Les moyens de répression utilisés pour cadenasser les libertés et maintenir l’ordre sont multiples : précarisation, médication, intimidation, fichage, torture, violence, enfermement… dans des centres fermés, centres ouverts, prisons, asiles psychiatriques, maisons de retour, centres fermés pour mineurs, etc.
Les combats contre ces formes de domination empruntent de nombreux chemins. Nous avons choisi de mener la lutte sur le terrain des “centres fermés pour étrangers”(1). Ces prisons détiennent administrativement des migrant-e-s défini-e-s par le pouvoir en place comme des “intru-se-s”, des “indésirables” qu’il faut enfermer et expulser, parce qu’ils/elles ont un jour “osé fouler le sol sacré” de l’Europe.
Des associations et des politiques nous parlent “d’humaniser” ces centres. Or, tant qu’il s’agira de gérer des flux migratoires, il faudra contrôler ceux et celles qui ont le droit d’entrer, de rester ou de sortir. Les politiques continueront de générer des différences arbitraires entre les “bons” et les “mauvais” migrants. Qu’elle soit décrétée “humaine” ou non, cette gestion installera toujours des militaires, des barbelés, des murs visibles et invisibles pour surveiller les frontières européennes ; la répression restera quotidienne et il y aura toujours des personnes enfermées dans la crainte d’une expulsion imminente. Personne ne doit s’arroger le pouvoir de décider la manière dont nous pouvons vivre, ni les lieux qui nous sont autorisés.
L’accès aux informations concernant les centres fermés est quasiment inexistant. Les seuls points de vue que l’on peut entendre à travers les médias dominants sont ceux des autorités qui enferment et expulsent, jamais les voix de celles et ceux qui subissent ces politiques. L’information reste largement conditionnée par la course à l’audience, le politiquement correct et les intérêts du pouvoir en place.
C’est suite à ces constats qu’a été créé le site internet www.gettingthevoiceout.org. Les objectifs du site consistent de permettre de faire sortir la voix des détenu-e-s concernant leurs conditions d’enfermement et d’expulsion, ainsi que de témoigner des résistances qu’ils et elles mènent dans ces prisons. Nous espérons également que chacun-e-s puisse se réapproprier ces informations pour agir contre les frontières, l’enfermement et tous les organismes qui collaborent de près ou de loin à la machine à expulser.
Nous vous invitons à utiliser, copier, diffuser librement l’ensemble des contenus disponibles sur ce site ainsi qu’à y participer directement (par des textes, commentaires, dons, etc.). Le collectif a besoin de personnes pour transcrire et traduire les témoignages (Ang, Fr, Nl), faire des montages audios mais également pour s’investir dans le collectif, proposer et mettre en oeuvre d’autres idées.
(1) En Belgique, on en dénombre six : le Caricole, le 127bis, les centres de Merksplas, Bruges, Vottem et le centre fermé pour femmes à Holsbeek info ici. A cela s’ajoutent les maisons de retour, les centres ouverts, les zones de transit dans les différents aéroports etc., qui participent tout autant au contrôle des migrant-e-s et à leur enfermement.
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Si vous décidez de consacrer du temps pour agir avec nous, contactez-nous à cette adresse: gettingthevoiceout (at) riseup.net
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