Et pendant ce temps là… 18 décembre, journée mondiale des migrants !

Alors qu’à Bruxelles on organise des films, des discours et des débats comme l’Assemblée populaire « Migrants acteurs de citoyenneté »,…

Pendant ce temps là… les personnes désireuses de manifester leur solidarité avec ces mêmes migrants, qu’ils aient ou non des papiers…. ces personnes sont empêchées de le faire et de quelle manière !

Alors qu’à Bruxelles on organise des films, des discours et des débats comme l’Assemblée populaire « Migrants acteurs de citoyenneté »,

Alors qu’Annemie Turtelboom (Ministre de la Justice B)se fend d’un discours dont un voici un petit extrait ”
La migration est un phénomène de tout plus rapides donnent lieu à sans cesse plus de migrations. L’abîme croissant entre le Nord et le Sud est également générateur de flux migratoires. (…)
Ceux qui pensent pouvoir encore stopper ou freiner cette migration par des mesures exclusivement répressives se trompent. Ceux qui pensent que la migration est un problème voire un danger, se trompent également. “

Alors que Ban Ki-Moon (Secrétaire général de l’ONU) appelle à propos des migrations à “faire d’un phénomène planétaire une dynamique de progrès” et qu’il ajoute que “certains considèrent l’immigration illégale comme un délit. Beaucoup pensent que les immigrés sans papiers sont dangereux pour la société, qu’ils devraient être arrêtés, ou que toutes les femmes qui émigrent pour occuper des emplois peu qualifiés sont victimes de la traite.(…) Ces mythes, entre autres croyances infondées, font adopter des politiques de l’immigration qui sont au mieux inadaptées et au pire dangereuses. »

Pendant ce temps là… les personnes désireuses de manifester leur solidarité avec ces mêmes migrants, qu’ils aient ou non des papiers…. ces personnes sont empêchées de le faire et de quelle manière !

Dimanche 18 décembre 2011 une centaine de personnes s’étaient décidées à braver le froid et le vent afin de se rendre ensemble devant le nouveau centre fermé, appelé “Caricole” de Steenokkerzeel. Il y a les gens qui font les discours, il y a les gens qui débattent et il y a les gens qui désirent manifester sur place pour attirer l’attention sur la réalité et dire leur opposition à cette politique répressive à l’égard des migrants.
Pourtant, une fois de plus, le droit de manifester leur solidarité leur a été ôté.

En effet le bourgmestre de Zaventem a pris un arrêté le 16 décembre par lequel il interdit la manifestation pour des raisons telles qu’il n’a aucun doute que les manifestants potentiels mettront en péril la sécurité publique, que la sécurité est sérieusement perturbée par la manifestation sur l’autoroute provoquant une dangerosité pour la route et le trafic aérien (!), que la sécurité publique sera affectée, qu’il y a eu des destructions par le passé.
A noter ici que les manifestants sont habitués à être encadrés par des hordes de forces de l’ordre en tenue de combat, à cheval, exigeant que le moindre pas soit longuement négocié et que les policiers se placent entre les grilles du centre, accompagnés de leurs chiens, de manière à empêcher le dialogue avec les détenus, de manière à faire peur, de manière à intimider.

Dimanche aussi il y avait 11 combis de policiers fédéraux et de robocops, il y avait une autopompe, il y avait des chevaux, il y avait des policiers aux entrées de la gare, il y avait des policiers sur la route, il y avait des deuxième et troisième lignes…
Il est dès lors intéressant que ce soient les manifestants qui soient décrits comme étant potentiellement dangereux !

Les manifestants à qui il est systématiquement opposé, lorsqu’ils veulent se rendre devant les centres, des obstacles menaçants. Des manifestants qui, déjà dans les trains sont accueillis par des policiers, qui ne se gênent pas de dire aux autres voyageurs de changer de wagon et de dépeindre les personnes solidaires comme de dangereux individus. Tout cela sans qu’il ne soit permis ou possible de s’y opposer sans être immédiatement taxé d’avoir fait de la « rébellion ». Etrange que la situation soit ainsi présentée de manière distordue et que des pressions systématiques soient exercées à l’encontre de personnes désireuses d’exprimer leur indignation et leur solidarité.

Le décret du bourgmestre précise encore qu’il est interdit de posséder des ballons ou autres objets flottants, mais que les arrestations administratives sont autorisées, que la force peut être utilisée (par la police) pour disperser la manifestation, bien qu’il soit précisé qu’à chaque usage de la force il faut un avertissement conformément à la loi!
Une nouvelle fois l’identification de tous les présents est autorisée, ceci permet le fichage systématique également à l’aide des prises audiovisuelles utilisées à outrance par des policiers munis de zooms dignes de dénicher le moindre cil des visages, nouveauté du jour : une amende 250 euros peut-être réclamée.

Ainsi en va une nouvelle fois du droit de manifester, bafoué rendant ce droit élémentaire de plus en plus difficile à exercer.

Mais qu’ont-ils donc à cacher? Ce nouveau centre fermé a bien été commandé par notre gouvernement, il a été réclamé haut et fort par le Vlams Blok, il est installé, équipé, (voyez les magnifiques barrières de 4 m de haut avec lames de rasoirs), il est loué à BIAC SA (dont 75% des parts sont détenues par un consortium d’investisseurs privés).il va être géré et du personnel va y travailler, pour que des migrants non désirables en Belgique puissent continuer à être enfermés, isolés, criminalisés, cassés, humiliés,.expulsés.

Vive la journée internationale des migrants !

Ginou 19 décembre 2011

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