Jamal, ami et résistant en lutte pour la régularisation de tous les sans papiers se fait expulser demain sur le vol AT839 départ 12h45 vers Casablanca (embarcation 2h avant) Air Maroc.
RV à l’aéroport pour parler aux passagers ce samedi 12 Janvier 2013 à 10h45
Arrivé en Europe à l’âge de 11 ans, Jamal passe quelques années en Espagne. Il finit par devoir quitter le pays car il est pourchassé par la police là-bas. Décidé à ne pas se laisser faire, Jamal lutte à différents endroits pour la cause des sans papiers. D’abord à Calais et ensuite en Belgique.
La lutte, il la commence à Ixelles, avec une soixantaine de personne en occupant la place Fernand Cocq. Sur place jour et nuit, ils veulent “dénoncer la clandestinité dans laquelle les autorités belges et européennes les plongent et la précarité qui s’en suit”. Des assemblées sont organisées ainsi que des moments de tractage et d’information aux passants. Après deux semaines dans le froid, plusieurs hospitalisations et le poids du fascisme des policiers présents tous les jours, deux locaux sont ouverts. L’un à la VUB, l’autre dans une maison à Ixelles. Ils y seront entassé et bien que décidés à “continuer la lutte contre les politiques (anti)migratoires et pour leurs papiers”, le quotidien difficile les rattrape et la cohabitation à 25 personnes à la VUB est plus que tendue. Malgré un suivi des avocats, la situation pour ces personnes reste la même.
Ne voyant pas de perspective dans les nouveaux contacts avec des avocats, le groupe entame une grève de la faim. Ils veulent leur régularisation et annonce la grève au finish. Des “contacts avec les autorités” sont entrepris. Le cabinet de Maggie Deblock refuse de lâcher prise et maintient la décision de ne pas de papiers aux personnes en grève de la faim.
Jamal découragé mais surtout écœuré du mépris des autorités se coud la bouche pour “attirer l’attention sur la situation désastreuse des personnes considérées comme illégale sur le territoire”.
Malgré les 100 jours de grève de la faim, des manifestations hebdomadaires devant le cabinet de M. Deblock ou du parti socialiste et quelques actions dans la ville, rien ne change et le gouvernement tient fermement sa décision. Les grévistes excédés décident d’arrêter leur action.
C’est avec un Orodre de Quitter le Territoire qu’ils reprennent le chemin de la rue. Une fois tout le monde dehors, nombre d’entre eux sont suivis par la police. Jamal qui a été mis sous le feu des médias en se cousant la bouche, l’est particulièrement. Après une bagarre en rue, Jamal est jeté en prison.
Après six mois d’emprisonnement, alors qu’il aurait pu être libéré avec un ordre de quitter le territoire, l’office des étrangers décide de l’expulser directement à partir de la prison.
Contrairement à Jamal, nous ne luttons pas pour la régularisation des sans papiers. C’est bien pour la liberté de circulation et d’installation et la destruction de tous les centres fermés que nous nous levons. Plus largement c’est contre ce système qui expulse, fiche, rejette et emprisonne ses “indésirables” et ses insoumis que nous luttons. Si nos chemins se sont écartés sur la manière de lutter, nous sommes restés amis et solidaires face à la répression. Nous voulons donc le soutenir dans sa lutte contre son expulsion.
A côté des discutions à l’aéroport, il y a mille autres actes à poser pour contrer la machine à expulser : contre l’état et ses institutions, et tous les organismes qui y collaborent de près ou de loin.