La procédure Dublin 2 : le trou noir

La procédure Dublin semble être utilisée sans discernement par l’Office des Étrangers, afin d’éviter de nouvelles demandes d’asile et d’augmenter le nombre d’expulsions, mais aussi plus curieusement de faire grimper les chiffres de l’enfermement ! 

Lors de cette procédure, le réfugié ne peut se faire assister par un avocat et est ainsi parfois incapable de prouver qu’il n’est pas “dublinisable”.

Un important nombre de détenu.e.s sont des cas « Dublin ». Ils se font généralement arrêter à l’Office des Étrangers lors d’une demande d’asile. S’il existe un brin de chance que le/la réfugié.e puisse être “dublinisé”, l’Office le transfère en centre fermé dans l’attente d’une réponse d’un pays européen par lequel il aurait transité avant d’atteindre la Belgique. Peuvent alors être retenus comme éléments de preuve les dires du réfugié, un visa, un billet d’avion, des empreintes déposées dans ce pays etc. Si ce pays tiers accepte sa « prise en charge » le réfugié y est alors expulsé. Sa demande d’asile en Belgique ne sera ainsi pas enregistrée : une demande d’asile de moins et une expulsion de plus, Maggie est aux anges et son électorat frileux comblé.

Parfois la situation tourne au tragicomique, à l’absurde. Récemment, un homme ayant  introduit une demande d’asile est appelé à l’Office. Il doit venir y chercher les documents nécessaires à son retour volontaire en France, où il avait introduit une première demande d’asile que ce pays a accepté de traîter. Il se rend à l’Office avec ses bagages, prêt à retourner en France, pensant prendre le train à sa sortie des bureaux. Mais l’administration lui a réservé une surprise de taille : il se fait arrêter et enfermer en centre fermé.

Un autre est depuis 3 mois détenu en centre fermé. Il s’est fait arrêté alors qu’il venait à Bruxelles pour demander une copie de son OQT, nécessaire à sa demande d’asile en France!

Un autre encore venait demander l’asile : il a été arrêté et enfermé dans le cadre de la procédure Dublin. Fort heureusement, il a eu la chance de pouvoir prouver que ce n’était pas justifié et a été libéré après 15 jours.

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