08/05/2011 – Témoignage d’un jeune femme iranienne par téléphone, du centre fermé 127bis
Écouter le témoignage (ENG) :
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Pouvez-vous me dire quand vous êtes arrivées en Belgique ?
Nous sommes arrivées le 24 mars. A notre arrivée nous avons demandé l’asile et depuis nous sommes en prison. Nous n’avons vu aucune rue, personne. Nous n’avons vu que la prison.
Comment êtes-vous arrivées en Belgique ?
En avion. Nous ne savions pas que nos visas n’étaient pas en règles. Nous avons été réellement choquées lors de notre arrestation. Puis ils nous ont envoyé dans ce qu’ils appellent un centre fermé.
Et vous êtes toujours dans le même centre ?
Depuis que nous sommes arrivées nous sommes ici.
Quand vous a-t-on donné le droit de parler à quelqu’un ?
Au bout d’un jour. Nous avons du acheter une carte de téléphone et nous avons téléphoné à notre famille. C’est ma famille en Allemagne qui a trouvé un avocat, ce n’est pas le centre fermé.
Vous êtes là avec votre soeur ?
Oui ma soeur est avec moi. Ils ne nous traitent pas bien ici. Ils pensent que nous sommes des « déchets» ou des animaux. Ils ne croient pas que nous sommes des humains. Nous avons 19 ans. Une autre fille a frappé ma soeur et les gardiens ont regardé sans réagir.
Dans quel centre êtes-vous ?
127bis
Etes-vous là depuis plus d’un mois ?
Un mois et douze jours. Nous ne savons pas dormir. La nourriture est mauvaise. Nous sommes stressées et choquées.
Vous êtes nombreux ?
Oui. Mais certains ont de mauvais comportements. Nous ne voulons pas de contact avec eux car nous ne comprenons pas ces comportements. Je veux juste étudier. Je ne suis pas venue ici pour avoir la belle vie, du confort. Je suis venue pour être libre et pour avoir une meilleure vie.
Vous avez vu beaucoup de policiers ?
Oui, la police est partout. Ils travaillent ici et viennent dans notre chambre pour nous contrôler, contrôler ce que l’on fait. Au cas où l’on tuerait quelqu’un ! Ce n’est pas bon que quelqu’un t’observe en permanence !
Je veux dire aux belges qu’en Iran, on nous avait dit qu’en Europe, il y avait les « droits de l’Homme ». Mais depuis que nous sommes ici, nous n’en avons rien vu. Nous voulons juste demander l’asile, nous demandons de l’aide mais personne n’entend nos voix.
L’autre dame iranienne dans notre chambre a 40 ans. Ils l’ont séparé de sa famille. C’est illégal. Elle n’a pas d’avocat. Ils l’ont séparé de sa fille qui a moins de 18 ans.
Où est sa fille ?
Elle est dans un centre à Tubise. Ils ont séparé la famille. Sa fille a une maladie cardiaque et elle doit rester près de sa mère mais ils les ont séparées. Elle est très choquée et stressée. Elle dit : « S’il arrive quelques chose à ma fille c’est le gouvernement belge qui sera responsable ». Elle est très malade.
