14/05/2017
CENSURE ET REPRESSION
Le festival annuel Steenrock 2017 était organisé ce 06/05/2017 devant le centre fermé de Steenokkerzeel pour protester contre les enfermements et les expulsions avec musique, prises de parole, manifestation devant les grilles du centre, témoignages d’ancien(ne)s détenu(e)s et de détenus
VIDEO.https://www.facebook.com/anne.rakovsky/videos/10155371524177948/?hc_ref=PAGES_TIMELINE
Mais, d’abord, alerte du centre fermé de Bruges 10/05/2017
Une aile va être fermée à cause d’une migration criminelle de puces ! Des transferts de détenus (pas de puces!) sont en cours !
127bis
Durant le Steenrock , la situation dans le centre 127bis était des plus tendues suite à une répression organisée par la direction du centre et ses matons :
La veille déjà, une dizaine de détenus ont été mis en isolement. Deux au moins ont été transférés dans d’autres centres. Le jour du Steenrock, les hommes ont été isolés dans une salle hermétiquement fermée, sous l’oeil de gardiens qui, d’après certains témoignages, étaient extrêmement stressés. C’est vrai qu’être enfermé dans une salle avec une quarantaine d’hommes à qui on enlève toute possibilité de s’exprimer, de circuler c’est stressant! Ils ne pouvaient donc pas ouvrir les cages ?
« Lors de la manifestation Steenrock, beaucoup de détenus ont été mis au cachot, d’autres ont été confinés dans des pièces fermées. Tout a été fait pour éviter le contact avec les militants rassemblés devant le centre. Tout a été fait pour contrôler , surveiller les détenus et éviter qu’ils ne s’expriment. Le rôle de flic étant assuré par les gardiens prêts à mater la moindre protestation, la plus petite opposition. Les rencontres avec les parlementaires étaient surveillées, écoutées de près par les gardiens. »
“Un homme arrivé le 5 mai au 127 bis a tout de suite été mis au cachot “pour sécurité” de la nuit du 5 mai jusqu’à la fin du Steenrock »
Beaucoup désiraient s’exprimer au téléphone durant le Steenrock, certains ont pu s’exprimer par téléphone. Ceux-là ont été transférés dans un autre centre le jour même ou le lendemain matin.
Du côté des femmes, très peu de contacts. Vraisemblablement, elles ont été encore plus isolées et dans l’impossiblité de nous contacter.
Des parlementaires sont entrés dans le centre et ont pu discuter avec certain(e)s des détenu(e)s. On attend leurs réactions.
A noter que les détenus ont, depuis le Steenrock et les actions d’activistes durant les monologues de Théo Francken à Gent et à la VUB, l’interdiction de nous téléphoner sous peine de sanctions.
Caricole
Au départ, les détenus sont tendus. Ils ont été témoin la veille du Steenrock de l’arrestation éxtrêmement violente d’un ami par dix policiers de la police fédérale.
Appel à 8h50 le 05/05:” Les gens hurlent et pleurent dans le centre, ils sont venus prendre Emmanuel K.” “Ils ont dit tu dois partir aujourd’hui !” EK n’était pas prévenu, aucune information préalable concernant une expulsion, il répond donc qu’il ne comprend pas et qu’il ne partira pas. La police fédérale arrive “ils l’ont jeté sur le sol dans sa chambre pour le neutraliser, ils l’ont menoté et emmené rapidement”. Ils étaient dix policiers à l’intérieur du centre, ils nous ont tous dit de sortir de nos chambres”.
Les détenus sont traumatisés : “c’est une petite partie de chacun d’entre nous qu’ils ont prise aujourd’hui”.
“Un gardien a fondu en larmes, il s’est excusé.”
“Ici c’est le chaos, l’enfer ce matin. Une dame criait criait, elle est tombée par terre, elle a été emmenée à l’infirmerie.”
“Ils ont dépassé les limites aujourd’hui !”
“Quand ils m’ont demandé de sortir de ma chambre, moi j’ai dit : “si vous allez faire quelque chose de légal, pourquoi je devrais sortir ?” je n’ai pas eu de réponse et on m’a fait sortir.”
“Tout le monde criait : vous allez le tuer, vous allez le tuer.”
Puis le nettoyage le même jour pour la visite des parlementaires:
“Ils ont fait le grand ménage au Caricole en cette fin de semaine : une société est venu tout nettoyer, on n’a jamais vu ça, ils ont nettoyé partout, même le gazon est coupé !”
4 parlementaires sont entrés au Caricole durant le Steenrock :
« Une femme a été empêchée de voir les parlementaires car elle ne va pas bien du tout, sa situation semble avoir été cachée : les gardiens l’ont suivie toute l’après midi, elle est surveillée comme le lait sur le feu, ses mouvements sont contrôlés pas à pas.”
“Les parlementaires ont vu plus ou moins dix-sept personnes, je crois. Les gardiens ne les ont pas quittées des yeux.”
Témoignage d’un Guinéen expulsé le 11/05, lu en partie aux parlementaires lors de la visite et qu’il aurait voulu diffuser.
“Je suis de nationalité guinéenne et je suis détenu au centre Caricole depuis presque 2 mois et demi. Je suis très gravement malade et après un examen médical, le docteur du centre a confirmé que j’ai la maladie Drepanocytose. Après la consultation le lundi 26 avril, j’ai reçu une ordonnance qui précise que je dois prendre des médicaments spécifiques. Mais malgré tout cela, ma santé ne s’améliore toujours pas. J’ai fait plusieurs crises ici au centre à cause de ma maladie. Selon mes analyses, il manque ici des compétences et du matériel adéquat pour soigner les gens. Je ne fais que perdre du poids et je maigris, tout ce que je mange, je le vomis. Le personnel du centre Caricole blague avec ma santé ! Malgré mon état, ils veulent me rapatrier. Je demande secours aux bonnes volontés et aux associations. Merci.”
Un vol avec escorte était prévu pour lui ce 11/05, puis a été annulé car “not fit to fly”(pas en état de prendre l’avion). Le médecin du centre a modifié le certificat et a accordé le “fit to fly”. Il a été expulsé avec escorte vers la Guinée.Le personnel du centre est dégouté (sic) !
Les parlementaires ont découvert dans le centre Caricole des personnes démunies et incapables de se défendre, souvent sans avocats. Certains étaient sidérés ! Ils ont découvert huit Palestiniens de Gaza et quatre Vietnamiens (trois femmes et un homme), victimes de trafique d’êtres humains d’après les informations recueillies. Ils ont aussi découvert plusieurs Congolaises , vivant en Belgique parfois depuis des années et que la police est venue chercher à leur domicile au petit matin, il y a plusieurs semaines.
Dans tous les centres fermés les détenus sont fachés, furieux, tristes, malheureux, déprimés, fatigués, découragés.
Ils sont soumis à une répression aveugle et traités comme beaucoup nous disent “comme des bêtes”. Ils se font expulser manu militari vers leur “pays d’origine” sans état d’âme.
Des enfermements incompréhensibles
“C’est pas mon choix d’être illégale”
“Ils veulent me tirer vers le bas, je le sens. Pourquoi il me garde ici, je ne veux pas rester en Belgique moi, je veux juste rentrer en Italie. J’avais un titre de séjour en Italie”
« C’est quoi ça ? Je suis venus ici pour travailler et envoyer de l’argent à mes parents, vieux et très pauvres. Je suis propre, claire et nette. C’est quoi ça? Pourquoi on m’enferme?
“C’est pas légal, c’est pas la démocratie, c’est injuste, je suis en colère!”
“Ici c’est comme un cimetière, on meurt petit à petit. Les gens souffrent….”
«Je veux bien retourné dans mon pays, c’est pas la catastrophe mais je ne veux pas me séparer de mes enfants »
“On attend. On ne sait pas ce qu’ils vont faire avec nous
On ne compte plus le nombre de détenus en grève de la faim dans les divers centres, on ne compte plus les tentatives d’évasion, les tentatives d’émeutes, les mouvements de solidarité dans les centres.
Les détenus ne comprennent pas ces enfermements “par ce que demandeur d’asile, demandeur de régularisation, malade, demandeur de vie digne et de droits”.
Et nouvelle du jour 14/05/2017: 3 nouveaux centres fermés vont être créés pour NOTRE sécurité, en d’autres mots “Ils sont TOUS dangereux” dixit Francken
Non aux centres fermés, non aux expulsions!
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