Situation générale: la répression et les souffrances continuent. On ne compte plus les mises au cachot, tentatives de suicide, transferts dans tous les centres. Nous constatons également beaucoup d’expulsions très rapides vers les pays de l’est de l’Europe.Ce sont principalement des Marocains et des Algériens qui sont actuellement en centre fermé depuis plusieurs mois, voire un an !
On entend beaucoup de problèmes liés à la paternité. Parmi d’autres, l’exemple d’un homme ayant un enfant reconnu (avec un acte de naissance à l’appui) et devant effectuer un test ADN pour prouver sa paternité suite à la décision d’un juge. Cette demande lui sera dans un premier temps refusée par le centre.
Outre leur volonté d’être libres, les détenu·e·s revendiquent leurs droits et principalement leurs droits à la santé et à l’aide juridique dont iels sont régulièrement privé·e·s.
Les mesures Covid restent d’application. Les détenus sont peu nombreux par rapport au nombre de places disponibles et les contacts entre eux sont limités. Plusieurs témoignages indiquent que le port du masque et la distanciation sont rarement respectés par le personnel.
A Merksplas:Depuis le Covid-19, tout nouvel entrant est mis une semaine au bloc 5 qui est le bloc d’isolation. Ils sont seuls dans une cellule qui a tout d’un cachot.Deux tests Covid sont prévus au début et à la fin de la détention dans le bloc 5. Après une semaine ils sont ramenés auprès des autres détenus.Chaque jour, les détenus isolés n’ont droit qu’à deux promenades d’une heure, seuls dans une cage de 7 m sur 3 m avec des grillages même au-dessus d’eux. Ces cages sont alignées et il leur est parfois possible de parler ensemble de cage en cage.
Dans le centre; ils sont actuellement une quarantaine pour 146 places, beaucoup ont déjà accompli une peine de prison et subissent maintenant la double peine (https://www.gettingthevoiceout.org/double-peine-ou-bannissement-methode-particuliere-de-racisme/ ) . Certains sont enfermés depuis bientôt un an. Certains sont pères d’enfants reconnus et ayant la nationalité belge.
Une hébergeuse nous explique la situation d’un homme dans un témoignage daté du 15 septembre.”Il semble qu’on lui ait dit qu’il devait attendre la fin de la quatorzaine pour faire appel à un avocat. A l’issue de ce délai, on lui a dit que c’était trop tard, que les 3 jours étaient passés.On lui a donné 5€ de crédit téléphonique mais refusé de lui donner le morceau de papier sur lequel était écrit mon numéro de téléphone.Il est donc resté en isolement le temps de sa quarantaine, puis a passé un certain temps en contact avec les autres. Il a été renvoyé en Allemagne avant-hier et est rentré en Belgique hier.”
Une tentative de suicide suite à des propos racistes graves : “Un homme détenu depuis 7 mois en centre a pris beaucoup de médicaments dans la nuit du 18 septembre et hier, suite à des agressions verbales super racistes d’un gardien. Ce matin, il a été retrouvé inconscient et a été amené en isolation dans le bloc 5, portépar 5 gardiens.”
Paroles de détenus :
“Je vous coûte 200 euros par jour. C’est un vrai business ces politiques migratoiresc’est pas croyable, je vous ai déjà coûté 40000 euros!”
“Je veux pas de papiers, je veux VIVRE! Personne n’est illégal et moi non plus”
“Je suis depuis toujours illégale. Je vis comme ça et cela ne m’empêche pas de vivre”!
Au 127 bis :Ils sont une bonne vingtaine pour 120 places. Beaucoup de mises au cachot et de transferts dès qu’ils revendiquent leurs droits, même poliment. Mais la révolte règne quand ils sont maltraités : “désolé mais si ils sont arrogants avec moi, je peux aussi l’être”.
A Bruges :Ils sont une dizaine pour 112 places. Les demandes qui nous parviennent sont principalement des demandes d’aide médicale. Face à la privation de liberté que leur impose l’Etat, ils revendiquent leur droit à la santé.
A Holsbeek:Nous avons très peu de contact actuellement. Le mois dernier, elles étaient 4 pour 60 places.Une jeune fille roumaine de seulement 19 ans a été expulsée vers la Roumanie une semaine après son arrivée, alors que toute sa famille vit légalement en France.
NON AUX CENTRES FERMÉS !
NON AUX EXPULSIONS !
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