Robocops au centre fermé 127 bis

Ce  25/08/2017 11 heure : Un homme marocain enfermé au centre fermé 127 bis a pété les plombs.
Il avait appris que son frère était décédé en Libye et devait être enterré au Maroc. Il avait demandé un retour vers le Maroc. La réponse de l’OE reçue ce 25/08 a été une prolongation de sa détention de 2 mois. Beaucoup d’autres reçoivent, comme lui, des prolongations de détention tous les 2 mois, ce qui amènent des détentions « administratives » de jusqu’à 1 an.. Certains d’entre eux demandent d’être rapatriés vers leur pays, d’autres sont chez nous depuis 20 ans ou plus et ont parfois femmes et enfants ici.Cette décision de l’office à l’encontre de cet homme a suscité dans le centre un mouvement de solidarité  violent. Certains détenus se sont mis à cassé le matériel dans la salle de séjour. L’homme marocain a été très vite mis au cachot, ce qui a amené les codétenus à se rassembler devant le bureau d’un des directeurs du centre pour protester.
A 14 heure : 32 détenus ont refusé de manger ce midi. 3 fourgons de police sont arrivés et la police est rentrée dans le centre. Les manifestants devant le centre ont été « écartés ».
A 15 heure: Ils étaient 25 “robocops” , très violents. La direction a désigné 3 détenus qui ont été amenés dans les fourgons policiers. Le calme temporaire est revenu.

MEDIA:
https://www.rtbf.be/info/regions/flandre/detail_debut-d-emeute-au-centre-127-bis-pour-etrangers-de-steenokkerzeel?id=9691456
“La police est sur place
Vers 14h, des policiers en tenue anti-émeute ont pénétré dans le Centre. Via le téléphone portable d’un des “pensionnaires”, nous avons pu entendre une partie de l’intervention, effectuée à l’aide de chiens. Selon notre témoin, les policiers ont interpellé et frappé un des “émeutiers”, celui qui s’était fait en quelque sorte le porte-parole de ses compagnons auprès de la direction pour dénoncer leurs conditions de vie précaires : mauvaise nourriture, en quantité insuffisante, toilettes malodorantes, etc.”

Déjà le 3 mai des détenus avaient protesté et avaient refusé de manger ce qu’on leur servait. Trois “meneurs” ont été transférés dans d’autres centres.

Voici leurs paroles:
«On Demande qu’on accélère les dossiers pour éviter de longue détention. Y en a qui devienne fou ici. On est enfermé sans rien avoir fait pendant des mois sans aucune nouvelle. L’AS dit toujours oui et ne fait rien. Je crois qu’elle travaille avec l’Office. Les gardiens sont pas respectueux (sauf 1!), ils sont méchants et racistes »

“Nous sommes tous entre les mains de l’Office sans aucuns droits: C’est pas la gestapo ça?”

Les soins médicaux sont aussi remis en cause :
« Certains sont très malades, ont des rendez-vous dans des hôpitaux,attendent des opérations urgentes. Ces rendez-vous ne sont pas respectés et rares sont ceux qui sont amenés à l’hopital »
« Quand quelqu’un est très mal il faut insister pour avoir un médecin, mais comme y a pas de médecin ils finissent par appeler l’ambulance quand on fout le bordel (3X cette semaine!) »

Nous continuerons à revendiquer la fermeture de ces centres fermés de la honte. Ces enfermements “administratifs” sont l’expression d’une approche répressive que l’on retrouve dans toute l’Europe et en dehors de ses frontières contre cette dite “invasion”.

LIBERTÉ DE CIRCULATION ET D’INSTALLATION POUR TOU(TE)S
PERSONNE N’EST ILLÉGAL
SOLIDARITÉ

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