Ce 16/11/2015, huit sans-papiers sont monté-e-s sur deux grues à Bruxelles. La majorité d’entre eux est sur le sol belge depuis plus de 10 ans. Nombreux d’entre eux étaient depuis des années impliqués dans des mouvements de lutte de sans-papiers. Ils/elles sont passé-e-s à nouveau à l’action pour revendiquer l’accès à ces foutus papiers.
Des médiations ont été menées pendant 3 jours. L’office des étrangers (OE)leur a proposé de se rendre dans leur bureau pour en discuter. Méfiant-e-s, ils/elles ont refusé et, finalement, ont demandé à l’OE un document attestant que leur dossier serait revu.L’OE a refusé.
Epuisé-e-s après 2 nuits et une 3ème journée au sommet de la grue secouée par le vent et la pluie, 4 personnes ont décidé de descendre de leur plein gré. Les 4 autres, cependant,ont fait le choix de ne pas descendre des grues. Des pompiers sont alors montés mais, surprise, c’étaient des policiers déguisés en pompiers !
Les 4 personnes ont dû descendre et toutes les 8 ont immédiatement été arrêté-e-s et amené-e-s au commissariat de police.
Après une prise de contact avec l’OE, deux ont été libéré-e-s, les 6 autres ont été emmené-e-s dans nos centres fermés en vue de leur expulsion du pays.
Actuellement donc, une femme est enfermée à Bruges,trois hommes au centre fermé de Vottem, un au centre fermé de Merksplas et un au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel. Notons la dissémination et l’éloignement organisés de manière à les séparer et à rendre les visites plus compliquées encore et la rapidité des dates d’expulsions.
Même si cette action semble pour beaucoup «non préparée», survenue «pas au bon moment» ou encore “sans concentration “, elle reflète l’urgence et la nécessité d’une solution pour les sans-papiers et le besoin de certain-e-s d’activer la lutte pour ce bout de papier qui leur permettrait de vivre.
D’après un de nos contacts, le centre fermé 127bis est surpeuplé. Une majorité des détenus sont des personnes d’origine marocaine ou afghane, arrêtées sur la voie publique, à leur domicile ou à l’OE. Beaucoup ont ici femmes, enfants, travail depuis des années et vivaient une vie « normale » mais souterraine et limitée vu leur absence de “papiers”.
Les échos des centres fermés :
“Des nouveaux tous les jours, des expulsions tous les jours, des libérations rarement”