Leur vie est ici! News

01/05/2015

Les retours  : leur vie est ici !
Beaucoup qui se font expulser vers un pays où ils ont transité et sont appelés «des Dublins » reviennent : ils ont leur vie, femme, enfants, liens de travail,liens de vie ici parfois depuis des années : ils continueront à vivre ici, dans la clandestinité.
D qui avait été expulsé par vol collectif vers la RDC en 2014 est revenu suite à une demande de regroupement familial. Il avait été expulsé malgré ses attaches familiales ici. Il est opposant politique et a été emprisonné à son arrivée à Kinshasa pendant plusieurs jours, puis a dû se cacher. Il a obtenu ses papiers suite à une demande de regroupement familial!

Les grévistes de la faim : Disparitions annoncées 
Beaucoup d’échos de grève de la faim venant de codétenus dans tous les centres. Syriens,Pakistanais….Le gréviste est généralement mis « en isolation », les codétenus perdent le contact avec lui, puis il disparait, plus aucune trace de lui : expulsion,transfert. ????
Pas d’avis de recherche pour les« illégaux » !

Suicides ou tentatives de suicide : Déni total des souffrances psychiques car ‘illégal’
Les souffrances psychiques des exilés sont énormes. A côté des deux suicides connus et médiatisés grâce aux manifestations des divers collectifs des sans-papiers, d’autres tentatives sont fréquentes parmi cette population fragilisée et sont banalisées par les autorités.  
Beaucoup de codétenus nous parlent aussi de personnes très perturbées et enfermées dans les centres, marchant dans les couloirs et parlant toutes seules. «C’est pas sa place ici madame, il faut le soigner ».
Aucune considération médicale des souffrances si vous êtes illégal !

Libération : Ordre de quitter le territoire assuré
Nous avons eu le plaisir d’apprendre la libération de plusieurs de nos contacts dans les centres fermés après plusieurs mois de détention:
Un Palestinien que l’Office ne savait où renvoyer : dégoûté il a très vite quitté la Belgique et continue son parcours migratoire.
Un homme qui avait une fille belge ici et qui a résisté à plusieurs tentatives d’expulsion, a été amené vu sa résistance dans l’aile sécurisée du centre fermé de Vottem : Il a été libéré et a rejoint sa famille avec en poche un OQT sans délai !
Un homme tunisien qui après 6 mois de détention a été libéré sans raison apparente sauf sa résistance: “ils ont chamboulé ma vie, j’ai perdu mon appartement, mon boulot…”

Par contre, pas d’Ordre de Quitter le Territoire pour un homme congolais et une jeune femme congolaise enceinte de 6 mois pour qui le CCE a rejeté la décision négative du CGRA, après 5 mois d’emprisonnement pour la femme. Ils devront reprendre toute la procédure de demande d’asile.

Mariages et cohabitations arrangés interdits aux « illégaux »
Beaucoup d’hommes ou de femmes sont enfermés car suspicion de demandes de mariage ou de cohabitations « de complaisance ». Ils doivent prouver qu’ils sont amoureux!
Parce qu’il est clair que depuis toujours les mariages se font sur base de l’amour ?
L’officier qui célèbre votre mariage vous demande-t-il si vous êtes vraiment amoureux ?
Il semble que les mariages arrangés soient interdits pour les sans-papiers !

Troubles à l’ordre public  deux poids,deux mesures 
Nous avons eu vent  de plusieurs femmes/hommes qui sont mis dans un centre fermé en vue de leur expulsion suite à « trouble à l’ordre public »  :
Par exemple :
Une femme était accusée de vol à l’étalage : un vigile a appelé les flics et l’Office a décidé de l’enfermer pour « trouble à l’ordre public » . Elle a été expulsée rapidement sans autre procès.
Un homme a voulu s’interposer lors d’une bagarre dans la rue: il a été interpellé et est depuis 4 mois en centre fermé en attendant son expulsion pour «trouble à l’ordre public » . Son avocat essaie de prouver qu’il n’était pour rien dans la bagarre.
Les « troubles à l’ordre public »  ont droit à bien d’autres traitements si vous êtes illégal !

Expulsions : A n’importe quel prix ! 
Les expulsions vont bon train. Les« entrées » et « sorties » dans les centres sont quotidiennes : les nouvelles victimes à l’expulsion arrivent et prennent la place de celles qui ont été expulsées. Beaucoup « acceptent » leurs expulsions , suite à de fausses promesses de retour possible «dans les plus brefs délais» faites par les assistants sociaux ou à des chantages à la violence.
Un homme d’Amérique du Sud qui a été arrêté, étant en transit ici pour se rendre en Espagne a subi 5 tentatives d’expulsions (qu’il nous dit non violentes). Il avait tout simplement envie d’aller en Espagne et ne comprenait  pas pourquoi on l’en empêcherait. Il a finalement «craqué» et a accepté son retour. Son état de santé se détériorait (il a maigri de 12 kg pendant sa détention) et il n’avait pas envie de « crever dans nos prisons belges »

Les « criminels » : la double peine
Le gouvernement est fier de nous annoncer qu’il nous débarrasse de ces méchants criminels enfermés dans nos prisons ! Très peu de possibilités de recours leur sont possibles. Ils sont amenés de la prison à l’aéroport pour tenter de les expulser. Beaucoup ont leur famille/femmes/ enfants ici.
Certains refusent l’expulsion et sont amenés en centre fermé, leur nouvelle prison. Ce délai leur permet de introduire des recours et de faire valoir leurs droits, d’autres se laissent expulser sous la pression et le chantage.A noter que des charters de criminels annoncés par Francken n’ont plus eu lieu à notre connaissance. Seraient ils tous expulsés? Valait la peine dans faire tout un fromage. ET Certains sont déjà revenus…….!

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