personnel du centre et comprend qu’on prévoit de l’expulser de force le lendemain matin. Il refuse de se rendre à l’endroit où il est convoqué. De désespoir, il avale un coupe-ongles. L’ambulance est appelée, et M. quitte le centre pour l’hôpital.

    Le samedi matin, les médecins remettent un avis positif, et estiment que M. est en état de prendre l’avion. Il est donc envoyé vers l’aéroport de Zaventem et mis de force dans l’avion. Sept policiers l’accompagnent, en lui attachant les mains et les pieds.

    Des militant·es prévenu·es par les co-detenu·es étaient présent·es à l’aéroport pour prévenir les passager·ères du vol de cette expulsion violente. Les passager·ères se sont levé·es avant le décollage en guise de protestation contre cette expulsion. M. s’est débattu, et a finalement été sorti de l’avion. Il est de retour en centre, cette fois à Vottem, où on lui explique qu’il sera mis en isolement sans accès au téléphone pendant 48 heures.

    Nous dénonçons également les actions de l’Office des Étrangers, qui voulait s’assurer qu’une personne soit bien expulsée pour le Sénégal. Lors du départ de M. vers l’hôpital, son état de santé met sa possibilité d’expulsion en doute. L’Office décide alors de donner la place dans le vol à monsieur H., détenu au centre fermé de Vottem. H. est donc mis au cachot et prévenu de son expulsion en dernière minute et par surprise. Vu l’avis des médecins, M. reprend finalement sa place dans le vol. H.est ramené à Vottem.

    Ce nouveau mode de fonctionnement des expulsions est inadmissible : il prend les détenu·es par surprise et met un frein à l’organisation d’une mobilisation militante à l’aéroport. Nous dénonçons toutes les violences qui continuent d’être commises, et continuons de nous positionner contre toutes les expulsions.


    À bas les centres fermés, à bas les frontières et leur monde !

    Liberté pour toustes !

    #STOPDEPORTATION

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    Mis à l’écart par les gardiens du centre pour l’expulser par surprise, il résiste aux violences de la police et à son expulsion

    Jeudi dernier, le 28 septembre 2023 sur le coup de midi, S qui est agé de 52 ans est fatigué à cause de plusieurs maladies (cholestérol, syphilis, hypertension, etc.) et un enfermement en centre fermé qui dure depuis le mois de janvier. C’est alors que les gardiens du 127bis lui offre la possibilité de se retirer dans une chambre seul pour s’y reposer disent-ils. Il s’agit en fait d’un piège tendu en vue de son expulsion imminente. S nous dit : “c’est un grave manque de respect, ils m’ont trahi”. 

    Le lendemain, des policiers en civil de la police fédérale le prennent de force, le menottent et lui annoncent qu’ils partent vers l’aéroport de Zaventem, avant de lui dire une fois sur la route qu’ils l’amènent à l’aéroport de Charleroi. S demande à voir le billet du vol et le laisser-passer de l’ambassade d’Algérie, son pays d’origine. Il n’aura comme seule réponse : “c’est pas ton affaire, c’est la loi, c’est comme ça!”

    A l’arrière de l’avion, ils étaient au total six policiers en civil à l’entourer, le maltraiter et l’empêcher de respirer. L’un d’entre eux se tenait devant lui afin de cacher aux passagers les violences que ses collègues exerçaient sur son corps. “Alors que j’étais assis, j’ai crié à l’aide en français puis en anglais. Ils ont appuyé sur ma tête au maximum, puis ils m’ont relaché au moment où je commençais à perdre connaissance” témoigne S. 

    Témoin de la scène, une passagère sous le choc s’est levée en interpelant les policiers : vous êtes policiers ou criminels?”. Réponse d’un policier : “ça ne vous regarde pas, c’est la loi !””Quelle loi ? Vous voyez pas que ce monsieur est en train de mourir !” répondra la passagère.

    Le pilote est alors intervenu et l’hôtesse de l’air a demandé aux policiers d’arrêter et de faire sortir S de l’avion tout en exprimant sa colère : “le monsieur devient blanc, il change de couleur. Il va mourir, le pilote demande qu’il sorte de l’avion !”
    En sortant, il n’arrivait pas à marcher. Une fois de retour dans l’aéroport, il a été mis en cellule pendant deux heures en boxer, puis transféré vers un autre centre fermé. Il sera déplacé au centre de Merksplas après avoir dû faire face à une ultime menace d’un des policiers agresseurs : “tu peux m’attendre, la prochaine fois”.Après cette tentative d’expulsion, S a contacté le consulat d’Algérie à Bruxelles qui lui a dit ne jamais avoir donné de laissez-passer.

    Le témoignage de S nous renseigne une fois de plus sur la succession des violences racistes subies par des personnes sans papiers sous le coup d’une expulsion : la violence de l’Office des étrangers qui décide de détenir depuis plus de huit mois un homme pour la seul raison que l’Etat lui refuse un titre de séjour, celle du personnel du centre fermé prêt à mentir pour collaborer efficacement à une expulsion et des policiers enragés de la police fédérale de l’escorte. Rappelons que c’est aussi dans l’aéroport de Charleroi que Jozef Chovanec a été assassiné en 2018 par des policiers de la police fédérale. Ce témoignage nous renseigne aussi sur les stratégies répressives et sournoises mises en place pour mettre à mal toutes formes de résistances légitimes des personnes luttant pour leur liberté : mensonges et pièges dans le centre, invisibilisation des violences physiques dans l’avion, menaces, transfert vers un autre centre, etc. 

    En soutien à S et sans pour autant oublier toutes les personnes détenues, nous demandons sa libération immédiate afin qu’il puisse rejoindre sa famille (frère, soeurs, cousine, etc.) qui vit en Belgique.

    A bas les centres fermés, les frontières et leur monde !

    Liberté pour tou.te.s !

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    La machine à expulsion fonctionne sans relâche.

    30/09/2023
    “On est venu chercher un ami, Madame”

    “On est venu chercher un vieil homme algérien”

    “On est venu chercher des hommes congolais”

    “On est venu chercher…”

    “On est venu chercher…”

    “Et bientôt ce sera notre tour.”

    On est venu me prendre. Ils m’ont mis les menottes aux pieds et aux mains, m’ont mis au cachot et m’ont dit que je partais demain.”

    Il y a 40 ans que je suis en Belgique, je me sens belge. Et la Belgique ne veut pas de moi.”

    Quotidiennement, nous recevons ces messages de co-détenus, en colère, affligés et désespérés.Malgré les conditions de détention qui les malmènent au quotidien, leur solidarité ne faillit pas.
    Sans pitié, ils sont renvoyés dans leur “pays d’origine”, pays qu’ils ont, pour certains, été contraints de fuir, qu’ils ont quitté parfois depuis si longtemps ou n’y ont même jamais vécu, pays où ils n’ont parfois plus ni famille, ni amis. 

    Empêchons ces expulsions, luttons contre ces politiques migratoires mortifères.
    État assassin !

    #STOPDEPORTATIONS

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    SOUTIEN : Aidez nous à recharger les téléphones des détenu·e·s en centres fermés

    Collectif Contre Les Expulsions
    Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB
    Communication: Lyca

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    Témoignages de détenus soumis à la DOUBLE PEINE et APPEL à soutien

    15/09/2023

    « J’ai accompli ma peine jusqu’au bout. Pourquoi je suis puni une deuxième fois ? Parce que je suis étranger ? C’est de la discrimination.”

    La double peine fait partie de l’arsenal mis en place par l’Office des étrangers pour punir celles et ceux qui ont un jour “troublé l’ordre public” ou commis une infraction. Cette pratique permet à l’Office des étrangers de renvoyer vers un pays dit d’origine des personnes vivant en Belgique depuis parfois des années.  : https://www.gettingthevoiceout.org/double-peine-ou-bannissement-methode-particuliere-de-racisme/

    Lors de nos contacts nous entendons que l’Office pratique sans aucune limite cette double peine : des hommes de 50, 60 ans, résidant en Belgique depuis des dizaines d’années, ayant des enfants et parfois petits enfants Belges sont enfermés en vue de leur expulsion ; Ils sont ,suite à des infractions,  considérés comme « un danger pour l’ordre publique » et ont été déchus de leur titre de séjour. 

    Témoignages : « J’ai été 3 mois en prison pour une petite erreur de ma part il y a 2 ans. Et ils sont venu me chercher 2 ans plus tard pour me renvoyer dans mon pays. Je vis en Belgique depuis 40 ans . j’aie ici des enfants qui sont majeurs maintenant et ont la nationalité Belge. C’est quoi cette connerie ?”
    UPDATE : Deux de ces hommes ont été expulsé de force dans le vol collectif Frontex ce 12/09/2023. L’un d’eux avait fait une demande de retour volontaire https://www.gettingthevoiceout.org/deportation-avec-vol-frontex-vers-la-rdc-ce-11-09-2023/

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    APPEL URGENT à recharges téléphone
    Nous recevons énormément de demandes de recharges de téléphone venant de personnes détenues dans les centres fermés. Leur téléphone est très souvent leur seul contact avec l’extérieur, qu’il s’agisse de famille, d’ami·e·s, de leur avocat·e, ou de faire connaître publiquement leur situation.Que leur arrestation ait lieu sur leur route migratoire, ou sur leur lieu de vie, que leur famille et leurs ami·e·s soient ici ou au pays, pouvoir prévenir et communiquer avec ses proches est crucial. Nombreu·x·ses sont celles et ceux qui n’auraient pas les moyens de le faire sans votre aide.Vous pouvez soutenir ces détenu·e·s en achetant chez votre épicier, votre nightshop ou votre libraire une recharge de 10 euros de l’opérateur Lycamobile.

    Envoyez-nous alors le code pin inscrit sur cette recharge à notre adresse mail gettingthevoiceout@riseup.net ou par SMS sur notre numéro de téléphone 0032(0)484026781. Nous nous chargerons d’envoyer ce code aux détenu·e·s qui en font la demande.

    Vous pouvez aussi, si c’est plus facile pour vous, verser ou encore mieux faire un ordre permanent de 10, 20 euros ou plus sur le compte dédié :    

    Collectif Contre Les Expulsions Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB Communication: Lyca 

    Faites passer ce message à vos ami·e·s et connaissances. 

    MERCI pour eux et pour elles.

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    Déportation avec vol Frontex vers la RDC ce 12/09/2023 : UPDATE

    12/09/23 Déportation collective par l’agence Frontex ( agence européenne de garde-frontières et de gardes-côtes) et l’État Belge : 
    Ce matin, nous recevons beaucoup d’appels du centre fermé 127bis à Steenokkerzeel de personnes détenues nous confirmant ce qui était annoncé hier: un vol collectif coordonné par l’agence FRONTEX et l’état belge vers la République démocratique du Congo (RDC). L’état belge a mis en marche la machine à expulser. 

    De nombreuses personnes de nationalité congolaise sont actuellement menottées, violentées, et mises dans des bus en direction de l’aéroport militaire de Melsbroek. La présence policière est très importante. 

    Quatre détenus nous rapportent : 

    ” Hier soir, plusieurs ont été “convoqués  dont un,1 par un par un coach au retour. Une fois dans le bureau, 8 personnes de la sécurité les ont attrapés et amenés de force au cachot “(…) c’était un piège.”

    ” Je jouais au basket hier et la sécurité m’a attrapé comme ça, sans rien dire.”    

    À 10 heures ce matin : 

    ” Il y a 40 policiers en chasuble fluo.”” 2 grands bus et 2 camionnettes et des dizaines de voiture de police.”

    ” Ils sont tous attachés dans la cour 2 par 2 avec des menottes, entourés de trois flics qui les poussent violement vers les bus”.
    ” Aussi des femmes menottées. On fait ça à des femmes?”
    ” Il faut faire savoir au monde comment ils traitent les noirs.” 
    ” Il y en beaucoup d’autres qui ont été amené d’autres pays.”
    ” Ils doivent être une cinquantaine.”  
    ”  ça fait peur. On est traités comme des esclaves du siècle dernier. C’est plus humain. ” 
    ” Un homme qui se révoltait a été maitrisé violement. Il est blessé, il a été menotté, attaché dans une camisole de force et jeté dans la camionnette des bagages où il risque d’étouffer.”

    Dénonçons cette expulsion en écrivant, taguant téléphonant aux responsables de ces actes criminels.

    #STOPDEPORTATION

    Nicole de Moor, Cabinet et secrétariat de la Secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration  @nicoledemoor –  – Email : info.demoor@demoor.fed.be
    Alexander De Croo premier ministre : @alexanderdecroo – Email: contact@premier.be,  +32 2 501 02 11.
    Annelies Verlinden Ministre des affaires intérieures : @anneliesverlinden – Email: kabinet.verlinden@ibz.fgov.be , 02/488.05.11.
    Monsieur Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers:  Bur_Presse@dofi.fgov.be T02 793 80 31 – 02 79380 30 (FR), Fax02 274 66 40
    Office des Etrangers : infodesk : infodesk@ibz.fgov.be / 02 793 80 00
    CGRA :  cgra.info@ibz.fgov.be 32 2 205 51 11  +32 2 205 50 01 (fax) 
    Alexander De Croo premier ministre : +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.be

    FRONTEX :  frontex@frontex.europa.eu

    ________________________________________________________________________________

    11/09/2023 Nous apprenons que plusieurs personnes dont une femme au moins ont été mis au cachot ce 11/09 au centre fermé 127 bsi pour une expulsion collective vers la RDC ce 12/09/2023. Départ probable à 10 heures de l’aéroport de Melsbroek. Deux personnes, aussi originaire de RDC sont en route vers Zaventem au départ de Vilnius ( Lithuanie) pour les rejoindre.

    mode d’emploi vol collectif : https://www.gettingthevoiceout.org/mode-demploi-vol-collectif/

    #STOP DEPORTAIONS

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    Prison pour étranger-es : ni ici, ni ailleurs ! // Prison for foreigners: neither here, no elsewhere!

    https://calaismigrantsolidarity.files.wordpress.com/2023/09/let-the-dragon.png

    Manifestation dimanche 17 septembre à Calais, départ à 15h devant le Théâtre. // Protest Sunday September 17 in Calais, departure at 3pm in front of the Theater.

    FRANÇAIS :

    En mars 2023, les états français et britannique ont annoncé l’ouverture prochaine d’un nouveau centre de rétention administrative (CRA) sur le littoral nord de la france, financé par le royaume-uni.

    Les CRA sont des prisons où l’état français enferme les personnes qui n’ont pas les « bons papiers » dans l’attente de leur expulsion du pays. Il en existe déjà plusieurs dizaines dans toute la france, dont un à Coquelles, à côté de Calais. Les violences et mauvais traitements contre les prisonnier-es y sont quotidiens.

    Ce nouveau projet s’inscrit dans les logiques racistes et sécuritaires de la france et du royaume-uni, comme de l’ensemble des pays européens, qui dépensent des milliards d’euros dans la militarisation des frontières, le flicage et le harcèlement des personnes exilées.

    Alors que la majorité des habitant-es de la région souffrent, comme les personnes exilé-es, d’une grande précarité, il est temps de mettre un terme aux politiques d’enfermement et de déportations. En plus d’être cruelles et inhumaines, ces politiques sont coûteuses et inefficaces : en dépit de tous les mauvais traitements qu’elles subissent ici, les personnes exilé-es continuent de venir pour fuir pauvreté et les conflits, dont les états occidentaux sont souvent en grande partie responsables.

    Nous appelons à multiplier les initiatives pour empêcher, par tous les moyens nécessaires, l’ouverture de ce nouveau CRA, ou tout autre lieu de ce type partout sur le territoire, ainsi qu’à pousser à la fermeture de ceux déjà existants.

    LIBERTÉ POUR TOUTES ET TOUS !

    Abolition des frontières et des prisons !

    Infos et actualités anti-CRA à Calais : https://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/

    ENGLISH:

    In March 2023, the French and British states announced the upcoming opening of a new administrative detention center (CRA) on the northern coast of France, financed by the United Kingdom.

    CRAs are prisons where the French state locks up people who don’t have the “good papers” while awaiting their deportation from the country. There are already dozens throughout France, including one in Coquelles, near Calais. Violence and mistreatment against prisoners is a daily occurrence there.

    This new project is part of the racist and securitarian policies of France and the United Kingdom, as well as all European countries, which spend billions of euros on the militarization of borders, policing and harassment of exiled people.

    While the majority of the region’s inhabitants suffer, like people on the move, from great precariousness, it is time to put an end to the policies of confinement and deportations. In addition to being cruel and inhumane, these policies are costly and inefficient: despite all the mistreatment they suffer here, exiled people continue to come to escape poverty and conflicts, from which Western states are often largely responsible.

    We call for increased initiatives to prevent, by all means necessary, the opening of this new CRA, or any other place of this type anywhere in the territory, as well as to push for the closure of those already existing.

    FREEDOM FOR ALL!

    Abolition of borders and prisons!

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    Rafles en série à la gare du midi!

    04/09/2023
    En plus des rafles annoncées par l’état, des arrestations ont lieu quotidiennement dans toute la Belgique, dans les gares, dans les transports publics,  criminalisant des personnes qui cherchent leur chemin dans ce chaos migratoire.

    Non, le modèle social de la régularisation par le travail n’est pas une réponse. Cette analyse réductrice des évènements à la gare du midi ne prend pas en considération le nombre important de personnes sans papiers qui seraient exclues de ce modèle ainsi que tous les autres publics concernés.

    Il faut pointer du doigt les représentants politiques qui choisissent d’appliquer des politiques racistes, prolophobes et violentes et laissant une liberté totale d’agir aux forces de l’ordre. Pendant ce temps, les autorités belges continuent de remplir les centres fermés et d’expulser. Ce faisant, des places sont libérées pour enfermer d’autres personnes. 

    Nous rappelons l’importance de soutenir la lutte pour une régularisation pour tous et toutes ainsi que la  suppression de toutes les formes d’enfermement. 

    #Liberté de circulation et d’établissement pour touxstes.
    #Noborders

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    “Règlement Dublin : La Belgique expulse Angel, désormais en centre fermé en Suède et risque des persécutions au Kenya en raison de son orientation sexuelle.”

    22/08/2023
    Si vous connaissez des personnes, collectifs ou associations pouvant aider Angel à sortir d’un centre de détention en Suède et à obtenir la protection internationale, contactez-nous immédiatement.

    Contexte :     Angel a été contrainte de quitter le Kenya suite à une attaque lesbophobe ayant entrainé le décès de sa compagne. Après deux refus de protection internationale en Suède, elle décide de venir en Belgique introduire une nouvelle demande. Cependant, à cause du règlement Dublin, la demande est rejetée et Angel est transférée du centre Dublin de Zaventem au centre fermé pour femmes de Holsbeek, où elle passe près d’un mois enfermée. Angel finit par accepter l’expulsion en Suède car elle ne supporte plus les conditions de détention. Malheureusement, Angel est placée à son arrivée en Suède en centre fermé. Elle y est détenue depuis trois mois, et risque une déportation vers le Kenya, où sa vie est en danger.
    Témoignage ( engl) ici : https://www.gettingthevoiceout.org/wordpress/wp-content/uploads/2023/08/zweden-2.mp3

    Transcription du témoignage :

    Je m’appelle Angel. Je viens du Kenya. Je suis lesbienne. Actuellement, je suis en Suède.

    “J’ai introduit ma première demande d’asile en Suède et l’Office national suédois des migrations m’a donné un négatif. J’ai essayé de leur expliquer ce qu’il s’était passé quand j’étais au Kenya. Comment j’ai été attrapée avec ma partenaire. Et puis ma partenaire, comment ils ont blessé ma partenaire. Les autorités suédoises me croient mais ils veulent les éléments pour prouver ça et à ce moment-là, je n’en avais pas parce que c’était à l’époque du COVID que je suis arrivée ici. Et plus tard, quand le COVID était en baisse, j’ai essayé mais malgré tout je ne pouvais pas trouver qui que ce soit pour m’aider à trouver les preuves car [?] jusqu’à ce que je trouve un avocat qui a fait une investigation. Il a été au bar où nous nous sommes faites battre avec ma partenaire. Il a demandé et a trouvé la vérité. Donc quand les éléments sont arrivés… J’ai essayé de faire appel avec ces éléments mais les autorités suédoises n’ont pas voulu poursuivre avec mon dossier. Après ça, j’étais très déçue et très inquiète, je ne pouvais pas rester dans ce pays sans permis, sans travailler. J’ai des enfants, avant, dans mon pays. Je ne pouvais pas aider mes enfants. Et là je décide d’aller en Belgique pour voir si la Belgique pouvait m’aider, pour leur montrer mes éléments. Ainsi, ils pourraient avoir aussi les preuves au pays. L’Office des Etrangers [en Belgique] a dit qu’ils ne pouvaient pas m’aider car mes empreintes digitales sont déjà en Suède, et donc je dois retourner en Suède. J’ai dit “d’accord” et alors ils m’ont ramenée. L’Office national suédois des migrations, ils me détiennent jusqu’à aujourd’hui. Maintenant cela fait trois mois que je suis dans le centre de détention. Et ici, il n’y a pas de médicament, il n’y a pas de médecin, et j’ai des complications de santé. Donc là, ils veulent me déporter dans mon pays. Et je n’ai nulle part où aller. Je ne sais pas quoi faire. Je suis vraiment, vraiment désespérée. Je ne sais pas comment je vais trouver de l’aide mais je suis vraiment désespérée et je demande juste de l’aide. Merci.”

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    Centre fermé de Holsbeek : Les femmes protestent contre leurs enfermements 16/08/2023

    Le centre fermé de Holsbeek, situé en périphérie de Leuven, est le seul des 6 centres fermés de Belgique qui n’enferme que des femmes.
    Ce 16 août 2023, une femme âgée de 58 ans a été retrouvée inconsciente dans sa chambre. Il semblait qu’elle ne mangeait plus depuis plusieurs jours et que personne ne l’avait remarqué. Tout le monde a été choqué.e de la voir dans cet état. Elle a été amenée à l’hôpital. “On ne savait pas si elle était morte ou vivante”, rapportent les détenues.

    Cet événement a déclenché de fortes protestations. Elles sont une vingtaine de détenues à manifester ce jour contre leur enfermement. L’une des femmes qui se sont révoltées a été mise au cachot. La directrice, qui était dans son bureau, n’a même pas pris la peine de venir à elles pour écouter leurs revendications.

    Voici les motifs de leurs protestations :
    Les conditions de vie épouvantables : elles dénoncent particulièrement les conditions d’hygiène, l’état des toilettes qui sont très sales…
    L’insuffisance des repas : “on reçoit une petite portion. Si on demande plus, ils nous disent non et jettent le reste devant nos yeux à la poubelle”. “C’est une forme de torture qu’ils nous infligent.” Certaines détenues rapportent aussi que la nourriture servie est parfois avariée et qu’elles sont régulièrement malades après les repas.
    Le manque d’encadrement et de soins pour certaines femmes très vulnérables. Certaines détenues sont dans des états de santé catastrophiques. L’une d’elle n’a plus qu’en seul rein et est enfermée depuis 5 mois. Une détenue raconte qu’elle a perdu 15 kilos en 3 mois de détention.
    L’administration de médicaments inappropriés et aux mauvaises heures : “moi je suis très malade et prends beaucoup de médicaments. Mais ils ne me les donnent pas aux bonnes heures et il me semble parfois que ce ne sont pas toujours les bons médicaments. Parfois je me sens comme droguée après.”
    La présence d’une femme enceinte dans le centre depuis un mois.
    Les détentions administratives. “Nous sommes traitées comme des criminelles”.
    • La longueur des détentions : certaines femmes sont enfermées parfois depuis 5 mois, 8 mois, 10 mois, parfois presque 1 an, attendant une expulsion ou une libération. “C’est insupportable ces attentes et ces non décisions.”
    L’incompréhension des décisions de libérations/expulsions et leur caractère aléatoire.

    “AIDEZ NOUS. ON A BESOIN DE VOTRE AIDE “

    “Nous sommes ici comme des animaux. Mais en Belgique, même les animaux ont des droits.”

    Les détenues déplorent également l’impossibilité de faire sortir des preuves en images de toutes les injustices et mauvais traitements qu’elles subissent. Leurs smartphones leur sont en effet confisqués à leur arrivée dans le centre fermé. “On parle, on parle, on pleure, on crie… Mais à la fin, on est toujours en prison.”

    Getting the voice out revendique la fin de tous enfermements et la liberté de circulation pour toutes et tous. Il nous semble cependant important de faire entendre les revendications des détenues telles qu’elles nous les énoncent.

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    Appel à mobilisation : exigeons la libération de Richard ce 09 aout 2023 devant le CGRA


    Richard Ngaballa est un homme gay camerounais, détenu au centre fermé 127bis depuis mars 2023. Menacé d’expulsion, il risque la prison et la mort au Cameroun.
    Arrivé en 2016 en Belgique, Richard a depuis déposé quatre demandes de protection internationale qui ont toutes été rejetées par le CGRA, et donc l’Etat belge. 
    Alors que tout l’entourage de Richard est au courant de son homosexualité, qu’il vit avec son compagnon et fréquente des lieux LGBTQIA+, il se voit refuser la protection internationale. Le CGRA a tout d’abord déclaré, et sans aucune preuve, que Richard faisait “cela” pour de l’argent. Lors d’une demande ultérieure, le CGRA a estimé qu’il n’y avait aucun danger pour Richard au Cameroun. Or, une plainte a été déposée à son encontre à Yaoundé. Et de nombreux rapports attestent des dangers encourus pour les personnes LGBTQIA+ au Cameroun actuellement. 
    Il est impossible de prouver son homosexualité, a fortiori quand le CGRA part du principe que l’on ment.
    Malgré une tentative de procédure de cohabitation légale qui n’a pas pu aboutir car il a été impossible d’obtenir le certificat de célibat nécessaire au Cameroun ; malgré une attestation du compagnon de Richard et tous les éléments fournis par celui-ci ; malgré les violences homophobes subies par Richard en centre d’accueil et attestées ; le CGRA s’obstine à refuser la protection internationale.

    Exigeons la libération immédiate de Richard Ngaballa ! 

    Pour soutenir Richard vous  pouvez,
    – Rejoindre le rassemblement prévu ce mercredi 9 août 2023 à 10h devant le CGRA, rue Ernest Blerot 39, 1070 Anderlecht, organisé par plusieurs collectifs

    – Ecrire aux institutions responsables. Pour cela, voir le post

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    Situation de Richard Ngaballa – Appel à soutien

    24 JUILLET 2023 Il y a peu, nous communiquions sur la situation alarmante de Richard Ngaballa. Contraint de fuir le Cameroun en raison de son homosexualité, il s’est vu refuser l’asile par l’État belge, qui a évoqué un manque de preuves de son orientation sexuelle. Il fait actuellement face à un risque imminent d’expulsion forcée vers le Cameroun, pays où il a déjà subi des tortures et mauvais traitements. Richard a déjà été confronté à une première tentative d’expulsion le vendredi 14 juillet 2023. La prochaine tentative sera certainement organisée avec une escorte policière, et donc plus difficile à résister. IICI COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU 17 /07/2023.

    Alors que tout l’entourage de Richard est au courant de son homosexualité, le CGRA (et via lui, l’État belge) dit ne pas être convaincu. Une décision prise en dépit des risques encourus de prison et de violence à Yaoundé. Une plainte y a pourtant été posée à l’encontre de Richard au sujet de son homosexualité.
     
    Getting the Voice Out se positionne contre toutes formes d’enfermement et contre les frontières. Toute personne devrait avoir le droit de vivre et se déplacer où elle le souhaite. Par conséquent, nous ne reconnaissons pas la légitimité des instances migratoires et d’asile. Cependant, il nous semble important de dénoncer l’absurdité des décisions prises et l’impact que celles-ci ont sur la vie des personnes concernées.

    Si vous souhaitez soutenir Richard, vous pouvez écrire au Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides (CGRA) et à l’Office des Etrangers afin de signaler votre indignation face au traitement dont il fait l’objet de la part de l’État belge. 

    (Plus bas lettre type et adresses des services concernés)

    Lettre-type et adresses :   

    Monsieur le directeur de l’Office des Etrangers, Madame, Monsieur,        J

    Je vous envoie ce mail afin de vous interpeller sur la situation de Richard Ngaballa, actuellement détenu au centre fermé 127bis. Monsieur Ngaballa a été contraint de fuir le Cameroun en raison de persécutions liées à son orientation sexuelle, et a demandé la protection internationale à plusieurs reprises. Si Monsieur Ngaballa est expulsé au Cameroun, il risque la mort ou la prison. Nous considérons que Richard Ngaballa doit être libéré de toute urgence et recevoir le statut de réfugié en Belgique pour bénéficier de la protection à laquelle il a droit.       

    Nous vous demandons de procéder à la libération de Richard Ngaballa de toute urgence.        Bien à vous,        

    À envoyer à :

    • Centre fermé 127 bis

    Accueil : onthaalbis@ibz.fgov.be / T : 02 755 00 00

    Service social : 127bis.socialedienst@ibz.fgov.be

    Service “retour” : 127bis.returnoffice@ibz.fgov.be

    • Office des Etrangers

    infodesk : infodesk@ibz.fgov.be / 02 793 80 00

    Service “asile, interview et décisions” : asile.interviews@ibz.fgove.be / 02 206 13 72

    Freddy Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers – E-mail : bur_presse@dofi.fgov.be – Tél : +32 2 793 80 31 / +32 2 793 80 30 (FR) – Fax : 02 274 66 40

    • Commissariat Général aux Réfugiés et aux Apatrides (CGRA) :

    cgra.info@ibz.fgov.be (FR) / cgvs.info@ibz.fgov.be (NL) / T : 02 205 51 11 / F : 02 205 50 01

    • Conseil du Contentieux des Etrangers (CCE) :  

    Accueil : info.RVV-CCE@rvv-cce.fgov.be / T : 02 791 60 00 / F : 02 791 62 26

    Service d’urgence : 02 791 64 01 

    Greffier : 0478 65 39 77 

    • Nicole de Moor, Cabinet et secrétariat de la Secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration – Email : info.demoor@demoor.fed.be
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    Caricole – Une personne palestinienne témoigne en vidéo depuis le centre fermé


    Update 20/07/2023 : Monsieur a été expulse par surprise ce 20/07/2023 vers Istamboul.


    17 juillet 2023

    Naraj Al-Nanal est originaire de Gaza, Palestine. Il a récemment fui la guerre et les violences qu’il subissait en Palestine, et a introduit une demande d’asile en Belgique. 
    Lors de son inteview au Commissariat général aux réfugiés et apatrides, Siraj a affirmé que sa mère était née en Azerbaijan. Suite à cette simple déclaration, le CGRA a refusé de lui accorder l’asile, sous prétexte que sa mère et lui auraient la nationalité azerbaijanaise. 
    Siraj a fourni des preuves de sa nationalité palestinienne ainsi que des documents qui attestent qu’il est né, a vécu et a grandi à Gaza. En vain : le CGRA maintient sa position absurde de refus.
    Siraj a déjà fait l’objet d’une première tentative d’expulsion hors de la Belgique. Il souhaite diffuser son histoire et recevoir tout le soutien possible. Il nous a fait parvenir la vidéo ci-dessus. 

    #STOPDEPORTATIONS

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    Révélations de Mediapart sur la mort de Tamazi dans le centre fermé de Merkplas

     https://www.mediapart.fr/journal/international/160723/tamazi-mort-en-retention-le-combat-pour-la-verite-d-une-famille-de-refugies

    Le 15 février dernier, Tamazi, un homme d’origine géorgienne, mourrait au centre fermé de Merksplas. Getting the voice out avait alors alerté sur ce drame qui suscitait beaucoup de questions alors que l’homme avait entamé une grève de la faim depuis plusieurs jours. https://www.gettingthevoiceout.org/mort-au-centre-ferme-de-merksplas-apres-une-greve-de-la-faim-15-02-2023/

    Alors que la presse belge s’attardait sur le “grabuge” causé par la légitime colère de ses codétenus sous le choc, l’Office des étrangers annonçait dès le lendemain qu’il s’agissait certainement d’un “décès par mort naturelle”. Le parquet d’Anvers confirma cette thèse le jour d’après.

    L’enquête de Mediapart revient sur le parcours de ce père de famille qui a subi la torture dans les geôles géorgiennes avant de se réfugier en France. L’article soulève aussi des questions importantes quant aux circonstances de sa mort alors que seule une “analyse” externe du corps aurait été réalisée. 
    Certains codétenus parlent d’injections forcées de ce qui pourrait être des antipsychotiques, des médicaments qui peuvent causer des troubles cardiaques graves. La fille de Tamazi a demandé, en vain, d’obtenir la liste des médicaments qui lui ont été administrés. 
    Aussi, des plaies sont visibles au niveau d’une oreille, de son front, du torse et d’un coude sur des photos du corps prises à la morgue. Sa femme témoigne qu’il n’avait aucune plaie la veille lors de sa visite. Elle ajoute qu’à la morgue, « il était gonflé. Il avait du sang dans la bouche et sur les oreilles, que ses cheveux cachaient ».

    La famille s’est constituée partie civile et nous espérons que son combat permettra de connaître la vérité et que les responsabilités individuelles mais aussi politiques seront clairement établies. Tamazi n’aurait jamais dû se retrouver dans ce centre fermé, au même titre que tous les autres détenus. Les efforts de l’Office des étrangers et du parquet pour ne pas connaitre les causes de la mort de Tamazi reflètent le racisme qui structure la politique migratoire. 

    #JusticePourTamazi


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    COMMUNIQUÉ DE PRESSE : Un homme gay risque une expulsion vers le Cameroun, où il est menacé de prison et de mort

    • 17 JUILET 2023

    Un homme gay risque une expulsion vers le Cameroun, où il est menacé de prison et de mort

    Il y a plusieurs années, Richard quittait le Cameroun pour fuir des violences du fait de son homosexualité. Alors qu’il a été privé de protection internationale en Belgique au mépris des nombreuses preuves attestant des risques réels que représenterait un retour forcé vers son pays d’origine, il est actuellement détenu dans le centre fermé 127 bis. La menace d’une expulsion imminente illustre de façon inquiétante les difficultés vécues par les personnes homosexuelles lors d’une demande d’asile, ainsi que la violence institutionnelle perpétrée par l’État belge.

    En 2015, Richard Ngaballa a été contraint de fuir le Cameroun suite à une attaque homophobe extrêmement violente de sa famille. Richard entretenait alors une relation cachée avec un homme. Un matin, en rentrant chez lui avec son compagnon, il se rend compte d’une embuscade : des membres de sa famille sont présents et le confrontent sur son homosexualité qu’ils viennent de découvrir suite à des rumeurs dans le quartier. Au cours de cette agression, Richard et son compagnon ont tous deux été victimes d’actes de tortures, avant de parvenir à s’échapper et rejoindre l’hôpital de Yaoundé. Ils ont ensuite décidé de quitter le Cameroun, malgré leurs séquelles physiques. Au long du parcours, l’état de santé du compagnon de Richard s’est dégradé. Au Maroc, alors que les deux hommes espéraient pouvoir accéder à des soins de santé gratuits en Espagne, le compagnon de Richard est décédé d’une infection résultant des actes de tortures subis.

    Être contraint de prouver son homosexualité par tous les moyens, en vain

    Richard est arrivé en Belgique en 2016 pour rejoindre sa tante qui y habite. Il y a introduit une première demande de protection internationale (DPI) pour motif de persécutions liée à son orientation sexuelle au Cameroun. Malheureusement, cette demande fut rejetée, le CGRA considérant qu’il n’y avait pas assez d’éléments pour attester de l’homosexualité de Richard. Au total, Richard aura effectué 4 demandes de protection internationale (DPI) en Belgique, toutes déboutées ou déclarées irrecevables par manque de nouveaux éléments.
    La quatrième et dernière DPI date de 2022. Richard a alors un nouveau compagnon, avec qui il habite et avec qui il a entamé une procédure de cohabitation légale. Malheureusement, il est impossible pour Richard de réunir tous les documents exigés, tel que par exemple une attestation de célibat provenant du Cameroun. Richard compile tous les documents possibles et envoie également des vidéos intimes à caractère sexuel, ne sachant plus quoi fournir comme preuves après autant d’années et de procédures. La réponse est toujours négative. Le CGRA lui signifiera même “qu’il est interdit d’envoyer des images pornographiques”.

    Témoigner comme dernier recours face à un risque d’expulsion imminente

    Au vu du danger certain encouru, Richard souhaite parler à des journalistes et médiatiser son histoire. En Belgique, les autorités prétendent respecter et protéger les droits des personnes LGBTQIA+ : ce que Richard vit depuis plusieurs années prouve indéniablement le contraire.

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    L’absurdité du règlement Dublin : Parcours d’une femme de 67 ans : Érythrée-Roumanie-Norvège-Roumanie-Belgique-Roumanie.

    12/07/2023  
    Elle a voulu quitter son pays, l’Érythrée, pour rejoindre ses enfants et petits enfants installés en Norvège. Sur sa route, elle a déposé ses empreintes en Roumanie . Arrivée en Norvège, l’Etat a décidé d’appliquer le règlement Dublin et de la détenir en centre fermé puis de la renvoyer en Roumanie.

    Elle a décidé depuis la Roumanie de rejoindre des amies en Belgique. Une fois en Belgique, elle a fait une demande de protection internationale et a été mise dans un centre ouvert.

    L’office des Étrangers a découvert qu’elle était “dublinée” et l’a enfermé au centre fermé pour femmes de Holsbeek. Elle a été à nouveau expulsée en Roumanie avec escorte roumaine ET belge ce 27/06/2023 !


    Pour rappel, le réglement Dublin réglemente le pays responsable de la demande d’asile d’une personne au niveau européen en application de toute une série de critères. Le critère le plus régulièrement appliqué est celui du premier pays d’entrée de la personne au sein de l’Union européenne. Les autorités déterminent ce pays en fonction des empreintes que les personnes ont été contraintes de déposer. 
    La Norvège comme la Belgique ont expulsé cette femme vers la Roumanie en vertu du règlement Dublin, un pays dans lequel elle n’a fait que passer.


    #StopDublin

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    UPDATE – Centre fermé de Bruges et accès aux soins

    03 juillet 2023

    Alors que le 18 juin, nous relations des violences dont sont victimes les personnes détenues au centre fermé de Bruges ( https://www.gettingthevoiceout.org/centre-ferme-de-bruges-appel-des-detenus/ ), nous avons depuis lors appris d’autres faits de maltraitances et violences inacceptables. 
    Monsieur M., en grève de la faim et de la soif durant plus de 40 jours, a été victime de traitements violents et dégradants dès son arrivée au centre fermé de Bruges. Il nous explique avoir été forcé à se nourrir sous peine d’être mis en isolement : “C’était le cachot ou le repas. Ils m’ont enfermé 6 fois, chaque fois que je refusais de manger”

    Il aurait également été contraint aux soins, enfermé pendant 3 jours consécutifs en isolement jusqu’à ce qu’il accepte une prise de sang. Ceci est pourtant contraire au code de déontologie médicale (art. 20). 

    Au retour d’une audience pour requête de mise en liberté, il explique avoir été ramené par 6 policiers, enfermé et mis à nu en isolement, puis contraint à signer des documents sous couvert d’un chantage d’enfermement au cachot.
    Un traitement médical adapté lui était refusé, car le médecin du centre le jugeait “non collaborant” ; face au continuel chantage à l’isolement, Mr. M nous expliquait n’avoir plus aucune confiance en les membres du personnel, soignant et non soignant, du centre. 

    Ce sentiment de méfiance à l’égard du personnel soignant nous a déjà été rapporté, contribuant à une absence de soins adéquats et appropriés dans un contexte carcéral où l’accès aux soins et les droits des patient·es sont déjà compromis.

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    Centre fermé de Bruges : appel des détenus. UPDATE

    UPDATE: Monsieur a été libéré ce 23 juin grâce à sa résistance sans faille.La lutte est dure face à un état répressif. Bravo à lui.

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    18 juin 2023 : les personnes détenues nous font part de leurs inquiétudes pour un de leurs co-détenus. M. est en grève de la faim et de la soif de manière discontinue depuis plus de quarante jours. Actuellement, il pèse seulement environ quarante kilos et se plaint de fortes douleurs aux reins. M. est détenu depuis dix mois dans trois centres fermés différents et a déjà subi trois tentatives d’expulsion violentes. Il a été libéré le 14 juin 2023 par la Chambre du Conseil de Charleroi suite à une demande de libération introduite par son avocat. L’État belge a décidé de s’acharner et de faire appel de cette décision. M. restera en centre fermé et va comparaître devant la Chambre de Mise en Accusation dans quinze jours.

    Les personnes détenues nous rapportent :     “Il y en a plusieurs en grève de la faim. Moi aussi je crois que je vais arrêter de manger, c’est tout ce qu’il me reste à faire pour obtenir la liberté. Un homme est en grève de la faim depuis quarante jours. Il va crever Madame, et on est là à ne rien pouvoir faire. C’est de la torture de voir ça.”

    Ces faits s’inscrivent dans un contexte général de violence au centre fermé de Bruges que les personnes détenues dénoncent : 
    “C’est affreux ici Madame. On recoit pas nos médicaments, mais des calmants on en reçoit tant qu’on veut. La nourriture est de très petite quantité. On est mis au cachot pour un oui ou un non. Des hommes enfermés ici ont des enfants dehors (l’un d’eux en a six), d’autres ont des papiers en règle dans un autre pays d’Europe. C’est pas normal tout ça Madame.”

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    “On n’enferme pas un enfant. Point. » ?????

    15/06/2023 [Presse] “Les questions demeurent après le séjour en centre fermé d’une mère séparée de ses enfants” “Camilla aura au total passé pas moins de 40 jours en “détention administrative”, séparée de son compagnon et de ses deux enfants en bas âge. Et son enfermement n’aurait servi qu’un but, selon les associations qui ont suivi ce dossier : celui de pousser sa famille, au grand complet, à quitter notre pays”L’enfermement, quel qu’il soit (pénal ou administratif) et qu’elles que soient les conditions, détruit des vies. Pourtant, à l’horizon 2030, la Belgique construira 4 nouveaux centres fermés.

    #stopcentrefermés#freedomforall !

    Carte blanche du 08/06/2023 :

    https://www.lesoir.be/518252/article/2023-06-08/centres-fermes-le-monde-associatif-denonce-le-cas-dune-mere-separee-de-ses-deux

    ➡️

    Le texte complet de l’article : On n’enferme pas un enfant. Point. » La formule, érigée en rempart contre la détention de familles avec enfants en vue de faciliter leur expulsion, avait marqué de son emprunte l’ère de la Suédoise et du secrétaire d’Etat à la Migration, Théo Francken (N-VA), en finissant par tracer une ligne rouge, d’ailleurs reprise dans l’accord de gouvernement de la Vivaldi : « Des mineurs ne peuvent pas être détenus en centre fermé. »Mais qu’en est-il lorsqu’un parent est détenu en centre fermé sans ses enfants dans la perspective d’une expulsion collective de l’ensemble de la famille ? Le cas de Camilla* une femme de 25 ans, mère de deux enfants de 1 et 6 ans, eux aussi sans titre de séjour, tout comme leur père, provoque aujourd’hui l’indignation de 14 associations** cosignataires d’une carte blanche transmise au Soir, parmi lesquelles la Ligue des Droits Humains, Défense des Enfants International ou encore le Ciré (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Étrangers).Née en Italie en 1998 d’une mère d’origine yougoslave, Camilla assure séjourner en Belgique depuis 2012, où elle vit de débrouille avec le père de ses enfants, lui aussi en situation irrégulière. Le 28 avril dernier, elle a été interpellée par la police à Bruxelles, sur base d’un contrôle d’identité. Le lendemain, constatant qu’elle ne s’était pas pliée à une précédente décision d’expulsion datée de 2022, l’Office des Etrangers (OE) lui notifiait un ordre de quitter le territoire « avec maintien », soit privation de liberté. Elle était envoyée dans la foulée au centre fermé pour femmes d’Holsbeek après avoir pourtant, dit-elle, notifié aux services l’existence de ses enfants, demeurant seuls avec leur père depuis lors. C’est derrière ces murs qu’elle a par ailleurs appris qu’elle était enceinte (à l’heure actuelle, de 8 semaines), rapporte-t-elle au Soir, qui a pu s’entretenir avec elle par téléphone.Dans sa décision d’éloignement, citée dans un arrêt rendu le 5 juin dernier par la Chambre des mises en accusation (devant laquelle Camilla a contesté sans succès sa détention, après avoir déjà échoué à obtenir gain de cause devant la Chambre du conseil) et que Le Soir a pu consulter, l’OE expose sa volonté de ne pas uniquement expulser la mère, seule à être privée de liberté pour l’instant, mais bien « toute sa famille. » « La famille complète peut se construire un avenir dans son pays d’origine. Toute la famille devra quitter la Belgique », juge l’Office.Reste à savoir de quel pays d’origine on parle. Le même arrêt de la Chambre des mises en accusation rappelant que la mère demeure de « nationalité inconnue ».Ce qui n’a pas empêché l’OE d’estimer, du moins dans un premier temps, que la destination tout indiquée pour la famille devait être la Serbie. Le 11 mai dernier, une « demande de réadmission » a ainsi été envoyée à cette fin aux autorités consulaires de ce pays. « Mais ils ne peuvent pas m’expulser là-bas », conteste l’intéressée, qui se déclare apatride. « Je n’ai aucun papier dans aucun pays. » En attendant, Camilla reste donc en « stand-by », écartée de ses enfants. « Ils me réclament beaucoup, mais je ne veux pas qu’ils me voient ici car cela va les angoisser. »Une « prise d’otage » ?Pour Me Selma Benkhelifa, qui défend les intérêts de Camilla et qui tire ici la sonnette d’alarme, le cas représente un précédent dangereux et choquant. « C’est la première fois que j’entends que l’on détient de la sorte un parent sans ses enfants », assure même cette avocate spécialisée en droit des étrangers.Sotieta Ngo, directrice générale du Ciré, évoque avec la même indignation « une pratique qui n’est pas inconnue, mais qui était devenue complètement inhabituelle » depuis longtemps, et plus spécifiquement depuis la création en 2008, sous Annemie Turtleboom (Open VLD, alors ministre en charge de la Migration), des « maisons de retours ». A savoir ces logements en régimes semi-ouverts destinés à maintenir un contrôle sur les familles en attendant leur expulsion, sans les priver totalement de leurs mouvements.Lui aussi informé de la situation depuis la mi-mai, Solayman Laqdim, Délégué Général aux Droits de l’Enfant, abonde lui aussi dans le même sens en dénonçant une situation qu’il décrit comme « ni normale, ni juste ». « Aujourd’hui, la règle de manière générale est d’aller vers des maisons de retour afin de respecter le principe de la Convention internationale des droits de l’enfant selon lequel parents et enfants ne doivent pas être séparés contre leur gré, sauf si cela est dans l’intérêt supérieur de l’enfant. »Appuyée par le collectif de signataire, l’avocate de la famille soutien que la décision de priver des enfants d’un ou plusieurs de leurs parents entre non seulement en contradiction avec l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’Homme (qui consacre le droit au respect de sa vie privée et familiale) mais aussi avec la jurisprudence belge du Conseil d’Etat. Lequel avait, en 2016, rendu un arrêt annulant l’article d’un projet d’arrêté royal de 2014 consacrant la possibilité alternative d’enfermer un parent en centre fermé pour éviter de devoir détenir une famille entière avant une expulsion. Pour la haute juridiction administrative « une telle mesure » apparaissait alors comme « disproportionnée par rapport au but poursuivi ». Sauf, précisait-elle en usant de mots forts, « à imaginer, ce qui est à l’évidence inconcevable, que la partie adverse (l’Etat belge dans le cas présent, NDLR) entendrait de la sorte retenir un membre de la famille en “otage” pour s’assurer que le reste de la famille se soumettra à la mesure d’éloignement afin de récupérer le membre de la famille retenu ».Pour le collectif de signataires, c’est ainsi très clair : « Cette maman détenue à Holsbeek est un “otage” selon les mots du Conseil d’Etat. Cette pratique paraissait inconcevable en 2016 mais s’est réalisée aujourd’hui. L’Etat belge a le devoir et l’obligation de protéger les enfants, tous les enfants. Il a aussi l’obligation de tenir compte de leur intérêt dans toutes les mesures qu’il prend. Même si la famille est en séjour illégal. La politique migratoire ne peut pas primer sur l’intérêt supérieur de l’enfant. »Les contradictions de l’OfficeA l’Office des étrangers, on réplique en assurant ne pas prendre le sujet des liens familiaux à la légère. Tout en remettant en cause la condition de mère de Camilla. « Lors de toute interception, la personne est soumise à un formulaire qui contient notamment des questions sur la situation familiale de l’intéressé. Ici dans le cas présent, l’intéressée n’a jamais déclaré lors de son arrestation qu’elle avait deux enfants », évoque Dominique Ernould, porte-parole de l’Office, dans une réponse écrite envoyée au Soir. « Nous ne pouvons donc pas, à l’heure actuelle, dire s’il s’agit bien de la mère des deux enfants. » Un propos qui semble toutefois entrer en contradiction avec la décision de l’OE évoquée dans l’arrêt de la Chambre des mises en accusation et citée plus haut dans cet article. Une décision mentionnant bien une volonté d’expulser « toute la famille » de l’intéressée.L’Office des Etrangers assure pour le reste ne pas avoir pris de décision définitive quant à cette expulsion, faute de certitudes sur la destination. « Les recherches concernant l’identification de la personne sont en cours auprès des services compétents de l’Office des étrangers. Il est donc prématuré de répondre à la question d’un rapatriement et vers un pays en particulier. »Une position actuelle qui, là encore, n’a pas empêché l’Office des étrangers d’introduire une demande à la Serbie il y a plus de trois semaines en vue d’une expulsion. Ni de maintenir Camilla, en attendant, derrière les murs d’Holsbeek, à son grand désarroi. « On me retient ici enfermée ici, sans que je ne sache pourquoi, » déplore-t-elle. « Ici, je ne mange pas bien, et pour ma grossesse, j’ai beaucoup de stress, car je sais qu’il y a des maladies qui circulent. Ma tension était à neuf, hier. Les docteurs m’ont dit que ce n’était pas normal. »* Prénom d’emprunt

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    Merksplas : une semaine en grève de la faim et de la soif comme ultime tentative de libération. 30 mai 2023. UPDATE : Libéré

    UPDATE 07/07/2023 : Monsieur a été libéré après plus de 9 mois d’incarcération et une grève de la faim de 30 jours . Bon vent à lui .

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    UPDATE 08 juin 2023 : EXPULSION ANNULÉE

    UPDATE 07 juin

    Empêchons une expulsion d’un homme en grève de la faim ce vendredi 09/06/2023

    Monsieur MS demande notre soutien pour empêcher sa 3ème tentative d’ expulsion vers Alger ce vendredi 09/06/2023

    Précédent appel pour M : https://www.gettingthevoiceout.org/merksplas-une-semaine-en-greve-de-la-faim-et-de-la-soif-comme-ultime-tentative-de-liberation-30-mai-2023/

    Il vit en Europe depuis 30 ans , il est enfermé en centre fermé depuis le 21/09/2022 ( Merksplas puis 127 bis). Il a entamé une gréve de la faim le 24/05/2023 (15 jours actuellement) pour réclamer sa libération. Il n’a plus aucun contact en Algérie qu’il a quitté il y a des dizaines d’années

    RV aéroport de Zaventem ce vendredi 12 heures pour expliquer la situation de Monsieur MS

    Vol Air Algérie AH 2063 15 heures

    STOPDEPORTATION

    PS : Au cas ou il y a un changement de programme je rajoute ici.

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    Mohamed S. est détenu dans le centre fermé de Merksplas depuis le 21 septembre 2022 en vue d’une expulsion vers son “pays d’origine”, l’Algérie. Il vit depuis 30 ans en Europe et réside en Belgique depuis 2002.

    Ne pas boire et ne pas manger comme dernier recours

    Ce 24 mai 2023, Mohamed a entamé une grève de la faim et de la soif. Il nous dit : “La liberté n’a pas de prix, je mets ma vie entre parenthèses, je meurs ou je vis, c’est à eux de décider. Je n’ai pas trouvé d’autre solution”.  Les différents recours introduits par son avocat devant les juridications administratives et judiciaires complices, n’ont pas permis sa libération. Il risque désormais sa vie en espérant être libéré. Huit jours après le début de son action, il se sent fiévreux et souffre de nombreux vertiges. À bout de force, il est contraint de rester dans son lit 24h/24 et ne peut bénéficier des deux seules heures de sortie autorisées.

    La possibilité de la mort renforcée par l’inconscience du personnel et de l’Office des étrangers 

    Une grève de la soif peut très rapidement entrainer de graves séquelles cérébrales et rénales irréversibles, ainsi que la mort à court terme. Mohamed a été mis en isolation médicale dans le bloc 5 du centre fermé de Merksplas, mais ne reçoit pas le suivi médical adapté à sa situation. Au cinquième jour de sa grève, il a demandé qu’une prise de sang soit réalisée, ce qui lui a été refusé au motif que “ce n’est pas nécessaire”. Nous rappelons qu’il est recommandé de faire un bilan sanguin de départ, puis un autre de façon hebdomadaire et particulièrement si la perte de poids est supérieure à 10% de la masse corporelle.Mohamed est autant conscient des risques pris que de la négligence raciste du personnel du centre et de l’Office des étrangers à son égard. Il nous dit : “Nous sommes des otages ici et je n’ai pas trouvé d’autres solutions”.
    Trois mois après la mort suspecte et toujours inexpliquée (sauf à croire la théorie de la “mort naturelle” avancée par les autorités dès le lendemain du drame) d’un homme géorgien dans ce même centre fermé, les codétenus de Mohamed sont très inquiets.
    Très régulièrement, des détenus dans les centres fermés entament des grèves de le faim et/ou de la soif pour réclamer leur libération face à ces enfermements sans fin et extrêmement violents. Nous sommes actuellement en contact avec une personne détenue au centre fermé de Bruges qui en est aujourd’hui à 22 jours de grève de la faim. 

    Appel à soutien

    Nous vous invitons à envoyer des mails et téléphoner aux responsables de ces maltraitances pour que Monsieur Mohamed S. reçoive les soins appropriés et in fine sa libération :     

        Monsieur le Directeur de l’Office des Étrangers,  Madame, Monsieur,

    Je vous envoie ce mail afin de vous interpeller sur la situation d’une personne actuellement détenue au centre fermé de Merksplas. Il s’agit de Mohamed S., de nationalité algérienne, et ayant quitté son pays il y a plus de 30 ans. Actuellement, il est en grève de la faim et la soif depuis huit jours . Sa situation médicale est catastrophique et sa vie est en danger. De jour en jour, sa santé se dégrade. D’autant plus, qu’on lui refuse des soins médicaux adaptés (hôpitaux et médecins). Monsieur Mohamed S. est en Belgique depuis plus de 20 ans et y a construit une grande partie de sa vie. Les années passant, il a de moins en moins d’attaches avec son pays d’origine. Nous considérons que cette détention doit prendre fin dans les plus brefs délais afin qu’il puisse être soigné de manière adéquate et continuer sa vie en Belgique. 

    Pourriez-vous vous, de toute urgence, exiger la libération de Monsieur Mohamed S, afin d’éviter que la situation dégénère ?       

    D’avance, je vous remercie, 

    A envoyer à :

    Centre fermé de Merksplas- Email : cim.info@ibz.fgov.be – Tel. : +32 14 63 91 10 / +32 2 206 15 60

    Nicole de Moor, Cabinet et secrétariat de la Secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration- Email : info.demoor@demoor.fed.be

    Monsieur Roosemont, Directeur de l’Office des Étrangers – Email : Bur_Presse@dofi.fgov.be– Tel. : +32 2 793 80 31 / +32 2 79380 30 (FR)- Fax : 02 274 66 40

    Si vous connaissez des journalistes de confiance qui pourraient donner de l’écho à cette information et mettre en lumière les responsabilités criminelles du centre fermé et de l’Office des étrangers, merci de leur transmettre ces premières informations.

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    ALERTE EXPULSION : vol collectif vers la Guinée Conakry ce mardi 23/05/2023

    Une déportation collective par vol militaire vers la Guinée Conakry est prévue ce mardi 23/05/2023 à 10 heures au départ de l’aéroport de Melsbroek (base aérienne militaire).Une première déportation collective avait déjà été programmée vers la Guinée et la RDC par l’Office des Étrangers le 26/04/2023, qui avait été annulée en dernière minute.https://www.gettingthevoiceout.org/vol-militaire-collectif-vers-la-republique-democratique-du-congo-ce-26-avril-2023/

    Une quinzaine de détenu·e·s guinéen·ne·s ont déjà été mis·e·s au cachot aux centres fermés de Merksplas et de Vottem ce samedi en vue de les transférer dimanche et lundi au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel, pour les mettre ensuite de force ce mardi 23/05/2023 à 10 heures sur un avion militaire à l’aéroport de Melsbroek.→ Voir mode d’emploi vol collectif :  https://www.gettingthevoiceout.org/mode-demploi-vol-collectif/

    Les actions contre ces expulsions restent à inventer !

    STOPDEPORTATIONS

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    Témoignage Audio d’une expulsion illégale 11/05/2023

     

    AUDIO Témoignage de Madame Touria sur son expulsion violente:  Sept policiers pour m’expulser illégalement”

    AUDIO de la demande de Touria de médiatisation :  “Je veux des médias”

    Contextualisation de la situation de Madame Touria

    Madame Touria vit depuis 17 ans en Belgique.
    Suite au dépôt de son dossier de mariage auprès de la commune avec son compagnon, elle a été arrêtée et amenée en centre fermé en janvier 2023. La commune a considéré cette demande comme étant un « mariage blanc », soit qu’elle cherchait par son mariage uniquement un avantage au séjour. 
    Touria souffre de problèmes de santé mentale et a très mal supporté son enfermement dans les centres fermés de Holsbeek puis de Bruges pendant 5 mois. Des médecins extérieurs l’ont visitée et ont attesté de cet état de santé. 
    Son avocate a fait un recours qui passait devant la chambre des mises en accusation et une demande d’annulation de son expulsion du 11 mai 2023 vers Casablanca, programmée par l’Office des étrangers.
    Le 11 mai 2023, la chambre des mises en accusation a décidé que Madame Touria devait être libérée.Malgré tout, Madame a été expulsée illégalement le jour même.

    Transcription du témoignage 1
    Bonsoir, c’est Madame Touria xxx (orthographe de son nom?). Je suis en route pour aller à Tanger. J’ai reçu un positif pour la liberté du centre. Maintenant, je suis au Maroc. J’ai rien compris. J’ai demandé aux policiers : “Montrez-moi la décision. Je n’ai pas encore la décision qu’on veut me transférer au Maroc.” Il dit : “Non, on a la décision, c’est négatif”. Il m’a dit comme ça. Je dis : “Montrez-moi”. Il dit : “Non”. Il y a presque 7 policiers avec moi. Imaginez ! 7 policiers. 
    Il m’a dit : “Vous retournez gentiment”. J’ai dit : “Non !” J’ai commencé à crier. J’ai dit : “J’ai pas pris mes médicaments, je suis pas bien”. Il a appelé le médecin de l’aéroport. Il est juste venu me donner un petit comprimé, il m’a dit : “Mets-le en bas de la langue, comme ça. Et vous vous calmez.” C’est tout. J’ai montré le certificat du centre. Il a pris en photo, comme ça. Et c’est tout. Quand je monte dans l’avion, il y a 3 policiers à la porte, et 2 assis, un à droite, et un… Je sais pas, je suis comme une criminelle. Ils vont voyager avec une criminelle. 

    Transcription du témoignage 2
    Maintenant, je voudrais parler avec des journalistes. Je veux parler avec des journalistes de ma situation. 5 mois dans le centre fermé. Je rêve que j’aurai un jour ma liberté. Ils m’ont libérée, ils m’ont transférée au Maroc. La liberté, c’est : transférer au Maroc. C’est pas là-bas. 

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    Parloir sauvage aux centres fermés de Steenokkerzeel

    Ce 13 mai, nous étions une vingtaine de personnes à crier notre rage contre les centres fermés [1] devant les centres 127bis et Caricole. | Publié le 14/05/2023

    Source : https://stuut.info/Parloir-sauvage-aux-centres-fermes-de-Steenokkerzeel-1992

    Situé à Steenockerzeel, le 127bis existe depuis 1994. Il a cyniquement été placé juste à côté de l’aéroport de Zaventem afin de réduire les coûts des explusions (forcées pour la plupart). Il est construit suivant un modèle carcéral. 4 ailes bordées de trois grillages. Le Caricole a lui été construit en 2010, à une centaine de mètres de distance. Dans cette prison sont principalement enfermées des personnes arrêtées à la frontière, à l’aéroport de Zaventem. Les conditions de détention de ces centres y sont très souvent dénoncées. Plusieurs témoignages recueillis au fil des années le prouvent [2].

    Par cette action, nous voulons maintenir un contact avec les personnes enfermées, manifester physiquement notre solidarité, ainsi qu’échanger directement avec les détenu.e.s à travers les grillages. C’est pour nous un moyen de leur rappeler que de nombreuses personnes sont en profond désaccord avec les logiques répressives et racistes mises en place par l’Etat belge. Lors de cette action, des « parloirs sauvages » ont eu lieu. Nous avons pu échanger avec les personnes à l’intérieur, des slogans ont été scandés de concert et des numéros échangés.

    Lors des échanges, les détenus ont crié « liberté ! ». Ils nous ont expliqué qu’ils étaient particulièrement nombreux à l’intérieur en ce moment.

    Tous les retours n’ont pas été positifs. Un détenu du 127bis, visiblement désabusé par la manifestation a exprimé son agacement, pointant du doigt que ce genre d’action ne permettrait pas de libérer les personnes enfermées. Il est vrai que cette manifestation ne leur rendra pas la liberté. Et nous comprenons totalement ce genre de réaction, justifiée et légitime. Nous entendons ce constat et le partageons. Mais, en plus de communiquer un soutien direct aux personnes enfermées, ces manifestations sont pour nous une des étapes nécessaires à une lutte plus large contre les frontières et leur monde. C’est pourquoi il nous semble important de continuer à soutenir les personnes enfermées et à combattre les mécanismes de répression de l’Etat belge et de l’Union Européenne à l’égard des sans-papiers. Par ailleurs, des manifestations avaient déjà eu lieu ces derniers mois devant les centres fermés de Merksplas (suite à la mort d’une personne après une grève de la faim [3]), de Holsbeek (centre fermé pour femmes) ou de Vottem.

    Aujourd’hui, ces politiques migratoires témoignent d’une fuite en avant sécuritaire constante. L’Union Européenne est notamment sur le point de faire adopter un Pacte Asile et Migration – visant à renforcer les frontières extérieures de l’union européenne – avant les élections européennes de 2024.
    Sur le territoire européen, ces logiques répressives se traduisent par la traque des personnes sans papiers, par l’enfermement et l’expulsion. Par conséquent, des milliers de personnes, traquées sans relâche par les autorités, risquent quotidiennement leur vie. Rappelons que ce 17 mai, il y a cinq ans, une petite fille kurde de deux ans, Mawda, a été tuée par la police belge [4].

    Pendant ce temps, à l’intérieur des centres, des enfermé.e.s résistent, comme en témoigne l’émeute il y a peu au centre fermé de Merksplas [5]. Leur révolte résonne à l’extérieur des murs et des grilles. Solidarité avec les prisonnier.e.s. Liberté et régularisation pour tou.s.tes. Feu aux centres fermés !

    Ni frontières, ni nations, liberté de circulation !

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    Vol militaire collectif vers la République Démocratique du Congo ce 26 avril 2023


    Le 25 avril, quinze personnes congolaises détenues depuis plusieurs mois dans différents centres fermés ont été transférées au 127bis en vue d’une expulsion collective. Le lendemain, onze de ces personnes ont été expulsées de force par vol militaire vers la RDC. Pour les quatre autres, l’expulsion a été annulée suite à des recours introduits avec des avocat.e.s contre cette décision.

    Cet déportation fait suite à une visite diplomatique récente de la Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration en République Démocratique du Congo. En effet, depuis 2006, un protocole d’accord existe entre les deux pays afin de faciliter les expulsions de personnes congolaises depuis la Belgique. La visite de la Secrétaire d’Etat visait à mettre en place des mesures afin de dissuader les personnes congolaises de demander l’asile en Belgique.  

    La précédente déportation connue date du 14/11/2022 https://www.gettingthevoiceout.org/expulsion-collective-sur-un-vol-vers-la-rdc-du-14-11-2022/

    #StopDeportation

    #AbolishFrontex

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    Double soirée de soutien contre les frontières 12/05/2023

    Soirée de soutien au Comité des Femmes Sans-Papiers et aux personnes détenues en centres fermés | | Collectif : Getting The Voice Out

    Le Comité des Femmes Sans-Papiers rassemble différentes femmes de différentes origines, souvent seules, cheffes de famille, très vulnérables et exposées à toutes les formes d’exploitations et de violences. Elles sont dans la lutte pour exprimer les questions spécifiques des femmes sans-papiers et revendiquer leurs droits.

    Getting the Voice Out est un collectif qui lutte contre les centres fermés et les expulsions, en soutien aux premières personnes concernées.
    Les centres fermés sont des prisons qui détiennent administrativement des personnes migrantes et sans-papiers en vue de les expulser.

    Le temps de cette soirée, les deux collectifs s’associent pour dénoncer les politiques migratoires belges et européennes toujours plus répressives, la machine à enfermer et expulser, et le système de frontières dans lequel s’inscrivent ces politiques, oppressives, racistes et coloniales.


    Rendez-vous ce vendredi 12 mai à la Poissonnerie pour affirmer notre solidarité à touxtes celles et ceux en lutte contre les frontières !

    Programme :

    • 18:00 – Ouverture
    • 18:30 – Discussion
    • 19:30 – Repas
    • 20:30 – Performances
    • début des concerts
      • 21:00 – Orel
      • 22:30 – Average
      • 23:30 – Cheapjewels & Le Talu
      • 00:30 – Djs
      • 02:00 – Fin de la soirée

    La Poissonnerie : 214 rue du Progrès, Schaerbeek

    Bouffe à prix libre
    Enfants bienvenuxes
    Entrée à prix libre (apporte du cash $$)
    Les bénéfices de la soirée seront répartis entre le Comité des Femmes Sans-Papiers et le collectif Getting the Voice Out. Pour ce dernier, l’argent sera principalement utilisé pour fournir des recharges téléphoniques aux personnes détenues en centre fermé.

    Pas de racisme, de sexisme, d’homophobie, transphobie, pas de fachos, pas de relous !

    Ni frontières, ni nations, liberté de circulation

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    ÉMEUTE au centre fermé de Merksplas : les détenus résistent aux mauvaises conditions et à la répression. 28/04/2023

    FILM / https://www.gettingthevoiceout.org/wordpress/wp-content/uploads/2023/04/filmje-mersplas.mp4

    À l’heure du déjeuner, une trentaine de détenus du centre fermé de Merksplas se sont retranchés dans la cantine. Ils l’ont fait pour exprimer leur mécontentement à l’égard des conditions de vie dans le centre. Il y a deux mois à peine, un homme qui avait entamé une grève de la faim pour protester contre la situation y est décédé.

    La police a réagi rapidement et de manière agressive. Avec une cinquantaine de policiers, des matraques et des boucliers prêts à l’emploi, ils ont envahi le centre vers 14 heures.
    “Les détenus avaient tout détruit au troisième étage. Ils ont tout cassé.. Les policiers ont déplacé sans ménagement une quinzaine de personnes vers les cellules d’isolement”, selon le témoignage anonyme de l’un des détenus.

    Vers 15 heures, la police a fait savoir qu’elle avait déjà quitté le centre. Les journalistes présents sur place ont cependant pu constater qu’à 16 heures, d’importantes forces de police étaient toujours actives pour emmener les personnes vers les cellules d’isolement.
    Des témoins oculaires à l’extérieur du centre et certains détenus ont parlé d’une démonstration de force sans précédent de la part de la police. Selon eux, un étage du bloc 3 du centre est devenu largement inutilisable après les incidents de cet après-midi.

    La suite des événements n’est pas encore claire. De nombreuses personnes sont placées dans des cellules d’isolement et les conditions dans les centres restent inférieures aux normes, ce qui laisse planer une grande incertitude. “Les policiers ont quitté les lieux en disant : “À la prochaine fois, hé ! “

    Les détracteurs des centres soulignent les pratiques violentes et inhumaines qu’ils représentent et demandent la fermeture immédiate de tous les centres.

    #STOPCLOSEDCENTERS

    #NOBORDER

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    Nouvelles des centres fermés 10 avril 2023

    1.Santé mentale et médicamentation

    La violence du système carcéral et l’enfermement en lui-même ont des impacts catastrophiques sur la santé mentale des détenu.e.s. Récemment, plusieurs personnes nous font part de leur inquiétude au sujet de co-détenu.e.s qui sont manifestement en grande souffrance :

    Leur place n’est pas ici. Ils doivent être soignés. C’est inhumain. C’est de la maltraitance.

    C’est la camisole chimique : Beaucoup de détenu.e.s nous font part du fait qu’iels reçoivent des médicaments sans qu’il n’y ait aucun suivi, de même que très peu d’informations sur la nature de ces médicaments et de ces supposés traitements.Il n’est pas rare non plus que des personnes enfermées dénoncent le recours à des médicaments dans un but répressif pour “calmer” les détenu.e.s qui se révoltent, ou encore, dans un autre contexte, pour faciliter les tentatives d’expulsion…

    “Y. avait cassé la télé : ils l’ont pris avec six agents de sécurité et mis au bloc 5. Là il restait très agité et a reçu 3 piqûres. Puis il est revenu dans notre bloc. Il ne savait plus parler et il bavait… On a rouspété et pour finir ils l’ont transféré au 127 bis pour qu’on ne voie plus tout ça.”

    “Et quand on dit quelque chose les matons nous disent : c’est pas nous, c’est l’Office des Etrangers qui décide.”

    2. Tentative d’expulsion de trois hommes algériens 

    Trois hommes détenus dans différents centres fermés ont subi une tentative d’expulsion ce mercredi 05/04/23 dans le même avion vers l’Algérie. 
    Leur expulsion n’a pas eu lieu et à 23h, ils étaient tous trois de retour aux centres de Vottem et de Merksplas.
    Nous avons appris que l’un d’eux a été tabassé par la police après avoir refusé d’avaler des médicaments lors de la tentative d’expulsion. 

    “Ils s’entrainent à utiliser des méthodes pour nous piéger, nous on s’entraine à s’adapter à chaque changement et à résister.”

    Violences physiques et psychologiques, intimidations, contraintes… l’escorte policière n’hésite pas quant aux méthodes pour forcer les rapatriements.
    L’Office des Etrangers s’acharne dans sa volonté d’expulser les personnes détenues, même dans des cas où l’expulsion s’avère impossible (par exemple parce que l’ambassade du pays concerné ne délivre pas de laissez-passer) :

    C’est inimaginable. Y en a qui restent en centre fermé jusqu’à 18 mois pour rien. Ils savent pas les expulser ou certains résistent jusqu’au bout. C’est des enfermements inutiles.”

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    “Stop Deportation! Protest Camp” du 1er au 6 juin à l’aéroport BER à Schönefeld dans le Brandebourg !

    Nous vous invitons cordialement au camp “Stop Deportation! Protest Camp” du 1er au 6 juin à l’aéroport BER à Schönefeld dans le Brandebourg !

    Comme vous l’avez peut-être déjà entendu, un énorme centre de déportation avec 120 places pour les procédures d’asile à l’aéroport, la garde à vue et la détention en transit est planifié à l’aéroport de Berlin-Brandenburg. Il y a déjà un centre de détention à la sortie avec 20 places et des expulsions par vol charter ont lieu plusieurs fois par mois.

    Nous voulons empêcher que Schönefeld devienne la nouvelle capitale des expulsions et, grâce au camp de protestation, rassembler et renforcer le mouvement contre les expulsions dans toute l’Allemagne et l’Europe.

    Le camp doit être un lieu d’échange d’informations et d’expériences, de formation de stratégies, d’ateliers, de concerts et de mise en réseau.

    Vous trouverez plus d’informations sur le camp sur notre site Internet https://abschiebezentrumverhindern.noblogs.org/camp-2023/ et sur nos canaux de médias sociaux (Twitter : Abschiebez_BER, Insta : stopdeportationcenterber).

    WE ARE HERE, AND WE WILL FIGHT! FREEDOM OF MOVEMENT IS EVERYBODY’S RIGHT!

    #StopDeportationCenterBER

    #AbolishDeportations

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    [Oproep voor telefoons] [Appel aux dons de téléphones]

    [Oproep voor telefoons] Verschillende gedetineerden in het gesloten centrum van Merksplas en 127 bis hebben geen telefoon gekregen, het enige middel voor contact met de buitenwereld. De  opgeslotenen worden bij aankomst in het centrum beroofd van hun  eigen telefoon en moeten een kleine telefoon zonder camera kopen. De meesten kunnen dat niet betalen. Wie heeft nog oude  kleine telefoons zonder camera ? 

    Contact 0032(0)484 02 67 81 of mail op gettinthevoiceout@riseup.netU kunt ook helpen door te storten op  Collectif contre les expulsions Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB : bericht : Telefoons gesloten centrum 

        

    [Appel aux dons de téléphones] Plusieurs détenus du centre fermé de Merksplas et 127bis n’ont pas de téléphone, seul moyen de contact avec l’extérieur. Les personnes enfermées sont privées de leur propre téléphone lors de leur arrivée dans le centre et doivent acheter un petit téléphone sans caméra au centre. La majorité d’entre eux n’ont pas un sous. 

    Contactez-nous au 0032(0)484 02 67 81 ou en envoyant un mail à gettingthevoiceout@riseup.net si vous avez des vieux téléphones sans caméra dans vos fonds de tiroir à donner !Vous pouvez aussi participer en versant sur notre compte Collectif contre les expulsions Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB avec commmunication:  téléphone centre fermé

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    Actualité des centres fermés : 06.03.2023 – 22.03.2023

    • Il y a une dizaine de jours, plusieurs personnes détenues alertaient d’un vol collectif vers la RDC. Les jours suivants, les contacts avec ces personnes étaient très limités et plusieurs téléphones étaient sur répondeur. Le vol a été annulé
    • Les assistant.e.s sociaux.ales, aussi appelé.e.s, accompagnateur.trice.s au retour, encouragent de plus en plus les personnes détenues au retour volontaire. Certaines personnes craquent après de nombreux mois de détention. 
    • En vue du ramadan, de nombreux transferts ont lieu dans les centres. Les détenus faisant le ramadan sont rassemblés dans des ailes séparés. Ils ont droit à un micro-onde et un frigo
    • Certaines personnes en détention depuis de nombreux mois déclarent qu’il y a un grand turnover dans les centres, soit de nombreux rapatriement: « on en a appelé 3 aujourd’hui au bureau, puis on ne les a jamais revus.  La sécurité vient vider leur armoire et ils reviennent plus. Du coup on comprend qu’ils sont à l’aéroport. “
    • A Merksplas, la disparation d’une boule de billard entraine une fouille à nu des personnes détenues : « Une boule de billard avait disparu : fouille ce matin de toutes  les armoires et fouilles à corps. Tout le monde à poil et on peut plus jouer au billard »
    • Au centre de Merksplas, les personnes détenues ont recueilli 3 petits chats qu’ils nourrissent et disent que ce sont des chats ‘sans papiers’. 
    • Beaucoup de détenus souffrent de problèmes de santé mentale importants et ne reçoivent aucun soin adéquat :“il y a des malades mentaux ici : ils n ‘ont rien à faire ici , ils ont besoin d’être soignés, y en a qui parle tout seul, y en a qui pleure tout le temps ; ils ont besoin de soins, ils sont très mal »
    • Une personne nous rapporte avoir été mise au cachot pendant 48 heures, au motif qu’il est considéré comme étant un “meneur”: “C’est indigne ces cachots, enfermé comme des chiens , comme un tigre dans une cage”

    FEU AUX CENTRE FERMÉS

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    Expulsion collective de 34 personnes soumises au règlement Dublin par vol militaire

    L’Office des Étrangers persiste dans une application absurde, arbitraire, et inhumaine du règlement Dublin en déportant une trentaine de personnes par vol militaire vers la Croatie. Pour rappel, il existe un règlement européen dit ‘Dublin’ qui permet de déterminer le pays responsable de la demande d’asile en application de toute une série de critères. Le critère le plus régulièrement appliqué, est celui du premier pays d’entrée de la personne au sein de l’Union européenne et où les empreintes ont été prises. Cela permet donc à la Belgique de renvoyer les personnes demandeuses d’asile vers le pays dubliné, soit le première pays par lequel elles sont rentrées dans l’Union européenne. 

    Un  vol militaire a expulsé ce 17/03/2023 trente quatre personnes de différentes nationalités vers la Croatie, pays réputée pour son traitement très violent (tortures,  agressions sexuelles…) envers les personnes en situation de migration . Les abus de l’état croate sont  pointés par de nombreux rapports et organisations internationales. La Cour Européenne des droits de l’Homme a également rappelé la Croatie à l’ordre dans plusieurs condamnations. 
    Nous n’avions pas eu connaissance précédemment d’expulsions par vol ‘militaire’ collectif  vers la Croatie organisées par l’Office des Étrangers. Cette approche démontre la volonté de l’Office des Étrangers de vouloir dissuader les personnes demandeuses d’asile, passées par la Croatie d’introduire des demandes en Belgique. L’OE  veut envoyer comme message que les personnes seront automatiquement renvoyées.

    Les personnes faisant l’objet de ce renvoi ont tou.te.s été rassemblé.e.s la veille du départ au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel. Plusieurs d’entre elles ont été transférées. D’autres avaient reçu une notification les prévenant d’une expulsion le 17/03 à 10 heures.  Le jour J les personnes détenues au  centre fermé 127 bis ont été éveillées par l’arrivée de bus et d’un grand nombre de combis de police 

    Un détenu présent au moment des faits nous dit : “Un bus de l’aéroport est venu chercher 34 personnes . Six était déjà au 127 bis, les autres venaient d’autres centres  et ont été amenés la veille au 127 bis. Nous avons tous été réveillés par ça. Y avait des flics partout. On était tous choqués.” 

    Les personnes ont été embarquées une par une dans un véhicule, pour certain.e.s de force. Elles ont  ensuite été amenées à l’aéroport sous escorte policière.  Nous apprenons que certain.e.s d’entre eux sont bien arrivé.e.s à Zagreb. 
    Parmi elles, un nombre important de personnes d’origine burundaise . Des membres de la diaspora burundaise en Belgique étaient présents à l’aéroport pour dénoncer ces expulsions .

    #Stopdeportations

    #StopDublinCroatie 

    #StopDublinKroatïen

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    Témoignages : Conditions de vie dans les centres fermés.

    12/03/2023

    De nombreux témoignages nous reviennent des centres relatant la violence dont fait preuve le personnel et les conditions de détention inhumaine. Pour rappel, les centres fermés ont comme objectif de placer les personnes sans titre de séjour en détention afin de les expulser du territoire belge. 
    Le fonctionnement d’un centre fermé est similaire à celui d’une prison. 
    Notre objectif est de dénoncer l’existence même de ces centres. Nous sommes régulièrement en contact avec des personnes détenues vivant de graves violations de leurs droits fondamentaux, isolées du reste du monde. 

    Ci-après, nous avons regroupé thématiquement plusieurs témoignages relatifs à la vie quotidienne en centre fermé:

    Service médical

    Chaque centre comporte un service médical auquel les personnes détenues peuvent adresser pour bénéficier de soins. La théorie est très loin de la pratique. Très régulièrement, nous recevons des témoignages de personnes à qui les soins sont refusés, ou dont les problèmes médicaux sont traités de manière superficielle. Très peu d’infrastructures prennent en compte la question de la santé mentale.  A titre d’exemple, des personnes nous ont rapporté récemment : 

    “Tu demandes des soins : paracetamol. Tu as mal : paracetamol. Paracetamol pour tout et pour rien”. 

    “Tu as des problèmes psychologiques, t’es nerveux : calmant ou on te propose une piqûre”. 

    “Quand on parle au directeur des suivis médicaux, il dit qu’il n’a rien à voir avec ça… S’il est directeur il a à voir, c’est pas normal ça”. 

    Dialogue avec le personnel

    Les personnes détenues relatent également avoir des contacts difficiles avec les membres du personnel. Ils considèrent très peu leurs demandes, et celles-ci donnent rarement lieu à des réponses positives.  Dès qu’ils osent faire valoir leur droit ou réclamer un peu de dignité, ils sont directement punis ou alors mis dans une cellule isolée pendant de nombreuses heures.       

    “Dès que tu abordes une règle ou que tu veux proposer quelque chose, tu as droit à un “avertissement” ou le cachot pendant 24 heures” .                                     

    “On parle avec un mur,notre parole n’est pas prise en considération…Ça rentre d’un côté et ça sort de l’autre”. 


    Racisme

    Les personnes détenues nous font également part du fait que les membres du personnel sont ouvertement racistes dans leurs paroles, leurs comportements, leurs attitudes… 

    Il y a des gros racistes parmi le personnel”.

    Un gardien d’extrême droite, super raciste. Il mérite pas de travailler ici, même si tu es raciste, tu gardes ton racisme dehors. Ton racisme tu le gardes pour toi.T’as rien à faire ici avec ton racisme. On est des humains pas des animaux, même si on est en situation irrégulière”.  

    “On nous garde ici comme des animaux, tu vis ici depuis des années puis on t’enferme dans une prison parce que tu es étranger”. 

    “Je comprends pas, on est des humains, on a des enfants, des parents…” 

    “Les assistants sociaux connaissent rien, même pas un bonjour. Et tout est en flamand. On comprend rien”.

     
    Nourriture

    Les plaintes relatives à la qualité et la quantité de nourriture sont également très fréquentes.

    “Le matin 7h15 : on ouvre la porte pour “déjeuner”: une tartine. A midi : des pommes de terre avec un semblant de sauce .Le soir à 18 heures : une tartine.

    Et si tu demandes un supplément ils jettent ce qui reste devant tes yeux dans la poubelle avec un grand sourire”. 


    Accès à un.e avocat.e 

    Chaque personne qui arrive en centre fermé a légalement droit à être défendue par un.e avocat.e intervenant dans le cadre de l’aide juridique ou à titre privé. Généralement, ce sont des avocat.e.s désignés.e. par le bureau d’aide juridique qui interviennent dans la défense des personnes en détention. 
    Il s’agit d’un contentieux où les personnes détenues se sentent souvent démunies, car elles ont très peu de répondant de la part des personnes qui les conseillent. 
    Elles se sentent abandonnées dans des méandres juridiques qu’elles ne comprennent pas. De plus, elles ne sont pas aidées par le personnel du centre qui se focalise sur leur expulsion. 

    Mon avocat ne répond jamais au téléphone même si je lui ai donné de l’argent pour ma demande d’asile et pour le recours. Il a son argent, et moi j’aurai mon billet d’expulsion”. 

    Ces circonstances  poussent les personnes dans leurs derniers retranchements et elles perdent parfois tout espoir:    

    Y a des gens qui se coupent, y en a qui avalent des lames, des briquets, des piles ou qui entament des grèves de la faim”.

     “On nous prolonge de 2 mois à 2 mois notre détention…jusque quand? Y en a qui sont ici depuis plus d’un an”. 

    “Y en a qui deviennent fous”.                                   

    “Je ne comprend pas.Vaut mieux mourir”. 

    “Je travaillais avant d’arriver ici. Maintenant qui va nourrir ma famille, mes enfants ?

    Y en a qui se laissent expulser après 9 ou 10 mois vers un pays qu’ils connaissent pas car marre d’être enfermés”. 

    FEU AUX CENTRES FERMÉS

    #LibertéPourToustes

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    Nouvelles des centres fermés (du 20 février 2023 au 5 mars 2023)


    Merksplas. Plusieurs personnes détenues nous ont rapporté avoir fait l’objet de racisme, particulièrement de la part des “assistant.e.s au retour”. 

    De nombreuses personnes “dublinées” ont été expulsées dans un délai de 5 jours après leur arrestation sans avoir la possibilité de prévenir leurs proches ou un.e avocat.e.  Le Règlement Dublin est un règlement européen qui établit quel pays est responsable d’examiner la demande d’asile d’une personne au sein de l’Union Européenne. Un des critères pour déterminer le pays responsable est le premier pays d’entrée dans l’Union. 

    – Quatre femmes et quatre hommes avec qui nous avons eu contact ont été expulsées vers la Croatie, pays vers lequel ils et elles étaient “dubliné.e.s”. Ces personnes sont passées par la Croatie et y ont subi de nombreuses violences. En effet, la Croatie est réputée pour son traitement très violent (tortures, agressions sexuelles…) envers les personnes en situation de migration et a déjà été condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne des Droits humains à ce titre. De nombreux rapport internationaux condamnaient par ailleurs les pratiques abusives de l’Etat croates telles que les violences policières ou les refoulements collectifs. (1) Malgré cela, l’Etat belge considère la Croatie comme un pays sûr. 

    Centre fermé Merksplas et 127 bis. Il est de plus en plus difficile d’avoir accès à un téléphone au sein de certains centres.  Pour la plupart des détenu.e.s, le téléphone est le seul moyen de contact avec le monde extérieur. Les téléphones sont généralement fournis par le centre, de manière payante ou gratuite. Actuellement, les téléphones se font de plus en plus rares. Les détenu.e..s partagent donc un téléphone à plusieurs. 

    – Centre fermé Bruges. 26 femmes sont actuellement détenues dans le centre. Alors que nous n’avions pas connaissance de femmes détenues à Bruges, il semble que la situation est en évolution.

    Plusieurs personnes rapportent avoir été arrêtées sur leur lieu de travail (Horeca, chantiers). Ces milieux de travail sont régulièrement la cible de contrôles d’identité.

    De nombreuses expulsions ont eu lieu vers l’Algérie. Des détenu.e.s nous rapportent que les expulsions ont lieu systématiquement les mercredis, vendredis et dimanches. 

    Centre fermé Merksplas. Un détenu dans un état de santé critique. Il nous dit avoir une plaie ouverte à la jambe et n’avoir reçu que du paracétamol.  De manière générale, beaucoup de détenu.e.s rapportent être dans un état psychologique très précaire. 

    – Centre fermé 127 bis. Mouvement de protestation suite à la découverte d’un cas covid positif. Les personnes détenues s’inquiètent des mesures sanitaires prises suite à la découverte de ce cas. Pour toute réponse, la directrice du centre leur indique qu’ils n’ont pas les moyens d’avoir des masques avant plusieurs jours et qu’il ne faut pas s’inquiéter.

    – Plusieurs personnes détenues rapportent avoir été mises sous pression afin d’accepter des retours volontaires. 

    (1) (Report to the Croatian Government on the visit to Croatia carried out by the European Committee for the Prevention of Torture and Inhuman or Degrading Treatment or Punishment, from 10 to 14 August 2020, https://rm.coe.int/1680a4c199; Recommandation de la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, « Repoussés au-delà des limites », mars 2022, https://rm.coe.int/repousses-au-dela-des-limites-il-est-urgent-de-faire-cesser-les-violat/1680a5a182 ). 

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    Le quotidien des centres fermés , Appel à soutien


    Appels reçus ce lundi 20/02/2023 depuis les différents centres fermés belges via la permanence du collectif Getting the Voice Out

    • On apprend la réouverture d’une aile pour femmes au sein du centre fermé de Bruges. Cette réouverture aurait eu lieu au cours des semaines précédentes. Elles seraient actuellement une vingtaine à y être détenues.
    • Un détenu nous prévient d’une grève de la faim depuis 8 jours de deux personnes d’origine géorgienne, dont un homme de 70 ans, très affaibli. Un moment après l’appel du détenu, son téléphone lui est confisqué par la sécurité.
    • Un homme mis au cachot car il a osé demander un “pourquoi” à une mesure.
    • Un autre homme depuis 9 mois en centre fermé et mis au cachot nous dit “je deviens fou”.
    • Appel de plusieurs détenus en recherche d’avocat, en centre fermé depuis 9 à 11 mois.
    • Un homme libéré avec un Ordre de Quitter le Territoire (OQT) après 8 mois de détention
    • Appel d’un homme d’origine marocaine qui vivait en Ukraine (visa étudiant) ayant fuit la guerre, arrêté à Bruxelles et amené en centre fermé.
    • Un homme très affaibli en isolation médicale . Il a fait une tentative de suicide et semble en grande souffrance. Il est très difficile de communiquer avec lui. Son état de grande fragilité est confirmé par une ONG visiteuse. 
    • Plusieurs personnes d’origine burundaise en attente de leur expulsion vers la Croatie : à lire La Belgique expulse vers la Croatie : Deux femmes et deux hommes à notre connaissance ont déjà été expulsé.e.s. Une dame devait être expulsée ce jour vers Zagreb. Des personnes se sont mobilisées à l’aéroport ce matin pour expliquer aux passagers sa situation. On attend de ses nouvelles. Prochaine tentative d’expulsion d’un homme burundais vers la Croatie ce 22/02. Toutes ces tentatives vers Zagreb sont  forcées et accompagnées d’une escorte policière malgré la possibilité de refuser légalement une expulsion à la première tentative.
    • Un grand nombre de demandes de recharges pour appeler la famille, les avocats, les amis.

    Pour soutenir : DEUX APPELS DE SOUTIEN DISTINCTS

    • RECHARGEONS LES TÉLÉPHONES des détenu·e·s en centres fermés

    Nous recevons énormément de demandes de recharges de téléphone venant de personnes détenues dans les centres fermés. Leur téléphone est très souvent leur seul contact avec l’extérieur, qu’il s’agisse de famille, d’ami·e·s, de leur avocat·e, ou de faire connaître publiquement leur situation.
    Que leur arrestation ait lieu sur leur route migratoire, ou sur leur lieu de vie, que leur famille et leurs ami·e·s soient ici ou au pays, pouvoir prévenir et communiquer avec ses proches est crucial. Nombreu·x·ses sont celles et ceux qui n’auraient pas les moyens de le faire sans votre aide.

    Vous pouvez soutenir ces détenu·e·s en achetant chez votre épicier, votre nightshop ou votre libraire une recharge de 10 euros de l’opérateur Lycamobile. Envoyez-nous alors le code pin inscrit sur cette recharge à notre adresse mail gettingthevoiceout@riseup.net ou par SMS sur notre numéro de téléphone 0032(0)484026781. Nous nous chargerons d’envoyer ce code aux détenu·e·s qui en font la demande. Vous pouvez aussi, si c’est plus facile pour vous, verser ou encore mieux faire un ordre permanent de 5, 10, 20 euros ou plus sur le compte dédié :

    Collectif Contre Les Expulsions
    Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB
    Communication: Lyca

    • SOUTENIR LES LUTTES contre les centres fermés et contre les frontières

    Les luttes contre les centres fermés, les expulsions et les frontières (tractages, affichages, publications, événements, logistique, actions diverses, ,…) nécessitent de l’énergie mais aussi des ressources financières.
    Vous désirez soutenir les luttes financièrement ? Faites un don – ou mieux, un ordre permanent :

    Collectif Contre Les Expulsions
    Banque Triodos: BE 13 523045586439
    Communication: Soutien aux luttes

    Faites passer ce message à vos ami·e·s et connaissances.
    MERCI !

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    Mort au centre fermé de Merksplas après une grève de la faim – 15/02/2023

    Mort au centre fermé de Merksplas après une grève de la faim – 15/02/2023

    Ce mercredi 15 février 2023 , nous avons reçu le matin plusieurs appels de personnes détenues nous faisant part du décès d’une personne au centre fermé de Merkplas. Cet homme de nationalité géorgienne et âgé de 40 ans était en grève de la faim depuis plusieurs jours et avait été mis à l’isolement. Il était de passage en Belgique et avait été arrêté par ce qu’il n’avait pas ces papiers sur lui il y a une vingtaine de jours.
    Il a été retrouvé mort ce matin dans sa cellule. Le personnel aurait tenté de le réanimer mais il était déjà trop tard. Les pompiers sont ensuite intervenus. Les circonstances exactes du décès sont encore inconnues.

    Le décès a été confirmé aux personnes détenues par le personnel du centre. 

    À 13h47, nous apprenons que les détenus manifestent et que la police est sur place en masse pour tenter de calmer ces manifestations. Une vingtaine de détenus ont été violemment emenés  par la police.

    Nous n’avons aucune informations quant au soutien que la famille ou les personnes détenues ont reçu. 

    Contact : 0494/770545

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    La Belgique expulse vers la Croatie, pays ciblé pour de nombreux faits de violences à l’égard des personnes migrantes.


    Dans le cadre de la procédure Dublin, plusieurs personnes enfermées en centre fermé ont été expulsées vers la Croatie où elles y avaient déjà subi des faits de violences graves. D’autres risquent d’être expulsées dans les jours prochains. 

    09/02/2023

    Depuis plusieurs mois des personnes de nationalité burundaise sont régulièrement arrêtées dans des lieux d’hébergement (centre ouvert, samusocial, centre Arianne, centre Fedasil, domicile, adresse de référence ) ou à l’Office des étrangers. 
    Toutes ces personnes font l’objet d’un “Dublin Croatie”, ce qui signifie que la Croatie est le premier pays de l’Union européenne où elles ont été contraintes de donner leurs empreintes digitales et que par conséquent, la Croatie est considéré comme le pays européen “responsable” de traiter leur demande de protection internationale.De manière générale, ces arrestations font partie d’une stratégie de l’Office des étrangers qui vise à renforcer les expulsions de personnes “dublinées” et à les enfermer de manière systématique en centre fermé. L’un des objectifs visé par cette stratégie est de dissuadé de nouvelles arrivées. 

    Nous avons récemment été en contact avec cinq femmes enfermées au centre fermé de Holsbeek. A ce jour, deux d’entre elles ont été expulsées vers Zagreb. Trois hommes burundais sont également enfermés au centre fermé 127 bis.  
    Des recours en extrême urgence contre l’Office des étrangers ont été introduits pour contester ces expulsions.
     

    Iels témoignent : “On est dans le couloir de la mort”. “On ne peut pas se rendre compte de ce que l’on a subi lors de notre passage en Croatie”. “C’est de la torture”. 

    La situation des personnes migrantes en Croatie est largement commentée par Human Rights Watch : l’organisation rapporte que les autorités croates sont rendues responsables à de multiples reprises de refoulement illégaux de personnes ayant tenté de rejoindre la Croatie depuis la Serbie ou la Bosnie-Herzégovine. En outre, de nombreux témoignages font état de violences physiques de la part de la police croate ainsi que d’entrave à l’accès à la procédure d’asile.(HRW, 2023) 

    Un communiqué, daté du 8 décembre 2022 et signé par plusieurs organisations internationales (Amnesty International, Border Violence Monitoring Network, Centre for Peace Studies, Danish Refugee Council, ECRE, Human Rights Watch, Oxfam, International Rescue Committee) déplore la décision du Conseil de l’Europe d’admettre la Croatie dans l’espace Shengen malgré de nombreuses preuves de non-respect des droits humains. “Entre le début du mois d’août et la fin du mois de novembre, un total de 1 395 personnes ont déclaré avoir été repoussées illégalement de Croatie vers la Bosnie-Herzégovine, selon les données recueillies dans le cadre du programme de surveillance de la protection en Bosnie-Herzégovine du Conseil danois pour les réfugiés”. (HRW, 2022)
    De plus,l’ONG note que les autorités croates n’ont mené aucune enquête concernant les allégations de violences policières. La très grande majorité des plaintes (près de 90%) ont été écartées par le Ministère de l’Intérieur. (HRW, 2022) 

    “La Croatie a continué de refuser l’accès à l’asile à des milliers de demandeurs d’asile potentiels. Les organisations humanitaires ont recensé environ 10 000 cas de refoulement et d’expulsion collective, ainsi que de nombreux cas de violence et d’abus. En février, le Conseil danois pour les réfugiés a signalé que deux femmes avaient été victimes de violences sexuelles, forcées à se déshabiller, tenues en joue et menacées de viol par des policiers croates. Le ministère de l’Intérieur a démenti ces informations”.(Amnesty, 2021) 
    De nombreux témoignages de personnes victimes de refoulement et de violence en Croatie sont disponibles ici : https://www.borderviolence.eu/violence-reports/

    https://www.hrw.org/europe/central-asia/croatia

    https://www.hrw.org/news/2022/12/08/eu-admits-croatia-schengen-without-regard-abuses-border

    https://www.amnesty.org/en/location/europe-and-central-asia/croatia/report-croatia/

    https://www.amnesty.org/en/latest/news/2022/02/eu-ombudsman-finds-commission-failed-to-ensure-rights-at-croatian-border/

    https://www.ecchr.eu/en/case/croatia-to-answer-to-european-court-of-human-rights/

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    AUDIO témoignage : Vingt cinq jours de grève de la faim : “A Bruxelles, où sont les droits humains? ” 06/02/2023 Update

    Update : Monsieur a été libéré le 08/02/2023


    Il a 44 ans. Originaire de Tunisie, il habite en Belgique depuis 12 ans. Le 13/12 il se retrouve placé en centre fermé suite à un contrôle effectué par la police à Stalingrad. Lui qui avait construit sa vie en Belgique, il perd tout d’un coup. Il l’avait l’asile en Italie mais maintenant ses papiers sont périmés. Il veut y retourner pour rejoindre sa famille. Seulement, les autorités Belges sont déterminées à le renvoyer en Tunisie, un pays en crise où, coupé de ses proches, il n’a plus rien. Nahdi demande l’asile en Belgique que l’on ne veut pas lui accorder car la Tunisie n’est pas un pays en guerre. Alors, face au désespoir de sa situation, il entame une grève de la faim le 16/01/2023. Aujourd’hui 06/02/2023 en cellule d’isolation médicale du centre fermé de Merksplas, il en est à son 25e jour de grève de la faim. Il risque sa santé et sa vie. Il demande la liberté.

    AUDIO ICI 06/02/2023 https://www.gettingthevoiceout.org/wordpress/wp-content/uploads/2023/02/t%C3%A9moignage-de-Nadhi-Mouz.mp3


    Transcription du témoignage : 

    •     C’est précieux, la liberté. Moi je continue jusqu’à la fin, tu vois, jusqu’à la mort. Moi j’ai pas le temps. Mon devoir il faut le prendre.
    • L’autre fois je parle avec la direction ici. Elle me dit: « Pourquoi tu passes pas en Tunisie et après tu vas retourner en Italie? » Moi j’ai pas des ailes, tu vois. Laissez-moi ici, moi je passe en Italie tout seul. L’Italie est à côté d’ici. Pourquoi je passe en Tunisie et après je passe en Italie?
    • Ils n’ont pas le droit de me mettre en centre fermé. Si la police a un problème avec moi, elle me met en prison, pas en centre fermé. Je suis en Belgique depuis 12 ans. 12 ans en Belgique. J’ai beaucoup de choses ici en Belgique. Tu vois, j’ai une femme. Je l’ai laissée, je ne sais pas comment. Mes affaires, mon travail j’ai perdu. J’ai perdu tout. Maintenant je n’ai plus rien en Belgique pour y rester.
    • Ces gens-là jouent avec le moral des gens. Ils veulent que je mange. L’autre fois on me dit « Mange, on va t’emmener dans un autre centre. » C’est quoi le problème pour qu’ils veulent m’emmener? C’est le même. « Mange! » Non, je ne mange pas. Je meurs ici avec vous, je meurs ici. 
    • On n’a pas de service médical. Parce qu’ici, le service médical travaille seulement le matin. La nuit il n’y a pas de service qui te contrôle. Si tu vas mourir la nuit, tu vas mourir. La nuit, pas d’hôpital ni rien du tout ici. Tu me vois, ça fait 24 jours que je ne mange pas, comment je deviens? Je deviens un squelette. Maintenant 58 kilos. J’ai perdu 17 kilos. Un squelette. Et encore les gens te regardent, veulent te contrôler. Qu’est-ce que tu contrôles? Emmène-moi à l’hôpital, si tu veux contrôler.
    • Moi je demande ma liberté. Nous sommes traités comme des animaux: tu fermes, tu ouvres, tu fermes, tu donnes à manger. Les gens jouent avec ton moral ici. C’est pire que la prison. Parce qu’en prison tu connais le moment où tu vas sortir. Ici tu connais rien. Tu fais 2 mois en centre fermé et on t’ajoute 2 autres mois. Tu n’as pas le droit de demander l’asile parce que ton pays est « normal ». Ton pays n’est pas en guerre. Qu’est-ce que tu fais en Belgique? Pourquoi un Tunisien demande l’asile? Ils se moquent des gens ici. Il faut demander l’asile comme ça tu vas rester ici. Tu restes 2 mois, et après ils t’ajoutent 2 mois et après ils t’ajoutent 10 mois. Il y a des gens ici depuis 9 mois. Il est encore là, il galère. Les gens disent il va mourir ici. 
    • Si quelqu’un meurt ici, on reconnaîtra que nous sommes des gens et pas des animaux. Parce que les droits humains ne sont pas contrôlés ici. Il y a un volontaire qui passe, regarde, qui nous parle, demande comment ça va, comment ça va pas. Il passe et après il va à sa maison, il rigole, il n’est rien du tout. Il n’y a pas de droits humains ici. A Bruxelles, où sont les droits humains? Il n’y en a pas. Ils jouent avec votre santé. Maintenant, 24 jours. Regarde, tu vois? Viens voir ici. C’est pas normal. Quelqu’un va mourir ici. Parce que j’ai passé les derniers 4 jours, je ne suis pas bien dans la santé.
    •  Au centre, tout est contre moi. Autour de moi seulement des murs. Il faut que les gens comprennent. C’est une prison, un commerce d’être humains.
    • Je suis tout seul ici, tu vois. Je ne suis sorti d’ici que dans mon coeur.
    • C’est comment mon nom? Nahdi Mouz. Comme ça, tu vois, mon nom est écrit pour le garder. Montrer ce qu’il y a ici.”
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    AUDIO témoignage d’une expulsion violente

    04/02/2023
    Il était dans le centre fermé de Vottem depuis plusieurs mois. Des hommes de la sécurité sont venus le chercher par surprise pour l’amener à l’aéroport pour sa première tentative d’expulsion  vers Tunis avec escale à Rome; Dans le vol vers Rome  il a résisté et les passagers se sont levés pour empêcher cette expulsion , certain.e.s ont filmé. Le commandant de bord a donné l’ordre à la police fédérale de le faire sortir de l’avion ; Il a été transféré au centre fermé de Merksplas. Il présente de nombreuses séquelles physiques et psychiques et désire témoigner de cette violence. 


    AUDIO ici https://www.gettingthevoiceout.org/wordpress/wp-content/uploads/2023/02/AUDIO-EXPULSION-VIOLENTE.mp3


    Un appel à retrouver les témoins de cette expulsion a aussi été lancé”Appel à témoins- aéroport de Bruxelles-national -27.01.2023Un homme a subi une très violente tentative d’expulsion ce vendredi 27 janvier 2023. Il a été mis sur le vol ITA Airways au départ de Brussels Airport à 11h40 en direction de Rome. Plusieurs passagers se sont opposés à cette expulsion et certains ont filmé la scène. Nous cherchons des témoins ou des vidéos de ces faits.Pouvez-vous prendre contact avec nous par le biais de notre adresse mail  gettingthevoiceout@riseup.net ou par notre numéro de GSM +32484026781 MERCI”

    Pour plus d’ info https://www.gettingthevoiceout.org/comment-arreter-une-expulsion/

    ————————————————————————————————————————–

    Transcription du témoignage “Normalement elle vient l’assistante sociale elle va dire “oui t’as un ticket” ou quoi, moi, il m’ont pas dit, ils m’ont pas prévenu. A 6h du matin ils sont venus à 7, ils m’ont attaché, ils m’ont mis des vêtements, c’est pas les miens ils sont plus grands que moi. Ils m’ont mis direct dans la voiture oui, j’étais à Vottem et directement à l’aéroport . A l’aéroport j’ai trouvé 4 personnes, ils m’ont déjà attrapé dès que je suis descendu de la voiture direct j’ai eu une gifle et ils m’ont amené jusqu’au cachot et alors on a attendu l’avion, et à chaque fois ils me poussent, “ouais, tu retournes, ouais sinon on va te frapper” menaces et tout et après j’étais attaché par le pied et ils m’ont menotté par la main. Ils m’ont mis dans l’avion et je commence à crier moi, j’ai crié, j’ai crié, j’insulte, j’ai crié , j’ai demandé à mon dieu qu’il m’aide mais par après à mon avis le pilote leur a dit “descendez le, il va laisser des traces”, j’ai été à l’hôpital, j’ai des traces bleues, ils m’ont frappé avec les coudes et ils m’ont insulté et c’est grave, vraiment. On croit qu’il y a les droits de l’Homme mais il n’y a pas les droits de l’Homme ici, je ne comprends pas. Q: c’était la première tentative d’expulsion ?C’est la première fois ! Normalement t’as le choix, ou tu veux ou tu refuses. Non ils sont rentrés dans la cellule à 6h du matin, bim bim j’ai rien compris, je te jure, j’ai rien compris . Merci beaucoup au revoir.”

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    Centre fermé de Vottem ( Liège ) : Paroles de directeur.

    Retour de la visite des délégations au CIV le 24/12/2023.

    CRACPE: Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers. Site : www.cracpe.be

    Chaque année nous nous rassemblons devant le centre fermé de Vottem le 24 décembre. Il s’agit, comme à chacune de nos manifestations, de montrer notre opposition à l’existence de tels centres où sont enfermées des personnes sur simple décision administrative de l’Office des Etrangers, parce qu’elles ne disposent pas, ou plus, d’un titre de séjour. Ces centres ont comme fonction de mettre en œuvre leur expulsion hors de nos frontières, quitte à les renvoyer vers l’insécurité, c’est à dire vers la guerre , la dictature, les persécutions de toutes sortes, politiques, sexistes, homophobes…, vers la misère liée à la dette des pays du Sud, à l’inégalité des échanges, au pillage des ressources par les anciens colonisateurs, ou encore au réchauffement climatique….

    Pendant ce rassemblement une délégation, composée de députés parlementaires et de représentants d’associations, est reçue par la direction du centre. Durant une bonne heure la délégation a le droit de poser des questions à la direction. A l’époque de l’ancienne direction, après ces échanges, la délégation complète pouvait se rendre, accompagnée de gardiens, à la rencontre de détenus sur leur lieu d’enfermement. Depuis 2 ans, le nouveau directeur, ancien chef de la sécurité à Vottem, Monsieur STASSENS, refuse cette possibilité aux non-parlementaires en justifiant d’abord sa décision par « la volonté de ne pas mettre en danger les résidents à cause du COVID ». Mais ensuite, après nos insistances, il a clairement dit que nous n’y avons de toute façon pas accès, car seuls les parlementaires et les ONG accréditées y sont autorisés par la loi.

    Monsieur STASSENS nous accueille cordialement mais, assez tendu, il se montre très prolixe et monopolise la parole. Il décrit le Centre fermé sous un jour très positif; les prisonniers sont présentés comme des “Résidents” ou des “Clients”, dont on s’occupe avec bienveillance; un quasi Club Med !

    Il y a en ce 24 décembre 2022, 48 personnes enfermées, de nombreuses nationalités. 110 places sont disponibles ; il explique cette sous-occupation par le fait que les consignes du Covid sont toujours d’application. Mais il ne nie pas la difficulté de recrutement de personnel, ce qui expliquerait aussi le sous-effectif de personnel d’encadrement.Une aile (la bleue) du bâtiment est fermée depuis l’été. Et dans les chambres des ailes rouge et jaune il y a 2 personnes maximum pour 4 lits. Le mot confort revient souvent dans le discours de la direction : télévision, accès à internet, salle de détente, 2 heures de préau par jour etc….C’est le même discours que celui qu’on nous sert pour les prisons, « mais de quoi se plaignent-ils ? »

    Rappelons que les personnes détenues dans les centres fermés n’ont fait l’objet d’aucun jugement et qu’il s’agit uniquement d’une décision administrative de l’Office des Etrangers. Pour rester dans ce lieu de « confort » il faut être un gentil mouton : être « gérable », nous dit le directeur, et si la personne est « dominante », « difficile à gérer », « a trop de pression sur les autres », elle sera transférée dans l’aile verte, en isolement. Nous entendons donc qu’il faut ne jamais se plaindre ou revendiquer, rester perpétuellement calme, et obéir sans discussion.L’aile verte c’est 11 chambres, avec télévision et leur téléphone, où le détenu est seul 24h sur 24. Il mange seul, dort seul, passe sa journée seul dans une chambre, même son droit au préau, il l’exécute seul. S’il est « calmé », il pourra passer quelques heures avec les autres. Pour la direction ce transfert (à durée illimitée) est destiné à « apporter une aide sur mesure aux résidents en difficulté » et fait suite à une décision collégiale interservices (directeur, infirmier, psychologue, …); cette décision est prise dans « l’intérêt du groupe et de la personne », « dans une perspective d’adaptation, pas de sanction ». Le but de l’isolement est toujours de « ramener la personne dans le groupe le plus rapidement possible » car « plus il y a d’isolés, plus c’est difficile à gérer pour les gardiens ! donc ils n’ont aucun intérêt à placer quelqu’un en isolement ».

    A côté de cette aile d’isolement il y a le « régime différencié » : même principe d’isolement, mais les chambres sont plus petites et surtout plus « sécurisées » avec une surveillance permanente vidéo. Nous savons par exemple qu’une personne qui démarre une grève de la faim est systématiquement isolée. L’intérêt là est bien pour le centre : éviter que d’autres détenus ne suivent le mouvement.Et puis il y a ce que la direction appelle les chambres d’isolement, que nous et les détenus appelons les cachots, il y en a 6 : matelas sur un socle en béton, wc dans la chambre, sortie impossible, aucun contact, pas de TV, pas d’internet etc … théoriquement pour 24h, 48h avec accord de l’Office des Etrangers, 72h avec accord du secrétaire d’état. La mise au cachot est systématique s’il y a acte de violence : mais tout est relatif, qu’appelle-t-on « violence » ? Le cachot est quasi systématique la nuit précédant une expulsion (appelée « départ » par la direction) « dans l’intérêt du résident et du groupe » car « les rapatriements se font souvent très tôt et il faut se lever vers 4H00 ou 5H00 du matin car il faut arriver 4H à l’avance à l’aéroport. Donc le détenu peut tranquillement faire ses paquets la veille et ne pas réveiller les autres qui dorment au moment du départ ». Parfois aussi, on transfère le détenu la veille au 127 bis. Le directeur affirme que si le rapatriement a lieu dans l’après-midi, il n’y a pas de mise au cachot la veille et que si le départ est volontaire, le détenu passera sa dernière nuit dans une chambre de l’aile médicale. Il est évident pour nous que le but de cet isolement très surveillé est d’éviter une rébellion contagieuse, voire un geste désespéré : il arrive parfois que des personnes dans un acte de désespoir recourent à des moyens extrêmes pour éviter l’expulsion, avalent ce qu’elles trouvent : dernièrement, un briquet ou une lame, etc….

    Les téléphones utilisés par les détenus doivent être sans caméra, la raison invoquée : « pour ne pas faire prendre de risques à ceux qui se retrouveraient sur des photos diffusées sur des réseaux sociaux, pour protéger les demandeurs d’asile et que leurs photos n’arrivent pas dans les mains du gouvernement qu’ils ont fui. »

    Nous ajouterons aussi qu’il est impossible dès lors que soit photographiée ou filmée la violence dont nous font part régulièrement les détenus à leur égard. Sans photos, vidéos, seule leur parole est un témoignage. L’accès à internet : nous recevons des plaintes récurrentes des détenus : pas assez d’accès, dans les faits 1 jour sur 2 pendant 1 heure sur inscription, il n’y a que 10 ordinateurs et leur activité sur internet est tracée et mémorisée sur un serveur. Avec le téléphone (qu’ils doivent acheter, ou que nous leur procurons) c’est le seul moyen pour eux d’avoir des échos de ce qui se passe à l’extérieur. Un détenu nous a raconté qu’arrivé à l’aéroport il lui avait été montré un laissez-passer vers le Sénégal, alors que l’ambassade, à laquelle il avait téléphoné, lui avait certifié ne pas en avoir délivré. Nous avons interrogé la direction sur ce cas précis car nous suspections le retour du laissez-passer européen. « Ce document de voyage, délivré par les Etats membres de l’UE – et eux seuls -, permet d’expulser une personne sans qu’elle ait été identifiée par le pays « tiers » dont elle est supposée être originaire, et donc sans laissez-passer consulaire, au mépris de ses droits et du principe d’égalité entre Etats souverains (garanti par la Convention de Vienne). » (https://www.cncd.be/Le-Laissez-passer-europeen-un-pas février 2017) . La réponse de la direction ne nous a pas beaucoup éclairé : il nous a dit qu’indépendamment des pays vers lesquels les personnes peuvent être renvoyées automatiquement si le règlement Dublin le permet, il y a des accords avec des pays tels l’Albanie, le Kosovo, …. qui font qu’un laissez-passer n’est pas nécessaire. Mais que dans les autres cas le pays vers lequel l’OE veut envoyer la personne doit donner son accord via l’ambassade. Il explique alors pour le cas précis du monsieur sénégalais « qu’il arrive que l’ambassade laisse croire au résident qu’elle n’en a pas délivré pour être tranquille ».

    Nous avons aussi régulièrement des plaintes de détenus concernant le traitement médical qu’ils suivaient avant l’entrée au centre, et qui serait refusé ou modifié par le médecin du centre. Le directeur conteste ces critiques et parle plutôt de problème de médicaments qui n’existent pas en Belgique et qui sont remplacés par un autre de même molécule, ou alors un générique.

    Conclusions :Comme chaque année, la direction nous a présenté son Centre fermé comme très accueillant et il ne semble pas prendre en compte le terrible stress des “résidents”, qui sont enfermés injustement, ne savent pas pour combien de temps, et qui craignent à tout moment, et très rapidement, de se voir éloignés de la Belgique, où ils ont souvent de solides attaches. Confronté à une question récurrente sur l’utilité des centres fermés, avec 150.000 sans-papiers, et une capacité maximale actuelle de détention de 751 personnes dans les différents centres fermés, le directeur répond avec une certaine irritation que 150.000 est une estimation exagérée, que le centre est là pour refouler les sans-papiers, conformément à la loi, votée par les hommes politiques et qu’il ne fait que l’appliquer comme fonctionnaire fédéral.

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    Des expulsions de Belgique vers l’Iran……

    InfoMigrants et la journaliste Bahar Makooi reviennent sur le combat d’Aisha qui a dû faire face à la violence raciste dans le centre fermé Caricole ainsi que lors de plusieurs tentatives d’expulsion. Alors que la Belgique prétend qu’il n’y a pas de risque pour les Iraniens renvoyés ou se trouvant en Turquie, l’article revient aussi sur plusieurs cas attestant de la mise en danger que constituerait l’expulsion d’une personne iranienne en Turquie.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/46339/aisha-iranienne-expulsee-par-la-belgique–en-turquie-jai-peur-et-je-me-cache-depuis-trois-mois

    Et des 3 iraniens qui ont subit des tentatives d’expulsion cette semaine et dont les expulsions ont été annulées en dernière minute . Merci aux mobilisation à l’aéroport.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/46364/belgique–trois-nouveaux-iraniens-menaces-dexpulsion-vers-la-turquie

    STODEPORTATIONS

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    Pas de nouvelle d’un homme violemment frappé par des gardiens du centre fermé 127 bis

    Ce 4 janvier 2023,  nous avons reçu des appels de plusieurs personnes détenues concernant des violences  perpétrées par des gardiens du centre fermé 127bis, près de l’aéroport à Zaventem, dans la commune de Steenokkerzeel.

    Selon un premier témoin, la scène se déroule non loin du service médical du centre. Un détenu demande avec insistance à parler à sa famille. Le ton monte  et plusieurs gardiens lui sautent dessus et le frappent violemment. 
    Des personnes détenues souhaitant témoigner de ce qui s’est passé, nous font part de ce qui suit: “Un homme a été agressé violemment par 6 gardiens parce qu’il insistait pour pouvoir prévenir sa famille”. “Ils ont essayé de l’étrangler” ; “Ses dernières paroles étaient ‘au secours’ puis il a perdu connaissance”.

    Depuis leur chambre, d’autres témoins détenus observent alors comme ils peuvent les conséquences de ce passage à tabac.L’un d’entre eux nous dit avoir pensé qu’il était mort ; “Il était tout bleu et inconscient”. Ils ont vu plusieurs ambulances arriver, dont une spécifiquement équipée de matériels de réanimation, ainsi que trois voitures de police. “Les ambulanciers couraient avec des bonbonnes d’oxygène. C’était la panique totale. Une ambulance  l’a finalement amené, sans doute vers un hôpital.Un autre détenu témoin de l’incident qui protestait a aussi été maltraité et amené à l’hôpital.

    Le 8 janvier 2023, nous restons sans nouvelle du premier homme violenté et amené dans l’ambulance à la suite des coups et de la violence subie par les gardiens.  Selon nos informations, les codétenus qui ont demandé de ses nouvelles n’en ont obtenu aucune.
    Le second homme amené à l’hôpital a réussi à s’évader, profitant du chaos. Bon vent à lui !

    Depuis lors, nous rencontrons beaucoup de difficultés à obtenir plus d’informations au travers des contacts que nous avons avec certains détenus du centre.  Les téléphone des témoins directs qui nous avaient prévenu sont coupés. L’un d’eux nous avait dit “j’irai sans doute au cachot suite à mon appel mais je m’en fous. Il faut que vous sachiez”.

     Cette situation est des plus inquiétantes et est emblématique des violences subies par les personnes enfermées. Ce témoignage nous confirme que les personnes détenues en centre fermé font l’objet de violence de la part des gardiens. Violences tellement importantes que deux personnes ont du être transférées à l’hôpital. Aucune information n’a été donnée pour avertir les autres personnes détenues.

    Et enfin, il est interpellant que nous restons sans nouvelles des personnes témoignant de ces violences (sans doute mises au cachot, d’après leur témoignage ) ainsi que les pratiques punitives que nous observons souvent dans les centres et plus généralement d’informations quant à ces violences. Les violences physiques et psychiques sont une réalité quotidienne pour les personnes en centre fermé. Il est fondamental de les dénoncer et de mettre fin à la détention de tous et toutes.

    Liberté pour tou-te-s ! 

    Feu aux centres fermés !

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    La double peine : “Je voyage d’une prison à une autre”

    Témoignage d’une personne détenue en centre fermé et en grève de la faim, décembre 2022.

    En juin 2020, on publiait un article sur notre site internet dénonçant la double peine. Pour rappel, il s’agit de détenu.e.s à qui les papiers sont retirés suite à une condamnation de trouble à l’ordre public ou ayant été condamné.e.s pour un délit mineur (excès de vitesse, amendes non payées, etc). Ils.elles sont ensuite ré-arrêté.e.s ou sont transféré.e.s de la prison vers un centre fermé en vue de leur expulsion. Cette pratique permet à l’Office des étrangers (OE) de renvoyer, vers un pays dit d’origine, des personnes vivant en Belgique depuis des années,ou y étant nées. 

    C’est le cas notamment d’un homme qui  est en grève de la faim depuis 20 jours dans un centre fermé. Il nous demande d’alerter et réclame sa libération. Il a 40 ans et vit en Belgique depuis 20 ans. Toute sa famille est installée ici. Après un séjour en prison, il a été transféré au bout de sa peine vers un centre fermé :   

    “Je voyage d’une prison à une autre” – “Ik word verplaatst van de ene gevangenis naar de andere”

    Témoignage 19/12/2022 : “3 weken geleden werd ik van de gevangenis naar het centrum gebracht. Ik heb toen munten van 2 en 1 euros ingeslikt. Ik werd naar het ziekenhuis gebracht maar de dokters konden niets doen. Bij mijn terugkeer heb ik niet meer willen eten, ik blijf in hongerstaking tot ik vrijgelaten wordt. Na 10 dagen werd ik van deze gevangenis naar een andere gesloten centrum gebracht. Ik reis constant van de ene gevangenis naar de andere. Ik ben nu 20 dagen in hongerstaking ik zal voortdoen tot ik vrijgelaten wordt. ik heb al 10 kg verloren en heb overal pijn. Het is verschrikkeliijk. Help mij. Zeg aan iedereen hoe alles hier is. Ik heb mijn straf tot het einde toe uitgezeten. Waarom word ik een tweede keer gestraft? Omdat ik een buitenlander ben? Dat is discriminatie.”

    Traduction : “Il y a 3 semaines, j’ai été emmené de la prison au centre. J’ai ensuite avalé des pièces de 2 et 1 euros. On m’a emmené à l’hôpital mais les médecins n’ont rien pu faire. A mon retour, je n’ai pas voulu manger, je resterai en grève de la faim jusqu’à ma libération. Après 10 jours, j’ai été emmené de cette prison vers un autre centre de détention. Je suis constamment en déplacement d’une prison à l’autre. J’ai déjà perdu 10 kg et j’ai des douleurs partout. C’est terrible. Aidez-moi, s’il vous plaît. Dites à tout le monde comment ça se passe ici.  J’ai accompli ma peine jusqu’au bout. Pourquoi je suis puni une deuxième fois ? Parce que je suis étranger ? C’est de la discrimination.”

    Cette personne est doublement punie pour ce qui lui est reproché. Après avoir exécuté sa peine, on lui retire son titre de séjour et elle est placée en centre fermé en vue d’être rapatriée dans un pays qui n’est plus le sien. On la coupe de tous les liens qu’elle a avec la Belgique et tous ses proches. C’est pourquoi nous dénonçons la double peine qui est raciste et discriminatoire. Il s’agit d’une pratique totalement banalisée par l’Office des étrangers.
    Ces pratiques ne sont pas rares.  En octobre 2022, nous publiions sur notre site l’histoire d’une personne d´origine rwandaise, arrivée très jeune en Belgique et expulsée suite à des problèmes d’ordre public. https://www.gettingthevoiceout.org/victime-du-genocide-au-rwanda-a-ses-6-ans-et-expulse-vers-ce-meme-pays/

    Pour aller plus loin sur les doubles peines, un article publié sur notre site et datant de 2020. Rien n’a changé.https://www.gettingthevoiceout.org/double-peine-ou-bannissement-methode-particuliere-de-racisme/


    NON à toute forme d’enfermement

    STOP à la double peine

    #stopdeportation

    #nonaladoublepeine

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    “Je veux dénoncer les agissements de la police fédérale à l’aéroport”: Témoignage.

    16/12/2022

    “Je veux dénoncer les agissements de la police fédérale à l’aéroport”: Témoignage suite à une tentative d’expulsion avortée.

    Ces dernières semaines,  Getting the Voice Out a encore reçu plusieurs témoignages de détenu.e.s qui  ont subi des tentatives d’expulsion très violentes. Parmi elle.eux, nous avons connaissance de deux femmes qui ont été expulsées avec escorte la semaine passée, après plusieurs tentatives. Nous n’avons pas de nouvelles d’elles depuis lors. Nous  avons aussi connaissances de 2 hommes qui ont subi de graves maltraitances par leur “escorte” lors de leur tentative d’expulsion avortée.
    Les expulsions sont toujours, par définition, violentes. Elles sont accompagnées d’humiliations, de coups, de menaces. 
    Ces tentatives d’expulsions mènent à des résistances sous différentes formes. Elles conduisent certaines personnes à s’automutiler au commissariat, parfois gravement, pour empêcher l’expulsion. D’autres résistent une fois dans l’avion. Régulièrement, les personnes sont débarquées de l’avion, car elles ont pu résister, car elles ont été soutenues par des passager.ère.s refusant de s’asseoir, ou/et parce que le commandant de bord a refusé de faire décoller l’avion… Les personnes sont alors ramenées en centres fermés. 
    Dans tous les cas, ces tentatives entraînent des séquelles graves, physiques et psychiques. En particulier à cause des interventions violentes des membres de la police fédérale.

    Ici le témoignage d’un homme qui a avalé un briquet au commissariat de l’aéroport pour empêcher son expulsion : https://www.gettingthevoiceout.org/wordpress/wp-content/uploads/2022/12/senegalsans-titre.mp3

    Transcription du témoignage

    “Je suis originaire du Sénégal
    Mais je suis marié en France et j’ai un enfant en France ce qui me permet d’avoir un titre de séjour en France mais l’Office des Etrangers en Belgique ne veut pas me retourner en F. Il veut me ramener au Sénégal parce que je n’ai plus rien au Sénégal, je n’ai plus de famille, ma vraie famille est en France, ma femme et mon fils. Il y a deux semaines ils ont voulu me ramener vers le Sénégal. Je suis en contact avec mon ambassade, mon ambassade confirme que je n’ai pas de laissez-passer et le billet qui me ramène c’est avec escorte police fédérale une escorte avec des policiers  de la police fédérale présente à l’aéroport et les policiers ne respectent souvent pas la loi. En plus ils ont carte verte (ndlr blanche) pour faire en fait ce qu’ils veulent. J’ai des témoignages de collègues qui ont été frappés moi aussi j’ai goûté à ça, j’ai été brutalisé, j’ai dû avaler un briquet!Ça a été un moment traumatisant ; au moment où j’avale le briquet il m’ont fait une clé de bras, je ne sais pas comment on appelle ça chez eux, ils ont essayé de m’étouffer voilà, par malchance le briquet est descendu, mais ça aurait pu tourner au drame.
    Je voulais dénoncer leurs pratiques à l’aéroport , où ils ont juste une cellule avec des caméras et ils sont entre collègues, ils se protègent entre eux donc pour mon cas ils ont changé de version et ils ont dit que moi j’avais pris le briquet sur la table alors que dans la cellule où j’étais il n’y avait pas de table, donc c’est un mensonge et ils ne veulent pas assumer le fait que ils ont fauté de m’avoir donné un briquet et de ne pas l’avoir repris, oublié, peut-être fait exprès, donc voilà confirmé qu’ils ont fait une faute professionnelle à ce niveau là et ce que je voulais dénoncer c’est que j’ai des collègues qui ont été frappés à chaque fois qu’ils ont résisté de monter dans l’avion. Ils ont été frappés et brutalisés, et ils sont revenus avec des bleus, mâchoires cassées et plein d’autres choses qu’ils ont vécues comme traumatisantes et ça c’est au niveau de la police fédérale. 
    Voilà je pense que c’est une unité au-dessus de la police normale je pense hyper ??nulle?? et je voulais dénoncer ces méfaits qui sont malheureusement dangereux pour nous parce que quelqu’un qui ne veut pas rentrer chez lui ils veulent le forcer et il fera tout pour ne pas rentrer dans l’avion et donc parfois la mort et parfois des accidents. C’est quelque chose à dénoncer, dénoncer leurs pratiques au niveau des gardes à vues, de ces cellules où il y a une assistante sociale mais ils sont entre eux et ce qui se passe là-bas reste là-bas quoi ! c’est noté nulle part pour pas avoir de soucis, voilà, si c’est pas dénoncé par l’intérieur ça ne sait pas circuler vers l’extérieur. Voilà, c’est illégal quoi, frapper les gens forcer encore moins les frapper quoi. On est des êtres humains, on n’est pas des animaux et chacun il a ses raisons de ne pas retourner là où on veut l’envoyer. “

    Transcription du témoignage :

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    Récolte de téléphones pour les détenu-e-s en centre fermé et appel à recharges Update 28/12/2022

    Update 28/12/2022 ; 10 GSM ont été envoyés aux détenus .Ils disent un grand merci aux donateurs.

    Nous continuons notre action ; Si vous avez des GSM Sans caméras envoyé un message à gettingthevoiceout@riseup.net

    • Récolte de téléphones pour les détenu-e-s

    Les détenu.e.s des centres fermés ont droit à un petit téléphone (sans caméra) pour contacter leurs proches,  leurs avocat.e.s , ou d’autres services. Le téléphone leur était prêté   par l’administration des centres fermés. (voir réglement d’ordre intérieur https://www.gettingthevoiceout.org/wordpress/wp-content/uploads/2021/07/Loi-Wet.pdf)

    Depuis plusieurs semaines, nous apprenons que les nouveaux.elles arrivé.e.s dans certains centres ne reçoivent plus de téléphones mais doivent les acheter à 25 euros, Beaucoup se retrouvent pour le moment sans la possibilité d’avoir un contact avec l’extérieur. Nous appelons à récolter des télephones ( sans caméra ) pour leur permettre d’avoir des contacts avec l’extérieur : Nous pouvons envoyer les téléphones récoltés ou vous donner les noms  des personnes concernées pour vous permettre de les envoyer vous-mêmes.

    Contact : gettingthevoiceout@riseup.net

    • RECHARGEONS LES TÉLÉPHONES des détenu·e·s en centres fermés

    Nous recevons énormément de demandes de recharges de téléphone venant de personnes détenues dans les centres fermés. Leur téléphone est très souvent leur seul contact avec l’extérieur, qu’il s’agisse de famille, d’ami·e·s, de leur avocat·e, ou de faire connaître publiquement leur situation.

    Que leur arrestation ait lieu sur leur route migratoire, ou sur leur lieu de vie, que leur famille et leurs ami·e·s soient ici ou au pays, pouvoir prévenir et communiquer avec ses proches est crucial. Nombreu·x·ses sont celles et ceux qui n’auraient pas les moyens de le faire sans votre aide.

    Vous pouvez soutenir ces détenu·e·s en achetant chez votre épicier, votre nightshop ou votre libraire une recharge de 10 euros de l’opérateur Lycamobile. 

    Envoyez-nous alors le code pin inscrit sur cette recharge à notre adresse mail gettingthevoiceout@riseup.net ou par SMS sur notre numéro de téléphone 0032(0)484026781. Nous nous chargerons d’envoyer ce code aux détenu·e·s qui en font la demande. Vous pouvez aussi, si c’est plus facile pour vous, verser ou encore mieux faire un ordre permanent de 5, 10, 20 euros ou plus sur le compte dédié :

    Collectif Contre Les Expulsions

     Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB

     Communication: Lyca

    Faites passer ce message à vos ami·e·s et connaissances.

     MERCI pour eux et pour elles.

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    Podcast : #3 Femmes en exil et enfermement

    Le collectif Getting the voice out est heureux de te partager le troisième épisode du podcast Lance-Pierre, le podcast qui brise les frontières.
    Cet épisode aborde la question des femmes en exil et de l’enfermement.

    Pour le découvrir, rendez-vous sur Soundcloud ou Spotify

    Merci au Comité des Femmes Sans-Papiers pour sa participation, merci à Sabrina pour son témoignage, merci à Aziza pour la chanson…

    Bonne écoute !

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    Expulsion collective sur un vol vers la RDC du 14/11/2022


    L’Office des Étangers a organisé en collaboration avec l’agence Frontex un vol spécial pour 14 Congolais.e.s dont la demande de protection internationale n’a pas été accordée, dont 8 personnes qui étaient alors détenues dans les centres fermés belges.https://afrique.lalibre.be/73630/belgique-un-vol-special-pour-rapatrier-14-congolais-deboutes-dune-demande-dasile/

    Cette nouvelle expulsion s’inscrit dans le cadre d’une collaboration entre l’Office des Étrangers et l’agence Frontex, dont les exactions très documentées sont fortement critiquées.Plus d’informations sur la campagne Abolish Frontex : https://fr.abolishfrontex.org/

    Nous apprenons par des co-détenus au 127bis le 15/11/2022 : “Hier matin chargement dans un grand bus de Congolais venant d’autres centres. Et masse de flics qui escortaient.” Un gardien a dit à un détenu : “on va les jeter dans leur pays”.

    Situations de quelques un.e.s de ces “demandeur.euse.s d’asile”:

    • Il y avait deux femmes, transférées la veille depuis le centre d’Holsbeek. Une détenue nous raconte : “l’une d’elles, assez âgée, mariée et en Belgique depuis 11 ans : au centre, ils lui avaient dit que tant qu’elles sont polies et calmes, elles peuvent refuser le vol autant de fois qu’elles veulent, mais si elles faisaient du grabuge, on allait les contraindre”.
    • Un homme arrêté à l’aéroport en juin 2022 : il avait fait une demande d’asile en Grèce, avait passé un an dans les camps à Moria sans avoir pu obtenir de réponse pour sa demande d’asile. Il a réussi à rejoindre la Belgique. A son arrivée à l’aéroport, il fait une demande d’asile et est enfermé. Après une décision négative du CGRA, il subira une première tentative d’expulsion le 30/09/2022 vers la RDC. Il nous disait en centre : “c’est le stress, je me sens très mal”, “c’est vraiment très difficile surtout pour le mental. Je m’imaginais pas que c’était comme cela”.
    • Un homme gravement malade résidant en Belgique depuis plusieurs années.
    • Un homme vivant en Belgique depuis 10 ans. Il a 3 enfants en Belgique.
    • Un homme vivant en Belgique depuis 8 ans, arrêté au travail le 29/06/2022. Au centre, il avait fait une demande d’asile qui a été refusée. Il avait subi une premiére tentative d’expulsion le 24/09/2022.

    Tout s’est passé dans la discrétion la plus totale. Dans certains des centres, les personnes sélectionnées de ces opérations étaient convoquées par l’assistante sociale et mises au cachot instantanément sans pouvoir prévenir ni famille, ni avocats.

    Chaque situation est différente : plusieurs parmis eux.elles vivent en Belgique depuis des années et ont fait des demandes de régularisation, ont été arrêté.e.s lors de contrôles et détenu.e.s en centre fermé car “sans-papiers”. Ils ont été contraint.e;s dans le centre de faire une demande d’asile pour éventuellement être libéré.e.s.

    Nicole De Moor est allée le semaine du 13/11/2022 en RDC pour signer un nouvel accord de retour pour les demandeurs d’asile déboutés. https://demoor.belgium.be/fr/contact

    Nicole De Moor, secrétaire d’État à la migration, appelle “des demandeurs d’asile” des personnes vivant en Belgique depuis des années à qui une régularisation a été refusée. 


    LIBERTÉ DE CIRCULATION et D’INSTALLATION

    STOP DEPORTATIONS

    REGULARISATIONS POUR TOU.TE.S
    #noborder #stopdeportation #régularisation

    Historique des déportations collectives vers la RDC ces dernières années, à notre connaissance :

    • 28/11/2017: Expulsion collective vers la Guinée et RDC. 
    • 19/02/2022 : Vol collectif vers la RDC avec, à notre connaissance 3 hommes et une femme enfermé.e.s dans les centres Belges.
    • Sans mentionner les expulsions individuelles par les vols commerciaux.

    Pour plus d’informations sur les déportations:    

    Myria Doc, https://www.myria.be/fr/publications/myriadoc-11-retour-detention-et-eloignement : “Parmi les 648 personnes rapatriées avec escorte,205 l’ont été via les 43 vols spéciaux organisés en 2019. 40 de ces vols avaient pour destination l’Albanie (93%), 1 l’Albanie et la Géorgie, 1 le Nigéria et 1 la RD Congo et la Guinée.”L’Allemagne, la Hongrie, l’Autriche, les Pays-Bas et la Suisse ont également participé au vol organisé par la Belgique en direction de la RDC et de la Guinée.Sur les 205 personnes éloignées en 2019 via un vol spécial, 195 (95%) étaient albanaises, 4 guinéennes (2%), 3 congolaises (RD Congo), 2 géorgiennes et 1 nigériane.”

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    PODCAST Lance pierre

    Lance-Pierre, le podcast qui brise les frontières : ce podcast est réalisé par le collectif Gettingthevoiceout.org

    https://www.facebook.com/PodcastLancePierre

    Premier épisode : Qu’est-ce qu’un centre fermé, et qu’est-ce que ça évoque dans l’imaginaire collectif ? Qu’est-ce que l’État cherche à nous cacher derrière les grilles et les barbelés ? Que nous en disent les premières personnes concernées par cette réalité ? Comme des pierres lancées à la figure des frontières, par milliers, jusqu’à les briser…

    Second épisode : Racisme, colonialisma, centres fermés : quels liens ?

    FEMMES en exil et enfermement

    Quatrième épisode : De la prison au centre fermé

    Dans ce quatrième épisode de Lance-Pierre, nous traitons la question de la double peine, ce mécanisme qui fait peser la menace d’une expulsion et transfert des personnes directement en centre fermé après avoir purgé une peine de prison.

    Derrière les discours criminalisants, quels sont les rouages de ce système où collaborent prisons et centres fermés ?

    Nous abordons également deux cas d’établissements spécifiques, la prison de Saint-Gilles et le complexe carcéral de Merksplas.

    Cet épisode prend une forme un peu différente, celle d’un enregistrement en direct qui s’est tenu à Bruxelles dans le cadre d’un événement de commémoration des 25 ans de la mort de Semira Adamu, tuée par les gendarmes qui l’escortaient durant sa sixième tentative d’expulsion.

    AVEC :
    A. et Aimé-Moussa, témoins directement concernés par la double-peine
    Des membres de “la Brèche”, journal anti-carcéral
    Agathe De Brouwer, juriste de l’OIP

    CRÉDITS
    Réalisation : Le collectif Getting The Voice Out (www.gettingthevoiceout.org)
    Illustration : Céline De Vos

    Merci aux organisateur.rices de l’évenement SEMIRA : 1998-2023 MÊME CONSTAT, MÊME COMBAT, à Radio Panik, au DK.

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    Grève de la faim en centre fermé UPDATE

    16/11/2022

    Très régulièrement, nous sommes informé.e.s de grèves individuelles de la faim et parfois de la soif dans les différents centres. Les personnes détenues réclament alors pour certain.e.s leur libération, estimant leur incarcération injuste. D’autres refusent leur expulsion dans un pays où iels ne veulent ou ne peuvent plus retourner. Ces actions représentent pour elles.eux un ultime moyen de résistance. Les directions des centres les appellent des actes de rebellion.

    Grève de la faim collective au centre fermé de Merksplas

    Update 19/11/2022 : Ils ont arrêté leur action suite à des menaces de la direction

    Nous sommes alerté.e.s ce 15/11/2022 par le CRACPE* d’une grève de la faim collective au centre fermé de Merksplas : 

    ” Ils sont 32 en grève de la faim dans une aile du centre et pensent que les autres ailes démarreront demain matin. Ils dénoncent:

    • ne pas savoir combien de temps leur détention va durer, les lenteurs administratives, on ne sait rien de son avenir, on prolonge les détentions sans cesse de 2 mois en deux mois
    • les assistants sociaux et assistantes sociales ne font rien pour aider
    • on maintient en détention alors que les Ambassades ne délivrent pas de laissez-passer, par exemple quand on a des attaches familiales en Belgique et qu’on devrait les libérer
    • les conditions de détention sont invivables, exemple extinction des feux et confinement dès  22h30, nourriture sans qualité, froid la nuit car chauffage coupé et couettes légères
    • mise au cachot pour n’importe quel prétexte, exemple avoir gardé un briquet en poche, et ce pendant plusieurs jours
    • accès au gsm limitée…

    Ils exigent de renconter le directeur de l’Office des Étrangers.”

    Témoignage d’un détenu :

    “C’est pour nous casser physiquement et moralement qu’on nous maltraite. C’est fait intentionnellement. C’est de la discrimination. Moi j’appelle ça de la torture”.


    Update : 16/11/2022 : Ils sont toujours en grève de la faim. La direction leur dit que “c’est Bruxelles qui décide”.

    Ces actions collectives sont habituellement très vite, et violemment, réprimées : mises au cachot et transferts dans le but de casser le mouvement de protestation.
    Appelons à la solidarité avec les prisonnier.ère.s détenu.e.s arbitrairement parce qu’ielles n’ont pas “les bons papiers” !

    PERSONNES N’EST ILLÉGAL.

    NON AUX CENTRES FERMÉS

    LIBERTE DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION POUR TOUSTES !


    *Le CRACPE (Collectif de Résistance aux Centres pour Etrangers) est un collectif liégeois.https://www.cracpe.be/

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    Répressions en centre fermé

    Ce 7/11 nous recevions un témoignage d’une personne détenue à Merksplas. Des policiers fédéraux sont entrés dans le centre afin d’expulser un détenu. Un témoignage qui en dit long sur les techniques et la répression utlisées pour impressionner et mettre la pression sur les détenu.es. Les détenu.es sont choqués.

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    Grèves de la faim aux centres fermés

    05/11/2022
    Très régulièrement nous sommes alertés de grèves de la faim et parfois de la soif dans les différents centres. Ils réclament pour certains leur libération, estimant leur incarcération injuste. D’autres refusent leur expulsion dans un pays où ils ne veulent ou peuvent plus retourner. Ces actions représentent pour eux un ultime moyen de résistance quand il n’y a plus d’autres issues.Les directions des centres appellent ces actions des actes de rebellion.
    Nous relatons ici la dernière communication que nous avons reçu. 

    Un détenu de nationalité albanaise détenu au centre fermé de Merksplas depuis 5 mois mène une grève de la faim depuis plus de 25 jours. Actuellement en isolement, son état de santé est très précaire. Depuis deux nuits, il a décidé de dormir par terre pour protester contre la direction du centre fermé, qui ne lui permet pas de partager le temps de préaux du matin avec les autres détenus. Dans la conversation qu’il a eue il y a quelques jours avec le directeur, il a répété “qu’il préférait mourir dans sa cellule en Belgique plutôt que d’être expulsé dans son pays où il risque de perdre la vie.” 

    LIBERTÉ DE CIRCULATION ET D’ INSTALLATION

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    La chasse aux dublinés afghans : APPEL et UPDATE

    28/10/2022

    Le renforcement des procédures Dublin¹ annoncé haut et fort par l’Office des Étrangers (OE) et le gouvernement de mettre plus de personnes soumises au règlement Dublin en centre fermé. L’objectif est d’une part de diminuer la pression de l’accueil et de libérer des places en centres ouverts, et surtout de faire peur aux autres personnes demandant une protection internationale pour les décourager de faire leur demande en Belgique. L’OE et le CGRA ne cessent de répéter à qui veut l’entendre que le nombre de demandes est très haut depuis cet été. Le gouvernement qui organise pourtant cette crise de l’accueil est ainsi blanchi alors qu’il opte pour la pire des solutions, celle de la répression et des expulsions à la chaine.

    Actuellement la cible de l’OE sont les Afghans.

    Nous apprenons par certains détenus que de nombreux Afghans (des dizaines) sont enfermés dans les centres fermés actuellement. Nous avons beaucoup de difficultés à nouer un contact avec eux et de s’assurer qu’ils sont soutenus et ont un.e avocat.e. Ils n’auraient pas de téléphone pour communiquer contrairement aux autres détenus qui reçoivent un téléphone et une carte SIM à leur arrivée. Pour les quelques contacts qu’on a eu grâce à la silidarité des codétenus, ils ont tous été arrêtés à l’Office des Étrangers lors de leur première interview.

    Nous lançons un appel à:

    – Nous contacter si vous avez connaissance d’une personne en centre fermé via notre mail gettingthevoiceout@riseup.net

    – Prévenir les personnes afghanes de cette situation, s’assurer qu’elles ont un.e avocat.e et ne pas aller à des convocations sans l’avis de leur avocat.e.

    – Un avocat peut faire un recours en extrême urgence dans les 10 jours contre leur enfermement, ou 5 jours s’il s’agit d’un 2ème ordre de quitter le territoire (OQT).

    – L’avocat.e peut aussi faire un recours contre les décisions de maintien.

    – Il y a aussi moyen de “casser la procédure Dublin”²

    Un nouveau département à l’ OE :

    Un nouveau département au sein de l’Office des Étrangers, l’ICAM (pour Individual Case Management soit “Alternative à la détention” ou “terugkeer bureau”) a été ouvert en juillet 2021. https://dofi.ibz.be/fr/themes/sejour-irregulier/alternatives-la-detention. Leurs “coachs” sont présents à l’OE, dans le nouveau centre Dublin à Zaventem et dans toutes les administrations communales du pays.

    Plus spécifiquement les personnes étant dans la procédure Dublin seront convoquées au bureau “ICAM” pour leur proposer un retour volontaire vers leur pays Dublin. Quelques temps plus tard, ils seront à nouveau convoqués. S’ils refusent leur “alternative à la détention”, à savoir un retour dit volontaire, ils seront placés en centre fermé pour leur programmer un retour forcé. S’ils ou elles ne s’y présentent pas, ces personnes seront considéré.e.s comme en fuite et perdront leur droit à un accueil en centre ouvert. Leur procédure Dublin se prolongera de 18 mois.


    ¹ : la procédure Dublin : L’Office des étrangers vérifie quel pays est responsable de l’examen de la demande de protection internationale. C’est le pays EU par ou le demandeur a transité qui sera responsable de la demande. voir plus ici https://www.adde.be/ressources/fiches-pratiques/asile/procedure-d-asile#h3-1-la-determination-de-l-etat-responsable

    #STOPDUBLIN

    #STOPDEPORTATION

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    Un demandeur d’asile en grève de la faim au Caricole expulsé violemment. Le renforcement des procédures Dublin fait déjà des victimes.


    Osman (nom d’emprunt) est kurde alevi et est en grève de la faim depuis deux semaines au centre fermé Caricole à côté de Bruxelles. Il refusait d’être renvoyé en Pologne et de faire partie de ces personnes que le règlement Dublin permet de renvoyer aux frontières de l’Europe dans des conditions indignes. Alors que le gouvernement accélère actuellement la pression sur les personnes dites dublinées, la situation d’Osman témoigne des effets dévastateurs de ce règlement.

    Enfermé depuis près de deux mois, il n’a pas d’autre choix. Sa demande est simple : être libéré pour ne plus être sous la menace d’une expulsion en Pologne et en Turquie, et pouvoir demander l’asile en Belgique.
    A son arrivée en Europe, la crainte d’être renvoyé en Turquie empêcha Osman de manger pendant douze jours. Il est arrivé en Belgique en mars 2022 et a été arrêté et enfermé le 23 août au centre fermé Caricole. Il a quitté la Turquie car il y était en danger à cause de son origine kurde et de ses convictions religieuses. Pour accéder au territoire européen, il a obtenu un visa pour la Pologne mais n’y est jamais allé car sa volonté était de venir en Belgique pour retrouver une partie de sa famille. Le règlement Dublin permet à la Belgique de le renvoyer en Pologne pour que ce pays où il n’est jamais allé et ne connaît personne traite sa demande d’asile.
    Le 6 octobre dernier, un vol était prévu pour l’expulser à Varsovie. Il a pu le refuser mais craint une nouvelle tentative d’expulsion, et que celle-ci soit la première étape d’un retour forcé vers la Turquie. En dépit de moyens juridiques lui permettant de faire valoir sa demande de protection internationale en Belgique, il a décidé d’entamer une grève de la faim le 5 octobre sans boire pendant les six premiers jours.
    Son choix, il l’explique avec ces mots : « je préfère finir ma vie en protestant contre le fait d’être ignoré ici plutôt que d’être envoyé en Turquie et de mourir. »

    Les manquements du service médical. 
    Fatigue, perte de poids, difficultés à marcher, vertiges fréquents, évanouissement et maux de ventre intenses sont les principaux symptômes dont souffre Osman alors que le service médical du centre ne prend que peu en considération ses plaintes. Une médecin externe lui a rendu visite à deux reprises et fait état des plusieurs problèmes tant sur le plan somatique que psychologique. 
    Les analyses biologiques et urinaires qu’elle a préconisées n’ont jusque-là pas été réalisées par le service médical du Caricole.

    L’Office des étrangers continue à ignorer l’évidence, il doit être relâché de toute urgence afin de pouvoir se nourrir à nouveau et bénéficier d’une aide médicale appropriée.

    L’expulser, quoi qu’il en coûte ;

    Ce 20 octobre au matin, Osman a été embarqué de force sur un vol à destination de la Pologne. Selon des témoins dans le centre, Osman a été mis à l’isolement hier, a été ligoté et a passé la nuit attaché avec un casque de boxe sur la tête. Des méthodes qui témoignent de la violence et de l’acharnement des autorités. En dépit de son état de santé très faible décrit dans un rapport médical indépendant, l’administration voulait l’expulser coûte que coûte. Osman témoigne : “Ils m’ont mis dans l’avion avec quatre policiers qui me serraient dans leurs bras, mes mains et mes pieds étaient attachés. Deux policiers me regardaient constamment. Dès que je bougeais, ils me saisissaient la tête, l’enfonçait me couvraient la bouche. J’étais attaché tout le temps.”

    Les effets du renforcement récent du règlement Dublin
    Il y a presque deux mois ouvrait le nouveau « centre Dublin » à Zaventem que la secrétaire d’État Nicole De Moor utilise déjà pour intensifier un système vivement critiqué par les ONG. Osman est aujourd’hui une des nombreuses victimes de ce règlement Dublin, et de l’accélération récente des procédures ordonnées par le gouvernement. Par son entêtement à le maintenir en détention dans un état extrêmement préoccupant, la Belgique admet la possibilité de le tuer.
    Par ailleurs, nous apprenons qu’une dizaine d’afghans, Dublin également, sont enfermés au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel. 
    Il est important de noter que la violence administrative qu’implique le règlement Dublin et de manière générale les procédures liées à la migration et à la régularisation sont autant de traumas et de violences qui s’ajoutent au vécu des personnes.

    STOP ALL DEPORTATIONS

    #Noborder

    #stopdeportation


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    Evasion au centre fermé Caricole à Steenokkerzeel


    Quelques (cinq selon nos informations) détenus se sont évadés du centre fermé ce 04/10/2022
    Le centre Caricole est un des centres d’enfermement mis en place par l’Etat belge. Il a pour fonction d’enfermer les personnes arrêtées aux aéroports et aux frontières. 
    Parmi elles, des personnes qui venaient en visite ou en touristes et qui ne possédaient pas les papiers requis pour entrer sur le territoire. Ces personnes sont rapatriées vers leur pays de départ. D’autres font une demande de protection internationale et sont arrêtés à l’aéroport, leur demandes étant jugées suspectes par la police de l’aéroport et l’Office des étrangers. Ils sont enfermés au centre Caricole, le temps que leur demande d’asile soit traitée. 
    Les détenu.e.s sont actuellement témoins de plusieurs expulsions très violentes dont celle d’une personne de nationalité irakienne expulsée vers le Burundi. Toustes les détenu.e.s avaient été très choqué.e.s par cette expulsion.

    Ce 04/10 dans la soirée 5 détenus ont choisi la liberté et ont quitté le centre ( nos autorités appellent cela une évasion ).

    Nous n’avons pas de nouvelles des évadés. 

    Bon vent à eux!
    STOPDEPORTATIONS

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    Victime du génocide au Rwanda à ses 6 ans et expulsé vers ce même pays ? Update: EXPULSÉ

    Update 09/10/2022: Il devait passé ce mardi 4/10/2022 devant la Chambre des Mises en Accusations pour la cinquième procédure introduite afin d’obtenir sa libération : il reçoit le résultat le jeudi 06/10/2022 : négatif. Le lendemain à 5 heures du matin par surprise on vient lui dire de rassembler ces affaires pour partir; Il nous envoie un SMS en urgence à 6 h du matin : “Je suis amené ce matin à l’aéroport pour un vol à 10 h 30….” : il a été expulsé de force et nous recontacte pour nous dire qu’il est bien arrivé et qu’il n’a pas eu trop de problèmes à son arrivée. “Je vais essayer de refaire ma vie au Rwanda”

    21/09/2022

    AUDIO en direct de Michel ici (transcription plus bas)

    Une personne enfermée au centre fermé de Merksplas depuis 9 mois a entamé une grève de la faim ce 22/09/2022. Elle réclame justice et humanité. 

    Michel (nom d’emprunt) fuit la guerre au Rwanda à l’âge de 6 ans avec sa famille. Il sera contraint de passer un certain temps dans des camps de réfugiés, d’abord en République Démocratique du Congo, puis au Kenya. Durant cette fuite, ses parents décèdent. En 2001, il est rapatrié en Belgique à l’âge de 12 ans avec une partie de sa famille.

    Reconnu réfugié en 2002, il est très traumatisé par son parcours et tout ce qu’il a vu comme atrocités pendant le génocide.Il commet alors des actes qualifiés de “faits de délinquance”. Il est condamné pour troubles à l’ordre public et incarcéré à plusieurs reprises entre 2008 et 2014.

    Suite à ces condamnations, le CGRA lui retire son statut de réfugié en 2016. Son avocat introduit un recours contre cette décision.
    A sa sortie de prison, il suit une formation et trouve un travail, bien aidé par son assistante de justice à Namur.Mais le couperet tombe en 2019 : le Conseil du contentieux pour étrangers rejette le recours contre le retrait de son statut de réfugié. Il reçoit un Ordre de quitter le territoire.

    Il est arrêté et amené au centre fermé en décembre 2021 en vue de sa déportation vers son “pays d’origine”, le Rwanda.Il témoigne qu’il ne peut et ne veut pas retourner dans le pays qu’il a quitté à ses 6 ans. Il lui reste en mémoire les meurtres et toutes les atrocités dont il a été témoin, ainsi que la mort de ses parents survenue pendant son exil. A son arrivée en Belgique, il était traumatisé et a très vite “pété les plombs”. Il nous relate qu’après ses années de prison il a tout fait pour reprendre sa vie en main. Il ne connaît personne au Rwanda, ne parle pas la langue, tous les membres de sa famille résident  en Belgique ou en France et ont le statut de réfugiés (oncles, cousins…).Il a très peur des représailles au Rwanda, son père restant dans la mémoire de beaucoup comme ayant participé au génocide, car il était colonel dans l’armée rwandaise et était recherché.

    Sa libération a été ordonnée à 5 reprises par la chambre du Conseil. A chaque fois, l’Office des étrangers a interjeté appel.
    Il passe à nouveau ce mardi 4/10/2022 devant la Chambre des Mises en Accusations pour la cinquième procédure introduite afin d’obtenir sa libération.  Ce 4 octobre 2022 marquera également  le 13ème jour de sa grève de la faim.

    Nous refusons toutes les expulsions et dénonçons la politique de rapatriements raciste et cynique de l’état Belge. 

    Transcription du témoignage :

    “Salut à vous qui écoutez l’enregistrement. Je suis un jeune homme de 33 ans. Je suis né au Rwanda et je vis en Belgique depuis 21 ans. Actuellement je suis détenu en centre fermé depuis environ dix mois. Et depuis une semaine enfermé dans un cachot pour faire une grève de la faim. Je vais vous raconter brièvement mon parcours de vie et les raisons pour lesquelles j’en suis arrivé là aujourd’hui. Tout d’abord, je suis le dernier d’une fratrie de six composée de quatre filles et deux garçons. Mon père était un officier supérieur dans l’ex armée du Rwanda, ma mère une grande commerçante. Ma vie début correctement et les premières années de mon enfance ne sont pas à plaindre. En avril 1994, je suis alors âgé de cinq and lorsque tout s’effondre. C’est le début du génocide au Rwanda. Je me souviens de ce matin là où j’ai été réveillé par le bruit de tirs lointains. J’étais encore loin d’imaginer que ma vie allait basculer. Que les coups de feu, les bombes feront désormais partie de mon quotidien et berceront mes nuit durant de longues années. Depuis quelques années déjà, la guerre faisait rage au Rwanda mais je n’étais pas au courant. Ce matin là j’ai très vite pris conscience de la gravité de la situation en voyant deux morts devant chez nous, et l’état d’agitation qui régnait partout en rue. Une de mes soeurs m’a alors dit que c’était la fin du monde et qu’on allait tous mourir. Quelques jours après a commencé mon exil. J’ai entamé un long voyage entravé de tragédies horribles à travers le Rwanda avec ma famille pour rejoindre le Congo. Nous avons marché durant des mois dans les collines, la forêt, puis traversé un lac pour arriver en 1995 dans un énorme camp de réfugiés à l’Est du Congo. La mort omniprésente, les cris, le sang. Tout au long de mon voyage c’était l’horreur absolue. Dans le camp, tout le monde devait suivre un entraînement militaire. L’armée recrutait tous les garçons, mêmes les enfants, pour préparer la guerre. Le choléra faisait rage. Et en 1996, environ un an après notre arrivée dans le camp, la guerre nous a rattrapés. C’était en pleine nuit, le temps a été attaqué, j’ai assisté au décès de mes parents et d’une de mes soeurs qui ont alors été abattus. J’ai alors couru. C’était le chaos total. J’ai été sauvé par un militaire et nous nous sommes enfuis, avec un groupe, vers la forêt. On a marché des semaines durant et sommes arrivés dans une autre ville au Congo. J’ai appris que mon frère et mes autres soeurs étaient en vie et qu’ils étaient au Kenya. J’ai pu les rejoindre quelques temps après. Au Kenya, après quelques mois seulement, nous avons appris que plusieurs personnes de notre groupe étaient assassinées ou étaient portées disparues. Mes soeurs ont alors été envoyées en France et en Belgique et mon frère les a rejoint quelques temps après. Quant à moi je suis parti en Côte d’Ivoire où je suis resté près de deux ans. Durant mon séjour là-bas un coup d’Etat a eu lieu. C’était aux environs de l’année 2000. L’année d’après je suis arrivé en France puis j’ai été envoyé chez mon oncle en Belgique. J’étais alors âgé de douze ans. J’ai entamé les démarches pour me régulariser et en 2002 j’ai été reconnu réfugié. J’ai alors repris le chemin de l’école pensant que j’allais pouvoir oublier mon passé et vivre comme tout le monde. Je n’ai eu aucun soutien psychologique après les traumatismes que j’avais vécus. Mon oncle était très sévère et peu aimant et à 16 ans il m’a viré de chez lui. Je me suis retrouvé livré à moi-même et je suis tombé dans la délinquance. Je me suis fait arrêter et condamner à quatre reprises par les tribunaux. J’ai fait plusieurs séjours en prison. Et en 2016 le Commissariat des réfugiés m’a retiré mon statut de réfugié concluant que je suis dangereux et que je dois être renvoyé au Rwanda. J’étais alors incarcéré à Lantin et j’ai introduit un recours contre cette décision là. Paradoxalement, c’est en prison que j’ai pu avoir contact pour la première fois avec des psychologues avec lesquels j’ai pu faire un travail sur moi et élaborer sur mon passé tragique. Je suis sorti de prison en 2017, 14 mois avant la fin de ma peine. J’étais alors en libération conditionnelle et j’ai complètement changé de vie. J’ai quitté la ville de Liège pour vivre à Marche-en-Famenne chez ma soeur. J’ai entamé une formation à Namur. Au terme de ma formation j’ai commencé à travailler et j’ai pris un appartement. En 2019, le Conseil des étrangers a confirmé le retrait du statut de réfugié alors que j’avais repris le bon chemin dans ma vie depuis plus de deux ans. Quelques temps après l’Office des étrangers m’a donné un Ordre de quitter le territoire. Une des conditions de ma libération était de respecter toute décision de l’Office des étrangers. Par ailleurs, avec cet Ordre de quitter le territoire et mon retrait de séjour, je ne pouvais plus travailler et j’ai perdu mon appartement. Un an après, j’ai été de nouveau arrêté et incarcéré pour non respect des conditions. J’ai purgé les 14 mois restants sur ma peine et à ma sortir l’Office des étrangers m’a mis en centre fermé. A ce jour, j’y suis encore et on essaye de me renvoyer au Rwanda malgré le fait que ma famille y a été persécutée et détestée, que plus aucun membre de ma famille n’y vit, tout le monde vit en Belgique ou en France, et malgré le fait que tous ceux de ma famille qui sont restés là-bas ont été assassinés. Le tribunal a ordonné cinq fois ma remise en liberté depuis ces dix mois. Mais rien n’y fait, la procédure d’expulsion est toujours en cours. Voilà pourquoi, en désespoir de cause, j’ai décidé d’entamer une grève de la faim, en espérant un déroulement plus favorable. Merci d’avoir écouté cet enregistrement. 

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    APPEL A DES VOLONTAIRES

    Bonjour tout le monde, 

    Comme tu le sais, GVO lutte  contre les centres fermés en faisant sortir les témoignages des détenu.es et en luttant contre les expulsions. Les contacts avec les détenu.e.s et faire sortir les témoignages permet de faire connaitre l’existence des centres fermés et les conditions d’enfermement (violences, racisme,…).

    Nous avons régulièrement besoin de soutien pour les appels aux détenu.e.s, pour les traductions,récolter les témoignages, montages audio, … 

    Nous organisons une rencontre le 22.10.2022 à 15.00 à Bruxelles. 

    Si cela t’intéresse et si tu es disponible, envoie-nous e-mail à l’adresse suivante : gettingthevoiceout@riseup.net

    Si jamais, tu es dans l’incapacité de te déplacer, on peut s’organiser un appel téléphonique

    Merci

    Getting the Voice Out 

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    EXPULSION FORCÉE VERS L’IRAN: EXPULSIONS VIOLENTES ET MENACE D’UNE TROISIÈME EXPULSION POUR UNE JEUNE IRANIENNE CE 23 septembre 2022.

    COMMUNIQUE DE PRESSE

    .
    Ce 20.09.2022, une jeune femme de 20 ans, originaire d’Iran, a résisté à sa deuxième tentative d’expulsion. Poings et pieds attachés, escortée par deux policiers, elle a manifesté sa résistance en criant . Elle a ainsi interpellé les passagers qui l’ont soutenue. Elle a fini par être sortie de l’avion. Il semblerait qu’un vol sécurisé soit prévu demain matin (23.09.2022).

    Ce 22 septembre marquait les 24 ans de la mort de Semira Adamu étouffée par 9 gendarmes lors de sa 6ème tentative d’expulsion. Malgré cet assassinat, rien n’a changé au vu de l’acharnement que subi Aisha.

    La deuxième expulsion a pu être évitée de justesse car des passagers du vol Turkish Airline TK1938 se sont levés pour la soutenir dans sa résistance.

    Aisha est actuellement enfermée au centre fermé Caricole. Lors de sa première expulsion, la police et les agents de la compagnie l’avaient déjà intimidée en la frappant avant et après la tentative d’expulsion. Aisha est en effet rentrée au centre couverte de sang et d’hématomes.

    Dans les vidéos prises par les passagers, on peut entendre Aisha crier « I just fight for my life, please leave me alone, I’m just a refugee, they want to force me to return back, please do something ! All of you I’m begging you, do something. I don’t want to die, I’m just 20 years old , I don’t want to die”.

    « Les passagers ont eu le réflexe d’enregistrer ce qu’il se passait, on manque encore trop souvent de preuves sur les violences vécues par les personnes expulsées de la part des policiers et du personnel des centres fermés. Cela permet de faire connaître ce qu’il se passe réellement dans ces centres. Il faut que les gens prennent conscience de la violence de nos politiques migratoires : la
    politique des frontières a tué il y a 24 ans et est aujourd’hui responsable de la mort de milliers de personnes » explique une militante.

    Les mesures de contrainte et la violence exercée augmentent au fil des tentatives d’expulsion. Selon nos sources, Aisha risque une troisième tentative d’expulsion ce 23/09 elle sera apparemment expulsée dans un vol dit “sécurisé”.

    STOP AUX EXPULSIONS

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    Au centre fermé 127 bis : grève de la faim depuis 25 jours et alerte pour un “gardien violent”

    14/09/2022

    Des détenus sont inquiets pour un homme en grève de la faim depuis 25 jours. Il présentait déjà des problèmes de santé à son arrivée dans le centre il y a 2 mois, et est très affaibli. Il s’agit d’un homme résidant en Belgique depuis 5 ans. Il nous dit qu’il ne veut pas arrêter sa grève de la faim. Le médecin du centre ne semble pas inquiet et il n’a pas de suivi médical adapté à sa situation. Nous cherchons d’urgence un médecin indépendant de l’administration du centre pour le consulter.


    Par ailleurs, plusieurs détenus nous appellent scandalisés par la violence d’un gardien travaillant dans ce même centre. Le “Turkish chef”, comme certains détenus le nomment, vient dans leur chambre, les bouscule, tape sur les lits et les traite de “espèces de clochards” et d’autres insultes qu’ils ne comprennent pas. Deux détenus sont particulièrement visés.

    A ce sujet, les détenus témoignent qu’il y a un gardien chef très très raciste avec les détenus. Il essaie de les provoquer oralement et parfois en les poussant avec son épaule. Le 13 septembre,  il oblige l’un d’entre eux à ingérer un cachet obligatoire (sans doute un médicament), il inspecte de force sa bouche pour voir s’il a bien avalé le médicament. Ron (nom d’emprunt)  était très contrarié. Il lui demande à plusieurs reprises de ne pas le toucher mais le gardien insiste. Il arrive aussi que ce même gardien ouvre la porte des détenus sans toquer. Un détenu relate un événement où l’employé violent a dit : ” si tu veux bien, on fait la bagarre ici il y a un coin où il y a pas de caméra“.  Les détenus essayent de l’éviter tout le temps . Ce matin  du 13/09 , ils ont parlé avec la directrice du centre pour l’alerter mais cette dernière a dit qu’elle ne travaille pas le lendemain. Elle va faire une réunion avec les autres de la direction et voir ce sujet.En attendant, les détenus espèrent et demandent justice : 

    “soit il y a une enquête à l’intérieur et ce mec leur fout la paix, ou un truc à l’extérieur pour faire balancer ce qu’ils sont entrain de subir là-dedans.”

    NON aux centres fermés

    Libérons les tou.te.s

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    Grève de la faim au centre fermé 127 bis. La double peine sévit encore. UPDATE

    UPDATE 09/09/2022 : Monsieur A a été hospitalisé ce 05/09 et libéré ce 09/09/2022


    5 septembre 2022

    Des co-détenus nous alertent et sont très inquiets sur l’état de santé de Monsieur A.

    Cela fait 17 jours que A. est en grève de la faim dans le centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel pour réclamer sa libération.
    Il a le même profil que des dizaines d’autres détenu.e.s dans les centres fermés en Belgique actuellement. Jeune, il est arrivé en Belgique il y a 13 ans pour un regroupement familial avec ses sœurs et frères qui vivent en Belgique, ses parents étant décédés au pays. Comme certain.e.s de ses camarades dans les centres, il est un jour passé devant un tribunal pour “trouble à l’ordre public” et a été condamné. Suite à cette condamnation et sa peine, l’Etat veut l’expulser et l’a séquestré dans un centre fermé, dans le but de le renvoyer vers son “pays d’origine”.

    L’Office des Étrangers applique une fois de plus la “double peine”. En effet, depuis 1980, il est possible d’expulser une personne exilée, qui est définie par eux comme un danger pour “leur” ordre public, après qu’elle ait purgé sa peine de prison. Dans les années 1990, ces circulaires ont été cadrées. Puis, elles ont été “améliorées” en 2005 et 2017. Une nouvelle circulaire raciste permet actuellement, sans être entendu adéquatement de l’expulser. Même si elle est née ici et que son séjour était jusque là considéré comme légal.https://www.gettingthevoiceout.org/double-peine-ou-bannissement-methode-particuliere-de-racisme/

    Ils.Elles sont des dizaines ainsi bloqué.e.s dans les centres fermés de Bruges, de Merksplas, du 127 bis, de Vottem, de Holsbeek, depuis plusieurs mois, voire un an. L’Office des Étrangers n’arrive pas à les expulser et les garde en otage. En effet, plusieurs pays refusent de reprendre ces personnes – les considérant comme des “délinquants” – et ne délivrent donc pas de laissez-passer, nécessaire à la Belgique pour les expulser.

    Paroles de détenu.e.s :     « On a accompli notre peine, on a payé pour nos conneries. Pourquoi nous, d’origine étrangère, sommes doublement punis ? »« C’est de la torture!»« Ce sont des tyrans !

    Cette double peine raciste et discrimatoire est banalisée. Personne ne réagit, personne ne dénonce ; des personnes sont ainsi enfermées pendant des mois pour finalement être libérées… ou expulsées pour certaines.

    STOP AUX CENTRES FERMÉS

    NON A LA DOUBLE PEINE

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    Émeutes, grèves de la faim et répression dans les centres fermés

    30/08/2022

    Les détenu.e.s avec qui nous sommes en contact réclament leur liberté, leurs droits, une alimentation convenable et l’accès à des soins médicaux. Ils et elles protestent contre ces enfermements, contre les expulsions.
    Iels sont détenu.e.s dans une précarité totale, vivent toute la journée en groupe d’une vingtaine de personnes de différents continents/pays ensemble. La nuit, iels sont enfermé.e.s dans des chambres à 2 ou 4 lits (sauf pour Bruges avec leur vieux dortoirs à 20 lits). La direction sélectionne qui peut être avec qui et fait tout pour empêcher les échanges en plaçant dans les chambres des personnes ne parlant pas les mêmes langues. Malgré cela, la solidarité s’installe.

    Les protestations sont parfois collectives, parfois individuelles. La direction utilise tous les moyens imaginables pour les faire taire.

    A Merksplas, on entend beaucoup parler de mises au cachot systématiques dès qu’un.e détenu.e lève la voix. Ce 23 août 2022, la sécurité est venue prendre de force un homme pour l’expulser. Plusieurs détenus protestent et essaient d’empêcher ce kidnapping. La rage monte et des objets volent ; la direction appelle la police. Les robocops  débarquent en force pour réprimer cette rébellion. Suite à cela, 5 détenus sont mis au cachot ainsi que l’homme qu’il était prévu d’expulser. Ce dernier sera finalement emmené à l’aéroport le lendemain, à 7 heures du matin, par la police.

    A Vottem, le CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres pour Etrangers) nous informe :
    On a eu deux grévistes de la faim très déterminés, grève de la faim totale, et pour le deuxième grève de la soif entamée. A une semaine d’intervalle même scénario : nous avons  fait appel à un médecin extérieur car les personnes allaient très mal. Les deux fois ils les ont amenés et libérés aux urgences à l’hôpital de la Citadelle, juste avant la visite du médecin extérieur! Le premier est parti de suite, le deuxième a dû vraiment être pris en charge (grève de la soif).

    Au centre fermé de Holsbeek, une vingtaine de femmes sont actuellement détenues et en souffrance. Elles ont souvent des parcours très lourds : certaines fuient un mariage forcé, d’autres ont été victimes de violences conjugales, d’autres encore ont été victimes de traite d’êtres humains. Certaines femmes sont détenues après une demande de co-habitation ou de mariage, considéré par l’Office comme un mariage blanc dans le but d’avoir des papiers.Nous  apprenons aussi régulièrement que des femmes fuyant leur pays pour échapper aux violences liées à leurs homosexualité sont enfermées suspectées par le CGRA et l’office de mentir et demandant des preuves de leur homosexualité.

    Dans le centre, les violences sont nombreuses, racistes, institutionnelles et médicales. Nous recevons actuellement des témoignages concernant les soins médicaux défaillants et des violences de la part du personnel du centre. La déshumanisation raciste est courante, notamment lorsque des travailleurs.euses s’adressent à une femme en lui disant : “Toi, la Noire !”.

    Paroles d’une visiteuse qui demande qu’on publie son témoignage 25/08/2022 :     

        “Au centre fermé  elle a subi des violences de la part de l’infirmière qui l’a étouffée et traînée, tirée par les cheveux alors qu’elle savait qu’on lui avait découvert un cancer. Cette histoire me torture.Je me bats pour les droits pour tous et j’entends tous les jours les horreurs qu’on fait à ces pauvres gens qui sont arrivés  au hasard de leur destin ici. Et dans ces centres fermés. Comment peut-on engager des gardiens pour violenter et terroriser des personnes qui ne connaissent rien à leurs droits  ? Comment les assistants sociaux peuvent-ils traiter ces gens de la sorte en les empêchants d’avoir des visites, en donnant de faux numérosd’avocat et en faisant du chantage lorsque les détenus refusent de signer les documents sans savoir de quoi il s’agit ?

    La solidarité entre toutes ces femmes semble des plus fermes. C’est ce qui les fait tenir dans cet enfer, nous disent-elles.

    Nous apprenons aussi une nouvelle règle dans ce centre : en général les détenues choisissent leur avocat.e. Si elles n’ont pas les moyens, le centre leur propose un.e avocat.e prodeo qu’elles peuvent refuser (ou changer d’avocat.e par la suite). On apprend que le centre de Holsbeek refuserait depuis peu qu’une détenue choisisse son ou sa propre avocat.e !

    ——————————————————————————————————————–*** 
    Appel encore et toujours d’actualité :    APPEL/OPROEP : Nous avons besoin de monde pour garder ces contacts et dénoncer ces enfermements répressifs et inutiles. Nous appelons à nous rejoindre pour diffuser ces situations, relayer la parole des détenu.e.s dans les centres, et soutenir leurs luttes.
    Contact : gettingthevoiceout@riseup.net 


    NON aux centres fermés. STOP aux expulsions.

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    Appel suite à tentative d’expulsion violente sur un vol Ryanair vers Chypre – 09/08/2022

    Appel suite à tentative d’expulsion violente sur un vol Ryanair vers Chypre 09/08/2022

    Réaction de soutien dans l’avion lors de la tentative d expulsion de M ! Beaucoup de passager.ère.s auraient filmé et certain.e.s auraient été menacé.e.s d’être débarqué.e.s.


    Nous lançons un appel afin de retrouver ces passager.ère.s pour d’éventuels témoignages et leur apporter une aide juridique en cas de poursuites;

    Appel à récolter les vidéos prises par certain.e.s passager.ère.s.
    Contact : gettingthevoiceout@riseup.net ou whatsapp +32473628733

    Ce monsieur Syrien, M., avait été arrêté en avril à l’aéroport et enfermé au centre fermé Caricole. Il avait passé 4 années à Chypre où il avait des “papiers provisoires”. Il en avait marre d’attendre, vivait dans la précarité et voulait tenter sa chance ailleurs. L’office des étrangers a décidé de le renvoyer à Chypre dans le cadre de la procédure dite Dublin. Ils ont essayé de l’expulser à quatres reprises.

    Or, M. refuse catégoriquement de retourner à Chypre.

    Lors de sa troisième tentative d’expulsion, il avait déjà alerté les passager.ère.s qui avait réagi et exigé qu’il soit débarqué de l’appareil.

    Ce 9 août 2022, jour d’une quatrième tentative d’expulsion par le vol Ryanair Charlerloi–Paphos (Chypre), deux personnes se sont rendues à l’aéroport à 4 heures du matin pour sensibiliser les passager.ère.s. Lors de la tentative d’expulsion, M. a été ligoté aux pieds et aux mains, il a été matraqué de multiples fois, sur le torse et sur les mains notamment. Quelques passager.ère.s se sont manifesté.e.s, ont filmé les agissements des agents de police, lesquels leur ont demandé d’arrêter en pretendant à tort que c’était interdit. Après une altercation entre policiers et passagers, M. a été descendu de l’avion. Il a été transféré au centre fermé 127bis. Il présente des traces de coups sur tout le corps et un médecin extérieur se déplacera pour faire un constat.

    Empêchons toutes les expulsions. Une expulsion est par définition violente.
    https://www.gettingthevoiceout.org/expulsion-violente-un-pleonasme-elles-le-sont-toutes/
    https://jenelabouclepas.org/

    #JeNeLaBouclePas

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    Des arrestations et expulsions à la chaîne – 02/08/2022

    Les centres fermés continuent de se remplir. 
    Ils et elles sont arrêté-e-s dans la rue, dans les transports publics, dans les aéroports, à leur domicile, à l’Office des Étrangers, dans les centres ouverts. Ils et elles sont aussi parfois transféré-e-s directement depuis une prison.

    Arrestations sur la voie publique: parfois la police locale rafle lors de contrôles qu’elle qualifie de “banals” dans la rue , dans les transports publiques , dans les gares. Il s’agit souvent de flics en civil.

    A l’aéroport de Bruxelles-national (Zaventem) ou de Charleroi, des personnes qui venaient en vacances pour visiter la famille (!) sont emmenées au centre fermé Caricole et refoulées dans les 48 heures car leur séjour est considéré comme “suspect” par la police fédérale et l’Office des Etrangers qui ainsi valide le profilage racial opéré par la police. D’autres personnes arrivent à l’aéroport en tant que demandeur-euse-s d’asile et sont pour certains d’entre eux également considéré-e-s comme “suspectes” par les flics, et enfermé-e-s au centre Caricole.

    Arrestation au domicile : suite à une demande de régularisation, une demande de mariage ou de co-habitation ou encore une procédure de reconnaissance d’un enfant, la Commune enregistre le domicile officiel. La police débarque très vite au domicile pour “effectuer un contrôle” et, si elle considère des personnes “suspectes”, les arrête et les conduit en centre fermé.

    Transfert de prison : la double peine est toujours d’actualité [Voir article ici )
    Procédure Dublin : les exilé-e-s qui ont déposé leurs empreintes digitales ou fait une demande d’asile dans un autre pays Schengen seront renvoyé-e-s vers ce pays. Iels se font arrêter soit à l’Office des Etrangers lors d’une nouvelle demande d’asile ou d’une convocation, soit dans les centres ouverts quand leur délai Dublin est dépassé. [Voir article de 2014, toujours d’actualité

    Les expulsions vont bon train :

    Des ressortissant-e-s des pays de l’Europe de l’est sont arrêté-e-s et rapidement expulsé-e-s.
    Plusieurs témoignages qui nous parviennent font état d’expulsions forcées qui sont  quotidiennes. Parfois ces expulsions sont très violentes à tel point que récemment, une femme a dû être hospitalisée à son arrivée au pays.
    Des résistances contre ces expulsions ont lieu également. Parfois, les passagers-ère-s du vol témoins du traitement indigne réservé aux personnes se mobilisent pour empêcher cette expulsion. Un témoignage, parmi d’autres :   https://www.gettingthevoiceout.org/temoignage-dune-resistance-a-une-expulsion-forcee/


    Situation actuelle dans les centres fermés   

     Selon nos observations et nos informations, les nationalités suivantes sont fortement présentes en centre fermé actuellement : Maroc, Algérie, Tunisie , Guinée, Sénégal, Suriname, Albanie et plusieurs pays d’Europe de l’Est.

    Ceci est relativement contradictoire vu que certains de ces pays refusent de délivrer un laissez-passer – ou le délivrent avec parcimonie (Guinée, Sénégal, Algérie…).
    Beaucoup ont été enfermé-e-s pendant des périodes pouvant aller jusqu’à un an, puis finalement libéré-e-s, faute d’accord avec le pays d’origine.

    Ces enfermements et menaces d’expulsions sont une stratégie d’intimidation et de propagande adressée aux personnes exilées et au public, afin de continuer à répandre des idéologies racistes et à criminaliser les étranger-ères.

    • STOPDEPORTATION
    • NON AUX CENTRES FERMÉS

    APPEL à soutien

    RECHARGEONS LES TÉLÉPHONES des détenu·e·s en centres fermés

    Nous recevons énormément de demandes de recharges de téléphone venant de personnes détenues dans les centres fermés. Leur téléphone est très souvent leur seul contact avec l’extérieur, qu’il s’agisse de famille, d’ami·e·s, de leur avocat·e, ou de faire connaître publiquement leur situation.
    Que leur arrestation ait lieu sur leur route migratoire, ou sur leur lieu de vie, que leur famille et leurs ami·e·s soient ici ou au pays, pouvoir prévenir et communiquer avec ses proches est crucial. Nombreu·x·ses sont celles et ceux qui n’auraient pas les moyens de le faire sans votre aide.

    Vous pouvez soutenir ces détenu·e·s en achetant chez votre épicier, votre nightshop ou votre libraire une recharge de 10 euros de l’opérateur Lycamobile. Envoyez-nous alors le code pin inscrit sur cette recharge à notre adresse mail gettingthevoiceout@riseup.net ou par SMS sur notre numéro de téléphone 0032(0)484026781. Nous nous chargerons d’envoyer ce code aux détenu·e·s qui en font la demande. Vous pouvez aussi, si c’est plus facile pour vous, verser ou encore mieux faire un ordre permanent de 5, 10, 20 euros ou plus sur le compte dédié :

    Collectif Contre Les Expulsions
    Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB
    Communication: Lyca

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    8-14 August: International No Border Camp in Rotterdam: ‘Abolish Frontex’

    3 août 2022 – Du mardi 8 au dimanche 14 le Camp No Border 2022 se déroulera à Rotterdam. Des centaines d’activistes internationaux.ales se réuniront pour une semaine d’actions, rencontres, ateliers, discussions et culture dans le contexte de la lutte pour un monde sans frontières et avec la liberté de mouvement pour tous.tes. La campagne internationale ‘Abolish Frontex’ est un important fer de lance du camp.

    Le camp No Border, ses actions et ateliers compris, attirera l’attention sur les politiques frontalières et d’immigration répressives et militarisées des Pays Bas et de l’Union Européenne, à un moment où elles atteignent des nouveaux sommets avec des murs, du racisme, des violences et des refoulements aux frontières et par-delà. Du traitement inhumain des demandeurs*es d’asile à Ter Apel à la coopération de l’UE avec des pays non-européens pour arrêter les réfugié.es avant qu’iels puissent atteindre les frontières externes de l’UE, en passant par la situation des réfugié.es LGTBQIA+- aux Pays Bas et par les conséquences de l’invasion de la Russie en Ukraine. Les participant*es du camp discuteront aussi de sujets tels que la construction d’un mouvement et différentes stratégies.

    Abolish Frontex est un réseau décentralisé et autonome comptant en ce moment 130 groupes et associations de pays de l’UE et au delà. Le but d’Abolish Frontex n’est pas de réformer ou d’améliorer l’agence de garde des frontières Frontex, ni de la remplacer. Son but est de cibler les politiques et le système qui maintiennent Frontex en place. Abolish Frontex travaille à la destruction du régime de frontières de l’UE, au démantèlement du complexe industrio-frontalier, et à la construction d’une société dans laquelle les personnes sont libres de se déplacer et de vivre.

    Le camp est organisé par une coalition d’activistes de différents groupes aux Pays-Bas et s’inscrit dans la suite des camps No Border précédents à Rotterdam (2013) et Wassenaar (2019). Le camp en 2019 s’est terminé par l’occupation du toit de l’agence de communication et d’informations de NATO à La Haye pour contester le rôle de NATO forçant les personnes à s’exiler et son implication dans la sécurité des frontières dans la Méditerranée.

    La localisation exacte du camp sera annoncée lundi

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    Témoignage d’une résistance à une expulsion forcée!

    #stopdeportation

     

    VOL SN BRUXELLES – CONAKRY  via DAKAR ”

    19 juillet 2022

    Apres plusieurs semaines ” turbulentes” , mais envers et contre tout, de bonnes énergies aussi…., enfin ce départ tant attendu. Mon cousin Moussa est à l’avance,destination Gare du Nord où on se fait une chaleureuse accolade sur le quai.A croire que tous rentrent au pays ce jour là ! Une file interminable et 3 guichets au contrôle retardent l’embarquement de 45 minutes. Enfin installés, on palabre en ouolof avec mes voisins de vol et ça les ravit. 

    2 fois à intervalle de quelques secondes,on entend soudain un cri venant de la dernière rangée : un jeune homme entouré de 2 personnes semblant l’accompagner.  Au début nous ne réalisons pas ce qui est en train de se passer, on continue à échanger dans la bonne humeur. 

    Souhaitant faire quelques pas avant le décollage,je me dirige vers le fond de l’avion. Une dame affublée d’un gilet orange fluo m’interdit d aller plus loin. Je la regarde d’un air perplexe. Elle réitère en précisant “police”. 

    Et là,  je comprends soudain  la situation : rapatrié de force,  le jeune essaie de nous avertir.Il est “escorté” de 7 policiers en civil. Je regarde ceux  entourant le gamin. L’index levé, je leur dis 2 fois calmement mais fermement :”ça je ne peux pas cautionner”.Je retourne vers mon siège. Sans m’y asseoir, je préviens les passagers alentours.Le jeune homme crie à nouveau.  On réalise alors la terreur de celui-ci cette fois.2 hommes réagissent.

    S’ensuit un début d’émeute de par ceux-ci, quelques autres s’en mêlant. La police, secondée par l’équipage, nous intime l’ordre de nous asseoir. Ce qui se fait peu à peu.Je suis la seule encore debout ,fixant les policiers,le jeune homme et répétant ” ca je ne peux pas cautionner “.

    Une hôtesse s’énerve alors sur moi en me tutoyant et me menaçant de me faire descendre (surenchérie par un des policiers). Mon voisin perd soudain son sang froid , s’en prend à cette hôtesse quant à la manière dont elle m’a parlé.2 mamans accompagnées de leurs enfants refusent de voyager dans ce contexte, s’emportent à leur tour. Le ton monte de plus bel.Après plus d’une heure ,

    les policiers font enfin descendre le jeune homme. Des passagers installés dans la partie centrale applaudissent.Première et seule réaction de la sorte : une Européenne me dit quelque peu exaspérée ” il est descendu,c est bon maintenant,vous pouvez vous asseoir”. Mais le fourgon – incognito aussi- est à l’arrêt et 2 policiers sont toujours dans l’avion .Je ne cède pas,encore et toujours debout…Après une dizaine de minutes,ils rejoignent finalement le tarmac et la camionnette démarre .Une fois assise, je me rends compte que j’ai la respiration courte et les jambes flageolantes. Que j’ai réussi à garder mon calme – extérieurement- tout en étant intransigeante…Qu’ils auraient vraiment pu m’empêcher de partir. Je demande à une hôtesse pour changer de place. Invoquant une raison bidon, elle refuse. Une fois le dos tourné, je m’ installe symboliquement à la place du gamin. Aucune membre de l’équipage n’osera  exiger que je reprenne ma place initiale.Au décollage, discrètement mais de manière inattendue,je craque. En larmes silencieuses, je ressens à la fois un  soulagement sans nom, une colère nauséeuse pour ce contexte d’une inhumanité si violente et meurtrière. Une tristesse et une peur incommensurables pour ce gamin et ce qui l’attend à son retour au centre fermé .Je réalise aussi à quoi il a échappé,en tous cas aujourd’hui. Cet avion, nous l’avons pris par choix et en toute liberté. A l’atterrissage, je pense à l’enfer qu aurait  été ce voyage pour cette personne,cet être humain, OUMAR, d’origine guinéenne. 

    Depuis, de Dakar, j ai fait appel à Getting the voice out. Je leur ai demandé d’essayer de localiser et identifier ce jeune réfugié. Ce qu’ils ont réussi à faire en quelques heures de par mon information de vol (respect). Le dossier de Oumar est apparemment plein d’irrégularités.

    Nathalie

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    AUDIO Mai 2022 : Expulsion vers le Togo : Brussels airlines fait escale au Caricole

    AUDIO ICI

    G. a été arrêté à l’aéroport et emmené au Caricole. Il a 17 ans et a été considéré comme majeur après un test osseux. Tests dont la crédibilité est peu fiable puisque basés « sur des références blanches occidentales : sans prendre en considération l’origine ethnique, le niveau socio-économique ou encore l’alimentation, qui évidemment, impactent la croissance d’un individu et donc son squelette ».

    Il a donc été enfermé au Caricole durant plusieurs mois. G a été expulsé au Togo.Il a accepté de témoigner de son vécu au centre fermé Caricole : le racisme, la maltraitance, les violences psychologiques et physiques.

    Depuis le Togo il nous dit qu’il veut que le message passe, qu’il souhaite que les gens sachent ce qu’il se passe là-bas.

    « J’ai vu beaucoup de choses, tu dois vivre au Caricole pour voir ce qu’il se passe, tu dois être fort mentalement ». « Nous les noirs, je ne sais pas ce que l’on a fait aux belges » nous dit G dans son témoignage en évoquant un système administratif et des pratiques racistes au sein du centre.

    Il nous parle également de la complicité de la compagnie aérienne « Brussels Airlines » dans les expulsions : des membres du personnel viennent dans les centres pour faire pression afin que les personnes acceptent d’être déportées, sans résister. Trois personnes de la compagnie sont venues à trois reprises pour voir G. « On fait notre boulot » : mais combien on vous paie pour faire ?

    Voir article de Médor « Je ne suis pas un menteur » par Sang Sang Wu

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    Grève de la faim massive au centre fermé Caricole suite à un rassemblement devant les centres ce 11 juin 2022


    15 détenus, dont plusieurs Syriens ont commencé une grève de la faim au centre fermé Caricole ce 16/06/2022 pour réclamer leur libération. Ce Samedi 18 juin ils nous téléphonent: cela fait 3 jours qu’ils sont en grève de la faim et demandent du soutien. Ils réclament leur libération et leur liberté de circulation.

    Ici le narratif de quelques militant.e.s présent.e.s lors du rassemblement devant les centres fermés Caricole et 127bis, le 11 juin 2022 : https://stuut.info/Centres-fermes-127bis-et-Caricole-un-samedi-apres-midi-11-juin-2022-396

    Suite à l’action du 11/06, nous avons reçu beaucoup d’appels des détenus criant leur rage, leurs difficultés et leurs incompréhensions face à ce système d’enfermement. Ils affirment l’illégalité de leur enfermement, les tortures mentales et physiques qu’ils subissent. Ils revendiquent leurs droits, leur liberté, des visites, des avocats compétents pour se défendre. Certains nous remercient du soutien : “On ne savait pas qu’il y avait aussi des personnes pour nous soutenir et revendiquer notre libération.”Les détenus sont dans l’incompréhension: “Pourquoi mettre en prison des demandeurs d’asile ?”

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    La saga des expulsions/rapatriements et les plaintes

    09/06/2022
    Centre Fermé Caricole : le week-end passé au Caricole, c’était la foire:

    jusqu’a 10 personnes chaque jour sont amenées au centre fermé, arrêtées à l’aéroport (Bruxelles ou Charleroi) pour des raisons administratives: Indien.ne.s, Sud-Américain.e.s, Subsaharien.ne.s, Albanais.e.s, Géorgiens, Palestinien.ne.s. La majorité d’entre eux/elles sont rapatriées vers leur pays d’origine dans les 24 à 48 heures.Quelques exemples connus: 

    – Un homme d’origine marocaine avec titre de séjour en règle en Espagne arrêté à Charleroi car ” il ferait trop d’aller/retour” a été rapatrié vers le Maroc.

    – Une femme d’origine algérienne plus âgée mariée à un belge résidant en Belgique voulait rejoindre son mari. Elle a été rapatriée vers l’Algérie.

    Ils/Elles choisissent en général, si ils/elles ne veulent pas demander l’asile, de retourner plutôt que de faire un recours contre ces décisions car cela signifierait un emprisonnement parfois de plusieurs semaines/mois en centre fermé. 

    Centre fermé Merksplas: un Monsieur devait subir une quatrième tentative d’expulsion forcée vers son pays Dublin, l’Italie. Arrivé à l’aéroport, il a été mise à nu (fouille) puis menacé d’être bâillonné si il refuse son expulsion. Pour éviter son expulsion, il s’est auto-mutilé. Une ambulance a été appelée, il a subit des points de suture puis a été ramené au centre.

    Centre fermé de Holsbeek: expulsion par surprise et très violente d’une femme d’origine iranienne ce 31/05. Elle est toujours maintenue ce 08/06 au commissariat de Téhéran. Les co-détenues sont toujours sous le choc.

    Centre fermé Bruges: des détenus ont essayer de déposer une plainte collective ce  07/06/2022 dénonçant (on retranscrit leur plainte écrite en néerlandais):   

     “Une non connaissance des limites de la durée de la détention,des assistants sociaux intimidants, des membres du personnel racistes, la non-délivrance de médicaments indispensables pour certains, des distributions de maigres repas à 12 heures et à 18 heures (on a faim!), la pression d’un retour imminent au pays même pour ceux qui ont enfants, compagne, travail, maison en Belgique, une non-réponses/écoutes des responsables dans les centres à leurs demandes diverses.Nous dormons à 15 dans une chambre et ce sont les gardiens qui éteignent les lumières et nous obligent à dormir. Impossible de prolonger la soirée.Nous sommes pas des criminelles mais uniquement pour des papiers.” 

    La direction aurait refusé de prendre cette plainte et l’un d’eux: un homme d’origine irakienne avec femme et enfants belges, a été mis au cachot. Le lendemain 08/06/2022 il a été amené par surprise à l’aéroport. Nous n’avons pas de nouvelles de lui à ce jour.

    NON AUX CENTRES FERMÉS

    STOPDEPORTATIONS

    Pour celleux qui peuvent, aidez-nous à recharger leur téléphone en versant 5,10 euros ou plus sur le compte Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBBhttps://www.gettingthevoiceout.org/nous-contacter-et-nous-soutenir/
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    Témoignage reçu : Femme Afghane en centre fermé


    Reçu d’une visiteuse ce 01/06/2022

    Madame MS est afghane. Elle a été détenue dans le centre fermé pour femme à Holsbeek du 8 avril 2022 au 24 mai 2022, soit un mois et demi.

    Son mari est belge et est revenu du Pakistan avec leurs trois enfants. La maman a été retenue à la frontière et a subi cette longue détention … pour rien.
    En tant qu’épouse d’un belge et mère d’un enfant belge, elle a un droit au séjour en Belgique. 

    Mais pour ça il faut demander un visa à l’Ambassade belge de Islamabad au Pakistan, puisqu’il n’y a pas d’ambassade en Afghanistan.
    Pour demander ce visa, il faut un passeport en cours de validité. Mais depuis la prise du pouvoir par les Talibans, c’est auprès d’eux qu’il faut aller pour demander ce document. Et ils le négocient très cher. La Belgique exige aussi des documents aussi absurdes qu’un certificat de bonne vie et mœurs.

    Dans les procédures habituelles, d’accord, on peut essayer de comprendre, mais pour une Afghane? Sérieusement?

    Notre gouvernement exige des gens – des femmes – qu’ils ou elles aillent risquer leur vie pour aller demander à des Talibans (une organisation toujours cataloguée comme terroriste) la permission de quitter le pays.
    Demander aux Talibans d’attester que quelqu’un n’est pas un criminel, ça pourrait être comique, si cela n’avait pas des implications aussi graves.

    Résultat de l’absurdité du bureaucratisme belge et de l’absurdité des politiques migratoire , un mois et demi de détention.

    Aujourd’hui Madame MS a pu rejoindre mari et enfants. Heureusement.

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    Arrestations, centres fermés et expulsions 22/05/2022

    Les arrestations vont bon train dans les rues de Bruxelles, dans les transports en commun, à l’aéroport et au domicile de certain.e.s. Nous sommes en contact avec beaucoup de femmes arrêtées à l’aéroport fuyant souvent des mariages forcés, des violences conjugales très graves, au point où l’une d’entre elles nous dit “je  veux rester dans le centre. C’est le seul endroit où je me sens en sécurité”.

    Nous sommes aussi en contact avec  des personnes arrêtées à l’aéroport dont les documents sont déclarés non conformes par la police aéroportuaire. Pour certains, ils ont un permis de séjour valable dans un pays européen et pourtant sont refoulés illégalement vers leur pays d’origine un jour où deux après leur arrestation sans avoir le temps de consulter un service juridique.

    Nous avons contact avec des jeunes arrêtés dans la rue ou lors de contrôles stib et amenés dans un centre fermé. Ils sont très jeunes, même parfois mineurs, sont en errance en Europe depuis 1 ou 2 ans. Ils seront renvoyés dans leur pays d’origine ou dans le pays Dublin où ils ont été contraints de donner leurs empreintes. Une fois expulsés, leur “voyage” reprendra pour essayer de trouver un accueil “plus chouette”  ailleurs.

    Nous sommes en contact avec des femmes ou hommes poursuivi.e.s pour trouble à l’ordre publique et transférés de la prison en centre fermé pour être expulsé.e.s. Beaucoup vivent ici depuis des années, ont une famille ici et ne connaissent pas leur pays d’origine.

    Beaucoup de personnes avec qui nous avons des contacts sont des Algérien.ne.s actuellement inexpulsables ainsi que des Sénégalais.es inexpulsables faute de laissez-passer que leur embassade refuse de leur délivrer. Ils et elles resteront plusieurs mois enfermés. Deux Sénégalais ont ainsi été libérés après 9 mois de détention. Plusieurs Algérien.ne.s sont enfermé.e.s depuis plus de 8 mois.

    Les détenu.e.s nous parlent aussi de beaucoup d’expulsions vers les pays de l’Est et vers l’Amérique du Sud.Cette liste n’est pas exhaustive .

    Les détenu.e.s nous parlent de racisme et de provocation du personnel dans certains centres.Ils et elles revendiquent leurs libérations.

    APPEL
    Nous cherchons plus de monde pour appeler/visiter les détenu.e.s pour que leurs paroles ne restent pas inaudibles et que l’existence même de ces centres de la honte soient connus du grand public et ne restent pas dans les oubliettes. Contact : 0465242430 ou eveline@riseup.net

    Pour celleux qui peuvent, aidez-nous à recharger leur téléphone en versant 5,10 euros ou plus sur le compte Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBBhttps://www.gettingthevoiceout.org/nous-contacter-et-nous-soutenir/

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    ABOLISH FRONTEX

    https://fr.abolishfrontex.org/

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    Résistance au centre fermé de Merksplas

    Robocofs devant l’Office des Étrangers 2018

    20/02/2022 :Ils étaient 18 dans le blok 3 du centre fermé de Merksplas.

    Ils exigeaient :

    -de la nourriture décente

    -des avocats fiables pour avoir le droit de se défendre

    -stop au racisme de certains membres du personnel

    -des soins médicaux décents

    • “C’est de la merde ce qu’on nous donne à manger.Un chien refuserait cela.”
    • “Le centre nous donne des avocats qui ne répondent jamais.
    • On essaie désespérement d’appeler, y mettons tout notre crédit tél et jamais de réponse.”
    • “J’étais malade : l’infirmière m’a proposé un test Covid rapide et m’a refusé de voir un médecin.”
    • “La direction m’a dit : vous les Nord-Africains vous êtes des esclaves de l’Europe. Les Noirs sont les esclaves des États-Unis.”

    Ce vendredi 15/04/2022, il était question de grève de la faim pour protester.

    Suite aux menaces du personnel sur cette action, tout s’est accéléré: certains ont démoli du mobilier, l’un d’eux a mis un coup de tête à un gardien. Tout le monde criait et jetait des objets.

    Deux détenus ont essayé de calmer le jeu. Ils voulaient se rassembler pour discuter : “On va pas y arriver avec les nerfs”.”On se réunit et décidons ensemble”.

    L’un d’eux en a parlé à la direction: la seule réponse qu’il a eu est la menace d’une mise au cachot.

    Puis six policiers armés et casqués sont arrivés, appelés par la direction.Neuf détenus ont été mis au cachot sans résistance; la discrétion de cette intervention semblait être le modus operandi, cela se passant sans cris et sans violence pour que d’autres détenus dans les autres ailes ne voient et n’entendent rien. “Même qu’ils ont calfeutré les fenêtres.”

    Ce 18/04, les deux premiers détenus ont été sortis du cachot et amenés dans une aile d’isolation (cellule “plus confortable”)

    Ce 19/04, un des détenus en isolation a pêté les plombs par ce qu’on voulait le transférer sans ses affaires, il a tout cassé et a mis le feu à son matelas. Les policiers armés sont descendus 2 fois dans la journée dans cette aile d’isolation. Le détenu été remis au cachot.

    Ce 19/04, neuf personnes sont en isolation et quelques uns toujours au cachot (chiffre inconnu ). Plusieurs transferts sont annoncés .

    Ce 20/04 tous les présumés émeutiers ont été transférés vers d’autres Centres fermés.

    Etre enfermé.e pour des raisons purement adminstratives, uniquement parce que l’on ne bénéficie pas “des bons papiers” est une injustice très mal vécue par les personnes détenues. Dans le cas des “double peine“, qui après avoir purgé leur peine ne font que passer des barreaux de la prison à ceux du centre fermé, et que l’on veut souvent expulser loin de leur famille et de leurs amis vers un pays qu’ils ne connaissent plus, la situation n’est guère plus enviable. 

    Pour qui l’absence de perspective, la durée quasi illimitée de la détention et l’arbitraire absolu régnant dans les centres ne seraient-ils pas une torture quotidienne?  Le manque d’accès à leurs droits, l’invisibilité, les conditions de détention délétaires, le pouvoir absolu des gardien.ne.s et les multiples propos racistes (ce sont leurs mots) de certains membres du personnel sont d’autres racines des actes de rebellion.

    SOLIDARITÉ AVEC LES PRISONNIER.E.S

    FEU AUX CENTRES FERMÉS

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    12 ans et en centre fermé !

    Encore un coup de L’Office de la Honte!

    Trois enfants ont passé une nuit en cellule de police, puis transférés en centre fermés, deux filles âgées de 12 ans au centre fermé de Holsbeek et un garçon de 10 ans à celui de Merksplas.

    Arrivés aux centres fermés, remarquant leur jeune âge, ils et elles ont été confiés au Service des tutelles, comme il se doit.Flagrant délit de tentative d’enfermement de mineurs étrangers non-accompagnés.

    Cet événement à cette fois été repris par un média, mais rappelons qu’il est fréquent que des personnes mineurs restent dans les centres fermés, dans l’invisibilité totale. Dernier art ici

    FEU aux centres fermés!

    HONTE à l’Office des Étrangers!

    https://www.levif.be/actualite/belgique/le-comite-p-enquete-apres-l-interpellation-de-mineurs-renvoyes-vers-un-centre-ferme/article-news-1549379.html?cookie_check=1650050761#Echobox=1650038273

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    Expulsions forcées dans les centres fermés : paroles des détenu·e·s : 05/03/2022

    Source : https://bxl.indymedia.org/Action-Bruxelles-20022


    Holsbeek, centre fermé pour femmes :

    “On vit dans un stress total : on ne sait pas quand on vient nous chercher pour nous expulser.”

    “On ne reçoit plus de ticket. Ils viennent tout à coup nous kidnapper.”

    “Ils nous mettent à l’écart dans une pièce puis quand on revient dans notre chambre une de nous a disparu avec ses affaires.”

    C’était elle aujourd’hui, ce sera peut-être moi demain.”


    Centre fermé 127 bis :

    “Deux Sénégalais ont été pris cette semaine pour être expulsés avec escorte ; personne n’a rien vu ni compris.”

    Centre fermé Caricole :

    “Je devais aller chez le médecin. Après la consultation, ils m’ont amené au cachot sans explications ; le lendemain j’étais expulsé, ligotté et bailloné.”

    L’Office des Étrangers met les bouchées doubles pour expulser de force les détenu·e·s qui sont enfermé·e·s depuis jusqu’à 9 mois suite à la levée des mesures covid :

    – de plus en plus de délivrance de “ticket” d’expulsions ;

    – pas de tickets et donc aucun avertissement pour les expulsions forcées

    – interdiction aux détenu·e·s de prévenir ami·e·s, avocat·e·s, famille ;

    – kidnappings discrets dans les centres pour éviter que les co-détenu·e·s puissent alerter l’extérieur ;

    – escortes renforcées ;

    – vraisemblablement, au  commissariat de l’aéroport, des calmants seraient dilués dans des boissons (2 témoignages corroborent cette hypothèse) ;

    – les avocat·e·s ne sont prévenu·e·s qu’une fois la procédure d’expulsion entamée.

    Ainsi, ces dernières semaines, à notre connaissances, 3 femmes et 3 hommes ont été expulsé·e·s avec escortes, parfois vers des pays qu’ielles ne connaissent même pas :

    – Un Ivoirien a été expulsé vers le Bénin ;

    – Une Congolaise a aussi été expulsée vers le Bénin.

    Ielles doivent payer une rançon au Bénin pour être libéré·e·s et ne connaissent personne dans le pays où ielles ont été expulsé·e·s. Nous tentons de garder contact avec elleux…

    STOP DEPORTATIONS !

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    Mineurs en centre fermé et appel à recharges téléphone

    31/03/2022

    Les mineurs en centre fermé

    S, Algérien né en 2006, 16 ans, a traversé l’Europe pendant 1 an, à la recherche d’un endroit pour vivre. Il a voyagé de pays en pays (Espagne, Allemagne, France, Pays-Bas) pour finir enfermé en centre fermé en Belgique au début de l’année 2022. 
    Ses codétenus nous avaient alerté.es de la présence d’un gamin au centre fermé de Bruges. Ils nous avertissaient qu’il était en grande souffrance. 
    Notre article à ce sujet.https://www.gettingthevoiceout.org/s-16-ans-detenu-au-centre-ferme-de-bruges-plutot-que-protege-14-02-2022/
    Au début de sa détention il pleurait, ensuite il était révolté de ce qui lui arrive et en totale incompréhension. Suite aux decisions de la direction, il s’est retrouvé au cachot à plusieurs reprises  et même quelques jours en psychiatrie. Ses co-détenus essayaient de le protéger, de le consoler.
    L’Office des Étrangers lui a attribué 18 ans et l’a traité donc comme un “adulte”. De ce fait ils lui ont fait signer un papier en néerlandais, langue qu’il ne comprend pas, dans lequel il confirmait cet âge même si les ONG visiteuses et les co-détenus, ainsi que certains éducateurs du centre, confirmaient que c’était un gamin. 

    Il nous disait “je veux rentrer à la maison”, “ma maman me manque” 

    Il n’est pas rare qu l’OE enferme des jeunes mineurs en centre fermé contestant leur âge pourtant écrit dans leur acte de naissance, prétendant qu’il s’agit de faux.
    C’est grâce à nos contacts avec les détenus que ces situations inacceptables nous sont parfois connues. Il est tout à fait inadmissible que de toutes jeunes personnes soient ainsi maltraitées par nos autorités. 
    L’office des Etrangers a tout fait pour s’en débarasser en cherchant le pays Dublin qui voulait bien le reprendre. Il a été confronté à un véritable carrousel des “Dublins” : Espagne, France, Pays-Bas, Allemagne; pays où il avait déposé ses empreintes.
    Finalement il a été expulsé vers l’Espagne et était bien content et soulagé d’être libéré après 3 mois de détention.Nous n’avons plus de nouvelles de lui depuis son expulsion.


    On répètera encore et encore :     

    Fermons les centres fermés, arrêtons de rafler et d’enfermer des femmes, des hommes et des enfants tentant simplement, légitimement, d’améliorer leur existence. 
    Libérons-les tou.te.s !

    Feu aux centres fermés !


    Abonnez-vous à nos newsletters en écrivant à gettingthevoiceout@riseup.net


    Pour les soutenir: 

    RECHARGEONS LES TÉLÉPHONES des détenu·e·s en centres fermés.

    Nous recevons énormément de demandes de recharges de téléphone venant de personnes détenues dans les centres fermés. Leur téléphone est très souvent leur seul contact avec l’extérieur, qu’il s’agisse de famille, d’ami·e·s, de leur avocat·e, ou de faire connaître publiquement leur situation.Que leur arrestation ait lieu sur leur route migratoire, ou sur leur lieu de vie, que leur famille et leurs ami·e·s soient ici ou au pays, pouvoir prévenir et communiquer avec ses proches est crucial. Nombreu·x·ses sont celles et ceux qui n’auraient pas les moyens de le faire sans votre aide.Vous pouvez soutenir ces détenu·e·s en achetant chez votre épicier, votre nightshop ou votre libraire une recharge de 10 euros de l’opérateur Lycamobile. Envoyez-nous alors le code pin inscrit sur cette recharge à notre adresse mail gettingthevoiceout@riseup.net. Nous nous chargerons d’envoyer ce code aux détenu·e·s qui en font la demande. Vous pouvez aussi, si c’est plus facile pour vous, verser ou encore mieux faire un ordre permanent de 5, 10, 20 euros ou plus sur le compte dédié :

    Collectif Contre Les ExpulsionsBanque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBBCommunication: Lyca

    Faites passer ce message à vos ami·e·s et connaissances.MERCI pour eux et pour elles.    

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    Tentative d’expulsion de force d’une dame de 55 ans vers Abidjan ce samedi 19 mars 2022

    Ils , les agents de sécurité et la police, sont venus la kidnapper ce Vendredi 18/03 /2022 à midi sans prévenir; Son avocat n’a pas eu le droit de la voir.

    Elle avait été arrêtée à l’aéroport de Zaventem en transit avec Visa pour le Canada le 24/11/2021 et enfermée au centre fermé de Holsbeek

    Elle fuyait un mari très violent. Ses parents, frères et soeur la protégeaient successivement jusqu’au jour ou ils sont tous décédés; Elle n’a plus personnes au pays pour la protéger, nous dit-elle

    Elle a fait plusieurs demande d’asile qui ont été rejetées par le CGRA. Une demande de libération a été introduite il y a quelques jours .

    Le vol serait SN Airlines SN231 samedi 19/03/2022 11h35 vers la Côte d’Ivoire avec escale à Cotonou. Les compagnies co-organisateur de ce vol sont LH 5550 , UA 9960 , AC 6339

    RDV à l’aéroprot à 9h pour expliquer aux passager.e.s de ce vol la situation de cette femme et leur demander de refuser que quelqu’un voyage avec eux de force ceci à la réception des bagages de la compagnie responsable du vol SN231 ( compagnie coresponsable LH 5550 , UA 9960 , AC 6339 ) et/ou au gate d’embarquement du vol vers Cotonou/Abidjan

    Écrivez, faxez, téléphonez, twittez aux responsables de ces politiques migratoires meurtrières !

    Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.be

    Sammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be

    Annelies Verlinden Minister van Binnenlandse Zaken: 02/488.05.11. Email: kabinet.verlinden@ibz.fgov.be

    Monsieur Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers Bur_Presse@dofi.fgov.beT02 793 80 31 – 02 79380 30 (FR) Fax02 274 66 40

    Brussels Airlines+32 2 723 23 45

    Callcenter.nl@brusselsairlines.com

    http://www.brusselsairlines.com

    SN Brussels Airlines :customer.relations@brusselsairlines.com Fax : 027233599 / 02/7238496 / 027534931Tél : 078 188889 / 027232345 /027232362

    Demandez à ce que que votre message soit transmis au commandant de bord.

    #NoBorder #StopCentresFermés #StopDeportation #BrusselsAirlines

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    Avis de recherche 17/03/2022

    Ce dimanche 13/03, huit “migrants”, vraisemblablement d’origine soudanaise, sont embarqués par la police fédérale sur un campement situé dans la région de Arlon/Luxembourg.
    Ce jour 17/03/2022 ils restent introuvables malgré nos recherches.

    Vraisemblablement, aucun d’entre eux n’a pu prévenir un proche ou un avocat.Des soutiens sur place n’osent pas intervenir de peur de “représailles” de la police.
    Il est très possible que les autorités aient décidé de les poursuivre pour “trafic d’êtres humains” et qu’ils aient été jetés en prison. 

    La criminalisation des migrants par une interprétation abusivement large du “trafic d’êtres humains” (qui selon la loi devrait avoir pour but un avantage patrimonial) n’est  malheureusement pas rare et participe à la “stratégie de la terreur” mise en place par l’Office des Étrangers avec la complicité des forces de l’ordre.

    Nous attendons donc le communiqué de presse glorifiant le démantèlement d’un énième réseau de “dangereux passeurs”. Parmi ces “dangereux passeurs”, on trouve généralement beaucoup de migrants qui s’entraident sans qu’il soit question d’argent et/ou quelques petites mains essayant de payer ou de rembourser leur voyage… à de vrais criminels. 

    Les huit Soudanais risquent de très lourdes peines s’ils ne sont pas rapidement identifiés et localisés, afin de leur trouver u.en avocat.e spécialisé.e dans ce type d’affaires. Beaucoup d’autres migrants et migrantes sont actuellement en prison sur base d’éléments légers ou non recevables.

    Selon nos informations les arrestations vont bon train et de nombreux migrants sont envoyés en prison plutôt qu’en centre fermé.

    Toute indication , information sur la localisation de ces personnes est la bienvenue !

    PS: On a trouvé un premier à la prison de St Gille


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    URGENT : ASSASSINAT D’ÉTAT : Nouvelle expulsion ce 10/03/2022; UPDATE

    Mise à jour sur l’expulsion vers le Bénin. 11 mars 2022. 

    Deux expulsions étaient prévues pour ce vol SN Airlines
    La jeune fille a été amenée à l’aéroport puis ramenée au centre fermé de Bruges. La camionnette qui l’amenait a fait demi tour dés son arrivée à l’aéroport, ordre de l’Office des étrangers lui a-t-on dit. L ‘appel ici https://www.gettingthevoiceout.org/empechons-une-sixieme-tentative-dexpulsion-par-brussels-airlines-vers-le-benin-ce-10-mars-2022/


    L’homme originaire de côte d’Ivoire a par contre été expulsé vers le Bénin. À la suite d’une visite chez le médecin dans le centre Caricole, il a été mis au cachot par surprise. Le lendemain matin direction l’aéroport. Au commissariat : déshabillage, fouille intime, scotch sur la bouche, saucissonnage et porté dans l’avion. Il y avait très peu de passagers,tous installés à l’avant de l’avion. Lui était à l’arrière, maintenu par ses trois “accompagnateurs”. Il n’a pas pu s’exprimer puisque les policiers lui ont posé du scotch bien collant sur la bouche. À Cotonou, il a été maintenu au commissariat et y était toujours à 15 heures. Il ne connait personne au Bénin et n’a pas d’argent. Il est épuisé. Nous cherchons un contact à Cotonou.

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    URGENT : ASSASSINAT D’ÉTAT : Nouvelle expulsion ce 10/03/2022

    L’homme qui avait subit une expulsion dont la vidéo tournait https://www.gettingthevoiceout.org/video-deportation-echouee/

    a été amené au cachot à nouveau ce 09/03/2022. Il est dans une chaise roulante handicapé suite au traitement qu’il a subit lors de la précédente expulsion. Il est dans ce cachot au centre fermé Caricole, complètement nu dans sa chaise roulante. L’office des Étrangers ont programmé une nouvelle expulsion ce 10/03/2022

    Monsieur est très affaiblit suite au traitement qu’il a subit et aura difficile à de nouveau se manifester pour refuser cette expulsion.

    .Vol SN Airlines SN231 jeudi 10/03/2022 11h35 vers la Côte d’Ivoire avec escale à Cotonou .Les compagnies co organisateur de ce vol sont LH 5550 , UA 9960 , AC 6339

    RDV à l’aéroprt à 9h pour expliquer aux passager.e.s de ce vol la situation de cet homme et leur demander de refuser que quelqu’un voyage avec eux de force ceci à la réception des bagages de la compagnie responsable du vol SN231 ( compagnie coresponsable LH 5550 , UA 9960 , AC 6339 ) et/ou au gate d’embarquement du vol vers Cotonou/Abidjan

    .Écrivez, faxez, téléphonez, twittez aux responsables de ces politiques migratoires meurtrières !

    Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.be

    Sammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be

    Annelies Verlinden Minister van Binnenlandse Zaken: 02/488.05.11. Email: kabinet.verlinden@ibz.fgov.be

    Monsieur Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers Bur_Presse@dofi.fgov.beT02 793 80 31 – 02 79380 30 (FR) Fax02 274 66 40

    Brussels Airlines+32 2 723 23 45

    Callcenter.nl@brusselsairlines.com

    http://www.brusselsairlines.com

    SN Brussels Airlines :customer.relations@brusselsairlines.com Fax : 027233599 / 02/7238496 / 027534931Tél : 078 188889 / 027232345 /027232362

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    #NoBorder #StopCentresFermés #StopDeportation #BrusselsAirlines

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    Empêchons une sixième tentative d’expulsion par Brussels Airlines vers le Bénin ce 10 mars 2022. Update

    UPDATE 11/03/2022: La jeune fille a été amenée à l’aéroport puis ramenée au centre fermé de Bruges. La camionnette qui l’amenait a fait demi tour dés son arrivée à l’aéroport, ordre de l’Office des étrangers lui a-t-on dit.

    Elle est arrivée le 25/06/2021 de Cotonou en espérant demander l’asile.

    Elle a été arrêtée par la police aéronautique à l’aéroport de Zaventem, jugeant sa demande suspecte.

    Elle a été placée en centre fermé à Holsbeek, puis à Bruges.

    Un employé au service du CGRA n’a pas entendu ou cru les raisons de sa fuite et a rejeté sa demande d’asile.

    Elle est enfermée depuis bientôt 9 mois dans nos “centres fermés pour illégaux”.Elle a 26 ans. Depuis son arrivée, elle a déja subi cinq tentatives d’expulsion.

    En dépit du mensonge que représente le principe “pas d’éloignement à tout prix”, nous connaissons la violence des escortes policières et les conséquences que cet acharnement raciste comporte pour les personnes victimes de ces expulsions forcées. 

    Une de ses amies qui était arrivée avec elle en juin 2021 a été expulsée le 26/02/2022 et a été maintenue au commissariat à Cotonou pendant trois jours,tandis que son escorte dormait à l’hôtel en attendant la décision des autorités béninoises. Les raisons de ces hésitations font parties des secrets d’État et ne nous sont pas connues.https://www.gettingthevoiceout.org/sixieme-tentative-dexpulsion-ce-26-02-2022-du-mariage-force-a-lexpulsion-une-nouvelle-semira/

    Elle va subir une nouvelle tentative d’expulsion avec escorte policière ce jeudi 10/03/2022.Elle demande du soutien pour empêcher cette expulsion.

    Vol SN Airlines SN231 jeudi 10/03/2022 11h35 vers la Côte d’Ivoire avec escale à Cotonou où elle va être débarquée avec son escorte.Les compagnies co organisateur de ce vol sont LH 5550 , UA 9960 , AC 6339

    RDV à l’aéroprt à 9h pour expliquer avec discrétion aux passager.e.s de ce vol la situation de cette dame et leur demander de refuser que quelqu’un voyage avec eux de force ceci à la réception des bagages de la compagnie responsable du vol SN231 ( compagnie coresponsable LH 5550 , UA 9960 , AC 6339 ) et/ou au gate d’embarquement du vol vers Cotonou/Abidjan .

    PERSONNE N’EST ILLÉGAL

    #BrusselsAirlinesStopDeportations

    Écrivez, faxez, téléphonez, twittez aux responsables de ces politiques migratoires meurtrières ! 

    Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.be

    Sammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be

    Annelies Verlinden Minister van Binnenlandse Zaken: 02/488.05.11. Email: kabinet.verlinden@ibz.fgov.be

    Monsieur Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers Bur_Presse@dofi.fgov.beT02 793 80 31 – 02 79380 30 (FR) Fax02 274 66 40

    Brussels Airlines+32 2 723 23 45

    Callcenter.nl@brusselsairlines.com

    http://www.brusselsairlines.com

    SN Brussels Airlines :customer.relations@brusselsairlines.com Fax : 027233599 / 02/7238496 / 027534931Tél : 078 188889 / 027232345 /027232362

    Demandez à ce que que votre message soit transmis au commandant de bord.

    #NoBorder #StopCentresFermés #StopDeportation #BrusselsAirlines

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    VIDEO : DÉPORTATION ÉCHOUÉE

    Update 20 heures 03/03/2022 : Le jeune homme a été ramené au centre cet après-midi. Ce matin, après une nuit au cachot, il a été emmené de force vers l’aéroport. Il a été ligoté pour être mis dans un avion de la compagnie SN Brussels Airlines mais a néanmoins pu faire du bruit pour alerter les passager.e.s. Celleux-ci ont refusé que l’avion décolle avec à son bord une personne se faisant expulser contre son gré. Le jeune homme a été sorti de l’avion et trainé par terre. Tout au long de la tentative d’expulsion, il a été violenté. Blessé physiquement et choqué, il est actuellement de retour au centre fermé et mis en quarantaine.

    STOPDEPORTATIONS

    Les passagers sont pas daccord
    le détenu est débarqué de l’avion suite aux réactions des passagers

    #NoBorder

    #StopCentresFermés

    #StopDeportation

    #BrusselsAirlines

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    Sixième tentative d’expulsion ce 26/02/2022 – Du mariage forcé à l’expulsion : une nouvelle Semira ? UPDATE

    UPDATE 28/02/2022 :

    Malgré une annulation de son expulsion d’après son avocat, nous dit-elle, la jeune femme  a finalement été expulsée vers le Bénin, avec escorte. Des militant.e.s étaient présent.e.s à l’aéroport de Bruxelles national (Zaventem) pour prévenir les passager.ère.s de sa situation. Plusieurs se sont levé.e.s dans l’avion pour refuser cette expulsion. Iels ont été menacé.e.s d’être sorti.e.s de l’avion si iels ne s’asseyaient pas. Finalement, les passager.ère.s ont dû se résigner et l’avion a décollé. Ce 27/02/2022, 24 heures après leur arrivée, on apprend qu’elle est toujours au commissariat de Cotonou avec son escorte. Les autorités du Bénin mettent en doute cette expulsion et l’escorte continue d’insister pour qu’elle accepte de rester à Cotonou. Toute pression – politique , juridique , médiatique ou citoyenne pourrait aider

    Sixième tentative d’expulsion ce 26/02/2022 – Du mariage forcé à l’expulsion : une nouvelle Semira ?

    Ce matin du 24/02/2022, on veut qu’elle effectue un test covid : elle demande pourquoi… Méfiante, elle refuse. Finalement, après insistance, elle apprend qu’elle sera amenée à l’aéroport ce 26/02 pour une nouvelle tentative d’expulsion vers le Bénin. Si elle n’avait pas insisté, il est probable qu’on lui aurait annoncé cette nouvelle la veille voire le jour-même de son expulsion.

    Le numéro du vol est SN229, départ à 11h25, vers Abidjan puis Cotonou, le samedi 26/02/2022.

    Ci-bas, revoici le précédent appel à empêcher sa cinquième tentative d’expulsion : une nouvelle fois, elle avait trouvé le courage de refuser.

    [Reprise du 09.02] Du mariage forcé à l’expulsion : une nouvelle Semira ?
    On apprend ce jour, avec effroi, l’enfermement d’une jeune fille de 17 ans et une 5ème tentative d’expulsion ce jeudi 10/02/2021 vers Cotonou.Elle est arrivée en Belgique fuyant un mariage forcé au Bénin avec son oncle le 25/06/2021. Dès son arrivée en Belgique,  Elle a été enfermée au centre fermé de Holsbeek, avant d’être transférée à Bruges. Depuis, elle a fait plusieurs demandes d’asile, toutes refusées, son récit n’étant pas jugé “crédible”. Un test pour vérifier son âge avait été demandé à son arrivée. Celui-ci lui a, selon nos informations, été refusé. Elle est décidée à refuser cette nouvelle expulsion, ayant très peur de rentrer au pays, et elle appelle à du soutien.« Tout le monde a besoin de liberté. Je  ne me sens pas bien. Je ne dors plus. J’ai attrapé des maladies à cause  du stress. Tout ce qu’on nous donne c’est du paracétamol.Ca  ne finit pas… Je pense à mourir. Est-ce que c’est normal, à mon âge ?  Ca me rend folle, ici… Quand on me regarde, j’ai l’air d’être en vie,  mais je ne suis pas dans mon corps. »

    RDV à l’aéroport en masse ce 26/02/2022 à 9 heures pour empêcher cette expulsion. https://www.gettingthevoiceout.org/comment-arreter-une-expulsion/

    Et/ou empêchons cette expulsion en écrivant, faxant, téléphonant aux responsables de ces actes criminels.

    Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.be

    Sammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be

    Annelies Verlinden Minister van Binnenlandse Zaken: 02/488.05.11. Email: kabinet.verlinden@ibz.fgov.be

    Monsieur Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers Bur_Presse@dofi.fgov.beT02 793 80 31 – 02 79380 30 (FR) Fax02 274 66 40

    Brussels Airlines+32 2 723 23 45

    Callcenter.nl@brusselsairlines.com

    http://www.brusselsairlines.com

    SN Brussels Airlines :customer.relations@brusselsairlines.com Fax : 027233599 / 02/7238496 / 027534931Tél : 078 188889 / 027232345 /027232362

    Demandez à ce que que votre message soit transmis au commandant de bord.https://www.brusselsairlines.com/…/www../brusselsairlines

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    Expulsion forcée ce 25/02/22 à destination de Dakar

    Expulsion forcée ce 25/02/22 à destination de Dakar

    Une personne avec qui nous avons contact, enfermée au 127 bis, nous a appris qu’elle avait reçu ce matin un billet à destination de son pays d’origine, le Sénégal. Cette personne s’est vue refuser l’asile en Belgique. Elle clame cependant être en danger de mort si elle est renvoyée au Sénégal!

    Une fois de plus, la compagnie aérienne Brussels Airlines collabore avec cette politique inhumaine.

    Vol SN 203 Banjul via Dakar. Départ le 25 février à 12h15.

    Pour ceux qui sont dans le coin RV à l’aéroport à 9h15 pour expliquer la situation aux passagers

    ou

    Empêchons cette expulsion en écrivant, faxant, téléphonant aux responsables de ces actes criminels. Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.be

    Sammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be

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    Brussels Airlines+32 2 723 23 45 Callcenter.nl@brusselsairlines.com http://www.brusselsairlines.com

    SN Brussels Airlines :customer.relations@brusselsairlines.com Fax : 027233599 / 02/7238496 / 027534931Tél : 078 188889 / 027232345 /027232362

    Demandez à ce que que votre message soit transmis au commandant de bord.https://www.brusselsairlines.com/…/www../brusselsairlines

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    AUDIO 127 bis . Un détenu témoigne de la cruauté et de l’absurdité du système de protection internationale, des conditions de vie dans les centres et de la violence des expulsions forcées. 13/02/2022

    “Bonjour, je voulais expliquer les choses qu’on traverse ici dans ce centre. La majorité des gens qui sont là on est tous venus, on a fui soit… il y a des gens qui ont fui la mort, des gens qui ont fui la maltraitance. Tout le monde a des raisons de quitter son pays natal. On est venus en Belgique, on a demandé l’asile, on a demandé la protection, on a tout demandé ici et toujours toujours c’est la même……..”

    AUDIO ICI (FR)

    Transcription du message :

    “Bonjour, je voulais expliquer les choses qu’on traverse ici dans ce centre. La majorité des gens qui sont là on est tous venus, on a fui soit… il y a des gens qui ont fui la mort, des gens qui ont fui la maltraitance. Tout le monde a des raisons de quitter son pays natal. On est venus en Belgique, on a demandé l’asile, on a demandé la protection, on a tout demandé ici et toujours toujours c’est la même. Nos avocats, on nous impose des avocats pro deo, on nous donne des avocats qu’on ne, qu’on n’arrive pas à communiquer avec eux. Ils nous préparent pas, ils ne viennent pas nous voir, rien du tout. On est enfermés dans ce centre parce que juste on veut vivre normalement, comme tout le monde, ce qu’on a pas pu vivre chez nous là bas. Il y a des homosexuels, dans leur pays natal, c’est interdit, c’est tué, c’est châtié. Le châtiment c’est grave dans leur pays. Ils ont dépensé tout l’argent qu’ils avaient, déjà qu’ils ont même pas d’argent. Ils fuient leur pays, ils viennent ici pour s’abriter du danger qui est là bas dans leur pays natal. Moi par exemple j’ai fui la mort, j’ai ramené un rapport médical, j’ai ramené des photos, tout, tout, des preuves solides. Plein de gens ici ils ont des preuves solides. On vient, on nous dit : « oui, attendez, on va vous donner un avocat ». L’avocat il est jamais joignable. La situation qu’on vit psychologiquement elle est.. On est vraiment mal. On est mal au point que les gens ici ils parlent de se suicider. On ne savait pas que ça allait être comme ça sinon on allait pas fuir pour venir en Belgique. On allait fuir pour venir dans un autre pays de l’Union européenne. Il y a plein de gens, ils sont arrivés en Espagne, en France, ils restent 2-3 jours. Ici il y a des gens qui sont là depuis 8 mois, 7 mois. Ici il y a un gars il a peur de dire son vrai âge, c’est un mineur. Tous, chaque personne dans ce centre, il a une raison de quitter, on ne peut pas quitter chez soi pour venir juste pour le plaisir ici. Non, chacun il a fui soit la mort, soit… La majorité c’est la mort qu’ils ont fui, ou la torture. L’aide qu’on reçoit c’est enfermé dans un centre, on nous réveille à 8h du matin pour prendre le petit déjeuner. Si tu n’es pas là dans 15 min le petit déjeuner c’est fini pour toi. A 11h tu vas prendre le déjeuner. Si tu n’es pas là de 11h à 11h30 ou bien de 11h30 à midi, c’est fini, tu vas plus prendre de déjeuner. Les gens ils font des grèves de la faim, on s’en fout d’eux. « Allez-y, mourrez si vous voulez ». Nous on fuit l’esclavagisme, on vient ici, c’est de l’esclavagisme moderne, c’est de l’esclavagisme moderne qu’on a ici dans les centres. Les assistantes sociales qui sont là elles nous aident pas. De toute façon on a parlé avec la directrice, elle nous a dit : « ça c’est pas des assistantes sociales qui travaillent pour vous, ça c’est des agents de rapatriement.” Des congolais ici. Des congolais ici, cinquante congolais ou je sais pas combien on les a foutus dans un avion militaire pour les retournés au Congo. Comme des moutons on les a pris le soir sans rien leur dire, sans les prévenir. On les met dans des cachots, des cellules d’isolement. Le lendemain on vient les embarquer dans des bus et on les emmène à l’aéroport. Hop! Rentrez dans l’avion. Hop! Rentrez chez vous. Alors qu’ils ont fait 16 ans, il y en a d’entre eux qui ont fait 16 ans, 17 ans en Belgique. Ils ne connaissent pas le Congo, ils sont venus ici très jeunes. On nous prend nos téléphones, parce qu’ils peuvent pas nous laisser nos téléphones, si on nous laisse nos téléphones avec les caméras tout le monde saura ce qui se passe ici. Mais ils nous laissent pas nos téléphones et ils nous laissent rien du tout. C’est pour nous enfermer et nous priver de nos lois et de nos droits. Et ils nous donnent des avocats qui sont pas là pour nous, ils sont pour eux. “

    pour plus d’infos : Résistance dans les centres fermés

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    Du mariage forcé à l’expulsion : une nouvelle Semira ? Tentative d’exp ce jeudi 10/02/2022

    UPDATE 12/02/2022 : Elle a refusé son expulsion et a été ramené au centre fermé de Bruges ; Elles sont 2 Béninoise enfermées depuis bientôt 8 mois ;

    Du mariage forcé à l’expulsion : une nouvelle Semira ?

    On apprend ce jour, avec effroi, l’enfermement d’une jeune fille de 17 ans et une 5ème tentative d’expulsion ce jeudi 10/02/2021 vers Cotonou.

    Elle est arrivée en Belgique fuyant un mariage forcé au Bénin avec son oncle le 25/06/2021. Dès son arrivée en Belgique,  Elle a été enfermée au centre fermé de Holsbeek, avant d’être transférée à Bruges. Depuis, elle a fait plusieurs demandes d’asile, toutes refusées, son récit n’étant pas jugé “crédible”. Un test pour vérifier son âge avait été demandé à son arrivée. Celui-ci lui a, selon nos informations, été refusé. 

    Elle est décidée à refuser cette nouvelle expulsion, ayant très peur de rentrer au pays et demande notre aide.
    « Tout le monde a besoin de liberté. Je ne me sens pas bien. Je ne dors plus. J’ai attrapé des maladies à cause du stress. Tout ce qu’on nous donne c’est du paracétamol.Ca ne finit pas… Je pense à mourir. Est-ce que c’est normal, à mon âge ? Ca me rend folle, ici… Quand on me regarde, j’ai l’air d’être en vie, mais je ne suis pas dans mon corps. »


    Vol SN 231 vers Abidjan et Cotonou 11 h25 le 10/02 /2022
    RDV à l’aéroport en masse ce 10/02/2022 à 9 heures pour empêcher cette expulsion. https://www.gettingthevoiceout.org/comment-arreter-une-expulsion/

    Empêchons cette expulsion en écrivant, faxant, téléphonant aux responsables de ces actes criminels.

    Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.be

    Sammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be

    Annelies Verlinden Minister van Binnenlandse Zaken: 02/488.05.11. Email: kabinet.verlinden@ibz.fgov.be

    Monsieur Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers Bur_Presse@dofi.fgov.beT02 793 80 31 – 02 79380 30 (FR) Fax02 274 66 40

    Brussels Airlines+32 2 723 23 45

    Callcenter.nl@brusselsairlines.com

    http://www.brusselsairlines.com

    SN Brussels Airlines :customer.relations@brusselsairlines.com Fax : 027233599 / 02/7238496 / 027534931Tél : 078 188889 / 027232345 /027232362

    Demandez à ce que que votre message soit transmis au commandant de bord.https://www.brusselsairlines.com/…/www../brusselsairlines

    #NoBorder

    #StopCentresFermés

    #StopDeportation

    #BrusselsAirlines

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    Résistances dans les centres fermés 03/02/2022

    Centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel

    Ils sont 15 dans l’aile L1 au centre fermé 127 bis, dont trois en confinement. Ce 1 février 2022, ils ont décidé d’entamer une  grève de la faim pour protester notamment contre :

    • leurs conditions de détention
    • un manque d’information claire sur la durée de leur détention. Ils ne savent jamais combien de temps ils vont rester : “C’est la loterie”. Ils refusent une détention sans fin.

    Ils demandent :

    • Leur libération quitte à avoir un OQT
    • L’arrêt des expulsions vers leur pays d’origine “où la majorité d’entre-nous ne sera pas le bienvenue”
    • Du respect de la part du personnel
    • On veut l’opinion publique avec nous
    • Être traités comme des humains : avec dignité
    • Un changement du système d’accueil
    • Un contact avec la presse
    • On demande une solidarité

    Ils nous disent :

    • “Libérez-nous et laissez-nous tenter ailleurs. On peut accepter les procédures negatives , on respecte mais libérez-nous et laissez nous tenter ailleurs”
    • “On a encore une vie devant nous, laissez-nous vivre notre vie dignement”
    • Tout le monde a le droit de vivre”

    A l’heure de la promenade ils ont décidé de refuser de remonter dans leur chambre. Le personnel de sécurité est venu et a expliqué que la direction viendrait discuter avec eux le lendemain, en ajoutant que si ils refusent de remonter ce serait avec la force quitte à appeler la police. Finalement suite à ces menaces ils sont remontés dans leur chambre et attendent la rencontre avec la direction.Ce 02 février, ils ont discuté avec la direction qui leur a dit ne rien pouvoir faire pour les décisions du CGRA ou de l’OE, mais qu’ils essaieront de faire ce qu’ils peuvent dans le centre.

    AUDIO Ici deux des grévistes de la faim du centre fermé 127bis expliquent les raisons de leur action et pourquoi ils ont décidé de ne pas rentrer après la “promenade” dans la cour (transcription de l’audio plus bas )

    Centre fermé de BRUGES :       

    • Ils sont 15. Ils demandent du “respect ” : “nous ne sommes pas des cochons”  
    • Ils protestent contre la présence d’un mineur parmi eux : “on enferme pas des enfants avec des  adultes, c’est comme notre petit frère”, 
    • Ils se plaignent d’un manque de soins médicaux et du manque d’hygiène.   
    • Suite au Corona, on leur interdit les séances vidéos avec la famille et les visites sont réduites.
    • Ceux qui refusent le test Civid sont mis en isolement
    • Ils mentionnent également le racisme du personnel et nous disent :        

    “On ne veut pas d’avocat. Ces centres ne devraient juste pas exister ” Ils revendiquent la fermeture de tous les centres fermés !

    Centre fermé  Merksplas :  

    Tous sont diagnostiqués covid et en quarantaine : Ils sont depuis 4 semaines tous enfermés dans leur chambre. Pas de restau, pas d’activitées, promenade chacun séparé 1X / jour..Ne voit plus les autres détenus mais ils restent en contact par téléphone

    ” Il FAUT fermer ce centre”.

    Centre fermé pour femmes à Holsbeek  :  

    Toutes en quarantaine depuis ce 02/02/2022 : plus de visite d’avocats ou d’ amis. Elles sont enfermées dans leur chambre 23 heures sur 24.

    _________________________________________________________________________

    TRANSCRIPTION DE L’AUDIO

    Deux des grévistes de la faim du centre fermé 127bis expliquent les raisons de leur action et pourquoi ils ont décidé de ne pas rentrer après la “promenade” dans la cour.

    “- Ça va pas vraiment, ça va pas du tout. Les gens ont commencé la grève de la faim ici. Ah c’est chaud, tout le monde cette fois-ci. Plus personne ne va rentrer après la promenade, tout le monde va rester dans le froid dehors. Oué il faut que ça change évidemment.- Vous êtes combien ?- Treize. Oui parce qu’il n’y a pas beaucoup de personnes ici en ce moment. – Ok, et vous faites tous grève de la faim depuis quand ?- Depuis ce matin. – Et vous allez rester dans la cour à 3 heures cet après-midi, c’est ça ?- Oué, oué.- Et vous réclamez quoi ?- Dans quelques jours, ça fera huit mois pour moi et trois mois pour d’autres. Il y a un mineur ici même depuis peut-être trois mois. Les gens sont là et il n’y pas de suite en fait. Toujours des négatifs, des négatifs. Et leur seul problème c’est de nous attacher et nous ramener vers les problèmes qui nous attendent. Ça a été négatif et on n’a pas reçu l’asile, d’accord. Mais qu’on nous laisse tenter notre chance ailleurs et essayer d’avoir notre vie. Parce qu’ils vont nous  attacher et nous mettre dans l’avion pour nous ramener face à la mort qui nous attend, c’est pas leur problème. Et après, ils vont dire qu’ils auront pu sauver cette vie-là. Pour des manques de preuves, on te ramène pour faire face à des problèmes qui t’attendent alors. Bientôt huit mois et il n’y a pas de suite, tu n’es pas libéré, tu es là comme ça. Tu n’as commis aucun crime, tu es en prison comme ça, comme un criminel. Ici, tout est négativité, tout est négativité. Tout ce qu’ils ont, c’est retour, retour, retour. Si on avait pu retourner, on allait pas rester là plus de huit mois. On n’a commis aucun crime pour être emprisonnés comme ça. On a fui un problème pour se retrouver emprisonnés ? Ah, franchement c’est trop dur, c’est trop dur. Il y a d’autres personnes qui veulent parler. 
    – Allo ? Bonjour. Nous sommes là ici depuis ce matin. Personne ne mange, personne ne fait rien ici. Nous avons décidé à 15h lors de la promenade là que nous n’avons pas besoin de rentrer, nous allons rester dans le froid, ici ça complique les choses. Nous avons vraiment besoin de votre aide, franchement.”

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    4 ème tentative d’expulsion ce samedi 05/02/2022 vers Abidjan

    4 ème tentative d’expulsion ce samedi 05/02/2022 vers Abidjan

    Un homme avec qui nous sommes en contact depuis plusieurs mois risque d’être expulsé suite au refus de sa troisième demande d’asile. Il n’a même pas pu être entendu par le CGRA ! C’est la quatrième tentative qu’il aura à subir.

    Il ne reste pas beaucoup de temps, mais il est encore possible d’arrêter l’expulsion: Allez à l’aéroport de Zaventem, trouver les personnes qui embarquent sur le même vol pour les sensibiliser et les pousser a agir.Très souvent, les passagers ne savent pas en quoi consiste uneexpulsion. Si on leur explique qu’une personne sera embarquée contre sa volonté et qu’elle subira des violences, il se peut que des passagers décident d’intervenir une fois à bord pour empêcher cette expulsion.

    Vol vers Cotonou et Abidjan, Brussels Airlines SN229 ce Samedi 05/02/2022

    Nous ne pouvons pas accepter ces expulsions !

    https://brusselsstopdeportations.net/

    Rendez vous à l’aéroport à 9 heures ce 05/02/2022 pour expliquer aux passagers la situation et leur droits et devoirs : https://www.gettingthevoiceout.org/comment-arreter-une…/

    Vol SN Airlines 229 11h25 avec escale à Abidjan puis Cotonou

    Empêchons cette expulsion en écrivant, faxant, téléphonant aux responsables de ces actes criminels.

    Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.beSammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be

    Annelies Verlinden Minister van Binnenlandse Zaken: 02/488.05.11. Email: kabinet.verlinden@ibz.fgov.be

    Monsieur Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers Bur_Presse@dofi.fgov.beT02 793 80 31 – 02 79380 30 (FR) Fax02 274 66 40

    Brussels Airlines+32 2 723 23 45Callcenter.nl@brusselsairlines.comhttp://www.brusselsairlines.comSN Brussels Airlines :customer.relations@brusselsairlines.comFax : 027233599 / 02/7238496 / 027534931Tél : 078 188889 / 027232345 /027232362Demandez à ce que que votre message soit transmis au commandant de bord.https://www.brusselsairlines.com/…/www../brusselsairlines

    #NoBorder

    #StopCentresFermés

    #StopDeportation

    #BrusselsAirlines

    RDV à l’aéroport pour informer les passagers à 09h.STOPDEPORTATION !

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    Témoignage Audio : détention dans “l’aile spéciale” du centre fermé de Vottem.

    26/01/2022

    Témoignage audio : détention dans “l’aile spéciale” du centre fermé de Vottem.

    Un détenu nous a récemment contactés pour nous faire part de sa détention dans “aile spéciale” du centre de Vottem. Ce lieu est distinct des cachots. Il s’agit néanmoins d’une aile où les détenus sont isolés dans leur chambre pour un temps indéterminé avec un accès restreint aux sorties et aux activités. Cette aile, aussi appelée “aile sécurisée” a été aménagée en 2014 au départ pour les soit-disant « criminels» qui sortent de prison et également d’après Maggie De Block pour les « dont le comportement nécessite une surveillance et un suivi particulier » (Entendez par là les récalcitrants au système, ceux et celles qui ont décidé de ne pas se laisser traiter de cette manière).

    A l’heure actuelle, la personne qui témoigne se trouve toujours en isolement.

    Ici audio ( FR)

    Transcription : ” Bonjour, je suis quelqu’un d’un centre fermé. Comme j’ai été au Maroc. ça fait longtemps j’ai été au Maroc à cause du Corona il a été la frontière fermée. Quand je suis revenu en Belgique, ils m’ont arrêté à l’aéroport ils m’ont envoyé en centré fermé. Maintenant ça fait 6 mois que je suis dans le centre fermé. Avant j’ai été au centre 127 à Bruxelles. Ils m’ont transféré à Vottem, maintenant ça fait un mois et demi je suis à Vottem. Comme je suis tombé malade de la santé, comme j’ai demandé pour soigner ils m’ont donné un médicament, dix médicaments par journée. J’ai été demandé pour médicaments tout ça, pour demander pour envoyer moi à l’hôpital, pour que je regarde ma santé tout ça. Comme j’ai été demandé cinq choses, pour les médicaments, passer à la banque ou pour aller chercher ma carte de séjour tout ça, ils m’ont envoyé dans une chambre fermée ici à Vottem, isolement. Ça fait maintenant sept jours dans la chambre. J’ai écrit une plainte pour ça. Il y a personne qui m’a écouté pour la plainte. J’écris. Et les gens ici c’est comme un esclave, ils en ont rien à foutre de toi. T’es comme un chien ici, pas comme un humain. Il n’a a pas de droit des Hommes. Il y a rien quand tu parles pour le droit. Ils mettent toi dans une chambre isolée. Ils traitent les gens ici comme un chien. Je comprends pas la loi au centre fermé de Vottem, je comprends pas qu’ils traitent les gens comme ça. T’es malade, t’es pas malade, tu peux pas resté dans la chambre fermée. Maintenant ça fait six mois. J’ai deux enfants. J’ai une fille, j’ai un garçon. Mes enfants ils pleurent tous les jours pour moi. Je suis allé au tribunal. Trois libérations et trois négatifs. Je comprends pas la loi de la Belgique.”

    Témoignage du premier détenu dans l’aile sécurisée en 2014 : https://www.gettingthevoiceout.org/la-prison-dans-la-prison-a-vottem-laile-securisee/

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    Déportations à la chaîne et COVID en Centre Fermé 20/01/2022

    Déportations à la chaine 20/01/2022

    De nombreux.ses  détenu.es en centres fermés sont ou vont être expulsé.es ces jours-ci principalement vers l’Afrique subsaharienne. Il s’agit en majeure partie de personnes qui ont été arrêtées à l’aéroport et à qui une demande d’asile a été refusée. Elles sont désespérées et nous disent être en danger dans le pays quitté mais que le CGRA ou l’Office des étrangers n’ont pas jugé leur demande valable pour diverses raisons. Tout est basé sur les preuves écrites, leur parole n’est pas entendue, sur le fait qu’elles.ils proviennent de pays dits “sûrs” etc.

    Ces détenu.es affolé.es nous appellent constamment pour demander de l’aide. Nous jonglons avec leurs avocat.e.s qui sont pour certain.e.s aux abonné.e.s absent.e.s ou qui pour d’autres ne parviennent plus à trouver de solution juridique pour empêcher ces expulsions.

    Dernières déportations effectives à notre connaissance :

    28/12/2021 : Expulsion forcée vers l’Iran

    28/12 /2021 : Déportation forcée vers  le Cameroun. 

    18/01/2022 : Expulsion à 2 reprises vers Istanbul pour un Irakien, à 2 reprises la Turquie l’a refusé et il a été ramené en CF en Belgique

    19/02/2022 : Vol collectif vers la RDC avec à notre connaissance 3 hommes et une femme (plus d’infos suivent)


    Déportations individuelles prévues à notre connaissance
    :

    21/01/2022 : vers le Cameroun

    22/01 : vers le Bénin

    22/01 : vers la Côte d’Ivoire25/02 : vers le Sénégal

    Leur seul moyen d’ empêcher leur expulsion est de refuser un test Covid que beaucoup de pays et /ou de compagnies aériennes exigent.
    Mais, là aussi, la pression monte dans les centres : ceux qui refusent le test sont mis en quarantaine, et leur expulsion annulée est alors considérée comme refusée, ce qui aura comme conséquence qu’ils.elles seront accompagné.es d’une escorte à la prochaine tentative !

    Parole de détenus : J’ai un billet pour le refoulement demain le 21 et hier j’ai refusé de faire le test. Ils cherchentà le faire par tous les moyens “.

    TOU.TE.S ont une raison légitime de vouloir quitter leur pays.Tout est fait pour empêcher que des “étranger.e.s” viennent s’installer chez nous.

    Liberté de circulation et d’installation pour tou.te.s. 

    NO BORDER !

    ————————————————-

    COVID en centre fermé 21/01/2022: message de détenus à Merksplas


    Les détenus du centre fermé de Merksplas nous demandent de relayer leur situation
    Depuis plusieurs jours des cas COVID ont été détectés dans leur bloc 3 . Depuis, une petite dizaine ont été placés en isolation dans un autre bloc séparé. Les 10 autres dans le bloc 3, sont enfermés dans leur chambre , n’ont plus droit à aucune activité et n’ont droit qu’à une demi-heure de “promenade”. Ils nous disent que ce sont les gardiens qui ne portent que occasionnellement le masque qui font entrer le virus et qui sont à la source des infections.

    Ils veulent que le monde extérieur soit au courant de l’existence de ces prisons pour étrangers et de leurs conditions de vie.


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    S, 16 ans, détenu au centre fermé de Bruges plutôt que protégé. 14/02/2022

    Update 31/01/2021 “les méandres des accords Dublin”

    S est toujours détenu au centre fermé de Bruges. L’office a estimé qu’il avait 18 ans sur base d’un test de définition de l’âge , test avec une marge d’erreur de 2 ans et toujours contesté par des scientifiques. S nous dit toujours qu’il a 16 ans…Il reste extrêmement fragile et traumatisé . Actuellement il peut rejoindre ses codétenus qui le soutiennent la journée mais serait à nouveau en isolation.
    L’ assistant sociale lui a une première fois annoncé qu’il serait expulsé vers les Pays-Bas , puis vers l’Espagne. Ayant fait le tour de l’Europe il a déposé ses empreintes dans plusieurs pays.
    Actuellement on lui annonce qu’il devrait se rendre à l’ambassade d’Algérie , ce qui lui fait très peur..
    Face à ces incertitudes il n’en peut plus et réclame sa libération

    Une nouvelle illustration de l’absence d’humanité d’une administration qui, trop souvent en silence, détruit des vies. Une administration qui, encore une fois, n’applique la loi que quand il s’agit de punir, d’enfermer, de déporter. Quitte à enfermer un mineur.

    C’est le 10 janvier qu’un détenu du centre fermé de Bruges nous apprend avoir rencontré lors d’une “promenade” un jeune en grande souffrance. De ses dires ce jeune est un gamin. Algérien et né en 2006. Il a été arrêté début d’année à Ostende par la police. Sans papiers, ne s’exprimant ni en néerlandais ni en français et s’étant rebellé dans le commissariat, un policier décide de le qualifier de majeur et de lui attribuer arbitrairement un âge de 20 ans. Apeuré, seul, ne comprenant pas ce qui lui arrive, il accepte de signer les documents en néerlandais qu’on lui présente sans traduction. Parmi ces documents, une déclaration où il confirmera – en néerlandais – être né en 2002. Le piège s’est refermé, et l’adolescent, est  alors transféré par l’Office des Étrangers en centre fermé pour y être détenu en tant que majeur.

    Arrivé au centre, déjà en grande détresse psychologique, S est mis en isolation médicale, n’ayant accès à l’air libre que 30 petites minutes par jour. Son téléphone ne lui est pas laissé, il n’y aura accès que selon la “bonne volonté” de la direction du centre. Confiné dans sa cellule, sans contacts, ne sachant communiquer avec le personnel, complètement isolé alors que déjà très perturbé, son état risque de se dégrader rapidement.

    Invisibilisé par l’administration – qui préfère toujours cacher ce qui se passe dans les centres, et tout particulièrement les violences quotidiennes – il aura fallu, une fois de plus, le témoignage effaré d’un co-détenu pour que la situation scandaleuse de Sifo soit mise au jour.

    Nous avons prévenu un avocat ainsi que le Kinderrechtenkommissariaat et le délégué des droits des enfants, en espérant faire respecter au plus vite le droit à la  protection du jeune S, qui commence par sa libération. Mais cela ne suffira peut être pas face à l’obstination, au racisme et  la mauvaise foi qui caractérisent une administration qui semble avoir perdu toute humanité, une administration psychopathe.

    Ce 14/01/2022 nous apprenons que la direction du centre ont décidé de lui empêcher tout contact avec les autres détenus et il ne répond plus a son tél!

    Il est plus que temps de fermer les centres fermés, et d’arrêter de rafler et d’enfermer des femmes, des hommes et des enfants tentant simplement, légitimement, d’améliorer leur existence. 

    LIBÉREZ ce jeune !

    Feu aux centres fermés !

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    F, personne d’origine marocaine, ayant un trouble de santé mentale, expulsée seule vers la Turquie

    La famille et son avocat vont demander un visa de retour pour F. au tribunal ce 19/01/2022. Si vous souhaitez soutenir la famille venez  au tribunal ce 19/01/2022 à 8 heures 30 rue des Quatre-Bras 

    F. est né en Belgique à St-Josse-ten-Noode en 2001 et il a vécu toute sa vie en Belgique avec sa famille. F. a toujours présenté des troubles de santé mentale.
    Ses parents sont français d’origine marocaine et il a été inscrit comme de nationalité française à sa naissance par la commune.  

    Fin août 2021, F. et sa mère  sont partis en vacances à Bodrum en Turquie.

    En revenant, ils ont été arrêtés à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem car ils n’avaient pas de preuves de leur nationalité française. Ils avaient voyagé avec leur passeport marocain.

    De l’aéroport de Bruxelles national, F. et sa mère ont été emmenés au centre fermé le Caricole. La maman de F. est tombée malade, testée positive au Covid. Elle est restée un mois en détention alors qu’elle avait des enfants mineurs à la maison à Bruxelles. Elle a été libérée pour raison de santé au bout d’un mois.

    F., quant à lui, a été maintenu en détention et a ensuite été transféré au centre fermé 127bis. Un premier vol vers la Turquie, alors qu’il est d’origine marocaine, a été proposé et il l’a refusé.

    F.  éprouve d’importantes difficultés à s’exprimer et à s’orienter. Il a pourtant expliqué qu’il ne connaissait personne en Turquie. Sa sœur a aussi appelé le centre pour expliquer la situation.Un 2ème vol a eu lieu et F. n’a pas été en mesure de refuser. 

    F. a donc été expulsé vers la Turquie. Il est actuellement bloqué à Izmir, sans aucun document si ce n’est son passeport marocain. Il  a toujours vécu en Belgique dans sa famille et est dans l’incapacité d’entreprendre seul les démarches nécessaires afin de rentrer en Belgique.Il se retrouve seul dans un pays tiers dont il ignore la langue. Il ne parle pas non plus l’anglais. Son seul « lien » avec la Turquie est qu’il y a été en vacances dans un hôtel avec sa maman!

    Actuellement, il loge de manière provisoire dans un hôtel loué par sa sœur. Il est en pleine décompensation. Toute sa famille est extrêmement inquiète pour lui.

    La cruauté de l’État belge et sa détermination à expulser les personnes d’origine dite étrangère n’ont décidément aucune limite. L’État et son Office des Étrangers expulsent sans vergogne, fermant consciemment les yeux sur les conséquences de ces expulsions.

    La famille et leur avocat vont demander un visa de retour pour F au tribunal ce 19/01/2022

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    Empêchons une expulsion forcée ce mercredi 12 janvier 2022

    Monsieur S. va être déporté ce 12/01/2022 vers son “pays d’origine”, la MacédoineIl a fait une demande d’asile qui lui a été refusée par le CGRA. Il nous confirme que s’il est déporté, il risque gros en arrivant en Macédoine pour des raisons politiques et que ses 2 filles et sa femme qui résident en Macédoine seront également en danger s’il est déporté.

    Il nous demande avec insistance de l’aider à résister à cette expulsion.

    Il sera mis sur un avion vers Vienne, ensuite vers la Macédoine

    Les deux compagnies responsables de ce vol  ce 12/01/2022 vers Vienne sont : 

    Austrian Airlines  OS352 09:40  

    Brussels Airlines  SN6001 09:40  

    Rendez-vous à l’aéroport pour parler aux passager.e.s du vol vers Vienne ce 12/01/2022 à 7h40 (environ deux heures avant le vol). Les passager.e.s doivent être informé.e.s qu’un homme sera expulsé de force et que le pilote est seul maître à bord pour refuser que cette personne soit expulsée contre son gré.  

    Empêchons aussi cette expulsion en écrivant, faxant, téléphonant aux responsables de ces actes criminels :

    Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.be
    Sammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be
    Annelies Verlinden Minister van Binnenlandse Zaken: 02/488.05.11. Email: kabinet.verlinden@ibz.fgov.be
    Monsieur Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers Bur_Presse@dofi.fgov.be T02 793 80 31 – 02 79380 30 (FR), Fax02 274 66 40

    et la compagnie responsable du vol :

    Austrian airlines : Phone number +43 5 1766 11231E-Mail   media.relations@austrian.com 

    https://www.facebook.com/AustrianAirlines

    https://twitter.com/_austrian

    Austrian Data Protection AuthorityBarichgasse 40-421030 ViennaTelephone: +43 1 52 152-0Email: dsb@dsb.gv.at

    STOPDEPORTATION !

    #NoBorder

    #StopCentresFermés

    #stopdeportation

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    VIDEO : 2022 : Action de solidarité à Coquelles (Calais)

    2022 : Action de solidarité à Coquelles

    Dimanche 2 janvier 2022, des personnes on décidé de démarrer l’année par une action de soutien aux enfermés du Centre de rétention administrative (CRA) de Coquelles, à proximité de Calais. Elles se sont rendues sur place et ont fait du bruit et crié des slogans pour la fin des frontières, des états, des prisons et pour demander la liberté de circulation et d’installation pour tou-tes.

    Elles ont été vues et entendues par les personnes enfermées, et de la cour du nouveau bâtiment du CRA, où l’on peut à nouveau entendre et apercevoir les détenus, des cris et slogans de solidarité ont répondu. Les flics-matons du CRA ont alors gazé, tranquillement, à travers le grillage, les enfermés qui criaient “Liberté !”

    Comme toutes les prisons, les centres de rétention doivent disparaître.

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    Help ! 3 ème tentative d’expulsion ce 24/12/2021 vers l’IRAN : Update

    Update 26/12/2021 : il a été amené à l’aéroport puis son escorte a reçu l’ordre de ne pas le mettre dans l’avion….il a été ramené dans un cachot mais ne sait pas dans quel centre . Il nous dit 100 fois “THANK YOU ” . MERCI à tou.e.s ceux qui ont tel, mailé aux responsables et aux personnes présentes à l’aéroport.
    La lutte paie !

    ———————————————————————————————————————–

    Help ! 3 ème tentative d’expulsion ce 24/12/2021 vers l’IRAN

    Monsieur A a demandé l’asile ce 17/10/2021 à l’aéroport . Il a été enfermé au centre Caricole. Il a été mal accompagné par 2 avocats désignés par le centre . Sa demande a été rejeté par le CGRA.

    A sa deuxième tentative d’expulsion le 22/12 il avait fait un malaise au commissariat de l’aéroport après avoir été obligé de se déshabiller totalement. Il est resté inconscient pendant une heure , puis ramené au centre; il ne comprend toujours pas ce qui lui est arrivé.
    Il nous écrivait 🙁 traduction du perse )” Hi, I was taken to the airport today to be sent to the police.  At the  airport, I had a seizure due to the stress of Dejar, I am still in a bad  mood. ??? … I was sent back to the center.  They had a  terrible inspection.  They questioned personality and humanity, I saw  the decline of humanity in Europe for an oppressed person today.????”

    CE 24/12/2021 L’OFFICE des Étrangers va le remettre sur un vol vers Istamboul puis Isfahan (Iran) . il demande de l’aide pour résister à son expulsion . il nous dit : ” This will be the end of a life”

    Vol vers Istamboul  Turkishairlines TK 1938/TK 892 ce 24/12/2021 à 11h25

    RV à l’aéroport pour informer les passagers à 9h15
    et
    Empêchons cette expulsion en écrivant, faxant, téléphonant aux responsables de ces actes criminels.

    Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.be
    Sammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be
    Annelies Verlinden Minister van Binnenlandse Zaken: 02/488.05.11. Email: kabinet.verlinden@ibz.fgov.be
    Monsieur Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers Bur_Presse@dofi.fgov.be T02 793 80 31 – 02 79380 30 (FR), Fax02 274 66 40


    et inondez les boites de Turkish Airlines qui n’est pas à son premier coup !
    Turkish airlinesFB : https://www.facebook.com/TurkishAirlines

    Twittre : https://twitter.com/tk_helpdesk

    Brussels : Address: Brussels Airport PB47 1930 Zaventem Belgium    Telephone:   (+32) 2 620 08 49     E-mail:  bru.sales@thy.com , bru.airport@thy.com    

     TURKISH AIRLINES HEADQUARTERS  

    Turkish Airlines General Management Building, Ataturk Airport, Yesilkoy 34149 Istanbul Turkey Phone: +90 212 463 63 63 Fax: +90 212 465 21 21

    #NoBorder

    #StopCentresFermés

    #stopdeportation

    STOPDEPORTATION !

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    Empêchons une expulsion forcée vers l’Iran ce 22/12/2021

    l’Office des Étrangers Juge que l’Iran est un pays sure. Le CGRA ne lui a pas accordé l’asile . Il nous expilque qu’il risque les tortures, la prison et la mort si on le renvoie dans son pays !

    Il demande de l’aide pour empêcher cette expulsion qui sera avec escorte.

    Vol vers Istamboul turkishairlines TK 1938/TK 892 ce 22/12/2021 à 11h25

    RV à l’aéroport pour informer les passagers à 9h15

    STOPDEPORTATION !

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    AUDIO : “J’ai le droit de sortir, j’ai deux enfants à mon nom, je suis marié à une femme belge, je ne sais pas faire quoi.”

    Au début de la crise du Coronavirus, de nombreuses personnes n’ayant pas la nationalité belge, mais un titre de jour en Belgique ou des personnes ayant une double nationalité ont été coincées à l’étranger sans possibilité de rejoindre leur pays de résidence. L’Etat belge considère que cette personne, bien qu’elle soit restée une année entière au Maroc pour des raisons indépendantes de sa volonté, a enfreint les règles relatives à son titre de séjour et ne peut donc plus y prétendre. Une fois de plus nous sommes témoins d’une situation inacceptable liée à une politique migratoire absurde et inhumaine! 

    Témoignage Audio ici  

    Transcription du témoignage :  
    Bonjour, je m’appelle … je suis d’origine marocaine, ma femme est belge.Comme j’ai été au Maroc pendant le Corona, la frontière a été fermée, jesuis resté la-bas pendant un an.Après je suis revenu en Belgique, ils m’ont attrapé à l’aéroport parceque j’ai été radié de la commune. Ils m’ont envoyé au centre fermé quis’appelle le 127. Je suis resté 5 mois. Je suis passé devant leTribunal.  Je suis passé trois fois au Tribunal. Le tribunal m’a libérémais l’Office des étrangers, il a fait appel, appel… il dit que je doisretourner au Maroc, j’ai pas le droit pour rester en Belgique. J’ai deuxenfants, j’ai une fille, j’ai un garçon. Une fille de 4 ans, un garçonde 6 ans je suis maintenant bloqué. Ils m’ont transféré à un autrecentre : Vottem, à Liège. Je suis bloqué jusqu’à maintenant, ça fait 5mois que je suis dans le centre, je suis en dépression, je pense à mesenfants, je ne suis pas bien du tout. Je ne sais pas c’est quoi lasolution pour sortir d’ici, comme je t’ai dit, j’ai été au Tribunal etl’Office des étrangers ne m’a pas lâché. J’ai le droit de sortir, j’aideux enfants à mon nom, je suis marié à une femme belge, je ne sais pas faire quoi.

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    Racisme d’Etat de l’Office des Étrangers et du CGRA 01/12/2021

    Racisme d’Etat de l’Office des Étrangers et du CGRA 01/12/2021

    Nous recevons ces derniers jours plusieurs appels désespérés du centre fermé pour femmes de Holsbeek

    Toutes viennent de la République Du Congo.

    Toutes sont arrivées en septembre ou octobre et ont été arrêtées à l’aéroport par la police fédérale et enfermées sur ordre de l’Office des Étrangers. 

    Toutes ont fait une demande d’asile à leur arrivée.

    Toutes ont reçu une réponse négative à leur demande d’asile par le CGRA suivant ainsi des critères de plus en plus restrictifs en matière d’accès à la protection internationale.

    Toutes reçoivent des tickets d’expulsion vers Kinshasa. 

    Toutes sont désespérées. Elles ne veulent pas retourner dans leur pays. Certaines ont de la famille ici, d’autres affirment être en danger en RDC. 

    En principe, un.e demandeur.euse d’asile est  hébergé.e dans un centre ouvert le temps que sa demande puisse être traitée. Dans ces cas-ci, dés leur arrivée, elles ont toutes été arrêtées sur base d’une pratique quotidienne de profilage racial opéré par la police aéronautique et mises en centre fermé sur l’ordre de l’Office des Étrangers. 

    Une demande d’asile à partir d’un centre fermé est fastidieuse. Il est très difficile de rassembler les documents à partir d’un centre fermé. L’accès à une assistante juridique correcte ainsi qu’à d’éventuels soutiens (familiaux, communautaires, militants, etc.) est également empêché par cette mise à distance et en détention.

    Alors que les procédures sont souvent très longues, le CGRA fait preuve d’une rapidité peu banale dès lors qu’il s’agit de débouter des demandeuses d’asile séquestrées en centres fermés et suspectées de “risque de fuite”.

    Une fois de plus, l’efficace coordination entre la police fédérale, l’Office des Étrangers et le CGRA aura permis un filtrage rigoureux et négrophobe à la frontière, la détention immédiate et le refus d’accorder l’asile à ces femmes afin d’intimider  et de les expulser au plus vite. 

    Elles fuient une vie difficile dans leur pays et sont suspectées de disparaitre dés leur arrivée chez nous par l’Office des Étrangers et donc enfermées.

    Elles se retrouvent dans une prison, à la merci de décisions de quelques bureaucrates payés pour pratiquer des politiques migratoires criminelles.  

    Liberté pour toutes ! 

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    APPEL à SOUTIEN 30 novembre 2021

    Appel à soutien 

    Monsieur M a l’asile en Roumanie  et y vit.  Il va en Éthiopie pour voir la famille.

    A son retour, il fait une escale à Bruxelles pour prendre un bus vers la Roumanie. Il se fait arrêter illégalement  à l’aéroport et enfermé au centre fermé Caricole.

    Après des recours insistants au CCE (Conseil du contentieux des étrangers), la juge lui permet finalement de s’acheter un ticket pour la Roumanie uniquement à partir de Brussels Airport.

    Nous lui avons payé son ticket. (127 euros). Il est bien arrive en Roumanie. Son avocat va malgré tout introduire une plainte pour lui parce que ce qui s’est passé est aussi absurde qu’illégal.

     Ce genre de demande d’aide financière est plutôt rare mais nous voulons pouvoir y répondre. La violence aux frontières est aussi monétarisée. C’est pourquoi nous vous demandons votre soutien pour ne pas épuiser notre budget habituellement dévolu aux recharges téléphoniques pour les personnes détenues.

    cpte  : Collectif Contre Les Expulsions Banque Triodos BE58 5230 8016 1279 BIC: TRIOBEBB Communication: soutien  

    MERCI

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    Des pièges tendus pour expulser par surprise

    9 novembre 2021
    Un centre fermé abrite de multiples violences racistes et sexistes, que celles-ci soient prévues dans la loi ou non. L’une d’entre elles, que cet article entend dénoncer, consiste à embarquer par surprise et de force une personne sans même qu’elle ne soit informée préalablement de son expulsion. 

    En règle générale, mais pas systématiquement, les personnes sur le point de subir une expulsion sont prévenues un ou deux jours avant le vol. On leur remet alors un ticket comportant les informations sur le vol et la destination. Mais l’office des étrangers et la police aéroportuaire ne s’encombrent pas toujours de cette procédure, rendant ainsi une éventuelle résistance d’autant plus compliquée.

    Le 5 novembre, un homme bangladais détenu au centre fermé 127bis était appelé dans un bureau où se trouvait notamment une (mal nommée) assistante sociale du centre. Selon nos contacts dans le centre, il s’agissait ni plus ni moins d’un piège. Dès son entrée dans la pièce, des hommes de la sécurité ont fermé la porte derrière lui, ont rapidement pris ses quelques affaires sur son lit et l’ont fait monter dans une voiture. Témoins de cette scène violente, les autres détenus n’ont pas su où il était amené mais se doutent que cette action visait à l’expulser par surprise. Ils en sont d’autant plus convaincus que le numéro de gsm dont il bénéficiait dans le centre ne fonctionne plus.

    – Un autre détenu ayant subi une tentative d’expulsion avait, à son retour dans le centre, été appelé au bureau de l’assistante sociale. Elle l’avait prévenu que la prochaine tentative sera avec escorte et par surprise.

    Ce 8 novembre, c’est dans le centre fermé de Holsbeek qu’Hafsa a subi le même sort. Fuyant un mariage forcé dans son pays, elle était arrivée en Belgique. Elle y avait été mise en détention, l’Office refusant hypocritement de reconnaître l’existence de mariages forcés au Maroc. Elle a été amenée de force au réveil à l’aéroport Bruxelles-national en pyjama pour un vol Air Arabia vers Tanger afin d’être expulsée contre son gré, complètement ligotée. Lors de sa première tentative d’expulsion (art ici ), qu’elle avait refusée, les policiers lui avait promis une escorte et une expulsion de force dans les prochains jours. Cette menace brutale a été exécutée ce triste matin du 8 novembre sans qu’elle n’ait été prévenue au préalable. 

    Les frontières réouvrent depuis plusieurs mois, et en même temps les expulsions de personnes migrantes reprennent. Ces techniques d’enlèvements soudains s’ajoutent aux “moyens de contraintes” déshumanisants que la police utilise et à propos desquels Myria ne voit pourtant rien à redire (voir rapport, p.57 ).

    Le rapport indique aussi que “l’exécution  des  rapatriements  est  réglée  par  un  protocole,  non  publié, signé  entre  l’OE  et  la  police aéronautique de l’aéroport de Bruxelles National (connu sous l’acronyme« LPA-BRU-NAT »)”.

    Au sein des centres fermés et face aux méthodes racistes de l’office des étrangers et de la police aéroportuaire, des résistances et solidarités s’organisent parmi les détenu.e.s: refus de test Covid, grêves de la faim, informations diverses données par des lanceur.ses d’alerte également enfermé.es, etc.Nous vous invitons à consulter régulièrement notre page Facebook et notre site internet, divers appels à soutien y sont publiés.

    L’Etat fait tout pour invisibiliser les personnes migrantes qu’il enferme, pour saper leurs luttes et leurs soutiens, les empêcher de communiquer, de témoigner et de prendre contact avec le reste du monde. Car il faut les déshumaniser pour pouvoir les instrumentaliser politiquement, en faire des boucs émissaires, des concepts comme “le transmigrant”.

    Il en est d’ailleurs de même avec les sans papiers, pour lesquels le baton (la menace d’explusion) et la carotte (la fausse promesse de régularisation) sont des outils systématiquement utilisés  pour étouffer leurs luttes pour une existence digne. Les fausses promesses du Béguinage l’ont encore montré tout récemment.

    Seule une résistance commune – dans les centres fermés et hors des centres,  par les victimes précarisées mais aussi par leurs soutiens pourra faire changer les choses. Le rapport de force n’est pas à notre avantage, mais il peut changer, l’Histoire n’est pas avare en surprises quand le combat est juste !

    Moyens de contraintes ( myria ) :


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    Empêchons une expulsion forcée vers le Maroc ! 09/11/2021

    EXPULSION ANNULÉE

    Empêchons une expulsion forcée vers le Maroc ! 
    L’homme avec qui nous sommes en contact et qui est sur le point de se faire expulser est en Europe depuis 2010. Il avait demandé l’asile en Allemagne en 2014. Il a fait en Belgique un court séjour en prison puis a été transféré dans un centre fermé en tant que “criminel”, subissant ainsi une double peine  que beaucoup d’organisations, dont notre collectif, dénoncent.

    Il veut aller en Allemagne où il a des amis et où il a déposé une demande d’asile. Il dit qu’il n’a pas vu l’extérieur d’une prison depuis 2017 et qu’il veut être libéré !

    L’office des étrangers lui a réservé un vol avec une escorte policière ce mercredi 10 novembre 2021 vers Casablanca . Il a réfusé son test de covid, mais ils disent qu’il doit faire un autre test à l’aéroport et même s’il refuse, il devra quand même monter dans l’avion parce qu’il est vacciné. Il a peur d’aller au Maroc, il assure qu’il va être jeté en prison là-bas et qu’il va être maltraité par la police. Au Maroc, il n’est pas libre du tout, il n’y a rien pour lui là-bas. 

    Il va tenter de refuser l’expulsion et demande notre aide pour empêcher son expulsion.

    Parallèlement il vient de déposer une demande d’asile ( ce 09/11/2021 à 16 heures). Si OE ne rejette pas cette Demande d’asile le vol serait annulé. Nous auront des nouvelles vers midi ce 10/11/2021 et on vous tient au courant.

    Vol AT 833 , SN 4053: départ 17 h10
    RDV à l’aéroport ce mercredi 10 novembre à 15 H pour expliquer aux voyageurs qu’il ne veut pas partir, que cette expulsion est forcée et qu’ils peuvent l’empêcher en le signifiant au pilote de l’avion qui est légalement seul maître à bord de l’appareil.

    #BrusselsAirlinesStopDeportations

    #Stopauxdoublespeinesracistes

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    Fuir un mariage forcé et résister coûte que coûte aux expulsions.

    https://www.gettingthevoiceout.org/parloir-spontane-au-centre-ferme-pour-femmes-video/

    01/11/2021


    Madame Hafsa El Mangad a fui un mariage forcé et a demandé l’asile à son arrivée à l’aéroport de Bruxelles-national. Elle a été enfermée au centre fermé de Holsbeek pour le traitement de sa demande d’asile. Selon l’Office des étrangers, “il y avait risque de fuite”. 

    Son père au pays voulait la marier à un ami plus âgé qui était déjà marié. Elle avait refusé catégoriquement. Son père essayait de la persuader en la harcelant et en la battant. Elle a décidé de fuir vers la Belgique où elle a de la famille et souhaite y demander l’asile.

    Sa demande d’asile a été refusée par le CGRA qui a décrété comme souvent qu’il n’y a pas assez de preuves, ajoutant à son argumentaire qu’ “il n’y a plus de mariage forcé au Maroc”. Après l’introduction d’un recours, le Conseil du contentieux des étrangers n’a, quant à lui, pas trouvé d’arguments pour rejeter la décision du CGRA sur la forme.

    Elle est désespérée et a commencé une grève de la faim ce 25 octobre 2021. Ses co-détenues expriment leur soutien à son égard. Une première tentative d’expulsion a pu être annulée après qu’elle ait refusé un test Covid.

    Ce 29 octobre, une “psychologue” du centre lui a annoncé une nouvelle tentative d’expulsion le soir-même, expliquant qu’il y avait un accord (dont nous aimerions connaitre le contenu précis) entre la Belgique et le Maroc pour accepter les expulsions sans test Covid.

    Nous constatons qu’à l’instar des “assistants sociaux”, les psychologues sont souvent moins des soutiens aux détenu.es que des auxiliaires de l’administration et de la police à des fins d’expulsion. Cela nous rappelle des pratiques et injonctions (contestées par certains psychologues à l’époque*) qui existaient déjà en 1999, quelques mois après l’assassinat de Semira Adamu “Utiliser les acquis de la psychologie pour mener à bien cette action (l’expulsion, ndlr), c’est faire preuve d’une violence plus insidieuse qu’un menottage, une violence peut-être plus cruelle encore parce qu’elle ne s’avoue pas” https://pro.guidesocial.be/articles/carte-blanche/un-assistant-social-employe-comme-escorteur-de-personnes-expulsees-inadmissible

    Madame  Hafsa El Mangad a reçu un ticket pour un vol  vers Tanger de la compagnie Air Arabia ce vendredi 29 octobre à 21 h 30.

    Elle a refusé cette première tentative d’expulsion. Les policiers lui ont promis une escorte et une expulsion de force dans les prochains jours.À son retour au centre, ils ont fait pression sur elle pour qu’elle mange à nouveau, ce qu’elle fait maintenant.

    Elle est désespérée et bien décidée à résister à toute expulsion. Elle alerte sur le fait qu’un retour au pays serait l’enfer, si pas la mort.

    Sa nièce résidant en Belgique nous demande “Mais où sont les droits des femmes pour les exilées”?

    Un appel sera lancé dès que nous connaitrons la date de son expulsion forcée pour mobiliser à l’aéroport et informer les passagers du vol de leurs droits et devoirs. https://www.gettingthevoiceout.org/comment-arreter-une-expulsion/

    Soyons vigilant.e.s !

    LIBERTÉ POUR TOU.TE.S !

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    Expulsion avec escorte policière Vol Brussels Airlines SN 299 en direction de Cotonou prévu le 1er novembre 2021 à 11h05 : Échec à l’expulsion

    UPDATE 01/11/2021 : MONSIEUR a été amené à l’aéroport. Des militants étaient présents pour parler aux passagers . Dans les bureaux de la police fédérale plusieurs agents en civile attendaient ; Puis sans explications Monsieur a été ramené au centre 127bib vers 13 h

    La lutte paie !

    ______________________________________________________________________________

    Expulsion avec escorte policière Vol Brussels Airlines SN 299 en direction de Cotonou prévu le 1er novembre 2021 à 11h05.

    Un de nos contacts, enfermé au 127bis a appris qu’un vol était prévu ce 1er novembre à 11h05 pour l’expulser de force vers le Bénin. Il n’a jamais vécu dans ce pays mais avait transité par là pour fuire les persécutions dont il était la cible au pays. Son but n’était pas de rester en Belgique mais de rejoindre son frère. Malheureusement, il a été arrêté à l’aéroport Brussels Airport et est enfermé au centre fermé depuis 4 mois. , comme beaucoup d’autres

    C’est sans rien connaître du système belge qu’il a entamé une première demande d’asile depuis le centre fermé, donc dans des conditions extrêmement stressantes. Le Commissariat Général aux Apatrides et aux Réfugiés ne l’a pas jugé assez crédible. A sa deuxième demande, il n’a même pas pu être auditionné ! 
    Or, il nous dit être en danger de mort s’il est contraint de retourner vers le pays qu’il a fui ! 

    Il avait subit une première tentative d’expulsion qu’il avait refusé.

    Il sera accompagné d’une escorte de la police fédérale qui le mettra sur l’avion de force , menotté, et le maintiendra sur son siège  jusqu’à son arrivée à Cotonou. 

    Nous ne pouvons pas accepter ces expulsions !

    https://brusselsstopdeportations.net/

    Rendez vous à l’aéroport à 9 heures ce 01/11/2021 pour expliquer aux passagers la situation et leur droits et devoirs : https://www.gettingthevoiceout.org/comment-arreter-une-expulsion/
    Vol SN Airlines 299 11hO5 avec escale à Abidjan puis Cotonou 

    Empêchons cette expulsion en écrivant, faxant, téléphonant aux responsables de ces actes criminels.
    Alexander De Croo Eerste minister: +32 2 501 02 11. Email: contact@premier.be
    Sammy Mahdi Beleidscel en Secretariaat van de Staatssecretaris voor Asiel en Migratie, 02/488.06.06. Email: info.mahdi@mahdi.fed.be


    Annelies Verlinden Minister van Binnenlandse Zaken: 02/488.05.11. Email: kabinet.verlinden@ibz.fgov.be
    Monsieur Roosemont, Directeur de l’Office des Etrangers Bur_Presse@dofi.fgov.be

    T02 793 80 31 – 02 79380 30 (FR) Fax02 274 66 40


    Brussels Airlines+32 2 723 23 45

    Callcenter.nl@brusselsairlines.comhttp://www.brusselsairlines.com

    SN Brussels Airlines :customer.relations@brusselsairlines.com

    Fax : 027233599 / 02/7238496 / 027534931Tél : 078 188889 / 027232345 /027232362
    Demandez à ce que que votre message soit transmis au commandant de bord.
    https://www.brusselsairlines.com/en-be/contact-us/default.aspxhttps://twitter.com/FlyingBrusselshttps://www.facebook.com/brusselsairlines

    #NoBorder

    #StopCentresFermés

    #StopDeportation

    #BrusselsAirlines

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    Des détentions et déportations illégales : Audio

    17/1O/2021
    Monsieur C est d’origine Malienne mais a une carte de séjour en Espagne depuis 22 ans valable jusque 2024. Il est venu en Belgique en 2014 ayant obtenu un contrat de travail. Suite à un conflit avec son patron qui ne le payait plus, il a perdu son travail. Etant dans le besoin pour sa petite famille, il a commis un acte illégal et a été arrêté. Il a passé 7 mois et 2 jours en prison. Au bout de peine, on lui a donné un ordre de quitter le territoire.

    Alors qu’il souhaite s’y conformer et retourner en Espagne, il a été amené de la prison à l’aéroport le 21/09 pour une expulsion vers le Mali. Sachant très bien que cette expulsion était illégale , il a refusé et a en conséquence été amené en centre fermé. 

    Après plus d’un mois de Centre fermé et une grève de la faim, l’office lui a réservé à nouveau un ticket vers le Mali pour le 01/10/2021, même si il devait passer au tribunal le lendemain. Monsieur C a subit une deuxième tentative d’expulsion vers le Mali, cette fois-ci avec escorte. Il a été malmené par 6 policiers qui l’ont menotté et lui ont attaché les pieds. Une fois dans l’avion, il a expliqué aux passagers sa situation et surtout sa carte de résidence en Espagne. Il nous dit que tous les passagers du vol se sont révoltés et ont crier LIBERTE, refusant le départ de l’avion si Monsieur ne descendait pas. Suite à cet échec, il a été ramené au centre.

    Audio de l’expulsion ici (FR):  Témoignage expulsion   ;

    Extrait” Là tous les passagers du vol ils se sont révoltés, ils se sont levés pour crier pour moi. Ils ont crié: “Libérez libérez! libérez libérez! Il a sa résidence espagnole 5 ans, il doit pas partir en Afrique comme ça !” Tous les passagers ! Ils se sont mobilisés pour moi, pour crier pour moi, “L’avion il bouge pas ici si monsieur il descend, monsieur il doit pas partir en Afrique, il a ses papiers espagnols! Espagne c’est Union Européenne, ici aussi c’est Union Européenne! Il doit aller en Espagne, il a la résidence espagnole!”

    Quelques jours plus tard il repassait au tribunal pour un recours. Le juge décide une nouvelle fois de la libération. 

    Mais l’histoire n’est pas finie.REINCARCERATION
    Pour sa libération, on lui dit qu’il doit aller à la police de Zaventem chercher ses documents d’identité. La police de l’aéroport lui a tendu son passeport malien mais a refusé de lui donner sa carte de résidence espagnole.  Il n’accepte pas de partir sans qu’on lui rende ses documents d’identité, et sans lui donner plus d’explications sur pourquoi on ne lui rend pas sa carte de séjour espagnole, les policiers décident de le réarrêter.  Il passe deux jours enfermé en prison sans manger, avec seulement à boire, puis il est amené à nouveau dans un autre centre. Les policiers lui promettent qu’il recevra sa carte de résidence au nouveau centre mais qu’il devrait attendre une nouvelle décision pour sa libération.

    Resté enfermé, il s’interroge : quelle décision autre que celle du juge ayant décidé de sa libération attend-on ? Quelles lois sont appliquées ? Celles de l’office des étrangers ou celle de la justice ? 

    Audio ici : Illégalité de la détention ( FR) :

    Extrait:” il nous fait souffrir, on est dans notre droit, ils nous font des violations de notre droit comme si on est un pays de dictateurs, c’est pas normal ça.” “Ils font leurs propres lois” ( l’office),

    “C’est ça qu’ils nous ont montré à nous les migrants, c’est eux qui ont le pouvoir à Bruxelles.”,

    “Je suis dans un centre maintenant, ils m’amènent à un centre ici après la libération du juge. Donc c’est pas le juge qu’ils regardent encore, ils regardent leurs propres lois.

    Son avocat aussi affirme que cet enfermement est complétement illégal et qu’il devrait être libéré avec un OQT ou au moins être rapatrié vers l’Espagne.

    SUITE ET PAS FIN : ce 15/10 /2021 il devait être mis sur un vol vers Barcelone enfin !

     Retournement de situation : vol annulé ! Une premiere fois on lui dit que l’Espagne ne veut pas de lui, puis on lui dit qu’il aura un vol plus tard !

    Monsieur C reste illégalement enfermé.ce 18/10/2021 après sa libération par 3 juges et 3 tentatives d’expulsion.
    Monsieur C nous dit que dans les centres où il a résidé beaucoup d’autres détenus ont des cartes de séjour européeennes et que l’Office s’entête à essayer de les expulser vers leur “pays d’origine” illégalement.

    “Les gens qui ont les documents, ils ont des problemes, ceux qui ont pas de documents ils ont des problèmes! Toujours des rapatriements, rapatriements, rapatriements.”

    _______________________________________________________________________________

    Transcription des témoignages

    PREMIER AUDIO – TENTATIVE D’EXPULSION
    Mon avocat, il a fait appel, le juge il m’a convoqué dans une semaine je dois passer au palais.  C’était le premier, le premier je dois passer palais. Avant le premier encore, ils sont venus le 30, la nuit, pour me prendre au centre, pour m’amener à l’aéroport et me regarder partir. Moi j’ai dit : “Je pars pas, demain je dois aller voir le juge. Ce que le juge il dit, c’est ça que moi je vais suivre”. Il dit : “Non, je regarde partir”, moi je dis : “Je pars pas”. Ils ont commencé à m’escorter, ils m’attachent les pieds, ils me prennent avec l’escorte pour me casser et me mener l’avion. Ils m’amènent à l’avion maintenant pour donner à la sécurité de l’avion et ils me menottent. Quand je suis entré à l’avion, j’ai commencé à parler : “Vraiment, j’ai vraiment carte de séjour espagnole, c’est 5 ans. Depuis 22 ans j’habite en Espagne, j’ai ma carte de séjour espagnole, je travaille en Espagne. A cause du travail j’ai venu ici, j’ai trouvé un problème, ils m’amènent en prison. C’est fini mon prison, le juge il m’a libéré et j’ai quitté le territoire, ils doivent me forcer pour me mener à l’aéroport. Moi je comprends pas!” Là tous les passagers du vol ils se sont révoltés, ils se sont levés pour crier pour moi. Ils ont crié: “Libérez libérez! libérez libérez! Il a sa résidence espagnole 5 ans, il doit pas partir en Afrique comme ça !” Tous les passagers ! Ils se sont mobilisés pour moi, pour crier pour moi, “L’avion il bouge pas ici si monsieur il descend, monsieur il doit pas partir en Afrique, il a ses papiers espagnols! Espagne c’est Union Européenne, ici aussi c’est Union Européenne! Il doit aller en Espagne, il a la résidence espagnole!” Quand les passagers ont crié comme ça, ils sont venus me descendre avion. Là il m’a dit que, ya un monsieur qui m’a dit que: “Toi tu n’as pas de force ici, c’est nous qui ont la force”. Moi j’ai dit “Oui mais c’est la loi qui a la force! Vous il a pas de force, moi je n’ai pas de force, c’est la loi qui a de la force”. 

    DEUXIEME AUDIO – détention illégale

    Moi j’habite en Espagne, c’est pas ici que je vais rester. Pourquoi vous me gardez dans le centre fermé ici ? Pourquoi ? Quelles raisons ? Ils disent : “Non on attend la décision de Bruxelles”. Moi je dis : “C’est Bruxelles qui a dit que je dois pas rester dans le centre fermé ! Mais pourquoi vous me gardez ici ?”. Ca c’est quoi ça là ?! Moi je connais pas la loi que le centre il fait, c’est pas la loi de la Belgique qui a dit ça, c’est eux qui prennent leurs propres lois comme ça. Aéroport Zaventem, c’est eux qui font leurs propres lois, Migrations Zaventem qui a fait tout ça là. Ca c’est pas normal. Ils font leurs propres lois, c’est pas la loi de Belgique ça, c’est pas la Belgique qui fait ça, c’est leurs propres lois qui font ça là, à Migrations Zaventem.Moi je n’ai pas fait violence, je n’ai pas chez moi, je n’ai pas de force, je n’ai pas d’argent pour payer l’avocat. J’ai perdu mon argent avec lui (son patron). Ils vont me mener en Afrique aussi ! C’est eux qui ont le pouvoir, personne a le pouvoir, Bruxelles, c’est ça qu’ils nous ont montré à nous les migrants, c’est eux qui ont le pouvoir à Bruxelles. Moi je n’ai jamais vu ça. C’est pas comme ça qu’on fait les choses. Il n’y a pas deux gouvernements dans un pays, c’est un gouvernement qu’il y a dans un pays. C’est la décision d’un gouvernement dans un pays, c’est la décision de l’Union Européenne. Ils veulent faire leurs propres décisions en dehors de l’Union européenne, c’est pas possible. Zaventem Migrations, il nous fait souffrir, on est dans notre droit, ils nous font des violations de notre droit comme si on est un pays de dictateurs, c’est pas normal ça. Belgique c’est pas un pays de dictateurs. C’est eux qui sont les dictateurs. C’est le centre qui fait ça, c’est eux qui sont les dictateurs. Mais ça ,c’est quoi ça ? Le juge il a dit : “Il faut libérer Monsieur. Il n’a pas le droit de rester dans le centre”. Vous à me prendre pour me garder. Je suis allé au juge, le juge il a dit “Il faut libérer Monsieur.” Faut libérer ! Pourquoi ils me gardent ici avec ma résidence espagnole ? Moi je vais aller en Espagne, je dois quitter le territoire belge, ya pas de problème. Vraiment, j’ai fatigué de cette loi qu’on a fait pour nous, que ce n’est pas celle que l’Union européenne a voté.  Ils m’ont amené à un autre centre encore ici, pourquoi ? Je suis dans un centre maintenant, ils m’amènent à un centre ici après la libération du juge. Donc c’est pas le juge qu’ils regardent encore, ils regardent leurs propres lois. Ca c’est pas normal ça, on est dans un pays de la loi. Belgique c’est un pays, c’est pas deux pays. Le juge il m’a libéré, c’est pas eux qui vont me garder encore ici. Moi je sais pas pourquoi ils me gardent ici, j’en ai marre ! J’en ai marre ! Migrations, aéroport de Zaventem, ils ont fait une violation de la loi dans le monde entier, c’est pas seulement Europe, c’est dans le monde entier !

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    Rafle Gare du Nord à Bruxelles 10/10/2021

    Rafle :  racisme systémique inhérent à la police et à l’Etat. 

    Samedi soir le 09/10/2021, une rafle s’est tenue gare du Nord. 32 personnes ont été arrêtées

    Depuis plusieurs jours des acteurs du quartier de la gare du Nord, habitants, commerçants et entreprises  situées dans le voisinage, s’inquiètent de “l’insécurité” croissante dans ce quartier. Inquiétude relayée par les bourgmestres de Bruxelles et de Schaerbeek ainsi que par les médias, dont la Libre Belgique .art ici et ici

    Face à cette situation, la police fédérale et la police de la zone Bruxelles Nord avaient annoncé  préparer une intervention

    Ce quartier animé est régulièrement stigmatisé  de la part des médias, de la police et d’une partie de la population et ce, depuis de nombreuses années.  Quartier où la police intervient très réguliérement depuis des décennies.

    Le prétexte de l’insécurité dans ce quartier était une occasion supplémentaire pour les autorités de montrer les muscles’ et de réaliser une belle opération de communication . Les boucs émissaires étaient trouvés pour endosser les dites “violences et incivilités”. 

     Samedi soir le 09/10 2021, on nous annonçait “Une dizaine de combis, un bus, des chevaux, des chiens aux abord de la gare du nord.

    Voilà l’arsenal policier qui fut déployé. Cette intervention, définie par certains médias comme une simple opération de police d’envergure porte un nom : une rafle. C’est à dire : une opération policière d’interpellation et d’arrestation de masse de personnes prises au hasard sur la voie publique ou visant une population particulière”. Les autorités n’ignorent pas que de nombreux migrants en transit, sans logement,  se regroupent le week-end  à la gare du Nord en attendant que la circulation des camions reprenne en semaine et qu’ils puissent reprendre leur voyage. 

    Comme presque toujours, certains médias ont relayé cette communication liant  vol, drogue, délinquance et… personnes sans-papiers. Comme un lien de cause à effet. Nous tenons à dénoncer cette comparaison boueuse tâchée de stéréotypes et dépourvue de toutes re-contextualisation. Les déclarations de la police relayées par la presse, sans aucune analyse critique, ne sont que de médiocres tentatives pour détourner l’attention des pratiques répressives à l’égard des personnes en exil .

    Elles tentent également de justifier des rafles aux yeux de l’opinion publique, pour invisibiliser une pratique raciste et xénophobe, ou pire la justifier en  criminalisant les personnes migrantes et d’autres  : info média .:  “25 personnes n’était pas en ordre de séjour., et 7 étaient en possession d’armes blanches ou de stupéfiants”

    Nous souhaitons préciser que  nous rejetons la réponse apportée à ce qui est considéré comme de la “délinquance”. La police ne sera jamais une solution. La répression ne sera jamais une réponse à ce à quoi l’État policier prétend combattre (vol, délinquance, violence…). Au contraire, la police fait la guerre aux pauvres, aux jeunes des quartiers, aux personnes dites “racisées”, aux personnes migrantes. Elle amplifie les violences institutionnelles à l’égard de toutes ces personnes. 

    Puisque rien n’y fait mention dans les articles publiés sur le sujet, nous souhaitons rappeler, une fois de plus, que la violence n’est généralement pas celle des personnes migrantes, mais celle faite aux migrants. Une violence administrative, morale et parfois physique, structurelle, généralisée et assumée par les autorités à des fins de dissuasion. Une politique raciste. Une politique inhumaine. Une politique insupportable. Une politique violente, connues des personnes en exil et connue également des pays de départ avec qui l’Europe n’a aucun scrupule à passer des accords sur la migration. Pays où torture et trafic d’être humains sont de mise, pour garder les migrant.es loin des côtes européennes. L’externalisation des frontiéres par l’Europe provoquant  des situations en Lybie , Algérie , Niger.., dans l’Europe de l’Est.. ne sont que les exemples les plus connus.   

    Mais Il n’est pas nécessaire  de traverser nos frontières pour découvrir l’inacceptable. Les violences, la répression et les brutalités racistes exercées sur le sol européen, et en l’occurence en Belgique, sont également quotidiennes. Les rafles, les centres fermés, les violences policières, les expulsions, font rarement la Une des médias. 


    Voici le témoignage que nous avons reçu d’une personne qui était présente sur place :         “Il y avait une dizaine de combis de flics avec un bus rempli de flics, méga équipés”, il y avait aussi 2 flics avec des chiens, au moins 4 chevaux, ils ont bloqué l’entrée de la gare de Nord du coté de la BNP Fortis, il y a eu des dizaines d’arrestations (ils ont rempli le bus et les combis). A un moment, ils ont crié à leur collègue d’appeler une ambulance, ils ont sorti une des personnes qui avait été arrêtée et l’ont maintenue au sol plusieurs minutes (j’ai beaucoup filmé car le type était menotté au sol et entouré de 5 flics dont un qui avait un cache col jusqu’aux yeux. Je ne suis pas arrivée dès le début, mais à partir du moment où j’ai commencé à filmer ça a duré 40 minutes”. 

    La rafle de samedi soir, n’est qu’un témoignage de plus du racisme systémique inhérent à la police et à l’État. 

    Dans ses déclarations à la presse, le commissaire de police De Beule, annonçait : “Nous allons mettre en place de nombreuses actions dans les semaines à venir”.


    Soyons prêt.e.s à réagir. 

    Le comité antirafle