Nouvelles du vol collectif vers le Congo du 04/11/2014

Le vol collectif expulsait 19 Congolais.e.s belges et 3 Congolais.e.s de Bulgarie et de Finlande d’après l’Office des étrangers. C’était un vol coordonné par Frontex .
Le vol a fait une escale au Niger, puis est arrivé dans la nuit à Kinshasa.
Ils étaient 29 ( chiffre confirmé !) à attendre à l’aéroport de Kinshasa (après avoir passé l’immigration apparement sans problèmes) qu’ “on” vienne les chercher avec un bus.

Cet après midi du 05/10 le bus est bel et bien venu les chercher pour les amener à l’ ANR (Agence Nationale de Renseignements), toute puissante en RDC et de très mauvaise réputation !

Quelques heures plus tard, Appel de Kinshasa:
“- A priori tout le monde libéré”
“- Ils étaient 22 (18 de Belgique, 3 de Finlande et 1 de Roumanie)”
“- Chaque détenu était accompagné de deux escortes pendant toute la durée du vol”
“- Ils ont été identifiés par la Direction Générale des Migration puis transférés à l’ANR.”
“- Ils ont été libérés contre décharge d’un parent ou tuteur”

A suivre……

Souvenons-nous ici d’un ordre du ministère congolais de l’Intérieur, distribué aux hauts fonctionnaires de cette Agence nationale de renseignements (ANR) et à la police et la Direction Générale de Migration (révélé par le document secret repris par « The Observer » en février dernier) «Avant tout, soyez à l’affût de ceux qui sont de retour dans le pays en étant refoulés” (…) . Les agents sont invités à ” Intensifier la rigueur » (…) et précise ensuite : ” Le traitement réservé à ces personnes est clair: la torture et d’autres choses doivent être faites avec la plus grande discrétion. Ces ordres doivent être exécutés de manière impeccable .. ”
http://bxl.indymedia.org/spip.php?article3432

Une mission d’enquête du Home Office (ministère de l’Intérieur UK) publiée en novembre 2012, fait mention de huit organisations des droits de l’homme en RDC qui dénoncent que les demandeurs d’asile déboutés étaient exposés à des risques de torture à leur retour .

Selon un rapport du juge après une surveillance de 11 rapatriés de la RDC à partir du Royaume-Uni au cours d’une période s’étendant jusqu’à septembre 2013, neuf avaient été détenus dont huit ont été emprisonnés et deux morts, l’un apparemment après avoir reçu de graves coups de responsables congolais. Il est évident que le sort réservé aux expulsé-es en provenance de Belgique, de Bulgarie ou d’ailleurs sera le même. On peut une fois de plus se demander quelle est l’enquête entreprise par notre ministère de l’Intérieur en ce sens, quel est l’examen de chaque dossier établi par l’OE ou le CGRA ? Y en a-t-il ? Pensons que certain-es n’ont même pas vu l’ambassade mais auraient des laissez-passer européens! C’est l’éternel argument mis en avant lors d’expulsions collectives pour faire rentrer dans la « légalité » ces pratiques inhumaines.

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