SITUATION ACTUELLE DE RÉFUGIÉ·ES PALESTINIEN·NES

25 janvier 2025

SITUATION ACTUELLE DE RÉFUGIÉ·ES PALESTINIEN·NES

à travers un témoignage

Nous avons pu rencontrer un homme palestinien, nommé ci-après A. , un père séparé de sa famille depuis l’intensification de la violence coloniale en Palestine. 

A. quitte le territoire de Gaza en mars 2024, il ne peut cependant pas inclure sa famille à la frontière égyptienne car les sommes demandées pour le passage sont exhorbitantes. Une somme de 25 000 $, soit 5 000 $ par personne. Sa femme lui a donc conseillé de partir seul et de trouver une sécurité et une stabilité quelque part pour qu’elle et les enfants puissent l’y rejoindre après. Depuis ce jour ils sont séparés, et à l’heure actuelle ne se sont toujours pas revus. Il décide alors de rejoindre la Belgique, en considérant aussi l’avenir de ses enfants, leurs études, lui sa carrière. En voulant reconstruire ce que la guerre a détruit. Et en imaginant la Belgique comme un espoir pontentiel, une communauté multi-culturelle qui n’aurait pas eu de mal à l’accepter. 

Depuis plusieurs années A. travaillait en tant que directeur de programme pour une Université à Gaza. Voyageant de nombreuses fois en Europe pour développer des projets Erasmus, son dernier visa, obtenu à l’ambassade Slovaque de Tel-Aviv, lui permettait de circuler dans l’espace Shengen. Il arrive donc le 1er avril 2024 à l’aéroport de Zaventem. Cependant, dans un acte désespéré, il détruit son visa, craignant d’être renvoyé en Egypte au moment du contrôle. Comme de nombreuses personnes en transit, et sans stabilité, l’incertitude et la peur d’être renvoyé conduit à la destruction de documents d’identité. Sur ce motif, il se fait donc arrêter et emmener au centre fermé Caricole.

Après deux mois de détention il est expulsé en Slovaquie, sous couvert de la procédure dite Dublin. Cette procédure permet d’enfermer et de déporter des personnes dans un pays où ils sont censés continuer leur demande d’asile. Cela peut être le premier pays d’entrée, là où l’on donne la première fois ses empreintes en Europe où, dans le cas de A, le pays mentionné sur son visa. Une fois en Slovaquie, A. passe trois semaines en isolement dans un camp fermé à Humenné. Il passe ensuite deux mois dans un camp ouvert, l’Accomodation center de Rohovce.  A. a pu obtenir ses papiers slovaques le 5 septembre 2024. Seulement, avant que les frontières ne ferment, si sa famille souhaitait le rejoindre, elle devait passer par les étapes qu’il a traversées en Slovaquie (centre fermé et centre ouvert). S’il ne trouve pas d’emploi rapidement, l’aide qu’il a obtenue en Slovaquie (480€ par mois pendant 6 mois) lui sera retirée. Or, pour A., trouver un travail en Slovaquie est presque impossible, puisqu’il ne parle pas la langue slovaque et qu’il est très compliqué de s’y débrouiller en tant qu’anglophone. Par ailleurs, autant en Belgique qu’en Slovaquie, A. a pu remarquer que ce que le marché du travail lui proposait était souvent relayé à des métiers loin des qualifications et des aptitudes qu’il possédait réellement. Selon lui, ces barrières systémiques n’empêchent pas seulement le développement personnel mais aussi gâchent la potentielle contribution que les individus pourraient apporter à la société. Le cas de A. est symptômatique d’un fonctionnement global, qui prive les personnes de leur droit à exercer leurs propres choix de vie et leur autonomie.

L’idée n’est pas d’idéaliser ou de comparer les systèmes d’accueil selon les pays de l’UE, mais bien de comprendre qu’il s’agit d’un même système qui rend les procédures très longues, complexes et criminalisantes alors qu’il s’agit ici d’un homme fuyant la bande de Gaza, bombardée sans relâche depuis de nombreux mois et où chaque jour est compté pour ceux qui sont sur place. D’autant que A. vient d’un milieu social élevé, il a des économies qui lui permettent de survivre mais ce n’est pas le cas de tous les réfugiés palestiniens qui ont quitté leurs terres. 

Nous trouvons important de relayer cette situation, qui met en lumière les étapes et les longs mois d’attente que ces procédures impliquent. Ce que A. et sa famille subissent n’est pas considéré comme relevant d’une urgence. Et ce, dans la continuité d’un génocide en Palestine dont la violence est toujours présente, et dont nos pays européens sont des acteurs non négligeables.

Paroles de A. “My wish is simple yet profound: to provide my children with a sense of normalcy, to see them thrive in their education, and to give them a life free from fear. We dream of a place where opportunities abound, where I can contribute to a community that welcomes us, and where we can live without the shadow of war.This journey is not just mine; it is the story of countless others who are seeking safety, stability, and a chance to start anew. It is a reminder of the resilience of the human spirit and the enduring hope that drives us forward.”

Feu aux frontières et à leur monde !

Liberté de circulation et d’installation pour toustes !

Free Palestine !

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