09/06/2012 : Des nouvelles des centres : Cela s’est passé près de chez vous.


Il devient bien difficile de faire une liste  des appels que nous recevons quotidiennement des centres fermés. Voici quelques éléments et questions découlant des témoignages reçus dans les centres fermés sur notre système de gestion des migrations en Belgique.

DE LA RESISTANCE DANS LES CENTRES FERMES

Depuis plus d’un mois il semble que la gestion des centres fermés belges devienne extrêmement difficile.

Au centre fermé de Merksplas une importante émeute a eu lieu le 10 mai, qui a été rapidement réprimée par la police. Une dizaine de récalcitrants ont été mis au cachot pendant 11 jours !
http://detention.theowlseyes.info/category/Merksplas

Au centre fermé de Bruges, suite à une tentative de suicide le 04/06, des mouvements de protestation et d’indignation ont vu le jour. Suite à ces mouvements tout le monde a été isolé et les femmes ont reçu une « pilule » pour se calmer .La tension y reste vive .http://www.gettingthevoiceout.org/tentative-de-suicide-grave-au-centre-ferme-de-bruges/

Au centre fermé de Steenokkerzeel la tension est très forte depuis plusieurs jours ( à cause de la présence de « récalcitrants » dit la direction). La direction est passé à l’offensive ce 05/06 en fouillant tous les prisonniers, et en faisant une fouille complète de leurs chambres.
http://www.gettingthevoiceout.org/05-06-journee-chaotique-au-centre-ferme-127-bis-a-steenokkerzeel/
Un Guinéen est en isolement parce qu’il ne veut ni boire,ni manger, ni se laver. Son état est très inquiétant.
Un Ivoirien qui avait renversé du café sur lui et qui présentait des brûlures aurait finalement été hospitalisé après plusieurs jours d’isolement.

Au centre Caricole, douze demandeurs d’asile ont entamé une grève de la faim le 28 mai suite au constat de réponses aléatoires de leurs dossiers. La direction a « promis » une solution à leurs problèmes. Dix sont toujours en grève de la faim!
Au Caricole encore, une femme venant du Cameroun a demandé l’asile. Elle est enceinte de trois mois, de jumeaux. L’assistante sociale lui propose un avortement avant son expulsion !!!!!!!!!!!!!!
ça fait un peu scandale non ?

DES EXPULSIONS

Les expulsions par contre fonctionnent bien, et la répression des escortes porte souvent ses fruits !
Certaines expulsions sont annulées en dernière minute suite à des pressions externes ou des problèmes administratifs .
http://www.gettingthevoiceout.org/category/expulsions-en-cours/?lang=fr_be

DE LA DESOBEISSANCE CIVILE DE L’OFFICE DES ETRANGERS

Il est aussi rapporté par les prisonniers que des arrestations, des expulsions se passent par ruse et sont parfois des plus illégales !: arrestation après une convocation au commissariat pour régler le dossier de régularisation, expulsions sans respect des 48 heures légales où l’office doit prévenir, expulsion forcée dès la première tentative (un Tunisien père de 4 enfants Belges a ainsi été expulsé de force et par surprise)

Autres faits rapportés : Les laissez-passer qui permettent l’expulsion semblent pour certains cas ne pas venir des consulats concernés et seraient « bidouillés » par l’Office des Etrangers. Quelques pays pour lesquels ce témoignage a été rapporté : Congo, Afghanistan, Guinée,

Et encore : un Sénégalais devait être expulsé. A la dernière minute l’expulsion a été annulée suite à un recours : ils ont pris un autre Sénégalais et l’ont expulsé. L’expulsé n’a pas eu la possibilité de faire un recours.

Malgré des situations administratives ou humanitaires des plus troubles, l’Office des Etrangers essaie toujours d’amener le candidat à l’expulsion à l’aéroport. Ce sont les pressions, les recours qui en dernière minute peuvent empêcher l’expulsion !.

DE LA BANALISATION de nos politiques migratoires

Une instance a reçu  le plein pouvoir pour effectuer par tous les moyens  cette tâche de se débarrasser de tous ces indésirables.
Tous les enfermés parlent de haine et de violence : cette haine et cette violence ne seraient-elles pas condamnables venant de représentants de l’Etat ?

Les enfermés , les « récalcitrants » essaient avec leurs moyens très limités d’exprimer leur révolte, de résister à  cet enfermement dans un milieu carcéral extrêmement répressif, où des personnes sont enfermés et mises au cachot dès le moindre signe de désapprobation. Des mouvements de solidarité dans les centres sont fréquents.

Des « citoyens » s’indignent comme ils peuvent.

Des associations demandent des alternatives à l’enfermement et/ou l’humanisation des centres .

Mais les violences, les tortures ne sont que rarement dénoncées, et semblent devenir des faits banalisés.

Combien de temps allons-nous laisser faire ? Comment en sommes-nous arrivés là ?

Quand allons-nous dénoncer ces dérives fascisantes de notre système « démocrate »?

Allons nous continuer à accepter l’inacceptable ?

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