Ce 7 janvier dernier, des personnes enfermées au centre fermé 127bis, à Steenokkerzeel, ont rapporté la mort par pendaison d’un de leurs co-détenus. Rapidement, les détenus ont été transférés d’une aile du centre fermé à une autre, et la direction refuse de communiquer davantage d’informations sur les circonstances d’un possible drame. Si cette information n’a pas pu être confirmée, il n’en demeure pas moins que les violences et la tension qui en résultent ne font qu’augmenter.
“Ils essaient de nous cacher la vérité”, disent les détenus.
Le 25 décembre dernier, un homme avait été retrouvé sans vie dans le centre fermé de Merksplas (près d’Anvers). La direction et l’Office des étrangers avait alors déclaré qu’il s’agissait, d’un suicide. Cet homme était souffrant et n’avait pas été écouté des services de santé du centre fermé. Un co-détenu dénonçait : “Ce n’est pas juste un suicide. On tue les gens ici. Ce n’est pas normal”.
Plus tôt en février 2023, il y a bientôt 11 mois, Tamazi Rasoian trouvait la mort dans le centre fermé de Merksplas dans des circonstances opaques, alors qu’il avait été placé en cellule d’isolement. Sa famille se bat toujours pour obtenir vérité et justice.
Par leurs politiques migratoires mortifères et racistes, les autorités se rendent responsables de ces morts.
L’enfermement détruit psychiquement et physiquement. Depuis l’existence de ces prisons, les détenu·es ne cessent de dénoncer les conditions scandaleuses (manque d’hygiène, nourriture avariée, mises au cachot au moindre prétexte,…), les violences qui y sont perpétrées, tant lors des arrestations, pendant la détention ou au cours des procédures d’expulsion ; le tout avec la complicité de nos dirigeant·es. Certains traitements (isolement total durant des mois, pressions psychologiques,…) s’apparentent à de la torture.
Cet état de fait inhumain relève de choix assumés d’une classe politique capitaliste et réactionnaire qui, d’un côté fait reposer ses finances sur l’exploitation des personnes sans-papiers, et d’un autre côté les traque, les enferme, les déporte pour toujours mieux entretenir leur précarité.
Quand un homme meurt en centre fermé, l’État belge et ses représentant·es ont du sang sur les mains.
Ces violences insupportables ne cesseront pas tant qu’une véritable politique de régularisation massive ne sera pas mise en place, tant que toutes les personnes enfermées n’auront pas été libérées et que les centres fermés aient été supprimés. .
Vendredi 19 janvier, nous appelons à une manifestation au départ d’Arts-Loi qui s’arrêtera devant l’Office des étrangers. Soyons nombreux·ses pour crier notre indignation et notre colère face à cette institution qui orchestre cyniquement les politiques de détentions et d’expulsions en parallèle d’une politique de régularisation toujours plus sévère et arbitraire. Nous exigeons de faire ressortir la vérité sur les circonstances entourant la mort des ces détenus et de toutes les personnes mortes dans les centres fermés auparavant.
Fermeture immédiate des centres fermés,
Régularisation de toutes les personnes sans-papiers,
Liberté de circulation et d’installation !