Rafle Gare du Nord à Bruxelles 10/10/2021

Rafle :  racisme systémique inhérent à la police et à l’Etat. 

Samedi soir le 09/10/2021, une rafle s’est tenue gare du Nord. 32 personnes ont été arrêtées

Depuis plusieurs jours des acteurs du quartier de la gare du Nord, habitants, commerçants et entreprises  situées dans le voisinage, s’inquiètent de “l’insécurité” croissante dans ce quartier. Inquiétude relayée par les bourgmestres de Bruxelles et de Schaerbeek ainsi que par les médias, dont la Libre Belgique .art ici et ici

Face à cette situation, la police fédérale et la police de la zone Bruxelles Nord avaient annoncé  préparer une intervention

Ce quartier animé est régulièrement stigmatisé  de la part des médias, de la police et d’une partie de la population et ce, depuis de nombreuses années.  Quartier où la police intervient très réguliérement depuis des décennies.

Le prétexte de l’insécurité dans ce quartier était une occasion supplémentaire pour les autorités de montrer les muscles’ et de réaliser une belle opération de communication . Les boucs émissaires étaient trouvés pour endosser les dites “violences et incivilités”. 

 Samedi soir le 09/10 2021, on nous annonçait “Une dizaine de combis, un bus, des chevaux, des chiens aux abord de la gare du nord.

Voilà l’arsenal policier qui fut déployé. Cette intervention, définie par certains médias comme une simple opération de police d’envergure porte un nom : une rafle. C’est à dire : une opération policière d’interpellation et d’arrestation de masse de personnes prises au hasard sur la voie publique ou visant une population particulière”. Les autorités n’ignorent pas que de nombreux migrants en transit, sans logement,  se regroupent le week-end  à la gare du Nord en attendant que la circulation des camions reprenne en semaine et qu’ils puissent reprendre leur voyage. 

Comme presque toujours, certains médias ont relayé cette communication liant  vol, drogue, délinquance et… personnes sans-papiers. Comme un lien de cause à effet. Nous tenons à dénoncer cette comparaison boueuse tâchée de stéréotypes et dépourvue de toutes re-contextualisation. Les déclarations de la police relayées par la presse, sans aucune analyse critique, ne sont que de médiocres tentatives pour détourner l’attention des pratiques répressives à l’égard des personnes en exil .

Elles tentent également de justifier des rafles aux yeux de l’opinion publique, pour invisibiliser une pratique raciste et xénophobe, ou pire la justifier en  criminalisant les personnes migrantes et d’autres  : info média .:  “25 personnes n’était pas en ordre de séjour., et 7 étaient en possession d’armes blanches ou de stupéfiants”

Nous souhaitons préciser que  nous rejetons la réponse apportée à ce qui est considéré comme de la “délinquance”. La police ne sera jamais une solution. La répression ne sera jamais une réponse à ce à quoi l’État policier prétend combattre (vol, délinquance, violence…). Au contraire, la police fait la guerre aux pauvres, aux jeunes des quartiers, aux personnes dites “racisées”, aux personnes migrantes. Elle amplifie les violences institutionnelles à l’égard de toutes ces personnes. 

Puisque rien n’y fait mention dans les articles publiés sur le sujet, nous souhaitons rappeler, une fois de plus, que la violence n’est généralement pas celle des personnes migrantes, mais celle faite aux migrants. Une violence administrative, morale et parfois physique, structurelle, généralisée et assumée par les autorités à des fins de dissuasion. Une politique raciste. Une politique inhumaine. Une politique insupportable. Une politique violente, connues des personnes en exil et connue également des pays de départ avec qui l’Europe n’a aucun scrupule à passer des accords sur la migration. Pays où torture et trafic d’être humains sont de mise, pour garder les migrant.es loin des côtes européennes. L’externalisation des frontiéres par l’Europe provoquant  des situations en Lybie , Algérie , Niger.., dans l’Europe de l’Est.. ne sont que les exemples les plus connus.   

Mais Il n’est pas nécessaire  de traverser nos frontières pour découvrir l’inacceptable. Les violences, la répression et les brutalités racistes exercées sur le sol européen, et en l’occurence en Belgique, sont également quotidiennes. Les rafles, les centres fermés, les violences policières, les expulsions, font rarement la Une des médias. 


Voici le témoignage que nous avons reçu d’une personne qui était présente sur place :         “Il y avait une dizaine de combis de flics avec un bus rempli de flics, méga équipés”, il y avait aussi 2 flics avec des chiens, au moins 4 chevaux, ils ont bloqué l’entrée de la gare de Nord du coté de la BNP Fortis, il y a eu des dizaines d’arrestations (ils ont rempli le bus et les combis). A un moment, ils ont crié à leur collègue d’appeler une ambulance, ils ont sorti une des personnes qui avait été arrêtée et l’ont maintenue au sol plusieurs minutes (j’ai beaucoup filmé car le type était menotté au sol et entouré de 5 flics dont un qui avait un cache col jusqu’aux yeux. Je ne suis pas arrivée dès le début, mais à partir du moment où j’ai commencé à filmer ça a duré 40 minutes”. 

La rafle de samedi soir, n’est qu’un témoignage de plus du racisme systémique inhérent à la police et à l’État. 

Dans ses déclarations à la presse, le commissaire de police De Beule, annonçait : “Nous allons mettre en place de nombreuses actions dans les semaines à venir”.


Soyons prêt.e.s à réagir. 

Le comité antirafle   

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