Nouvelle arrestation arbitraire à l’aéroport 30/07/2016

“Madame F., d’origine guinéenne, habite depuis 18 ans aux Etats-Unis. Elle séjourne légalement, y loue un appartement, et travaille à New-York.

Le 03/07, elle atterrit en Belgique en compagnie de ses 2 filles de 11 et 12 ans, pour rendre visite à son oncle et à d’autres membres de sa famille. Elle a 4000 euros en poche, sa carte de crédit, son passeport de réfugiée aux Etats-Unis, ainsi que ses billets de retour, prévu début septembre de cette année. Pourtant, les vacances tournent court… elle et ses 2 filles sont arrêtées sous prétexte d’une absence de visa, alors même qu’elle est en possession de documents prouvant qu’elle n’a pas besoin de visa pour entrer en Belgique. Cependant la police des frontières ne veut rien entendre : après 6 heures d’attente à l’aéroport, elle est emmenée, seule, au centré fermé Caricole, tandis que son oncle emmène ses filles pour les héberger chez lui.

Depuis, l’Office des étrangers s’obstine à vouloir refouler F. vers Etats-Unis et de plus sans ses filles ! Au-delà de cet enfermement absurde et inhumain, qui la prive de ses filles (celles-ci n’ont été autorisées à lui rendre visite qu’une seule fois depuis sa détention), elle est traitée, tout comme les autres personnes détenues en centres fermés d’ailleurs, comme une criminelle, emmenée escortée et menottée aux audiences au Palais de justice… Elle ne veut évidemment pas être séparée de ses filles et dans ce but a fait le nécessaire, à ses frais, pour changer le billet de retour pour ses filles, afin de retourner ensemble aux Etats-Unis.

Le Délégué général aux droits de l’enfant a été prévenu dès le début de l’arrestation de Madame F, ainsi les nom et numéro de téléphone de Madame F lui ont été communiqués.
Une première réponse du Délégué ce 13/07 : « La famille (maman et enfants) a quitté le Caricole fin de la semaine dernière pour être transférée en maison de retour » cependant il s’agissait d’une autre famille… et un deuxième message est parvenu le 19/07/2016, soit 16 jours après l’arrestation « J’ai enfin réussi à obtenir des informations au sujet de cette maman et ses enfants. Nous interpellons l’Office des étrangers au sujet de la situation. » Force est de constater l’innefficacité interpellante du Délégué général aux droits de l’enfant dans ce dossier.
Mais pour quelles raisons tout ceci? Pourquoi cet acharnement de la police des frontières et de l’OE, qui, en dépit de tout bon sens, et au-delà de tout entendement, sépare des enfants de leur mère et maintient en détention une dame qui très clairement, était en séjour touristique et familial en Belgique? Une dame qui allait demander,cette année même, la citoyenneté américaine : pourquoi la maltraiter, lui infliger ces traitements dégradants? qui plus est aux frais de l’Etat belge (je ne pense pas qu’il faille faire entrer des considérantions financières dans ce questionnement) Se pourrait-il que Madame F. n’aurait tout simplement pas la “bonne”couleur de peau, celle qui permet de ne pas éveiller les soupçons de la police des frontières ?

Des exemples de ce type de pratiques douteuses de la part des autorités aéroportuaires (http://www.gettingthevoiceout.org/le-racisme-a-nos-frontieres-11072016/) se sont multipliés ces derniers mois : il est grand temps de mettre fin à ces arrestations arbitraires !” Serait-ce dans le cadre de la nouvelle «cellule spéciale contre la fraude chez les demandeurs d’asile», mise en place au sein de l’OE en mars 2016 par Teo Francken que la police des frontières à l’aéroport arrête et enferme des personnes étrangères en règle d’asile ou de régularisation rentrant de vacances ?http://nieuws.vtm.be/binnenland/181159-speciale-cel-tegen-fraude-bij-asielzoekers

Même situation vécue fin 2014 pour une dame Marocaine et ses deux filles: http://www.gettingthevoiceout.org/une-maman-et-deux-enfants-legaux-expulses-le-11122014/

 

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