Cette interview a été réalisée lors de l’action de blocage du centre fermé de Merksplas le 28 janvier 2011.
Écouter le témoignage (NL) :
Je voudrais raconter ce qui nous est arrivé. Je parle bien le Néérlandais. Je vis depuis 18 ans en Belgique et n’ai pas de papiers. Ma femme est belge, et mes enfants aussi.
(…)
Nous sommes enfermés pour rien. J’ai deux petits enfants et ma femme ici. Je ne peux pas partir d’ici. (…) Mes enfants habitent à Anvers. (…)
Je suis ici depuis un mois et dix jours. Il y a ici un avocat, mais qui veut me renvoyer. Lundi ils ont réservé un vol pour la Yougoslavie. Je viens de Serbie. J’habite depuis 18 ans en Belgique. J’ai été à l’école ici.
(…)
J’ai reconnu mon enfant à la Maison Communale d’Anvers. Ma femme habite à Anvers.
Et mon avocat ne m’aide pas. Attendre.
(…)
Normalement j’ai le droit de rester en Belgique. J’y vis depuis dix-huit ans et mes enfants et ma femme sont ici. Ma femme est belge et mes enfants sont belges. Mes enfants sont nés ici. Mon fils a trois ans et ma fille sept mois.
(…)
Ils m’ont contrôlé en rue et m’ont enfermé parce que je n’ai pas de papiers.
Vous comprenez?
Normalement j’ai le droit de rester en Belgique. Mais lundi 31 janvier ils vont m’envoyer à mon pays.
(…) Si je ne collabore pas, alors ils mettent des menottes. Je l’ai vu souvent se passer ainsi. Ils te mettent les menottes puis te frappent. Parce qu’ils ne veulent pas retourner dans leur pays.
Je ne veux pas qu’on me frappe. Donc, j’ai dit que je voulais bien retourner dans mon pays. Sans violence, sans menottes. (…)
Ils utilisent la violence. Il y a quelques jours il y ont encore tabassé quelqu’un.
C’est vraiment très dur ici. Je n’ai rien à faire ici. Mon fils a son anniversaire bientôt et je ne peux pas être là. J’ai seulement dit : « Ok, bon, j’accepte d’aller dans mon pays »
(…)
Je ne sais pas ce qui va se passer. Ma famille va me manquer, vraiment.
Ma fille, elle n’a que sept mois. Et mon fils. Et ma femme, qui va devoir s’en occuper seule. Elle se retrouve seule, sans personne pour l’aider.
(…)
S’ils peuvent m’aider? Je ne pense pas. J’ai vu ce qu’ils font. Ils prennent notre argent. Tu comprends?
Maintenant que tu as mon numéro, tu peux me contacter.
(…)
Merci.
Nous sommes du côté de votre camionnette avec le haut parleur. C’est là que je suis, avec un pull blanc. Nous sommes maintenant dehors, mais vous ne pouvez pas nous voir. Seulement à travers les fenêtres.
Salut.