20 juillet 2024
Ces dernières semaines, nous recevons beaucoup d’appels provenant de plusieurs centres fermés différents, faisant état d’infestations de punaises de lit dans les chambres et dans les espaces de vie.
D’après les détenu·es, aucune stratégie globale n’est adoptée par le personnel pour éradiquer ce fléau : les chambres sont fermées au cas par cas, semblent être plus ou moins désinfectées par on ne sait quel moyen, tandis que d’autres espaces se révèlent également infestés entre-temps. De la sorte, il n’y a aucune chance que l’infestation soit pleinement éradiquée.
Centre fermé de Merksplas:
Un détenu dénonce que certains de ses co-détenus ont été battus par les gardien·nes, alors qu’ils refusaient d’être transférés dans d’autres chambres qui étaient trop petites. Il dit que les mesures prises pour éradiquer le problème des punaises sont dérisoires : “Ils s’en foutent”, nous dit-il.
Centre fermé de Bruges :
Les détenus dorment dans des dortoirs de 20 personnes. La promiscuité rend la situation d’autant plus insupportable.
Ils nous disent :
“On les voit [les punaises] sur les couvertures.”
“On se gratte tout le temps, surtout la nuit.”
“Beaucoup n’arrivent plus à dormir.”
“Cela devient invivable.”
“Il y en a qui deviennent fous.”
“Dans des situations pareilles, les appartements sont vidés de leurs occupants et on désinfecte pendant plusieurs jours. On ferme les centres fermés ?”
Centre fermé 127bis :
Un détenu nous raconte qu’il a dû alerter le personnel médical à trois reprises de la présence de punaises dans sa chambre avant que cela soit pris au sérieux. Il a d’abord été trouver des membres du personnel pour leur faire état de piqûres suspectes. Un médecin et une infirmière sont venu·es regarder la chambre mais n’ont pas trouvé de lieu d’infestation, et n’ont dès lors pas pris ses alertes en compte. Le lendemain, il est allé trouver le personnel avec une punaise retrouvée morte. Ses interlocuteurs ne l’ont toujours pas pris en considération. Un troisième jour encore, il a trouvé une punaise vivante en train de marcher, et a alors appelé le personnel. Là seulement, après l’avoir constaté de leurs propres yeux, ils ont acceptés de le croire. Il continue toujours à se faire piquer.
Or, on sait bien que plus le temps passe, plus les punaises se reproduisent, et plus le problème sera difficile à traiter. L’attitude du personnel et de la direction est véritablement inconséquente, irresponsable et irrespectueuse à l’égard des personnes enfermées. Il semblerait que l’infestation gagne peu à peu tout le centre. Deux ailes seraient restées ouvertes, tandis que deux autres ailes sont fermées depuis déjà plusieurs jours. Dans les deux ailes restées occupées, l’infestation fait rage.
Nous avons prévenu certaines associations sur cette situation qui nous semble urgente.
Une seule solution : Vider les centres fermés ! (et ne plus jamais les remplir)
Pour la libération immédiate de toutes les personnes détenues !